« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Un rictus me barra le visage quand elle évoquait la possibilité que je sois un flic. Je la saoulais avec toutes mes questions et voilà qu'elle entrait dans mon jeu en enchaînant des questions et en donnant elle même les réponses. Moi au moins, je lui laissai le temps de répondre. Melody ne voulait pas évoquer sa vie et je pouvais la comprendre. A vivre dans une ville aussi petite, on ne pouvait sans doute pas faire un faux pas sans que tout le monde se mette à en parler. Dans les grandes villes, il y avait tellement de monde qu'on pouvait passer inaperçu, mais pas ici. Du coup si un étranger se pointait, c'était la seule possibilité de parler à une personne qui ne connaissait pas tout de nous.
J'avais fait un sourire au vendeur quand la jeune femme avait demandée ce qu'il y avait de plus chers. Je comptais bien payer, quel qu'en serait le montant. Je l'avais invitée, c'était normal de sortir mon porte monnaie. En mangeant ses crevettes, elle était partie dans un délire comme quoi elle en avait croisée en Europe de l'Ouest. Sans s'en rendre compte, elle se dévoilait petit à petit.
« Tu as voyagé ? Europe de l'Ouest ? Tu es allée en France ou en Angleterre ? » demandai-je pour entamer la conversation sur les voyages. « J'ai déjà été à Hertford. C'est une petite ville pas loin de Londres. Tu connais peut-être. »
Rocky avait achevé de manger sa mayonnaise et je lui avais tendu une de mes frittes qu'il avait pris entre ses pattes. Ce n'était pas ce dont il raffolait. Sans doute que ça manquait de graisse. Melody avait poursuivi la conversation en me parlant des crevettes unisexuées. D'un côté, elles l'étaient tous. Ce n'était pas une anecdote que je connaissais, mais miss poisson en savait long sur ces bestioles.
« Tu as l'air d'aimer l'océan. Laisse moi deviner. Tu es allée en Europe pour explorer les fonds marins ? C'est avec ton père que tu as fait ça ? Généralement ce sont les pères qui amènent leurs filles au fond de l'océan. »
Pas nécessairement au fond de l'océan, mais à ce que mes amies me racontaient, leurs pères étaient bien plus portés sur les loisirs tandis que leurs mères les poussaient à être bien sage, étudier et se marier.
« Le miens il était plus du genre à s'assurer que je ne loupe pas les cours. On est leur héritiers, tu sais comment que c'est. Pour les filles c'est généralement plus détente. Du moins avec vos pères. »
J'avais poursuivi mon énergique envie de vider rapidement mon sachet de frites. C'était tellement bon. J'avais l'habitude de manger dans des restaurants et rarement dans des fast food. Même si parfois l'envie me prenait de faire une petite folie et de me bousiller l'estomac. Pour moi l'aventure c'était cette baraque à frites.
« Hé ! » m'exclamai-je quand Rocky, revenu sur mon épaule, m'avait donné une tape sur la tête. Quelque chose venait de tomber dans mon dos et ça me démangeait.
« Rocky ! Non, mais non... ! »
Je m'agitais tellement qu'il était à deux doigts de tomber et une de ses griffes était venue se loger tout contre ma chair. J'avais retenu un petit cri avant de prendre mon ami par le dessous et de le déposer par terre. Tout en me penchant, je sentais la chose me démanger encore plus dans le dos. Il allait falloir retirer mon pull, je n'avais plus le choix. J'avais poursuivi en déboutonnant ma chemise.
« Tu me tiens mon pull, s'il te plaît ? » demandai-je à la jeune femme sans trop lui laisser le choix et en achevant de retirer ma chemise. Le morceau restant de crevette était tombé par terre et Rockey s'en était approché en reniflant. « Laisse ça, c'est pas bon. » lui dis-je.
Comme si il m'avait compris, il s'était éloigné, allant se réfugier à proximité de l'herbe. Sans doute qu'il devait faire ses besoins comme tout animal normalement constitué. J'avais repris mon pull des mains de la jeune femme, lui tendant cette fois ci la chemise et je l'avais remis. La chemise me grattait sur le corps, ce n'était pas agréable. Et en plus maintenant elle sentait la crevette. J'étais bien mieux avec mon pull.
« C'est en partie ta faute pour la crevette. Je n'en resterai pas là. » lui dis-je d'un ton assuré juste avant de plisser les yeux et de prendre mon air des plus... méchant. C'était qu'en me tournant que j'avais laissé échapper un petit sourire avant de reprendre la route.
« On en était où ? Londres ? » commençai-je avant de me tourner vers la jeune femme, sans pour autant m'arrêter de marcher mais en arrière cette fois ci. « Tu sais, je vais être franc avec toi. Tu me plais. » Je voulais voir quel effet ça aurait sur elle. « Tu as un caractère de chien, mais t'es plutôt sympathique sous ta carapace. Mais on ne mangera pas au restaurant pour autant. »
Voilà qui était dit. Je pouvais me tourner et me remettre à marcher normalement. J'avais sentis qu'elle était déçue de ne pas être allée dans un lieu chic alors qu'elle s'était bien habillée. Mais je voulais clarifier les choses. Oui, elle me plaisait, mais non je n'étais pas le genre de mec à emmener une fille au restaurant le premier soir.
Melody Blackstorm
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Ce gars était vraiment trop bizarre, et tête à claques, si vous voulez mon avis, car malgré le fait que je lui avais fait remarquer que je n'aimais pas ses questions indiscrètes, il continuait de m'en poser. Je voyais clair dans son jeu : il voulait en apprendre davantage sur moi, ou alors confirmer les informations qu'il connaissait déjà. De plus, Neil l'avait reconnu, ce qui laissait présager qu'il avait un rôle à tenir dans le futur. Je me méfiais de plus en plus de lui.
