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 Lost in Portland ✖ EGEON

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Melody Blackstorm
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________________________________________ 2015-03-09, 00:57


It is not in the stars to hold our destiny but in ourselves

William Shakespeare

Portland. Ville minable du Maine.

Sérieusement, qu'est-ce qui avait poussé mon cher frère à s'enterrer dans le trou du... du monde ? Je vais vous le dire : une fille. Pas le genre canon, en plus. Une espèce de garçon manqué sans aucun attrait avec un prénom de grand-mère.

A la suite de la bévue de mon frère dans les souterrains de Londres, nous avions été contraint de vider le manoir et de déguerpir fissa pour éviter les questions gênantes au cas où les "supers nanas" reviendraient nous chercher des noises. Résultat : nous étions limite SDF. Heureusement, papa avait pensé à tout. Grâce à lui, même depuis l'au-delà, il prenait soin de nous. Il possédait de nombreux domaines de par le monde qui nous revenaient de droit.

Nous aurions pu nous établir tranquillement à New York, Miami ou même en Australie, mais non. Monsieur Egéon voulait être le plus près possible de sa sardine pour la mettre en boite dès qu'il lui en prendrait l'envie.

Il m'avait laissée un charmant message sur le frigo de la chambre d’hôtel, à Londres.

"Je pars pour Portland avec Aaron. Ne t'en fais pas pour moi."

Bien sur. Compte là-dessus, petit gardon. Je l'avais à peine retrouvé, ce n'était pas pour le laisser s'envoler à l'autre bout du monde. Se souvenait-il de la promesse que nous avions faite ? Par moments, j'avais des doutes.

Qu'importe. J'avais fait mes valises et j'avais pris le premier vol pour les Etats-Unis. Arrivée à Augusta, j'avais emprunté le bus jusqu'à Portland. Le trajet m'avait paru incroyablement long à regarder les mouettes à travers la vitre tout en mâchouillant un chewing-gum qui n'avait déjà plus de gout durant la troisième heure de vol en avion. J'avais somnolé un peu contre la fenêtre quand un à-coup m'avait réveillée en sursauts. J'étais arrivée.

J'attrapai ma valise à roulette ainsi que mon sac à dos plein à craquer et descendis avec bien du mal. Un taxi et j'étais devant l’hôtel particulier des Blackstorm. Je levai les yeux vers l'immeuble imposant et éclatai la bulle de mon chewing-gum d'un air extatique. Après quoi je pénétrai à l'intérieur, me dirigeant vers le standardiste.

"Bonjour." dit ce dernier d'un ton pincé. "Je suis navré, mais ça ne va pas être possible."

J'ouvris la bouche sans comprendre, mais il me fit signe de me taire. Je la refermai, outrée par son comportement, et posai mon lourd chargement pour m'accouder au comptoir incroyablement haut -je devais me mettre sur la pointe des pieds.

"Je suis Melody !" dis-je d'un ton hautain.

"Vous seriez le pape que je pourrais rien pour vous." répliqua le standardiste. "Monsieur Blackstorm a été très clair. L’hôtel ne reçoit aucun client."

"Je ne suis pas une cliente, je suis sa soeur !" fulminai-je. "C'est quoi ces conneries ? Donnez-moi l'accès, tout de suite !"

"Ne me forcez pas à appeler la sécurité, mademoiselle." déclara-t-il d'un ton menaçant.

Je plaquai mes paumes contre le comptoir, le fixant d'un oeil assassin. J'avais très envie de le paner comme un cabillaud. Je respirai bruyamment, oppressée par la panique qui m'envahissait. Pourquoi Egéon ne voulait-il pas de moi ? Pourquoi m’empêchait-il de le rejoindre ? Je jetai un coup d'oeil anxieux à mes doigts tremblants et serrai les poings pour que l'homme ne voit pas ma faiblesse. J'étais forte. Je pouvais le marquer. J'avisai sa main posée sur le comptoir mais il l'enleva aussitôt avant de déglutir. Je fronçai les sourcils tout en le considérant d'un air sardonique. Il savait de quoi j'étais capable. Alors, il était vraiment sot de me refuser ce que je voulais...

Soudain, j'aperçus un jeune homme descendre l'escalier. Mon regard s'éclaira tandis que je tapai sur le comptoir, faisant sursauter le standardiste.

"Aaron !" m'écriai-je.

Je me précipitai vers lui alors qu'il prenait un drôle d'air et qu'il tentait de faire demi tour. Oh non... lui aussi m'évitait ? Mais que se passait-il ?

"Attends !"
fis-je en l'attrapant par la manche. "Qu'est-ce qui se passe ici ?"

"Mel !" s'exclama-t-il comme s'il venait seulement de me reconnaitre -espèce de mytho. "Ca te va trop bien ta nouvelle couleur !"

"Ah oui tu trouves ?"

