« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
De l'Orage et du Soleil, naît parfois un Arc-en-ciel...
16 Septembre 2021
— NON MAIS... Dis-moi que je RÊVE ?!
Quelques heures plus tôt
La journée avait pourtant commencé de la plus banale des façons. Rien, absolument rien ne m’annonçait que cette journée serait pourtant l’une des plus importante de ma vie. Une de ces journées où tout basculait, tout se bouleversait et tout était à écrire. Une de ces journées qui nous donnait envie de nous dire, qu’elle était la première du reste de notre vie.
J’avais eu un immense sourire sur mes lèvres en ouvrant mes volets pour découvrir un soleil éclatant d’automne, chaud et orangé, tamisant avec douceur les champs à l’arrière de ma maison qui étaient encore brillant de la rosée du matin. Pouvait-il y avoir plus beau spectacle de la Nature ? Quand tout se paraissait du manteau de l’Automne, je me sentais nouvelle à mon tour, revigorée, prête à me battre et à construire. Mon inspiration me revenait, pour tout, la cuisine, la lecture, pour mes projets. Et ce n’était pas du luxe vu l’état de ma grossesse. Je m’étais observé un instant dans le miroir. J’étais énorme. Y’avait pas d’autre mot. J'avais l’impression qu’il avait déjà 10 ans dans mon ventre. Tout était devenu un enfer : s’habiller, se laver... C’était une des choses que je n’avais absolument pas prévue en devenant maman célibataire : à quel point la fin de ma grossesse serait handicapante. Je pouvais à peine mettre une culotte et c’était tout un combat pour trouver mes chaussures et les chausser sans aide aucune. Pourtant, malgré mon état, j’étais heureuse et sereine. Pire. J’avais hâte.
J’avais toujours été terrorisée par l’accouchement. L’idée d’expulser un humain de 4kg de mon vagin me semblait insurmontable. Je l’avais d’ailleurs même dit à plusieurs reprises à ma gynécologue : j’en étais pas capable. C’était impossible. Je ne faisais pas partie de ces femmes fortes qui accouchaient seules dans un bois, un bout de branche entre les dents avant de se sentir heureuse et soulagée à l’idée de tenir leur bébé immaculé dans les bras. J’étais même pas sûre qu’on voyait ça en vrai d’ailleurs. C’était forcément que dans les films. Parce que déjà comment elle parvenait à le nettoyer en deux temps trois mouvement ? Et qui coupait le cordon. C’était n’importe quoi ces conneries. Mais ça ne me rassurait pas pour autant sur le fait que j’étais capable de le faire, accompagnée, sous aide médicinale, entourée d’une équipe de professionnelles. J’étais plutôt douillette, je ne supportais pas trop la vue du sang et pire que pudique : j’avais failli tourner de l’œil et tout annuler quand j’avais appris qu’il y avait un risque que je défèque devant tout le monde. Alors je l’avais répété, encore et encore : je n’étais pas capable. J’étais pas une femme digne de ce nom. Et ma gynécologue avait souri, patiemment, entendant cela de si nombreuses patientes avant de poser une main sur la mienne et de me préciser avec certitude que si, j’en étais capable et que tout se passerait bien.
Et Nature était bien faite. Car à mesure que le Temps avait passé, mes angoisses s’étaient envolées. Plus la date de l’échéance approchait et puis je prenais le sujet avec sérénité. Je n’avais plus qu’une hâte : découvrir le visage de mon fils. Ce qui faudrait faire pour y arriver n’était qu’un détail et après tout j’étais pas plus con qu’une autre : tout se passerait bien. Alors tous les matins, je m’usais dans le miroir à me trouver si grosse, je désespérai de mes cernes qui grandissaient à vue d’œil tandis que mes nuits se raccourcissaient par les mouvements du bébé et la taille de mon ventre. Je pestais avec plaisir en mettant mes chaussures, et je me surprenais à rêver au jour béni où tout serait fini et que nous serions deux dans cette maison. Et trois dans la vie.
J’étais à deux semaines de mon accouchement, j’avais donc décidé de prendre un peu de congé maternité et de laisser la librairie à Danny et Belle. Tout était censé bien se passer... sauf que j’avais fini par recevoir un message des deux qui me demandait si j’étais bien sûre de vouloir leur offrir un jour de congé. J’avais froncé les sourcils. Jamais je ne leur avais fait cadeau de ce jour mais plutôt que de le préciser de but en blanc, j’avais préféré aller voir de moi-même ce qui se tramait. Je n’étais pas inquiète outre mesure. Erwin m’avait déjà proposé de mettre un gestionnaire dans ma boutique le temps de mon congé maternité et Hadès se levait tous les quatre matins avec l’envie de m’aider à gérer le lieu afin que je puisse “m’occuper du petit”. Depuis qu’il savait qu’il en était le parrain, il prenait son rôle très à cœur... beaucoup trop à cœur. Alors je m’étais habillée et j’avais décidé de marcher jusqu’à la librairie. J'évitais au maximum de conduire dans la mesure où je n’en avais plus vraiment la capacité et que cela pouvait s’avérer dangereux et par ce beau soleil, quoi de mieux qu’une petite marche matinale ? Il fallait que je marche, ça aidait à faire descendre le bébé apparemment.
Il y avait autre chose qui aidait à faire descendre le bébé et on m’avait plus mise en garde face à ça : le stress. Toujours plein de bonne volonté mais tapant toujours à côté, le dieu avait eu raison de mon calme plus d’une fois et mes contractions de Braxton Hicks avaient fini par se transformer en véritables contractions. Il n’était plus dangereux ni pour moi, ni pour le bébé d’accoucher dès à présent mais il n’était pas non plus recommandé d’accoucher de stress. Alors avec le recul, peut-être que mon idée de balade avait été une mauvaise idée... j’aurai dû demander à Elliot de s’en charger... ou Danny ou Belle d’y retourner...
— C’est quoi ce bordel ?!
Une fille de femmes de toutes les tailles s’étalait sur presque tout le long de la rue et se terminait... devant ma boutique.
Non non non NON !
Je courais presque à présent en me dirigeant vers l’entrée, maudissant Hadès et réfléchissant déjà à toutes les manières possibles et imaginables de le tuer douloureusement. J’étais passée devant plusieurs femmes et je m’étais arrêté net devant l’une d’elle en me rendant brusquement compte qu’elles étaient... toutes... habillées... pareil. Fulminant, j’avais poursuivi ma route jusqu’à entrer dans la boutique quand soudain une femme m’avait arrêté d’une main sur l’épaule :
— Hé ! Tu fais la queue comme tout le monde !
Tournant brusquement mon visage vers elle, je l’avais fusillé du regard tandis qu’elle s’excusait, me reconnaissant sans doute comme la propriétaire. J’avais alors ouvert la porte à la volée. Hadès n’était pas là. Je remarquais que mon comptoir en bois massif avait été repoussé dans un coin de la pièce et que j’avais en face de moi une des Mary Poppins qui se tenait droite comme un piqué, comme si elle passait un grand oral, tandis que de l’autre côté d’une petite table Norbert l’écoutait avec une attention digne de Norbert. Lorsqu’il me vit, son visage s’illumina :
— ALEEEEXIIIIIIS ! Comment va le bébé ?
— NON MAIS... Dis-moi que je RÊVE ?!
Maintenant
La suite s’était passée plutôt rapidement et je dois dire que certains détails étaient assez flous. Je remarquais que d’autres Poppins attendait sagement leur tour dans un coin de la pièce tandis que Norbert s’était levé d’un bond en entendant ma colère, renversant la table sur son passage.
— Hadès a dit... alors on a fait un papier... je l’ai posté. J’ai appris à me servir des timbres, comme tu me l’as montré et...
J’avais tendu la main d’un air impérieux pour récupérer le maudit tract en tentant de garder mon calme. Hésitant un instant il s’était alors penché tout doucement, très lendemain pour récupérer une feuille au sol qui avait volé en même temps que la table. Il avait fini par me la tendre en me précisant :
— C’est une surprise. Il ne faut pas que tu le saches avant.
Il avait mis un de ses sabots devant la bouche pour me spécifier un “chut” comme s’il ne se rendait pas compte que me mettre dans la confidence allait de façon contraire avec la règle de ne rien me dire. Abandonnant l’idée de lui expliquer, j’avais alors lu la super “surprise” qu’ils me préparaient. Ils cherchaient apparemment une “nourrice” pour me remplacer à la librairie le temps de mon accouchement. Qu’est-ce qu’ils avaient TOUS à ne pas comprendre que j’avais suffisamment confiance en mes employés pour les laisser gérer ? Le papier précisait bien que les candidates devaient être des femmes, habillées en Mary Poppins. S’en était trop. Machinalement, j’avais posé la main sur mon ventre tout en grimaçant d’une nouvelle douleur qui était venu me tendre violemment. Elles avaient commencé lorsque j’avais reçu les SMS mais je n’y avais pas vraiment prêté attention. La douleur se faisant pourtant de plus en plus intense à mesure que mon stress montait, je ne pouvais désormais plus les ignorer. Ils avaient tenté deux aménagements de boutiques dans les derniers jours, de repeindre la façade, de réinstaller un stand pour l’autobiographie d’Hadès pour fêter sa troisième page écrite tout en me spécifiant que son filleul y aurait une place et maintenant ça. Est-ce qu’il m’avait seulement cassé le comptoir en le déplaçant ? Comment j’allais renvoyer toutes ces femmes chez elle ? Est-ce que je faisais pas une erreur en refusant un gestionnaire ? Est-ce que je faisais pas une erreur en confiant à Hadès une des parainités de mon fils ?!
SPLASH.
Machinalement mes yeux s’étaient baissés vers le sol en même temps que ceux de Norbert et des femmes autour de moi. J’ignorais si c’était parce que je portais une robe mais le bruit avait été impressionnant. La sensation un peu aussi... le fait que ça ne s’arrête plus de couler encore plus. Alors jetée restée silencieuse un instant, à m’observer presque me pisser dessus, sans oser bouger. Ce fut Norbert qui rompit le silence en premier.
— Tu dois avoir une toute petite vessie. Je connais ça. Il faut que tu ailles faire une égrocaphie... c’est un numérologue.
Il avait haussé la tête d’un air entendu avec lenteur plusieurs fois avant d’avoir une illumination :
— Mais ce n’était pas avec toi qu’on était...
— Norbert ?
— Oui ?
— Je viens de perdre les eaux.
— Aaaaah.
Je voyais à ses yeux qu’il n’avait rien compris. Inspirant lentement pour éviter de céder à la panique, n’osant toujours pas bouger, j’avais précisé.
— Je vais avoir mon bébé.
— Ooooh.
— Maintenant...
— AH !
Ce qu’il s’était passé à ce moment-là de son côté, je l’ignorais. Il s’était d’un seul coup activé, presque en panique, comprenant ENFIN la situation. J’avais cru le voir pousser les femmes à l’extérieur de la boutique sans ménagement du coin de l’œil. En avait-il même lancé une ? Une chose était sûre, je ne faisais plus qu’une chose, les jambes toujours arquées et écartées : je cherchais mon portable dans mon sac fébrilement. Il me fallut quelques minutes pour le trouver, pestant sur le fait qu’on ne trouvait jamais rien dans ces maudits sacs. J’avais d’ailleurs fini par m’asseoir sur une chaise et j’avais composé le numéro d’Erwin. Une sonnerie. Deux sonneries. Trois sonneries. Quatre sonneries. Répondeur. Inspirant fortement je recomposais le numéro. Sans plus de succès.
Punaise pas aujourd’hui Erwin, BORDEL.
Au troisième essai, je tombais sur son répondeur à la deuxième sonnerie. Fébrilement, je tentais de composer un SMS :
REPONDS s’il te plaît, je suis en train de perdre les eaux.
Pas plus de réponses et je constatais avec angoisse qu’à mon nouvel essai d’appel, il avait coupé son téléphone. J’avais poussé un cri rageur tandis que Norbert s’était mis à tout ranger sans que je ne lui demande rien. Il avait posé déplacer un peu plus loin et semblait être parti dans la réserve à la recherche d’un seau et d’une serpillière. Complétement paniqué, j’avais alors appelé Elliot. A la première sonnerie, il était apparu devant moi avec une telle force que j’avais failli alors une crise cardiaque. Son pied droit avait atterri dans la flaque et en me voyant souffler régulièrement tout en comptant, il avait compris instantanément. Ou presque. La veille au soir, j’avais décidé de faire mon sac de grossesse, sans doute comme si j’avais senti quelque chose. Tellement attendrie par ma tâche, j’avais fini par envoyer une photo à mon meilleur ami qui m’avait répondu avec une certaine émotion. Il avait dû rester bloquer sur cette émotion car à peine j’avais vu l’éclair de la compréhension dans ses yeux qu’il avait disparu... et qu’il était réapparu avec le sac de grossesse.
— Super... merci ! Mais c’est pas pour ça que je t’appelle. Erwin, NON ATTENDS !
A peine avait-il eu entendu son nom que je l’avais senti prêt à disparaître. J’avais levé la main pour le stopper avant de reprendre entre deux souffles :
— Erwin réponds pas. Il faut que tu le trouves. Amène-le à la maternité, s’il te plaît mais discretos hein, tu te rappelles ? Et j’ai besoin de ton père aussi et... de ma mère.
Ton père parce que je vais le buter. Mais ça je lui avais pas précisé.
— Je vais aller à la maternité avec Norbert, on se retrouve là-bas.
Je lui avais fait un petit hochement de tête pour lui spécifier que tout allait bien. Les contractions devenaient douloureuses mais elles étaient encore espacées. J’avais du temps. On était dans les temps, c’était sans compter sur Norbert. Elliot avait disparu après m’avoir serré la main tendrement. Il avait l’air autant en panique que si c’était son propre enfant. Il fallait dire qu’il n’avait jamais vécu ça... même si l’accouchement de sa fille n’avait pas été moins stressant...
— Norbert !
C’était à croire qu’il avait entendu derrière la porte de la réserve car à l’instant même où je l’avais appelé, il avait couru droit vers moi et avant que je n’eusse le temps de dire quoi que ce soit, il m’avait pris dans ses bras puissants comme un marié faisant passer la porte à sa femme et il nous avait emporté avec le sac... directement à l’hôpital. On venait d’arriver devant un accueil mais je remarquais que malgré le décor médical somme tout similaire, je n’avais jamais eu l’impression d’être venue par ici. Le minotaure me posa sur le comptoir un peu brusquement malgré ses efforts tout en se tortillant dans tous les sens. Il suait à grosses gouttes et se sentait sans doute aussi mal que moi.
