« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Une journée de plus… Une bonne journée ? Rin ne pourrait pas vraiment dire cela, mais elle ne pensait pas vraiment qu’une journée puisse être bonne. Elle remonta simplement la bretelle de son sac sur l’une de ses épaules, portant une main au dessus de ses yeux pour se protéger un minimum de la luminosité des alentours. Elle regarda l’enseigne devant elle… Agreste… Dire que ce n’était pas pour ses talents de stylisme qu’elle était ici… Bien dommage, mais faire parler d’être n’était pas une bonne idée… surtout qu’elle ne pensait pas sortir du lot, bien au contraire… La brune tendit la main vers la porte d’entrée et se figea. Bon sang, mais qu’est-ce qu’elle foutait ici. Elle n’était même pas sûre que cela puisse l’aider d’une façon ou d’une autre. Elle ferma les yeux une seconde.
Mentalement, elle tenta de s’encourager pour aller de l’avant. Oui, il fallait qu’elle s’en sorte et, d’après ce qu’elle avait vu, un Coach de Vie pourrait l’aider à avoir un meilleur sommeil… plus reposant en tout cas… Pour son appétit, elle ne savait encore rien, après tout, ses ulcères resteraient toujours présents… probablement encore pour un long moment. Mais si elle ne faisait rien, elle ne pourrait pas aller mieux… Il fallait qu’elle demande de l’aide. Elle inspira alors profondément et poussa la porte pour avancé jusqu’au bureau d’accueil. La jeune femme avait appelé quelques temps plus tôt suite à une annonce qu’elle avait vue et elle avait eut un rendez-vous aujourd’hui. Elle ne savait pas du tout ce que cela donnerait… mais elle pouvait toujours essayer et se faire un avis à chaud. L’agent d’accueil la regarda, une question dans le regard et elle laissa le silence s’installer encore un peu plus.
« J’ai un rendez-vous… au nom d’Isuzu Soma... »
Elle avait prononcé ces quelques mots en ayant presque les dents serrées. L’agent d’accueil la regarda étrangement et regarda alors un registre qu’elle avait devant elle et Rin leva les yeux au ciel avant de doucement regarder autour d’elle. Finalement, on lui donna les indications sur le chemin qu’elle devrait faire pour se rendre à son rendez-vous. Elle ne savait pas du tout à quoi cela pourrait ressembler et, qu’elle le veuille ou non, cela commença à faire monter une vague de stress en elle et elle s’arrêta une seconde, s’appuyant contre un mur.
« Non… ce n’est pas le moment... »
Murmura-t-elle pour elle-même avant de se forcer à inspirer profondément, aussi difficile que cela puisse être. Encore quelques secondes et elle recommença à avancer, même si elle n’était pas très stable sur ses jambes. Elle suivit les indications qui lui avaient été nommée. Ce jour-là, elle portant une robe noire assez simple qui s’ouvrait légèrement au niveau de ses bras. Elle leva alors un de ses bras et frappa à la porte qui lui avait été indiqué. Là, elle attendit quelques instants en se demandant encore une fois pourquoi elle n’était pas déjà en train de faire demi-tour et de rentrer chez elle… Enfin, peut-être pas l’endroit où elle vivait vraiment, mais… et bien, elle restait là, attendant de pouvoir entrer dans la pièce.
Les gens se rendaient vraiment pas compte à quel point ils m'accaparaient avec leurs demandes stupides, leur perpétuel besoin d'assistance et leur impression manifeste que j'étais à leur disposition, tout le temps, dès qu'il en faisait le caprice, simplement parce que je suis géniale. On m'en avait fait de belles depuis mon arrivée à Storybrooke, en 2016, mais celle-là était pourtant inédite. Comme quoi, l'humain ne cessera jamais de me surprendre, pour le pire et pour le pire. J'aimerais dire "et pour le meilleur" mais, depuis le temps, j'ai arrêté de me faire des films et je me suis fait une raison, ça va vachement plus vite. J'ai aussi arrêté de m'étonner. Maintenant, je prends les conneries des uns, les mauvaises idées des autres et la nullité globale comme elles viennent et j'avise en flux tendu. C'est ainsi que tout a commencé, quelques jours plus tôt. Une des employées interchangeables de la maison Agreste (comprenez : j'ai pas fait l'effort de retenir son prénom et je le ferai pas, j'ai mieux à faire) était venue me voir, quelques jours plus tôt, pour m'annoncer, toute contente d'elle, qu'elle m'avait calé un rendez-vous avec Yuzu Soma (ou un truc comme ça, pourquoi je m'embêterai à retenir une information aussi peu intéressante que le prénom d'une personne qui vient s'incruster dans ma vie sans que je n'ai rien demandé ?) et serait repartie comme elle était arrivée (comprenez : de sa démarche guillerette idiote, avec son happy smile que j'avais envie de frapper, tout en empestant la nullité à deux kilomètres à la ronde) si je ne l'avais pas retenue pour lui demander depuis quand elle remplissait mon agenda sans que je ne lui ai rien demandé. Sa réponse ? Un bredouillement abasourdi, le coup classique quand on n'est pas prêt à affronter toutes les éventualités et / ou qu'on a le QI d'une moule séchée (ce qui est probablement son cas). Elle essaya (en vain) de se justifier puis (en vain) de s'excuser pendant que je la toisai alors que j'étais assise à mon bureau. Eh oui, j'ai suffisamment de talent pour prendre les gens de haut même quand je suis plus bas qu'eux. C'est le talent, cherchez pas. - Vous savez quoi, machine ? avais-je fini par soupirer. Laissez comme c'est, je vais faire avec. Ca sera plus rapide et plus simple que de vous conseiller de vous acheter des neurones. Vous avez de quoi noter ? Elle avait opiné, l'air incertain, et j'avais poursuivi : - Dans ce cas notez qu'à l'avenir quand je suis ici je ne suis pas coach de vie. Ici, je suis seulement la petite voix de la conscience de Monsieur Agreste. Ca va aller ou faut que je répète ? avais-je demandé narquoise, après quelques millisecondes de pause. Elle avait (encore, ça devient une mauvaise habitude) bredouiller quelque chose qui ressemblait vaguement à un d'accord puis elle s'était (enfin) retiré de mon champ de vision. J'avais alors pu continuer de faire ce pour quoi j'étais venue, c'est-à-dire travailler (car dans ce bâtiment certaines personnes n'ont pas l'air d'avoir encore compris que c'est ce que je fais). Puis le jour de ce fameux rendez-vous de coaching arriva. J'avais même fait l'effort de noter l'horaire du rendez-vous dans Outlook, histoire de donner l'impression d'en avoir quelque chose à secouer de Yuzu Soma. Comme à mon habitude, j'étais parfaite mais ce jour-là j'étais parfaite dans un élégant tailleur noir, marque Chanel, et escarpins assortis. Mes cheveux roux flamboyants flamboyaient, mon parfum (Chanel N°5, what else ?) laissait une subtile trainée de son essence dans mon sillage et mes punchlines, comme toujours été aussi aiguisées que des couteaux de cuisine. J'attendais qu'elle arrive et elle arriva ou, du coup, le supposai-je en entendant qu'on frappait - pas avec énormément d'assurance - à ma porter. - Entrez, intimai-je vaguement sans prendre la peine de me lever. Elle entra, dans sa petite robe pas trop mal ajustée sur elle mais bon marché. Elle n'avait pas l'air à l'air, ce qui me donna envie d'être encore plus mesquine. Je souris, carnassière. - Alors c'est vous Yuzu Soma, affirmai-je tandis que mes yeux perçants finissaient de l'observer de la racine des cheveux jusqu'à la pointe des orteils. Et vous venez pour quoi, plus précisément ? L'incompétente qui vous a donné ce rendez-vous n'a pas su me le dire...
