« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Driiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing! Je lève ma tête subitement. Et boum! Je me cogne assez fort le haut du crâne contre je-ne-sais-quoi. Tandis que ma main frotte énergiquement l'endroit de la collision - je ne crois pas que je saigne, j'aurais seulement une petite bosse, sans doute! - je jette un regard au réveil qui se trouve dans la pièce. 11H09. J'ai encore dormi trop longtemps. En même temps, quand tu n'as pas besoin de travailler, la flemme s'installe plutôt vite, je trouve. Un verre de scotch à moitié vide se trouvait sur ma table de nuit: je m'en emparai rapidement, avant de le vider d'un seul coup. Je ne buvais pas autant, d'habitude. Enfin, depuis mon arrivée à Storybrook, on ne peut pas dire que j'étais bon à quelque chose. Marianne était morte. Roland était mort. Voilà ce qui pouvait résumer ma vie en ce moment-même. Les vingt-huit ans de malédiction m'avait procuré une petite pause, puisque j'avais tout simplement oublié l'existence de mes anciens amours perdus. Je n'avais été qu'un riche héritier sans famille, chef d'une grande entreprise dans le Maine, qui était tellement libre, riche et arrogant qu'il n'avait même pas besoin de se rendre au QG de son entreprise, à Boston pour que les affaires marchent correctement. Bref. Il allait bien falloir que je trouve quelque chose à faire de ma journée...
Voler quelques trucs? Bof, sans intérêt, et puis je n'avais pas spécialement envie de passer des heures à trouver quelque chose d'utile à piquer. Une demie-heure plus tard, j'avais pris un douche, je m'étais habillé, avait essayé d'avaler quelque chose sans pour autant réussir. Je n'avais pas vraiment un appétit très grandissant, ces derniers temps. Direction le cimetière. J'y allais tous les jours depuis que la malédiction était levée. Des fleurs sauvages poussaient aux abords de la forêt, juste à côté des tombes. Je prenais toujours quelques orchidées, ou ce genre de choses pour les poser devant les deux tombes de Marianne et Roland. Je nettoyais un peu la terre qui, parfois, s'accrochait sur le marbre des tombes. Je parlais, un peu. Mais à force de venir, la vérité devenait de plus en plus présente. Ils étaient morts. Je n'y pouvais rien. Et il fallait que je fasse autre chose de mes journées, excepté parler avec des morts. Il fallait que je reprenne contact avec le monde.
- Il faut que je change! m'écriais-je à haute voix, seul dans le cimetière. Je suis sûr que vous seriez d'accord avec ça, hein? demandais-je aux deux fantômes de ma vie.
Je poussais un long soupir en attendant quelconque réponse, retenant plus ou moins bien les larmes de désespoir qui menaçaient de percer sous mes paupières... Soudainement, le vent se leva. Il était tellement fort qui me poussait vers la route. Vers la ville. Vers la vie. Un signe du destin? Peut-être, après tout ce que j'avais vécu dans ma vie, cela n'était pas forcément impossible. Avec un courage que je pensais perdu à tout jamais, je me mis à marcher. Les mains dans les poches, mon moral remonta au fur et à mesure que je me rapprochais du centre-ville de Storybrook. Motivation, reprends ta vie en main, rencontre des gens, fais ta vie, répétais-je comme une litanie. Je croisais une bande de gamins en skate, qui me saluèrent avec le sourire. Je passais devant le Granny, déjà bondé de monde à cette heure-là de la journée. Et finalement, j'arrivais sur la Grande Place. Elle était aussi peuplée d'une dizaine d'étrangers: pourquoi pas engager la conversation avec l'un d'eux.
La première qui me croisa était une petite fille, blonde. Trop jeune.
Le deuxième était un policier en uniforme. Hors de question.
La troisième, une mamie avec son chien. Bah, trop vieille.
Et soudainement, SBOUM! Je percute quelqu'un. Ou plutôt, une jeune femme, brune le trentaine je dirais. Evidemment, on peut pas dire que je sois vraiment un poids plume, et elle repart en arrière, prête à tomber sur le bitume de cette place avant que je ne la rattrape in-extremis. Elle est légère, je remarque, et un demi-sourire apparaît sur mon visage lorsque je la stabilise enfin.
- Excuse-moi, je ne regardais pas vraiment où j'allais! Ça va? demandais-je avec tout la sympathie du monde.