— C’est pour les bébés !
La secrétaire médicale nous observa médusée, l’un et l’autre avant de préciser :
— Vous êtes en psychiatrie ici...
Il y avait quelque chose au fond de son œil qui la faisait douter que nous ne soyons finalement pas au bon endroit vu notre état à tous les deux. Ses yeux s’étaient alors posés sur mon ventre tandis que Norbert reprenait dans un rugissement :
— Oui, la psychiatrie ! Pour les enfants, psychiatrie !
— Non, pour les enfants c’est la pédiatrie, mais...
— Oh !
Elle n’avait pas eu le temps de finir sa phrase que déjà Norbert m’avait récupéré pour m’emmener en service pédiatrique. Cette fois pourtant, il me déposa au sol avant de souffler considérablement en tombant à genoux. Il n’avait vraiment pas l’air dans son assiette. Tout en posant sa propre patte sur son ventre, il précisa :
— C’est trop de stress pour moi tout ça !
— Tu m’étonnes ! Par contre, c’est pas en pédiatrie que tu dois m’envoyer c’est en maternit...
Il venait de s’effondrer au sol dans un “boom” sonore, allongé sur le dos, les bras en croix, les yeux ouverts et fixés au plafond. Apparemment il était pas loin de faire un malaise vagale. Je tenais de le secouer autant que je pouvais tandis que des infirmiers se massaient pour observer la scène :
— Hé ! Me lâche pas maintenant !! Hé ho !! Norbert !!
— Continue sans moi... je vais te ralentir.
Il était sérieux là ?! Apparemment... ses yeux venaient de se clôturer et le personnel médical s’était diriger vers nous pour s’occuper de lui. Ils parlaient de lui donner du sucre tandis que je tentais de me relever, tant bien que mal.
— La maternité s’il vous plaît ?
— C’est dans l’autre bâtiment ! Vous prenez l’ascenseur, vous sortez, vous traversez le parking et ce sera le deuxième bâtiment sur votre droite.
— Super...
— Vous avez besoin d’aide ?
— Non... ça va aller, je crois que je préfère encore me débrouiller seule. Donnez-lui du sucre et une grande claque de ma part surtout.
Tout en bougonnant, j’avais fini par rejoindre les ascenseurs et m’engouffrer dedans. La douleur devenait de plus en plus présente et les contractions de plus en plus rapprocher. Tentant de me rassurer, je me massais le ventre tout en marmonnant :
— Tiens bon, Isaac. Accroche-toi encore un peu steuplé, maman fait son max là. Ne vient pas maintenant, je t’en supplie.
J'étais alors sortie le plus vite possible du bâtiment, un stress tellement puissant que mes jambes en flageolaient. Avec tout cela, je n’avais pas une seconde pensé à demander un transfert en sécurité ou à rappeler Elliot. Le stress m’avait tout pris, jusqu’à mon bon sens, me faisant devenir une vraie Norbert. Maudit Norbert.
Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »
| Avatar : Rufus Sewell
- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)
| Conte : Coeur de Princesse/Le Prince et le Pauvre | Dans le monde des contes, je suis : : Preminger
J'assiste à la naissance d'une mère. C'est presque plus émouvant que la naissance d'un enfant.
16 Septembre 2021
Le 16 septembre n’évoquait aucune date particulière à Erwin, puisqu’elle ne symbolisait rien de sa vie personnelle. Et tout ce qui ne possédait pas ce privilège ne possédait donc pas d’intérêt. Néanmoins, affirmer que ce jour ne devait pas être un jour de décisions aurait été mentir. En effet, se tenait, ENFIN, le conseil municipal qui avait vocation à organiser les futures grandes élections municipales annuelles de Storybrooke. Une ridicule idée que de convoquer chaque année le petit peuple à se prononcer… Quoique… avec des esprits aussi vaporeux tels des linottes, l’exercice se trouvait concluant puisque chaque année le suspense restait à son comble et les partisans d’hier avaient tôt fait de devenir les ennemis de demain. A la différence qu’à l’inverse de réels stratèges politiques, les citoyens votaient à l’affect, à la poudre aux yeux, aux mirages, tels les misérables lucioles qu’ils étaient, attirés par la lumière. Et Preminger n’était pas sans ignorer quel astre diffusait la plus grande des lumières… Le conseil débutait toujours sur un point sur les infrastructures existantes, les doléances des citoyens, leurs félicitations, avant de tourner sur le sujet principal qui se trouvait sur toutes les lèvres. Il avait bien pris soin d’opiner, d’applaudir même à chaque proposition énoncée par Hadès, avalant intérieurement son grand sourire factice. Ridicule. Ils discutaient infrastructures, disposition, couleurs des bulletins, sans évoquer les candidatures à laquelle manquaient une...et non des moindres… Mais cela ne semblait pas être le sujet de préoccupation prioritaire du principal intéressé et Preminger se serait bien gardé de le lui rappeler incessamment. Au contraire, il encourageait les disgressions, ponctuant quelques propos d’une exclamation « surprise ». Il avait griffonné quelques notes de principe de sa longue plume de paon, rassemblé quelques factures conséquentes et quelques grands profits, pour ensuite démontrer avec une flamboyance évidence, à quel point, il avait été un Trésorier hors pair, l’écrin qui avait su tirer profit de toutes les ressources possibles de la ville pour le seul et modeste intérêt du Maire… Qui a vrai dire, n’avait du qu’écouter qu’un faible mouvement de son merveilleux discours, sûrement vite perdu et éploré face à sa si superbe prose. Il avait bien l’habitude de toute manière… Il avait ce caractère fantasque et béas qu’il suffisait de nourrir pour l’envoyer rêvasser à ses curieuses lubies, endormant ainsi toute méfiance. Regina à l’inverse, soupirait de sa place, le regard terni, et il s’amusait alors à lui dédier de ses sourires hypocrites gorgés de miel. Et le conseil s’arrêta là. Pause obligatoire… Ce qui leur laissait sûrement...une bonne heure de répit. Il sourit à ses collègues qui quittaient la pièce, ignora le téléphone qui vibrait légèrement dans le fond de sa veste mordorée, mis son dossier sous le bras, puis choisit de rejoindre la porte en contournant le bureau d’Hadès encore à sa place. De sa démarche élégante, il contourna le fauteuil du si charmant maire pour se pencher non loin de son épaule :
– « Si vous le permettez, Moooonsieur le Maire, puisque nous étions sur le sujet des candidatuuuures, sachez qu’il n’y eut pas, de toute l’Histoire de Storybrooke, plus dignitaire de cette fonction qu’il m’ait été permis d’assister de mon humble personne qui ait cette prodigieuse capacité de créer une unanimité sur la compétente qu’il revêt à cette fonction… Vous avez toujours eu mon soutien sans faille, Monsieur le Maire…Et mon avis sur vous est tellement sans retenue, aucune, que je sais précisément vers qui se dirigera mon vote, soyez sans crainte... »
Et il s’était hâté de le quitter là, le sourire moqueur sur les lèvres, sans lui laisser la possibilité de rétorquer. Qu’aurait-il pu dire si ce n’est d’être estomaqué qu’un individu si fin le louangea de ‘’compliments’’. Joli nigaud… Il referma la porte de son bureau, prenant la peine de s’asseoir dans son bureau, prêt à reprendre le comptage interrompu des « pertes et profits » de Storybrooke qu’il connaissait par coeur. Il suffisait de se contenter de reporter quelques chiffres dans les cahiers officiels, ôtant quelques zéros avec une adresse habituelle. Une légère vibration se sentit dans le bas de sa veste… Peste mais qui encore à cette heure ? N’était-il pas très occupé ? L’écran s’alluma tandis qu’il le dévérouillait. Alexis avait tenté de le joindre sans succès. Il aurait décroché si elle avait renouvelé cet appel à l’instant. Mais à l’inverse, la jeune femme s’était contenté d’un moyen bien plus rapide… Un message. Qui y avait-il ? Il ouvrit le message, restant un bref instant, sourcils froncés à la lecture du texte hâtivement rédigé par sa jeune maîtresse. « REPONDS s’il te plaît, je suis en train de perdre les eaux. » C’est-à-dire ? Fut sa première réflexion. Mais, le notaire était, bien que généralement peu au fait de toute situation qui ne le concernait pas directement, n’était pas ignare en matière de grossesse. Puisqu’il n’était ignare en rien. Perdre les eaux… Impossible… Impossible. Ce.. ce n’était pas prévu pour aujourd'hui ! Se passant une main sur le visage, nerveusement, il tâcha de retrouver dans ses souvenirs l’information qui se soustrayait ironiquement à sa mémoire… Pour quand était-ce d’ailleurs ? Il ne pouvait le dire avec exactitude, ou ne le voulait pas, ayant volontairement éloigné la date de l’arrivée de cette Erreur de son esprit si délicat, mais.. NON. Non, cce n’était pas prévu pour maintenant. Elle lui faisait une farce… Amusant. Pour autant, sous le choc, il avait rejeté le téléphone nerveusement sur le bureau, le regardant s’échapper de sa main, pour tomber sur le bois dans un bruit sec.Elle ne plaisantait pas. C’était réel. C’était. Bien. En. Train. d’arriver. Pourquoi voulait-elle le prévenir de cet événement ? Doutait-elle ? Voulait-elle être rassurée ? Non… Non… Non. PIRE. Elle voulait qu’il vienne. Prestement, il avait récupéré le téléphone, l’éteignant à la volée, pour mieux le redéposer à sa place initiale sur le bureau, tandis qu’il s’échappait de sa chaise, pour rejoindre la fenêtre d’un bond. Il avait besoin de silence. Il avait besoin de réfléchir. De fuir… Non. Non non non… Il avait promis d’aider. D’être présent au summum de ses capacités. Mais… Mais.. Etre là pour ça, c’était plus que de les atteindre, c’était les outrepasser largement. Assister à … Hors de question. Hors de question. Il y avait bien des personnes plus qualifiées en la matière pour lui tenir la main, Ciel, les femmes de son époque accouchaient bien chez elles, entourées des servantes pour les mieux lotis, en rien en compagnie de leurs conjoints, le Roi encore moins ne se montrait dans ce genre d’événements… C’était insensé… Il avait reculé, saisi, ses yeux plissés contemplant le téléphone désormais éteint, devinant que derrière l’écran noir, Alexis s’impatientait encore. « Tu trouveras bien quelqu’un de plus adéquat, trésor… c’est ta panique qui parle... » songea-t-il. En soit, il y avait de quoi être flatté de voir qu’il était sa première réaction. Dans toute autre circonstance, il s’y serait précipité. Mais là ? Il s’était rassi, croisant les jambes et les doigts, pensivement. Cela ne devait être qu’une fausse alerte. Ou non, bien évidement, ce petit être ne pouvait bien sûr pas venir à la date annoncée, il fallait qu’il vienne en causant de trop grands effrois à ses géniteurs… Sa mère devait être catastrophée…paniquée même. Il commençait bien son existence, évidement, même sa date d’arrivée était une erreur. Mais pourquoi en attendre plus ? Voilà qui causait déjà un grand bouleversement d’agenda… Alexis ne devait réellement pas être rassurée… Il l’imaginait déjà… Mais NON. Mais elle avait forcément bien une personne de confiance à contacter, non ? Aaaah ! Comment cela se faisait-il que depuis des mois, ils n’aient pas une seule fois évoqué le sujet problématique de...l’accouchement ? Pourtant les réponses à ce petit souci de dernière minute étaient évidentes : En ce qui le concernait...évitant le sujet de la survenue de l’Erreur au maximum, il avait bien détourné le sujet. Il lui semblait bien évident qu’il ne viendrait pas assister…à...à l’arrivée. Ciel. Il..viendrait ensuite. Une fois le pire passé. Une fois, toutes les atrocités qui composaient l’arrivée des êtres vivants passées. Il viendrait comme le Roi venu s’attarder sur sa progéniture, comme promis. Il serait là pour cet enfant. Il n’était pas encore là, à quoi bon sa présence ? Mais en ce qui la concernait elle… Sûrement, la réponse lui avait sûrement parue toute évidente, dans le sens opposé. Comment avait-ce pu ne serait-ce qu’être évident pour elle ? Qu’il puisse être...de bon ton dans le panorama de blouses blanches, de cris, de sang… Il cligna des yeux, agacé, subitement effrayé des visions qui dansaient devant ses yeux. Il lui avait promis qu’il serait là. Mais…il n’avait pas besoin d’être TOUJOURS là. Et puis, il était Preminger tout de même, il faisait ce qu’il voulait. Comme une jolie formule… Au bon vouloir du Roi. A la hauteur de ce qu’il pouvait donner. Il pianota sur le bois, hautain. Songea à Alexis. Elle devait bien avoir trouvé une assistance depuis… Maîtrisait-elle son stress ? Maîtrisait-elle sa peur ? Est-ce qu’elle l’attendait ?
- « Voyons trésor, non… Tu sais bien que ce n’est pas raisonnable de m’appeler pour ça... » soupira-t-il à voix haute, un peu pincé.
