« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
| | | Saison 8 - Evénement #7 - Les Heures de visite [Fe] | |
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+2Icare J. Skellington Deborah Gust 6 participants | |
Auteur | Message |
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Meredith P. Newton « J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : emily blunt
it's complicated to explain
| Conte : mary poppins | Dans le monde des contes, je suis : : mary poppins
| Cadavres : 1606
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________________________________________ 2022-01-02, 21:27 |
| Les heures de visites meredith & les autres Le noir. L’obscurité. Dès que les paupières sont closes, c’est comme si plus rien n’existait autour de nous, comme une simple absence de vie. Il n’y a plus que notre petite voix intérieure qui parvient à se faufiler pour encore nous mettre en garde avant que le sommeil ne l’emporte à son tour et que tout ne soit plus que songes. C’est étonnant comme parfois les rêves peuvent être prenants. Je me souvenais encore distinctement de tout ce que nous avions vécues mais également de la douleur de la perte des deux personnes que j’aimais plus que tout au monde, que j’aimerais sans doute toujours plus que tout au monde. Je me souvenais de chaque détail de cette étonnante aventure mais surtout de ce que j’avais pu ressentir. Une petite voix au fond de moi me disait que tout n’avait pas été que rêverie, qu’une part de cette aventure était assez réelle pour combler l’absence au fond de mon coeur.
La remise en question. Ce n’est jamais quelque chose de facile à faire mais parfois, c’est important pour pouvoir avancer et peut être que cette aventure aura permis ce genre de chose. Me dire qu’il est temps que j’arrête de vivre dans le passé et que je décide enfin d’avancer. C’était sans nul doute le meilleur moment pour ça. C’est pourtant le regard rempli d’amour de Bert qui ne me quittait pas tandis que j’ouvrais les paupières. Quelque chose de peu agréable vint à s’infiltrer dans mes narines alors que je me relevais. Toussant, mes yeux à nouveau ouverts, je remarque toute la poussière bleue autour de mes draps blancs. Ça promet pour la lessive ça. Passant mes mains sur mon visage, je comprends que le bleu qui se trouve à présent sur le bout de mes doigts n’est nul autre que ce qu’il reste du crabe des rêves qui s’étaient attaqués à moi.
Passant dans la salle de bain, je fais couler l’eau et m’en passe sur le visage, essayant de faire disparaître au maximum le bleu de mon visage. On pourrait presque croire à un remake d’avatar mais ce n’est pas le moment de plaisanter. Il était déjà 9h07 sur le réveil quand je me suis levée de mon lit, les enfants n’allaient pas tarder à se lever pour enfin ouvrir les cadeaux et je ne voulais manquer ça pour rien au monde. Qu’est-ce-qui m’a fait comprendre que je suis bien revenue dans la réalité ?
« Bouge tes grosses fesses Mary Poppins. On a pas toute la journée. »
Ça. Lui. Mon parapluie que je vais encore une fois menacer de ranger avec les canes s’il continue.
Je tourne le regard vers lui alors que du bleu parcelle encore quelques endroits de mon visage.
« Je te prierais de me parler sur un ton plus poli très cher. » « T’as de beaux yeux bleus tu sais. »
Désespérant. Je réussis enfin à retirer toute cette maudite couleur bleu de mon visage et après avoir pris une douche et m’être habillée très joliment mais sobrement. Je m’apprêtais à sortir quand je me suis soudainement stoppée. M’approchant de mon sac, je fouille à l’intérieur et en ressort un cadre en bois d’aubépine. Assise sur mon lit, je passe mon doigt doucement sur les courbures du cadre et souris en regardant la photo à l’intérieur du cadre. Une larme s’échappe mais je l’essuie d’un simple mouvement de main. Ne pas pleurer, pas maintenant, plus maintenant. Y penser mais ne plus pleurer. Tellement plus facile à dire qu’à faire.
« Plier mais ne pas rompre… » murmurais-je alors que je déposais la photo sur ma table de chevet « tu es restée trop longtemps enfermée dans mon sac, à présent tu resteras là. » soufflais-je alors.
Terminant de me préparer, je quitte ma chambre avant de descendre à l’étage inférieur où se trouvait déjà de nombreux enfants. Ils étaient tous si impatients. M’installant à la table du petit déjeuner, les enfants se ruent tous sous le sapin pour récupérer les cadeaux. Ils en avaient tous plusieurs et le fait de les voir sourire me rappelaient alors pourquoi j’aimais tellement cette vie. Assise à la table, j’ouvre mon propre cadeau, un collier. Un collier avec un médaillon en forme de parapluie. Il était très joli, en or blanc et très sobre. Le passant autour de mon cou, je regardais les enfants jouaient avec leurs nouveaux présents et mon esprit fut soudainement embarqué ailleurs. Dans le lointain.
J’eu le plaisir de revoir Icare qui était venu avec un magnifique présent. Je l’avais bien sûr remercié et les enfants étaient tous très heureux de le voir. Mais même si la journée était douce et belle, mon esprit vagabondé encore. Seul. Dans le lointain. Une musique raisonnait dans mon coeur, dans mon âme, dans les profondeurs de mes entrailles. Quand je fermais les paupières, je revoyais encore son sourire, je sentais encore sa main serrant la mienne. Cependant, quelque chose en moi brûlait encore plus. Il y avait une personne à Storybrooke qui méritait de savoir. Elle devait enfin savoir. Laissant les enfants avec les bénévoles et employées de l’Orphelinat, j’enfile une veste par dessus ma tenue de noël et quitte l’Orphelinat. Il était temps que ma filleule sache que sa marraine n’avait pas pour devise « salakadou la menchikabou la bibidibabidibou » mais plutôt « aujourd’hui ou jamais, telle est ma devise ».
