Nous sommes hantés par les morts. Ils continuent de vivre en nous. Ils laissent leur empreinte dans notre âme. Je savais qu'un jour ou l'autre, j'allais finir par oublier. Le sourire de ma mère. Son rire. Sa façon de se pencher au-dessus de moi quand je faisais mes devoirs, et de caresser mon front. Tout finirait par s'estomper, par être noyé dans le brouillard de mon existence. La vie n'attendait pas. Elle galopait et je ne pouvais rester en arrière. Cependant, je souhaitais tout garder en tête. Me rappeler chaque détail, car c'est ce qui la rendait vivante.

Curieusement, j'avais l'impression de la voir en elle. Les mêmes fossettes creusaient ses petites joues lorsqu'elle souriait. Dans son regard, la même lumière, un éclat de sagesse teintée d'un soupçon d'innocence.

Je la gardais tout près de moi. Il ne pouvait rien lui arriver, au creux de mes bras. Au début, j'avais eu peur de la toucher, car tout se mélangeait quand je m'approchais d'elle. Je ne contrôlais plus rien, l'émotion me gagnait trop vite, trop fort. Des éclairs avaient jailli de mes doigts, mais elle avait pris ma main en riant, comme si la foudre qui passait dans son corps l'amusait. Elle était une partie de moi. J'avais compris à cet instant que je ne pourrais jamais lui faire de mal.

J'entendis quelqu'un frapper à la porte. Je levai les yeux de mon trésor pour me rendre dans le couloir. Là, j'ouvris la porte d'entrée, adressant un grand sourire à la jeune femme blonde de l'autre coté.

"Tu es venue finalement. C'est bien."

Un soupçon de soulagement était audible dans le ton de ma voix. On ne pouvait jamais savoir ce qui trottait dans la tête d'Emma Swan. La convaincre de venir habiter dans cette maison était certainement une des choses les plus compliquées que j'avais eues à faire de toute ma vie. Elle était extrêmement difficile à persuader. A force de persévérance, je pensais avoir réussi, mais rien n'était moins sur.

Ma fille remua dans sa couverture duveteuse. Je l'ajustai et la replaçai convenablement dans mes bras. Elle n'avait que quelques jours et j'avais encore un peu de mal à m'occuper d'elle. J'adressai un regard un peu dérouté à Emma avant de lui expliquer plutôt maladroitement :

"C'est... ma fille. Elle était déjà là quand tu as... disjoncté. C'est assez difficile à encaisser mais bon, elle est là maintenant. Dis coucou à ta nouvelle coloc !"

J'avais baissé les yeux sur le bébé dans mes bras et avait pris sa petite main pour l'agiter dans la direction de la jeune femme. Je ris un peu nerveusement et désignai le carton d'un oeil embarrassé :

"Je te l'aurais bien porté, mais j'ai déjà une charge dans les bras !"

Je devais avoir l'air vraiment empoté. Pourtant, j'essayais d’être prévenant et responsable, mais c'était très difficile. Je déglutis avec difficulté et pour éviter qu'Emma ne me tourne le dos en courant et ne file dans sa voiture jaune, je m'effaçai de devant la porte pour la laisser passer.

"Elle ne sera pas là tout le temps !" dis-je précipitamment. "Et puis c'est un bébé très calme, elle ne pleure pratiquement jamais ! Elle ne te dérangera pas !"

Je me plaquai presque contre le mur dans une tentative désespérée de convaincre Emma de rester. Pourquoi voulais-je tellement qu'elle habite avec moi et Camellia ? Pourquoi ressentais-je cette envie dévorante de ne plus être abandonné par personne ? Ma mère, mon beau-père, mon père... tous partis. Cela ne devait pas se reproduire. Désormais, je voulais que tous ceux auxquels je tiens soient auprès de moi.

Elle ne comptait pas partir. Elle était décidée à rester. Curieusement, l'entendre de sa propre bouche m'enleva un poids des épaules. Je me sentais moins seul, comme si le simple fait qu'elle dise ça me persuade qu'elle me soutenait. Pourtant, on ne savait pas grand-chose l'un de l'autre, si ce n'est qu'on était doté de pouvoirs qui nous dépassaient.