Non pas qu’il se trouvait face à un dilemme mais… bon. Il n’avait aucune envie d’y aller. Mais malgré tout, peut-être fallait-il ? Non. De toute manière, il ne pouvait pas quitter le conseil, pas MAINTENANT. Il devait être aux discussions municipales. Et puis.. S’il se précipitait à la clinique, n’était-ce pas signer son « oeuvre » ? Comment diable justifierait-il sa présence ? Lui, un personnage public ? Bien évidement, la gynécologue le reconnaîtrait comme l’ami de la jeune femme célibataire, mais… Cela possédait un risque. Un vrai risque. A moins que… Mais cela nécessitait du temps et il n’en possédait pas. Ou alors fallait-il.. Il se demanda si Alexis avait finalement trouvé un moyen de locomotion adéquat. Peut-être était-ce pour cela qu’elle l’avait précisément contacté ? Pour qu’il l’achemine jusqu’à l’hôpital ? Peut-être que s’il prenait son véhicule pour l’emporter, elle n’attendait pas de lui qu’il l’escorta au-delà de la porte principale ? Non, impossible. Il connaissait Alexis. Bien évidement qu’elle voulait qu’il vienne. Mais il ne pouvait décemment pas quitter la mairie… Non. NON. Mais... Peut-être pouvait-il appeler Midas ? Brillante idée ! Comme toujours. Voilà qui était s’acquitter de son aide, voilà qui était s’assurer de la sécurité de la jeune femme sans être obligé de supporter l’Erreur et tout le tintamarre clinquant des matériels médicaux qui annonceraient sa venue. Il préférait bien mieux l’anticiper ici. Oui, formidable idée… Il déverrouilla son téléphone, contempla les appels manqués… Ou alors fallait-il interrompre avec suffisamment de gravité la réunion municipale de sorte qu’elle ne puisse se tenir le temps de son absence. Mais combien durait un accouchement ? Il pensait à peine trente minutes, mais il avait déjà entendu des histoires bien plus déplaisantes qui comptaient l’attente en heures ! Voire en matinée ou nuit ! Il n’aurait pas le temps de s’interroger sur ce cas de conscience une seconde de plus, puisqu’un individu reconnaissable entre mille, se refléta soudainement dans l’arrière fond de son champs de vision, lui provoquant un sursaut. Elliot. Elliot Sandman. Chronos… l’Antagoniste du Temps qui venait à lui, pour annoncer son cours. Il était là. Devant lui. Et son visage pourtant n’évoquait pas la tranquillité ni la sérénité du Fléau qu’il serait amené à devenir. Non, nul doute, il faisait face à Elliot. Un Elliot chamboulé et stressé qui avait eu tôt fait de lui attraper l’épaule un peu brusquement. Il aurait pu sursauter, taper d’une main brusque cette atteinte propre à son intimité, à sa chair. Mais il n’en n’eut même pas le Temps. Puisque l’Instant d’après...
Et l’Instant d’après...les murs avaient changé. Elliot avait disparu. Il ne se tenait plus debout au sein de la mairie mais au creux de murs blancs, secoués de bruits et… Il recula d’un pas. Il avait deviné avant même de s’y trouver mais à présent… Non. Il voyait la salle devant lui, le lit invisible car recouvert de quatre membres du personnel qui s’y afférait, vêtus de blouses. Non. Il ne pouvait pas être vu là. Il ne pouvait pas rentrer. Cela allait au-delà de l’arrivée de l’Erreur. Un accouchement...c’était...insoutenable. Pire que de contempler longuement Aloysius s’amuser avec les proies, à une distance réglementaire. Ou plutôt c’était équivalent. Non, au moins la seconde situation possédait-elle le plaisir d’être orchestrée pour leurs plans. Ici la victime était loin d’être l’une de celles qu’il aurait avec satisfaction suppliciées. Il avança dans le couloir, discernant des voix qui semblaient venir non de la chambre elle-même, mais du couloir perpendiculaire qui y menait… Il s’approcha, tournant la tête pour apercevoir… Regina. Et Hadès...Et.. Il recula vivement, pour se soustraire à leurs vues, songeusement. Comment pouvait-il justifier sa présence ? Regina SAVAIT déjà. Ce n’était un secret pour aucun d’entre eux. Mais Hadès… Hadès lui l’ignorait. Et qui d’autre Elliot s’amuserait-il à faire apparaître ici ? Il n’y avait pas le moindre doute ! Ce petit farfadet s’amusait sûrement… Dans un souci amical, il décidait de qui y serait… Sauf que... aucun ne l’avait vu. Il n’avait pas d’obligation d’y entrer, après tout. La porte droit devant lui… Et le couloir à traverser pour s’y rendre. Il suffisait de prétendre que vraisemblablement les personnes présentes à la mairie venait d’être téléportée à l’hôpital… Mais...Puisque personne ne l’avait vu. Et puis, il DÉTESTAIT grandement qu’on lui força la main. Pour assister à cette boucherie ? Il lui semblait déjà en sentir les effluves sanglantes, les cris, les affairements et le cri, le premier que pousserait l’Erreur. Il fit demi-tour. Pivota vivement prenant le premier couloir à droite. Après tout, c’était son droit de partir. Alexis était entre de bonnes mains. Sa mère.. Si on omettait le fait qu’elle avait ourdi des années durant de tuer sa belle-fille… Et Hadès si on omettait beaucoup de choses le concernant notamment le fait qu’il se promenait avec un chien des enfers régulièrement...et d’autres loufoqueries de ce genre… Mais cela résidait de son cercle familial et amical, il savait qu’Alexis tenait à ses gens. Elle était en sécurité, avec eux… Elle était… Ses yeux dorés s’écarquillèrent soudainement, se plissèrent ensuite, scrutant avec attention un point à l’autre bout du couloir.. Une silhouette vacillante qui tanguait un peu, titubait même ? Impossible… Que fallait-il faire ? Apercevant l’entrée des toilettes pour hommes visiteurs, il s’y engouffra vivement, plaquant vivement un mouchoir imprégné de parfums sur son nez, pour éluder les effluves nauséabondes qui s’en élevaient. Il aurait pu s’appuyer sur la porte, mais ne le fit pas, son costume était coûteux, mais les pensées tourbillonnaient dans sa tête. Pourquoi ? Comment ? Que faire ? Il pouvait rester là. Elle non plus ne l’avait pas vu. Il suffisait d’attendre, de la laisser passer, il entendrait son pas passer devant la porte… Et il pourrait partir. Revenir plus tard, après la bataille, tranquille souriant, il essuierait la Foudre, évidement, mais qu’importait ? Au moins, la retrouverait-elle disposée, fraîche, reposée. Et avec un peu de chance, l’enfant aurait été emporté pour la toilette !.. C’était un programme par.fait. Mais…
– « Oh, Enora, tu es tout de même impossible ! » marmonna-t-il douloureusement, avant d’ouvrir la porte à la volée.
C’était fini. Il avait franchi la porte. Il n’y avait plus de retour en arrière. Mais au moins avait-il finalement fait son propre choix… Il tourna la tête et avança jusqu’à elle, un sourire désolé et cynique trouvant naissance sur sa bouche : elle avançait encore. C’était bien elle, complètement pour marcher à ce point… Depuis quand marchait-elle ? Non. Pas depuis son domicile c’était impossible, elle n’aurait pas pu venir aussi vite. Mais pourquoi diantre, ce fifrelin de Voyageur l’avait-il laissée, bêtement en plein milieu d’un couloir ? N’aurait-il pas pu la transporter jusque là ?
– « Alexis ! »
Il ignorait si elle l’avait vu avant cette interpellation, tant la douleur semblait la pétrifier sur place, mais la mention de son prénom lui fit relever la tête avec difficulté. Elle avait essayé d’avancer soudainement plus vite, s’appuyant du mur, sûrement galvanisée par sa vue, ce qui l’avait obligé à presser le pas, pour la rejoindre :
– « N’accélères pas, Oh voyons ! Tu es dans un état, trésor… »
En quatre avancées, il fut vers elle. Proche. Proche de ce qu’il avait voulu fuir, éviter. Mais il n’avait pas le temps d’y penser. Il ne descendit pas le regard vers le bas, il n’en n’avait pas besoin, il contemplait déjà les ravages à la seule vue de sa mine éprouvée. De sa main droite, alors qu’elle s’approchait de lui chancelante, il lui agrippa le visage doucement, scrutant ses yeux bleus fatigués, la fatigue et la douleur qui secouait ses muscles. Il y lisait un soulagement, une joie aussi, par derrière une douleur lancinante qui la pliait à demi, la forçant parfois à se baisser vivement, rompant le contact oculaire. Elle souffrait.. Souffrait réellement. Il s’humecta les lèvres avant de siffler :
– « Trésor… Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi ? Pourquoi vient-il ? Ce n’est pas le moment ! »
Il s’interrogeait à présent, chose qu’il avait totalement dénié plus tôt bien plus horrifié à l’idée d’être convient que la raison de l’avancement. Un simple caprice de l’Erreur ? Il descendit le regard sur la respiration sifflante de sa maîtresse, constatant l’étendue de son mal. Elle n’était pas bien. Il lui fallait une assistance rapide. Peste ! Pinçant les lèvres puis décréta sévèrement, sans aucune méchanceté:
– « Peu importe. Ne te fatigue pas à me répondre Ces explications attendront. Il y a plus important... Tu ne peux pas rester là dans cet état! Tu es épuisée... il faut... »
Que tu te reposes ? Les conseils d’ordinaire ne pouvaient s’appliquer à la situation présente. « REPONDS s’il te plaît, je suis en train de perdre les eaux. » Dans une situation pareille, se reposer était impossible. Il lui fallait des soins. Des soins qu’elle ne pouvait qu’avoir en se trouvant au sein même d’un hôpital… La sentant se contracter sous une douleur nouvelle, il déclara :
– « Ne t’inquiètes pas, trésor, tout ira parfaitement… Tout ira parfaitement…Tu vas être prise en charge... Comment est-ce seulement possible ? BANDE d'INCAPABLES! » avait-il en revanche grimacé en portant son regard doré sur les couloirs déserts du centre hospitalier…
Pas d’âme à l’horizon… Alexis semblait s’en être résignée, avec cette force pragmatique qu’elle abordait d’instinct dans les pires moments. Elle avait tenté d’enrouler son bras autour de son cou, de prendre appui sur lui, grimaçant sous l’effort à chaque et minuscule avancée. Il l’avait laissée faire. Guidant son propre bras jusqu’à son dos pour lui enserrer la taille. Pour l’aider à avancer à longues pas freinés par la douleur. Pour la soutenir. Mais cela ne servait à rien. Il ne disposait qu’à peine de la force nécessaire pour l’aider à accéder à la chambre, il ne pouvait soutenir le regard jusqu’à son ventre et plus que cela… c’était inadmissible. INADMISSIBLE tempêtait-il mentalement, prenant conscience de son courroux qui flambait progressivement en lui. Incroyable comme Ils pouvaient être entourés d’incapables ! Comment un hôpital avait-il pu laisser, sans la moindre assistance, une jeune femme accoucher dans les couloirs laquelle cheminait, Dieu seul savait depuis quand ! ? Oh, il convenait de ne pas se méprendre, cette situation dans d’autres circonstances lui auraient été bien égale… Il aurait pu enjamber sans la moindre culpabilité une femme dans cette même condition sur un trottoir avec pour seule pensée que ses jérémiades étaient bien ennuyantes pour son ouïe… Mais que l’on puisse laisser accoucher seule et marcher jusqu’à sa propre chambre sa maîtresse, non cela c’était inconcevable.
– « Nous allons trouver quelqu’un ! Du personnel ! Tout ira parfaitement… Tu… Tout s’accomplira comme prévu. Et...Et tu verras ensuite s’ils ne seront pas tous aux petits soins ensuite ! Tu auras les excuses COMMUNES et INDIVIDUELLES de tous les membres du personnel de cet établissement » érutait-il rageusement, à chaque avancée.
L’empoignade d’Alexis pesait sur son bras et il tâchait pourtant de l’extraire vers l’avant, sans presser le pas. Qu’à cela ne tienne… Etait-il...bien accroché ? Il ne voulait pas trop y penser, à vrai dire, au risque de faire un propre malaise.
– « Cela sera ça, ou la perte de leurs emplois ! Aaaaah trésor, crois-moi, ils ne réfléchiront pas à deux fois ! En attendant, n’aie crainte, nous serons bientôt au bout du couloir… Au bout, ils parviendront... »
Elle s’était arrêtée un instant le souffle coupé à quelques mètres de l’intersection, se pliant pour respirer bruyamment… Pour lui offrir de l’air, il l’avait libérée de son étreinte, pour parcourir le couloir de ses yeux dorés. Avait alors avisé une jeune femme aux cheveux courts blonds, qui sortait d’une sorte de dispensaire, une liste entre les mains. Affairée à en relire les notes, jouant nerveusement avec la chaîne d’un collier, elle ne semblait pas avoir pris garde à leur présence. Mais l’oeil affuté de l’ancien ministre lui l’avait tôt vite débusquée. Laissant Alexis reprendre son souffle non sans lui avoir dispensé une douce accolade le long de son bras, il avait pivoté, marchant avec autorité vers la jeune infirmière, tout en claquant des doigts:
– « Vous là! Hop hop ! » s’écria-t-il envoyant au diable l’exigence des voix basses. Après tout,que lui importait les malades ?
Attirée par le bruit anodin, la blonde avait relevé la tête, un saisissement se peignant sur son visage, à la vue d’Alexis :
– « Oh la pauvre… Que...que lui arrive-t-il ! » s’écria-t-elle, esquissant un geste vers elle. – « Elle accouche, hélas ! Mais je ne vais pas vous apprendre votre métier» répliquait déjà Erwin alors que la jeune femme, ne prêtant aucune attention à sa vergue, levait les paumes en direction d’Alexis, comme pour la rassurer: – « Ca va aller, Mademoiselle ! Restez ici ! Ne bougez pas, je vais appeler mes collègues... »
Elle s’apprêtait à faire volte-face. Elle l’aurait fait s’il ne l’avait pas retenue, d’un geste vif et méprisant :
– « Cessez cette chronophage compassion, elle n'a pas besoin de pitié encore moins de votre part ! Vous n’irez nulle part si ce n’est pour l’emmener vous-même ! Une femme est en train de mettre bas dans votre couloir… Alors s’il vous plait… Nancy, n’est-ce pas ? » interrogea-t-il d’un ton doucereux après un instant de contemplation au badge épinglé sur sa blouse « Si vous souhaitez garder votre place et conserver ne serait-ce qu’un minimum le prestige que ce médiocre établissement possède sur le public, je vous conseille de cesser, sur le champ matière à me donner matière à alerter et alimenter la presse et les médias.. D’ailleurs... » son regard s’était arrêté sur le médaillon qu’elle étreignait nerveusement, observant la pomme rouge brillante taillée d’un rubis pur qui paraît son cou…L’appel des pierreries l’appelait toujours… Un bijou bien coquet pour une infirmière… un bijou qu’il connaissait bien pour avoir constitué le paiement d’un homme de main.. Il susurra alors, à voix basse : « D’ailleurs...vous avez un très joli pendentif… Inestimable. Je présume que vous tenez particulièrement à la personne qui vous l’a offert… » un sourire long, vide de bonté lui dévorant le visage, du sourire du prédateur contemplantsa proie en perdition, contempla la pâleur soudaine de la jeune femme, s’y attardant pour claquer subitement ses paumes l’une contre l’autre « Déguerpissez ! ».