Isuzu Soma
« Mon coeur bat au galop pour te libérer »
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Rin était à l’heure, mais elle était cependant à deux doigts de faire demi-tour et de filer à nouveau sans demander son reste… En fait, demander de l’aide quand on en avait refusé après autant d’année, ce n’était vraiment pas facile. Bien sûr, elle ne pouvait pas savoir que son rendez-vous n’avait pas vraiment été acceptée de gaieté de coeur. La femme ne cessa de se sermonner mentalement pour s’obliger à ne pas s’enfuir. Il fallait qu’elle avance. Elle avait frappé et on l’avait invité à entrer. Bien, il était de toute façon trop tard pour faire demi-tour maintenant. La porte s’ouvrit et elle s’engagea dans ce qui semblait être un bureau de standing. Rin ne dit rien. Son regard sombre se fit plus dur, sans qu’elle n’ait de contrôle sur cela, et elle regarda la femme qu’elle avait en face d’elle. Femme élégante, mais est-ce que cela voulait dire grand-chose ? Non, pas vraiment, mais elle ne dit rien. Puis, elle pris la parole et la regarda avec un air irrité et agacé, cependant, elle corrigea :
« Isuzu. »
Elle ne répondit pas tout de suite à son autre question, la fixant encore une fois, comme si elle se demandait si elle se foutait d’elle… Non, apparemment pas. Bien, elle allait donc devoir en dire plus. Elle ferma les yeux à peine une seconde avant de recommencer à parler. Le ton de sa voix était un peu sec, mais elle ne chercha pas vraiment à prendre sur elle.
« Il semblerait que je souffre d’un important stress… » entre autre « et que ce dernier ait de graves conséquences dans ma vie de tout les jours. Alors je suis ici pour voir si » vous êtes capables « vous pourriez m’aider à… trouver des solutions pour tout cela. »
Isuzu croisa les bras sur sa poitrine en regardant l’autre femme en attendant de voir ce qu’elle allait pouvoir lui proposer. Rin n’était pas le genre de fille qui allait lui livrer sa vie et obéir bien docilement pour se faire modeler comme elle le voudrait. L’étudiante garda donc simplement les bras croisés sur sa poitrine alors qu’elle attendait une réponse. Sa longue chevelure retombait simplement dans son dos, lisse et maintenant, Isuzu baissa un peu les yeux une seconde, comme pour voir les papiers sur lesquels la femme travaillait. Dossier de personne ou de stylisme ? Le second cas l’intéresserait probablement bien plus que le premier, mais elle ne dirait rien de plus. Elle n’oubliait pas que la femme face à elle avait dit que celle qui lui avait apparemment donner son rendez-vous était une incompétente. Elle ne l’avait pas vraiment sembler, cependant, elle ne pouvait que voir encore et toujours que la femme en face d’elle était agacée par ce rendez-vous. Encore une fois, elle en vint à se demander si elle n’allait pas simplement repartir… Après tout, si elle n’était pas la bienvenue. Elle serra machinalement les dents, le coin de sa mâchoire se crispant un peu plus alors que son regard restait posé sur l’autre femme.
Rin attendait maintenant de voir ce que cette coatch de vie allait pouvoir lui dire quand à tout ça. Elle restait simplement debout, puisqu’on ne l’avait pas invité à s’asseoir. Isuzu avait toujours un léger vertige, mais elle fit de son mieux pour ne pas se préoccuper de tout ça pour le moment. Elle aurait voulu demander ce qu’elle lui conseillait, mais sa fierté la poussa à garder le silence. Elle avait déjà fait un pas en avant bien plus grand que tout ce qu’elle avait pu vivre jusqu’à maintenant.
