« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
J’avais laissé Anatole me guider sans trop rien dire. Peut-être parce que j’étais trop sous le choc pour parler ? Sans doute même. Il m’avait demandé de me reculer du garçon et je n’avais pas opposé de résistance. Visiblement, il voulait la même chose que moi : sauver le petit et sortir d’ici. C’était finement joué son truc parce que si le petit était un piège comme à peu près 98,9% de ce qui se trouvait dans ce monde, il valait mieux que ce soit un type capable de se régénérer qui s’en chargeait. Cela ne m’avait pas empêché de l’aider pendant notre ascension vers l’extérieur : c’était déjà difficile de s’extirper comme ça, alors avec un gamin dans les bras, je ne vous raconte pas !
Bref, on avait fini par sortir pour croiser un mec avec une pelle. J’avais quelque peu reculée devant son apparition, prudente et méfiante. Ce type, je ne le connaissais pas… tout comme le petit garçon et comme Anatole. Cool. Génial Alexis, tu te retrouves en pleine nuit dans un cimetière d’une année normalement révolue depuis longtemps avec des types que tu connais pas et tu réagis à quel point la situation peut être dangereuse que maintenant. Bien. Très bien. On pouvait facilement penser que le type était un fossoyeur avec sa pelle mais si c’était lui qui avait creusé le trou pour l’enfant, hein ? Il y pensait ça Anatole ? Visiblement pas puisqu’il invitait le type à venir dans l’église avec nous :
- NON !
Je m’étais sentie rougir instantanément quand j’avais vu les deux hommes tourner vers moi un regard incrédule. J’avais peut-être réagis trop violemment… Pour toute réponse, je m’étais donc contentée de baisser les yeux et de suivre Anatole rapidement. Une fois dans l’église, j’avais allumée les bougies comme il me le demandée, par pour autant convaincue que des cierges pascaux étaient capable de réchauffer une superficie comme celle de l’église, sans compter toute cette pierre froide pas du tout isolée… Mais enfin bon, on pouvait toujours tester et cela m’occupait l’esprit et les mains, ce qui n’était pas mal dans une situation pareille. J’avais continuais à faire ce que le jeune homme me disait. Il était décidément bien convaincu qu’il allait ce pauvre garçon et je l’espérais aussi.
Le fossoyeur était parti, fort heureusement, et Philippe s’était réveillé juste le temps de nous dire qu’il n’était en sécurité nulle part et que nous non plus, par la même occasion. Hip hip hip hourra ? C’était une fille qui l’avait enfermée dans sa prison, Eleanor ? Il fallait en être certains. Mais quand j’ouvris la bouche pour lui demander, le brun qui était avec moi avait pris les devants pour me pointer du doigt. J’aimais pas trop trop qu’on parle de moi comme il le faisait. A croire qu’il me décrirait comme Wonder Woman ou un truc comme ça. J’étais généralement incapable de dire quelque chose dans ces moment-là, je souriais bêtement pour rester polie et je baissais les yeux et cette fois-ci, ça n’avait pas dérogé à la règle. C’était bien la première fois qu’on me dépeignait comme ça… Moi qui m’avais trouvé une bonne partie de ma vie, totalement insignifiante. Et puis on était amis ? Vraiment ? ça m’avait un peu échappé, ça avait dut arriver entre le moment où je lui avais tapé et le moment où il avait répliqué… Oui ce devait être ça ! Ou alors il tentait tout simplement de rassurer Philippe tout en faisant un pas vers moi… j’étais vraiment stupide. J’avais hoché la tête d’un air entendu lorsqu’il m’avait demandé de barricader la porte et j’y avais mis tout mon cœur.
Toutes les chaises de prières, tous les bancs que j’avais pu pousser, ainsi que des bibliothèques miniatures remplies de Bible, tout avait été poussé à grand fracas (c’est fou ce qu’une église résonnait) devant la porte d’entrée. J’étais vraiment pas certaine que ça retiendrait le Dragon s’il désirait nous faire une visite surprise mais au moins, je pouvais encore me forcer à le croire. Je m’étais tellement tuée à la tâche que j’avais sursautée en voyant qu’Anatole s’était approché de moi. Il essayait de me rassurer, je le voyais bien et je m’en voulais d’être comme ça avec lui mais je n’étais pas encore très à l’aise. Je n’arrivais pas à me décider sur son sujet, il faisait partie des rares personnes qui me laissait totalement neutre : ni enthousiaste, ni haineuse, et cela me perturbait grandement. Je savais à quel point je pouvais aimer, je savais à quel point ma famille et mes amis m’étaient chers. Je ne voulais pas prendre le risque de me tromper à son sujet et d’en souffrir terriblement, la situation était déjà assez complexe comme ça. Je préférais donc restais assez froide, le temps au moins que ce cauchemar se termine et que je puisse un peu plus statuer sur lui… Je portais un regard vers sa main et lui répondit avec douceur :
- Je sais ce que tu es en train de vouloir faire. Tu veux me rassurer, me protéger comme ce petit garçon.
Je le montrais d’un signe de tête.
- Mais t’en fais pas, je gère. C’est pas la première fois que je me retrouve seule face à moi-même. Je sais me contenir et agir dans une situation désastreuse. Mais crois-moi, j’espère du fond du cœur que tu as raison et qu’Ellie et Diane vont arriver vite.
Un silence s’installa.
- Merci en tout cas. Pour ce que t’essaye de faire. C’est sympa que tu réagisses comme ça, je me sens moins seule.
Je lui avais souris faiblement. C’était vrai, je me sentais moins seule pour le moment. Mais je m’interdisais toujours de tenter de l’apprécier.
Soudain, des coups furent frapper à la porte et d’un même geste, comme deux faces d’un miroir, Anatole avait sursauté en même temps que moi et nous avions tourné la tête vers l’entrée. Quelqu’un pleurait, hurlait, voulait entrer… C’était Eleanor… Oooohh NON ! Non non non ma cocotte, toi t’aller rester dehors bien gentiment ! Dans les films d’horreur, c’étaient toujours ceux qui avaient pitié de la pauvre gamine pleurnicharde qui finissait par mourir les premiers et il était clair que là, on était pas dans un film comique…
- Va-t-en Eleanor, je te ferais pas entrer !
J’hurlais en direction de la porte, pour être sûre qu’elle m’entende. Elle tambourinait de plus en plus fort, ses cris et ses pleurs résonnant avec force à mes oreilles. C’était horrible… Il fallait que je garde la tête froide. Philippe s’était redressé et Anatole s’était instinctivement approché de lui pour le prendre dans ses bras. Je les regardais tous les deux une fraction de seconde avant de reprendre en direction de la porte.
- Tu voulais jouer tout à l’heure ? Alors JOUONS ! Mais on va jouer à MON jeu, avec MES règles, ok ? Si tu réponds à mes questions correctement, si tes réponses ont un sens pour moi,je t’ouvrirais ok ?
Un silence puis :
- D’accord… - Bien. Qu’est-ce qui s’est passé dans cette foutue maison ? - Qu'est-ce que tu veux dire ? Je comprends pas... laisse-moi entrer s'il te plaît...!
Ouais… C’est vrai que j’aurais pu préciser…
- J'ai failli brûler vive chez la voisine soit disant gentille ! C'est TOI qui m'a amené là-bas et je me souviens de rien ! Il s'est passé quoi ? - Je suis désolée ! Je ne voulais pas tout ça mais... je voulais protéger Ellie. Et finalement... je n'aurais pas dû parce qu’Ellie a été méchante.
Ellie ? Méchante ? C’était quoi ça encore ? Bref, on verrait ça plus tard, il fallait pas faiblir devant la gamine, il fallait continuer.
- Qu’est-ce que tu as fait à Philippe ? - Philippe ? Pourquoi tu me parles de... (elle se tait quelques secondes, hoquette et reprend d'un ton hésitant) Tu... tu as trouvé Philippe ? - OUI ! POURQUOI tu lui a fait ça Eleanor ?
Elle pleure de plus belle et explique d'un ton misérable - Je voulais un ami pour jouer avec moi... Avant que vous arriviez pour de vrai, j'étais toute seule... Je me suis dit que si je le gardais dans un endroit secret, il serait rien qu'à moi... Je lui amenais à manger ! Je prenais soin de lui !
J’avais presque pitié mais je lâchais d’une voix tranchante :
- Il a failli MOURIR Eleanor, tu ne prenais pas soin de lui, tu le tuais à petit feu ! - Ce n'est pas grave de mourir.
Oui c’est vrai que quand on voyait les fantômes, donc qu’on voyait la vie après la mort, ça devait pas spécialement être gênant de mourir…
- Bon… et ton autre ami… - Est-ce que ton ami s'appelle le Dragon ? - Pourquoi tu me parles d'un dragon ? Je t'en prie, ouvre-moi... Mon ami c'est mon ami ! Il a un nom mais je ne peux pas le dire, il m'a fait promettre... - Attention, tu ne suis pas les règles du jeu ! Si tu ne réponds pas aux questions tu ne rentres pas, tu te souviens ? Il s'appelle COMMENT !
Je devenais de plus en plus féroce. Elle allait me répondre OUI ?! J’en avais marre de ce monde à la con, je voulais rentrer chez moi et retourner dans mon lit bon sang ! C’était trop demander ?
- Je ne peux pas le dire ! J'ai fait une promesse ! Toi aussi tu en as fait une, tu m'as promis de me laisser entrer ! Tu es comme tous les grands, tu mens ! - Je ne t’ai pas menti je n’ai juste pas toutes mes réponses, encore deux questions et je te laisse tranquille ! Où sont les autres ? - Ils... Regina, Diane et Ellie sont ensemble. - Et Louise et Sebastian ils sont où ? - Ils ont disparus…
Comment ça disparu ?!
- Et pourquoi Ellie et Diane ne répondent pas quand on les appelle ? - Répondre à quoi ? Ouvre-moi maintenant ! J'ai répondu à toutes tes questions ! S'il te plaît, j'ai peur du noir... Peut-être que tu ne cries pas assez fort ?
Elle avait pas tort elle répondait même à une question de plus voire deux… Je n’avais pas été plus précise volontairement. Je voulais voir si elle me répondait du tac au tac sur la télépathie divine… Visiblement elle n’y connaissait vraiment rien… Je m’étais retournée vers Anatole et Philippe, j’avais pas le choix, je devais honorer ma partie du contrat, d’autant plus que deux autres personnes venaient d’arriver :
- Qu'est-ce qui t'arrive, Eleanor ? Pourquoi tu pleures comme ça ?
C’était la voix du fossoyeur, je la reconnaissais et visiblement il connaissait Eleanor… tiens tiens tiens…
- Elle... elle... elle ne veut pas me laisser entreeer !
Elle s’était remise à pleurer tandis qu’une autre voix masculine, plus impitoyable, avait repris la parole :
- Vous ne voyez pas qu’elle joue la comédie ? Où est mon fils.
Je me tournais vers Philippe. Visiblement son papa était là.
- Vous l’avez enfermé dans l’église ?
Je fis alors rapidement signe à Anatole de venir m’aider à tout déblayer et peu de temps après, les portes purent enfin s’ouvrir sur les trois personnes. Tandis que le père et le fossoyeur s’approchaient du garçon Eleanor s’était approché de moi :
- Je te prie de m'excuser. Je... je m'en veux de t'avoir emmené chez la voisine. On pourrait être amies comme avant, dit ? S'il te plaît, Rose...
Elle se ressuyait les yeux avec le mouchoir que lui avait tendu Ellie… Je crevais de peur pour elle mais je devais rester stoïque. Je me contentais de regarder la petite froidement, sans répondre. Je ne revenais jamais en arrière, il n’y avait pas de « comme avant » avec moi. C’était triste mais c’était comme ça, je n’accordais ma confiance qu’une fois. Ca se corsait quand j’aimais des gens de tout mon cœur mais ce n’était pas le cas de cette petite.
- C'est toi... c'est bien toi... on t'a cru mort Philippe...
Le père semblait fortement ému de retrouver son fils. C’était plutôt rare à cet époque de voir un homme craquer mentalement. Il devait vraiment tenir énormément à son petit garçon, ça en était presque touchant. Mais tout dégénéra en si peu de temps. Après une corte discussion entre père et fils à voix basse, le géniteur s’était relevé, le regard flamboyant.
- Les gens de la haute se croient toujours tout permis !
Il fixait Eleanor d'un air incendiaire. La petite se reculait vers la porte de plus en plus.
- C'est toi... Je savais que tu aurais une mauvaise influence sur mon fils, mais ça! Si j'en parle à ses parents, ça ne changera rien.
Il me fixa alors droit dans les yeux.
- Il faut punir cette sale gamine nous-mêmes !
D’un geste vif, il avait sorti son ceinturon qu’il avait fait claqué dans l’air. En une fraction de seconde, tous mes muscles s’étaient raidis, ma mâchoire fortement verrouillée. Femmes battues, enfants battus, c’était bien une chose pour laquelle j’avais une répugnance profonde. Rien à faire qu’on était à une autre époque et que les choses se passaient comme ça. Elles ne se passeraient pas comme ça devant moi. Avait-il battu Philippe ? Et sa mère ? Généralement, les hommes violant commençaient par leur femme avant de se rabattre sur les enfants, frêles petites encore plus simple à manipuler pour asseoir un pouvoir qu’ils étaient infoutus d’avoir par eux-mêmes, comme des adultes responsable, dans leur société.
- Que quelqu’un la tienne !
S’en était trop pour moi. D’un geste vif, je me plaçais entre le bourreau et l’enfant. Qu’un des autre s’avise seulement de passer derrière moi pour chopper la petite, et j’allais lui faire comprendre de quel bois je me chauffais. Je ne l’aimais pas, je ne lui faisais pas confiance mais personne ne méritait d’être battue, c’était l’un des pires fléau qu’il pouvait exister. Ça marquait une enfance, ça détruisait une vie. Aussi simplement qu’une feuille de papier brûlait.
- Vous ne toucherez pas à un seul cheveu de cet enfant tant que nous n'aurons pas tiré les choses au clair. Vous voulez la punir pour QUOI au juste ? De manière à ce qu'on soit tous d'accord là-dessus au moins parce que nous on a rien entendu de votre discussion avec votre fils.
Le père est vraiment à bout. La ceinture tremble dans sa main.
- Elle a enfermé mon fils dans un souterrain ! Elle lui donnait du pain rassis pour toute nourriture ! Elle a traité pire qu'une bête et vous voulez qu'elle s'en tire à bon compte ? Vous êtes qui pour la protéger ? - Ce qu’elle a fait est horrible, mais aucun être humain n’a le droit de poser la main sur un autre. Vous vous croyez mieux avec votre ceinturon à la main ? Vous n’êtes pas mieux quel mon cher monsieur et vu la facilité avec laquelle vous dégainez votre arme de lâche, je me doute que c’est pas la première fois que vous faîtes subir ça à quelqu’un. Si c'est comme ça que vous punissez votre fils il était sans aucun doute mieux sans vous... - Je n'ai pas de conseils à recevoir d'une fille de joie ! Mon fils est très heureux avec moi ! - Mais je vous emmerde royalement mon gars ! Et je ne suis pas une fille de joie. Quoi que je préfèrerais largement un matin me lever et être une catin qu’être quelqu’un comme vous ! Y’a qu’à voir les yeux de votre fils, il a l’air subjugé de joie face à votre morceau de cuir pauvre connard ! - Des jours sans aucune nouvelle... A envisager la possibilité que... que mon fils ne soit plus... Cette enfant est un démon. Poussez-vous de mon chemin, mademoiselle.
Il s’était approché de moi pour me repousser violemment mais j’avais agis plus vite. En quelques seconde, j’avais lancé une décharge à son intention qui l’avait envoyé valser plus loin. Il n’était pas mort, j’avais tenté de contrôler au maximum ma rage, il était juste suffisamment assez sonner pour nous laisser le temps de réagir. Je me tournais vers Eleanor :
- Tu ne bouges pas de là, tu restes derrière moi et tu restes AVEC moi, COMPRIS ?
Qu’il s’avise seulement de me toucher, de toucher à son fils ou à cette fille ce gros dégueulasse et cette fois-ci je ne le louperais pas.
Anatole Cassini
« Maîïîtreuuuh !!! »
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« Il existe 175.000
espèces de papillons... »
« Le papillon ne compte pas
les mois, mais les moments.
Ce qui lui confère suffisamment
de Temps pour vivre, ressentir, aimer. »
| Conte : ➹ Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ Le Titan Hyperion, un papillon étoilé.
Alexis avait très vite compris que la seule chose que je tentais de faire, c'était de la rassurer. J'avais réussi avec le petit garçon qui était désormais en train de dormir, mais avec la jeune femme ça allait être un peu plus compliqué. Elle semblait si forte, si courageuse, ça signifiait sans doute qu'elle avait déjà à de nombreuses reprises était confrontée à des situations plus périlleuses les unes que les autres, et qu'elle savait dans quel genre de situation catastrophique on se trouvait.
"On n'est jamais vraiment seul." lui avais-je murmuré en lui rendant son sourire, tout aussi faible que le siens. Puis des coups avaient frappés contre la porte et on avait tous les deux sursautés. En entendant la voix, j'avais reconnu la petite fille, Eleanor. Elle voulait entrer et nous rejoindre. C'était elle qui avait enfermée le petit garçon dans cette crypte. Elle ne devait pas se trouver au même endroit que lui, il n'était pas question de la faire entrer !
D'un seul regard, on s'était compris avec Alexis. Elle avait fait route vers la porte, tandis que je m'étais dirigé vers Philippe qui venait de se réveiller en sursaut et qui semblait déjà bien paniquer. Je l'avais pris dans mes bras, tentant de le rassurer, tandis que Alexis essayait de comprendre ce qui avait bien pu pousser Eleanor à agir de la sorte et qui elle était réellement.
Au bout de quelques minutes, deux autres personnes avaient rejoins la petite fille et à entendre la voix de l'un d'entre eux, j'avais reconnu le fossoyeur. Le second homme devait être le père de Philippe. Je l'avais fait descendre de mes bras, lui demandant de rester tout près de la rangée de banc tandis que je m'étais précipité vers Alexis pour l'aider à déblayer le chemin. Elle avait prise la bonne décision de faire entrer le père et le fossoyeur, mais quand Eleanor avait franchi la porte à son tour, je me demandais bien si on avait pas laissé la porte ouverte au diable...
Le père s'était dirigé droit vers son fils et le fossoyeur observait la scène au loin. Tandis que Eleanor tentait en vain de demander pardon à Alexis. Puis tout avait dérapé très vite. L'homme avait prit son ceinturon, accusant Eleanor d'être responsable de tout ça. Philippe était venu se coller tout contre ma jambe et j'avais passé un bras autour de lui pour le calmer. Il ne craignait rien tant qu'on était là avec lui. Quand à Eleanor, Alexis ne semblait pas partante pour laisser le père la corriger et à dire vrai je n'étais pas spécialement d'accord. Si quelqu'un devait s'occuper d'elle, ça serait nous et pas de la manière forte. Ce n'était qu'une enfant. Elle était peut-être possédée par une entité qui nous surpassait tous, ça ne faisait pas d'elle quelqu'un de coupable. Je savais ce que ça faisait d'être accusé à tord...
