« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 De l'Orage et du Soleil, naît parfois un Arc-en-ciel...

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Desmond Blake
« I am the perfect devil.
Tell me how bad I am. It makes
me feel so good. »

Desmond Blake

| Avatar : Rami Malek *o*

De l'Orage et du Soleil, naît parfois un Arc-en-ciel... - Page 2 6j3x

Let's talk of graves, of worms, and epitaphs.
“Because I'm evil, my middle name is misery.
Well, I'm evil, so don't you
mess around with me.”


De l'Orage et du Soleil, naît parfois un Arc-en-ciel... - Page 2 Dc03



| Conte : Intrigue divine sauce titanesque avec soupçon de mal de crâne
| Dans le monde des contes, je suis : : Cerbère, le fidèle et redoutable chien à trois têtes

| Cadavres : 1682



De l'Orage et du Soleil, naît parfois un Arc-en-ciel... - Page 2 _



________________________________________ 2021-11-09, 21:48 « I am the perfect devil. Tell me how bad I am. It makes me feel so good. »

Let there be carnage...— Il s’est écoulé à peine...

Desmond avait rarement le souffle coupé. Il savait parfaitement user des différentes intonations de sa voix afin d’obtenir un effet précis sur les gens. La menace, le sarcasme, la suffisance, le mépris, la lassitude étaient justement dosées dans chacune de ses paroles. Cependant, rien ne le préparait à se faire désarmer de la sorte. Il avait suffi qu’Hadès lui fasse un baiser sur le nez pour que le chien des Enfers n’achève pas sa phrase. Quelque peu perdu et dérouté, il avait observé son Maître, les yeux écarquillés. Il ne s’attendait pas à une telle marque d’affection. Était-ce une manière de le remercier pour lui avoir sauvé la vie ? Enorgueilli par cette idée, Cerbère s’empressa d’emmener Hadès dans le meilleur restaurant de New York. Tous les souhaits de son Maître étaient des ordres ! Il était si peu habitué à une marque de reconnaissance de sa part qu’il sentit une forme étrange d’allégresse s’emparer de lui. Il se reprenait à espérer que la grande époque allait recommencer. Cette époque bénie - et maudite - où ils avaient fait les quatre-cent coups ensemble, dans la fièvre, le sang et le carnage ! Son Maître était de son côté ; il avait volontairement laissé de côté Alexis et rejeton pour passer du temps avec son fidèle chien...

Hélas, la désillusion refit surface avant même l’arrivée du homard : Hadès avait en réalité eu une absence due au manque d’oxygène dans son cerveau, causé par la prise de gaz anesthésiant. Desmond accueillit cette réalité avec un calme remarquable. A force de déception, il devenait blasé. La douleur de l’abandon ne trouvait plus aucune prise sur lui ; rien ne pousse sur un terrain calciné. Seule une rage sourde battait à ses tempes. Une fois encore, il passait après. Après une stupide mortelle qui avait la seule fantaisie de posséder une odeur intrigante. Pire encore : il passait APRES un nourrisson. Où était la justice, dans tout ceci ?

Docile, il libéra Greenbook et le conduisit jusqu’à la chambre. Là, il constata qu’ils étaient arrivés trop tard : le marmot venait de naître. Seul les draps blancs tâchés de sang ainsi que l’odeur éveillèrent l’intérêt de Cerbère. Sans aucune conviction, il coupa le cordon avec une griffe puis tourna la tête vers Hadès. A présent qu’un énième être humain avait poussé son cri, pouvait-on manger le homard tant convoité ? Son Maître ne donna aucune indication en ce sens. Au contraire, il accompagna les gens qui se trouvaient dans la chambre jusqu’au couloir et indiqua qu’il fallait attendre. Desmond se retint de lever les yeux au ciel. Pouvait-il disposer ? Il n'avait aucune envie de poireauter parmi cette équipée larmoyante. Leurs émotions se répandaient sur lui comme des traînées de bave. Il jeta un regard dégoûté à la vieille Regina Mills dont le mascara dégoulinait. Quelle horreur !

Il se sentit presque soulagé quand Hadès lui indiqua d’un signe de tête de suivre le bébé. Ce n’était pas une mission digne du Gardien des Enfers, mais il s’en contenterait pour le moment. Au lieu d’emboîter le pas à l’infirmière, il se téléporta directement dans la pièce dans laquelle elle venait d’entrer. Elle sursauta avec le nourrisson dans les bras, puis garda un œil méfiant sur Desmond tandis qu’elle effectuait les tests de naissance. Il eut l’ombre d’un sourire amusé en la voyant si nerveuse ; il appréciait de faire son petit effet où qu’il aille.

Tout d’abord, elle nettoya l’enfant. Elle vérifia ensuite son poids, effectua un test de réflexe, nota son pouls puis écouta sa respiration. Pendant tous ces contrôles, Desmond laissa échapper un profond soupir teinté d’ennui. Lorsque vint le moment pour elle de discerner les anomalies, il s’approcha. Son ombre tomba sur la petite chose fripée qui poussait de faibles vagissements. Le visage neutre, il déclara :

— Il est très laid. Vous devriez le noter sur votre feuille.

L’infirmière lui lança un regard choqué et réprobateur. Elle se demandait probablement s’il faisait vraiment partie de la famille de Miss Child.

— Je vous serais grée de n’émettre aucun jugement.

— Pour quelle raison ? s'étonna-t-il sans comprendre où était l’impolitesse.

Au lieu de répondre, elle émit une exclamation agacée et se pencha de nouveau sur le nouveau-né.

— Je suis sûr qu’il doit avoir mauvais goût... marmonna-t-il tout en observant ce dernier d’un œil méprisant.

Il n’appréciait pas les nourritures trop bruyantes, sauf lorsqu’il était à l’origine des cris.

— Qu’avez-vous dit ?
s'étrangla l’infirmière, épouvantée.

— Moi ? Rien.

Il se composa un visage bienveillant qui angoissa davantage la femme. Puis, il ouvrit les bras vers le nouveau-né. L’infirmière eut un geste comme pour l’en empêcher.

— Détendez-vous, voyons, dit-il d’un ton faussement surpris.

Elle hésita à intervenir tandis qu’il prenait l’enfant enveloppé d’un linge dans ses bras.

— Je le ramène auprès de sa mère.

Il venait d’entrevoir l’apothéose de cette action : Hadès allait forcément être ravi et chercherait à passer du temps avec lui. Ils quitteraient enfin cet endroit insipide emplis de minuscules êtres humains et de jeunes mères aux entrailles sanglantes.

Aussi, il choisit le chemin le plus long pour revenir vers la chambre. Cela lui permit de traverser le couloir en paradant presque, portant le nouveau-né avec une lueur triomphante dans le regard, le menton haut. Il passa près de Regina Mills et du vieillard précieux aux yeux dorés en les ignorant superbement, ne s’arrêtant que face à Hadès, qui lui-même se tenait devant la porte close de la chambre.

— Maître, le petit est en bonne santé, annonça-t-il d’un ton flamboyant. Je m’en suis assuré moi-même.

Ce mensonge ne le fit pas même sourciller. Desmond était habitué à transformer la réalité à sa guise. On n’arrive pas au sommet en se montrant honnête. Il faut savoir améliorer les gentillesses et bien doser les coups de dents.

Il tenta au mieux d’ignorer l’agréable odeur qui émanait du petit tas de couverture qu’il serrait contre lui. Ce petit corps si chaud, si neuf... possédait l’indéfinissable parfum de sa mère ainsi qu’une autre aura, aussi prononcée, voire plus entêtante encore.

La reconnaissant parmi les personnes présentes, Desmond huma l’air et tourna la tête vers le Précieux qui était blanc comme un linge.

Consternant...

Cerbère lui offrit un regard plus que blasé. Comprenant de quoi il retournait, il combla l’espace entre eux et lui colla le nouveau-né dans les bras. C’était son affaire, après tout. Son œuvre. Alexis avait bien mauvais goût...


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Regina Mills
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Regina Mills

| Avatar : lana parrilla

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| Conte : blanche neige et les sept nains
| Dans le monde des contes, je suis : : la méchante reine

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| Cadavres : 6259



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________________________________________ 2021-11-20, 14:11

De l'Orage et du Soleil, naît parfois un arc en ciel
privé
alexis et la famillenaissance d'Isaacmaternité de storybrooke2021Actif
Le flou. Le vide. Vous savez cette drôle de sensation quand vous avez simplement l’impression que le sol se dérobe sous vos pieds. Eh bien, actuellement, j’étais en train de vivre ça. Tout. Tout allait beaucoup trop vite. J’avais l’impression de n’être qu’une spectatrice de ce qui se déroulait devant mes yeux, j’étais là, sans l’être vraiment. Tout. Tout se dérobait sous mes pieds, j’étais complètement perdue, je ne sentais faible, incapable de faire ce qu'il fallait, sans pouvoirs, je n’étais qu’une bonne à rien. Je sentais la main de ma fille dans la mienne, je sentais sa détresse, je sentais celle de ma soeur également qui m’envoyait des signaux par le regard. Les choses ne s’arrangeaient pas et je ne pouvais rien faire pour aider autrement qu’en simple humaine que j’étais.

Pour le coup, j’étais privé de ce qui faisait de moi celle que j’étais, une puissante sorcière. Avec le bracelet de ma mère, je n’étais qu’une ombre, une ombre volant au dessus de moi. Je voyais la scène, j’entendais tout, je sentais tout mais je n’arrivais pas à agir. Pourtant en voyant tout ce sang, en voyant la détresse de ma fille, en voyant la crainte dans le regard de ma soeur et en voyant les gestes d’Erwin, c’est comme si j’avais soudainement repris contenance. Il avait repoussée par soeur pour agir par lui-même, la surprise disparue, je sentais la main de ma soeur qui me compressait l’épaule, comme pour me rassurer de sa présence.

« Ça va aller, elle va s’en sortir, tout va bien se passer. » me soufflait-elle dans l’oreille, un peu plus à chaque fois.

Puis le bébé vint au monde, Erwin semblait vraiment perturbé mais voir mon petit fils ainsi, je crois que j’étais choquée. Oui vraiment. Mon regard s’était immédiatement porté sur ma fille. Les yeux clos. Le sang. Non, elle n’avait pas le droit. C’était impensable. Juste impensable. Je n’allais pas la perdre, Isaac avait besoin de sa mère et moi je voulais ma fille, je ne voulais pas la perdre, pas après tout ça. Elle était l’une des choses que j’avais le mieux réussie dans ma vie et je ne comptais pas la laisser partir. Ce fut très rapide, je ne sais plus trop comment mais je m’étais retrouvée dans le couloir…Adossée contre le mur, les yeux clos, je respirais. Je respirais fortement, un peu trop peut-être, Kelly était apparue de nulle-part et me souris.

« Respire petite soeur. Respire. »

Je sentais son étonnante bienveillance me redonner du courage. Le temps me semblait tellement long. Des sages-femmes avaient finies par venir, de nombreuses personnes s’occupaient d’elle. Cependant, je ne pu retenir mes larmes. Je m’étais laissée glissée le long du mur. Mes nerfs étaient en train de lâcher. Les lèvres tremblantes, les yeux clos, je pleurais. Silencieuse. La peur de la perte, cette crainte d’être incapable de lui venir en aide. Cette douleur de ne pas savoir quoi faire. Je me sentais tellement mal. Ce devait sans nul doute être un des plus beaux jours de ma vie, j’étais devenue mamie mais au fond de mon coeur, je ne cessais d’avoir cette pensée, cette si vilaine pensée que me répétait Rumple sans cesse.

« Les vilains n’ont pas le droit à une fin heureuse. »

Mes enfants, mon petit fils, ils étaient ma fin heureuse et si à cause de cette maudite histoire de « vilains de contes de fées », je devais les perdre, je ne pourrais m’en remettre. Me relevant, je respire profondément et sèche mes larmes alors que ma soeur me tend un verre d’eau.

« Tiens, je crois que tu en as besoin. » « Merci »

Je lui souris et bois un peu avant de relever le regard.

« Comment elle va ? » « Ne t’inquiètes pas Regina, je te l’ai dit, tout ira bien. Sois patiente. Mais avant tout chose, je crois que quelqu’un meurt d’envie de rencontrer sa grand-mère. » énonce la rouquine avec un sourire.

Kelly prends le bébé des bras d’une autre sage-femme et le pose doucement dans les miens. Aussitôt, toute cette crainte, toute cette rage intérieure sur ce que je pouvais être, toute cette tristesse et cette douleur s’était envolée. En sentant mon petit fils dans mes bras, en sentant sa bonne odeur de bébé, en sentant tout l’amour inconscient qui émanait de lui, je me suis rendue compte que tout irait bien. Qu’il serait protégé quoi qu’il advienne.

« Coucou mon tout petit. Si tu savais comme je t’aime déjà si fort. Je promets de tout faire pour que ta maman aille bien et que tu sois en sécurité. » soufflais-je tout doucement, presque dans un murmure que je savais qu’il entendrait.

Caressant sa main, son petit poing se referme sur mon doigt. Une énergie nouvelle parcourt l’intégralité de mon corps alors que le bracelet retenant mes pouvoirs cède, tout comme celui de ma soeur à mes côtés. On se regarde quelques instants avant que je ne souris légèrement. Etrangement, je me sentais à nouveau complète. Isaac inconsciemment avait « usé » de ce pouvoir pour nous libérer toutes les deux. Me penchant doucement, je l’embrasse sur le front.

« Je te remercie. » murmurais-je alors.

Ce n’était peut être qu’un effet d’optique ou que sais-je mais pendant quelques secondes, j’étais certaine d’avoir vu naître sur son visage de poupon, un sourire. Un sourire rassurant. Un sourire bienveillant, un sourire rempli d’amour. Quelque chose dans mon coeur s’était produit, sentir mon petit fils dans mes bras, et cette amour inconscient et puissant qui émanait de lui m’avait permis de me rendre compte que je méritais le bonheur, qu’il y contribuerait tout comme sa mère et ses oncles.

Quand les infirmières vinrent nous informer qu’on pouvait aller voir Alexis mais en petit groupe pour ne pas la fatiguer, je me suis dirigée vers Erwin pour lui déposer doucement Isaac dans les bras avant de le laisser aller auprès de ma fille. Frottant doucement mon poignet où se trouvait quelques temps plus tôt le bracelet, je me rendis compte d’une chose, tant que la vie me permettrais de le voir sourire, alors je ne pourrais qu’être heureuse.
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Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »

Erwin Dorian

| Avatar : Rufus Sewell

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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)

De l'Orage et du Soleil, naît parfois un Arc-en-ciel... - Page 2 Sn0a
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De l'Orage et du Soleil, naît parfois un Arc-en-ciel... - Page 2 W2ja

| Conte : Coeur de Princesse/Le Prince et le Pauvre
| Dans le monde des contes, je suis : : Preminger

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| Cadavres : 1320



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________________________________________ 2021-11-27, 22:42 « If the crown should fit, then how can I refuse? »




J'assiste à la naissance d'une mère.
C'est presque plus émouvant que la naissance d'un enfant.



Un accouchement pouvait sans peine s’associer à une torture. Mais il créait un aspect heureux chez une majorité de monde ce qui permettait à l’ancien ministre de le qualifier « d’événement profondément malsain »… Les crispations, souffrances qui coupaient parfois les respirations, les actions de la jeune femme n’iraient pas en s’amenuisant, elles vivraient jusqu’à délivrer un autre cri. Le cri d’une nouvelle vie… Jusqu’à causer sa nausée. Sans compter l’ensemble de ces préparatifs d’installation qui donnaient à la future mère l’allure d’une sacrifiée allant avec appréhension jusqu’au offrande… Il y avait même des étriers…des ETRIERS. Son regard s’y était bloqué un bref instant avant de dévier pour retourner sur sa maîtresse fébrile… N’y trouvant guère l’apaisement, son observation avait fini par se poser dans le vague, tandis que son corps adoptait une posture altière. A partir de là, il avait perdu l’impact avec le réel. Son cerveau semblait contempler la suite des évènements avec une hauteur méprisante, son corps ponctuant d’un ricanement dédaigneux les suites d’imbroglios qui se succédaient. Pourtant...il n’était pas indifférent. Pour beaucoup, il l’aurait été. Il y avait bien des moyens mis en œuvre pour échapper à une grossesse non désirée, celles qui en arrivaient là, savaient ce qui les attendaient. Mais… C’était Enora. Elle n’avait pas à vivre une grossesse aussi désastreuse que celle qui se déroulait sous ses yeux. Ils vivaient au XXIème siècle, fichtre ! Dans une ville remplie de magie qui plus est ! Avec la plupart des sommités des mondes divers qui se trouvaient à son chevet ! L’une était la cause de leur présence en ce sol terrestre, l’autre une des plus puissantes sorcières de l’Ouest, le Titan la cause du Ragnarök, l’un des absents ni plus ni moins que le Dieu des Enfers et le deuxième son plus fidèle chien des ténèbres. Et pourtant, cet accouchement, bien loin d’être ordinaire était sûrement de loin le pire que Storybrooke avait pu compter. Il semblait même au ministre que chaque seconde l’empirait… Beaucoup louaient la toute puissance de ces êtres, En cet instant, ils étaient tous aussi impuissants, d’autres carrément démissionnaires. Preminger savait bien ce qu’il en était. Le pouvoir physique ne permettait pas tout. Certains s’étaient ôtés leurs magies d’autres fuyaient. Le Destin n’était pas provoqué par des compétences ou des paroles. Il l’était par des actes. Lorsque le sang avait coulé, lorsque le Futur avait tangué se jumelant à des scènes passées, il avait senti la fureur prendre le pas sur son dégoût. Ce vaudeville risible dans un autre contexte ne l’amusait pas une seule seconde. Il ne voyait que trop le terrible dénouement vers lequel le liquide rougeâtre amenait sa protagoniste principale. Impensable. Inadmissible. Tout ceci pour un nourrisson. Tout ceci pour une Erreur. Ses yeux fondaient sur les sœurs Mills, décortiquant leurs mouvements, leurs craintes, leurs inquiétudes, avec une hargne croissante. Il savait que toutes deux aimaient Alexis. Mais Alexis, tout comme elles, aimait déjà le petit être qui ne demandait qu’à vivre, même en avance. Pour elles, celui LUI comptait. Si bien qu’elles prenaient des précautions pour lui permettre de venir au monde le plus « merveilleusement possible ». Au détriment de celle qui le portait. Oh le sang pouvait bien couler, elles s’en inquiétaient mais n’accéléraient pas, pour ne pas risquer de blesser l’Autre… Et Alexis, trop bonne, n’y voyait aucune objection. Elle se serait sacrifiée pour cette Erreur, l’ancien ministre le savait. Mais lui refusait que l’éventualité se présenta.

« Il n’est pas bon que cet enfant vive sans mère » avait-il proféré à l’adresse de Regina.

Il n’aurait pas été bon pour LUI en effet… Mais Preminger seul devinait à quel point. Lui confier l’Erreur pleinement sans sa douce protection était une erreur qu’il refusait de permettre à Alexis.
Prestement, se levant dans un bond furieux, ses mains avaient repoussé Kelly Mills, dans la crainte de cette possibilité, pour tordre le cou à ce risque, pour redresser le Présent vers le Futur qu’il désirait. Il n’y aurait pas d’Erreur sans Mère. Parce qu’il n’y avait pas de Futur sans Elle. Tout ce qu’il avait construit, tout ce qu’il avait bâti, tout ce qu’ils avaient construits et tout ce qu’ils bâtiraient se ferait. Il avait vu un Futur qui lui plaisait. En avait accepté jusqu’aux fruits les moins appréciables, ce n’était guère pour se retrouver entouré de ces seuls derniers. Dans une impulsion narcissique, il avait extirpé l’enfant du néant à la vie, dans un brouillard flou sans contours nets. Il n’avait rien regardé, avait seulement guidé ses mains impérieuses sur la chair visqueuse, tirant, songeant à ce qu’il n’y avait que LUI pour solutionner tout, projetant son esprit sur des souvenirs du passé, des rêves de lointain, des rêves de plus grand. Il avait fait une promesse à sa maîtresse cela faisant, se forgeant dans la certitude qu’elle s’accomplirait. Tout irait bien. Il avait tant obtenu du Monde déjà. Et si peu à la fois. Il ignorait s’il faisait bien. Il s’en fichait. Il ne désirait qu’ôter l’être le plus rapidement possible, pour permettre aux soins d’endiguer le sang, que l’hémorragie s’étouffe.
Tout céda soudainement. Un appel d’air. Un mouvement. C’était fini. Il n’y avait plus de résistance. Rien d’autre qu’une masse encore informe entre ses doigts. Il n’aurait pas fallu baisser les yeux. Il ne le méritait pas. Il n’était rien d’autre qu’une petite vie mouvante entre ses doigts ensanglantés. Mais son visage parfait s’était abaissé malgré lui, mécaniquement. A SA rencontre. Il n’en n’avait rien vu. Qu’un petit corps minuscule luisant, rougeoyant. Il criait aussi. Peut-être était-ce ce cri d’ailleurs qui avait poussé les yeux du ministre à descendre jusqu’à sa face minuscule. D’un un piaillement acrimonieux. Il était là. L’Erreur. Entre des griffes tâchées de la même teinte rouge qui maculait jusqu’à ses manches, gigotant à peine mais si pleinement...vivant. Preminger sentit son estomac se secouer violemment sous la réalisation de ses derniers gestes. Il...l’avait…touché. Il l’avait tiré. Il l’avait accouché. Toute l’horreur lui sauta à la gorge, achevant de brouiller sa vision. De l’air, il lui fallait de l’air. Et qu’on le débarrassa illico presto de...ça. Cette petite chose… Vite ! Il ouvrit la bouche, pour quémander de l’assistance, mais sa voix se mourut entre ses lèvres, tandis que ses sens s’entrechoquaient dans un tourbillon sporadique. La chambre tournait vivement ou peut-être était-ce lui ? Il ne discernait plus rien. Rien…De l’air... Et sentit ses jambes glisser, porta la main vivement à son front en défaillant. Lâcha l’Erreur. Au moins, quoiqu’il fasse, il l’emporterait…
Mais il ne perdit pas réellement connaissance. Comme à l’ordinaire, Erwin voyait toujours tout bien plus excessivement que la réalité. Il se félicita même dans cette même capacité, à ce que l’organisme du grand Preminger soit aussi résistant à un choc aussi terrible que celui que de mettre au monde un nourrisson. Il ne reprit cependant que pleinement ses esprits dans le couloir qui menait à la chambre d’Alexis. Visiblement et sans que cela ne lui revienne, quelqu’un avait du avoir le bon sens de le ramener et de l’asseoir. Sûrement pas un membre du personnel incompétent de cet horrible établissement ! Il comptait prestement leur offrir une trèèès mauvaise publicité. A moins que ses sens n’aient eu le génie de le pousser soi-même jusque là. Il ne s’en souvenait plus. Mais, visiblement, puisqu’ils étaient à présent tous à l’extérieur, Alexis devait donc être en train de recevoir, ENFIN, les soins mérités. Il cligna des yeux, se massa dramatiquement les tempes avant de stopper son geste, se souvenant ne pas avoir eu l’occasion de se laver les doigts depuis...cette...expérience… Il tenta de se lever, sentit ses jambes trembler, insista pas. Il irait à l’allure qu’il conviendrait… Tout le monde ne serait pas déjà si conscient après une si grande épreuve ! Tandis qu’il farfouillait dans sa poche avec hâte pour dégoter ne serait-ce qu’un mouchoir, son attention se riva soudainement devant lui, reconnaissant l’homme qui gigotait dans le couloir, amusant la galerie. HA-DES. Arrivé... Revenu. Une moue acide dégringola sur le visage de Preminger. De ce qu’il saisissait du discours, Isaac n’était pas mort, ni même amoché. Quelqu’un avait du le récupérer de la chute. Fichtre. Pour une fois qu’un malaise se présentait involontairement à lui, servant ses intérêts, il avait forcément fallu que celui qui avait été la cause de toute cette catastrophe ambulante revienne. A POINT NOMME. Essuyant ses doigts dans le mouchoir, il déclama, d’une voix forte à l’encontre du maire :

