« La Princesse et le Papa perdu. »

Pour la grande occasion, j'avais réservé la clairière qui se situait juste à l'entrée de la ville. Une sorte de parc aquatique s'y étalait, avec des bassins et des toboggans géants de différentes couleurs. J'avais également mis quelques stands dignes de ceux d'une petite fête foraine. Juste de quoi s'éclater entre amis. La fête était ouverte à tous les habitants de la ville, mais je n'en avais pas parlé outre mesure, car elle était surtout organisée en l'honneur du retour de ma fille. Je ne savais pas ce qu'elle avait vécu, en tous cas j'avais sérieusement flippé quand Olympe avait bugué. Une réunion de crise avait été organisé mais finalement, tout était rentré dans l'ordre. Ouf. Du coup, j'avais trouvé tout naturel de fêter le retour de Cassandre avec une grande fête en plein air ! Rien de trop exceptionnel -car je craignais qu'on se plaigne si je sortais les Stormtroopers et les zombies- juste les vivants, de la musique et des jeux d'eau !

Astrid était aux anges. Elle jouait dans les auto-tamponneuses, tournant toute seule au milieu de la piste prévue à cet effet. Tout le monde avait l'air de s'amuser, alors que le soleil était à peine en train de se coucher. Le ciel se mélangeait dans un dégradé de rose et d'or. Je me tenais juste en dessous de la banderole que j'avais étendu de mes blanches mains et sur laquelle il était écrit en grosses lettres multicolores et fluos :

BIENVENUE CHEZ TOI MA PRINCESSE !

J'avais un verre de bière à la main, très rose en raison du niveau de grenadine qu'il contenait -mais la bière ça fait viril, c'est bien connu. Jeremiel était juste en face de moi avec l'air de ne pas capter ce qu'il faisait là. Je fis apparaître une chope de bière que je lui tendis.

"Tiens. Les vrais mecs boivent." lui assurai-je.

Je l'aimais bien, Jeremiel. Il ne causait pas beaucoup et il avait l'air constamment sale et mal coiffé, mais ça lui donnait un genre cool et baroudeur. J'aurais bien voulu avoir le même style que lui, mais la fois où j'avais cessé de me laver afin de lui ressembler, Lily avait menacé de demander le divorce. Elle avait même enfoncé le clou en me demandant pourquoi je n'avais pas voulu ressembler au "beau Apollon" qui sentait bon et qui était toujours bien coiffé. C'te blague... J'espérais qu'il n'allait pas se pointer à ma fête parce qu'il n'était pas invité.

Je fis un rapide tour d'horizon et déclarai d'un ton complice à Jeremiel :

"Wouah, vise un peu les nanas ! Si on omet le thon qui baigne dans son huile, elles sont graves canons pour la plupart !"

Effectivement, Melody se prélassait dans un bassin, l'air morne, ses nageoires battant lentement dans l'onde, tel un animal sauvage qui calculait le meilleur angle d'attaque. Elle était adossée contre le rebord d'un bassin. Soudain, elle poussa un grognement alors qu'une vague gigantesque s'abattait sur elle. Astrid avait abandonné les auto-tamponneuses et venait de dévaler le toboggan rouge, un sourire jusqu'aux oreilles.

"Fais gaffe à ce que tu fais, plancton !" s'écria Melody.

"C'est amusant, l'eau !" rétorqua la petite blonde en gloussant. "Joue avec moi !"

Elle l'aspergea copieusement en nageant à la façon d'un chien, sans doute que c'était comme ça qu'elle avait appris à le faire quand elle était encore un dinosaure. Je haussai les épaules tandis que Melody la poursuivait à grands coups de nageoires. Je savais qu'elle n'essayerait pas de la noyer car l'amazone chargée de sa surveillance veillait au grain. D'ailleurs, elle la fixait, les bras croisés, en dehors du bassin dans sa jupette-armure trop sexy. Je restais un peu trop longtemps à la regarder avant de donner un coup de coude à Jeremiel.

"Astrid est pas mal en maillot de bain, tu trouves pas ?" lui glissai-je en haussant un sourcil lourd de sens.

Il fallait bien leur donner un coup de pouce, sinon ils n'y arriveraient jamais. Soudain, mes yeux furent attirés par une paire de jambes fuselées. Attraction magnétique. Ebahi et charmé, je levai lentement la tête afin de bien admirer la vue : une jupe assez courte, un chemisier sans manche noir qui rehaussait la poitrine...

"Wouah... vise un peu celle-là !" fis-je en donnant un nouveau coup de coude à Jeremiel.

Je regardai enfin son visage et je renversai alors la moitié de mon verre sur mes Converse.

"Ma puce !" glapis-je en la détaillant de haut en bas, les yeux exorbités. "Mais... mais... c'est quoi cette tenue ? Je sais que c'est la fête, mais tout de même !"

Elle avait déjà porté des tenues trop dévêtues en ma présence, mais jamais à ce point ! D'un geste fébrile, je bus le reste de ma bière à la grenadine et manquai de m'étouffer avec.

