Bon, il faut croire que j’allais plus de temps dans le corps de ma mère que je ne le pensais mais bon, Mary Margaret cherchait une solution et moi, je cherchais de mon côté et rassurais toutes les personnes que je croisais que j’étais bel et bien Regina même si pour la plupart, j’avais plus l’allure de Cora, ah ah sans rire… Bon la bonne nouvelle du jour, c’est que je n’avais pas à aller à la Mairie aujourd’hui donc j’étais de retour à mon second métier, patissière ! Mais comment expliquer à Amélia, mon…mon petit problème de physique…

C’est en chemin pour sa boutique que j’y réfléchis, j’allais simplement lui dire toute la vérité sur le fait que ma belle fille avait joué avec mon livre de sortilèges et que c’est pas elle mais moi qui en avais payer les frais et qu’on avais toujours pas trouvé de contre-sortilège et que j’espérais surtout qu’on tarderait pas à en trouver parce que je commençais sérieusement à en avoir marre et c’est surtout le regard des autres qui me dérangeait même si à Storybrooke, on s’attendais à tout…

J’arrive donc devant la boutique d’Amélia et entre, vêtue d’une tenue simple mais chic et me dirige vers le comptoir avant de faire face à une Amélia surprise de ma présence vu que la boutique n’étais pas encore ouverte. Lorsque je l’a vis ouvrir la bouche, je lui souris avant de dire, la coupant dans sa lancée :

« C’est moi, Regina…Mon apparence actuelle est dû à une bêtise de la part de ma belle-fille. On a toujours pas trouvé le contre sortilège… »

Je l’a regardais dans les yeux avant que je ne comprenne qu’elle n’avais pas l’air de me croire :

« Tu crois que ma mère Cora, morte depuis longtemps se serait soudainement réveillée et serait revenue pour le fun ? C’est moi je te dis…Tu veux que je te le prouves ? »

L'avenir appartient à ceux qui se lèvent de bonne heure (et de bonne humeur, du moins, à en croire Amelia). La jeune femme mettait cet adage en application depuis des années, depuis, en fait, que sa boutique existait. Car le fait est qu'il fallait bien la faire vivre et prospérer, cette boutique, et que les pâtisseries n'apparaissent pas comme par enchantement ! Ainsi, la jeune femme avait des horaires assez atypiques mais tenait la distance, sans doute par habitude. Ainsi, la lionne se levait avec les poules et il n'était pas rare de la voir filer pâtisser sans qu'elle n'ait petit déjeuné. De toute façon, pourquoi aurait-elle besoin de manger chez elle quand elle allait travaillait de la nourriture toute la journée ? Il lui arrivait souvent de se faire cette réflexion et de se contenter d'une tasse de café noir.
Ce matin n'avait pas fait exception. Levée à six heures, elle était partie de chez elle à 6h30 pour s'occuper de sa boutique. La période de l'épiphanie était somme toute chargée, il était donc important de se donner au maximum. Tout devait être parfait.
Amelia travaillait depuis plus d'une heure lorsque la cloche tinta, signe que quelqu'un arrivait. Instinctivement, elle revint dans la boutique, se demandant qui pouvait bien venir alors que la boutique n'était pas encore ouverte... et qu'il n'était même pas 8 heures !
Amelia se retrouva alors en face d'une femme d'âge mûr, élégamment vêtue qui avançait vers elle. La jeune femme ouvrait la bouche pour lui demander pour qui elle se prenait pour se pointer ici comme une fleur en dehors des horaires d'ouverture quand la femme lâcha tout net :
- C’est moi, Regina…Mon apparence actuelle est due à une bêtise de la part de ma belle-fille. On a toujours pas trouvé le contre sortilège…
Quoi ? Amelia cligna plusieurs fois des yeux, se demandant si elle était bien réveillée. Cette explication, après tout, était grotesque ! Non ? Si ? Mais comment le saurait-elle, elle qui ne faisait pas de magie ? Décidément, Storybrooke et sa magie, ça pouvait vite devenir chiant !
Amelia n'avait pas refermé la bouche et regardait "Regina" d'un air baba, mais sans le rhum. La femme proposa alors de lui prouver qu'elle était bel et bien Regina, ce qui, il fallait bien l'avouer, était une plutôt bonne idée. La mâchoire inférieure d'Amelia trouva alors la force de remonter avant de lui permettre de déglutir et de finalement acquiescer :
- Une preuve, oui. Excellente idée, ajouta t-elle en s'asseyant, perplexe.