Mais lorsque je scrutais un petit peu plus le visage de l'inconnue en question, elle me parut familière. Ses traits, ses yeux, sa bouche, je l'avais déjà vu quelque part. Je réfléchis encore quelques demies-secondes avant que le déclic ne se fasse dans mon esprit. Un peu gêné, je retirais mes mains de ses épaules, avant de reprendre:
- Mme.Mills! Hum, je suis vraiment désolé de vous avoir bousculer! dis-je maladroitement.
Elle avait été Maire de Storybrook pendant un certain temps. Je ne crois pas qu'elle soit encore en poste. Mais avant cela, elle avait été l'Evil Queen. Et encore avant, la Reine de la Forêt Enchantée. Et on ne manque pas de respect envers une Reine, quelle qu'elle soit.
iiip Biiip Biip, mon réveil sonne et je me relève avant de taper dessus pour qu'il s'éteigne. Depuis mon retour d'Amazonie, j'avais du mal à ne pas dormir, c'est peut être à cause du fait que j'avais failli mourir mais que j'avais été sauvée par un dieu, lui devant ainsi la vie enfin... Je me frotta les yeux et soupira avant de sortir du lit pour aller réveiller Henry. Le réveil annonçait neuf heures et Mary Margaret m'avait dit qu'ils commençerait plus tard donc j'en avais profité pour faire de même.
C'est donc vêtue d'un pyjama en lin pourpre, sous une robe de chambre de la même couleur que je sors de ma chambre, direction la chambre d'Henry. Mais en me rendant vers sa chambre, je me stoppe devant une autre porte, une porte sur laquelle est inscrit Chambre d'Alexis, je pose ma main sur la poignée et fini finalement par pousser la porte. La chambre est tellement vide. Son armoire est grande ouverte, la plupart de ses affaires sont étalées sur le sol. J'actionne l'interupteur et me dirige vers un cadre photo tombé par terre avant de me rendre compte que c'est une photo d'Alexis, Henry et moi.
Je retire la poussière qu'il y a dessus d'un mouvement de main et m'assois sur le lit de ma fille. On à l'air si heureux tous les trois, on souris et Alexis à l'air heureuse... Je pose la photo sur son bureau et me lève avant d'ouvrir ses rideaux, histoire que la lumière entre avant de ressortir de sa chambre pour me rendre dans celle d'Henry. J'ouvre la porte et me dirige vers lui avant de l'embrasser sur le front:
-Henry chéri, lève toi. On pars dans une demi heure.
Je sors de sa chambre et me rends dans la salle de bain pour me doucher et m'habiller d'un chemisier blanc et d'un slim noir, perchée sur des bottes noires avec dix bons centimètres de talons. Une fois maquillée et coiffée, je quitte la salle de bain et souris à Henry qui vient de se lever avant de lui laisser la place.
Après le déjeuner, je me saisis de mon sac, attends Henry et on quitte tous les deux le Manoir avant que j'aille le poser à l'école. Un dernier baiser sur le front et je démarre pour me rendre sur la Grande Place, histoire de me promener un peu. Mais alors que je ne regarde pas devant moi BOUM ! Je heurte quelqu'un et n'est pas le temps de me rattraper que je repars en arrière mais par chance, l'homme qui m'est rentré dedans me rattrape avant de me demander si ça va.
N'ayant pas trop compris ce qui se passe, je fais un signe approbatif de la tête avant de lever les yeux vers lui et de le voir légèrement reculé avant de s'excuser de m'avoir bousculée.
Ce n'est rien, ne vous inquiétez pas. C'est moi qui ne regardais pas où j'allais. De votre côté, tout va bien ?
Quoi, c'est normal de demander ? Je ne le quittais pas des yeux, c'est étrange, j'avais l'impression de l'avoir déjà vu quelque part... Je souris légèrement en attendant sa réponse, après tout, j'allais pas me montrer méchante non ?
