Le Granny était assez agité depuis le début de l'après-midi. Les commandes s'enchaînaient et je devais faire face à une forte pression même si les plats demandés n'étaient pas compliqués à réaliser. Ce n'est qu'au bout de trois heures que le patron m'accorda du temps pour rejouer mon petit spectacle habituel. Je me suis donc isolé dans mon petit coin personnel au sein du bar afin de tout récapituler. Ici, j'ai développé mes capacités de magicien et à m'extirper de lien, de menottes, et autres outils. Je sais que ça sonne un peu classe de parler d'un endroit aussi privé, mais finalement, la salle se résume à des murs froids, les courants d'air étaient effroyable en hiver tandis que le bazar régnait de partout. Ca fait un peu moins chic tout à coup. Sur mon bureau traînait un ordinateur où j'ai pu confectionner une invitation au spectacle pour mes deux éventuels alliés. Aimant les risques, j'ai forcé la porte de la maison de la rouquine sans qu'elle puisse se douter de quoi que ce soit en regardant la porte puis j'ai disposé l'invitation en évidence sur une table. Les rumeurs prétendait qu'elle connaissait très bien Pascal. Pas besoin d'en faire une deuxième.



Je me répète ensuite le plan. Concentration était ici le mot d'ordre. Connaissez-vous d'ailleurs quelqu'un qui était tellement concentré qu'il avait peur de n'importe quoi? Tout le monde en connait au moins un. Eh bien c'est dans ce moment que mon portable sonna. Un petit message de Raiponce me demandant si je pouvais lui acheter une boîte de nourriture pour animaux en revenant. J'avais juste à déposer le tout devant l'entrée de l'animalerie. J'esquissais un sourire. "Okay je serait prudent..." m'étais-je dit. Mais quelque chose d'étrange m'envahissait. Sur le moment, elle me parut familière mais je compris de suite pourquoi. Il s'agissait de la peur. Celle d'être tout seul. Je l'avait ressentie au début lorsque j'avais recouvré la mémoire. Maintenant que Raiponce était ici, le problème devrait être réglé n'est-ce pas? Mais ici, c'est comme si elle était de nouveau enfermée dans une tour. Si elle tentait d'en sortir, elle mourrerait.

« The show must go on. Inside my heart is breaking. My make-up may be flaking. But my smile still stays on... »
► QUEEN

Je ne me sentais jamais aussi mal à l'aise que dans l'atmosphère calme et insipide de chez Granny's. De tout Storybrooke, c'était le lieu que j'exécrais le plus. D'ailleurs, je n'y mettais jamais les pieds. De ce fait, lorsque la sonnette tinta à mon arrivée, je me crispai et évitai les regards étonnés des habitués de l'auberge. Je tirai sur le bas de mon mini-short noir et remarquai qu'il était encore plus court que celui de Ruby. Autrement dit, je détonnai dans le décor mémère du lieu. Malgré tout, je gardai la tête haute et m'avançai dans le resto, soufflant sur une boucle qui me retombait devant les yeux. Le matin même, j'avais tenté de lisser ma chevelure luxuriante, sans succès. Le résultat donnait un effet coiffé décoiffé plutôt réussi, même si mon idéal aurait été d'avoir des cheveux aussi lisses et brillants qu'un miroir. Râté.

Mes talons claquaient bruyamment contre le carrelage parfaitement entretenu du resto. Encore un truc qui m'agaçait. Je n'appréciais pas les choses trop parfaites, trop bien entretenues. Si j'aimais passer des heures à arpenter le plancher usé et sombre du Rabbit Hole, c'était bien pour cela. Entre autres.

Je sentais les regards peser sur moi. Je repérai le profil de Pascal. Mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines tandis que j'accélérai l'allure. Puis je glissai sur le banc rembourré, juste à côté de lui.

"Super ton invitation. J'ai été véritablement transporté." lui lançai-je d'un ton sarcastique, sans même le regarder.

J'affichai ma tête des mauvais jours, l'air buté et le front en avant. Pourtant, je ne pouvais empêcher ma pompe aortique de faire des sauts périlleux dans ma poitrine. Je croisai les bras, tentative bien dérisoire de faire taire mon coeur, et m'enfonçai davantage dans le siège. J'étais bien décidée à ne lui accorder aucun regard. Il m'avait limite insultée.

Douze heures plus tôt...

J'étais rentrée chez moi après une nuit de boulot. Mes pieds hurlaient à la mort dans mes escarpins dont les talons avoisinnaient les quinze centimètres, mon dos me faisait mal et je me sentais épuisée. J'avais enlevé mes chaussures en manquant de tomber plusieurs fois, puis m'étais finalement écroulée sur mon canapé. Devais-je préciser que j'avais un peu trop bu ? Oui, j'en ai bien peur. Il m'arrivait souvent de boire un verre après mon "service", souvent en très bonne compagnie, mais ce soir-là, les conversations égocentriques des beaux mâles m'avaient tant saoulée que j'avais préféré me griser moi-même afin de les trouver plus intéressants. J'avais donc descendu plusieurs shots de tequila. C'était curieux, mais plus l'alcool avait coloré mes pensées, plus celles-ci avaient pris des teintes chaudes et agréables, dans lesquels se noyaient deux beaux yeux que je ne parvenais à oublier. Pourtant, j'avais tout fait pour.

Une chose avait attiré mon oeil vitreux, des profondeurs de mon canapé. Un petit carton d'invitation posé sur ma table basse, entre des vieux bols de céréales et des biscuits en voie de momification. J'avais levé une main et l'avais abbattue sur le morceau de papier comme pour aplatir un moustique, puis je l'avais approché de mon visage au point de loucher dessus. C'était une invitation pour un spectacle de magie qui aurait lieu chez Granny's, le lendemain. J'avais gloussé bêtement.

Puis c'était le trou noir.

Quand je m'étais réveillée, le matin, je me trouvais au-dessus des couvertures, dans mon lit, et le carton d'invitation était collé sur ma joue. J'avais mis quelques secondes à comprendre. Pascal m'avait invitée à aller voir un spectacle minable dans un endroit minable et moi, j'avais dormi avec le petit morceau de carton que ses mains avaient touchées.

J'avais eu besoin d'une douche très longue pour me remettre de cette terrible épreuve. C'était vraiment trop stupide de ma part, surtout qu'en regardant mon visage décomposé dans la glace -merci tequila- je m'étais rendue compte que le carton avait laissé une marque sur ma joue, qui ne serait jamais partie d'ici à ce que j'arrive chez Granny's. J'avais donc mis la couche de fond de teint alors que je détestais cela, et bien insisté sur les yeux, soulignant mon regard zombifique d'un épais trait de khôl.

J'en voulais énormément à Pascal. Il était entré par effraction chez moi afin de poser un stupide carton de cinq centimètres sur trois, morceau de papier sur lequel j'avais dormi et certainement bavé ! Heureusement, nul n'en saurait jamais rien. J'étais bien décidée à me rendre à ce rendez-vous, non pas pour passer du temps avec lui mais bien pour lui dire le fond de ma pensée. Il y avait des baffes qui se perdaient, vraiment.