A cause de la crevette qui était tombée dans son dos, il se mit à se déshabiller au beau milieu de la rue. Je l'observai, haussant un sourcil incrédule. Il finit par me confier sa chemise avant de remettre uniquement son pull. Je la boulottai rapidement d'une main et la jetai sur le trottoir. Il me prenait pour qui, sa domestique ?
Il me lança un regard qu'il voulait méchant et je haussai de nouveau un sourcil, nullement impressionnée. Amateur...
Je recommençai à manger mes beignets de crevettes, l'air bougon, alors que Rocky sautillait pour nous rattraper. Je remarquai qu'il avait récupéré la chemise qu'il tentait de tenir tant bien que mal, en boule, dans ses pattes avant. Ca en devenait ridicule.
Emmet tenta de reprendre la conversation là où on l'avait laissée et je soupirai en levant les yeux au ciel.
Ben voyons, je te plais... Tu ne pouvais pas trouver une phrase un peu plus recherchée pour me séduire ? Pathétique petit terrien...
Concernant la taille, il me dépassait d'une bonne tête, mais il était petit en intellect. Ca se voyait tout de suite. Et je m'en fichais de ne pas manger au restaurant. Au moins, je savais que je ne devais pas attendre grand-chose de lui, comme de la majorité des mecs peuplant cette planète.
Je pris tout mon temps pour terminer mes beignets de crevettes et me baissai pour donner la boîte en carton à Rocky. Ce dernier abandonna aussitôt la chemise pour sautiller et agripper la boîte afin de la lécher goulûment.
"T'es un peu trop accro à la friture." lui dis-je avec un sourire en coin. "Fais gaffe aux hanches. Ca pardonne pas."
Puis me redressant, je rejetai mes cheveux en arrière et passai une main dedans, déclarant d'un ton dédaigneux :
"J'ai fait de la plongée aux quatre coins du globe. Je suis une sorte de championne dans ma catégorie. Mais les médailles et tout ce merdier ne m'intéressent pas. C'est pas pour la compétition que je le fais, c'est juste pour moi."
Autant qu'il croit que j'étais une accro des profondeurs, ce qui était le cas, sans lui révéler ma nature de sirène.
"Et... on peut dire que c'est grâce à mon père si j'ai développé cette passion très jeune, même si tu te trompes : il n'était pas là pour m'épauler."
Un instant, je m'attardai dans mes souvenirs, replongeant avec nostalgie dans les trop rares moments passés en compagnie de Père. Il avait toujours été si droit, si juste dans tout ce qu'il accomplissait. Son visage commençait à s'étioler dans ma mémoire, tout comme celui d'Egéon. J'aurais aimé me souvenir d'eux comme au premier jour, mais face aux ravages du temps, les pensées ne sont plus que des aquarelles diluées par l'eau des larmes et des regrets.
Je penchai la tête et reniflai un peu, sentant mes cheveux tomber en rideau devant mon visage. C'était mieux comme ça. Fallait pas qu'Emmet croit que j'étais une gamine fragile. Je passai un revers de main sur mes yeux et redressant la tête, je lançai d'un ton cassant :
"Alors, si je te plais, tu comptes faire quoi de moi, maintenant ? Hormis bouffer, y a pas grand-chose à faire à Storybrooke. Et je suis pas du genre à coucher au premier rencard. Même si tu as sûrement fait tomber la chemise pour me faire craquer, ça prend pas. J'ai vu des tas de mecs torse nu. T'aurais pas dû dévoiler cette carte tout de suite, surtout avec un aussi mauvais jeu."
Je baissai les yeux vers son pull d'un air à la fois narquois et méprisant. Ok, il était musclé, mais un peu large, ce qui annulait le côté sexy. Il avait l'air du genre à s'empâter facilement. Et puis de toutes façons, il n'était vraiment pas mon type. Je croisai les bras et le fixai, attendant qu'il trouve LA bonne idée pour nous occuper cet après-midi-là.
Emmet Miller
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De la plongée aux quatre coins du monde, ce n'était pas quelque chose de donné à tout le monde. Je n'étais pas spécialement fan des profondeurs, même si je savais nager et que j'aimais bien aller me défouler de temps en temps dans l'eau. La natation permettait d'évacuer le stress d'une journée de travail. Il fut une époque où je me rendais souvent à la piscine après la fermeture, et que je plongeais dans le grand bassin pour faire une soixantaine de traversées.
Cette époque était bien loin derrière moi, un vestige du passé. Ce qui me manquait cruellement à l'heure actuelle, ce n'était pas l'eau, mais une bonne bière pour faire passer le repas. Quoi qu'il en soit, de la plongée c'était bien au dessus de ses moyens. Elle était plutôt jolie, mais c'était une menteuse née. Quand elle avait relevée la tête, je lui avais tout de même adressé un sourire, comme si de rien était. Elle m'avait interrogée sur la suite du programme et j'avais bien une idée qui commençait à pointer le bout de son nez.
« Tiens. » lui dis-je en sortant mon téléphone de la poche arrière de mon pantalon et en lui tendant. « Appelle chez toi. Dit leur que tu ne rentres pas ce soir. Je te ramènerai demain matin à la première heure. »
Je n'allais pas déballer des arguments. Si elle voulait savoir ce que je prévoyais pour la suite de notre journée, et apparemment notre soirée, elle devait me faire confiance. En tout cas, je l'avais laissée ici, me dirigeant vers mon 4x4 et sifflant un petit coup à l'intention de Rocky, pour qu'il me suive et monte à bord du véhicule. Une fois dedans, j'avais installé confortablement mon compagnon de route, avant de sortir des lunettes de soleil de la boite à gant et de démarrer pour rejoindre la jeune femme. A sa hauteur, j'avais baissé ma vitre et je lui avais tendu la main.