Flattée, je passai une main dans mes cheveux légèrement cuivrés. Je changeais de couleur selon mes envies et mon humeur. Avec le déménagement et le reste, j'avais eu envie d'exploser, d'où cette teinte rappelant le feu.

Ma main s'immobilisa brusquement dans ma chevelure tandis que je décochai un regard noir à Aaron.

"N'essaie pas de détourner le sujet ! Pourquoi vous êtes partis comme des voleurs, Egéon et toi ? Et notre pacte, alors ? Vous m'aviez promis qu'on resterait toujours ensemble ! En fait, vous êtes comme tous les mecs, incapables de tenir une promesse !"

"Naaan c'est pas du tout ça, Mel !" fit-il en clignant des yeux, perturbé. "T'y es pas du tout ! Egéon a tout prévu pour toi à Londres ! Il sait que tu aimes vivre là-bas ! Il croyait bien faire !"

"Ouais bah il a mal cru. C'est sur que Portland c'est moche et ça pue, mais Londres c'est la meme chose. Il a pas compris que je m'en fiche d'où je vis, du moment que je suis avec lui ?"

"Oh, c'est trop beau ça Mel... " s'extasia-t-il. "Tiens, je vais le noter pour le mettre dans la lettre que j'écris à Loulou."

Joignant le geste à la parole, il sortit un calepin dans lequel il s'empressa de griffonner. Je le regardai faire, médusée, avant de secouer la tête devant sa naïveté déconcertante. Il était encore accro à cette fille... Le pauvre. Il me faisait réellement de la peine. Aaron méritait quelqu'un de bien.

"Il est à l'étage, c'est ça ?"
demandai-je.

"Qui ça ?" fit le jeune homme.

"A ton avis ? Fais un effort, quoi !"

"Oh, tu parles d'Egéon ? Chambre 42."

"En train de roupiller, je parie..." grommelai-je.

J'allai récupérer mes bagages au comptoir et grimpai l'escalier quatre à quatre. En passant devant Aaron, il me dit :

"Je suis content que tu sois là. C'était pas pareil sans toi."

Je continuai mon ascension, mais rebroussai chemin pour le serrer brièvement dans mes bras. Je lui donnai un coup de sac sans le vouloir. Je m'excusai, lui lançant une mimique navrée avant de lui sourire légèrement et de monter à l'étage.

Une fois devant la porte portant le numéro 42, je ne frappai pas. J'entrai directement. Egéon était occupé à faire des pompes au milieu de la chambre, activité normale pour un type qui n'a rien dans la vie à part son ego. Je laissai échapper un petit rictus bien audible et jetai mon barda sur le lit qui émit un craquement. Mes valises étaient peut-être un peu lourdes.

"Je fais venir le reste par avion."
expliquai-je. "Toutes mes paires de chaussures ne tenaient pas dans ma valise."

J'adorais les chaussures. C'était mon péché mignon. Je n'avais pas de style préféré, je portais à peu près tout à mes pieds. Ce jour-là, j'avais des Converse rouges assorties à ma chemise à carreaux rouges et noirs, ainsi qu'un pantalon noir moulant. J'avais mis un point d'honneur à ne laisser que très peu de peau nue car dans un long voyage, si jamais il avait plu, j'aurais eu bien du mal à assumer mes nageoires. Je passai rarement plus de trois heures hors de l'eau, aussi je commençais à ressentir le manque. Ma peau s'asséchait, commençait à tirer. Il fallait que je me baigne au plus vite.

Egéon s'était relevé. Je le toisai d'un oeil que je voulais indifférent. Il m'avait fait mal en m'évinçant. Quand allait-il comprendre que je faisais partie du plan ? Ne tenant plus, je fis les quelques mètres qui nous séparait pour planter mon index au milieu de son torse.

"Toi et moi ensemble. Toujours." assenai-je fermement. "Toi débile ou quoi ?"

Peut-être que lui parler avec des phrases basiques l'aiderait à mieux comprendre ? Je levai les yeux vers les siens et déglutis avec peine. J'avais envie de pleurer, j'avais envie... tellement d'envies...

Un hoquet s'échappa de ma gorge tandis que je l'agrippai par son débardeur pour l'attirer vers moi. Je passai mes bras autour de son cou et l'étreignis avec toute la rage du désespoir. Je nichai mon visage contre son torse et marmonnai :

"T'aurais pu choisir la Floride, franchement... J'en ai marre de nager dans des décors tout pourris."

Une sirène, ça a besoin de beauté pour exister. J'entendis la pluie clapoter contre les vitres. Je l'avais échappé belle. Je m'écartai d'Egéon et commençai tranquillement à me déshabiller.

"Il y a une salle de bains ici ? J'ai besoin d'eau. Immédiatement."

Je fis tomber mon pantalon puis attaquai les boutons de ma chemise.
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________________________________________ 2015-03-10, 22:47






    "Tu ne peux pas rester." avais-je dit sur un ton catégorique en la regardant retirer les boutons de sa chemise. Ca ne l'avait pas arrêtée pour autant.