Elle ne se fit pas prier. Elle détala même, tandis qu’il revenait auprès d’Alexis, lui saisissant ses mains doucement :
– « Ne t’en fais pas trésor… Elle reviendra vite… Cela peut si facilement faire les gros titres…Tout ira très bien…Ne t’inquiète pas ! »
Et effectivement… Nancy était revenue, plus vite qu’une ombre, poussant au bas de course une chaise roulante qu’elle avait du sortir à la hâte d’un débarras, et dont la roue tressautait légèrement. Évitant soigneusement les yeux du notaire, elle avait sourit à Alexis dans un geste rassurant :
– « Ne vous inquiétez pas… Il ne se cassera pas. Il est juste un peu capricieux à conduire, nous y allons ? Oooh ! »
Un cri de surprise s’était arraché à la bouche de la jeune infirmière lorsqu’un objet, non un animal, s’était soudainement ruée jusque dans les jambes d’Alexis, hargneuse et louchante comme dans ses meilleurs jours. Pétunia… Lui décochant un coup d’oeil strabique, elle avait poussé de sa petite tête difforme les mollets de sa maîtresse pour l’inciter à s’y asseoir… Comment était-elle venue ? L’instinct ? Cela semblait probable. Après avoir du se résigner à ne pas disposer de suffisamment de légéreté pour bondir sur le repose-pieds du fauteuil sans le faire littéralement piquer du nez, la licorne avait éjecté un sifflement menaçant à l’égard d’Erwin, le décourageant même de tenter de s’en approcher. Ce qui...lui allait en soit. Il ne comptait pas pousser non plus, pour qui le prenait-on ? C’était le boulot de cette chère Nancy, qui ne s’y fit pas prier… Lui se trouvait bien mieux à cheminer aux côtés d’Alexis, se contentant d’offrir un sourire encourageant à sa maîtresse.
– « Nous y serons bientôt…
Et ensuite… « Tout irait parfaitement ».avait-il dit. Il le supposait. N’était pas, de manière curieuse, le jour le plus heureux des mères ? Elle avait tant attendu cet enfant. Tant voulu le voir, le retrouver, le rencontrer… Elle y était, une sorte de bulle mêlée d’émotions contradictoires éclosant en elle, au fur et à mesure que l’Échéance approchait… Il avait suivi le fauteuil jusqu’à la remontée du second couloir, jusqu’à la croisée des chemins. Là où la troupe de la Mairie se rappela à son bon souvenir, pivotant vers eux pour diriger vers leurs regards sur la jeune femme, pour mieux se précipiter à leur tour à leur rencontre. Erwin avait eu un dernier regard appuyé à l’encontre de la jeune femme, puis s’était tourné vers son assistance :
– « Monsieur le Maire, nous avons du tous être téléportééés !! Et...alors que j’errais...j’ai trouvé Miss Child dans le couloir… » se hâta-t-il de préciser tandis que le groupe de soigneurs de la chambre, s’avançaient à leur tour, pour embarquer la libraire. Après tout, Hadès n’était guère informé de cette aventure et Alexis comme lui considéraient qu’il valait mieux qu’il en soit ainsi. « Je l’ai tant et si bien ramenée jusqu’ici... » Ce qui en d’autres termes pouvaient se traduire en « ne suis-je pas héroique, Monsieur le Maire ? ».. et il précisa « Je crains comprendre que votre fille soit proche de l’heure de la délivrance, ma chère Regina ! Et dire que bientôt, elle accouchait dans les couloirs ! Un scandale qui justifierait à lui-seul que l’on coupe les vivres à cet hôpital, de l’argent communal supplémentaire…»
Il avait jeté un coup d'oeil nerveux vers Alexis... Maintenant plus rien de grave ne pouvait arriver... N'est-ce pas? Elle serait là, entourée de ses proches...Et de Lui.
Regina Mills
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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de l'orage et du soleil naît parfois un arc-en-ciel...
16 septembre 2021.
« J’en peux plus, je suis vraiment naze en ce moment. » Kelly se tourne vers moi, retirant ses lunettes « pardon ? Tu me parlais ? » je soupire « je vois que ma grande-soeur m’écoute. Je te disais que je suis fatiguée en ce moment. Danny me fait une grosse rubéole et je crois que tout le soucis que je me fais pour lui m’empêche de récupérer la nuit. » retirant mes lunettes, je me frotte les tempes avec les index et majeur de chaque mains, les yeux clos. Au fond, j’étais sûre d’une chose, c’est que je savais également que la date de terme d’Alexis ne tarderait pas et y’avait peut être ça aussi qui jouait sur le stress. J’allais devenir grand-mère et je crois qu’au fond, bien que je sois au courant depuis longtemps maintenant de sa grossesse, je commençais à atterrir et me rendre compte qu’au bout d’un moment, on allait y arriver. J’étais heureuse, oui clairement très heureuse mais…je vous ai dit que je me suis trouvée un cheveu blanc ce matin ? Tout ça jouait sans doute beaucoup sur mon état de fatigue actuelle mais aussi le stress qu’elle soit seule, qu’il ne soit pas là. Et si Erwin n’était pas là le jour de l’accouchement ? Et si elle devait l’élever toute seule ? Je l’avais fait moi-même, j’avais élevé trois enfants toute seule mais je ne souhaitais pas ça à ma fille, elle ne le méritait pas. En mémoire me revinrent ses quelques heures passées avec ma fille alors qu’on parlait des préparatifs et que le sujet Erwin avait été mis sur la table. Elle ignorait s’il serait là et peut être que mes émotions fortes avaient sans doute parlées d’elle-même mais mon regard s’était assombri quelques instants et la colère m’avait atteinte de toute part. Elle ignorait s’il serait là et je ne voulais pas, je ne voulais pas qu’elle soit malheureuse, j’irais le chercher par la peau du c*l si tout cela s’avérait nécessaire, le menaçant même de mes boules de feu. D’ailleurs, une boule de feu avait décidé de prendre naissance au creux de mes doigts à ce moment là. Le stress je vous dis, le stress et la colère.
Elle m’avait parlé des bracelets anti-magie de ma mère, elle m’avait demandé s’ils étaient toujours là. Elle était au courant que les affaires de ma mère étaient conservées au caveau et que j’y touchais rarement mais je lui avais répondue d’un signe de tête positif. Elle me voulait à ses côtés mais si jamais mes émotions devenaient trop fortes et que…l’idée même que je puisse mettre à mal la naissance de mon petit-fils me fit frissonner. La Méchante Reine hantait mes rêves trop souvent pour que je lui laisse le plaisir de démolir un instant si merveilleux que ça. Les yeux dans le vague, je soupire en me souvenant de ça. Je sens les mains de ma soeur aînée sur mes épaules « Respire soeurette. Je peux finir les comptes toute seule, file à la mairie, tu vas être en retard. » Je lève le nez et lui souris avant de disparaître dans un nuage de fumée violet, réapparaissant pile à l’heure à la Mairie pour le Conseil. Sans doute notre dernier conseil étant donné que les élections ne tarderaient pas. Je dois avouer que je m’étais attachée à la Mairie, sans doute même encore plus que lorsque j’étais moi-même mairesse. En même temps, mon premier mandat à durer 28 ans, 28 ans durant lesquelles ils étaient tous des petites marionnettes qui vivaient chaque jour, chaque heures, chaque minutes, chaque seconde à la répétition sans même s’en rendre compte. Puis il y avait eu la rupture de la malédiction et les sept ans qui s’étaient ensuivis. Les choses étaient si différentes aujourd’hui. Peut être un peu trop même.
Je restais là, assise dans mon fauteuil, le regard dans le vide, écoutant tout ce qui se disait, ne prenant parole que lorsque c’était nécessaire. Je restais pensive. Poussant un soupir, je notais quelques informations prises ici et là, levant le regard de temps à autre, croisant celui du Trésorier. Il était le père de mon petit-fils. Je dois bien avouer au départ que les choses étaient compliquées à avaler. Quand Alexis me l’avait dit, quand elle m’avait dit que c’était lui, j’avais eu envie d’hurler au début. De crier haut et fort qu’il était bien plus âgé que lui, qu’il était marié, et surtout qu’il l’avait vu grandir mais s’aurait été lui avoué que j’avais usé de magie sur elle par le passé et mieux valait finalement ne rien dire. C’était sans doute mieux ainsi. Puis présentement, elle n’était plus une enfant. C’était sa vie et je ne pouvais que l’accepter. Je m’étais promis cependant d’être présente pour elle à chaque instants durant lesquels elle aurait besoin de moi. Je m’étais jurée de ne jamais l’abandonner, à la seconde où elle était devenue ma fille, je m’étais fais cette promesse et que Dieu m’en soit témoin, jamais telle promesse de ma bouche ne puisse être rompue.
Le Conseil prend congé, enfin plutôt une pause bien méritée. Sans dire mot, je me retire rapidement parce que je commençais à avoir la dalle. Oui je n’avais rien déjeuner depuis la veille au soir donc j’avais clairement le droit d’aller me goinfrer de dieu seul sait quoi. Là tout de suite, il s’agissait donc de donuts au sucre glace. Il y en avait un paquet sur la table, passant à côté, j’en prends deux avant de faire un mouvement de main et de faire apparaître un latté crème encore chaud dans un nuage de fumée violet. Un petit sourire perle sur mes lèvres alors que je porte le latté à mes lèvres. A quoi bon faire de la magie si ce n’est pas pour en profiter de temps en temps ? Cependant, j’eu à peine le temps de croquer dans mon donut qu’Elliott vint à apparaître devant moi. Sans dire mot, le voilà qui pose sa main sur mon épaule et manquant de m’étouffer avec le donut, je me retrouve à l’hôpital.
« Eh mais oh hein, je suis une grande fille, je sais me téléporter toute seule ! » grognais-je après avoir fait disparaître le beignet à moitié entamé que j’avais dans les mains. Comprenez bien par là que je me suis dépêchée de l’engloutir avant de comprendre ce qu’il se passait. On était pas dans n’importe quel coin de l’hôpital mais à la maternité, ce qui voulait clairement dire que le travail venait de débuter. Sinon Elliott, le meilleur ami de ma fille (enfin si mes souvenirs sont bons hein) ne m’aurait pas téléportée de force, si c’était de force jusqu’à la maternité. Attendez, j’ai pas un autre cheveu blanc qui vient d’apparaître là ? Mais si, j’en ai vu un ! J’en ai vu un autre. 405 ans et mes premiers cheveux blancs. Je me retrouve rapidement accompagnée d’Hadès « je me demande où elle est. » énonçais-je, soudainement stressée de la situation. Et si il lui était arrivée quelque chose en chemin, et si tout ne se passait pas bien ? Et si lui, il ne venait pas ? Et si elle se retrouvait seule ? Regina, respire. Respire. Finalement, je vis Erwin arrivé accompagné d’Alexis. Il était là. Au moins il était là. Il ne l’avait pas laissée seule. Voyant ma fille, je commençais à comprendre que ce n’était pas une fausse alerte. Etonnement, je me revoyais à sa place cinq ans plus tôt à la naissance de Daniel. Cependant, moi cette fois là, j’avais été toute seule, enfin plus ou moins…Mais pour elle, ce ne serait pas le cas. Elle serait entourée des gens qu’elle aime et de lui aussi, malgré leur situation, j’avais fini par accepter l’idée, difficilement mais j’avais accepté.
Les soignants ne tardent pas à prendre en charge ma fille tandis que je tourne le regard vers Erwin « on verra plus tard pour ça Erwin, pour l’instant, c’est Alexis et le bébé qui compte. » énonçais-je à ce dernier. Ils avaient fini l’enregistrement d’Alexis et elle venait d’être conduite à sa chambre. Quand je croise son regard, je lui souris, plus pour me rassurer moi-même qu’elle sans aucun doute. J’étais stressée, complètement. Et si ça se passait mal ? Je ne voulais pas qu’elle souffre, je ne voulais que son bonheur. Les poings serrés, je me trouvais à ses côtés, respirant profondément mais trop rapidement, presque à la limite de l’hyperventilation. Ouais, on repassera pour la maman super zen. Pas de ma faute, il arrive plus tôt, j’étais pas prête aussi. Je sens la main d’Alexis sur la mienne et son regard qui ne tarde pas à croiser le mien « ça va aller…et tout le monde est là, t’as vu ? Pas de quoi paniquer…tu te rappelles ce qu’on s’est dit ? » regard appuyé de ma fille tandis que je fais un léger signe positif de la tête avant de bouger légèrement la main et faire apparaître un bracelet anti-magie appartenant à ma mère avant de le passer autour de mon poignet. Plus de magie pendant l’accouchement. Bon à présent, on allait démarrer les choses sérieuses. J’ai vraiment l’impression de parler d’un plan drague alors que c’est la naissance de mon petit fils. La pression sans doute mêlée à la joie de devenir mamie…oui on va dire que c’est ça l’excuse. Bon au moins, si jamais y’a un incendie ou une catastrophe habituelle de notre merveilleuse petite bourgade du Maine, on pourra pas dire que c’est moi. Parce que j’ai un sac de wiiiinx, un bracelet anti-magie de feu l’arrière grand mère.
belle âme
Hadès Bowman
« A la recherche, du Contrat Perdu ! »
| Avatar : Robert Downey Jr. ♥
« ROAD MIAM TRIP !!! »
« Préparez le château,
on arrive ! »
Autobiographie : Moi, à nu pour vous
Nombre de mots : 69666
Publication : bientôt Co-écrit par Sasha Hale & Desmond Blake
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Hadès ☣ l'unique dieu des Enfers. ϟ
« Pour une Mairie sans Risques, votez pour la Mairie Goût du Risque ! » dis-je fièrement.
Le conseil venait de se terminer et j'avais invité quelque créatures des Enfers, d'anciens potes, afin de les utiliser comme bêta testeurs. Je voulais que ma campagne soit parfaite. Ma troisième élection devait se passer comme il fallait et je devais être élu avec une unanimité. C'était ce que je visais.