« Si t'as fini avec mon téléphone, je veux bien le récupérer. » dis-je. « Allez, monte. » ajoutai-je en lui faisant un petit sourire confiant.
Je ne savais pas si elle avait appelée chez elle ou pas. Après tout, le journal des appels pourrait toujours m'en informer si je le souhaitais. Quoi qu'il en soit, elle était montée et j'avais mis le cap sur une nouvelle destination. Ce n'était pas très loin, seulement deux heures de routes de de nombreux kilomètres. J'avais repéré l'endroit sur la carte quand j'avais analysé le secteur. Je ne savais pas si le lieu allait lui plaire ou non, mais quoi qu'il en soit, on avait largement le temps pour une petite discussion.
« Inutile de demander, je ne te dirai rien. Tu devras attendre qu'on arrive devant. » dis-je en anticipant sa question. J'avais branché le GPS qui allait m'indiquer la route, tout en coupant le son. Ca ne servait à rien d'entendre la voix, vue que je savais à peu près quelle route il fallait prendre. C'était juste par habitude.
« Il y a une glacière à l'arrière avec des bières si ça te dit. »
Elle avait tournée la tête, sans doute par habitude elle aussi. A moins qu'elle comptait me tendre une bière ou juste s'en prendre une. Quoi qu'il en soit, j'avais posé ma main sur son avant bras pour la retenir, sans pour autant détacher mon regard de sur la route.
« C'est pas à toi que je parlais. » articulai-je d'un air sérieux, avant de lui faire un petit sourire et de tourner rapidement la tête pour faire un signe de la main à Rocky. Je lui avais appris deux ou trois petits tours. Il s'était déplacé de son siège jusqu'à la glacière posée à côté et il avait appuyé sur le bouton d'ouverture. Un procédé mis en place pour qu'il puisse l'ouvrir lui même, car sinon il n'y serait pas arrivé. Après avoir récupéré une bière avec ses pattes, il était arrivé tant bien que mal jusqu'à nous et il nous l'avait tendu.
« C'est bien mon grand. T'es un champion ! » dis-je en lui prenant la bière des mains et en la tendant à la jeune femme. Pendant ce temps, Rocky en avait amener une autre, puis il était allé s'asseoir à sa place d'origine, laissant la glacière ouverte.
« Je n'ai pas encore réussi à lui apprendre à la refermer. Ni à faire la vaisselle. Pour ça qu'on n'a pas de champagnes. » ajoutai-je en décapsulant ma bière contre le volant et en faisant référence au fait que le champagne se buvait avec des verres.
J'avais hésité un petit instant avant de lui tendre ma bière ouverte, afin qu'elle me donne la fermée dans le cas où elle n'arrivait pas à l'ouvrir elle même.
Melody Blackstorm
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Ca, c'était vraiment le rencard le plus étrange que je n'avais jamais vu. J'avais saisi son téléphone au vol et haussé un sourcil. Aucun psychopathe ne demandait à sa victime de prévenir ses proches qu'elle partait pendant deux jours. De toutes façons, je n'avais pas peur de lui. J'avais envoyé un rapide texto à Lily :
Je rentre pas ce soir. Pas la peine de sonner la cavalerie. Si c'était un plan pour m'enfuir, je préviendrais pas.
J'avais hésité quelques secondes avant d'ajouter, pianotant d'un air désabusé sur le clavier tactile :
Le rencard avec le type au raton laveur se poursuit.
Au moins avec ça, Lily me croirait de "bonne foi", même si elle risquait de ne plus me lâcher à mon retour. Enfin... si je reparaissais à Storybrooke, car je gardais les yeux grands ouverts pour une éventuelle échappée belle, qui serait bien dérisoire, à moins que je parvienne à rejoindre l'océan. Aucun dieu ne me retrouverait si j'allais profondément, mais il faudrait pour cela que je renonce définitivement à mon existence humaine, pour ne devenir que sirène. Une vie de solitude parmi les algues et les poissons. Ca finirait par me peser. C'était toujours ce qui me forçait à remonter à la surface. Je ne me sentais à ma place nulle part. Ni sur la terre ni dans la mer. Tout ce que je pouvais espérer, c'était quelques instants volés dans un monde ou l'autre.
Le gars avait l'air sûr de lui, avec son véhicule tout terrain et son GPS dernier cri. Le voyage dura plusieurs heures, seulement ponctué par les bruits de bière que l'on décapsule. Même si je n'étais pas fan du houblon, j'avais fini par descendre une canette afin de me désaltérer. Rocky en avait bu une entière aussi et ronflait à présent sur la banquette arrière, son ventre rebondi se soulevant à chaque respiration, la langue pendante.
"Il est cuit." commentai-je en tournant la tête vers lui.
L'ombre d'un sourire traversa mon visage à la vue de ce rongeur abandonné dans les vapeurs de l'alcool. C'était à la fois horrible et terriblement drôle. Puis je posai les yeux sur Emmet qui conduisait d'un air détendu.
Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu m'emmènes vers l'inconnu ? Qu'est-ce que tu me caches ?
J'aurais aimé poser toutes ces questions, mais je ne voulais pas qu'il se rende compte que je le soupçonnais d'être un agent double au service d'une énigmatique organisation ou d'un dieu un peu trop curieux. Je n'étais sûre de rien si ce n'est d'une chose : il n'était pas clean. Personne ne proposait un voyage à une inconnue sans une raison ou un but.
