« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
❝ She loves the serene brutality of the ocean, loves the electric power she felt with each breath of wet, briny air. ❞
Le bruit du ressac agissait comme une berceuse. Il calmait les maux, les plaies, qu'elles soient externes ou internes. La mer peut guérir de tout. Elle n'est jamais blessée. Elle avance et recule sans jamais tenir rigueur du vent qui la malmène. J'aurais aimé être comme elle. Aussi forte. Je faisais croire que j'étais aussi solide qu'un roc, mais la vérité était que je me sentais fatiguée. Epuisée de devoir me battre. En retrouvant Egéon, deux ans plus tôt, j'avais plongé dans une guerre qui s'annonçait rude. J'avais déjà subi des pertes, mais je savais qu'elles étaient minimes en comparaison de ce qu'il adviendrait. Je n'y étais pas préparée. Je trouvais cela absurde de se sacrifier pour une cause qui nous dépassait tous. Bien sûr, je souhaitais le retour de Père plus que quiconque. Je rêvais qu'il me prenne dans ses bras, qu'il me murmure à quel point il était fier de moi. Je sanglotais des fois en dormant à ce futur qui ne se produirait peut-être pas. Cela me rendait folle. Pour lui, j'étais capable de remuer ciel et terre. Il fallait qu'il revienne. Le contraire me rendrait malade. Son absence n'était plus tolérable. Nous avions besoin de lui pour exister, pour reprendre définitivement nos droit sur tous les dieux.
Cependant, je craignais les conséquences. Tout ce qui s'était produit au Temple, dans le Triangle des Bermudes, avait noyé la gamine naïve que j'étais. J'avais vu ce que la folie d'un simple mortel pouvait entraîner : la souffrance, l'abomination. Je me souvenais encore avec vivacité de la bouillie qu'était devenue l'oreille d'Hippolyte juste après le coup de feu. L'horreur à l'état pur causé par un vulgaire humain, pas même un demi-dieu. Nous étions plus forts que tous ces fous, mais nous étions à la fois vulnérables, fragiles. Si fragiles... Une seule balle bien placée pouvait nous faire cesser d'exister.
Je fus parcourue d'un frisson. Je me recroquevillai sur le rocher et passai mes bras autour de mes nageoires orangées. Cela devenait de plus en plus difficile d'écouter le chant de l'océan. J'avais bien trop de choses en tête. Je remontai l'une de mes mains pour enserrer le médaillon en forme de coquillage que j'avais trouvé dans le temple. Mon prénom était gravé dessus. J'étais persuadée que c'était un présent de Père. Passer mes doigts dessus m'aidait à apaiser mon esprit tourmenté.
Je levai les yeux vers l'horizon qui se noyait dans un dégradé de rose et d'or. La mer ondulait, prenant la couleur du ciel enflammé. La beauté de l'immensité. Je laissai échapper un soupir. Pour parvenir à notre but, nous devions être plus forts, mieux préparés. Peut-être fallait-il recruter des créatures aquatiques ? Beaucoup prêtait allégeance à Père par le passé. Certaines le faisaient toujours. Cela valait peut-être la peine d'essayer...
Je sortis de mes pensées en distinguant quelque chose remuer au creux des flots. Je plissai des yeux et me redressai sur mon rocher solitaire. On aurait dit un homme... Il était trop loin du large pour que cela soit normal. Puis, il disparut, englouti par l'océan.
Je plongeai aussitôt et nageai rapidement jusqu'à lui. Il allait se noyer, cet idiot... Il avait déjà sombré dans l'inconscience. Je l'attrapai par le col de son tee-shirt et pris de l'élan, aidée par les flots, pour le remonter à la surface. Je pris garde que sa tête soit hors de l'eau avant de l'amener jusqu'au rocher solitaire. Là, j'eus un mal fou à le hisser sur ce dernier. Il pesait son poids, le gardon ! J'accrochai un bout de son tee-shirt à une protubérance du rocher le temps de grimper sur la pierre par la force de mes bras, et l'attrapai alors que son tee-shirt venait de se déchirer à moitié, manquant de le précipiter de nouveau dans l'océan. Grommelant, je parvins tant bien que mal à le traîner jusqu'au milieu du rocher. Il était égratigné à pleins d'endroits, mais je n'étais pas secouriste professionnelle non plus !
Il commença à réagir. Je profitai pour lui coller une gifle, histoire de m'assurer qu'il revenait à lui. Il cracha un peu d'eau. Je m'écroulai à côté de lui, épuisée. Mes cheveux collaient à mon visage et sur ma nuque. Je les repoussai sans ménagement et me redressai sur un coude pour lancer à l'individu :
"Vous fichiez quoi au beau milieu de l'océan ?"
Il avait vraiment une sale tête, et je n'avais pas l'impression que ça ait quelque chose à voir avec les récents évènements. Je levai les yeux au ciel et ajoutai, sans aucune compassion :
"Super, j'ai sauvé un suicidaire. Vous trouvez pas qu'il y a de meilleurs moyens d'en finir que de polluer la mer ? Vous pouviez vous faire sauter la cervelle, je sais pas moi ! Vous pendre ! Y a pleins d'options."
J'allais lui dire que je connaissais même un psychopathe qui pouvait abréger sa vie, mais il fallait pour cela menacer d'abord la déesse de sa vie. Je jetai un coup d'oeil à mes nageoires, anxieuse à l'idée qu'il les voit, puis je soupirai. Le mal était déjà fait. De toutes façons, vu qu'il était perdu sur un rocher au milieu de nulle part, je ne risquais pas grand-chose.
J'avais envie de le marquer afin que Kraky se pointe, le mange, et hop ! on n'en parlait plus. Après tout, il voulait mourir, non ? Je fis une moue dégoûtée en regardant l'homme trempé. Il avait une tête de plancton avec rien à l'intérieur. En plus, je n'avais jamais sauvé personne avant lui. Je n'étais pas censée aider les autres. Personne ne m'avait apporté de soutien avant Egéon. Le monde est cruel. Seul l'océan est bon.
Jamie Skyrunner
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Il avait essayé. Il avait essayé, et comme toujours, il avait lamentablement échoué. Pitoyable. A croire qu'il était prédestiné à ça. Ce n'était peut-être pas sa mère qui l'avait façonné comme ça, peut-être qu'il était déjà comme ça dès la base. Un perdant. Un 'casse-tout-ce-que-je-touche'. Peut-être que ça n'avait rien à voir, ni avec la malchance, ni avec le destin,ni même avec les Dieux, tiens. C'était peut-être tout simplement sa faute. Pleinement et entièrement. Sa faute à lui. De rage, Jamie balança son sac sur la plage, ne prenant même pas la peine de se changer. Il avait pourtant tout emmener. Combinaison, sifflet, t-shirt en néo. Mais non. Il prit à peine la peine d'enlever son bermuda, qu'il jeta sur son sac. La mer était déserte. Tant mieux. Jamie avait des comptes lui rendre. D'un pas vif, il entra dans l'eau, posant sa planche à la surface, sans même l'attacher à sa cheville. Le ciel sombre n'augurait rien de bon et l'eau était froide. Une mer maussade, et c'était tant mieux. Personne ne viendrait surfer près de lui. Personne ne viendrait se baigner. Personne pour noyer sa haine avec lui. Il était seul, seul à seul avec l'océan, comme il l'avait souvent été avec la galaxie. Peu de gens pensait à la similitude de ces deux entités. L'océan et l'espace. Deux immensités, si froide quand on plongeait au plus profond de leurs ténèbres. Jamie était persuadé que c'était pour ça qu'il s'était prit d'affection pour la mer, dans ce monde. Avant le retour des souvenirs grâce à Emma Super Swan, l'océan avait toujours fait office d'échappatoire, d’exutoire. De refuge aussi. Surtout les mauvais jours. Les jours de tempête. Quand l'eau devenait aussi froide et trompeuse que l'espace était immense et sombre. Jamie s'y sentait à sa place. Du moins, il y trouvait un semblant de place. Un semblant de... Maison? Battre des pieds, avancer avec les bras. Caler sa respiration sur la houle. Jamie parvenait à bloquer son esprit jusque là. C'était bien. C'était pour le mieux. Ne pas penser. Croire, sentir. Agir. Mouliner dans l'eau, histoire d'avancer. Forcer contre le courant qui veut rabattre sur le rivage. Sentir les muscles durcirent dans l'eau froide. Froide comme... Non, ne pas penser. Ne pas penser que ça ne date que d'une heure. Ne pas penser à son visage fermé et glaciale. Ne pas penser qu'il l'avait perdu, pour toujours et par sa faute. Ne pas qu'il avait encore échoué. Ne pas penser à Morph dont le regard était devenu une porte de prison. Ne pas penser à la Morph d'avant, à celle dont il était tombé amoureux, et dont il avait fait le deuil. Ne pas penser à sa stupidité, à son incapacité de lire entre les lignes. Ne pas penser à ce gouffre qui existait entre eux, entre le 'Dieu' qu'elle voyait et l'Etoile qu'il distinguait encore. Ne pas penser qu'il avait perdu sa soeur pour une question de mauvais timing et de mauvaise interprétation. Ne pas avoir échoué à nouveau parce qu'il était le 'gentil' de l'affaire. De colère, Jamie frappa l'eau du poing, s'aspergeant copieusement. Son t-shirt en coton lui collait à la peau, et il allait à tout les coups choper la pneumonie du siècle, mais Jamie recommença. C'était tellement... Vif. Incisif. C'était trop de chose à la fois, et Jamie ne parvenait