    Je m'étais dirigé jusqu'à elle et j'avais posé mes mains sur les siennes, la stoppant net. J'avais serré ses doigts et j'avais ramené ses mains tout contre mon torse.

    "Mel? Je suis sérieux."

    C'était bien trop dangereux. Déjà en venant seul aussi près de Storybrooke, je prenais des risques, mais si en plus elle était avec moi, ça ne le ferait pas. On avait énervé deux déesses, il fallait prendre nos distances. Si j'étais venu jusqu'ici, c'était uniquement pour voir Hippolyte. Je n'avais pas l'intention de rester longtemps dans cette ville. Enfin, je ne savais pas encore ce que je comptais faire. Mais quoi qu'il en soit, Mel ne faisait pas partie de l'équation. Elle devait rentrer chez nous, se mettre à l'abri.

    "Je t'avais demandée d'aller en France, dans l'une de nos résidences. Tu aurais dû m'écouter."

    Je l'avais relâchée et je m'étais reculé, posant mes mains sur mes hanches. Puis, je l'avais regardée de bas en haut avec un petit sourire en coin quand mon regard s'était posé sur ses cheveux.

    "Tu as changée de couleur ? Ça te va bien."

    Fallait que j'arrête de la complimenter, car sinon elle allait croire que c'était gagné et qu'elle pouvait rester ici. Depuis très longtemps, aussi loin que je pouvais m'en rappeler, elle avait toujours tout obtenu de moi. Elle avait raison sur un point : c'était elle et moi ensemble. Toujours. Et elle n'avait pas besoin de me parler comme on parlait à un débile. C'était ancré au plus profond de moi et rien pouvait changer cela. J'avais soupiré et je m'étais approché d'elle, passant une main dans ses longs cheveux.

    "Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit. Tu es mon bien le plus précieux. Et je serai totalement perdu si j'en venais à te perdre."

    J'avais approché mon visage du siens et j'avais appuyé mon front contre le siens. Mes yeux s'étaient fermés et ma respiration avait ralentie. Je me sentais bien plus en sécurité et à l'aise quand elle était là. Elle avait le don de me rassurer. Je pouvais totalement m'épanouir grâce à elle. J'avais reculée ma tête, clignant plusieurs fois des yeux et je l'avais contemplée avec un grand sourire.

    "On a fait beaucoup d'erreurs avec les déesses. Tu peux passer la nuit ici, mais promet moi que tu iras en France dès demain. Aaron t'y accompagneras si tu veux. Il comptait se rendre en Europe à ce qu'il m'a dit. Ca ne lui fera pas un grand détour. C'est promis ?"


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________________________________________ 2015-03-22, 15:24


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William Shakespeare

Cause toujours.

Je ne pouvais pas rester, hum ? Il aurait du réfléchir à une meilleure réplique car je n'avais pas fait des milliers de kilomètres pour des sushis. J'étais bien décidée à m'établir à Portland. En plus, l’hôtel particulier m'avait l'air des plus sympathiques. J'aimais bien découvrir les résidences de mon père. Grâce à Egéon, un monde de luxe s'était ouvert à moi. Avant lui, j'avais été contrainte d'aller de foyer en foyer. Les rares familles d'accueil qui m'avaient choisie ne m'avaient jamais gardée bien longtemps, trop effrayées par mon coté "monstre à écailles". Les mortels préfèrent fermer les yeux sur ce qu'ils ne comprennent pas.

J'étais sur le point d'enlever ma chemise quand mon frère me stoppa dans mon élan pour porter mes mains à son torse. J'arquai un sourcil charmé. Ah oui ? On passait direct aux réjouissances ? Hélas, le contenu de ses paroles m'arracha un soupir las. Toujours la même rengaine. Je levai les yeux au ciel une fois qu'il m'eut relâchée, et commençai à déambuler nonchalamment dans la pièce mal éclairée, promenant mes doigts sur les objets lui appartenant.

"Je déteste la France."
dis-je en attrapant une statuette représentant un hippocampe. "Mais surtout les français. Ils ne sont jamais contents de rien. Aucune fantaisie. Alors que les Etats-Unis, ça claque tout de suite plus !"

J'esquissai un sourire en entendant sa remarque concernant mes cheveux, puis j'abandonnai la statuette pour passer une main dedans en baissant la tête. Il savait toujours comment s'y prendre pour me charmer. Lui seul en était capable. Tous les autres hommes n'étaient que des miettes de crabes à coté.

Il s'approcha et caressa ma chevelure. Je penchai mon front contre le sien. Aussitôt, un courant d'eau tiède sembla parcourir tout mon corps. Je savais qu'il en était de même pour lui. Nous étions liés. Puis, il s'écarta et comme d'habitude, brisa la magie de l'instant avec ses propos.