« Je sais, ça inclus des risques. Mais si les membres de la Mairie sont là pour prendre tous les risques, il n'en reste plus aucun pour le peuple. D'où le terme : Mairie Goût du Risque ! »
« Ingénieux ! Prodigieux ! » lancèrent la plupart des créatures que j'avais invité.
Norbert n'était pas là. Je lui avais demandé de venir, et il n'était pas là. Il n'avait pas encore réussi à finir ce qu'il avait entamé dans la bibliothèque d'Alexis ? Quoi qu'il en soit, au moins ce public là était content et présent !
« Bon, Erwin conservera les finances. Il n'y a rien à redire sur ça. Qu'il est là, l'argent coule à flots. D'ailleurs, c'était une très bonne idée de sa part de taxer les automobilistes. Mais aussi les piétons. Et du coup de taxer deux fois les automobilistes, car ils sont aussi piétons en sortant de leur voiture. »
J'avais établis une liste d’adjoints. Je voulais émanciper la Mairie et j'avais la liste parfaite. Erwin aux finances, Amelia au culinaire, Regina aux anciens combattants...
« Les Addams ! Ca pourrait être pas mal de les prendre également. »
Toutes les créatures se mirent à applaudir. Je savais que les Addams faisaient fureur auprès du peuple des Enfers.
« Avec tous les cadeaux qu'ils ont fait et les manifestations en mon nom, ça serait un bon retour des choses. Proposons au père... je ne sais puls son nom. Il pourrait être responsable de l'épanouissement de la ville. Je suis sûr qu'avec un Addams à la Mairie, la ville sera encore plus radieuse ! Et puis y'a la fille aussi. Elle pourrait gérer l'enfance. C'est bien d'avoir quelqu'un de jeune dans ce domaine là, n'est ce pas ? »
Ils hochèrent tous la tête. J'appréciais d'avoir un bon public. J'aurai pu parler de tout ça quelque minutes plus tôt au conseil, mais je voulais leur faire la surprise !
« Y'a aussi cette fille là. Elle distribue le courrier. Toujours autonome, ponctuelle et elle apporte que des bonnes nouvelles ! On pourrait lui proposer de gérer la culture. J'ai encore personne pour cette partie là. Et puis elle connaît bien la ville, du coup elle pourra s'en sortir. Le vrai problème, c'est juste qu'il me manque quelqu'un pour l'écologie. »
C'était à ce moment là que Elliot était apparu en plein coeur de la pièce. Je n'avais même pas eu le temps de demander l'avis de chacun que quelqu'un postulait déjà.
« Ca me va ! Tu seras adjoint à l'écologie ! » lui dis-je. « Un divin c'est le mieux. Car la téléportation ne pollue pas. D'ailleurs on pourrait voir avec Hera pour avoir un garde olympien à chaque coin de rue qui ferait chauffeur. Ils téléporteraient les habitants d'un endroit à un autre et on pourrait se passer des voitures. »
« Pa' ! » me coupa Elliot.
« Je sais. On perdrait la taxe sur les automobiles, mais on pourrait taxer la téléportation. En faisant 50/50 avec Olympe, on récupérerait pas mal de ressources. Ou au lieu des gardes olympiens, on prend des créatures des Enfers et du coup, on garde 100% du bénéfice. »
« Alexis. Bébé. » me coupa une nouvelle fois Elliot.
Je ne le sentais pas trop bien. Il semblait transpirer et être un peu pâle.
« T'es sûr que ça va toi ? Tu veux un verre d'eau ? »
« Alexis va avoir notre bébé ! » me lança t'il une nouvelle fois.
Ces mots raisonnèrent dans ma tête. Alexis. Notre. Bébé. Non... ce n'était pas aujourd'hui. Comme chaque matin, je vérifiais le petit agenda que j'avais toujours sur moi et il n'y avait rien noté à ce sujet. Il avait de l'avance.
« Pas de stress, y'a encore le temps. D'ailleurs faut que je vois pour la décoration de l'hôpital, le feu d'artifice et le défilé... »
« Pa'. » me coupa une énième fois le fiston avant de me faire disparaître et apparaître à l'hôpital. « Le bébé, c'est maintenant ! »
Je vis à quelque pas de moi Regina. Puis au bout d'un petit moment, celui de la réflexion, Erwin arriver avec Alexis. Pourquoi était-elle venue en voiture jusqu'ici ? Et pourquoi ne pas avoir appelé Elliot pour la téléporter là au lieu de lui demander de venir nous chercher ? Je ne voulais pas comprendre ce qui lui était passé par la tête. C'était une femme enceinte, elle réagissait pas comme tout le monde. Et puis ces derniers temps je la sentais un peu stressée et fatiguée. Je lui avais dit de se reposer. Surtout que j'avais confié à Norbert de se charger de la bibliothèque et tout pendant ce temps. D'ailleurs, où il était ?
« Où est Norbert ? » demandais-je à Elliot pendant que Regina s'occupait de la jeune femme.
« Il est posé sur un banc quelque part. Il a fait un malaise. »
« Ce sont ses gaz ? Il a des soucis en ce moment. Mais il consulte. »
« Non, je ne crois pas. Mais ça va. Il se repose. Je crois. Il va bien. »
« Attends. » le coupais-je à mon tour. « Pose toi deux secondes. » lui dis-je en le faisant asseoir sur une chaise dans le couloir.
Il était encore plus blanc qu'avant. Lui aussi devait être fatigué et stressé en ce moment. Regina pendant ce temps avait accompagné Alexis et Erwin. Je voulais les rejoindre, mais fallait d'abord trouver un verre d'eau pour Elliot. Et puis, il fallait trouver Norbert. Et... le cadeau ! Je n'avais pas le cadeau ici !
J'avais rejoins Erwin pour lui agripper le bras.
« Faut que j'aille chercher le cadeau. Surtout qu'elle attende mon retour ! » lui dis-je tout en faisant un signe de la tête à Alexis.
Je ne voulais pas rater le spectacle. C'était pas tous les jours que votre filleul venait au monde. Laissant Elliot là, je m'étais éloigné pour rejoindre Norbert. Le fiston avait parlé d'un couloir. J'étais dans l'un d'entre eux et j'allais vers un autre. Comment faire pour le retrouver vite et aller chercher le cadeau ? Pendant que j'y songeais, je vis enfin mon minotaure avec une petite brique de jus d'orange et un médecin à côté de lui.
« Ca va, je prend le relai. Ca lui arrive parfois de faire des malaises. Je lui dis qu'il travaille trop, mais il ne veut pas se reposer. »
« Je veux faire pour le mieux afin de préparer la naissance du bébé. » me confia t'il.
« Je sais. C'est pas facile de mettre au monde un enfant. Je comprend ce que tu ressent. Mais ça va aller. J'ai prévenu Erwin de la faire attendre le temps qu'on aille chercher le cadeau. »
Norbert sirotait son jus tout en me regardant avec de grands yeux. Il allait de mieux en mieux. Peut-être qu'il fallait apporter le même jus à Elliot. Me tournant vers le médecin, je le vis regarder son bipper.
« Désolé, je dois vous laisser, j'ai un accouchement qui arrive. »
Je n'avais pas prêté plus attention que cela au médecin, me concentrant sur Norbert.
« Tu vas rester ici encore un peu pour récupérer. Je vais demander à Cerbère de venir pour m'amener chercher le cadeau. »
Norbert hocha la tête plusieurs fois, plutôt satisfait de rester là à se reposer un tout petit peu. Quand à moi, à peine j'avais songé à Cerbère, qu'il était apparu juste à côté de moi.
« Alexis met au monde notre enfant ! Faut que je ramène son cadeau avant. »
Cerbère me regarda quelques instants avant de me répondre.
« Dois-je couper le cordon maître ? » me demanda t'il avec un sourire carnassier.
Je le fixais à mon tour sans ciller.
« Non. Faut qu'on fasse les choses dans l'ordre. Aller chercher le cadeau. Faire sortir le bébé. Donner le cadeau. Et là, oui, couper le cordon. Ah ben écoute, tu le feras ! Pense à prendre une paire de ciseaux quand on sera au magasin. »
« Mes dents sont plus aiguisées. » laissa t'il échapper.
Je réfléchis un petit moment avant d'approuver.
« Bonne idée ! On fera ça avec les dents ! Ca va être original. Par contre, garde cette forme là. Ca pourrait effrayer mon filleul le moment venu si il voyait de suite un extraordinaire chien à trois têtes. D'ailleurs, Autumn m'a redemandée quand est ce que tu lui montreras ta forme bestiale. Tu sais qu'elle y tiens beaucoup. »
Il eu un petit sourire torve.
« Elle est encore trop jeune pour ça, maître. »
« Bien sûr. » dis-je en hochant la tête. « Mais trouve lui quelque chose pour compenser alors. »
« Je n'y manquerais pas, Maître. »
On disparu pour se retrouver dans l'un de mes magasins préférés...
CODAGE PAR AMATIS
Desmond Blake
« I am the perfect devil. Tell me how bad I am. It makes me feel so good. »
| Avatar : Rami Malek *o*
Let's talk of graves, of worms, and epitaphs. “Because I'm evil, my middle name is misery.
Well, I'm evil, so don't you
mess around with me.”
| Conte : Intrigue divine sauce titanesque avec soupçon de mal de crâne | Dans le monde des contes, je suis : : Cerbère, le fidèle et redoutable chien à trois têtes
Dangereusement vôtre...Sitôt qu’il perçut son appel, Cerbère apparut devant son Maître. Sans hésiter, il avait abandonné son occupation, qui était de caresser Mephisto, le chien qu’il avait recueilli quelques mois plus tôt. Il lui avait rapidement murmuré la raison de son départ. Tous deux étaient loyaux envers une personne différente - pour Mephisto, c’était Desmond – et se comprenaient mieux que personne.
Le chien des Enfers apparut devant Hadès, dans le couloir de l’hôpital. Il nota à peine la présence de Norbert qui buvait une brique de jus d’orange, et l’ignora superbement. Hadès mentionna l’accouchement imminent d’Alexis, ainsi que le cadeau à lui apporter de toute urgence. Desmond fut surpris par la délivrance de la jeune femme ; le Temps filait décidément trop vite pour ces simples mortels.
Il décida de procéder par étapes et emmena Hadès jusqu’au magasin dans lequel attendait une immense peluche à son effigie. Elle était bleue, enflammée, gigantesque. Desmond renversa la tête en arrière, la bouche entrouverte, subjugué par cette peluche de plus de deux mètres représentant son Maître en version dessin animé. Il aurait aimé avoir la même chez lui.
— Faut commencer tôt, lança Hadès, les mains sur les hanches, tout en observant la peluche. Avec Autumn, j’ai loupé le coche. Faut pas laisser un enfant choisir sa première peluche. Faut lui imposer.
Desmond approuvait totalement. Il n’y avait jamais trop d’Hadès dans la vie de quelqu’un. Le rejeton d’Alexis avait tant de chance d’être choyé par le dieu des Enfers. Une once de jalousie envahit Cerbère, qu’il repoussa tout en dressant le menton. Non, il n’allait pas se montrer jaloux d’un nouveau-né. Pour lui, c’était à peine un être vivant. Il pouvait encore arriver tant de choses avant qu’il pousse son premier cri... Et même ensuite. Les maladies infantiles se soignaient mieux, désormais, mais on n’est jamais sûr de rien.
Soudain, son Maître plaqua une main sur son épaule. Un frémissement agréable parcourut Desmond à ce contact. Il aimait quand Hadès le touchait. O_o
— Le docteur, dit Hadès d’une voix sourde.
— Maître ? fit-il, indécis.
Dans son regard, il chercha un moyen d’anticiper sa demande, en vain. Quelque chose lui échappait. Il se remémorait l’hôpital dans lequel il était venu le chercher. Peut-être avaient-ils croisé un médecin en particulier ? Desmond se creusa la tête. Pour lui, tous les mortels se ressemblaient.
— Le docteur. C’était lui.
Le visage d’Hadès devint très pâle. Il resserra sa prise autour de l’épaule de Desmond qui s’empressa de poser une main dans son dos, afin de le soutenir dans cette épreuve qui lui échappait.
— Celui de ma femme !
Desmond fronça les sourcils, essayant de suivre le raisonnement houleux de son Maître. C’était un exercice particulièrement ardu. Fort heureusement, il s’y employait depuis des millénaires ; il commençait donc à avoir un certaine maîtrise.
Ils échangèrent un regard intense pendant plusieurs secondes, leurs visages à seulement quelques centimètres l’un de l’autre. Une tension monta crescendo entre eux, comme une sorte de discussion télépathique à sens unique. Soudain, l’illumination frappa Desmond : Mark, le médecin avec lequel Hope avait forniqué dans un futur potentiel ! Son Maître lui avait tout raconté à son sujet. Il n’eut pas besoin de demander à Desmond d’agir. Dans ses yeux brilla une lueur d’aliénation doublée d’adoration tandis qu’il articulait, en réprimant difficilement son exaltation :
— Considérez que c’est déjà fait, Maître.
A présent, il se souvenait du sale type qui avait pris un air important tout en consultant son biper. Le retrouver serait chose aisée. Cerbère avait encore son odeur de traître dans les narines.
Gardant la main posée sur le dos de son Maître, il le téléporta à l’endroit qu’ils venaient de quitter. Le médecin ouvrit la porte d’une chambre et s’annonça d’un ton calme et professionnel :
— Bonjour mademoiselle Child. Je suis le docteur Greenbook. Tout d’abord, je v... EEEEH !
Le reste de sa phrase devint une exclamation perplexe tandis que la main de Desmond le saisissait brutalement à l’épaule. Sans aucun effort, il le repoussa juste assez pour passer la tête à travers l’embrasure de la porte et déclarer d’une voix doucereuse :
— Je reviens.
Après quoi, il téléporta le médecin trois niveaux plus bas, dans la froideur de la morgue. Hadès, près de lui, semblait fort satisfait, et cela rejaillissait sur le chien des Enfers qui aurait agité la queue s’il avait été sous sa forme animale. Depuis le temps qu’il rêvait de montrer à son Maître l’étendue de ses talents en matière de torture et d’exécution ! Hadès s’était bien trop attendri ces dernières années, mais Desmond avait bon espoir qu’il redevienne celui qu’il avait été. Ce jour était un grand jour. Il remercierait Alexis plus tard. D’une certaine manière, il était redevable à cette jeune femme, ainsi qu’à ses entrailles qui seraient bientôt un amas de chair sanguinolente.