Isuzu ou Yuzu, franchement, quelle différence ça peut bien faire ? Ou plutôt : quelle différence ça peut bien ME faire ? Aucune, absolument. - Si vous voulez, pour moi, c'est pareil, répondis-je machinalement, absolument pas décidée à prendre en considération les éventuels sentiments de Yuzu. J'y peux rien, non seulement j'aime pas retenir les prénoms étranges des gens (et dans cette ville on peut dire que je suis servie : entre ceux qui prennent leur enfant pour un aspirateur, ceux qui ne font pas la différence entre un aliment et un prénom, on est servi dans cet endroit de barges) mais en plus j'adore donner des surnoms - mesquins, si possible, c'est plus drôle. Forcément, avec un prénom pareil, elle est pas tombée sur la bonne personne et elle va sans doute vite s'en apercevoir - si ce n'est pas encore le cas ! Yuzu, cependant, ne semblait pas se démonter aussi facilement ou alors donnait plutôt bien le change, ce qui jouait (un peu) en sa faveur. Je sentais une certaine sécheresse dans son ton qu'elle ne prenait pas la peine de cacher (ce que j'aurais aussi fait) et arquai un sourcil, vaguement intriguée. Etait-ce un défi ? Voulait-elle me signifier qu'en dépit des apparences (elle avait quand même manqué d'assurance au moment de frapper à ma porte et ça s'était entendu) elle était prête à aller à la confrontation ? Ou était-ce sa façon de gérer le stress que je lui inspirai - ou que cette situation lui inspirait ? C'était trop tôt pour le dire mais je n'allais pas cracher dessus si finalement elle se montrait un peu plus divertissante que la majorité des nuls qui viennent me supplier de les aider à devenir quelqu'un. Ou alors pas, réalisai-je quand elle répondit enfin à ma question en annonçant - attention, faites genre vous êtres surpris - qu'elle souffrait de stress. Dommage. Je pinçai alors les lèvres sans rien dire, écoutant et analysant la problématique qui la conduisait jusqu'à moi. Stress. Bégaiement. Conséquences dans la vie de tous les jours (tu m'étonnes, ça avait déjà des conséquences là, maintenant, tout de suite, car elle m'irritait un peu avec son manque d'assurance). Trouver des solutions. Le coup classique, en somme. Une Yuzu comme j'en avais déjà vu des dizaines. Encore une fois, tous les espoirs de la jeune femme reposait sur moi, la véritable sauveuse de cette ville, quoi qu'en dise Emma Swan. Elle a de très beaux cheveux, elle peut se reconvertir en égérie L'Oréal mais qu'elle n'essaye pas de dire qu'elle fait plus de bien que moi. - Moi je suis capable d'absolument tout, rétorquai-je avec assurance et nonchalance, en baissant les yeux sur les cuticules de mes ongles pour lui témoigner, de fait, assez peu d'intérêt et parfaire l'effet général de mon retour à la parole. Vous... C'est à voir. Fondamentalement, il faut que vous soyez prête à suivre mes conseils, mes avis, mes stratégies, mes idées de génie et tout ce qui va avec. Que vous soyez prête à faire des efforts même si ça veut dire sortir de votre zone de confort. Que vous soyez prête à me livrer absolument tous vos secrets comme si je pénétrai dans votre Quartier Cérébral. Que vous ayez la volonté nécessaire de changer en vous ce qui doit changer afin de, peut-être, si vous réussissez, devenir la meilleure version de vous même qui sera, désolée de vous le dire, moins bien que la meilleure version de moi même, précisai-je même si c'était l'évidence même. Sur cette punchline finale, je laissai le silence s'installer sans quitter la jeune femme aux bras croisés et à l'air un peu revêche, me demandant ce que notre collaboration pourrait donner, si j'acceptais de m'occuper d'elle. Parce que ce n'est pas moi qui ai besoin d'aide. Moi, je suis déjà parfaite, merci de demander. Moi, je ne viens pas quémander de l'aide chez les gens mais j'ai rien contre qu'on me supplie pour obtenir la mienne, si précieuse, si rare, si nécessaire pour ne pas s'empoisonner la vie. Evidemment, ça vient avec quelques sacrifices de la part de l'autre mais comme on dit, on a jamais rien sans rien. - Si ces conditions vous conviennent globalement, c'est de nouveau à vous de parler. Genre pour me dire ce qui vous stresse et les conséquences que ça a sur votre vie. Je parie que c'est passionnant, ironisai-je sans réellement m'en cacher.
Isuzu Soma
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Pour elle c’était pareil ? Non, mais elle se foutait d’elle ? Calme toi, Isuzu, calme toi… Il fallait qu’elle prenne sur elle… un minimum en tout cas. Elle se força donc à reprendre son calme autant que c’était possible de le faire. Elle n’était pas sûre que le coaching fonctionnerait vraiment… ni qu’elle ne finirait pas par purement et simplement envoyé chier cette femme. La brune serra et desserra les poings quelques fois pour se forcer à garder son calme. Elle n’avait que faire que son irritation soit visible. Elle était là pour demandé de l’aide, mais pas pour qu’on la traite comme une moins que rien… Elle avait eut assez de ses parents pour ça et ils ne l’avaient certainement pas aider. La brune du signe du cheval avait cependant finit par lui répondre, même si elle aurait juste eut envie de faire volte-face. La femme qu’elle était aller voir lui disait maintenant qu’elle était capable d’absolument tout. Elle enchaîna en doutant de ses capacités. C’était comme ça qu’elle était sensé l’aider ? Isuzu avait envie de lui cracher que si c’était comme ça qu’elle était coach de vie, elle ne devait pas aider grand monde, oui, mais l’autre était déjà lancer dans un monologue… a croire qu’elle aimait s’écouter parler… ça lui rappelait quelqu’un tiens… Elle se hâta de le chasser de son esprit alors qu’elle continuait de parler.
Voilà maintenant qu’elle disait qu’il faudrait qu’elle soit prête à suivre ses conseils, avis, stratégies ou idées de génie – bah voyons… Sortir de sa zone de confort ? Quelle zone de confort, voilà bien longtemps qu’elle n’en avait plus, alors pour ce que cela changerait… Livrer tout ses secret, ça, c’était nettement plus compliqué pour elle, mais elle voulait vraiment s’en sortir alors… elle verrait selon ce qui serait nécessaire d’être dit ou pas, probablement… La volonté, ça, ce n’était absolument pas un problème… elle l’avait déjà montrer dans le passé. Elle deviendrait une meilleure version d’elle… mais moins bonne que celle de son interlocutrice. Cette fois, Rin ne pu s’empêcher de rouler des yeux. Bah voyons. Isuzu avait alors croisé les bras sur sa poitrine avant de légèrement plisser le nez. La perfection que s’imaginait son interlocutrice lui rappelait de fort mauvais souvenir et cela ne l’encourageait pas vraiment à s’ouvrir…
La brune était toujours silencieuse, comme si les paroles de la coatch de vie passait dans son esprit… Elle y réfléchissait, oui, d’une certaine façon. L’autre femme lui disait que si cela lui convenait globalement, elle n’avait qu’à lui dire ce qui la stressa et les conséquences de sa vie… Et là voilà qui faisait de l’ironie en disant que ce serait passionnant. Isuzu serra les dents avec l’envie de la frapper. Son regard s’arrêta sur une chaise et elle se demanda un instant si elle n’allait juste pas l’envoyer dans la tête de cette femme. Ce n’était vraiment pas comme ça qu’elle allait l’aider. Elle ferma les yeux une seconde. Elle allait lui laisser une dernière chance… mais si elle s’énervait, elle ne pourrait rien promettre de comment cela pourrait bien se passer. Elle inspira alors profondément encore une fois avant qu’elle ne finisse pas reprendre la parole, d’une voix sèche… même franchement froide.