Arrivant chez Regina, je sonne et l’ancienne mairesse m’ouvre avant de me proposer d’entrer. Je la remercie d’un sourire, lui souhaitant d’ailleurs par ce biais un joyeux noël et arrive rapidement à la hauteur de sa fille aînée. Mon regard croise le sien tandis que d’une parole, je reprends rapidement « Alexis, je dois te parler. » Vu le regard de Regina, elle avait compris ce que j’entreprenais et ne m’arrêta pas. J’arrivais au milieu du repas et prenais malgré tout la peine de m’excuser de la gêne mais je devais vraiment parler à ma filleule, il le fallait et aujourd’hui. Me tenant un peu à l’écart, Alexis me regarde les yeux ronds, ne semblant pas vraiment comprendre mais Regina se veut rapidement rassurante « je crois que c’est important » énonce t’elle à sa fille « euh d’accord. » Alexis se lève et me fais signe de la suivre jusqu’au salon. Une fois que nous sommes seules, elle reprends « oui ? » Je m’humidifie les lèvres avant de reprendre la parole, souriant à la jeune femme « Je te connais depuis ton enfance tu sais. Dis moi, tu crois à cette histoire de « marraine la bonne fée » ? » Demandais-je à la jeune femme en mimant les guillemets.
Alexis semble un peu surprise mais reprends néanmoins « Je l’ignorais » sur le fait que je la connaissais depuis son enfance. Après tout, j’avais passé une grande partie de mon existence à ne pas avoir le droit de venir auprès d’elle. Je n’avais pas le droit de l’approcher ou de lui dire qui j’étais mais à présent, c’était le passé et il était temps d’avancer. Elle hausse les épaules avec un sourire gentil « Euh…vu ce qu’est Storybrooke et vu ma vie depuis que je suis ici, je pense que ce n’est pas déconnant d’y croire, non… » Comme je m’en doutais, elle ne semble pas comprendre où je veux en venir. Je ris légèrement malgré tout « Oui c’est vrai qu’on ne manque pas de surprises à Storybrooke… » je me gratte l’arrière du crâne avant de reprendre « parfois…parfois elles ne ressemblent pas toutes à celle de Cendrillon. L’une d’entre elles est la tienne et elle préfère chanter Supercalifragilisticexpialidocious plutôt que Salakadou la menchikabou la bibidibabidibou ».
J’espérais qu’elle comprenne où je voulais en venir. Vu la tête qu’elle était actuellement en train de faire, c’était en bonne voie, enfin je l’espérais vraiment. Elle regarde derrière elle, espérant sans doute que personne n’arrive et m’observe à nouveau « Euh…j’ai une marraine la bonne fée ? TU…es ma marraine la bonne fée ? » Je me pince les lèvres tandis qu’elle met toutes ses idées en place de son côté avant qu’elle ne grimace « T’es censée m’amener à un bal ou je sais pas quoi ? Enfin jen veux dire…pourquoi…pourquoi tu me dis ça aujourd’hui ? Pourquoi tu ne me l’as jamais dit à Volsunga ? » « Oui...je...oui voilà, c'est moi. » je respire profondément avant de reprendre « oh non ça c'est dans les contes de fée… » Je beugue pendant deux secondes et reprends finalement « enfin tu m'as comprise. » je m'assieds et lève le regard vers Alexis « si je te racontais tout en détail ce qui m'a poussé à venir de le dire aujourd'hui, il faudrait la journée mais promis, je te raconterais. Si je ne t'ai rien dit avant et que je me contentais de veiller sur toi de loin, c'est parce que...parce que ta mère me l'a interdit. » Mes paroles terminées, Regina se joint à nous avant de prendre la parole « Quand j'ai demandé à Meredith d'être ta marraine, je connaissais sa véritable identité. Le Sort Noir était encore actif, tu n'étais encore qu'une petite fille. Et même si j'étais connue pour être cruelle et diabolique, une part de moi voulait seulement que tu sois en sécurité s'il m'arrivait quelque chose et je savais qu'elle saurait être cette personne. Mais je lui ai aussi fait jurer de ne jamais te le dire, de ne jamais entrer en contact avec toi parce que je ne voulais pas que tu saches, je veux dire, je ne voulais pas que tu saches que la méchante reine pouvait connaître une véritable faiblesse. » Je souris avant de reprendre « puis ta mère a évolué et elle s'est rendue compte que vous êtes sa plus grande force. Mais je crois que ce qu'elle veut dire c'est qu'elle a fait ça uniquement pour te protéger, pour te savoir en sécurité s'il lui arrivait quoi que ce soit. Savoir qu'elle ai pu venir me voir pour me proposer d'être ta marraine était pour elle un acte de faiblesse. C'est pour ça que j'ai accepté sa requête quand elle m'a demandée de ne jamais entrer en contact avec toi. » Regina pose son regard sur Alexis « Mais aujourd'hui, il faut avancer. C'est pour ça que j'ai accepté que Meredith t'en parle. Je voulais que tu saches que tu es protégée, quoi qu'il arrive et je crois que… » « j'avais besoin que tu le saches. » terminais-je. Alexis semble ultra chamboulée. ça devait faire beaucoup de choses à accepter d'un coup. Elle s’assieds sur le canapé, les jambes un peu tremblante et nous regarde toutes les deux « je suis désolée... je... je sais pas trop quoi dire en fait... je… » elle cherche mais y'a rien qui vient, elle semble même émue de ce qui se passe. Elle prend la main de Regina dans la sienne « Merci... de tout ce que tu fais pour moi depuis toujours… » « Dès ton jeune âge, tu as su passer la barrière du coeur assombri de la méchante reine » réponds Regina avec un sourire et un clin d’oeil bienveillant. Elle semble vraiment touchée que Regina soit parvenue à faire ça même en Méchante Reine. Elle tourne la tête vers moi « Je... je suis contente de savoir que j'ai une sorte de Marraine la bonne Fée et que ce soit toi... je.. j'ai toujours bien aimé Mary Poppins chez Disney ». Elle est gênée, elle a l’air de pas trop savoir si elle pouvait dire ce genre de choses. L’idée me fait sourire. Elle se gratte un instant l'arrière du crâne « Si... si c'est trop long pour toi de m'expliquer tes raisons aujourd'hui ou... trop compliqué on pourrait... peut-être, si tu veux, allez se boire quelque chose un jour pour en parler ? » « Tant mieux alors si tu as toujours beaucoup appréciée Mary Poppins ! Bien sûr, oui avec plaisir pour qu’on en discute autour d’un verre. Je ne vais pas vous embêter plus longtemps, je vous souhaite encore un très joyeux noël. »
