« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« Mais je voulais juste faire naître l'espoir grâce à elle... »
Chacun disait au revoir à sa manière. Diane était venue vers moi pour me dire de passer le bonjour à Alexis et qu'elle lui manquait. Ca serait avec grand plaisir de l'accueillir chez nous, dans notre appartement. Elle était toujours la bienvenue. Quand à Robyn, elle s'était montrée plus agressive en pointant son index tout contre mon torse et en le tapotant à plusieurs reprises. J'étais son client préféré et j'en étais flatté.
Ils avaient chacun quelque chose à se dire. J'aurai pu rejoindre Ellie, mais il était temps de lui laisser un peu d'espace. Je m'étais montré trop présent ces derniers temps, trop derrière elle et ça n'était pas une bonne chose. Il en était de même avec Apple. Je n'avais pas vue venir ce qui s'était produit, ou alors je n'avais pas voulu l'envisager. Elle devait avoir elle aussi besoin de recul vis à vis de tout ça et puis j'avais besoin d'être un peu seul, de me retrouver, de faire le point.
« J'ai ressenti de la peur. » avouai-je à la jeune femme assise sur le banc à côté de moi. J'avais marché plusieurs heures, pris le temps de respirer, de savourer ma liberté, comme on l'avait tous retrouvé. Ce n'était qu'une fois assis sur le banc, qu'elle m'avait rejoint et qu'elle regardait tout comme moi, la maison qui se trouvait à quelque pas de nous.
« Ca ne m'était jamais arrivé de me retrouver dans cette situation. Sans... »
« Je sais. » murmura t'elle pour me rassurer. Nos regards se croisèrent et je sentais les battements de mon coeur reprendre une allure normale.
« J'ai tenté de te contacter, de te faire venir, nous trouver. Mais ça a échoué. J'aurai dû avertir Diane de mes intentions et la pousser à se concentrer sur toi également. »
« Tu ne pouvais pas prévoir. » m'assura t'elle.
« J'aurai dû l'anticiper. »
Elle avait approchée sa main de la mienne, prenant ma main dans la sienne. Je l'avais laissée faire, tout en observant une nouvelle fois la maison qui se trouvait à quelque mètres au loin. Elle était ancienne et neuve à la fois. Sur plusieurs étages avec un grenier. Il y avait une balançoire dehors, ainsi qu'un immense enclot. Ca c'était nouveau.
« C'est un éléphant. » me dit-elle, comme si elle avait anticipée ma question. « Maman a trouvée judicieux d'en amener un du zoo. Je ne sais pas ce qu'elle a prévu ensuite, mais.. Je plains Robyn. Ca sera sans doute la première touchée, comme d'habitude. » ajouta t'elle avec un petit sourire, comme si elle était à la fois blasée et amusée par tout ça.
« C'est une pyramide. Une pyramide de cristal. » dis-je à Cassandre pour revenir à notre conversation de base et lui avouer les interrogations qui se trouvaient dans mon esprit et dont je ne trouvais pas de réponses.
« Une pyramide ? Comme celle dans le triangle des Bermudes. Une pour voyager et l'autre qui occulte les pouvoirs ? »
Elle avait résumée tout ce que l'on savait sur ces structures. En restait-il d'autres ailleurs ? Et dans quels buts avaient-elles étaient créées ? Que nous réservait l'avenir ?
« Tu comptes retourner voir Robyn ? » demanda t'elle, tandis que nos regards se croisèrent une nouvelle fois.
« Je ne pourrai pas me passer des ses succulentes pâtisseries. Elle m'a avouée que j'étais son client préféré. » répondis-je en souriant.
« Je ne parlais pas de ça... »
Une nouvelle fois, j'eu le regard fuyant.
« Et il y a autre chose dont je dois te parler. » m'avoua t'elle, tout en se tournant vers moi sans pour autant se lever du banc. Je n'avais pas tourné la tête dans sa direction, préférant continuer à contempler la maison et à imaginer quelle taille avait l'éléphant qui vivait dans cet enclos.
« Quand tu n'était pas là... ton aura l'était toujours. Bien plus faible, mais présente. J'ai cru un moment que tu avais trouvé le moyen de revenir, mais non. » dit-elle en insistant pour que je la regarde.