"Alexis..." lui avais-je murmuré pour tenter de la calmer, mais elle était entrée dans une colère monstre.
- Des jours sans aucune nouvelle... A envisager la possibilité que... que mon fils ne soit plus... Cette enfant est un démon. Poussez-vous de mon chemin, mademoiselle.
Le père avait voulu pousser Alexis pour s'approcher d'Eleanor et la jeune femme l'avait envoyée valser au loin avec une petite décharge. Mais ça ne semblait pas l'arrêter pour autant. Le fossoyeur l'avait aidé à se relever et il avait sans doute cru qu'il s'était juste pris une décharge comme ça arrivait parfois quand on touchait une autre personne. En plus c'était un homme, il voulait se montrer fier et il n'allait pas admettre la défaite face à une femme.
"Ca suffit." avais-je dit clairement. Le père s'était stoppé, se tournant vers moi et je pouvais voir à son regard qu'il semblait totalement abasourdis par ma réplique. J'avais éloigné son fils de tout contre moi et je m'étais approché de quelques pas en direction du père. Je devais me montrer fort, convaincant.
- Vous n'allez pas être de son côté. Vous savez ce qu'elle a fait à mon fils ? Vous en êtes conscient ? Elle l'a enfermée dans un souterrain ! Elle l'a nourrie avec du pain rassis ! Elle l'a traité pire qu'une bête ! Elle mérite une correction et peut être même plus !
"Comment vous le savez ?" avais-je dit tout en faisant quelques pas de plus dans sa direction.
- Savoir quoi ?
Quelque chose me paraissait suspect dans ce qu'il avait dit. J'avais continué à avancer. Des petits pas, les bras le long du corps, les yeux rivés sur ses yeux à lui.
"Pour le pain. Et pour le souterrain. La façon dont elle l'a traitée."
- Quoi ? Mais c'est mon fils qui me l'a dit avant !
J'aurai pu tourner la tête vers son fils pour pour lui faire confirmer ses dires, mais je préférais garder les yeux rivés sur l'homme. Le fossoyeur ne semblait pas dangereux et son fils ne donnait par l'impression d'être une menace. Mais le père savait un peu trop de choses. Peut-être que le fossoyeur aurait pu lui en dire certaines pendant le trajet, mais on ne lui avait pas parlé d'où on avait trouvé l'enfant, ni du pain. La seule chose qu'il aurait pu savoir, c'était qu'on avait quitté une crypte. Quand au fils, je le voyais mal paniqué comme il était, tout détailler à son père. Quelque chose clochait. Cela dit, je ne pouvais pas l'accuser sans savoir. La priorité était de l'empêcher de toucher à la petite fille.
"Allez vous en."
- QUOI ? Pas tant que je n'aurai pas donné une bonne leçon à cette petite fille ! Et ce n'est pas vous qui allez m'en empêcher !
Il était réellement remonté et décidé, mais je pouvais me montrer encore plus convaincant que lui. J'étais plus qu'à quelques pas quand je m'étais arrêté et que sans la moindre hésitation j'avais relevé la tête, sans sourire, sans dégager la moindre émotion.
"Vous avez récupérer votre fils ? Maintenant ramenez le chez vous, il a besoin de soins et de reprendre des forces. Eleanor reste avec nous."
- C'est du n'importe quoi !! Ca ne va pas se passer comme ça ! Je vais revenir avec d'autres personnes et on va la corriger cette petite ! Et vous aussi si vous vous interposez !
En guise de réponse, j'avais tourné la tête vers son fils, pour lui faire un signe de la main. Il était venu jusqu'à moi, tout paniqué. J'avais posé une main sur son épaule.
"Ca va aller. Ne t'inquiète pas, tu vas rentrer chez toi, tout ira mieux ensuite."
Je lui avais fait un petit sourire rassurant tout en lui montrant le chemin jusqu'à son père. Ce dernier semblait décidé à revenir bien vite et était resté énervé, mais au moins sur le coup, il allait partir et on aurait le temps de trouver des explications, de poser des questions à Eleanor et de tenter de comprendre mieux ce qui nous arrivait. Avec un peu de chance, toute cette histoire serait terminée avant son retour. J'avais jeté un coup d'oeil en direction du fossoyeur tandis que le père quittait l'église avec son enfant.
"Vous allez avec eux et vous vous assurez que le petit rentre bien chez lui. Si ce n'est pas le cas, je reviendrai vous voir."
Une fois tout ce beau monde dehors, on était seuls avec Eleanor et je regrettais de leur avoir demandé de partir. La petite fille semblait encore effrayée par ce qui venait d'arriver et Alexis était aussi peu rassurée que moi. Je m'étais approché de Eleanor maintenant qu'on ne craignait plus la venue du père de Philippe et je m'étais accroupis devant elle.
"Eleanor... Écoute moi. Tu dois nous dire où sont Ellie, Diane et Regina. C'est important."
- Je... je ne sais pas... Ellie a été méchante avec moi et... c'était mon amie... Je voulais juste la protéger....
Elle cherchait ses mots tout en continuant à sangloter. Je ne savais plus quoi faire ni comment lui poser les questions. Elle semblait si perturbée et si... sincère. A l'heure actuelle, elle n'était pas possédée et le Dragon ne semblait pas être présent autour de nous. Je ne comprenais pas comment Ellie aurait pu être méchante avec une petite fille innocente. Elle savait faire la part des choses et elle se doutait que cette enfant était juste possédée et pas toujours mauvaise. Mais tout à coup... quelque chose m'avait traversé l'esprit. Ellie avait été méchante avec elle... Non... non...
"Ale-xis?" avais-je tenté de prononcer le plus distinctement possible sans trembler de la voix et tout en levant les yeux vers elle.
"Tu peux regarder au dehors et voir si tout va bien ?"
Je la suppliais du regard et en même temps j'espérais que tout allait réellement bien. Car si mes craintes s'avéraient vrai, toute les personnes méchantes avec Eleanor voyaient leur vie s'arrêter brusquement. Je ne savais pas si ça marchait à chaque fois, mais le père avait réellement mal agis avec elle. Alexis avait sans doute compris la même chose que moi et elle était allée ouvrir la porte. Quand je l'avais observée, elle avait une main devant la bouche et les yeux fermés. Je ne voulais pas savoir ce qu'elle avait vue au dehors. Ils étaient trois, dont deux innocents. Pourquoi j'avais laissé Philippe partir avec eux ? Pourquoi je n'avais pas songé de suite au fait que le Dragon se serait vengé du père ?
J'avais posé mes deux mains sur les épaules d'Eleanor, tentant de faire comme si de rien était. Je lui avais fait un petit sourire rassurant tandis qu'elle jetait quelques coups d'oeil en direction d'Alexis. Mais il fallait qu'elle se concentre sur moi.
"Je suis ton ami Eleanor."
- Tu... es... vraiment mon ami ? semblait-elle surprise.
J'avais tenté de me montrer le plus convaincant possible en répondant à sa question. La vie de beaucoup de monde en dépendait et je ne voulais plus perdre personne, plus jamais. Je sentais les larmes monter à mes yeux, mais je tentais de les retenir le plus longtemps possible.
"Je le suis. Et je suis aussi l'ami de Ellie. Je n'ai pas envie qu'il arrive du mal à mes amis, Eleanor. Tu ne le veux pas non plus, n'est ce pas ?"
Elle avait remuée la tête pour dire non. Elle semblait si innocente, comment avait-elle pu faire tout ça ?
"Je veux jouer avec toi Eleanor. Je veux rester ici avec toi pour toujours. Mais Ellie est mon amie et j'ai autant besoin de mon amie que tu as besoin des tiens. Tu le comprends ? Il faut que tu me dises où elle est."
Elle avait hochée la tête à plusieurs reprises, tout en se demandant très certainement si elle devait me répondre ou non et contre toute attente, elle avait ouvert la bouche.
"Elle est dans la ruelle à côté de la maison."
La ruelle à côté d'une maison dans une ville plongée dans le noir. On avait combien de chances de la trouver du premier coup et que le Dragon nous laisserait nous rendre jusque là bas ? Il y avait combien de possibilités que nous y serions encore à temps pour tenter de les sauver ? Je ne voulais pas prendre le risque de la perdre, ni d'en perdre aucun, mais je ne pouvais pas faire grand chose pour les sauver. Ellie ne répondait pas, Diane non plus et on avait vraiment aucune chance de nous rendre là bas en ayant la garantie d'arriver à temps. J'avais observé Eleanor, me demandant si elle pouvait nous aider, si elle arriverait à stopper le Dragon, si ça pouvait fonctionner dans les deux sens. Mais ce n'était qu'une enfant.^
"Est ce que tu peux parler à ton ami ? Tu peux lui dire d'arrêter ? Lui dire que tu n'en veux pas à Ellie ? Qu'elle sera désormais gentille avec toi ?"
Je sentais au regard de la petite fille, qu'elle comprenait ce que je lui disais et qu'elle avait très envie de le faire, mais...
- C'est trop tard... Il ne veut plus m'écouter. Il ne me répond plus...
Elle était aux bords des larmes elle aussi. J'avais levé la tête vers Alexis, me demandant pourquoi c'était elle qui s'était retrouvée avec moi ici. Elle était forte et puissante face à moi qui était faible et inutile. Sa place aurait été là bas avec Ellie pour l'aider. Une de plus n'aurait pas été de refus et elles auraient peut-être pu se sauver d'ici à temps. J'avais une nouvelle fois tourné la tête vers Eleanor et j'avais fait des cercles avec mes pouces sur ses épaules où mes mains se trouvaient déjà.
"Tu veux faire quelque chose pour moi, Eleanor ?"
La jeune fille avait hochée la tête et j'avais pu voir une larme couler le long de ses joues.
"J'aimerai que tu parle à ton ami et que tu lui dises quelque chose de ma part."
- Mais... il ne m'écoute plus...
"Je sais. Mais tu peux essayer quand même ? S'il te plaît ?"
Elle avait hésité avant de hocher la tête. Je lui avais souris, tout en détachant mes mains de ses épaules. Mon dieu... Elle était si innocente... Si pure...
Je m'étais approché d'elle, passant une main sur ma joue puis dans ma poche. Quand à mon autre main, je l'avais approchée de son oreille et je l'avais posée autour pour lui murmurer quelque chose. Un message, une requête, un supplice qui ne concernait que son ami et moi...
"Dit lui que... je veux lui parler. Dit lui que s'il ne vient pas me voir maintenant, c'est moi qui irait à lui et qu'il n'aurait pas d'autres choix que de me parler..."
Quelque chose autour de moi changeait. Je n'avais pas besoin de me détacher d'Eleanor pour sentir qu'il était là, qu'il nous écoutait et que je n'avais plus besoin de lui mumurer quoi que ce soit. Il s'amusait avec nous. Ce n'était pas la petite fille qui avait envie de jouer... c'était lui. Je m'étais relevé, regardant toujours Eleanor, tandis que les bougies tout autour de nous dansaient. Leurs flammes avaient prises quelques mètres et une puissante chaleur s'en dégageait. Je ne détournais pas mon regard d'Eleanor. Je ne la quittais pas des yeux.
- Tic tac, la demoiselle est en détresse. Tic tac.
Je sentais que Alexis devait avoir aussi peur que moi. On ne pouvait pas prévoir ce qui allait arriver, ce qui nous arriverait. Quoi qui allait se passer, on ne pourrait plus y échapper. En venant ici, on avait pris part à la partie. On avait accepté de miser notre vie. Plus rien pourrait nous sauver. Il tenait entre ses mains les cartes et il était à deux doigts de faire tapis.
- Tic tac, dans la ruelle, près de l'église. Est ce que le Prince charmant y arrivera à temps ?
Il n'y avait pas de Princes ici, juste un homme qui n'avait plus grand chose à perdre si on venait à lui retirer la dernière chose qui lui restait. J'avais tourné la tête vers Alexis une dernière fois avant de fermer les yeux quelques instants et de serrer bien fort ce que j'avais pris dans la poche de mon pantalon.
"Pardonne moi..." avais-je murmuré à Alexis ou à Eleanor. Peut-être même aux deux. Puis, j'avais avancé mes mains de la jeune fille et j'en avais passé une dernière sa tête pour la maintenir serré, tout en déposant le bout du petit morceau de bois pointu que j'avais, tout contre la gorge de la douce enfant. Elle avait tentée de se débattre, mais je la maintenais fermement.
"Ce n'est qu'un jeu Eleanor ! Ne te débat pas. Ferme les yeux ! Ce n'est qu'un jeu."
J'essayais de m'en convaincre tout en tentant de la convaincre. Ce n'était qu'un jeu. Elle l'avait dit elle même, tuer n'avait pas d'importance. On pouvait mourir parce que c'était notre heure. On pouvait mourir pour sauver une vie. Ou on pouvait mourir simplement pour tenter de gagner du temps ou d'en faire gagner. Ma vie, celle d'Alexis, d'Eleanor, n'avaient pas d'importances. Mais on devait mettre un terme à ce qui se produisait dans cette ville et seules Diane, Regina et Ellie seraient assez fortes pour y arriver. Il leur fallait peut-être juste un peu plus de temps. C'était tout ce qu'on pouvait leur offrir. Je ne savais pas à combien de temps était estimé la vie d'Eleanor, mais j'étais près à prendre le plus de secondes qu'il me donnerait. Les flammes autour de moi avaient une nouvelle fois grandit et elles se dandinaient dans tous les sens, mais je ne relâchais pas la pression.
- Pitié... arrête... je n'ai rien fait. Je voulais juste jouer.
"Je sais. Ne t'inquiètes pas, c'est bientôt fini. Ce n'est qu'un jeu, un simple jeu entre toi et moi. Ne t'inquiètes pas. Ferme les yeux."
- Je... ne... veux... pas fermer les yeux... avait-elle murmurée entre deux sanglots.
- Si tu prends ma poupée, je prendrai la tienne.
Mes yeux à moi s'étaient une nouvelle fois fermé l'espace d'un instant. Il avait réagis, il s'était interposé. Il voulait que j'abandonne, que je laisse sa poupée tranquille. C'était tout ce que je demandais. Il avait désormais les yeux rivés sur nous, sur moi. Il fallait les maintenir le plus longtemps possible ici.
"Fait la revenir. Rend moi Ellie."
J'avais insisté sur chaque mot, sans pour autant flancher, mais je sentais que je n'allais pas pouvoir tenir plus longtemps. Elle n'avait rien fait, elle ne méritait pas d'être au milieu de tout ça.
- Éloigne toi d'abord d'elle ou je tuerai ton amie.
Il ne me laissait plus le choix. J'aurai voulu faire plus, mais c'était impossible. Il n'y avait pas d'autres issues. Si je continuais, il s'en prendrait à Alexis et sans doute à tous les autres, mais si je m'arrêtais...
- J'ai peur...
J'ai tout autant peur...
"Je suis vraiment désolé..."
J'avais maintenu sa tête plus fermement avant de bouger mon morceau de bois le long de son cou, mais un bruit assourdissant m'avait fait me stopper juste à temps. Je ne sentais plus mon coeur qui battait bien trop vite. Je n'étais même pas sûr qu'il n'exploserait pas dans ma poitrine. Je ne voulais pas tourner la tête pour voir ce qui venait de tomber juste à côté de moi, mais de la fumée s'échappait de la chose. J'avais vue Eleanor poser son regard sur la personne, manquant de se couper quand elle avait bougée la tête. A ses yeux j'avais compris de qui il s'agissait, surtout que Alexis était toujours visible au loin. Je n'avais pas relâché Eleanor.
- Maintenant éloigne toi d'elle.
Alexis s'était précipitée vers Ellie qui était à terre, de la fumée se dégageant de son corps à quelques pas du miens. Qu'est ce qu'il lui avait fait endurer ? Est ce qu'elle était encore vivante ? Arrivera t'elle une nouvelle fois à revenir ? Alexis avait dit qu'elle respirait encore et je m'étais l'espace d'un instant sentis soulager, mais on était encore loin d'avoir fini.
- Rend moi la !!
La chose avait hurlée et j'avais rapprochée la tête de Eleanor tout contre mon corps, tout en maintenant le morceau de bois sous sa gorge. Elle avait passée ses bras autour de moi du mieux qu'elle pouvait. On était désormais collés l'un à l'autre, on ne formait plus qu'un. Je ne voulais pas prendre le risque qu'il se glisserait entre nous deux, ou qu'il m’éjecterai loin d'elle. Je ne pouvais pas échouer, pas maintenant.
"Ca va aller, ne t'inquiète pas, je suis là avec toi." avais-je murmuré à Eleanor avant de m'adresser à la chose qui nous tenait tête.
"Je ne peux pas te la rendre... Pas maintenant... Mais si tu t'en vas, je ne lui ferai rien. Tu as ma parole."
Les flammes s'étaient déchainés encore plus autour de moi. Il ne pouvait pas me stopper, il ne pouvait pas récupérer sa poupée, il devait s'en aller et nous laissait. Je savais que s'il venait à le faire ça ne nous laisserait que quelques minutes ou heures de répits, mais ça serait toujours ça de prit. Je ne savais pas à quel point Ellie était, mais elle allait devoir récupérer des forces. Il fallait du temps, encore du temps, toujours du temps. Toute notre vie se résumait à des secondes, des minutes et des heures et chacune étaient plus précieuses que la précédente.
"Ramène nous Regina et Diane et laisse nous."
Je ne m'attendais pas à une réponse positive de sa part, mais les flammes s'étaient calmées. Allait il réellement nous accorder quelques instants de repos ? J'avais sentis comme une présence derrière moi, mais je ne pouvais pas me tourner. Eleanor m'avait serrée un peu plus, quitte à se faire mal avec mon bout de bois. Elle l'avait sentie elle aussi.
- Tu as l'esprit vif. Tu sais ce qui va arriver. Tu sais que ça sera inévitable.
J'avais serré un peu plus Eleanor tout en tentant de comprendre ce qu'il essayait de me dire. Au bout de quelques secondes, j'avais sentis un frisson me parcourir. Je n'étais pas sûr d'avoir compris ce qu'il voulait dire, même si ça semblait évident. Mais qu'il avait raison ou tord, ce n'était pas le moment. Pas maintenant, pas avec nous tous.
- Je leur ai indiqué le chemin, elles arrivent.
Je savais ce qu'il attendait de moi en échange de cette libération. Je n'étais pas sûr de pouvoir le faire, mais me laissait-il réellement le choix ?