Je détaillais longuement la jeune femme - de manière totalement discrète, d'ailleurs, je suis un professionnel en la matière - de mes yeux bleus. Elle est un peu plus petite que moi, d'une dizaine de centimètres je pense. Ses cheveux sont noirs de jais - tiens, mais n'ais-je pas entendu cette citation dans un dessin-animé comme... Blanche-Neige? - et sa peau est lisse, mais pas pâle ou blanche comme la neige non plus. J'avais déjà croisé Snow... hum, Mary Margaret était certes jolie, mais pas aussi belle que l'ancienne mairesse de Storybrook. D'ailleurs, je commençais à devenir curieux à propos de Mme.Mills. Quel était son boulot, maintenant. Qu'est ce qu'elle faisait de ses journées? Était-elle toujours aussi "méchante" quand dans la Forêt Enchantée, ou avait-elle changé? En tous les cas, je pouvais être sûr que l'ex-Evil Queen n'étais pas aussi horrible que Rumplestilskin, et bien plus appréciable que le vieux sorcier. D'ailleurs, je n'avais pas croisé une seule fois le Dark One depuis mon arrivée à Storybrook? Était-il donc mort?
- Ce n'est rien, ne vous inquiétez pas. C'est moi qui ne regardais pas où j'allais. De votre côté, tout va bien? demanda-t-elle avec un ton concerné.
Cette fois-ci, je choisissais de définitivement croire qu'elle avait changé. Une infime part d'espoir commença à s'infiltrer dans mon esprit. De l'espoir pour elle, mais aussi de l'espoir pour moi. De l'espoir pour changer de vie, pour recommencer... encore. Mais je chassais tout de suite ces pensées avant de mettre un sourire mi-de façade, mi-franc sur le visage, avant de tendre ma main vers la brune.
- Tout va bien. Robin de Locksley, pour vous servir! me présentais-je avec enthousiasme.
Je n'avais pas vraiment l'habitude - encore - d'utiliser mon véritable nom. Durant mes belles années dans la Forêt Enchantée, les gens avaient l'habitude de m'appeler Robin Hood. Lorsque j'étais atterri à Storybrook, j'avais eu un faux nom assez pourri, d'ailleurs. Denfield, ou quelque chose dans le genre. Maintenant, je me retrouvais à porter mon véritable nom de famille, celui de mon père et de son père avant lui. En tous les cas, maintenant que je l'avais bousculé, j'avais envie d'en savoir un peu plus à propos d'elle.
- Hum... Maintenant que la bousculade a eu lieu, ça vous dit d'aller prendre un verre? proposais-je tout en passant une main dans mes cheveux.
J'avais l'habitude de faire ce mouvement lorsque j'étais un petit peu gêné. Et cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas communiqué avec qui que se soit que cela me surprit un peu lorsque cet ancien réflexe refit surface immédiatement. Ma manche remonta un peu, dévoilant un tatouage de lion qui datait d'au moins dix ans. Lui aussi, j'avais eu tendance à l'oublier ces dernières années .
oi ? Me sentir mal dans la situation présente ? C'est fort possible oui et surtout que je suis en train de sourire niaisement. Est-ce-que Merlin avait raison ? Est-ce-que ce serait lui qui ferait chavirer mon coeur ? Je n'en sais trop rien. Clochette m'avait montré avec la poussière de fée mon possible True Love, un homme avec un tatouage de lion sur le poignet...
La plupart des personnes qui passaient devait me trouver bizarre mais je n'en avais rien à faire, je restée là, à le regarder sans rien dire quand il se présenta finalement à moi sous le nom de Robin de Locksley. Soudain, cela fit tilt dans mon esprit, j'avais entendu parler de lui dans la forêt enchantée, Robin de Locksley, connu sous le nom de Robin des Bois, volant aux riches pour donner aux pauvres. Trop mignon, mais étrangement, je ne trouvais pas cela bête au contraire...
-Enchantée de vous rencontrer Monsieur de Locksley, je suppose que je n'ai pas besoin de me présenter. lui dis-je avec le sourire.
Nous étions là, au milieu de la place tous les deux. Cette bousculade n'était peut être pas arrivée par hasard me dirait vous, mais ce qui s'ensuivit fut plus qu'étonnant et ma réaction le fut également. Il me demanda si je voulais bien prendre un verre avec lui, après tout, ce serait pour s'excuser de la bousculade et puis, je dois dire que je commençais plus tard alors autant en profiter.
J'allais lui répondre lorsque je leva le regard vers le tatouage sur son poignet. Un tatouage en forme de lion. Je recula légèrement et posa mon regard sur le visage de l'homme en face de moi avant de sourire légèrement. "Ouvre ton coeur Regina." ne cessait de me dire mon moi intérieur et c'est avec une certaine curiosité que j'approuva sa demande d'un signe de tête.
-Avec plaisir, et puis comme ça, ce sera un moyen de vous excusez de m'avoir bousculée. lui dis-je, riant légèrement.