Au bout de deux bonnes heures de route, on arriva devant des grilles très hautes. Emmet régla le paiement à une borne et le portail s'ouvrit sans grincer. Nous étions au milieu de la nature et pourtant, un rempart courait sur des kilomètres. Je tressaillis en voyant les grilles se refermer dans le rétroviseur : j'avais l'impression d'être entrée dans une prison. Emmet poursuivit sa route tranquillement jusqu'à ce qu'un large panneau coloré indique : ZOOFARI. Je plissai des yeux sans comprendre. Rocky se réveilla d'un bond et sauta sur mes genoux avant de se coller contre la vitre, sans doute impatient d'arriver.
"Un Zoofari ? C'est genre... un zoo dans lequel on fait un safari ?" fis-je en affichant une moue sceptique. "C'est quoi ce truc ?"
J'ai une tête à être parquée dans un zoo ? songeai-je rageusement.
Cependant, je ravalai mes couleuvres et à la place, articulai d'un ton acide en me tassant sur mon siège :
"J'ai jamais aimé regarder des animaux en cage. Je trouve ça bien trop triste. T'aimerais qu'on te mette dans un enclos et que des gens viennent t'observer et taper sur la vitre ou secouer le grillage pour que tu fasses un truc 'intéressant' ? Les zoos, c'est l'invention suprême de l'Homme pour avoir un contrôle sur la chaîne alimentaire. Sous prétexte de protéger les espèces, il les enferme dans des clapiers de différentes tailles et il les rend dépendantes de lui. Il annihile tous leurs instincts en leur procurant alimentation et sécurité."
Rocky posa sa petite patte avant sur le dessus de ma main et m'observa de ses yeux noirs, d'un air un peu vitreux. Son museau s'agita et il poussa un léger couinement avant de tourner la tête vers Emmet qui conduisait toujours. D'un geste las, j'aplatis le pelage sur le crâne de la bestiole et la tapotai.
"Tu ne penses pas que ton raton est mieux en liberté, à faire ce qui lui plaît, plutôt que de vivre en cage ?" poursuivis-je, glaciale. "Imagine un peu ce que ressentent tous les animaux dans leurs enclos. Solitude. Oubli. Mal-être."
Le monde entier était ma prison, en fin de compte. J'éprouvais le même esseulement que tous ces mammifères, reptiles, vertébrés et invertébrés qui avaient été capturé par l'Homme afin d'être "sauvés". Parfois, on fait plus de mal que de bien en voulant protéger quelqu'un.
Ma main libre agrippa le bas de ma robe et le serra fortement au point de trembler. Pourquoi tout me ramenait-il toujours à mes erreurs passées ?
Emmet Miller
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« Attends, attends ! » dis-je avant de m'arrêter et de couper le moteur. J'avais tourné la tête vers la jeune femme. Même si j'avais remarqué qu'elle avait agrippée le bas de sa robe et qu'elle ne semblait pas aller si bien que ça, au lieu de la lancer sur ça, j'avais opté pour lui changer les idées.
« Tu veux dire par là que mon raton laveur, Rocky, 3ème du nom, et qui peut avoir toutes les bières qu'il veut avec moi, n'est pas heureux ? »
Ce dernier était retourné s’allonger sur la banquette arrière, même si il avait levé un oeil dans notre direction en sentant la voiture se stopper. Mais sans doute qu'il n'était pas encore prêt à la quitter, car ça demanderait des efforts considérables.
« L'être humain est un animal, et il vie constamment en cage. Et je suis d'accord avec toi, peut-être qu'on utilise un prétexte de protection avec les animaux pour les mettre en captivité, mais ce n'est pas pour montrer notre supériorité sur eux qu'on fait ça. C'est parce qu'on est seuls et qu'on a peur de le rester. Les animaux ça a un côté rassurant. Tu ne t'es jamais demandée pourquoi toutes les vieilles dames vivent avec un chat ? C'est indépendant tout en venant de temps en temps réclamer des caresses. Typiquement la réaction d'un enfant, et c'est ça qui leur plaît. »
Je partageais son point de vue, mais elle n'allait pas au bout des choses. A ses yeux, tout était bien trop simple. Si un animal était en cage, c'était parce que le monde était cruel. Si une personne faisait quelque chose de mal, elle était mauvaise. On ne pouvait pas raisonner aussi simplement, surtout pas dans le monde aussi complexe que celui où on vivait.
« Tu me vois comme un monstre du coup ? Tout ça parce que j’apprends deux trois tours à un raton laveur et que je le nourris à sa faim ? Et dans ce cas là, tu es quoi toi ? » dis-je en me mordant les lèvres. « Sérieusement... Tu vis chez une jeune femme qui t’entretiens. Tu n'as pas besoin de penser aux soucis de tous les jours, ni même de te demander qui va payer tes factures. Ca fait de toi quelqu'un de bien mieux que ces gens qui essayent de ne pas être seul ? »
Elle m'avait un peu chauffée et j'avais du mal à retrouver mon calme. Ce n'était pas que j'aimais avoir raison et surtout avoir le dernier mot, mais je n'appréciai simplement pas qu'on critiquait les autres, quand on ne se regardait pas soi même. En tout cas elle avait quittée la voiture et je m'étais mis à sa poursuite. Elle était bien trop loin de chez elle pour rentrer à pied et toute seule.