« Qu'est ce que tu me caches ? »
Je penchais les yeux, fixant le sable d'un air songeur. Cette aventure était terminée et il était trop tôt pour évoquer cette chose avec elle. Bien trop tôt et je n'étais pas prêt...
Eternalys N. Dystopia
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| Avatar : Nina Dobrev
I'VE TASTED BLOOD AND IT IS SWEET
I'VE HAD THE RUG PULLED BENEATH MY FEET
I'VE TRUSTED LIES AND TRUSTED MEN
BROKE DOWN AND PUT MYSELF BACK TOGETHER AGAIN
STARED IN THE MIRROR AND PUNCHED IT TO SHATTERS
COLLECTED THE PIECES AND PICKED OUT A DAGGER
I'VE PINCHED MY SKIN IN BETWEEN MY TO FINGERS
AND WISHED I COULD CUT SOME PARTS OFF WITH SOME SCISSORS
« ... »
| Conte : Un conte ? Pourquoi faire ? | Dans le monde des contes, je suis : : Un mystère qui évolue sans cesse.
PS : Je suis morte -enfin bientôt-. Feat. Apolline, Anatole, Eloise, Diane, Robyn & Ellie
Je crois qu’on peut dire, que je m’en suis plutôt bien sortie.
Okay, elle est carrément furieuse. Si elle ne se retenait pas, là, il ne resterait probablement de moi, qu’un petit tas de cendre sur le sol, mais par chance, elle se retient. Du coup, ça veut dire qu’elle m’apprécie assez pour que je lui explique tout. Je sais pas du tout comment je vais faire, parce que moi-même, je ne suis pas certaine de comprendre tout ça, mais bon. Ça me laisse quand même un court laps de temps avant d’y passer. Parce que oui, je suis quasiment certaine que je vais y passer. En même temps, quand elle va savoir que mon autre personnalité a torturé l’un de ses frères… je crois pas qu’elle va me prendre dans ses bras et me dire c’est pas grave, loin de là… J’ai pas tout pigé à ce qui c’est passé la dernière fois, mais si je pouvais ressuscité comme pendant ma petite virée dans le monde truc la dernière fois, ça m’arrangerait vraiment… mais vraiment. Eh merde, elle va me tuer..
Je prends une profonde inspiration, avant de donner un nouveau coup de poignard dans la glace. Si ça continue comme ça, demain j’y suis encore. En toute franchise, ça m’aurait bien arrangé qu’Eloise me donne un coup de main avec ça, mais elle était tellement furax, qu’elle m’a planté là. Du coup, j’en suis encore à donner des coups dans la glace pour me libérer. C’est stupide, mais comme je veux pas utiliser mon pouvoir et que Kyle ne va pas débarquer sur son fidèle destrier pour me porter secours (surtout que je ne suis PAS une demoiselle en détresse), je fais ce que je peux avec ce que j’ai. Eh merde, c’est totalement con. Un peu plus ou un peu moins… Qu’est-ce que ça change ? Tant que je réduis personne en cendre avec..
Esquissant une grimace de douleur, je pose mes fesses sur la glace. J’ai juste besoin d’un instant, d’un tout petit instant. Il faut que je m’occupe de ma jambe et après ça…
Oh putain !!!
Je me relève en sursaut avant de retomber comme un poids sur le sable mouillé. Pendant ma tentative visant à me débarrasser de l’autre, j’ai peut-être fait une connerie. Je crois, que j’y suis allée un peu fort avec ma jambe, si bien, que j’ai du mal à tenir dessus en plus d’avoir un mal de chien. Du coup, pouvoir qui part comme un pet + moi qui galère à tenir debout = situation de merde (encore !). Comme quoi, j’ai vraiment que des pouvoirs de merde. Un pouvoir puissant certes, mais de merde.
Allez, courage, tu peux le faire.
En même temps que je me dis ça, je me remets difficilement sur mes deux jambes, le visage défiguré par la douleur. Il faut que je retourne au centre du village, mais je fais comment avec une jambe en rade ? Et tant que j’y suis..