Je ne le quittais des yeux, si c'était vraiment lui mon âme soeur, il fallait que j'en sache un peu plus sur lui et vu l'effet qu'il me faisait, mon coeur ne me trompait pas, peut être que c'était à mon tour d'avoir ma fin heureuse...
C'est assez étrange. Durant toutes nos deux vies dans la Forêt Enchantée, je n'avais pas croisé une seule fois le chemin de la Mills. Le Roi des Voleurs et la Reine de Coeurs - c'est vrai! surtout que le mien est entrain de faire un marathon depuis quelques minutes - ne se croisant jamais durant presque trente ans de vie dans un autre monde. Et même durant la malédiction, je ne me souvenais l'avoir croisée ou même vue véritablement. Normalement, en autant de temps, chaque personne de la petite ville du Maine aurait dû connaître toutes les autres. Comme quoi, cette Dark Curse avait vraiment été réalisée avec soin, puisqu'elle nous avait obligé à rester avec les mêmes personnes durant vingt-huit années. Pas étonnant que j'ai eu des envies de meurtre contre mes collègues de bureau, à certains moment. Enfin, maintenant je ne travaillais plus, donc le problème était réglé, n'est ce pas?
- Enchantée de vous rencontrer Monsieur de Locksley, je suppose que je n'ai pas besoin de me présenter. répondit-elle avec un charme et une élégance digne d'une grande dame.
- Vous supposez bien, Miss Mills! m'exclamais-je avec un ton enjoué.
Elle sembla prête à répondre de nouveau, pleine de répartie, lorsque son regard s'accrocha à quelque chose, comme fasciné ou troublé. Bon sang, quelque chose allait mal avec moi? Avais-je, je sais pas, quelque chose de travers? Un insecte dans les cheveux? Une tâche sur la peau? Un vêtement déchiré? Ou pire, un bout de nourriture entre les dents? Non, bien sûr que non. Et puis d'abord, pourquoi me souciais-je autant de mon apparence tout d'un coup? Je veux dire, ce n'était pas mon genre de me préoccuper de l'avis des autres, et ce n'est pas comme si nous avions un rendez-vous galant ou quelque chose dans ce genre-là... si? Non, bien sûr que non. "C'est la deuxième fois en dix secondes que tu penses cela, Robin!" me souffla une voix narquoise dans un coin de mon esprit. Mais heureusement, l'ex-mairesse me sauva de là en reprenant finalement la parole.
Elle accepta ma proposition - petit rappel: voudriez-vous aller boire un verre? - avant de proposer d'aller au Granny's. Oui, pourquoi pas? Après tout, ce restaurant-hôtel était l'un des plus connus de la ville, et était tenue par une grande cuisinière, j'ai nommé Granny! C'est vrai que c'est un peu ridicule, quand on y pense, de nommer son restaurant comme soit-même. Si j'avais une boutique ou quelque chose de ce genre-là, soyez sûrs que je ne l’appellerai pas "Chez Robin", c'est un peu ridicule et auto-centré pour moi.
- Va pour Granny's, donc! affirmais-je avec enthousiasme. Vous n'aviez peut-être pas besoin de vous présenter, mais je ne connais pas grand-chose de vous au final.
En effet, je n'avais en ma possession que trois informations concernant la jolie brunette: son nom, son ancien métier et son rôle dans la Forêt Enchantée, ce qui n'était pas énorme quand on y réfléchit bien. J'aurais pu être l'une de ces personnes qui juge les autres au premier regard, et seulement grâce aux préjugés mais heureusement pour moi et pour elle, je n'en faisais pas parti, sinon je serais probablement parti en courant après la bousculade de tout à l'heure. Non, pour moi, si l'on veut juger les gens, il faut d'abord les connaître. Et ce n'est pas avec ces trois petites informations que je pourrais me gargariser de connaître l'Evil Queen aux quatre coins du quartier, voire même de la ville. Voilà, faisons connaissance pour aujourd'hui, cela serait déjà une bonne avancée.
- Regina Mills, ex-maire de Storybrook. énonçais-je rapidement. Vraiment rien, en fait. Voyons voir. Quel est to... votre nouveau métier?! la questionnais-je gaiement.