— Qu’est-ce qui vous prend ? s'insurgea Mark, plus irrité qu’anxieux.
Il ignorait encore à qui il avait affaire. Desmond eut un sourire sournois à cette pensée. Misérable naïf... Il s’avança vers lui, si bien que le médecin se retrouva acculé contre la paroi composée de tiroirs fermés en inox. Dérouté, Mark les observait tour à tour, croyant à une plaisanterie de mauvais goût.
— Tu ne toucheras plus jamais la femelle du Maître, assura Desmond d’un ton mielleux.
Mark cligna des yeux sans comprendre. Puis, il pivota vers Hadès et lança :
— Voyons, c’est absurde ! Monsieur le maire, je puis vous assurer que jamais je n’ai approché votre femme. Je ne l’ai même jamais rencontrée.
— Oui, je sais, opina Hadès, nonchalant.
La perplexité se lut sur le visage de l’infâme Greenbook.
— Alors dans ce cas, que me reprochez-vous ?
— Vous existez, articula Desmond d’un ton plein de mépris.
Agacé de le voir trop pondéré, il le saisit à la gorge et le plaqua contre le mur dans l’intention de l’étrangler. Pas trop, juste ce qu’il fallait. Histoire de le voir perdre quelques couleurs. Il se sentit beaucoup plus satisfait en voyant l’anxiété surgir dans les yeux du médecin.
— Atta atta atta ! s'écria subitement Hadès.
Freiné en plein élan dans ses pulsions meurtrières, Desmond se fit violence pour relâcher la pression autour de la gorge de Greenbook.
— Le médecin d’Alexis, c’est pas une femme ? demanda le dieu des Enfers à l’accusé.
Ce dernier gargouilla quelques mots incompréhensibles avant que Desmond ne consente à relâcher davantage la pression sur sa gorge, tout en le maintenant toujours.
— Elle n’était pas disponible, articula-t-il avec difficulté. Il n’y a que moi dans cet hôpital qui puisse accoucher votre amie.
Desmond réprima un roulement d’yeux. Evidemment, cet individu cherchait à garder la vie sauve. Très mauvaise méthode. D’ailleurs, Hadès le souligna d’une remarque pertinente :
— Oh eh, ma femme l’a fait toute seule dans le Cocyte alors hein.
Desmond partageait l’avis de son Maître concernant les femmes du XXIème siècle : elles étaient entourées par beaucoup trop d’attention. Autrefois, elles mettaient bas en pleine nature, dans des grottes ou sur du foin, et elles ne s’en portaient pas plus mal ensuite.
Cerbère guettait avec impatience le moment où son Maître lui ordonnerait de neutraliser Greenbook. Il savourait par avance.
Soudain, son odorat développa lui signala la présence de curry, de poulet mariné, de tomates et de salade. Fronçant le nez de dégoût, il tourna la tête vers un frêle jeune homme en blouse blanche qui venait d’entrer dans la morgue, un sandwich à la main. La bouche pleine, il observa l’étrange trio, indécis.
— Vous êtes médecin ? s'enquit Hadès en faisant un pas vers lui.
— Oui, mais...
— Ça fera l’affaire. Ligote celui-là, dit-il à Desmond. On reviendra plus tard. Faut pas louper l’accouchement !
A contrecœur, Cerbère obéit. Il aurait préféré saigner Greenbook en priorité. Hélas, les désirs de son Maître étaient des ordres. Aussi, il fit apparaître des cordes très (trop) serrées autour du médecin, ouvrit un tiroir en inox et le rangea à l’intérieur, en dépit de ses protestations étouffées par un bâillon. Ensuite, il épousseta ses mains avant de pivoter vers l’autre médecin. Ce dernier recula d’un pas, sans s’apercevoir qu’il venait de faire tomber la moitié du contenu de son sandwich.
— Je... je... je suis seulement légiste ! bafouilla-t-il. Je ne pense pas que...
— Tu seras au poil, coupa Cerbère en le saisissant énergiquement par le bras.
Après tout, un médecin légiste connaît l’anatomie mieux que personne. Il téléporta les deux hommes dans la chambre d’hôpital. Le tout jeune médecin ouvrit des yeux ronds comme des billes en voyant Alexis, et porta le reste de son sandwich à sa bouche.
— On t’a trouvé le médecin parfait ! annonça Hadès à Alexis tout en tapotant le dos du frêle légiste qui manqua de s’étrangler.
Quant à Desmond, il prit une grande inspiration. Alexis dispensait comme toujours une odeur curieuse et envoûtante. Il lui adressa un regard en coin, presque appâté, car bientôt une odeur de sang s’allierait au parfum captivant de la jeune femme. D’un pas tranquille, il alla se poster devant la porte, les mains croisées devant lui, de sorte à monter la garde.
De l'Orage et du Soleil, naît parfois un Arc-en-ciel...
Le temps pour atteindre ma chambre avait été nettement moins grand que celui qui m’avait fallu pour atteindre l’accueil... alors que j’étais censée m’être téléportée. Foutu Norbert. Même si je l’appréciais en temps normal, je lui avais souhaité les pires des choses dans mon périple jusqu’à la chaise roulante salvatrice. Mes contractions étaient encore bien espacées mais suffisamment rapprochées pourtant pour qu’elles me prennent une bonne partie de mon Temps, mon énergie et de mon souffle. J'aurai voulu hurler de joie en voyant Erwin mais je ne l’avais pas pu. J’aurai voulu lui demander de se taire en l’entendant monter l’infirmière en pression mais le peu de ce que j’avais dit mourût sous le flot de ses paroles acides. Je lui avais jeté un regard réprobateur que je n’avais pourtant pas pu tenir longtemps : il était là. Avec son sale caractère, son stress que je devais forcément aussi accepter mais il était là. J’avais eu le temps de m’imaginer de nombreux scénarios sur la route sur le fait qu’il ne viendrait jamais, se contentant de passer 3 jours plus tard pour m’offrir éventuellement des fleurs mais il était là et bien là et pour ça, je lui en étais tellement reconnaissante que j’avais résister à une furieuse envie de lui prendre la main et la serrer dans la mienne... jusqu’à la broyer PUUUUTAIIIN QUE CA FAISAIT MAL.
Je savais que nous n’étions pas de ces couples qui avions le droit à la moindre effusion en public. Alors je m’étais contentée de poser mes mains sur mon ventre, tandis qu’on rejoignait ma mère que j’accueillais avec un grand regard paniqué et un semblait de sourire et Hadès qui avait tôt fait de disparaître. De son côté, Elliot s’était assis sur le premier banc qu’il avait trouvé et il semblait pâle comme un linge. Je détournais le regard pour préciser les informations qu’on me demandait, tendant mes papiers patiemment quand soudain Nancy se pencha vers moi :
— On est tout bon Mademoiselle Child, je vous amène à votre chambre.
— Euh, attendez...
Je m’étais tournée vers Regina :
— Tu peux rester quelques instants avec Elliot ? Lui donner un peu de sucre ou je sais pas quoi, il a pas l’air bien... Hé...
Je m’étais pensée pour que mes doigts touchent son genou :
— Ca va aller, ok ? T’inquiète, je gère, il m’en faut plus que ça ! Il est hors de question que tu deviennes le meilleur joueur de Storybrooke juste parce qu’il y a eu un problème, tu dois la mériter ta place padawan !
Je lui avais lancé un sourire en coin dans l’espoir de le dérider. J’avais eu trop peur de mon côté de spécifier le “problème”. Je pouvais mourir à la limite. Mais pas Isaac. Elliot avait eu un faible sourire et j’avais tourné la tête vers Regina pour lui faire comprendre en un regard que je comptais sur elle et que j’avais besoin d’un moment avec Erwin.
— Chambre ?
— 1912.
Je n’avais pas regardé l’infirmière, observant Regina qui avait hoché la tête. Ils savaient désormais où nous retrouver. J’avais longuement hésité mais je n’étais pas mécontente d’avoir payé un peu plus pour avoir une chambre privée. Déjà parce que ça me laissait plus de loisir d’avoir Erwin avec moi véritablement, ensuite parce que maintenant que j’y étais, l’idée de donner naissance dans une pièce avec des inconnus me faisait flipper. Inconnus autre que le corps médical j’entendais.
— Voilà, je vous laisse vous déshabiller et enfiler la blouse, vous allonger sur le lit, une sage-femme va venir pour voir.
J'avais hoché la tête avant de me lever. Entendant la porte se refermer derrière nous, je l’avais regardé avec un sourire ému :
— Tu es là... ça va ?
Il n’avait pas l’air dans son assiette. Était-ce la panique parentale ? J’avais un peu du mal à l’imaginer en faire une, lui qui n’avait pas la fibre paternelle mais après tout, qui avait dit que c’était uniquement pour ceux qui souhaitaient devenir papa ? Pour toute réponse il eut un début de sourire, clairement crispé qui traduisait largement son mal-être intérieur :
— Bien sûr... Tout va bien pour moi. Ce n'est pas moi qui accouche...
Il m’avait fait un sourire plus doux auquel j’avais répondu avant de me regarder plus profondément, comme pour me sonder intérieurement :
— Toi comment te sens-tu?
— Me regarde pas comme ça, je suis pas à l’agonie non plus.
— Hum, je t'ai déjà connue plus...fringuante tout de même...
Il m’avait souri en arquant un sourcil en coin et j'avais pourtant détourné le regard. Lui avouer que j’avais peur et que j’avais mal me semblait au-dessus de mes forces, comme si le notifiait revenait à me laisser aller à l’effondrement. J'allais jamais sortir un truc aussi gros, c’était pas possible, on l’avait évalué à plus de 3 kilos... Comment on sortait 3 kilos par-là ?! J’avais dégluti rien qu’en y pensant tout en ajoutant d’une voix blanche :
— Je gère... j’ai hâte que ce soit fini...
Mais quand ce serait fini... tout serait fini. Ma vie d’avant y compris. Je m’étais détournée pour ne pas laisser place à l’émotion, j’étais la pire des madeleines ces dernières semaines et le stress n’arrangeait rien. Je l’avais entendu s’approcher lentement de moi pour caresser ma joue du dos de son index. Timidement, j’avais tourné la tête légèrement vers lui, mes yeux l’observant autant qu’ils le fuyait :
— Mais je t'ai déjà connue plus angoissée... aussi je t'avoue... Tout ira pour le mieux...
J’avais hoché la tête d’un geste brusque et décidé. J’avais pas vécu tout ce que j’avais vécu dans cette grossesse pour que tout plante maintenant. Je pouvais voir sur le visage d’Erwin qu’il était plus ou moins dans le même état que moi. La lueur de ses yeux et ses traits, bien qu’il tentât de le dissimuler, alternaient entre la panique franche et le bonheur de partager ce moment ensemble, l’un avec l’autre. Comme pour faire bonne mesure de ce que j’avais cru percevoir, il avait stoppé son index brusquement avant de fondre sur moi, ses lèvres baisant les miennes vivement et profondément, comme il le faisait à chaque fois que nous étions dans un moment de stress. Sa façon de s’ancrer dans le moment, le rendre tangible, ma façon de m’apaiser, de relativiser. Le baiser avait été bien trop court à mon goût et j’avais senti sa bouche s’éloigner de la mienne à regret. Tentant de me sortir de cette séquence émotion avec humour, j’avais commencé à retirer ma robe en précisant d’une voix étouffée par le tissu :
— Veuillez détourner le regard, Maître Dorian, je ne vous paye pas pour aller autant en profondeur dans l’analyse de mon dossier.
— Loin de moi l'idée d'attenter à votre vertu, Miss Child...
J’avais presque entendu son sourire narquois en sous ton tandis qu’il détournait les talons pour me laisser de l’intimité. Ressortant la tête, j’avais secoué un peu la tête, les cheveux en bataille pour lui sourire plus tendrement. Puis j’avais retiré mon soutien-gorge pour passer enfin cette blouse fine, blanche et bleue, peu confortable qui sentait encore plus l’hôpital que tout le reste du bâtiment. Je l’avais regardé un instant en proie au doute :
— Je dois retirer la culotte aussi, tu crois ?
Il n’avait pas vraiment eu le temps de répondre que j’avais vu un éclair dans ses yeux qui signifiait clairement la surprise face à ma question. Me reprenant rapidement, j’avais précisé avec un rire nerveux :
— Ah ben oui, je suis con... il va sortir par là...
Je l’avais enlevé en sentant mes mains trembler outre mesure avant de me poser afin dans le lit qui m’étais destinées. Les douleurs étaient toujours bien présentes et je commençais à vraiment réaliser ce qui allait se passer. N’étais-je pas censée être heureuse et impatiente ? En proie à un grand instinct maternel qui transcendait tout ? Parce que là, j’avais juste peur, mal et à la limite j’avais juste envie que ça s’arrête pour arrêter d’avoir mal. J’étais une mauvaise mère de pas vouloir le rencontrer instantanément ? Me sentant repartir dans des excès dont il fallait que je me tienne éloignée, j’avais tendu ma main vers lui, brusquement, impérieusement, pour qu’il la prenne. J’avais besoin qu’il soit là.
— Pitié, me lâche pas.
Je ne l’avais pas regardé, je m’étais contenté de regarder droit devant moi, terrorisée à l’idée de connaître la suite des évènements. Comme pour répondre promptement, il s’était alors avancé jusqu’à moi pour prendre ma main dans la sienne, lui aussi tourné dans la même direction, regardant le même mur comme si la peur qui nous tétanisait était jumelle. Nous étions restés un moment comme ça et j’avais alors mené sa main jusqu’à mes lèvres pour l’embrasser. Des bruits de pas avaient raisonnés dans le couloir et ma panique avait fait un bond de plus, laissant échapper un ou deux filaments électriques qui nous provoquèrent un coup de jus, retirant nos mains l’une de l’autre violemment.
— Pardon, désolée, ça va ? Je...
Mais la porte s’était ouverte au même moment pour laisser entrer une femme plutôt replète et d’allure énergique suivit d’un Elliot blême avec une brique de jus de fruit dans les mains, la même que Norbert qui se tenait juste derrière et qui précisa d’emblée :
— Je reste dehors pour le moment...
— Oui pitié...