Je les saluent toutes deux avant de quitter le Manoir pour pouvoir retourner à l’Orphelinat, un sourire naissant sur mon visage. J’étais certaine d’une chose. Pendant une seconde, j’avais sentie que la blessure dans mon coeur s’était refermée parce qu’à présent, la vie m’ouvrait ces bras et que dieu m’en soit témoin, je serais heureuse. code by exordium. |
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Deborah Gust « Sarcasm: punching people with words. »
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- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
| Conte : Inside Out | Dans le monde des contes, je suis : : Disgust
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________________________________________ 2022-01-02, 23:19
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| ... Le lendemain je m'éveillai parfaitement reposée aux alentours de neuf heures sans avoir conscience des événements nocturnes et cérébraux auxquels certains habitants de la ville avait été confrontés durant leur sommeil. Et d'ailleurs : même si j'en avais été consciente, qui a dit que j'aurais compati ? J'avais des choses autrement plus importantes à faire en ce jour de Noël, aussi ne perdis-je pas un instant. Repoussant mes couvertures, je quittai mon lit queen size et attrapai la tenue savamment préparée la veille avant de filer à la salle de bains. Parce que je suis une personne efficace à l'hygiène irréprochable, j'en ressortis rapidement et, d'un pas aussi doux que le velours, descendis au salon terminer les préparatifs du matin de Noël. Comprenez : je m'étais levée plus tôt que tout le monde pour placer les cadeaux sous le sapin et laisser les émotions plus crédules s'émerveiller du passage pendant la nuit de Papa Noël. Peu importait qu'ils aient, pour certains, choisi en magasin et devant témoin (moi) une partie des cadeaux, le tour continuait d'opérer, année après année. Au fond, c'était ça qui comptait réellement. Une demie heure supplémentaire passa avant que les autres ne se réveillent et ne descendent, affublés de pyjamas plus ou moins grotesques et, parfois, les yeux encore collés par la fatigue. Jaspeur était particulièrement échevelé ce matin-là, ce qui lui donnait une mine encore plus ahurie que d'ordinaire, mais c'était lui le plus alerte car il ne plaisantait jamais lorsqu'il s'agissait de descendre un escalier. Sadie, elle, avait apporté avec elle son nounours préféré, de peur (notez l'ironie) qu'il ne se sente abandonné si on déballait les cadeaux sans lui et trainait des pieds, déjà lassée par l'effort physique (incommensurable) que requérait l'ouverture des présents. Quant à Angus, il feignait la nonchalance mais était, j'en étais certaine, prêt à fracasser le sapin de Noël et nous avec s'il ne trouvait pas à son pied les cadeaux qu'il avait commandés (sans aucune subtilité, non pas que ça puisse étonner quelqu'un). S'en suivirent les vœux et les embrassades (et les larmes de Tristesse) typiques à ce genre d'événement avant le début de l'ouverture des présents qui suscita de nouvelles larmes ("vous êtes trop gentils avec moi, je ne mérite pas tout cet amour alors que je ne fais rien pour éradiquer la faim dans le mooooonde"), quelques appréhensions ("vous croyez que le Père Noël a bien compris ce que je voulais ? et qu'il n'aura pas mis de petites vis traitres qui exigent d'utiliser un tournevis cruciforme avec lequel on pourrait potentiellement se crever un œil et devenir borgne à vie ?") et quelques cris inutiles ("COMMENT CA PETIT PAPA NOEL N A PAS APPORTE CE QUE JE LUI AI DEMANDE ?! IL VA VOIR CE QUE JE VAIS LUI METTRE DANS LA FACE ! JE VAIS PAS SPOILER MAIS CA SERA LOIN D ETRE PETIT... ah... si en fait il a apporté EXACTEMENT ce que j'avais demandé, au temps pour moi"). En bref, tout se passe aussi bien que possible, y compris pour moi qui fus, une fois n'est pas coutume, pleinement satisfaite par ce début de journée. Vers onze heures, tout le monde s'habilla chaudement (surtout Jaspeur qui, heureusement, utilise énormément de déodorant) pour quitter notre manoir (celui d'Aphrodite herself, si des fois vous saviez pas) du quartier et faire un crochet par le centre-ville avant notre destination finale. C'est là-bas que nous rencontrâmes une jolie jeune fille blonde qui avait le bon goût de rêver de moi sans que nous ne nous connaissions. Je parie que je l'ai sauvée dans son rêve avec son histoire de crabes. Je l'ai forcément sauvée, en fait. C'est tout moi, en plus. Notre échange fut relativement bref et il n'est pas dit que je m'en souvienne ad vitam aeternam. En fait, c'est presque quasi certain que je n'y penserai plus dès la semaine prochaine. Il faut dire que j'ai un peu mieux à faire que de retenir le nom de toutes les personnes que j'aide tant elles sont nombreuses. Mais c'est surtout que, suivant notre tradition annuelle, les autres émotions et moi avions mieux à faire de notre fin de matinée. Nos pas nous amenèrent rapidement