"Rectification : tu as fait beaucoup d'erreurs avec les déesses !" fis-je d'un ton hautain. "Si la situation avait été inversée, jamais je ne me serais trompée de fille ! Je ne pense pas que j'aurais confondu Aphrodite et Hippolyte et j'aurais mis la bonne dans mon lit ! Mais bon, il faut croire que tu n'es pas comme tous les hommes. Les charmes de la déesse de l'amour te laissent insensible..."

Je lui tournai le dos pour passer un doigt sur le manteau de la cheminée, frottai la poussière contre mon pouce et l'index avant de me retourner et d'ajouter, l'observant à travers une mèche folle :

"C'est pour ça que je t'aime autant. Tu es différent des autres. Tu n'es pas faible."

Je me blottis dans la chaleur de ses bras, restai ainsi quelques instants avant de lever la tête pour plonger mon regard dans le sien pour murmurer :

"Il faut que tu arrêtes de croire que je le suis. Nous sommes pareils, toi et moi. Les deux parties d'une même personne. En voulant m'éloigner de toi, tu te mets en danger. Je ne veux pas te perdre. Ca a été si difficile de se retrouver..."

Ne se souvenait-il pas de l'enfer que ça avait été ? Toutes ces années de solitude, de désespoir ? Toute une enfance gâchée loin l'un de l'autre ?

"Ne m'expédie pas au loin."
l'implorai-je presque. "Je n'y survivrais pas. En plus, je pense que tu perdrais beaucoup en m'évinçant -encore- du plan, parce qu'il se peut que je sois au courant de quelque chose..."

Mutine, je m'éloignai de lui pour disparaitre dans la salle de bains. Une baignoire ovale d'une taille plus que respectable m'attendait. Je donnai un coup d'épaule sur ma chemise ouverte pour la faire tomber et restai en sous-vêtements pour enjamber la baignoire. Là, j'ouvris le robinet d'eau froide. Dès que l'eau clapota sur ma peau, je poussai un soupir de contentement et m'étendis dans la baignoire. Mes nageoires apparurent lentement, au rythme de l'onde qui s'écoulait sur mes jambes, les couvrant d'écailles...

Je savais qu'Egéon allait me rejoindre. Il était bien trop curieux de connaitre la suite de mes propos. Un sourire fendit mon visage de porcelaine en entendant la porte grincer légèrement. J'étendis les bras sur le rebord de la baignoire et sans tourner la tête, je repris d'une voix amusée :

"Je suis beaucoup plus douée que toi en ce qui concerne les déesses, mon frère. Beaucoup beaucoup plus..."

Ma queue de poisson battait de façon nonchalante dans l'eau tandis que je m'y enfonçai davantage, un sourire jusqu'aux oreilles.
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________________________________________ 2015-03-28, 22:24






    J'avais levé les yeux au ciel quand elle avait dit qu'elle détestait la France. C'est vrai qu'elle ne supportait pas l'odeur du fromage et la France était un pays qui sentait le fromage n'importe où on se rendait. C'était pas mal quand on adorait ça, tout comme moi. Mais pour elle, c'était mieux un pays comme la Grèce. Ca sentait le poisson à tous les coins de rues. J'avais souris en pensant à cela, sans pour autant lui dire.

    "La France a moins de dieux que les Etats Unis. Sans doute parce qu'ils ont moins d'imaginations. C'est plus prudent d'aller là bas."

    C'était beaucoup plus prudent pour elle, pour nous, pour moi. Je me sentirais plus en sécurité en la sachant elle en sécurité. C'était une façon de raisonner bien à part, mais je savais que je pourrai mieux me protéger si elle n'était pas à côté de moi, car je n'aurai pas besoin de me préoccuper de son bien être.

    "Hé !" m'étais-je écrié en me reculant de tout contre elle, quand elle avait évoquée le fait que j'avais fait beaucoup d'erreurs avec les déesses. "C'était pas ma faute !" Et c'était vrai en plus ! Tout était de la faute à... A d'autres personnes que je ne citerai pas par respect pour ces gens là. J'avais croisé les bras quand elle avait parlée de Hippolyte.

    "Tu sais bien que je ne me suis pas trompé de chambre. Je ne comptais pas une seule seconde rejoindre celle d'Aphrodite. Ca n'a jamais été elle."

    A dire vrai, c'était aucune chambre que j'aurai du rejoindre. Ca n'avait fait que de compliquer la chose. J'aurai sans doute hésité à changer de camps à la fin, si Hippolyte n'avait pas été présente. En tout cas elle avait raison sur un point : les charmes de la déesse de l'Amour n'avaient pas d'effets sur moi, tout comme ceux de n'importe lequel de ces monstres. Car tous les dieux ne représentaient que des monstres à mes yeux.