Il lui fallait une preuve ? D’accord, j’allais lui en donner une. Je respira longuement et m’asseya en face d’elle avant de réfléchir à qu’elle pruve je pourrais lui donner pour justement lui prouver que je suis bel et bien Regina. Bingo, la première fois qu’on s’était rencontrée et qu’elle m’avait proposée un job serait pas mal non ?

« Quand je suis venue dans ta boutique la première fois, c’était quand j’ai perdu les élections, j’avais besoin de me gaver de sucre, tu m’as fait goûter ce chocolat » dis-je en montrant un chocolat avec une tache blanche du doigt avant de reprendre « et j’ai répondu que c’était du bonheur à l’état pur après que tu m’es dit que tu étais heureuse de vendre du bonheur. Après tu m’as proposé un assortiment et quand j’ai vu à quel point tu étais overbookée et qu’en plus, tu comptais tenter d’être traiteur à domicile, je t’ai proposé mon aide. »

Je ne quittais pas la jeune femme des yeux avant de reprendre vu qu’elle n’avais pas l’air d’être totalement convaincue, ce qui était étrange vu que je disais exactement ce qui s’était passé :

« Quand je t’ai proposée mon aide, tu as été surprise vu mon ancien métier mais tu m’as demandé de te prouver mes talents culinaires afin de voir si notre collaboration pourrait marcher. Quand on étais dans la cuisine, tu m’as dit qu’il était important que je ne vienne pas en tailleur et qu’il était mieux que je sois sur des chaussures plates, puis tu m’as demandé de te faire un glaçage, ce que j’ai parfaitement fait. »

Je me tue une seconde et vu le regard que me lançais la jeune femme, elle devait commencer à penser que je ne disais pas de bêtises :

« Après que j’ai mis le gâteau de ton client au frais, tu m’as montré où était les ustensiles et les ingrédients dont j’avais besoin pour faire mon fameux chausson aux pommes, puis ensuite, tu m’as regardé faire mon chausson, je t’ai proposé qu’on se tutoie, puis tu es allée t’occuper des clients et lorsque tu es revenue, je t’ai fait goûter mon chausson aux pommes tout chaud. Tu m’as proposé de commercialiser mes chaussons aux pommes, ce que l’on as fait vu qu’ils sont là et tu as aussi apprécier ma mousse à la fraise. Je t’ai également dit qu’on avait tous de la magie en nous sauf que certains la montre et d’autre non mais qu’on le voit malgré tout. »

Respirant longuement je repris de plus belle :

« Après ça, je t’ai proposé d’être ma goûteuse principale pour que mes patisseries aient ton approbation, puis je t’ai dit que y’avais toujours une petite touche de magie dans mes patisseries avant de te dire que tu avais un grand cœur et que c’était un grand pouvoir. Et puis, je t’ai même proposé de te donner des cours de snobeté et je t’ai égakement dit que moi aussi, plusieurs fois j’avais fait confiance aux mauvaises personnes… »

Je souris à la jeune femme :

« C’est assez comme preuve tu penses ? »