Le temps qu'elle aille chercher le reste de ses affaires, je faisais sautiller le bébé dans mes bras. Ma fille gazouillait, elle était tranquille, insouciante... Comme j'aurais aimé être pareil. La vie aurait du être plus simple. Ce n'était pas juste que tant de choses dépendent de moi, de nous...

"Elle s'appelle... Petit Bébé." dis-je avant de baisser la tête, honteux. "Mais c'est provisoire. J'essaie de convaincre Lily de lui donner un autre nom. C'est pas évident, elle est vraiment très têtue quand elle le veut ! Mais bon... pour le bien de Petit Bé... pour elle, il faut que persuade sa mère de faire un effort."

J'écarquillai les yeux en l'entendant parler de son flingue, puis je hochai la tête frénétiquement.

"C'est okay pour l'arme. De toutes façons, j'en ai aussi... Enfin, c'est pour jouer à la Play Station 3, c'est pas des vraies, mais je préfère te prévenir pour que tu ne les confondes pas avec ton pistolet."

C'était affligeant ce que j'étais en train de dire. Mieux valait me taire. Ou changer de conversation. Je m'éclaircis la voix et m'enquis, d'un ton jovial :

"Je te fais visiter ?"

N'attendant pas son assentiment, je me précipitai vers le berceau pour y déposer délicatement Petit Béb... ma fille. Puis je me retournai vers Emma, un grand sourire aux lèvres.

"Salon. Cuisine. Bureau. Qui ne sert à rien car personne n'a besoin de bureau ici. Si tu en veux un, il est tout à toi !"

Tout en parlant, j'avais désigné les trois directions qui indiquaient les différentes pièces.

"Le mieux, c'est à l'étage !" déclarai-je d'un ton mystérieux.

Je montai l'escalier quatre à quatre, tout content. Il en faut peu pour être heureux. Il faut dire que ces derniers temps, je savourais les petites choses. Il le fallait pour ne pas se laisser submerger par le chagrin.

Arrivé sur le palier, je m'engageai dans le couloir et ouvris la première porte à gauche.

"Voici ta chambre ! C'est petit, mais c'est chez toi ! Avant, c'était celle de Kovu. Je suis désolé si ça sent le fauve. Il suffira d'aérer et je pense que ça ira mieux !"

Joignant le geste à la parole, j'ouvris une fenêtre, puis refermai la porte pour éviter que ça fasse courant d'air. Ensuite, je lui désignai les trois autres portes fermées.

"Ma chambre, avec les fausses armes, celle de Camellia et la pièce tout au bout du couloir, c'est la salle de bains. Tu veux continuer d'explorer ou tu préfères t'installer tranquillement ? Ou alors, on peut aussi jouer à un jeu vidéo ! Ou boire un thé ! Tu aimes le thé ? J'ai du café aussi si tu préfères !"

Je la fixai avec de grands yeux frénétiques, un sourire de possédé épinglé sur les lèvres. J'allais lui faire peur. Elle allait s'enfuir. Mais j'avais tellement besoin de me sentir heureux que j'en faisais surement un peu trop. J'étais content qu'elle soit là en plus, ce n'était pas comme si je me forçais. Cependant, je craignais de mal faire. Quand je tentai d'arranger les choses, tout finissait par empirer. Quand je restais spectateur, les gens que j'aimais mouraient. Aucune solution. Etre un hôte idéal était quelque chose que je pouvais faire. C'était dans mes cordes. Tout du moins, je l'espérais.

Je fixais Emma d'un air bienheureux. J'avais bien entendu ? Elle était d'accord pour tester un jeu vidéo ? Tout content, je me focalisai là-dessus, et redescendit rapidement l'escalier après lui avoir dit : "Ne bouge surtout pas, je reviens !". J'avais préparé du thé en quatrième vitesse, et remonté aussi sec avec un plateau sur lequel était posé des tasses fumantes. Mon autre bras soutenait le cosy de Petit Bébé. Je l'avais sortie du berceau pour la mettre dans son siège nomade. Elle serait bien plus à l'aise et pourrait suivre nos périples virtuels. Il n'est jamais trop tôt pour découvrir les merveilles des jeux vidéo.

