« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 Let the storm rage on ✖ JUDAH

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Hope Bowman
« Nounours Rebelle ʕ•ᴥ•ʔ »

Hope Bowman

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“Il était une fois un lapin grognon et une princesse rebelle qui décida de lui rendre le sourire.”


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| Conte : Rebelle
| Dans le monde des contes, je suis : : Merida

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Let the storm rage on ✖ JUDAH  _



________________________________________ 2014-07-10, 23:45 « Nounours Rebelle ʕ•ᴥ•ʔ  »


« We are all living the same way, the same way
We are escaping the same way, the same way... Circling
We are all part of the same play, the same play
We think we're making our own way, our own way... Circling... »
IMAGINE DRAGONS

    Il lui manquait.
    Le son de sa voix lui manquait, et la chaleur de ses mains, et la douceur de ses caresses, et tous ces moments en sa compagnie quand elle réalisait qu'elle se sentait vivante -vibrante de vie- seulement lorsqu'elle était à ses cotés.


    J'avais mis un certain temps à me rendre compte que tout le problème résidait en cette terrible fatalité : je l'avais dans la peau et je ne parvenais pas à m'en défaire. Il aurait fallu un exorcisme, un sortilège, le retour de la malédiction peut-être, pour me le faire sortir de la tête. Alors, j'étais partie à la dérive. Je me mentais à moi-même, je me mettais des oeillères pour nier l'inexorable, l'inéluctable. Chaque jour qui passait, je me persuadais d'être plus forte, un peu plus détachée, un peu moins... misérable. Je n'étais pas l'une de ces filles qui pleurent sur un amour perdu. L'amour n'existe pas. C'est une invention des princesses pour se persuader qu'elles se feront un jour sauter et sauver -hum, peut-être pas dans cet ordre- par un prince charmant. La vérité, c'est que les princes n'existent pas non plus. Les hommes sont tous les mêmes. Des serpents, des crapauds, des lémuriens gonflés de belles paroles aussi creuses que leurs cerveaux...

    Elle soupira. Elle ferma les yeux. Elle était fatiguée de se battre contre ses principes. La vérité était là, mise à nue. Elle avait passé tant de journées, tant de nuits à la repousser. Désormais, elle s'imposait. Elle ne pouvait y échapper. Son visage lui manquait, la douceur de ses traits, la tristesse de son regard... Il était là, devant elle. Qu'elle soulève les paupières ou qu'elle les garde fermées, il était toujours là, dans un coin de sa mémoire. Il n'était qu'un fantôme vicieux qui accaparait sa mémoire. Elle n'était plus rien sans lui. Il l'avait amputée du meilleur d'elle-même.

    Je ne suis plus qu'un monstre, celui que tu as créé...

    Elle avait envie de sangloter comme une enfant. Ses épaules tressautèrent. Elle pouvait se laisser aller. Dans cet endroit, nul ne la verrait pleurer.

    Je me mordis les lèvres et secouai lentement la tête. Non, j'allais rester forte jusqu'au bout. Je ne pouvais pas baisser les bras maintenant. Si je laissais couler mes larmes, je ne comprendrais pas ce qui m'arrive, ni la raison de ma peine, une fois de l'autre coté. Je devais m'armer de courage une dernière fois. Ce ne serait plus très long. Allez Hope, remémore-toi encore tous tes outrages pour bien comprendre ce qui te pousse à commettre l'irréparable.

    Elle avait perdu son meilleur ami à jamais. A trop vouloir jouer avec lui, elle l'avait brisé. Il lui avait tourné le dos. Elle savait que rien ne pourrait le faire changer d'avis. Elle n'était plus rien pour lui. Sa famille était partie, elle aussi. Son père, sa mère, ses petits frères... Tous les cinq devaient s'amuser dans leur château perché sur la falaise. En tendant l'oreille, elle pouvait presque les entendre rire, mais elle savait que c'était uniquement un mirage... Lorsque l'occasion s'était présentée de retourner dans le monde des contes, elle avait refusé. Ils étaient partis sans elle. Elle avait voulu rester. Elle savait très bien pourquoi, pour qui... Tout ce temps gâché... Pourquoi avait-elle agi d'une façon aussi stupide ?

    Je ne pensais pas que cela ferait aussi mal. Je me bernais toujours à me dire que je ne ressentais rien. Je voyais, je voulais, je prenais. Et subitement, tout avait changé. Cette façon d'agir ne m'avait plus suffi. Mon coeur palpitait pour la moindre promesse, la moindre parole murmurée au sommet d'un arbre...

    Je serrai des poings. Mes ongles s'enfoncèrent dans mes paumes mais je restai stoïque. Lentement, je levai la main vers la bretelle de mon sac baluchon et le rehaussai sur mon épaule. Il était incroyablement lourd. Pourtant, j'avais essayé de mettre le strict minimum à l'intérieur. Rien de trop personnel, rien qui pourrait m'inciter à me souvenir... Des vêtements, de la nourriture, des billets verts. Nouveau look pour une nouvelle vie.

    Je me sentais prête. Je ne voulais plus me rappeler. C'était bien trop dur de vivre avec la culpabilité, de vivre avec l'espoir et le désespoir entremêlés, il fallait que la douleur cesse. Et je savais exactement comment l'arrêter à jamais.

    L'air était moite et sentait les feuilles légèrement pourries. Une pluie fine commença à tomber. C'était le moment où jamais.

    Théâtralement, je levai une jambe. Je soulevai les paupières. Il était là. Devant moi. Je perdis l'équilibre et me redressai pour ne pas perdre contenance face à lui. La pluie avait aplati ses cheveux noirs contre sa tête. L'eau semblait se noyer dans ses yeux tout au fond desquels brillait une lumière incandescente : les flammes qui allaient bientôt me brûler.

    "Dégage de ma route." articulai-je lentement, la mâchoire contractée.

    Mes poings se serrèrent à nouveau. Il était vraiment la dernière personne que je souhaitais voir au crépuscule de ma vie.

    "Je vais le faire."
    assurai-je dans un grognement. "Je n'ai jamais été aussi sure de quelque chose de toute ma vie."

    Il ne bougeait pas, se contentant de m'observer sous la pluie. Allait-il me pourrir l'existence jusqu'à la fin ? Subitement, tout ce qu'il était me revint en pleine figure. Il était l'assassin de Raiponce, le quasi-bourreau de Samuel... Il avait détruit le peu de soleil qu'il me restait... Tout la rage qu'il m'inspirait provoqua en moi un tel élan de fureur que je me ruai sur lui pour lui donner un coup de poing en plein visage qui fit voler un filet de sang dans les airs. Je ne savais pas s'il s'agissait du mien ou du sien. Je me jetai sur lui et il bascula en arrière. A califourchon au-dessus de lui, je le rouai de coups. Je le touchai à chaque fois en plein visage. Je ne voulais plus le voir. Je voulais le rendre aussi affreux qu'il l'était pour tout le monde... Plus jamais il ne sourirait, plus jamais...

    "Pourquoi tu te laisses faire ?"
    criai-je alors que la pluie nous cinglait de plus en plus violemment. "Défends-toi ! Tu vas te défendre oui ?"

    Je le frappai encore, et encore. Le sang se mêlait à la pluie. Je grognai comme une bête enragée. Je voulais qu'il ressente ma souffrance.

    "JE TE DETESTE !"
    hurlai-je sans savoir à qui je m'adressais vraiment. "JE... TE DETESTE !" fis-je en lui assenant d'autres coups.

    Je m'arrêtai soudainement, le souffle saccadé. Je restai à califourchon sur lui, le coeur battant, les bras ballants, engourdis et endoloris de l'avoir cogné. Le visage tuméfié de Judah était méconnaissable. Mes lèvres tremblèrent. Je baissai les yeux sur mes doigts ensanglantés que la pluie lavait déjà. Mes cheveux et mes vêtements étaient plaqués sur ma peau. J'avais froid, je tremblais.

    Mon sac baluchon était à quelques mètres de moi, prenant l'eau sur le bitume. C'est alors que je me rendis compte que j'étais de l'autre coté de la frontière. Je portai une main à mon front mouillé, battis des cils sans comprendre.

    "Je... je me souviens..." balbutiai-je. "Je me souviens de tout..."

    Pourtant, c'était impossible. Tout le monde perdait la mémoire quand on quittait Storybrooke... Quelle était cette nouvelle ruse ?

    "Qu'est-ce que tu m'as fait ?" criai-je à Judah en l'attrapant par le col de sa chemise détrempée. "Pourquoi je me souviens ? Je ne voulais PAS me souvenir ! Tu m'as tout pris, mais pas ça ! Je veux avoir le droit d'oublier ! Prends-moi tout le reste, mais laisse-moi ça !"

    Je plaquai mes mains tremblantes contre mon visage glacé et réprimai un sanglot. Il était encore là. Il était toujours là, dans un coin de mes paupières closes. Il ne me quitterait jamais, même la malédiction n'avait aucun pouvoir sur lui. Il était dans la pluie qui tombait sur nous, il était le vent qui soufflait dans ma mémoire, il était la force qui me murmurait de ne pas laisser tomber.

    "Ta gueule." murmurai-je, car je savais qu'il allait parler, mais je ne voulais pas entendre.
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Hadès Bowman
« A la recherche,
du Contrat Perdu ! »

Hadès Bowman

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« ROAD MIAM TRIP !!! »

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« Préparez le château,
on arrive ! »


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Autobiographie : Moi, à nu pour vous
Nombre de mots : 69666
Publication : bientôt
Co-écrit par Sasha Hale & Desmond Blake

| Conte : Hercule ϟ
| Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Hadès ☣ l'unique dieu des Enfers. ϟ

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________________________________________ 2014-07-11, 00:40 « A la recherche,du Contrat Perdu ! »



- it's where my demons hide -



    "Tu es vraiment prête à tout pour lui... petit veinard." avais-je dit en ricanant, ce qui m'avait valu un nouveau coup de poing. Si ça pouvait la détendre, tant mieux, mais qu'est ce que ça faisait mal. Le plus douloureux n'était pas de prendre des coups, mais de laisser les marques sur mon visage pour qu'elle se rende compte de ce qu'elle venait de faire. Il ne fallait pas les effacer de suite, les cicatrices ça avait non seulement un côté sexy, mais ça donnait aussi à réfléchir. Et puis dans un sens, je méritais un peu ce qui venait de m'arriver.