Deux heures plus tard, j'étais sortie de chez moi, avais marché un petit quart d'heure avant d'arriver chez Granny's. D'ordinaire, je m'habillai sans me soucier du reste. Je savais que j'avais de l'allure, et de toutes façons, je gardai rarement bien longtemps ce que je portai. Mais cette fois-ci, s'habiller avait été un calvaire. J'avais finalement opté pour un mini-short noir et des collants noirs fumée légèrement transparents, qui allongeaient mes jambes, un pull vert émeraude qui dénudait l'une de mes épaules et des bottes hautes à talons.

Je commençai à trouver le temps long. Ruby se pointa vers moi et me demanda ce que je voulais boire.

"Une vodka tonique, je vais en avoir besoin." dis-je en jetant un coup d'oeil oblique à Pascal.

Mais Ruby me révéla qu'ils ne servaient pas d'alcool chez Granny's. Et voilà, la preuve que c'était un bar minable. Je la dévisageai comme si elle venait de m'annoncer qu'elle était en réalité un homme, puis je répliquai finalement que je n'avais pas soif. Je la regardai s'éloigner, les yeux plissés, dans son mini-short en jean. Une vraie pouffe, cette fille.

J'en avais vraiment assez du silence de Pascal. Bon, je n'étais pas un modèle de gaieté et de bonne humeur, mais tout de même, il aurait pu faire un effort ! Il aurait pu m'embrasser ! Non, peut-être pas... Si jamais il avait esquissé ce genre de gestes en public, j'aurais été forcé de l'assommer. Ce qui s'était passé dans la forêt devait rester un secret que seules les lucioles et les feux follets connaissaient.

Subitement, le magicien fit son entrée. Tiens, une distraction ! Je me redressai quelque peu sur le banc. Je me laissai emmener dans ses tours de magie. Ce n'était que de l'esbrouf, bien entendu, mais le mystificateur valait le coup d'oeil. Il était plutôt grand, bien bâti, et avait une assurance qui taquinait mon côté méchante fille. Je me détendis quelque peu et croisai les jambes, m'appuyant sur Pascal sans m'en rendre compte. C'est alors que le magicien nous désigna. Je me raidis et eus à peine le temps de réagir que quelque chose nous fit basculer vers le bas. C'était comme tomber d'un ascenceur en marche, mais ce fut tellement rapide que je n'eus pas le temps de crier. Nous fûmes plongés dans la pénombre, avant que le magicien ne trouve l'interrupteur, et la lumière fut. Magique, tu parles...

Le nigaud se mit à nous parler. D'où il connaissait mon nom, celui-là ? Mes yeux se rétrécirent et je me tournai vers Pascal. J'avais l'impression que tout était toujours de sa faute.

"Alors en plus, je fais partie du spectacle ? Ca ne te suffisait pas de m'humilier, il fallait que je devienne une sorte d'attraction ?"

Je tentai de lever une main vers lui -peut-être pour le gifler- mais je sentis une résistance. Je baissai alors les yeux et découvris, stupéfaite, que mes poignets étaient entravés par des menottes. Ca virait vraiment bizarre dans ce sous-sol... Aussitôt, des histoires sordides me vinrent à l'esprit et je sentis le vent de la panique s'engouffrer sous mon pull.

"C'est ton pote ?" fis-je en désignant le magicien de mes mains liées. "Salut."

Je lui fis un rapide signe qui donnait l'impression que je cherchais à le chatouiller à distance, mais bon, essayez de saluer quelqu'un avec des menottes, et vous verrez que ce n'est pas facile. Puis je me tournai de nouveau vers Pascal. Un soupir s'échappa de mes lèvres.

"Tu n'étais pas obligé d'en venir au menottes pour que je sorte avec toi ! Et puis on a déjà parlé de ça..."

Je levai les yeux au ciel, agacée.

"Le sujet est clôt. Délivrez-moi, le spectacle est terminé."

Je pivotai de nouveau vers le magicien et levai haut les poignets. Il avait forcément la clé. Ils n'allaient pas m'obliger à faire des choses dont je n'avais pas envie, tout de même ? Ils étaient deux hommes, mais moi j'avais toujours des trucs coupants dans ma veste. Bon, j'aurais dû mal à les prendre avec les mains attachées, mais je n'avais pas encore dit mon dernier mot... Boys, don't be stupid.

Bon, fallait avoir l'air naturel mon coco, tu n'étais absolument pas venu pour vérifier si un certain magicien serait Eugène, c'est faux, j'étais juste un client normal qui allait profiter d'un spectacle de magie banale et repartir. Ce n'était pas du tout le résultat d'une enquête minutieuse qui s'était soldée par le fait que la personne que je recherchais depuis longtemps se trouvait sous mon nez durant tout ce temps, dans l'un de mes endroits préférés, j'ai nommé le Granny Bar.
Ironique n'est-ce pas? J'avais écumé la moitié de la ville sans trouver la moindre piste et c'était Punz qui me disait d'aller jeter un œil au bar, j'avais confiance en Punz, même si elle ne m'avait strictement rien dit. Chacun à ses petits secrets, je comprenais. Donc ouais, je me retrouvais là, assis à la seule table libre du café, bondé à cette heure, avec ma tasse de chocolat chaud devant moi (hey, le Granny faisait le meilleur chocolat chaud de la ville) et mon sabre attaché à ma ceinture.
Cependant, je ne m'attendais pas à la voir débarquer telle une tempête de feu dans mes plans soigneusement préparés.
Ce n'était pas que je n'étais pas heureux de la voir, loin de là, elle était éblouissante dans son mini-short noir (ne regarde pas ses jambes, ne regarde pas ses jambes sinon tu es un homme mort), dans son pull vert émeraude qui laissait voir l'une de ses gracieuses épaules et ses talons aiguilles qui claquaient comme des revolvers sur le sol entretenu du Granny. Elle avait vainement essayé de dompter sa chevelure de feu, sans véritable succès, le contraste qu'elle avait par rapport aux autres clients du bar était absolument saisissant, et cela la rendait encore plus splendide. Mon rythme cardiaque s'accéléra tandis qu'elle s’asseyait à côté de moi sans un bonjour. C'est étrange, dès qu'elle approchais je ressentais cette envie de l'enlacer, mais quelque chose me disait qu'il valait mieux que je me retienne pour plusieurs raisons.
Mais une question me tracassait, une simple question, un tout petit problème.
Merida, oh splendide Merida, qu'est-ce que tu fais ici?

"Super ton invitation. J'ai été véritablement transporté."

Une invitation? Quelle invitation? J'ai envoyé une invitation moi?
Ouuh, quelque chose clochait, ça clochait encore plus qu'elle était fâchée contre moi alors que je n'y étais pour rien. Je ne l'aurais jamais invité ici, Hope était trop... Hope pour le Granny, ou alors c'était le Granny qui n'était pas suffisamment Hope pour que les deux aillent ensemble. Je l'aurais invité autre part, au cinéma par exemple (et encore), mais pas au Granny.

"Une vodka tonique, je vais en avoir besoin."

Et le Granny ne servait pas d'alcool, voilà, c'était de ça dont je voulais parler.
D'autant plus qu'elle avait sa tête des mauvais jours, pas que ça soit sa tête habituelle, c'est faux, mais... Elle semblait me reprocher quelque chose. Je n'aimais pas ça, surtout que si j'essayais de savoir ce qui n'allait pas, j'allais me prendre une réplique cinglante à la Hope. Rah, pourquoi fallait-il que tout soit si compliqué avec elle!?

-Mesdames et messieurs, Flynn Rider!