plus à tout contenir. Trop de choses, trop de violence. Les cauchemars étaient censés libérés tout ça, mais Jamie les occultait, par habitude. Par insomnie, aussi. Mais plus rien n'avait de sens. Ni les rêves, ni la réalité. Il n'avait plus rien. Plus aucun repère. Il avait perdu jusqu'à son humanité! Il n'était plus rien de ce qu'il avait cru connaitre, et c'était beaucoup trop à supporter. Penchant la tête en arrière, Jamie serra les dents de toutes ses forces, contractant tous ses muscles, vrillant sa tête par les pulsations de ses tempes. Merde. Les larmes vinrent lui arrachés les yeux, et il tenta de les retenir. En vain. Il avait tellement de choses à pleurer... Il avait l'impression que tout, absolument tout en lui n'était qu'une foutu erreur dans la matrice, une connerie, un caprice du destin. Une vanité excessive. Un simple excès. Un simple truc en trop. Inutile. Sans réfléchir, Jamie se laissa tomber sur le côté, plongeant dans l'eau froide et sombre. Dès que sa tête fût immergé, il se permit de hurler. Hurler tout ce qui lui faisait mal, hurler comme jamais encore il ne se l'était permit. Hurler toute l'injustice qu'il ressentait à son égard. Toute la haine qu'il vouait à ceux qui lui avait fait subir tout ça. Toute la peine aussi. Mais elle semblait bien faible comparée aux autres... Le hurlement sembla duré indéfiniment. Les yeux clos, Jamie n'eut aucune notion de la distance que parcourait son corps vers le fond de l'eau. A dire vrai, il n'y réfléchit pas. Il se laissa simplement tomber, jusqu'à ne plus avoir de souffle. Jusqu'à ne plus pouvoir hurler. Jusqu'à la remontée passive. Elle viendrait bien. Elle était un réflexe. Même si il tombait dans les pommes. Il finirait bien par remonter. Avec ou sans impulsion, alors pourquoi ne pas simplement attendre. Ne pas simplement laisser le courant le porter, lentement. Il suffirait de se positionner face au ciel. Et il remonterait. Tout seul. Sans aide. Calmement. Pas vrai? Pourquoi... Pourquoi se battre? Si il pouvait, rien qu'un instant.... Les striures de la pierre contre sa peau. Jamie eut un grognement. Il était déjà arrivé au rivage? Sérieusement? Combien... Combien de temps il avait... Sombrer? Et depuis quand la plage était si rugueuse? Une violente sensation de brûlure sur sa joue lui fit ouvrir les yeux. Aïe, ça faisait mal bordel! 'était quoi le délire de la moitié de la ville de lui mettre des claques à longueur de temps?! Faiblement, Jamie tenta de porter la main à son visage, mais il fût soudain prit d'un haut le coeur. L'eau lui emplit la bouche, et il dût se pencher sur le côté pour vomir le sel qui lui piquait déjà le nez. Merde. ça faisait vraiment mal. Un faible grognement lui échappa, et il commença doucement à revenir à lui. A réaliser. -Putain, fais chier... Sa poésie grivoise fût accueilli par une voix et Jamie réalisa enfin qu'on venait de le sortir de l'eau. Certes, il avait comprit qu'on lui avait flanqué une baffe, mais l'eau dans ses poumons avaient rapidement détournée son attention, si bien que lorsqu'il tourna enfin le visage vers elle, Jamie la considéra avec le regard le plus plat du monde. Ah ouais. Une fille. Au cheveux presque noirs. Trempée. Agressive. A moitié nue aussi. Et pourvue d'une queue de poisson. Orange. Ah ouais... Jamie mit quelques secondes à véritablement connecter. Une queue de poisson.Genre des nageoires. Genre une sirène. Genre une sirène... Jamie écarquilla les yeux. Hein?! D'accord, on était à Storybrooke. D'accord, il était un marin interstellaire nommé Jim Hawkins venue d'une galaxie assez lointaine pour être inconnue de ce monde. D'accord, tout semblait possible et envisageable à Storybrooke, mais quand même! Une sirène! Faiblement, Jamie tenta de se redresser, réalisant au passage que son t-shirt était déchiré. Passant une main sur son torse trempé, il réalisa à quel point il était froid. Combien de temps était-il rester sous l'eau? Combien de temps avant qu'elle ne le trouve? Les yeux rivés sur son poing, qu'il venait de serrer, il mit un moment avant de relever les yeux vers elle. Il n'avait pas vraiment entendu ce qu'elle venait de dire. En fait, il n'était toujours pas complètement conscient de ce qui venait d'arriver, ni même de ce qui arrivait. Il lui fallait encore quelques secondes pour tout remettre en place. -Ma planche, murmura-t-il après un instant. C'était triviale, mais ce fût ce qui le ramena sur terre. Sa planche lui avait coûté une paie. Sa planche lui avait coûté une paie et comme un crétin il venait de tout simplement l'abandonner à l'océan. S'asseyant, Jamie passa ses deux mains sur son visage. Non mais quel con. Non mais quel con! Sérieux, il était le pire des débiles profonds... Elle était définitivement perdu, cette fois. Et merde... Plaquant ses cheveux, Jamie pencha la tête en arrière, fixant le ciel un instant, avant de revenir à... Elle. Merde. C'était une sirène! Une vraie de vraie! Genre comme dans les contes, comme tous les marins le racontent. ça lui remontait presque le moral. Un bref instant. Juste assez pour repenser à tout ce qui venait d'arriver... De lassitude, il soupira, avant de se tourner vers elle.
-Merci?
Il voyait mal ce qu'il pouvait dire d'autre. Après tout, elle l'avait quand même sauver, ça méritait un minimum.
-Merci de m'avoir sortit de là. Je... Je suis pas suicidaire, ajouta-t-il après un petit silence. Je voulais juste....
Quoi, Jamie, tu voulais juste quoi? Piteusement, il passa sa main sur sa nuque, sans trop savoir comment s'expliquer. C'était inconcevable d'expliquer à qui que ce soit qu'il avait simplement voulu perdre connaissance. Même quand ce quelqu'un était une sirène, en chaire et en écailles!
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En plus d'être un imbécile, il était grossier. Première respiration quand on se rend compte qu'on est en vie, on ne jure pas ! Je lui avais collé une petite tape sur le front pour le réprimander. J'ignorai pourquoi ça m'avait agacée à ce point. J'avais eu l'impression que l'insulte m'était adressée. Ce n'était pas très sympa alors que je venais de l'empêcher de se noyer. Ca me donnait juste envie de le remettre à la flotte. "Ah, parce qu'en plus vous faites du surf ?" fis-je, déconcertée. "C'est pas la Floride ici ! Les vagues sont trop petites, il n'y a pas suffisamment de rouleaux... Vous savez vraiment rien sur rien."
Ses yeux se posèrent sur mes nageoires. Je frémis et m'assis de côté sur ma queue de poisson, le fixant d'un regard méfiant. Sa petite histoire me semblait bien légère. Personne ne serait suffisamment bête pour faire du surf sur une plage du Maine. Etait-il plutôt dans les parages pour la pêche à la sirène ? Ce ne serait pas le premier. Pourtant, je pensais avoir été extrêmement prudente. Je ne me faisais plus avoir comme quand j'étais plus jeune et que je mordais à l'hameçon. Je m'étais entraînée pour que mon corps, mes cheveux et mes nageoires prennent la teinte, la moindre fluctuation de l'onde. Je ne devais surtout pas me faire repérer. Pour tout avouer, je n'aurais même pas dû me trouver là. Egéon m'avait formellement interdit de m'approcher de Storybrooke mais comme un papillon attiré par la flamme, je ne pouvais m'empêcher de m'y rendre. Cette ville "abritait" une grande majorité de nos ennemis et comme disait le proverbe : sois proche de tes amis, et encore plus de tes ennemis. Je ne faisais qu'appliquer ce vieil adage. Mon frère me remercierait plus tard. Nous étions bien trop faibles face à eux. Il nous fallait une armée pour les combattre, ou tout du moins leur tenir tête, le moment venu.
-Merci? "Ah, quand même !" dis-je d'un ton hautain en repoussant une mèche de cheveux collée contre mon visage.
L'homme avait enfin retrouvé les bonnes manières. Curieusement, trempé des pieds à la tête, il ressemblait à un poisson hors de l'eau. Il m'inspirait tellement peu de sympathie que je décidai de le tutoyer. J'avais des préjugés sur les hommes, mais les crétins m'inspiraient uniquement du mépris. "Tu voulais juste te faire un kiff ?" terminai-je à sa place. "Si tu veux des sensations fortes, va à Disneyworld. Evite d'ennuyer les gens qui nagent tranquillement."
Je lui donnai un coup de nageoires sur la jambe et sautai en avant pour plonger dans l'eau. La mer me semblait brusquement très agitée. Je restai sous l'eau un court instant. J'aurais aimé le laisser en arrière avant que ma tête ne perce la surface. Je clignai des yeux et repoussai mes cheveux ruisselants. Puis je renversai la tête en arrière. Le ciel gris devenait de plus en plus sombre. Le vent se levait. Je frissonnai légèrement malgré mon insensibilité aux changements de température. Il devait faire drôlement froid tout à coup pour que je le ressente. Je poussai un soupir et tapai du poing sur la surface de l'onde, avant de lancer à l'adresse du type pas très doué :
"Magnifique, une tempête approche. Il va falloir aller jusqu'au rivage. Tu te sens capable de nager ou pas ?"