Ainsi chargé, je passai devant Emma qui attendait sur le palier, poussai la porte de ma chambre en haussant les sourcils plusieurs fois d'un air tentateur. Une fois à l'intérieur, je posai le siège de Petit Bébé sur la moquette. Ma fille s'agita avant de tendre les bras vers moi. Je lui tapotai la tete délicatement puis, après avoir posé le plateau de tasses fumantes sur ma table de chevet, me précipitai vers la pile de jeux vidéo qui s'entassait dans mon meuble télé. Call of Duty ? The Last of Us ? Left 4 Dead ?

Je n'hésitai qu'un instant de glisser le CD de The Last of Us dans la bouche du lecteur Play Station 3.

"Préparez-vous à vivre une expérience unique, les filles." déclarai-je d'un ton caverneux.

Je lançai un coup d'oeil à Emma par-dessus mon épaule, sceptique. Difficile de faire croire qu'un jeu vidéo pouvait être plus trépidant que de vivre à Storybrooke, mais bon...

Le menu du jeu s'afficha au rythme de la musique douce. J'attrapai la manette et me jetai nonchalamment sur le lit défait. J'avais l'impression d’être redevenu un ado insouciant. Ca faisait un bien fou. Bien sur, je n'aurais échangé ma vie contre rien au monde, mais j'aurais aimé un peu moins de remue-ménages.

Je tapotai le matelas à coté de moi pour inciter Emma à me rejoindre, et réalisant que ça pouvait porter à confusion, je lui indiquais ensuite le fauteuil non loin. Trop de proximité n'était peut-être pas une bonne idée. Mieux ne valait pas se remémorer ce qui s'était passé dans mon rêve, au Rabbit Hole, peu de temps après mon arrivée en ville. Je fermai les yeux. Trop tard. Tout était revenu. Je laissai échapper un petit soupir et soulevant les paupières, je me concentrais sur le jeu.

"Il va falloir se passer la manette, parce que ça se joue seul normalement. Je commence, comme ça tu peux tâter le terrain, et après je te passe le relai."

Je dirigeai Joel à l'écran, qui se retrouva très vite en prise avec quelques infectés de passage. Tandis que je m'excitais sur la manette, je tentai de garder le fil de la conversation.

"J'avais pensé à Aryana. Pour petit bébé... C'est le prénom de ma mère, enfin celui qu'elle s'est choisie. Et comme elle n'est plus là, j'ai pensé que ça serait une sorte d'hommage. Mais bon, Lily n'aime pas."

Je haussai les épaules tout en explosant tranquillement le crane d'un zombie. Un autre m'attrapa par derrière. Je lâchai un juron et à force d'acharnement, je parvins à le rouer de coups jusqu'à ce qu'il ne soit plus que de la bouillie. Petit Bébé émit un gazouillis impressionné, tout du moins, je l'interprétais ainsi.

"Je n'ai pas d'autres idées. Faut dire que j'imaginais avoir plus de temps pour me décider..." fis-je en souriant presque tristement.

Tout était arrivé si vite...

Je repensai brusquement au thé. Sans lâcher l'écran des yeux, je déclarai :

"Vas-y, sers-toi. Et d'ailleurs, c'est quoi cette histoire de drogue ? Quelqu'un a voulu te faire halluciner ?"

Quelque peu déconcentré, je ne vis pas le Claqueur, un zombie amélioré pourvu d'une tête de chou-fleur, qui me prit à la gorge et arracha une bonne partie de mon cou. Joel poussa un hurlement d'agonie et l'écran devint noir. Je poussai un léger grognement. Game over. Je tendis mollement la manette à Emma et déclarai dans un souffle, sans la regarder :

"Si tu veux parler de ce qui te perturbe vraiment, je suis là. Je serai toujours là, tu sais..."