à notre destination qui était parfaitement déserte, comme tous les ans à cette même période. Il faut dire qu'au matin du 25 décembre, on reste généralement chez soi ou on va squatter dans sa famille, pas dans les lieux publics. Mais ces circonstances intimistes étaient idéales et, puisque cette année c'était autour d'Angus, il ne tarda pas à s'agenouiller pour déposer les deux cadeaux que nous avions mis si longtemps à choisir (mais qui étaient parfaits, preuve que nous n'avions pas perdu notre temps). Une fois satisfait par leur position, il se releva et recula de quelques pas pour revenir se mettre à notre hauteur et alors nous fixâmes nos présents dans un silence seulement rompu par le déclenchement du minuteur que j'avais apporté dans la poche de mon manteau (comme quoi, ces petits machins, ça ne sert pas qu'en cuisine). Sadie pleura de tout son soûl, enfouissant sa tête sur mon épaule qui ne frémit pas. Je vis Angus serrer les poings à s'en décolorer les jointures de la main et Jaspeur trembler tant les sentiments et les pensées qui l'habitaient présentement étaient violentes. Il vint se blottir contre mon autre épaule tandis que je fixais un point imaginaire devant moi sans presque ciller. Mes pensées étaient amères et les regrets nombreux mais mes yeux restaient secs car je n'avais jamais réellement été pensée pour elles. A bout d'un temps à la fois très long et très court, le minuteur sonna. - Ca fait cinq minutes, annonçai-je, factuelle, en le retirant de la poche de mon manteau pour l'y remettre presque immédiatement. J'entendis alors Sadie se moucher bruyamment et pinçai les lèvres, ne pouvant empêcher mon esprit d'imaginer la quantité de morve qu'elle était en mesure d'extraire de ses narines. Angus desserra les poings et, parce qu'il était "un vrai bonhomme pas une mauviette", plongea ses deux mains dans les poches de son propre manteau et resta muet, le visage fermé, comme ses mains. Quant à Jaspeur, il inspira un bon coup et déclara : - Ahhhh, ça fait du bien de se laisser aller à ses pires angoisses de mort et d'oubli cinq minutes par ci et cinq minutes par là ! Je me sens beaucoup mieux, comme si d'un coup j'avais beaucoup moins de poids sur les épaules ! Brrr, vous imaginez ce qui se passerait si on le faisait pas ? demanda-t-il, faussement nonchalant. J'arquai simplement un sourcil pour l'inviter à poursuivre, redoutant la prochaine connerie qui allait sortir de sa bouche : - Eh bah ça serait un pas de plus vers la damnation memoria* mais heureusement ça n'arrivera à personne ici présent ! conclut-il avec autant de fermeté que possible pour s'en convaincre lui avant de nous convaincre nous. Pas vrai, hein ? ajouta-t-il plus bas et moins sûr de lui seulement quelques instants plus tard. Comme je l'avais anticipé, sa question était totalement débile car sa crainte était totalement injustifiée. D'ordinaire, j'aurais accueilli une telle remarque en y répondant à l'aide d'une de mes fameuses punchlines mais, parce que c'était Noël, je n'en fis rien, me contentant de lui assurer que ça n'arriverait pas. Puis, une fois tout le monde remit de ses émotions, nous quittâmes la stèle de Joy et Riley sans nous préoccuper de ce qu'il adviendrait des cadeaux. Par chance, Jaspeur n'avait pas suggéré qu'elles étaient devenues des zombies qui, une fois la nuit tombée, sortirait de leur tombe pour récupérer les cadeaux, sinon nous aurions tous été bons pour trois mois de terreur nocturne à supporter. Je savais pourtant que la prochaine que nous irions au cimetière les présents auraient disparu et ça ne me dérangeait pas spécialement. L'attention était purement symbolique, après tout, et nous avions les moyens de la perpétuer pour nous réunir, une fois par an, tous ensemble et pleurer pendant cinq minutes entières le départ de Riley et de Joie (rebaptisée Joy dans cette vie afin que l'épitaphe n'attire pas l'attention sur nous). Nous avions convenu qu'être tristes et regretter nos proches disparus pendant cinq minutes par jour était acceptable car cela laissait 23h55 pour aller de l'avant et vivre notre vie, à défaut de vivre celle que nous aurions aimé avoir. - Dis, Deborah, me demanda timidement Sadie sur le chemin du retour, quelques minutes plus tard. Est-ce que t'es triste, des fois ? - Ca m'arrive, répondis-je d'un ton égal. - Alors pourquoi tu pleures jamais ? poursuivit-elle. - Parce que pleurer c'est pour les MAUVIETTES et Debbie et moi ON EST PAS DES MAUVIETTES ! répondit Angus à ma place, sans doute pour se convaincre qu'il ne pleurait jamais. - Essayons de rester dans l'esprit de Noël et de ne vexer personne aujourd'hui, suggérai-je, sachant pertinemment que ces quelques mots avait froissé Sadie. Parce que je suis triste différemment de toi, lui répondis-je finalement en esquissant un sourire qui se voulait bienveillant, ce qu'il ne m'est pas toujours facile d'être de façon convaincante. Heureusement, la réponse lui suffit sans que je n'ai besoin de développer et nous marchâmes au moins cinq cents mètres sans qu'une nouvelle question improbable ne surgisse. Puis Jaspeur demanda : - A votre avis, pourquoi les gens continuent de se réunir pour fêter Noël tous les ans alors que plus personne ne croit en la naissance du petit enfant Jésus le 25 décembre ? Sans. Déconner. Riley avait brillamment passé la période du "pourquoi" plus de dix ans auparavant, tout ça pour que ses émotions continuent d'en poser constamment de façon aléatoire. - Parce que chaque Noël peut être le dernier Noël, fut la seule réponse sensée qui me vint à l'esprit.
