« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Il y avait beaucoup de sentiments contraires dans ce lieu. Des sensations étranges, passionnelles et passionnées, mais pourtant fatalement déviée ou englouties sous leur propre poids ; l’arbre flamboyant désormais gelé en était l’une des preuves flagrantes, alors que tout le reste se teintait de couleurs ocres et chaleureuses. Ils avaient tous basculés dans un autre univers, dans une autre dimension, comme on fermerait les paupières pour changer de rêve. Coutumier de tels évènements, parcourant depuis des lustres les mondes flottants peuplant les songes, Sebastian fut bien d’avantage alerté par la présence d’une nouvelle personne en leur compagnie que par la disparition d’une autre. Les séparations étaient évidentes, prévues, devinées, mais les arrivées imprévisibles apportaient… Attendez. Est-ce qu’ils venaient de dire que cette jeune fille avait poignardé Diane ?
Le marchand de Sable resta fatalement silencieux durant l’échange, échangeant un regard avec Elsa avant de reporter son attention sur Ellie et sur Apolline. Imperceptiblement ses poings s’étaient serrés, parcourus d’une vague doucereuse de sable doré qui montraient néanmoins son agacement. Il ne pouvait pas s’en prendre à Pitch, il ne le voulait pas ; tant que ce dernier ne commettait rien il n’avait aucune raison de chercher à le retenir ou à l’empêcher de s’exprimer. Et il savait qu’Ellie avait horreur d’être traitée comme une enfant, leur première rencontre lui avait bien appris la leçon. De ce fait elle saurait se défendre, elle et ses valeurs, même face au maître des cauchemars. Elle faisait parti des dieux, de ces êtres étranges saupoudrés de divinité, un peu comme Anatole, aussi il ne doutait pas de sa répartie. Quand on ne peut s’exprimer verbalement on apprend à décrypter le langage corporel.
Il posa ses yeux sur le visage du maître cauchemar, fronçant les sourcils en voyant la fissure qui venait d’y apparaître. Aussitôt il porta sa propre main vers son arcade, sans savoir s’il souhaitait lui désigner la chose ou vérifier que rien n’était apparu de son côté. Un regard sombre à son attention, avant qu’il ne penche la tête sur le côté pour apercevoir la petite demoiselle qui se cachait derrière Apolline. Qui était-elle ? Se décalant d’un pas pour ne pas perturber l’échange acéré des deux protagonistes, il vit Anatole masser légèrement les épaules d’Apolline pour tenter de la rassurer. De la calmer de ses sanglots effrayés. Il y avait un camp à choisir, une décision à prendre et certains semblaient déjà s’être orienté dans un sens ou dans l’autre. Partisan de la neutralité, Sebastian ne put se résoudre à prendre parti d’un côté ou de l’autre. Chacun avait ses raisons sur les griefs exprimés, chaque point de vue était défendable…
Sauf celui d’effrayer une enfant.
Cette petite fille silencieuse derrière, depuis quand était-elle ici ? Ses grands yeux bruns fixaient les adultes d’un air apeuré, ne sachant sans doute pas quoi faire. Depuis quand est-ce qu’un enfant savait réagir à la colère d’une grande personne ? Depuis quand devaient-ils leur imposer de subir quand ils n’avaient absolument rien demandé ? Sab s’accroupit après quelques pas, restant à une distance sécuritaire de la demoiselle. Son visage lui était familier, ses cheveux bruns soigneusement coiffés et cette petite moue. Il n’oubliait jamais les personnes qu’il croisait et une étrange impression familière l’envahit. Prenant un air conspirateur, il tendit sa paume devant lui et des filaments dorés vinrent y tourbillonner afin de créer une forme. Informe. Volante. Celle-ci s’approcha de l’enfant avant de prendre peu à peu forme, se constituer des grandes oreilles, un ventre, une trompe d’éléphant.
Lily.
C’était évident maintenant. C’était Lily. Ca ne pouvait être que Lily… Il sursauta un peu en le comprenant alors que la fillette écarquillait les yeux de surprise. Une hésitation. Puis la curiosité qui reprenait le dessus alors qu’elle se permettait un petit sourire timide en voyant l’éléphant voler à sa portée. Ses doigts tentèrent de le toucher et il vola en éclat dans un petit « pof » qui la surpris. Très vite il se reforma, pirouettant dans l’air au point qu’elle finisse par lâcher la jambe d’Apolline. Un poisson apparu à sa droite, la faisant tourner la tête vivement. Puis un oiseau. Une souris. Un autre éléphant. Quelques petites créatures qui tournoyaient et terminèrent de lui faire oublier, même l’espace de quelques instants, la fatalité de ce qu’elle venait de rencontrer. La gamine s’était détachée pour avancer vers lui, poursuivant les formes et il esquissa un sourire tendre.
Quand il releva les yeux il croisa le regard d’Ellie, puis d’Anatole. Ce dernier sembla hésiter, comme attendant un aval qui ne venait pas, avant de finalement prendre la parole. « Je crois qu’elle n’aura rien à craindre avec toi. Est-ce que tu veux bien en prendre soin ? » Il haussa un sourcil, observa un instant Lily qui lui adressa à son tour un sourire, puis hocha la tête. Se relevant de toute sa hauteur, la petite fille ouvrit la bouche un instant avant d’oser prendre la main qu’il lui tendait. Toucher quelqu’un était une chose assez étrange mais la chaleur d’une paume valait tout l’or réuni dans ce monde. Faisant peu à peu disparaître les formes, le marchand de sable prit soin de la garder du côté opposé à Pitch. Non pas qu’il ne lui fasse pas confiance – en fait, il ne lui faisait jamais confiance – mais il préférait éviter de prendre des risques inutiles. On ne propose pas au croque-mitaine un tel cadeau.
Laissant le silence se réinstaller, Sebastian opina de la tête lorsque Lily lui désigna la maison de l’index. Apparemment, c’était l’endroit le plus sécuritaire où se rendre pour le moment ; une maison représentait la protection, il était tout à fait normal qu’elle demande à s’y rendre. Lui emboitant le pas quand elle tira sa main, il s’engagea sur le chemin de terre et de gravier pour remonter en direction de l’entrée principale. Plus ils avançaient et plus le soleil semblait éclaircir le ciel, révélant une maison de type coloniale qui devait appartenir au dix-neuvième siècle vraisemblablement. Il cru apercevoir un homme en uniforme rouge de sudiste au coin du perron, sans pour autant en être certain ; avant de se retrouver nez-à-nez avec une DEMOISELLE qui courait dans leur direction.
« Allez vous-en ! On a déjà bien assez de domestiques ! »
De… Domestiques ? Sab se retourna vers le reste du groupe au cas où d’autres personnes se seraient jointes à eux, mais il ne vit que les différents acolytes métamorphosés dans des tenues bien différentes des précédentes. Exit les robes soyeuses et les costumes trois pièces si prisés, bienvenue chemises amples en haillons, pieds nus et teints bruns de la saleté. Il eut une moue triste en découvrant qu’il ne portait plus de veston mais se rassura de voir encore l’étoffe rouge dans sa poche. Décidément cette écharpe le suivait de partout. Un sourire qui se crispa quand il remarqua que la demoiselle était juste devant lui, essoufflé et visiblement contrariée dans sa sublime robe à crinolines… N’était-elle pas trop lourde pour des bras fins comme les siens ?
« Oust ! Nous ne désirons aucun porte-à-porte ! »
La main de Lily se resserra au creux de sa paume et il déglutit, ne sachant pas vraiment quoi répondre face à la jeune furie qui leur lançait des regards incendiaires. Elle battit des mains pour les faire partir et Sebastian commença à faire demi-tour pour ne pas contester une telle autorité, mais c’était sans compter sur la petite fille qui le rattrapa bien vite pour l’empêcher de détaler. Elle ouvrit légèrement la bouche comme pour lui demander où il allait, ouvrant de grands yeux brillants face à la déception de ne pouvoir se rendre à l’intérieur. Il se mordit la joue face à une telle attitude, résistant bien difficilement à un enfant qui lui offrait un visage pareil. Nul doute qu’il aurait fait une piètre figure paternelle dans une autre vie, alors qu’il réfléchissait à toute allure. Colonial. Sudiste. Guerre de Sécession ?
Faisant face à la jeune femme brune dont les lèvres rougies rappelaient certains films, il inclina poliment le haut de son corps en mettant une main à plat sur son torse. Puis, le plus poliment du monde, il saisit la main gantée de la demoiselle et y apposa un baisemain respectueux. Ses yeux bleus rencontrèrent le feu dansant dans les prunelles de leur hôtesse et il cru un instant qu’elle allait le gifler. Elle resta interdite, suspicieuse en avisant l’homme puis ses vêtements. Son regard choqué le toisa plusieurs fois, lui et les autres, avant qu’elle ne retire prudemment sa main de la sienne et qu’elle n’en secoue les doigts. Comment avait-il osé la toucher ?...
« Vous n'êtes pas un domestique ?! » C’était plus une affirmation qu’une réelle question. « Alors pourquoi diable être vous habillé de la sorte ? »
Il prit un air désolé et interrogatif, ne comprenant pas non plus pourquoi est-ce qu’il était vêtu avec des haillons tels quel. La jeune femme lança un regard dédaigneux et méfiant au reste des gens avant de se pencher vers lui, comme pour lui faire une confidence.
« Sont-ils de votre compagnie ou vous ont-ils agressés ? »
Il secoua la tête, se sentant obligé de répondre face à son air si sérieux. Elle réfléchit encore un instant, se tapotant le menton de son index, avant de prendre une inspiration résolue et de déclarer :
« Venez donc ! Nous devons avoir quelque chose de plus saillant à vous mettre sur le dos. Taratata, ne refusez pas ! Un bel homme distingué comme vous ne peut aucunement rester dans de telles fripes sales ! »
Sans gêne aucune elle passa son bras sous le sien pour l’attraper et, dans un sourire, l’entraîner en sa compagnie en direction de la grande entrée bordée de colonnes. Lily leur emboita le pas, sautillant à l’idée de pouvoir voir l’intérieur de la demeure alors que Sebastian était parcouru d’un frisson étrange. Il aimait les surprises et les découvertes alors il se laissa faire, franchissant les doubles portes pour arriver dans un grand hall boisé.
« Je me prénomme Scarlett O’Hara, mais vous pouvez m’appeler Lady Scarlett ! GEORGE ! »
Quand elle haussait la voix, celle-ci partait dans les aigus et s’était assez désagréable. Basculant dans un salon bien rempli d‘objets de collections et d’un grand vaisselier, ils rencontrèrent un homme entièrement noir qui apparu depuis un couloir. « Vous m’avez appelé, mam’zelle Scarlett ? » Il avait les épaules voutées et une barbe poivre et sel qui entourait son visage. Ses yeux étaient cernés, fatigués, pourtant son ton avait été rude et avenant. Ferme. Sa démarche chaloupée fit lever les yeux au ciel de sa maîtresse.
« Va chercher des vêtements pour notre invité distingué, ne vois-tu pas qu’il est ridiculement vêtu ? Et vous ne salissez pas le tapis avec vos pieds tout sales ! »
Le domestique disparu rapidement tandis qu’elle se mettait à gronder leurs accompagnants. Sebastian baissa les yeux pour croiser le regard de la petite fille qui semblait follement amusée des faits et gestes de Scarlett. Elle cacha même un rire dans sa paume à force de voir le nœud retenant les cheveux brun sauter et voleter au rythme effréné de sa tête, cherchant chez le gardien ce même rire qu’il lui accorda. Un air amusé sur le visage qui disparu assez rapidement lorsque le domestique revint avec des vêtements soigneusement pliés et lui proposa de l’aider à se dévêtir. Là ? Tout de suite et maintenant ? Devant tous ces gens ?! Etait-ce une mauvaise blague ?
Miss O’Hara croisa les bras devant elle en reportant son attention sur son nouvel invité, se penchant un peu en avant alors qu’elle semblait tout juste repérer la présence de la fillette à ses côtés.
« Mais qui est-ce donc ?! Votre fille ? Que faites-vous seul avec une enfant ? Et qui sont ces gens qui vous accompagnent ? Vos domestiques, monsieur… ? »
Cette fois, il ne pouvait plus vraiment faire mine qu’il n’avait pas entendu les questions ; après tout il était muet, pas sourd.
Anatole Cassini
« Maîïîtreuuuh !!! »
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« Il existe 175.000
espèces de papillons... »
« Le papillon ne compte pas
les mois, mais les moments.
Ce qui lui confère suffisamment
de Temps pour vivre, ressentir, aimer. »
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Mais je craque pour une autre fille... Et puis... t'es plus comme ma petite soeur ! T'imagines qu'on va pouvoir rendre Elliot jaloux, toi et moi ? Ca te tente ?