Ma princesse était devenue une... garce ? Que s'était-il donc passé pendant son absence ?

T'as le Groove Baby !

« La Princesse et le Singe Jaune. »

Tout avait été créer spécialement pour moi. Un parc aquatique, des toboggans et même une banderole multicolore. Je me souvenais de la dernière re fois où papa avait organisé une fête pour moi. À dire vrai je ne m'en souvenais pas réellement vue que j'avais trois ans. Mais maman avait une tonne de photos de l'événement et même une vidéo. Chaque année pour mon anniversaire il s'y donnait à fond.

La première année, mon papounet avait marqué le coup en rendant Olympe un peu plus... farfelue. Disons qu'il avait passé une nuit entière à retirer les défenses de la cité les une après les autres pour remodeler le tout à sa sauce. Les tours étaient devenues gonflables, la salle de trône avait été transformée en une immense salle à balles et le débarras ou je cachais actuellement mes curly, était un immense parcours vitré avec tous les miroirs que Elliot avait pu trouver dans le chambre de sa mère. Le seul hic... les balles avaient mousser, les tours s'étaient dégonflés et les miroirs... ben rien à déclarer du côté des miroirs si ce n'est que grand mère m'avait très mal pris.

La seconde année, Elliot avait compris le message quand quasiment tous les dieux avaient voulu organiser mon anniversaire. D'ailleurs un des avantages à être la petite dernière de chez les divins, c'était que j'étais pourrie gâtée. Je recevais des cadeaux en continue et ils se battaient pour me garder le week-end. Les meilleurs moments je les passais chez Diane. C'était chez elle que venait le grand monsieur qui me donnait des friandises quand papa ralait que j'en mangeais trop. Mais était tellement bon et ils avaient toutes les couleurs. Surtout ceux qui venaient de chez robyn et qu'elle mettait sur ses gâteaux. J'adorais robyn!!

La seconde année avait été plutôt soft mais tout autant magique. Quand à la troisième... ça avait plutôt bien commencé. Une sortie à trois avec maman, papa, robyn, Diane, Apollon, ares, des gardes olympiens, deux amazones et toute la police de storybrooke... ça serait trop long à expliquer mais si yavait bien une chose que la vidéo montrait, c'était que même si les dieux étaient insensibles à l'alcool,il y en avait un qui pouvait les conduire dans un état réellement... instable. Un cocktail réalisé par Elliot en personne. À ne jamais renouveler.

Mais ça, cette fête, cette surprise... elle était bien au delà de mes rêves les plus fous. J'avais le meilleur père au monde. Et si je pouvais faire un seul et unique voeux pour le restant de mes jours, cs serait de le garder à vie tel quel. Mais comme à chaque fois... quelque chose avait foiré. J'étais venue habillée d'une manière classe, abordable, sexy... pour attirer le regard des jeunes hommes, voir des grands hommes. D'un grand homme. Mais grâce à mon ouïe fine, j'avais entendue que la première personne à être en transe en me voyant et à vouloir me mettre dans le lit de jeremiel, n'était personne d'autre que mon père. Je reconnaissais que j'y avais mis le paquet pour m'habiller mais ce n'était vraiment pas pour mon père que j'avais fait ça...

« Papa... c'est vraiment gênant. Surtout que si maintenant je te prend dans mes bras ça le sera encore plus... »

Mais tant pis car j'avais déjà passée mes bras autour de lui pour le serrer très fort. Il avait été si adorable de faire tout ça. La dernière fois que j'étais revenue de voyage il s'était offert une seconde fille. J'avais la phobie d'en voir débarquer encore une autre... mais tout était parfait au point que je me détache un peu de lui pour lui faire une bise sur la joue.

« Je t'aime tellement papa. »

Et je le pensais vraiment.

« Tu n'as rien fait de dangereux ? Tes zombies sont restés à la maison? Tes mercenaires aussi ? Et les rampants ? » dis-je avant de me stopper en voyant une petite lumière s'allumer au fond de ses yeux. « Attends, tu ne les a pas encore créés, c'est ça ? Oublie alors. Surtout oublie ! »

Pourquoi je lui donnais des idées ? J'avais tournée la tête pour voir un peu ce que j'avais loupé du décors et surtout qui était présent. Est ce qu'il avait été invité ? Je tentai de sentir sa présence et de voir si il était ici, quelque part, mais rien. Soit qu'il avait été retardé, soit qu'Elliot ne l'avait pas convié à la fête. D'un côté c'était peut-être sans doute mieux. Mon regard avait fini par se poser sur Jeremiel qui me tendait une coupe. Je l'avais observée quelques instants avant de sourire. Il faisait quoi là ?

« Merci... » murmurai-je en prenant la coupe, tandis qu'il continuait à me regarder. Il n'allait pas mettre en pratique ce que mon père lui avait dit ? J'étais tellement perdue dans mes pensées, à la recherche de l'homme qui d'habitude les hanter, que je n'avais pas tilté sur le fait que j'entendai une petite voix dans ma tête. C'était celle de Jeremiel. Je comprenais mieux à quoi il jouait. Du coup, je lui avais adressé un petit sourire, avant de passer un bras autour de lui et de me tourner vers Elliot.