    Quand elle s'était décidée à se lever, tentant de comprendre pourquoi elle était en dehors de la frontière et qu'elle se souvenait encore de tout, je m'étais passé les mains sur le visage, faisant disparaître ce qui avait été fait, retrouvant le visage de celui que j'étais vraiment. Un charmant dieu, au pouvoir dévastateur qui avait aussi le don de rendre les choses encore plus compliquées qu'elles ne l'étaient et qui ne voulait surtout pas la perdre... Car une vie, aussi courte soit elle à ses côtés, valait mieux que pas de vie du tout. Aphrodite... A peine retrouvée que j'allais déjà devoir lui dire au revoir, mais il n'en était pas question.

    J'étais venu jusqu'ici dans le but de trouver des réponses. Une petite ville qui dégageait une telle puissance ça aurait attiré n'importe quel curieux. Une ville peuplée de créatures venant d'un autre monde, d'hommes de femmes aussi surprenant qu'eux, car reconnaissant le, ils étaient pour la plupart extraordinaire. Ca ne pouvait que me titiler et me faire venir encore plus vite. Même si ce n'était pas vraiment moi qui était venu la première fois. Et puis, cette magie, cette puissance que dégageait certaines personnes. J'en avais jamais vue de semblable où que ce soit dans le monde. Ils étaient uniques, ce qui les rendait si intéressant. Chacun avec son tempérament, sa vie, ses soucis, son vécu. Merida...

    Une fille que je n'aurai jamais pensé rencontré un jour. Non pas parce qu'elle me plaisait ou quoi que ce soit, car des filles aussi belle qu'elle j'en avais déjà vue des tonnes, mais elle avait quelque chose à part. Peut être à cause de ces choses bleus qui la suivaient de partout où qui m'apparaissaient quand elle était loin de moi. Mais je ne sais pas, il y avait autre chose. Depuis ce jour où je l'avais rencontrée, une rencontre forcée, je n'avais pas pu détourner mon regard du siens. Je pensais qu'en la voyant nue ça aurait changé la donne, ça le faisait souvent, mais non, même pas. C'était autre chose qui m'attirait chez elle. Son caractère de cochon? Sa grande gueule? C'est vrai que question Princesse rebelle, elle était numéro une. Ca avait son charme.

    Je m'étais relevée plutôt facilement pour quelqu'un qui venait de prendre autant de coup. J'avais passé une nouvelle fois ma main dans mes cheveux pour faire partir l'eau. C'était dingue quel temps de chien il faisait aujourd'hui. A croire que c'était elle qui comme elle ne voulait pas perdre la face en pleurant, faisait pleurer la ville. Mais je me doutais que c'était la véritable source de cette pluie. Non, là on avait à faire à quelque chose de banal. Bien moins que le fait qu'elle n'avait rien oubliée. Du moins pour elle ça devait être extraordinaire, mais bien sûr, elle n'était jamais contente.

    "Je n'ai pas encore parlé." avais-je dit pour répondre à son "Ta gueule." C'était au moins à moi qu'elle s'adressait? Mes sens pouvaient m'indiquer qu'il n'y avait pas âme qui vive à des dizaines de kilomètres ni la moindre trace d'un caméléon qui aurait pu se rendre invisible juste pour nous observer une fois encore. Non, cette fois ci on était bel et bien tout seul et dans un endroit où elle n'aurait jamais dû se trouver. J'avais regardé vers le sol, une ligne imaginaire délimitée l’extrémité de la ville. Intéressant. Je pensais trouver un truc tracé à la craie ou un grand panneau : attention danger, vous quittez la ville, mais non... Juste une ligne invisible et pourtant elle savait qu'on était de l'autre côté...

    "Ca ne marchera pas... Quand quelque chose est bien trop profondément ancré en nous, on ne peut pas le faire disparaître."

    L'eau continuait à me couler sur le visage. Ca devenait désagréable, mais ça me donnait sans doute un côté sexy. J'aimais bien tout compte fait. En tout cas chez elle, ça lui donnait un côté comique vue la tonne de cheveux mouillés qu'elle avait sur la tête. J'avais même laissé échapper un petit sourire. Puis, je m'étais approché d'elle. Je sentais qu'elle en avait pas envie, qu'elle ne souhaitais pas que je joue une fois de plus avec elle, mais c'était pas ce qui m'approcher. Pour une fois, la seule chose que je voulais c'était de poser mes deux mains juste à côtés de ses oreilles, les coller tout contre ses cheveux.

    "Si on oublie ce qui nous fait souffrir, on cesse d'être nous même. Ce sont nos souffrances qui font de nous les êtres que nous sommes."

    J'avais légèrement reculé sa tête en arrière. Je ne voulais pas voir le haut de son crâne, mais ses yeux. Même si ça voulait dire qu'elle allait avoir un peu plus d'eau sur le visage. Après tout, moi aussi je me mouillait pour elle.

    "Je crois que tu as besoin de changer ta façon de voir les choses."

    Un château se tenait devant nous. Un magnifique château médiéval. J'en avais le sourire aux lèvres. J'étais un grand passionné de cette partie là de l'histoire. Mais un château écossais j'en avais vue que des hantés. Ce n'était pas un lieu où je me rendais à ce temps là. Le monde était bien moins intéressant pour nous les dieux. Je pouvais entendre des cris d'enfants. Turbulents les petits. Un, deux, trois... Oh mon dieu, que des têtes rousses de partout, c'était horrible. Une véritable invasion et je n'avais surtout pas envie de respirer le même air qu'eux.

    On avait très vite changé de décors pour se retrouver à l'intérieur des murs. C'était un ours qui se tenait là? Pourquoi les chasseurs trouvaient indispensables le fait de mettre les carcasses des créatures qu'ils avaient tués, dans leur salon? Si je devais mettre les carcasses de toutes mes victimes, vous imaginez la taille du château que je devrais avoir? Et l'odeur surtout... Ca prenait de la place inutilement. Ce château c'était peut être pas le meilleur endroit où aller. J'avais opté pour quelque chose de différent, de bien plus banal, tel qu'un... arbre? Pourquoi son coeur s’accélère? C'était qu'un simple arbre et quelqu'un avait dû oublier un panier de pique nique juste au pied.

    En quelques secondes, on avait fait un très long voyage dans sa mémoire. C'était quand une personne était le plus faible, qu'on pouvait plus facilement lire en elle. Elle ne luttait pas, elle en avait pas la force. Elle nous montrait que ce qu'on voulait, ce qu'elle voulait voir, ce qui l'avait marquée, ce qui l'avait perturbée, ce qui l'avait blessée. La dernière image avait été un éclair de lumière en plein coeur de la ville et un homme passer au travers. Même de dos je l'aurai reconnu. Il était partit, il avait quitté la ville. Etrange sa façon de dire au revoir. Comme quoi j'aurai peut être dû m'acharner sur lui au lieu d'écouter ma rebelle et de lui laisser la vie sauve. Maintenant je n'avais aucune idée d'où il était allé et je pense que c'était pareil pour elle. Qu'importe...

    "Il est partit..."

    Elle ne voulait peut être pas l'entendre, mais il fallait bien que quelqu'un prononce à voix haute ce qu'elle savait déjà. Rendre une chose réelle permettait de l'accepter, de vivre avec et de pouvoir passer à autre chose. Étrangement, en la regardant comme ça, elle me faisait éprouver quelque chose que je n'avais éprouvé qu'une seule fois... de la pitié. J'avais toujours mes mains sur ses tempes et j'en avais profité pour la ramener vers moi. J'aurai tout aussi bien pu l'étrangler, mais bon, j'avais encore le temps pour ça. Et puis j'étais un peu fatigué d'avoir pris tous ces coups. Je préférais largement le côté : je te ramène tout contre moi, histoire de pouvoir renifler tes cheveux mouillés. Ca aurait dû m’écœurer, ça aurait pu m’écœurer...

    Je l'avais forcée à rester là quelques minutes, bien que je n'étais pas vraiment sûr de l'avoir forcée à quoi que ce soit. Après tout elle pouvait faire ce qu'elle voulait. Elle aurait pu me frapper, m'éloigner, s'éloigner... Elle était restée. Je n'étais pas très sûr d'avoir ou non bloqué ses membres. De toute façon, ça aussi importait peu. Ce qui importait réellement c'était de se reculer suffisamment. D'ailleurs, je m'étais éloigné le plus possible du point d'impact et je l'avais entraînée avec moi, la tirant un coup sec par le bras. Avant qu'elle ne puisse broncher ou dire quoi que ce soit, ceci était apparu juste sur le point d'impact... C'est à dire exactement là où on se trouvait quelques secondes auparavant... héhéhé

    "Doucement! Tout doux sale bête! Il donne l'impression de me détester, mais en réalité il m'adore."

    Pour seule réponse, je reçu un coup d'aile qui m'envoya valser à plusieurs mètres. Mais en une fraction de seconde, voilà que j'apparaissais juste à côté de la magnifique créature avec un petit fouet. Je l'avais à peine claqué contre le sol qu'il s'était enflammé et n'était plus du tout le petit fouet avec lequel j'étais apparu. La chose avait reculé de plusieurs pas, s'approchant de Merida, mais je l'avais très vite dissuadé de s'acharner sur qui que ce soit. Il s'était pris un coup de fouet sur le visage qui lui avait laissé une trainée bien rouge au niveau de son oeil gauche. Elle avait disparue très vite, mais c'était le fait de l'avoir fait qui comptait, pas le résultat. J'avais fait disparaître mon fouet.