    "Je serai jamais faible." avais-je annoncé clairement pour approuver ses dires. Elle était revenue se blottir tout contre moi et avait levée la tête dans ma direction. Je pouvais contempler son regard et ça avait pour effet de me faire frisonner. Elle était bien plus envoûtante que n'importe laquelle de ces déesses. Une minute à la contempler et on pouvait se perdre dans un océan de charme et volupté. Elle était si parfaite. J'avais passé une main dans ses cheveux.

    "Je sais que tu n'es pas faible, Melody."
    avais-je dit en approchant mon visage du siens et en déposant sur ses lèvres un tendre baiser. Puis, je m'étais reculé. Ensuite, elle avait réussie à me captiver en me parlant de son plan. Mais de quel...

    "Plan ? De quoi tu parles ?"

    Qu'est ce qu'elle avait encore en tête ? Elle avait disparue dans la salle de bain et je l'avais rejointe pour en savoir plus. Il y avait une magnifique baignoire ovale. Elle avait fait tomber sa chemise et s'était retrouvée en sous vêtements. Une fois dans la baignoire, elle avait fait couler l'eau et ses nageoires étaient apparues. J'avais émis un nouveau petit sourire. J'adorais la voir sous sa véritable forme.

    J'étais venu m'asseoir sur le rebord de la piscine, attendant qu'elle daigne remonter la tête de sous l'eau. Une fois fait, j'avais plongé un doigt dans l'eau et fait des petits tourbillons avec.

    "Si tu es si douée avec les déesses, vas y, je t'écoute. Qu'as tu en tête ma petite sirène ?"


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________________________________________ 2015-04-01, 23:29


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William Shakespeare
Je regardai le doigt d'Egéon créer des remous dans l'eau. Je venais de sortir la tête de l'eau et avais ramené mes cheveux trempés en arrière. Je levai les yeux vers lui, qui était assis sur le rebord de la baignoire.

"Ce n'est pas ce que j'ai en tête, c'est plutôt ce qui s'est produit sous mes yeux."
déclarai-je d'un ton mystérieux.

Je ramenai un bras sur mon ventre pour qu'il ne voit pas l'ecchymose violacée sur ma peau. En l'espace de quelques heures, l'hématome était passé par toutes les teintes de l'arc-en-ciel. Lorsque j'appuyais dessus, ça me faisait un mal de chien. Mais pour rien au monde il ne fallait qu'Egéon le voit. Cela aurait prouvé qu'il avait raison sur toute la ligne, que je devais être protégée.

"Tu ne veux pas me rejoindre ?" lui demandai-je avec un petit sourire.

Je savais qu'il allait dire non. C'était ce qu'il répondait toujours. Il n'aimait pas spécialement l'eau. Je battis des nageoires d'un air alangui. J'aurais aimé avoir plus d'espace, pouvoir nager sur des kilomètres et des kilomètres, mais ça n'était pas possible pour l'instant. Demain, j'irais fendre les vagues de Portland. Il me tardait d'y être.

Je plongeai de nouveau la tête sous l'eau et la sortis pour m'ébrouer. Egéon se plaignit des éclaboussures, aussi je lui envoyai des vagues d'eau successives en éclatant de rire. Bientôt, le sol de la salle de bains fut inondé, et mon frère mouillé de la tête aux pieds. Son impeccable coupe de cheveux était ruiné. Je m'esclaffai, avant de dire d'un air moqueur :

"Si Hippolyte te voyait dans cet état, à mon avis elle ne voudrait plus de toi !"

Le regard d'Egéon voulait tout dire. Mon sourire tressauta et je me retournai dans la baignoire pour l'observer, les bras croisés sur le rebord.

"Je suis pas idiote, j'ai compris tu sais. Tu aurais pu aller où tu voulais mais tu as choisi Portland, avec Storybrooke tout à coté. Je sens que j'ai pas fini d'entendre parler de cette brune..."

Je soupirai sur les derniers mots et me tournai de nouveau pour enlever le bouchon de la baignoire du bout de ma queue. L'eau s'écoula rapidement. Je n'avais plus envie de me baigner, tout à coup. J'avais toujours l'impression d’être une sardine en boite, dans une baignoire. Je haussai les épaules en fixant un point à coté de mon frère, puis lui demandai d'un ton faussement léger :

"Tu me passes une serviette ?"

J'attendis que l'eau se soit totalement écoulée pour sécher mes écailles avec le linge de bain qu'il venait de me tendre. Peu à peu, mes nageoires disparurent, remplacées par deux jambes plutôt maigres. Je les observai en me mordillant le pouce et me levai pour m'enrouler dans la serviette. Me redressant brusquement, une violente douleur me déchira le ventre en deux. J'avais oublié l'hématome. Je gémis et plaquai la serviette sur moi, avant de jeter un coup d'oeil en direction d'Egéon. Oh non... il avait vu l'ecchymose que je tentais de cacher. La tête haute, je fis comme si de rien n'était. J'enjambai la baignoire et me dirigeai vers le miroir.