"Regina" sembla réfléchir quelques instants avant de se lancer. Jusqu'ici, rien d'anormal. Il lui fallait, après tout, une preuve solide si elle voulait se montrer convaincante, d'autant plus qu'Amelia, se sachant plus naïve que la moyenne, avait tendance à se méfier encore plus. Elle écouta donc attentivement la démonstration, à la recherche de la moindre contre preuve, du moindre ici qu'elle était sur le point de se faire avoir.
Aussi, l'ancienne lionne tâcha du mieux qu'elle put de se montrer parfaitement impassible pendant que Regina débitait son histoire. Et le moins que l'on puisse dire c'était qu'elle en avait des choses à dire ! Elle parlait, encore et encore, racontant dans les moindres détails ce que les deux femmes s'étaient dit lors de leur première rencontre officielle, ici même, tant et si bien que les doutes d'Amelia s'estompèrent bien rapidement. Pour autant, elle laissa à Regina le loisir de finir son histoire, elle qui était si bien lancée. L'ancienne maire ne s'accordait presque aucune pause pour reprendre son souffle, débitant sa tirade comme si sa vie en dépendant. Pourtant, il ne s'agissait que de faire le pâtisserie ! On aurait pu penser qu'une femme aussi puissante qu'elle n'en aurait absolument rien à faire de cet humble commerce. Mais force était de constater que ce n'était pas le cas, à moins que la reine est une mémoire tellement phénoménale qu'elle soit aussi en mesure de se remémorer parfaitement les moindres détails de son ennui profond.
Amelia préférait croire qu'il n'en était rien, qu'elle ne lui avait jamais menti et que leur collaboration était authentique. Pour autant, elle n'avait toujours pas interrompu le long récit de Regina, se contentant de la fixer en se retenant de sourire.
Finalement, Regina mit un terme à son récit dans ce qui avait tout l'air d'un ultime soupir. Elle s'accorde alors enfin quelques instants de répit avant de s'enquérir de la qualité de sa preuve. N'y tenant plus, Amelia explosa d'un rire franc qui dura plusieurs instants avant qu'elle ne parvint à se maitriser. Quand l'ancienne lionne fut à peu près en mesure de parler sans trop hoqueter, elle reprit :
- Ca devrait suffire, oui. Désolée, je voulais pas t'interrompre dans ton histoire, tu étais tellement bien partie que ça aurait pas été drôle de te croire tout de suite. Mais je te crois, assura t-elle ensuite un peu plus sérieusement. Excuse moi, ça doit vraiment pas être drôle de se balader avec cette tête là. T'étais quand même mieux avant... Bon allez, j'ai besoin de café si je veux me faire à cette idée, dit-elle à nouveau lui faisant signe de la suivre à l'arrière de la boutique où se trouvait la cafetière.
Amelia se mit à l'ouvrage sans plus tarder, préparant deux tasses vides sans se demander si Regina avait ou non besoin d'un café. Avec ce qui lui arrivait, il y avait fort à parier que la réponse était oui, de toute façon.
- Il faut que tu m'en dises plus sur cette transformation physique. Tu peux pas te pointer ici avec une nouvelle tête et espérer que je ne veuille pas en savoir d'avantage ! déclara t-elle en allumant la cafetière.

C’est vrai que ça devait bien être la première fois que je débitais autant de conneries d’un coup, enfin connerie, faut me comprendre quand je dis ça bien sûr… Aussi lorsque je me stoppa pour demander à Amélia si ça lui suffisait comme preuve, la jeune femme éclata de rire, ce qui me surpris quelque peu avant de me faire rire à mon tour et elle finis par me dire que ça lui suffisait
mais qu’elle avais pas eu envie de me stopper dans mon récit vu que j’étais bien partie :

« Tu sais que je m’en étonne moi-même… » lui dis-je avec un sourire.

La jeune femme fut compréhensive dû au fait que ça ne devait pas être simple de se balader avec la tête de ma mère tous les jours, je me leva avec elle pour aller dans l’arrière boutique avant de finalement reprendre :

« Je te confirme que c’est pas facile surtout quand on sait que beaucoup des habitants savent qui était ma mère et qu’elle a pas eu une réputation toute rose donc la « revoir » doit leur faire bizarre et j’ai eu le droit plusieurs fois à des regards de travers…Je te jure que c’est pas hyper joyeux quoi.. Moi aussi j’aurais bien besoin d’un café je crois… » lui dis-je avant de m’adosser contre la table.

Je regardais la jeune femme sortir deux tasses et allumer la cafetière avant de me demander de lui expliquer ce qu’il s’était passé et que j’allais pas passer outre vu que je m’étais pointé avec la tête de ma mère. Je lui souris avant de finalement lui répondre, toujours le sourire aux lèvres :

« C’est une longue histoire…En fait, tout viens du fait que j’ai feuilleté le livre de magie de ma
mère, surtout les formules interdites, mes pouvoirs ne sont pas assez puissants pour les contrôler, c’est pourquoi je les lisait et quand ma belle fille est arrivée pour son cours de magie, j’ai oublié que le livre était ouvert et elle a récité une des formules interdites et au même moment elle pensais à ma mère et…tu vois le résultat… »

Je soupira avant de la regarder :

« Une longue histoire je te dis… » dis-je avec un léger sourire.