    "Bien mon petit! Et t'as plus intérêt à jouer au malin." lui avais-je dit en revenant tout près de Merida.

    "Il s'appelle Ethon, c'est un cadeau. Enfin, pas pour toi, c'était pour moi. Mon dixième anniversaire. Mon dieu que ça remonte à loin. Bon, tu montes dessus? Je t'offre un petit voyage. Quelque chose de banal... New York, Londres, Paris, Rome... Et peut être une escale à Sydney, ils ont des Timtam, ce sont des sandwich aux cookies qui sont un véritable délice."

    J'étais littéralement en train d'avoir un orgasme culinaire rien que de penser à ces merveilles. Ethon semblait bien plus calme et docile. J'avais peut être un tout petit peu mentis. Ce n'était pas mon cadeau, mais celui qu'Eris avait fait à mon bien chers frère, Zeus. L'aigle de Caucase, le rapace le plus puissant au monde. Il avait fait un séjour dans mon Enfer pour ronger chaque jour le fois de Prométhée... Une histoire de famille qui remontait à loin. Mais depuis que Prométhée était enfermé à Olympe, il s'ennuyait le pauvre.... Bref, il était mignon. Je l'adorais et je m'en servais que trop rarement.

    "A part tué les dragons, tu sais aussi les monter? Car c'est à peu près pareil pour cette créature."

    Ca allait être un jeu d'enfant. D'ailleurs, sans lui laisser le temps d'attendre, j'avais fait un petit geste de la main et elle s'était prise un coup d'aile qui avait eu pour effet de la faire atterrir, fesses les premières, sur le dos de l'aigle qui avait tourné sa tête pour tenter de la becqueter.

    "T'as pas entendu le mot doucement avant? Faut te le dire en quelle langue?"

    J'étais apparu juste derrière Merida et j'avais réussi à lui glisser un petit...

    "...accroche toi..."

    ...juste avant qu'on décolle.
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________________________________________ 2014-07-12, 20:31 « Nounours Rebelle ʕ•ᴥ•ʔ  »


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IMAGINE DRAGONS

    Embrasse-moi à Paris... Sens-moi à Rome. Fais-moi danser à New York City... Si t'es un homme !

    La musique résonnait dans mes oreilles, battait à mes tempes et faisait trembler mon coeur. J'adorais cette ambiance de pure folie qui semblait envelopper le monde entier. Partout, c'était la même frénésie, le même thème qui semblait se répéter à l'infini...

    Parle-moi à Londres... touche-moi à Tokyo... Je ne veux pas attendre de tomber de haut...

    Le monde était fou. Il me ressemblait. Ses pulsations étaient celles de mon coeur. Sa voix était la mienne. Sa rage, sa fougue et sa violence s'exprimaient à travers moi. Jamais je n'aurais cru que la réalité était à mon image. Je me sentais enfin en faire totalement partie. Storybrooke m'avait toujours paru être à l'écart, comme une bulle de tension en dehors du chaos, et j'en avais pris pleinement conscience. Pas étonnant que le commun des mortels pense que les contes ne sont que pure imagination et delirium : la réalité est tellement crue en comparaison ! Elle ne possède aucun artifice. Elle se met à nu, elle ne cherche à plaire à personne et déçoit tout le monde.

    J'inspirai à pleins poumons l'air saturé et la pollution. Cela avait une note légèrement sucrée, presque acidulée. J'adorais ça. J'en voulais plus. J'en voulais encore.

    J'avais passé la journée à arpenter le monde, montée sur l'aigle couleur tempête de Judah. Au début, j'avais été impressionné par la sensation de vertige que le vol me procurait, mais j'en devins très vite accro. Quel moyen agréable de se déplacer, à travers les nuages...

    Nous nous étions rendus dans tous les coins du globe qui m'étaient venus à l'esprit. Nous avions fait une escale en Nouvelle-Zélande, fait un bonhomme de neige au Groenland avec les pingouins, joué au golf entre les statues de l'Ile de Paques (j'avais gagné la partie, I'm the best), mangé des lasagnes dans la chambre du Pape, au Vatican (à vrai dire, nous n'avions pu goûter qu'une bouchée avant d'être contraint de disparaître juste avant que les Gardes Suisses n'arrivent), et j'avais hurlé la célèbre citation : "Je suis la reine du monde !" du haut de la Tour Eiffel, les bras étendus.

    Après toutes ces péripéties, nous nous arrêtâmes au Caesar Palace, le plus luxueux hôtel de Las Vegas. Mais ce n'était pas pour autant que j'allais me reposer. J'étais gonflée à bloc. Ma phase déprime était définitivement passée. J'avais abandonné mon sac baluchon dans un coin de la pièce et je dansais dans la salle de bains qui était aussi grande que mon studio, les mains levées en rythme avec la chanson qui hurlait dans les haut-parleurs.

    Endors-moi à Venise... Réveille-moi à San Francisco... Je suis un peu surprise... Que le monde est beau !

    Subitement, la musique s'arrêta. Je m'immobilisai avant de lever les yeux au ciel. Elle n'était certainement pas au goût de Judah... Il faut dire que c'était la cinquième fois consécutive que je l'écoutais. Depuis que j'étais enfermée dans la salle de bains, en fait. Normal que ça énerve un peu le dieu qui n'avait rien d'un mélomane, visiblement.

    Imperturbable, j'enroulai un boa noir autour de mon cou, jetai un coup d'oeil ravageur à mon reflet qui me dévoila une superbe jeune femme vêtue d'une robe courte à paillettes, puis je pivotai sur mes talons de quinze centimètres. J'ouvris la porte avec grandiloquence avant de poser une main sur ma hanche dans une attitude nonchalante.

    "Je suis prête à enflammer la ville, chéri." déclarai-je d'une voix suave.

    Judah était allongé sur le lit immense, occupé à zapper sur l'écran plat d'un oeil las. Tout était démesuré dans la suite de ce palace. Je soupçonnai Juju d'avoir choisi la plus dispendieuse rien que pour m'éblouir. En tous cas, cette façon d'agir m'inspirait nettement plus que celle de m'enfermer six mois durant dans une demeure. Tout du moins, ça me changeait les idées.

    Je fis tourner le boa dans sa direction d'un air aguicheur, ma bouche peinte de rouge formant un baiser silencieux. Puis je m'esclaffai devant sa mine déconfite.

    "Bon, tu te bouges ? Je ne me suis pas fait belle pour rien ! Je sens que j'ai la chance, ce soir ! Je vais me choisir une machine à sous et décrocher le pactole !"

    Je hochai la tête avec détermination, les yeux plissés. Constatant qu'il ne semblait pas inspiré par ma proposition, je roulai une nouvelle fois des yeux puis m'approchai de la baie vitrée qui dévoilait les splendeurs de Las Vegas by night. La ville vibrait d'une passion destructrice. Elle transpirait le luxe et la débauche. Si j'avais pu, je serais restée ici toute ma vie. Je me sentais dans mon élément. L'endroit rêvé pour étouffer ses émotions et ses souvenirs à jamais.

    Je tournai pensivement le boa, absorbée par les lumières de la ville, multicolores et agressives.

    "I wanna travel the world... I wanna travel the world... I wanna travel the world with you..."
    chantonnai-je faiblement.

    On ne pouvait m'offrir de plus beau cadeau. C'était tout ce dont je rêvais, ce à quoi j'aspirais depuis mon enfance : voir les beautés et les horreurs du monde, vibrer au rythme d'une aventure palpitante. Cependant, tout ceci m'intriguait. Pour quelle raison Judah se montrait-il si obligeant ? Ce n'était pas dans sa nature d'être gentil, et surtout pas avec moi. Je ne le méritais pas. Je devais m'attendre au vice qui surgirait tôt ou tard, ou pire encore, au paiement qu'il demanderait. Il fallait à tous prix que je parte à l'assaut des machines à sous, même si je doutais que l'argent soit ce qui l'intéresse...

    "Qu'est-ce que ça t'apporte, tout ça ?" demandai-je sans détacher mon regard de la ville illuminée. "Je te préviens tout de suite : je ne ferais rien en échange. Je suis pas du genre à rendre la pareille. Je ne m'appelle pas Elliot Sandman."

    Je ricanai à ma propre blague. Les péripéties de son fils avaient fait le tour de Storybrooke. Le pauvre, tout de même... mais je n'y pouvais rien, j'aimais bien enfoncer les autres.

    Ethon me donna un coup de bec pour réclamer des caresses et je levai la main pour lui gratter les plumes. Un aigle géant et dangereux dans la suite du Caesar Palace ? Normal. Le personnel de l'hôtel n'était pas au courant, bien entendu. De toutes façons, ils devaient avoir l'habitude de gérer des choses étranges et hors du commun. J'avais vu Very Bad Trip.

    "Alors, tu vas m'accompagner ou je vais devoir me la jouer en solo ?" lançai-je en pivotant enfin vers Judah, sans cesser de caresser Ethon qui poussait de petits "cuicuis" assez dérangeants. "Pas que ça me dérange. Je peux me dégotter n'importe quel mec pour me tenir compagnie. Mais t'imaginer là, tout seul à te morfondre en regardant Desperate Housewives, je trouve ça... triste."

    Je me mordis les lèvres pour m'empêcher de rire et passai une main dans mes cheveux plus ou moins lissés. Même avec des heures d'acharnement, ma crinière indomptable gardait quelques bouclettes par-ci, par-là.