Je savais qu'elle se braquait facilement, qu'elle n'était pas du genre à se confier, mais j'étais probablement la seule personne à pouvoir comprendre ce qu'elle ressentait, étant donné que j'avais traversé à peu près les mêmes épreuves. Un grand pouvoir qui implique de grandes responsabilités...

Je me redressai sur un coude et osai un regard plein de gentillesse vers elle. A l'écran, Joel venait de réapparaitre, prêt pour de nouveaux fracassages d'infectés.

C'était étrange de se sentir tellement bien en compagnie d'Emma. Pourtant, avec notre passé commun, on aurait pu penser qu'un malaise allait s'installer dès qu'elle passerait la porte de ma chambre. Cependant, tout était tranquille. C'était le commencement d'une nouvelle histoire, nettement plus platonique.

J'esquissai un sourire appréciateur en la voyant déquiller du zombie. C'est qu'elle était douée pour ça ! En plus, elle racontait tranquillement son histoire pendant qu'elle explosait les créatures infectées. Je l'admirais. Moi, j'avais toujours un mal fou à faire deux choses en même temps. A croire que le vieil adage s'appliquait : une femme pouvait faire deux choses à la fois, et pas un homme.

Je me redressai sur un coude, rassemblant le peu de dignité qu'il me restait, et prêtai une oreille un peu plus attentive à ce qu'elle disait. J'écarquillai les yeux à mesure qu'elle parlait. Décidément, je n'étais pas le seul à qui il arrivait des trucs dingues.

Lorsqu'elle eut fini, je m'assis en tailleur au beau milieu de mon lit, lui pris la manette des mains, mis le jeu en pause et plongeant mon regard dans le sien, je déclarai :

"Donc, si j'ai bien compris... Ce type, ce Jefferson... t'a enlevée, tu l'as frappé, et en fait... tu en pinces pour lui !"

J'esquissai un sourire mutin tout en tapotant le bout de son nez.

"Je suis sur que tu en pinces pour lui ! Tu as le bout des oreilles un peu roses ! Les oreilles ne mentent jamais !" certifiai-je en hochant la tête sans détour.

Puis, je me souvins du reste de son histoire.

"Un homme ? Tu es devenue un homme ? Wouah... tu sais que moi, quand je ne me concentre pas, je suis une femme ? Enfin... pff c'est compliqué."

Je me reculai légèrement pour poser mon coude sur ma jambe et la tête dans ma main. Je restai pensif quelques instants, le temps de tout rembobiner dans mon crane, puis je plissai les yeux et repris, observant le plafond :

"En fait, j'ai combattu Zeus y a un moment. Je l'ai tué, mais il m'a aussi tué avant. Bref... je suis mort, mais je me suis régénéré... en femme. Du coup, on peut dire que par défaut, j'ai une poitrine et des cheveux longs. Heureusement, comme je maitrise bien mes pouvoirs maintenant, c'est très rare que je redevienne... féminin !"

Je me sentais totalement nul d'avouer tout cela, mais en même temps, ça faisait un bien fou. Emma était comme moi. Malgré toute ma famille "divine", j'avais enfin trouvé quelqu'un qui me ressemblait. Quelqu'un dont je n'aurais jamais soupçonné l'existence.

Je lui pris la main et la serrai avec chaleur, lui adressant un nouveau sourire.

"On est pareil. Toi et moi."

J'en avais l'intime conviction.


***

Quelques jours plus tard...

Je mangeais tranquillement mes céréales, assis à la table de la cuisine. Des Smacks, parce que j'avais toujours bien aimé la grenouille sur le paquet. Elle avait l'air en pleine forme, elle donnait envie d’être comme elle.

Petit Bébé -pardon, Amelia- dormait dans son berceau, à l'étage. J'avais le babyphone juste à coté de moi, au cas où.

Je n'avais pas très bien dormi. Il faut dire que quelque chose me tracassait. Je ne savais pas comment l'annoncer à Emma. Emma qui allait rentrer d'une minute à l'autre. Je ne l'avais pas vue depuis deux jours. Sans doute qu'une affaire importante la retenait ailleurs. Je commençais à m'inquiéter.