Il avait hoché la tête tandis que je voyais ma mère s’avancer à grandes enjambées vers moi pour me prendre la main tandis que la jeune femme mettait ses gants.
— Heureusement que j’ai le bracelet, j’ai failli enflammer tout l’aile du bâtiment…
Je l’avais regardé avec un air affolé, je savais que c’était une bonne idée ces bracelets. Il s’était passé quoi ? Norbert ? Est-ce que je voulais savoir ? Non. Elle avait d’ailleurs repris avec un sourire :
— Je suis là avec toi ma chérie, tout ira bien, ça va être un beau bébé.
— On fait comment encore pour l’avoir ?
C’était la seule chose que j’étais parvenue à marmonner mais c’était la sage-femme qui avait répondu avec une forte, claire et énergique, prouvant qu’elle avait l’habitude de ce genre de stress prénatale :
— Bon mademoiselle Child, on regarde par-là et on se concentre, d’accord ? Je m’appelle Emma et je serai l’une de vos sage-femmes. Si vous avez la moindre question, faut la poser, le moindre besoin, faut demander, on est d’accord ?
J’avais hoché la tête.
— Super, on se détends, on met les pieds sur les étriers, je vais regarder tout ça.
Mes jambes semblaient peser 50 kg chacune tant je tremblais mais j’avais fini par les poser au bon endroit. Après quelques secondes, elle avait précisé :
— Bon parfait, on a encore le temps mais vous vous dilatez vite. On est déjà à 5, ça représente ça.
Elle m’avait montré avec ses mains un truc que j’étais déjà censé avoir vu des milliers de fois aux exercices d’accouchement mais j’avais l’impression de tout avoir oublié.
— On va attendre encore un peu, vous souhaitez la péridurale ?
— Oui !
— Okay, je vais prévenir l’anesthésiste, vous avez déjà rempli les papiers qui vous été destiné dans ce cas, c’est parfait. Pour le reste, on va attendre que vous soyez à 9 et on se préparera, on passera à l’accouchement quand vous serez à 10 d’accord. C’est le papa ?
Elle avait montré Elliot qui était resté un peu plus loin avec sa brique de jus.
— Non c’est le parrain. Elle c’est ma mère et lui c’est le notaire. Vous me faites entrer le minotaure qui est dehors sous aucun prétexte, par pitié.
— Ooookay je sens qu’on va avoir un accouchement particulier aujourd’hui mais tout va bien se passer. Je voulais vous prévenir, le docteur Rawling n’est pas présente aujourd’hui, je sais qu’elle devait vous accoucher mais vous aurez le droit au Docteur Greenbook. Rassurez-vous, il est très compétent, il travaille en étroite collaboration avec Docteur Rawling et il sera là pour se présenter dans quelques minutes. Vous avez besoin de quelque chose en attendant ? N’oubliez pas que vous ne devez plus boire et manger au cas où vous auriez besoin d’une césarienne, si vous avez soif, nous vous ramèneront des glaçons spéciaux.
— Pour l’instant, je gère.
Elle avait hoché la tête et m’avait branché à tous les monitorings nécessaires pour le bon suivi de mon état. Une fois ceci fait, elle s’était retirée.
— A tout à l’heure mademoiselle Child.
J’avais dégluti en voyant la porte se refermer, j’avais l’impression d’être un disque rayé à dire tout le temps la même chose : je gère, je gère, je gère... Et les choses n’étaient pas près de s’arranger et me faire gérer longtemps... Je n’avais eu le temps de voir le Docteur Greenbook que quelques secondes, avant le voir se faire emporter en arrière, sous mes yeux ébahit :
— Je reviens.
— QUOIIIII ?! NON HE REVIENS !! DESMOND !!!!!
Le psychopathe !! C’était le psychopathe ! Il m’avait fallu une fraction de secondes pour le reconnaître, son ton mielleux, son sourire mauvais et mystérieux, je ne pouvais pas en douter une seule seconde. Son nom avait popé dans ma tête en un éclair. Qu’est-ce qu’il allait faire à mon médecin ?! J’avais tenté de me relever de mon lit pour lui courir après, oubliant presque la douleur et mon état. Erwin avait eu le même mouvement, après un glapissement de surprise, il s’était précipité vers la porte avant de se stopper net dan sa course, réagissant sans doute au fait que j’étais en train de le suivre. Faisant volte-face, il fondit de sur moi pour me repousser avec douceur dans le lit, tenant de m’apaiser :
— Reste là ! Tu ne peux pas te lever dans cet état ! Il ne faut pas !
— Mais...
J’avais manqué d’arracher toutes les sondes en essayant de me lever et je réalisais à présent que c’était pas la meilleure des idées. Me replaçant correctement, j’avais tenté de souffler profondément tandis qu’Erwin précisait :
— Ce n’est pas grave Hadès avait sûrement une bonne raison de le faire agir ainsi ! Il va revenir... Mais nous devrions peut-être aller voir ! On ne peut pas se permettre d’attendre indéfiniment ! Regina peut-être pourriez-vous vous en occuper ? Ramenez ce médecin ou un autre à votre fille !
Instinctivement ma mère s’était raccrochée à celle de sa mère, je voulais pas la voir partir, je voulais qu’ils restent tous avec moi et mes yeux s’étaient raccrochés à Elliot qui s’était déjà levé pour sans doute agir à son tour. Voyant ma panique, il n’avait pas bougé et le ton qu’avait employé Erwin en direction de Regina me revint brusquement en mémoire lorsqu’elle décida de lui rappeler qui elle était :
— Très cher, je vais rester gentille et polie mais je n'ai aucun ordre à recevoir de votre part, je pense que je suis beaucoup plus utile ici auprès de MA fille et apparemment, je ne suis pas la seule de cet avis. Et d'ailleurs, je ne suis aucunement à votre service, donc à l'avenir, on évite les ordres d'accord ?
Je ne pouvais qu’être de son avis, ayant moi-même déjà fait la remarque à Erwin par le passé. On aimait pas les ordres dans la famille, c’était comme ça. Pourtant, j’avais instinctivement serré les dents en imaginant la réponse fuser. Tournant les yeux vers lui, je m’apprêtais à couper court à toute hostilité. Il avait le regard nerveux, prêt à bondir mais la réponse qui vint alors me surprit : il hocha la tête et s’approcha de moi.
— Très bien... très bieeen.... Faites comme vous voulez...
Il observa autour de lui à la recherche d’un combiné :
— Ne t'en fais pas... On est jamais mieux servi que par soi-même.... Je vais appeler le service.
Ils venaient de poper devant nous. Desmond, Hadès et un mec en combinaison médicale qui tenait un bout de sandwich dans la main et semblait paniqué. Dans mon propre stress, j’avais complétement focalisé mon regard sur la trace de mayonnaise au curry qui s’étalait disgracieusement sur sa lèvre. Il englouti alors la fin de son sandwich d’une façon tellement crade que j’en avais eu un haut-le-cœur tandis qu’Hadès annonçait joyeusement :
— On t’a trouvé le médecin parfait !
— C’est mort.
Observant Hadès bien dans les yeux, je précisais :
— Pour le médecin, c’est mort, je veux MON médecin, celui que j’ai vu tout à l’heure, le Docteur Greenberg.
— C’est Greenbook.
C’était le “médecin parfait qui avait parlé”. Je l’observais en le fusillant du regard et il se ratatina un peu en justifiant :
— Non mais faut être précis... c’est important...
— Ouais ben je veux Greenbook. Il est où ?
— Absent. Indisposé.
— Mais il allait très bien y’a deux minutes !!
Je n’arrivais plus à contrôler ma voix tant la panique s’y faisait sentir. De son côté, Hadès avait tourné la tête vers Desmond avec un grand sourire entendu mais qui ne me disait rien qui vaille.
— Très indisposé. Mais lui est parfait.
Il lui avait donné une grande tape dans le dos et le jeune homme avait manqué de s’effondrer en trébuchant. Hadès souriait toujours, mais moins confiant. De mon côté, j’étais horrifiée. J’avais tourné vivement la tête vers Desmond :
— Tu vas pas rester là quand-même ? Si ? Non.
J’avais secoué la tête d’un air entendu pour lui faire comprendre que c’était vraiment pas nécessaire mais il n’avait pas l’intention de bouger :
— Il va falloir que tu te pousses parce que l’anesthésiste va arriver dans pas longtemps et sérieux les douleurs commencent à être si intense que je veux ma péridurale. Et je suis pas sûre que lui sache faire ça, sans vouloir vous vexer.
Pour toute réponse il s’était contenté d’un signe de tête et de la main qui devait signifier “pas de soucis”. Desmond daigna alors enfin ouvrir la bouche :
— Tu ne sais rien de la véritable souffrance.
— Et alors quoi ? Tu comptes m'initier maintenant ?
On sentait dans le ton de ma voix que l’énervement parvenait de moins à moins à se contenir. Je bouillonnais presque aussi sûrement que les contractions se rapprochaient.
— Nul besoin. Il est de notoriété publique que les douleurs de l'enfantement sont atroces. Je peux te soulager en arrachant immédiatement ton petit à tes entrailles. J'ai une connaissance aiguisée de l'anatomie féminine.
Il avait avancé d’un pas le visage fermé et tout mon corps s’était raidit instantanément, aux aguets, prêt à frapper au besoin à défaut de pouvoir fuir. Je devais avoir le visage aussi fermer que lui, la mâchoire si serrée que j’avais presque sifflé ma phrase suivante :
— Je te jure que si tu oses de faire un seul geste contre cet enfant, je ferai tout mon possible pour te faire du mal. Je veux juste mon anesthésiste, c’est quoi ton problème, ça t’avance à quoi de pas le faire rentrer ? T'as pas réussi à finir ton boulot à t...
La suite de ma phrase s’était éteinte dans un gémissement profond de douleur. Celle-ci avait été bien plus forte que les précédentes, me bloquant complétement dans mes actions. Je n’avais pas eu d’autre choix que de me rallonger, tentant de trouver la position adéquate pour faire passer la décharge, soufflant autant que je le pouvais comme on me l’avait appris. Ca ne m'avait pourtant pas empêcher de voir que pendant un court instant, alors que je promettais de le faire souffrir, les narines du Cerbère avaient frémit d'une excitation malsaine, comme si l'idée que je tente de le torturer par tous les moyens avait quelque chose d'attirant. Si mon corps n'était pas déjà occupé à expulser un être humain de mon être, il aurait sûrement frissonner d'effroi. J'avais déjà remarqué à son arrivé l'étrange inspiration qu'il avait prit en m'observant, tout comme le soir de notre rencontre. Sa façon de me renifler et de s'en délecter, comme il me l'avait fait comprendre avec sa proposition salace, me mettait mal à l'aise jusqu'à la nausée.
— A ta guise.
Dans sa voix raisonnait une certaine déception. Il s’était alors écarté de la porte sous mes yeux ébahit pour laisser le champ libre à un possible anesthésiste. Dans son coin, il semblait complétement abattu à l’idée de découvrir que je n’étais sans doute pas autant passionnée par le sado-masochisme que lui. Devant moi, mon super médecin de fortune avait fait un pas de plus en avant comme s’il avait tenté de m’aider. Maintenant que je me calmais, il n’osait plus rien faire, observant mon intimité d’un œil hypnotisé.
— Non mais sans déconner vous avez déjà vu une femme dans votre vie ?
— Oui... mais généralement elles sont mortes...
Je l’avais observé abasourdi tandis qu’il précisait rapidement :
— Je suis médecin légiste.
Regina Mills
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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Mirror mirror on the wall, who the baddest of them all ?
| Conte : blanche neige et les sept nains | Dans le monde des contes, je suis : : la méchante reine
de l'orage et du soleil naît parfois un arc-en-ciel...
Là tout de suite ? Non je ne supportais pas Erwin. Je crois que j’étais encore plus stressée que pouvait l’être ma propre fille. Cependant et surtout heureusement pour lui que le bracelet que je portais autour du poignet m’empêchait d’user de la magie. Mais il compris bien vite et je le remarquais d’ailleurs dans son regard qu’il m’aurait sans doute étrangler s’il en avait eu la possibilité qu’il n’avait pas intérêt à me donner d’ordres parce qu’il savait clairement à qui il avait à faire. Cependant, il fallait être au point sur une chose, ma fille ne pouvait pas accoucher sans médecin.
« Un médecin légiste ? C’est une blague ?! » lançais-je alors en voyant par la suite la détresse dans les yeux de ma fille.
Apparemment, c’était encore une merveilleuse idée de cet abruti de Dieu des Enfers. Il fallait que je fasse quelque chose. M’humectant les lèvres, je respire profondément avant de tourner le regard vers le médecin légiste.
« Qu’est-ce-que vous faites encore là ? Vous avez pas un cadavre à dépecer là tout de suite ? » et avant même que le pauvre légiste puisse répliquer quoi que ce soit, Alexis renchérit « Ouais parce que sans vouloir vous vexer, je préfère encore faire sans vous…je suis pas sûre que donner la vie et s’occuper de la mort, c’est la même chose… »
Un regard posé sur ma fille ne tarde pas à me montrer qu’elle commence à virer au blanc. Fallait vraiment que je commence à me bouger. Levant un regard sombre et furax sur le pauvre légiste, il ne tarde pas à quitter la pièce à toute vitesse sans rien dire avant que ne me morde les lèvres. Me tournant vers Alexis, je tiens sa main dans la mienne avant de finalement reprendre la parole avec douceur.
« Ça va aller ma chérie, je vais m’occuper de retrouver le médecin, il ne doit pas être loin. Je vais appeler ta tante. Elle a fini les comptes au Roni’s et je suis sûre qu’elle sera ravie de te rassurer en attendant que je revienne. »
Je voyais bien que ma fille tentait de saisir les informations que je pouvais bien lui donner avant qu’elle hoche la tête, assez tendue. Elle saisis ma main au vol et me regarde droit dans les yeux.
« Tu reviens hein ? »
Je lui souris avec bienveillance avant de reprendre la parole.
« Je ne suis jamais loin. Ne t’en fais pas, je reviens vite. »
Je me saisis de mon portable avant de composer le numéro de ma soeur aînée. La seconde d’après, la voilà qui apparaît dans un nuage de fumée verte.
« Besoin de moi Sis’ ? »
Elle tourne le regard vers Alexis.