- Vous voilà ENFIN revenu…Monsieur le Maire. Je CONSTATE que vous avez même eu le Temps de vous changer. »

Une pointe de sarcasme avait percé dans sa voix, méchamment. Mais Hadès était innocent. Imperméabilisé au sarcasme. Il n’y comprenait goutte et son visage s’était alors allumé avenant face à ce qu’il n’avait pris que comme une remarque agréable de son trésorier :

- « C’est normal. Faut être présentable pour accueillir mon filleul. Ce qu’il faudrait maintenant c’est qu’on valide le prénom assez rapidement. J’ai toute une liste... »

Il avait sorti de sa poche un papier griffonné, devant le nez du ministre. « L’idiot… Il l’a vraiment fait... ». Hadès était bien de ceux qui s’enthousiasmait à ce point. Pour certains, des personnes à l’âme aussi noble que celle d’Alexis, cet « amour » manifeste et cet investissement flagrant pour cet enfant qui venait à peine d’inspirer sa première gorgée d’air suffisait à gommer ses torts. Puisqu’Erwin ne manifestait aucune tendresse liée à cet être, la chose le laissait totalement de marbre. Tout au plus, cela ne faisait que lui rappeler qu’aussi détestablement inconsistant que pouvait être le Maire il demeurait surtout aussi parfaitement niais. Un produit de la nature divine, mais surtout un produit de la société facilement méprisable, comme il en raffolait. Il ne prit même pas la peine de dissimuler sa condescendance, encore profondément heurté de son récent énervement, revoyant l’imagine angoissée d’Alexis danser dans ses yeux, et répliqua :
- « Je voiiiiis… Je voiiiis… Tellement présentable que vous avez omiiis la notion de rapidité pour ramener le médecin, votre filleul a bien failli ne pas venir au monde…. A Monsieur le Maire vous évoluez dans le monde si...candidement. » Il avait levé un sourcil et ajouté cruellement, en papillonnant des yeux vers le morceau de papier « OH. Quelle délicate attention. Mais le choix est déjà faiit, hélas. »

Cela n’avait eu vocation qu’à le rendre encore plus éberlué que jusqu’alors. Surpris, il avait tout de même contemplé sa liste :

- « Le choix ? Fait ? Elle a du tomber sur ma liste. La question est : lequel elle a choisi dedans » il épluchait visiblement ses choix, énonçant : « Jupiter. Orion ? »

Preminger roula des yeux. Jupiter. Orion ? N’exagérons rien. Cet enfant ne méritait pas un tel nom. Une planète, le nom de Zeus, une constellation ou que savait-il d’autre. Que nenni… Isaac était un choix idéal. Un choix parfait. Hadès avait marqué une pause, lisant sans parler pour mieux reprendre :

- « Norbert ? C’est bien. En plus j’en connais un vraiment sympa. C’est une crème. » Il s’était coupé brusquement « Oh, on est quoi ? » demanda-t-il « Jeudi ? Thursday ? Ca lui irait comme un gant ! Il me faut un stylo ».

Il avait visiblement oublié que cela ne servait plus à rien… Est-ce-que cela était surprenant pour le personnage ? Non. Fallait-il l’en détromper ? Preminger n’avait pour ainsi pas que cela à faire. Il l’observa sortir le stylo commentant tandis qu’il écrivait :

- "AMAZIIING » minauda Erwin avant de se figer subitement, comme frappé « Même si...non. Rien de tout ces énumérations ne me paraissent familières" souligna-t-il un peu goguenard avant de reprendre d’un ton paternaliste « Voyez le bon côté des choses, vous pourrez reprendre ces prénoms pour votre situation familiale... Je pense qu'après toutes les saisons, nommer vos enfants comme les jours d'une semaine est une riche idée... a GREAT IDEA! Pour votre filleul, vous aurez bientôt l'information, Monsieur le Maire... Pour le moment, je suis soumis au secret professionnel, of course, en tant que notaire."

Il se doutait bien que le maire n’en serait que plus dépité, c’était tordre le cou à sa curiosité légendaire. Dans d’autres circonstances, il se serait empressé de lui vendre la mèche, en « bon et fidèèèle adjoint ». A présent...à quoi bon ? Les bonnes grâces du maire lui étaient acquises et il lui avait pour ainsi dire, déjà planté un couteau dans le dos, en déposant sa propre liste concurrente à l’élection municipale. Cette fois, il gagnerait. Et ce serait un plaisir tout particulier que d’enfoncer le poignard jusqu’à le transpercer. Pour la souffrance et l’attente qu’il avait causé et l’incroyable inconsistance qui le caractérisait. Preminger était miséricordieux.

- « C’est normal » marmonna le maire à contre cœur « Je comprend. Du coup, le mieux c’est qu’on se penche sur le casting du père. Je voulais le faire avant la naissance mais on a été débordés. D’ailleurs, il a de l’avance. Mais c’est bien. On dit toujours que l’avenir appartient à ceux qui sont là en avance. »

Personne ne disait cela. Mais à quoi bon le détromper ? On lui aurait hurlé que les nuages étaient fait que la laine des moutons qu’il aurait battit des mains… Désolant.
Cependant, l’esprit de Preminger s’était focalisé sur un élément bien plus important du discours du Maire, qu’il répéta en clignant des yeux, atterré:

- « Le...casting...du...père... » marqua un temps d’arrêt puis ajouta « Vu que cet enfant existe, n’a-t-il pas de factooo un père...géniteur tout du moins ? »

Il resta prudent. Sur ses gardes. Bien que profondément proche de Nick, Hadès possédait sa propre logique qui lui permettait sur un malentendu parfois de rencontrer quelques rares foudroyantes. Ou alors, il avait été mis au courant. Qui aurait pu le prévenir ? Regina peut-être ? Pas par Alexis, elle n’aurait pas manqué de le dire...quoiqu’il ignorait encore ce qui avait provoqué son accouchement. Il lança un coup d’oeil soupçonneux au visage d’Hadès, tâchant d’y déceler une quelconque trace de malice à son égard. N’y trouva rien. Autant jouer le tout pour le tout, il s’enhardit même à demander :

- « A qui pensez-vous d’ailleurs ? Même si je doute que Miss Child approuve cette idée saugrenue. »

Elle le foudroierait sur place. Ce qui n’était pas désagréable à imaginer. Un concurrent de moins à la municipalité, un parrain en moins. La faute à ses idées ridicules… Et s’il était un temps soit peu au courant de quelques choses, c’était la porte ouverte rêvée aux confidences. L’attitude et les mots d’Hadès eurent tôt fait de déjouer son frêle soupçon.

- « Je vais y réfléchir. » Déjà le maire jetait des coups d’oeil autour de lui, semblant comme à son habitude, composer un raisonnement au gré de ses observations et de ses raisonnements internes, ce qui ne faisaient jamais bon ménage « Un médecin, ça serait pas mal. Surtout pour les premières années. Ou un juge. Ca serait pas mal, je sais que ça peut toujours servir. Au pire, y a Desmond. Il ne l’est pas encore ».
- « Un médecin eut été plus utile AVANT » grinça Preminger arcebe « Cela m’aurait évité d’accoucher MOI-MEME cet...enfant, tout successfully que cela fut » ajouta-t-il arrogamment.

Le maire n’avait pas eu vent de son acte, mais aussi désagréable soit-il, lorsque la pensée lui accrochait l’esprit, il n’y avait pas plus glorieux et admirable aux yeux du petit peuple… Il s’arrêta soudainement prenant conscience de toute l’énormité loufoque des idées d’Hadès. Dans d’autres occasions, il se serait contenu, aurait loué toutes les idées, toutes les candidatures, aurait écarté délicatement les moins souhaitables. Mais... ses nerfs se trouvaient encore à vif, tout en lui était à vif. Il semblait qu’une plaie béante s’était craquelée sur le masque affable et serviable qu’il endossait en permanence face aux individus. C’était un tout, évidement. L’incompétence du personnel soignant, l’inconscience bancale du Maire, la naissance de l’Erreur, la situation d’Alexis. Dans un autre contexte, oui, Erwin Dorian se serait tu, mais Erwin Preminger s’esclaffa avec mépris :

- « Your doooog ? » ricana-t-il entre deux quintes de rire, avant de reprendre le sourire mâtinée d’arrogance « Don’t be ridicoulous...aussi dur que cela soit pour vous, Miss Child mérite mieux qu’un chien humanoïde ou que sais-je d’engeance infernale... » il leva l’index et le pointa vers Hadès « Et non. NON. Excluez tout de suite, le Minotaure de votre esprit aussi. »

On n’était jamais trop prudent avec tous les méandres d’illogismes que fabriquaient un cerveau aussi bizarre. Alexis ne le saurait jamais, mais mieux valait tuer dans l’œuf ces situations désagréables pour elle, comme pour lui. Le chien était malsain et Norbert abrutit. Preminger possédait déjà un chien en qui il avait toute confiance, ne souhaitait pas s’en coltiner un second et il possédait déjà aussi un sbire au QI proche du néant, hélas, pour s’arroger la compagnie du minotaure benêt. Il soupira un peu, agacé. Pourquoi diantre avait-il laissé Alexis le désigner comme parrain ? Il savait pourquoi : l’Erreur ne pourrait que s’en plaindre, le « pauvre enfant »… mais en attendant...c’était comme ça qu’on se retrouvait sans médecin accoucheur dans un hôpital et en compagnie d’un individu qui non content de lancer un presque concours pour trouver un père de substitution à un enfant, réfléchissait encore à des prénoms quand bien le choix était arrêté. Et qui visiblement de toute l’interlocution n’avait retenu que….
- « Tu as quoi avec mon dog ? Et c’est pas un simple dog. C’est un méga badass chien des enfers. Et il a un coeur pur et tendre. »
Le pire, c’était qu’il y croyait… Peut-être était-ce la facette la plus ahurissante chez Hadès, il semblait totalement dissocier le Bien et le Mal des carcans communs. Preminger à l’inverse ne le faisait pas, il s’en moquait ce qui était bien différent. A l’inverse, ils possédaient un point commun peu anodin, sur lequel le ministre décida de rebondir. Mieux valait aseptiser le dialogue.
- « Oh rien… Je ne vous juge pas, j’ai moi-même… « a dog » déclara-t-il dans un réel sourire sincère même s’il ne put s’empêcher d’ajouter avec arrogance : « Même s’il est…bien plus...disons différent du vôtre ».

Il n’y avait pas assez du superlatif pour désigner la qualité de Midas comme adorable petit canidé. Ah qu’il avait été rapidement remarquable en dressage. D’un raffinement exemplaire. Il savait quoi subtiliser parfois…

- « Mon chien, c’est le meilleur. » bougonna Hadès dans son coin.

Erwin l’avait laissé à son déni, s’excusant pour faire un brin de toilette, dans l’attente d’information concernant l’état de santé d’Alexis. Si les médecins s’étaient enfin décidés à se comporter comme tels fallait-il s’inquiéter ? Non. Non. Il avait sorti cet enfant. Il l’avait sorti rapidement. Ses jambes, bien que moins flageolantes et l’entièreté de son corps s’en souvenait encore. Il doutait qu’il faille considérer que retirer le bébé causait autant de dégât de d’ôter l’arme avait lequel un homme se trouvait pourfendu.. Non ? Mais il n’y personne pour répondre à son interrogation muette qu’il s’était bien gardé de prononcer à voix haute. Il n’allait certainement pas de donner en spectacle. Elle s’en sortirait. EVIDEMMENT. Le pire serait survenu dans l’hypothèse inverse. S’il n’était pas intervenu. Oui, il avait bien fait. Il avait bien fait. Il lava ses mains soigneusement, chassant méticuleusement la moindre trace, nettoya de son mieux ses manches, faute de pouvoir enfiler une nouvelle tenue décente dans l’attente. Il se pinça les joues, tentant de chasser le teint délavé que prenait son visage, s’admira malgré tout, se congratulant de son incroyable sang-froid puis retourna s’asseoir, non loin de la porte, pianotant agacé sa cuisse dans l’attente d’une information… Tous attendaient des nouvelles, discutaient parfois de l’Erreur tranquillement… De ce qu’il avait su, le molosse d’Hadès avait reçu l’ordre de suivre le nourrisson. Preminger se remémora les informations qu’avaient distillé à son sujet Alexis suite à sa rencontre avec l’animal, bien différente de l’esprit « critique » d’Hadès. Un psychopathe. Avec un peu de chance, il raffolait se débarrasser des nouveau-nés… Erwin avait encore à sa disposition un mouchoir tout dentelé qui ne demandait qu’à essayer de son tissu soyeux les larmes factices voir de joie qu’il verserait à cette entente… Qui pourrait diable lui reprocher quoique ce soit ? Il était le Héros de cette journée. Alexis en aurait le coeur brisé cela dit… M’enfin, elle lui était bien plus attachée qu’à un enfant qui venait à peine d’aspirer sa première bouffée d’air, non ?
Mais ses espoirs déjà minces se tarirent vite à la vue du chien humanoïde qui paradait à l’attention de son maître dans le couloir. Pour avoir longuement pu observer Midas alors qu’il n’était que caniche, aucun animal n’affichait une mine si satisfaite après avoir outrepassé les ordres de son maître. S’il faisait le beau ainsi...c’était qu’il avait seulement monté la garde. Ses propos claironnés avec une docilité exagérée firent monter sa certitude, tandis qu’il entreprenait de s’éventer avec ledit mouchoir. L’Erreur était sauve. Peste !
Et elle était à nouveau présente, emmitouflé dans ses couvertures… Il doutait que cela soit le protocole. Ne valait-il pas mieux remettre ce nouveau-né dans sa chambre ? Erwin allait fortement appuyer en ce sens, lorsque subitement, l’étrange molosse s’avança vers lui après avoir une nouvelle fois humé l’air. Erwin s’était tendu, pointant le menton. Certes, il possédait un parfum envoûtant et savait que ce dernier n’avait pas manqué de le remarquer... mais les manières animales de cet individu le dérangeaient. Il possédait des traits humains, une voix et l’intelligence égale à celle que l’on prêtait à l’espèce humaine mais...il semblait...déréglé. Psychotique. Alexis ne se trompait pas lorsqu’elle lui avait prêté une appétence pour le sang. Il semblait en permanence se tenir prêt à bondir sur une proie ou à scruter autrui avec une lueur dérangée. Il avait vu le regard infect qu’il avait posé sur Alexis et celui qu’il lui destinait à présent, différent mais déséquilibré, au fur et à mesure qu’il se plaçait devant lui. Il aurait pu le gratifier d’un « tssstss tout doux ! Va voir ton maître », il avait toujours eu un succès fou auprès des chiens, mais le cerbère ne lui en laissa pas le temps. D’un bond, d’un seul, il lui déposa le paquet vivant emballotté dans ses mains avant de s’en aller vers Hadès, comme se débarrassant avec hâte d’un encombrant colis. Il ouvrit la bouche pour protester dédaigneusement… Non. Hors de question qu’il le garde. Pourquoi ? Pourquoi le lui avait-il remis ? Il manqua de se lever pour prétexter une « Erreur », lorsqu’il se remémora le reniflement de l’animal et son expression. Les animaux possédaient des instincts propres à leurs gênes… Et celui-ci...ne lui avait pas confié le bébé par hasard. Il devinait sûrement. Il s’apprêtait néanmoins à répliquer quelque chose, lorsque la forme enveloppée dans les couvertures remua entre ses bras. Il baissa ses yeux hautains vers le petit être, le découvrant réellement pour la première fois « présentable » à son altière royale vue. On l’avait lavé visiblement et entouré de vêtements propres… De sa moue dédaigneuse, Erwin le passa au scalpel. Alors, c’était lui. L’Erreur. Isaac. Ce garçon timide et frêle dont il avait fait la connaissance à Noël dernier... Ce petit bout de chair tranquille, qui dormait dans ses bras tendus, ses petits poings minuscule crispés contre la couverture. Cet être si petit qu’il pouvait le briser d’un seul geste ? Il l’examina, tâchant d’y trouver une quelconque ressemblance, de cette terrible ressemblance qui le hantait encore… un long nez sculptait son visage, une mâchoire indiscernable au regard des pommettes potelées qui composaient la majorité de ses joues semblait promettre de creuser son visage, sa bouche se formait de deux lèvres charnues et fuselée… Hum...non. Les traits n’étaient pas déplaisants mais n’évoquaient rien de sa magnificence grandiloquente ni de la beauté spontanée de sa mère… Il avait beau chercher, il n’y trouva pas la moindre ressemblance. Une intense satisfaction s’empara de lui. C’était parfait. PERFECT. Ses intérêts étaient préservés si magnifiquement… Aucune ressemblance… Il aurait pu en pouffer, là, le petit être entre ses bras. Mais de toute manière comment aurait-il pu en trouver une : c’était un bébé ! ils se ressemblaient tous à ce stade là ! La même manière de bouger, les mêmes petits membres... Une petite créature miniature inutile. En plus, il n’était même pas si léger que cela. Preminger avait lu quelque part, sûrement dans un article qu’Alexis lui avait mis sous le nez une soirée durant, qu’ils pouvaient peser..combien... plus d’une moitié de kilo à la naissance ?… l’Erreur déjà bien encombrante, devait bien peser AU MOINS le double...A se rompre le dos. Pas étonnant qu’il soit venu en avance… Déjà trop nourri, trop couvé. La vision du jeune Isaac, brun et efflanqué se superposa à sa vue…
Son esprit pourtant s’éveillait. Bien qu’il souhaitait le dénier, il y avait bien quelque chose… Quelque chose qui s’éveillait en lui, une sorte d’émotion… tirée de ce petit être… Son esprit déviait jusqu’à cette chose…ce qu’il vivait…. Alors c’était cela...créer la vie. Cela se résumait à cela. Un acte, un don suffisait à créer cette petite créature humaine qui se débattait à peine, se contentant d’étendre ses mains dans le vide comme pour tenter de le saisir. Il avait créer un être humain. Il avait donné la Vie. Différemment d’Alexis mais il l’avait fait aussi.. Se faisant, n’était-il pas proche des sensations que devait ressentir le Créateur ? C’était cela, cette sorte de force qui raisonnait en lui. N’était-il pas destiné à cela ? Faire naître autrui là où rien n’existait auparavant ? Était-ce de là, de cette bulle créatrice que s’extrayait la fierté et l’amour parental ? D’avoir su se dissocier pour assembler un enfant dans un mélange unique ? Etait-ce cela ?….
Mais…. Ses yeux se figèrent sur les bras du nourrisson, son visage endormi…
Cela n’était-il pas offert à tous ? N’importe qui, sauf rare exception, pouvait procréer. Évidemment, il ne faisait aucun doute que sa semence, de parce qu’elle le constituait, ne pouvait être qu’extrêmement précieuse mais l’acte...était à la portée de tous. Tout le monde pouvait créer un être. La brève exaltation qui parcourait son être s’effaça vivement aussi rapidement qu’elle était venue. Créer une vie humaine était banal, ordinaire. C’était le lot de tout à chacun, de se reproduire pour préserver l’espèce, pour nourrir, pour besogner…
Mais toutes ces aspirations ne le concernaient en rien, LUI, qui était né pour gouverner ce petit monde… A quoi servait un enfant dans tout cela ? A rien. Hormis faire le bonheur d’Alexis. Comme Midas avait fait de lui un heureux propriétaire des années auparavant.
Comme pour le ramener à la réalité, l’Erreur s’agita entre ses bras, claquant ses petites lèvres les une contre les autres, à l’aveugle, dans une moue innocente puis se mis à battre des cils, s’éveillant dans un petit bâillement. Ses petits yeux l’observèrent soudainement, parcourant sans cesse son visage tandis qu’un sourire sarcastique tombait sur les lèvres de l’ancien Ministre. Bleus. Il avait les yeux bleus. Les yeux bleus comme sa mère. Quoique...cette lumière...cette nuance ? Non. Ils étaient bleus.

- « Hello deaar…mistake… » susurra-t-il doucement « Tu me regardes ? »

Il ignorait si l’enfant l’observait réellement à en juger par la frénésie indolente du mouvement de ses yeux. Lui le faisait. Ressentait-il qu’il lui avait donné par deux fois la vie ? A l’instar de sa mère ? Il le regardait. Cette fois, il n’y avait plus de miroir déformant, comme lorsqu’il avait rencontré...Isaac. Mais pas cet Isaac. Un autre. Celui-ci était frêle, replu, fragile. Inoffensif. Comme l’autre aussi. Bien qu’il lui pesa, bien que son regard se faisait particulièrement insistant sous le voile bleu des iris de l’enfant, il se sentait...apaisé. Inatteignable. Inaltérable. Intact.
La porte de la chambre d’Alexis s’ouvrit brusquement, le tirant de sa rêverie altière. Sans se préoccuper de l’enfant, il se leva à la vue d’Emma qui en sortait, accompagnée d’une de ses collègues nouvellement sollicitée. Il sonda les visages, à la recherche d’un indice, soudainement plus crispé. Son corps avait fait un pas vers elles, avec suffisance, de sa démarche alanguie :

- « Miss Chiiiiild est-elle... »…

Hors de danger ? Il ne pouvait pas le demander. Mais ses yeux l’exigeaient. Elle vivrait. Ne lui avait-il pas promis que tout irait pour le mieux ? Il avait fait pour le mieux et tout le monde savait que ce que Preminger souhaitait…Il l’obtenait.
Alors il le commandait. La confirmation de ce qu’il exigeait. Ses yeux ordonnaient.
Sûrement, paraissait-il incongru à interroger à ce sujet. Ce sujet qui de prime abord, ne le concernait pas, et qui pourtant le concernait plus que tout autre. Ceux qui savaient accueilleraient sûrement cette curiosité d’un bon œil, les autres s’en satisferaient, il fallait bien que quelqu’un se dévoua. Et qui d’autre que lui ?