Je m'en voulais un petit peu d'avoir balbutier en parlant. Tu ou Vous? Dans mon ancienne vie, où j'étais le riche et arrogant Robin, je me permettais de tutoyer n'importe qui. Les gens pouvaient me détester car je manquais de respect à quiconque ne me plaisait pas ou quiconque faisait une erreur alors que j'étais dans les parages. On peut dire que cette malédiction avait ramené à la surface mes pires côtés en quelques sortes. Je n'étais plus le même depuis que mes souvenirs - par moment, j'aurais préféré ne pas les avoir récupérer du tout! - étaient revenus, mais je ne savais toujours pas me contrôler par moment. J'espérais simplement qu'elle ne serait pas vexer que j'ai utilisé le tutoiement au bout de... trois minutes de discussion? Je me mis en marche tout en l'invitant à me suivre vers le restaurant, quelques dizaines de mètres plus loin. Les seules choses dont j'étais sûr pour le moment, c'est que je voulais en savoir plus sur elle, passer du temps avec elle, et surtout - bien que se soit étonnant - lui plaire.
e lui souris légèrement, ne pouvant le quitter des yeux. Quelque chose se passait en moi. Quelque chose à la fois de merveilleux mais aussi d'effrayant et tout cela avait commencé au moment même où nos regards se sont croisés. C'est ça qu'on appelle le coup de foudre ? Peut être bien mais ce qui est sûre, c'est que mon coeur va à dix milles à l'heure depuis tout à l'heure.
Finalement, mon regard se pose sur son tatouage. Le fameux tatouage de lion, celui que mon âme soeur devait porter, serait-ce lui ? Serait-ce cet homme là qui m'est destiné ? Et si la poudre de fée ne s'était pas trompée... Finalement je repris la conversation en acceptant sa proposition d'aller boire une verre tout en riant sur le fait que ce serait le moyen de s'excuser de m'avoir bousculée.
Il accepta donc d'aller au Granny's et affirma que je n'avais pas besoin de me présenter mais qu'il ne connaissait pas grand chose de moi au final. Je ne le quittais pas des yeux tandis que l'on marchait côte à côte pour se rendre au Granny's. Je ne pouvais m'empêcher de sourire, je me sentais bien avec lui comme si quelque chose de magique était en train de se produire. Serait-ce cela l'amour ? En tout cas, je ne m'empêcha pas de lui répondre, lorsqu'il me demanda mon nouveau métier:
-Oh et bien... Je fais des tartes aux pommes., il y eu un moment de silence avant que je ne souris, sur le fait que quelques minutes avant il avait hésité entre le tutoiement et le vouvoiement. Pas d'inquiétude, je fais des tartes aux pommes normales et toute autre sorte de dessert, je suis la collègue d'Amélia Peters.
Nous continuons de marcher tandis que je respire longuement. Je me sens tellement bien avec lui alors que je viens juste de le rencontrer et il est... Il est si... Je ne peux point dire ce que je pense de lui mais ce que je ressens est tellement intense... Ma seule envie est de rester avec lui le plus longtemps possible.
Et depuis l'annonce du nouveau Maire de Storybrooke, je suis également adjointe au juge aux côtés de Phoebus. Ayant été la Mairesse pendant pas mal de temps, Aloysius sait que je serais d'une grande aide et je représente le partie magique de Storybrooke.
On arriva devant le bâtiment et je me dirigea vers la porte avant d'y entrer, suivit de Robin. On se dirigea à une table de libre et finalement, la discussion continua sans que je ne le quitte des yeux.
-Je ne sais rien non plus de t... vous Mr de Locksley. Dites moi... Que faites vous dans la vie ?
Que m'arrive t'il ? Pourquoi moi aussi j'ai eu envie d'user du tutoiement... Je me sens tellement bizarre et tout cela est tellement merveilleux à la fois. J'ai envie que ce moment dure éternellement et que je réussisse également à la plaire...