...
...
Eugène. Flynn. Rider.
S'il y avait une chose que j'avais apprise avec lui, c'est que lorsqu'il y avait un quiproquo louche, c'était signé Rider. Et étrangement, il y avait un quiproquo louche en ce moment même! Alors comme ça Monsieur était magicien! Monsieur faisait des tours de magie alors que je m’échinais à le retrouver. Et si j'apprenais qu'il avait quelque chose à voir avec cette histoire d'invitation, ça allait chauffer. Mais c'était Punz qui m'avait dit d'aller voir ce spectacle.
Je commençais à comprendre alors qu'Eugène faisait ses tours, Punz m'avait mis sur la piste de Rider pour que je le retrouve en faisant croire que ce n'était qu'une coïncidence, histoire d’effacer les traces. Et Rider c'était occupé de faire venir Hope. Tout concordait, le fait qu'elle vienne en pensant que je l'ai invité et que je retrouve Flynn au même moment, je m'étais fait avoir comme un bleu, ou comme un vert pour l'occasion.
Et même en comprenant l'ingéniosité du plan, je ne cessais de me demander comment il savait pour Hope et moi.
La suite fut nettement moins agréable, le coup des fumigènes et de la trappe secrète était à prévoir, mais se dire que j'étais sous le café, c'était autre chose. Aller, on rajoute les lumières clignotantes et l'ambiance inquiétante, bravo pour la "magie".

"Bon, avant qu'on commence à discuter, j'ai pris des mesures de sécurité. Surtout pour vous Hope. Vous avez des questions?"
Alors en plus, je fais partie du spectacle ? Ca ne te suffisait pas de m'humilier, il fallait que je devienne une sorte d'attraction ?"

Le caméléon resta silencieux, son regard passa du visage énervé de Merida jusqu'au visage d'Eugène, avant de finir sur sa tasse de chocolat renversé. Il gardait la tête froide, il fallait qu'il garde la tête froide.

"Tu n'étais pas obligé d'en venir au menottes pour que je sorte avec toi ! Et puis on a déjà parlé de ça..."

Oh come on! J'essayais juste de comprendre où est-ce que l'on en était! Et puis elle était menotté? Il avait osé la menotter? Ton cas s'aggrave à chaque instant, Rider.

"Le sujet est clôt. Délivrez-moi, le spectacle est terminé."

Tiens pour la 1ere fois de la soirée, j'étais d'accord avec elle, ça faisait plaisir.
L'étudiant ne dit rien, il laissa un petit instant de silence plané sur le trio, il remit sa tasse correctement avant de commencer à parler d'une voix calme, froide, qui ne laissait aucune trace d'émotion, intérieurement, il bouillait. Pourquoi?

"Eugène, je peux excuser le fait que tu ne donnes pas de signes de vie alors que je te cherchais dans toute la ville. Je peux encore excuser le fait que tu sois absent pour Punz, mais je suppose que tu as déjà dut la revoir, comme c'est elle qui m'a dit de venir ici."

Il ne semblait pas comprendre, le gros bêta, comment je connaissais son nom entier? Comment je connaissais Punz? Il était aveugle à ce point?

"Aller Eugène, je me sens insulter! Peut-être qu'un peu de magie t'aidera à retrouver la mémoire?"

Le caméléon passa au rouge sang aussitôt, ses yeux avaient le même regard que lors de notre première rencontre, ce mélange de méfiance et de menace comme j'en avais le secret, Hope devait commencer à déteindre sur moi, mais je ne bougeais pas, j'étais parfaitement "calme", c'est peut-être cela le pire, qu'il savait qu'il était mal mais que je ne lui donnais aucun indice pour savoir à quel point il l'était. Quelque chose s'illumina dans son regard, enfin!

"Ouais, c'est moi. Le crapaud."

Le caméléon repris une couleur normale. Maintenant fallait mettre les points sur les i.

"Tu sais, je pourrais même te pardonner le fait de m'avoir fait porter le chapeau pour l'invitation, sans mon autorisation, mais tu as fait une seule erreur que je ne peux pas pardonner, c'est d'avoir attaché Hope. Je te donne exactement 30 secondes pour me donner la clef, sinon je te jure que Maman Serpent sera la dernière personne dont tu devras te méfier."

Car oui, il y avait une chose qu'il ne pouvait pas pardonner, c'était que l'on touche à Meri, je savais que j'étais quelqu'un d'un peu trop protecteur, j'avais protégé Punz durant longtemps, mais là c'était différent, personne. Je dis bien personne ne faisait du mal à Hope. Ce qu'avait fait Eugène était surement une mesure de précaution, mais elle n'était pas un fauve! Bon sang!
Le caméléon attrapa au vol la clef que le voleur lui lança et libéra Hope aussitôt.

"Je suis désolé que tu sois mêlée à tout ça Meri. Voici Eugène, un... Ami à moi."

Ouais, je sais, ce n'était pas le meilleur exemple de "retrouvailles chaleureuses", fallait croire que je n'étais pas doué avec ça, j'avais failli mourir en retrouvant Punz et maintenant il y avait ça.
Le caméléon ne put s'empêcher de rajouter discrètement à l'intention de la rousse.

"Et puis tu sais que je n'aurais pas besoin de menottes pour te convaincre pour que tu sortes avec moi."

Le tout accompagné d'un clin d’œil malicieux.
L'étudiant frappa bruyamment dans ses mains, tout de suite plus joyeux, toute trace de colère avait disparue, maintenant que ce léger malentendu était réglé, ils pouvaient parler des affaires urgentes.

"Bon Gégène, est-ce que Punz va nous rejoindre?"

★ Abracadabra! je vous invite dans mon univers! ★

Quand Eugène me quitta le matin, je lui avais sourit, mais j'avais vu dans son regard cette peur. La peur que j'avais tant de fois éprouvé. Mais je me forçais à ne pas l'éprouver, c'était tellement étrange de la voir dans le regard d'une autre personne que moi. Je retournais à mes affaires en cours mais n'arrêtais pas de loucher sur la pendule juste au-dessus de la porte. Dina me regarda et je la caressa en me baissant avant de me lever pour mirer une énième fois cette satané horloge qui n'avançait pas des masses. Quand l'heure de m'arrêter arriva, je courus chez Pascal, chez qui j'habitais pour le moment pour ne pas qu'il m'arrive quelque chose (les hommes je vous jure), et me changeais.

Je n'avais pas grand chose à mettre, juste … Des robes et encore des robes. Comme si je n'avais que ça dans ma penderie. Enfin bref, je pris la plus habillé et me dirigeais vers la salle de bain pour un brin de toilette. Il fallait absolument que je sois présentable pour rencontrer Hope, enfin Mérida … ou qui qu'elle soit. Je brossais mes longs cheveux et les laissa libres sur mes épaules avant d'enfiler la robe blanc avec ceinture violette que je mis. Quand je fus prête, je pris mon manteau noir et mon sac à main avant de me diriger vers le Granny's et de me mettre au fond de la salle. Là ou personne ne risquait de me voir. Il fallait que tout sois une sorte de surprise.

Je vis alors arriver Pascal qui commanda un chocolat chaud, puis Hope furibonde. Apparemment elle n'avait pas trop apprécié ce qu'Eugène avait fait … J'avoue que je pourrais avoir la même réaction si ça n'avait pas été mon chéri. Je me tournais vers la scène et regardais tout ce qu'il se passait. J'en apprenais beaucoup sur le travail de Flynn et avant que les deux zigotos ne soient envoyé dans la « cave », je me dirigeais moi-même vers cet endroit en attendant que tout le monde arrive. Il fallait pas que je me fasse repéré … Enfin par pour l'instant. Je crois que j'aurais pu être une bonne espionne. Puis ils arrivèrent.