*La damnatio memoriae (littéralement : « damnation de la mémoire ») est à l'origine un ensemble de condamnations post mortem à l'oubli, utilisée dans la Rome antique. Elle consiste essentiellement à effacer la personne concernée des archives historiques. |
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Zelda Bosphoramus « Well excuse me, princess »
| Avatar : Lili Reinhart
I don't wanna look at anything else now that I saw you
I don't wanna think of anything else now that I thought of you
I've been sleeping so long in a 20-year dark night
And now I see daylight, I only see daylight
| Conte : The Legend of Zelda | Dans le monde des contes, je suis : : Zelda
| Cadavres : 278
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________________________________________ 2022-01-04, 18:30
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| Les heures de visite
Memory, all alone in the moonlight, I can dream of the old days Zelda ϟ Le reste des participants. Une fois Link parti, je pus déguster un délicieux repas (seulement au Comics Burgers, n'hésitez pas à en parler autour de vous !) en compagnie de Eros et son petit bout de chou. Puis, je sortis du Comics Burger, laissant le restaurant à mes employés, leur faisant entièrement confiance. J'étais vraiment heureuse d'avoir revu Eros et d'avoir pu faire sa connaissance dans des circonstances normales. Je voulais rentrer chez moi, mais j'avais d'abord une autre visite à faire. Mais avant cette dernière, je devais aussi faire une rapide course. Je me rendis ainsi au centre-ville, achetant ce dont j'avais besoin puis me rendit à l'orphelinat, les mains prises par un gros carton. Une fois à l'intérieur ce fut Meredith elle-même qui m’accueillit avec un sourire. -Meredith vous voilà ! Vous vous souvenez de moi ? C’est Zelda, on s’est rencontrés dans le… cauchemar. -bien sûr Zelda ! Je suis contente de vous revoir en de meilleures circonstances.-Moi de même. Votre réveil s'est bien passé ? Vous n'avez pas eu de problème j'espère ?-ça a été assez particulier je dirais. Cette poussière bleue que j'ai eu du mal à enlever mais appart ça, je n'ai pas eu de soucis. Je me suis même rendue compte que ce cauchemar a été bénéfique dans le sens où ça me permet d'avancer. Et pour vous ? Aucun soucis j'espère ?-Je suis contente que vous ayez pu trouver quelque chose de bénéfique à tout ça ! Le plus important c'est que nous soyons sortis d'affaire, nul besoin de ressasser des choses négatives. Pour tout vous dire, je crois que je ressens la même chose que vous, ce cauchemar m'a permis de me rendre compte de choses que je n'osais pas m'avouer depuis longtemps... Je regardais les cartons avec hésitation, marquant une pause, puis reprit enfin. Je voulais vous voir aussi pour vous faire un petit cadeau. A mon réveil, je me suis dis que je ne voulais que personne d'autre, en particulier les enfants que vous protégez, ait à subir des cauchemars pareils. Alors je voulais offrir des attrapes-rêves aux enfants de l'orphelinat, pour que leurs rêves, selon la légende, restent positifs et qu'ils soient protégés d'entités comme les crabes des rêves. Je n'ai aucune idée de l'efficacité de ces objets, mais je me disais que c'était toujours mieux que de ne rien faire...Un grand sourire naquit sur le visage de Meredith. -oh, c'est vraiment très gentil Zelda. Vraiment. Venez avec moi, je vais appeler les enfants. Elle me fit signe de de la suivre jusqu'au salon avant de demander à tous les enfants de venir. Et ils vinrent tous rapidement dans le salon et s'installèrent avant de me regarder. Voici Zelda, c'est une amie et elle est venue pour vous offrir quelque chose qui vous plaira tous beaucoup, j'en suis sûre.Je suivis Meredith, un peu gênée de devoir moi-même m'adresser aux enfants. J'avais peur de ne pas trouver les mots, mais une fois devant eux, je me présentais avec un grand sourire, et les mots vinrent tout seuls. -Merci beaucoup, Meredith. Je suis vraiment heureuse de tous vous rencontrer. C'est seulement un petit cadeau, pour vous protéger. Le monde des rêves est un monde merveilleux, mais qui peut aussi se montrer dangereux alors je voulais vous protéger de cela, avec des attrapes-rêves. J'en attrapais un dans un carton que je montrais à l'ensemble de l'audience. Il suffit d'accrocher ces petits objets à côté de vos lits, et ils vous protègeront des cauchemars, afin que vos rêves restent ce qu'ils devraient être : des moyens de rêver, d'étendre votre créativité et de voir plus loin que ce que vous pouvez imaginer. Pour que vos rêves soient toujours merveilleux. Je laisse votre directrice s'occuper de la distribution, je ne voudrais pas lui voler son rôle.Meredith me sourit avant de reprendre la parole. -c'est vraiment un très beau geste pour eux Zelda, merci encore. Je peux vous offrir une tasse de thé avant de vous laisser repartir ? J'ai fais du pain d'épices. dit-elle avec un grand sourire bienveillant. -Ce serait avec plaisir de m'asseoir pour prendre le thé quelques minutes avec vous.C'est alors qu'une jeune fille s'approcha de nous, et me regarda avec des grands yeux ronds puis finit par sourire et prendre la parole. -Vous êtes très jolie madame.Je me tournais ensuite vers la petite fille, avec un encore plus grand sourire. -Merci, toi aussi tu es très jolie !Je vis Meredith me faire un sourire avant de commencer la distribution des attrapes-rêves. les enfants se retrouvèrent rapidement avec le leur. Heureusement que j'en avais pris assez... J'avais dévalisé un magasin pour l'occasion, mais ça valait le coup. C'est alors que les enfant parlèrent tous en chœur. -Merci Zelda ! dirent-ils avant de tous filer aussi vite qu'ils étaient venus. Je ne répondis qu'avec un sourire, ne sachant que dire, puis me tourna vers Meredith. -Ces enfants sont adorables, ils ont l'air de se plaire ici, sous votre direction. C'est admirable ce que vous faites.