"Laisse nous..." lui implorais-je avant de sentir la chaleur disparaître et de voir tout autour de nous les bougies reprendre une taille normale. A peine avait-il disparu que je m'étais agenouillé devant Eleanor, lâchant mon bout de bois. Je l'avais faite se reculer d'un pas et je l'avais observée, tenant ses petits bras dans mes mains.
"Tu vois ? Je te l'avais dit ! Ce n'était qu'un jeu ! On a fait que jouer tous les deux et tu as très bien joué."
Elle avait passée une de ses mains sur sa joue droite et j'avais posé ma main libre sur son autre joue afin d'en sécher les larmes.
"On est amis maintenant, Eleanor. Je ne t'abandonnerai jamais. Tu ne seras plus jamais seule, tu m'entends ? Tu peux avoir confiance en moi."
Elle était venue serrer mon cou. Il y avait eu plus de peur que de mal. Elle ne semblait pas affectée par le fait que j'avais menacé sa vie pour le prix d'une autre. Tout ceci n'était qu'un jeu pour elle. Il avait pris une enfant innocente dans ses filets et il l'avait torturé à sa manière. Je savais où cette histoire allait la conduire, où elle allait à tous nous conduire et je ne pouvais rien faire pour l'empêcher. Ce n'était pas une fin heureuse qui nous attendait.
Je m'étais détaché d'elle et je m'étais relevé. Elle s'était dirigée vers Ellie et Alexis, sans doute pour voir si son amie allait mieux. Elle n'avait rien de mauvais en elle. C'était juste une petite fille qui s'était trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment et qui allait en payer le prix fort, comme chacun d'entre nous.
En l'espace d'une journée, on m'avait pris pour cette chose, cette créature sans coeur, sans âme, qui utilisait les autres, qui manipulait leurs existences, qui enfermait des enfants innocents dans un cimetière, qui terrorisait une petite fille. En quelques heures, on m'avait accusé de beaucoup de choses et j'avais nié être cette personne qu'on appelait le Dragon. Je ne savais pas pourquoi seul mon visage se reflétait sur le miroir de la maison de la jeune fille. J'ignorais pourquoi il m'avait choisi moi et si tout ceci avait un sens. Mais une chose était sûre, aujourd'hui, j'étais le Dragon.
Je m'étais persuadé du contraire et même si je ne lui ressemblait pas physiquement et que je n'étais pas lui, j'avais agis de la même manière. Il utilisait les autres pour son bien être. J'avais mis la vie de cette petite fille en danger pour sauver Ellie, pour nous sauver nous, au dépit de sa vie à elle. Je n'avais pas mieux agis que lui. Il n'était peut-être pas une personne réelle. Il représentait peut-être juste ce qu'on avait de plus mauvais en nous. Il nous poussait sans doute juste à montrer notre vrai visage. Je ne voulais plus voir mon reflet, je ne voulais plus voir qui j'étais devenu. Qui se cachait réellement en moi. Je ne voulais pas être cette chose, ni lui ressembler. Mais j'étais tout autant un monstre que lui.
Je savais que je n'étais pas réellement lui, j'avais juste agis comme lui. Je ne méritais pas mieux que le sort qu'on réserverait à cette chose.
Je m'étais assis sur un banc, le plus loin possible de Ellie et j'avais passé ma tête entre mes mains. Je voulais que tout disparaisse. Je ne voulais pas rester ici. Je ne voulais pas de tout ça.
"Je ne sais pas si tu m'entends... J'ignore si tu as la force de m'écouter... Mais je suis totalement perdu sans toi... Je déteste la personne que je suis en train de devenir... Je n'ai pas le courage d'y arriver si tu n'es plus là... J'ai besoin de toi."
J'avais retiré ma tête d'entre mes mains, ramenant ces dernières vers mes joues pour en essuyer les larmes, avant de jeter un coup d'oeil vers Alexis et Eleanor et de pencher mon visage vers Ellie. Elle venait tout juste d'ouvrir les yeux et nos regards s'étaient croisés. Mon dieu... elle était vivante.
"Pardonne moi..." avais-je marmonné entre mes dents sans savoir si elle m'entendrait.
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« La seule amitié qui vaille
est celle qui naît sans raison. »
Le mal, c'est quelque chose de toujours possible. Et le bien, c'est quelque chose d'éternellement difficile.
...
Les ténèbres. Dévorantes. Avides.
Rien n'est plus abominable que de s'éveiller du néant. Je ne me souvenais de rien et pourtant, je savais. Je n'avais pas vécu ce que j'avais fait subir à Diane et Regina, comme si mon corps avait été dépouillé de mon âme durant ces instants, mais à présent, je savais. Le Dragon m'avait offert ce cadeau perfide. Il m'avait fait don de ma mémoire. Je me rappelais la sensation quand les flammes avaient jailli de mes doigts. A retardement, je ressentais une sorte de plaisir malsain en me souvenant des brûlures que je leur avais infligées...
Les ténèbres m'enveloppaient toujours. Avais-je les yeux ouverts ou fermés ? Etais-je devenue aveugle ?
Une pulsation. Rapide. Tressautante. Une seconde, puis une troisième. Vite, une quatrième.
Mon coeur cherchait à jaillir de ma poitrine. Le souffle court, j'exhalai un léger soupir. Tout mon corps hurlait de douleur. Chaque centimètre carré de peau m'élançait, comme si ma chair était criblée d'entailles...
Pourtant, je n'arrivais pas à me régénérer. Ce que m'avait fait le Dragon était tout juste suffisant pour que je reste en vie, mais assez atroce pour que j'en souffre terriblement.
Le sol contre mon dos douloureux. Glacé. Apaisant après toute cette fournaise... J'avais envie de rester là pour toujours, même si j'ignorais où je me trouvais.
Cette obscurité, partout. Avais-je les paupières closes ? Je ne parvenais pas à le savoir. Mon corps ne m'obéissait toujours pas. Je gisais quelque part, prisonnière de moi-même.
Puis, une voix. Comme un phare qui guide les marins égarés. Une voix qui me semblait familière et inconnue à la fois... Où l'avais-je entendue ? Elle m'évoquait une vallée verdoyante qui apparut peu à peu dans mon esprit enténébré, pâle paysage aux allures de carte postale. Puis, le décor s'étiola et se ternit sous l'assaut de l'obscurité. Seule la voix demeura :
"Je ne sais pas si tu m'entends... J'ignore si tu as la force de m'écouter... Mais je suis totalement perdu sans toi... Je déteste la personne que je suis en train de devenir... Je n'ai pas le courage d'y arriver si tu n'es plus là... J'ai besoin de toi."
Des taches de lumières flottaient devant mes yeux. Ils étaient à demi-ouverts. Des silhouettes floues dansaient dans la pénombre tout autour de moi. Peu à peu, je me rendis compte qu'elles ne bougeaient pas. C'était moi qui avais du mal à adapter ma vue. Je revenais de tellement loin...
J'aperçus Anatole qui, assis sur un banc, croisa mon regard. Il avait les yeux mouillés de larmes. Je battis des cils, incapable de parler.
Une église. Des bougies qui se consumaient lentement. Un silence presque religieux.
Aidée par Alexis, je parvins à me mettre sur mes jambes. J'observai mes bras et ne vis aucune trace d'entailles : la souffrance était à l'intérieur.
"Merci..." murmurai-je à son adresse d'un ton reconnaissant.
Je restai appuyée contre elle quelques instants, le temps que la terre cesse de tourner. Ma tête arrivait à peine à son épaule. Je me sentais tellement petite... Je croisai le regard d'Eleanor qui me semblait pétrifiée, me guettant comme une proie anxieuse que le prédateur ne se rue sur elle. J'aurais aimé la rassurer, lui dire que je ne lui en voulais pas pour ce qu'elle avait fait. Rien n'était de sa faute. Mais je manquais de temps. Chaque minute perdue était une de gagnée pour le Dragon.
Je fermai brièvement les yeux et secouai la tête pour récupérer quelques forces, ce qui était peine perdue. Je les rouvris en entendant du mouvement vers l'entrée de l'église : Diane et Regina venaient de nous rejoindre.
Titubante, j'entrouvris la bouche.
"Je... je suis tellement désolée..."
Ma voix me semblait étrange, comme mal accordée. Le goût du souffre asséchait ma bouche.
"J'aurais pu éviter ce qui est arrivé." dis-je en soutenant leur regard malgré le remord que j'éprouvais.
A vrai dire, je fixais davantage Regina plutôt que Diane. La perspective qu'elle s'éloigne de moi à cause de ce qui s'était passé dans la ruelle me donnait presque envie de pleurer. Je n'avais jamais eu l'audace d'espérer faire partie de la famille, et pourtant, la déesse de la chasse m'avait accueillie à bras ouverts. Elle me l'avait montrée à plusieurs reprises. Et j'avais tout détruit, indirectement. J'avais réduit à néant toute la confiance qu'elle avait placé en moi. Je rentrai brièvement la tête dans les épaules mais repris d'un ton neutre, afin de leur expliquer mon raisonnement :
"Le dragon cultive notre peur pour affûter ses armes . Plus on le craint et plus il devient puissant. Il puise sa force dans notre frayeur. Tant que nous aurons peur, son emprise n'aura aucune limite."
Je me souvenais encore de la phrase qu'il m'avait susurrée à l'oreille avant de me posséder : "Tu m'as laissé entrer..." Ma peur de lui avait grandi en même temps que j'étais redevenue enfant, comme si j'étais plus faible émotionnellement sous cette forme. J'avais déjà eu quelques doutes lors du Comic Con de San Diego, car j'avais eu des réactions bien trop puériles. Depuis le début, le Dragon avait tout orchestré : il s'était arrangé pour que je me régénère en enfant afin de mieux me terroriser. Aurais-je eu autant peur de lui en tant qu'adulte ? Je préférais me convaincre que non. A présent, je ne pouvais pas vieillir, je me sentais trop affaiblie pour mourir. Et je refusais de disparaître quelques instants. Il n'attendait peut-être que cela pour "jouer" de nouveau...
"Quoi qu'il se passe à partir de maintenant, quoi qu'il arrivera, on doit rester maître de nous-mêmes." repris-je d'un ton assuré. "On ne doit plus le laisser avoir la moindre emprise sur nous. Il faut combattre l'enfant qui sommeille en chacun de nous et qu'il parvient à effrayer."
"Il faut qu'on parte." coupa brusquement Anatole.
"Oui, il faut qu'on s'en aille d'ici." appuyai-je, surprise de l'avoir si vite convaincu.
"Non..."
Visiblement, je m'étais trompée sur son compte. Je poursuivis sur ma lancée :
"Il faut qu'on trouve un moyen de contrer le dragon pour..."
"Non, non."
Petit coup d'oeil agacé dans sa direction. Savait-il que parler me demandait beaucoup de concentration ? Mon corps me faisait toujours mal, une douleur lancinante, profonde et vive à la fois... Il plongea un regard triste dans le mien. Je secouai la tête et insistai pour convaincre les autres :
"Il existe forcément une façon de le briser."
"Ellie !"
Je pivotai vers lui en croisant les bras. Il venait de se lever du banc et s'appuyait contre le dossier, comme s'il ne tenait pas bien sur ses jambes. Que lui était-il arrivé ?
"Tu n'étais pas là." dis-je d'un ton cassant. "Tu ne sais pas ce qu'il m'a fait, ce que j'ai vécu. Ce n'est pas le moment d'avoir des états d'âme."
Etais-je en train de rêver ou essayait-il de minimiser nos actes futurs contre le Dragon ? Faisait-il partie de l'ennemi ? Qui était-il, après tout ? Un léger rictus crispa les traits de son visage fatigué tandis qu'il secouait la tête.
Je sentis alors une main prendre la mienne. Je tournai la tête vers Eleanor. Bien qu'anxieuse quant à ma réaction, elle avait eu le courage de venir vers moi.
"Il nous a réunis. Il a réussi." déclara-t-elle doucement.
Puis, elle me lâcha et retourna vers les autres, ses boucles blondes rebondissant comme au ralenti sur ses épaules. Alors, c'était Anatole qui était parvenu à nous rassembler dans cette église ? Pourquoi un tel lieu ? Comment avait-il fait ? Toutes mes questions s'évaporèrent de mon esprit tandis qu'il s'approchait de moi et disait à voix basse, afin que je sois seule à entendre :
"Tu sais qu'il faut qu'on parte. Notre place n'est pas ici."
Oh, alors voilà qu'il baissait les bras ?
"On ne peut pas laisser les choses comme elles sont ! Le Dragon est en train de mettre le feu aux poudres !" ripostai-je en l'enveloppant d'un regard écoeuré.
"A quelle époque on est, Ellie ?"
"En 1865 !"
Il voulut me saisir la main mais je me dérobai sans aucun effort pour le cacher. Désespéré, il murmura :
"On est dans le passé, dans notre passé."
Je lui lançai un regard à la fois cinglant et outré. Me prenait-il pour une idiote ? Je savais pertinemment où nous nous trouvions !
"Si on change quoi que ce soit au dénouement de l'histoire, notre futur sera différent."
Je suivis son raisonnement. Et alors, je réalisai : si l'on sauvait Eadun City, il faudrait dire adieu à Storybrooke car il ne verrait jamais le jour. Tout ce que je connaissais ne serait plus qu'un souvenir partagé uniquement par les personnes présentes dans cette église. Tout serait effacé, absolument tout... Un autre avenir s'écrirait, sans moi, puisque Elliot ne passerait jamais la frontière de la ville. Ses pouvoirs ne s'activeraient pas et le "double", la "copie", sa part féminine ne naîtrait jamais...
J'allais disparaître.
Anatole avait murmuré toutes ces paroles, il s'était encore rapproché afin de s'assurer que je sois seule à les entendre. J'avais baissé les yeux, attardant mon regard dans le vide et brusquement, je relevai la tête pour fixer le jeune homme d'un air à la fois résolu et farouche.
"Ca m'est égal de ne pas exister." dis-je entre mes dents.
"Je sais." enchaîna-t-il dans un murmure. "Ma vie aussi n'a pas d'importance. Mais à combien estimes-tu celles des autres ?"
Ses doigts effleurèrent les miens dans une nouvelle tentative de m'atteindre. Mais je ne voulais pas... Je ne voulais pas de cette réalité qu'il m'imposait.
"Combien de vies es-tu prête à sacrifier pour en sauver une seule ?" (il jeta un coup d'oeil vers Eleanor). "Tu risques de tout effacer."
Je ne pouvais pas laisser les choses se dérouler, c'était tout bonnement impensable. Eleanor nous avait appelés à l'aide sans en avoir conscience. Nous ne pouvions pas l'abandonner maintenant.
"Tu risques de l'effacer, elle."
La phrase d'Anatole tomba comme un couperet sur toutes mes intentions. Je savais de qui il parlait. J'avais perçu toute la peine dans sa voix, la peine mêlée à la certitude, car il savait à quel point j'étais attachée à elle. Perdue, j'évitai son regard. L'air me manquait subitement. C'était tellement dur de respirer, d'imaginer respirer sans son parfum qui embaume l'air. A quoi bon voir si son sourire n'illuminait plus cette fichue réalité ?
"Lily..." balbutiai-je d'un ton si fluet que cela ressemblait plus à un hoquet de chagrin.
Je ne pouvais envisager de la supprimer. C'était au-delà de mes forces. Ma vie plutôt que la sienne. Hélas, je savais que le Temps était gourmand : il aimait tout remodeler, tout changer pour une petite modification passée. Mon inexistence ne suffirait pas à le rassasier. Il effacerait absolument tout Storybrooke.
Je passai une main dans mes cheveux, expirai lentement et détournai mon regard d'Anatole, à la fois dégoûtée et résignée. Je le détestais tellement de m'avoir dit la vérité, et de m'avoir convaincue que sa solution était la bonne.
Je m'éloignai de lui pour retourner vers les autres qui attendaient. Ils pensaient sûrement que nous avions discuté d'une tentative d'attaque à l'encontre du Dragon. Tous hormis Diane, car son ouïe extrêmement fine lui avait permis de suivre notre conversation. Donc, elle savait.
J'évitai soigneusement son regard et déclarai d'un ton assuré -je me trouvais ignoble de parvenir à mentir aussi facilement :
"Nous avons une idée pour combattre le Dragon. Il faut mettre la main sur le miroir dans la maison d'Eleanor. C'est la solution pour s'en débarrasser."
Je ne perdis pas de temps et me dirigeai vers la sortie de l'église. En chemin, j'envoyai un message télépathique à Diane, tout en gardant les yeux rivés vers la rue au dehors :
"Dis-moi qu'il a tort..."
C'était presque une supplique. Je voulais une autre solution, mais n'en voyais aucune. Mes lèvres tremblèrent de chagrin et non de froid alors que je m'avançais dans la rue. Toutes ces maisons, tous ces gens qui bientôt se tordraient dans les flammes. Tout devait rester inchangé.
C'était une véritable torture.
Eleanor trottinait à côté de moi. Elle risqua un petit sourire dans ma direction. Je passai mon bras autour du sien et répondis à son sourire, même si le mien était un peu vacillant.
Le passé serait moins dur à supporter si je la sauvais. Une vie pour sentir mon âme plus légère. C'était mon ambition secrète. La ville pouvait brûler, mais j'allais sauver la fillette qui m'avait appelée à l'aide. "Tu as des yeux, mais tu ne vois rien." m'avait-elle dit lors de notre première rencontre.
"Je vois." murmurai-je d'un ton plein d'espoir. "A présent, je vois."