Je savais qu'Eugène avait eu des échos sur le caractère explosif de Hope mais je crois qu'il n'aurait pas du la menotter. Il ne faut jamais menotter une femme, qu'elle soit caractérielle ou pas. Quand elle commença à parler de Pascal ainsi, je me retins de me lever pour lui en coller une. Dommage que je n'ai amené que la petite poêle. Quand j'entendis la voix de Pascal qui était devenu glacial, je grimaçais. Effectivement, que l'on touche à sa copine ne lui plaisait pas le moins du monde. Et ben tant pis, il va falloir qu'il s'y fasse. On ne veut pas finir … enfin bref.

Eugène savait que Pascal était avec moi depuis le début, mais il ne savait pas qu'elle tête il avait en humain. Je ne lui en veux pas, après tout j'étais été tout aussi étonnée de qu'Eugène quand j'ai revu la tête de Pascal. Enfin quand j'étais consciente que c'était Pascal. Encore une fois, Eugène écoutait Pascal, au moins, ceci n'a pas changé. Je me retins de rire et attendis que tout le monde regard Eugène pour répondre à cette question. C'est seulement à ce moment là que j'ai décidé de m'illuminer. Littéralement, mes cheveux se mirent à briller révélant où j'étais.

Je sautais de l'endroit où j'étais assise et m'approchais des trois personnes, me mettant à côté de mon amoureux. Je sais je sais, c'est très niais. Je m'approchais de Pascal et l'embrassais sur la joue.

-A dire vrai, je suis là depuis le début. C'est moi qui t'a guidé jusqu'ici et qui ai laissé entendre à Eugène que si tu faisais une invitation en bonne et du forme à Hope, elle dirait non. Après tout le Granny's et elle ne sont pas fait pour s'entendre. D'ailleurs, je me présente, je m'appelle Raiponce de Corona, je suis la meilleure amie de Pascal et voici Eugène, mon copain enfin mari... Bref, c'est compliqué.

Je leur souris, je ne voulais en aucun cas que tout nous retombe dessus. Eugène voulait leur parler, et je n'avais fais que l'aider à les amener ici. Maintenant c'était à lui d'expliquer pourquoi il voulait que l'on retrouve ici. Je me tournais alors vers lui, un sourire aux lèvres.

Le crapaud sort avec la rouquine. Première nouvelle. Disons plutôt que je m'en doutais. C'est moi ou personne ne trouve ça assez glauque. A moins qu'elle ne soit un caméléon elle aussi? Non, trop farouche. Je jette un oeil furtif sur ce couple inattendu et me retient de rire. Ce n'était que lorsque Pascal me réclama les clés en me menaçant que j'ai abandonné l'idée de la laisser ainsi pendant notre discussion. La furie semblait sur les gonds. Allez! C'est pas comme si j'était le plus dangereux des criminels du village! Gothel et les autres? Mille fois pire! Puis la question fatidique vint à mes oreilles: "Bon Gégène, est-ce que Punz va nous rejoindre?"

J'allais répondre non, quand ma chère et tendre sortit de sa cachette pour répondre à ma place. Pour une fois, je ne voulais pas qu'elle sache mes projets. Mais elle l'aurait su un jour ou l'autre donc bon... J'ai donc joué le jeu comme si tout était prévu et pris Raiponce dans mes bras. La rouquine me regarda d'un air contrarié. La scène devait être niaise à ses yeux mais j'ai de quoi la calmer. Faire le psychologue par exemple:

-Conseil de Monsieur Eugène. Pour l'homme qui sait déjà ce qu'il veut, continuer d'insister et enfin pour la rebelle qui ne sait ce qu'elle veut, remettez-vous en question et élargissez vos horizons. Hope m'incendia du regard et attendait sans doute une réaction de Pascal. Ah et sinon, bon choix Pascal, elle a de très belles formes. Ca doit être très pratique pour...plein de chose.

Pascal me fit signe de me dépêcher avant que ça ne tourne mal. Pas de problème vieux! Après un immense sourire à l'attention de Raiponce, je pris une grande inspiration avant de continuer. Mon but était de me faire des alliés, pas des ennemis. D'autant que j'ai pas envie que le couple en face de moi devienne des tueurs à gage voulant ma peau.

-Mon but est simplement de former une équipe. Une équipe contre les "méchants" envahissant notre cher village et menaçant de nous tuer.

Je sentais que tout le monde voulait ma mort. Même ma chère Raiponce. C'était pourtant pas une mauvaise idée. Pourquoi affronter seul des problèmes que l'on pourrait résoudre en équipe? Je vous résume: Hopark voulaitme tuer,pas de bol, tu n'as pas d'arc! Pascal restait froid, comme d'habitude et Raiponce ne comprenait pas pourquoi j'ai fait tout ça pour ça.

Faisons l'appel des troupes: On a une femme fatale aux problèmes caractériel, un crapaud. Pascal me corrigea.Caméléon humain amoureux et enfin, un voleur habile de ses dix doigts.

Raiponce me marcha sur le pied. Je ne voulais pas l'inclure.

-Et la femme de ma vie aux cheveux magiques. Comme une équipe de RPG!

Et bien évidemment, personne ne sait ce qu'est un RPG. Ou quelqu'un fait semblant. J'aime ce soutien perpetuel entre eux. Pourquoi est ce que j'ai pas ça moi?

Je me sentais très mal à l'aise d'expliquer mon projet en présence de Raiponce. Je voulais la protéger et elle non. J'aurais aimé pouvoir l'écarter de tous soucis mais telle que je la connais, elle serait capable de s'engager dans quelque chose qui la dépasse. Comme moi à ce moment d'ailleurs. C'est curieux que je m'en étais pas aperçu sur le coup.

J'ai peut-être l'air égoïste comme ça, mais rien ne comptait plus pour moi que de vivre avec ma chère princesse. Pascal pourrait bien comprendre ça non? Je sais que Hope n'a pas de coeur mais bon...

-Je veux juste que personne ne perde un jour un être cher. Soyez humain! Je me tourne vers Raiponce. Je te retrouve toi, la femme de ma vie.  Et je ne pas en profiter parce que tu es menacée par une foutue sorcière! J'imagine bien le calvaire des autres...

...
... Etonnant que personne se foute de moi à l'instant même. Je sais qu'il n'accepteront pas mais ce silence devient inquiétant. Au moins, je peux admirer les superbes jambes d'Hope (d'un oeil technique, pas pervers, seul Raiponce me fait de l'effet)  qui sont parfaites pour distraire des hommes. Ce me donne une bonne idée qui va sûrement me valoir un high-kick de sa part mais elle est tellement drôle...

« The show must go on. Inside my heart is breaking. My make-up may be flaking. But my smile still stays on... »
► QUEEN

Je leur adressai un grand sourire. Quel charmant tableau ils formaient tous les trois ! Mon regard était éclatant, mes yeux scintillaient d'allégresse. J'étais là où je l'avais toujours rêvé. Je pris la main de Pascal et déclarai d'une voix claire :

"Enchantée de vous rencontrer. Eh oui c'est moi, Hope ! La future madame Méléon !"

