Je souris à Amélia et on s’installa donc toutes les deux à la table de l’arrière boutique tandis qu’Amy faisait le café, je m’installa avant de lui compter mon périple pour retrouver mon apparence normale, ce qui d’ailleurs n’avais pas été chose facile. Je me saisis de la tasse qu’elle me tendis avant de boire une gorgée et lui fis un signe approbatif de la tête « Oui tu as raison, qu’elle histoire. » dis-je en buvant une seconde gorgée. Je ne pu m’empêcher de sourire une seconde fois lorsque la jeune femme dit que c’était un miracle que la magie ne file pas la migraine « ça je te le fais pas dire, sinon ça ferait longtemps que je serais migraineuse » dis-je sur le ton de la plaisanterie.

La jeune femme m’expliqua avoir compris que la formule était très puissante vu qu’il avait fallu la fusion de nos pouvoirs pour la contrer en ajoutant qu’elle savait que j’étais une puissante sorcière, je fis un léger sourire à la jeune femme « C’est une preuve que mes pouvoirs ont certaines limites ». La jeune femme me conseilla tout de même de prévenir Mary Margaret sur l’importance des formules interdites dans le sens où si elle s’avère maladroite, ça pourrait vite dégénérer. Je pris une nouvelle gorgée de café avant de répondre finalement « Tu as sans doute raison et puis ça peut devenir dangereux si elle n’est pas capable d’y contrôler. Il faut vraiment que je lui parle. »

Respirant longuement, je posa mon regard sur Amélia avant de sourire une nouvelle fois « Alors dis-moi, aimerais-tu que je crée de nouvelles pâtisseries ? »

Croyez-le ou non, Regina Mills savait apprécier les plaisanteries. Et que celles-ci servent avant tout à masquer l'ignorance d'Amelia en matière de magie ne changeait rien, ou presque. Amy avait cette tendance que d'aucun trouveraient fâcheuse de compenser son manque de connaissances par de l'humour. En l'occurrence, la magie, ça lui passait bien au dessus de la tête et, pour l'avoir côtoyée un peu, ça l'effrayait aussi. Amelia était certes persuadée que la magie était capable de belles choses, mais si elle devait n'en retenir qu'une c'était probablement qu'un grand pouvoir impliquait de grandes responsabilités. La jeune femme avait entendu ou lu cette phrase quelque part et, ma foi, était tombée rapidement d'accord sur la question.
- Aux migraines ! avait-elle déclaré en levant sa tasse encore bien pleine, faisant mine de porter un toast.
Quitte à dire des conneries, autant tenir son rôle jusqu'au bout, non ? Regina semblait apprécier ces plaisanteries qui frôlaient parfois le non-sens. D'une certaine façon, l'ancienne mairesse était vraiment bon public. Peut-être avait-elle besoin de se détendre et profitait-elle de ces moments avec Amelia ? L'ancienne lionne en aurait été flattée, mais, bon public ou pas, elle n'avait de toute façon jamais pu s'empêcher de parler gaiement et légèrement. Un vrai pinson qui chante l'arrivée du printemps en permanence ! Pas étonnant que Sarabi soit si fatiguée de l'entendre, elle qui était si sérieuse...
Contre toute attente, Regina écoutait le plus sérieusement du monde les conseils prodiguaient pas Amelia et décida même, une fois de plus, de les suivre. Amy n'était pas peu fière. Conseiller une femme de la trempe de Regina, ce n'était quand même pas rien et cela prouvait, de plus, une chose essentielle : elle ne disait pas que des conneries et savait parler d'autre chose que de ses gâteaux ! Mais inutile de s'en vanter. La jeune femme se contenta d'un sourire entendu et satisfait. Si son expérience en tant que maladroite professionnelle pouvait servir, autant qu'elle serve !

Le sujet magique ayant, somme toute, été épuisé rapidement - sans doute du fait des limites d'Amelia en la matière - la conversation revint rapidement sur un terrain plus familier, les gâteaux. Regina arborait ce sourire un peu espiègle qu'Amy avait appris à interpréter comme étant le signal qu'elle avait une idée derrière la tête. Et, en effet, prenant le ton de la conspiration, l'ancienne reine noire demanda si sa patronne souhaitait qu'elle confectionne de nouvelles recettes.
- Ca dépend, répondit-elle sur le même ton. Y a encore des pommes dedans ? Plus sérieusement, je suis toujours ouverte aux idées. Alors, c'est quoi cette fois ?