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Regina Mills
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Mirror mirror on the wall, who the baddest of them all ?
| Conte : blanche neige et les sept nains | Dans le monde des contes, je suis : : la méchante reine
Tout en stoppant ses jets de flammes, j’avais essayé de « réveiller » Ellie mais sans réussite. Plus je me débattais pour stopper ses flammes et plus je m’inquiétais des habitants qui approchaient. A cette époque, je me demande bien comment était vu les sorcières mais pas d’un bon œil ça je vous prie de me croire. Mais alors que Diane et moi nous battions contre Ellie, elle disparue tout d’un coup dans une pluie de braises, ce qui me fis ouvrir de grands yeux, où était-elle passé ? Je n’en savais trop rien mais pour le moment il fallait s’occuper des villageois et il n’y avait que Diane qu’ils pouvaient voir vu que moi, j’étais toujours en mode Casper mais par contre, ils pouvaient voir mes pouvoirs, ce que je trouvais très étrange mais ce qui pourrait sans doute nous aider. Je m’approcha de Diane tandis que les villageois commençaient à parler :
« Parbleu, c’était quoi ? -des démons … ce sont des démons ! -Ou des sorcières ! »
L’un d’eux avait au moins raison, j’étais bien une sorcière et si ils savaient que j’étais aussi un fantôme, ils allaient faire une attaque. Je posa mon regard sur Diane avant de finalement prendre la parole, consciente que seule elle pourra m’entendre :
« On doit retrouver les autres, je vais utiliser le sortilège de l’oubli sur les villageois, donc ne dis rien. »
Je lui fis un léger sourire et m’approcha des habitants, vu que mes pouvoirs fonctionnaient, je n’avais rien à craindre et je passa ma main devant leurs visages, par chance, ils n’étaient qu’un petit nombre et grâce au bouquin de ma mère, j’avais appris à l’utiliser sur un petit comme sur un grand nombre :
« Vous allez oublier ce que vous avez vu, il n’y a jamais eu de flammes, il n’y a jamais eu de sorcières, vous ne vous rappelez plus pourquoi vous êtes là. Vous rentrez chez vous sans revenir en arrière. »
Et quelques instants plus tard, malgré qu’ils ne m’entendent pas, le sortilège semblait avoir marché, les villageois se demandant pourquoi ils étaient là, saluèrent Diane comme si de rien n’était et repartir de leur côté avant que je ne revienne vers Diane :
« Il n’y a rien de plus simple que ce sortilège… Viens, allons retrouver les autres ! »
Je leva le regard vers les réverbères et me rendis vite compte que les bougies commençaient à s’intensifier, elles nous montrait le chemin, tout du moins le dragon nous montrait le chemin pour retrouver les autres. Ni une, ni deux, je m’élança sur la route pour suivre le chemin, suivie de près par la déesse avant d’arriver devant l’église. Je sais pas trop pourquoi mais dans ce genre de monde si je puis dire, les églises c’est pas le lieu le plus sûr, en plus dans les films d’horreur, il se passe toujours des trucs flippants dans les églises … On entre finalement et Ellie lève les yeux vers nous avant de s’excuser et je me rends rapidement compte qu’elle me regarde plus qu’elle ne regarde Diane, je lui fais un sourire compréhensif :
« Ce n’est rien, tu n’étais pas toi-même. »
Je posa mon regard sur Alexis et tenta de la prendre dans mes bras pour la serrer fort contre moi mais me ravisa très vite lorsque je me rendis compte que j’étais toujours transparente et que je ne pouvais tout simplement pas la toucher, je me contenta de lui sourire :
« Je suis contente que tu ailles bien ma chérie. »
Je ne comprenais plus grand-chose à ce qu’il se passait mais je voulais rentrer à la maison, j’en avais marre de ne rien pouvoir toucher, je voulais fuir ce monde dont nous ne faisons pas partie, je veux rentrer chez nous et oublier toute cette histoire. Ellie dit distinctement qu’il fallait qu’on retourne dans la maison pour récupérer le miroir d’Eleanor. Alors qu’ils se préparaient tous à sortir, je soupira et croisa les bras sous ma poitrine avant de me racler la gorge :
« Euh…C’est sympa tout ça mais comment vous allez faire pour pas vous faire repérer par les domestiques et les parents d’Eleanor, ça va leur sembler louche que leur gamine traîne la nuit avec trois adultes et une autre enfant, je suis la seule à être encore invisible aux yeux des autres, je suis la seule à pouvoir entrer dans la maison sans me faire remarquer… »
Ce qui était totalement vrai, j’étais la seule à pouvoir entrer à l’intérieur sans que quiconque ne me vois donc j’attendais avec impatience leur idée pour pouvoir entrer dans la maison mais je sentais trop le truc du genre « Ben tu vas nous ouvrir la route Majesté. », ça sentait le roussi tout ça et en même temps, ils risquaient tous de se faire voir donc il n’y avait sans doute pas d’autre moyens… Je balaya mon regard parmi les personnes présentes :
« Donc…De vous je suis la seule à pouvoir entrer sans me faire voir, de vous je suis la seule à ressembler à Casper et de vous, je suis la seule à être dans l’entre deux. Donc je suppose que vous avez une idée non ? Parce que je resterais pas une seconde de plus dans cette église super glauque et je refuse d’être le pantin de quiconque…Donc je suis ouverte à toutes vos propositions. »
Je restais là, les bras croisés, à les regarder l’un après l’autre, consciente que la suite n’allait pas être de tout repos, je le sentais…je le sentais plutôt férocement même.
« Dites moi que c'est une blague ... » Demanda Louise d’une voix blanche et Sebastian secoua lentement la tête pour lui répondre par la négative. C’était important de répondre à une question posée, sinon on pouvait partir sur des non-dits et des quiproquos qui dégénéraient généralement gravement ; même si pour une fois, la réponse était des plus évidentes : ils étaient dans la panade jusqu’au coup. Il adorait les dinosaures et trouvait que c’était de gros animaux impressionnant, mais il préférait quand même quand ces derniers ne pouvaient pas le croquer ! Les tricératops ça ne nous mangeait pas et ça ronronnait quand on les grattait sous le menton, pourquoi est-ce qu’ils s’étaient enfuis ? Ah oui, à cause de celui-là. Les tyrannosaures… Des grands monstres qu’il faisait devenir bien plus sympathiques au cœur des rêves des plus jeunes, mais ici il ne pouvait rien faire. Strictement rien, à part se baser sur ce qu’il connaissait pour essayer de le repousser le plus longtemps possible. Des vies étaient en jeu et elles comptaient plus que le reste.
Louise leur fit d’étranges signes, désignant les feuilles avant de s’accroupir. Le marchand de sable l’imita doucement, posant un index sur ses lèvres à l’adresse de la fillette quand cette dernière ouvrit la bouche. Il tendit sa main, paume vers le bas, dans sa direction comme pour lui dire de s’allonger et poussa un soupir satisfait quand elle obtempéra, se réfugiant contre le sol en retenant ses tremblements. Il ne savait pas pourquoi faire ça les sauverait, mais sa nouvelle amie avait l’air de savoir ce qu’elle faisait… Ou presque. Car l’Ombre était encore là, tapie entre les arbres et à l’affût de la moindre de leurs erreurs. Se focaliser sur le dinosaure les avait détournés de leur cible première et c’est avec une violence inouïe qu’elle rappela sa présence impitoyable à leurs côtés.
Louise vola, littéralement, à plusieurs mètres de là et percuta un arbre dans un craquement aussi sinistre que destructeur. Sab mit, par réflexe, la main dans le dos de la petite fille pour l’obliger à rester étendue dans les feuilles mortes. Inutile de faire deux victimes… Pourvu que Louise soit en vie. Pourvu qu’elle aille bien. Il déglutit en la fixant de ses yeux clairs, envahit par une vague d’inquiétude qu’il avait du mal à maîtriser dans cette situation tant qu’il ne la voyait pas bouger. Sa respiration était rapide bien qu’il tentait de la maîtriser, son regard furetait de ça et de là mais revenait indéniablement en direction de la jeune femme. Qu’elle donne un signe de vie. Qu’elle montre qu’elle était encore parmi eux. Avec eux. Qu’elle… Il s’inquiétait. Se morfondait dans une peur viscérale qui le prenait à bras le corps, effrayé à l’idée qu’elle puisse mourir d’une manière aussi brutale qu’imprévisible.
Sebastian avait déjà vu mourir des gens, des proches comme des plus éloignés, mais à chaque c’était une épreuve des plus terrible ; le pire des abandons pouvant exister, sans aucune possibilité de retour. Et même s’il pouvait revoir leurs visages ou se souvenir d’eux à travers les rêves, ne pas pouvoir en faire lui-même l’obligeait parfois à survivre sans plus jamais apercevoir leurs expressions… Un fardeau que celui des souvenirs partagés, le poids des sentiments et des sensations, et la culpabilité pesante de quelque chose qu’on aurait pu éviter si on avait été là. Au bon moment et au bon endroit. Comme pour contrer le mauvais sort ou la fatalité du destin en le prenant à son propre jeu : celui de la chance. C’était peut-être le moment ? Celui d’être un peu plus un héros que l’ordinaire ? Mais Sab ne savait pas être un héros. Il n’était qu’un marchand de sable, un gardien des songes qui manipulait la denrée la plus précieuse de la Terre, et qui s’amusait à vivre les rêves d’un uns et des autres au fil des nuits… En quoi est-ce que ça lui donnait le droit d’agir sur un coup de tête ? En quoi est-ce qu’il pouvait se permettre de se redresser, ici et maintenant ?
En quoi est-ce que ça l’autorisait à venir en aide à Louise, en écartant ses bras de son corps pour faire agir le sable doré… Et laisser apparaître la silhouette massive d’un diplodocus entre eux et leur prédateur. Cette apparition soudaine et brillante eu l’effet escompté sur le T-rex, qui poussa un rugissement assourdissant en défiant le tranquille long-cou qui redressait la tête. Les deux dinosaures se faisaient face, le vrai contre le faux, le piège contre l’appât. Sebastian en profita pour attraper la petite blonde sous les épaules et la soulever de là, l’attirant contre lui alors qu’un nuage d’or apparaissait sous leurs pieds. Quelques gouttes de sueur perlaient de son front à mesure qu’il déployait ses pouvoirs de marchand de sable, se concentrant sur Louise qui venait de se redresser un peu plus loin. Elle avait l’air mal, vraiment mal. Trop, sans doute, pour tenir aussi longtemps toute seule.
Il sentit la main de la fillette s’agripper à sa veste lorsque le tyrannosaure traversa littéralement le dinosaure doré, faisant s’évaporer l’effet de surprise en même temps que tous les grains s’éparpillèrent dans l’air dans des colonnes fluides. Le monstre secoua la tête, éternuant comme pour chasser quelque chose qui se serait pris dans son nez, et renâcla avant de fixer à nouveau la jeune femme. Appétissante, n’est-ce pas ? Avec un supplément sang sur le corps pour titiller vos papilles et n’en faire qu’une petite bouchée. Une mignardise, en sommes, un petit encas avant de passer au plat de résistance.
Hors de question.
Le nuage étant devenu plus consistant, les doigts de Sab se perdirent dans la chevelure blonde de la gamine comme pour la rassurer alors qu’ils s’élevaient au-dessus du sol. Ils ne pouvaient pas la laisser là. Ils ne pouvaient pas l’abandonner. Alors, comme lorsqu’il avait sauté en avant pour protéger Jack de Pitch, il serra la mâchoire et, après un regard à Artémis, s’élança avec le nuage à toute allure. Le dinosaure venait de se mettre à courir dans leur direction, mais lui ne voyait que Louise. Debout contre l’arbre, elle affrontait vaillamment son adversaire comme pour le défier de l’anéantir en face à face ; un sacré bout de personne que voilà. Il faudra qu’il pense à lui dire, s’ils s’en sortaient. Non. QUAND ils s’en sortiraient ! Car ils allaient réussir, ce n’était pas bien d’être défaitiste. Pas quand on protégeait les songes et les rêves de millions d’enfants qui croyaient encore à un monde utopiste et idéal.
Ses doigts s’agitaient à mesure que de nouvelles formes apparaissaient : des oiseaux. De toutes les envergures et de toutes les tailles, qui descendaient et envahissaient les yeux du T-Rex pour espérer le stopper dans son élan. Un amas de volatiles silencieux reflétant les lueurs du soleil sur leurs ailes, provoquant une myriade d’étincelles dans les bois… Y compris sur la créature qui les épiait encore. Sebastian ne l’avait pas oubliée, pas tout à fait ; mais il y avait d’autres priorités que de s’inquiéter d’un adversaire qui voulait rester invisible. Ses mains tremblaient et les battements de son cœur s’étaient considérablement accélérés, si bien qu’il ne les entendait même plus frapper ses tempes avec violence. L’adrénaline. La fatigue, aussi. Celle d’être sur plusieurs plans à la fois, comme lors de la grande guerre… Sab n’avait plus l’habitude et le ressentait à travers le fourmillement intense qui envahissait chaque parcelle de son être. Mais il ne devait pas céder, il ne pouvait pas.
Le T-rex chuta en voulant se débarrasser des oiseaux qui lui brouillaient la vue, retrouvant une pleine vue sur sa proie. Rugissant à nouveau, il reprit rapidement contenance et se rua encore plus rapidement vers elle. Ils étaient proches. Presque… La petite fille s’agrippait à lui avec force et il devinait sans mal qu’elle avait fermé les yeux. Plus que quelques mètres. Juste quelques-uns… Encore un peu… La mâchoire s’ouvrit juste à leur droite, dévoilant la gorge avide d’un monstre assoiffé de sang et de chair fraîche. La main tendue en avant, le marchand de sable sentie que les crocs se refermaient dans un bruit sourd à quelques millimètres de lui.
Le dinosaure mordit dans le nuage, les déséquilibrant, et ils partirent en avant sous la violence du choc. Les doigts d’Artemis le lâchèrent alors qu’il la poussait sur le côté, refermant ses bras sur le corps qu’ils étaient venu récupérer : Louise. Roulant-boulant sur le sol, affrontant une pente qui leur offrit un peu d’avance, rebondissant dans les feuilles mortes, ils percutèrent des racines qui mirent fin à leur fuite anticipée. Sebastian étouffa un grognement sourd lorsque son dos absorba le bois, resserrant sa prise autour de la jeune femme pour être sûre qu’elle n’ait rien ; il avait enfoui sa tête dans ses épaules et son nez dans ses cheveux, la protégeant de son corps tout du long jusqu’à pouvoir la lâcher désormais. Il porta sa main à son crâne bourdonnant, chassant des cheveux qui lui barraient le visage pour espérer retrouver un peu la notion des choses. Son souffle était court, saccadé. Son thorax et son dos douloureux le lançaient affreusement, victimes d’une maltraitance inconnue jusque-là. Voilà bien longtemps qu’il n’avait pas vécu pareille aventure ! Et celle-ci n’était pas encore terminée…
Sab se redressa avec difficultés, cherchant immédiatement des yeux la petite fille… Qui apparue juste à côté d’eux, des feuilles plein les cheveux. Il lui adressa un sourire rassuré avant de croiser le regard de Louise. Silencieux, la dévisageant gravement, son sourire s’effaça quand il découvrit que le T-rex n’avait pas dit son dernier mot. Ou plutôt, sa dernière bouchée. Son corps lui criait de se reposer, lui hurlait de lui accorder un moment de répit, mais la vie en décida autrement. Alors que le sable revenait peu à peu autour de lui pour réchauffer les membres endoloris de leur propriétaire, celui-ci saisit la main des deux personnes à ses côtés et ne leur laissa pas le choix : ils déguerpirent, et le plus loin allait être le mieux.
Contournant quelques arbres, ils réapparurent dans la clairière qu’ils venaient de quitter. Puisque l’ombre était dans les bois, autant s’élancer dans une nouvelle direction, non ? C’était sans doute ce qu’il y avait de mieux à faire. Soulevant la petite blonde dans ses bras, il couru à perdre haleine dans l’herbe en espérant mettre de la distance entre eux et leur prédateur… Ce qu’ils parvinrent presque. Au fond, s’il n’y avait pas eu ce soudain ravin devant eux, ils auraient sans doute réussi. Sebastian freina brusquement, retenant Louise avant que celle-ci ne bascule tête la première dans le vide. La falaise. A leurs pieds, des dizaines de mètres de vide et l’impossibilité de savoir ce qu’il y avait en dessous ; et il était encore un peu trop sonné pour parvenir à faire voler tout le monde. L’espace. La vallée. Une vue magnifique. Bel environnement pour mourir, n’est-ce pas ?
Des pas lourds firent trembler le sol, leur indiquant que le tyrannosaure les avait suivi jusque-là. Un souffle rauque, un grondement sourd. Sab fixa encore un peu le vide avant de se retourner. Il sentit les bras d’Artémis s’accrocher de toutes les forces autour de son cou, resserrant ses bras autour d’elle avant d’échanger un regard interdit avec sa compagne de route. Est-ce que c’était la fin ? Leur moment final ? Comme ça, dans un monde inconnu, dévorés comme de vulgaires proies ? EN soit, c’était suffisamment original comme idée, même lui n’y avait jamais pensé. En soit, il n’avait jamais songé à sa propre mort…
Et ce n’était pas aujourd’hui que ça allait commencer.
Un claquement résonna dans toute la vallée. Sourd. Impérieux. Semblable à celui d’un bâton qu’on frapperait sur le sol, mais dans un volume infiniment plus fort. Le gardien releva les yeux, cherchant autour de lui d’où pouvait provenir ce bruit… Et ce qu’il signifiait. Qu’est-ce que c’était ? Les feuilles des arbres qui s’agitaient cessèrent soudainement, comme si la créature invisible venait d’arrêter de les secouer. Ecoutait-elle, elle aussi ? Etait-ce un signal ? Celui de les réduire en charpie, ou bien est-ce que leur salut avait enfin décidé de frapper à leur porte ?
Un deuxième coup se fit entendre. Le T-rex émit un grognement rauque avant d’agiter la tête, comme s’il résistait à quelque chose. Impressionné, Sab ne bougea pas et ne se rendit pas compte qu’il retenait sa respiration depuis le premier bruit, pas avant de pousser un très long soupir quand il vit le monstre tourner sur lui-même et… faire demi-tour. Que… Il écarquilla les yeux de surprise, la bouche entrouverte pour happer tout l’air dont elle était capable. Son sang frappait ses veines. S’immisçait dans ses cellules et en extrayait la moindre parcelle de force pour lui permettre de rester debout. Tenir. Il fallait tenir. Surtout si quelque chose de pire arrivait.
Il y eut un bruissement quand le dinosaure eut disparu. Et, d’un seul coup, un petit garçon blond apparu à une faible distance du petit groupe. Le marchand de sable eut un sursaut de surprise, avisant son air méfiant voire anxieux à leur encontre. Il y eut un silence. Un long, durant lequel le gamin porta son attention en direction de la fillette. Semblant la reconnaître, il tendit alors la main dans sa direction. « Viens, Artémis. » Ordonna-t-il d’une voix ferme. La petite blonde jeta un coup d’œil à son porteur puis se laissa glisser au sol, sans pour autant lâcher la main de Sebastian. « Mais… Ce sont nos amis, maintenant ! » Rétorqua-t-elle, les joues rougies par le stress et la peur qu’ils venaient d’avoir.
L’autre enfant tourna la tête en direction de Louise, sans doute prêt à rétorquer quelque chose avant de s’interrompre. Ses sourcils se froncèrent mais ses pupilles s’élargirent alors que sa bouche s’entrouvrait légèrement. Le vague passa dans son regard soudain calme et il eut comme une absence. Un moment d’égarement… Ou au contraire, une quête de vérité à laquelle lui seul avait accès. Il papillonna des yeux en semblant reprendre conscience, changeant son expression méfiante envers la jeune femme en quelque chose de plus intrigué.