Mon sourire se fit plus large alors que leurs visages prenaient une expression étonnée, voire même intriguée. Je me mordis les lèvres, un air béat illuminant mes traits.

"Je suis tellement comblée, vous n'imaginez pas ! J'ai même décidé de me faire enlever une partie du cerveau afin de mieux savourer tous ces fabuleux moments !"

Mon sourire devint légèrement sarcastique tandis que je serrai davantage la main de Pascal au point d'entendre un craquement. Désolée mon vieux, mais ça soulage.

Vous y avez cru ? Soyons sérieux deux secondes. On n'est pas dans le remake des Teletubbies. Eh oh, c'est la réalité, vous vous souvenez ? Même si pour le coup je me demandais où était la vraie vie... J'hallucinai devant le film qui venait de passer devant mes yeux. Même un Woody Allen était plus exaltant ! J'aurais vraiment dû m'écouter et passer ma journée à regarder des télé-réalités débiles au lieu de venir jusqu'à cet endroit maudit.

Je lâchai enfin la main de Pascal et plantai un regard scrutateur sur la petite blonde aux cheveux lisses comme un miroir. Elle avait quelque chose de sournois. Alors, c'était elle, la fameuse princesse avec qui Pascal avait été enfermé pendant dix-huit ans dans une tour... Eh ben mon coco, on ne se refusait rien ! De toute évidence, il y avait quelque chose d'inachevé entre eux, le smack qu'elle lui avait fait sur la joue le traduisait clairement. Je plissai des yeux, la mâchoire contractée. De quel droit le touchait-elle ? Et le pire dans tout cela, c'était que le grand machin qui lui servait de mari trouvait cela tout à fait normal. Ils étaient un couple échangiste ou quoi ? Je n'espérais pas qu'ils allaient nous proposer un plan bizarre... La nunuche en robe semblait bien trop coincée pour ce genre de fantaisie. Et puis j'avais trop peur de ses cheveux. S'ils se mettaient à clignoter en plein "rush", j'avais peur de faire une attaque.

Bref. Laissons là mes pensées pas très nettes. Aucun doute, les trois crétins me destabilisaient énormément. Qu'est-ce que je fichais là ? Etant donné que Pascal m'avait libérée de mes entraves en accompagnant son geste de paroles qui m'avaient fait marmonner un truc du style : "Dans tes rêves..." et qui avait affolé le stupide tambour dans ma cage thoracique ; je pouvais aisément m'enfuir de ce sous-sol. Ce n'était pas compliqué d'en trouver la sortie. La nunuche avait montré le chemin avec ses cheveux lumineux. Au moins, elle pouvait servir de GPS. Bravo Eugène, tu as trouvé la perle rare.

J'en étais là de mes pensées quand le magicien du dimanche commença son speech. Enfin, pas trop tôt. Il débuta d'une façon qui me déplut énormément, je lui jetai un regard volcanique. Il ne perdait rien pour attendre, celui-là... Il avait beau avoir une belle gueule, il ne savait pas comment s'en servir. Enfin si, puisqu'il présentait bien. Le problème venait plutôt de sa bouche. Il déblatérait des propos totalement surréalistes, digne d'un gamin de cinq ans. Et, cerise sur le gâteau : c'était un geek. S'il y avait bien un truc que je ne supportais pas, c'était les beaux mecs qui parlaient avec des mots qui ne voulaient rien dire. "RPG", non mais vraiment... Il faut sortir le samedi soir !

Je mis les mains sur mes hanches tout en sentant la moutarde me monter au nez. Une fois qu'il eut fini, j'attendis encore un peu, espérant dans ma grande naïveté qu'il y aurait une suite, que la raison de notre présence ici ne pouvait pas être celle qui venait d'énoncer. Mais non. Le bal des tarés était ouvert et ils venaient de m'élire reine.

"J'ai besoin de boire un truc." dis-je d'un ton ferme. "Apportez-moi une cruche... ah non, c'est vrai, il y en a déjà une devant moi !" ajoutai-je avec un grand faux sourire tout en regardant Raiponce. "Sérieusement, faut arrêter votre délire, les filles."

Cette fois-ci, je m'adressai au deux mecs du groupe. Oui, franchement, c'était tout ce qu'ils m'évoquaient. Pas un pour rattraper l'autre.

"Si je comprends bien, vous avez monté tout ce plan dans le seul but de me convaincre de rejoindre votre ligue de justiciers ?" fis-je en levant un sourcil médusé.

J'avais imaginé toutes les éventualités. La séquestration, le plan à quatre, le mariage arrangé dans le sous-sol (connaissant Pascal, tout était possible), tout sauf... ça ! J'avais l'impression d'être la baby-sitter perdue dans une cour d'école. Le gamin d'un mètre quatre-vingt avec sa coupe de cheveux impossible m'observait avec de grands yeux plein d'espoir. J'avais envie de lui mettre mon poing dans la figure. Surtout que depuis avant, j'avais remarqué que son regard louchait sur mes jambes. Je roulai des yeux. Et encore un qui ne résistait pas. Ca devenait lassant, à la longue. La blonde était sûrement trop naïve pour se douter de quoi que ce soit. Pauvre princesse...

"Donc je récapitule : on a une princesse dont les cheveux s'illuminent dans le noir, un homme-caméléon qui peut prendre toutes les couleurs de l'arc-en-ciel... et toi quand tu pètes, ça fait des paillettes ?" demandai-je au grand nigaud.

J'eus un rictus avant de secouer lentement la tête de gauche à droite. Puis je passai brièvement une main pour gratter mon arcade sourcillère avant de déclarer :

"M'en voulez pas les filles, mais je vais rentrer chez moi. Il y a des choses que les adultes font pour s'occuper."

Ma phrase tomba bizarrement. Je fis un moue, cherchant moi-même ce que j'avais voulu dire par là, puis j'ajoutai :

"Mais bon courage pour votre ligue des justiciers ! ça va cartonner à Storybrooke ! Les méchants n'ont qu'à bien se tenir ! Wouah... je vois d'ici Crochet, Rumpelstilskin et compagnie trembler devant vous !"

Je me retins de rire. Imaginer le Ténébreux s'enfuir en courant en voyant les cheveux de Raiponce s'illuminer, ou Crochet tomber raide mort aux pieds de Pascal, c'était trop comique. Malgré moi, je me mis à imaginer ces deux derniers en plein combat et je restai rêveuse un moment. Puis je me ressaisis. C'est vraiment pas le moment pour ça, Hope.

Je fis un pas comme pour m'en aller, mais comme je ne résistais pas à une dernière attaque, je lançai à l'adresse de la poupée Barbie dans sa robe à volants :

"Hum sinon, tu fonctionnes avec des piles Alcaline ? Le lapin Energizer dans la pub ne mentait pas : ça dure beaucoup plus longtemps !"

Je ricanai puis je jetai un coup d'oeil à Pascal, comme pour l'inciter à me suivre. Il n'allait tout de même pas rester avec Barbie et Ken ?

Lorsque Punz m'embrassa sur la joue, j'ai su que les choses allaient dégénérer, en même temps, kidnapper une personne était déjà un crime en soit, kidnapper une princesse était une déclaration de guerre, mais kidnapper Hope était une mise à mort. Et ils jouaient avec des forces qui dépassaient l’entendement.