La nuit ici était bien plus froide et silencieuse que je l'avais imaginé. Il m'arrivait parfois de rêver, de m'imaginer dehors marchant dans la neige, sous un ciel pourpre. Je rêvais d'une bataille de boules de neiges qu'on aurait pu faire et qu'on avait fait par le passé. Elle était là elle aussi, à côté de cette multitude de diamants qui scintillent dans la neige. Nos coeurs chantaient. On se serait cru à Noël avec une neige aussi froide et glaciale sous nos pieds.
Celle de mes rêves je pouvais la dompter, mais celle qui tombait au dehors et que je pouvais admirer du rebords de fenêtre où je me trouvais, elle était totalement différente. Je ne savais pas si elle était le fruit d'Elsa ou de cet enfant de Diane et de Pitch qui nous avait pris pour cible. J'avais la sensation que quel que soit l'endroit où on allait, on finissait toujours par être pris au piège. Que ce soit à Storybrooke mais à une autre époque, ou ici, aujourd'hui.
Quelques heures auparavant, on s'était retrouvé au dehors, quand il ne neigeait pas encore et que rien laissait présager que la température allait autant chuter. Pitch était sortit de ses gonds après avoir perdu Diane, même si je me doutais pour ma part qu'elle finirait par revenir. C'était une déesse, un simple mortel tel que Phobos ne pourrait pas en venir à bout. A moins qu'il n'était pas qu'un simple mortel. Il n'en restait pas moins la création d'Elliot et de ce qu'il était capable de créer, il fallait s'en méfier. Ellie s'était opposée au maître des cauchemars. J'étais resté sur mes gardes, mais je ne pouvais pas faire grand chose. Une fois fini, je m'étais approché d'Appoline, lui faisant un petit sourire encourageant. Elle avait essuyée ses larmes, laissant échapper un petit sourire timide.
« Est ce que tu sais ce que je garde toujours sur moi ? » lui demandais-je d'un ton rassurant.
« Ton guide de comment rester canon en toute circonstance ? » articula t'elle entre deux légers sanglots.
Je n'avais pas pu m'empêcher de rire en l'entendant dire cela. Elle savait garder le sens de l'humour en toute circonstance. Elle avait esquissée un sourire mouillé. J'en avais profité pour sortir une tablette de Crunch de la poche de mon veston et je lui avais tendu.
« C'était ma seconde hypothèse, ça. »
J'avais coupé un petit morceau de chocolat que je lui avais tendu avant de ranger le reste. Puis le temps qu'elle s'était mise à le déguster, j'avais fait le tour de la jeune fille pour lui masser délicatement les épaules, jetant un petit regard à Sebastian au loin. Il s'était approché de Lily.
« Tu sais ce qu'on va faire ? Tu vas me prendre la main et tu ne la lâchera plus. Comme ça il ne t'arrivera rien, vue que je serai toujours à côté de toi. Tu en penses quoi ? »
Elle hocha la tête frénétiquement tout en se tournant avant d'enrouler son bras autour du miens.
« C'est pour plus d'efficacité. » me murmura t'elle avant de renifler. J'avais secoué la tête de gauche à droite avant de regarder vers Ellie si tout allait bien, puis de me diriger vers Athéna, ma nouvelle compagne accroché au bras.
« Tu peux garder un oeil sur lui ? » demandais-je à la déesse.
« T'en fais pas, je ne pense pas qu'il fasse quelque chose, mais je surveille. »
Puis une fois à proximité de Sebastian et voyant que Lily l'avait adoptée, je lui avais demandé de prendre soin d'elle. Puis, on s'était dirigé vers la maison et on avait fait le rencontre de la jeune femme qui répondait au doux prénom de Scarlett. Aucun d'entre nous avait réellement su quoi répondre à la maîtresse de maison sur le lieu d'où on venait et ce qu'on venait faire ici. On lui avais juste demandé l'hospitalité pour la nuit et elle nous l'avait accordé en nous précisant bien qu'on devait absolument être partit avant son réveil le lendemain matin. Cela me convenait parfaitement et j'étais persuadé que ça serait le cas de chacun.
Allongée sur le grand lit, il y avait Apolline. Et même si elle avait insisté pour que je dorme à ses côtés, j'étais resté assis sur une chaise avant de venir contempler le ciel qui contrasté avec la neige. Je me demandais quel allait être la prochaine étape. Est ce qu'il allait nous laisser une nuit de sommeil ou est ce qu'il comptait attaquer maintenant ? C'était une méthode assez perturbante que de nous faire voyager d'une époque à une autre sans rien nous demander ou nous prendre en retour. Diane était réapparu. Pitch l'avait retrouvée dans la cuisine de la maison alors qu'elle était en train de se disputer avec une femme assez forte qui voulait absolument lui faire éplucher des pommes de terre. Je voyais bien Diane se prêter à cet exercice, ça aurait été amusant.
Apolline Méléon
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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The DARKEST NIGHTS
produce the BRIGHTEST STARS.
WE ARE DUST AND SHADOWS.
| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : La fille du draméléon et de la déesse de l'amûûûr
- I only know that I love you! - That's your misfortune. Il neigeait, mais de toutes façons, rien n'était normal dans cet endroit. Je m'étais remise de mes émotions. Du moment que ce fou de Pitch n'était pas dans les parages, tout irait pour le mieux. Anatole était resté auprès de moi, même au moment de se séparer dans plusieurs chambres. Il avait de suite proposé de m'accompagner. J'en avais été tellement étourdie que sur le moment, je n'avais pas réussi à parler. Pourtant, il m'en fallait beaucoup pour me couper le sifflet.
A présent que la nuit était tombée, j'étais allongée sur le grand lit. J'avais enlevé mes bottes et ramené la couverture jusqu'à mon menton. Pourtant, impossible de trouver le sommeil. Les récents évènements me perturbaient bien trop. On m'avait accusé d'avoir poignardé Diane. Je ne me souvenais de rien. Absolument rien. Etait-ce vraiment possible que Bobos me manipule ? J'avais bien trop peur pour m'attarder là-dessus. Je préférais laisser les autres se charger de trouver une solution. En plus, Pitch n'avait plus rien à me reprocher car on avait fini par retrouver ma tante. Lorsque je l'avais vue, je m'étais précipitée vers elle et l'avait serrée très fort dans mes bras en répétant : "Je suis désolée je suis désolée je suis désolée !" très très vite et sans respirer. Je l'avais sentie très raide et distante, et m'étais donc éloignée d'elle, le coeur lourd. Je n'aimais pas que l'on ne m'aime pas, ça me faisait beaucoup de peine. Et pourtant, je pouvais la comprendre. Si la situation avait été inversée et qu'elle m'aurait enfoncée un couteau dans le ventre, j'aurais eu du mal à lui pardonner.
"Bobos ne perd rien pour attendre !" avais-je grommelé, la tête penchée.
Il m'éloignait de ma famille mais ça ne durerait pas. Tôt ou tard, il payerait pour ses fautes. J'étais encore sous le choc d'avoir éprouvé tant de haine pour quelqu'un. Alors, c'était ça de détester une personne tellement fort qu'on avait envie de la tuer ? C'était la première fois que j'éprouvais ce genre d'émotion. J'en avais déjà voulu à quelqu'un, mais pas au point de souhaiter sa mort. Ca me faisait tout bizarre. Je n'aimais pas ce genre d'émotion, mais ne pouvais m'en défaire.
Trop de silence dans cette chambre. Anatole était assis sur une chaise, non loin du lit dans lequel je me tournais et me retournais. J'avais l'impression qu'il était James Bond et que j'étais la Girl qu'il surveillait. Un frisson d'excitation parcourut mon échine alors que je me tournai vers lui, me plaçant de côté et soutenant ma tête dans ma main, le coude posé sur l'oreiller.
"J'ai froid." déclarai-je soudain.
Anatole me proposa une autre couverture. Je fis une petite moue et insistai :
"Tu pourrais venir dans le lit. Il y a suffisamment de place..."
Je haussai un sourcil éloquent et roulai sur moi-même pour bien lui faire comprendre que j'étais en mesure de lui laisser plus de la moitié de l'espace, ce à quoi il répliqua :
"Tu n'es pas la fille d'Aphrodite pour rien !"
Je me mordis les lèvres, à la fois peinée et irritée. Je n'aimais pas que l'on me compare à ma mère car la réalité avait été bien différente des souvenirs implantés par Elliot. En plus, à présent j'étais emballée tant et si bien dans la couverture que je pouvais à peine remuer. Je roulai de nouveau sur moi-même pour m'en défaire et poussai un cri en tombant du lit. Un grand bruit sourd accueillit ma chute.
"Aïe."
En parfait chevalier servant, Anatole se précipita vers moi, mais j'étais déjà debout,un grand sourire figé aux lèvres.
"Même pas mal !"
Même si je me massai discrètement le crâne tout en me dirigeant d'un pas chancelant vers la grande armoire. J'ouvris cette dernière et en inspectai le contenu. Divers vêtements d'homme et de femme tout miteux, d'un look assez discutable. J'écarquillai les yeux en découvrant l'unique robe intacte et attrayante. Elle était d'un jaune pâle brillant, avec le corsage fleuri. Je m'en saisis et me tournai vers Anatole en sautillant. Le regard mutin, je me dirigeai vers le paravent.
"Je ne pense pas que ça soit une bonne idée d'emprunter une robe de la demoiselle Scarlett." me déconseilla Anatole.
"Taratata !" fis-je d'un ton aigu en me moquant de notre hôtesse. "Je suis sûre que ça m'ira beaucoup mieux qu'à elle !"
En plus, j'avais toujours rêvé de porter une robe de princesse. Quand Elliot m'envoyait faire de la négoce dans ses jeux en ligne, il m'affublait toujours d'une tenue de guerrière, histoire que je fasse intimidante. Je n'étais pas sûre que le résultat soit celui escompté, mais bon.
Une fois derrière le paravent, j'entrepris d'enlever mes vêtements et mon regard tomba sur une chemise de corps sans manche. Je l'enfilai avant de réagir qu'il me fallait un corset. Heureusement, il y en avait un posé non loin. Je me battis quelques instants avec ce dernier avant d'appeler Anatole à la rescousse. Je passai la tête à côté du paravent et lui demandai avec un sourire adorable :
"Il faudrait que tu tires sur les ficelles, enfin les trucs qui dépassent. Je n'y arrive pas toute seule."
Il leva les yeux au ciel avant de sourire et de déclarer :
"A vos ordres, Miss Méléon."
Il s'avança de quelques pas et je me retins à grand-peine de ne pas pousser un cri hystérique. Une fois à ma hauteur, il me demanda de me tourner. Je ne me fis pas prier, pivotant sur moi-même et inspirant à fond tandis que je sentais ses mains se refermer sur les lanières du corset. Mais bientôt, mon souffle fut coupé car il venait de tirer sur le vêtement qui me parut d'un seul coup nettement moins glamour. Perplexe, je plaquai une main contre ma poitrine écrasée et balbutiai :
J'arrivais à peine à respirer et le pire dans l'histoire, c'est qu'il continuait de tirer ! Déjà que je n'avais pas beaucoup de poitrine, mais il allait ne rien en rester s'il continuait comme ça ! L'espèce de sadique ! Je faillis me cramponner au paravent pour ne pas tomber mais enfin, il cessa de me torturer. Je baissai alors les yeux et découvris, étonnée, que j'avais un décolleté. Rempli. Wouah... le miracle du corset ! Bon, en contrepartie j'avais l'impression que tous les organes de mon ventre étaient coincés quelque part dans ma gorge, mais il faut souffrir pour être belle.
Je battis des cils et pivotai vers Anatole avant de le pousser sans ménagement.
"Oust ! Faut que je termine ! Mais... merci !"
Il ne devait pas me voir pendant que je mettais la robe. Cela couperait tous les effets, même si j'avais bon espoir que la vision de moi en corset éveillerait son intérêt. J'attrapai la grande pièce d'étoffe jaune pâle et me battis de nouveau avec. J'entrepris tout d'abord de la passer par les jambes, avant de tenter par la tête. Finalement, rien n'était vraiment pratique mais je parvins tout de même à la mettre. Triomphale, je m'écartai du paravent, les mains sur les hanches et esquissant une révérence, je demandai d'un ton guindé :
"De quoi ai-je l'air ? Cela est-il à votre goût, Monsieur ?"
Je m'esclaffai ensuite et manquai de tomber en marchant sur la jupe ample. Dans ma tête, porter une robe était nettement plus simple que dans la réalité.
Il porta la main à son menton d'un air pensif tout en m'observant. Je sentis le rouge me monter aux joues, car j'avais la sensation qu'il me voyait pour la première fois, pourtant je gardai la tête haute, sans me départir de mon sourire.