« C'est ta solution la fuite ? Tu ne supportes pas d'avoir une discussion poussée avec quelqu'un ? »
Il était difficile de suivre une jeune femme enragée qui ne tentait que de fuir. Mais j'avais la chance d'être entraîné, d'avoir beaucoup marché et couru par le passé. Ma carrure me permettait de tenir la route bien plus longtemps qu'elle.
« Arrête toi. » lui dis-je une première fois, avant d'insister et de lui prendre le bras pour la faire se stopper et se tourner. « Je ne voulais pas être blessant. Mais tu ne peux pas reprocher au monde entier d'avoir peur d'être seul, alors que toi même tu partages cette phobie. »
Une nouvelle fois, je ne voulais pas être blessant. J'avais remarqué quand elle avait tenue le bas de sa robe et son comportement voulait tout dire. Elle était sans doute une solitaire, qui avait beaucoup voyagé. Aujourd'hui, elle avait trouvée un chez soi, un équilibre, mais ça ne semblait toujours pas lui convenir. Quoi qu'il en soit, je ne comptais pas la laisser partir. Pas avant de savoir...
« Je voyage. Je parcours le monde et je me pose dans divers endroits afin de trouver un peu de compagnie. Je ne parle pas de plaisir charnel ou de quoi que ce soit de ce genre. Simplement des gens, des semblables. Des personnes qui comme moi ont besoin de quelqu'un avec qui partager un peu de leur temps libre pour quelque temps. C'est tout ce que je cherche. Je ne suis pas très différent des autres, à la différence que je dis les choses clairement. Rocky est mon compagnon de route. Et il n'est pas né en captivité. Je l'ai trouvé un jour lors d'une de mes escales. Il était affamé, à deux doigts de mourir de faim et blessé. Je me suis occupé de lui et c'est mon meilleur pote aujourd'hui. »
J'étais sérieux. Rocky était bel et bien mon meilleur ami. C'était souvent le cas quand on voyageait, on avait pas le temps de se lier d'amitié avec d'autres personnes. Et l'histoire était vraie. J'avais homis certains détails, mais j'avais bien trouvé le pauvre petit râton laveur à proximité d'une route, à moitié mourant.
« Si tu ne veux pas faire ce Zoofari avec, je comprendrai. Mais tu ne pars pas les mains dans les poches. J'ai une voiture, je te raccompagne. Je me suis engagé à faire l'aller retour avec toi et je tiens toujours parole. »
Je la fixais avec intensité. La balle était dans son camps. Soit elle acceptait de passer cette soirée avec moi, entouré de loups dont une baie vitrée nous séparerait, soit je la raccompagnais à Storybrooke.
Melody Blackstorm
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Ce type devait avoir de la semoule en guise de cerveau, ça n'était pas possible autrement. Il était en train de s'énerver sur quelque chose sans saisir qu'il avait tout compris de travers. Ce n'était pas à moi de lui expliquer. Comme il avait stoppé son 4x4, j'en profitai pour descendre et claquer la portière. Je commençai à marcher d'un pas rapide, mes bottines butant contre les cailloux sur le sol inégal. Emmet le bébête me rattrapa en quelques enjambées. Un soupir agacé m'échappa. Il ne pouvait pas me laisser tranquille ? Il me força à m'arrêter, et je fixai mon regard sur sa main qui agrippait mon bras. Comment osait-il me toucher de cette manière ? Il me parlait de solitude et je ne voyais pas le rapport avec l'opinion que j'avais défendue. Non vraiment, il n'entendait rien à rien. Inutile de me fatiguer à discuter avec lui.
De mauvaise grâce, mes yeux dérivèrent de sa main à son bras et remontèrent jusqu'à son visage. Il me fixait avec intensité. Cela me mettait presque mal à l'aise mais pour ne pas le montrer, je lui décochai un regard encore plus perçant.
"Calmos, j'ai pas attaqué ton raton-laveur ni ta façon de t'en occuper." fis-je en l'observant comme s'il venait de faire un gros caprice. "J'ai compris que Rocky était un sujet sensible. Toi en revanche, t'as rien capté à ce que j'ai dit : je n'aime pas les zoos pour toutes les raisons que j'ai données, mais à aucun moment j'ai sous-entendu que ton raton était ton prisonnier ou qu'il était malheureux. Au contraire, je voulais te faire comprendre à quel point c'est mieux de voir les animaux libres de leurs mouvements plutôt qu'enfermés dans des enclos. Est-ce que tu vois des barreaux autour de Rocky ? Une cage en verre ? Non, alors la prochaine fois, fais marcher ta matière grise avant de hurler au scandale. Tu t'échauffes aussi vite qu'une moule dans un four."
Je roulai des yeux et me mordis le pouce tout en observant les environs. Le paysage était beau et accueillant. Une immersion totale dans la nature. Restait à savoir si c'était de la poudre aux yeux ou un véritable espace naturel préservé.
"J'accepte de rester." dis-je avec une grimace. "Mais je te préviens : si jamais tu me juges une fois encore, je te le ferais regretter. Tu ne me connais pas, ok ?"
J'avais comblé l'espace entre nous pour enfoncer mon index dans son torse, le jaugeant d'un oeil inquisiteur. Je n'avais pas apprécié qu'il compare ma vie actuelle à celle d'un animal en cage, même s'il n'avait pas tort. Je n'avais pas d'autre choix pour l'instant, et je devais même être "reconnaissante" d'une telle situation. Sans Lily, j'aurais croupi au fond d'un bunker ou dans une geôle d'Olympe. Bien entendu, je ne pouvais pas expliquer tout ça à Emmet. De toutes façons, ça ne le regardait pas. Jamais je ne m'abaisserai à raconter ma vie à un idiot tel que lui.