Je ne pu m’empêcher de sourire avant de trinquer avec elle « Oui aux migraines qui nous pourrissent la journée lorsqu’elles viennent de nulle part ! » dis-je avec un nouveau sourire. Je dois bien avouer que j’aimais passer du temps avec Amélia, à dire vrai depuis que je la connaissais, elle ne m’avais jamais regardé comme l’ancienne méchante qui les avaient tous envoyés ici, non elle m’avait simplement regardé comme Regina, l’ancienne Mairesse qui avait voulu venir en aide à quelqu’un qui en avait besoin et regardez le résultat…nous sommes devenues amies.

Finalement, au bout du compte, le sujet magique disparu rapidement avant que je n’ai finalement une idée de pâtisserie derrière la tête. Faisant un léger sourire à la jeune femme qui était également ma patronne, je lui proposa de faire de nouvelles recettes avant qu’elle ne me demande si il y avait encore des pommes, je lui fis un nouveau sourire avant de finalement répondre « Non, ne t’inquiète pas, c’est des fruits mais pas des pommes. » lui dis-je avec un sourire en coin. Je tira de mon sac à main un bloc de feuille sur lesquels j’avais dessiné des gâteaux de toute forme et de toute saveur avant de le tendre à la jeune femme « Tu vois ? J’ai eu idées de faire des gâteaux aux fruits, à toute les sauces. Fraises, banane, framboise mais la petite touche personnelle et qui plaira ça tu peux en être certaine, c’est… », je tourna la page et montra avec un grand sourire l’immense tablette de chocolat « du chocolat ! De tous les genres, blanc, noir, au lait, de toutes les formes, enfermée dans les gâteaux et ce serait la surprise et en plus, la sauce au chocolat donnera un bon goût au gâteaux ! »

Dès qu’on parlait de chocolat, je devenais une véritable enfant, c’était un truc de dingue, j’attendis donc la réponse d’Amélia avec un grand sourire.

Amelia ne put s'empêcher de surjouer la surprise lorsque Regina lui apprit que son idée de recette ne contenait pas des pommes mais bel et bien un autre fruit. Qui aime bien châtie bien, après tout. C'est de notoriété commune et s'il y avait bien une chose qu'Amelia appréciait c'était de taquiner les gens de son entourage... et les clients avec lesquels elle avait un bon feeling, accessoirement. La jeune femme aimait d'ailleurs à croire qu'ils revenaient en partie parce qu'elle était chaleureuse et un peu fofolle avec eux et pas seulement pour ses délicieuses créations - même s'il était évident que les clients venaient pour cela, étant donné qu'ils repartaient toujours le porte-monnaie plus léger.
Chassant cette délicieuse pensée de son esprit, la jeune femme laissa à Regina le soin de poursuivre afin qu'elle en sache plus sur sa nouvelle idée.
Comme elle en avait pris l'habitude, l'ancienne méchante reine dégaina calepin et crayon pour lui montrer sa nouvelle idée. Elle se répandait en gesticulations enthousiastes, à des années lumières de la femme sérieuse et droite que tout le monde voyait encore en elle. Regina était littéralement animée par sa passion et, en cet instant, bien plus proche d'Amelia que n'importe qui sur cette Terre.
- Le moins que l'on puisse dire c'est que tu y crois dur comme fer ! commenta Amelia avec enchantement. Et ma foi, c'est à tenter ! De toute façon ce sera aux clients de dire s'ils en veulent pour ou pas. Je varie mes créations en fonction de ce qui marche et de la saison, comme tu le sais.
Il s'agissait là d'une pure logique commerçante. Amelia aimait bien sûr être gentille mais elle adorait également sa boutique et souhaitait la voir prospérer. Le client avait donc son mot à dire si elle ne voulait pas risquer qu'il aille voir ailleurs. En l'occurrence, Storybrooke, malgré sa taille, offrait une sacrée concurrence pour les métiers de bouche. Mieux valait être prévoyante, ce que la jeune femme savait faire, quoi que les siens aient pu en penser par le passé.
Les deux femmes se mirent d'accord pour tester la nouvelle idée de Regina et voir ce qu'elle allait donner. Il allait, sous peu, falloir songer à la St Valentin et Amelia, en grande romantique qu'elle était, avait déjà une foule d'idées pour la boutique. Pour l'heure, cependant, elle se contentait de savourer ce retour à la normale.