Le caméléon cacha son visage avec ses mains alors qu'Eugène exposa son plan, dans le fond, l'idée n'était pas mauvaise, se regrouper pour mieux se défendre, mais présenté ainsi, cela faisait beaucoup trop enfantin, même pour moi. Moi aussi je voulais protéger Punz de Gothel, mais on parlait quand même de la vie de quelqu'un. Cela faisait beaucoup trop... "Rose-bonbon" à mon gout, et secte aussi. Un RDV secret, dans un lieu sombre, avec des gens conspirant contre d'autre. Même si Gothel était une personne horrible, une meurtrière, elle devait au moins obtenir sa seconde chance, la malédiction n'en était pas une pour tous et j'avais toujours espoir qu'une simple discussion pourrait au moins mettre les choses au clair. Mais ce qu'Eugène proposait, c'était une ligue de personnes qui iraient "neutraliser" des "méchants" pour ce qu'ils avaient fait dans une autre vie, à une autre époque. Ces personnes avaient beaux être peu recommandable, il y avait surement des dizaines de combattants plus performant pour gérer ce genre de cas.
Et puis une équipe de RPG... Non, mais vraiment, il ne fallait pas plaisanter avec ça, surtout pas maintenant.

Le pire, c'est qu'il voulait seulement protéger Punz, moi aussi, mais pas ça, pas comme ça, je n'allais pas martyriser des gens sur un quelconque préjugé pour la princesse disparue, ce n'était plus de la protection à ce niveau. Un long silence s'abattit sur le groupe tandis que je savais ce qui allait nous tomber dessus, fait chier, j'allais encore passer à la casserole alors que je n'avais rien fait. Deux fois en une journée, ce n'était pas mon jour.
Et puis c'était moi ou Eugène lorgnait les jambes de Merida?

"Enchantée de vous rencontrer. Eh oui c'est moi, Hope ! La future madame Méléon !"

Le caméléon grimaça, d'entrée de jeu? N'empêche... Hope Méléon, ça sonnait... Plutôt mal, je devais l'avouer. Hey, je n'avais pas choisi mon nom de famille et même moi je trouvais qu'il craignait un peu. Un peu beaucoup même.

"Je suis tellement comblée, vous n'imaginez pas ! J'ai même décidé de me faire enlever une partie du cerveau afin de mieux savourer tous ces fabuleux moments !"

J'allais compter les points à partir de maintenant, ça allait être une boucherie. C'était aussi l'une des choses que j'aimais chez Hope, elle ne se laissait pas marcher sur les pieds. Mieux encore, elle savait remettre les gens à leurs places avec une franchise impressionnante. Et sans vouloir être méchant, Eugène allait avoir besoin de ça.

"J'ai besoin de boire un truc. Apportez-moi une cruche... ah non, c'est vrai, il y en a déjà une devant moi ! Sérieusement, faut arrêter votre délire, les filles."

1-0 pour Hope, remise en jeu.
Et puis j'étais hors de tout ça, ils m'avaient aussi piégé. De plus je savais que c'était le genre d'approche à éviter avec Meri (déjà je doutais de l’existence d'une "approche-Merida"), mais je me sentais partagé.
D'un côté il y avait la femme que j'aimais, de l'autre mes meilleurs amis. Super, voilà un bon choix qui se profilait à l'horizon.

"Donc je récapitule : on a une princesse dont les cheveux s'illuminent dans le noir, un homme-caméléon qui peut prendre toutes les couleurs de l'arc-en-ciel... et toi quand tu pètes, ça fait des paillettes ?"

2-0, remise en jeu.
Bon, au moins je savais que je pouvais servir de boule disco, merci.

M'en voulez pas les filles, mais je vais rentrer chez moi. Il y a des choses que les adultes font pour s'occuper."


L'étudiant repassa en mode "facepalm", bien, elle était en forme ce soir, c'était toujours bon à savoir.

"Mais bon courage pour votre ligue des justiciers ! ça va cartonner à Storybrooke ! Les méchants n'ont qu'à bien se tenir ! Wouah... je vois d'ici Crochet, Rumpelstilskin et compagnie trembler devant vous !"

Et de 3-0, c'était douloureux, surtout qu'Eugène et Punz étaient figés, littéralement.
C'était absolument hors de question que je m'approche du Ténébreux, Gothel était déjà un problème alors je n'allais pas chercher des noises à ce grand malade. Et puis Crochet... Je ne le connaissais pas, alors je ne pouvais rien dire, de toute façon je pourrais le reconnaître facilement, il portait bien son nom.
Toutefois, c'était le genre de personne qui pourrait m'apprendre deux-trois trucs à l'escrime, mais c'était le genre de choses qui ne se demandait pas, comme embarquer des gens dans la création d'une ligue de justicier sans leur demander leurs avis, par exemple.
Meri était sur le départ, mais je me doutais qu'elle ne résisterait pas à une petite pique gratuite.

"Hum sinon, tu fonctionnes avec des piles Alcaline ? Le lapin Energizer dans la pub ne mentait pas : ça dure beaucoup plus longtemps !"

Et tac, 4-0, fin du match.
Elle me lança un regard, voulant voir ma réaction, pour le coup. Elle avait entièrement raison, j'aurais surement essayé de la convaincre de rester dans d'autres circonstances, mais pas cette fois, pas alors qu'ils m'avaient roulé dans la farine. Pas alors qu'Eugène avait attaché Hope, bordel, j'étais le caméléon de la bande et j'avais l'impression d'être le plus sensé! Cela me faisait mal, Eugène était un ami proche et Punz était comme une sœur pour moi. Mais j'avais des sentiments moi aussi, je n'étais pas un bagage que l'on traînait pour aller combattre des monstres et des sorciers en parlant de RPG.
L'étudiant se tourna vers le couple avant de soupirer.

"Eugène, je sais que tu as fait ça avec les meilleures attentions du monde, mais tu parles comme si la moitié de Storybrooke voulait notre peau, est-ce que l'un d'entre vous a déjà essayé de parler à Gothel? Alors non, je ne participerais pas à ta "ligue de justice", pas lorsque tu viens de me kidnapper à moitié pour me balancer dans ton "repaire secret". Et puis je suis votre ami bon sang, vous auriez pu m'en parler avant!

Ouaip, ça faisait mal, avoir risqué sa vie pour qu'il y ait toujours des tours aussi mesquins qui me tombaient dessus? Sympa les remerciements, je saurais m'en souvenir.
L'étudiant rejoint Hope qui venait de passer la porte, il allait la franchir lorsqu'il se retourna avant de dire.:

"Si l'enfer est pavé de bonnes intentions, alors vous venez de refaire la cuisine."

Et il quitta le sous-sol le cœur lourd, montant une courte série de marche avant de sortir pour arriver dans une ruelle sombre, devant lui se tenant Hope, les bras toujours croisés et l'air plutôt énervé, comme à son habitude. N'empêche, je ne pouvais m'empêcher de sourire lorsque je la voyais, elle avait le don de chasser mes idées noires, même si c'était elle qui les amenait la plupart du temps.

"Excuse-les, si je viens du pays des bisounours ils en sont logiquement le prince et la princesse.

Le caméléon passa une main dans ses cheveux avant de rajouter rapidement.

"N'empêche, je n'étais absolument pas au courant pour leurs petites réunions, mais je suis content de te revoir, quoique j'aurais espéré que cela arrive dans de meilleures circonstances.