Je le fixais, la tête levée vers lui car il était plus grand que moi, me composant le visage le plus menaçant possible -ce qui n'était pas compliqué, j'avais des années de pratique. Puis je m'éloignai de lui pour retourner vers la voiture. J'ouvris la portière et attrapai Rocky qui s'était empressé de sauter dans mes bras. Curieusement, c'était agréable d'être appréciée par quelqu'un, même si c'était un raton-laveur.
"Bon alors, la visite, ça commence par où ?" grommelai-je en pivotant vers Emmet, alors que Rocky, lové contre moi, produisait une sorte de ronronnement apaisant.
Si Bébête était un globe-trotteur, il n'avait qu'à faire son boulot et nous faire découvrir le Zoofari dès maintenant, avant que je ne change d'avis.
Emmet Miller
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On s'était aventuré dans le zoo, on avait découvert de nombreuses espèces et Melody était restée bien plus longtemps que je l'avais imaginé, devant les animaux marins, se prenant même le chou avec un dresseur qui apparemment ne comprenait pas ce qu'un dauphin essayait de lui dire. Je dois bien l'avouer que sur le moment, j'avais bugué quelque secondes. En tout cas l'arrêt devant les éléphants l'avait un peu apaisée. Cette fille était vraiment étrange. Je ne savais pas comment qu'elle allait prendre mon idée pour la soirée, car le but même du zoofari était de dormir entour d'animaux et plus précisément... des animaux sauvages.
« Ce sont des loups. Mais y'a rien à craindre, il y a une baie vitrée entre eux et nous. Enfin sauf si tu es une future élève de Poudlard et alors là... »
J'avais ponctué ma phrase d'un sourire, mais je n'étais pas sûr qu'elle avait compris ce que je venais de lui dire. Dans l'un de mes livres préférés, et le seul livre que j'avais lu, il était question d'un apprenti sorcier, qui avait fait disparaître une vitre séparant un jeune garçon obèse d'un énorme serpent. Si ça venait à nous arriver, les loups ne feraient qu'une bouchée de nous.
« Tu dors sur le lit de gauche ou de droite ? » lui demandai-je en essayant de me montrer galant, même si Rocky avait déjà élu domicile dans le lit de gauche. A moins qu'elle voulait dormir dans le même lit que lui, je pense que j'avais compris quel lit j'allais occuper. En attendant, je m'étais avancé vers la baie vitrée pour admirer le spectacle. Les loups semblaient plutôt calme et certains s'étaient même déjà allongés afin de trouver le repos. Ils devaient être habitués à la présence d'humains ici.
« J'ai fait des zoofari quand j'étais plus jeune. On y allait chaque année à la fin de l'été. C'était devenu un rituel. Ca fait au moins 13 ans que je n'y suis pas retourné. » avouai-je avant de glisser les mains dans les poches de mon pantalon et de continuer à observer les loups.
Rocky avait quitté son lit, ou plutôt mon lit, voir notre lit, afin de venir nous rejoindre ici, devant la baie vitrée. Est ce qu'il observait lui aussi les loups ? Trouvait-il ça aussi passionnant que moi ? Je ne l'avais jamais amené faire du zoofari. C'était peut-être une erreur, mais je n'avais plus trop envie de me rendre dans ce genre d'endroits.
« Alors ? Tu trouves comment ? »
Melody Blackstorm
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Quand je disais que les zoos n'étaient pas un endroit adapté aux animaux, mais au contraire une prison dorée. Il suffisait de parler deux secondes avec ce dresseur de dauphins incapable de comprendre leurs besoins. Le mammifère marin voulait se reposer après avoir effectué plusieurs sauts, alors que le mec avait souhaité le faire jouer encore un peu. N'avait-il pas entendu ses petits claquements agacés ? Ni perçu la façon dont il agitait sa nageoire caudale ? Non vraiment, c'était les dresseurs qu'il fallait dresser. Et dire que ces gens-là avaient un salaire pour les remercier de s'occuper très mal des animaux...
Heureusement, voir les éléphants m'avait curieusement détendue. J'étais restée un bon quart d'heure à observer les pachydermes prendre de la paille avec leur trompe et la manger. Ils avaient quelque chose de majestueux. Je ne sais pour quelle raison, mes yeux s'étaient humidifiés tandis que je les avais contemplés. Je les avais rapidement essuyé d'un revers de bras pour que nul ne s'en aperçoive. Pleurer devant des éléphants. Je tombais vraiment bien bas.
Dans l'ensemble, le zoofari s'apparentait à un zoo : un endroit où les gens venaient voir des innocents en prison. Je n'avais pas du tout apprécié. J'avais surtout éprouvé de la compassion à l'égard de toutes ces pauvres créatures qui étaient enfermées dans leurs enclos. Beaucoup tournait en rond ou répétait constamment le même geste. Ils devenaient sûrement fous à force de vivre en cage.
La journée avait traîné en longueur et finalement, nous étions à notre tour dans une prison de verre, une sorte de chambre pyramidale vitrée, comme posée au milieu du territoire des loups. Une bande de canidés était allongée paresseusement dans l'herbe. Quelques uns marchaient d'un pas alangui, cherchant la place adéquate où dormir. Un loup accrocha mon regard et me fixa de ses yeux brillants dans la nuit. Je le soutins sans ciller. Je n'avais pas peur de lui. J'étais simplement... triste.
"Apple aurait poussé un cri strident comme elle sait si bien les faire, si elle avait été là. Dormir au milieu des loups, ça doit sûrement être son rêve le plus fou." songeai-je à voix haute d'un air désabusé.