La plage me semblait plutôt loin pour un être humain en pleine possession de ses moyens, et celui-là m'avait l'air aussi frais qu'une truite abandonnée depuis deux jours sur l'étal d'un poissonnier. Je roulai des yeux. Il aurait pu être canon s'il ne ressemblait pas à un chien mouillé.
"Rejoins-moi." ordonnai-je en désignant l'eau d'un index catégorique. "Je vais pas venir te chercher. Compte pas sur moi pour faire tout le boulot."
J'attendis en bas du rocher, remuant des nageoires pour ne pas me faire emporter par le courant de plus en plus puissant. Il fallait qu'il se dépêche car si on se prenait la tempête en pleine poire, je ne pourrais pas l'emmener jusqu'à la plage. L'océan est joueur, et il a toujours le vent avec lui. Avec un plaisir un peu malsain, je songeai qu'il ferait une excellente nourriture à poissons s'il se noyait pour de bon. Mais bon, je n'allais pas le laisser comme ça. Aaron disait que je devais améliorer ma sociabilité. C'était pour cela que ces derniers temps, il me forçait à regarder des films pour ados où l'amitié triomphe toujours. Cet homme allait être mon nouveau challenge. Si je parvenais à le ramener jusqu'à la plage en résistant à l'envie de le noyer moi-même, j'avais tout bon.
Je croisai les doigts dans mon dos. J'espérais que mon mauvais caractère n'allait pas prendre le dessus.
Jamie Skyrunner
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Elle lui donna un coup de nageoire sur la jambe, et Jamie ne pût s'empêcher de trouver la situation absolument... Génial. Oui, il venait de manquer de se noyer, pas tout à fait de manière involontaire, et visiblement, elle n'était pas tout à fait ravie de lui avoir sauver la vie, mais c'était une sirène nom d'une nébuleuse! Une sirène, avec les écailles, les nageoires, le tout! C'était quand même fichtrement fantastique, et tout au fond de lui, la part de Jim qui avait finit par faire de lui un marin interstellaire jubilait. C'était géant. Tous les marins veulent voir une sirène. C'était comme un demi-rêve de gamin qui se réalisait. Même ici, même à Storybrooke, il n'avait pas vraiment oser espérer en voir une. Et voilà qu'il venait d'être sauver par l'une d'elle.
Elle sauta dans l'eau et l'espace d'un instant, Jamie se demanda si elle allait disparaître. Rejoindre le fond de l'océan et le laisser ici. Après tout, elle avait fait son 'job', non? Sauver le marin idiot qui s'était noyé... Jamie baissa les yeux. Il était vraiment idiot. Se noyer. Vraiment? Il n'avait pas menti, il n'était pas suicidaire. Juste... profondément en colère. Et haineux. Mais de lui même. Et du monde. Revoir Morph lui avait fait mal. Tellement mal. Voir celle qu'on a aimé devenir de glace et vous haïr... Il y avait mieux. Et puis, il n'y avait pas que Morph. Il y avait... Tellement de choses. Tout ce qui lui était arrivé, en moins d'un an. C'était tellement compliqué. Comme si rien n'avait de sens, à part d'être dru à encaisser. Un jour, sa mère lui avait dit qu'il casserait tout ce qu'il toucherait. Elle n'avait peut-être pas tellement tord. Même si c'était encore lui qu'il cassait le mieux.
Une bourrasque vint lui coller un frisson et Jamie regarda l'horizon. Un vent froid se levait. Et le ciel ne semblait pas vouloir prendre une autre couleur que le gris. La sirène lui confirma rapidement que la tempête n'était pas loin. Et merde. Jamie connaissait assez l'océan pour savoir combien une tempête, même sur une mer aussi calme que celle qui bordait Storybrooke, pouvait se révéler très vite mortellement mouvementée. Par réflexe, il se releva sur le rocher, évaluant mentalement combien de mètres le séparait du rivage. Plus qu'il ne l'aurait souhaité en tout cas. Jamie était un très bon nageur. Mais ses poumons étaient loin de s'être remis. Et le courant risquait de véritablement l'handicaper. Jamie était fort. L'océan l'était bien plus encore.
La sirène lui fit signe de le rejoindre. Est-ce qu'elle allait l'aider à rejoindre le rivage? Possible. Les sirènes étaient des gardiennes non? Pas question de laisser un cadavre pourrir leur étendue salée. Quoi que. Les sirènes étaient aussi des meurtrières. Enfin, ça dépendait de quelles histoires ont préférait croire? Jamie n'avait pas d'idée arrêter sur la question, même si il fût tenter de lui dire que si il se noyait, il... Disparaîtrait? Jamie n'avait aucune idée de comment cela fonctionnait, sa régénération. Peut-être qu'il tombait en poussière et se reconstruisait uniquement sur l'Olympe? Ou peut-être que son corps se téléportait et que c'était à son âme de refaire le chemin vers lui? Aucune idée. Cela dit, elle ne pourrait utiliser son corps pour une quelconque collection de corps humain gorgés d'eau. C'était déjà ça.
Jamie jeta un dernier regard vers le rivage, avant de soupirer. Passant son t-shirt par-dessus sa tête, Jamie finit de déchirer le tissu en deux, enroulant les bandes de tissu mouillé autour de ses mains. Mine de rien, ce rocher avait l'air coupant. Il était près à parier que ses bras étaient bien égratignés. Et puis, ça lui donnerait plus d'impulsion. Il y avait mieux comme palmes de mains, mais vu l'urgence, il ferait avec. Prenant appui sur le rebord, Jamie se laissa glisser lentement dans l'eau, frissonnant à son contact.
-.... 'vache! grommela-t-il Elle est gelée...
La sirène sembla le dévisager un instant, un peu ironiquement, et Jamie se mit à barboter, sentant déjà les courants loin, très loin sous ses pieds s'enrouler. Il allait devoir faire vite. Aussi vite que possible.
-Je ne te propose pas de faire la course? lança-t-il par-dessus son épaule, alors qu'il partait vers la plage, un demi-sourire aux lèvres.
C'était ridicule, probablement, mais Jamie n'avait pas pu s'en empêcher. Un peu une manière.. Eh bien, une manière de la provoquer. A rester. Jamie devait bien avouer qu'il aurait aimer lui parler un peu. Poser les deux milles questions que le marin qui existait en lui se posait. Jamie n'avait jamais été très intéressé par toutes ces histoires de contes de fées. Les histoires de princesses, de reines, de rois, et princes... C'était pas son truc. ça ne faisait pas partie des chose qu'il pouvait comprendre. Le pauvre petit fils d'aubergiste qu'il était ne comprenait rien à ces royaumes. Mais les sirènes... Le royaume sous la mer. Même à l'orphelinat, il se plaisait à lire les encyclopédies des créatures fantastiques pour les y voir dessiner. Jamie aimait ce conte. Il n'avait pas envie de refermer le livre trop vite.
Mais la tempête était bien là. La pluie se mit à tomber rapidement, et les vagues, d'abord plutôt douces, devinrent brusquement beaucoup plus violentes. Malgré toute sa volonté, Jamie se mit à faire du surplace. Merde. Il était déjà mort d'asphyxie une fois. Il préférait éviter, si possible. Jetant un coup d'oeil en arrière, Jamie n'aperçut pas la sirène, et il redoubla d'effort. Elle pouvait très bien être repartie. Ou être n'importe où en dessous de lui. Jamie serra les dents. Il ne manquait plus que les éclairs. Le vent rabattait les vagues vers lui, le faisait souvent passer sous la surface. Un peu trop souvent à son goût. Et la pluie semblait brouiller la frontière de la plage. Jamie n'avait aucune idée de la distance qui le séparait encore de la rive. Et il sentait les crampes venir. L'eau froide devenait glacée. Retourner au rocher. Jamie se demanda un instant si cela n'était pas beaucoup plus judicieux. Il hésita. Une seconde. Et il fût soudain happé par le courant.
Sans avoir eue le temps de gonfler ses poumons, Jamie sentit son corps être happé par le fond, et la vague le submergea. L'eau grise l'avala, et Jamie dût réellement forcer sur ses bras pour remonter à la surface. Mais le courant semblait tourbillonner tout autour de lui, l'attrapant pour l'emmener, toujours plus profondément dans les eaux sombres. Et le souffle lui manquait. Les moments passer à la surface semblait plus rare que ceux passer sous l'eau. Jamie en vint à ne même plus se battre pour avancer, juste pour remonter à la surface.Il avait l'impression d'être un bouchon de liège, ballotter de toutes parts, sans qu'il puisse rien faire. Est-ce qu'il avançait encore au moins? Jamie avait l'impression de s'éloigner de la plage. Nager. Nager parallèlement à la plage. Jamie le savait. Pourtant...
Brusquement, Jamie fut propulser en arrière, profondément sous la surface et sa tête frappa quelque chose. Jamie se sut dire quoi mais il sentit la morsure du sel se mêler au sang. Il tenta d'ouvrir les yeux, mais soudain, le courant le mena encore plus bas et Jamie se rendit compte que ses poumons étaient vides. Complètement. Par réflexe, il ouvrit la bouche et l'eau salée déchira sa trachée. Merde. Merde, merde, merde. C'était tellement douloureux... Erratiquement, Jamie battit des pieds pour remonter, mais la surface semblait tellement loin... Tellement loin. Les yeux clos, Jamie espéra, l'espace d'un instant, que cela ne serait pas aussi douloureux cette fois. Quand quelque chose attrapa son visage et que l'air vint à nouveau emplir ses poumons.