"Bon, je me suis peut-être un peu battue."
concédai-je en attrapant une brosse à cheveux. "Mon premier affrontement, tu te rends compte ? Je l'ai explosé, il a rien compris à ce qui lui arrivait."

Autant ne pas tout raconter en détails. Il n'avait pas besoin de savoir que je m'étais fait agresser par un aigle et que j'étais passée à travers une fenêtre...

Dans le reflet du miroir, j'observai mon frère d'un air surexcité. Je ne m'étais encore jamais battue, à part quand je faisais de l'escrime, mais c'était plus une danse qu'autre chose. Cette fois-ci, l'ennemi avait été bien réel. Je l'avais affronté et j'étais encore vivante pour en parler. Des picotements me parcouraient le dos. Je grimaçai en me souvenant des serres de l'aigle au moment où je m'étais jetée dans le tunnel souterrain. Je levai les yeux au ciel, me mordis les lèvres et ajoutai, en sentant les doigts d'Egéon effleurer les griffures le long de ma colonne vertébrale :

"Y avait un aigle aussi, il a essayé de me déchiqueter. Mais ça va aller, je gère. Demain, je n'aurai plus que des cicatrices."

Je passai instinctivement une main sur mon abdomen. J'avais comme la sensation que cet ecchymose allait être bien plus long à guérir. Je fermai brièvement les yeux dans l'espoir d'atténuer la douleur, mais rien n'y fit. Saleté de caméléon. Je m'appuyai sur le lavabo et tentai de démêler mes cheveux, mais je ne parvenais pas à grand-chose avec la brosse.

"Tu n'aurais pas une fourchette ? C'est bien plus pratique que ça."

Mon frère ne répondit rien, se contentant de prendre la brosse de ma main pour coiffer lui-même ma chevelure. Je posai donc mes deux paumes contre la faïence du lavabo et observais nos deux reflets cote à cote, floutés à cause de la buée qui dansait en volutes dans la pièce surchauffée.

"J'ai vu Aphrodite se changer en eau et disparaitre." dis-je en m'adressant au miroir. "Elle hurlait. Je sais pas ce qui lui est arrivé, mais ce qui est mauvais pour elle est très bon pour nous, non ?"

J'esquissai un sourire en coin. Egéon continuait de me démêler consciencieusement les cheveux. Il s'appliquait comme si sa vie en dépendait. Mon sourire s'accentua. Il avait l'air de ne pas s'en sortir du tout.

"On approche du but."
murmurai-je en me me retournant pour le forcer à arrêter sa besogne. "Quelque chose ou quelqu'un s'en prend aux dieux. C'est le moment où jamais de frapper vite et fort."

Je passai mes bras autour de sa nuque et me collai contre lui, sentant ma serviette glisser légèrement de mon corps.

"Dis-le que tu as la soeur la plus géniale au monde."

Mon sourire s'accentua avant que je ne capture ses lèvres, l'embrassant avec autant de fougue qu'une vague mourant sur le sable.
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ce qu'on a sur le cœur. ৩

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| Conte : Intrigue Divine ღ
| Dans le monde des contes, je suis : : Un demi dieu

| Cadavres : 6



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________________________________________ 2015-04-09, 12:12






    Voilà ce qui arrivait quand on la laissait toute seule, sans défense. D'accord, ma soeur n'était pas faible, mais elle n'était non plus pas la plus forte de toutes. C'était une demi déesse, ce qui lui donnait une force surhumaine, mais son cerveau était encore en mode enfantin. Quelqu'un avait osé la frapper ? Une personne qui possédait un aigle ? C'était quoi encore ce truc ?

    J'avais passé ma main sur les griffures le long de la colonne vertébrale de Melody. Je la sentais frissonner. Ca allait passer, mais ça prendra forcément du temps. Les traces étaient profondes et je me sentais moi même frissonner en imaginait la douleur qu'elle avait dû ressentir. J'aurai voulu la serrer contre moi pour lui remonter le moral, mais ça aurait été de lui faire comprendre que j'acceptais ce qu'elle avait fait et ce n'était pas du tout le cas.

    "Il faut que t'arrête de jouer les dures, c'est dangereux."

    Elle n'était pas forte, fallait qu'elle se mette ça en tête. Je tenterait de retrouver ce jeune garçon pour lui faire comprendre de ne plus jamais s'en prendre à elle ! En attendant, j'avais pris la brosse des mains de Melody et je l'avais coiffée. C'était pas très viril, mais j'adorais prendre soin d'elle. Elle ressemblait à une véritable poupée. Un peu trop brutale pour en être une et sans doute trop têtue pour ressembler à une Princesse, mais elle était digne d'un Roi. Elle méritait de siéger à Olympe, de diriger l'ensemble des dieux. C'était une future Reine.