Regina ne tarda pas à confirmer deux points : premièrement, ce n'était pas simple de se balader avec la tête de sa mère à la place de la sienne et deuxièmement, elle ne dirait pas non à un café. Amelia ne peut s'empêcher de sourire, bien contente d'avoir déjà anticipé cette envie. Car s'il y avait bien quelque chose qu'elle maîtrisait parfaitement, c'était les envies des autres, du moment que celles-ci touchaient de près ou de la loin à la nourriture. Pour le reste, c'était un peu plus délicat, il fallait bien l'admettre.
- Je pensais bien qu'il te faudrait du café. Il m'en faut une sacrée dose à moi aussi, ajouta t-elle en présentant deux chaussons aux pommes. Autant en profiter pour petit-déjeuner, du coup. Je pense avoir préparer l'essentiel pour l'ouverture, on a un peu de temps devant nous.
Et ce temps, justement, il serait intéressant de l'exploiter à relater cet exploit qui avait conduit à l'impressionnante transformation physique de Regina. Evidemment, Amelia n'aurait jamais osé le dire aussi explicitement mais il était clair qu'elle voulait en savoir plus ! Tout le monde aurait voulu en savoir plus, c'était totalement légitime ! D'autant plus que la magie fascinait un peu Amelia qui n'y connaissait rien de rien. Tout ce qu'elle en savait, elle le tenait de ses expériences dans le monde de la Muerte et celui du génie et ce n'était pas toujours de la belle magie qu'elle avait vu. Mais la magie, elle en était persuadée, pouvait être vraiment belle. Et bonne.
Regina ne se fit pas prier plus longuement pour relater ses aventures. Une longue histoire, d'après elle. En soi, cela n'avait rien d'étonnant. Il est rare que ce soit les histoires courtes qui conduisent à de tels changements. L'ancienne parvint cependant à la résumer d'une façon claire et concise, le temps que le café ne finisse de passer.
- En voilà une sacrée histoire, en effet, commenta Amelia quelques instants plus tard en versant le café dans les deux tasses. Ta belle-fille m'a l'air aussi maladroite que moi... Une chance que je ne fasse pas de magie ! Elle doit être terriblement gênée...
De ce qu'Amelia savait, la belle-fille en question était Mary Margaret Blanchard. Il avait longtemps été de notoriété commune que les deux femmes ne se supportaient pas, ou plutôt que Regina la détestait sans que l'institutrice ne sache pourquoi. Et puis une certaine Emma Swan avait débarqué et tout avait changé, y compris la relation entre les deux femmes.
Tout à cette pensée, Amelia versa le café brûlant dans les deux tasses avant d'en pousser une vers Regina. Elle attrapa ensuite l'un des chaussons aux pommes et mordit dedans.
- Il va falloir qu'on s'organise avec ta nouvelle tête, reprit-elle. Et que je m'y habitue, surtout.

J’avais finalement raconté mon histoire à Amélia et autant pour elle que pour moi, c’était quand même une sacré histoire. Je laissa la jeune femme servir les deux tasses de café et m’en saisis d’une avant de la porter à mes lèvres. ça pour sûr, ça allait me faire le plus grand bien :

« Oui prenons le temps de manger quelque chose. » lui dis-je avec un sourire avant de croquer à mon tour dans un chausson aux pommes.

J’espérais sincèrement ne pas avoir la tête de ma mère indéfiniment parce que je dois bien avouer que c’était assez…chiant et qu’au niveau du regard des habitants de Storybrooke déjà que c’était pas joli joli, là, c’est limite si ils voudraient pas me sauter à la gorge…Je porte mon regard sur Amélia lorsqu’elle dit que Mary Margaret a l’air aussi maladroite qu’elle en magie :

« Elle est encore novice, mais je peux m’en vouloir qu’à moi-même, on est encore au début de son apprentissage, je lui ai pas appris à jeter les contre-sortilèges, d’ailleurs faudrait que je pense à le faire si je veux pas garder cette tête indéfiniment. »