-Ils me rendent heureuse, je tente de faire le maximum pour qu'ils le soient eux aussi. Merci en tout cas, je suis contente de voir que je fais du bon travail. elle me fit signe de venir s'installer alors que plusieurs enfants (les plus jeunes) s'asséyèrent aussi pour prendre le thé. Tous les ados ont des activités à l'heure du thé, il n'y a que les plus jeunes avec nous pour le thé.Elle me servit donc avant de me proposer du lait et du sucre, que je refusais poliment. Vous voulez goûter le pain d'épices ? -Vous faites définitivement du bon travail, n'en doutez pas. Je lui fis un clin d’œil avant de répondre à sa question. Oui, je veux bien en prendre une part, merci ! En attendant qu'elle me serve, je me permis de lui poser une question. Alors, qu'est-ce qui vous a poussé à prendre soin des enfants ?Meredith me servit une part de pain d'épices avant de lever le regard avec un sourire. -Je me suis rendue compte que ça avait toujours fait partie de moi. Dans le monde des contes, rendre les enfants heureux, c'était ce que je faisais de mieux même si la dernière fois, j'ai échoué...je crois que c'est pour ça aussi que j'ai décidé de reprendre la direction de l'Orphelinat quand j'en ai eu l'occasion parce que je crois qu'ils avaient besoin de moi mais j'avais sans doute encore plus besoin d'eux.-Je comprends oui, vous semblez vraiment heureuse ainsi, alors je pense que vous avez fait le bon choix. En particulier si vous vous occupiez déjà d'enfants dans le monde des contes, il est important de suivre sa voie. Les orphelins ont besoin de tout l'amour que vous pouvez leur donner, ayant déjà vécu la perte de leurs parents à un âge bien trop prématuré, c'est vraiment important qu'ils aient un adulte sur qui compter, et je pense que vous remplissez ce rôle à merveille.-Merci Zelda, c'est très gentil. D'ailleurs, j'en profite, vous êtes apte à accueillir autant d'enfants au Comic's Burger ? On a l'anniversaire de l'un des garçons qui approche et il veut absolument qu'on fasse son anniversaire là-bas. C'est un grand fan de comics.-Oh, mais bien sûr ! Ce serait avec plaisir ! Si je peux faire plaisir à un enfant en lui faisant passer son anniversaire dans l'univers de ses rêves, je le ferais. Il suffit simplement que je réserve le restaurant pour vous, et il y aura bien assez de place pour tout le monde.-C'est parfait ! Ce serait le 8 février à 12h. Je pense qu'il va être ravi. Je lui dirais tout à l'heure. Je peux me permettre de vous demander qui vous avez vu au début de ce cauchemar ? Moi c'était mon ex-compagnon et le père de ma fille qui a donné sa vie pour sauver la mienne et puis après j'ai aussi vue ma fille qui a été tuée par ma mère. Quand je vous dis que je veux avancer, c'est pas pour rien.-Je note cela tout de suite ! Je pris mon téléphone et marqua la date dans mon calendrier pour m'en souvenir plus tard puis écouta attentivement la suite. Je fus un peu étonnée et attristée d'entendre la tragique vie de famille de Meredith... Cette pauvre jeune femme semblait avoir vécu beaucoup trop de choses... Oh, je suis désolée pour votre ex-compagnon et votre fille... Je ne prétends pas pouvoir ressentir votre peine mais j'espère sincèrement que vous réussirez à avancer comme vous le souhaiter. Faire le deuil de personnes qui comptent aussi pour soi est extrêmement compliqué, mais vous semblez assez forte pour soigner cette blessure. Je lui fis un petit sourire compatissant puis répondit enfin à sa question. Pour ma part, j'ai vu mon père. J'avais vraiment besoin de le voir, il m'a apporté des conseils que j'avais besoin d'entendre. Forcément, j'ai toujours un pincement au coeur en pensant à lui, et le revoir m'a fait le même effet, parce que je ne peux m'empêcher de penser au jour où je l'ai perdu, mais je préfère me concentrer sur le positif.-je suis du même avis, j'ai eu du mal à les laisser partir mais il faut avancer et au fond, ils ne sont jamais loin. elle me fit un clin d’œil et termina sa tasse de thé. Je suis vraiment heureuse que cette aventure nous ai permis de nous rencontrer.Je pris un morceau de pain d'épices tout en écoutant Meredith. -Ce pain d'épices est vraiment succulent ! Vous êtes douée en pâtisserie. lui dis-je avec un sourire. Oui, je suis moi aussi heureuse que nous nous soyons rencontrés grâce à ce cauchemar. C'était une expérience étrange mais j'en garderais des bons souvenirs. Je finis ma tasse de thé à mon tour. Merci de votre charmant accueil, je m'excuse mais je dois filer. Oh, attendez. Je fouillais dans mon sac à main et en sortit une carte de visite du Comics Burger avec le téléphone du restaurant ainsi que le mien. Tenez, si vous avez besoin de me contacter, n'hésitez pas, je serais ravie de vous revoir.Meredith prit la carte de visite et me sourit. -Avec grand plaisir. Merci de votre gentillesse et merci encore pour eux.-Oh, ce n'était rien, vraiment. dis-je, avant de tourner les talons non sans avoir d'abord salué les enfants qui étaient restés prendre le thé auprès de nous. Je voulus ensuite me rendre à la Santa's Factory afin de rencontrer Icare mais j'étais particulièrement fatiguée et la nuit que j'avais passé ne m'avait pas vraiment aidé à me reposer... Je me promis donc d'aller rencontrer Icare en bonne et due forme un autre jour, et partit en direction de mon appartemment. DESIGN ϟ VOCIVUS // IMAGE BY VOCIVUS |
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Deborah Gust « Sarcasm: punching people with words. »
| Avatar : Catherine Tate
- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
| Conte : Inside Out | Dans le monde des contes, je suis : : Disgust
| Cadavres : 4325
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________________________________________ 2022-01-05, 22:52