- « Oui. Elle est hors de danger. Nous avons pratiqué les premiers soins. Nous vous dirons quand elle sera visible. Cela ne saurait tarder. Allez-y en petit comité, il faut la ménager… Vous êtes...le papa ? » interrogea une sage-femme, dans un grand sourire, ses yeux faisant la navette entre l’Erreur et lui.
- « Son notaire. » rétorqua-t-il prestement, dans un sourire guindé qu’il composa à la volonté, levant une main dans un salut « sobre »
- « Son notaire ? Euh...d’accord» répéta-la jeune femme d’un air sottement perplexe avant de contempler l’enfant et de tendre soudainement les bras vers lui « Euuuuh Monsieur, je vais le reprendre… ça ne se porte pas d’une main c’est fragile…
- « Et bien ! Faites donc. » rétorqua-t-il en lui refourguant l’Erreur dans les bras sans demander son reste.
ENFIN. Il s’étira un peu les bras dans un mouvement dédaigneux. Porter à bout de bras un nourrisson quelle activité éreintante… Alexis risquait de se provoquer une tendinite à toujours porter ce petit être…. Voilà pourquoi les femmes de la Haute Société à son époque recouraient essentiellement à des nourrices et des domestiques. Il se doutait qu’Alexis répugnerait à la seconde catégorie, même s’il avait de l’Espoir pour l’Avenir, mais une nourrice à titre de support ne serait pas à négliger. Cela lui ménagerait du temps pour elle et de facto du temps pour eux et donc pour Lui. Du temps où ne serait pas trois, même si...au regard de la petitesse de l’Erreur, il serait facile de ne pas le remarquer. Il observa la sage-femme remmailloter l’enfant avec précaution, tout en s’entretenant avec Kelly, qui bientôt le confia à Regina… Tous ces sourires niais devant une naissance ! Qu’ils pouvaient tous avoir l’air ri-di-cu-le d’aborder cet air béas ! A quoi, diantre, cela leur apportait-il une source de bonheur ? Ce n’était qu’un enfantelet sans richesse, sans pouvoir. Un être vivant dont il ignorait tout du caractère, de l’ingratitude potentielle qu’il pourrait leur témoigner des années plus tard. Et pourtant malgré cela, ils l’aimaient, l’admiraient comme si son arrivée changeait quelque chose à leur vie… Lui préférait de loin l’attrait immuable d’un saphir rutilant, gorgé des nuances de l’océan…
Cependant… Preminger restait lucide. L’Erreur...était sa monnaie d’échange. Il ne pouvait pas espérer entrer dans la chambre d’Alexis s’il ne tenait pas l’Erreur dans ses mains. Il était évident que tous les membres du personnel procéderaient ainsi ; « la mère voudrait voir le bébé, le bébé entrerait en premier avec son porteur ». Il aurait pu laisser Regina y aller, elle n’était rien d’autre que la mère adoptive d’Enora après tout, dans toutes ces assemblées, la plus à même de se présenter auprès de sa fille. Pourquoi diantre aurait-il donc voulu s’encombrer encore de ce garnement à peine né ? Il aurait biiien le temps de le supporter les années à venir.
Mais… A vrai dire, il désirait surtout la voir. L’image du sang restait bloquée dans son esprit mêlée à des souvenirs d’autrefois. Elle ne pouvait rien avoir...mais il désirait l’apercevoir, contempler sn visage gorgé de vérifier et vérifier qu’elle ne souffrait plus de ces maux d’autant. Qu’elle était bien là, vivante, heureuse. L’accouchement avait été éprouvant. Si on lui rajoutait l’émotion agressive de la découverte de son fils, autant qu’elle l’appréhende en sa si plaisante et si inspirante compagnie.
Il s’approcha donc de Regina, tentant d’accrocher à son visage ce sourire si bêtement inquiet et cajoleur qu’adoptaient parfois les proches des chérubins. Feignant de surveiller sa santé de loin, il s’approcha progressivement. D’un regard, Regina sembla avoir saisi son manège puisqu’elle lui sourit alors  :

- « Je pense que ce serait bien que vous alliez la voir tout seul seul avec le petit... »
Grandiose, son spectacle était si parfait et Regina pleine de bons principes que les choses s’écrivaient d’elle-même. La reine poursuivait d’ailleurs :
- « Au fait, désolée pour vous avoir mal jugé, Erwin, tout à l’heure, j’ai conscience que vous ne la laisserez jamais tomber... »

Il réprima un petit rire hautain, le pli de son sourire glissant dans une courbe goguenarde. Oh vraiment ? Elle s’excusait à présent ? C’était fou ce qu’une naissance pouvait créer de naïfs miracles. Faites d’une reine rancunière une grand-mère et tout le ressentiment du monde disparaissait dans une moue désolée. Elle avait eu toutes les raisons du monde de douter, il pensait lui avoir offert des justifications suffisantes pour la culpabiliser et la convaincre naguère mais au regard de son petit discours, le mauvais jugement était bien plus profond que toutes les méfiances qu’elle pouvait accumuler contre lui… Elle était bêtement bien plus attachée à ses doutes inconsistants qu’elle destinait à tous, qu’à se méfier de ses manigances à lui qu’elle connaissait.
Mais puisqu’elle lui tendait l’enfant, il le prit dans ses bras, de ses deux mains, veillant bien à ne pas le rapprocher de lui, pas question qu’il bave ou quoique ce soit pour abîmer le costume que sa naissance avait déjà entachée :

« Bieeen évidement. Je vais emmener...ce...ce petit gnome voir sa mère ».
Regina le regarda sans mot dire, même si le notaire vu distinctement un léger sourire perler sur son visage. Il la dépassa, lui rendant son sourire, pour rejoindre la porte, non sans avoir désigné le bébé d’un coup de menton.
L’Erreur s’agitait un peu. Très peu, de sa faible capacité de mouvement mais...que ce n’était pas agréable d’agir en ayant ces choses dans les mains… Peste ! Vivement qu’il puisse s’en décharger, à nouveau ! Fort heureusement, il était adroit de ses mains, comme de toute chose ; et à grand effet de manche, il parvint à jouer du coude pour ouvrir le battant de la porte. Puis pivota dans la pièce.


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Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »

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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)

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________________________________________ 2021-11-27, 22:54 « If the crown should fit, then how can I refuse? »




J'assiste à la naissance d'une mère.
C'est presque plus émouvant que la naissance d'un enfant.



Elle était là. Dans un vrai lit qui n’avait plus rien à avoir avec l’instrument de torture qu’on lui avait destiné précédemment. Le lit était néanmoins surélevée, la maintenant dans une position empêchant l’allongement pur. Une perfusion s’incrustait dans son bras visible. Mais elle était là. En vie. Sauve. Une quiétude sincère le parcouru à sa vue, posée et pâle sur le matelas. Il n’avait imaginé différente vision mais la voir se concrétiser après taaant d’émotions possédait son charme propre et inédit. Laissant son contentement transparaître sur son visage, il s’exclama soudain en direction du lit :

- « Aaaah Quiii voilà….Que vois-je séant… ? Trésoor ! »

Elle avait tendu la tête vers lui entendant la porte et le son mélodieux de sa voix. Leurs regards s’étaient croisés, réduisant la distance où se trouvait. Un faible sourire naquit sur ses lèvres exsangues :

- « Hey » émit-elle

Sa voix était faible encore. Les yeux du ministre quittèrent les siens pour glisser sur la perfusion, le drap blanc qui recouvrait son ventre et la zone… Souffrait-elle ? Lui avait-on donné un sédatif de qualité suffisante ? Quelles seraient les conséquences de cette mise à bas ? Avait-on réussi à les limiter au lot de la plupart des accouchées ? Son regard revint au visage d’Alexis alors que les yeux de cette dernière se dissociait de la contemplation de son visage pour découvrir l’intégralité de la scène. Lui et...l’Erreur. Ensemble. Il supposa là qu’il s’agissait d’une surprise suffisamment plaisante pour lui apporter la joie nécessaire. Et elle n’avait pu s’empêcher d’amorcer un mouvement vain, une tentative de redresser pour L’apercevoir :

- « Il va bien ? »

Il en fut forcément piqué, même s’il s’y attendait. Elle ne pouvait que se préoccuper de l’Erreur, il était à cette heure, sa plus grande curiosité. Malgré tout, il n’appréciait guère que l’on sauta du sujet principal, à savoir lui, pour s’intéresser à autrui, car...cela n’arrivait jamais. Aujourd'hui resterait une exception.. Alors qu’il avançait d’un pas, il observa l’Erreur, blotti et frêle entre ses griffes. Il semblait tranquille, inconscient de la chance incroyable qu’il avait de se faire tenir par LUI et inconscient des risques. Il fermait un peu les yeux, crispait ses petites mains, baillait un peu. Etait-il exceptionnel ? Grand Ciel, non… Allait-il bien ?

- « Oh...je...suppose ».

Il avait observé le nouveau-né une moue dubitative teintée de léger dédain sur le visage. A vrai dire, il l’ignorait. Pourquoi se serait-il porté mal ? On n’aurait pas manqué d’avertir un membre de leur clique, quel qu’il soit à ce sujet et...au vu de la rondeur de ses joues, sa manière d’observer le monde sans le discerner, le regard fuyant, il semblait bien décider à poser ses bagages dans la Vie.
Lassé de cette vision, il releva la tête pour observer sa maîtresse, s’amusant un peu de son attente fébrile et anxieuse. Elle désirait le voir. Tout en craignant de faire enfin sa connaissance. Ses yeux acérés notaient sa fébrilité, la puissance de son regard. Sa réponse pour le moins vague ne semblait pas avoir tempéré son anxiété.

- « Mais...si je te laissais voir par toi-même ? »

Dans quelques pas empressés, il se glissa jusqu’au chevet du lit satisfait de posséder entre les mains quelque chose de profondément précieux pour elle, ce qui rendait son effet parfait, quand bien même il était causé par l’Erreur. Elle avait suivi son avancée, se redressant encore un peu dans les oreillers, tout en hochant la tête aussi vigoureusement que le permettait son état. L’appréhension lui coupait visiblement toute parole… Avançant jusqu’aux couvertures blanches et épaisses, il détacha une main du bébé pour la déposer sur le sommet de ses boucles brunes, appréciant leur densité malgré l’effort, puis, la fit glisser le long de sa peau pour rejoindre sa joue. Enora. Chaque contact le ramenait quelques minutes auparavant, au milieu des cris, du sang… Il aurait pu la perdre là et… Il n’avait pas voulu que cela puisse se produire. Pas ainsi, pas maintenant, pas elle, là où la face du Monde était remplie de personnes inutiles et sans valeur. Une des rares personnes de qualité qui peuplait ce monde n’aurait pu s’éteindre en délivrant son unique impair. Elle devait vivre pour voir ce que le Futur lui réservait, ce qu’elle obtiendrait aussi. Et elle vivrait. La jeune femme s’était un peu apaisée sous son contact, néanmoins suffisamment encore trop concentrée sur l’Erreur, encore soustraite à sa vue pour s’abandonner pleinement.
La libérant de son toucher il se positionna, assis, sur le matelas doucement, abaissant ses bras pour lui dévoiler le visage de celui qu’elle désirait tant rencontrer.

- « Et le voici.. » proféra-t-il avec emphase en scrutant sa réaction.
- « Oh... »

Un petit son, pareil à un sourire s’échappa de la bouche de la libraire puis...elle fondit en larmes instantanément. Comme si le trop plein d’énergie, de fatigue, de joie, d’angoisse atteignait son point culminant. La vision de l’être qu’elle avait mis au monde, sa réalité, tout ceci semblait balloter son corps dans un tourbillon d’émerveillement. Lentement, sans prendre précaution de sa perfusion, malgré la grimace qui lui rappela bien vite son existence, elle avait tendu ses bras tremblants vers le petit être. En demande, mais néanmoins effrayée de pouvoir ne serait-ce que le briser d’une seule prise. Elle avait raison de s’en inquiéter. Il était si fragile. Preminger le positionna néanmoins entre ses bras, accompagnant ses mouvements pour pouvoir rapidement se défaire du fardeau et laisser la jeune femme sentir enfin celui qu’elle voyait comme un cadeau de la vie. Ses larmes ne s’étaient d’ailleurs pas taries, elle pleurait toujours alors que repoussant la couverture, elle avait pu le contempler pleinement, le regard dévorant

« Il est magnifique ».

Preminger avança les lèvres, faisant la moue pour toute réponse, croisant les jambes dans un mouvement ample. Il ignorait si elle voyait particulièrement bien ou si le brouillard de ses larmes déformait quelque peu sa vision… Mais cette déclaration enflammée ne le surprit pas. Toutes les mères trouvaient leur enfant beau n’est-ce pas ? En ce qui le concernait...il supposait qu’étant le produit de la Perfection et d’une femme pleine de charmes et d’attrait, l’Erreur ne pouvait qu’être que plaisant… C’était visiblement une scène unique. Une scène que n’importe quel parent vivait… Pas lui. Mais il contemplait cette scène avec curiosité et intérêt, voyant se dérouler sous ces yeux cette scène, comme un spectateur satisfait de son dénouement. Alexis était heureuse. Pleinement heureuse. Pour cela, il s’en trouvait fort aise. Précautionneusement, elle avait porté le front de l’enfant à ses lèvres, se figeant dans cette pause un long moment. A la voir ainsi, elle semblait autant que de l’embrasser, s’imprégner de son odeur – en avait-il une ?
Le calant avec une attention fébrile mais douce dans le creux créé de l’un de ses bras, elle avait extirpé sa main droite pour saisir celle du ministre tournant la tête vers lui :

- « Il est magnifique. »

Oui. Il n’était pas sourd...Même s’il se doutait bien que ce n’était pas plaisir de lui claironner ce qu’elle venait de dire qu’elle prenait la peine de le répéter. C’était pour...vivre ce moment ensemble. Lui partager sa joie, sa reconnaissance, son allégresse, son émotion. Portant sa main à ses lèvres, elle avait embrassé ses doigts, diffusant dans ce baiser toute sa gratitude, y portant un instant tout aussi attentif, tout aussi long qu’elle ne l’avait accordé à Isaac, ce n’était pas un simple baiser, c’était une communion.
Il la laissa faire appréciant le geste et le message derrière avec un orgueil teinté de contentement paisible, observant son visage fin, la joie qui se transférait à l’entièreté de son teint :

- « Cela te met réellement en joie... » c’était plus qu’une constatation, cela sonnait comme une réelle découverte. Il ignorait que cet espèce de transport puisse être si...puissant. Si conséquent. Il n’en ressentait pas la profondeur mais pouvait au moins la palper au contact d’Enora. C’était sans fond. Il se glissa sur les couvertures, se rapprochant d’elle pour dédier un regard d’épervier au profit de l’Erreur. Se souvenant qu’il n’avait pas porté de réponse précise à son interrogation sur son état de santé, il déclama doucement :

- « Il est en bonne santé… Il pèse déjà son poids...même minuscule… Tu as vu d’ailleurs, il a tes yeux… Du moins, la couleur... »

Dans sa voix, perçait la satisfaction. Elle en serait heureuse, forcément. Et lui l’était pour une raison bien différente…
Elle lui avait sourit, carressant de son index, la joue avec douceur. Puis rivant son attention sur son enfant, son fils, elle l’avait appelé, doucement, dans un murmure à peine plus haute que le clapotis d’une rivière :

- « Isaaaac... »

Pourtant, l’enfant sembla réagir. Comme si l’appel du prénom qu’il entendait pour la première fois, comme s’il percevait que la tonalité et le son de la voix de sa mère lui étaient clairement et uniquement destinés. Lui qui tournait en permanence ses yeux au gré des lueurs, des décors, sans un point fixe dans sa vue sembla réagir à cet appel, tournant toute son attention et son regard vers elle. Se figeant, comme la reconnaissant au milieu d’une nuée d’ombres et de brouillard. Alexis avait dégluti avec émotion tandis qu’elle plongeait les yeux dans les siens, avant de préciser après un petit temps :

- « Oui… Il les a un peu plus foncé, plus marine...ou bleu nuit... »

C’était un détail, sans le moindre doute. Evidemment, les nuances n’étaient pas les mêmes, mais il les avait bleus. Ce qui était déjà un point commun pour elle, et un de moins pour lui. Alexis avait continué à caresser la joue du bout de son index, alors que l’enfant papillonnait des yeux :

- « La forme... »

Preminger avança la lèvre inférieure, dans une mimique peu convaincue. Eh bien la forme ? Oui, difficile de voir, songea-t-il en se penchant avec hauteur sur l’enfant. Il papillonnait bêtement des paupières pour complexifier la tâche, alors qu’il aurait pu se tenir tranquille, comme N’IMPORTE QUEL nouveau né. Finalement, si cela se trouvait, il deviendrait un de ces odieux petits marmots agités et braillards au fil des moins… Oh pitié non, il détestait les cris inutiles…Tandis qu’il le scrutait de toute part, il sentit les yeux d’Alexis focalisés sur les siens et releva alors la tête lui offrant une mine songeuse :

- Difficile à dire ! Surtout vu la manière dont il cligne des yeux...Assez difficile à analyser...D’ailleurs, il a la curieuse manie de tout observer sans but, curieux… ! ».

Elle ne répondit pas, ou du moins pas tout de suite, se contentant de l’observer en silence, avant de proférer :

- « Je t’aime. »
Il lui sourit en retour, se penchant davantage pour se rapprocher d’elle :

- « Ooooh, tu as du goût. »

Il arquait un sourcil, moqueusement, mais flatté bien que peu surpris. Il savait qu’elle l’aimait. Mais il restait particulièrement agréable de se le voir rappeler… Elle aussi se redressa davantage. Prenant soin de ne pas heurter l’Erreur d’un moindre mouvement, elle déposa ses lèvres sur les siennes, débutant un baiser. Loin des effusions flamboyantes de certains de leurs soirs, il ne possédait pourtant pas de timidité, mais il possédait sa propre saveur unique teinté d’émotion. Comme le baise-main entreprit, il évoquait la gratitude mais dépassait la simple reconnaissance, c’était un témoignage de son amour, sa matérialisation. Il en profita pour s’abaisser encore, entourant de ses deux mains le visage de sa maîtresse, pour palper la saveur du moment. C’était comme la retrouver. Différemment, nouvelle mais pourtant identique. Elle était mère à présent, de nouvelles épreuves l’attendaient, de nouvelles joies aussi, ils partageaient cet être qui leur était commun, dans un rapport différent. Il ne partageait pas cette émotion mouvante à la vision de l’Erreur, son coeur ne tressaillait pas sous son toucher, son corps n’irridiait pas à la compréhension que cet enfant était son fils. Un lien d’or liant leurs âmes ne semblait s’être matérialisé. Il ne s’en plaignait pas. Alexis elle irradiait de bonheur et en cela, c’était suffisant. Cet enfant les liait eux et en cela, Erwin s’en contentait, appréciait le moment, le plaisir de la retrouver, tandis qu’était passé le danger, le sang, l’anxiété, la colère et la haine. Ils partageaient et du fruit de ce partage, l’Erreur avait été commise.
Il finit par rompre ce délicat moment, desserrant à peine son visage du sien, mêlant leurs regards. Le Futur s’écrivait. Et elle en serait bien plus bénie qu’elle ne pouvait l’imaginer. « Je t’aime » avait-elle proféré. Et il savait qu’elle disait vrai ! Avec une force dont elle s’étonnait… Et il s’en gorgait à vrai dire… avec bien plus de satisfaction que bien souvent…
- « …

La porte s’ouvrit violemment, lui laissant à peine le temps de la lâcher et de reculer la tête bien plus lointainement d’elle, rompant leur proximité.

- « Miss. Ooh pardon...je vous interromps peut-être ? » Une infirmière entra de la pièce, un peu surprise. Néanmoins, sans leur laisser le moindre temps d’opiner elle poursuivait déjà « Je voulais vous proposer, Miss...puisque nous n’avons pu le faire sitôt l’accouchement fait...voudriez-vous faire un peau contre peau ? Cela aide bébé à sentir le contact de sa maman... »

Erwin avait levé les yeux au ciel. CIEL – d’ailleurs- que ce discours était mielleux ! De son temps JAMAIS, personne ne se serait permis de telles familiarités et un discours si pauvre ! Enfin...si on excluait les pauvres. Il avait toisé la femme lorsqu’elle s’était approchée pour se baisser pour mieux observer le nouveau né, gazouillant encore plus que lui :

- Qu’il est miiignon ! Un vrai petit ange ! Comment s’appelle-t-il ?

Le notaire s’était levé hautain, sans prendre le temps de l’informer. Alexis en revanche s’était essuyée les yeux un peu déboussolée :

- Euh, oui avec plaisir » déclara-t-elle à l’intention de l’infirmière « Si...on peut encore ? Je ne voudrai pas qu’il est froid… Il s’appelle Isaac et oui, c’est le plus beau bébé du modne mais je crois que toutes les mamans doivent vous dire ça » elle eut un rire presque nerveux
- « Oui, c’est mieux de le faire. Nous pouvons mettre à votre disposition une couverture chauffante mais de toute manière, votre corps va réagir à son arrivée, c’est tout l’intérêt, en plus de l’impact émotionnel que cela provoque généralement… C’est vrai qu’elles le disent tous, mais ce petit Isaac est vraiment beau... »

Fatigué de ces ronds de jambe de principe, Erwin déclama avec hauteur :
- « Je me retourne le temps que vous fassiez vos préparatifs »
- ‘Euh je veux bien merci ».

Il valait mieux de toute manière. Cette situation était horripilante. Il laissa l’infirmière s’afférer, déposant une couverture non loin du lit, dévêtant Alexis au regard des bruits de tissus qu’il perçut, puis au bout d’un petit moment, lui déclara que c’était fini. Alors qu’il se retournait, il trouva sa maîtresse allongée les épaules dénudées, sa poitrine était dissimulée par la présence de l’Erreur, torse nu, uniquement vêtu d’un petit body sur les jambes. Il manquait de lui sourire lorsqu’il remarqua son expression choquée. Ses lèvres formaient un « O » silencieux, attéré qu’il ne parvint pas à lire :

- "Qui y a-t-il? Il est...désagréable? Si tu n'apprécies pas l'expérience, tu n'as pas à la subir, tu peux y mettre fin, je peux le poser sur la couverture là…"

Il désigna d’un geste dédaigneux la couverture qui gisait non loin de la mère. Après tout, il se tiendrait bien tranquille n’est-ce pas ? Il ne savait même pas tenir sur ses jaaambes. Ramenant son geste vers elle, il pointa son ventre
- « Après tout, cela est encore douloureux ».

Ce n’était peut-être pas raisonnable d’imposer à Enora un peau contre peau désagréable pour le « bien-être du bébé » si elle ne se sentait pas bien ! Il grandirait bien sans cela, il n’allait pas commencer à faire des minauderies infantiles ! Au diable la bien-pensance de ce XXIème siècle, de son temps on accordait bien moins d’attention à ces petits êtres nés ! Sauf LUI, mais il était une exception de perfection ! S’il avait su néanmoins s’élever dans un contexte misérable bien en deça de sa grandeur, ce petit être saurait bien se développer normalement sans exiger des sacrifices de sa mère !
Mais Alexis avait secoué la tête de gauche à droite… Visiblement ce n’était pas cela, elle était...juste...heureuse ? Ainsi ? Regardant l’Erreur, elle avait articulé :

- « C’est tout bizarre comme sensation. Il... je... c'est une des meilleures sensation du monde et c'est tellement étrange en même temps... je sais pas comment dire...