"Je crois que j'ai la petite soeur la plus renversante qui existe." déclara-t-il enfin avec un petit sourire.
Mes épaules s'affaissèrent mais je me redressai vite en sentant les baleines du corset rentrer dans mes aisselles. Ca faisait trop mal... Je grimaçai, ne sachant pas ce qui me blessait le plus. Savoir que mes efforts étaient une fois de plus réduits à néant, ou de ne pas être suffisamment jolie pour lui.
"Tu dis ça mais tu ne le penses pas." fis-je pour garder la face. "Je sais que tu me trouves irrésistible, tellement que tu fais semblant de ne rien éprouver."
Hors de question de lui montrer que j'avais de la peine. Je ne m'avouerai jamais vaincue. Nous étions faits l'un pour l'autre, il ne le savait juste pas encore. Il s'approcha et me prit les mains.
"Oui, tu es irrésistible." dit-il en plongeant son regard dans le mien.
Mon sourire se fit plus large. Je n'arrivais presque plus à respirer mais ça n'avait plus rien à voir avec le corset. Il le remarqua car il grommela :
"Apple..."
"Quoi ?" fis-je innocemment. "Tu viens de dire que j'étais irrésisible, donc tu ne me résistes pas, donc..."
Il me coupa le souffle pour de bon en levant mes mains et en les embrassant. J'étais à deux doigts de défaillir. Puis il tapota mes mains et les relâchant, il déclara :
"Il est temps d'aller au dodo."
"Je n'ai pas sommeil." dis-je avec une moue.
"Tu veux que je te raconte une histoire ?"
"Je ne suis pas un bébé !" m'indignai-je.
Il eut un petit rire aussi j'ajoutai, mutine :
"Je ne dormirai que si tu t'allonges à côté de moi."
Il hocha la tête et répliqua, très sérieux :
"Je vais chercher une poêle à frire."
"Quoi ?" fis-je, interdite et offusquée. "Tu oserais m'assommer ?"
"Je ne vois pas d'autre solution." dit-il d'un ton fataliste.
Je lui lançai un regard furibond avant de me placer dos au lit et de me laisser tomber dessus. Je rebondis légèrement sur le matelas.
"Voilà, content ?"
Tout en restant debout, il se pencha légèrement par-dessus ma tête, sceptique.
"Tu ne vas pas dormir avec la robe, tout de même."
"Je l'ai mise, je la garde." assurai-je d'un ton grognon.
En plus, je n'avais pas envie de passer un quart d'heure à tout enlever. Ca avait été bien trop difficile à enfiler. Quant au corset... de toutes façons, je n'avais pas besoin de respirer énormément en dormant.
Même si je n'avais pas sommeil, je m'endormis en quelques minutes.
Anatole était placé devant la fenêtre, observant le paysage enneigé dans la nuit. Soudain, comme alerté par un sixième sens, il se tourna vers la chambre et remarqua alors du sable noir s'élever comme un serpent au pied du lit. La masse sombre et volatile ondulait dans l'air vers la jeune fille endormie, menaçant de s'enrouler autour de sa cheville que l'on devinait sous la jupe jaune. Brusquement, le sable se tapit au sol et se désagrégea avant de disparaître.
Ouuuuh le vilain petit ! Dans tous les sens du terme d'ailleurs. Bobos ne ressemblait pas vraiment à un mélange de Diane et Pitch. Bizarrement, Athéna avait imaginé son neveu blond... Bon, l'air renfermé, ça, ça allait vraiment bien, ça semblait bien de famille... Mais pour le reste, franchement, il avait des progrès à faire le petit dur. Lui montrer ce qu'il considérait comme sa plus grande peur, franchement, c'était d'un classique... Le Roi des Cauchemars lui-même l'avait fait ! Que du réchauffer donc... Mais Elsa commençait réellement à avoir peur et ça, ça n'était pas bon... Ceci dit, la guerrière était assez intriguée... Comment ce morpion savait-il qu'elle avait l’Égide ? Avait-il espionné le groupe à leur arrivée ou avait-il un informateur ?
- T'as encore des choses à apprendre gamin... Se contenta-t-elle de dire.
Le petit enfant lunaire avait pas mal de pouvoirs, ça, c'était clair, mais pour le reste... Athéna ne craignait pas de ne pas être aimée ou que les autres ne lui fassent pas confiance. Ca faisait cinq millions d'années que ça durait, depuis le temps, il y avait une certaine habitude qui s'était faite en elle... Non, ce qu'elle craignait réellement était certes en rapport, mais elle n'était pas assez bête pour en parler ou y penser alors que le gosse était dans les parages. S'il avait hérité de son père, il sentirait ce dont elle avait peur et la brune ne voulait pas alimenter son stock de munitions à leur encontre... Pitch aida rapidement Elsa à se défaire de sa peur, ce qui était une excellente chose, il ne fallait pas augmenter le pouvoir de Bobos avec les émotions. Mais elle n'avait pas franchement le temps de se réjouir. Artémis avait apparemment disparu et ça, ça ne lui plaisait pas du tout. Alors le groupe commença à se diriger vers l'étage où était censé être le reste de l'équipe. En chemin, la jeune femme se rapprocha de la Reine des Neiges.
- Ne laisse pas ta peur prendre le pas sur ta volonté. Même si tu as peur, tu as le contrôle sur ce que tu veux. Il ne pourra jamais t'enlever ça, même s'il tente par dessus tout de faire ressortir tes peurs. Dit-elle calmement à Elsa. Tu as un sacré boulot à faire et mon offre de t'aider reste valable.
Puis elle se concentra sur le reste. Cela l'agaça de voir Pitch s'en prendre à Apolline. La petite n'était pas responsable de ce qu'elle faisait, surtout pas dans cet espèce de monde. Il lui avait fallu du temps, mais Athéna avait fini par comprendre. Ce n'était pas le temple réellement, mais tout était tout de même réel. Comme quand ils étaient dans le monde du Marchand de Sable... Autant dire qu'elle grinçait déjà des dents en pensant aux conséquences que cela auraient certainement... Quand Anatole vint près d'elle après avoir pris Apple sous son aile, la déesse ne put qu'être heureuse qu'il soit là. Elle ne connaissait pas assez sa nièce pour prendre soin d'elle...
- T'en fais pas, je ne pense pas qu'il fasse quelque chose, mais je surveille.
Pitch était puissant, mais la division dans le groupe ne leur servirait à rien et c'était d'ailleurs ce que voulait Bobos. Enfin, certainement... Puis ils s'étaient retrouvés ailleurs. Et Athéna manqua de gémir en reconnaissant ce monde. Oh non, pas ça. Elle détestait Autant en emporte le vent... Scarlett apparut, prenant Sable pour un domestique, ce qui prouvait la superficialité de la fille... La déesse détestait l'esclavagisme et avait tenté de le faire arrêter à Athènes... Quand la fille du Sud accepta de les laisser passer la nuit là, précisant au passage qu'ils allaient devoir déguerpir avant son réveil, la brune soupira. Elle monta dans la chambre qui leur avait été assigné, à Elsa et elle. Au moins, elle avait une bonne compagne de chambre !
- Elsa... Tu n'es pas un monstre. Déclara-t-elle quand elles furent seules. Je sais à quel point c'est dur de se retrouver seule pour contrôler ses pouvoirs...
Les gens pensaient que les dieux les avaient contrôler de suite. Mais ça n'était pas vrai. Elle comprenait Elsa, plus qu'on n'aurait pu le penser à la base... Ce fut alors qu'elle regardait la chambre qu'un détail retint son attention. Alors qu'elle regardait le reflet d'Elsa, Athéna vit une espèce d'ombre tout autour de la déesse magique. Et pas n'importe laquelle... Une ombre en sable noir... Mais qu'est-ce qu'il avait inventé encore ?
Elsa White
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'CAUSE WHEN WE'RE TOGETHER, I COULD STAY FOREVER.
| Conte : La Reine des Neiges | Dans le monde des contes, je suis : : Le glaçon ambulant
Il neigeait et cette fois, je n'y étais pour rien. Du moins, je n'avais pas malencontreusement activé mes pouvoirs depuis que l'arbre avait gelé. Était-ce à cause de cet accident que les flocons chutaient du ciel obscur avec une délicatesse féerique ? J'espérais de tout mon cœur que non. On ne cessait de me rassurer, de me dire de ne pas avoir peur. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir coupable, bien que je n'avais encore fait de mal à personne. Il y avait toujours cette crainte de lever les mains pour me protéger de l'un d'eux, de ne pas réfléchir aux conséquences de mes gestes alors que mes émotions tourbillonnaient à m'en donner mal au cœur, et que la glace transforme l'un d'eux en une statue transparente, à l'image de celle que l'inquiétant fils de Monsieur Black et sa compagne divine m'avait montré pour me tourmenter l'esprit.
Je m'étais réfugiée le plus vite possible dans la chambre qui m'avait été attribuée, avec l'envie de trouver un peu de calme pour souffler. Je ne comprenais pas toute cette situation. Nous emmener à ces diverses époques... Quel était donc l'intérêt ? Tout semblait n'être qu'un piège, comme si nous étions les insectes tentant d'échapper à la toile collante d'une araignée qui se rapprochait dangereusement. Après ce qu'il était arrivé chez Selfridge's, j'avais la crainte de voir tout partir de nouveau en poussière noirâtre, emportant tout pour mieux nous renvoyer ailleurs. Même si, je n'aimais pas particulièrement l'endroit où nous nous trouvions. Mademoiselle O'Hara ne me semblait pas particulièrement agréable. Je lui trouvais un air de petite fille capricieuse, et sa manie de parler à ses servants... Je n'avais jamais vu autant de personnes dont la couleur de peau était si foncée. Il y avait quelque chose de fascinant dans cette chair aux reflets sombres. À Arendelle, nous étions tous aussi pâles que la neige que l'on trouvait au sommet des montagnes.
Le style architectural et la décoration de la maison n'était pas à mon goût non plus. Tout semblait ancien, mais pas de la manière dont je l'appréciais en général. La chambre était pourtant agréable. Le grand lit à baldaquin était parfaitement préparé, et la grande coiffeuse en bois n'était pas envahie par la poussière. Il y avait même une grande armoire pour pouvoir ranger ses vêtements au besoin et un tapis aux couleurs chatoyantes qui recouvrait une partie du sol. Mais pour autant, je ne me sentais pas à l'aise. Je m'entourais de mes bras, comme pour me réchauffer, adossée au rebord de la fenêtre fermée pour empêcher le souffle glacée du temps enneigé de s'engouffrer dans la pièce.
Athéna me rejoignit, et je lui adressais un sourire. J'étais ravie de partager la chambre avec elle. L'assurance qu'elle dégageait m'impressionnait. Cela se voyait, qu'elle était une femme forte. J'enviais le calme avec laquelle elle encaissait tout ce qui nous arrivait. Et ayant rarement l'occasion de parler avec quelqu'un, je ressentais une certaine reconnaissance, à l'entendre me proposer de m'aider et me rassurer. Cela n'arrivait quasiment jamais. Certainement parce que je fuyais les autres, et que lorsque j'étais forcée de « collaborer », je finissais par blesser quelqu'un.
- On ne cesse de me rassurer en me disant que je ne suis pas un monstre. Mais que suis-je alors ? Une déesse magique selon certains, mais personne ne semble savoir ce que cela veut réellement dire. Je n'ai rien d'une divinité, et j'ai beau... tout faire pour tenter de maîtriser ces pouvoirs, je n'y arrive jamais. Quelque chose semble bloquer en moi. Et fini par détruire tout ce qui m'entoure.
J'avais tourné la tête, pour tenter de cacher mes lèvres tremblantes. Je me sentais toujours si mal... Impossible de gérer ces émotions qui contrôlait mon pouvoir. Je ne parlais pas souvent, mais j'avais l'impression d'être pathétique. Je manquais de confiance, et je ne savais pas prendre sur moi. Cela devait être particulièrement agaçant comme situation, pour les autres.
- Athéna... Ne vous approchez pas du miroir.
Je m'étais lentement éloignée du miroir, en voyant une étrange ombre noire se refléter. Je tendis la main devant moi, sans quitter des yeux la forme qui semblait être faîte de sable noir. Le même qui nous suivait depuis le début, et qui influençait tout le déroulement de l'histoire. Était-ce l'annonce d'un nouveau tour de la part de notre ravisseur ? Je n'avais pas envie de le vérifier. Du moins cela devait être la pensée dominante de mes émotions, car ma magie toucha le miroir, l'enrobant de glace. Mais un phénomène étrange se produisit. Avec horreur, le miroir se craquela, et ce fut comme si le sable noir contaminait ma glace. Puis les murs. Les fenêtres. Et la porte. Toute la pièce autour de nous était devenu une masse grouillante noire, nous empêchant de sortir.