« Pas encore. » Finit-il par reconnaître. La réponse sembla satisfaire Artémis qui, après un dernier regard aux deux adultes, consentit à se détacher d’eux pour s’avancer vers le nouveau venu. Lorsqu’elle fut à sa hauteur, la possibilité qu’ils soient de la même famille s’intensifia et devint même une certitude aux yeux de Sab : le même regard, la même expression, les traits de visages familiers et, malgré leur différence de taille, ils semblaient avoir un âge rapproché si ce n’était le même. Deux enfants blonds, perdus au milieu du jurassique… Dans quelle dimension est-ce qu’ils étaient tombés, exactement ? Le temps de se poser cette question et ils avaient disparus. Eloignés. Ecartés. Plus de traces d’eux.
Juste le vide immense et le grondement qui montait de la vallée juste derrière eux. Des rugissements d’autres dinosaures, des martellements trahissant leurs allées et venus, même des cris gutturaux venant d’encore plus loin. Sebastian frémit, parvenant enfin à reprendre un peu contenance aux côtés de Louise… Il lui adressa un léger sourire encourageant, même s’il n’en menait pas franchement large pour le coup. Il existait d’autres monstres ici. D’autres prédateurs et d’autres créatures qui n’avaient rien demandé à personne. Combien pouvaient les attaquer quand d’autres les laisseraient en paix ? Combien voulaient leur mort, ou la souhaiterait en les voyant ? Ils étaient minuscules dans cette immensité démesurée.
De simples grains de sable…
Louise : 50% Sebastian : 85%
Diane Moon
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“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
Je refusais obstinément de combattre Ellie. Parce que j'étais déjà en plein conflit interne. Je luttais contre cette rage grandissante que je sentais au plus profond de moi. J'en avais déjà fait les frais au Mexique, alors je refusais pertinemment, que cela recommence. Je devais, avoir une pensée agréable, je devais faire passer tout ça. Même si je ne supportais pas le dragon, même si ma haine à son égard était grandissante. Il m'avait déjà prit une nièce. Voilà, qu'il s'attaquait à une seconde. C'était quelque chose qui ne passait pas.
Fort heureusement, Regina et Eleanor tombèrent à pique, me forçant à ravaler toute ma rage envers le dragon. Même si je vie légèrement rouge quand la petite fille prit la parole. Je ne dis rien, parce que je savais parfaitement, que j'allais être mauvaise. Je l'avais dit à Lily, la dernière fois que l'on s'était vu, j'avais tendance à être sur protectrice avec les gens que j'aimais. Aussi, lorsque l'on disait du mal d'eux, avais-je tendance à « sortir les griffes ». Mais, j'étais adulte, aussi devais-je me montrer plus mature. Exactement, comme je l'avais fait avec Poséidon. J'étais resté très calme, j'avais juste été glaciale, et lui avait fait comprendre que nous deux c'était bel et bien terminé. Il, ne retrouverait plus sa sœur, elle avait trop évolué pour s’embarrasser de lui et de son hypocrisie.
Regina, tentait de se défendre contre Ellie, tandis-que je regardais la scène, lui demandant simplement, de ne pas lui faire du mal. Je savais, qu'elle ne faisait que se défendre, mais je ne voulais, pas que ma nièce soit blessé. Et finalement, elle disparu dans une pluie de braise. Me donnant l'impression d'avoir une pierre dans l'estomac. Où était-elle passé ? Qu'est que le dragon en avait fait ? Profitant, des villageois qui nous prenaient pour des sorcières, je récupérais la perle argentée contenant la jument de Pitch, et la replaçait dans mon médaillon. Je lui parlerais plus tard, des réactions qu'elle avait eu.
Je me contentais d'un simple hochement de tête lorsqu'elle émit l'idée d'utiliser un sortilège d'oublie sur les villageois. S'ils pouvaient effectivement, ne plus se rappeler de ce qu'ils avaient vu, ce serait une bonne idée. Je, n'avais personnellement, aucune envie de m'introduire dans leur esprit pour les forcer à le faire, ça m'avait toujours répugné. Alors, utiliser la magie de Regina, me semblait une option b acceptable.
J'en profitais également pour récupérer le tableau. J'étais déterminé à obtenir mes réponses. Je voulais qu'Apollon le voit. Alors, je n'allais pas m'en séparer aussi facilement. Un coup d'oeil du côté, des réverbères, et les bougies s'allumèrent. Regina et moi, avions compris la même chose, il nous indiquait le chemin, vers les autres. Me remettant d'un bond sur mes jambes, et malgré l'imposante robe à crinolines, je courrais le plus rapidement, possible, le sang battant contre mes tempes. Pourvu qu'ils soient tous saint et sauf. Nous arrivâmes finalement devant une église, dont je franchis la porte. Découvrant avec soulagement, qu'ils étaient tous bel et bien là : que ce soit Alexis, Anatole ou bien encore Ellie. Le soupire de soulagement, qui franchit mes lèvres, signifiait à quel point, j'avais eu peur pour eux tous. Je craignais que cela ne soit pas le moment, pour des effusions, aussi me contentais-je de poser une main sur l'épaule d'Alexis et de lui sourire, contente de voir qu'elle n'avait rien, et mon inquiétude, baissant d'un degrés. Je reportais mon attention sur Ellie. Tout le long de son discours, elle avait évité mon regard, se focalisant sur Regina. Elle avait peur du rejet, je pouvais le sentir. Je crois qu'il était grandement temps, d'avoir cette discussion tante/nièce, que l'on aurait dût avoir depuis bien longtemps déjà. Mais, d'abord je la laissais discuter avec Anatole. Je me contentais de m'asseoir, sur l'un des bancs de l'église, et de mettre ma tête entre mes mains. Le tableau posé à côté de moi. J'avais besoin de faire le point, d'analyser certaines choses. Ça fait deux fois, que l'on évoquait une quelconque enfance divine. Et deux fois, que je refusais d'y croire. Ce, n'était pas possible. Mon existence, ne pouvait pas remonter aussi loin. Pourquoi n'en aurais-je gardé aucun souvenirs sans cela ? J'avais dit que je ne chercherais plus de réponses. Mais, malheureusement, je craignais, que les derniers événements ne chamboulent totalement ces résolutions. Fermant, les yeux, et m'adossant contre le dossier du banc, je captais toute la conversation d'Anatole et Ellie. Je craignais hélas qu'il n'ai raison. Mon regard dévia sur Eleanor. Je, ne savais pas réellement, comment me comporter avec elle. Elle faisait naître en moi, des sentiments contradictoire. Ça prouvait une fois de plus, que je n'étais pas faite pour la maternité. Ou tout du moins, la maternité standard. Je poussais un nouveau soupire, cherchant désespérément, une présence amicale à laquelle me raccrocher, une vague d’apaisement, s’empara subitement de moi. Toujours là, où que j'aille, toujours unie. D'un simple claquement de doigt je fit disparaître le tableau, il allait au même « endroit » où mon arc reposait quand je ne l'utilisais pas.
Je me sentais ragaillardit, aussi décidais-je qu'il était temps, pour parler à Ellie. Je l'avais vu se diriger, vers la sortie de l'église.
Tranquillement, je me dirigeais silencieusement vers elle, seule le froissement de tissus dût à la robe, venant le perturber :
- Deux cas de possession, et une rencontre avec Poséidon le même mois, wouaw je suis gâtée, et ce n'est même pas encore mon anniversaire Dis-je en guise de préambule
Je tournais ma tête vers ma nièce m'approchant encore plus d'elle, jusqu'à me baisser pour être à sa hauteur :
- Ellie...Regarde moi commençais-je
Pas de réponses, et elle gardait les yeux obstinément baissé. D'accord, puisqu'elle refusait de me regarder on allait faire sans, mais ce n'était pas ce qui me découragerait :
- Est-ce que tu te souviens de ce que je t'ai dit, la fois où l'on s'est réellement rencontré ? Moi, je m'en souviens, c'était la première fois que je gardais Cassandre, et je t'ai dit qu'Elliot et toi, je vous voyais comme un frère et une sœur, comme des jumeaux. Comme Apollon et moi. Aujourd'hui je le pense toujours.
Je fis une pause pour l'observer, elle refusait toujours de me fixer, qu'importe, j'avais des choses à lui dire, et il fallait que ça sorte maintenant :
- Je, ne vais pas te rejeter parce que tu as été possédé Ellie. Tu n'y es pour rien, si tu m'as attaqué. Si, je devais rejeter toutes les personnes qui m'attaquent quand elles sont possédés, je crois que mon cercle de fréquentation, serait extrêmement restreint, à commencer par Pitch d'ailleurs. Voir une personne que l'on aime, se faire possédé c'est quelque chose d'affreux. Parce qu'on se sent impuissant, parce qu'on a peur pour elle. On souhaite faire partir la chose à l'intérieur, mais en même temps, on ne peu pas attaquer, parce que cela risquerait de blesser son hôte, et justement on ne veut pas blesser son hôte. Ça fait deux fois, ce mois-ci que je me retrouve dans la même situation. Deux personnes qui m'étaient chers, ont eu droit à ça. Le problème, avec toi, c'est que je ne pouvais rien faire. Et ça m'a rendu dingue. J'ignore totalement, ce qu'est le Dragon. Alors, je ne pouvais pas utiliser une flèche purificatrice sur toi, rien n'indiquait qu'il réussirait à partir, et ça aurait pu te blesser. Et ça, c'était inenvisageable, dans l'équation.
Me rapprochant, d'elle, je pris ses mains dans les miennes :
- Il serait temps que tu sache Ellie Sandman, que tu es autant ma nièce qu'Elliot, est mon neveu. J'ai mit cinq millions d'années à trouver ma famille, et toi tu es un membre de cette famille. Et je crois qu'il est temps de l'officialiser.
Cela ne dura que quelques secondes, le temps de réfléchir, et de mettre ma main à plat, dans le creux de celle-ci une petite breloque argentée représentant un livre venait d'apparaître.
- Je crois que la meilleure chose qui puisse représenter Ellie, c'est un livre. Parce que tu es en pleine écriture du tiens : celui de ta vie. Il, n'est pas encore très remplie, tu n'en est qu'au prologue. Mais, quelque chose me dit, qu'il va vite se remplir, et qu'il sera passionnant. Je sais ce que c'est de ne pas se sentir à sa place. Mais, il y a des gens qui t'aiment, ne l'oublie pas.
Avec un sourire, je remontais ma manche, pour laisser entrevoir le bracelet d'Apollon. J'ajoutais le petite livre, entre l'éléphant de Lily et la girafe d'Elliot.
- Plus qu'une dis-je simplement.
Oui, plus qu'une, ne manquait que Neil, et ma famille serait complète :
- Regina a raison dis-je en me relevant -je laissais à Ellie le soin de digérer tout ça- si nous arrivons tous devant la maison, la bouche en cœur, les gens vont paniquer et se poser des questions, on doit rester discret. Malheureusement, Regina comme vous le dites, vous êtes dans l'entre deux, et donc sans forme physique, vous ne pourrez donc pas toucher le miroir. Il, existe néanmoins, un moyen d'y aller, sans que l'on ne se fasse tous voir. Prenez tous ma main, je vais nous y téléporter. Un miroir, ça se trouvait dans une chambre normalement non ? Alors, une fois que tout le monde, eu posé sa main sur la mienne, je nous amenais directement, dans la chambre d'Eleanor....Sauf que mauvaise idée, mauvaise destination, tout ce que vous voulez. La mère de la fillette était assise sur son lit, et pleurait à chaude larme, apparemment, elle avait dût se rendre compte que la petite était partie en pleine nuit. Forcément, dès que nous étions apparût elle avait poussé un cri :
"Qui êtes-vous ? Comment êtes-vous entrés ?"
Téléportation, il n'y a rien de plus simple. Quoi qu'il en soit, je n'allais sûrement pas le dire à voix haute, il fallait trouver le miroir et au plus vite. Particulièrement, parce que la mère semblait vouloir appeler à l'aide. Néanmoins, la vision de sa fille sembla la calmer :
"Eleanor ! J'ai eu si peur ! J'ai failli prévenir ton père que tu étais partie ! Approche..."
Elle semblait vouloir, la prendre dans ses bras, mais la fillette préféra rester derrière moi, et j’admets que je ne sais trop pourquoi, je me plaçais également de manière à faire barrage entre la petite et sa mère. Quand, je parlais des émotions contradictoire, que cette enfant faisait naître en moi, en voilà un exemple flagrant :
"Qu'a-t-elle donc ?" s'étonna la mère. "Qui êtes-vous ? Je vous ai posé une question, il me semble !"
S'il y a bien une chose que je détestais, c'était les tons impérieux que pouvaient prendre les gens de la « haute société », aussi me contentais-je de prendre l'attitude que j'utilisais à chaque fois, dans ce genre de cas. Une expression, et un regard neutre, mais je gardais le silence. Tu ne m'ordonne rien, je ne suis pas à ton service. Néanmoins je me retenais de dire ses quatre vérité à cette bonne femme. A savoir, que s'ils n'avaient pas appelé le médecin pour lui faire cette affreuse piqûre, tout en sous entendant que si ça continuait il fallait l'emmener à l'asile, elle en serait pas là avec sa fille. Mais, c'est vrai, c'était tellement plus simple, de se dire que sa fille était folle. Il, ne faut surtout pas dire, qu'elle n'est pas comme les autres ou qu'elle est différente. Ben non voyons la différence ça fait peur, et on a une réputation à entretenir.
J'étais peut-être mauvaise langue, mais j'avais vu tellement de cas par le passé, où ça se passait réellement comme ça, que j'avais tendance à voir ce genre de choses d'un très mauvais œil. Un enfant, ça se respecte. On cherche à le comprendre, avant d'en venir à ce genre de drogues.
"Ce sont mes amis." Répondit la fillette toujours derrière moi d'un ton craintif
"Je ne les connais pas." rétorqua sa mère, toujours méfiante, et presque apeurée "Je connais tout le monde dans cette ville. George ! George !"
Et voilà, cas classique, maintenant elle appelle le mari à la rescousse. Poussant un juron entre mes dents, je me rapprochais très rapidement d'elle, et exerçait une pression au niveau de son cou. Cela prit moins de trente secondes, pour qu'elle s'affaisse. La retenant, je déposais le corps inconscient sur le lit. Maintenant, il fallait être rapide, ça n'allait pas durer longtemps. J'avais momentanément, interrompu l'irrigation du sang au cerveau, et ça reviendrait rapidement. Quelque chose me disait, que quand elle recouvrerait ses esprits elle ne serait pas ravis de nous voir ici :
- Eleanor dis-je en me mettant à sa hauteur et en prenant les mains de la petite fille dans les miennes, ta maman va bien, elle est juste inconsciente, elle se réveillera très rapidement. Mais, j'ai besoin que tu me dise où est le miroir très rapidement :
- Il est dans le grenier répondit-elle
A peine relevée, que voilà le père qui fit irruption dans la chambre, enfin le père...Le dragon plutôt, il représentait exactement les même symptômes de possession qu'Ellie :
"Allez-vous en !" dit-il d'un ton sifflant
- Rassurez vous, on ne va pas faire long feu, votre compagnie nous est plus que désagréable, rétorquais-je d'un ton hautain tout le monde reprend ma main ! Ordonnais-je aux autres
En un rien de temps, nous étions au bon endroit. M'approchant du miroir, je pu constater que personne ne s'y reflétait. Il, y avait bien un moyen de passer de l'autre côté. Un mécanisme ou je ne sais quoi. Je faisais les cents pas dans la pièce marmonnant, plus pour moi même que pour les autres. Essayant d'imbriquer toutes les pièces du puzzle. Je devais faire vite, mon esprit était lancé à mille à l'heure, et la solution m'apparut comme une évidence : une boucle temporel, tout ceci était une boucle temporel, et le miroir, nous servait de passage. M'approchant, de lui je posais mes mains, dessus, on ne pouvait pas le traverser, pas comme ça, il fallait quelqu'un de l'autre côté. Mais d'abord je devais faire quelque chose :
- Je sais comment traverser, mais avant Regina, il va falloir que je vous amène avec nous. Vous, ne pouvez pas rester dans l'entre deux, vous risqueriez de disparaître définitivement.
Je fermais les yeux me concentrant. Je, n'avais jamais fait ça. Aussi, priais-je Gaïa, pour que je ne rate rien. Mon esprit pénétra dans l'entre deux, me focalisant sur Regina, je l'attirais à nous, la faisant définitivement reprendre une forme physique.
Me dirigeant à nouveau vers le miroir, je posais ma main dessus, et pensait à une personne :
Apollon.... Je me concentrais sur notre lien, j'entrais dans l'esprit de mon frère, je voyais ce qu'il faisait Apollon ! Repris-je
Je pu le sentir dans mon esprit, alors mentalement, je lui expliquais la situation, lui demandant de venir au plus vite. Une minute, cela ne prit qu'une minute pour voir apparaître son visage, si similaire au mien devant moi, dans le miroir. Les yeux brillants, je contenais difficilement mon émotion, et déglutis en sentant sa main contre la mienne, amorçant le mouvement, je traversais le miroir, pour me jeter dans les bras de mon jumeau, en larme. J'étais à la fois heureuse, à la fois réellement éprouvée, et à la fois soulagée. Avec lui, à mes côtés, j'avais le sentiment, que je ne risquais rien. Il eu tout de même droit à une claque à l'arrière du crâne, lorsqu'il me souffla à l'oreille que j'étais très encombrante avec ma grosse robe. Mais, je n'avais pas envie, même gentiment, de me chamailler avec lui, là tout de suite. Je me contentais juste de rire, tout en continuant de pleurer :
- Espèce de crétin réussis-je tout de même à articuler
Oui, peu importe la situation, Apollon restait fidèle à lui même
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Artémis : 85% et dans les bras de son frérot
Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »
| Avatar : Kaya Scodelario
Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
Je regardais Diane passer le miroir avec un certain soulagement. Tout était allé bien trop loin et j’avais encore du mal à me contenir entièrement, me montrer moins chamboulée que je ne l’étais. J’avais vu les corps sans vie de Philippe et des deux autres types, puis j’avais observé sans ne rien pouvoir faire Anatole menacer le Dragon en espérant que cela arrange tout. Il était presque parvenue à un sans-faute : Eleanor était envie, il nous avait rendue Diane, Regina et Ellie que je m’étais empêchée de secourir. Mais il nous manquait toujours Louise et Sebastian… On s’était téléporté dans la maison et on avait finir par monter au grenier. La déesse de la chasse avait disparu de mon champ de vision dans la seconde où elle avait passé le miroir. C’était normal… On ne pouvait plus la voir mais c’était normal… Après tout, on avait jamais pu voir les gens une fois qu’on passait d’un monde à l’autre et puis, nous allions la retrouver alors, pourquoi s’en faire ? Tout était définitivement fini. Je m’apprêtais alors à passer à mon tour le portail, une jambe d’un côté, le reste encore en 1865, lorsque le hurlement de plusieurs personne me fit tourner la tête. Rebroussant chemin, je me dirigeais d’un pas vif vers la fenêtre.