Je ne comprenais pas ces ados dont le souhait le plus cher était devenir loup-garou, lézard-garou ou coyote-garou. Perdre la boule à chaque pleine lune, ça n'a rien de très glorieux. Apparemment, se faire mordre était une pulsion stimulée par les hormones de la puberté. Après les vampires de Twilight, les loup-garous de Teen Wolf. Je laissai échapper un soupir las, me sentant bien au-delà de toutes ces futilités.
J'avais plus ou moins écouté les paroles d'Emmet. Il avait décidé d'ouvrir le premier chapitre de sa vie, à savoir ses vacances passées dans ce genre de chambre, à observer les loups. Il y avait pire comme enfance. Grandir sans ses parents, par exemple. Sans son frère, sans personne. A enchaîner les familles d'accueil et supporter les foyers où on est traité de monstre... D'après Emmet, le summum de l'horreur quand on est petit, c'est les vacances en famille. Je réprimai un haut-le-coeur. Plus j'apprenais à le connaître et moins je l'appréciais.
J'avais haussé un sourcil quand il avait évoqué Poudlard. Sans doute une allusion à quelque chose qui m'échappait. Je n'étais pas très cultivée -hormis sur la vie aquatique- et je n'aimais pas que l'on me le fasse remarquer.
"Je prends le lit de droite. C'est pas contre toi, Rocky." dis-je alors que le raton-laveur levait la tête dans ma direction. "Mais je bouge beaucoup en dormant, et je risquerais de te taper dessus en te prenant pour mon oreiller."
Je me détachai enfin de la vitre et me rendis jusqu'à mon lit. Je l'observai un moment avant de lancer, sarcastique :
"Donc le principe, c'est que je me déshabille devant une bande de loups ?"
Ce genre de chambre, c'était surtout pour les voyeurs. Il y en a aussi chez les animaux, il ne faut pas croire. Si l'un d'entre eux se mettait à hurler à la lune, je me promettais de sortir et de lui éclater la tronche.
Gardant mon attitude imperturbable, je dézippai ma robe dans mon dos et la fis glisser sur mes hanches avant qu'elle ne tombe au sol. Sans prendre la peine de la ramasser, je me glissai sous les couvertures. Je n'avais pas adressé un regard à Emmet et Rocky, les ignorant ouvertement. De toutes façons, je n'avais dû choquer personne : ces deux mâles avaient forcément déjà vu une fille en sous-vêtements, non ? Pour le raton-laveur, rien n'était moins sûr. En tous cas, un coup d'oeil vers les loups à travers la vitre m'apprit qu'ils n'avaient pas remué d'un poil.
"T'as pas intérêt à ronfler sinon je t'étouffe." maugréai-je à Emmet, la couverture ramenée jusque sous le nez.
Emmet Miller
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Apple... Elle avait une amie qui portait le nom d'un fruit ? C'était plutôt original et ça en disait long sur ses parents. Des marchands de fruits ou simplement des amateurs ? A moins qu'ils avaient conçu leur enfant sous un pommier, mais je ne préférai pas imaginer cela. C'était dingue le nombre de personnes qui avaient l'idée de donner à leur enfant, un nom en rapport avec l'endroit où ils avaient décidés de l'avoir.
« On peut dire ça comme ça. » répondis-je à la jeune femme quand elle me demanda si elle devait se déshabiller devant la bande de loups. Quand elle avait opté pour retirer sa robe et se retrouver en sous vêtements, je n'avais pas détourné le regard. Elle s'était glissée sous les couvertures, ramenant cette dernière jusque sous son nez. Voilà une fille qui voulait mettre clairement les choses au point. Il n'allait rien se passer ce soir et d'un autre côté, je n'avais pas envie qui se passe quoi que ce soit, donc ça m'allait très bien.
Je m'étais approché de la chaise qui était juste devant le bureau. Cette cabane était vraiment bien aménagée, avec tout le confort. J'avais retiré ma veste, laissant entrevoir mon holster, que j'avais retiré juste après. Le tout était posé sur la chaise, bien en évidence. Une fois fait, je m'étais tourné vers la jeune femme juste après m'être adossé contre le bureau et avoir croisé les bras.
« C'est calme ici. Il y a très peu de gens qui profitent de cette possibilité de dormir entouré d'animaux. »
On avait beau être en été, sur les quinze cabanes de disponibles, le gérant nous avait dit qu'une seule en dehors de la nôtre était utilisé. On ne risquait pas de se faire déranger par du bruit durant la nuit, à part si ça venait des loups. Mais apparemment ils semblaient très calme. Et puis à dire vrai, ce n'était pas la première fois que je dormais entouré de loup et je savais qu'ils ne bougeraient pas de la nuit.
« Tu t'y prends comment d'habitude ? » dis-je. « Je veux dire quand un garçon te plaît. »
Ce qui ne semblait pas être le cas à l'heure actuelle. Car quelqu'un qui se blottissait à ce point sous les couvertures, ce n'était pas quelqu'un d'intéressé.
« Dans mon cas, je ramène rarement une fille faire du Zoofari. Voir même jamais, Melody. »
Je l'avais observée quelque instants, avant de me détacher du bureau pour m'approcher d'un petit meuble où se trouvait une chaîne hifi. Il y avait un petit mot demandant de ne pas trop monter le volume. C'est sûr que ça aurait pu faire s'exciter les loups autour. Et même si on ne risquait rien ici, mieux valait les garder calme. J'avais appuyé sur le bouton "on", avant de mettre la première musique du cd ambiance. C'était The Pina Colada de Rupert Holmes. Je connaissais bien et c'était vraiment un très bon choix de la part de nos hôtes.