- Les autres... Ils vont nous entendre, si l'on crie ! Il faut que l'on trouve un moyen de sortir !
À moins que toute la maison ne soit entrain de se décomposer, les autres allaient venir nous secourir, n'est-ce pas ? Je lançais un regard paniqué vers Athéna, la main toujours tendue devant moi, telle une arme pour garder à distance la matière maléfique. Mais... était-ce à cause du sable ou de ma magie, que tout s'était ainsi transformé ? Je reportais toute mon attention sur le miroir craquelé, d'où semblait toujours grouiller la masse informe et noirâtre comme du goudron. Mon reflet apparu tout à coup, quelques secondes, avant de se faire engloutir à son tour. Et de sembler réapparaître. Totalement déformé. Monstrueux. Ses yeux brillaient d'un vert fantomatique, de même que ses crocs, que laissait entrevoir sa gueule béante, telle la mâchoire d'un requin difforme. Le sable noir venait de créer un monstre. Qui s'extirpait lentement du miroir, apparaissant réellement dans la pièce. Devant nous.
crackle bones
*Pitch Black
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| Conte : Les 5 légendes | Dans le monde des contes, je suis : : Pitch Black
Pitch admirait la neige tombant à la fenêtre de sa chambre, se demandant si Elsa y était pour quelque chose même si les chances étaient minces, il admirait les reflets de la Lune se réverbérant sur la poudre blanche et se laissant bercer par le silence, les propriétaires de cette maison, qui étaient apparemment des personnages d'un roman que je n'avais pas lu mais dont le nom me rappelait quelque chose, aucun bruit ne venait troubler le silence nocturne, pas même le hululement d'une chouette. Le croque-mort appréciait beaucoup ces paysages qui le réconfortait dans cette terrible épreuve. Il se souvenait de l'instant où il avait retrouvé Diane, s'embrouillant avec la chef des domestiques sur l'épluchage de pomme de terre (où de patates douces, c'était la même différence), et celui lui avait arraché un sourire, il s'était retenu voyant qu'Apolline s'était précipité sur sa tante pour s'excuser, Pitch s'était fait discret, profitant de l'accalmie pour remettre ses pensées et ses sentiments en ordre. N'oubliant pas que Phobos pouvait surgir à n'importe quel moment pour nous tourmenter une nouvelle fois, mais rien ne s'était déroulé, alors Pitch avait médité sur sa condition, touchant une nouvelle fois d'une main hésitante ce qui semblait être une fissure dans son être. Ce n'était pas une blessure physique, pas entièrement, c'était quelque chose qui me touchait sur plusieurs plans à la fois. Autant sur mes pouvoirs que son mon corps, et un léger filet de sable s'échappait constamment de cette fissure, j'étais incapable de la stopper, est-ce l'oeuvre de Phobos? Probablement, je ne voulais pas l'admettre mais cette excuse d'être humain qu'était mon fils avait peut-être prit exemple sur Xilaba, tentant de me détruire de l'intérieur où de considérablement m'affaiblir sur la durée en sapant mes pouvoirs, c'était dérangeant, et inquiétant. Mais je ne pouvais rien y faire. Du sable s'échappait de mon corps et je ne savais pas pourquoi ni comment, et je ne pouvais pas le stopper, comme si une force le poussait vers l'extérieur. Je me sentais... Pas moins puissant, mais plus instable. C'était le terme, instable. Comme si mon pouvoir se rebellait contre lui-même. Peut-être est-ce le sable de Phobos qui était incompatible avec le mien? Peut-être que son sable était différent et que mon organisme cherchait à le rejeter? Cela était désagréable, et légèrement douloureux. Mais je n'en montrais rien, préférant admirer la nuit silencieuse pour calmer la douleur et l'hésitation qui tourmentait mon esprit.
Quelqu'un entra discrètement dans la chambre, fermant la porte sans faire de bruit et s'approchant de la fenêtre, Pitch s'autorisa à baisser légèrement sa garde, se tournant vers Diane qui venait de la rejoindre avant de l'admirer comme si c'était la première fois qu'il l'apercevait. Le roi Cauchemar lui sourit délicatement avant de tendre la main vers son visage, effleurant légèrement sa joue pour doucement pousser une mèche de cheveux blonds. Pitch profita du contact de sa douce peau avant de détourner le regard, légèrement gêné, il ne devait pas avoir fière allure avec sa blessure, et je ne doutais pas le moins du monde qu'elle avait été mit au courant de mon... Opinion sur Apolline. Oh, je ne la détestais pas, loin de là, mais je n'aimais pas le fait d'avoir l'équivalent d'une bombe juste dans notre dos. Mais passons. Pitch offrit un sourire fatigué à sa belle, regardant la Lune en murmurant:
"Il va falloir que tu arrêtes de mourir, je ne sais pas si mon cœur va tenir bien longtemps à ce rythme."
La phrase avait été dit avec une triste pointe d'humour, mais la douleur et l'inquiétude était bien là, vainement dissimulées, j'avais eut tellement mal que j'avais blâmé le pantin qui avait servit au marionnettiste. J'avais ressentit une colère sourde bien plus forte que mon dégoût contre Xilaba, c'était bien plus profond et terrible, car pour l'instant, la colère était tout ce que j'avais contre lui. Contre Phobos. Contre mon fils. J'étais en colère pour ne pas douter encore plus, pour ne pas lui laisser voir qu'au fond j'étais terrifié parce qu'il était, parce qu'il représentait. La fissure qui balafrait le visage de Pitch s'ouvrit légèrement plus grand, arrachant un sifflement de douleur de la part du fossoyeur. Pitch soupira avant de se tourner vers Diane et de l'amener délicatement contre lui, la serrant dans ces bras comme s'il avait peur qu'elle ne disparaisse de nouveau, qu'elle ne se change en cendre sous ses yeux impuissants, le fossoyeur déposa un baiser sur le front de la déesse, profitant du contact pour se rassurer légèrement.
"J'ai peur, Diane."
Et c'était la terrible vérité. J'étais entièrement terrifié, terrifié par ce qu'était mon fils et le fait que je doive surement l'éliminer de ma main, terrifié par ce qui m'arrivait, terrifié de perdre Diane pour de bon et de me retrouver seul de nouveau. Tellement de chose tournait mal, tout m'échappait comme du sable entre les doigts. Car malgré tout ce que je pouvais affirmer pour me rassurer, au fond, je connaissais la cruelle vérité.
"Phobos tiens de moi, il tient tellement de moi que s'en est douloureux à voir. Il est exactement ce que j'ai été il y a pas si longtemps de cela, un idiot inconscient aveuglé par la haine. Il utilise les mêmes tactiques fourbes que j'ai utilisé, et il ne s'arrêtera pas avant d'avoir ma tête, où l'inverse. "
Au fond, je l'avais sût dès l'instant que j'avais posé mon regard sur lui, j'avais juste espérer qu'il en soit autrement, j'étais déjà convaincu que j'allais devoir le tuer pour sauver Diane, et je le ferais sans hésitation, mais cela ne voulait pas dire que j'allais y prendre de plaisir. C'était... C'était nécessaire, mais ce n'était pas ce que je voulais. Je ne pouvais pas prendre le risque que Phobos détruise ce que j'avais... Même s'il venait déjà de commencer. Pitch desserra l’étreinte avant de porter une main à son œil gauche, retenant un cri de douleur alors que la fissure s'agrandit de nouveau, touchant l’œil... Pitch s'effondra abruptement à genou, alors que son corps commença à trembler sous l'effet de la douleur et de la peur, car lorsque le fossoyeur retira sa main un filet de sable noir lui glissa entre les doigts. Son œil venait de disparaître, révélant un orbite vide tapissé de sable noir, un trou noir de ténèbres et de douleur qui s'étirer à l'infini. Pitch regarda sa main alors que le sable qu'avait été son œil se dissipa dans la nuit... Lorsqu'il reprit la parole, le fossoyeur luttait pour ne pas céder à la panique.
"Qu'est-ce qui m'arrive Diane?"
...
Embrace the Darkness
Diane Moon
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“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
If black is your brightest color If hurt is your only lover When you fight, we fight together I will stand by you
Si il jouait avec mes nerfs, je n'avais pas l'intention de le laisser y arriver, pourtant j'admettais que ça devenait de plus en plus agaçant, dès que je partais je retombais sur le même endroit, avec la même femme, qui me demandait d'éplucher des patates douces. Ce, n'était pas le fait, d'éplucher quoi que ce soit qui me dérangeait. Depuis le retour du Mexique il y a plusieurs mois, tout ce qui concernait la coloc était fait à la manière mortel. La diminution de mes pouvoirs, m'avait apprit à ne pas trop compter constamment sur eux. Aussi, me comporter de manière ordinaire et non divine, était un exercice particulièrement intéressant.
Ce qui m'agaçait, c'était que l'on me prenne pour une domestique, encore plus pour une domestique de Scarlett O'Hara. Mon attitude, avait prit une tournure des plus hostiles tandis-que les yeux jetaient des éclairs. J'avais toujours beaucoup aimé Mama, dans le livre ou dans le film. Néanmoins, force était de constater, qu'ici le courant ne passait pas. J'hésitais, devrais-je prendre l'instrument, à éplucher et le tordre entre mes doigts comme si ce n'était que du vulgaire fil de fer, pour enfin lui faire comprendre que je n'étais pas une domestique ?
Fort, heureusement, je fut arraché à mes pensées, par l'arrivé de Pitch, et des autres. Cette histoire de domestique, avait été largement relegué au second plan quand Apple, s'était jeté sur moi, pour m'étreindre en psalmodiant tout une série de « je suis désolée ». Je, n'avais pas pu m'empêcher de me crisper. Elle, n'y était pour rien, et je ne lui en voulais pas. Mais, je n'étais pas très à l'aise avec les contact physique. Il, m'avait fallut trois bon mois, pour en accepter un de Peggy, sans me crisper, et le double avec Pitch. Ça m'avait fendu le cœur de la voir, aussi malheureuse, aussi avais-je intercepté Anatole avant qu'il ne la suive, lui demandant de la rassurer à ce sujet, et que je ne lui en voulais aucunement. J'avais juste, du mal avec les « câlin », c'est tout. Je, n'y étais pas réellement habitué en dehors d'Apollon il fallait dire. Et, je n'avais jamais été réellement tactile. Manifestement, Elliot, s'était contenté du minimum syndicale nous concernant. Je me massais, les tempes, ce n'était pas non plus le moment, de penser à lui. De toute façon, j'avais décidé d'arrêter de me prendre la tête au sujet, des gens que je fréquentais. A partir de maintenant, ils feraient ce qu'ils voudraient, je ne leur courrait plus derrière. J'en avais plus qu'assez d'être sans arrêt effrayé à l'idée d'être remplacé, ou de voir ma famille voler en éclat. J'arrêtais de me battre, contre des moulins à vent, c'était ma nouvelle résolution.
Je m'étais enquerit, des événements de leurs côté au prêt d'Ellie, en particulier l'attitude d'Apple et Pitch. Elle avait été hésitante, aussi n'avais-je pas cherché à lui en demander plus ne souhaitant nullement la brusquer. J'aimais énormément Ellie, et souhaitais rester en bons termes avec elle. De toute façon, les émotions parlaient pour les gens. Aussi, m'étais-je contenté de rejoindre l'une des chambres que l'on nous avait octroyé, pour la nuit, après avoir maladroitement serré ma nièce. Un peu comme pour lui prouver que je n'en voulais absolument à personne.
Je jetais un regard à la pièce, esquissant une moue, je n'étais pas réellement adepte de la décoration, trop chargée à mon goût, ça avait toujours été plus sobre chez nous. Et finalement, je décidais de porter mon attention sur Pitch. J'étais décidé à mettre les points sur les i rapidement, mais toute mes résolutions s'évanouirent quand je vis son regard. Il avait souffert, je pouvais le comprendre, mais Apple n'était pas responsable, pas plus qu'Ellie ou...Je chassais bien vite la pensée de Méter. Je ne voulais pas me préoccuper d'Elliot ou de son futur double maléfique. L’expédition là-bas avait fait suffisamment de dégâts comme ça.
- S'il avait voulut nous transporter au dix neuvième siècle, il aurait au moins pu trouver autre chose qu'Autant en Emporte le Vent. J'aurais largement préféré être plongé au cœur de la Louisiane d'Anne Rice. Enfin, peut-être était-ce un terrain trop inconnu pour lui.