« Les raisons de mon stress… Et bien… J’ai été un problème pour ma famille, qu’elle soit proche ou lointaine… et on me l’a bien fait sentir pendant toute ma vie… même en dehors de ma famille d’ailleurs… »Oui… Il y avait tant de doutes… mais elle continua« J’ai été traitée plusieurs fois pour des ulcères à l’estomac… manger m’est difficile du coup… De même façon, je dors très peu et très mal… Si déjà ces points pouvait sauté, ce serait plus supportable... »
Demander de l’aide lui hérissait le poil. Non, elle n’aimait vraiment pas parler de ses problèmes aux autres. Et elle pensait même que cette femme ne pourrait rien faire pour elle. Elle attendait de voir sa réaction maintenant… mais si elle continuait de la rabaisser, cela ne passerait pas… Elle avait beau ne pas avoir de coté black, cela ne voulait pas dire qu’elle ne pouvait pas avoir de violente colère et qu’elle pouvait laisser de la casse derrière elle. Elle posa alors son regard sombre sur Madame Gust, comme si elle cherchait maintenant à la traverser du regard. Oui, elle lui demandait de l’aide, mais son regard était maintenant de chargé de froideur et de méfiance. Elle était venue chercher de l’aide, mais cela ne voulait pas dire qu’elle n’avait pas le droit de la mettre à l’épreuve.
Mes savants propos agaçaient ostensiblement mon interlocutrice ce qui les rendait encore plus jouissifs à tenir. Au moins pouvait-elle se consoler d'avoir suffisamment confiance en elle pour oser me montrer qu'elle n'appréciait pas tout ce qu'elle entendant plutôt que d'essayer de faire bonne figure comme un gentil chien chien qui ne sait que remuer la tête et la queue. En fin de compte, elle n'était peut-être pas totalement une victime, juste une angoissée chronique blasée par les autres mais déterminée, allez savoir pourquoi, à quand même améliorer sa place dans la société alors qu'elle a manifestement (les signaux non verbaux envoyés par tout le corps de Yuzu ne trompaient pas) des accès de colère difficiles à réprimer. Colère, justement. Ca devait être lui, ou plutôt elle, l'émotion, qui pilotait le petit cerveau acidulé de Yuzu, en tout cas au moment de notre échange. Ca pouvait donc être intéressant, en tout cas pour moi, qui aime expérimenter les différentes facettes des humains. Pour elle... ça restait à voir. Comme je l'avais annoncé, ça dépendait avant tout des efforts qu'elle était prête à fournir, elle, pas tellement de moi. Moi, quelle que soit le sujet, j'excelle toujours autant. J'excelle aussi dans l'art et la manière de ne pas prendre les choses personnellement ce qui, j'ose l'espérais, agace mes interlocuteurs quand ils essayent plus ou moins subtilement de me passer un message quant à ce qu'ils pensent réellement de mon comportement envers eux. Dans le cas de Yuzu, par exemple, la froideur et les bras croisés ne trompaient personne et j'espérais que ma nonchalance aurait au moins le même effet sur elle. Comprenez : j'en avais rien à fiche si l'attitude que j'adoptais ne lui convenait pas, ça ne serait pas suffisant pour me faire changer mon fusil d'épaule. Mais cela ne m'empêcha pas d'écouter attentivement ce qu'elle acceptait, si déjà elle avait fait le déplacement, de me livrer en dépit de ce qu'elle pouvait bien penser de moi. Mieux encore (pour elle) : je lui fis même un cadeau inestimable en ne renchérissant pas lorsqu'elle décréta être le problème de sa famille qui le lui faisait bien ressentir alors qu'elle m'avait tendu une sacrée perche. Forcément, avec une attitude aussi froide et austère que la sienne, présentement, comment aurait-elle pu ne pas être le problème de sa famille ? La question (pour moi) était plutôt de savoir si j'avais réellement envie de me pencher sur ce problème et la réponse était clairement non. Les problèmes familiaux des autres, très peu pour moi, j'ai déjà trois problèmes constants dans ma propre famille, croyez-moi, c'est largement suffisant pour s'occuper. Yuzu, par contre, avait un sérieux problème avec les détails. Je voyais pas trop comment elle espérait obtenir mon aide, mon conseil et mon sauvetage (voire carrément ma bénédiction) si elle m'en disait pas un peu plus que "mes parents m'aiment pas", "j'ai flingué mon estomac" et "je dors pas la nuit". Mais bon, soit. Je savais suffisamment interpréter les regards noirs pour savoir que pour le moment elle n'en dirait pas plus et pour comprendre qu'elle voulait me tester, sans doute pour m'accorder une dernière chance (c'en était presque mignon) de l'aider alors que je n'avais jamais demandé à le faire, de base. - Je suis pas gastro-entérologue alors pour les ulcères, je peux rien faire à part te conseiller d'arrêter de te biler, déclarai-je sans ciller, soutenant toujours son regard noir. Et pour arrêter de te biler, d'ailleurs, faudrait arrêter de te stresser mais s'il y a une chose que je peux déjà te dire c'est la suite : vu comment t'es entrée ici, y a pas mal de taf avant que tu sois sereine. Oh, bien sûr, tu peux faire comme Gwyneth et te mettre au yoga, ça réduira sans doute ton rythme cardiaque, mais je pense pas que ça soignera les causes profondes qui, en fait, expliquent tous tes symptômes physiologiques - mauvais sommeil inclus, précisai-je des fois que ce soit pas évident pour Yuzu de suivre. Personnellement je pense que tes ulcères et tes mauvaises nuits sont les effets de ton stress, pas leur cause, du moins par à l'origine. Tes parents, par contre, OK, j'accepte de les mettre dans la colonne "raison qui font que je pense que je vaux pas grand-chose". Ca avait l'air sympa dans ta petite famille. Peut-être que tu devrais écrire un bouquin ou un soap opera sur le sujet pour exorciser tout ça. On sait jamais, on est pas à l'abri que ça marche. Mais le truc, tu vois, c'est que j'ai beau avoir énormément de talent en moi - à se demander comment tout ce génie tient dans un mètre soixante-dix - si tu m'en dis pas un peu plus, comme je suis pas encore devin, ça risque de tourner court. Pourquoi tu dors mal, par exemple ? Tu fais des cauchemars ? Tu ressasses ? Si oui qu'est-ce qui te tourmente ? T'as déjà essayé de te poser ces questions ? D'affronter ce que ton plus ou moins conscient essaye de te faire comprendre via ses décharges de stress permanentes ? Je pourrais - littéralement, précisai-je encore, aller farfouiller dans ton cerveau pour voir moi-même comment ça se passe mais on gagnera toutes les deux du temps si tu me fournis les infos que tu donnes pas pour le moment. C'est soit ça, soit les tisanes "Nuit tranquille", je pense. Moi avec tout ça ce que je peux dire pour le moment c'est que ça a l'air de beaucoup mouliner là-dedans, repris-je en indiquant ma tempe pour signifier "dans ta tête", et sans doute pour rien la plupart du temps. Je peux aussi dire que tu ne m'apprécies pas mais ça, en vrai, je m'en fiche. Je suis pas là pour être appréciée. Je suis là pour empêcher les gens de s'empoisonner socialement et physiquement, le reste, ça m'intéresse pas. Tout ça pour dire que si tu veux faire "sauter" tes ulcères et tes mauvaises nuits faut affronter tes problèmes de famille. Et si tu veux faire "sauter" ta famille, tu peux toujours poser une bombe quelque part, indiquai-je, partisane de l'humour noir et pince sans rire. Je fis une pause afin de créer un petit effet dramatique dans la conversation et repris tranquillement : - Alors, ça te décide à rester parce qu'effectivement nous sommes d'accord que je suis la meilleure ou tu estimes que je ne vaux pas ton temps ? Parce que dans le cas numéro 2 la porte est juste derrière toi, indiquai-je factuellement.
Isuzu Soma
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Rin sentait la colère bouillir de plus en plus en elle. Maintenir son calme dans de telles circonstances n’était certainement pas dans la nature de la fougueuse jeune femme. Ses poings se serraient presque malgré elle sans qu’elle n’ajoute quoi que ce soit de plus. Isuzu était prête à faire des efforts pour avancer, mais elle n’était pas non plus un singe dans un cirque et elle ne ferait pas le pitre pour amusé la galerie. Il y avait tout de même des limites. Pour l’heure, ses limites n’étaient pas très hautes puisque la colère continuaient de dominer son esprit pour le moment.
La coatch de vie ne pouvait pas comprendre pourquoi la haine de ses parents l’avaient tant blessée, mais il n’y avait probablement pas grand-chose à dire quand à tout cela. Mais personne n’avait besoin de savoir pour les Soma… C’était derrière elle et elle ne voulait plus y penser, même si parfois son coeur se serrait et qu’elle voulait à nouveau trouver refuge dans le cocon de sa gentillesse… La brune repoussa cette pensée loin de son esprit, mais cela n’avait pas empêcher son esprit de se troubler durant à peine quelques seconde. Quoi qu’il en soit, Rin expliqua en quelques mots quel était son problème, ne donnant pas non plus trop de détail sur le sujet. Il se passa quelques temps de silence en plus avant que, finalement, l’autre femme ne prenne à son tour la parole.
Isuzu la jugerait, oui, cela ne ferait aucun doute, elle verrait à se détendre ou non selon ses paroles, cela aussi ne faisait pas le moindre doute. Elle commença par dire ne rien pouvoir pour les ulcères… Bien entendu, depuis le temps, personne ne pouvait rien pour ça et le contrecoup qu’ils pouvaient avoir sur son appétit ou sa digestion… Elle lui dit de ne pas se biler et la brune faillit éclater de rire, mais bien entendu ! Si c’était aussi simple que cela ! Elle pinça les lèvres et la laissa alors poursuivre, puisque la voilà à nouveau partie dans un monologue. La femme en face d’elle parla alors d’une certaine Gwyneth – inconnue au bataillon pour ce qu’elle en savait – faisait du Yoga pour réduire son rythme cardiaque… Rin savait que cela ne marcherait pas, puisque même être dans un environnement que d’autres jugeraient plus sains n’aidaient pas… c’était même le contraire…
Les ulcères et ses problèmes de sommeil venait de son stress… Oui, ça, elle n’en doutait pas un seul instant, mais c’était toujours un peu plus compliqué que ça. Elle garda encore le silence, expliquant la suite de ce qui pouvait se dire. Elle avait ensuite accepté de mettre ses parents pour responsable… Enfin, si il n’y avait que ses parents… Il y avait aussi Akito. Elle parla ensuite de sa famille avant de lui conseiller d’écrire son histoire et d’en faire un livre ou un truc comme ça. La jeune femme fronça les sourcils, mais elle ne dit cependant rien de plus. La femme lui avait ensuite posé d’autre questions avant de lui faire une autre mise en garde. Elle lui proposa même de faire exploser les Soma… En fait, elle ne serait pas contre sur certains points. Encore une fois, elle garda cela sous silence, les bras toujours croisé sur sa poitrine. La femme parla des tisane nuit tranquille et elle soupira en laissant échapper à voix basse :
« « Nuit tranquille » ? Comme si ça marchait... »
Mais voilà, elle continuait. Alors, Rin écoutait simplement ce qu’elle avait à lui dire d’autre maintenant. Encore une fois, la femme se vanta. A se demander comment elle pouvait encore passer par les portes ? La brune leva les yeux aux ciel mais décida encore une fois de tenter sa chance. Après encore quelques instants, Isuzu tira une des chaise libre et s’y installa sans vraiment y avoir été invité. Elle croisa simplement les bras avant de soupirer encore une fois et de reprendre la parole :
« Pourquoi je dors mal ? Oui, il y a des cauchemars… ou plutôt des souvenirs… Mais même en dehors de ça, j’ai le soleil tellement léger qu’un vol de mouche pourrait même me réveiller. Et puis, je n’aime pas vraiment dormir d’ailleurs... »
Sauf jadis, quand elle était avec lui.. Mais elle ne voulait pas parler de lui, elle ne voulait pas le mêler à nouveau à sa vie, il méritait d’être heureux, pas de devoir la soutenir encore et toujours. Elle le chassa alors tant bien que mal de ses pensées, revenant simplement sur la conversation qu’elle avait pour le moment avec lui.