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Je fronçai les sourcils en le voyant enlever son tee-shirt. Que fabriquait-il ? Il voulait ne pas le mouiller davantage ? Nigaud, t'es déjà trempé jusqu'aux os ! Je le regardai le déchirer pour enrouler des bandelettes de tissu autour de ses mains, tel un boxer avant d'entrer sur le ring. Bon ok, il avait vraiment un grain. "C'est pas le moment de jouer à Rocky..." marmonnai-je, la tête à moitié immergée dans l'eau.
Il ne m'entendit sûrement pas. Monsieur était douillet, il ne voulait pas égratigner ses mains délicates sur le rocher. Il n'avait pas l'habitude. Avec le temps, je sentais à peine le sel de la mer attaquer ma peau écorchée. J'avais de nombreuses micro plaies sur le corps à force de traîner un peu n'importe où. Les rochers, les coraux, les galets... Mon corps n'était qu'une sorte d'ecchymose géant. J'avais tellement souffert durant ma vie que je ne sentais plus les petites égratignures. Quand on supporte les cailloux jetés par une bande de gamins moqueurs, le reste n'a plus réellement de poids. Je ne cicatrisais pas vite, ce qui était un handicap étant donné ma condition. Etre à la fois une créature et une demi-déesse était plus un problème qu'un avantage, tout compte fait. Heureusement que j'avais les profondeurs de l'océan pour me bercer et me réconforter. Cela m'était égal d'être plus fragile que les autres, personne ne pouvait voir ce que je voyais.
L'homme se laissa tomber dans l'eau et fit une remarque des plus spirituelles. Je me contentai de l'observer d'un air ironique et désabusé, avant de lever les yeux au ciel face à sa nouvelle réplique. Il en avait beaucoup des comme ça ? Et voilà qu'il s'en allait avec la grâce d'un teckel dans une piscine.
Je sautai en avant pour plonger et ainsi le suivre sous l'eau. Je nageais plus aisément lorsque j'étais entièrement immergée. Je le suivais sans qu'il s'en aperçoive, faisant des cercles espacés autour de lui. Puis, je me rendis compte qu'il n'avançait plus. Génial. Le courant était bien trop fort. Je le sentais car j'avais énormément de mal à me mouvoir.
Je remontai à la surface et ramenai mes cheveux trempés en arrière. La pluie cingla aussitôt mon visage. Curieusement, elle était légèrement plus chaude que l'océan. Une vague déferla sur moi. Je plongeai de nouveau, me battant contre le courant pour rejoindre le type qui se débattait dans l'eau comme un poisson clown qui aurait les nageoires atrophiées. Les vagues étaient de plus en plus violentes.
Je perçai une fois de plus la surface, le cherchant des yeux, mais tout se mélangeait dans un dégradé de gris humide. Je ne savais même plus où se trouvait la plage. Désemparée, je plongeai de nouveau en piqué, cherchant l'homme des yeux. La panique commença à m'envahir. Je n'y voyais pas grand-chose. Le ciel sombre rendait les profondeurs encore plus ternes et abyssales. J'avais l'impression d'évoluer dans un brouillard humide. Si j'avais été seule, il aurait suffi que j'attende que la tempête passe. Hélas... j'avais une vie à sauver. Encore.
Le courant me fit tourbillonner sur moi-même et je heurtai un massif de corail noir. Un petit nuage de sang sombre s'échappa de mon bras pour remonter vers la surface. Je grimaçai et plaquai brièvement une main sur ma plaie. Plus tard pour ça. Ignore la douleur.
Je donnai un violent coup de nageoires pour prendre le dessus sur l'onde qui cherchait à m'imposer sa volonté. Les bras serrés le long du corps j'arpentai les profondeurs. Soudain, j'aperçus une silhouette flotter dans la pénombre. J'accélérai l'allure, le visage contracté sous le coup de l'effort et l'attrapai par le bras au moment où le courant m'entraînait de nouveau dans le sens opposé. Je passai fermement mes bras autour de son buste, avant de remonter mes mains jusqu'à son visage pour l'encadrer. Sa bouche était entrouverte, mais plus aucune bulle ne s'en échappait. Les yeux clos, il semblait happé par les rêves éternels que l'océan voulait lui offrir.
Je secouai la tête et fondis sur lui pour poser mes lèvres contre les siennes et insuffler de l'oxygène. J'ignorais si ça allait fonctionner, mais je me sentais totalement démunie. Une multitude de bulles s'échappa de nos bouches scellées. Je m'écartai un peu de lui et ne constatant aucun changement, une moue résolue apparut sur mes traits. Tu ne vas pas mourir, songeai-je. Tu n'as pas intérêt.
D'un mouvement rapide, je le contournai sans le lâcher et passai mes bras autour de son buste pour le serrer fermement. Après quoi, je rejetai la tête en arrière, pris de l'élan, et remontai à la surface. L'ascension fut extrêmement difficile. Jamais je n'avais "porté" quelqu'un contre le courant pendant aussi longtemps. Plus d'une fois, je fus tentée de le lâcher, mais ma détermination fut plus forte.
Enfin, je fendis la surface dans un soupir. Je pris soin de maintenir le mieux possible sa tête hors de l'eau et l'entraînai vers le rivage. La tempête se calma peu à peu, la pluie se dissipa pour ne tomber qu'en gouttes très fines.
C'est alors que je sentis le sable sous mes nageoires. J'éprouvais de plus en plus de difficultés à le ramener sur la terre ferme, car cette dernière entravait mes mouvements. Pour finir, je poussai l'homme dans un grognement.
Son corps resta immobile sur la plage, aussi pâle et froid qu'un cadavre. Je frémis tout en le fixant, les poins serrés dans le sable trempé. Une vague déferla sur moi et manqua de m'entraîner de nouveau dans les flots, mais je résistai avec les forces qu'il me restait.
Exténuée, je rampai jusqu'à lui et me penchai par-dessus, l'observant avec anxiété. De l'eau gouttait de mes cheveux et clapotait sur son torse, en harmonie avec la bruine. "Allez..." grognai-je en le secouant d'une main. "On se réveille !"
Sa peau était glacée, son torse tendu. Bien qu'il soit plutôt musclé, je doutais qu'il ait des abdos aussi durs. L'eau gonflait ses poumons et les obstruait.
Je me mordis les lèvres et m'appuyai sur un coude pour entrouvrir les siennes avec application. "J'espère pas que je vais faire ça pour rien. Ca fait deux fois, quand même." lui fis-je remarquer d'un ton mauvais, même s'il ne pouvait m'entendre.
Je me penchai vers lui et lui offris une nouvelle fois de l'oxygène. Puis je lui fis un massage cardiaque, sans trop savoir où poser mes mains. Je recommençai plusieurs fois. Pour finir, je donnai un grand coup de poing au milieu de son torse tout en laissant échapper un cri de rage.
"J'ai dit que tu vas pas crever !"
Il se redressa subitement et se tourna sur le côté pour cracher de l'eau. Je le regardai, atterrée et soulagée. J'avais réussi. Pour une fois dans ma vie, j'avais fait quelque chose de bien. Alors, je m'autorisai à m'écrouler dans le sable, le regard rivé vers le ciel gonflé de pluie. Je fermai les yeux. Je l'entendis tousser un moment encore et quand le calme revint, je déclarai d'un ton essoufflé :
"Si tu voulais à ce point que je t'embrasse, t'aurais pu t'y prendre autrement."
Je ramenai mes cheveux trempés contre ma poitrine. Le temps était peut-être venu que je retourne à la mer, non ? Je ne me sentais pas en sécurité lorsque j'étais sur la terre sous ma forme sirène. Je ne pouvais ni m'échapper, ni me défendre. Et cette pluie qui ne cessait pas ne jouait pas en ma faveur. Tant que je serai mouillée, je garderai mes nageoires.
Je jetai un coup d'oeil craintif à l'homme avant de dire dans un filet de voix :
"Melody."
Je n'étais pas un vulgaire poisson, ni une prise de pêche, encore moins une fille sans importance. J'étais Melody. Je me demandais s'il allait se présenter à son tour. Je n'avais pas envie de le lui demander. J'allais rarement vers les gens, c'était une première.
La pluie redoubla brusquement d'intensité. Surprise, je me redressai et me recroquevillai sur moi-même, ramenant mes nageoires contre ma poitrine. Je jetai un coup d'oeil à la plage. Il n'y avait rien hormis une cabane en bois branlante, à quelques mètres de là. Ca serait bien trop long d'y ramper pour me mettre à l'abri. Le plus simple était de retourner à l'océan.
Je posai les yeux sur l'homme. J'hésitai. Je craignais qu'il ne profite de mon infériorité pour me faire du mal. Tant d'autres l'avaient fait avant lui... Cependant, il avait une dette envers moi. C'était nouveau, ça. J'avais très envie de savoir ce qu'il comptait faire, maintenant, même si ça me terrifiait. Malgré tout, je le fixais d'un air méprisant pour masquer ma peur. J'espérais qu'il ne la verrait pas. Il ne fallait pas. Surtout pas.