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Hadès Bowman
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________________________________________ 2014-07-12, 23:14 « A la recherche,du Contrat Perdu ! »



- it's where my demons hide -



    J'avais laissé tomber le boitier télé à côté de moi sur le lit, puis je m'étais empressé de me lever. En seulement deux petits coups de mains sur mes vêtements, ils avaient perdus les plis que j'avais fait en m'allongeant. Puis, ils s'étaient transformés en une nouvelle tenue, bien plus élégante et adaptée à la situation. Un col de chemise blanche, ouverte jusqu'au troisième bouton en partant du haut, une veste de costume, un pantalon avec ceinture. La boucle de ceinture étant un aigle où on peut y lire l'inscription "born to be free". Je trouvais que c'était bien adapté à la situation. Ma bague était placée comme à son habitude sur mon index de la main droite. J'avais souris à la jeune femme qui était déjà prête et m'attendait patiemment...

    "Dois-je en déduire que cette tenue est pour moi?" avais-je dit tout en m'approchant suffisamment d'elle pour lui faire une bise sur la joue, sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit. J'avais fini de aboutonner les manches de ma chemise en marchant. C'était la seule chose que j'aimais bien faire moi même quand je m'habillais. Sans doute une petite manie pour me donner l'impression qu'il m'arrivait encore de ne pas user de mes pouvoirs pour obtenir tout ce que je voulais.

    Une fois devant la porte d'entrée, je l'avais ouverte, la tenant à la jeune femme pour qu'elle puisse me suivre sans encombres et je m'étais dirigé vers l'ascenseur.

    "Reste toujours à côté de moi, tu sais ce qui peut t'arriver si tu t'éloignes de trop. Et garde bien ton argent au chaud, je dois passer quelque part avant d'observer ta façon de jouer et de voir en combien de temps, tu miseras ta petite culotte pour que le croupier ne s'arrête pas de battre les cartes, avec ses mains super sexy."

    Je la connaissais que trop bien. Une fois devant l'ascenseur et toujours sans lui laisser le temps de protester ou quoi que ce soit, j'avais fait un petit signe de la main et les portes s'étaient ouvertes, mais non pas sur l'intérieur, mais sur quelque chose de totalement différent. Il y avait pas mal de gens, bien trop pour que ce soit un ascenseur. Qui plus est, ils accouraient dans tous les sens. Certains avec des papiers dans les mains, d'autres sans rien. Ca ne ressemblait sans doute pas à l'endroit où elle aurait voulu aller.

    "Tu peux m'attendre ici, je ne vais pas loin."

    J'étais persuadé qu'elle ne resterait pas planter là, mais bon, elle n'avait aucune obligation de me suivre comme un petit chien. J'étais arrivé devant une porte avec noté "interdiction d'entrer à toute personne extérieure au service". Bien entendu, cette indication ne comptait pas pour moi, car je me sentais chez moi où que j'allais. Je l'avais poussée et j'étais entrée. Il y avait là un long couloir avec beaucoup moins de monde qu'à l'extérieur. On avait passé une nouvelle porte, coupe feu et on était arrivé devant une rangée de portes alignées les unes à côté des autres.

    J'étais resté un petit moment à les observer toutes, puis j'avais enfin trouvé celle qui m'intéressait. Une porte ordinaire, peinte en blanc, mais qui avait quelque chose qui ne collait pas au décors. Son numéro. C'était la seule qui commençait par un deux au lieu d'un trois. Dans ce genre d'endroits, le premier numéro pour chaque étage était toujours le même, vue qu'il symbolisait la hauteur où on se trouvait. Trois, pour troisième étage. Là c'était un deux. D'ailleurs une fois devant, il n'y avait plus de doute possible. Derrière cette porte, il n'y avait rien.

    Allons bon, c'était pas un soucis, j'avais tout de même abaissé la poignée, qui avait disparue comme par magie, tout comme la porte. Désormais il n'y avait plus qu'une chambre, des grands rideaux et un lit au centre de la pièce. J'avais laissé échapper un petit sourire. C'était si facile.

    Je m'étais avancé dans la pièce jusqu'à arrivé aux pieds du lit. Dessus se trouvait la personne que je cherchais. Il n'avait pas changé, si ce n'était qu'il avait pris quelques rides. Alors voilà le grand dieu des excès et d'autres futilités de ce genre? J'avais penché mon visage tout près du siens. Il empestait la mort à des kilomètres. Ce n'était plus qu'une question d'heures, voir de jours avec un peu de chance.

    "Eh ben dit donc, mon vieux, tu ne t'arranges pas avec le temps."

    Je m'étais reculé et j'avais fait signe à Merida de s'approcher. Je savais qu'elle m'avait suivie. C'était facile à deviner, elle était miss curieuse numéro une.

    "Regarde moi cette épave. Tu le trouves sexy toi?"

    J'avais croisé les bras en pouffant de rire. Et dire que pour certaines personnes il était beau. Je me demandais bien sur quels genres de critères ces gens se basaient. Vue qui le trouvait beau, c'était même plutôt rabaissant pour moi.

    "Tu vois, c'est ça un dieu dans le déclin... Quand nos forces nous quittent, quand on est sur le point de trépasser et qu'on sait qu'il n'y a rien de l'autre côté qui nous attend. C'est le genre de situation à éviter à tout prix si tu ne veux pas finir comme lui. Bien que pour toi le problème ne se posera pas. Mais sait on jamais, mieux vaut prévenir que guérir." avais-je dit en souriant.

    "Je crois que Elliot en prendrait un coup à te voir ainsi..." lui avais-je dit même si je doutais qu'il pouvait m'entendre. Puis, je m'étais approché un tout petit peu de lui et j'avais posé ma main sur sa joue, même si ça me dégoutait. Je m'étais légèrement penché au dessus de lui et j'avais délicatement ouvert la bouche. Un peu de fumée en était sortie et était entrée dans les narines de Dyonisos. Une fois fait, je m'étais reculé en pouffant à nouveau et en secouant la tête.

    C'est bizarre comment vont les choses. Je pourrais le tuer si je voulais, je pourrais débrancher ces machines, mettre un oreiller sur son visage. J'ai voulu tant de fois le faire par le passé et maintenant que ça m'est possible, je ne le fais pas. Difficile à comprendre certains de nos choix. Il y en a d'autres que je n'aurai non plus pas dû prendre par le passé, mais bon, les choses vont et viens, on y peut rien. Parfois nos décisions ne donnent pas ce que l'on espérait. Et puis j'avais pas le temps pour me morfondre. En l'espace d'une fraction de seconde, on était apparu au casino, juste devant une table de roulette.

    "Cinq rouge!" avais-je annoncé à voix haute, juste avant que la bille tombe sur le cinq noir.

    "Un sur deux, c'est pas si mal, non? Essaye de faire mieux, Princesse..."

    Tricher ou pas, tel était la question. Si je le voulais, la bille tomberait toujours là où je le déciderai. Des vigiles nous demanderaient de sortir et je ferai flamber ce casino. Tout était tellement plus simple avec moi. Bizarre que certaines personnes n'en profitaient pas. C'est vrai quoi, regardez moi. Je suis plutôt beau garçon, au pire je peux me vieillir un peu. Je suis riche, vue que je peux avoir tout ce que je veux. Je suis puissant. Aucun soucis de tuyauterie et surtout... Je suis immortel. Donc pas de risques de perdre la vie en sortant les poubelles ou en allant acheter des cigarettes. C'est fou le nombre de fois que ça arrive. Dès qu'un homme ou une femme, bien que ce sont bien plus souvent des hommes, débarquent chez moi en me sortant cette mort là, j'éclate de rire. On a même créé un club avec Peine et Panique. Vous savez combien il y a de membres dedans? A dire vrai c'est pas intéressant de le savoir, mais ça m'amuse beaucoup.

    Je m'étais mis à rire avant de porter mon attention sur Merida, qui s'était jetée sur la table de jeu. Évidemment... J'avais fait apparaître un verre dans ma main et je l'avais observée. Cette robe lui allait à merveille. J'avais jamais fait gaffe à quel point ses jambes étaient grandes. Je les voyais bien plus petites. A dire vrai je ne trouvais pas qu'elle était très grande pour une fille. C'était peut être le fait qu'elle avait une tonne de cheveux qui donnait l'impression qu'elle devait être grande, mais non. Même son corps était rebelle. C'était pas grave, j'adorais ça. J'aimais de plus en plus ce que je voyais... Peut être même trop, il me faudrait sans doute plusieurs autres verres pour oublier mes pensées. Beaucoup d'autres verres.
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“Il était une fois un lapin grognon et une princesse rebelle qui décida de lui rendre le sourire.”


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________________________________________ 2014-07-13, 01:14 « Nounours Rebelle ʕ•ᴥ•ʔ  »


« This will never end 'cause I want more.
More, give me more, give me more
If I had a heart I could love you. If I had a voice I would sing
After the night when I wake up I'll see what tomorrow brings... »
FEVER RAY

    Il était toujours pareil à lui-même. Il ne laissait rien transparaître de ses véritables motivations. Ca m'agaçait légèrement, à la longue. Dans quel but m'emmenait-il aux quatre coins du monde ? N'étais-je qu'un jouet, un doudou qu'il traînait partout avec lui ? Je haussai les épaules face à ces obscures pensées. Je ne devais pas m'inquiéter. L'important était de profiter du moment présent. Carpe diem, comme on dit. Le temps serait venu de s'en faire quand le grand méchant dieu referait surface.

    Je fis une petite moue en le sentant déposer un baiser sur ma joue. Que croyait-il ? Que je me faisais belle pour lui ? Détrompez-vous mon cher, je me fais jolie pour moi avant tout. Marre de m'apprêter pour des nigauds qui n'en valent pas la peine. Désormais, je suis en mode vitrine : on peut me regarder, mais on ne touche plus. Je me penchai sur ma propre résolution, la mine sceptique. Rectification : on peut me toucher, mais seulement si le mec est terriblement canon. Voilà, ça c'est une résolution qui en fera chavirer plus d'un !