Et trop connus pour moi. Mais cela je le gardais en pensée et n'en fit pas part à voix haute. La Louisiane, et la Nouvelle Orléans plus particulièrement était mon premier amour. J'y avais laissé une partie de mon âme là-bas. Et les quelques jours que j'y avais passé dernièrement, m'avaient montré à quel point son ambiance me manquait. Oh bien, sur j'étais heureuse ici à Storybrooke. Mais au fond, je savais que comme pour tout c'était éphèmeres. Un jour, leur malédiction serait définitivement brisé, et ils rentreraient tous dans leur monde. Ne me resterait donc que mes yeux pour pleurer...Et Apollon. Sans doute, si Peggy le souhaite viendrait-elle avec nous. Mais au fond, nous le savions aussi bien l'un que l'autre. Si, je conservais cette maison, alors que j'avais plus ou moins vidé, toute les demeures que nous avions, eu au fil des siècles, revendant la plupart. C'était parce que c'était chez nous. Nous y étions revenu bien trop souvent, pour que cela ne soit anodin. Et il s'agissait du premier endroit où j'avais cherché mon frère après la guerre. Tout comme il s'agissait du lieu de repos de mes chasseresses.
Je me sentis légèrement coupable devant le regard de l'homme que j'aimais, et ce qu'il venait de me dire n'arrangea pas vraiment.
- Techniquement ça ne fait que la première fois en vingt quatre ans. Je, ne compte pas l'aventure au Mexique, vu que nous y sommes tous passés. Mais, cette fois ci c'est moi qui l'ai choisis. Sans la régénération, j'ignore ce qui se serait passé. Cela m'a permit de revenir sans une égratignure. Et puis, il fallait bien que je rejoigne le club des régénéré dis-je tentant l'humour, hormis peut-être Athéna je crois que j'étais la seule à ne pas y être encore passé depuis que nous, nous sommes établit à Storybrooke.
Je tressaillit légèrement, lorsqu'il m'attira contre lui. Les habitudes ont la vie dure. Je ne me tendais ni ne me crispais comme il y a un an. Mais, il m'arrivait encore de réagir face au contact physique. Je me laissais, doucement allé, ça prenait son temps, et le simple fait, qu'il puisse me serrer ainsi dans ses bras, sans que je ne cherche subitement à m'en dégager était déjà en soit une grande avancé.
"J'ai peur, Diane."
- On a tous peur lui dis-je mais ce n'est pas pour autant une raison pour se laisser allé. Au contraire, c'est le moment où jamais de mettre nos différents de côté. Cesse de vouloir à tout prix me venger par exemple, soyons honnête, si tu devais allé régler tes comptes avec toutes les personnes ayant tenté de me tuer depuis un an tu serais second sur la liste Pitch. J'ignore votre passé avec Sab. Ou tout du moins, je ne sais que ce que tu m'en as dit, et ce que j'en ai lu à la bibliothèque. Mais, vous êtes tellement pétris de ressentiment l'un envers l'autre que la moindre étincelle peu mettre le feu au poudre. Alors que si juste une fois, vous décidiez de mettre tout ça de côté. De vous allié, sable doré et sable noir ensemble. Vous arriveriez largement à venir à bout de "Bobos". Pour finir je n'ai pas besoin d'être vengé, et trop de gens sont déjà morts par notre faute. Je, refuse que ça t'arrive à toi aussi.
J'esquissais un sourire triste lorsqu'il parla de notre fils. Phobos, c'était donc son nom. J'aurais dût m'en douter à vrai dire. Dans la mythologie grecque, il est l'incarnation de la peur. Quoi de mieux, pour le fils du roi des cauchemars. A bien y réfléchir, il semblerait que rien de bon, n'arrive quand je cherchais à être mère. C'était une constatation. Même si j'aurais préféré en faire une autre. Jadis, j'avais crée 5 créatures. Quatre avaient été tués par la guerre des dieux. La Cinquième, ma lieutenante, l'avait été de ma main à sa demande. Alors, que je rêvais, de pouvoir construire une famille avec l'homme que j'aimais, nous nous retrouvions subitement parents d'un jeune homme ayant environ la vingtaine. Qui nous détestait aussi bien l'un que l'autre, sans que l'on ne comprenne pour quoi ni comment. J'avais réellement envie de rire de l'ironie de la situation. Un rire sans joie, mais un rire quand même. Je le ravalais, ce n'était pas le bon moment pour cela. Pitch, venait subitement, de tomber à genoux, sa main sur son œil. Je regardais avec horreur, le sable noir le défigurer. Tandis-que je le sentais étouffer du mieux qu'il pouvait sa panique. C'était sans doute, cela plus que la défiguration qui me frappait. Parce que Pitch, le maitre de la peur, le roi des cauchemars, le croque mitaine celui que les enfants craignent et le sorcier le plus puissant de la ville avait peur et paniquait :
"Qu'est-ce qui m'arrive Diane?"
- Je, ne sais pas ce qui t'arrive dis-je d'une voix parfaitement calme mais où perçait une once de colère. Mais en revanche, je vais te dire ce que tu vas faire : tu vas te battre est-ce que c'est clair ? Peu importe ce qui se passe tu ne vas pas le laisser prendre totalement possession de toi. Parce que nous sommes tous les deux, les cibles à abattre. Et il n'est pas question, que l'un de nous flanche tu m'entends ? On doit rester unis, on ne doit pas céder on doit former un noyau solide. Un pilier. Parce que si toi tu ne te bas pas. Alors moi, je le ferais pour deux. Tout comme je me moque que Phobos me déteste, parce que moi je l'aime, à un tel point que j'en ai mal. Parce que si j'ai réussis avec toi, alors je peux réussir avec lui, et que j'ai suffisamment d'amour pour deux, afin de contrebalancer toute sa haine.
Je le regardais les yeux brillant de colère. Je savais ce qu'il me restait à faire si les choses tournaient mal...
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Artémis : en mode Kick ass
Sebastian Dust
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From Gold to Grave Who's making the Sandmandream ?
| Conte : Les 5 Légendes. | Dans le monde des contes, je suis : : Le Mαrchαnd de Sαble ϟ Archeron.
« I believe that imagination is stronger than knowledge. That dreams are more powerful than facts. That hope always triumphs over experience. That laughter is the only cure for grief. And I believe that love is stronger than death. »
De la neige… Sebastian aimait beaucoup la neige. Cela lui rappelait Jack, ce trublion qui n’arrêtait pas de faire la pluie et le beau temps en hivers et qui était capable de créer de si belles choses… Comme des plus fatales. Il ne se souvenait pas de plus épiques batailles de boule de neige qu’en sa compagnie, sous les rires et les stratégies montées de toutes pièces par des esprits en pleine expansion. Les enfants avaient cette capacité étrange à emmagasiner et façonner sans limites ni barrières. Des envies, des pulsions, des tentatives et pourquoi pas des réussites ? Qu’est-ce qu’ils avaient à perdre, quand leurs seules frontières étaient celles du terrain de jeu dans lequel ils se trouvaient ? Rien que de songer à la dernière fois qu’il avait lancé de la neige sur quelqu’un, il se prêta à sourire d’un air rêveur. Mélancolique et pourtant profondément satisfait. Des souvenirs, des bons comme des mauvais, mais toujours cette empreinte teintée de nostalgie doucereuse. Décidément, il ne regrettait vraiment pas ce rôle qu’il avait reçu de l’homme de la Lune. Les enfants étaient un peu comme les étoiles dont il s’occupait autrefois, le cœur à vif et les sentiments au bord des lèvres, mais déjà remplis de questions et d’images qui ne demandaient qu’à se matérialiser. Exprimer des fantasmes. Des rêves. De l’imaginaire. Un royaume tellement vaste que lui-même pensait ne jamais parvenir à en faire le tour.
Il sentit une main presser la sienne et il sursauta vivement avant de se rendre compte qu’il s’agissait de Lily. La petite fille lui adressa un regard surpris, puis elle sourit doucement quoiqu’un peu malicieusement en désignant le grand lit de la chambre. Sab hocha la tête et s’écarta de la fenêtre, l’accompagnant jusqu’aux draps sur lesquels il la posa avant de la voir se carapater à quatre pattes pour saisir les bords de couvertures. Les tirant, elle se faufila à l’intérieur puis s’installa, les jambes tendues et les mains posées à plat sur le dessus du drap, regardant tour à tour Ellie puis Sebastian. Aucun des deux n’était connu pour dormir mais elle l’ignorait, aussi Lily tapota-t-elle soigneusement les places à côté d’elle. Voyant qu’ils ne bougeaient pas, elle fronça les sourcils en recommençant, s’enfonçant davantage dans le coussin qui lui servait de dossier.
Sebastian se mit doucement à rire, passant une main dans ses cheveux sous l’hésitation que cela lui procura. Il aurait été seul, pourquoi pas. Mais la présence d’Ellie faisait qu’il n’osait même pas rester dans la même pièce de peur d’être malpoli… Devant l’insistance de Lily, les mains sur les hanches qui s’apprêtait à le gronder avec cette mine boudeuse absolument adorable, il fini par abdiquer en levant les deux paumes devant lui. D’accord, d’accord, très bien. Puisque cette royale majesté ordonnait, il se devait d’obéir sans faire trop d’histoires. Retirant la veste qui lui tenait chaud, il la suspendit au pied du lit avant de s’asseoir sur la couverture face à Lily et Ellie. Cette dernière s’était installée en tailleur aux côtés de la petite fille pour prendre le moins de place possible ; lui se contenta de s’adosser en ramenant une de ses longues jambes vers lui. Il ne faudrait pas déranger plus que de raison l’endroit.
« Je peux avoir une histoire s’il te plaît ? » Demanda la fillette en remettant une de ses mèches brunes derrière son oreille. « J’aime beaucoup les histoires avant de dormir. » Elle attrapa ses jambes de ses bras et attendit, papillonnant du regard quand ils échangèrent un coup d’œil. Nul doute que l’œuvre de Lovecraft n’était pas du tout adaptée aux oreilles innocentes de l’enfant, aussi Ellie sortit-elle de son sac le livre du seigneur des anneaux. Prenant un air complice, elle ouvrit le livre pour parcourir rapidement les passages et trouver sans doute le chapitre adéquat. C’était un gros livre mais cela ne semblait pas du tout déranger Lily qui s’était installée confortablement pour écouter.
Quelques secondes plus tard, la voix de la jeune fille résonna dans la pièce alors qu’elle entamait le passage de la Bataille des Champs du Pelennor : « La disposition d'Éomer s'était à présent durcie et sa pensée était redevenue claire. Il fit sonner les cors pour rallier à sa bannière les hommes qui pouvaient y parvenir; car il pensait à faire pour finir un grand mur de boucliers, de tenir, de combattre là à pied jusqu'au dernier homme et accomplir dans les Champs du Pelennor des exploits dignes d'être chantés, bien que nul ne dût rester dans l'Ouest pour se souvenir du dernier Roi de la Marche. Il gagna donc à cheval une butte verte, où il planta sa bannière, et le Cheval Blanc flotta dans le vent… » Une lecture mesurée, claire, qui laissait la place à l’imagination sans aller trop vite. S’imprégner des personnages inconnus. S’imaginer les champs de bataille. Les hommes en train d’armer leurs épées et d’enfoncer leurs casques sur la tête. Les troupes du Mordor face à eux, les urukaïs rugissant leur haine et leur méchanceté, prêts à fondre sur les hommes pour les anéantir jusqu’au dernier et… Et à nouveau, cette main qui attrapa celle de Sebastian.
Celui-ci haussa un sourcil surpris, tiré de ses songes et de son écoute par Lily qui serrait compulsivement ses doigts. Elle avait l’air plutôt mal à l’aise, soucieuse et même… Effrayée par la description de la guerre faisant rage sous la plume de Tolkien. Le gardien mit quelques secondes à comprendre, à saisir ce regard inquiet, puis hocha la tête. Doucement, du sable vint se poser sur les pages du livre et Ellie interrompit sa lecture pour relever le nez. D’un geste du menton, Sab désigna la petite fille entre eux et elle comprit avant même qu’il n’explique : les passages de bataille, on allait aussi oublier. Se reprenant elle tourna d’autres pages et choisi avec soin le nouveau passage qu’elle allait leur proposer. Lily se rallongea en serrant machinalement la couverture comme un doudou.