« Je suppose que j’aime si peu dormir parce qu’aucun de mes sommeil n’est vraiment reposant depuis tellement d’années maintenant. »
Elle était honnête, mais elle ne savait pas trop ce qu’elle pouvait dire de plus sur son sommeil et elle avait alors simplement hausser les épaules. Rin réfléchit quelques instants et, finalement, elle s’adossa contre le dossier de sa chaise avant de reprendre la parole :
« Je n’ai plus aucun contact avec ma famille… Enfin, ma famille directe… J’ai été… et bien adoptée par de la famille éloignée… mais je trouve ça malsain… Je veux dire, ils ont l’air tellement heureux et aimant… pourquoi jouer cette comédie ? »
Oui, elle ne pouvait pas croire que c’était la vérité. Tout cela, ça ne pouvait tout simplement pas exister. Elle repoussa une mèche de cheveux derrière l’une de ses oreilles et, encore une fois, elle laissa échapper un soupire avant que son regard ne dévie maintenant vers la fenêtre et le ciel visible à travers cette dernière. Est-ce que cela suffirait ? Finalement, elle repris la parole en tournant vers la femme un regard assez froid avant de reprendre la parole :
« Mais cela ne veux pas dire pour autant que vous êtes la meilleure ou quoi que ce soit, ça, ce sera à vous de me le montrer… et pas simplement avec du blabla. »
Oui, encore un défit, mais Rin était honnête et, non, elle ne croyait certainement pas que cette femme était aussi unique et parfaire qu’elle le prétendait.
Yuzu pensait probablement que j'étais sourde parce que j'étais physiquement un tout petit peu plus âgée qu'elle. Mais elle avait tout faux. C'était pas parce qu'elle chuchotait que la tisane nuit tranquille ça la branchait pas, ni parce qu'elle était de l'autre côté du bureau que j'allais pas l'entendre. Bien au contraire. D'ailleurs, je n'ai pas l'air plus âgée mais plus expérimentée sur les choses de la vie. Bref, elle me devrait un tantinet plus de respect, si vous voulez mon avis (et vous le voulez toujours, je le sais). A elle, elle devait plus de réactivité que cette passivité agressive dès que je lui expliquais mon avis mais allez donc faire comprendre quelque chose à quelqu'un d'aussi buté qu'elle. En fait, Yuzu aurait peut-être mieux fait d'aller voir Angus (encore aurait-il fallu qu'il accepte de coacher quelqu'un, certes) pour se confronter à sa colère et exploser un bon coup (manifestement, elle en avait besoin, et moi ça me dérangeait pas trop de l'aider à extérioriser, si j'ai su le faire aussi bien sur l'incarnation de la colère, c'est pas une petite jeune fille qui va me faire trembler) au lieu de tout contenir comme ça et de soupirer en quasi permanence. C'était presque aussi agaçant que les bruits de bouche de certaines personnes quand elles mangent. Le seul progrès que je voyais chez elle (et encore, pouvait-on réellement appeler ça un progrès ?) c'était l'audace (façon de parler) avec laquelle Yuzu avait finalement décidé de s'asseoir en face de moi, pour préserver ses lombaires et aussi, j'imagine, parce que de toute façon ça n'allait pas coûter plus cher. - Les cauchemars, repris-je d'un ton égal et presque aussi soulé qu'elle l'était, elle, c'est la manière que ton subconscient a de traiter tes angoisses et de t'aider à y faire face, de te préparer à les affronter et c'est aussi la façon dont ton cerveau processe ce qu'il a vécu dans la journée. Tu devrais essayer de les décrypter, de noter tes rêves et de t'interroger là-dessus. Ou alors tu choisis la facilité et tu prends des somnifères pour faire un sommeil sans rêves et ne jamais progresser, à toi de choisir, offris-je, préférant laisser les autres décider pour eux-mêmes quitte à les voir se planter - si on veut pas suivre mes conseils et mon exemple, au fond, c'est pas mon problème. Quant au souvenir, tu devrais parler d'eux avec quelqu'un pour essayer de trouver pourquoi ils reviennent te hanter. Par contre, pour le sommeil léger, je peux pas faire grand-chose. Eventuellement t'assommer avec un dictionnaire chaque soir, ironisai-je. Tu sais depuis quand tu as le sommeil léger ? Tu arrives à faire coïncider cette particularité avec un événement de ta vie ou t'en fiche ? Moi non plus j'aime pas trop dormir car quand je dors le monde ne profite pas de moi. Mais si tu veux pas décéder avant d'avoir trente ans, je te conseille quand même d'essayer le sommeil, ça aide à prolonger la vie. J'étais persuadée que Yuzu avait plus de réponses sur ses problèmes qu'elle ne voulait bien le dire mais qu'elle comptait bien n'en parler qu'en dernier recours, quand elle serait acculée et qu'elle ne pourrait plus prétendre ne pas savoir au moins en partie ce qui ne va pas dans sa vie. Parce que la plupart des gens qui ont y problème on déjà une partie sinon toute la solution à leur problème en eux, c'est juste qu'ils se voilent la face. Y a que la vérité qui blesse, après tout et si elle ne l'avait pas déjà compris, je pouvais rien pour elle à ce niveau-là. Toutefois, nous progressions. Elle se détendait - plus ou moi - en témoignait sa nouvelle position dans le fauteuil en face de moi. Elle commençait à évoquer concrètement sa famille, son parcours de vie et son ressenti vis-à-vis de lui. J'arquai un sourcil, étonnée qu'ici bas certains puissent remettre Joie en question. Si y a bien une émotion que personne ne remet jamais en question, je dirais que c'est elle. - Peut-être qu'ils ont l'air heureux et aimant parce qu'ils sont heureux et aimant, suggérai-je. Tu ne t'es jamais dit que ça pouvait être la réponse ? Tu ne considères pas que tu mérites d'être entourée de personnes heureuses et aimantes ? T'as mis le karma en colère et tu penses que tu devrais le payer pour le restant de tes jours ? Même si son corps s'était partiellement détendue, Yuzu continuait de me regarder avec défiance et je continuais de ne rien en avoir à faire. Bref, le statu quo ne changeait pas, comme quoi, il y a toujours des constantes dans la vie. La prochaine se trouva être qu'elle ne croyait pas que j'étais la meilleure et la perfection incarnée, ce qui me donnait presque envie de me vanter d'être qui je suis. De me vanter davantage que d'ordinaire, s'entend. - Comme si j'avais besoin de te montrer que je suis la meilleure pour en être convaincue..., commentai-je en roulant ostensiblement des yeux. Contrairement à toi j'ai énormément d'estime pour moi-même, merci bien. Si t'es pas impressionnée, je m'en remettrai. Je sais que j'en sais plus sur le fonctionnement des humains. Toi, par exemple, je crois pas que t'aies trop d'estime de toi. T'es rigide, tu viens pour résoudre tes problèmes mais pas trop quand même. Y a une petite forme de complaisance. T'as l'air de bien aimer, en fin de compte, les malheurs qui te tombent sur le coin du visage. De penser que c'est mérité, que t'es maudite et que ta vie doit se résumer à ça. Or c'est faux. Ca se saurait si la vie était juste et qu'on recevait exactement ce qu'on mérite. J'ai vu assez de choses pour le savoir. Je pourrais te raconter comment ça se passe dans ta tête parce que je sais exactement comment elle fonctionne. Mais t'as pas l'air fan du "blabla" comme tu dis, alors si tu me disais plutôt quelle situation te stresse ou te paralyse le plus et qu'on s'arrangeait pour la recréer et l'affronter ensemble ? proposai-je d'un air tranquille, quoi qu'un peu mesquin.