« C'est le genre de chanson qui détend, tout en donnant soif. » dis-je en m'approchant du mini bar à disposition et avant d'ouvrir le petit frigo. Il y avait des mini bouteilles d'alcool, mais aussi des jus de fruit et diverses autres choses à grignoter. J'avais pris une bouteille de Pina Colada et une autre pour la jeune femme. C'était indiqué sans alcool, avec juste du jus d'ananas, du jus d'orange et du jus de noix de coco. Je m'étais approché du lit pour déposer la bouteille sur la couverture.
« C'est ton préféré je crois. » annonçai-je avant de retourner m'adosser contre le bureau, tout en ouvrant ma bouteille et en buvant une gorgée. Je continuai à contempler la jeune femme, me posant une foule de questions sur son compte.
« J'ai passé quelque jours en Australie. C'est un pays magnifique et dangereux. T'as vue la taille des serpents là bas ? » dis-je en buvant une autre gorgée avant de poser ma bouteille sur le bureau tout en jetant un coup d'oeil à la chaise qui se trouvait à un mètre de moi et où était posé... ma veste.
Melody Blackstorm
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Je m'étais de nouveau tournée vers l'intérieur de la chambre, presque machinalement, en entendant Emmet s'approcher du bureau. Ce que je vis me pétrifia : il avait enlevé son blouson et son... holster. Monsieur se promenait avec une arme. C'était le cas de beaucoup de monde aux Etats-Unis, il n'empêche que ça m'intriguait et m'inquiétait un peu. Ca renforçait mon impression de malaise. Sans parler de son étrange question qui continuait de résonner dans ma tête plusieurs minutes après l'avoir prononcée :
« Tu t'y prends comment d'habitude ? Je veux dire quand un garçon te plaît. »
Pourquoi m'avait-il demandée cela ? Le ton de sa voix était différent, comme s'il me... testait. Un frisson parcourut mon échine. Brusquement, je me sentis fragile, seulement couverte de mon drap. Je n'avais aucune honte d'être pratiquement nue dans la même pièce que lui, en revanche je craignais que l'esprit de ce type soit plus tordu que le mien. Je l'avais peut-être sous-estimé.
Le reste de ses paroles était tout aussi troublant. J'avalai ma salive en fixant un point sur le plafond de verre. Le croissant de lune se dessinait dans la voûte céleste ainsi qu'une multitude d'étoiles. Ca aurait pu être une belle soirée si je ne la partageais pas avec un potentiel psychopathe.
Une musique aux intonations reggae résonna bientôt dans la pyramide de verre. Au dehors, quelques loups dressèrent l'oreille, sans doute dérangés par les ultrasons. Je me raidis sur le matelas en ayant de plus en plus un mauvais pressentiment. Si j'avais un véritable problème que je ne pouvais résoudre seule, est-ce qu'un divin viendrait à mon secours ? Quelqu'un répondrait-il à mon appel mental ? Cela me faisait mal de réfléchir à une telle éventualité, mais avais-je vraiment le choix ? Ce type avait l'air trop calme pour agir à la légère. Il préparait son coup depuis un moment. Il savait sans doute tout de moi et attendait l'instant propice pour me mettre à terre.
Tranquillement, il se dirigea vers le mini-bar et en sortis deux pina colada sans alcool, en écho à la chanson qui tournait toujours. Je me redressai un peu sur mon lit. Là, plus aucun doute : il y avait trop de coïncidences. La musique, ma boisson préférée et... Emmet qui venait de le préciser à haute voix. Preuve qu'il connaissait ma vie privée. En entier ou pas ? Je n'avais pas spécialement envie de rester pour le découvrir...
Tandis que je me redressais davantage, je sentis la bouteille de pina colada dégringoler le long de mon drap. Je la rattrapai avant qu'elle ne tombe au sol et gardai ma main crispée autour. La bouteille était glacée et pleine de condensation. Nouveau frisson avant que mon corps ne s'adapte à la température.
Je me souvins qu'Emmet avait posé une question. Me glissant souplement hors du lit, je m'enveloppai dans le drap et me levai, laissant la bouteille sur le matelas.
"Je ne suis jamais allée en Australie." mentis-je juste pour le perturber.
Je croisai son regard avant de me diriger vers la porte, ma main agrippée sur le drap devant ma poitrine.
"J'ai un petit creux. Je vais me chercher à manger." prétextai-je.
Je voulus prendre la carte qui activait l'ouverture de la porte mais m'aperçus alors qu'elle n'était pas dans le reposoir incrusté à la paroi. Emmet avait dû la garder sur lui afin de s'assurer que je ne sorte pas. Je me tournai vers l'homme qui se tenait toujours à côté du bureau en sirotant tranquillement sa pina colada.
"Tu me files la carte ?" demandai-je sans trop y croire.
Rocky trottina jusqu'à la porte et se mit à la gratter avec ses pattes avant, comme pour signifier qu'il était de mon côté. Etait-ce une ruse ? Emmet avait-il dressé son raton-laveur pour laisser croire qu'il était tout mignon tout gentil ? Malgré tout, cette aide inespérée me redonna un peu de réconfort.
"Rocky a sûrement un besoin pressant. Allez, ouvre. Tu as peur de quoi, que je me sauve seulement vêtue d'un drap ? On est au milieu de nulle part, je te signale." fis-je en haussant un sourcil dédaigneux.
Et de toutes façons, j'étais bien trop curieuse de découvrir ce qu'il me voulait que je ne me serais enfuie pour rien au monde. J'avais souhaité sortir uniquement pour vérifier si j'étais invitée au zoofari ou prisonnière. A présent, j'avais ma réponse.
Restait à encaisser ce qui allait arriver, à présent...