Jamie Skyrunner
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Vomir l'eau salée lui arracha les poumons. Ressusciter lui sembla un instant un processus à peine plus douloureux. Dans le fond, c'était la même chose. Tout cet air qui s'enfonçait comme à coup de pieds dans sa trachée. ça faisait mal. ça faisait même très mal. Moins mal que de mourir cela dit. Crachant dans le sable, Jamie se dit que cela faisait deux fois dans la même journée que l'océan manquait de le garder. Il allait peut-être devoir arrêter le surf un moment. De toute façon, sans planche... Curieux qu'il parvienne à penser à sa planche, dans un moment aussi critique. Cela dit, ce n'était pas la première fois qu'il revenait à la vie. Est-ce qu'on finissait par s'en lasser? Jamie se sentait déjà asse inhumain comme ça. Se moquer à ce point de sa propre mort lui donnait des frissons. Il ne pouvait pas s'y habituer. Il ne pouvait pas, il n'en avait pas le droit. Il était humain. Il restait humain. Malgré tout ce que ces salopards de Dieux avaient pu lui faire, il restait humain. Il devait rester humain. A tout prix. Sa tête tournait encore un peu, si bien qu'il y porta la main, en se redressant. Aussitôt cela lui arracha une grimace. Les rochers avaient entamés sa peau, mais ça ne semblait pas trop profond. Enfin, du moins, il ne saignait pas trop abondamment. Il avait à peine du rouge sur ses doigts plein de sable et de sel. Rien qu'un bon passage sous alcool médical ne saurait soigner. Un grognement lui échappa mais cette fois, ce fût son torse qui le lui arracha. Merde. Elle l'avait frappé? Portant sa main sur son torse, il se tourna enfin vers elle. -Si tu voulais à ce point que je t'embrasse, t'aurais pu t'y prendre autrement. Malgré lui, Jamie releva un sourcil. Il lui fallut une seconde pour comprendre l'allusion de la sirène, son esprit encore remuer par les courants marins. Merde, elle venait de lui sauver la vie. Elle venait de lui sauver la vie, encore. Jamie se sentit brusquement comme le plus grand imbécile de la terre. Elle ne devait pas en penser moins de lui d'ailleurs. En moins d'une heure, il était passé du noyé-suicidaire, au noyé-par-erreur. Elle devait le maudire intérieurement. Jamie s'en sentit encore plus idiot. La pluie se mit à tomber en gouttes rondes et grosses et Jamie ne put s'empêcher de lever les yeux vers le ciel. La tempête était loin d'être finie. Aussitôt, Jamie sentit une forme diffuse d'inquiétude lui lécher l'esprit. Elle était essoufflée, à force de lui avoir sauver la vie, fatiguée probablement d'avoir du le trimbaler dans les vagues et malgré le bleu qu'il pressentait arrivé sur sa peau, Jamie ne pût s'empêcher de la trouver... Fragile. Non ce n'était pas le bon mot. Pas fragile. Juste... Fissurée. -Melody. Elle le dévisagea et Jamie se rendit compte qu'il devait la fixer avec un air idiot. Mais ça lui semblait tellement surréaliste. C'était surréaliste! Une sirène venait quand même de lui sauver la vie! Deux fois! Et voilà qu'il s'inquiétait pour elle maintenant, qu'il s'inquiétait de la voir repartir dans les flots déchaînés alors qu'elle devait être deux fois plus forte que lui. Il n'avait aucun droit légitime de s'inquiéter pour elle. Pourtant... Pourtant Jamie n'avait aucune envie de la voir repartir là-bas. La mer léchait le sable avec fracas, et le grondement au loin ne laissait pas grand place à l'imagination. La tempête commençait à peine. Et elle risquait d'y retourner sans qu'il puisse rien faire.
Un bruit sec lui fit brusquement tourner la tête, ses poings se serrant par réflexe. Mais il ne s'agissait que de la porte du cabanon qui s'était refermé d'un coup sec. Malgré lui, Jamie écarquilla les yeux. Le cabanon, sérieusement? Il avait dérivé à ce point là? Il connaissait très bien cette petite cabane, tout le monde la connaissait, pour peu que vous trainiez sur le sable. Jamie s'y abritait depuis qu'il était adolescent, voir plus tôt encore! dès que la vie à l'orphelinat devenait trop compliqué ou pesante. C'était devenu son repère, avant de comprendre qu'il était commun au monde. Quand on est enfant, on croit toujours tout découvrir.
Il lui fallut fixer cette porte une seconde pour prendre sa décision. Il n'avait aucune idée de comment il allait expliquer ça mais lorsqu'il se retourna vers elle, il était bien décidé à ne pas la laisser retourner das l'eau.
-Je... Ecoute, ne retourne pas dans l'eau. La tempête commence à peine, et j'ai du t'épuiser. Je suis désolé pour ça, d'ailleurs. Je... Merci.
Ses paroles étaient à peu près aussi décousus que ses pensées et elle semblait croire que son cerveau était rester au fond de l'eau.
-Dans la cabane, ajouta-t-il en haussant la voix pour couvrir le grondement du tonnerre qui se rapprochait vite, trop vite, tu pourras te reposer. Y a même une bassine, je peux la remplir d'eau si tu veux. Juste... N'y retourne pas. Repose toi d'abord. S'il te plait.
Son plaidoyer était pathétique, il en avait conscience. Mais il s'inquiétait vraiment pour la jeune femme... Sirène. Melody. C'était probablement tout aussi pathétique. C'était une sirène bordel, des tempêtes elle devait en avoir vu bien plus que lui. Elle devait vraiment le croire stupide ou retardé à cet instant, mais soudain, un éclair déchira le ciel, et tout les deux relevèrent les yeux. Le ciel était noir d'encre. Et la pluie devenait cinglante. Rapidement, Jamie se redressa sur ses jambes, accroupi près d'elle. Elle fit la même moue que plus tôt, un sourcil ironique relevé. Pourtant, après un moment d'hésitation, lorsqu'il passa sa main sous ses écailles, elle tendit les bras pour en passer un autour de son cou. Jamie se redressa rapidement, la soulevant du sable sans trop d'effort. Forte. Mais pas bien lourde.
-Au fait, lança-t-il u moment où il ouvrait la porte du pied, moi c'est Jamie.
La cabane était uniquement faîtes en bois. Il n'y avait aucune fenêtre et de fait, l'obscurité était quasi totale. Cela faisait un moment que Jamie n'était pas venu sur cette partie de la plage, mais il choisit de se fier à ses souvenirs. A taton, il trouva du plat de la cheville la banquette, sur laquelle il déposa Melody avec précaution. Il espéra très fort, et après un moment, il finit par trouver le chalumeau qu'il cherchait. Encore une seconde, et il finit par allumer la lanterne posée sur l'unique table du cabanon. L'ensemble était des plus spartiates. A fur et à mesure des années, des pêcheurs de passage et des adolescents rêveurs avaient aménager l'espace mais cela restait plus ou moins vide. Une banquette en bois muni d'un unique cousin remplissait presque tout l'espace. Une bassine en fonte était posée plus loin, près d'un miroir posé à même le sol, recouvert à moitié par une couverture brune. De l'autre côté, une minuscule table de chevet, bancale et arrangé avec un livre ondulé par l'humidité, sur laquelle Jamie reposa le chalumeau avant de refermer la lanterne, avant de se retourner. La sirène l'observait avec suspicion. Aussitôt, Jamie se sentit coupable. Sans savoir ni pourquoi ni même de quoi.
-Je, euh. Au moins on sera au sec ici. Sauf... tu as besoin d'eau?! demanda-t-il brusquement en se rappelant qu'il parlait à une sirène.
Comment pouvait-il avoir oublié ce détail alors que les écailles brillaient à la lumière du feu? Il devait vraiment avoir laissé une partie de son cerveau dans l'océan.
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❝ Eau trouble ne fait pas de miroir...
Alors pourquoi je me reflète si bien en toi ? ❞
| Conte : La Petite Sirène 2 | Dans le monde des contes, je suis : : Melody, la fille de Poséidon
❝ She loves the serene brutality of the ocean, loves the electric power she felt with each breath of wet, briny air. ❞
M'épuiser ? Je haussai un sourcil. J'allais très bien, merci. J'avais simplement les os en compote et je n'aurais pas été contre de dormir un peu, mais en dehors de ça, j'étais en forme.
J'esquissai un mouvement de recul lorsqu'il s'approcha de moi.
"Qu'est-ce que tu fais ?" m'enquis-je dans un filet de voix plus angoissé que je n'aurais voulu.
Il tentait de m'expliquer quelque chose mais ses paroles me semblaient un peu trop décousues.
"Ton cerveau a pris l'eau ou quoi ?" laissai-je échapper d'un ton aigu.
Je tentais de faire de l'humour, ou tout du moins de le mépriser afin de repousser la peur qui me paralysait. "Comment tu sais qu'il y a une bassine dans la cabane ?" m'enquis-je à nouveau, levant un sourcil circonspect cette fois-ci. "Tu n'as pas orchestré tout ça quand même ? C'était pour faire la pêche à la sirène ?"
Je compris très vite qu'il était encore un peu dans les vapes et que par conséquent, ses mots et ses pensées étaient encore trop vagues pour qu'il s'exprime clairement. En tous cas, il avait l'air sincèrement décidé à me garder auprès de lui. Pouvait-on parler d'enlèvement ? Il était plutôt insistant, il me suppliait presque de rester à ses côtés. Se sentait-il tellement seul ? J'esquissai une moue dubitative. J'étais presque écoeurée par son insistance. En même temps, c'était nouveau, encore une fois. Peu de garçons me suppliait de leur tenir compagnie sans rien attendre en retour. A moins qu'il veuille effectivement quelque chose ? Je sondai son regard de poisson clown et crus y voir l'immensité vide d'un aquarium. Apparemment, il n'avait pas beaucoup d'idées en tête. Je me surpris à penser qu'il ne me ferait pas de mal. Peut-être pas.