Isuzu Soma
« Mon coeur bat au galop pour te libérer »
| Avatar : Mika Nakashima
| Conte : Fruit Basket | Dans le monde des contes, je suis : : Isuzu Soma
Isuzu faisait de son mieux pour rester aussi calme que possible. Elle était venu chercher de l’aide, des conseils, elle n’avait pas besoin de se sentir rabaisser… surtout qu’elle était loin d’être sûr que la coatch de vie soit aussi au top et au sommet qu’elle ne semblait le penser elle-même. Rin continuait de parler, même si tout cela l’agaçait sérieusement. La femme lui dit alors que les cauchemar c’était la manière de son subconscient pour traiter ses angoisses et de l’aider à les gérer… Oui, enfin, ce n’était pas non plus le plus efficace qui soit à dire vrai. Elle ne dit rien pour le moment, se contentant simplement de garder les bras croisés sur sa poitrine. Et voilà donc maintenant qu’elle lui conseillait d’analyser ses rêves… Hum… Elle lui demanda alors depuis quand elle avait le sommeil léger et la brune baissa alors les yeux, sentant une boule se former au creux de sa gorge.
« Oui… Je sais très bien… Je sais que cela remonte à mes huit ans… un peu après peut-être, mais bon tout ça est lié. »
La maudite par le cheval serra les poing, elle n’aimait vraiment parler de cela. Et voilà que la femme se jetait encore une fois des fleurs avait de lui conseiller d’essayer le sommeil… Quand elle avis parlé des familles heureuses et aimante, la femme avait dit que c’était probablement parce que c’était le cas et que c’était elle qui se punissait ainsi.
« Ce n’est pas ce que je cherche à faire… C’est la vie qui m’a montré qu’une famille aimante et heureuse c’est faux, ce n’est qu’un masque que tout le monde utilise pour se donner une bonne impression pour les autres... »
Elle avait dit cela froidement, comme si elle avait eut toutes les preuves de ce qu’elle avançait et que cela ne pouvait en être autrement. Sa moue se fit renfrognée. Après tout, elle avait vu une vie parfaite voler en éclat sur une simple question. Une question qui n’avait pourtant rien de méchant. Elle avait serré un peu plus la mâchoire, cela lui faisait un peu mal.
Quoi qu’il en soit, elle avait mis en doute qu’elle soit si parfaite que ça et bien entendu, elle ne s’était venté qu’encore un peu plus. Encore une fois, la brune avait lever les yeux au ciel et, les bras toujours croisé sur sa poitrine, elle avait simplement prononcer quelques mots, sans ce soucier de ce que cela pourrait provoquer d’une façon ou d’une autre.
« Le fait d’en être persuadée ne veux pas dire que c’est le cas, sinon, il y aurait beaucoup de choses bien différentes. »
Elle eut un rire moqueur. Puis, elle haussa ensuite simplement les épaules sans se faire plus de soucis que cela. Tout cela avait tendance à l’agacer, mais elle ne dit rien de plus à ce sujet, ses sourcils se fronçant simplement alors qu’elle avait toujours les bras croisés sur sa poitrine. Elle laissa éclate un claquement de langue sans insister plus longtemps que ça. Ce n’était pas parce qu’elle avait supposément un diplôme – elle en avait un au moins – qu’elle avait vraiment les capacités pour ce qu’elle faisait. Elle avait eut l’occasion de voir plusieurs médecins qui ne semblaient pas vraiment savoir ce qu’il y avait à faire Isuzu soupira et se passa ensuite simplement une main dans la nuque.
La jeune femme à la longue chevelure sombre baissa alors les yeux au niveau du sol, elle ne voyait pas trop ce qu’il y avait à ajouter quand à tout cela. Izusu claqua légèrement la lèvre, mais n’en dit pas plus que ce qu’il avait dit. Est-ce qu’elle allait la mettre à la porte ? Oui, peut-être… ou quelque chose comme ça en tout cas, mais elle ne sen souciait pas vraiment. Cependant, la femme avait parlé, presque en même temps qu’elle et elle continuait à parler. Elle la trouvait complaisante ? C’était une blague, n’est-ce pas ? Enfin, le regard de la femme devint purement et simplement glacial. ncore quelques seconde et elle se leva d’un bond, laissant la chaise tomber dans son dos sans qu’elle ne s’en préoccupe le moins du monde.
« Qu’est-ce que vous savez des malédictions ! Celle d’ici… Ah, laisser moi rire, elle est bien douce au final et ça aurait même pu être une chance ! »
Non, elle ne savait pour ainsi dire rien de ce que c’était d’être maudit et de devoir en supporter les conséquence, quoi qu’il arrive. Elle en avait peut-être un peu trop dit et, finalement, elle avait simplement hausser les épaules. Isuzu avait envie de frapper et elle aurait probablement pu le faire en deux temps, trois mouvements. C’était faux, elle voulait juste se débarrasser de cette malédiction et maintenant que c’était plus ou moins fait, elle voulait se débarrasser de tout ce qui pouvait se rapprocher de près ou de loin… enfin, peut-être à une exception près à dire vrai. Tout lui échappa et elle commença à sentir une certaine panique s’emparer d’elle. Non. Elle voulait simplement partir mais elle n’y arrivait pas et elle fut prise d’un vertige. Avec un grondement, elle porta une main à sa tête et s’éloigna d’un pas. Puis d’un autre.