Je pouvais voir en contre-bas un attroupement de 10 personnes furieuses, qui hurlaient leur mécontentement, le poing en l’air. Certains tenaient des torches, l’autre des fourches, ils semblaient vouloir demander réparation. Mais réparation pour QUOI au juste ? La nouvelle du petit Philippe enfermé avait-elle réussit à se répandre ? Ou alors étaient-ce les cadavres près de l’église qui avaient déclenché ce mouvement de foule. Une chose était sûre, je ne pouvais rester les bras croisés, je sentais même l’angoisse remonter dans ma gorge… Et le feu, et les torches… Le feu… Mes yeux étaient omnibulés par cette élément, des petites flammes dansant dans mes prunelles. Le feu… le rêve… tout brûlait… d’un geste vif, je me retournais vers le groupe :
- On ne peut pas partir ! Je la sens mal cette histoire, tous ces gens réclament visiblement une justice qu’ils ne pourront avoir… ça va mal tourner ! Réfléchissez ! Et si le rêve que nous avions tous vu était le passé et non pas le futur ? Si ce n’était pas NOTRE Storybrooke qui brûlait dans notre rêve mais LEUR ville ? Vous avez vus des gens connus vous ? Moi non ! J’ai cherché, je te cherchais TOI Regina, je cherchais Henry mais je ne les ai pas trouvés ! Tout simplement parce qu’on était pas à la bonne époque ! On a tous vu Eleanor en chair et en os, ok ? Mais comment pourrait-elle être là dans notre futur proche alors qu’elle a vécu en 1865 ?!? Je vous dis que c’est ICI que le grand brasier va se produire ! On peut pas laisser faire ça !! On doit sauver tout le monde !
J’allais déjà m’élancer vers la porte pour tenter d’arrêter les villageois lorsqu’Ellie se plaça devant moi :
- ELLIE !
J’étais surprise. Surprise qu’elle ne me suive pas, qu’elle tente de m’arrêter plutôt car c’est ce qu’elle faisait à l’heure actuelle. Ne comprenait-elle pas ? J’avais vu les cadavres… Et si c’était le Dragon qui les avaient tous calcinés plutôt que les torches qu’ils brandissaient. On ne pouvait pas laisser mourir tous ces gens ! Je frissonnais rien qu’à repenser aux horribles cris que j’avais entendu dans mon rêve. Tout brûlait, absolument TOUT brûlait… Mais la petite fille leva les bras vers les miens. Je connaissais Ellie, je savais ce qu’elle tentait de faire. Elle aurait voulu poser ses mains sur mes épaules pour m’apaiser mais sa taille d’enfant ne le lui permettait pas. Et me pencher pour l’aider aurait pu être dégradant. Je la laissais donc faire son possible en la regardant dans les yeux. Son visage était fermé et déterminé. Elle ne prononça que très peu de mots, mais pas des moindres :
- Fais-moi confiance.
Elle était sûre d’elle. Elle était mon amie, une de mes plus proches amie, c’est comme ça que je la considérais sachant qu’elle était un peu un morceau d’Elliot, une part de lui et que c’était mon ami le plus cher, mon meilleur ami. Je déglutis difficilement, ne regardant qu’elle puis après un silence, je fermais les yeux pour hocher la tête d’un air entendu. D’accord Ellie, je te faisais confiance mais…
- Et Sebastian et Louise ? Ils font comment ? Ils sont où ?
J’étais prête à passer de l’autre côté pour lui faire confiance, mais je refusais de laisser deux personnes ici. Une fois de l’autre côté du miroir, je ne pourrais plus voir ce qu’il se passerait ici…
- A mon avis, ils sont déjà de l’autre côté… On ne les a pas vu dans cette ville… - Oui mais Eleanor a dit qu’ils avaient disparus… Et s’ils n’étaient pas de l’autre côté ? - Dans ce cas, nous repasserons le miroir pour les chercher, d’accord ?
Je n’étais pas rassurée mais elle semblait sûre d’elle :
- D’accord.
Je posais alors mon regard sur Anatole, tout aussi déterminé, un léger sourire sur ses lèvres puis Regina. Mon regard lui disait clairement « suis-moi, me laisse pas seule ». Elle comprit le message car lorsque je m’approchais du miroir, j’entendis ses pas me suivre. Alors je fermais les yeux et passais le portail. Je regardais autour de moi… La maison était toujours là, mais en ruine, défraichie… On était de retour chez nous. Folle de joie, j’éclatais de rire en serrant ma mère dans les bras, puis Diane, ma mère par substitution… Puis Apollon, son frère, ce mec débile avec qui j’aimais faire les 400 coups :
- Je n’aurais jamais cru être aussi heureuse de te voir mon vieux ! Tu n’imagines même pas ce qu’on a vécu, j’espère que t’as bien dormi toi en attendant !
J’étais moqueuse bien sûr.
- Il faudra que tu bosses là-dessus à l’Olympe : le Dragon ! Ce type est un psychopathe !! Et c’est pas la première fois qu’on l’a aux basques, Ellie pense que c’est un ennemi poten…
Ellie… Je calculais rapidement. Le temps que je prenne tout le monde dans les bras, que je commence à parler, ça en faisait du temps, non ? Anatole et elle auraient déjà dû nous rejoindre… Pourquoi ce n’était pas le cas ? Et s’il leur était arrivé un truc, hein ? Un peu inquiète, je m’approchais du miroir pour le repasser en… me cognant la tête… Je pouvais plus passer…
- Non… Non NOOOON !!
Je passais mes mains sur toute la surface en tapant dessus de la paume. Pourquoi ils étaient pas là ? Qu’est-ce qui se passait ? Je ne pouvais même plus les voir ni les entendre. Et… Pas de Louise ni de Sebastian !!!
- ELLIE !!!! ANATOLE !!!!!
Je tapais vigoureusement. Je savais que je n’aurais pas dû passer, je le SAVAIS. Ils étaient seuls là-bas, sans personne pour les aider !
On est jamais vraiment seuls…
C’était Anatole qui m’avait ça… Je l’entendais encore dans ma tête… C’était censé me rassurer.
Louise Hollen
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| Avatar : Rachel Mcadams
He had beautiful eyes. The kind you could get lost in.. and I guess I did.
| Conte : Les douze fréres / Les cygnes sauvages | Dans le monde des contes, je suis : : Elisa : la soeur
Elle ne voyait que l'énorme monstre qui fonçait vers elle, toutes dents dehors, prêt a la dévoré, a croire qu'elle était passé du stade de "princesse respectable" a "en cas pour grosses bestioles" au fil de ses aventures. Entre le Kraken, le T-rex et la Chose, elle était vernie tiens. Mais ce n'était pas vraiment ce a quoi elle pensait a ce moment la. A frai dire, elle ne parvenait pas a penser tout simplement. Son cerveau restait bloqué sur ce monstre aux dents tranchantes qui voulait se jeter sur elle. Elle avait juste mal et était terriblement en colère. Et elle avait peur. Évidemment. Quel humain normalement constitué pourrait faire face a une bête comme ça sans se sentir effrayé ? C'est dans un état second qu'elle vit les oiseaux de sable essayer de ralentir le monstre, qui se mit a rugir. Bon, cette fois, c'était vraiment la fin. Vraiment.
Et tout a coup, elle se sentit attrapée a bras le corps avant de lever les yeux vers ... Sebastian ? Mais qu'est ce qu'il faisait la ? Qu'est ce que .. pourquoi ils volaient ? Tout a coup, il y eut une secousse terriblement violente et ils se trouvèrent projeté dans les aires. Sans réfléchir, elle avait fermée les yeux et c'était crispée, attendant la chute. Ça allait faire mal, avec son bras dans cet état ... Et puis elle sentit soudain le gardien la serrer contre lui et avait sentie sa tête qui venait se loger sans son cou, avant de faire de même. Ils avaient roulés sur plusieurs mètres, enlacés, alors qu'elle serrait les dents en sentant les secousses qui torturaient son bras meurtri. Enfin ils se stoppèrent et il lui fallut plusieurs secondes pour que son nez ne quitte le torse du gardien et que leurs regards ne se croisent. Elle ne c'était pas attendue a ça, clairement.
Pourquoi avait il pris ce risque ? Pourquoi l'avait il pris contre lui en se prenant le plus gros de la chute ? Elle n'avait pas l'habitude qu'on se prenne des coups a sa place, a vrai dire, c'était elle qui était censé être la plus résistante, celle qui protégeait les autres. Elle déglutit difficilement, incapable de parler, le cerveau embrumé. La douleur, la peur, l’incompréhension Rapidement cependant, ils durent se remettre sur leurs jambes et repartir a travers la Vallée pour fuir le dinosaure, a croire qu'il était sous nourris. La jeune femme serrait les dents, sentant son bras ballotté a coté d'elle alors qu'elle tentait de l’empêcher de bouger de sa main libre.
Elle n'avait pas vue le ravin, trop occupée a se concentrer pour mettre un pied devant l'autre et ne du son salut qu'a la main de Sebastian qui attrapa brusquement son col pour la tirer en arrière. Pendant quelques instants, elle avait eut droit a un regard plongeant vers le vide et les rochers pointus, avant de revenir en sécurité. Et voila. Non seulement ils allaient mourir, mais en plus c'était sa faute. Et tout a coup : Le bruit, le claquement, et de dinosaure parti, comme ça, avant de laisser apparaître un gamin blond. Les quatre personnes s’observèrent prudemment. Bon, de ce qu'elle avait compris, seulement deux personnes étaient proche d'Artémis au niveau de ses frères. Poséidon et Apollon, mais cela s'appliquait il ici ?
« Viens, Artémis. »
Noooooon .... C'était quoi ce ton autoritaire qu'il employait la ? Sa sœur était toute choupinette ! Cependant, elle pouvait comprendre qu'il soit inquiet pour elle. Il n'avait pas parlé méchamment en plus.
« Mais… Ce sont nos amis, maintenant ! »
Ah oui, elle était leur amie ! Les épreuves qu'ils avaient vécu étaient bien plus forte que celles vécues par des gens normaux, et les avaient liés pour la vie. Enfin .. pour la vie de Louise en tous cas puisqu’aux deux continueraient leurs routes de nombreuses années après sa mort. Elle croisa le regard du mini blond et agita les quelques doigts valides qu'elle avait encore. Son regard se fit soudain lointain, voilé et elle n'eut plus aucuns doutes quand a l'identité du garçon qui se trouvait face a elle.
« Pas encore. »
Un sourire béa s'installa sur le visage de Louise. Pas encore. . Donc ils le seraient plus tard, il l'avait vue. Leur venue ici n'avait pas changé au moins cette donnée la, a moins qu'elle n'ait été intégré au passé depuis longtemps. Il n’empêchait que savoir qu'elle serait considérée comme leur amie plus tard, et donc dans le présent, lui faisait chaud au cœur. Réellement, c'était idiot mais elle ne parvenait pas a s’empêcher de sourire. Elle leur fit un petit signe de la main avant qu'ils ne disparaissent .
"On se reverra bientôt " murmura elle pour elle même avant de se rappeler qu'ils étaient toujours coincés, au milieu de monstres qui faisaient dix fois leurs tailles au minimum.
Louise se laissa soudain tomber, exténuée. Elle avait besoin de quelques secondes, juste assez pour se calmer. L'étrange apparition d’Apollon, et le voir ainsi avec sa sœur lui avait mis du baume au cœur et lui avait permis de se calmer un peu. Plus de dinosaures qui voulaient la dévorer, et seulement un bras méchamment cassé. D'une main elle fouilla dans son sac, grimaçante, avant d'en extraire difficilement la veste de Diane. La jeune femme l'étala sur le sol et jeta un regard désolé a Sebastian.
"Est ce que .... ?"
Elle n'eut pas besoin de finir qu'il compris, et l'aida a se faire une écharpe de fortune. C'est avec un soulagement intense que Louise posa son bras dans la veste qu'elle avait attachée autour de son cou et de son épaule valide. Pour un peu elle en aurait pleurer de bien être. Elle expira et inspira profondément pour se donner du courage avant de se relever et de poser son sac sur son épaule.
"Merci ..." fit elle en regardant autour d'elle. "Bon, la Chose peut revenir d'un instant a l'autre donc je propose d'aller ... par la" fit elle en désignant une direction d’où il lui semblait avoir entendu venir le bruit du bâton.
De toute façon ils étaient perdu, et en pleine nature... Il n'y avait pas l'ombre d'un chemin tracé par un passage régulier de qui que ce soit. Malgré tout, elle aurait bien aimer voit un écriteau leur indiquer l'endroit ou elle voulait se rendre :
Camp de vacances pour enfants divins Déposez vos charmants bambins dans un paradis Jurrasiesque et allez prendre du bon temps pendant qu'on leur apprends a dresser des dinosaures ! A 500m a droite après le troupeau le longs cou, attention aux ptérodactyles.
Mais il ne fallait pas rêver, bien qu'elle ait le gardien du rêve a ses cotés. Elle était toujours en train de réfléchir a ce qu’elle allait bien pouvoir faire pour le remercier quand tout a coup, en levant les yeux, elle aperçut un homme nonchalamment appuyé contre un arbre et semblait lire. En s'approchant, elle put en voir le titre : Voyage au centre de la terre, de Jules Verne. A croire que tous les divins étaient de grands fan de Jules Verne. Entre les 20 000 lieux sous la mer du manoir Blackstorm et ça ... Surtout que le livre n'était plus vraiment neuf. Il avait l'air usé, marqué par le temps et les utilisations.
L'homme leva soudain la tête et rajusta ses lunette sur son nez, avant de .. les observer sans rien dire. Il n'avait l'air ni antipathique, ni sympathique. Pas méfiant ou accueillant, juste ... il observait, tout comme elle le faisait.
"Hum ... Bonjour ?" lança Louise timidement.
Pas de réaction, il resta figé, les observant attentivement.
"Vous aimez ? " Finit elle par dire en jetant un rapide regard au livre.
"Beaucoup."
L'homme avait un un très léger sourire et l''avait fixé intensément d'un air presque amusé. Ses yeux pétillaient et pour un peu, Louise eut l'impression qu'il parlait de sa présence ici, a elle et Sebastian et non du livre. Y voyant comme un signe d'encouragement, elle déglutit difficilement et lança, en lui tendant la main qu'elle n'avait pas en écharpe :
"Je m'appelle Louise, et voici mon ami Sebastian. Enchantée. "
Il mit quelques secondes a se détacher de l'arbre, au point ou elle cru qu'il n'allait pas bouger. Mais l'homme serra sa main dans la sienne.
"Oh, Louise." dit-il d'un ton chaleureux. "Sebastian." Il lui donna une petite tape affectueuse sur l'épaule, faisant légèrement sursauter le gardien. "Je suis Dean O'Zor."
"Euuuh ... c'est vous qui avez rappelé le T-rex ?"
"Je ne donne pas de coup de bâton."
Ça devais vouloir dire non. Dommage, elle aurait bien aimé remercier celui ou celle qui les avait sauvé. Mais cette homme semblait connaître l'endroit, savoir ou ils étaient, qui ils étaient et ce qu'ils faisaient. Pour un peu, elle aurait presque pensé qu'il connaissait sa marque de bonbons préférés.
"Bon, excusez moi de vous demander ça mais ... On cherche une colonie de petits dieux, vous ne sauriez pas ou aller par hasard ?"
Qui ne tentait rien n’avait rien non ? Et puis il n'avait pas l'air méchant, donc autant demander.
"Une colonie de petits dieux..." L'homme se retint de s'esclaffer, le regard toujours pétillant. "Joliment formulé. Ah, ça serait tellement chouette de pouvoir tout vous montrer. Hélas, j'ai fait une promesse. Elle ne serait pas contente."
"Oh. Oui, je comprends, les promesses, c'est important."
D'un geste, il referma son livre dans un claquement et le fit disparaître.
"Bon, en route !"
Dean s'éloigna soudain dans une direction, laissant les deux jeunes gens derrière lui. La princesse échangea un regard avec Sebastian, haussa les épaules et se mit en devoir de le suivre. De toute façon, qu’avaient ils a perdre ? Et puis vue comment il en avait parlé, il n'y avait aucun doute sur l’endroit ou il les emmenaient : la porte de sortie. Mais cela signifiait aussi qu'ils allaient devoir s'y rendre et donc qu'ils allaient devoir prendre le temps d'y aller. Un temps qu'elle pourrait utiliser a bon escient en lui posant des questions.
Crapahutant derrière lui aussi vite que ses jambes et son bras le lui permettaient, elle finit par le rattraper et forcer le pas pour garder son allure, avant de jeter un œil a Sebastian qui ...n'avait pas l'air d'avoir tant de mal que ça. Pourquoi diable les hommes avaient ils de si grandes jambes ? Pourquoi ? Monde injuste. Elle secoua la tête, ce n’était vraiment pas le moment de jouer a ça Heureusement qu'elle était pieds nus et qu'elle avait l'habitude de marché dans l'herbe, sinon elle se serait faite distancer, et c'était tout bonnement hors de question.
"Désolée mais ... vous faites quoi exactement ici ? Vous gardez le jardin d'enfants ?"
La question était posée sans méchanceté ou moquerie comme aurait pu le faire quelqu'un d'autre, mais elle se posait réellement la question sur son rôle ici. Si il avait promis a quelqu'un de garder des informations, ça voulait dire qu'il savait ou il était et qu'il protégeait les minis-dieux.
"Je ne suis pas le Gardien de la Vallée. On a refusé ma candidature." fit il avec un rictus amusé.
"Oh navrée. Et c'est quoi cette chose qui nous a attaqué ? Pas le T-Rex, l'autre chose ... "
Dean la regarda un instant, visiblement surpris qu'elle ait été victime de la chose invisible.
"Un indésirable mais... quelqu'un s'en occupe."
Très rassurant, vraiment. Savoir qu'une bestiole comme ça rodait et qu'elle risquait de blesser les mini-dieux ... quoi que c'était dans le passé non ? Alors tout ce qui se passait en ce moment c'était déjà produit non ? Ou alors ils étaient en train de le changer ... mais comme Mini-Apo avait dit qu'ils seraient amis plus tard, ça voulait dire qu'eux et elle même seraient en vie et se rencontreraient... Ah les paradoxes temporels, de quoi donner un sacré mal de crane.
"Et celle a qui vous avez promis ... c'est Gaïa ? ou quelqu'un d'autre ?"
La, Dean ralentit considérablement l’allure jusqu’à s’arrêter pour se tourner d'un mouvement fluide vers la jeune femme. Une seconde elle se demanda si elle n'avait pas dis une bêtise, au vue de son air sérieux. Un rapide coup d’œil vers Sebastian parvint a la rassurer. Elle n'était pas toute seule et même si elle doutait que le vieil homme lui fasse du mal - quoi qu'on était jamais a l’abri avec les divins - savoir qu'il y avait quelqu'un a ses cotés l'aidait. Elle fonctionnait comme ça, lorsqu'elle était seule, elle se ratatinait, laissait passer. Mais si il y avait une personne chère a ses yeux, un ami a protéger - bien qu'elle sache parfaitement que Sebastian était bien plus fort qu'elle - elle prenait en assurance, en combativité.