    Quand elle s'était tournée pour me faire face, je l'avais laissée faire. Elle semblait si sûre d'elle. C'était comme ça que je l'aimais. Elle avait passée ses bras autour de ma nuque et elle m'avait collée tout contre elle. J'avais laissé échapper un petit sourire en sentant sa serviette glisser le long de son corps nu. Voilà que nos lèvres s'entre choquaient. Je l'avais embrassé fougueusement quelques instants, passant mes mains derrière son dos, avant de me reculer un peu et de me mordre les lèvres. Ce n'était pas une bonne idée. J'avais ramené sa serviette jusqu'à sa poitrine et je m'étais reculé, la laissant la tenir elle même.

    "C'est pas le moment, Mel. Faut qu'on reste concentré sur ce qui arrive. On ne peut pas dire qu'on a réussi à faire ce qu'on voulait, mais il y a encore de nombreuses façon d'y arriver."

    Je m'étais éloigné le plus possible d'elle, car de la voir ainsi, ça m'empêchait de me concentrer, d'être à mon maximum.

    "J'ai envie qu'on soit ensemble, que tout redevienne comme avant, mais il nous faut du temps. Quand Père sera de retour, on sera à Olympe et ça sera beaucoup plus facile. On aura plus cette menace au dessus de nos épaules."

    On allait gagner, c'était évident. De toute façon, tout était déjà sur le point d'arriver et ils pourront rien faire pour l'éviter.

    "Et..."

    Mais il n'y avait pas que pour cette raison que je ne pouvais plus être avec elle à 100%. J'avais regardé ailleurs, me mordant une nouvelle fois les lèvres. Elle devait savoir à qui je pensais. D'ailleurs je sentais que ça la mettait en rogne.

    "Hippolyte est de notre côté. Elle est un atout de taille et aussi une personne qui compte beaucoup à mes yeux. Tu dois pouvoir comprendre ça. J'ai besoin qu'elle soit avec nous. Va falloir qu'on prenne un peu de recul."

    Je ne lui avais pas laissé le temps de répondre et je m'étais rendu dans la chambre. C'était à ce moment là que Aaron était entré.


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❝ Eau trouble ne fait pas de miroir...
Alors pourquoi je me reflète si bien en toi ? ❞


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| Conte : La Petite Sirène 2
| Dans le monde des contes, je suis : : Melody, la fille de Poséidon

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| Cadavres : 2082



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________________________________________ 2015-04-17, 22:05


It is not in the stars to hold our destiny but in ourselves

William Shakespeare
Je savais qu'il était sincère, je le savais, mais... Curieusement, depuis l'échec à Londres, j'avais de moins en moins l'impression que nous parviendrons un jour au but que nous nous étions fixés. J'y fondais toujours autant d'espoir, mais ma conviction diminuait de jour en jour. Malgré moi je songeais à ce que pourrait être notre vie si nous avions laissé notre ambition de côté. Où serions-nous, à l'heure qu'il est ? Je nous imaginais vivre tranquillement en Angleterre. Je secouai lentement la tête, en totale désillusion. Nous n'étions pas des personnes ordinaires. Il nous fallait un destin à notre mesure. J'avais parcouru le monde suffisamment pour voir que les gens étaient idiots. Ils s'enferment dans des routines pour éviter de trop penser. Ce n'était pas un chemin à emprunter. Non, nous devions persévérer et nous finirions par obtenir justice.

Quand Egéon mentionna Hippolyte, je détournai la tête et réprimai une grimace. Je me tournai vers le miroir et observai mon reflet. Je n'étais ni suffisamment jolie, ni attirante. Il avait trouvé quelqu'un pour me remplacer. Je tentai de ne pas laisser ces pensées pernicieuses s'insinuer en moi, mais c'était déjà trop tard. Je posai les mains à plat sur la faïence du lavabo tandis que mon frère sortait de la pièce envahie par la buée.

"Tu te trompes. On n'a pas besoin d'elle. C'est toi, uniquement toi, qui en as besoin..."
murmurai-je une fois que je fus certaine qu'il ne pouvait plus m'entendre.

Je baissai la tête, laissant mes cheveux mouillés se coller contre mon visage. Je restai ainsi quelques secondes, avant de me redresser et de passer une main sur mes joues pour essuyer l'eau -ou les larmes, et de remettre ma chevelure en arrière. J'attrapai une autre serviette et enroulai mes cheveux dedans.

Après quoi, je sortis à mon tour de la salle de bains. La chambre avait quelques degrés en moins. Je frissonnai mais m'adaptai très vite. J'adressai un petit signe de la main à Aaron qui venait d'entrer dans la pièce.

"Eh, dites !" fit-il de sa voix traînante habituelle. "Vous connaissez un bon film d'amour ? Parce que je suis en train de répondre à une lettre de Loulou mais j'ai déjà épluché tous les classiques ! Je suis en panne sèche !"