Des tartes aux pommes? Seriously? J'hésitais entre mettre un air totalement incrédule sur mon visage, ou au contraire, exploser de rire. L'Evil Queen qui fait des tartes aux pommes, après avoir empoisonner Snow-White avec?! C'était assez ironique, d'un point de vue extérieur. "Oui, mais toi, stupide voleur tu n'es pas un point de vue extérieur. Sinon, tu n'essaierais pas de lui parler, crétin!" rajouta ma conscience avec sévérité. N'empêche, elle n'avait pas tort. Pourquoi avais-je approché Regina en premier lieu? Certes, nous nous étions bousculé, d'accord d'accord, mais on ne devient pas curieux à propos d'une personne, ou plutôt devrais-je dire attiré par une personne juste à cause (ou grâce?) à une bousculade éphémère. Mais le douce voix de la Reine me retira de mes pensées, expliquant qu'elle préparait des gâteaux - tartes, pardon, je ne suis pas professionnel! - tout à fait normaux, et qu'elle ne travaillait pas toute seule. Cette première réflexion me fit sourire, elle me semblait aussi innocente que... ben chais pas moi, Bambi par exemple?! Par Merlin, je ne sais pas comment cette femme avait pu être méchante dans un passé pas si lointain que cela. Je n'étais même pas capable de la détester pour la Dark Curse, je suis vraiment pathétique, parfois. "Ou amoureux" proposa ma conscience.
- Qui sait, je pourrais peut-être avoir l'honneur de goûter l'une de vos tartes à la pomme, un jour?! suggérais-je avec un sourire en coin et une lueur d'espoir dans les yeux.
Arrête de te mettre autant en avant! Je me trouvais ridicule, à faire ce genre d'allusion. Cette dernière intervention semblait vouloir dire "je suis un adolescent complètement dingue, et je voudrais te revoir un jour, belle princesse!". Pas que je ne veuille pas goûter ces gâteaux - tartes - à la pomme, mais si elle me proposait de la revoir pour cette occasion, je me réjouirais bien plus de la voir, elle que ces tartes aux pommes. Je suis clair quand je pense, moi? "Non." répondit cette fois-ci franchement cette stupide petite voix au fond de ma tête. Ridicule. Mais une nouvelle fois, Miss Mills (par Merlin? Et si elle n'était pas célibataire?) me sauva de mes pensées totalement bordéliques: elle ajouta qu'elle était maintenant une membre du groupe de la justice à Storybrook, représentante de la partie magique de la ville. C'est vrai que la brune était capable de faire de la Magie. Au moins, si je devenais trop entreprenant, elle serait capable de me faire fermer mon clapet, ce qui n'est pas une mauvaise chose en soit, par moment! Bon sang, j'espère que je n'allais pas gaffer! Je n'avais jamais été aussi nerveux à l'intérieur depuis si longtemps. Les autres ne daignaient pas d'avoir une once de mon intérêt, et voilà que je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour lui être agréable, et qu'en plus, je m'encombrais l'esprit avec tout un tas de questions alambiquées.
Mais le Granny's était maintenant devant nous, et nous pénétrâmes rapidement à l'intérieur du restaurant. Le battant de la porte poussa la clochette de l'entrée avec un petit "Ding!" malgré tout assez sonore, et quelques personnes tournèrent la tête dans notre direction. Si la plupart ne semblait pas connaître mon identité (après tout, j'avais vécu quasiment en ermite pendant presque un an!), la totalité me paraissait connaître l'identité de ma... mon invitée. Je détournais le regard de ces curieux, avant de rejoindre Regina à la table qu'elle avait choisie et de m'asseoir en face d'elle. Maintenant, je pouvais la contempler encore plus facilement que tout à l'heure, lorsque nous étions entrain de marcher l'un à côté de l'autre. Je secouais mentalement ma tête dans tous les sens: nan mais ça va pas, de penser des choses pareilles! Hello, Robin, tu l'as rencontré il y a moins de dix minutes, réveille-toi un peu! Et alors que ma raison reprenait peu à peu le dessus, une nouvelle intervention de la magnifique - oui, soyons honnête - femme qui se trouvait en face de moi refit partir mon cœur encore plus vite.
- Je ne sais rien non plus de t... vous Mr de Locksley. Dites moi... Que faites-vous dans la vie? me questionna-t-elle en se reprenant très vite.
Je ne sais pas vraiment si j'étais prêt à me confier sur ma vie maintenant. Enfin, il faudrait bien que je lui en parle un jour, si je voulais que nous nous rapprochions un petit peu plus l'un de l'autre, après tout Regina avait bien parlé de son quotidien et je n'avais pas lâché une seule information me concernant depuis le début de la conversation (sauf mon nom). Mais je n'avais pas grand-chose à dire sur le sujet, et le bon vieux et lâche Robin de Locksley que j'avais été pendant ces vingt-huit années de malédiction fit une petite apparition, et je détournais la question par une autre. Méthode facile.