Sans m'en rendre compte, mes yeux faisaient de rapide coup d’œil entre son visage et ses... Magnifiques jambes.
Quoi, je venais de craquer, ça nous arrive à tous et puis zut, resté insensible devant Hope était physiquement impossible pour moi.

"Bon, qu'est-ce que l'on fait maintenant? Je crois que la bibliothèque est encore ouverte à l'heure qu'il est." Il laissa une petite pause, profitant de l'air déconfit de la rouquine "Roh je plaisante! Souris un peu, tu es beaucoup plus mignonne lorsque que tu ne boudes pas"

★ Abracadabra! je vous invite dans mon univers! ★

Je ne comprenais pas leur réaction, je ne comprenais pas pourquoi Eugène voulait mettre au plan quelque chose dans le genre. Je … J'étais dépassée, c'était comme si j'étais simplemet au-dessus de mon corps, regardant une rousse que je ne connaissais pas, un Pascal que je pensais connaître et mon mari qui voulait me protéger. C'était juste trop étrange. Et je n'arrivais pas à mettre des mots sur ce que je ressentais. J'avais l'impression d'empêcher les gens de vivre réellement leur vie avec des cheveux comme cela. Mais ils étaient une part de moi, je ne pouvais rien y faire. C'est comme ça qu'il fallait me prendre et pas autrement. J'étais une créature magique et alors ? Qu'est-ce que ça pouvait leur faire ? Quand j'ai embrassé Pascal, je n'avais aucun arrière pensée, c'était mon ami et je voulais juste lui dire bonjour. On avait toujours été proche... du moins, je le croyais.

C'est alors que Hope commença simplement a se défouler sur moi, comme si j'étais un défouloir. Et j'avais mal, parce que peut être qu'elle n'avait pas de sentiments, mais d'autre en avait. Alors je me forçais à écouter tout jusqu'à bout. Parce que je n'avais pas le choix d'une part et de l'autre parce que je savais que je pouvais défendre si je m'en donnais les moyens. Dans ma tête, ses insultes tournaient, comme pour me dire de me défendre, de m'expliquer. « Une cruche » ; « des piles ». Il n'y avait rien à faire, cette femme n'avait rien a faire avec Pascal, il était trop gentil, attention et protecteur pour être avec une nana comme elle.

Dans mon cœur, j'espérais que Pascal prennent un tant soit peut ma défense, qu'il lui explique aussi. Mais j'avoue que je ne m'attendais pas à cela. Je pensais être sa meilleure amie mais apparemment, il faut juste avoir de belles jambes et un jolie minois pour réveiller leur deuxième cerveau. De tristesse et de rage, je me mordis la lèvre et attendis la fin. Je ne pouvais faire que ça. Attendre. Et il partit, il l'a suivi et ensuite il se dit notre ami ? Non je ne pouvais pas le croire. Alors je mis un temps avant de passer la porte à mon tour pour aller leur parler. Parce que maintenant, qu'ils l'avaient fait, c'était à moi.

-Je ne savais rien du plan de Flynn, il ne voulait pas que je vienne, c'est moi qui l'ai obligé. Et puis il pensait bien faire.

Je me tournais vers la rousse et la regardais dans les yeux.

-Je n'ai pas été gâté comme toi, je n'ai pas eu la vie de rêve que toutes princesses rêves d'avoir. J'ai beau avoir du sang Royal qui coule dans mes veines, je n'ai jamais vécu dans un château et j'ai du vivre dans une tour sans ami. Il y avait juste Pascal. Alors oui, je suis positive et j'ai envie que tout changer, j'ai envie de pouvoir enfin vivre ma vie. Parce c'est pas en étant tout le temps sur la défensive ou en étant haineuse que tu vas avoir une superbe vie. Si tu te sens bien et que tu veux aller voir ailleurs un nombre incalculable de fois, vas-y je m'en contre fous. Mais je refuse que l'on m'insulte où que l'on insulte ma famille. Parce que c'est la seule famille qu'il me reste et que je ne veux pas la perdre. Tu devrais apprendre à tourner sept fois ta langue dans ta bouche avant de parler. Parce que tu fais du mal aux gens et un jour, ça te retombera dessus. Je ne te le souhaite pas mais comme on dit « la roue tourne ».

J'étais dans ma lancée alors je me tournais vers Pascal. Un sourire triste effleura mes lèvres et des larmes se mirent à couler sans que je ne les arrête.

-Je pensais te connaître, mais je me trompais. Tu as été le meilleur ami que j'ai eu Pascal mais …. apparemment tu préfères les rousses avec des longues jambes et de la poitrine. Hope est magnifique mais je ne savais pas que notre amitié comptait si peu pour toi. Je vais quitter ton appartement, je laisserais les clés dans ta boite aux lettres. Tu sais, je pensais qu'on avait tout vécu mais apparemment non. Tu sais on aurait fait ça aussi pour toi Pascal, mais bon ... J'espère que tu auras une belle vie sans moi Pascal.

Je lui jetais un dernier regard, près à l'embrasser de nouveau sur la joue mais j'abandonnais. Ils ne méritaient rien de notre part. Cette ligue des justiciers pourraient être une bonne idée, s'il y avait des bonnes personnes dedans, des gens qui souhaitent nous aider parce qu'ils nous aiment. Je savais qu'Eugène avait tout vu mais je refusais d'en parler. Ce soir, j'avais perdu mon meilleur ami. Je pris la main de mon amoureux et l'embrassa sur la joue.

-J'ai des affaires a récupérer et ensuite, je vais aller trouver une chambre chez Granny's. J'aimerais juste que tu me tienne compagnie.

Je lui fis un sourire triste en le regardant dans les yeux. Oui, j'avais retrouver mon mari mais j'avais perdu l'un des êtres le plus cher à mon cœur.

Ca y est la furie était lâchée. Avec la même énergie que les piles Energizer. On commence avec l'ironie de Madame Méléon Autant laisser passer, ça ne servirait à rien de riposter. Elle avait de quoi être légèrement énervée (oh que je suis bon avec les euphémismes!). J'ai eu la totale et Raip aussi. Alors qu'elle n'avait rien fait. Elle ne les méritait pas d'ailleurs. Elle a juste eu le malheur de se présenter. Je ne m'attendais pas par contre à ce que Raiponce agisse de la sorte. Elle les rattrappa dans la rue et les réprimanda fort sévèrement. Pascal n'appréciait pas. Hope s'en fichait royalement. Par contre, ma chère et tendre m'étonna quand elle disait ne plus vouloir vivre avec le crapaud. Elle semblait prête à laisser tomber son meilleur ami. Moi aussi je n'avais pas apprécié les remarques de la rouquine et les siennes même si elles étaient normales. Mais je pensais qu'Hope avait un bon fond tout comme Pascal était un allié et ami non négligeable. Super Eugène, va falloir rattraper tout ça...

Mais comme j'avais déjà une autre idée en tête, je devais me dépécher. Raip m'invita à récupérer des affaires chez elle pour emménager au Granny. Eh! Pas si vite! On va pas abandonner le crapaud juste parce qu'il sort avec la rouquine rebelle du coin! Okay, tu ne l'aimais pas, mais je suis sûr qu'elle peut être agréable...du moins je la croit capable de ça...

-Raip? Pascal est un grand maintenant non? Tu ne crois pas que tu pourrais lui pardonner? Surtout que c'est un peu de ma faute...je l'admets. Discute un peu avec lui, ça te fera du bien.