« Ils passèrent enfin dans les hauts cercles de la Cité, et, dans la lumière du matin, ils gagnèrent les Maisons de Guérison… » Les maisons de guérison… De très belles demeures qui étaient normalement destinées aux soins des malades et des blessés, situées dans Minas Tirith vers la sixième enceinte. Voyant que cela ne parlait ni de batailles mais d’une jeune femme, Eowyn, Lily sembla plus rassurée et se laissa plus aisément glisser dans l’histoire et les personnages. Mais à peine quelques lignes plus bas, voilà qu’elle interrompait la lecture pour poser une question : « Eowyn… Elle est comment Eowyn ? » Sab esquissa un sourire en voyant Ellie tenter de lui répondre et, faisant tourner son index devant lui, des petits filaments de sable vinrent sculpter l’allure de la femme Rohirrim : de longs cheveux, une tenue élégante mais pratique, un air sérieux sur le visage. Lily l’observa avec attention, tendant les mains pour qu’elle vienne s’installer sur ses doigts. « Et elle soigne les gens qui sont malades ? » Comme pour approuver cette hypothèse, des lits de fortunes apparurent avec des personnages allongés sous des draps. Tous soigneusement alignés alors que la figure d’Eowyn se glissait entre eux pour leur tater le front.
La jeune femme reprit la lecture alors que, peu à peu, la cité de Minas Tirith apparaissait autour d’eux et devant leurs yeux. D’abord les maisons, puis les passants autour, les murs d’enceinte, la hauteur et la falaise vertigineuse, la citadelle et l’arbre blanc Gondor. Des gardes allaient et venaient dans la pièce tandis que s’étendait la scène et les paysages au rythme de la lecture. Un univers doré que parfois Lily s’amusait à toucher, tenter du moins puisqu’elle ne parvint jamais à toucher directement les grains de sable, explorant et apprenant au point que les songes, le récit et la réalité commencèrent à se mêler dans ses pupilles. La bouche entrouverte, il lui arrivait de couper pour poser uen question ou deux, détournant le fil de l’histoire à sa manière. C’était cet aspect qui était le plus intéressant sans doute, modeler et façonner un récit pour le redécouvrir éternellement. A travers l’esprit de Lily, le seigneur des anneaux devenait une quête secondaire pour se concentrer sur les habitants des villes.
Sebastian croisa le regard d’Ellie et, doucement, il fixa un point au dessus de la tête de la fillette. Du sable brillant, plus doré que celui qui se promenait dans la chambre, apparu alors. Le sable des songes. Le sable du sommeil. Le sable des rêves. Lentement, grain par grain, il tomba en direction des cheveux bruns puis du visage de Lily. Glissant. Roulant. Rencontrant cet esprit à vif pour s’incruster peu à peu à même ses pensées. Quelques bribes apparurent dans l’esprit du marchand de sable, furtifs et brefs, trop courts pour lui permettre d’en analyser le sens. Peu à peu, les paupières se firent lourdes sous les aventures d’Eowyn puis d’Aragorn. La main de la petite fille cessa de suivre les faits et gestes des personnages de sable pour se poser sous l’oreiller quand elle se tourna sur le côté, poussant un soupir fatigué.
Ses yeux commencèrent à se fermer alors que de nouvelles créatures apparaissaient à proximité d’elle. Un étrange mélange des personnages présents et… d’autre chose. Sebastian découvrit une souris cachée derrière son oreille, passant son museau comme pour humer l’air, pourvue d’une robe et de longs cheveux ; des chevaux se cabrèrent avant de s’élancer sur les coussins. Des drapeaux agitèrent leur blason dans le vent en s’élevant pour rejoindre la cité déjà construite. La souris, curieuse, s’élança sur le lit sans ployer le tissu et vint renifler quelques secondes le livre que tenait Ellie. Puis, comme rappelée à l’ordre, elle s’envola pour flotter un instant en direction de Sebastian avant de revenir vers Ellie. Aventureuse, elle grimpa dans les boucles sombres et se positionna tout en haut du crâne de l’enfant. Au garde à vous, la souris extirpa une épée et la garda dans sa patte, prête à oscir quiconque oserait s’approcher de trop près et perturber ces rêves naissants.
Le gardien étouffa un rire derrière sa main, l’esprit reposé alors que celui de la fillette s’élançait à corps perdu dans le domaine de l’imaginaire. Même au milieu de la Georgie du dix-neuvième siècle et sous le joug d’un sable noir inconnu, il restait des rêveurs pour rappeler aux adultes que rien n’était jamais perdu… Sebastian se laissa bercer par les pensées qui commençaient à l’envahir, attrapant cette porte ouverte pour se glisser à l’intérieur comme s’il en était l’invité autorisé.
Plongé au cœur des rêves de Lily, il la vit en train de danser dans une élégante robe blanche et longue. Elle souriait, une figure joyeuse en face d’un homme bien plus grand qu’elle mais qui avait l’air tout aussi satisfait de se tenir à ses côtés. Tenant sa main, il la faisait tourner et virevolter sur une scène qui n’appartenait qu’à eux, laissant la chevelure sombre suivre le mouvement gracile de son être en train de danser. Une mélodie silencieuse. Un rythme qu’ils étaient les seuls à entendre mais qui semblait les combler d’un bonheur sans nom. Une scène de liesse et d’allégresse puisque la personne de Lily riait en revenant contre le torse d’Elliott, s’accrochant à lui avant qu’il ne l’entraîne dans un pas maladroit qui manqua de les faire tomber. Rires. Amusement. Mais pourquoi l’ambiance se teintait-elle d’un voile grisonnant à mesure que les secondes avançaient ?
La scène disparue alors que la petite Lily apparaissait à côté de lui, le fixant en lui tenant la main. Il la prit et suivi l’index qu’elle tendait devant lui. Il découvrit une femme blonde qu’il lui semblait avoir déjà aperçu… Robyn. Rapidement chassée après avoir engloutie un muffin qui avait l’air appétissant, sous des couleurs vives et chatoyantes. A nouveau Elliott, debout, qui semblait leur parler. Il avait l’air d’avoir reçu quelques coups sur le visage et le cœur de Sab se sera sous l’étrange oppression qui englobait le souvenir. Ou bien le rêve, il ne saurait décider de ce que c’était ; parfois l’imaginaire se comblait tellement qu’il était impossible de discerner le vrai du faux… En tout cas, ce visage sérieux contrastait fortement avec les derniers sentiments qu’il avait rencontré à son sujet chez… Lily, justement. De la peine. De la tristesse. De la colère aussi, c’était plutôt rare chez elle. Pourquoi voyait-il une scène du présent, possiblement, alors que cette petite fille était… A nouveau il observa la petite Lily à côté de lui. Qui était-elle ? Pourquoi possédait-elle des souvenirs alors qu’elle était apparue ici ?...
La fillette continuait de regarder droit devant elle.
Soudain tout se brouilla et elle disparue dans une obscurité nouvelle. Sebastian observa partout autour de lui, la cherchant dans le noir. Aucun enfant n’aimait le noir. Aucun enfant n’avait de noir dans ses rêves… Il déglutit, penchant la tête sur le côté quand il remarqua des silhouettes s’avancer. De plus en plus visibles. De plus en plus nettes. Quatre humains. Trois hommes et une femme, plus petite.
Le premier qui se dessina nettement lui était familier, il l’avait aperçu lors des tours de garde de l’Asbru et Ellie lui avait déjà parlé de lui : Wilson. Droit, avançant d’un pas lent au même rythme que les autres. Le second était un peu plus trapu, le visage plus jeune mais plus sérieux. Ses yeux bleus semblèrent transpercer le gardien et ses cheveux blonds étaient un peu en bataille. Il ne saurait mettre un nom sur lui, peut-être s’agissait-il de … Comment est-ce que Louise l’avait appelé déjà ? Il l’avait aidé quand elle s’était rendue à Neverland. Quelque chose comme James ou… Jay. A droite se trouvait la femme, le visage encadré d’une chevelure rousse à l’apparence soyeuse pourtant son regard était aussi dur que du métal. Elle portait une main sur son ventre et Sebastian déduisit sans grand mal ce qu’elle y cachait. Ou plutôt, y protégeait… Il ne connaissait absolument pas cette femme, il en était sûr. Quand à la quatrième personne…
Son cœur rata un battement lorsqu’il découvrit son propre visage.
Qu’est-ce que… ?! Pourquoi était-il lui même à côté des trois autres ? Qui étaient-ils ?! Pourquoi est-ce que... Il chercha à reculer sans réussir, les voyant avancer dans les ténèbres sans parvenir à comprendre. Etait-il toujours dans le rêve de Lily ? Pourquoi avait-elle ça dans la tête ? Ou bien est-ce que…
Ce fut un bruit violent qui le propulsa hors du monde de l’imaginaire, réatterrissant dans son propre corps assis sur le lit. Le souffle coupé. Les yeux grands ouverts. La bouche prête à parler sans qu’il ne le puisse… Et Ellie qui était toujours installée en tailleur à quelques mètres de lui.
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« La seule amitié qui vaille
est celle qui naît sans raison. »
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Quel étrange contraste d'ouvrir le Retour du Roi alors qu'à travers la fenêtre, les flocons de neige tombaient drus sur la terre rouge de Tara. Ce nouvel anachronisme m'agaçait énormément. J'avais l'impression que le fils de Diane s'appliquait à intégrer des incohérences partout où l'on passait. Furtivement, le souvenir d'une bataille de boules de neige en compagnie de Neil et Anatole caressa mon esprit. Je le chassai rapidement pour me concentrer sur ma lecture, et le sable doré de Sebastian se chargea de nous emporter, pour un temps, loin de tous nos soucis. Direction les Maisons de Guérison de Minas Tirith. C'était un passage que j'affectionnais tout particulièrement, et qui était tout indiqué pour une enfant. Il était très ardu de rester focalisée sur la lecture alors que Sebastian reproduisait ce qu'il entendait en formes dorées harmonieuses et évanescentes. Sa représentation d'Eowyn me laissa rêveuse. Elle avait été soigné par Aragorn et marchait lentement entre les différents blessés, le visage à la fois fermé et attristé. Elle ne guérirait jamais totalement du mal qui la rongeait. Plus que l'Ombre Noire qui l'avait traversée lorsqu'elle avait tué le roi des Nazgûls, elle serait à jamais dévastée par la douleur inébranlable que le monde ne serait pas sauvé. Ni dans cet âge ni dans le suivant. Elle avait souhaité rejoindre l'armée une fois de plus qui se rendait aux portes du Mordor pour l'ultime bataille qui scellerait le destin des hommes, mais l'Intendant Faramir tentait de la faire renoncer à ses projets. Ce personnage me rappelait Anatole par certains côtés, avec cette habitude de calmer l'ardeur de l'esprit avec de douces paroles, et cette agaçante obstination de ne pas laisser la dame de ses pensées agir en son âme et conscience. Etait-ce véritablement de l'amour quand une personne empêchait l'autre de faire ce qu'elle jugeait bon et juste ?
Je me rendis compte un peu tardivement que Lily s'était endormie. Peu à peu, Minas Tirith et ses habitants se volatilisèrent, remplacés par les rêves en relief de la petite fille. Doucement, je refermai le livre et le rangeai dans mon sac posé à même le sol, avant de poser mes mains à plat sur mes jambes croisées, et d'observer Lily dormir. C'était un spectacle éblouissant. Je ne parvenais pas toujours à voir les rêves, mais il semblait que cette nuit en particulier, j'avais l'esprit ouvert et particulièrement optimiste. Lily avait le don de rendre les choses plus belles et lumineuses sans même faire un effort.
J'entrouvris légèrement la bouche, étonnée de découvrir Elliot dans ses rêves. Il la faisait danser et elle avait retrouvé sa taille adulte. Comment était-ce possible que dans ses songes, tout se déroulait au présent ? Cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : c'était bel et bien Lily. La seule et l'unique. Par un obscur tour de magie, elle était une enfant mais dans son esprit, les rêves s'animaient comme pour la faire se souvenir de l'adulte qu'elle avait été. Cette révélation me remplit de crainte et de douleur, car je ne faisais pas partie de ses songes. Je n'y avais aucune part. Ce n'était pas grave. Je savais que je ne comptais pas vraiment. Je me confortais dans l'idée que tant qu'elle était près de moi et de Sebastian, rien ne pourrait lui arriver. Nous étions tous deux fermement décidés à la protéger.
A mesure qu'elle s'enfonçait dans le sable des songes, ses rêves se teintaient de gris. Je me redressai légèrement même si je restais assise en tailleur, l'esprit en alerte. J'étais focalisée sur l'enfant endormie dont les paupières se crispaient de seconde en seconde.
Quatre silhouettes apparurent sur fond noir, comme si elles venaient de faire disparaître toute clarté. Les quatre Cavaliers. Mon coeur se serra en découvrant le visage carnassier de Wilson, fermé par une expression de colère sourde et destructrice. Il était le seul que je connaissais véritablement parmis eux. J'enfonçai mes ongles dans ma peau en découvrant le dernier. Pendant quelques instants, je me laissai glisser dans un effroi proche de la torpeur. Plus rien ne comptait hormis cette image, cette certitude que tout venait de basculer dans l'horreur et que rien ne pourrait sauver le monde, ni dans cet âge, ni dans le suivant. L'espoir venait de mourir. Il n'agonisait pas, il venait d'être tranché net. En pleine gloire.