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| Noël avait fini par passer encore plus vite qu'il était arrivé. C'était toujours comme ça : des semaines et des semaines d'excitation pour très peu de célébration - bien souvent décevante, qui plus est. Puis, une semaine plus tard, nous avions changé d'année au terme d'un nouveau très long (mais très bon) repas. Jaspeur s'était effrayé des feux d'artifices (rien de neuf sous le soleil de ce côté-là) tirés en l'honneur de 2022, Sadie avait pleuré la mort (métaphorique) de 2021 qu'on ne reverrait jamais et c'était bien triste (selon elle) et Angus s'était énervé contre ces mêmes feux d'artifices, quelques heures plus tard, quand il avait enfin eu sommeil et que quelques uns troublaient encore la quiétude de la nuit. Et après ça, c'était reparti pour une année de frustrations causées principalement par la ville et la grande majorité de ses habitants (autres émotions inclues), de petits plaisirs sadiques à se réjouir du malheur des heures, de punchlines savamment préparées, de goût et, évidemment, de dégoût. Quelques jours après le nouvel an, alors que je profitai de ma tranquillité au manoir, on sonna. D'une grâce presque divine (soyez pas jaloux), j'allai ouvrir pour trouver, sur le perron, Meredith, un panier de muffins entre les mains mais une coiffure moins sévère (heureusement pour son doux visage) que celle de Bree Van der Kamp. - T’inquiètes pas, c’est moi qui les ai fait, déclara-t-elle sans préambule en indiquant son panier. Bonne année ! ajouta-t-elle en me tendant son offrande. - Y a intérêt que ça ne soit pas eux, rétorquai-je en acceptant le présent dont l'odeur régalait déjà mes narines. En effet, Meredith n'était pas sans ignorer que je me méfiais particulièrement des prouesses (le mot est grand) pâtissières des orphelins qu'elle chaperonnait. D'ailleurs, je m'étais bien gardée de venir fréquenter le stand que les petits Oliver Twist avaient tenu au Marché de Noël, bien décidée à ne rien contracter avant les fêtes. J'avais aussi tenté de convaincre Sadie que ce n'était pas une bonne idée d'acheter des gâteaux à une bande de marmots sans parents mais puisqu'elle avait trop bon cœur elle ne m'avait pas écoutée. Heureusement, elle ne s'estimait pas suffisamment pour en plus proposer de tous les adopter. Ca tombait bien : ils auraient manqué à Meredith. - Bonne année à toi aussi ! souris-je, aimable, avant de m'effacer pour lui permettre de rentrer dans le manoir. Une fois à l'intérieur, elle poursuivit le débat passionnant (non) sur les talents de pâtissiers de ses orphelins : - Je sais à quel point tu aimes les pâtisseries de mes petits protégés, rétorqua-t-elle, presque narquoise. Quoique je ne suis jamais morte après avoir mangé ce qu’ils avaient fait, ajouta-t-elle. - C'est sans doute parce que tu as développé des tas d'anticorps à force de les fréquenter, répondis-je du tac au tac. Du thé ? Tout en parlant, j'entrainai Meredith vers la cuisine où ce serait plus pratique de préparer le thé qu'elle voudrait forcément puisqu'elle était anglaise. Mais elle était aussi mon amie, aussi, je n'avais pas besoin d'être aussi formelle qu'avec une autre personne en l'emmenant, par exemple, au salon, avant de m'éclipser pour chercher ledit thé. - Une nurse anglaise ne refuse jamais une tasse de thé, confirma la nanny avant de me lancer un clin d'œil. Des fois je regrette de ne pas prendre des paris : je serais encore plus riche que je ne le suis déjà. - Et une nurse anglaise parle forcément d'elle à la troisième personne ? m'enquis-je, narquoise à mon tour. Si elle prend du lait dans son thé, elle est prévenue, je la fous dehors illico presto. Meredith sourit (encore) et reprit, le menton relevé par toute la dignité dont elle était capable, presue solennelle : - Jamais de lait dans mon thé très chère amie. Et j’aime parfois parler à la troisième personne mais je ne suis pas Alain Delon pour autant, précisa-t-elle. - Tu m'en vois ravie, ajoutai-je avant de servir deux mugs de thé noir et d'en pousser un vers mon amie. J'attrapai ensuite un muffin, croquai dedans, le savourai et décrétai après ma fine analyse : - Je les valide. Tu peux même en prendre un toi aussi si tu veux, offris-je, au comble de la générosité. Aloooooooooors, quoi de neuf ? Meredit me remercia et but un peu de thé. Puis elle attrapa un muffin et reprit la parole : - Eh bah écoute, il y a peu, tu hantais mes rêves mais à part ça, tout va bien. - T'es la deuxième à me dire ça mais personne ne compte, répondis-je. Ca doit vouloir dire que les gens commencent enfin à comprendre qu'il faut m'écouter parce que j'ai toujours raison. Parce que c'est de ça que tu as rêvé j'imagine ? La question était rhétorique, évidemment. L'inverse était impossible. - Yep. Et c'est ainsi que Deborah eut encore une fois raison. Meredith, elle, se gratta l'arrière de la tête puis poursuivit : - Tu avais pris l’apparence de ma raison, enfin de la raison de toutes les personnes qui se trouvaient avec moi, précisa-t-elle, ce qui expliquait pourquoi elle était la deuxième à me parler de ça. Et le Père Noël était notre subconscient… c’était assez intense je dirais. - Pourquoi intense ? Si elle m'avouait avoir fait des choses intenses avec Papa Noël nous ne pourrions plus être amies. - J’ai revu Bert et ma fille… et je me suis rendue compte aussi que j’étais finalement chanceuse de t’avoir dans ma vie, résuma Meredith. - Emotionnellement intense, donc, conclus-je en hochant la tête. Si ça t'a permis d'enfin arriver à la conclusion que je suis indispensable dans ta vie, c'est un mal pour un bien. Quoique tu aurais dû le comprendre plus tôt, ajoutai-je sur un faux ton de reproche. - Mademoiselle Deborah Gust est elle offensée que je découvre que maintenant que c’est une déesse du dégout indispensable pour mon développement personnel ? demanda-t-elle avant de laisser retomber le silence. C’est fou ça. Eet toi quoi de neuf ? T’as passé de bonne fêtes ? - J'ai passé des fêtes émotionnelles à ma façon, dirons. Mais c'était bien. Pas mal, au moins. Et pas aussi agité que tes rêves, je suppose. La conversation ne s'arrêta pas là car Meredith était bavarde et j'aimais aussi énormément m'écouter parler. D'ailleurs, mes rencontres de rêveurs ne s'arrêtèrent pas là non plus.