- Il va vraiment falloir que nous décidions si nous nous tutoyons ou vouvoyons! m'exclamais-je avec un petit rire. Alors?!
e venais tout simplement de raconter à Robin ce qu'il voulait savoir sur moi en ajoutant que je faisais de délicieuses tartes aux pommes totalement normales, qu'il n'y avait aucun poison dedans. J'avais bien vu qu'il avait envie de rire mais au fond, moi aussi ça me donnait envie de rire. Enfin, son affirmation me fit avoir un sourire en coin lorsqu'il me dit qu'il pourrait peut être un jour avoir la chance de goûter l'une de mes tartes. Vu la lueur d'espoir dans son regard, et le fait que je me sens attirée par lui comme un aimant, je ne peux pas lui refuser.
Ce sera pour moi un immense plaisir de vous en faire très cher. lui dis-je en souriant, rougissant légèrement. M'enfin Regina, qu'est-ce-qui t'arrives ? Tu n'as jamais été comme ça. Cela ne te ressemble pas et pourtant, c'est bien moi qui suis assise là, devant lui à le dévorer du regard alors que je le connais depuis combien ? Dix minutes à peine. C'est assez ironique de savoir que je suis en train de connaître ce que les autres appellent le coup de foudre. Et si Merlin a raison ? Et si moi aussi j'aurais le droit à mon Happy Ending, et si je n'avais pas bousculé Robin par hasard ? En tout cas, vu comment je me comporte, il ne m'est pas indifférent.
C'était à mon tour... C'est à moi d'hésiter entre le vouvoiement et le tutoiement. Cette bêtise me fit rougir de plus belle. Mais Regina, toi la méchante reine, tu ressembles à une ado qui se rends compte qu'elle est amoureuse mais qui ne dis rien, oui ça c'est ce que me dis mon Jiminy Cricket à moi. Je souris légèrement quand il dis qu'il faudrait vraiment que l'on choisisse entre le tutoiement et le vouvoiement. Je ne sais trop pourquoi mais la première option me plaisait bien alors qu'habituellement, ce n'est pas mon cas de tutoyer des personnes que je ne connais pas mais lui... Je ne sais pas c'est différent...
Va pour le tutoiement Robin. lui dis-je en souriant légèrement. Je me rendis soudainement compte qu'il ne m'avais rien dit sur lui, qu'il avait simplement contourner la question par une autre. J'hésita à lui redemander et préféra attendre. Je ne le quittais pas des yeux et rompis ce léger silence entre nous Que veux tu savoir d'autre sur moi Robin ? Je t'ai dit tout ce qui était important à savoir à mon avis en tout cas...
Un grand sourire encerclait mon visage. Premièrement, Regina avait sous-entendus qu'elle pourrait me faire goûter ses tartes aux pommes, donc elle avait sous-entendus que nous pourrions nous revoir. Deuxièmement, elle avait accepté le tutoiement, ce qui était en soit un rapprochement indéniable au bout de... dix minutes de discussion. Et troisièmement, elle n'arrêtait pas de me sourire et de me regarder gentiment, bien plus avenante que je n'aurais pu le croire d'après les rumeurs qui circulaient à son sujet. Enfin, depuis quand le Roi des Voleurs croit-il aux rumeurs de la populace? "Depuis qu'on trouve des trésors et des bâtisses à voler de cette façon" répondit cette stupide voix qui commençait sérieusement à m'énerver. Allons bon, je n'allais pas gâcher ce rendez-vo... cette rencontre, pardon, à cause de mes pensées contradictoires, n'est ce pas?! Va pour le tutoiement, va pour la discussion. Miss.Mills n'avait pas reposé de questions - pour le moment - me concernant et je lui en étais plutôt gratifiant, encore faible de mes derniers mois complètement exilé du monde et des gens.
- Que veux-tu savoir d'autre sur moi Robin? Je t'ai dit tout ce qui était important à savoir à mon avis, en tout cas... me demanda-t-elle en reprenant le dialogue.
Je réfléchissais quelques instants, ne me gênant pas pour la fixer droit dans les yeux. C'est que la brunette avait tout de même des yeux étonnants. On a l'habitude de dire que les yeux marrons sont plutôt banales, mais les siens étaient tout simplement sublimes. Je veux dire, les yeux bleus devenaient de plus en plus courant, ainsi que les yeux gris - c'est pareils! - et les yeux marrons avaient mille et une teintes différentes. Les siens étaient perçants, profonds et envoûtants également. Et grands aussi. Je me perdais dedans, en somme. Mais revenons à la conversation, avant que mon instant de réflexion devienne étrange pour nous deux!