– Qu’est-ce que je fais pour ça ?
Le regard braqué sur les veines bleues claires sur le dos de mes mains, je réfléchie. Quelque part, ça ne sert pas à grand-chose que je reste comme ça. C’est vrai, j’ai décidé de ne plus utiliser ce pouvoir, et puis soyons lucide, cette apparence risque de comment dire ? Risque de les surprendre un peu. En même temps, j’imagine que les transformations de ce genre ne courent pas vraiment les rues. Mais dans un autre sens.. Sans lui, je vais avoir du mal à survivre à Athéna. Et puis, certaine chose, serait sans doute plus facile à expliquer avec, j’imagine. Déjà que ça va pas être simple de parler d’un truc qu’on ne comprend pas, alors autant utiliser tous les outils qu’on a en main. Puis pour l’apparence… je peux toujours la changer non ?
C’est après avoir prit ma décision, puis récupéré mon apparence normale, que je me suis dirigée vers le centre du village, en boitant. En cours de route, j’ai été attaquée par une furie qui, après avoir foncé sur ma jambe blessé comme un boulet de canon, c’est accrochée a elle avant de réaliser bien trop tard, que j’étais blessée. Au final, j’ai dû porter la furie sur mon dos. C’était soit ça, soit Daget jouait les infirmières avec moi. Et franchement, je le sentais vraiment pas ce coup-là.
***
– Bon ! Et bien, je crois que c’est… Aïe Daget, ma jambe !
Mon regard se pose sur Daget, accrochée à ma jambe pour m’empêcher de monter dans le vaisseau. Ca ne fera jamais que la seconde fois, qu’elle me fait ce coup-là hein ?
– Daget ma grande, lâche-moi. Dis-je avec douceur, après mettre penché en avant pour lui caresser les cheveux. Je dois rentrer chez moi maintenant, ma famille m’attend.
Soyons clair, j’ai une famille. D’accord. Je ne me souviens pas d’une grosse partie de mon enfance, du coup, j’ai jamais connue mes parents. Mais pour moi, Mickey et Kyle, sont ma famille. Après, qu’ils ne soient pas à Storybrooke, ça, c’est une autre histoire. Qui d’ailleurs, ne la regarde absolument pas..
– Daget écoute… Aïe ! Merci !
J’adresse un petit signe de la tête à la mère de Daget, puis monte dans le vaisseau avant de faire demi-tour un peu perdu. Les autre risques de gueuler si Rambo c’est pas barré entre temps, mais je ne peux pas partir comme ça. Je veux dire, je n’aime pas voir un enfant triste, surtout si c’est une petite fille. Alors, je m’approche de la mère de Daget qui tient sa fille contre elle, et lève ma main paume vers le haut. Ensuite, je réfléchie quelques instant, avant de façonner une licorne en glace (qui non, ne fond pas au soleil). Tous les enfants aiment les licornes non ? A moins que ce ne soit les dauphins ? Les lapins ? Enfin, quelques choses dans ce goût là ?
– Tenez c’est pour elle, dis-je en tendant la statuette à la mère pour éviter que Daget ne l’attrape. C’est un cadeau, pour plus tard. Ce n’est pas grand-chose, mais tout le monde aime les licornes. Enfin, je crois. Je ne sais même pas si vous savez ce qu’est une licorne sur cette planète..
A voir la tête des habitants du village, ils n’ont jamais vu quelqu’un créer quelque chose par la magie. Ou alors, ils n’ont jamais vu une licorne. Dans tous les cas, la licorne remporte un franc succès et c’est après avoir caressé une nouvelle fois les cheveux de la petite fille, que je monte dans le vaisseau et cette fois, définitivement.
« Si tu as un lieu où tu veux discuter, on y va. »
Après un court laps de réflexion, je tends la main en direction d’Eloise puis commence :
– Je sais que d’habitude c’est toi qui t’occupes du transport, mais cette fois, c’est à mon tour de m’en charger. Promis, après je t’expliquerais tout ce que je sais.
Ce qui veut dire, pas grand-chose. Ça va être une chouette discussion à coup sûr.