Sebastian était Guerre.
Le silence suivit cette apparition. Bien après que les silhouettes aient disparu, je continuais à entendre un battement lent de tambour contre mes tempes. Comme un coeur sur le point de s'arrêter. Le regard stupéfait du marchand de sable cherchait le mien. Un calme olympien me tenaillait. Ce n'était pas une bonne chose. Je n'étais pas sereine ; j'étais tétanisée.
Au prix d'un effort considérable, j'articulai dans un souffle :
"Il a essayé de t'effrayer. Rien de tout ceci n'est réel."
J'en étais intimement convaincue. Sebastian ne pouvait pas être le dernier Cavalier. Comment un rêveur tel que lui aurait-il pu apporter la destruction ? Ce n'était pas cohérent. Je posai les yeux sur Lily qui dormait toujours, une ride soucieuse barrant son front juvénile. Délicatement, je posai une main sur sa joue et la caressai. Elle remua un peu dans son sommeil et chercha à attraper ma main. Vivement, je glissai Monsieur Bisou dans ses bras, qu'elle étreignit sans soulever les paupières.
Puis, tournant de nouveau la tête vers Sebastian, je repris en fixant un point vers son épaule :
"Le fils de Diane et Pitch a tenté de t'atteindre en te montrant cette vision. Il essaye de nous perturber par tous les moyens. On ne doit pas le laisser faire."
Cependant, je m'aperçus en détaillant son expression qu'il n'avait pas compris ce qu'il avait vu. Comment aurait-il pu ? Je m'étais documentée sur les Cavaliers car cette menace concernait directement ma famille, mais sans doute qu'il en avait à peine entendu parler.
"Ce sont les Cavaliers de l'Apocalypse." expliquai-je prudemment. "Chronos, le titan fou, les a choisis pour apporter le chaos et la destruction. Tout ce qu'ils touchent se changent en cendres... Mais ça ne se passera pas ainsi avec toi."
Doucement pour ne pas réveiller Lily, je me levai du lit et me dirigeai vers lui. Je n'avais pas l'habitude d'être très tactile avec les autres, mais cette fois, je devais faire un effort. Aussi je glissai mes petites mains dans les siennes avant de renverser la tête pour capter son regard perdu. Les faibles jeux de lumière faisaient danser des ombres au fond de ses yeux.
"Tu ne deviendras pas un être de cauchemar." lui assurai-je.
Je ne le laisserai pas sombrer. Je n'avais rien pu faire pour Wilson -je n'existais pas encore lorsque Peste avait pris possession de lui- mais hors de question que le titan s'empare d'un autre de mes amis. Il ne volerait pas le gardien de nos rêves.
"Tu incarnes ce qui reste encore pur en ce monde." déclarai-je d'une voix douce. "Tu portes l'Imaginaire en toi et il rayonne dans toute ta personne, même au-delà... Je peux le voir. Rien ne peut ternir ce don. Rien ne le doit. Jamais un enfant ne se laisserait corrompre. Tu ne voudrais pas décevoir les enfants, n'est-ce pas ? Tu est bon, Sebastian. Infiniment bon. Chronos ne voit que ton pouvoir, il reste aveugle à ta véritable richesse. Elle est à l'intérieur. Ici..."
Je lâchai ses mains pour me mettre sur la pointe des pieds et effleurer son front du bout du doigt.
"Et là..."
Sans hésiter, sans aucune pudeur, je baissai le bras et posai ma petite main à plat contre son torse, tout contre son coeur palpitant. J'eus l'impression qu'il explosait à l'intérieur de ma paume. Je me surprenais moi-même par mon audace. Son regard interrogateur commençait à s'apaiser. Je ne l'avais pas lâché des yeux un seul instant. Notre lien ne devait pas être rompu. Je ne savais pas pourquoi, mais je sentais que c'était mieux ainsi.
Son souffle précipité arrivait jusqu'à moi et se mêlait au mien. Je vis la noirceur volatile -imaginaire ?- quitter ses pupilles, remplacée par le sable doré tellement rassurant. Un frisson inconnu et inhabituel me parcourut alors. Déstabilisée, je me reculai d'un pas, la main toujours levée dans le vide.
Mes paupières papillonnèrent brièvement avant que je ne regarde de nouveau Sebastian, dont la respiration se faisait plus calme. J'avais comme l'impression que sa vie et tous les rêves qui la peuplaient battaient encore dans ma main... Je fermai le poing avant de l'ouvrir et de remuer mes doigts parcourus de minuscules fourmis. Après quoi, je souris faiblement vers lui.
Tout allait bien. C'était une certitude. Me rendant compte de tous les gestes que je venais d'esquisser vers lui et pour lui, je me tordis les mains et m'éclaircis la gorge tout en détournant les yeux. Le rouge me monta aux joues alors que l'embarras me saisit. Pourquoi réagissais-je toujours de cette façon ? Pourquoi fallait-il que je rougisse pour un rien ?
"Navrant..." soupira une voix dans mon dos.
Je me retournai et découvris le fils de Diane adossé contre le mur, à moitié dévoré par l'obscurité.
"J'ai l'impression de me retrouver dans un téléfilm du dimanche après-midi. Soporifique. Tu fais très bien ton travail, marchand de sable." railla-t-il en décochant un regard narquois en direction de Sebastian. "J'ai failli m'endormir devant tant de mièvrerie."
"Il ne deviendra jamais un soldat de Chronos." dis-je entre mes dents, car ma conviction était bien plus profonde que mon optimisme.
Le jeune homme balaya ma réplique d'un geste négligent de la main avant de la passer dans ses cheveux.
"Et heureusement... sinon il risquerait d'endormir ses compagnons de combat. Ca le ferait moyen pour un titan d'avoir un homme pareil dans son armée." dit-il d'un ton las. "Tu crois que tout ceci est mon oeuvre ? Je n'ai encore rien fait. Vous êtes si doués pour vous détruire sans que j'ai besoin de lever le petit doigt. Elsa vient de faire apparaître une créature. Quant à Pitch, il se passe quelque chose avec le sable noir... Mon père a toujours été bizarre." grinça-t-il tout en posant son regard fourbe dans le vide. "Alors dis-moi petite fille : pourquoi ferais-je des efforts pour vous nuire alors que vous y parvenez très bien tout seuls ? Plus rien de tout ceci ne m'amuse."
"Dans ce cas-là, laisse-nous partir." fis-je d'un ton qui sonnait presque comme un ordre.
Il sembla réfléchir quelques secondes.
"Après tout, il ne me faut que mes parents." concéda-t-il avec un sourire torve. "C'est le souhait de tout enfant, d'être réuni avec son père et sa mère, n'est-ce pas ? Voici ce que je te propose : partez tous, laissez-les moi, et... elle gardera la vie sauve."
Il jeta un coup d'oeil par-dessus ma tête, et je sus très bien qui il regardait. Lily dormait toujours. Mes poings se serrèrent tandis que je faisais un pas vers lui, nullement impressionnée.
"Tu n'es pas en mesure de lui faire du mal."
"Regarde ce que j'ai fait d'elle." fit-il d'un ton cinglant. "Tu sais qu'elle est réelle. Ses rêves ne mentent pas, n'est-ce pas ?" fit-il en regardant Sebastian. "Je pourrais la faire souffrir et te forcer à regarder sans que tu ne puisses rien y faire. Veux-tu tenter le diable ?"
La porte de la chambre s'ouvrit sur le magasin Selfridge's. La lumière entra par vagues dans la pièce, faisant remuer Lily qui sursauta. Elle se redressa et serra davantage Monsieur Bisou contre elle, apeurée. Je reculai d'un pas vers le lit, prête à faire bouclier si jamais ce fou tentait quoi que ce soit.
"Partez. Ne me forcez pas à changer d'avis." ordonna-t-il tout en nous enveloppant d'un regard écoeuré.
"Tout le monde doit nous rejoindre." assurai-je.
"Hormis mes parents, je te promets que tous tes amis seront présents et indemnes." dit-il avec un rictus qui me déplut.
Mon esprit s'envolait vers des contrées dangereuses. J'étais née pour aimer Lily, je ne pouvais pas risquer sa vie. Je savais qu'elle était réelle, qu'il avait réussi à la piéger dans cet endroit comme nous, en lui donnant une apparence d'enfant. Si j'accédais à sa requête, non seulement mon amour serait sauf, mais Elsa, Athéna, Anatole, Apolline et Sebastian seraient hors de danger. Je ne croyais pas trop à ses bonnes paroles, mais je me disais qu'il était judicieux d'aller dans son sens afin de mieux le berner par la suite. Mettre Lily en sécurité à Olympe, par exemple, et revenir pour sauver Diane et Pitch avant qu'il ne soit trop tard. Nous pouvions arriver à bout de cet homme trop sûr de lui. Il était seul alors que nous étions une équipe composé de rêveurs optimistes.
Je lui tournai le dos pour m'approcher de Lily.
"Il faut qu'on parte." lui dis-je. "Tout va bien se passer, je te le promets."
La fillette se cramponnait à Monsieur Bisou sans lâcher le fils de Diane des yeux, totalement paniquée par l'aura cauchemardesque qui se dégageait de lui.
"Lily ?" murmurai-je en m'allongeant presque sur le lit afin d'être au plus près. "Lily, tu as confiance en moi ? Tu me connais même si tu ne sais plus qui je suis. Je fais toujours ce qu'il y a de mieux pour toi. Alors, n'aie pas peur."
Je lui tendis la main et elle la prit après avoir hoché la tête courageusement. Elle glissa en bas du lit un peu maladroitement et je l'entrainai doucement vers la sortie.
"Sebastian ? J'ai besoin de toi." dis-je au marchand de sable juste avant de passer la porte. "Il faut que tu viennes avec nous, s'il te plaît."
Il faut que nous soyons unis pour réussir à détruire le jeune fou.
Je n'osais pas regarder en arrière et m'apercevoir qu'il ne nous avait pas suivis. La tête haute, je passai devant le fils de Diane, serrant étroitement la main de Lily dans la mienne.
Dès que nous passâmes la porte menant à Selfridge's, l'obscurité tomba sur nous. Lily poussa un glapissement de terreur et se colla contre moi. Je n'en menais pas large non plus. Tous les enfants ont peur du noir... Un frisson parcourut mon échine alors que j'écarquillai les yeux pour tenter d'y voir quelque chose. J'essayai de garder mon calme.
"Tout va bien, Lily." lui assurai-je sans en avoir aucune idée. "Ne lâche pas ma main."
Les ténèbres étaient presque palpables tant elles étaient denses. Je ne devais surtout pas céder à la panique, c'est ce qu'il aurait voulu. J'hésitais à appeler Sebastian mais je craignais de me rendre compte qu'il n'était pas venu.
Un halo de lumière blafarde apparut peu à peu devant nous, à quelques mètres. Je mis quelques secondes à comprendre qu'il s'agissait d'un visage pâle encadré par un rideau de cheveux sombres et d'une frange droite. La tête semblait flotter dans l'obscurité, car le corps auquel il était rattaché était vêtu de noir.
J'écarquillai les yeux en me reconnaissant, plus âgée et la mine plus sage. Pourquoi avais-je mis tellement de temps à me reconnaître ? J'avais l'impression que cette femme était quelqu'un d'autre. J'étais si loin d'elle en pensée...
Lily se décolla un peu de moi pour l'observer, anxieuse, avant de lui adresser un grand sourire rassuré. Alors, je compris : pour elle, la véritable Ellie était celle-ci. Pas moi. J'étais une sorte de copie du double d'Elliot. La part insignifiante. Je repoussai le nouvel élan de chagrin qui m'envahit pour fixer la jeune femme brune dont le regard ne m'avait pas quitté un seul instant.
"Es-tu sûre d'avoir pris la bonne décision ?" me demanda-t-elle sans aucun jugement.
Etait-elle une création du fils de Diane ? Elle me semblait si réelle, elle aussi... Il émanait une vérité de sa personne, de ma personne. A moitié suffoquée, je la dévisageai. Elle était si différente de moi, si... détachée. Avais-je toujours l'air si insensible en apparence ? Cette froideur m'arracha une grimace d'appréhension.
"Je ne me souvenais pas que j'avais été si malheureuse autrefois." déclara-t-elle d'un ton attristé sans cesser de me fixer.
Du coin de l'oeil, je vis Lily lever la tête vers moi avant de regarder de nouveau ma version adulte. Je déglutis avec peine, assaillie par une rage plus violente que le chagrin. Pourquoi me permettais-je de me juger ?
"J'ai promis de la protéger." articulai-je en modulant très mal les tremblements de ma voix.