« Tu sais que tu as bien fait de dire à Jeremiel qu'il y avait une fille vraiment très sexy ici ? Parce que du coup on n'a plus besoin de se cacher. » avais-je dit en buvant une gorgée du verre que je tenais dans les mains. Il était sérieux ? Il voulait que ce soit crédible avec un verre de jus de pomme ? « Jeremiel et moi ça fait longtemps que ça dure. On va se marier. Et je suis enceinte. »

Ce qui était le mieux dans les fêtes surprises, c'était justement la surprise. Et celle sur le regard de mon père valait toutes les surprises au monde. Il allait tomber dans les pommes, c'était trop drôle !

« Tu vois ce que ça fait quand on essaye de caser sa fille avec le premier homme qu'on a sous la main ? » dis-je en me détachant de Jeremiel et en lui faisant un petit sourire pour le remercier d'avoir joué le jeu. « C'était une blague, tu peux retrouver une couleur normale. De toute façon Jeremiel va bien mieux avec Astrid. »

Il m'avait aidé, mais ça ne l'empêchait pas de se détacher de nous rapidement, en faisant mine qu'il n'avait rien entendu. Mais pour quelqu'un qui n'entendait rien, c'était quand même surprenant de le voir s'approcher du bassin au lieu de s'en éloigner. Sans doute qu'il ne se rendait pas compte lui même que tout le ramenait vers Astrid. Il me rappelait un autre jeune homme que tout amenait vers une autre jeune femme. Quand à mon père, je le tenais !

« Et si tu me laissais choisir moi même l'homme avec lequel j'aimerai être ? Ca t'éviterait de me mater, de me vendre à Jeremiel et de me donner envie de te frapper. Surtout un jour comme celui là, où tout est parfait. » achevai-je avec un petit sourire, tout en jetant un coup d'oeil autour de moi. Tout était parfait, à l'exception d'un petit détail. Il manquait un invité. « On danse ? lui dis-je en lui souriant à nouveau. Il y avait de la musique, autant en profiter. Et puis il n'y avait pas de raisons de lui faire la tête. Il m'avait mâtée et vendue, mais ça lui était retombé dessus.

« La Princesse et le Papa perdu. »

Oh, la boulette. Jamais je n'avais fait de plus grande gaffe que celle-là. Ca valait presque la fois où j'avais dragué ma mère. Je me sentais complètement nul. Pire que nul. J'étais presque sur le point de disparaître, mais cela n'aurait rien arrangé. Non, les vrais mecs assument leurs imbécilités, surtout face à leur fille. Quel exemple aurais-je été, sinon ?

Cassie me serra malgré tout dans ses bras tandis que je restais tout raide, pétrifié par le fait que j'ai pu la trouver tellement canon. Etait-ce vraiment ma faute ? Il aurait fallu être aveugle pour ne pas le remarquer ! Cela aurait été plus simple si elle avait eu un an et demi. Il n'y aurait pas eu de souci de ce genre...

Je n'allais pas maudire une fois de plus le temps qui était passé trop vite. Inutile de dire que plusieurs fois, j'avais hésité à me promener dans son passé pour la voir enfant, et ainsi combler les blancs temporels avec elle. Je m'étais retenu à chaque fois, car visiter le temps provoquait plus de mal que de bien. Je risquais de changer toute sa vie et pour rien au monde je ne voulais la blesser, ou modifier ne serait-ce qu'un tout petit détail. Je l'aimais telle qu'elle était. Oh, je tenais tellement à elle... Je ne savais pas comment m'y prendre mais j'espérais qu'elle était au courant. Elle venait de piquer un bisou sur ma joue en me disant qu'elle m'aimait et aussitôt, je sentis mon coeur fondre comme une guimauve sur le feu. Elle avait tous pouvoirs sur moi et je n'en avais pas peur. Au contraire, je lui aurais confié ma vie sans hésiter.

"Idem." articulai-je, la gorge sèche.

J'avais tout juste été capable de répondre à sa déclaration par un petit mot ridicule, emprunté à un film. C'était encore plus nul que de la mater. J'étais vraiment le pire père du monde et elle était sympa de faire comme si ce n'était pas grave.

"Les rampants ?" répétai-je quand elle les évoquait. "C'est quoi ? Ca a l'air top ! Rien que le nom, ça fait rêver !"

Tandis qu'elle se tournait vers Jeremiel, je réfléchis activement à ces nouvelles créatures au nom très inspirant. Mais je les oubliais vite alors que je remarquai que mon pote essayait de faire boire ma fille. Okay... il avait compris qu'elle ne faisait pas partie des nanas à draguer ? Je tournai la tête pour chercher Astrid mais elle n'était plus dans le bassin. Brusquement, Cassie passa un bras autour des épaules de l'homme. Elle me révéla qu'elle sortait avec lui. J'écarquillai les yeux sous le choc et ma mâchoire en tomba. Comment ça ? Que voulait-elle dire, au juste ? Marier... enceinte ?!