Elle en perdait ses mots, les yeux de nouveau humides… Le ministre arqua un sourcil sceptique :

- « "Hum...Si tu le dis... Votre première effusion en quelque sorte. Et la réalisation d'avoir...réellement créer et fait naître une ch...un enfant. Je suppose". »

Il était revenu s’asseoir près d’elle, restant un moment silencieuse, l’observant. Se penchant, Alexis déposait sa main doucement à l’arrière de la tête de l’enfant pour l’embrasser avec une délicatesse que Preminger trouva exquise. La maternité lui donnait une grâce de la Cour. Néanmoins quelques larmes avaient de nouveau coulé sur sa joue tandis qu’elle soupirait :

- « Punaise je sais pas pourquoi je pleure tout le temps...

Levant l’index vers sa joue, Erwin en essuyant une, doucement.

- "Oh... et bien... il t'est arrivé nombre de choses asse bouleversantes en peu de temps. Après tout, IL n'était pas censé arriver aujourd'hui, le déroulement était...particulier, malgré ta ténacité, tu as donné énormément d'énergie, d'angoisses et d'effort et... et bien le voici. L'émotion te submerge, voilà tout.. Tu es heureuse. Et épuisée. ».

Il l’avait observé un instant, satisfait d’être là. Il avait penché la tête pour déposer un baiser sur ses lèvres émues, y décelant un peu le goût salé de ses pleurs. Ils teintaient l'instant d'une solennité agréable, contre toute attente.

- « Je suis ravi, trésooooor ! Et soulagé de l’issue paisible de tout cela! »
- « Je t'avais dit que tout se passerait bien ! Il m'en faut plus que ça voyons ! »
Son sourire moqueur qui égayait le visage radieux démentait malgré tout l’assurance paisible qu’elle montrait à présent. Ce n’était qu’une bravade dont Preminger ne se trouvait pas dupe, en prouvait le sourire complice qu’il lui retourna. Puis il abaissa un doigt sur le sommet du crâne d’Isaac, le touchant réellement pour la première fois, du bout des doigts, comme s’il touchait un petit animal sale… Il tâchant de fouiller son esprit, voir s’il lui trouvait une qualité, un compliment à faire pour prouver à quel point il était un individu large et plein d’efforts…

- « Il est...Il est……...finalement assez calme...non ? Il semble imperturbable.. ! »

Le doigt d’Alexis était venu rejoindre le sien, pour déplacer le sien, patiemment jusqu’à un autre endroit de la tête du bébé :
- "Pas là, ici plutôt, son crâne n'est pas encore formé et il ne faut pas toucher ses petits bouts de vide"..Elle regardait Isaac un sourire aux lèvres « Il est en train de s'endormir... je crois que la position lui fait du bien et il est forcément fatigué... »
Il l’avait regardée déplacer son doigt, perplexe.

- « Des bouts de vide...espérons qu’il n’en n’aura pas tr... » Trop à l’avenir. Mais sa remarque mesquine resta coincée dans sa gorge, tandis qu’il réalisait l’information que lui donnait Alexis. Le crâne n’était pas encore formé. Il n’était pas...encore...formé.

- « OOOOH c’est atroooooce ! » s’écria-t-il en retirant son doigt, le secouant dans l’air comme soudainement mordu, « Pourquoi diantre s’est-il pressé à venir, s’il n’était pas achevééé ? » demanda-t-il reniflant dans un air pincé avant de ricaner moqueusement « Et fatigué ? Déjàààà ? Tu as accouché d’un petit loir, apparemment ! »

Il ricana à nouveau, moqueusement, la regardant amusé. Elle aussi semblait bien amusée… Comme si elle manquait d’éclater de rire à tout moment, et il la désigna du menton « Et bien quoi ? ».

- « Aaaah ouais, donc quand tu disais que t'avais pas la fibre paternel tu blaguais pas quoi... t'es vraiment nul de chez nul. » elle éclata de rire «C'est fou d'être aussi nul, ma parole ! » Comme pour temporiser ses propos, elle lui caressa la joue en lui précisant tendrement « Aucun bébé n'est finalisé quand on accouche, pas au niveau du crâne en tout cas, il est encore en plusieurs morceaux... il va se former dans les premières semaines. Et les endroits où il y des trous s'appellent les fontanelles. Et s'il est fatigué c'est parce qu'il a fait un sacré effort quand même ! Tu te souviens pas de ton accouchement mais ça crève ! Mon petit loir... » elle avait dédié un sourire affectueux à l’Erreur avant relever un regard mutin à Erwin « Tu te coucheras moins « bête » ce soir. De rien, c'était gratuit. »

Une autre aurait pu être fustigée sur place, mais ils se connaissaient suffisamment bien pour connaître la limite de chacun et qu’elle plaisantait à ce moment précis, c’est la raison pour laquelle, il se borna à rire :
- "Je sais que cela peut surprendre car...tu sais à quel point je suis naturellement brillant. Mais Oh, j'admets! J'admets m'être tenu volontairement ignare sur certains sujets depuis toujours." Il plissa les yeux un peu narquoisement, ajoutant "Mais, disons que je laisse l'approfondissement de certains sujets à ceux que cela passionne bien..."

Il avait écouté son explication pensivement. Il ne pouvait le dénier, il ne connaissait rien des fontabrelles ou...il ne savait quoi… Et savoir que son crâne n’était pas formé encore lui...soulevait le coeur… Effrayant. Effrayant petit être. Il focalisa son attention sur la fatigue qu’elle prêtait à l’Erreur

- « "Huuuum... Je suppose que glisser de ton ventre doit être un effort colossal pour ses petits membres…" émit-il d’un ton peu convaincu, teinté de mesquinerie avant de sourire «D’ailleurs. Mes remerciements pour ces éclaircissements...gratuits qui plus est. Tu me gâaates!"
Ce qu i avait eu le don de la faire éclater de rire :
- "T'as vu ça ? Je suis parfaite... j'espère que la gratuité de mes services te poussera à être un peu moins ignare sur ce sujet à l'avenir…"

Il doutait de devenir moins ignare sur le sujet mais n’était guère ignare sur le sous-entendu qu’elle lui offrait derrière son si plaisant sourire. Elle espérait. Espérait que cela le motive à s’investir...auprès de...lui. L’Erreur…
- "OOOOH we will see... » répondit-il mystérieusement, feignant de ne pas comprendre, lui jetant un regard rusé « je jaugerai bien davantage leur perfection, après tout, je suis un expert en la matière"
Il ponctua le tout d’un rire léger, satisfait, délogeant la main déposée sur sa joue pour lui en embrasser le dos.
Une page nouvelle s’écrivait devant eux et même en eux.

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Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière.
C'est au détour d'une Ombre
que nous attends le Mal. »


Alexis E. Child

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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...


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Edition Octobre-Novembre 2020

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________________________________________ 2021-12-07, 18:24 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




De l'Orage et du Soleil, naît parfois un Arc-en-ciel...


En toute objectivité... il était parfait. Il n’avait fallu qu’un seul regard, un tout petit regard sur cet être pour que je sente que ma vie venait de changer à tout jamais, complétement bouleversée, comme un ouragan qui emportait tout sur son passage. C’était encore plus fou que de sentir la vie grandir en moi, encore plus fou que l’accouchement que je venais de vivre, c’était un moment de silence et de regard mais qui valait tout l’or du monde. C’était comme rencontrer quelqu’un qu’on connaissait par cœur et qui pourtant nous était parfaitement étranger : déroutant. Terriblement déroutant. Nos yeux s’étaient croisés et j’avais eu l’impression que ma vie était à l’endroit, que j’avais trouvé ma place dans ce monde, que tout, absolument tout, m’avait amené ici, à cet instant. Cet être que j’avais tant imaginé, qui m’avait tant touché à sa façon, qui j’avais entraperçu aux échographies, il était là, devant moi, bien vivant si semblable et si différent de ce que j’avais pu m’imaginer. C’était comme tomber amoureux. Plus rien n’avait de sens et tout en avait en même temps. Un grand silence s’était et il n’y avait plus que nous, nous au centuple au moment où je l’avais eu dans les bras, nous au millième quand j’avais senti son odeur pour la première fois en lui embrassant le front, une odeur si plaisante, si proche et différente de la mienne, une odeur qui me rendait déjà accroc. Il n’y avait qu’Erwin qui avait réussi à percer toutes les barrières que j’avais mis entre le monde et nous. Parce qu’il m’avait aidé à créer cet être merveilleux et presque instantanément, j’avais tout oublié : les douleurs, l’accouchement tumultueux, le stress, le choc. Tout ce qui s’était passé était brusquement si flou car tout avait été fait dans le seul et unique but que je puisse te rencontrer enfin, Isaac.

J’avais pleinement profité de mes premiers instants avec Erwin, me rendant alors compte à quel point nous avions fait l’impossible, l’incroyable, l’impensable malgré la banalité du moment : on avait créé la Vie, ensemble. Cette petite chose si parfaite, c’était un peu de lui, un peu de mois, beaucoup de nous et entièrement lui. Je ne voulais être avec personne d’autre en cet instant qu’uex deux et pourtant j’avais aussi envie de crier au monde entier à quel point mon fils était parfait. MON fils. Parce que j’étais Maman. Ça y est. Alors la pauvre infirmière n’avait pas pu y échapper et je m’étais sentie encore plus fébrile et électrisée quand je l’avais senti tout contre moi, peau contre peau, jusqu’à ce qu’il se mette à pleurer brusquement, sans aucune raison apparemment. J'avais alors complétement décroché d’Erwin pour baisser la tête vers Isaac qui s’époumonait du peu qu’il parvenait à le faire. Je tentais alors de l’apaiser le berçant contre moi, lui tapotant le dos, sans succès. Je sentais alors à quel point la peau de son dos s’était rafraîchit et sans le quitter des yeux, je précisais :

— Je crois qu'il a froid... Il faut le rhabiller je pense...

Une tension certaine était née dans ma voix. Je savais pourtant comment habiller un bébé, je l’avais fait un peu avec Henry, beaucoup avec Daniel mais pas un si petit et pas mon fils. J’avais dégluti tout en le retirant de moi pour le tendre à Erwin :

— Tu peux le prendre deux secondes, que je remette ma blouse ?

— Donne... vas-y, ça va aller.

Il l’avait précisé avec un ton encourageant, tout en se penchant vers moi rapidement, proposant ses bras pour mieux accueillir le bébé. Je m’étais habillée en quatrième vitesse avant de le reprendre pour le poser sur mes genoux, commençant à lui remettre son petit body. J’étais effrayée à l’idée de lui faire du mal, ses petits bras semblaient si fragiles et si rigides en même temps que j’avais l’impression qu’ils ne passeraient jamais dans les manches. Sans compter les pleurs qu’il continuait à nous déverser. Une fois les bras passés, j’avais commencé à remettre les pressions d’un air soulagé en précisant en direction d’Erwin, qui commentait mon travail qu’il scrutait avec intensité :

— Tu t'en sors très bien...

— J'ai pris sa couverture avec, tu peux la prendre dans mon sac, s'il te plaît, autant lui donner directement notre cadeau...

Il s’était dirigé vers mon sac de maternité pour en sortir une petite couverture couleur vert amande qui était d’une douceur incroyable, dans un coton impeccable. Erwin avait veillé à la commande de cette couverture avec le plus grand soin. C'était quelque chose qui lui avait tenu à cœur instantanément, parce que c’était une tradition commune à nos deux époques et bien sûr, tout ce dans quoi il avait envie de s’impliquer, je le laissais faire avec plaisir. Il avait lourdement insisté pour que le prénom de notre fils soit brodé en lettres d’or et j’avais accepté. Après tout, quand j’avais oscillé pour la couleur de la chambre entre un vert amande et un bleu éclipse, il avait choisi le vert amande... et je l’avais faite bleue éclipse. C’était la moindre des choses de lui redonner sa place avec la couleur de la couverture et la broderie. J’avais demandé à ce que de jolis dessins soient imprimés dessus, donnant l’impression d’une aquarelle. On pouvait y voir des petites étoiles et des planètes de la même couleur que sa chambre et en plus gros, l’avion que pilotait généralement le Petit Prince dans les livres de Saint-Exupéry mais au commande une loutre en tenue d’aviateur. C’était ma façon à moi de continuer à faire vivre Vesper dans ce monde, pour qu’il le protège.

— C’est un vrai beau travail de qualité.

Il l’avait précisé tout en passant son pouce sur les lettres parfaitement brodés et il m’avait tendu l’objet :

— La voilààà... As-tu besoin d'aide pour l'en envelopper ? Je veux bien le faire avec toi, si tu veux.

— Euh...

Il m’avait pris de court. Je ne voyais pas vraiment pourquoi nous avions besoin de 4 bras pour envelopper un bébé dans une couverture mais Erwin se proposait de faire un truc qui l’éloignait de son rôle de géniteur et le rapprochait de son rôle de père et une fois de plus, tout ce qu’il avait envie de faire pour s’intégrer à la vie de cet enfant était fortement encouragé.

— Si tu veux oui, avec plaisir ? Tu devrais allonger la couverture bien à plat, ici. Je vais poser Isaac dessus et après il te suffira de rabattre la couverture d’abord sous les pieds pour le caler et ensuite de chaque côté... comme... comme un wrap en fait, tu vois ? Attention juste à ce que ça ne s’enroule pas trop autour de la tête et du cou...

Il fronça les sourcils :

— Un Wrap ?? Qu’est-ce que c’est ? Une de ces nourritures curieuses populaires ?

— Non tu déconnes ?! Non mais d’où tu sors toi ?! La malédiction elle t’as pas apporté les meilleurs choses de la vie mon pauvre et les années qui ont suivi non plus. Bon c’est pas grave, on va rectifier ça dès que je sors de là. Je connais une fille qui en fait des trop bons dans son foodtruck sur la place. C’est que des trucs végans mais je t’assure que ceux au houmous valent le coup, elle s’appelle Astrid et elle est super cool. Je sais que t’es plus resto gastronomique mais faut s’ouvrir l’esprit un peu de temps en temps Maître Dorian, sinon on finit tout flétri du cerveau.

Je l’avais observé avec un ton solennel. De son côté, il m’observa avec un air qui signifiait presque “cause toujours” ou plutôt “j’ai vraiment très peur de ce que tu me proposes mais bon on va essayer d’y aller si je te fais pas changer d’avis mais au pire je mangerai pas”.

— Mouiiii... celui qui me forcera à manger de la nourriture populaire n’est pas né.

Il l’avait précisé avec un air haut-perché et j’avais haussé un sourcil, le prenant presque pour un défi personnel tandis qu’il se radoucissait, d’un air complice :

— MAIS! ... tu peux toujours essayer...

— Et comment que je vais essayer, ta Majesté. Apprendre à te décoincer ça ne te fera pas de mal et je suis sûre que tu vas trouver ça très bon. Il y a des nourritures populaires qui sont très fines tu sais.

Je l’avais dit avec la même douceur mais empreint de conviction avant de l’observer faire. Pour quelqu’un qui n’y connaissait rien en wrap, il ne s’en sortait pas si mal. Une fois le travail fini, il me le présenta avec un sourire :

— Voila tel un présent dans un paquet cadeau.

— Et ben dis donc, je savais pas que t’étais aussi bon en paquet cadeau...

— Je suis doué en tout ça ne devrait pas te surprendre.

— Pas en nourriture populaire et en ouverture d’esprit en tout cas.

Il l’avait dit avec un air de tendresse que j’avais repris malgré le ton taquin et le sourire mutin qui accompagnait sa phrase.

— Regarde son prénom.

Il était situé à la hauteur de son cœur, ce qui semblait avoir été prévu ainsi dans la confection, chose dont je n’avais pas été informée. C’était Erwin, et Erwin seul le responsable de ce moment. J’avais eu un petit moment d’émotion que j’avais ravalé en hochant la tête d’un air entendu :

— C’est très joli. Merci.

Il s’était gorgé d’une certaine satisfaction quant à son effet. J'avais tendu les mains pour récupérer mon fils et tandis qu’il me le redonnait, des flashs de ce qui s’était passé précédemment me revenait.

— Tout à l’heure... quand... il n’était pas... tu... Comment ?

Ça n’avait pas trop de sens. J’avais le souvenir qu’Erwin s’était levé, il m’avait demandé de le regarder, je l’avais vu se placer devant moi. Est-ce que j’avais rêvé ? Je ne savais pas trop quoi penser de ce moment, ce qui était vrai ou non et je n’avais aucune espèce d’idée de comment le formuler non plus. Il m’observait interloquée :

— Tu ne t’en souviens pas ?? De rien de ce qu’il s’est passé à la fin ?

— Ben... difficilement... entre la douleur, le stress de le perdre, de mourir aussi un peu et le fait de perdre je sais pas combien de litre de sang on est pas au summum de l’attention je te signale...

Je l’avais un peu dit d’un ton bourru, prenant on air interloqué comme un reproche. Et j’avais vu que de ce côté, il l’avait reçu avec son habituel air pincé quand mon énervement était communicatif avec le sien. Avec la même brusquerie, il précisa :

— Tu perdais du sang. La sage-femme cette Emma s’était évanouie j’ignore où résultat ta tante t accouchait avec difficulté. Je...

Le dernier mot avait était dit avec un ton encore plus colérique, il montait clairement d’un cran mais je voyais que ce n’était pas dirigé contre moi, juste contre la situation qu’il semblait revivre à cet instant :

— C’était insupportable de voir une situation aussi... honteuse ! Ton état s’aggravait ! et personne ne semblait parvenir à l’assimiler ni agir vivement pour toi ... Alors j’ai...

Sa voix perdit alors plusieurs octaves mais pas en fermeté. Beaucoup plus doucement, il précisa alors :

— ...j’ai fait ce qu’il y avait à faire...

Il ne semblait pas parvenir à en dire plus, explicité ce qu’il avait fait mais je n’en avais pas besoin. Son regard déterminé me revenait en mémoire, je le voyais toujours en face de moi, je ressentais presque de nouveau la scène tandis qu’il détournait les yeux pour les poser sur Isaac. Il l’avait fait naître. Ce que je voyais me bouleversa, me toucha plus profondément qu’il ne m’avait jusqu’alors touché. Ce moment l’avait véritablement chamboulé, pire, il avait eu peur. Peur de me perdre, je le voyais maintenant. C’était la seule raison qui pouvait expliquer qu’il ait pu faire une telle chose, malgré son absence de sens de la paternité, son dégoût des chairs et du sang... je me souvenais maintenant à quel points ses yeux s’étaient plantés dans les miens autant par déterminisme que par envie de se concentrer sur autre chose pour ne pas avoir à baisser les yeux. Il lui avait semblé que j’aurai pu mourir là et j’aurai pu, j’en avais conscience alors il avait fait ce qu’il y avait à faire parce que... parce qu’il tenait... à moi. J’avais dégluti sur le coup de l’émotion et avec douceur, ma main était venue chercher la sienne. J’étais restée un moment silencieux tandis que mon pouce caressait le dos de sa main comme pour le rassurer sur le fait que tout était fini. De son côté, Isaac gigotait en silence, fermant par moment les yeux, amorphe. Au bout d’un moment, je finis par le dire. Le seul mot qui me venait mais qui définissait tout le moment à mes yeux, tout ce que je ressentais :

— Merci.

Il y avait eu petit silence et Erwin avait marmonné :

— Ce n'était rien... Ton état m'a...inquiété... je suis ravi que rien ne soit arrivé...

Etait-il... humble face à ce truc gigantesque qu’il venait de faire ? Je ne rêvais pas ? Erwin n’était jamais humble. Jamais. Je ne l’avais jamais vu comme ça. A part peut-être lors de notre première rencontre et à Paris mais il était si différent de celui que je connaissais aujourd’hui que je le soupçonnais d’avoir volontairement lissé les bords à l’époque. Qu’il le soit dans cet instant était tellement inattendu que j’en avais perdu mes mots, mon pouce s’était stoppé dans ma caresse. Sentant peut-être mon état, il avait repris avec un peu plus de panache en tournant pour la première fois depuis longtemps les yeux vers moi :

— De toute manière, je ne l'aurais pas permis...

Une fois Erwin parti pour aller reconnaître son fils, la chambre avait été plongée dans le silence. Une infirmière était venue m’annoncer qu’elle me laissait quelques minutes de répits avant de faire entrer quelqu’un d’autre car je me doutais que le quelqu’un qui voulait entrer était Hadès et qu’il était clairement une autre paire de manche. Sans compter qu’Erwin été resté plus longtemps que le temps règlementaire. Pourtant, si j’appréciais ce moment de repos avant d’affronter Hadès et lui arracher la tête pour avoir failli nous tuer, mon fils et moi, je n’avais pas spécialement envie d’être seule, déjà parce que ça m’angoissait curieusement, mais aussi parce que j’avais envie de montrer ce petit ange au monde entier. Il semblait un peu plus éveillé que tout à l’heure, bougeant par moment dans sa couverture, observant les alentours d’un œil curieux tout en tétant sa sucette goulument. Je l’avais observé un moment et mes pensées s’étaient tournées vers toutes les personnes à qui j’avais envie de le montrer. Il y en avait du monde : Henry, Daniel, Diane, Danny, Lily quand elle viendrait avec Elliot, Athéna, Belle... la liste était longue bien sûr mais s’il y avait deux personnes qui m’étaient venues en tête directement, c’était Vaiana et Anatole. Parce que c’était les premiers à avoir su et à me rassurer. Je me faisais la promesse de montrer ce petit “Alien” que je portais dans mes bras à Vaiana, dès que je le pourrais quant à Anatole... disons que j’avais pensé très fort à lui...

— Anatole... je ne sais pas si tu m'entends mais... je voulais quand même que tu sois un des premiers à le savoir alors... Isaac est né il y a quelques minutes... si tu veux venir le voir un jour, j'en serai heureuse.

Il était apparu instantanément dans la chambre sous sa forme jeune, avec un sourire. Il était resté prêt de la porte, se contentant de pencher la tête vers Isaac, comme s’il attendait que je l'invite à s’approcher. J’avais tenté de mieux positionner mes bras pour lui présenter au mieux le petit avant de chuchoter :

— Tu peux t'approcher, il ne mords pas encore.

J’avais eu un petit rire amusé, franchement heureuse de le voir.

— Je chuchote parce que t'as pas le droit d'être là, tu vas te faire tuer si jamais une infirmière débarque. J'ai pas pu encore lui mettre ta grenouillère mais elle est dans le sac.

Il s’était approché de nous pour s’asseoir sur le bord du lit, à mes côtés :

— Ne t'inquiète pas pour le bruit. Je pourrai la lui faire apparaître sur lui mais je pense que tu préfères l'habiller la première fois.