Après un rapide coup d’œil aux dernières personnes présente, une tornade se forme autour de nous avant de nous transporter ailleurs. Je sais que j'aurais pu dire quelque chose, mais je n'ai jamais été très douée pour les au revoir. Et puis, c'est pas comme si on allait plus se revoir hein ? On verra bien..
Apolline Méléon
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| Avatar : Sabrina Carpenter
The DARKEST NIGHTS
produce the BRIGHTEST STARS.
WE ARE DUST AND SHADOWS.
| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : La fille du draméléon et de la déesse de l'amûûûr
The sun is going down. You'll be alright. No one can hurt you now.
Come morning light. You and I'll be safe and sound.
Tout le monde avait dansé -ou presque. Tout le monde avait ri et s'était bien amusé. C'était ce que je demandais. En somme, pas besoin d'aller au muséum de New York pour passer un bon moment ! Il me semblait que notre voyage en bus s'était déroulé des mois plus tôt...
Le fait d'avoir failli tous mourir nous avait fortement rapprochés les uns des autres. J'adorais cette ambiance festive mais hélas, elle ne dura pas suffisamment longtemps. Je comprenais l'empressement des autres à vouloir partir au plus vite. Après tout, rien ne disait qu'ils allaient garder leurs pouvoirs si on s'attardait un peu trop. Il n'empêche que j'étais triste de laisser mes momies. Elles étaient très serviables même si elles sentaient mauvais. En plus, être considérée comme une reine était une expérience des plus agréables.
"Vous promettez d'être sages ?" leur demandai-je en me plantant devant elles. "Vous promettez de ne pas agresser les villageois et de toujours les protéger ?"
Elles hochèrent la tête d'un même élan et pour illustrer leur bonne volonté, se placèrent aussitôt en arc de cercle autour des quelques habitants qui ne fangirlaient pas autour d'Arès. J'esquissai un sourire et voulus reprendre le téléphone qui avait diffusé la musique des mains d'une momie, mais cette dernière articula alors d'un air presque ému :
"Reliiiique saaaacrée..."
Je compris qu'elle souhaitait le garder en souvenir. Elles allaient vite déchanter dès que le smartphone serait déchargé, mais je n'avais pas le temps de demander à Ellie de créer une installation électrique dans le village. En plus, les habitants risquaient de s'y électrocuter comme ils n'avaient aucune connaissance en ce domaine.
"Vous allez me manquer." avouai-je, même si ça me faisait bizarre de dire ça à une bande de morts vivants embaumés.
Les momies surent rester dignes, plaquant d'un même élan leur main droite contre l'emplacement où aurait dû se trouver leur coeur. Une seule sanglota de nouveau et je tournai les talons.
Je rejoignis tonton Arès à la sortie du village, qui avait extirpé son vaisseau du sable. Nous montâmes à bord et décollâmes. La sensation était inouïe. Je n'étais jamais montée dans aucun manège pour de vrai, alors passer tout de suite à l'hyperespace, c'était quelque chose ! Je me cramponnai à mon siège, m'étant octroyée la place de co-pilote et souriais de toutes mes dents à tonton qui manoeuvrait comme un pro.
Le voyage ne dura pas extrêmement longtemps, et trop surexcitée pour dormir, je n'en avais pas loupé une miette. Nous fîmes escale sur Mars, à Fort Noir et une nouvelle fois, je fus éblouie par la beauté des paysages célestes.
De là, on nous téléporta jusqu'à Storybrooke, qui me parut incroyablement banale mais familière après tout ce que j'avais vu en si peu de temps. J'avais pris machinalement la main d'Anatole mais je la lâchai aussitôt d'un air gêné. Oh... pourquoi cela devenait-il si compliqué ? J'avais imaginé que les histoires de coeur seraient plus simples.
"Apple, si t'as envie de venir bouffer un truc qui vaut le coup, faut venir à ma pâtisserie. T'es toujours mon padawan aux dernières nouvelles, donc t'as plutôt intérêt à ramener tes fesses."
J'adressai un grand sourire à Robyn, qui venait de m'inviter dans son sanctuaire, en quelque sorte. J'étais partante pour y aller de suite mais en faisant quelques pas, je m'aperçus que je chancelais. C'était comme si toute la fatigue accumulée me rattrapait subitement. Je jugeai donc plus prudent d'attendre un peu.