Ressembler longtemps à ma mère ? Jamais de la vie, ce serait un truc vraiment innaceptable, ça faisait déjà trois jours et c’était plus que je ne pouvais en supporter. Amélia me dit qu’il faudrait qu’on s’organise avec ma nouvelle tête et surtout qu’elle s’y habitue. Portant la tasse à mes lèvres, je bois une gorgée avant de la reposer devant moi et pose mon regard sur la jeune femme :

« Oui tu as sans aucun doute raison mais ne t’inquiète pas, ce n’est que temporaire, j’ai pas envie d’avoir soixante ans pendant des millénaires. Je vais chercher un contre sort de mon côté, je suis sûre que dans les autres bouquins de ma mère, y’en a un… Bon sinon, faut vraiment que je te l’avoue, j’adore venir ici, ça me ressource, parce que bosser à la mairie, c’est très vite ennuyeux, si si je te jure… »

Je n’en revenais pas d’avoir dit ça…

Contre tout attente, Regina n'avait pas l'air prête à étriper Mary-Margaret. Comme quoi, ce n'était pas que des rumeurs, les deux femmes avaient bel et bien fait la paix, pour le meilleur et pour le pire, notamment avec la magie. Regina, à bien y réfléchir, devait bien se douter que l'enseigner à une apprentie pouvait avoir des conséquences... Mais comment faisait-elle pour aussi bien le vivre ? Si Amelia s'était retrouvée avec la tête de Scar à la place de la sienne, elle aurait hurlé, mordu et massacré, foi d'animal !
- Je t'admire, commenta t-elle pensivement en reposant sa tasse après une longue gorgée. Tu as vraiment l'air de bien prendre les choses. Moi je serais devenue folle si on m'avait changé de tête. Mais tu as raison, apprendre les contre-sorts, c'est vraiment une bonne idée ! ajouta t-elle en souriant. Parce qu'il y a un contre-sort à ton problème, hein ? Je veux dire, la Malédiction avait bien un moyen d'être brisée, alors ce sort aussi doit avoir un moyen !
Amelia était sûre de son coup. Il ne pouvait pas ne pas exister de moyen ! Dans tous les contes, la magie avait ses limites. Sans exception. D'ailleurs, c'était ainsi que les méchants se faisaient avoir la plupart du temps... Et parlant de ça : était-il judicieux de rappeler à Regina, qui dégustait déjà pas mal maintenant qu'elle se baladait avec la tête de sa "chère" maman, qu'elle avait lancé le sort noir ? Probablement pas.
- Désolée, reprit Amelia en rosissant. J'aurais clairement pu choisir un meilleur exemple, ajouta t-elle en se cachant derrière une nouvelle gorgée de café.
Heureusement, Regina, peut-être habituée aux gaffes d'Amelia, ne s'énerva pas, pas plus qu'elle ne la changea en grenouille. En fait, elle prenait vraiment bien la situation. Une vraie héroïne face à la tempête, ou, en l'occurrence, à l'âge. Elle parvenait même à faire sourire Amelia. Même si le problème restait entier, au final.
- Je pensais surtout au fait que tu ne voudrais pas forcément que les clients de voient comme ça. Si tu veux éviter qu'on te dévisage ou qu'on te pose des questions, par exemple, développa t-elle en jouant un peu nerveusement avec sa tasse (après tout, c'était une question un peu délicate, non ?). En tout cas, je suis ravie d'apprendre que ma boutique est plus intéressante que la mairie, même si cela me parait évident ! Ne serait ce que parce que vous n'avez pas de nourriture à volonté et que vous y prenez des décisions ennuyeuses comme la pluie ! Bouh ! ça fait tellement... adultes tristes ! Ici c'est tellement plus fun ! Mais ça ne nous dit pas comment tu veux travailler pendant que tu as cette apparence, reprit Amelia en cessant un instant de s'emballer.

Amélia avait raison, je prenais plutôt bien les choses vu que j’avais littéralement changer de tête mais pas qu’à moitié en plus mais bon que voulez-vous, je prends bien les choses. Je lui souris lorsqu’elle me dit qu’elle m’admirait mais qu’apprendre les contre sorts à ma belle-fille ne serait pas une mauvaise idée :

« Oui c’est sûr, surtout que ça éviterais des trucs dans ce genre là. » dis-je en croquant dans le chausson aux pommes.