"Vous en êtes déjà là. C'est plus tôt que je ne le pensais. Mais c'est peut-être pas plus mal." Fit il en glissant une main dans sa poche et en s'approchant de Louise qui le regardait curieusement. "Je ne vous dirai pas si vous avez vu juste. Mais j'ai toujours une récompense en cas de bonne réponse."
Et tout a coup, il lui tendit un arlequin, et désigna un second du doigt en jetant un coup d'oeil vers Sebastian, puis se remit en route après leur avoir distribuer les bon bons. Louise fit un sourire au gardien.
"Bon eh bien finalement on les aura eut nos bonbons d'Halloween !" lui fit ellle en riant avant de rejoindre le viel homme.
Elle avait mis la sucrerie dans sa poche et ramassé quelques fleures au passage. Elles étaient jolies et puis tout le monde ne pouvait pas se vanter d'avoir un herbier préhistorique ! Et puis comme ca elle aurait son souvenir. Tiens en parlant de souvenirs ...
"Pourquoi mes amis ne se souviennent pas de leur enfance ? Pour quelle raison ?"
"Sans doute un traumatisme ou quelque chose du genre... C'est vrai que les tricératops leur foncent souvent dessus. Ce n'est peut-être pas bon pour leur santé..." répondit il en se grattant le menton d'un air pensif.
La jeune femme le regarda avec des yeux ronds. Il était sérieux ? Non ... C'était pas possible ! Quoi qu'étrangement, elle imaginait bien Ares foncer tête baisser sur un tricératops .. Elle secoua la tête. Pauvre dino. Quand a Diane, elle jouerai sûrement au petit cheval avec, ou les soignerait, sous le regard attentif de son frère. Poséidon essaierai de les mettre en rang pour jouer a la bataille face a Athéna, Dolos s'amuserait a leur faire peur en faisant apparaître des dents tranchantes devant eux, Aryana les peinturlureraient de rose en leur faisant des couettes et en les surmaquillants, Hermès organiserai certainement des courses avec Éris, et Hesphaistos leur créerait des armures de guerre avec ce qu'il trouverait ici et la. Quand a Hadès peut être en prendrait il un qui broutait pour s'en servir comme cible d'un mini lance flamme et lui courrait après en hurlant de joie.
Finalement, si on mettait les T-Rex de coté l'environnement était plus tôt sain pour une flopée d'enfants. Elle chassa le tableau mental qu'elle avait fait en souriant, avant de reprendre.
"Juste comme ça, par hasard ... vous n'auriez pas une idée de comment empêcher Chronos de tous nous tuer ?"
L'homme lui fit un sourire Elle attendit une suite mais rien ne vint. Non, la réponse n'était pas juste un sourire si ? Ah bah si. Grommelant contre les divins et leurs habitude de ne jamais répondre aux questions importantes, elle passa a autre chose. Non mais c'était vrai quoi ! Et pourtant Dean devait être le premier a répondre aussi clairement a ce qu'elle demandait, c'était pour dire. Bon, question suivante, de toute façon, ça ne servait visiblement a rien d'insister.
"Est ce que vous savez comment réparer les armes divines ?"
"Vous avez essayé avec du gros scotch ?"
La elle ne pu s'en empêcher, elle éclata de rire. Oui, allons réparer les armes divines avec du scotch, ça avait l'air si réaliste.
"Non, mais j'essaierai." fit elle en essuyant une larme qui avait coulée.
Waouh ça faisait un bien fou de rire après une journée comme ça Louise jeta un regard a Sebastian. Il ne devait rien comprendre de ce qu'elle disait ... Elle soupira, elle détestait mettre quelqu'un a l'écart de la conversation. La jeune femme se mit a sa hauteur et lui jeta un regard d'excuses en entremêlant ses doigts aux siens. Cette attitude la choquait elle même. Normalement elle était plus tôt distante, méfiante surtout avec les hommes. Mais la non, elle lui prenait la main sans complexe. Bon, peut être que le fait d'être coincé a une époque inconnue, d'avoir affronté un monstre et un tyrannosaure avait peut être aider a ce rapprochement. Mais tout de même !
"Je vous expliquerai plus tard si vous voulez " lui dit elle discrètement Puis elle se tourna a nouveau vers Dean. "Est ce que ça leur arrive souvent de s'échapper aux enfants ? Ou ils grandissent vraiment au milieu des dinosaures ? "
L'homme la regarda d'un air surpris et déclara :
"C'est pas à vous que je vais apprendre qu'une grande famille est très difficile à gérer ! Nous sommes très débordés."
Elle laissa échapper un petit rire. effectivement, ce n'était pas a elle qu'il fallait expliquer ça . Mais il étaient des dieux non ? Ou des divinités en tous cas, alors ils avaient les mêmes problèmes que les humains ?
"Bon, et si je vous dit : Déesses magiques, vous me répondez quoi ?"
Il l regarde de bas en haut en haussant un sourcil charmeur
"Kinder Surprise : c'est divin à l'extérieur, magique à l'intérieur, et on ne sait pas ce qu'elle renferme vraiment. Oh, on est arrivé. Avec tout ça, j'ai failli loupé la sortie."
Il c'était arrêté brusquement et avait fait un geste dans le vide en se stoppant au milieu, car un enfant était apparu au loin. De la ou elle était, Louise pouvait voir qu'il avait de longs cheveux noirs et des vêtements tout aussi sombres. Dean hésita mais finit par tracer le reste du dessin dans l'air, faisant apparaître un portail d'énergie.
"Voilà, vous pouvez rentrer chez vous ! Mais avant... pourriez-vous me rendre le jeu des enfants ? Vous l'avez ramassé par terre. Une poignée de cailloux, vous vous souvenez ?"
"Oui, bien sur."
Elle n'allait pas priver des enfants de leurs jouets tout de même, surtout ses amis. La princesse lâcha Sebastian et se mit a fouiller son sac de sa main valide en pestant contre les fioles qui c'étaient brisées et dont le contenu c'était mélangé, ce qui donnait un liquide aux caractéristiques inconnues. Elle finit par en extirper les cailloux et les garda en main un instant, les soupesant, le regard rivé sur l'enfant.
"Je peux peut être leur rendre moi même ? " fit elle en désignant l'enfant d'un signe de tête, avant de contourner Dean pour le lui apporter.
Un étrange courant sembla l'envelopper et elle avait l'impression de devenir plus lourde, et le soleil l'éblouit. Une mine boudeuse sur le visage, elle se tourna vers le gardien qui n'en était pas un et qui tendait la main avec un sourire pour l'inciter a lui donner les cailloux. En soupirant, elle les lui tendit et les posa dans sa paume, avant de lâcher :
"N'oubliez pas de les rincer, les produits dans mon sac ont un peu coulés et ils sont ... dangereux..." Mais vous le savez surement déja...
Il ne manquerai plus qu’ils se blessent par sa faute tiens. Dean montra le portail.
"C'est le moment de nous quitter." dit-il d'un air navré.
Il c'était un peu écarté et tout a coup il s'approcha d'elle, et hésita un instant avant de prendre la jeune femme dans ses bras. Étrangement, elle en fut immédiatement émue et sentit une boule se former dans sa gorge alors que ses yeux la piquaient.
"Prenez soin de vous, les petits."
Elle avait hochée la tête en reniflant lorsqu'il c'était détaché d'elle avant de prendre Sebastian dans ses bras. Elle avait l'impression que ses émotions faisaient du yoyo, tout a coup elle se sentait comme une enfant qui devait partir de son chez elle.
" Mais ... je veux pas partir, j'ai encore tellement de questions ! Je peux pas ... rester un peu ? S'il vous plais ? "
L'homme la fixa intensément, si profondément qu'un instant il cru qu'elle allait dire oui. Mais il se rapprocha a nouveau d'elle et posa une main sur son épaule qu'il caressa du pouce, comme pour la rassurer. Il ne lachait pas ses yeux et dans les siens, elle pouvait le voir. Il avait envie qu'elle reste la, avec eux.
"Ça aurait été un réel plaisir mais... ils vont avoir besoin de toi." dit-il d'un ton à la fois compatissant et sérieux. "Très bientôt."
Elle secoua la tête, le regard au sol. Non, il ne comprenait pas, elle n'était qu'humaine, elle n'avait pas la force de tenir tête a un dieu ou a la plus faible de leurs créature. Elle avait faillit mourir, elle n'était qu'un danger, une faiblesse pour eux. Elle commençait tout juste a se dire que oui, ils l'appréciaient aussi, tout en sachant que si ils finissaient un jour par s'attacher a eux autant qu'elle, elle serait une faiblesse ans leur armure, comme lors de la prise d'otage a Londres. Si jamais elle était prise dans ce cas, tout ce qu'elle espérait, c'était qu'ils la sacrifient. Même si ça faisait mal. Et malgré tout, elle voulait rester a leurs cotés. Par pur égoïsme. Parce qu'elle ne voulait pas les laisser, parce qu'elle les aimait, et bien qu'elle sache que ça les mettait en danger ... elle continuait. Ils n'avaient pas besoin d'elle, c'était elle qui avait follement besoin d'eux. Quand a elle, elle était remplaçable.
Son bras se mit a trembler sur l'épaule de Louise, comme si une chose invisible l'empechait de parler. Il avait l'air contrarié, et rapidement, ramena sa main dans son dos, comme si il ne c'était rien passé. D'un geste de la main, elle essuya ses yeux et inspira profondément en relevant la tête. L'heure n'était pas aux pleurnicheries, et même si elle était exténuée - raison pour laquelle ses émotions faisaient option yoyo - elle devait tenir. Rapidement, elle installa un sourire sur son visage. Elle n'allait pas quitter le gentil Dean avec une tête d'enterrement alors qu'il avait été si gentil ! Et puis elle avait eut tellement l'impression d'être en sécurité avec lui que l'idée de retourner affronter la réalité lui donnait envie de pleurer.
"Allez, hop !" fait-il d'un air faussement réjoui en montrant le portail. "Nous partooons... enfin, vous parteez..."
Elle lâcha un petit rire en l'entendant imiter Peter Pan et en le voyant se gratter la tempe d'un air gêné.
"La deuxième étoile a droite et tout droit jusqu'au matin ! " répliqua elle. Elle lassa passer un instant. "Merci pour tout ce que vous avez faits... A une prochaine fois." ajouta la jeune femme en le regardant intensément.
Car oui, ils se reverraient, elle en était certaine. Même si elle devait se débrouiller pour revenir par ses propres moyens. Elle prit la main de Sable et traversa le portail pour se retrouver dans le parc de la maison d'Eleanor, jardin laissé a l'abandon donc a l'époque moderne. La princesse lâcha le gardien et passa la main sur les joues pour essuyer les traces de larmes qui restaient dessus, avant d'inspirer et d'expirer profondément plusieurs fois. Puis, un sourire sur le visage, elle se tourna vers Sable. Bon, il n'allait certainement pas être dupe mais au moins elle essayait de faire bonne figure.
"Merci." Fit elle en le regardant. "Vous m'avez sauver la vie et risqué la votre contre un tyrannosaure, c'était ... terriblement courageux." Et inconscient mais bon, elle n’allait pas lui en faire le reproche maintenant. "Et merci de m'avoir protégé quand nous sommes tombés, c'était ... " Sa gorge se bloqua un instant, trop pleine d'émotions. "C'était gentil. Vous ne me connaissez quasiment pas et pourtant vous vous êtes mis en danger et vous vous êtes faits mal a cause de moi alors ... voila, je voulais juste vous remercier. "
Doucement, elle s'approcha et se mit sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue, avant de reculer.
"Bon ! Faut qu'on retrouve les autres. La dernière fois ou je les ai vues, c'était au lavoir mais je ne pense pas qu'ils y seront toujours après tout ce temps ... Une idée ?"
Dean O'zor
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| Avatar : Bill Nighy
« Un rêveur est celui qui ne trouve
son chemin qu'au clair de lune,
et qui, comme punition, aperçoit
l'Aurore avant les autres hommes. »
| Conte : Intrigue Divine ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Hyperion ☣ Le Premier Titan ϟ
Ce ne sont pas de nouveaux continents qu'il faut à la terre, mais de nouveaux hommes !
...
Le portail se referma, l'air cessa de vibrer devant l'homme. Il voyait de nouveau le petit garçon aux cheveux noirs qui se tenait à quelques mètres de lui.
Dean joignit les mains sans cesser de fixer l'enfant à travers ses lunettes à grosses montures, une ride soucieuse plissant son front. Le petit garçon, hésitant, s'approcha de lui. Ses yeux étaient d'un bleu saisissant.
"Je suis désolé..." dit-il d'un ton profondément sincère.
Dean ne répondit rien, se contentant de l'observer. Qu'avait-il dit à Louise ? Oh oui... il est difficile de s'occuper d'une grande famille. Il n'avait pas cru si bien dire. L'enfant s'avança encore, serrant ses mains l'une contre l'autre. Entre ses doigts, de petites flammes nerveuses s'agitaient. Il avait fait une bêtise et il le savait. Jamais il n'aurait dû s'aventurer si loin... La lecture de Voyage au Centre de la Terre avait paru appropriée à Dean, dans la continuité du problème qui s'imposait à eux.
"Tout va s'arranger, dis ?" demanda le garçon en levant les yeux vers le vieil homme.
Il le suppliait presque. Le coeur de Dean oscilla comme du pudding et il se retint d'ébourriffer les cheveux du petit. Il n'y pouvait rien s'il avait un mal fou à se montrer sévère avec ces enfants.
"On va trouver une solution." lui promit-il.
Soudain, une fillette apparut tout près d'eux. Toute blonde, une fleur blanche piquée dans ses cheveux et un sourire d'ange. Cependant, cette fois-ci, elle ne souriait pas. Son visage était crispé dans une moue boudeuse. Dean se retint de rire devant cette expression qu'il ne connaissait que trop bien. Il savait déjà de quoi il allait être question.
"Poséidon m'a poussée dans l'eau." se plaignit la petite fille en faisant trembler sa bouche. "Il est méchant avec moi ! Il m'a tirée les cheveux !"
Elle plaça ses petits poings sur ses hanches tout en toisant Dean avec une éloquence presque insolente, comme si elle exigeait réparation. Le regard du vieil homme pétilla tandis qu'il hocha la tête d'un air faussement compréhensif.
"Je vais aller lui parler. C'est réellement abominable."
La fillette acquiesça puis se tourna à demi vers le petit garçon qui s'était un peu éloigné, la tête rentrée dans les épaules. Elle sembla hésiter puis fit signe à Dean de se pencher vers elle. A la fois malicieuse et hésitante, elle plaça ses mains en cornet autour de l'oreille du vieil homme et lui chuchota :
"Il est toujours puni ?"
Cette fois, Dean ne put retenir un petit rire. Il se redressa et observa la fillette qui le fixait avec de grands yeux plein d'espoir.
"Je crois que... ça a assez duré." répondit-il après quelques secondes.
Un sourire illumina le visage de la fillette qui s'empressa de sautiller jusqu'au petit garçon. Elle lui tendit la main, toute contente. C'était le dernier à être arrivé parmi eux et elle semblait très avide de faire sa connaissance.
"Je m'appelle Aphrodite."
Le garçon observa sa main, entre la méfiance et l'étonnement.
"Je sais comment tu t'appelles." dit-il après une hésitation.
La fillette referma la main tout en le toisant d'un air amusé.
"J'ai vu que tu m'observes tout le temps depuis que tu es arrivé." lança-t-elle en souriant gentiment.
Aussitôt, le garçon pencha la tête et se mit à rougir violemment. Un petit rire mélodieux s'échappa de la gorge de la fillette, puis elle ajouta en posant un doigt sur son menton pour le faire lever les yeux vers elle :
"C'est pas grave. J'aime bien."
Elle se mordilla les lèvres en se dandinant dans sa robe toute légère.
"Tu veux jouer ? Attrape-moi si tu peux !"
Elle toucha l'épaule du garçon avant de s'enfuir à toutes jambes en riant.
"Aphro ?"
Elle s'arrêta net et se retourna, surprise par ce surnom. Ses joues étaient déjà roses et elle haletait légèrement. Le garçon n'avait pas bougé.
"Je m'appelle Hadès." déclara-t-il d'un ton prudent.
"Je sais."
Ils se renvoyèrent un sourire et le garçon prit son élan pour poursuivre la fillette qui poussa un cri strident.
Rien d'autre qu'un jeu d'enfants.
Dean les avait observés, toujours autant fasciné par cette innocence qu'ils ne garderaient pas. Quelque chose existait déjà entre ces deux-là. Il se trompait rarement. C'était écrit dans les lignes du temps.
"Rien ne vaut un amour naissant." murmura-t-il pour lui-même.
Plus que de la nostalgie, il éprouvait une immense peine. Il savait à quel point l'avenir serait sombre et tortueux, et tout débutait de cet endroit paradisiaque, de cette Vallée aux merveilles, de ces deux enfants qui jouaient.
Il enfouit les mains dans les poches de son costume, fixa encore un moment les deux enfants d'un air soucieux, avant de se retourner et de gravir une colline. De l'autre côté, d'autres enfants s'amusaient. L'un projetait de l'eau depuis l'intérieur de ses paumes, un autre manipulait le métal comme s'il n'était que de la pâte à modeler, un autre encore s'amusait à lancer des éclairs du bout de ses doigts... Un quatrième s'amusait à prendre l'apparence de ses camarades et ces derniers s'en plaignaient. Un joyeux chahut émanait de la clairière dans laquelle ils étaient rassemblés.
Il leva les yeux vers le ciel et vit alors un drôle d'oiseau décrire des cercles en dessous des nuages. Un petit garçon doté d'une paire d'ailes blanches absolument magnifiques.
Ces enfants étaient pleins de ressources, ils apprenaient vite. Bientôt, ils seraient prêts.
Dean sentit quelque chose se bloquer au fond de sa gorge. Il aurait souhaité préserver leur innocence, mais on ne peut empêcher le temps de suivre son cours.
N'est-ce pas ?
crackle bones
Ellie Sandman
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Felicity Jones & Raffey Cassidy
« La seule amitié qui vaille
est celle qui naît sans raison. »
Le mal, c'est quelque chose de toujours possible. Et le bien, c'est quelque chose d'éternellement difficile.
...