Un éclair déchira le ciel. Je sursautai et levai les yeux alors que la pluie s'abattait de nouveau sur nos têtes, torrentielle. Baissant les yeux, je m'aperçus que l'homme en avait profité pour se redresser et se pencher vers moi. J'eus un nouveau mouvement de recul avant de hausser un sourcil plein de défi. Je n'allais pas lui montrer que j'avais un peu peur de lui. Certains prédateurs n'en sont que plus gourmands. Mieux valait qu'il croit que j'étais sûre de moi.
Malgré tout, je frémis légèrement en sentant sa main s'égarer sous mes écailles. C'était étrange. Hormis Aaron ou Egéon, aucun homme n'avait jamais touché mes nageoires. Elles symbolisaient à la fois ma force et ma fragilité, ainsi que la malédiction qui y était rattachée. J'en étais fière mais je n'aimais pas les montrer aux humains.
Je me mordis les lèvres et après une hésitation, levai le bras vers lui pour le passer autour de son cou. Il me souleva de terre et me sentant chanceler dans ses bras à cause de ses pas malhabiles dans le sable, je me cramponnai à sa nuque.
"Ne me laisse pas tomber, Jamie."
J'étais ravie d'avoir appris son prénom, vraiment, mais je l'aurais été davantage s'il n'avait pas autant chancelé. Je savais qu'il venait de manquer de se noyer par deux fois, mais il commençait à me stresser sérieusement. Ses bras étaient forts mais ses jambes hésitantes. Alors qu'il venait de défoncer la porte d'un coup de pied, je crus qu'il aller me lâcher.
Il faisait presque nuit dans la cabane. Pourtant, Jamie connaissait l'endroit. J'en étais persuadée, à présent. Il se repéra à tâtons et me déposa avec une douceur surprenante sur la banquette défoncée. Je me hissai par la force des bras pour me redresser contre le dossier, mes nageoires étendues sur le bois de la banquette. Ce n'était pas très confortable mais au moins, on était au sec.
La cabane exhalait une forte odeur d'algue, de sel et d'essence. Au dehors, l'orage grondait toujours et la pluie tambourinait contre les rares vitres poussiéreuses et sur le toit, provoquant un bruit continu.
Brusquement, le visage de Jamie dansa dans la pénombre, tandis que je découvrais une lanterne posée sur une petite table. Il venait d'allumer la lampe, nous offrant un peu de clarté pour écarter les ténèbres qui nous happait.
Je le fixais avec un mélange de méfiance et de curiosité. Sa remarque m'arracha un léger sourire.
"Tu aimes les tours de magie ?"
J'étais partagée entre l'envie de le laisser prendre la bassine et retourner se mouiller dehors pour la remplir, ou pour l'impressionner un peu. Je le jaugeai un moment du regard avant d'estimer qu'il en avait suffisamment fait. Un peu de poudre aux yeux ne peut pas faire de mal.
J'avisai la couverture élimée qui recouvrait un vieux miroir sur le sol. Elle me semblait accessible. Je roulai sur le ventre et me penchai au maximum pour en attraper le bord et le tirer vers moi. Je la soulevai ensuite pour la poser sur mes nageoires. Jamie allait sûrement croire que j'avais froid et que je cherchais à me draper dedans, mais la raison était toute autre. Je savourai par avance son expression de poisson clown... qui ne se fit pas attendre.
Je commençai à essuyer l'eau qui parsemait mes nageoires. La couverture était poussiéreuse et sentait le poisson, mais ce n'était pas une odeur qui m'incommodait. La poussière par contre, c'était autre chose. Je frottai consciencieusement et bientôt, les écailles s'évanouirent sur ma peau. Mes nageoires se ciselèrent en deux jambes maigres et pâles que je me hâtai de recouvrir, tout du moins le haut de mes cuisses. Une règle de base : ce qui disparaît est perdu à jamais. Lorsqu'il est question de malédiction, nul ne se soucie de laisser un moyen de faire réapparaître un vêtement comme par magie. Je portai donc en tout et pour tout un haut de bikini. Bien entendu, je n'allais pas en informer Jamie. Il avait l'air un peu trop demeuré pour s'en rendre compte lui-même, de toutes façons.
"Abracadabra." murmurai-je, exhalant un sourire alors qu'il fixait mes jambes, presque bouche bée.
Je voyais mille questions passer dans ses yeux clairs. Penchant la tête sur le côté, je me demandais si je devais lui apporter des réponses. Egéon m'avait interdit tout rapprochement avec quiconque, mais... le mal était déjà fait. Que se passerait-il si je révélais ma véritable identité ? Me croirait-il ? Ou ferait-il comme tous ces gens qui m'avaient pris pour une folle durant toute mon enfance ?
"Tu ne sais pas que les sirènes peuvent marcher ?"
Je l'observai d'un air malicieux avant de remuer mes orteils et de croiser les jambes sous la couverture.
"Tu ne sais pas grand-chose, toi."
Je le prenais de haut, mais ça m'amusait. Tout le monde me voyait toujours comme une chose fragile qu'il faut protéger à tous prix. Pour une fois que j'étais supérieure à quelqu'un, je voulais en profiter. J'hésitai un instant, en proie au doute, avant de détourner mon regard pour observer le halo orangé de la lanterne. Elle projetait des flaques de lumière dorée contre les parois en bois. "Je suis la fille de Poséidon." avouai-je finalement dans un souffle, par-dessous une mèche brune. "Ca n'a probablement aucun impact sur toi. Ca doit juste te rappeler de vagues souvenirs de programme scolaire... J'ai passé toute mon enfance et mon adolescence à le répéter. On a cru que j'étais cinglée. Je n'ai jamais abandonné. J'ai toujours su que c'était vrai. Pourquoi me serais-je finie en queue de poisson, autrement ? Je suis la fille du dieu le plus puissant du panthéon. Et... il va revenir. C'est inévitable. Ceux qui pensent le contraire sont soit idiots, soit ils manquent de cran."
Je passai la langue sur mes lèvres. Le goût du sel marin passa dans ma bouche. En avais-je trop dit ? Je jaugeai de nouveau Jamie. Quelle importance ? Il n'était qu'un surfeur pas très dégourdi.
"Oublie tout ça, va." repris-je d'un ton désabusé. "Tu peux me laisser là. Je saurai partir toute seule. Il faut juste que j'attende la fin de la tempête."
Et que je me trouve des chaussures fermées pour que mes pieds ne touchent pas le sable mouillé.
Je gardai cette réflexion pour moi-même sinon j'étais certaine qu'il allait s'incruster encore longtemps. Surtout que ses regards de poisson clown commençaient à m'exaspérer.
Je soupirai légèrement en constatant qu'il ne bougeait pas. "Tu peux y aller !" insistai-je, l'irritation pointant dans ma voix. "Il faut que je te lance un bâton pour que tu coures après ?"
C'était méchant, mais il commençait à me faire flipper avec son air insistant.
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Mais qu'est-ce qu'elles avaient donc toutes, à le comparer à chien? Il savait très bien qu'il avait un comportement étrange pour la plupart des gens, risible pour beaucoup, exaspérant pour certaine. Jamie en avait conscience. A force de prendre des baffes de Robyn et de se faire manipuler par Darshkan, Jamie avait fini par comprendre que sa 'gentillesse' était perçue comme une faiblesse par la plupart des gens. Mais qu'est-ce qu'il pouvait y faire? C'était ainsi qu'il s'était élevé. Chevalier servant contre la tyrannie du monde! Un beau projet. Pourtant, c'était souvent tout ce que cela lui rapportait, un quolibet canin quelconque. Le cocker ou mon p'tit Jay. Il s'y était habitué à force. Petit, il était persuadé qu'à force de frapper ses petits poings contre les murs, il fera chuter des empires. Il n'en était plus si sûr désormais. Mais les réflexes étaient durs à perdre. Jamie aurait pu le prendre personnellement. Prendre la mouche, se vexer et la laisser là, à moitié nue. Oui, il n'avait jamais vu de sirènes de sa vie, mais il n'était non plus le benêt qu'elle semblait croire. Lui même, lorsqu'il revenait à la vie sur l'Olympe n'était pas livré, vêtements au corps. Il aurait pu, pourtant il ne le fit pas. C'était sans doute bête, comme raison, mais quelque chose dans son regard lui rappelait un peu trop d'autres yeux, habitués à être hautain pour caché la souffrance. Sa mère lui avait appris peu de chose, mais lire un regard était devenu essentiel. Et elle n'était pas ce qu'elle affichait, Jamie en était persuadé. Il pouvait se tromper. Mais le mal était déjà fait. Quel chevalier servant il serait si il laissait une demoiselle en détresse seule dans la tempête? Et puis, rien ne disait qu'ils seraient seuls longtemps. Certes, il fallait être crétin, ou une sirène, pour sortir se baigner par ce temps mais savait-on jamais. -Pas besoin, je te remercie, lâcha-t-il, avant de prendre la bassine pour la retourner. De la main, il dépoussiéra le récipient, avant de s'asseoir dessus. Elle le fusilla du regard, mais le message était clair: il ne comptait pas bouger de là. Sans la regarder, il étira un instant son bras, qui commençait à se durcir, après ses exploits pour le sauver de la noyade. Quel crétin il avait été. Il n'allait pas bien, c'était désormais une évidence. dommage qu'il lui ai fallu Morph pour se rendre compte de ça. D'à quel point plus rien n'allait dans son existence. -Contrairement à ce que tu penses, ça me parle, dit-il après un instant, les yeux rivés sur la petite flamme de la lanterne. Poséidon, précisa-t-il en se tournant vers elle. Même si je ne