Si je n’avais pas à m’inquiéter je supposais qu’il avait insonorisé la pièce. Si j’avais l’habitude de côtoyer les divins, je n’arrivais pas à me faire à l’idée de toute l’étendue de ce qu’il avait en lui. Anatole avait toujours été Anatole pour moi, ce jeune homme sympathique et sans pouvoir que j’avais rencontré. J'avais décliné sa proposition en secouant la tête doucement de gauche à droite :

— Oui, je préfère le faire moi, si ça ne te dérange pas, ça compte... c'est fou comme tout compte depuis quelques minutes, même les choses les plus anodines. Il s'appelle Isaac au fait.

J’avais tourné les yeux vers mon fils avec un sourire ému avant de reprendre la parole :

— Je suis vraiment contente que tu sois là... J'ai pensé à toi tout à l'heure, je me suis souvenue du moment où je l'avais appris, du chemin parcouru et de tes mots...

Il avait senti instantanément l’amour que qu’avait pour ce petit être, alors même que j’ignorais encore si je souhaiter le garder. Et il y avait quelques minutes de cela, j’avais été prête à mourir si c’était pour lui donner la vie. Je me souvenais de son regard ému, comme si un bébé était la chose la plus exceptionnelle du monde, pour lui, Grand Titan.

— Est-ce que... est-ce que ça te fait toujours la même chose de voir des nouveaux nés... ?

— Ça dépend des nouveaux nés.

Un instant de flottement était né entre nous deux. Est-ce qu’il supposait que certaines bébés étaient moins importants que d’autre ? Est-ce qu’il sous-entendait qu’Isaac n’était pas important ? Est-ce que je montais au créneau tout de suite ou j’attendais qu’il s’explique ? Pour toute explication, il se contenta de sourire, montrant qu’il plaisantait :

— Je peux le tenir ?

— Euh...

Non ? C’était la première pensée qui m’était venue. C’était assez fou, il était sans doute passé de mains en mains avant que je ne le voie, j’avais eu aucun mal à le donner à Erwin qui pourtant avait des lacunes incroyables en la matière mais le donner à quelqu’un d’autre que lui me semblait impossible, comme si j’avais peur qu’on ne me le redonne plus ou qu’on lui fasse du mal. Dominant mon angoisse, j’avais fini par consentir d’un hochement de tête, la voix tendue bien que je tentasse une blague :

— Oui... tiens... mais tiens le bien hein, au cas où il ferait partie de ceux qui n'ont pas d'importance, rappelle-toi qu'il en a pour moi...

Il récupéra mon petit paquet avec douceur et l’observa. Mon fils tétait toujours avec la même force sa tétine, ses grands yeux bleus/verts observant Anatole sans vraiment le voir. Pourtant il ne dormait pas, il était parfaitement réveillé, attentif à cette nouvelle personne qui rencontrait.

— Pourquoi Isaac ?

J’avais observé un instant mon fils sans rien dire, ne sachant pas par où commencer. La dernière fois qu’on m’avait posé cette question ou presque, j’avais déclenché un orage dans Storybrooke. Parce que je l’avais vu dans un futur ? Dur à dire lorsqu’on savait qu’on avait passé des minutes à préciser à notre interlocuteur que les futurs que l’on savait à l’avance ne nous impactaient pas. J’avais d’abord été évasive :

— C’était une évidence...

Avant de décider de dire toute la vérité :

— C'est un prénom qui nous plaisait à tous les deux... Erwin veut être là pour le petit contre toute attente, il était là tout à l'heure, il va le reconnaître et c'était un prénom ancien qu'il aimait bien. De mon côté... j'y avais jamais pensé mais à l'oreille ça sonnait bien, ça me rappelait une partie de qui j'étais vraiment, je sais que maman aurait approuvé. Il porte le nom d'éminent scientifique et écrivains comme Isaac Newton ou Asimov... j'aimais l'héritage que ça représentait... donc j'ai accepté je crois malgré moi qu'il ait ce nom...

Gênée, j’avais pourtant poursuivi, à demie voix :

— Toujours dans ce futur dont je t'avais parlé... je sais que je dois pas trop rester bloquée dessus... que je dois choisir ma propre vie... mais ce fils que j'avais, il avait ce prénom. C'est là qu'il a raisonné comme une évidence sans y avoir jamais pensé. Et je crois que malgré moi j'ai fait l'amalgame et dans ma tête, quoi que je fasse pour lutter, il avait déjà ce prénom. Il était déjà là...

J’avais dégluti, sentant un silence qui s’installait, insupportable, je décidais d’ajouter d’un air bougon :

— Et puis c'est toujours mieux qu'Ursule...

De son côté, Anatole s’était amusé avec Isaac un petit instant lui souriant en tentant de le faire sourire derrière sa sucette, ce qu’il parvint à faire. Il lui avait caressé le ventre par-dessus sa couverture, comme s’il cherchait à le chatouiller sans le brusquer pour autant. Il releva alors la tête vers moi avec un air qui donnait l’impression qu’il n’avait rien écouté de ce que je lui disais, pourtant, quand il me redonna mon fils, il précisa :

— C'est un véritable prénom ?

Il avait un air si sceptique que j’avais instantanément ouvert la bouche pour lui dire d’aller se faire cuire un œuf chez les grecs mais avant que je ne pusse dire quoi que ce soit, il m’avait coupé :

— Je parle de Ursule. Bien que Erwin n'est déjà pas un prénom facile à porter.

Je lui avais lancé un sourire qui signifiait clairement “t’abuse” concernant ce qu’il avait dit sur Erwin, mais je ne pouvais qu’approuver pour Ursule. Je renchérissais d’un air solennel :

— Mmh oui je crois, ça devrait être puni par la loi de donner un prénom comme Ursule à son fils.

Hésitant un instant, me souvenant à quel point ma situation familiale l’avait froissée et à quel point Erwin avait presque instinctivement perdu de l’intérêt à ses yeux à cet instant, je précisais :

— Tu nous en veux toujours de cette vie de débauche ou... ?

Il eût un air amusé avant de préciser :

— Le mariage est une invention récente. Je ne vois pas comment je pourrais te juger à ce propos. Et je doute que mes frères et sœurs voyaient l'union de deux êtres comme vous le voyez à votre époque. Quoi qu'il en soit avec ce petit tu auras la vie que tu auras choisi. Et c'est tout ce qui compte. Qu'il y ait un Monsieur papa de présent ou pas.

Il observa Isaac un instant et mon cœur se tordit malgré moi d’une douleur qui était pourtant bien présente à l’idée qu’Erwin puisse être moins présent que prévu dans la vie de son fils.

— Il aura de toute façon un...

Il hésita un instant avant de reprendre :

— Diane emploie souvent le mot tonton. Ça pourrait être tonton. Ou... Disons qu'il aura son titan à lui.

Je l’avais observé surprise, puis profondément émue. Je savais qu’Anatole était et faisait beaucoup de choses. J’avais toujours eu du mal à suivre sa vie, il n’avait pas toujours été là ou d’une façon que j’avais trouvé répréhensible mais qu’il se propose ainsi pour être dans la vie d’Isaac, c’était quelque chose qui comptait beaucoup pour moi, parce qu’à sa façon, il nous montrait qu’on comptait pour lui. Et comme ces foutus hormones ne me laissaient pas tranquilles (ça commençait direct le baby blues ?) je m’étais remise à pleurer pour la centième fois depuis cet accouchement.

— Merci... il sera honoré d'avoir un tonton titan alors... c'est rigolo mit ensemble. Tu peux venir le voir quand tu veux en tout cas, tu sais. Je pense qu'il en sera heureux...

Je lui avais souris d’un de ses sourires misérables de femmes en pleure et tandis que je tenais toujours le bébé contre moi, j’avais essuyé mes larmes comme j’avais pu de ma manche avant de lui dire d’un ton que j’espérais détaché :

— Sinon, ça va toi ?

— Dans ce genre de moments ? Toujours.

Ca ne répondait pas vraiment à ma question, qui était plus sincère que désinvolte. Je n’avais pas oublié qu’il m’avait dit qu’il était mourant. Mais comme d’habitude, il éludait et j’étais dans un tel état second que je ne lui ne lui en voulais pas, pour cette fois.

— Je vais peut-être te laisser avec lui pendant que tu peux profiter d'un moment de tranquillité.

Il avait approché son index d’Isaac qui l’avait observé un instant avant de gigoter suffisamment pour sortir son tout petit bras de la couverture. Ses doigts s’étaient agrippés à celui d’Anatole sans pouvoir véritablement se refermer fermement dessus, juste à peine, ne maîtrisant pas encore ses membres. Un peu de poussière dorée s’échappa alors du doigt du Titan et je l’observais d’un air aussi surpris que sceptique. Était-il en train de lui faire quelque chose ou de se décomposer ? Dans les deux cas, j’aimais pas trop l’idée. Pour toute réponse Isaac éternua, ce que j’accueillis avec un ravissement disproportionné :

— Oh ! A tes souhaits, mon cœur.

Pendant ce temps, Hyperion avait fermé le restant de sa main, son index toujours en contact avec Isaac. Lorsqu’il la rouvrit, une peluche miniature rose apparue et je reconnu de nouveau sa marque de fabrique et son daemon, Aurora.

— J'espère être le premier à lui en offrir une. J'aime être le premier.

Il l’avait dit avec une telle fierté que j’en avais ri avant de le rassurer :

— Tu le gâtes dis donc, je crois que tu es surtout la personne qui lui a fait le plus de cadeaux jusque maintenant...

Si on m’excluait et sa grand-mère sans doute...

— Rassure-toi, tu es le premier et je suis sûre qu'il l'aime déjà. Merci pour tout Anatole.

J’avais plongé mes yeux dans les siens pour lui montrer à quel point j’étais sincère. Puis j’avais récupéré le petit papillon pour mieux l’approcher d’Isaac, même si celui-ci ne pouvait pas encore vraiment le tenir dans ses petites mains.

— Oui tu as raison et je dois gagner en capital patience, je sens qu'Hadès va être... compliqué...

J’avais soupiré avec un sourire pourtant, sachant pertinemment que je l’avais aussi voulu.

— Merci d'être venu.

Il me sourit avant de poser son regard sur Isaac. Je décidais de l’imiter un instant et lorsque je relevais mon regard de nouveau vers Hypérion... il avait disparu.

Il y eût brusquement du bruit dans le couloir, comme si tout revenait à la normale, qu’Anatole n’avait pas seulement insonorisé la chambre mais aussi le couloir. Il y avait du mouvement devant la porte, des éclats de voix et j’entendis alors une infirmière préciser d’un ton étouffé :

— Ce n’est pas possible !

— Ca va le faire. Faut juste y mettre du siens.

Hadès venait d’ouvrir la porte de la chambre, instinctivement, j’avais repris Isaac un peu plus contre moi tandis que le dieu tournait la tête vers moi :

— Dit lui que c'est important.

— Qu'est-ce qui est important ?

Dans ma voix perçait la colère que j’avais toujours contre lui et l’anxiété aussi que tout n’était pas encore entièrement fini...

— Ca !

Il me montra la fenêtre du doigt mais de là où j’étais, je ne pouvais pas voir grand-chose. Je lui avais spécifié d’une grimace car pour observer ce qu’il me montrer, j’aurai du me lever... ce qui était impossible présentement avec mon bébé dans les mains et toutes les sondes qu’ils m’avaient posés en bas à cause de LUI. Sans se démonter, il prit une photo du dehors et me la tendit. Sur la photo, je pouvais voir un immense truc gris et bleu. Il était immense parce qu’une bonne partie de la population tout autour de lui ressemblait à des fourmis, même Norbert qui était pourtant plutôt costaud. Ce truc faisait plus de 2m facilement... C’était... c’était une espèce de peluche à l’éffigie du Hadès de Disney ?!

— Ils en veulent pas dans la chambre. Je suis sûr qu'elle tiendra !

— Ca passera pas Hadès. C'est gentil mais ça passera pas. Ni par la fenêtre, ni dans cette chambre, ni dans ma maison, ni auprès d'Isaac. Regarde Norbert ! Il est minuscule à côté ! Et il rentre à peine dans cette chambre ! Y'a pas moyen d'avoir une version miniature ? Genre plus comme ça ?

Je lui avais montré la petite peluche papillon qui était toujours posé sur la couverture d’Isaac. Pourquoi ne pouvait-il JAMAIS faire un truc simple ? Je comprenais l’envie d’offrir quelque chose à Isaac, ça avait un côté touchant mais réalisait-il de la taille de sa connerie ? Et d’à quel point cette peluche était effrayante ?

— C'est un effet d'optique. Elle n'est pas si grande que cela.

L’infirmière qui avait hoché la tête à chacune de mes paroles en signe d’approbation avait senti utile de préciser :

— Elle est immense et horrible !

J'aurai jamais eu le courage de le dire parce que je ne voulais pas le vexer mais elle l’avait fait. Il se tourna vers elle d’un air sévère en la pointant du doigt :

— Elle n'est pas horrible. C'est moi.

— En bleu, avec un sourire qui fait peur et... moche.

Il se tourna vers moi, faisant mine de ne rien avoir entendu pour m’expliquer :

— Je n'ai pas saisi l'occasion avec Autumn, je ne vais pas la rater avec Isaac. J'ai tout prévu, ne t'en fais pas. Elle rentrera dans sa chambre et il restera encore de l'espace. Et si on ne peut pas lui mettre dans cette chambre d'hôpital aujourd'hui, je m'assurerais que cet établissement ferme ses portes.

Ben voyons, fermer les portes de l’hôpital de Storybrooke... il en avait d’autre des comme ça ? Il se tourna alors vers l’infirmière :

— J'ai vue des rats dans certaines chambres. Je suis sûr qu'il y a des soucis d'hygiène ici.

Puis vers moi qui commençait à perdre sérieusement patience :

— Tu sais quoi ? Si il n'entre pas, on reste pas là. Je t'amène ailleurs.

— Non non tu m'amènes nulle part on est TRES bien ici !! Tu louperas pas le coche avec Isaac, je suis sûre qu'il l'aimera ta peluche ! Tu veux pas juste la réduire ? Demander à Norbert de la faire... je sais pas moi au moins à taille humaine ? A ta taille pour mieux te représenter ? Et là elle entrera et ici, et dans la chambre d'Isaac !

— Elle est faite sur mesure. La petite était trop petite. Et y'avait le risque qu'elle serait écartée par les autres pelu...

Il s’était stoppé net en voyant ENFIN le papillon d’Hyperion. Il le pointa du doigt :

— C'est quoi ça ? Ça vient d'où ?

— Hadès je te jure que ça va mal se passer si tu touches à cette peluche ! Elle vient d'ailleurs et elle est très bien. JE veux qu'il la garde, tu m'entends ? Ta peluche ne sera pas écartée par une autre, comment tu veux qu'elle l'écarte sérieux ?? T'as vu la tronche du truc ?? Mais il n'aura pas qu'une seule peluche je te préviens tout de suite !!

J’avais instinctivement resserré ma prise sur la peluche et sur Isaac qui avait émis un petit bruit de claquement de bouche, laissant tomber sa tétine pour gémir. Il était vrai que je le tenais peut-être un peu trop serrer comme si Hadès allait le bouffer. Mes yeux étaient tombés sur lui qui commençait à grimacer en inspirant et expirant très fort, comme s’il s’apprêter à pleurer à pleine puissance. C’était là que ça m’était venu, instinctivement. J'avais beau ne pas faire confiance à Hadès pour beaucoup de choses, avoir mal vécu le premier leg de mon enfant à quelqu’un avec Hypérion, il m’avait semblé tout à fait logique de dire :

— Tu veux le prendre d'ailleurs ?

Il avait ouvert la bouche pour riposter concernant le papillon mais ma dernière proposition lui avait coupé la chique. Il avait refermé la bouche, attendu un petit moment sans rien dire et tendu les bras pour récupérer un Isaac qui ne savait plus vraiment s’il devait pleurer ou non. Il resta planté comme un piquet avec le petit dans les bras pendant quelques secondes, sans une parole, sans un sourire. Puis petit à petit, il se mit à se détendre souriant enfin et se détournant de moi qui en profita pour pousser un soupir de soulagement tandis qu’il s’approchait de la fenêtre pour observer au dehors sa peluche se faire emporter dans un camion, tandis qu’il berçait Isaac. Ça l’avait calmé instantanément... et son filleul aussi. Mais pourquoi j’avais pris Hadès en parrain ?! Et bien là, tandis que sa silhouette se dessinait en contrejour dans la lumière projetée par la fenêtre, je m’en souvenais enfin.


1 mois plus tôt...

Je crevais de chaud. C'était nul d’être enceinte. Bon ok pas toujours. Mais en plein mois d'Août quand on était aussi grosse qu’une baleine, si c’était nul. Et comme la vie m’était 100% favorable, j’avais hérité non pas de 9 mois de grossesse mais de 10 ! Toujours plus bien sûr... J’étais à 7 mois et la chaleur étouffante de l’été était en train d’avoir raison de moi. Installée chez les Bowman dans leur jardin, dans une robe légère et avec un chapeau sur la tête j’observais la vie s’écouler avec un verre de citronnade. J’avais décidé de rendre visite à Hadès et Merida parce que je m’ennuyais un peu et que je sentais mes angoisses monter. J'avais l’impression que rien n’était prêt pour l’arrivée du petit et pourtant je ne voyais pas non plus ce qui pouvait manquer. Sa chambre était prête, son matériel aussi, les vêtements, la crèche, l’hôpital, bref tout était fait. Peut-être qu’au fond c’était juste moi qui n’était pas prête et cette pensée m’angoissait encore plus.

Les jambes tendues pour éviter qu’elles gonflent, j’observais Autumn qui s’apprêtait à rentrer dans sa piscine de jardin avec une joie non dissimulée. J'avais ri avec elle quelques instants, observant les jouets qu’elle m’avait montré tout en lui précisant de bien faire attention à ce que la température de l’eau ne soit pas trop froide. Je n’avais pas prévu qu’Hadès allait être encore plus joyeux qu’elle à l’idée de rentrer dans une piscine miniature... enfin miniature en proportion d’Hadès quand il s’agissait de faire plaisir à sa fille. Il avait débarqué avec son maillot de bain tout fièrement et s’était empressé d’aller piquer sa première tête. De mon côté, j’avais éclaté de rire tout en prenant une nouvelle gorgée de citronnade. Je réalisais que bientôt, l’année prochaine déjà sans doute, ce serait à moi qu’incomberait le rôle de faire tout cela et ça m’emplissait sincèrement de joie. J’avais hâte de le rencontrer, de le découvrir et de faire toutes ces choses avec lui. Peut-être même qu’Elliot viendrait m’aider. Il avait été comme un dingue à l’idée d’être parrain. Sans doute avait-il lui aussi l’impression de rattraper ce qu’il n’avait pas pu vivre avec sa fille. Ça avait été comme une évidence pour moi. Si j’étais la marraine de Cassandre, mon meilleur ami devait être le parrain d’Isaac. Il était après tout dans le secret de sa confection et on avait trouvé ça drôle d’imaginer qu’on allait tout apprendre ensemble.

Parfois je m’attristais de savoir que tout ceci ne serait sans doute jamais découvert avec Erwin. Pas longtemps pourtant, je me reprenais assez vite. Je lui avais fait une promesse et nous avions un accord, ce n’était pas juste de ma part de lui en demander plus que ce que je lui avais promis de lui demander à savoir : rien d’autre que ce qui ne serait prêt à lui donner. Mais pour moi qui n’avait jamais eu de père, l’idée que mon fils n’en ait pas vraiment un non plus me faisait parfois plus mal au cœur que je ne voulais l’admettre.

Et je réalisais alors que je cherchais toujours sur la marraine. Il me restait encore deux mois pour décider, ça allait le faire, mais je ne comprenais pas pourquoi ce nom ne me venait pas facilement. J'avais bien sûr pensé à Diane, à Vaiana aussi pour le symbole mais quelque chose m’avait toujours retenu sans que je ne sache pourquoi. C’était peut-être ça au final qui me stressait, de ne pas encore avoir de marraine. Et je n’en trouvais peut-être pas parce que je savais que mon fils serait entouré de femmes aimantes quoi qu’il arrive mais que son père et une figure paternelle lui manquerait sans doute toujours. Je me rassurais, il y avait Elliot. Mais Elliot était comme moi. Il découvrait tout, restait aussi un enfant et avait déjà tellement de choses à gérer et sur ses épaules. Je réalisais que ce que j’aurai voulu, c’était peut-être quelqu’un qui saurait comment s’impliquer parce qu’il en avait déjà l’expérience. Mon père aurait joué ce rôle s’il avait daigné être dans ma vie... en dehors de sa mort bien sûr. Mais là...

Le hurlement de joie d’Autumn m’avait sorti de ma rêverie. J'avais tourné la tête vers eux. Hadès et elles étaient en train de chahuter dans l’eau, il lui envoyer de l’eau dessus tandis qu’elle lui rendait la pareil, il la coulait parfois gentiment et sur son visage, toute la joie de ce moment. Il ne se forçait en rien, il profitait de chaque moment, vraiment, véritablement. Je l’avais toujours considéré comme quelqu’un de spécial, à part. Capable du pire et du meilleur. On avait toujours eu une relation compliquée, chaotique. Elle avait été tirée vers le bas quand je m’étais faite embauchée dans son Rabbit Hole où sa façon d’agir était plus que déplacée, encore plus mauvaise lorsqu’il avait découvert mon rôle de Déesse magique et qu’il s’était servi de moi comme d’un cobaye. Pour nous avions été partenaires de crimes, nous nous étions perdus de vue et maintenant... Il était toujours très con parfois mais jamais dangereux pour sa fille. Il faisait tout pour la protéger, pour la rendre heureuse. Il l’aimait sincèrement et profondément. Il était toujours là pour elle. Il s’était assagit. Et nous étions redevenus amis. Et maintenant...

— Hadès ?

Il avait tourné la tête vers moi, dégoulinant d’eau fraîche, un sourire d’amusement toujours sur le visage. Ça avait été une évidence pile à ce moment-là. Je n’avais plus rien contrôlé. Je m’étais juste entendu lui demander :

— Tu veux être le parrain d’Isaac ?


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Hadès Bowman
« A la recherche,
du Contrat Perdu ! »

Hadès Bowman

| Avatar : Robert Downey Jr. ♥

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« ROAD MIAM TRIP !!! »

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« Préparez le château,
on arrive ! »


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Autobiographie : Moi, à nu pour vous
Nombre de mots : 69666
Publication : bientôt
Co-écrit par Sasha Hale & Desmond Blake

| Conte : Hercule ϟ
| Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Hadès ☣ l'unique dieu des Enfers. ϟ

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| Cadavres : 4693



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________________________________________ 2021-12-10, 16:52 « A la recherche,du Contrat Perdu ! »


Winter is Coming
Ca serait un beau cadeau, n'est ce pas ?
▼▲▼

23 décembre 2021...

On trouve de tout en été. Des abeilles, des pissenlits et du soleil. C'est le moment idéal pour prendre un verre, s'allonger sur le sable fin et commencer à bronzer tout en douceur. J'adore cette période de l'année, où on chasse le froid de l'hiver, où on plonge, on nage, on goûte au plaisir de ne rien faire. C'est sous un soleil brûlant que je me détends réellement.