Il avait l'air tout paniqué, comme si c'était la fin du monde. Loulou, c'était pas la nana à laquelle j'avais fait une jolie marque sur la main ? Heureusement qu'Aaron n'était pas au courant, sinon il m'aurait obligée à la lui enlever. Plutôt mourir que de m'écraser face à cette idiote.

"Tu lui envoies des lettres ?" répétai-je, surprise. "Wouahouh, ça devient chaud entre vous !"


"A mort." répondit-il avec un grognement d'appréciation.

Visiblement, il n'avait pas saisi mon sarcasme. Aaron faisait partie de la rare catégorie d'hommes qui drague par correspondance. Il aurait très bien pu vivre en 1600, enfin à une époque où les téléphones n'existaient pas encore. Je secouai lentement la tête avec un léger sourire. Malgré tout, ça avait un côté mignon.

"Parle-lui de Shakespeare in Love."

Les mots étaient sortis tout seuls. Je rentrai la tête dans les épaules en surprenant le regard perplexe d'Egéon. Bah quoi ? J'ai pas le droit de regarder des films sentimentaux ? Cela paraît si étonnant que ça ? Evitant mon frère du regard, je poursuivis d'un ton très inspiré à l'adresse d'Aaron :

"Si elle aime les films dramatiques, elle va être servie. Ce film démontre à quel point il est possible d'aimer plus que la raison ne le permet. Et aussi, à quel point c'est stupide de le faire parce qu'au final, on ne peut pas gagner. Le véritable amour ne triomphe jamais."

Sur ma réplique cinglante directement adressée à Egéon, je me détournai d'eux pour attraper ma valise, tout en tenant ma serviette de bain en me penchant pour éviter qu'elle ne tombe. Puis je me dirigeai vers la porte.

Pendant ce temps, Aaron méditait sur le sens profond de mes paroles, tapotant du doigt sur sa tempe. Enfin, il dit :

"Ca a l'air chouette mais... j'ai pas tellement envie de passer un message comme ça à Loulou. Je préfèrerais un film où l'amour est victorieux à la fin. Je lui ai déjà cité Love Actually. Il m'en faudrait un autre..."

"Bridget Jones." m'esclaffai-je, goguenarde. "Bon les mecs, je vais me chercher une chambre. Parce que je reste, quoi qu'il advienne." ajoutai-je jetant un coup d'oeil perçant par-dessus mon épaule à Egéon. "La décision m'appartient entièrement. J'ai passé plus de la moitié de ma vie à me chercher une maison, alors maintenant que j'en ai trouvé une qui me convient, j'y reste. Que ça plaise ou non."

"Mel, t'es ici chez toi enfin ! Pourquoi tu dis ça ?" fit Aaron avec toute l'énergie de l'ignorance.

J'émis un rictus et souris plus largement en le voyant faire les quelques mètres qui nous séparait pour passer un bras autour de mon épaule. La serviette qui retenait mes cheveux tomba au sol et l'autre qui entourait mon corps manqua de faire de même. Je la retins de justesse, lançant un regard faussement indigné à Aaron.

"Doucement ! Tu veux me déshabiller ou quoi ?"

"Naaan ! T'es folle ?" fit-il, tout chamboulé, en cherchant à remonter ma serviette de bain dans mon dos.

Je ris et lui tapai sur le bras avant de m'échapper à son étreinte. Je sortis dans le couloir et m'engageai vers la première porte venue, c'est-à-dire celle juste en face. Tant pis s'il y avait quelqu'un de l'autre côté. Cet hôtel était ma maison, j'avais le droit de choisir la chambre que je voulais.

Aaron me suivit d'un pas tranquille. Je ne cherchai pas à savoir si Egéon avait fait de même. La porte était restée grande ouverte, de toutes façons. J'enveloppai la pièce ovale d'un oeil appréciateur. La chambre était grande et agréable. Les rideaux bleus donnaient un aspect aquatique à l'ensemble qui se trouvait dans les mêmes tons. Les motifs de la tapisserie étaient de petites méduses qui diffusaient une lumière fluorescente dans la pénombre. J'esquissai un sourire, me demandant si Egéon avait fait exprès de faire décorer la chambre juste en face de la sienne dans ce style. On aurait dit qu'il avait tout fait pour que je me sente chez moi, dans l'océan. A partir de là, comment croire qu'il souhaitait à tous prix m'envoyer au loin ? A moins qu'une part de lui désirait ardemment que je reste ? Je me remis à espérer, ce qui était très mauvais pour mon ma santé.

Je hissai ma valise sur le lit et l'ouvris, puis en sortis une petite robe noire.

"On va fêter mon arrivée dignement."
décidai-je en passant la robe par ma tête avant de me débarrasser de ma serviette de bain. "Les gars, vous m'invitez où ?"

Je leur lançai un petit sourire avant d'ébouriffer mes cheveux encore un peu mouillés, une expression pleine de défi peinte sur mon visage.

USA, me voilà !
https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t28746-en-eaux-troubles-melody-s-adventures


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