Je sentis une crise d'asthme se profiler à l'horizon, même si je n'en avais plus fait depuis mes seize ans. L'air se raréfiait dans mes poumons et des paillettes noires dansaient devant mes yeux.

Je ne voulais pas être grand-père. C'était trop tôt ! Cassie n'avait qu'un an et demi dans ma tête ! Pourquoi allait-elle toujours trop vite ?

Je ne cachai pas mon soulagement en apprenant que tout était faux. Je me courbai même en deux pour expirer à fond, les mains plaquées sur les cuisses. Puis, me redressant, je m'écriai :

"Oh purée, tu m'as trop fait peur ! Tu imagines la tête de ton mouflet s'il était de lui ?" dis-je en désignant Jeremiel. "Sans vouloir te blesser vieux, t'es pas une gravure de mode. Et puis tu fais vieux. Tu vas bien avec notre dinosaure national. Et je ne parle pas d'Albert."

Je lui fis un clin d'oeil alors que Jeremiel s'éloignait en grinçant des dents. Etait-ce l'ébauche d'un sourire ? Difficile à dire avec lui. J'aurais eu plus l'impression qu'il se retenait de me mordre. Mais je savais qu'au fond, il m'aimait bien. C'était une façon de me montrer son affection.

Je hochai la tête en entendant ma Cassie me dire de la laisser choisir l'homme qui partagerait sa vie. Je n'avais aucun problème avec ça. Elle était libre de décider elle-même.

"Je ne t'ai pas vendue à Jeremiel !" fis-je d'un ton pincé. "C'est toi qui as mal interprété les choses ! Et je suis totalement pour que tu choisisses toi-même ton futur copain. D'ailleurs, je connais quelqu'un qui pourrait t'intéresser. Je suis un papa super ouvert. Tu vas voir."

Eludant sa proposition de danser, je lui pris la main et la fis traverser une partie de la fête pour se rendre jusqu'au stand de tir. Un gamin s'y amusait avec un pistolet à balles sophistiqué. C'est moi qui l'avais inventé. Les balles étaient propulsées à 50 km/h, c'était trop fun ! Ca explosait les cibles au lieu de simplement les toucher ! Visiblement, il s'en donnait à coeur joie.

"Voici Maverick." expliquai-je à Cassie alors que je nous arrêtais à deux mètres de lui. "Il a douze ans et il est très habile au tir. Il adore les jeux vidéo. Il est presque imbattable à Pokemon Go. Il en a trouvé plus que moi lors du dernier tournoi ! Bref, c'est un crack."

Le gamin ne nous avait pas encore remarqué, trop concentré à dégommer les cibles représentant des aliens fluos.

"Je sais, il est tout petit pour l'instant, mais ça ne durera pas. Il va grandir et il deviendra sûrement très beau vu ses boucles et ses yeux clairs." dis-je sans fausse modestie.

Il suffisait à Cassie d'attendre au moins dix bonnes années et d'ici là, il serait majeur et vacciné. Ce qui me laissait le temps de me faire à l'idée qu'elle pouvait avoir une vie sentimentale. Une façon de rendre service à tout le monde.

Devant son manque d'entrain, je fis une moue et interpellai le gamin :

"Eh, Maverick ! Ca te dirait de sortir avec ma princesse dans une dizaine d'années ?"

Le garçon se retourna et posa son flingue en plastique sur son épaule, dans une allure de Nathan Drake. Ce gamin avait définitivement trop la classe. Il me rappelait quelqu'un au même âge. Un mince sourire traversa mon visage.

"Tu me payes combien ?" demanda-t-il.

"Eh, c'est de ma fille dont on parle ! Je ne vais pas te payer ! Dis tout de suite qu'elle ne t'intéresse pas !"

Le gamin se rapprocha de nous en évaluant Cassie du regard, l'air sceptique. Finalement, il déclara d'un ton ferme :

"Dix ans, c'est dans super longtemps. Je veux sortir avec elle maintenant."

Je secouai la tête avant de jeter un coup d'oeil perplexe à ma Cassie. Pourquoi tout le monde voulait être avec elle tout de suite ?

"Qui sait où nous serons dans une décennie ?" poursuivit Maverick d'un ton fataliste. "Nous vivons dans une ville incertaine, avec des magiciens et des dieux. L'apocalypse est proche. Je me suis entraîné. Je ne rate jamais ma cible. Je saurai te protéger."

Wouah... il me donnait presque des frissons. Il avait parlé d'une voix rauque et assurée malgré son jeune âge et tendit la main vers ma princesse tout en levant la tête vers elle, son regard bleu glacier plongé dans le sien. Comment ne pas craquer ? J'étais presque sur le point de leur donner ma bénédiction dès maintenant. Ils étaient trop mignons tous les deux.

T'as le Groove Baby !