J'avais gardé mon bras serré autour de celui d'Eleanor, comme si je craignais qu'elle ne disparaisse si je la lâchais. Elle était tellement vivante. Je me laissais aller à penser à ce qu'aurait été sa vie si elle était née dans une autre ville. Elle aurait eu sans doute une existence des plus normales. Elle aurait eu tellement de chance sans le savoir... Les gens sans histoire sont les plus heureux du monde et l'ignorent. Ce n'était pas juste qu'une enfant comme elle se retrouve au coeur d'une intrigue aussi sombre. Pourquoi est-ce toujours les innocents qui souffrent le plus ?
Je laissai là mes pensées alors que Regina soulevait un point important. Nous ne pouvions pénétrer dans la maison sans attirer l'attention sur nous. Nous avions déjà eu une chance folle de pouvoir en sortir sans rencontrer de domestiques... Il suffisait de nous téléporter directement à l'endroit adéquat. Un frissonnement me parcourut car cet acte nous précipitait jusqu'au point de non retour. C'était bien trop rapide. J'aurais souhaité plus de temps pour... faire mes adieux.
Diane marchait juste derrière moi, je la percevais très clairement. J'avais l'impression qu'elle voulait me parler mais je ne me sentais pas de taille à encaisser une conversation avec elle. Je pris mon courage à deux mains et me stoppai, extirpant mon bras de celui d'Eleanor. Puis je me tournai vers la déesse sans pour autant croiser son regard. Mes yeux étaient rivés sur mes souliers. Elle mentionna notre première rencontre, ce qui termina de me faire me sentir coupable.
Soudain, elle prit mes mains dans les siennes. Je frémis, surprise par ce contact inattendu. Je n'arriverai jamais à m'y faire.
- Il serait temps que tu sache Ellie Sandman, que tu es autant ma nièce qu'Elliot, est mon neveu. J'ai mit cinq millions d'années à trouver ma famille, et toi tu es un membre de cette famille. Et je crois qu'il est temps de l'officialiser.
Je déglutis avec peine, le souffle coupé par ses mots. Levant timidement les yeux, j'aperçus une breloque dans le creux de sa main, un petit livre argenté. Elle le plaça sur son bracelet sur lequel un éléphant et une girafe en métal se balançaient. De nouvelles larmes me montèrent aux yeux, des larmes d'émotion. J'étais bouleversée par ce qu'elle venait de me dire. Bien souvent, je ne savais pas où aller, quelle direction prendre, car je n'avais aucun but particulier. J'étais persuadée d'être une anomalie, une erreur qui n'avait pas de raison d'être. Pourtant, Diane insistait, malgré tout le mal que je lui avais causée sans le vouloir, elle m'acceptait pleinement au sein de sa famille.
Je ne savais pas si je devais me sentir apaisée ou tourmentée par cette révélation. Etait-ce une bonne chose de ne pas se méfier de moi ? J'avais éprouvé tant de satisfaction à lancer des flammes de mes mains, lorsque le Dragon avait pris possession de moi... En y repensant, une part de moi s'en délectait toujours. Je ne parvenais pas à m'en défaire. Etait-ce lui qui me manipulait une fois de plus ? Je repoussai ce sentiment avec force et pris la main d'Eleanor et de Diane. Nous nous téléportâmes dans la maison d'Eleanor, mais je me rendis compte trop tard que nous étions dans la mauvaise pièce. Le miroir n'était pas dans la chambre de l'enfant.
Diane tenta de calmer la mère d'Eleanor, en vain. Alors, elle lui fit perdre connaissance. Bonne décision. Nous n'avions pas d'autre option. Le père entra à son tour mais ses yeux étaient nimbés de flammes... Le Dragon s'impatientait. Il s'acharnait à ce que nous quittions les lieux sans délai.
Une seconde plus tard, nous étions dans le grenier. Le miroir se dressait dans le réduit ouvert, tel que nous l'avions laissé dans le présent. Absolument rien ne se reflétait dedans. Diane s'en approcha et posa sa main contre la surface polie. Le passage n'était pas ouvert. J'entrouvris la bouche, stupéfaite. Pourquoi cela ne fonctionnait-il pas ?
J'étais en train de chercher une solution quand je vis le visage d'Apollon apparaître en transparence dans le miroir. Je ne mis pas longtemps à comprendre que Diane l'avait appelé afin d'ouvrir le passage. Ces deux-là avaient un lien extrêmement fort, capable de traverser le temps... Songeuse, je me demandai si j'aurais été capable de la même chose avec Elliot. Probablement que non, il était beaucoup trop obtus.
Sans attendre, la déesse franchit le miroir et disparut de l'autre côté. Chose étrange : le miroir ne reflétait plus Apollon, et elle non plus par extension. Un doute m'assaillit subitement : et si je m'étais trompée ? Et si ce miroir n'était pas un passage temporel mais un moyen de nous enfermer dans un lieu de ténèbres ? Etait-ce un nouveau piège du dragon ? Etait-il capable de prendre l'apparence de personnes proches afin de mieux nous berner ?
Je secouai la tête, me confortant dans l'idée que le miroir était notre unique porte de sortie. Alexis avait déjà passé une jambe au travers mais brusquement, des cris au dehors attirèrent son attention. Elle fit machine arrière et se dirigea vers une fenêtre envahie par les toiles d'araignée. Je savais ce qu'elle voyait. Des gens furieux qui s'étaient rassemblés et qui se dirigeaient vers la maison... Ils m'avaient tous raconté leur cauchemar. Tout était sur le point de se produire. Nous devions laisser le temps suivre son cours.
La réaction d'Alexis fut prévisible : je me plaçai devant elle pour l'empêcher de passer la porte menant à l'escalier. Je levai les mains pour les poser sur ses bras, ne pouvant atteindre ses épaules, et me composai un visage fermé mais résolu tandis que je tentai de la calmer avec ces simples paroles :
"Fais-moi confiance."
Elle avait l'air de combattre avec deux ambitions, mais elle hocha finalement la tête. Quelque chose se brisa en moi à cet instant. Je m'aperçus à quel point elle me faisait confiance. C'était si douloureux de la trahir... Elle voulut s'assurer que Sebastian et Louise étaient hors de danger. Même si je n'en savais rien, je la persuadais qu'on trouverait un moyen de leur porter secours. Eleanor avait dit qu'ils avaient disparu. J'espérais de tout mon coeur qu'ils avaient su retrouver le chemin de notre espace-temps.
Elle s'écarta de moi et passa le miroir, vite suivie par Regina. Je me mordis nerveusement les lèvres, en pleine réflexion. Je pouvais encore tout changer, faire fi de l'avertissement d'Anatole. Après tout, pourquoi prenais-je pour argent comptant ce qu'il m'avait dit ? On est maître de son destin. Je pouvais choisir de sauver la ville, et tant pis pour le futur.
L'image de Lily me vint de nouveau en tête. Je fermai les yeux, m'imprégnant malgré moi des moindres traits de son visage, de son sourire, ses fossettes, ses yeux qui pétillaient... Pour la "sauver", j'allais sacrifier toute une ville. Et elle ne le saurait jamais.
Puis, je réfléchis à nouveau. Si je faisais passer Eleanor de l'autre côté du miroir, si je l'emmenais dans notre présent, jamais elle ne contacterait les autres par le biais du cauchemar. Jamais elle n'aurait besoin d'aide. Jamais Eadun City ne trouverait de repos. Se pouvait-il que les flammes soient une bénédiction, en fin de compte ? Je repoussai fortement cette théorie aberrante. Je perdais le nord, je perdais la raison à force de vouloir trouver une façon de préserver le passé et le présent.
Pourtant, je ne pouvais sauver ce qui était arrivé une première fois. Les choses devaient rester telles qu'elles étaient. Un seul changement pouvait modifier Lily, voire la faire disparaître entièrement. Eleanor devait demeurer dans son époque. Pour le salut de tout le monde.
Des cris furibonds et étouffés me parvinrent brusquement, me faisant sortir de mes pensées. Cela venait du dehors. "Qu'est-ce qui se passe ?" s'inquiéta Eleanor.
Elle se précipita jusqu'à la fenêtre et observa, remplie d'angoisse, les villageois s'engager dans le parc de la propriété, armés de leurs torches. Ils n'étaient qu'une dizaine mais cela suffisait à effrayer une enfant. Elle se tourna vers moi, éperdue.
La fillette devait rester à Eadun City, c'était une vérité absolue, mais j'avais peut-être trouvé là ma destinée... L'anomalie avait enfin une raison d'être. Cette constatation m'emplit de sérénité et de terreur à la fois. C'est effrayant de découvrir son but ultime.
Je pris une grande inspiration et déclarai d'un ton étonnamment calme, tout en plongeant mon regard dans le sien :
"Je vais rester avec toi. Je te protégerai." "Ils viennent me punir !" s'écria-t-elle, la voix brisée.
"Ils ne te feront aucun mal, je te le promets." lui assurai-je en lui caressant les cheveux.
Puis je me tournai vers Anatole pour lui dire, à la fois résolue et affectée :
"Va les retrouver. Explique-leur ma décision. Dis-leur qu'on n'avait pas d'autre solution."
Je parlais d'Alexis, Regina et Diane. Elles avaient le droit de savoir la raison qui m'avait poussée à rester de l'autre côté. Je songeai avec tristesse que je ne les reverrai jamais. Tout comme Lily, Elliot, Neil... J'emmènerai dans les flammes de précieux souvenirs et des rêves qui jamais ne se réaliseraient.
Le jeune homme me regardait, tétanisé. Peu à peu, je lus autre chose dans ses yeux, une sorte de lueur légèrement folle et déterminée. La même que dans les miens, je suppose. Alors, je compris ce qu'il avait en tête.
"Tu ne restes pas ici." dis-je, catégorique. "Je veux qu'il reste, moi !" gémit Eleanor, de grosses larmes roulant sur ses joues.
Même si je tentais de la préserver, elle comprenait très bien qu'une chose grave allait bientôt arriver. Je pivotai de nouveau vers elle et lui affirmai :
"On n'a pas besoin de garçon pour s'amuser toutes les deux."
Avec une moue tremblante, elle hocha la tête. A quelques mètres, Anatole fit de même, toujours immobile. Puis, il s'anima subitement, s'approchant lentement d'Eleanor. Je me reculai de quelques pas tandis qu'il s'accroupit devant elle. Il prit sa petite main dans la sienne et la caressa du bout du pouce, comme pour la rassurer.
"Tu es sûr que tu ne veux pas rester ?" demanda la fillette. "On pourrait jouer tous les trois..."
Sur le dernier mot, elle pencha légèrement la tête de côté d'une façon un peu mécanique. Je plissai des yeux tandis qu'Anatole baissait les siens. J'avais comme la sensation étrange que nous n'étions plus seuls dans le grenier.
"On va jouer une dernière fois tous les deux." déclara Anatole en fixant toujours le plancher poussiéreux. "Je te fais la promesse que tu ne seras jamais seule. Il y aura toujours quelqu'un pour veiller sur toi, même si ça ne pourra pas être moi."
Il se tut l'espace de quelques secondes. Les cris au dehors semblèrent enfler d'un seul coup en prenant toute la place. Puis il reprit d'un ton calme :
"J'espère que tu trouveras la force de me pardonner."
Subitement, une forte chaleur s'empara de la pièce. Elle s'abattit sur moi, aussi violente qu'une rafale brûlante. Je clignai des yeux et entrouvris la bouche, le souffle court. J'avais l'impression qu'une masse géante m'écrasait, oppressait ma poitrine... Le Dragon. Il l'avait appelé. Non...
"Qu'est-ce que tu fabriques ?" fis-je, jetant des coups d'oeil frénétiques tout autour de moi.
Je me répétai ses paroles dans ma tête, et à mesure que je le faisais, je réalisai qu'il ne les avait pas dites à Eleanor. Elles m'étaient adressées. Il croyait pouvoir me piéger. Pensait-il avoir une relation privilégiée avec le Dragon ? J'avais été possédé par lui et désormais, j'étais capable de le combattre. J'en étais persuadée.
"Anatole, arrête !" dis-je d'un ton cassant.
Il tenait toujours la main d'Eleanor dans la sienne et la regardait bien droit dans les yeux. La fillette, les yeux rougis, souriait désormais. Un sourire qui n'avait rien d'amical... Je secouai la tête, comprenant que le Dragon était à l'intérieur d'elle. La chaleur émanait de son corps frêle. Un pouvoir colossal m'écrasait de minute en minute. Je tentai d'y résister.
"Eloigne-toi d'elle."
Mais Anatole continuait de caresser la main de la fillette avec son pouce. Un contact visuel le liait à elle. Je réfléchis à une façon de briser ce lien mais c'est alors qu'il murmura :
"Je crois que j'ai compris ce que tu attends de moi."
Il hésita et ajouta à l'adresse du Dragon :
"Tu as ma parole."
Brusquement, une forte source de chaleur jaillit devant mon visage et me poussa vers le miroir. J'essayai de lutter contre, grimaçant et me concentrant le plus possible.
Anatole se leva et me regarda enfin, le visage fermé.
"Tu avais la solution mais pas la bonne personne." dit-il d'un ton attristé.
"Je ne vais pas te laisser faire ça à ma place." fis-je, la mâchoire contractée par l'effort.
Les flammes invisibles m'assaillaient, brûlaient ma peau. Je luttais toujours. Je n'abandonnerai pas. Je n'avais aucune raison de vivre, alors autant mourir en sauvant le présent. Cela me semblait logique. Anatole ne comprenait pas que c'était ma destinée.
Les larmes aux yeux, il me regardait me débattre contre le vent brûlant qui me poussait toujours.
"Je suis prêt à faire n'importe quoi pour toi."
La chaleur devenait insoutenable.
"Ne fais pas l'imbécile !" m'écriai-je, poussée à bout.
Je rassemblai toute ma force pour lever les bras et m'approcher de lui. Mes mains heurtèrent alors un mur invisible. Perplexe, je les écartai sans comprendre. Mon souffle saccadé laissa un nuage de buée contre la surface polie qui se trouvait devant moi.
Le miroir... j'étais passée de l'autre côté du miroir sans m'en apercevoir.
"Non..." murmurai-je. "Non ! Non !"
Je posai plusieurs fois mes mains dessus, totalement perdue. Au milieu du néant, je voyais les reflets d'Anatole et d'Eleanor, serrée contre lui. Elle ne souriait plus. Son visage de poupée était étrangement pensif et calme.
"C'était à moi de le faire !" criai-je au reflet du jeune homme. "A moi seule ! Qui es-tu pour décider à ma place ? Qui es-tu, bordel ?"
Mes mains fébriles tapotaient la glace sans discontinuer, cherchant un moyen d'y retourner, de faire l'échange. Mais il n'en existait aucun. Il aurait fallu pour cela qu'Anatole me laisse passer. Et je savais qu'il ne le ferait pas.
De rage, je donnai un coup contre la surface polie. Un léger craquement se fit entendre et une petite fissure se créa. Je laissai échapper un cri angoissé, mes doigts écartés vers cette déchirure. Il ne fallait plus que je touche le miroir. Je risquais de le casser et alors, alors... il n'existerait plus aucun espoir.
Peu à peu, le reflet d'Eleanor s'évanouit. Elle devint d'abord transparente jusqu'à disparaître totalement. Ne restait qu'Anatole qui m'enveloppait d'un regard à la fois dévasté et tendre. Je lui renvoyai un regard incendiaire tout en me mordant les lèvres jusqu'au sang. Je ne lui pardonnerai jamais d'avoir pris ma destinée. De se sacrifier à ma place. C'était ridicule de penser que ma vie avait davantage d'importance que la sienne, absolument ridicule...
Il s'avança lentement et posa une main contre le miroir. Ses contours étaient déjà flous. Je déglutis avec peine et levai ma paume tremblante dans l'air.
"Laisse-moi passer..." l'implorai-je à voix basse.
Ne fais pas ça. Je t'en supplie. Tu n'as pas le droit de penser que tu n'as aucune importance. Vous avez tous le droit de vivre. C'est à moi de le faire.
Ma main se posa contre la surface fissurée du miroir, espérant le traverser. Pendant une seconde, je crus sentir le contact de ses doigts contre les miens. Je frémis tandis qu'un vague sourire apparaissait sur son visage.
Puis il disparut avec une lenteur infinie.
Je fermai les yeux et penchai la tête, ma main toujours appuyée contre la fissure. Je restai ainsi un moment impossible à définir, jusqu'à ce que j'entende quelqu'un parler. Alexis, Diane, Regina... Elles avaient assisté à tout ceci. Je leur devais une explication. C'était le moins que je puisse faire.
Je secouai légèrement la tête et sentis une larme rouler sur ma joue. J'enlevai brusquement ma main du miroir pour essuyer vivement mon oeil et me relevai.
"C'est fini. Tout est fini..." fis-je en fixant d'un air hagard le grenier décrépit, qui menaçait de s'écrouler sur lui-même. "On ne peut pas changer le passé. Si on avait tenté malgré tout, on risquait de faire disparaître Storybrooke et le présent tel que nous le connaissons."
Je me tus car les sanglots et la rage qui m'habitaient étaient bien trop difficiles à contenir. J'expirai lentement et ajoutai :
"Je voulais rester avec Eleanor car... je ne pouvais pas la laisser seule sachant ce qui l'attendait."
Je baissai la tête, abattue. C'était en train de se produire. Cela s'était déroulé plus d'un siècle en arrière, et pourtant j'avais l'impression que cela se produisait pendant que nous parlions.
Je jetai un coup d'oeil au miroir qui nous reflétait tous sans exception, signe que le temps avait repris son cours. Voilà. C'était fait.
"Nous n'avons plus rien à faire ici." fis-je, un goût de bile dans la bouche.
Les épaules basses, je sortis du grenier et descendis l'escalier étroit et branlant. J'ignorai si les autres me suivaient. Elles n'avaient probablement pas envie de supporter ma présence plus longtemps. Plus que jamais, j'éprouvais le besoin d'être seule. Je voulais m'évader de cette réalité, imaginer que j'avais brûlé quelque part, à une autre époque. J'aurais pu enfin trouver la paix...
Des bruits étranges émanaient de la vieille maison, comme si une après-vie l'habitait toujours. A ma vision se superposaient les souvenirs de la demeure fastueuse d'une fillette prénommée Eleanor. Avec un peu d'imagination, j'y étais encore. Mon corps était revenu, mais mon âme était restée avec elle, avec eux deux.
Je sortis dans le parc à l'abandon et pris une grande inspiration. Avant de m'asseoir sur les marches vermoulues de la véranda. Là, je ramenai mes genoux contre ma poitrine et laissai libre court à mon chagrin.
Dans un rideau de larmes, je crus voir les silhouettes de Sebastian et Louise. S'ils étaient vraiment là, s'ils n'étaient pas qu'un mirage, alors nous n'avions pas tout perdu. Nous les avions au moins retrouvés.
Incapable de prononcer le moindre mot, je tentai un sourire vacillant avant de poser mon front contre mes genoux et d'expirer lentement, très lentement.