« J'ai le cadeau de Noël parfait pour Winter ! » m'exclamais-je.

Car oui, on n'était pas en été.

« Ca ne prend pas beaucoup de place, ça ne se nourrit pas de grand chose et c'est surtout très utile. Bien mieux que tout ce qu'on peut faire ici. Je suis allé jusqu'aux confins les plus sombres des Enfers et les plus reculés, pour trouver ce chef d'oeuvre ! »

Merida se tenait là face à moi. Elle était en train de se vernir les ongles, assise sur le grand canapé.

« Tu en penses quoi ? » lui demandais-je, impatient de voir ce qu'elle en pensait.

« De quoi ? » me répondit-elle intriguée.

« Du cadeau, pardi ! »

« Mais quel... de quoi tu parles ? »

Je remarquais que je n'avais pas amené le cadeau avec moi.

« Oh ! Oui, elle s'est arrêtée pour faire des emplettes sur le chemin. Mais attend... » dis-je en sortant de ma poche un téléphone portable et en lui montrant une photo.

« Wouah ! L'agression visuelle ! »

« Elle est belle, hein ? T'en penses quoi alors ? » insistais-je.

« Attends... t'es en train de parler d'offrir une personne à Winter ? »

« Une nounou. C'est la meilleure. Elle a un diplôme. J'ai vérifié d'ailleurs. Y'a aucun soucis à se faire, elle sera parfaite. »

Merida ouvrit la bouche et un son s'en dégagea. Je n'arrivais pas à distinguer lequel exactement. C'était assez... particulier. Entre la surprise, l'étonnement et... l'excitation ? Du moins je le voyais comme cela.

« T'es pas sérieux ? »

« Attends, ça fait des mois qu'on bosse dessus. Et je me dis que Noël, c'est le bon moment. Je suis sûr que cette fois ci il arrive. Le psy l'a dit, c'est avec de la persévérance qu'on arrivera à obtenir ce qu'on souhaite et une bonne préparation. On a persévérer, et là je me prépare avec ce cadeau. C'est pour maintenant, je le sens. »

« Même si Winter était sur le point d'arriver, je ne peux pas valider cette... personne. »

« T'inquiète. Tu as confiance en moi, n'est ce pas ? Ca va le faire. Elle emménage aujourd'hui. On a une chambre d'amis, autant qu'elle serve. Et ça fera de la compagnie à Autumn. »

« C'est hors de question. » répondit-elle catégorique.

« Pourquoi ? C'est la meilleure idée que j'ai jamais eu ! » protestais-je.

Elle posa son vernis. Ca ne sentait pas bon. Elle approcha sa main rapidement de la mienne, avant de la reculer pour souffler sur ses ongles. J'étais protégé, ça allait... bien qu'elle soufflait de plus en plus en secouant la main. Elle voulait accélérer les choses ?

« Attends une minute. » me confirma t'elle en soufflant de plus en plus nerveusement.

Devais-je partir ? Je regardais en direction de la porte d'entrée, hésitant.

« Hadès ! » dit-elle en posant sa main sur la mienne. « On est bien comme ça, n'est ce pas ? C'est vrai... pourquoi on aurait besoin de Winter ? On est bien juste avec Autumn. »

Je m'attendais à ce qu'elle rouspète, mais elle n'en fit rien. Pourquoi voulait-elle simplement revenir en arrière ? Si elle ne mettait pas au monde Winter, qui allait le mettre ? On ne pouvait pas se stopper en si bon chemin et si proche du but. Surtout qu'il ne fallait pas prendre trop de temps car l'écart avec Autumn ne serait plus le bon. Et il y avait encore Spring qui devait arriver.

« Hum... bien juste cette année tu veux dire ? » demandais-je pour être sûr d'avoir bien compris qu'elle voulait attendre janvier.

Il n'y avait plus qu'une dizaine de jours à patienter. Au pire ça irait encore.

« Pas cette année, non. » dit-elle d'une petite voix. « Je pensais à... jamais. »

J'essayais de calculer dans ma tête dans combien d'années ça tomberait le jamais. Parce que jamais, généralement ça voulait dire jamais. Donc aucune année. C'était assez clair et en même temps... pourquoi jamais ?

« Pourquoi jamais ? » répétais-je du fin fond de mes pensées. « Ok. Je comprend. C'est vrai qu'il tarde à venir et qu'en prenant en compte divers calculs, il devrait déjà être là. Mais ça ne veut pas dire qu'il n'arrivera pas. Je pense qu'on a juste besoin d'y mettre plus du nôtre. Par exemple, en évitant les conseils du Black. Ca ne marche pas. Le mieux c'est de le faire à l'ancienne. On prend le train et voit ce que ça donne. Enfin non, attend. On l'a pas conçue à ce moment là. On a conçue Autumn comment encore ? »

« T'es vraiment en train de me demander comment on fait les bébés ? »

« Non, évidemment. Bon, tu sais quoi ? On oublie le jamais et on se concentre sur le tout de suite. C'est mieux je pense. » déclarais-je.

« Ca ne va pas être possible. »

« C'est le chocolat c'est ça ? Ca constipe il paraît. Si ça se trouve ça bloque quelque chose dans la conception. Je t'avais dit de ne plus en acheter. »

Elle soupira. Je ne comprenais pas où elle voulait en venir. Pourquoi attendre ? Et pourquoi attendre jamais ? J'aimais pas l'attendre, lui.

« Apparemment y'a un truc qui bloque, mais ce n'est pas le chocolat. »

Je la regardais surpris(e). De quoi elle parlait ?

« Bloque à quel niveau ? »

« Au niveau qu'à moins d'un miracle, je n'aurais plus d'enfant Hadès. »

Je ne comprenais pas qu'est ce qui l'avait fait changer d'avis.

« Mais pourquoi t'en veux plus ? D'un côté, tu avais dit pareil pour Autumn au départ. Et regarde le résultat, on l'a eu ! »

« Là c'est différent. »

« Parce que c'est un garçon ? » demandais-je. « Si ça se trouve, Spring arrivera la première. On ne peut pas savoir ce que sera notre futur à nous. »

Elle me prit les mains. Ca donnait l'impression qu'un truc grave était sur le point de se produire. Elle était mourante ? J'en doutais, on ne m'avait pas prévenu. Il y avait autre chose. Mais quoi ? Pourquoi avait-elle changée d'avis si soudainement ?

Elle m'observa droit dans les yeux. Puis, elle détourna son regard. Ca avait duré un petit moment. Elle essayait de dire quelque chose mais je ne comprenais pas quoi.

« J'ai vue un médecin... » m'avoua t'elle.

Il s'écoula une petite minute sans que l'un de nous dise quoi que ce soit. Un médecin. J'en avais bien un en tête - black - à ce moment précis, mais ce n'était pas de ce genre de médecins dont elle parlait. C'était autre chose. Quelque chose de différent. De plus brutal...

« Oh... » fut la seule chose que je trouvais à répondre.

Pas de Winter ? Mais ce futur... ? Et... non, c'était pas possible. Pourquoi pas de Winter ? On avait deux bébés encore de prévus et fallait qu'on discute de Summer. Même si dans le futur qu'on avait vue, elle n'était pas là. Le futur... futur hypotéhique, c'était bien ça. Ca voulait dire que ça pouvait arriver, mais que ce n'était pas une certitude.

Quelque chose me démangeait. J'avais sentis les mains de Merida me lâcher. J'en profitais pour passer l'une de mes mains dans ma nuque. C'était comme des fourmillements. Je songeais à Winter, puis à plus de Winter. On allait rester à trois tout le temps ? Quatre, si on comptait le chat. Et puis cinq avec Sasha, six avec Desmond, sept avec Fergus, huit avec Hubert... les fourmillements étaient toujours présent, rien ne les stoppait si ce n'était de croiser le regard de Merida. Puis, la réponse me paru évidente.

« J'ai changé la couche de Autumn un nombre incalculable de fois. Ca ne sentait pas bon. Vraiment pas bon. » avouais-je. « Je vais te dire un truc, je ne suis pas sûr que j'aurais été capable de le refaire. Et t'en aurais pas eu envie, n'est ce pas ? » la pris-je en partie. « Crois moi, tu en aurais pas eu envie, c'est sûr. Personne devrait passer par ça. Mais faut bien le faire une fois. Juste une fois, histoire de pouvoir être sûr qu'on n'a pas envie de le refaire. Mais une fois fait, c'est la seule fois qu'on souhaite le faire. »

J'étais pas très sûr de ce que je voulais dire. J'avais mal. Quelque part. Je ne savais pas trop où, mais en même temps, je me sentais bien. Elle était là, elle. Elle était toujours là.

« Autumn, toi et moi. C'est une bonne combinaison. Du moins jusqu'à présent ça marche super bien. Et du coup vue qu'on n'aura plus besoin de tenter, on pourra se concentrer sur nous trois. Après tout, Winter et Spring sont déjà là. Suffira d'aller les voir dès qu'on aura trouvé un moyen de retourner dans ce futur. Il était sans danger. On n'a pas besoin de plus. »

Je hochais la tête. C'était évident, on n'avait rien besoin de plus. Je lui adressais un petit sourire.

« Bon sang, y'a Isaac. T'imagines ? On aurait eu la même année, deux nouveaux bébés à gérer. Je pense que c'est mieux ainsi. Et puis je prend mon rôle de parrain très au sérieux. C'est une lourde responsabilité. D'ailleurs, attends... tu sais quoi ? On pourrait offrir le cadeau à Alexis. Je suis sûre qu'elle sera ravie. T'en penses quoi ? »

« Ouais ! Ca serait super ! » s'exclama t'elle soulagée.

Soulagée de quoi ? Que je le prenne bien ? Ce n'était pas sa faute...

Quoi qu'il en soit, je n'attendais pas sa réponse. C'était évident que ça plairait à Alexis !

« Je vais aller la préparer à ça. Elle va devenir totalement folle de ce cadeau ! Qui ne le serait pas, n'est ce pas ? » dis-je en fixant Merida.

Elle leva le pouce avec un sourire crispée. Je sentais qu'elle ne savait pas quoi dire. Moi aussi je ne trouvais pas les mots, préférant me détacher de la réalité. Je lui adressais un petit clin d'oeil.

« Ma rebelle à moi. » déclarais-je avant de sortir de la maison.

Je restais quelques instants devant la porte de chez Alexis. Je devais toquer. Mais je n'avais pas toqué. Il m'avait fallu un tout petit moment. Minuscule. Juste le temps d'accepter l'idée que ce cadeau serait pour elle. Ce n'était pas un soucis. L'idée était bonne, la réalisation possible, mais... je devais accepter l'idée. Ca n'était pas évident d'offrir quelque chose à quelqu'un. Jamais.

Je sentais les fourmillements redescendre tout doucement...

C'est fou comme la vie peut être surprenante parfois. Elle vous réserve de grosses et de petites surprises. Des bonnes et des mauvaises. Je songeais à Merida. Elle a enflammée mon coeur et apaisée mon esprit. Depuis quelque temps je me sens beaucoup mieux et pourtant ce ne sont pas les problèmes qui manquent à l'appel. Mais même en pareil circonstance, il suffit que je pense à elle pour que mon âme s’apaise. Du moins c'est la sensation que j'ai. C'est ma femme...

« Je sais. Tu vas me dire que tu n'es pas d'accord. Que ce n'est pas une bonne idée. J'y réfléchirais et je trouverais une idée encore plus loufoque. Mais j'ai besoin de ça. C'est important. » avouais-je à la jeune femme qui venait d'ouvrir la porte.

Quelques cendres venaient de tomber du creu de ma main. Ces fourmillements avaient disparus. Je sortis mon portable de la poche de mon pantalon et je tournais la photo vers [url=https://c.tenor.com/lgWRSmAq9jQAAAAC/valerian-retarded.gif]Alexis[/ur].

« Elle s'appelle Bernadette. C'est la nounou parfaite pour Isaac ! Au début je voulais que ce soit le cadeau de Noël pour Winter, mais c'est bien mieux ainsi. Ca fait déjà deux petits à s'occuper. Autumn et Isaac. Et je prend mon rôle de parrain très au sérieux. Du coup, il lui faut la nounou parfaite ! Elle sait faire la cuisine, le repassage et habiller les gens. Là elle est en train de faire des emplettes. Mais elle pourra occuper la chambre d'amis ensuite. C'est que pour quelques années, le temps qu'il sache se débrouiller tout seul et comme ça elle veillera sur lui quand je ne suis pas là. Une protection rapprochée H24. » dis-je fièrement.

J'avais besoin de ça, maintenant. C'était ma façon de fonctionner. Agir de cette manière pour oublier la dure réalité. Ca me réussissais bien ces dernières années. Je m'en sortais bien mieux que par le passé et ça m'évitait de faire d'autres folies, bien moins contrôlables.

« Elle ne devrait pas tarder à arriver. Je lui ai envoyé la nouvelle adresse sur le chemin. Oh et pendant que j'y pense... c'est pas qu'un fantasme. » lui avouais-je. « L'Amour. Enfin je veux dire le grand Amour. C'est aussi une réalité. Quelque chose qu'on peut obtenir. C'est pas que dans les livres que les amoureux terminent ensemble à la fin de l'histoire. Du moment qu'il est partagé, on n'a rien besoin de plus. Ca suffit à nous rendre heureux. »

Je fixais Alexis quelques instants.

« Je vais y aller. Je reviens demain matin pour amener Isaac au marché de Noël. Il a écrit sa lettre au Père Noël ? Enfin tu l'as écrit pour lui ? Tu l'as déposé à la cabane du Père Noël ? Je le ferais sinon. Réfléchis à Bernadette en attendant. C'est une super bonne idée, tu verras. Et puis... c'est pas grave, n'est ce pas ? » déclarais-je en étant un peu trop ramené à la réalité... « On est bien tous les trois. » achevais-je.

Je laissais Alexis là avec la nouvelle de la venue de Bernadette. J'étais impatient de savoir ce qu'elle allait en penser. On ne pouvait qu'aimer cette... euh... créature ? Sur ses références c'était indiqué qu'elle venait de Magrathéa. Il y avait que de bonnes créations là bas. Et elle avait déjà bossée chez un Titan. Ca c'était des références ! De quoi combler Isaac !



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________________________________________ 2021-12-20, 22:20

naissance d'Isaac
regina & la famille
Passer de mère à grand-mère, c’est quand même un grand pas dans la vie. Pour tout avouer, il y a quelques années, enfin quelques années.. Plutôt quelques siècles si on suit la logique de ce monde mais on va dire plus de trente ans, histoire que je me prenne pas un double coup de vieux d’un coup, je n’aurais jamais cru avoir ce statut un jour. Pour tout dire, avant de me rendre compte qu’Alexis avait conquis mon coeur obscurci par la haine alors qu’elle n’était encore qu’une petite fille, je ne pensais pas pouvoir un jour connaître le vrai bonheur. Et pourtant, c’est ça. C’était là le vrai bonheur. Rassurée de la savoir bien en vie et hors de danger, j’avais attendue qu’Erwin sorte pour pouvoir entrer à mon tour et me diriger près de ma fille.

J’étais si heureuse de la voir éveillée, rassurée, ravie aussi de la savoir avec Isaac. Elle n’était plus ma petite fille, c’était devenue une maman, une merveilleuse maman, je ne m’inquiétais aucunement de cela, bien au contraire. Une fois à sa hauteur, je lui souris « Comment tu vas ma chérie ? » énonçais-je alors tandis que tout le stress et la crainte que j’avais emmagasinée depuis le début de l’accouchement c’était envolées. Alexis tient Isaac dans ses bras, emmitouflé dans sa nouvelle couverture, très belle d’ailleurs. Oh moins, elle semblait sincèrement heureuse et vu son regard, beaucoup d’émotions qui traversait présentement ma fille. Elle hoche la tête « Tout va bien, maintenant…Je vais devoir rester en observation les prochaines heures mais je gère. » et me sourit avant de reprendre, un peu triste mais toujours émue de bonheur « J’aurais voulu te le présenter moi… » parle t’elle d’Isaac tandis qu’elle le regarde avec tendresse. Etonnement, même si nous ne partagions pas le même sang, parfois je me revoyais dans certains instants de la vie d’Alexis, peut être qu’après tout, je n’avais pas été une si mauvaise maman que ça « Merci pour…tout à l’heure… » me remercie t’elle tandis que je prends sa main dans la mienne, alors qu’elle est un peu gênée, sans doute confuse de tout ce qu’il a pu se produire.

Installée sur la chaise à côté de son lit, je prends donc sa main dans la mienne avant de poser un baiser maternel « J’ai eu tellement peur si tu savais… » avouais-je alors que mon regard croisait le sien « Je me sentais tellement impuissante et ta tante essayait de me rassurer mais je crois qu’Erwin lui a fait un peu peur. » énonçais-je alors avec un petit rire doux pour mes derniers propos « Tu connais Kelly, il lui en faut beaucoup mais il m’a prouvé à ce moment là que je pouvais lui faire confiance. » je lui souris avant de caresser doucement le front de mon petit fils tout en ramenant mon regard sur ma fille aînée « Mais je t’en prie ma chérie, et tu sais, il m’a libérée. » énonçais-je en montrant Isaac avant de montrer mon poignet libre du bracelet de ma mère.

Alexis sers ma main dans la sienne « Tu étais pas impuissante, tu as été parfaite, j’aurais pas réussi sans toi, vraiment. » je sentais la sincérité dans sa voix et dans son regard, ce regard que je lui connais si bien, ce regard que parfois il nous arrive de partager. Je commençais à me rendre compte que cette gamine n’était pas arrivée à Storybrooke par hasard et qu’elle n’était pas rentrée dans ma vie par hasard, qu’elle n’avait pas réussie à passer par delà la carapace que j’avais mise sur mon coeur par hasard, elle demeurait présentement une part importante de ma fin heureuse parce qu’au fond, je crois qu’elle n’a jamais vu en moi la Méchante Reine, elle a vu ma rédemption et la force et le courage que l’amour qu’elle me donne lié à celui de ses frères me permet de continuer d’avancer et de lutter contre cette part sombre toujours enfouie au plus profond de mes entrailles. Isaac venait aujourd’hui compléter ce quatuor qui faisait tout simplement mon bonheur.

Alexis se met à grimacer un peu en repensant au fait qu’Erwin a pu faire un peu peur à ma soeur aînée et il en faut beaucoup pour effrayer Kelly West ou Mills (comme vous voulez), ça je peux vous l’assurer « je suis désolée…mais je pense qu’il a eu peur lui aussi…Je…je l’aurai jamais cru capable d’autant… » moi-non plus, moi non-plus…elle parlait bien sûr de tout ce qu’il avait fait à son égard et à l’égard de cet enfant lors de l’accouchement. J’en avais d’ailleurs été la première surprise « Je parlerais à Kelly et je verrai avec Erwin s’il peut s’excuser au besoin… » elle baisse le regard vers mon poignet « Qui ? Isaac ? Il a fait comment ? » elle se met à réfléchir « Je suppose que la décision lui revenait de droit dans la mesure où ils avaient été mis pour le confort de sa venue au monde… » ou peut-être qu’au fond, il avait hérité de certaines petites capacités familiales, seul le temps nous le dira après tout. Je lui souris avant de reprendre la parole « J’étais heureuse d’être là. Vraiment. » énonçais-je alors avant de reprendre « Ne t’inquiètes pas, je pense pas que ta tante lui en tiendra rigueur. » ajoutais-je alors que je parlais de la femme qui avait passer une grande partie de sa vie à me jalouser u.u « Moi non plus, je te l’avoue. Je crois qu’il tient beaucoup à toi. » repris-je alors en parlant des actes d’Erwin lors de l’accouchement.

M’humectant les lèvres, je reprends la parole avec un petit rire « Oui, c’est le petit qui m’a libérée et a également libérée Kelly. C’est quand son petit poing a serrer mon doigt. Je pense que ça doit être ça oui, c’était à lui de décider. » ou peut être aussi la puissance de l’amour qu’on pouvait déjà partager tous les deux. Quand il avait attrapé mon doigt, je l’avais senti jusqu’au plus profond de mon coeur, j’aimais ce petit plus que tout au monde, et j’étais tout bonnement la grand mère la plus heureuse de tout l’univers et c’est vaste l’univers. Je bouge légèrement la main et fait apparaître deux paquets dans un nuage de fumée violet. Un pour Isaac et un pour Alexis. Le premier contenait une tétine avec son bijou avec le prénom d’Isaac et une perle sur laquelle était dessiné une pomme rouge. Après tout, je me devais d’apposer ma signature sur le cadeau. Le second contenait un bon massage pour Alexis, pour qu’elle puisse se faire chouchouter puis une séance d’aqua-baby. « Celui là est pour Isaac et celui-là est pour toi ma chérie » énonçais-je en lui tendant les deux paquets.

« Il connaît déjà les priorités apparemment : oeuvrer pour le bien être des autres. » énonce ma fille avec un petit rire en parlant d’Isaac et du fait qu’il nous avait libéré Kelly et moi, sachant qu’on ne se sentait pas complète sans nos pouvoirs. « Digne fils de sa mère ! » énonçais-je avec un clin d’œil. Quand son regard se pose sur les paquets, elle semble surprise avant de reprendre la parole « Pour moi ?! Mais il fallait pas voyons, déjà ce qui est pour Isaac c’est pour moi d’une certaine façon…Tu veux bien le prendre pendant que je lui ouvre son cadeau ? » « bien sûr ! Viens là mon bébé. » elle me tends le petit que je prends doucement dans mes bras avant d’embrasser sa petite main tandis qu’Alexis découvre le cadeau d’Isaac, hyper heureuse tandis qu’elle caresse la petite pomme du bout des doigts « Elle est magnifique, merci beaucoup, je suis sûre qu’il va l’adorer ! Regarde mon ange ! » elle tente d’approcher la tétine du bébé même s’il voit pas encore grand chose « Je lui donne dès qu’on l’a nettoyée ! » je souris « Quand j’ai vu la petite pomme rouge, je n’ai pas pu résister. » énonçais-je avec un petit rire doux tandis qu’Alexis découvre son cadeau, bouche bée, en voyant tout ce dont elle avait droit « punaise…t’es la meilleure…merci beaucoup !! » elle tends ses bras pour me faire un câlin.