« La Princesse et le Singe Jaune. »

Il ne voulait pas danser ? Elliot, mon père, ne voulait pas danser avec moi. Et pourtant je savais qu'il dansait bien, ou du moins qu'il faisait du mieux qu'il pouvait. Ce n'était pas maman non plus. Et puis il restait un garçon et les garçons n'aimaient pas danser. Ils préféraient boire une bière et observer les jeunes femmes sur la piste de danse. Pour ça qu'on se retrouvait souvent à bouger toutes seules. Mais bon, c'était comme ça et il était difficile d'imaginer cela autrement, surtout quand son propre père refusait de danser avec vous, dans le seul but de vous entraîner à sa suite, vers le stand de tir.

« Maverick. » répondis-je aux présentations d'Elliot, avec un petit sourire à l'attention du jeune garçon. En fait papa avait raison. Il ne m'avait pas vendu à Jeremiel, car il avait déjà trouvé un autre acheteur.

« Carrément ? » m'exclamai-je en entendant que Maverick ne voulait pas attendre dix ans pour sortir avec moi, mais qu'il était partant pour que ce soit maintenant. Il n'avait pas tord. On ne savait pas de quoi le futur était fait et mieux valait vivre pleinement le jour présent, que d'attendre des jours qui ne viendront peut-être pas.

« Tu as entièrement raison mon frère. On ne sait pas de quoi demain sera fait. Il faut vivre chaque jour comme si c'était le dernier. »

« Ah ouais grave ! » approuva t'il. Pour quelqu'un qui employait des mots réfléchis jusqu'à présent, voilà qu'il partait dans un langage bien éloigné du siens. Mais ça me plaisait beaucoup et ça m'amusait grandement. J'avais pris la main que me tendait le jeune garçon.

« Tu sais quoi Maverick ? C'est d'accord. On va laisser ici la girafe et on va aller vivre notre vie pleinement. Je t'offre une glace ! Ou ce que tu veux. »

« Non chérie. C'est moi qui t'invite. J'ai encore quelques dollars sur moi et on sait tous les deux que les planter sous un arc en ciel n'en fera pas pousser d'avantage. »

Qu'est ce qu'il était craquant. Je tenais toujours fermement sa main en me tournant vers Elliot et en lui adressant mon plus beau des sourires. Il avait cherché ce qui était en train de se produire. Demain on sera marié et après demain... Elliot sera surement grand père de triplés ou quelque chose de ce genre. La vie était merveilleuse.

« Oh mon dieu ! J'ai oublié le plus important ! » m'exclamai-je en me penchant vers Maverick et en lui murmurant quelque chose à l'oreille. Il avait ouvert grand les yeux, puis il m'avait regardé avant de me lâcher la main et de courir aussi vite qu'il pouvait.

« Je reviendrai ! Attend moi mon amour !!! Demain sera un autre jour pour toi et moi ! »

Voilà qu'il croyait à nouveau aux lendemains et qu'il avait un but dans sa vie : m'attendre. J'aurai laissé échapper une petite larme si je voulais jouer le jeu jusqu'au bout. Mais pour le moment, il me restait qu'à dire à Elliot à quel point les garçons étaient manipulables.

« Tu veux savoir ce que je lui ai dis, n'est ce pas ? » dis-je en pensant que je pouvais soit lui dire à quel point les garçons sont manipulables, soit lui prouver. « Si tu veux vraiment savoir, tu vas devoir faire quelque chose pour moi. »

Je m'étais approché de lui et j'avais posée mes mains sur ses épaules. La musique raisonnait au loin et on était passé à quelque chose de bien plus soft et détente.

« Danse avec moi papa. Et tu auras ta réponse. »

Voilà comment qu'on pouvait manipuler un garçon. Quand à la réponse, il l'aura sans doute jamais. Venir du futur avait certains avantages, comme connaître sur le bout des doigts Maverick, le futur stagiaire du Laser Game, la seule personne à qui papa faisait confiance pour gérer son domaine quand il n'était pas là. La vie réservait parfois tellement de surprises. Bonnes ou mauvaises. D'anciennes connaissances. Certains points du futur changeaient, d'autres restaient les même. Quelque part ça avait le don de rassurer.

« La Princesse et le Papa perdu. »

Ma fille était non seulement une princesse (avec des goûts vestimentaires discutables), mais aussi une manipulatrice hors du commun. Elle avait fait tourner la tête à Maverick, le gamin le plus censé du monde. Comment avait-elle fait ? Que lui avait-elle dit ? Quoi qu'il en soit, le petit garçon avait détalé avec son flingue, avec un air émerveillé sur le visage.

Je clignai des yeux, éberlué par cette scène. Cassie en profita pour se tourner vers moi et poser les mains sur mes épaules. Je hochai la tête à sa demande. Danser avec elle pour obtenir des réponses ? Rien de plus simple. Je n'étais pas coincé comme Jeremiel : je dansais quand l'envie me prenait. C'est juste que j'étais super gauche et maladroit. Mais ça me plaisait de bouger les bras et les jambes pour me défouler, de temps à autre.