On avançait. C'était juste dommage qu'on ait enclenché la vitesse escargot parce qu'à ce rythme on y serait encore au Noël de mes soixante ans. Parfois, certaines situations me permettaient de comprendre pourquoi Angus avait si souvent besoin de hurler en tapant du pied. Cette situation l'aurait agacé autant qu'elle m'agaçait moi, à la différence près que notre façon de témoigner de notre agacement différait sensiblement. Yuzu, quant à elle, avait soudain davantage l'air mal à l'aise qu'agacée par sa propre idée (si jamais c'est utile de le rappeler : JE ne lui ai jamais demandé de venir me voir) de m'avoir consultée et ça, c'était plutôt intéressant. Pas besoin d'avoir un diplôme en psychologie (d'ailleurs, qui en a besoin quand elle est déjà une émotion et avec ça la meilleure d'entre elles ?) pour comprendre que l'époque de ses huit ans coïncidait avec un traumatisme qui expliquait tout mais qu'elle n'expliquait pas. Comme c'est pratique les humains... (non). J'écoutais alors son avis déprimant sur les familles, songeant à la mienne, à ce qu'elle avait été et m'agaçai en silence qu'elle ne voie pas la chance que c'était d'en avoir (encore) une. J'opinai pour toute réponse, jugeant inutile de gaspiller ma salive pour essayer de la faire changer d'avis. Si elle confondait les familles et le carnaval, c'était pas de ma faute, même si je devais bien admettre que le paraitre, en famille comme ailleurs, a toujours son importance. C'est donc sur ce point que je choisis de commenter : - Le paraitre, c'est capital pour survivre en société et encore davantage pour évoluer sur l'échelle sociale. "Le monde entier est une scène, hommes et femmes, tous, n'y sont que des acteurs, chacun fait ses entrées, chacun fait ses sorties, et notre vie durant, nous jouons plusieurs rôles." C'est de Shakespeare, précisai-je car je doutai franchement de sa culture. Mais c'est encore valable de nos jours. Cela dit, le paraitre ne veut pas dire qu'il n'y a pas de l'être en dessous. Généralement on se montre tel que l'on est, sans fard et sa apparat, à ses proches, à ceux face auxquels on accepte de se mettre totalement à nu. Au sens psychologique du terme, précisai-je encore pour éviter un strip tease que je n'avais pas demandé. C'est ce qui se passe notamment quand on se fait réconforter ou qu'on prend son courage à deux mains pour avouer ses sentiments à une personne. Mais pourquoi je dis ça, comme si ça t'intéressait vraiment ce que je raconte... Je roulai des yeux, faussement agacée par moi-même, tandis que ma main droite balayait ces propos d'un geste aussi ample que gracieux. J'en venais presque à me demander si Yuzu n'était pas avant tout venue s'écouter elle-même. Si c'était le cas, elle allait payer une prestation qu'elle aurait pu avoir gratuitement en parlant à son reflet dans le miroir de la salle de bains mais, après tout, est-ce que ça me regarde réellement ? Remarquez, si elle avait fait comme ça, elle n'aurait pas eu le plaisir d'imposer ses bruits de bouche (comprenez : ses claquements de langue agacés) ni de renverser le mobilier de quelqu'un d'autre. Pour vivre avec la personnification de la colère, je sais de source sûre que ça fait du bien à certains. Quant à moi, je continuai de l'observer, impassible. La chaise ne m'importait pas réellement. Je pourrai toujours appeler une secrétaire pour ranger le bazar laissé par Yuzu si j'étais trop blasée par notre entretien pour le faire moi-même. De l'autre côté du bureau, le volcan Yuzu continuait de bouillir jusqu'à atteindre le point de non retour et ENFIN livrer quelque chose d'intéressant. J'arquai un sourcil, laissant l'information tournoyer dans mon esprit. Y avait pas besoin d'avoir fait maths sup pour comprendre qu'elle subissait - toujours - une malédiction différente du Sort Noir lancé jadis par Regina Mills. Et y avait pas non plus besoin d'avoir fait maths spé pour comprendre la rancœur qu'elle avait envers ce sortilège qui l'avait certes extirpée de son monde d'origine mais pas de ses problèmes. - Ah oui, soupirai-je, ça serait tellement plus simple si une malédiction pouvait en supprimer une autre, résoudre tous nos problèmes et tant qu'à faire nous rendre beaux, riches et célèbre, commentai-je en regrettant faussement que ce ne soit pas le cas. Mais non. Pas possible. Bienvenue dans la vie, Isuzu. Elle craint. Tu vas voir, tu vas a-do-rer, ironisai-je. Si le petit tour de magie de Regina Mills ne t'a pas suffisamment aidée, comme tu le sous-entends, pourquoi tu n'es pas allée lui en toucher deux mots ? Tu sais, ça fait du bien d'extérioriser ses émotions de temps en temps. Enfin, je dis ça, mais qu'est-ce que j'en sais des malédictions, moi ? C'est pas comme si le Sort Noir m'avait pris mon identité, ma fonction et toute ma famille. Ah si, en fait, continuai-je après un temps en faisant mine de m'en souvenir. Je devrais peut-être faire comme toi et m'en prendre à tous ceux qui acceptent de m'aider au lieu de, je sais pas, avancer, faire ma vie, chercher des solutions, profiter de ce qu'il me reste au lieu de voir ce que j'ai perdu ou ce que je n'ai toujours pas réalisé. Non, t'as raison, je vois vraiment pas en quoi je pourrai t'aider. D'ailleurs, qui le pourrait ? Tu es tellement unique et exceptionnelle dans ton malheur, y a que toi qui peut y faire quelque chose, je pense. Du coup je te retiens pas, annonçai-je sans prendre la peine de lui montrer la porte, trop épuisée que j'étais après cette prodigieuse démonstration d'ironie.