Ellie n'accorda pas un regard à Lily qui la dévorait des yeux. Je voulais recentrer la conversation sur ce qui importait vraiment. Le reste pouvait attendre. Je pouvais attendre. Ellie secoua lentement la tête tout en m'observant.
"Les chemins sont multiples pour y parvenir, l'essentiel est d'emprunter le bon. Le suite dépend uniquement de ce moment. Prends le temps de réfléchir, garde l'esprit ouvert."
"Je suis en train de recevoir des conseils de moi-même. Je peux difficilement ouvrir davantage mon esprit !" dis-je d'un ton irrité.
L'ombre d'un sourire passa dans les yeux d'Ellie.
"Il existe toujours une façon d'ouvrir plus grand la porte." assura-t-elle.
Je méditais sur cette phrase, pensive et peu convaincue. Le temps me manquait pour y réfléchir, ne le voyait-elle pas ? La vie de Lily était entre mes mains. Un seul faux pas, et je la perdais.
"Tu sais très bien que ce n'est pas aujourd'hui."
Je la dévisageai de nouveau, perplexe de découvrir qu'elle avait raison. Je lus dans ses yeux la vérité que je connaissais déjà. Lily ne mourrait pas maintenant. Je me souvenais pertinemment du dernier instant de sa vie, sur cette colline verdoyante, avec toutes les étoiles qui enflammaient le ciel. Je la serrais contre moi et je la sentais étouffer des sanglots, car ce jour-là, elle savait aussi que c'était la fin...
Des larmes envahirent mes yeux sous le coup de cette réminiscence. J'ignorais quand cela allait se produire, mais c'était écrit. Les choses pouvaient changer, pas celle-ci. Je venais de le comprendre dans les yeux chavirés d'Ellie. La mort dans l'âme, je baissai la tête vers Lily qui serrait Monsieur Bisou contre elle. Je m'agenouillai devant elle afin de rester la plus petite de nous deux.
"Nous allons faire demi tour, tu es d'accord ? On va retourner vers la lumière."
"Comment on fait ?" dit la fillette avec une moue angoissée. "Il fait tout noir et la dame n'est plus là !"
Je tournai la tête et constatai qu'effectivement, Ellie avait disparu. Pourtant, je n'avais plus peur.
"Pourquoi tu pleures ?" demanda Lily.
Elle leva son petit doigt pour essuyer ma joue. Emue par ce simple geste, un sanglot me souleva et je déglutis avec peine, me mordant les lèvres pour m'empêcher de craquer pour de bon.
"Je pleure parce que je t'aime." balbutiai-je.
N'obéissant plus qu'à mon instinct le plus profond, je l'entourai de mes bras et nichai ma tête dans son cou, inspirant ses cheveux, m'imprégnant de toute sa personne, son odeur. Monsieur Bisou faisait barrage entre nous. Lily n'hésita qu'un instant avant de le lâcher pour me serrer à son tour et de répondre d'un ton à la fois inquiet et sincère :
"Moi aussi je t'aime, Ellie. Très fort."
Je fermai les yeux à m'en fendre les paupières, car ces paroles étaient bien plus que je ne pourrais jamais espérer. La lumière explosa bientôt derrière mes yeux clos. Je soulevai les paupières, remerciant le ciel et les rêves de m'octroyer cet instant de bonheur avant l'abîme.
Nous étions de retour dans la chambre, à Tara. Les flocons de neige dansaient toujours à travers la vitre, et Sebastian nous observait d'un air anxieux.
J'étais toujours agenouillée devant Lily et ne voulais la lâcher pour rien au monde.
crackle bones
Anatole Cassini
« Maîïîtreuuuh !!! »
| Avatar : ➹ Bill Nighy & John Krasinski
« Il existe 175.000
espèces de papillons... »
« Le papillon ne compte pas
les mois, mais les moments.
Ce qui lui confère suffisamment
de Temps pour vivre, ressentir, aimer. »
| Conte : ➹ Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ Le Titan Hyperion, un papillon étoilé.
Un jour, quelque part, peut-être que nous aurons la chance de découvrir une nouvelle façon de vivre, une nouvelle façon d'aimer. Il y a surement quelque part un endroit pour nous. Un lieu de paix, silencieux et pur. Un jour, quelque part, peut-être que nous aurons du temps pour nous. Du temps que l'on pourra passer ensemble, du temps pour apprendre, du temps pour se reposer, du temps pour prendre soin de nous. Un jour, quelque part, tu seras là pour me prendre la main et pour m'aider à avancer. Tu me montreras ce en quoi je peux croire et espérer. Tu seras là pour m'accompagner sur le long chemin de la vie, pour me permettre de pardonner.
J'étais devant la fenêtre, les mains dans les poches, observant le paysage enneigé dans la nuit. Je songeais à ce jour, quelque part, où tout serait différent. Mais pour le moment, quelque chose avait titillé mon sixième sens. Je m'étais tourné vers la chambre et la jeune fille allongée sur le lit. Aux premiers abords tout semblait pareil, mais pourtant quelque chose était différent. Une chose qui était tapis dans l'ombre zigzaguait en direction de la cheville d'Appoline. Je l'avais observée tandis que ce Sable Noir qui nous causait tant de tourments se désagrégeait avant de disparaître. Mon coeur s'était accéléré, songeant à ce qui aurait pu arriver si ça l'avait touchée. Je ne voulais pas la perdre. Je ne voulais pas perdre un seul d'entre eux.
J'avais fait route jusqu'au lit et je m'étais assis à côté de la tête de la jeune femme. Après l'avoir observée quelques instants, j'avais passé une main dans ses cheveux. Son esprit semblait absent, comme si elle n'était pas ici, mais ailleurs. Elle se trouvait sans doute dans le monde des songes et des rêves bleus. Si Sebastian était là, il aurait pu apaiser son esprit, mais il dormait à côté, avec Ellie et petite Lily. Je songeais à elle et à ce qu'elle pouvait bien faire ici. Phobos tentait de nous faire du mal en faisant apparaître les personnes auxquels on tenait le plus. Je me demandais quel impact cela pourrait avoir sur la vraie Lily, la présence de son double miniature à nos côtés et à cette époque, ou quel que soit l'endroit où il nous avait conduit. Je ne préférais pas imaginer l'issue de cette histoire. C'était déjà suffisamment difficile de la vivre sans pouvoir agir.
« Ta petite tête renferme les réponses à toutes mes interrogations. » avais-je dit tout doucement en caressant sa magnifique chevelure dorée.
« Quand on est encore un enfant, notre esprit renferme tous les réponses à nos futures questions d'adulte. C'est un don qui nous vient de quelque chose de plus grand. On est tous une part d'un tout. Le problème survient quand, une fois devenu grand, on les oublies. Et la quête pour trouver notre voie et nos réponses est parfois longue. »
Je lui avais souris même si elle ne pouvait pas le voir, puis je m'étais redressé, libérant ses cheveux de mes doux vas et viens.
« Je t'envie. Tu ne te poseras jamais toutes ces questions. Tes craintes, tes doutes ne sont pas les même que les grandes personnes. Elliot t'as créé enfant. Il t'as créé rêveuse. C'est peut-être la meilleure des choses qu'il ait faite à ce jour pour toi. »
Je m'étais penché au dessus d'elle pour lui déposer un doux baiser sur le front, puis je l'avais légèrement secouée au niveau des épaules pour la réveiller. J'aurai pu passer des heures à la regarder dormir, mais ce Sable Noir qui avait tenté de la toucher, ça indiquait clairement que quelque chose allait se passer cette nuit. On ne pouvait pas prendre le temps de se reposer. Un jour peut-être, quelque part, mais pas ici. Apolline avait bougée et elle avait ouvert les yeux. A son regard je sentais que pour elle c'était comme si elle avait dormi plusieurs heures alors que seulement quelques minutes s'étaient écoulées.
« Bonjour rêveuse. Je ne voulais pas te réveiller, mais je crois qu'on devrait y aller. »
Elle s'était redressée sur le lit et j'en avais profité pour ôter le bracelet que je portais sur mon poignet gauche. Je lui avais fait signe de me tendre sa main et je lui avais mis le dit objet. Il était très simple, ordinaire, mais il pouvait s'avérer très utile.
« Une jeune femme très sympathique que tu connais, m'a offert ce bracelet en m'indiquant qu'il me protégerait. Je pense qu'elle voulait pouvoir prendre soin de moi n'importe où que je serai et c'est exactement ce que je veux faire avec toi. Il te sera bien plus utile qu'à moi pour le moment. »
Ce sourire là elle avait pu le voir, car elle était bien réveillée et elle semblait croire que je venais de lui offrir une bague de fiançailles ou autre. Elle ne changerait jamais.
« Cassandre a dû faire quelque chose dessus pour qu'il agisse. Tant que tu le porteras je pense que le Sable Noir et Phobos ne pourront pas t'atteindre. Ce n'est rien de plus qu'un bracelet jeune fille. » avais-je achevé avec un petit sourire taquin.
« On va rejoindre les autres. On ira d'abord voir si tout va bien du côté de chez Diane et Pitch, puis on ira réveiller Athéna, Elsa, Sebastian, Ellie et petite Lily. Tu pourras prendre soin d'elle comme ça, le temps qu'on trouve une sortie. »
Je lui avais tendu la main pour l'aider à se relever, tout en regardant une nouvelle fois la robe qu'elle s'était trouvée. Elle y tenait beaucoup, je ne pense pas qu'on risquait grand chose en la ramenant avant nous de l'autre côté. Quoi qu'il en soit, il était trop tard, on venait de quitter la chambre et elle n'avait pas eu le temps de se changer. On avait longé le couloir, se stoppant à quelques pas de la chambre où se trouvait Sebastian, Ellie et petite Lily. Mon coeur avait fait un bond dans ma poitrine et ma main avait un peu trop serrée celle d'Appoline quand face à nous, une jeune femme venait de fermer une porte avant de nous faire face.
« Tu es devenue grande ? Ah c'est pour avoir plus de forces ? Ou c'est Lily de poche qui est trop lourde à porter ? Anatole, lui, il arriverait à me porter je pense. »
J'avais ouvert la bouche légèrement pour parler, mais aucun son en était sortit et à dire vrai Appoline avait fait tout le travail en s'adressant à la jeune femme, même si ce qu'elle avait dit n'était pas à ce à quoi on pouvait s'attendre. Ellie s'était approchée de nous d'un pas déterminé avant de laisser échapper un petit sourire à l'intention d'Apolline et contre toute attente, de prendre ses mains dans les siennes.
« Tu as les mains froides ! »
Ellie n'avait pas relevée ce qu'elle avait dit, approchant son visage de l'oreille de la jeune fille pour lui murmurer quelque chose que je pouvais à peine percevoir.
« Apolline. Quand tu la reverras, demande lui ce qu'elle pensait de moi la première fois qu'elle m'a vue, et tout s'arrangera pour toi. Ta mère t'aimes autant qu'elle nous aime Elliot et moi. »
Elle s'était redressée et je sentais qu'Apple ne comprenait pas exactement ce qu'elle avait voulu dire par là. Quand à moi, je continuais à fixer Ellie, ne sachant pas quoi lui dire, même si une foule de choses me venaient à l'esprit. Quelque chose avait dû se passer dans la chambre voisine et on était resté dans la nôtre à tenter de s'endormir et à plaisanter sur une robe bien ravissante, mais moins importante que la survie de nos amis.
« Elle ne m'aime pas, y'a rien à faire avec elle. Mais c'est pas grave, je vais bien. Je vais toujours bien. Je suis une enfant, ça doit être pour ça. »
Est ce qu'elle avait entendue ce que j'avais dit dans la chambre ? Elle ne dormait pas et elle avait réussi à me faire croire que si ? C'était des questions que je pourrai lui poser en temps voulu, mais pour le moment il y avait une autre personne présente ici, qui m'importait tout autant. Elle ne m'avait pas adressée le moindre regard depuis qu'on l'avait croisée dans ce couloir, se contentant de fixer Apolline avant de me fixer moi, pour la toute première fois. Ça n'avait duré qu'une petite dizaine de secondes qui m'avait paru être une éternité. Puis elle s'était tournée et elle avait poursuivi sa route le long des chambres avant de disparaître. Ma main avait retrouvée celle d'Apolline et je l'avais serrée bien forte. Pendant ce temps, une porte s'était ouverte et Sebastian, Ellie et petite Lily en étaient sortit.
Un jour, quelque part, peut-être que nous aurons la chance de nous revoir. Je l'avais lu dans ses yeux, ce jour finirait par arriver. Ce jour en paix, silencieux et pur. Ce jour où nous aurons le temps d'être ensemble, d'apprendre l'un de l'autre, de nous reposer, de prendre soin de nous. Ce jour où on pourra mutuellement s'aider à avancer. Ce jour où on pourra tous les deux, pardonner...