Cependant, un détail me chiffonnait.

"C'est un slow." fis-je remarquer à Cassie qui commençait déjà à exécuter quelques pas lents. "Ma puce... tu ne veux pas plutôt attendre quelque chose de plus fun ?"

Ce n'était pas un peu chelou de danser un slow avec sa fille ? Normalement, ce genre de trucs était réservé à sa femme ou sa petite amie. Ma fille ne me répondit pas, fermant les yeux. Imaginait-elle quelqu'un d'autre ? Si c'était le cas, cela en devenait encore plus bizarre.

J'étais de plus en plus crispé, la tenant maladroitement par la taille. Elle finit par se rapprocher encore et par poser son front contre mon épaule. Ce contact imprévu fit battre mon coeur plus fort. Alors je compris : elle n'imaginait sans doute personne, elle souhaitait juste... me faire un câlin ? Cette idée me rendit à la fois euphorique et incroyablement nerveux. On se prenait souvent dans les bras mais pas de cette façon, et ça ne durait jamais le temps de toute une chanson.

Délicatement, je posai une main dans son dos pour la serrer un peu plus fort, tandis que mon autre main caressait ses cheveux, tout doucement.

"Tu es mon plus précieux trésor..."

Je ne savais pas si j'avais murmuré ces mots ou si je les avais juste pensés. Ils me semblaient complètement tartes, en tous cas. Tartes mais sincères. On a le droit d'être ridicule quand on aime.

J'avais posé mon menton contre le haut de sa tête et à chaque respiration, je sentais l'odeur fruitée de son shampoing.

Puis, la musique prit fin et je me reculai subitement.

"Alors, qu'est-ce que tu lui as dit ? Je veux savoir. J'ai dansé !" fis-je d'un ton plein de défi.

J'avais pris le parti de briser très vite la magie de cet instant, afin de ne pas tomber dans l'embarras ou le cliché des silences gênés. Je fixai Cassie d'un air farouche en la tenant par les épaules.

T'as le Groove Baby !

« La Princesse et le Singe Jaune. »

« Je lui ai rien dit d'intéressant. » dis-je, choquée par le fait qu'Elliot avait rompu ce moment tendre et délicieux. J'adorai le fait d'avoir pu revenir dans le passé pour vivre d'autres moments de ce genre. De là où je venais, une grande partie de mon enfance, je l'avais passée sans mon père et sans ma mère. Je préférai ne pas trop penser à cela pour le moment. De toute façon, on avait encore du temps devant nous.

« Tu sais Maverick est facilement influençable. Tu peux lui dire un truc insignifiant qu'il va le prendre pour quelque chose d'énorme. Il est... comment dire ? Tu sais un peu comme euh... hum... » dis-je en posant une main sur le torse de mon papounet et en faisant mine de chercher. « Ah oui ! Toi. » ajoutai-je avant de m'approcher rapidement pour lui voler un bisou sur sa joue avant de me reculer. Puis, je lui avais pris la main, l'entrainant avec moi pour faire quelque pas en dehors de la piste de danse et du bruit insoutenable de la fête.

« Tu ne trouves pas qu'il y a des choses bien plus importantes dont on doit parler, que de comment manipuler un petit garçon ? »

J'avais pris mon air des plus sérieux, tout en finissant par lui faire un petit sourire. J'adorai comme son esprit pouvait passer d'un truc à un autre en quelque secondes. Il était sans doute encore en train de penser à Maverick et à chercher la solution à son questionnement. Qu'est ce que j'avais bien pu lui dire ? C'était tellement amusant de le voir chercher.

« J'adore la fête. C'était vraiment gentil de ta part. On devrait passer bien plus de moments de ce genre. »

Je balançai sa main dans la mienne sans pour autant m'arrêter de marcher. On avait laissé une petite distance entre la maison et ici. Il faisait déjà bien nuit et l'éclairage de la rue était le seul qui nous permettait de voir où on allait. Mes yeux s'étaient levés vers la lune qui était entièrement ronde. Qui sait... on allait peut-être se faire attaquer par un loup garou. Du moment qu'il était aussi sexy que Scott, ça m'allait très bien.

« Tu y es déjà retournée ? Je parle de la lune... Dans le temple de Diane. Il y a peut-être des choses intéressantes que tu pourrai y trouver. »

Ce n'était pas un message que je lui passais, mais une réelle question. Ellie était du genre à s'intéresser à tout, mais Elliot se contentait de créer et jouer à des jeux vidéos. Quand ils s'étaient séparés de corps et d'esprit, il n'avait pas hérité de la partie la plus intelligente. Ca ne voulait pas dire qu'il était bête, mais Ellie était plongée dans ses ouvrages et dans un univers qu'Elliot ignorait totalement et lui était bien plus manuel, plongé également dans un univers que la jeune femme ne connaissait pas. Ils auraient dû fonctionner ensemble, ça se serait peut-être passé autrement.