    J'envoyai un regard perçant à Judah, qui venait dégainer l'une de ces répliques préférées, sous fond de menace à peine voilée. Oui merci, je savais très bien ce qui se passerait si je m'éloignais trop de lui. Il m'avait suffisamment sermonnée la fois où j'avais couru comme une folle dans le grand Canyon sans vérifier s'il se trouvait toujours dans les parages. Je me mordis les lèvres, agacée. J'étais persuadée qu'il avait instauré cette règle, trafiqué la malédiction de Regina, exprès pour me garder comme un animal en cage. A croire que même en parcourant le monde comme un oiseau, on finirait toujours par me renier les ailes. Etait-ce mon destin de n'être jamais totalement libre de mes mouvements ?

    Je secouai la tête. Non Hope, chasse tes obscures pensées. Le moment n'est pas encore venu de sombrer. Tes souvenirs t'entraîneront par le fond tôt ou tard, mais profite de la vie, tu as encore le temps pour être engloutie.

    Je le suivis lorsqu'il s'engagea dans le couloir de l'hôtel. Il croyait quoi ? Après m'avoir rappelée que je devais à tous prix rester à ses cotés, il voulait que je l'attende sagement ? J'entrai à sa suite dans l'ascenseur... juste avant de m'apercevoir que cela n'avait plus rien d'un élévateur. Nous nous trouvions dans un nouveau couloir aux murs immaculés, avec des gens en blouse qui couraient en tous sens. Un hôpital... Je fronçai les sourcils. Un endroit peu glamour pour une sortie.

    Judah passa une porte et je lui emboîtai le pas. Il marchait très vite, j'avais un mal fou à le suivre perchée sur mes talons hauts. Nous arrivâmes enfin dans une pièce qui sentait fortement l'éther. Je restai sur le pas de la porte, impressionnée par l'atmosphère ambiante. Il s'agissait d'une chambre d'hôpital baignant dans la pénombre. Le corps d'un homme était relié à des machines qui émettaient des "bip" lents et réguliers. Judah s'en approcha tranquillement, et se baissa sur lui au point que je crus qu'il l'embrassait. Je me hissai sur la pointe de mes talons mais cela me fit perdre l'équilibre. Je me rattrapai de justesse à un porte-perfusion vide dans un crissement de talons et me rétablis sur mes pieds.

    "C'est un dieu, ça ?" fis-je, maladroitement. "J'imaginais différemment la fin de la soirée, mais bon... Tu m'as amenée ici pour que je le réveille ? Tu sais, normalement c'est les princes qui réveillent les princesses, pas l'inverse. Et... de toutes façons je ne pense pas que ça marche sur les dieux. En plus tu t'es déjà chargé de lui souffler dessus ou je ne sais pas quoi..."

    Je me tortillai dans ma robe à paillettes. Je me sentais mal à l'aise dans cette chambre. Je détestais les hôpitaux, comme beaucoup de gens. En plus, le gars dans le lit était déjà tout raide comme un cadavre. Il devait avoir l'air élégant de son vivant, enfin dans le genre vieux machin.

    Heureusement, Judah nous emporta loin de ce tableau misérable. Etrangement, cette vision avait éveillé quelque chose en moi. Elle avait révélé son coté vulnérable, ainsi que la possibilité, aussi infime soit-elle, de l'éliminer définitivement. Il existait donc un moyen. Je ne savais pas si j'avais envie de creuser dans cette direction. Pour tout dire, je ne savais plus grand-chose sur quoi que ce soit. Tout était devenu bien trop compliqué en seulement quelques semaines.

    Je réapparus dans le casino, et Judah lança une partie de roulette. Visiblement, la chance n'était pas de son coté, à moins qu'il s'en amuse pour mieux me duper. Je suivis son regard tandis qu'il buvait son verre et je me précipitai sur la table de jeu. J'avais très envie de lui montrer de quoi j'étais capable.

    Je me saisis des dés et les ramenai contre ma poitrine haletante. Le sourire qui s'étalait sur mes lèvres se figea subitement. Je voyais toute la dérision de la scène, comme si j'assistais à un spectacle plein d'ironie tragique. Nous n'étions que des tricheurs. Les dés se mirent à s'entrechoquer dans ma main tremblante. Le croupier me regardait avec insistance, genre "c'est pour aujourd'hui ou pour demain ?".

    Je me désintéressai de lui pour me tourner vers Judah. Je lui attrapai si brusquement le bras qu'il en lacha son verre. Ce dernier se brisa au sol dans un bruit à peine audible en raison du cliquetis des machines à sous et du brouhaha des conversations.

    "Emmène-moi au bord de la mer. Je veux de l'air."

    Je fermai les yeux. J'entendis bientôt le ressac et l'odeur des embruns marins s'engouffra dans mes narines. Je gonflai mes poumons, puis soulevai les paupières. Mes cheveux fouettaient mon visage. Un pale sourire naquit à la commissure de mes lèvres lorsque je reconnus le paysage pratiquement identique à celui de Dun Broch. Une plage de sable gris, l'océan immense, sombre et houleux, les rafales glacées qui semblaient vouloir lacérer ma peau. Je me retournai et vis les falaises hautes et escarpées, dessinées en dent de scie par les caprices du temps.

    "J'aurais préféré la chaleur de la Californie mais bon, personne n'est parfait." dis-je juste pour faire semblant de me plaindre.

    Je le regardai. Ses cheveux noirs s'agitaient sous les caprices du vent. Il se contentait de m'observer, dans son costume taillé sur mesure. On avait l'air fin tous les deux, sapés comme des princes au beau milieu d'une plage digne de celle de Dunkerque.

    "On va arrêter de faire les autruches, tu veux bien ?" fis-je en ramenant mon boa autour de mon cou dans le but d'en faire une écharpe précaire. "J'ai pas envie de m'enterrer la tête dans le sable. Et toi non plus, je présume. Alors, on va jouer cartes sur table. On va se dire une vérité chacun à tour de rôle. Interdiction de passer son tour !"

    Je levai un doigt en l'air pour le défier de répliquer quoi que ce soit. Pourquoi agissais-je ainsi ? En avais-je tellement gros sur le coeur au point de vouloir tout déballer à quelqu'un comme lui ?

    Les dés s'entrechoquèrent à nouveau dans mon autre main. J'enlevai mes talons que je jetai à quelques mètres de moi pour me diriger vers un rocher non loin. Je fis tomber les dés sur la pierre. Ils rebondirent plusieurs fois avant d'afficher tous les deux un six. Dépitée et contrariée, je retournai jusqu'à Judah, avançant de façon maladroite et hasardeuse dans le sable.

    "J'aurais gagné ! Si on était resté, j'aurais gagné, puta*n !"
    m'écriai-je en levant les bras vers le ciel.

    Je poussai un grognement frustré avant de plaquer les mains sur mon visage. Et soudain, j'explosai. J'écartai les mains, les traits déformés par la rage et le chagrin.

    "Tout ça c'est de la faute de Pascal ! Voilà, je l'ai dit !" criai-je à la mer, au ciel et aux enfers. "S'il était encore là, je n'aurais pas cherché à gagner, ni à partir de Storybrooke... Je serais peut-être à Dun Broch à l'heure qu'il est, avec mes parents et mes frères. On mangerait un sanglier tous ensemble ou peut-être même du caméléon grillé tout en parlant du prochain tournoi de tir à l'arc ! Au lieu de ça, je suis paumée au beau milieu d'une plage. J'utilise un dieu comme Portoloin et je... j'ai froid et... viens-là, idiot..."

    Ma voix était devenue frêle et hésitante tandis que mes yeux se remplissaient de larmes. J'en avais vraiment assez de pleurer pour un lien. La peine ne s'en irait-elle donc jamais ? Je m'avançais gauchement vers Judah, mes pieds s'enfonçant dans le sable, et je me réfugiai dans la chaleur surnaturelle de ses bras. J'avais beau être en robe sur le rivage de l'Ecosse, je ne ressentais plus le froid.

    "Te fous pas de moi ou je te fais avaler tes dents." dis-je farouchement, ma voix étouffée car j'avais le visage plaqué contre sa chemise. "Toi, tu vaux pas mieux. Tu pleurniches sur la déesse qui va crever parce que le type dans l'hôpital va clamser aussi. T'as pas besoin de le dire, je le sais. On a tous les deux besoin de changer d'air mais rien ne marche. Rien du tout..."

    Je me cramponnai à sa chemise, avant de lever la tête vers lui. J'observai ses lèvres entrouvertes. J'étais irrémédiablement attirée vers elles, mais je devais résister. Ce n'était pas la bonne solution.

    "C'est nous les épaves." dis-je d'un ton éteint.

    Je déglutis avec peine. J'étais comme hypnotisée. Ce n'était pas bien mais... c'était tout ce qu'il me restait. Je me mis sur la pointe des pieds pour capturer ses lèvres. La marée avançait et reculait au rythme de ma respiration. J'étais étrangement calme alors que mon coeur battait à mes tempes.

    C'était si bon de se laisser sombrer...

    Je me reculai quelques secondes plus tard. Je passai la langue sur mes lèvres d’un air pensif, puis soudain, je fis disparaître mon air troublé pour afficher une mine malicieuse, presque réjouie.

    « Je t’ai bien eu, hein ? Espèce d’artichaut ! » fis-je en lui donnant un léger coup de poing dans l’épaule. « Comme si j’allais pleurer dans tes bras ! Faut pas rêver, on n’est pas dans un Woody Allen ! »

    Je m’esclaffai, les lèvres un peu tremblantes. Il ne saurait jamais ce qu’il en était vraiment. Néanmoins, je ne parvenais pas à me détachai de son étreinte. Je tentai de me persuader que c’était en raison de la chaleur qu’il produisait. Avec la petite tenue que je portais, un radiateur portatif était plus que bienvenu.