l'ai jamais croisé. Je suis plutôt habitué à Arès, Athéna. Apollon. Malgré lui, Jamie ne pu s'empêcher de serrer les poings, changeant de position sur sa bassine en fixant ses mains. Etait-ce une bonne idée d'insulter la famille de la femme qui venait de le sauver? Probablement pas. Mais sa haine profonde pour les Dieux était difficile à cacher. Les trois noms lui avaient déjà arraché la gorge. Qu'il s'agisse de l'immense imbécile débordant de bonne volonté qui semblait se prendre pour son père, de la Lara Croft de l'insupportable ou du Dieux des Dieux qui tentait de se racheter, après coup, de son erreur, Jamie ne pouvait pas feindre de les apprécier. C'était impossible. Pas après tout ce qu'il avait subit par leur faute. -J'ignorais que les Dieux pouvaient avoir des enfants, dit-il un peu platement, ne sachant pas vraiment quoi dire concernant son père qu'elle semblait estimer au plus haut point. Relevant les yeux, il vit qu'elle le regardait avec curiosité, presque comme si elle doutait de sa sincérité. Jamie haussa les épaules. Maintenant qu'il y pensait, ça semblait logique. Une sirène. ça ne pouvait pas venir de nul part. -Je suis le fils de personne, si tu te poses la question. Je suis un... Dommage collatéral dans votre... Monde divin là. Il agita les doigts de façon un peu méprisante, comme pour dire abracadabra à son tour, mais il finit par passer sa main dans ses cheveux. Il devait rester au minimum poli. C'était le minimum. Elle venait de lui sauver la vie, il lui devait bien ça. -Je ne connais rien aux sirènes, dit-il après un silence. Avant, j'étais... Une espèce de marin. Enfin, j'en étais un, mais dans l'espace. Un simple mousse. On avait aussi des légendes concernant des créatures magnifiques, dangereuses et ensorcelantes. Mais elles n'ont pas d'écailles là-haut, tenta-t-il avec un sourire, en relevant les yeux vers Melody. Elle restait prostrée sur le banc, faisant mine de ne pas réagir, son sourcil hautain toujours relevé. Jamie eue une petite moue avant de regarder vers le plafond. L'eau cognait toujours et la tempête ne semblait pas vouloir passer. Si son père était Poséidon, il ne pouvait pas arrêter la tempête, non? C'était bien ce qu'il était censé faire non? -J'ai un sac pas trop loin sur la plage. Il y a un pantalon de surf dedans, si tu veux. Histoire d'éviter de te faire un pagne avec ça, termina-t-il en baissant la tête, faisant une moue pour désigner la couverture sur ses genoux. Je sais où on est sur la plage maintenant, mon sac doit être à peut-être à dix minutes d'ici. Si tu veux. Encore et toujours sa gentillesse maladive. Sérieusement, ça devenait gênant là. Pourquoi est-ce qu'il continuait donc? C'était une Déesse! Il aurait du la planter là, dire merci et ne plus jamais la recroiser. Elle faisait partie de leur clan, alors pourquoi s'embêter à l'aider? Elle pouvait bien rentrer en pagne, toute seule. Oui, elle l'avait sauver, oui, si il pouvait, il devait faire amende honorable mais de là à s'agenouiller comme un chevalier devant sa reine. Jamie manqua de lever les yeux au ciel. Il devenait d'un pathétique frisant le ridicule.
Melody Blackstorm
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❝ Eau trouble ne fait pas de miroir...
Alors pourquoi je me reflète si bien en toi ? ❞
| Conte : La Petite Sirène 2 | Dans le monde des contes, je suis : : Melody, la fille de Poséidon
❝ She loves the serene brutality of the ocean, loves the electric power she felt with each breath of wet, briny air. ❞
Je masquai difficilement mon agacement en le voyant retourner la bassine pour s'asseoir dessus. Puis il étira son bras. Cherchait-il à me laisser admirer ses muscles ? Je haussai un sourcil avant de pousser un soupir. Je lui aurais bien proposé de s'installer à côté de moi sur la vieille banquette mais je n'avais pas tellement envie d'une trop grande proximité. Je lui avais fait du bouche à bouche, il m'avait portée, ça s'arrêtait là. Je ne souhaitais pas qu'il se méprenne. Le cerveau des mecs s'emballe facilement. Il suffit de voir où il se trouve pour tout comprendre sur eux.
Pourtant, Jamie éveilla ma curiosité en me parlant des dieux qu'il connaissait. Quel était le pourcentage de chance de tomber sur un type qui côtoyait les dieux ? Qui plus est, au premier abord, rien ne laissait supposer qu'il soit intime avec eux. Il n'avait absolument rien d'exceptionnel. Malgré tout, il devait avoir un certain potentiel s'il les intéressait. Je le fixai intensément, cherchant à savoir sans lui poser de questions. C'était impossible, perdu d'avance. Et si je lui collais un interrogatoire, jamais il ne répondrait. Il se méfierait ou se moquerait de moi en me prenant pour une écervelée. Aucune de ces deux alternatives ne me convenait. Non, si je voulais avoir une chance d'en savoir plus, je devais me comporter d'une façon subtile.
Je remarquai ses poings se serrer à l'évocation des divinités. Je passai la langue sur mes lèvres, pensive. Avait-il quelque grief contre elles ? Un frisson d'excitation me parcourut. C'était bien la première bonne nouvelle depuis bien longtemps. Pourrait-il jouer les espions pour nous ? Je devais d'abord m'assurer qu'il était digne de confiance. Ce ne serait pas facile. On ne sait jamais vraiment à qui on a à faire. Peut-être pouvais-je le manipuler suffisamment longtemps pour obtenir de précieuses informations, et ensuite le faire disparaître avant qu'il n'ait l'idée de nous trahir ? Je cogitai à toute vitesse, écartant une possibilité pour la remplacer par une autre. Sa voix était rauque, la colère transparaissait bien qu'il restât parfaitement calme. Il n'était pas leur allié. Il avait même l'air de les détester.
Un mince sourire arqua le coin de mes lèvres. Parfait.
"Les dieux ont des enfants." lui confirmai-je. "Ils ne s'en occupent pas, mais ils en ont. Beaucoup. Mon père n'est pas comme eux. Il a pris soin de mon frère et moi, même par-delà son... absence. Il a veillé à ce que l'on manque de rien."
Une pointe d'amertume amoindrit mon enthousiasme : je n'avais pas eu autant de chance qu'Egéon, qui avait été pris en charge et choyé dès le déclin de notre palais. Quelque chose n'avait pas fonctionné avec moi. Je m'étais retrouvée seule, loin de tout, perdue sur terre, sur une plage de galets. J'avais dû lutter pour survivre, pour supporter ma différence, ma "monstruosité" selon certains. J'étais passée de famille d'accueil en famille d'accueil. J'avais fugué de nombreuses fois. Je savais ce que c'était d'avoir faim, d'avoir peur. De n'avoir rien, pas même un coin de tissu pour pleurer au coeur de la nuit. J'enviais mon frère de ne pas avoir connu l'abîme de mon enfance. Jamais je n'aurais souhaité que nos places eussent été échangées, j'étais simplement affligée de ne pas avoir grandi à ses côtés, comme cela aurait dû être.
Je savais qu'il était facile de tout perdre. C'était rapide, on ne le voyait pas venir et quand on s'en rendait compte, il était déjà trop tard. C'était pour cela que je m'accrochais à mes ambitions. Je voulais le retour de Père car je savais qu'il serait le seul capable d'assurer ma protection pour l'éternité.
Jamie m'apprit qu'il n'était le fils de personne. Je battis des cils et m'accrochai à ses paroles pour suivre le courant qui me ramènerait jusqu'au rivage du moment présent. Il me raconta qu'il était une sorte de pirate de l'espace, avant. Il voguait à travers les étoiles. L'image était profondément belle.
"On est tous des dommages collatéraux, tu sais."
Je découvris l'une de mes jambes avant d'ajouter :
"Ces nageoires ne sont pas un cadeau des anges ou une connerie du genre. Elles sont le résultat d'une malédiction lancée par la déesse de l'amour. Oui, elle n'est pas si aimante qu'elle le prétend. Par sa faute, je ne peux pas poser le pied dans l'eau sans me retrouver affublée d'une queue de poisson. Et il y a pire..."
Je me tus, me refusant de prononcer le reste. Je fermai les yeux et secouai lentement la tête. Je n'avais jamais parlé de ça à personne. C'était trop intime, trop abominable. Ca ne devait pas se savoir. Jamais. Je laissai échapper un léger soupir qui se transforma malgré moi en sanglot et j'enfouis la tête dans mes mains. Je restai ainsi quelques secondes avant de me redresser et de passer une main dans mes cheveux humides.
Jamie me proposait d'aller chercher son sac sur la plage. Je le dévisageai, indécise. Comment parvenait-il à passer d'une discussion aussi importante à une fadaise aussi grosse qu'une montagne ?
"Tu... quoi ? Non, tu vas rester là !"
Les mots étaient sortis tout seuls. Je le fixai, tentant de garder une contenance alors que je venais pratiquement de l'implorer de rester. Il allait croire que j'avais peur d'être toute seule dans la cabane, ou que je craignais la tempête. Génial.
"Tu... il pleut trop. Attends. Le sac ne va pas s'envoler."
Comme pour me provoquer, une violente rafale de vent sembla ébranler tout l'habitacle. Je serrai la mâchoire et fixai le plafond dont les poutres apparentes laissaient filtrer quelques gouttes d'eau. Je ramenai davantage les jambes contre moi pour éviter d'être mouillée à nouveau. Puis je baissai les yeux sur Jamie, avant de me décider à tapoter la banquette.