« En tout cas je suis contente que comparé à Ellie, tu ne tentes pas de ramener quelqu'un du passé. Jules, c'était vraiment une très mauvaise idée. Et puis y'a Anatole. » dis-je comme si c'était évident qu'ils allaient bien ensemble. « Hum... Et sinon ? Tu avais prévu de me faire quoi comme cadeau ? Une fête sans cadeau c'est pas vraiment une fête, si ? »

J'avais la sensation de ressembler à maman quand je prenais cet air totalement intéressé et limite psychopathe...

« La Princesse et le Papa perdu. »

Ma fille n'était pas décidée à me raconter le fin mot de l'histoire. Je ne saurai sans doute jamais ce qu'elle avait dit à Maverick pour le faire patienter et ça me rendait dingue. Elle n'avait pas le droit de me faire ça ! Je cherchais un moyen de lui faire cracher le morceau, en vain. Elle avait le don de couper court à une conversation dès qu'elle avait décidé que c'était fini. Voilà qu'elle me parlait de la lune. Je m'en moquais comme d'une guigne. Ah oui, le temple de Diane... Ca m'évoquait vaguement quelque chose. Ellie m'en avait parlé mais je n'avais pas trop écouté.

"Sur la lune ? Y a que de la roche et des vieux bouquins. Pourquoi voudrais-tu que j'y aille ?" fis-je, étonné qu'elle ait pensé à moi pour ce genre de destination. "Laissons ça aux rats de bibliothèques. C'est le rayon de Socrate et Ellie."

Autant qu'ils servent à quelque chose, ces gens-là. Chacun sa spécialité. Je n'allais pas demander à Ellie de m'aider à passer le niveau 10 de Bioshock 2 par exemple. Elle aurait été incapable de diriger le personnage correctement, pour commencer. Alors je ne me voyais pas faire des recherches dans une bibliothèque immense.

Ma princesse était-elle déçue de ma réponse ? J'aurais aimé savoir ce qui se passait à l'intérieur de sa jolie tête. Pourquoi m'avait-elle parlé de la lune ? Savait-elle qu'il y avait quelque chose pour moi, là-bas ? Après tout, elle venait du futur. Peut-être avait-elle voulu me mettre sur la voie ? La prochaine fois que je croiserai Ellie, je lui demanderai si elle avait lu un truc susceptible de m'intéresser. On sait jamais. Et comme ça, ça me facilitait la vie. Pas besoin de chercher des heures dans une infinité de pages.

Cassie mentionna ensuite mon pote Jules que j'avais ramené à son époque quelques jous plus tôt. Ca avait été difficile de lui dire adieu. Je ne le connaissais pas depuis longtemps, mais il était quelqu'un de super sympa qui s'intéressait à tout et qui comprenait très vite. Je venais de l'initier au septième art lorsque j'avais été contraint de le réexpédier au XIXème siècle. C'était dommage qu'il n'ait plus rester plus longtemps. Dès que je voyais mon tee-shirt "Le Futur, c'est maintenant", je pensais à lui.

Brusquement, un warning s'enclencha dans ma tête.

"Comment ça 'y'a Anatole' ?" répétai-je d'une voix sourde. "Anatole, il a des vues sur Alexis ! Je vois clair dans son jeu ! Il a emménagé avec elle juste pour la pécho ! Tu ne vas pas me dire qu'en plus il veut Ellie ? C'est vrai qu'il tourne beaucoup autour d'elle." réalisai-je en plaquant une main sur ma bouche. "Il abuse. Il les veut toutes !"

Il faudrait que j'aille lui rendre une petite visite dans pas longtemps, histoire de lui mettre les points sur les "i". Rien à fiche qu'il m'ait offert un super insigne de shérif issu de Retour vers le futur III, il ne pouvait pas draguer impunément toutes les nanas de mon entourage ! Il essayait de voler ma place ! Je ne voulais pas sortir ni avec Alex ni avec Ellie -quelle horreur !- mais lui n'était pas digne d'elles ! De toutes façons, un mec qui se croit dans un poulailler, ce n'est pas quelqu'un de bien. J'aurais pu expliquer ceci à ma fille mais je savais qu'elle appréciait Anatole. Elle ne m'aurait donc pas écouté. Il fallait que j'agisse dans l'ombre, très bientôt.

"Un cadeau ?" m'étranglai-je sur sa dernière question.

J'aurais pensé que la fête aurait suffi à son bonheur, mais ma princesse méritait ce qu'il y avait de mieux. Je n'avais pas suffisamment assuré et elle allait le lire dans mes yeux. Je battis très vite des paupières pour qu'elle ne voit rien et réfléchis à la vitesse de la lumière. Je fis apparaître la première chose à laquelle je pensais : un gros paquet emballé dans du papier cadeau orange vif. Je savais que c'était sa couleur préférée. Non ? Oh bon sang, d'un seul coup je n'étais plus sûr du tout...

Mes mains furent parcourues de tremblements incontrôlables et au moment de lui confier le paquet, quelques filaments électriques s'échappèrent de mes doigts, projetant de légers coups de jus sur sa peau.