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________________________________________ 2014-07-13, 19:57 « A la recherche,du Contrat Perdu ! »



- it's where my demons hide -



    Elle m'avait claquée la porte au nez, mais ça avait juste eu pour effet de la faire se rouvrir. Elle avait tentée une nouvelle fois de la fermée, mais rien y faisait. Puis, ne voulant pas abîmer d'avantage la porte, elle était devenue bien plus lourde et je pouvais observer Merida y mettre tout son coeur, son âme et ses forces pour tenter de la fermer et en vain.

    Au moment où elle s'était stoppée et avait passée sa main dans ses cheveux comme pour les arracher, j'avais simplement souris, lui montrant du bout du nez que la porte qu'elle désirait tellement claquer venait de disparaître. Ca avait juste eu le don de l'énerver d'avantage et elle avait fuis dans la salle de bain. Elle y était restée quelques secondes seulement, avant d'en sortir, de retirer sa chaussure et de la jeter en direction de la pièce qu'elle venait de quitter.

    De mon côté, je m'étais contenté de sourire une nouvelle fois, tout en quittant la salle de bain.

    Cette scène se produisait très souvent, car même si Merida adorait ma compagnie, elle ne supportait pas de devoir l'admettre. Paris, Rome, New York City... Tellement de villes, tellement de portes. Tout ça pour qu'elle finisse sur ce bord de plage, blottie tout contre moi. Le destin faisait bien les choses et avait un côté ironique que même le dieu des Enfers ne pouvait égaler.

    J'aurai pu la taquiner, la pousser d'avantage à bout, mais en réalité j'avais moi aussi besoin que quelqu'un se serre tout contre moi. On était deux épaves, comme elle l'avait si bien dit. Tout ça à cause d'un caméléon et d'une déesse. Tout bien réfléchi, j'avais au moins l'avantage qu'il me restait toujours ma fierté. Je n'avais pas été largué par un animal sur pattes.

    Les minutes, peut être même les heures étaient passées les unes après les autres sans qu'on le remarque. Au bout d'un certains temps, je m'étais reculé et pour la première fois, on avait pas changé d'endroit, c'était juste à un autre moment de la journée, avec des passants un peu partout et même un vendeur de glace au loin.

    "Je me demande qui a gagné..." avais-je dit en prenant un air intéressé. Quand à elle, elle me regardait sans comprendre de quoi je parlais.

    "Les élections. C'était hier soir. Je ne m'y intéresse pas plus que ça, mais maintenant que Regina n'est plus à la tête de la ville, j'ai hâte de voir qui a pris sa place. A dire vrai j'ai surtout hâte de savoir si c'est Mary Margaret qui a perdu. Tu sais qu'elle a refusée mes avances? Enfin, celles de Elijah? Elle est bizarre cette femme..."

    Alosyius serait un allié de taille s'il avait gagné. J'aurai pu trafiquer les urnes afin que ce soit le cas, mais à dire vrai que ce soit l'un ou l'autre, ça n'avait pas grande importance. Je considérais cela comme une amusement, rien de plus.

    "Tu aurais dû te présenter, ça aurait été marrant. Tu imagines? Princesse Merida de Dun Broch, maire de Storybrooke et peut être un jour président des Etats Unis d'Amérique. En tout cas vue tout l'argent que t'aurais pu gagner hier, tu aurais largement pu t'offrir la Maison Blanche. On y dort bien en plus."

    Parole de Judah! J'y avais été de très nombreuses fois, si bien que ça en devenait même ennuyant. Le Vatican! Voilà où j'aurai bien dormi une fois. Allez savoir pourquoi, mais depuis sa création je n'y ai pas encore mis les pieds. Pourtant j'ai parlé à ce Jésus une fois, mais bon, il n'était pas très bavard et entendre quelqu'un parler sans cesse de charpenterie ça ne m'intéresse pas plus que ça. Mais sa copine était pas mal...

    "Les gens doivent trouver bizarre ta tenue de soirée pour une matinée sur la plage. D'ailleurs ça doit être pareil pour la mienne. Je me serai bien fait apparaître un short, mais j'aime pas en porter. Hum..."

    J'avais fini ma phrase en observant attentivement la jeune femme qui se tenait devant moi, de bas en haut. C'est à ce moment là qu'une autre femme avait jugée bon de venir nous déranger pour me glisser une carte dans la poche arrière de mon pantalon. Quand je m'étais tourné vers elle, elle m'avait souris en faisant un petit mouvement des lèvres, comme si elle m'embrassait à distance. J'avais glissé la main dans mon pantalon, sortit un morceau de papier avec un numéro, avant de la regarder et de lui rendre son sourire.

    "Wouah! Ben dit donc, c'est vrai ce qu'on dit sur les gens d'ici. Vous êtes des rapides. Dommage que tu as des rides au coin des yeux que tu tente de camoufler du mieux que tu peux, que tes aisselles sentent la transpiration quand tu fais dix minutes seulement de ton vélo d'appartement et que tu as les cheveux qui gonflent quand la pluie pointe le bout de son nez. Avec ces défauts en moins tu pourrais peut être égaler la fille qui m'accompagne, mais en attendant, permet moi de..."

    J'avais donné le mot à un vieil homme tout ridé et obèse qui passait par là.

    "Voilà. Il t’appellera. Et ne t'attend pas à mieux, tu n'as pas ce qu'il faut."

    Elle était partit avec un air choqué. Mon dieu ce que les gens pouvaient être susceptibles. Je m'étais tourné vers Merida.

    "Si encore on se faisait accoster par autre chose que des thons, on n'aurait pas fait tout se voyage pour rien."

    J'avais regardé de partout autour de moi. C'était pas la ville où se trouvaient les plus belles femmes. Faut dire que celles qui l'étaient vraiment, ne venaient pas sur la plage aussi tôt le matin.

    "Bon !" avais-je dit en claquant dans mes mains.

    "C'est pas tout ça, mais je crois que c'était à moi."

    Je m'étais approché tout près d'elle. A cet instant précis, il n'y avait plus que elle et moi au monde et je me doutais que ça devait être le cas pour elle aussi. J'avais plongé mes yeux dans les siens et j'avais pris une grande respiration.

    "J'ai envoyé un carton d'invitation à pratiquement tous les dieux que je n'ai pas emprisonné dans Olympe. S'ils me reconnaissent en tant que maître des lieux, j'accéderai à encore plus de pouvoirs et j'aurai une armée d'immortelle à ma botte. Elijah voulait déjà le faire pour attaquer le Pays Imaginaire et tenter de prendre possession de ton monde, mais moi j'ai d'autres objectifs. Quoi qu'il en soit, c'est plus qu'une question de jours et si j'y arrive, je pense que ça me forcera à ajouter certaines personnes à la liste de mes ennemis. Faudra aussi que je pense à rendre une petite visite à Cerbère, car il a quelque chose qui est à moi et ça fait bien trop longtemps qu'il fait mumuse avec, mais bon, passons sur les détails. Maintenant je t'embrasse ou...?"

    On pouvait faire bien plus. C'était elle qui voyait, j'étais pas du genre à brusquer les gens.

    "Enfin on est bien d'accord que c'est pas parce que j'en ai envie, mais je suis simplement tes règles du jeu. Chacun déballe un truc et ensuite, il se jette sur l'autre. Si j'ai bien tout compris à ce qui s'est produit il y a quelques heures de ça." avais-je dit avec un petit sourire en coin.
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________________________________________ 2014-07-16, 13:54 « Nounours Rebelle ʕ•ᴥ•ʔ  »


« This will never end 'cause I want more.
More, give me more, give me more
If I had a heart I could love you. If I had a voice I would sing
After the night when I wake up I'll see what tomorrow brings... »
FEVER RAY

    C'était étonnant à quel point le temps n'avait aucune emprise sur nous. Désormais, des passants marchaient sur la plage, évoluaient autour de nous, alors que quelques secondes auparavant, nous étions totalement seuls. Judah aimait jouer avec le temps. Peut-être pour m'impressionner, ou simplement par ennui.

    Il me parlait des élections de Storybrooke, alors que franchement, je n'en avais rien à faire. Je ne m'intéressais pas à la politique. J'eus un rictus en m'imaginant à la tête de la ville. Mes désirs étaient nettement moins provinciaux... A présent que j'avais ouvert les yeux sur le monde entier, diriger un banal patelin ne me disait vraiment rien. De toutes façons, je ne pourrais fuir bien longtemps mes responsabilités. Un jour viendrait où je devrais diriger Dun Broch, lorsque les Feux Follets emporteraient mon père... C'était un fait établi. Je ne laisserais pas le royaume à mes trois garnements de frères. Ils étaient bien trop dissipés pour entendre quoi que ce soit à la direction d'un royaume. Je laissai échapper un soupir. Et moi, étais-je vraiment faite pour être reine ? Je parvenais à peine à m'en sortir dans ma vie bancale, alors mettre des milliers de vies sous ma protection... Je m'en sentais incapable. Je chassai une mèche de cheveux de devant mon visage. J'y penserai demain, plus tard... pour l'instant, je n'avais pas à me poser la question. Mon père était en parfaite santé.

    Je replongeai dans la réalité, pour voir Judah éconduire une jeune femme. Il se montrait particulièrement blessant, comme à son habitude. Je roulai des yeux.

    "Quand tu auras fini de jouer au joli coeur, enfin au méchant coeur..."

    Il se rapprocha de moi et brusquement, nous étions de nouveau seuls au monde. La plage était déserte et basculait dans l'or orangé de la fin d'après-midi. Il me prit dans ses bras pour me parler doucement. D'autres dieux allaient venir à Storybrooke... Allons bon. Comme s'il n'était pas suffisamment dangereux à lui tout seul.

    J'étais partagée entre l'envie de le repousser et de l'embrasser. Il ne pensait pas si bien dire.

    "Ce n'est pas un jeu."
    soupirai-je. "J'essaie juste de... Rooh, t'es vraiment trop nul."