Je me frottai les yeux, mastiquant mes céréales avec l'élégance d'un robot. Un instant, je laissai la fatigue m'écraser de tout son poids, et bientot, je vis l'ombre d'une frange brune apparaitre au-dessus de mes yeux. Je soupirai, penchant la tête en avant, avant de grimacer : mes cheveux longs trempaient dans mon bol de lait. Je laissai échapper un juron.

J'étais occupée à essuyer mes cheveux quand j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir.

"Emma ? Emma, c'est toi ?" demandai-je.

J'espérais que ça soit elle. Il fallait absolument que je la prévienne avant que l'ouragan Lily ne dépose ses valises dans notre maison.


   

Emma apparut dans mon champ de vision, et aussitôt, j'en perdis ma cuillère. Elle tomba dans mon bol. Le lait éclaboussa mes cheveux et mon visage. Je clignai des yeux avant de soupirer longuement. Puis, attrapant une serviette à l'aveuglette, je m'essuyai sommairement avant de poser de nouveau les yeux sur la jeune femme. Elle était méconnaissable. Du sang séché maculait ses vêtements et sa peau, ainsi que des petits bouts qui ressemblaient à des viscères -j'en connaissais un rayon sur le sujet depuis la mésaventure au Lasergame. Je la dévisageai, avant de me souvenir que j'étais toujours une fille. Je voulus me concentrer pour redevenir moi-même, mais j'étais bien trop épuisé, et surtout bien trop choqué par son allure pour tenter quoi que ce soit. Je me levai d'un bond.

"Oui, j'ai des ratés aujourd'hui mais... Qu'est-ce qui t'est arrivé ?"

Elle alla tranquillement se servir un verre d'eau. Elle revenait avec genre l'équivalent d'une boucherie sur le dos et elle trouvait ça tout à fait normal. Elle me répondit enfin, de façon évasive. Je mis les mains sur mes hanches pour montrer mon impatience, mais non, elle s'éloigna pour prendre d'abord une douche. Je fis un pas pour l'accompagner, avant de me souvenir que ce n'était pas le genre de choses à faire. Je trépignai d'impatience. Que lui était-il arrivé ? Et surtout, pourquoi ne m'avait-elle pas prévenue de suite ? J'étais un dieu, bon sang ! Certes, je maitrisai plus ou moins mes pouvoirs, mais c'était toujours mieux que de ne rien avoir du tout !

Je commençai à faire les cent pas, ramenant tous mes cheveux sur mon épaule gauche pour les caresser nerveusement. Cela avait des vertus calmantes sur moi, de faire ça. J'en étais à me demander si je n'allais pas laisser pousser mes cheveux, meme en étant un homme, quand Emma revint dans la cuisine, fraiche et toute propre. Aussitôt, je m'assis sur le tabouret et calai mon menton entre mes mains, attendant qu'elle me raconte sa folle aventure.

"C'est encore à cause de ce chapelier toqué ?" demandai-je, car c'était l'hypothèse la plus probable. "S'il a essayé de t'éventrer ou de te cuisiner, tu ne devrais plus le revoir. D'ailleurs... dis-moi où il est."

Je sautai sur mes pieds, prêt à décamper pour lui faire la frayeur de sa vie. Je voulais protéger Emma, lui montrer qu'elle n'était pas seule contre le monde entier.

"Je vais lui faire avaler son chapeau." dis-je en serrant les poings.

Elle n'avait pas l'air de vouloir me dire que c'était lui. Non mais je rêve ? En plus, elle le protégeait ? Par amour, on pouvait faire n'importe quoi. Je secouai la tête rageusement. Il y a des limites, tout de même !

"Dis-moi où il est, ça sera moins long. Je peux le trouver moi-même, tu sais." repris-je d'un ton sec. "Ca prendra du temps, mais je vais le choper. Je vais lui faire payer tout le mal qu'il t'a fait !"

Les éclairs mirent un peu de temps à crépiter autour de mes poings, signe que j'étais vraiment fatigué. Mais je me sentais suffisamment fort(e) pour l'affronter. Il allait en voir de toutes les couleurs. Même des lapins blancs, si ça se trouve...