Ils partirent tous chacun leur tour, dans une direction différente. Ellie s'avança vers moi, la mine soucieuse tandis qu'elle m'observait. Pourquoi fallait-il toujours qu'elle ait l'air si dramatique ? Ca lui allait bien mais c'était énervant à force.
"Rentrons." dit-elle. "Elliot n'a pas cessé de me harceler mentalement pour savoir si tu allais bien. Il veut s'en assurer lui-même."
"Tant qu'il ne me fait pas un check-up complet en me branchant des câbles USB partout, ça va." répondis-je avec ironie.
Elle eut l'ombre d'un sourire et après une hésitation, me prit la main. Ce n'était plus comme avant entre elle et moi. Etait-ce de la jalousie que j'éprouvais à son égard ? Jusqu'à maintenant, je n'avais pas imaginé une seule seconde qu'elle puisse s'intéresser à Anatole. Mais... et si je me trompais ? Et s'il avait vraiment une chance avec elle ? Ca, plus le fait qu'il m'ait repoussée quand j'avais essayé de l'embrasser...
A cette pensée, mon coeur se serra de nouveau. Le temps d'un battement de paupières, nous étions dans l'atmosphère chaleureuse de notre salon. Vif comme l'éclair, j'aperçus Elliot qui poussa une exclamation tendue en écartant Ellie pour se précipiter vers moi et me serrer très fort en me décollant du sol.
"Bon sang, qu'est-ce qui vous ait arrivé ?" fit-il en mangeant la moitié de mes cheveux.
Il s'éloigna un peu en gardant ses mains posées sur mes épaules et subitement, me décocha un regard interloqué.
"Et c'est quoi cette tenue ?"
Oh, c'est vrai... je portais toujours la robe blanche un peu trop décolleté imaginée par tonton Judah.
"J'étais la reine des momies !" m'écriai-je, ravie et heureuse de le revoir. "Mais laisse tomber, je t'expliquerai tout demain. Je suis trop crevée, là."
En me tournant, je vis Lily et Ellie étroitement enlacées. Ma grande soeur avait les yeux fermés et un air parfaitement serein que je ne lui connaissais pas, alors qu'elle entortillait lentement une mèche de Lily autour de son index, sûrement sans même y penser.
J'entendis Elliot émettre une quinte de toux agacée et comprenant que j'étais de trop, je m'éclipsai dans ma chambre. Ca faisait du bien de revenir chez soi, même si quelque chose de lourd et douloureux oppressait toujours ma poitrine. On n'oublie jamais un premier chagrin d'amour. Quelqu'un l'avait dit ou chanté, je ne savais plus. S'il disait vrai, alors j'allais sacrément morfler.
Je montai les marches lentement, en tenant le bas de ma robe et me réfugiai dans ma chambre. Je posai mon sac à dos abîmé dans un coin et en sortis le formulaire d'adoption que Diane m'avait rendu. La feuille était froissée et déchirée par endroits, et l'encre avait coulé. Je l'abandonnai sur mon bureau. Je réfléchirai à tout ça plus tard. Elle avait dit qu'il faudrait qu'on ait une discussion, elle n'avait pas précisé si elle était d'accord pour m'adopter. Du coup, j'anticipai en me disant qu'elle était okay. Ca me paraissait logique.
J'enlevai ma robe "reine des momies" et filai sous la douche. J'y restai un sacré moment et en sortis vêtue d'un long tee-shirt portant le logo des Beatles en train de traverser Abbey Road. Je me glissai ensuite sous les couvertures mais ne parvins pas à fermer l'oeil. Toutes mes aventures prirent une nouvelle teinte derrière mes paupières closes et je les revivai une nouvelles fois avec un sourire un peu nostalgique.
Après un moment, brusquement, j'entendis un accord de guitare. J'ouvris les yeux et me redressai sur un coude. Anatole se tenait au pied de mon lit, debout, tenant une merveille entre ses mains. Mes yeux s'écarquillèrent alors que je lançai, le souffle coupé :
"C'est une Yamaha oriental blue burst ! J'en ai toujours voulu une comme ça ! je croyais qu'elles étaient introuvables !"