    Je me délogeai de ses bras en maugréant, les bras croisés dans une attitude de protection. Je ne voulais plus qu'il me touche s'il ne me comprenait pas. Je regardais le coucher du soleil sur la mer sombre et déchaînée. Le vent fouettait rageusement mon visage, envoyant mes cheveux devant mes yeux. Samuel me manquait. C'était la triste réalité. J'avais besoin d'un ami pour raconter mes malheurs, apaiser ma peine. Mais je n'en avais plus, j'avais brisé notre amitié aux fondements. Il ne me restait que Judah. Judah qui ne comprenait rien, qui était aussi obtus qu'un rouleau de papier alu, qui n'entendait rien hormis une chose... Peut-être que ça me délivrerait de commettre l'ultime péché ? Ce que je me refusais depuis des semaines, des mois dans cette maison intemporelle... C'était certain : ça me ferait un bien fou. J'aurais tout le temps ensuite de me détester, mais une bonne partie de jambes en l'air, c'était ce qu'il me fallait.

    Je me mordis les lèvres, levai les yeux au ciel, puis pivotai sur mes talons pour rejoindre Judah. Je lui sautai presque dessus, l'agrippant par sa chemise pour l'attirer vers moi. Je l'embrassai à pleine bouche, avec une insistance presque douloureuse, tandis que mes mains enlevaient les boutons de sa chemise.

    Lorsque je soulevai les paupières, je m'aperçus que nous étions de retour dans notre suite, à Las Vegas. La chambre dotée d'un lit immense qu'il me tardait de tester...

    "Tu lis dans mes pensées." murmurai-je avant de lui mordiller l'oreille.

    Je plantai mon regard de braises dans le sien et l'embrassai de plus belle, mes mains dégageant brusquement sa chemise pour caresser son torse bien dessiné. Je le fis reculer vers le lit et une fois que je le sentis s'arrêter, bloqué par ce dernier, je cessai de l'embrasser. Je l'observai brièvement de bas en haut et d'une pichenette, le poussai. Il bascula en arrière, à ma merci.

    "Je reviens..." chantonnai-je.

    J'abandonnai mon boa à plumes et m'enfermai dans la salle de bains, juste à coté. C'était là, la plus grande erreur que je venais de commettre, car en me laissant le temps de me préparer, je me rendis compte subitement de l'envergure de ma... connerie.

    "Qu'est-ce que tu fais ?"
    chuchotai-je en plaquant les mains sur mon visage, m'observant d'un oeil vide dans le miroir immense.

    Je devenais totalement dingue. J'étais sur le point de m'envoyer en l'air avec... Brusquement, tout ce qu'il était me revint en mémoire. L'assassin de Raiponce, le cinglé qui m'avait séquestrée durant des mois...

    Je me passai un peu d'eau froide sur les joues, le front et la nuque, avant d'inspirer à fond. Ma grande, tu vas te ressaisir. Tout de suite ! Je tentais de lui trouver des excuses, comme le fait que Raiponce n'était pas vraiment morte, que Judah m'ait emmenée faire un tour du monde alors qu'il n'y était pas obligé. Okay, mais ça n'enlevait en rien le fait qu'il soit pourri jusqu'à la moelle. Je valais mieux que ça. Il fallait que j'arrête de piocher des gars qui n'en valent pas la peine, même si les hommes qui paraissaient honnêtes me tournaient le dos...

    Je réprimai un sanglot, les lèvres tremblantes. Je n'attirai que les détraqués. Alors, je fis la seule chose qui me semblait logique : j'ouvris la fenêtre de la salle de bains, me hissai sur les toilettes et l'enjambai. Je me trouvais au premier étage, la descente serait donc facile. Je plaçai mes pieds contre le petit muret et avançai prudemment, dos au mur, jusqu'à la gouttière. Pas facile de descendre avec une mini robe à paillettes, mais j'avais déjà relevé pire comme défi.

    Une fois en bas, je me mis à courir, la peur au ventre. J'avais été suffisamment silencieuse pour que Judah ne remarque pas mon absence, mais c'était autre chose qui m'angoissait. Chaque pas qui m'éloignait de lui me rapprochait de ma propre destruction... je n'avais pas d'autre choix. Passer du temps avec lui n'avait fait que reculer l'inévitable. C'était ce que je voulais. Perdre la mémoire et passer à autre chose. Je courus à perdre haleine, à tel point que je ne savais plus coordonner mes pensées. L'oxygène peinait à entrer dans mes poumons. Peu à peu, un brouillard obscurcit mon esprit...

    Je m'arrêtai devant un autre hôtel, loin du centre-ville de Vegas. Pliée en deux, je respirais par saccades, les cheveux devant moi. Plusieurs passants s'inquiétèrent à mon sujet et je les congédiai d'un geste de la main, ne parvenant plus à parler. Je restai ainsi un long moment, le temps de retrouver une respiration normale. Enfin, je me redressai, passai une main dans mes cheveux décoiffés, et observai la devanture de l'hôtel.

    Chancelante, j'entrai à l'intérieur et demandai un téléphone.

    "J'aurai de quoi payer, ne vous en faites pas."
    promis-je au standardiste qui me regardait d'un drôle d'oeil. "Appelez-moi l'accueil du Caesar Palace."

    Il composa le numéro et me tendis le combiné avec réticence. Je le pris sans ménagement et m'accoudai au comptoir. Lorsqu'on décrocha, je demandai à parler à Judah Weeds, qui résidait dans la suite principale de l'hôtel. Mon visage s'assombrit davantage quand je sus que c'était lui à l'appareil.

    "Tu n'aurais pas oublié de me dire un truc, par hasard ?" l'attaquai-je.

    Je jouais distraitement avec le fil du combiné. J'étais tellement énervée que je menaçais de l'arracher. Le standardiste derrière moi grommela quelque chose.

    "Ramène tes fesses divines immédiatement, tête de chou-fleur." ordonnai-je sèchement. "Tu as mis Hope Bowman en colère et il va falloir en payer le prix."

    Et je raccrochai si fort que le téléphone émit un crac sinistre. J'ignorai les remarques furieuses du standardiste et retournai dehors, dans la nuit tiède et lumineuse de Vegas.

    Je me trouvais à au moins deux kilomètres du Caesar Palace et je me souvenais toujours de qui j'étais. Par conséquent, Judah m'avait raconté des craques. Encore. Je n'avais pas besoin d'être à coté de lui pour ne pas être amnésique.

    Un fourmillement exalté parcourut mon échine. Mais alors... ça voulait dire que j'étais libre ? La malédiction n'avait aucune emprise sur moi ! J'avais bien envie d'aller fêter ça, mais avant, je devais faire la tête au carré à un dieu.

    Je savais qu'il allait venir, je le sentais. Peut-être même qu'il serait aussi intrigué que moi.
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________________________________________ 2014-07-16, 23:03 « A la recherche,du Contrat Perdu ! »



- it's where my demons hide -



    Ses lèvres étaient venues mordiller mon oreille et j'avais sentis mon coeur s'accélérer. Mes yeux s'étaient grands ouverts, juste avant de se refermer au contact de ses lèvres tout contre les miennes.

    Ses doigts étaient venu se blottir tout contre ma chemise pour me retirer les boutons. Elle avait passée ses mains sur mon torse et je m'étais dressé de tout mon long. Elle avait les mains froides, j'avais le corps chaud comme de la braise. Je sentais mes sens s'émoustiller, s'affoler. Son odeur, le contact de sa peau... j'avais un mal fou à calmer mes ardeurs, car je ne voulais pas la brusquer une nouvelle fois.

    Puis, elle s'était retirée, le visage radieux, m'annonçant qu'elle allait revenir. Je l'avais cru et regardée partir un grand sourire aux lèvres. J'en avais profité pour retirer mes chaussures et mes chaussettes. J'avais enlevé ma chemise déjà bien ouverte et je m'étais allongé, passant mes bras derrière ma tête. J'étais paissible, heureux, comblé. Ces derniers jours étaient passés si rapidement, mais je m'étais rarement autant amusé.

    "Qu'est-ce que tu fais ?" avais-je chuchoté à moi même avant de me lever d'un bond et de mettre mes mains sur mes hanches à la manière de Peter Pan. Je m'étais frotté le nez et j'avais fait les cent pas dans la pièce.

    "T'es pas un peu maso? Je te déteste APHRODITE !" avais-je hurlé à la porte de la salle de bain qui ne s'ouvrirait pas sur la jeune femme, car j'avais très bien sentit qu'elle n'était plus dans la chambre.

    Les paroles de la déesse me revenait dans la tête. "Tu la condamnerais elle aussi ?"

    "Comme si sa vie avait la moindre importance! Je veux uniquement prendre ce qui me revient de droit!"

    "Comment une simple mortelle a-t-elle pu envoûter le maître de l'Olympe ?"

    "Non, mais tu es complètement folle. Cette fille ne m'a pas envoûtée du tout !" avais-je hurlé en pointant du doigt la porte de la salle de bain.

    "C'est de la pure imagination dans ta petite tête de déesse mourrante et sans cervelle!"

    Elle se prenait pour qui d'abord, pour me tenir ces propos?

    "Elle doit posséder de grandes qualités, autres que ses jambes de rêve et sa chevelure de feu."

    Je ne m'étais même pas donné la peine de lui répondre. De toute façon ça aurait servi à rien, vue qu'elle n'était pas là et que je ne faisais que de me souvenir de ce qu'elle avait dit.

    "Mais tout le problème est là : tu la veux vivante - Si tu restes ici, elle seras pire que morte. Elle ne sera plus personne. - Ne m'en veux pas..."

    J'avais secoué la tête comme pour la chasser de mes pensées.

    "T'en vouloir? De quoi? M'avoir abandonné une fois encore au moment où j'ai le plus besoin de toi?"