Je pose doucement Isaac dans son berceau avant de répondre avec bonheur au câlin de ma fille « mais je t’en prie ma chérie, je suis contente que ça te plaise. Après tout ça, tu avais bien besoin d’un peu de temps pour toi. » énonçais-je avec douceur. Elle me sourit touchée après tout ça « Je ne vais pas trop tarder ma chérie, je veux te laisser te reposer. Surtout qu’Henry n’arrête pas de m’envoyer des sms pour savoir comment tu vas. Je lui ai dit de ne pas quitter la fac et d’attendre les vacances mais tu le connais, il serait capable d’arriver dans la seconde. » je l’embrasse sur le front avant de poser un baiser bienveillant sur le front d’Isaac, je le prends dans mes bras avant de le poser doucement dans les bras de ma fille. Je me recule un peu et lui souris « je t’aime…Enora. » avouais-je avec un clin d’oeil et un sourire avant de disparaître dans un nuage de fumée violet. Enora...prénom rarement utilisé, symbole de sa vie d'avant mais pourtant symbole pour moi de sa vie d'adulte même si elle reste à tout jamais Alexis, cette petite fille qui a su conquérir mon coeur à la seconde où mon regard s'est posé sur elle bien que je ne l'ai compris que plus tard. Enora...rareté encore présente mais ce besoin de lui faire comprendre que je n'ai jamais oublié le choix qu'elle a fait de choisir son deuxième prénom quand je l'ai adoptée. "Alexis", c'est notre lien, notre relation à toutes les deux et ça, c'est quelque chose qui ne changera jamais.
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Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »

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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)

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________________________________________ 2021-12-30, 00:24 « If the crown should fit, then how can I refuse? »




J'assiste à la naissance d'une mère.
C'est presque plus émouvant que la naissance d'un enfant.



Il avait fini par quitter l’hôpital. Ce ne fut que lorsqu’il passa le porche que toute l’entièreté de la situation refit surface avec plus de clarté et d’éloignement. L’accouchement d’Alexis, l’extraction de l’Erreur, la naissance d’Isaac. Une succession d’événements liés qui s’étaient enchaînés dans un capharnaüm pour le moins déroutant. Dire qu’il avait failli perdre le contrôle de lui-même aurait été un mensonge, il devait le reconnaître. Mais qu’il avait perdu en rationalité ne l’était pas… Il chercha des yeux sa voiture sur le parking, se remémora subitement qu’elle ne s’y trouvait pas. Se faire téléporter avait du bon comme du moins bon. Peste ! Après toutes ces émotions, il refusait encore de porter son royal corps dans un effort supplémentaire pour rejoindre l’hôtel de ville… Il convenait de se ménager. Aussi, composa-t-il le numéro d’un taxi et patienta le temps que ce dernier n’arrive à contempler les différentes entrées et sorties de ce sinistre endroit. Lorsqu’il deviendrait maire, il saurait prendre sa revanche sur le personnel incompétent, sauf s’il décidait de ne pas attendre jusque là… Pourquoi refuser ?
Il s’engouffra ensuite dans le taxi, tirant sur les manches de son costume, pour dissimuler le sang. Il n’avait jamais été inquiété pour les multiples...disparitions qu’il avait pu orchestrer, il aurait des plus peinant de se voir conduit au poste pour un accouchement. Souriant à cette éventualité, il donna ses ordres et fit conduire jusqu’au bâtiment désastreux qui composait la mairie. Quand bien il y travaillait depuis un an, son esprit critique se lamentait à chaque vision de la pauvre inventivité dont Hadès avait fait preuve en choisissant d’installer ses quartiers dans un endroit aussi misérable. Entrant dans le bâtiment, il fit un détour, rejoignant son bureau avant toute halte, ajoutant son long manteau sur sa tenue, dissimulant sous un superbe pardessus noir et ajusté le désastre de sa tenue. Se sentant à présent parfaitement recomposé, il sortit alors rejoignant le service de l’état civil à l’opposé du bâtiment.

- « Heureuse journée, Gisèle ? »
Une femme d’une quarantaine d’année sursauta à son arrivée, cessant de pianoter à son ordinateur :

- « Oh bonjour Maître Dorian, excellente oui, que puis-je pour vous ? »
- « Fort peu de choses, je viens séant effectuer...une reconnaissance de paternité »
Il jaugea d’un air moqueur l’expression de Gisèle qui ne manqua pas de s’esclaffer à cette écoute, ricana avec elle et bien davantage à son insu, puis précisa tranquillement :

- « Plus sérieusement, j’ai besoin d’une photocopie d’un document me concernant, une photocopie de mon acte de naissance. »
- « Oh...c’est...pressé ? Je ne pourrais pas vous le sortir avant demain...je... »
- «oh vous prenez le bus pour votre mère c’est vrai… Oh, quel dommage. C’est très embêtant… je dois le joindre à mon rapport annuel des comptes. » soupira-t-il douloureusement en passant une main lasse sur son front
- « Ca ne peut pas attendre demain ? Je... »
- « Oh..Ca attendra demain. » coupa-t-il dans un geste directif, puisque prenant bien garde à conserver sur son visage l’attirail de peine que la nouvelle lui apportait « J’insiste, Gisèle, vous ne raterez pas quoique ce soit, pour une bête erreur de ma part. C’est contrariant certes, je serais hors délai, mais tant pis. Je ne pense pas que Monsieur le Maire m’en tiendra rigueur... »

Il fit mine de s’abîmer dans cette éventualité, pour mieux secouer la tête pauvrement, tandis que la brave femme s’écriait, fronçant les sourcils :

- « Il serait ingrat...avec tout le travail que vous effectuez ! »

Il manqua de ricaner. Se retint et lui servit à la place un haussement de sorcil défaitiste :

- « Gisèle… Ce n’est rien, peu importe, j’attendrais demain... Vous avez beaucoup de travail. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, je m’y suis pris idiotement à la dernière minute, je réparerais donc mon erreur... » »
il fit mine de tourner les talons, compta mentalement le Temps qu’il lui faudrait pour envisager la possibilité..et de lui proposer. Il avait avancé de trois pas, lorsqu’elle l’interpela, faisant naître un sourire mesquin sur ses lèvres :

- « Et...si...je peux vous confier les clefs Maître… Il suffira de les rendre demain. »

Il se hâta de faire disparaître son sourire, pivotant vers elle, rempli d’embarras :
- « Oooh nooon, je ne veux pas vous attirer d’ennuis.
- « Personne ne le saura. »
Son choix était fait, elle était persuadé d’agir ainsi pour le préserver d’une injustice, pitoyable. Il mima l’hésitation puis soupira bruyamment, puis s’empara des clefs :
- « Oh et puis, comment vous le refuser ! Je n’en dirais rien… Je serais tenu au secret. »
- La brune lui désigna la porte derrière elle, lui tendant une clef :
- « Lorsque vous entrez, c’est la troisième porte à votre droite, c’est indiqué au dessus. 

Il prit la peine de la remercier encore, c’était un pion utile, puis s’engouffra derrière la porte indiquée à l’aide de la clef, pouffa silencieusement. Puisqu’elle lui avait donné l’autorisation de lui rendre demain, il se servirait de cette soiré pour en faire un double. Comment refuser ? Il se rendit d’abord aux services des actes de naissance, pour procéder à un duplicata de son propre acte. Bien que notaire, il n’était dispensé d’effectuer cette demande, c’est la raison pour laquelle il avait usé de cette excuse… Même si tout mensonge bien raconté, parfaitement interprété aurait pu convaincre. L’important demeurait avant tout la mise en scène de ce dernier et pour cela, il se faisait, entièrement confiance. Après la photocopie de cet acte, il se rendit devant le registre des naissances, non sans consulter sa montre une seconde fois. La fin du service de Gisèle était arrivée depuis plus de quinze minutes. Ouvrant le registre, il parcouru l’exemplaire, se saisit du stylo. L’heure était Venue. Par ce geste, ne scellait-il pas l’existence juridique de cet enfant ? Et bien plus..sa filiation ? Il aurait pu ne pas le faire, il n’en n’avait aucune obligation. Lui revenait en mémoire, sa décision de ne jamais tenir l’enfant loin de lui… Cette décision qu’il avait transformé en promesse auprès d’Alexis. Il était facile de revenir sur une promesse. Que valait la parole de Preminger ? Mais que valait une promesse qu’il faisait à ceux qui marchaient à ses côtés ? Bien plus. Il n’éprouvait aucune honte, aucune morale à trahir ceux auprès de qui, il mentait allégrement. Georgia, Anneliese, le monde de la Cour autrefois, il avait trompé et menti un nombre si incalculable de fois. Les promesses faites n’étaient que du vent, des mots auxquels il ne donnait pas sens, c’étaient les autres qui y voyaient un engagement. Il revenait de leur responsabilité que de croire qu’un engagement humain possédait une valeur autre… Pourtant… Loin de supprimer Nick et Nack de l’équation lorsque l’occasion s’était présentée, ces deux médiocres et lamentables larbins qu’il se désespérait de trouver dans ses jambes...il avait respecté la promesse faite. Et même mieux. Il les avait nommé garçons d’honneur à son mariage. Cela faisant, il savait qu’il acquiérait et consolidait durablement le respect et le dévouement que ces deux gredins lui vouaient. Rien n’était jamais gratuit… Mais tout de même. Alors cette promesse auprès d’Enora…
Il la respecterait. Il ne pouvait faire autrement. Enora. C’était un bien joli prénom. Il pouvait comprendre en quoi elle faisait le choix de le délaisser au profit d’Alexis, mais tout de même. Les deux prénoms se complétaient à merveille en définitive. Enora Alexis Child. Respectivement « noble » et « protectrice » et « enfant ». Cela la définissait assez bien, cernait d’avance les nuances de sa personnalité à la fois souple et élégante, droite et brave et enjouée et lumineuse. Il songea à son identité alors qu’il notait, créait la reconnaissance sous la mine de son stylo. Erwin Dorian Preminger. La malédiction l’avait amputé de son nom, brouillant les cartes. Comme Alexis, son arrivée dans ce monde avait modifié son identité connue.
« 16 Septembre 2021… » « Isaac... » Il suspendit son geste. Isaac Dorian. C’était ce qu’ILS avaient décidé. Et c’était lui… L’Erreur. cet être dont il avait assisté à la naissance. Non. Pas encore. Son regard tomba sur le haut de ses manches dissimulés sous son manteau. Il n’avait pas besoin de le voir pour le savoir là. Le sang qui à présent séché devait orner de tâches brunâtres son onéreuse chemise. Il le revoyait. Gigottant. Le ressentait encore entre ses doigts. Il avait crié, il se le remémorait à présent. Un cri déchirant. Le premier qui dans son premier souffle avait déchiré ses poumons pour le gorger de l’air de la vie. Tout était passé par lui. Il était né de lui et d’elle et mieux encore, il l’avait mis au monde. Il respirait grâce à lui. De là conclure qu’IL lui avait donné la vie, il n’y avait qu’un pas. Qu’un homme aussi orgueilleux que Preminger se hâta de franchir. Après tout, n’était-il pas aussi colossal et inaltérable qu’un Dieu ? Telle était sa Destinée. Et puisque LUI, le Soleil de ce Monde, accordait à cet être son existence jusqu’à le tirer des entrailles de celle qui l’avait porté, cet enfant lui devait une dette d’or. Il était le Fils du Soleil, tiré jusqu’à la Vie sous la Lumière par ce dernier. Soudainement, son esprit gorgé de vanité avait vu plus loin, plus grandiose, le moyen de matérialiser les différentes alliances que cet être portait en lui. Alors avait-il écrit gravant son identité dans la réalité. Isaac Elios Dorian. C’était inattendu mais il n’avait pu en être autrement. Ce n’était pas le Soleil, il en était seulement le fils. Il naissait du Soleil, d’où sa réponse, le prénom qu’il lui donnait. Isaac Elios Dorian. Le Fils né du Soleil. Fruit de son engeance, fruit de ses mains qui lui avaient offert la vie. Alors, il lui avait enlevé le H. Pour le rappel et la symbolique. Le rappel des deux E qui composait respectivement le prénom principal de ses deux parents.
Enora aimerait. Ce second prénom inscrivait beaucoup de ce qu’il avait vécu, de ce qu’il avait fait. Il inscrivait à vie cet acte qui aurait pu si rapidement le répugner et dont il ne savait encore que penser. Un malaise réel s’accrochait à lui, se poursuivait encore à présent, alors que ces doigts inscrivaient ce Futur. Il écrivait.
En peu de temps, il donna à Isaac Elios Dorian une existence juridique. Si sa mère avait créé cette vie, lui avait composé pendant des mois ce corps sur mesure, le rattacher à une réalité légale demeurait son domaine exclusif. Et il le fit. Rattacha cet enfant à la Réalité afin qu’Alexis ne soufra jamais d’une moindre difficulté administrative.
Lorsque cela fut achevé néanmoins, il emporta avec lui la preuve ultime de son manquement libertin.
Midas le trouva bien plus tard, un verre de vin à la main, dans une posture presque étudiée, le regard vague sur la fenêtre de son ample bureau. Pour quiconque qui le connaissait peu, on aurait pu croire qu’il s’était empressé d’adopter cette posture altière et étudiée pour feindre réfléchir. Midas en revanche savait qu’il n’en n’était rien. Tout ce que Preminger faisait, il le faisait avec cette indolence hautaine, presque figée dans sa vanité. Il ne prit pas la peine de se détourner vers son ancien caniche, bien qu’il n’ait pu manquer son arrivée, se contentant de porter le vin à ses lèvres.

- « Qu’y a-t-il ? Erwin...Est-il... »
- « Né ? Oui il l’est... » articula Erwin, dans un rictus, « Isaac.. Elios… Dorian. Vois par toi-même. Et « Félicite-moi »

D’une main leste, il lui avait tendu le document que son chien s’était empressé de saisir pour mieux le parcourir des yeux, mais avait maintenu sa main en l’air dans l’attente. Erwin sentit ses yeux se poser à nouveau sur lui, une fois la lecture faite. Il connaissait ses regards d’étude et d’entente où l’ancien animal palpait la situation, comprenant ce qu’il attendait de lui. Puis il s’était tout même baissé, pour y déposer son front sur le dos de sa main en signe de respect. Cela n’avait rien de réconfortant. Il ne fêtait rien. Il saluait juste le cynisme du moment, tout au juste, cela était ironique, cynique même, acerbe. Mais pourtant, Jeremie ne s’était pas levé… Il avait suspendu son geste, subitement, dans un hoquet de surprise :
- « Erwin ?...Ta...chemise... le sang...»
- « Oh çaaaa ? Hum ! Oh oui, je ne te l’ai pas encore narré, je l’ai accouché. » répliqua-t-il en pinçant la bouche, retirant son bras pour le replacer contre le fauteuil.
- « Tu l’as... »
- « Ton oreille ne t’a pas fait faux bond, tu as parfaitement entendu. Et tu te demandes pourquoi, évidement. Je...C’est..pour..Enora n’était pas...disons que l’accouchement a eu une tournure sanglante. Et le personnel médical, tous des imbéciles au plus au point ! …Alors… IL FALLAIT... »

Il se mura pourtant dans un silence agacé. Il FALLAIT. Il l’avait répété à nouveau avec le même emportement qui l’avait enivré précédemment jusqu’à causer la délivrance de cette Erreur. Il lui avait semblé à cet instant précis qu’il fallait. Parce qu’il ne voulait pas la sacrifier. Parce qu’il refusait qu’elle meure. Et c’était bien toute cette volonté, toute cette énergie qui était née de cette révolte qui le choquait encore. Et bien plus que...cela

- « Tu as fait un grand geste ! » s’extasiait faussement Midas, même si sa voix ne parvenait pas à cacher évidemment ce qu’il en pensait.
Furieusement agacé, Erwin pivota la tête vers lui, plongeant son regard brûlant dans celui de son caniche :
- Non, rien cela n’était grand ! Ça l’était, certes, mais ce n’est pas un geste « digne » de moi. Ce n’était pas MOI surtout. Et plus que cela, cela n’a rien...de louable ! Je l’ai crue morte. Et j’ai extrait cet enfant. Voilà tout. Je n’en n’éprouve aucune honte. Mais aucun orgueil. Je...le crains. »

C’était cela, ce mur, ce blocage… Il ne parvenait à tirer nulle gloire de son acte, plus encore, il s’en effrayait. Il ne craignait pas Enora pourtant, il savait que sa présence lui était bénéfique ; mais…. Cette réaction lui avait fait prendre conscience de quelque chose. Non… cette situation lui avait fait exploser la vérité à la figure.. Il tenait à cette jeune femme. Il y tenait. Bien différemment que le soin qu’il accordait à des pions. Il savait déjà qu’il l’appréciait mais…y tenir...il ne l’avait jamais envisagé. Ou plutôt, il n’avait jamais voulu le voir. Il n’avait pas envie de devoir s’interroger sur ce que cela signifiait, les risques que cela engendrait. Sachant que Midas avait fait le même cheminement que lui, il déclama :

- « Je ne l’avais jamais envisagé… Je le savais mais… Je n’ai pas de temps à perdre avec des divagations de pensées sur mes états d’âme ni de soupeser ou non l’affect avec lequel je juge les gens. Je suis au dessus de tout…
Midas l’avait coupé subitement, se récoltant un regard courroucé pour cet outrage, ce qui ne l’empêcha pas de continuer :
- Je sais ce que tu penses. Mais ce n’est pas de la faiblesse. Si tu l’apprécie, Erwin, ce n’est pas par faiblesse. C’est parce qu’elle mérite. Tu es exceptionnel. L’homme le plus exceptionnel au Monde ! Tu le sais, tu l’as toujours su. Un homme de ta qualité ne faiblit pas. Il accorde. Si elle en a gagné le droit… C’est qu’elle t’a montré qu’elle en était digne. »

Il avait encore discuté à ce sujet un long moment avec son chien. Peut-être un des rares moments où il appréciait sa nouvelle forme humaine. Bien évidemment, dans une autre époque, le caniche se serait contenté de sauter sur ses genoux, le laissant discourir seul, la main sur sa tête. A présent, il parlait. Et bien que ses bavardages et opinions s’avéraient parfois presque manquer de respect envers lui, l’animal semblant presque lui apprendre la vie, à LUI, il devait admettre que personne au monde ne le saisissait mieux que lui. Il avait cogité alors les paroles de ce dernier, les reléguant dans un coin de sa tête. Plus tard. Lorsque le moment serait venu, lorsque la situation ne serait pas aussi tourbillonnante, alors il s’arrêterait pour réfléchir aux conséquences de sa relation avec Enora, aux analyses de Midas en la matière et à son propre ressenti. Pour le moment, il avait à gérer. Et la plus grande preuve de l’absence de danger que caractérisait cette prise de conscience et cette réalité s’effectuait dans sa capacité à avancer.
Lorsque était venue la Dernière Heure de visite, il avait néanmoins pris le chemin de l’hôpital, nouvellement paré, parfumé, superbe, irrésistible et avait toqué à la porte de chambre de la jeune libraire. Il lui apportait un bouquet de fleurs et l’exemplaire du roman qui figurait encore, une heure, auparavant, sur sa table de chevet. Lire apaisait l’âme, si les allées et venues des visages qui composaient sa vie ne lui apporteraient pas le repos, au moins cet ouvrage peut-être le pourrait-il, la distrayant de la réalité et lui procurant le dépaysement nécessaire.
Avec une vitalité joyeuse, il lui montra les fleurs, se chargeant d’instinct de les poser sur la commode :

- « Là...Voici trésor. Cela m’a sauté aux yeux comme cet environnement manque de raffinement. Je sais bien que cela n’est que temporaire mais tout de même. Au moins ces quelques fleurs égayeront ces lieux. Elles sont fraîchement coupées. Ne sont-elles pas suuuuperbes ? »

Il inspira leur parfum, souriant à ce qu’elles évoquaient. Un quiproquo qui s’était mué en une réalité. Les lys royaux étaient similairement leur fleur favorite, c’était la raison pour laquelle il les apportait. Bien plus qu’un simple présent de convenance, ils symbolisaient bien plus.

- « Je constate qu’Isaac se porte bien.. » chantonna-t-il en passant une brève seconde à contempler l’enfant endormi dans le berceau médical que le personnel avait placé à côté du lit.

Tout replié, l’Erreur crispait ses doigts, paisible, un souffle doux soulevant régulièrement sa poitrine. Erwin dépassa bientôt le nouveau-né, pour venir se positionner au bord du lit, gratifiant sa maîtresse d’un baiser délicat et suave bien qu’un peu appuyé qui s’éternisa un moment. Puis s’écarta, rassasié, pour l’observer, avec intensité, cherchant sur son visage encore pâle une trace de récupération. Il lui trouva une mine tirée bien que radieuse. La fatigue semblait être sans cesse chassée de son visage par le bonheur qui irradiait d’elle. Et pourtant, elle demeurait là, décelable. Elle avait eu une rude journée. Extraire un enfant d’un corps ne semblait pas être chose aisée. Qui plus est, elle avait perdu énormément de sang.

- « Es-tu bien, ici ? Le personnel tente-t-il de dissimuler son impardonnable conduite en te prodiguant soins et attentions nécessaires ? Si cela n’est pas le cas, un seul mot de ta part et j’orchestre la mise en place d’une hospitalisation à domicile, quitte à embaucher une clinique entière sur place, j’ai les moyens. »

Ce n’était pas une fausse affirmation. Il en avait effectivement les moyens. Il lui suffisait de claquer des doigts et une véritable clinique pouvait se voir construire au sein même d’une des pièces encore non affectées de la maison. Peut-être pas dans les premiers temps si elle devait rester sous surveillance rapprochée mais pour la convalescence, cela pouvait constituer une riche idée !
Il discuta un long moment à ses côtés, de son état, de ce qu’il pensait de cet hôpital aussi. Cela n’était difficile à deviner mais il demeurait bien mieux plaisant de l’exprimer à voix haute. Ils rirent, il se vanta aussi...comment refuser ? L’ombre de l’accouchement s’éloignait et avec elle, les interrogations qui en découlaient. Il profitait simplement du moment présent, appréciant sa présence à ses côtés, tout était bien. Puis, alors que la conversation dérivait sur Isaac, il tapota sa main délicatement.

- « A ce sujet, trésor… Il est d’usage que je t’annonce quelque chose de bien important ! »

Il s’arrêta, faisant durer le suspense, une ébauche de sourire sur le coin des lèvres, doucement. Ravalant l’envie de lui présenter le document qui se trouvait dans la poche droite de sa veste, il se borna à faire durer le silence, plongeant ses yeux dans ceux brillants de curiosité de la libraire.

- « Même si tu le sais déjà...je t’annonce qu’en ce jour, le 16 septembre 2021 est officiellement né à l’hôpital public de Storybrooke...Isaac Elios Dorian. Je me suis permis d’ajouter Elios… Je trouvais cela fort approprié compte-tenu des événement de ce jour. Révélateur même !Oui, la reconnaissance est faite. Heureux soit-il ! »

Il gloussa, rejetant la tête en arrière pour mieux accompagner son hilarité travaillée. Cela faisant, tout à sa satisfaction, il manqua alors l’expression spontanée qui se peignit instantanément chez Alexis, manquant ainsi les émotions diverses qui traversèrent son visage pourtant encore ému de maternité. Lorsqu’il reposa la tête sur elle, il la trouva changée bien que pourtant partiellement recomposée. Il mit cela sur le compte de l’émotion, de la fierté et de la joie que provoquait cette annonce. Il ne pouvait pas comprendre. Puisqu’il n’avait pas su. Il ne pouvait pas comprendre le choc que l’identité de son fils avait causé sur elle. Le choc qu’avait causé ce seul prénom. Ces cinq lettres. ELIOS. Ce prénom que portait Isaac dans ce royaume lointain et encore non advenu. Ce prénom dont elle était la seule a avoir appris l’existence. Ce prénom dont Erwin ignorait la présence… Mais qu’il venait de rajouter, pourtant, mué par un instinct subit, une justification unique de l’Instant qu’ils avaient vécu, de l’acte qu’il avait effectué. Isaac Elios Dorian. Sans avoir cherché à le créer...le Futur s’embrayait.