Le lendemain, après une session shopping bien méritée, je décidai de m'accorder une pause (également bien méritée) au Sherwood Café. J'y entrai comme si le lieu m'appartenait et commandai un cappuccino auprès d'une jolie serveuse blonde à qui je n'aurais pas fait attention si elle ne m'avait pas comme qui dirait reconnue. - Et un cappuccino pour la dame, annonça-t-elle après réception de ma commande, avant de s'interrompre pour mieux m'observer, le regard fixe, et un peu ahuri, selon moi : Oh ! Mais je vous reconnais ! Depuis le temps que je veux vous rencontrer ! Vous êtes pas facile à trouver, commenta-t-elle. J'arquai un sourcil, étonnée. Avec un égo et une aura comme la mienne, permettez moi de m'étonner d'avoir été si difficile à trouver. On va mettre ça sur le compte de la période de l'année. - C'est probablement parce que vous n'avez pas suffisamment cherché, rétorquai-je cependant. Et donc, vous me cherchiez pour quoi au juste ? J'étais réellement curieuse de le savoir. Des serveuses, j'en avais croisé des tas mais c'était bien la première à me reconnaitre de la sorte et à m'avoir cherché - qui plus est sans me trouver. Je savais également qu'on pouvait me chercher pour des tas de raisons différentes, qui vont de "vouloir changer de look" (mais elle n'en avait pas besoin) à "être désespéré.e par sa propre vie et vouloir en changer" en passant par des tas d'autres raisons plus ou moins probables (sachant que Storybrooke n'a pas besoin de Mary Poppins pour qu'ici même l'impossible devienne possible). - Ca doit être ça ! sourit la jeune femme. Faut dire qu'avec les fêtes, on a pas trop la tête à fureter... Bref ! se reprit-elle heureusement avant de commencer à me raconter sa vie, son œuvre en douze volumes. Tout en continuant de parler, elle commença à préparer ma commande sur l'une des machines du Sherwood Café. - Pour vous remercier ! Vous avez été le visage de la Raison dans un mauvais rêve face à des crabes des rêves et vous m'avez sauvé la vie. Malgré vous. Donc.... C'était important de vous voir en vrai ! conclut-elle. J'opina. Comme elle n'était pas la première à me le dire, forcément, sa révélation perdait un peu de sa surprise. - Bah de rien. C'est tout moi ça. Altruiste et raisonnée. Voix de la conscience, pourrait-on même dire. Vous irez loin si vous continuez de rêver de moi. La dernière partie, je l'avais déjà servie à une autre blonde que j'avais croisée le jour de Noël mais je persistai et signai. Mais cette réponse interloqua la serveuse qui pencha la tête sur le côté. - Vous faites ça souvent ? Sauver des gens dans leur tête ? - Pas de façon aussi métaphorique mais oui, ça m'arrive. J'ai une petite télécommande, je rapetisse, je rentre dans la tête des gens, je bidouille ce qui va pas, je ressors, je rappuie sur la télécommande, je retrouve mon mètre soixante dix... La routine, quoi, conclus-je, presque blasée. Ou alors j'écoute et j'observe de là où je suis, je critique énormément, j'interviens et après la personne est sauvée et peut enfin devenir la meilleure version d'elle-même. La serveuse haussa un sourcil, complétant le cappuccino attentivement. - Vous êtes définitivement la même que là-haut, décréta-t-elle, amusée, pointant le haut comme son crâne au passage. J'espère que la petite fille blonde a eu la chance de vous avoir pour l'aider, elle aussi. Je tiquai à ce commentaire. La "petite fille blonde" comme dans "la nôtre" ou la "petite fille blonde" comme dans "y avait aussi une fillette random dans mon rêve" ? Ne pouvant, pour une fois, pas trouvé la réponse moi-même, je demandai : - Quelle petite fille blonde ? Il se passait quoi plus précisément dans votre rêve ? - Oh, je vous ai vu avec une petite blondinette. Vous lui tapotiez l'épaule. Elle avait l'air heureuse de vous voir. C'est quelqu'un que vous connaissez bien ? demanda-t-elle tout naturellement en déposant le cappuccino chaud et parfait devant moi, ne pouvant s'empêcher de humer l'odeur qu'elle appréciait manifestement beaucoup. C'était difficile de répondre à cette question. Personnel, aussi. Trop, sans doute. Mais j'avais été la personnification de sa Raison, je pouvais bien me livrer à mon tour, je suppose. - On va dire que nous étions tout et partie l'une de l'autre, soupirai-je finalement en songeant que si Meredith avait revu son amant et sa fille mortes, les autres avaient probablement vu des morts eux aussi, ce qui expliquait - voire rationnalisait - la présence de Riley dans leur tête. Et si la serveuse pouvait croire, d'après ma réponse volontairement sibylline, que je parlai d'un enfant que j'aurai eu au sens traditionnel du terme, ça m'allait très bien. - Ça devait être de bons moments alors, je demanderai à Sab s'il la connaissait... dit-elle doucement, ce à quoi j'acquiesçai en silence, nostalgique comme je le suis pourtant rarement et absolument pas intéressée d'en apprendre plus sur le fameux Sab (c'est vraiment un prénom ça en plus ?). Tenez. C'est pour moi, annonça-t-elle ensuite plus énergiquement. Une vie vaut bien un cappuccino. Vous m'en direz des nouvelles. Je ne serai certainement pas de celles qui allaient se plaindre parce qu'on lui offre un cappuccino gratuit après une conversation peu conventionnelle. Oh ça non. En plus, il était plutôt pas mal, constatai-je rapidement après une première gorgée. |
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