    Je m'étais assis sur le lit et le téléphone avait sonné. Je l'avais fusillé du regard et il avait valsé à l'autre bout de la pièce, mais quelqu'un parlait au bout du fil. Je l'avais fait apparaître dans ma main et j'avais pris une voix des plus sereines.

    "Hope l'exploratrice?"

    Elle m'avait plus engueulée qu'autre chose, si bien que quand elle avait enfin fini et qu'elle attendait sans doute patiemment que j'apparaisse devant elle comme par magie, je... l'avais fait.

    "Je ne suis pas ton chien! Tu n'as pas le droit de me parler ainsi, de m'appeler quand bon te semble!"

    Plus je parlais, plus j'avançais vers elle et je sentais la colère monter en moi. Je la forcais à reculer et à dire vrai j'avais même pas besoin de le faire, car je devais dégager une telle puissance qu'elle ne pouvait pas rester sur mon chemin.

    "Tu te crois intouchable? Tu penses avoir réussi à me cerner et à pouvoir m'utiliser? Mais ma belle, tu te trompes totalement. La seule raison qui me pousse à être à tes côtés, à supporter ton caractère de cochon et tes sauts d'humeurs, c'est que tu as quelque chose qui m'intéresse. C'est tout, rien de plus, rien de moins. Tu ne pensais quand même pas qu'une simple mortelle pourrait intéressait un DIEU?"

    Cette fois ci elle était tout contre le mur. J'avais posé mes mains sur ses épaules et je l'avais maintenue fermement.

    "A partir de maintenant, fini de jouer. Tu ne me traitera plus jamais comme un chien, c'est clair?"

    J'avais porté une de mes mains à son cou et j'avais maintenu délicatement sa tête. L'espace d'un instant, entre ma colère et mes sauts d'humeurs à moi, j'avais cru que j'irai jusqu'à lui exploser contre le mur, souvenir du bon vieux temps, mais quelque chose m'en empêchait. Quelque chose de bien plus puissant que tout ce que je dégageais.

    "ALLEZ AU DIABLE !!!" avais-je dit en me détachant de Merida et en me tournant vers ces lumières bleues qui étaient apparus tout autour de moi.

    Le hall d'entrée de l'hôtel avait totalement volé en fumée et les feux follets avaient disparus. Il ne restait plus que la sorte de groom, tout paniqué, à moitié nue, qui était partit en courant et en criant "les malades, ils sont revenus les malades"! Je ne voyais pas de qui il voulait parler et ça m'importait peu.

    Je m'étais tourné vers Merida et je l'avais embrassée avec fougue, sans décoller une seule fois mes lèvres des siennes.
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________________________________________ 2014-07-18, 19:10 « Nounours Rebelle ʕ•ᴥ•ʔ  »


« Ceux qui errent ne sont pas toujours perdus. »
J.R.R TOLKIEN

    Un vent de feu souffla sur mon corps. Je fermai les yeux tandis que mes cheveux se soulevaient brusquement. Je ne savais plus où j'étais mais ce qui était sur, c'est que je voulais être partout sauf ici.

    Des feux follets étaient apparus tout autour de nous à l'instant précis où il avait enserré ma gorge de sa main. J'avais lu dans ses yeux ma propre destruction. Je savais que c'en était fini. J'étais allée trop loin, il allait me tuer... J'avais l'impression d'être revenue des semaines en arrière, lorsque j'étais sa prisonnière dans la maison intemporelle. Je m'étais montrée si stupide... C'était évident qu'il ne changerait jamais. Le monstre était toujours tapi non loin. Qui étais-je pour me mesurer à un dieu ? Merida la rebelle, la fille qui croyait avoir apprivoisé le dieu des enfers ! J'aurais pu en rire si je n'avais pas la gorge contractée par sa main qui m'emprisonnait comme un étau. Je parvenais à peine à déglutir. Paniquée, je le fixais. Je ne pouvais faire que ça. Je ne l'implorai pas du regard de m'épargner, non, j'avais bien trop de fierté, je voulais juste qu'il voit le farouche éclat bleuté de mes yeux avant que la mort ne m'emporte...

    Ils étaient apparus en gazouillant, comme à leur habitude. Une dizaine de Feux Follets qui faisait un arc de cercle autour de nous. Cependant, leur présence n'avait pas réussi à me rassurer. Ils venaient me chercher, c'était certain... Ils allaient m'emmener dans l'autre monde. Pas celui de mon enfance, mais l'endroit du repos éternel. Je ne voulais pas d'un repos éternel. Je m'ennuyais dès qu'il était question de faire une pause. Cependant, j'avais l'amère impression qu'on ne me demandait pas mon avis...

    "ALLEZ AU DIABLE !!!"

    La voix de Judah était devenue une fournaise qui nous consumerait tous. Les paupières closes, je suffoquai. Il avait libéré son emprise sur ma gorge. Je respirais à nouveau normalement, mais j'avais l'impression d'avoir aspiré du soufre. Je toussai plusieurs fois, portant la main à ma bouche sèche, et ouvris prudemment les yeux.

    Le hall de l'hôtel avait sacrément roussi, mais il était toujours reconnaissable. Pourtant, j'étais persuadée que tout avait brûlé... Je me décollai du mur et fis quelques pas chancelants, observant tout autour de moi d'un air hébété.

    J'eus à peine le temps de me remettre de mes émotions que je sentis quelqu'un m'agripper et me plaquer de nouveau contre le mur. Je laissai échapper un glapissement mais sentis bientôt la chaleur d'un baiser sur ma bouche. Je tentai de me débattre, en vain. Judah était comme enragé. Je ressentais sa fureur teintée d'envie à travers la fièvre de ses baisers. C'était si intense... et en même temps si difficile à supporter. Il se cramponnait trop fort à moi, il me faisait mal... Pourtant, j'aimais bien être un peu bousculée, ça pimentait les choses. Un truc clochait.

    La gifle partit toute seule et fouetta sa joue si fort qu'il en garda une traînée rouge. Cependant, cela eut l'effet escompté : il se recula brusquement, la passion dans ses yeux balayée par l'indignation et l'étonnement. Je préférais intervenir avant le retour de la fureur. Je n'avais pas envie qu'il fasse flamber tout l'hôtel.

    "Tu peux m'écouter au lieu de m'embrasser à tout bout de champ ?"
    dis-je d'un ton autoritaire, même si j'étais un peu essoufflée. "Tu es une superstar, on a bien pigé. Tu as mis la misère à ce hall d'entrée. Tu attends des applaudissements, peut-être ?"

    Je l'observai d'un oeil sévère, les mains sur les hanches, tout en essayant de chasser ce baiser de mes pensées. Il s'était montré si différent, si... avide. A présent, il ne pouvait plus le nier. Il m'avait dans la peau. Il avait beau dire que c'était juste une histoire de Feux Follets, il avait dévoilé la vérité en posant ses lèvres sur les miennes. On m'avait embrassée des tas de fois, de tas de façons différentes -Miroslav pourra témoigner- mais ce baiser-là, c'était autre chose... Il avait un soupçon de paradis contenu dans le candélabre de l'enfer.

    "Je ne t'applaudirai pas." repris-je, la mine sombre en osant faire un pas vers lui. "C'est pas bien ce que tu fais. Faut que tu arrêtes de détruire les habitations des gens comme ça ! Si tu veux faire partie de ma vie, il va falloir que tu changes !"

    Je posai mon index accusateur contre son torse nu, avant de baisser les yeux dessus. Je venais seulement de remarquer qu'il ne s'était pas rhabillé depuis le Caesar Palace. Il l'avait sûrement fait exprès, pensant que j'allais défaillir, mais il se méprenait : je ne perdais pas la tête pour si peu. J'en avais déjà vu de toutes sortes en plus, des mecs à poils...

    Mon regard pétilla tandis que je relevai la tête vers la sienne. Puis un sourire sans joie arqua le coin de mes lèvres.

    "Je ne suis pas obligée de rester avec toi. Je peux très bien faire mon propre chemin maintenant que la vérité est... mise à nue."

    J'insistai bien sur les derniers mots, agitant mon index contre sa peau, même si mon doigt commença à le caresser imperceptiblement -saleté de doigt.

    "Je suis libre comme l'air."
    ajoutai-je d'une voix douce. "Et ce n'est pas grâce à toi, c'est grâce à moi. Peut-être que la malédiction n'atteint pas tout le monde de la même manière, en tous cas je peux parcourir le monde sans perdre la mémoire. Je peux choisir de le faire seule ou accompagnée. Donc si j'étais toi, je me montrerai très gentil."

    Mon doigt avait trottiné de son torse jusqu'à son nez sur lequel je tapotai avant de sourire franchement, cette fois-ci. Quand il était calme et qu'il restait silencieux, il était presque agréable.

    "Si tu ne veux pas que je te traite comme un chien, ne me considère pas comme ta chose mais comme une femme." lançai-je effrontément, rejetant une mèche rebelle d'un coup de tête.

    Pour que les mots s'insinuent plus facilement dans sa cervelle d'oiseau, je me hissai sur la pointe des pieds et déposai un léger baiser sur ses lèvres, comme pour sous-entendre : "si tu es gentil, je le serais aussi ! Si tu es méchant, tu auras néant !". Espérons qu'il allait soigner son caractère de cochon démoniaque, sinon je me promettais de plier bagages et de m'éloigner le plus loin possible de lui, tout du moins s'il me laissait en paix...

    Et moi, avais-je envie de poursuivre l'aventure à ses cotés ? Je me penchai sur la question. Il était réellement flippant quand il le voulait, mais... il était un peu comme un mauvais rhume dont on ne pouvait se défaire. J'avais passé de sacrés bons moments lorsque j'étais enrhumée : j'avais vu les meilleurs films, mangé les meilleures glaces de la terre. Comme quoi, Judah et le rhume avaient beau être nuisibles, ils étaient également porteurs de belles promesses. Il fallait juste endurer les migraines, ainsi que les chauds et froids !
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