Il esquissa un léger sourire tout en me tendant la guitare. Je me levai d'un bond sur le lit et me précipitai pour la prendre, avant de m'asseoir en tailleur au milieu des couvertures. Mes doigts caressèrent les cordes et aussitôt, un son parfait jaillit de la rosace. Je manipulai un peu la mécanique et passai la main sur la table d'harmonie bleu océan. Melody allait sûrement flasher dessus aussi. Puis, je levai les yeux vers Anatole, bouche bée.
"Tu... tu l'as prise pour moi ?"
C'était insensé ! Il avait fait les magasins le jour-même de notre retour !
"Hum... en fait, je pensais te la reprendre." dit-il, amusé.
Par réflexe, je la serrai contre moi avec un air boudeur. Les larmes me montèrent presque aux yeux tellement j'étais touchée. J'avais une nouvelle guitare et c'était lui qui me l'avait offerte !
"Il y a même un pré-ampli et une trappe pour la relier à du matériel de mixage !" m'écriai-je, subjuguée.
Je restai tout sourire quelques secondes, réalisant qu'il semblait aller beaucoup mieux. Il était presque rayonnant. Puis, quelque chose me traversa l'esprit :
"Tu n'étais pas obligé, tu sais..."
Je l'évitai brusquement du regard pour fixer mon affiche Teen Wolf accrochée juste au-dessus de mon bureau. Trouvant le courage d'achever mes paroles, je repris à voix basse :
"Je n'ai pas besoin de cadeau pour compenser le fait que tu... enfin... j'ai compris. Je suis grande."
Je me mordis les lèvres et lâchai la guitare pour attraper mes orteils et les serrer. C'était une attitude que j'avais lorsque j'étais anxieuse. Anatole m'observa et eut un petit sourire en voyant mes mains sur mes pieds. Il contourna le lit pour venir s'asseoir au bord, juste à côté de moi.
"J'étais parti chercher ta guitare dans le désert bien avant notre léger malentendu, grande fille."
Je me mordis les lèvres de plus belle.
"Je ne t'ai jamais caché mes sentiments pour Ellie, mais il est vrai que j'aurais dû être plus précis concernant les nôtres."
Il se saisit de la guitare posée sur mes jambes et je le laissai faire. Il l'observa à la verticale avant de pincer quelques cordes et de l'incliner légèrement vers moi. Sur le dessous était gravé en jolies lettres :
Une étoile est née, Elle brille à mes côtés tel un soleil.
J'effleurai les lettres du bout du doigt, à la fois émue et touchée. Les mots me manquaient. Je ne savais toujours pas ce qu'on était l'un pour l'autre, mais c'était quelque chose de beau.
"Le duo improbable." précisa-t-il à la question que je n'avais pas posée. "Je serai toujours là pour toi. A jamais."
Un sourire illumina mon visage et je reniflai pour ne pas pleurer bêtement. J'étais toujours épuisée mais je ne m'étais jamais sentie aussi bien de toute ma vie. Comme si un poids m'avait définitivement quittée. Un grand bâillement me saisit et je ne parvins pas à le repousser. Anatole haussa un sourcil avant de rire un peu.
"Même les grandes filles ont besoin de se reposer." souligna-t-il.
Il se leva en gardant la guitare et je tendis le bras pour la récupérer.
"Tu peux la poser à côté de moi ?" demandai-je, presque suppliante.
Elle était trop belle pour la laisser seule, ne serait-ce que pour quelques heures. Il la posa à la verticale contre la table de nuit, si bien que quand je m'allongeai sur le ventre, ma main pouvait effleurer le manche. J'avais ramené pêle-mêle les couvertures sur moi mais je sentis bientôt qu'Anatole avait entrepris de me border correctement. Un sourire rêveur passa sur mon visage. Il était vraiment trop.
"Dors, maintenant." dit-il d'une voix douce.
Je fermai les yeux et le sommeil me gagna rapidement, si bien que je sentis à peine la main de l'homme effleurer mes boucles d'or.