FIN POUR ERWIN
FIN DU RP
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Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »

Erwin Dorian

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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)

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________________________________________ 2021-12-30, 00:24 « If the crown should fit, then how can I refuse? »




J'assiste à la naissance d'une mère.
C'est presque plus émouvant que la naissance d'un enfant.



Il avait fini par quitter l’hôpital. Ce ne fut que lorsqu’il passa le porche que toute l’entièreté de la situation refit surface avec plus de clarté et d’éloignement. L’accouchement d’Alexis, l’extraction de l’Erreur, la naissance d’Isaac. Une succession d’événements liés qui s’étaient enchaînés dans un capharnaüm pour le moins déroutant. Dire qu’il avait failli perdre le contrôle de lui-même aurait été un mensonge, il devait le reconnaître. Mais qu’il avait perdu en rationalité ne l’était pas… Il chercha des yeux sa voiture sur le parking, se remémora subitement qu’elle ne s’y trouvait pas. Se faire téléporter avait du bon comme du moins bon. Peste ! Après toutes ces émotions, il refusait encore de porter son royal corps dans un effort supplémentaire pour rejoindre l’hôtel de ville… Il convenait de se ménager. Aussi, composa-t-il le numéro d’un taxi et patienta le temps que ce dernier n’arrive à contempler les différentes entrées et sorties de ce sinistre endroit. Lorsqu’il deviendrait maire, il saurait prendre sa revanche sur le personnel incompétent, sauf s’il décidait de ne pas attendre jusque là… Pourquoi refuser ?
Il s’engouffra ensuite dans le taxi, tirant sur les manches de son costume, pour dissimuler le sang. Il n’avait jamais été inquiété pour les multiples...disparitions qu’il avait pu orchestrer, il aurait des plus peinant de se voir conduit au poste pour un accouchement. Souriant à cette éventualité, il donna ses ordres et fit conduire jusqu’au bâtiment désastreux qui composait la mairie. Quand bien il y travaillait depuis un an, son esprit critique se lamentait à chaque vision de la pauvre inventivité dont Hadès avait fait preuve en choisissant d’installer ses quartiers dans un endroit aussi misérable. Entrant dans le bâtiment, il fit un détour, rejoignant son bureau avant toute halte, ajoutant son long manteau sur sa tenue, dissimulant sous un superbe pardessus noir et ajusté le désastre de sa tenue. Se sentant à présent parfaitement recomposé, il sortit alors rejoignant le service de l’état civil à l’opposé du bâtiment.

- « Heureuse journée, Gisèle ? »
Une femme d’une quarantaine d’année sursauta à son arrivée, cessant de pianoter à son ordinateur :

- « Oh bonjour Maître Dorian, excellente oui, que puis-je pour vous ? »
- « Fort peu de choses, je viens séant effectuer...une reconnaissance de paternité »
Il jaugea d’un air moqueur l’expression de Gisèle qui ne manqua pas de s’esclaffer à cette écoute, ricana avec elle et bien davantage à son insu, puis précisa tranquillement :

- « Plus sérieusement, j’ai besoin d’une photocopie d’un document me concernant, une photocopie de mon acte de naissance. »
- « Oh...c’est...pressé ? Je ne pourrais pas vous le sortir avant demain...je... »
- «oh vous prenez le bus pour votre mère c’est vrai… Oh, quel dommage. C’est très embêtant… je dois le joindre à mon rapport annuel des comptes. » soupira-t-il douloureusement en passant une main lasse sur son front
- « Ca ne peut pas attendre demain ? Je... »
- « Oh..Ca attendra demain. » coupa-t-il dans un geste directif, puisque prenant bien garde à conserver sur son visage l’attirail de peine que la nouvelle lui apportait « J’insiste, Gisèle, vous ne raterez pas quoique ce soit, pour une bête erreur de ma part. C’est contrariant certes, je serais hors délai, mais tant pis. Je ne pense pas que Monsieur le Maire m’en tiendra rigueur... »

Il fit mine de s’abîmer dans cette éventualité, pour mieux secouer la tête pauvrement, tandis que la brave femme s’écriait, fronçant les sourcils :

- « Il serait ingrat...avec tout le travail que vous effectuez ! »

Il manqua de ricaner. Se retint et lui servit à la place un haussement de sorcil défaitiste :

- « Gisèle… Ce n’est rien, peu importe, j’attendrais demain... Vous avez beaucoup de travail. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, je m’y suis pris idiotement à la dernière minute, je réparerais donc mon erreur... » »
il fit mine de tourner les talons, compta mentalement le Temps qu’il lui faudrait pour envisager la possibilité..et de lui proposer. Il avait avancé de trois pas, lorsqu’elle l’interpela, faisant naître un sourire mesquin sur ses lèvres :

- « Et...si...je peux vous confier les clefs Maître… Il suffira de les rendre demain. »

Il se hâta de faire disparaître son sourire, pivotant vers elle, rempli d’embarras :
- « Oooh nooon, je ne veux pas vous attirer d’ennuis.
- « Personne ne le saura. »
Son choix était fait, elle était persuadé d’agir ainsi pour le préserver d’une injustice, pitoyable. Il mima l’hésitation puis soupira bruyamment, puis s’empara des clefs :
- « Oh et puis, comment vous le refuser ! Je n’en dirais rien… Je serais tenu au secret. »
- La brune lui désigna la porte derrière elle, lui tendant une clef :
- « Lorsque vous entrez, c’est la troisième porte à votre droite, c’est indiqué au dessus. 

Il prit la peine de la remercier encore, c’était un pion utile, puis s’engouffra derrière la porte indiquée à l’aide de la clef, pouffa silencieusement. Puisqu’elle lui avait donné l’autorisation de lui rendre demain, il se servirait de cette soiré pour en faire un double. Comment refuser ? Il se rendit d’abord aux services des actes de naissance, pour procéder à un duplicata de son propre acte. Bien que notaire, il n’était dispensé d’effectuer cette demande, c’est la raison pour laquelle il avait usé de cette excuse… Même si tout mensonge bien raconté, parfaitement interprété aurait pu convaincre. L’important demeurait avant tout la mise en scène de ce dernier et pour cela, il se faisait, entièrement confiance. Après la photocopie de cet acte, il se rendit devant le registre des naissances, non sans consulter sa montre une seconde fois. La fin du service de Gisèle était arrivée depuis plus de quinze minutes. Ouvrant le registre, il parcouru l’exemplaire, se saisit du stylo. L’heure était Venue. Par ce geste, ne scellait-il pas l’existence juridique de cet enfant ? Et bien plus..sa filiation ? Il aurait pu ne pas le faire, il n’en n’avait aucune obligation. Lui revenait en mémoire, sa décision de ne jamais tenir l’enfant loin de lui… Cette décision qu’il avait transformé en promesse auprès d’Alexis. Il était facile de revenir sur une promesse. Que valait la parole de Preminger ? Mais que valait une promesse qu’il faisait à ceux qui marchaient à ses côtés ? Bien plus. Il n’éprouvait aucune honte, aucune morale à trahir ceux auprès de qui, il mentait allégrement. Georgia, Anneliese, le monde de la Cour autrefois, il avait trompé et menti un nombre si incalculable de fois. Les promesses faites n’étaient que du vent, des mots auxquels il ne donnait pas sens, c’étaient les autres qui y voyaient un engagement. Il revenait de leur responsabilité que de croire qu’un engagement humain possédait une valeur autre… Pourtant… Loin de supprimer Nick et Nack de l’équation lorsque l’occasion s’était présentée, ces deux médiocres et lamentables larbins qu’il se désespérait de trouver dans ses jambes...il avait respecté la promesse faite. Et même mieux. Il les avait nommé garçons d’honneur à son mariage. Cela faisant, il savait qu’il acquiérait et consolidait durablement le respect et le dévouement que ces deux gredins lui vouaient. Rien n’était jamais gratuit… Mais tout de même. Alors cette promesse auprès d’Enora…
Il la respecterait. Il ne pouvait faire autrement. Enora. C’était un bien joli prénom. Il pouvait comprendre en quoi elle faisait le choix de le délaisser au profit d’Alexis, mais tout de même. Les deux prénoms se complétaient à merveille en définitive. Enora Alexis Child. Respectivement « noble » et « protectrice » et « enfant ». Cela la définissait assez bien, cernait d’avance les nuances de sa personnalité à la fois souple et élégante, droite et brave et enjouée et lumineuse. Il songea à son identité alors qu’il notait, créait la reconnaissance sous la mine de son stylo. Erwin Dorian Preminger. La malédiction l’avait amputé de son nom, brouillant les cartes. Comme Alexis, son arrivée dans ce monde avait modifié son identité connue.
« 16 Septembre 2021… » « Isaac... » Il suspendit son geste. Isaac Dorian. C’était ce qu’ILS avaient décidé. Et c’était lui… L’Erreur. cet être dont il avait assisté à la naissance. Non. Pas encore. Son regard tomba sur le haut de ses manches dissimulés sous son manteau. Il n’avait pas besoin de le voir pour le savoir là. Le sang qui à présent séché devait orner de tâches brunâtres son onéreuse chemise. Il le revoyait. Gigottant. Le ressentait encore entre ses doigts. Il avait crié, il se le remémorait à présent. Un cri déchirant. Le premier qui dans son premier souffle avait déchiré ses poumons pour le gorger de l’air de la vie. Tout était passé par lui. Il était né de lui et d’elle et mieux encore, il l’avait mis au monde. Il respirait grâce à lui. De là conclure qu’IL lui avait donné la vie, il n’y avait qu’un pas. Qu’un homme aussi orgueilleux que Preminger se hâta de franchir. Après tout, n’était-il pas aussi colossal et inaltérable qu’un Dieu ? Telle était sa Destinée. Et puisque LUI, le Soleil de ce Monde, accordait à cet être son existence jusqu’à le tirer des entrailles de celle qui l’avait porté, cet enfant lui devait une dette d’or. Il était le Fils du Soleil, tiré jusqu’à la Vie sous la Lumière par ce dernier. Soudainement, son esprit gorgé de vanité avait vu plus loin, plus grandiose, le moyen de matérialiser les différentes alliances que cet être portait en lui. Alors avait-il écrit gravant son identité dans la réalité. Isaac Elios Dorian. C’était inattendu mais il n’avait pu en être autrement. Ce n’était pas le Soleil, il en était seulement le fils. Il naissait du Soleil, d’où sa réponse, le prénom qu’il lui donnait. Isaac Elios Dorian. Le Fils né du Soleil. Fruit de son engeance, fruit de ses mains qui lui avaient offert la vie. Alors, il lui avait enlevé le H. Pour le rappel et la symbolique. Le rappel des deux E qui composait respectivement le prénom principal de ses deux parents.
Enora aimerait. Ce second prénom inscrivait beaucoup de ce qu’il avait vécu, de ce qu’il avait fait. Il inscrivait à vie cet acte qui aurait pu si rapidement le répugner et dont il ne savait encore que penser. Un malaise réel s’accrochait à lui, se poursuivait encore à présent, alors que ces doigts inscrivaient ce Futur. Il écrivait.
En peu de temps, il donna à Isaac Elios Dorian une existence juridique. Si sa mère avait créé cette vie, lui avait composé pendant des mois ce corps sur mesure, le rattacher à une réalité légale demeurait son domaine exclusif. Et il le fit. Rattacha cet enfant à la Réalité afin qu’Alexis ne soufra jamais d’une moindre difficulté administrative.
Lorsque cela fut achevé néanmoins, il emporta avec lui la preuve ultime de son manquement libertin.
Midas le trouva bien plus tard, un verre de vin à la main, dans une posture presque étudiée, le regard vague sur la fenêtre de son ample bureau. Pour quiconque qui le connaissait peu, on aurait pu croire qu’il s’était empressé d’adopter cette posture altière et étudiée pour feindre réfléchir. Midas en revanche savait qu’il n’en n’était rien. Tout ce que Preminger faisait, il le faisait avec cette indolence hautaine, presque figée dans sa vanité. Il ne prit pas la peine de se détourner vers son ancien caniche, bien qu’il n’ait pu manquer son arrivée, se contentant de porter le vin à ses lèvres.

- « Qu’y a-t-il ? Erwin...Est-il... »
- « Né ? Oui il l’est... » articula Erwin, dans un rictus, « Isaac.. Elios… Dorian. Vois par toi-même. Et « Félicite-moi »

D’une main leste, il lui avait tendu le document que son chien s’était empressé de saisir pour mieux le parcourir des yeux, mais avait maintenu sa main en l’air dans l’attente. Erwin sentit ses yeux se poser à nouveau sur lui, une fois la lecture faite. Il connaissait ses regards d’étude et d’entente où l’ancien animal palpait la situation, comprenant ce qu’il attendait de lui. Puis il s’était tout même baissé, pour y déposer son front sur le dos de sa main en signe de respect. Cela n’avait rien de réconfortant. Il ne fêtait rien. Il saluait juste le cynisme du moment, tout au juste, cela était ironique, cynique même, acerbe. Mais pourtant, Jeremie ne s’était pas levé… Il avait suspendu son geste, subitement, dans un hoquet de surprise :
- « Erwin ?...Ta...chemise... le sang...»
- « Oh çaaaa ? Hum ! Oh oui, je ne te l’ai pas encore narré, je l’ai accouché. » répliqua-t-il en pinçant la bouche, retirant son bras pour le replacer contre le fauteuil.
- « Tu l’as... »
- « Ton oreille ne t’a pas fait faux bond, tu as parfaitement entendu. Et tu te demandes pourquoi, évidement. Je...C’est..pour..Enora n’était pas...disons que l’accouchement a eu une tournure sanglante. Et le personnel médical, tous des imbéciles au plus au point ! …Alors… IL FALLAIT... »

Il se mura pourtant dans un silence agacé. Il FALLAIT. Il l’avait répété à nouveau avec le même emportement qui l’avait enivré précédemment jusqu’à causer la délivrance de cette Erreur. Il lui avait semblé à cet instant précis qu’il fallait. Parce qu’il ne voulait pas la sacrifier. Parce qu’il refusait qu’elle meure. Et c’était bien toute cette volonté, toute cette énergie qui était née de cette révolte qui le choquait encore. Et bien plus que...cela

- « Tu as fait un grand geste ! » s’extasiait faussement Midas, même si sa voix ne parvenait pas à cacher évidemment ce qu’il en pensait.
Furieusement agacé, Erwin pivota la tête vers lui, plongeant son regard brûlant dans celui de son caniche :
- Non, rien cela n’était grand ! Ça l’était, certes, mais ce n’est pas un geste « digne » de moi. Ce n’était pas MOI surtout. Et plus que cela, cela n’a rien...de louable ! Je l’ai crue morte. Et j’ai extrait cet enfant. Voilà tout. Je n’en n’éprouve aucune honte. Mais aucun orgueil. Je...le crains. »

C’était cela, ce mur, ce blocage… Il ne parvenait à tirer nulle gloire de son acte, plus encore, il s’en effrayait. Il ne craignait pas Enora pourtant, il savait que sa présence lui était bénéfique ; mais…. Cette réaction lui avait fait prendre conscience de quelque chose. Non… cette situation lui avait fait exploser la vérité à la figure.. Il tenait à cette jeune femme. Il y tenait. Bien différemment que le soin qu’il accordait à des pions. Il savait déjà qu’il l’appréciait mais…y tenir...il ne l’avait jamais envisagé. Ou plutôt, il n’avait jamais voulu le voir. Il n’avait pas envie de devoir s’interroger sur ce que cela signifiait, les risques que cela engendrait. Sachant que Midas avait fait le même cheminement que lui, il déclama :

- « Je ne l’avais jamais envisagé… Je le savais mais… Je n’ai pas de temps à perdre avec des divagations de pensées sur mes états d’âme ni de soupeser ou non l’affect avec lequel je juge les gens. Je suis au dessus de tout…
Midas l’avait coupé subitement, se récoltant un regard courroucé pour cet outrage, ce qui ne l’empêcha pas de continuer :
- Je sais ce que tu penses. Mais ce n’est pas de la faiblesse. Si tu l’apprécie, Erwin, ce n’est pas par faiblesse. C’est parce qu’elle mérite. Tu es exceptionnel. L’homme le plus exceptionnel au Monde ! Tu le sais, tu l’as toujours su. Un homme de ta qualité ne faiblit pas. Il accorde. Si elle en a gagné le droit… C’est qu’elle t’a montré qu’elle en était digne. »

Il avait encore discuté à ce sujet un long moment avec son chien. Peut-être un des rares moments où il appréciait sa nouvelle forme humaine. Bien évidemment, dans une autre époque, le caniche se serait contenté de sauter sur ses genoux, le laissant discourir seul, la main sur sa tête. A présent, il parlait. Et bien que ses bavardages et opinions s’avéraient parfois presque manquer de respect envers lui, l’animal semblant presque lui apprendre la vie, à LUI, il devait admettre que personne au monde ne le saisissait mieux que lui. Il avait cogité alors les paroles de ce dernier, les reléguant dans un coin de sa tête. Plus tard. Lorsque le moment serait venu, lorsque la situation ne serait pas aussi tourbillonnante, alors il s’arrêterait pour réfléchir aux conséquences de sa relation avec Enora, aux analyses de Midas en la matière et à son propre ressenti. Pour le moment, il avait à gérer. Et la plus grande preuve de l’absence de danger que caractérisait cette prise de conscience et cette réalité s’effectuait dans sa capacité à avancer.
Lorsque était venue la Dernière Heure de visite, il avait néanmoins pris le chemin de l’hôpital, nouvellement paré, parfumé, superbe, irrésistible et avait toqué à la porte de chambre de la jeune libraire. Il lui apportait un bouquet de fleurs et l’exemplaire du roman qui figurait encore, une heure, auparavant, sur sa table de chevet. Lire apaisait l’âme, si les allées et venues des visages qui composaient sa vie ne lui apporteraient pas le repos, au moins cet ouvrage peut-être le pourrait-il, la distrayant de la réalité et lui procurant le dépaysement nécessaire.
Avec une vitalité joyeuse, il lui montra les fleurs, se chargeant d’instinct de les poser sur la commode :

- « Là...Voici trésor. Cela m’a sauté aux yeux comme cet environnement manque de raffinement. Je sais bien que cela n’est que temporaire mais tout de même. Au moins ces quelques fleurs égayeront ces lieux. Elles sont fraîchement coupées. Ne sont-elles pas suuuuperbes ? »

Il inspira leur parfum, souriant à ce qu’elles évoquaient. Un quiproquo qui s’était mué en une réalité. Les lys royaux étaient similairement leur fleur favorite, c’était la raison pour laquelle il les apportait. Bien plus qu’un simple présent de convenance, ils symbolisaient bien plus.

- « Je constate qu’Isaac se porte bien.. » chantonna-t-il en passant une brève seconde à contempler l’enfant endormi dans le berceau médical que le personnel avait placé à côté du lit.

Tout replié, l’Erreur crispait ses doigts, paisible, un souffle doux soulevant régulièrement sa poitrine. Erwin dépassa bientôt le nouveau-né, pour venir se positionner au bord du lit, gratifiant sa maîtresse d’un baiser délicat et suave bien qu’un peu appuyé qui s’éternisa un moment. Puis s’écarta, rassasié, pour l’observer, avec intensité, cherchant sur son visage encore pâle une trace de récupération. Il lui trouva une mine tirée bien que radieuse. La fatigue semblait être sans cesse chassée de son visage par le bonheur qui irradiait d’elle. Et pourtant, elle demeurait là, décelable. Elle avait eu une rude journée. Extraire un enfant d’un corps ne semblait pas être chose aisée. Qui plus est, elle avait perdu énormément de sang.

- « Es-tu bien, ici ? Le personnel tente-t-il de dissimuler son impardonnable conduite en te prodiguant soins et attentions nécessaires ? Si cela n’est pas le cas, un seul mot de ta part et j’orchestre la mise en place d’une hospitalisation à domicile, quitte à embaucher une clinique entière sur place, j’ai les moyens. »

Ce n’était pas une fausse affirmation. Il en avait effectivement les moyens. Il lui suffisait de claquer des doigts et une véritable clinique pouvait se voir construire au sein même d’une des pièces encore non affectées de la maison. Peut-être pas dans les premiers temps si elle devait rester sous surveillance rapprochée mais pour la convalescence, cela pouvait constituer une riche idée !
Il discuta un long moment à ses côtés, de son état, de ce qu’il pensait de cet hôpital aussi. Cela n’était difficile à deviner mais il demeurait bien mieux plaisant de l’exprimer à voix haute. Ils rirent, il se vanta aussi...comment refuser ? L’ombre de l’accouchement s’éloignait et avec elle, les interrogations qui en découlaient. Il profitait simplement du moment présent, appréciant sa présence à ses côtés, tout était bien. Puis, alors que la conversation dérivait sur Isaac, il tapota sa main délicatement.

- « A ce sujet, trésor… Il est d’usage que je t’annonce quelque chose de bien important ! »

Il s’arrêta, faisant durer le suspense, une ébauche de sourire sur le coin des lèvres, doucement. Ravalant l’envie de lui présenter le document qui se trouvait dans la poche droite de sa veste, il se borna à faire durer le silence, plongeant ses yeux dans ceux brillants de curiosité de la libraire.

- « Même si tu le sais déjà...je t’annonce qu’en ce jour, le 16 septembre 2021 est officiellement né à l’hôpital public de Storybrooke...Isaac Elios Dorian. Je me suis permis d’ajouter Elios… Je trouvais cela fort approprié compte-tenu des événement de ce jour. Révélateur même !Oui, la reconnaissance est faite. Heureux soit-il ! »

Il gloussa, rejetant la tête en arrière pour mieux accompagner son hilarité travaillée. Cela faisant, tout à sa satisfaction, il manqua alors l’expression spontanée qui se peignit instantanément chez Alexis, manquant ainsi les émotions diverses qui traversèrent son visage pourtant encore ému de maternité. Lorsqu’il reposa la tête sur elle, il la trouva changée bien que pourtant partiellement recomposée. Il mit cela sur le compte de l’émotion, de la fierté et de la joie que provoquait cette annonce. Il ne pouvait pas comprendre. Puisqu’il n’avait pas su. Il ne pouvait pas comprendre le choc que l’identité de son fils avait causé sur elle. Le choc qu’avait causé ce seul prénom. Ces cinq lettres. ELIOS. Ce prénom que portait Isaac dans ce royaume lointain et encore non advenu. Ce prénom dont elle était la seule a avoir appris l’existence. Ce prénom dont Erwin ignorait la présence… Mais qu’il venait de rajouter, pourtant, mué par un instinct subit, une justification unique de l’Instant qu’ils avaient vécu, de l’acte qu’il avait effectué. Isaac Elios Dorian. Sans avoir cherché à le créer...le Futur s’embrayait.

FIN POUR ERWIN
FIN DU RP
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