"Tu peux venir là. Enfin... si tu veux."
Pourquoi je devenais tellement hésitante ? Qu'est-ce qui me prenait ? Il m'avait contaminé avec sa gentillesse ou quoi ? D'un côté, c'était un bon moyen pour l'amadouer. Je devrais peut-être continuer dans ce sens...
"Tu voulais dire quoi par 'dommage collatéral' ? Tu as subi aussi à cause des dieux, c'est ça ?"
Je le regardai attentivement, essayant de paraître agréable. J'avais un mal fou à détendre les muscles de mon visage. Je tentai quelques instants encore et jetai l'éponge. Je me sentais trop ridicule à jouer la carte de la gentille fille. Je triturai un des nombreux fils qui dépassaient de la couverture élimée tout en marmonnant :
"Tu n'es pas le premier. On est toute une armée prête à réclamer justice."
J'avais prononcé ces mots à tout hasard, afin de mesurer l'impact sur lui. Au pire, il ne relèverait pas. Il prendrait peut-être ça au second degré. Au mieux, il allait se montrer intéressé. J'étais curieuse de voir sa réaction. Je me retenais de ne pas le dévisager.
Jamie Skyrunner
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- Bon les gars ... Vous arrêtez maintenant avec vos histoires de mariage avec Ava ! Vous allez lui faire peur ...
- Okay okay Jayjay ! *se tourne vers Axel* Lançons l'opération les ninjas de l'amour !
- Maiiiis moi je veux être votre témoin !
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- Et là ... l'autre kassos ... qui veut me caser avec ma cliente ! Non mais c'est comme cette manie de prôner l'amour à tout va !
- Hahah toi aussi tu as eu affaire aux ninjas de l'amour ?
| Conte : La Planète au Trésor | Dans le monde des contes, je suis : : Jim Hawkins
Melody était une fille fascinante. Pas uniquement à cause du tour de magie extra qu'elle venait de lui faire. Bon d'accord, ça restait incroyable, et Jamie aurait probablement donné un bras pour la revoir se changer en sirène mais pas pour l'instant. Non, ce qui le fascinait pour l'instant, c'était cette palette d'émotion, toujours froide mais avec des centaines de nuances qui défilaient sur son visage et dans ses yeux. Autant de froideur, mais avec tant d'éclats. Jamie trouvait cela aussi fascinant que d'observer un ressac. Des avancées, des reculons, et par moment, un peu de sourire forcé. Elle n'était pas très douée pour ça. Elle tenta quelque chose comme un sourire avenant mais ça ne collait pas à son visage. Tout simplement pas.
-C'est gentil, répondit-il lorsqu'elle lui proposa de s'asseoir. Je suis bien sur ma bassine, garde tes pieds au sec.
Il le dit sans l'ombre d'une moquerie, parfaitement sincère. Pour être franc, il n'imaginait pas que l'humidité du sable puisse affecter sa condition. Il imaginait qu'il fallait une véritable source d'eau pour la transformer, qu'elle plonge littéralement le pied dans de l'eau pour que cela marche. Mais ça semblait plus facile pour elle pour l'instant. De garder une certaine... Distance.
-J'ai connu Aphrodite. Je l'ai tué, annonça-t-il en fixant ses orteils, sans la moindre trace d'émotion. Je crois qu'elle est revenue, depuis. Je ne sais pas. Je ne l'ai plus croisé depuis.
Jamie s'en voulait encore terriblement. La déesse avait été la seule à vraiment vouloir tenté quelque chose pour l'arrêter, lorsque Famine avait attaqué l'Olympe. Elle avait été la seule à avoir tenté de comprendre ce qui lui arrivait, la seule à avoir voulu tuer le parasite et pas l'hôte, et il l'avait tué. Elle hantait encore ses cauchemars, probablement jusqu'à ce qu'il puisse lui demandé pardon. Ce qui n'arriverait peut-être jamais. Jamie haussa les épaules. Un peu plus, un peu moins. Elle avait eue tord, elle aurait du le tuer quand ils le pouvaient encore. ça restait un meurtre inutile qu'il aurait voulu s'éviter. Il restait rare que Jamie éprouve des remords concernant es Dieux. Elle était peut-être la seule concerner avec Hermès.
Relevant les yeux, Jamie vit que l'intérêt de Melody sembla se réveiller à son égard. Ou peut-être est-ce qu'elle considérait pour la première fois le fait qu'il ne mentait pas. Jamie ne chercha pas à savoir, après tout, il l'avait dit, il n'était personne. Elle pouvait très bien douter de ce qu'il racontait. La seule trace visible de Famine était les cernes sous ses yeux, que les cauchemars creusaient un peu plus chaque nuit. Rien de bien probant.
-Je... Je suis un dommage collatéral 'violent'. Et ça ne fait qu'empirer...
Sa voix baissa un peu, et Jamie détourna les yeux, regardant la flamme qui oscillait dans la lanterne. Il n'y arrivait toujours pas. En parler relevait du tesson dans la gorge. C'était... Affligeant. Pourquoi est-ce que c'était aussi dur, aussi compliqué? Il évoluait dans un monde fait de Dieux et des personnages de contes de fées mais avouer être un Cavalier de l'Apocalypse était insurmontable! Malgré lui, Jamie frissonna. Non. Il n'était pas un Cavalier de l'Apocalypse. Il était un hôte, rien de plus. Il n'avait rien à voir avec Famine. Il le combattait. Il l'enfermait dans un coin de son corps, c'est tout. Jamais il ne serait comme lui. Jamais...
Après un moment, il reporta son regard vers Melody. Sa dernière phrase le titillait. Certes, elle avait l'air d'avoir elle aussi une dent contre les dieux, à l'exception de son père. Mais était-ce réel? Ou était-ce une ruse? Diane les avait bien prévenu qu'ils seraient surveiller, lui et Wilson. Etait-ce un test? Une manière de garder un oeil sur eux, de veiller à ce qu'ils restent bien dans leur cage? Ou était-ce au contraire, sincère? Une armée.... Jamie sentit un frisson malsain courir sous sa peau. Wilson faisait de son mieux pour tenter de lui faire changer d'avis, d'être moins en colère à l'encontre de cette race qui les avaient marqués à vies et embarquer dans une guerre qui n'était pas la leur. Mais Jamie n'y parvenait pas. Toute cette haine qu'il contenait en lui, toute cette colère qu'il mettait tant bien que mal de côté lors de ses entraînement sur l'Olympe, tout ce dégoût qu'il retenait lorsqu'Arès ou Appolon était prit d'élan paternaliste à son égard... ça courait sous sa peau, dans son sang, dans sa rage. C'était là. ça le serait toujours.
-Une armée, vraiment? releva-t-il, en veillant à ne pas mettre trop d'empressement dans son ton.
De combien de personne les Dieux avaient-ils l'avenir? Jamie sentit son esprit tourner à plein régime. Il était évident qu'il n'était pas le seul malchanceux de l'Histoire. Jamie connaissait vaguement la mythologie, assez pour savoir que les Dieux y étaient présentés comme capricieux et un peu incompréhensibles. Il savait désormais d'expérience qu'ils n'étaient que des enfants jouant avec des fourmilières. Des gamins curieux jouant au gré de leur expérience, se fichant de ce qu'ils pouvaient détruire au passage. Combien, des dizaines, des centaines?
Malgré lui, Jamie observa Melody, avec un peu plus d'intensité qu'il n'aurait du. Elle aussi, avait quelque chose de rêche sous la peau. Quelque chose de coupant et de violent, de la rage. Jamie en aurait mit sa main à couper. Et la raison semblait évidente. Même si être capable de survivre et vivre sous l'eau semblait idyllique sur la papier, Jamie pariait que les petits caractères en bas de la page étaient bien plus contraignants que prévu. Ne serait-ce qu'être obligé de vivre coupé en deux. Sirène ou femme, eau ou terre. Sa vie ne devait pas être simple.
Alors... Jamie changea de position, se penchant en avant, posant ses coudes sur ses jambes. Jamie ne lui faisait pas confiance, une part de lui lui chuchotait de se méfier. Elle restait une sirène, c'était son job de persuader les gens. Mais... Sur ce sujet, Jamie voulait bien la croire.
-Au figuré ou réellement?
Cette fois, sa voix n'était plus ni empressée ni neutre. Elle était coupante. Militaire. Presque... guerrière.
-Les Dieux m'ont volés jusqu'à mon rang d'humain, lança-t-il soudain, après un silence. Ils m'ont changés en... Un monstre, une nouveauté dans leurs cabinet de curiosité. Je ne suis pas un demi-dieu, ou même l'un des leurs, je suis... Autre chose.
Ce n'était pas un suspense idiot, Jamie n'arrivait pas à le formuler à voix haute. Il venait déjà d'avouer une grosse partie du truc, si bien qu'il baissa les yeux, comme si la tâche avait été lourde, et difficile. C'était le cas. Qu'elle en doute ne changeait rien.
-En quoi ton père serait différent d'eux? fit-il en relevant les yeux, après un moment. Je n'ai aucune amitié pour eux, tu t'en doutes. Et je n'ai pas trop la fibre familiale.
Cette fois, Jamie garda son regard planté dans celui de Melody. Ce n'était pas de la provocation, et il y avait peu de chance qu'elle puisse le convaincre de la bonté d'un dieu, tout père qu'il fut. Mais Jamie était curieux. Curieux de voir ce qu'une sirène pouvait bien trouver à un paternel visiblement absent et l'ayant probablement abandonné, malgré la 'bonté' qu'elle semblait voir en lui.