Elle me regarda d'un air toujours contrarié et s'empara d'un vêtement qu'elle jeta avec violence au fond du sac. J'aurais pas aimé être à sa place. Si je disais en plus qu'Hope est la strip-teaseuse du Rabbit Hole, non seulement elle en sera troublée mais en plus elle ne pourra pas s'empêcher de le dire à Pascal qui ne le sait sûrement pas. Aaaah, la vie de couple. C'est compliqué...

-Bon! C'est pas tout ça, mais je vais aller m'excuser! Ne t'en va pas pour si peu et rejette toute ta colère sur moi. Ca te défoulera. De mon côté, j'assume mes responsabilités.

Elle me jette un regard inquièt. C'est bon, ce n'est pas comme si j'allais affronter un dragon géant avec un cure-dent. Hope a un bon fond je le sent. Et puis, c'est un être humain comme un autre non? Avec ses faiblesses (ici les relations amoureuses et l'alcool) et ses points forts. Est-ce que ela suffit pour m'assurer qu'elle ne tuera point pour tous ça? Non. Mais j'aime le risque, et j'ai le don de m'attirer des ennuis.

Je fit donc un grand sourire à ma chère et tendre. Pas celui du magicien hypocrite mais celui du mari aimant. Je sais, c'est niais mais que voulez-vous? Je pris alors la route de la maison de la rouquine où je l'attendais. Pascal rentrerait sûrement chez lui, pile au bon moment pour rencontrer ma chère et tendre. Ils pourront au moins s'expliquer sans que la rebelle ne s'en mêle. Ou pas. Raiponce était peut être déjà partie. Prête à abendonner son meilleur aux griffes de cette femme fort caractérielle.

Quant à moi, j'étais prêt à m'excuser. Prêt à tout ou presque pour me faire pardonner. Le tout est de savoir si elle était disposée à le faire. Vu le caractère, ce n'était pas gagné. Aaah que la douce brise du soir me joue des tours ce soir. Je me les gèle! Si en plus Pascal va chez elle, je risque encore plus gros. Réfléchissons, que faire face à une fille avec un arc et un véritable illusionniste. J'avais même fait exprès de ne pas prendre avec moi mes fumigènes et mes menottes! Si elle ne revenait pas j'essayerais le lendemain matin en espérant qu'elle soit sobre...Pauvre de moi...

Ou pas...La rouquine fut enfin rentrée au bout de deux heures. Elle me semblait bien heureuse. Me voir allait balayer tout ça mais avais-je le choix? J'ai d'abord attendu qu'elle soit rentrée. Je n'allais pas entrer chez elle par effraction, cela l'aurait encore plus énervée. Une fois entrée, j'ai sonné à la porte. La réponse ne se fit pas attendre. A peine m'avait-elle vu que son regard changea. La rebelle me ferma la porte au nez, fière sans doute de m'avoir rembaré. Ca commençait bien.

-Je viens ici pour m'excuser de mon comportement. Aucune réponse. Ce n'est pas le magicien qui vient vous voir! C'est Eugène Fitzherbert. Sinon je serais déjà rentré chez vous en avance...Je n'ai aucun artifice sur moi!

Dur de se justifier. Que dire d'autre? Que je suis désolé que mon initiative personnelle aie pris tant d'ampleur? Que j'étais profondemment désolé? Mouais, ça ne suffirait pas. Si Hope était en face de moi, elle m'aurait totalement étripé. Par quoi commencer alors?

-Je suis vraiment désolé. Ecoutez-moi une dernière fois et ensuite je retournerais dans mon monde de poneys roses.

J'ai encore joué sur l'ironie. Ca risque de ne pas jouer en ma faveur. Tant pis. Il fallait que j'assume et que je reste calme.

-La première est que je vous donne les clés de mes menottes. Après tout, si j'en viens à vous menotter, vous pourrez vous libérer plus vite. C'était immature de ma part de vous traiter comme ça. J'en viens donc à une autre proposition. Je sais quel est votre métier. Je suppose que vous vous y plaisez. Mais Pascal ne sait rien de tout ça je suppose.

Là j'ai entendu quelque chose. Comme si un objet venait de se briser. J'avais apparemment touché une corde sensible. J'avais raison, elle ne sait pas ce qu'elle veut. Au moins, elle découvre les joies de la vie de couple. Et encore, j'en suis au stade avancé où je doit voir pour avoir ou pas des enfants. Bon, je n'ai su que ce soir officiellement qu'elle était la copine du crapaud mais un rapide coup d'oeil suffit à comprendre quelques problèmes.

-Votre orgueil vous pousse à agir de façon brutale. Vous aimez avoir un sentiment de puissance sur quelqu'un. Pascal vous a pourtant choisit et je respecte son choix. Vous semblez tenir aussi à lui. Il est mon ami, je ne veux donc pas qu'il lui arrive malheur. Ni à vous. Se déhancher dans des bars fait parti de ce pouvoir de séduction. Un jour pourtant, il vous arrivera quelque chose que vous ne pourrez contrôler. Pascal risque de devenir inconsolable.

Maintenant il fallait que j'enchaîne. Si elle ouvre la porte pour me baffer ou quoi que ce soit, je n'aurais pas le temps de placer ma seconde proposition. Allez, continuons. Ce n'était qu'un moment à passer pour elle et moi.

-Je ne vais pas tourner autour du pot. Vous méritez mieux. Voilà pourquoi je vous propose un job. Vous faites la même chose pour moins de risque. Moins payé évidemment. Pascal n'aura rien à redire à ça non? A part si je lui pique sa copine ce qui ne va pas arriver.

Je n'entend rien. Encore une fois. Rien qui n'indique que la rouquine soit prête à sortir ou à se coucher tellement il était tard... Venait-elle de se vider tout une bouteille de vodka. Je pencherais pour la deuxième solution. Elle en était capable.

-Hope...Pour moi vous avez toutes les qualités pour devenir une magicienne. Intelligente, charismatique, belles formes, détermination et ingéniosité. Je l'ai tout de suite vu. Vous ne vous laissez pas faire. C'est exactement ce qu'il vous faut. Il ne vous reste plus qu'à apprendre. Je ne fait pas ça pour vous humilier. Je pense juste que vous êtes une femme en manque de quelque chose. Du rêve. Ceci parait niais mais je manquais de ça dans mon monde. C'est Raiponce qui m'a donné une seconde chance. De l'espoir. Et la magie, c'est du rêve. Car tu fais des choses totalement insensées.

Voilà, j'était à bout de mes arguments. Rares étaient les fois où je parlais de mon passé comme ça. Je n'aime pas parler de ça. Excepté lorsqu'il s'agit de ma rencontre avec Raiponce. Peut-être est-ce parce qu'elle s'en était pris à Raip que je me sentais obligé d'en parler. De toutes façons il ne restait plus qu'à terminer mon petit speech. Je n'ai pas essayé de tomber dans l'ironie ou la morale. Espérons que ça fasse effet ou du moins que ceci suffise à la calmer. Pour une fois que j'étais le plus sincère possible. Je pensais vraiment ce que je disais. Certains dirait que c'était idiot de croire au fait que la rouquine rebelle qui m'a rejetée me pardonnerait comme ça. Si me taper dessus pouvait la soulager pourquoi pas, j'ai l'habitude.

-...Aucune réponse? Tant pis. Je m'en vais donc dans mon monde tout rose. Je commence à descendre les escaliers. Et vous souhaite une bonne nuit.