As-tu une famille?! la questionnais-je en croisant mes coudes sur la table.
Une fois cette manœuvre faite, je croisais mes mains ensemble avant de déposer mon menton - enfin, ma tête, en somme! - sur le dessus. Moi, je n'avais plus de famille depuis le jour où la malédiction avait été lancée sur la Forêt Enchantée, et bizarrement, cela n'avait rien à voir avec la malédiction. Un concours de mauvaises circonstances, je dirais, sans compter que j'avais échoué pitoyablement à ma mission. "Les gentils ont toujours des Happy Endings..." Ouais, ouais, c'est ça. Les voleurs qui prennent aux riches pour donner aux pauvres ne sont sans doute pas considérer comme des gentils, au final. Mais je chassais ces tristes pensées pour me re-concentrer sur Regina. Elle avait une sorte d'aura rassurante, et bientôt, je ne portais plus d'intérêt aux pensées noires de mon cerveau, attendant avec impatience une réponse de sa part. L'ex-Queen était sans doute la plus belle femme de Storybrook, elle devait forcément avoir une famille! A ce moment, je commençais à me demander si la nouvellement pâtissière n'était pas déjà en couple? Voire même mariée? Allons Robin, ne commence pas à paniquer inutilement! Pourquoi elle aurait accepter de te suivre ici, si elle avait déjà un homme - ou une femme? - dans sa vie?! Je prenais une longue mais discrète inspiration, légèrement stressé par sa réponse finalement.
- Stug! firent les verres de cidre en arrivant sur la table où nous étions.
J'avais fait signe à la serveuse de nous amener deux verres d'alcool en entrant, et le cidre était l'un de mes préférés depuis toujours. Je n'étais pas le genre de personne à boire pour me saouler, mais plutôt pour apprécier. Le cidre ne bourre pas vraiment, mais c'est vraiment délicieux. J'espère vraiment qu'elle aime cela, d'ailleurs.
e destin était vraiment amusant parfois, alors que j'avais fuit l'amour depuis si longtemps, voilà qu'il revenait au galop. Un grand sourire éclairait mon visage et le pire, c'est qu'il ne voulait pas me quittait. Tout avait pourtant commencé dix minutes plus tôt par une bousculade qui avait fini au Granny où j'étais en train de me confier à Robin des Bois, plutôt dingue comme histoire et pourtant... Finalement, j'accepta le tutoiement, après tout, pourquoi je refuserais ? Regina, qu'est-ce-qui t'arrives ? Tu n'es plus toi même... c'est ce que me répète sans cesse le petit Jiminy Cricket dans ma tête.
Je venais tout bonnement d'accepter de lui faire une tarte aux pommes, en fait, en vérité, j'avais surtout envie de le revoir. Finalement, un léger silence commençait à s'installer entre nous et je décida de reprendre la conversation en lui demandant ce qu'il voulait savoir de moi car je pensais lui avoir tout dit me concernant mais très vite la question de ma famille vint sur le table. Je souris légèrement et répondis finalement:
-Eh bien... J'ai un fils Henry et une fille Alexis. Je l'ai ai adopté tous les deux et je suis mère célibataire. J'ai également une belle fille mais ça tu le sais sans doute. C'est à peu près tout ce que je peux te dire concernant ma famille. Et toi ?
Oui, je voulais savoir si il avait une famille. Peut être était-il marié ? Peut-être fiancé ? Est-ce-qu'il avait des enfants ? Je n'en savais rien mais je voulais le savoir car si s'était le cas, encore une fois, ce serait un amour voué à l'échec, et cela, je ne le voulais pas. Alors que j'attendais une réponse de sa part, la serveuse nous apporta deux verres de cidre, je leva le regard vers Robin et souris. Comment avait-il su que j'aimais le cidre ? En tout cas, je me saisis d'un verre et le tandis devant moi avant que Robin ne prenne le sien, je plongea mon regard dans le sien et repris la parole:
-A notre rencontre !
Je souris avant que l'on trinque et je bu une gorgée de ma boisson avant de reposer le verre sur la table. Je posa mes mains sur mes cuisses et ne quittait pas le voleur des yeux avant de finalement lui demander:
C'est le hasard ou tu t'es renseigné sur moi pour savoir que j'aime le cidre ?