La jeune femme me demanda si il y avait un contre-sort à mon problème en ajoutant que la malédiction avait pu être briser alors qu’il devait bien y en avoir un pour mon problème. La malédiction…Oh mais oui, l’exemple parfait ! Je me mordis la lèvre et la jeune femme compris rapidement la bêtise qu’elle avait faite, elle ne tarda d’ailleurs pas à s’en excuser, je me contenta de lui sourire :

« Tu as raison, il y a surement un contre-sort à mon problème vu qu’il y en avait un à l’un de mes plus puissants sortilèges. »

Oui c’est vrai que je préfère bosser à la boutique plutôt qu’à la Mairie même si ça ne change rien au fait que j’aime mes deux jobs mais bon, sans doute qu’ici je m’amuse plus et puis vu l’apparence que j’ai, je me sens plus en sécurité et sereine de ce côté-là :

« Oui c’est vrai que ça fait adultes tristes, je crois que je ne l’aurais pas mieux dit moi-même. » lui dis-je avec un sourire avant de finalement me rendre compte que je ne lui avais pas dit comment je préférais travailler, je me mordis la lèvre avant de répondre finalement :

« Si cela ne t’embête pas, est-ce-que je pourrais rester derrière les fourneaux ? Enfin le temps que je trouve une solution à mon problème, je m’y sentirais plus à l’aise et puis cuisiner me permets d’oublier un peu mes problèmes, même les gros comme celui que j’ai en ce moment… »

Ouf ! Regina était apparemment dans un très bon jour, décidée à tout prendre avec le sourire, même une horrible allusion à son passé de méchante reine. Comme quoi, Amelia avait parfois de la chance dans ses malheurs, ce qui ne l'avait pas empêchée de rougir jusqu'aux oreilles. Mais un mordillement de lèvre plus tard et Regina avait acquiescé à cet exemple décidément très mal choisi, d'une voix tout ce qu'il y a de plus calme.
A croire que la méchante maire qu'elle avait été avait également laissé place à une nouvelle femme, plus douce, plus souriante. Fut un temps, en revanche, elle n'aurait sans doute pas hésité à lancer l'une de ses piques acerbes et bien senties assortie d'un regard noir comme la nuit. Et là Amelia aurait vraiment eu froid dans le dos. Heureusement, la Regina qu'elle avait appris à connaître depuis sa défaite aux municipales n'avait rien de cette sorcière jadis crainte de tous. Après quoi, les deux femmes s'étaient contentées d'un sourire vaguement gêné avant de changer de sujet une gorgée de café plus tard.
Il était en effet plus amusant de parler de la boutique, surtout s'il s'agissait de la comparer à la triste mairie où l'on prenait des décisions sérieusement ennuyeuses (quoiqu'essentielles, Amelia n'en doutait pas un seul instant et, d'ailleurs, elle avait toujours voté aux élections). Le fait est que cette boutique constituait le havre de paix d'Amelia, qu'elle ne voyait pas endroit plus heureux en dehors de sa maison et que, comme une personne sensée qu'elle était, elle préférait le chocolat aux documents administratifs.
Ceci étant dit, complimenter la boutique ne réglait en rien le souci physique de Regina. Pour le coup, il s'agissait de trouver la meilleure solution pour lui éviter que la situation ne lui paraisse encore plus pénible qu'elle ne devait sans doute l'être. C'est donc tout naturellement que l'ancienne reine demanda à rester dans l'arrière-boutique, du moins le temps que son problème ne rentre dans l'ordre.
Bingo ! songea l'ancienne lionne tandis qu'un sourire entendu se dessinait sur son visage.
- Les grands esprits se rencontrent, commenta t-elle en relevant fièrement le menton. C'est justement ce que je comptais te proposer quand j'ai vu ta... nouvelle apparence. Voilà le plan : tu retrousses tes manches, tu enfiles ce tablier et je te dis ce dont j'ai besoin pour la journée. Moi je retrousse mes manches, je ne mets pas de tablier et je vais m'occuper des clients. Et si tu as besoin de moi... Tu siffles ! Ou tu cries ! Ou tu chantes !
Satisfaite, Amelia jeta un rapide regard en direction de sa montre et constata qu'il était 8h55.
- Bon, je vais préparer devant, ouverture dans 5 minutes !