"Je suis désolé !" m'écriai-je alors qu'elle sursautait, surprise. "C'est l'émotion !"

Je mentais très mal, mais il fallait qu'elle ait l'impression que j'avais prévu le cadeau. Je lui désignai le paquet avec un grand sourire crispé.

"Ouvre le !"

Je passai en revue tout ce qu'aurait pu contenir cette boîte, et finalement, au moment où elle déchira le papier, je songeai à... une batterie de cuisine. Il était trop tard pour changer de cadeau. Trois casseroles, une poele à frire et quatre couvercles.

"C'est Tefal, c'est solide." assurai-je en pensant que j'étais le pire des crétins. "Tu peux enlever les manches pour mettre les casseroles au frigo, ça prend moins de place... comme ça."

Je passai une main dans ma nuque sans cesser de sourire. Comme père, j'étais une vraie casserole. Ce cadeau l'illustrait parfaitement.

T'as le Groove Baby !

« La Princesse et le Singe Jaune. »

J'adorai quand mon père se la jouait jaloux. Mais quand il s'agissait d'être jaloux d'Ellie, je trouvais juste ça étrange. Encore pour Alexis je pouvais comprendre, ce n'était pas sa copie féminine. Enfin si, mais pas dans le sens où ils étaient un à un moment donné. Notion que j'avais encore du mal à comprendre, même après qu'on me l'ait expliqué en long et en large. D'ailleurs après tout ce temps, je ne savais toujours pas si Ellie était ma soeur, ma mère ou simplement ma meilleure amie. Je préférai la considérer comme un mélange de ma soeur et ma meilleure amie. Je tenais beaucoup à elle, surtout après tout ce qu'on avait vécu ensemble.

« Tu veux que je te dise ? Soit jaloux de qui tu veux, mais tu n'empêcheras pas Anatole de pécho bien plus de monde que toi. Et tu sais pourquoi ? » lui dis-je avec un petit soulèvement de sourcil aguicheur. « Parce qu'il est célibataire lui. »

Plus de sourcil, plus d'aguichement, plus rien, juste un coup de foudre qu'il s'était pris sur la tête et qui l'avait réduit en cendres. Bon d'accord, je ne l'avais pas vraiment fait, mais avec mon regard ça voulait tout dire. Il était avec maman et il n'avait pas le droit de songer à qui que ce soit d'autre.

« Hum... » laissai-je échapper de ma bouche. C'était un simple "hum..." car je ne voyais pas quoi dire d'autre face à ce somptueux... cadeau. « Tu... une batterie de cuisine ? » ajoutai-je en hochant la tête. « En fait je crois qu'il faudrait mieux que tu continues à avoir des vues sur d'autres femmes que maman. Elle peut sans doute trouver mieux... »

Je m'étais mordu les lèvres. Dans un sens je le pensais et mon regard montrait une nouvelle fois que j'étais convaincue par ce que je disais. Il était allé loin, très loin avec cette batterie de cuisine. Je me demandais si ça lui arrivait de songer à faire des cadeaux appropriés. Je plaisantai quand je me plaignai qu'il me manquait le cadeau. A dire vrai, j'aurai dû m'abstenir de plaisanter.

« Tu sais quoi ? Je vais prendre ça et euh... te laisser pécho la fille qui te mate depuis avant. » dis-je catégorique en prenant dans les bras la batterie de cuisine qui était quand même lourde. « Elle en a de la chance... » murmurai-je avant de m'éloigner, tandis que deux bras étaient venu entourer par derrière, le corps de mon père noël.

« Bonjour monsieur tout beau. »

La jeune femme qui avait pris ma place était une petite madame d'un mètre soixante environ, un peu plus petite que moi et elle adorait les éléphants. Qu'ils soient roses ou gris, elle ne faisait pas de distinction entre eux. Elle avait posée sa tête contre le dos du jeune homme, sans se détacher de lui.

« Elle est jolie notre petit bébé. Mais c'est fou ce qu'elle grandit. »

C'était un câlin qui s'était prolongé quelque minutes, avant qu'elle se recule pour laisser à son homme tout le loisir de se tourner face à elle.

« C'était une super bonne idée la fête. Elle a de la chance de t'avoir pour papa. Et je crois que j'ai beaucoup de chance de t'avoir pour époux monsieur Sandman. » avait-elle dit en prenant un air songeur. « Sand-man. Tu sais que je m'appelle toujours Olyphant ? Enfin d'un côté j'aime bien mon nom, mais on pourrait peut être s'arranger pour que ce soit quelque chose genre Lily Olyphant Sandman. Ou Lily Sandman Olyphant. Ou un mélange des deux. lily Olyman ou Sandphant ? » ajouta t'elle en rigolant. « Sandphant, ça fait sans fond. »

Il en fallait très peu pour faire rire un éléphant. Je les avais laissés là, arrêtant de les écouter en marchant et je m'étais concentré sur où aller jeter... ranger cette batterie de cuisine.