« Oh on dirait que le petit arrive en avance ! » « Tu peux veiller sur Alexis pendant que je lui trouve un médecin ? »
Kelly me sourit.
« Bien sûr ! » énonce telle avant de regarder Alexis.
Je me rends auprès de Desmond et Hadès tandis que ma soeur reste auprès de ma fille aînée.
******
Kelly s’assieds aux côtés de sa nièce avant de lui prendre la main avec douceur. Alexis lève une main un peu faible avec un sourire tendu.
« Salut Tatie ! » « Salut petite chérie. Comment tu te sens ? »
Elle lui sourit avant de reprendre la parole.
« T’inquiètes pas pour mes pouvoirs, je ne compte pas m’en servir » ajoute t’elle avec un clin d’oeil avant de bouger légèrement la main et de faire apparaître un bracelet anti-magie, le second de Cora avant de le passer autour de son poignet « comme ça, tu es rassurée. »
Elle n’avait pas vu qu’Alexis lui faisais signe de ne pas le faire. La voilà qui bloque quelques instants en mode « et merde » mais c’était clairement trop tard. Voilà qu’elle reprends la parole.
« Ça va…ça me tend un peu je t’avoue et pour une fois j’aurais été plus rassurée si tu les avais gardé tes pouvoirs…on a perdu le médecin…Regina est partie le chercher…et moi j’attends la péridurale. »
Elle jette un rapide coup d’oeil à Erwin mais ne s’y attarde pas avant de ramener son regard sur Kelly. A savoir que Regina n’a rien dit à Kelly et donc elle n’est pas au courant qu’Erwin est le père du bébé. Kelly la regarde et lui souris.
« Comme tu avais demandé à ma petite soeur de ne pas avoir recours à la magie, je me suis dit que ce serait pas sympa si moi j’y avais le droit. » elle lui fait un clin d’oeil « et puis ce genre de chose ne peut pas se régler par la magie ma chérie mais je vais faire ce qu’il faut pour t’aider au maximum à passer ce moment jusqu’à ce que ta mère revienne. »
Alexis hoche la tête.
« J’avoue, c’est fair. C’est gentil de ta part en tout cas, même si on aurait peut être pu retrouver le médecin du coup…mais au moins t’es là avec moi et ça c’est cool. J’espère juste que Maman ne va pas tenter de nous écrabouiller Hadès parce que son chien de garde, c’est un vrai psychopathe… » elle essaie de se redresser pour apercevoir un truc à travers l’entrebaillement de la porte mais elle n’y arrive pas « on peut faire des exercices de respiration ensemble un peu ? J’ai l’impression que mon coeur va explosé à cause du stress et mon ventre à cause de la douleur… »
Elle lui fait un signe de la tête.
« Pas de problème. »
Elle lui prend la main avec douceur avant de reprendre la parole.
« Alors tu inspires doucement et longuement par le nez et tu expires tout en douceur par la bouche. Tu peux fermer les yeux si tu veux. »
Elles font toutes deux plusieurs exercices de respiration avant que Kelly ne pose sa main sur le ventre de sa nièce.
« Respire profondément, gonfle et dégonfle doucement le ventre, enfin tu m’as comprise. » ajoute t’elle avec un sourire « envoie l’expiration dans le bas de ton dos, ça te détendra. »
Alexis suit les conseils de Kelly. Elle repose petit à petit sa tête sur l’oreiller en se détendant avant de reprendre la parole.
« Merci…Je suis contente que tu sois là ! »
La rouquine lui sourit avant de reprendre la parole.
« Je t’en prie, je suis contente moi aussi d’être là. Quel chanceux ce petit entre sa grand-mère et sa grande tante. » énonce t’elle avec un clin d’oeil « merci à toi de me faire confiance. »
Elle lève le regard vers Regina qui entre dans la chambre tandis qu’Alexis suite à la première remarque de Kelly avant de tourner à son tour vivement la tête vers la porte.
« Oh je crois que ta mère reviens. » elle se mord la lèvre « Est-ce-que tu acceptes que je reste avec vous ? »
Alexis la regarde surprise et un peu émue.
« Ben…généralement y’a deux sages-femmes je crois et si on a pas de médecin…raison de plus ! Si tu veux rester et aider, j’en serai honorée ! Celle qui est venue tout à l’heure s’appelle Emma, tu peux aller voir avec elle si c’est bon ? » « Bien sûr ma belle, je vais aller la voir. Merci d’accepter que je reste. » lui énonce t’elle avec un clin d’oeil avant de poser sa main sur l’épaule de Regina en passant à côté d’elle avant de revenir quelques minutes plus tard et sourire à Alexis « Y’a aucun soucis pour Emma, du coup, je reste avec vous. » énonce t’elle avant de reprendre « comme ça, je serais là pour seconder si besoin. »
******
Je m’approche de Desmond, consciente qu’Hadès et lui devait clairement être la cause de la disparition du médecin. Je respire profondément avant de prendre la parole.
« Desmond…Desmond…Desmond….je peux te dire tu ? Parce que le vous, ça vieillit je trouve. »
Desmond pose les yeux sur moi d’un air surpris avant de prendre la parole.
« Il est vrai que je suis tellement jeune.. » énonce t’il avec un sourire amusé « on ne peut pas en dire autant de toi, femme. Physiquement, tu sembles flétrie. »
PARDON ?! Il a osé dire quoi là ?! IL A OSÉ DIRE QUOI ?! Respire Regina, on se calme. Je respire profondément avant de reprendre la parole, lui souriant narquoisement.
« Tu es chanceux que ce bracelet bloque mes pouvoirs, sinon je t’aurais changé en chihuahua. » je reprends finalement la parole « plus sérieusement, est-ce-que je pourrais savoir où se trouve le médecin qui est censé accoucher Alexis ? Parce que je n’ai pas envie que mon petit-fils soit accouché par un légiste qui d’ailleurs a eu la trouille et est parti en courant. »
Et voilà Desmond encore plus amusé par l’évocation du chihuahua. Il ne dis rien avant de reprendre la parole.
« Le médecin est indisposé. Mon Maître l’a dit. » énonce t’il en adressant un regard de connivence a Hadès « Alexis peut mettre bas seule. Elle va réussir. Toutes les femelles y parviennent dans la nature. » énonce t’il en joignant les mains devant lui comme pour attendre de voir la suite du spectacle.
Je lève les yeux au ciel.
« Sérieusement ? Y’a pas moyen que vous fassiez vos trucs bizarres ou que vous le bouffiez genre…après qu’il ait accouché ma fille ?! Je refuse que ma fille ne soit pas accompagnée par un médecin, j’ai vécu ce calvaire et elle n’a pas à le vivre ! On est au 21ème siècle, les femmes n’accouchent plus toute seule ! Donc vous me trouvez ce médecin tout de suite ! » énonçais-je en fronçant le sourcils tout en fixant Hadès.
Il secoue lentement la tête de gauche à droite tout en me fixant d’un oeil perçant avant de mimer un bâillement tout en se désintéressant totalement de moi.
« Je suppose que si l’abruti qui te sers de maître te dit de libérer le médecin, tu le fais ? »
Les yeux de Cerbère brillent d’un oeil inquiétant. Il s’approche d’un pas de moi et murmure, son visage à quelques centimètres du mien.
« Tu vas être punie pour ça. »
Pourquoi quand j’ai besoin de mes pouvoirs, je ne les aient pas ?! Je recule d'un pas et fixe Desmond. Hadès ne dit rien mais se tourne vers Desmond.
« Tu as déjà accouché quelqu’un ? » « Hadès, tu te moques de moi ?! » « Va bien falloir faire sortir mon filleul » « Où est son médecin bon dieu de merde ?! » soufflais-je avant de reprendre « Je me répéterais pas dix fois ! Il est où ?! » grognais-je presque. Je commençais à bouillonner intérieurement.
Desmond roule des yeux avant de répondre posément à Hadès.
« J’ai déjà proposé à Alexis de la faire mettre bas rapidement comme on le fait pour les vaches mais elle ne semble pas réceptive. »
Je tourne un regard sombre vers Desmond.
« Pas touche à MA fille ! »
Il croise les bras d’un air agacé.
« Il faut savoir ce que tu veux. »
Je respire profondément. On souffle. On inspire. On expire.
« Je veux…UN VRAI MEDECIN ! Y’A T’IL UN PUTAIN DE VRAI MEDECIN DANS CE FOUTU HOPITAL ?! » « On va trouver un solution » me dit finalement Hadès avant de faire signe à Desmond de le suivre. « Vous avez intérêt ! » lançais-je en fronçant les sourcils.
Hadès s’approche de moi et pose une main sur mon épaule.
« Détend toi. Je te sens un peu nerveuse en ce moment. Profite qu’on est dans l’hôpital pour faire un check-up. »
Je regarde Hadès et souris légèrement en levant les yeux au ciel. Je n’allais pas faire de check-up parce que je suis encore jeune ! Non mé oh !
********
Je retourne auprès d’Alexis.
« Bon ma chérie, Hadès et Desmond s’occupe de te ramener le médecin, et je crois qu’ils ont compris que c’était important. »
Elle me regarde anxieuse avant de finalement pousser un énorme soupir de soulagement quand je lui dis qu’ils vont s’occuper de son médecin en portant sa main à sa poitrine.
« C’est vrai ?? Oh punaise, Maman t’es la meilleure !!! » elle ouvre les bras pour me prendre dans les bras, je réponds avec bonheur à son étreinte avant de reprendre la parole « Après ma chérie, tu sais, c’est Hadès…mais dans tous les cas… » commençais-je avant que ma soeur aînée ne reprenne « une sage-femme peut t’accoucher, on est formée pour ça et on est deux avec Emma. » énonce t’elle avec un clin d’oeil « un plan B au cas où. »
Quelques instants plus tard, voilà la péridurale qui arrive et ma fille semblait ravie, sans nul doute.
belle âme
Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »
| Avatar : Rufus Sewell
- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)
| Conte : Coeur de Princesse/Le Prince et le Pauvre | Dans le monde des contes, je suis : : Preminger
J'assiste à la naissance d'une mère. C'est presque plus émouvant que la naissance d'un enfant.
Un accouchement semblait être une perspective, du moins, pour l’esprit délicat de Preminger, une expérience désagréable pour les personnes présentes. Si quelqu’un lui avait affirmé qu’il y assisterait un jour, il lui aurait ris au nez de tout son dédain et aurait répliqué que pour cela, il faudrait l’y traîner par la torture. Des années plus tard, il devait admettre du bout des lèvres que nulle personne n’avait usé de violence à son encontre. Son corps y avait été emmené par la force mais il n’avait pu s’y résoudre à y laisser Alexis en détresse. Le reste s’était enchaîné rapidement, tel un brouillon de couleurs jeté à son visage, un paysage à peine dessiné observé derrière la vitre d’un carrosse au galop. Trop d’idées et de perspectives contradictoires, de sensations d’effroi, de dégoût, de colère, de peur et d’inquiétude voguaient en ses lieux, si bien qu’il lui semblait que cette pauvre chambre 1912 portait en elle seule les océans déchaînés. Son corps lui-même paraissait au notaire une enveloppe frêle contenant avec difficulté les événements qui se succédaient sous ses yeux. L’accouchement en lui-même, l’impulsivité de Regina, la subite disparition du médecin accoucheur, le retour chaotique d’Hadès accompagné de son humanoïde molosse au visage osseux et surtout...l’inquiétude croissante d’Alexis. Si l’esprit du notaire avait tenté de nier l’évidence jusqu’au bout, la tenue jusqu’à la posture d’Alexis à présent, TOUT rappelait qu’elle ne se trouvait pas ici pour effectuer une simple promenade de santé… Elle accouchait… sans médecin potable. Encore une brillante idée d’Hadès… Il avait vainement espéré que la disparition de ce dernier ne soit que temporaire. Mais évidement c’était sous estimer le degré d’indigence de l’individu en question. Bien évidement que non. Il ne s’était pas contenté de le faire enlever, il l’avait « remplacé » avec une efficacité égale à son degré d’intelligence.. Comment aurait-il pu être possible d’envisager ne serait-ce qu’une seconde que tout aurait pu bien se passer une fois qu’il traînait dans les parages ? Si Regina avait eu un soupçon de bon sens, toute la suite aurait pu être évitée… Mais, cette dernère ayant préféré se draper dans le rôle de la mère outrée, évidement, tout courait à la catastrophe… Il s’était mordu les lèvres, s’empêchant néanmoins d’intervenir, se contentant d’observer la scène, un sourcil levé. PITOYABLE. Le condensé de la médiocrité humaine. Il était désespérant de se rappeler en permanence à quel point, à son exception, la majorité des êtres vivants qui peuplaient le monde se trouvaient mal lotis en ce qui concernait l’esprit… Et dire que ce petit échantillon représentait presque le gratin des Enfers et de « l’élite Storybrookienne ». « Oh Isaac, c’est là tout ce que tu mérites ». Il avait envie de rire à gorge déployée tout son dédain à leurs visages, aurait pu dans un autre contexte applaudir du ridicule de la situation qui côtoyait la reconstitution vivante d’une comédia dell’arte ! Mais, une autre part en lui, bouillait de rage, sentant toute la panique qui s’extrayait de sa maîtresse bien davantage que la vie qu’elle était censée mettre au monde. Si bien qu’il se contenait, oscillant entre les deux états, assis, jambes croisés, observant tel un spectre hantant les lieux. Regina avait soudainement retrouvé un semblant de conscience, dirigeant utilement sa colère et ses tensions vers Hadès et son chien, invoquant sa sœur tandis qu’elle se lançait à l’abordage d’une guérilla municipale. Avec un peu de chance, il n’aurait même pas besoin de tenir des élections si le maire et son adjointe finissaient par s’entre-tuer.. La municipalité lui échouerait automatiquement. Il n’avait pas esquissé un geste pour la suivre dans le couloir, préférant demeurer assis, après avoir salué Kelly de la tête, poliment, réadoptant le costume qu’il avait soigneusement taillé pour lui. Il avait eu un sourire à l’intention d’Alexis, sans pour autant tourner la tête vers elle, alors qu’elle le présentait le plus sobrement possible, répétant avec assurance et naturelle une phrase préparée à l’avance et avait laissé les informations nager jusqu’à son oreille, les saisissant sans en comprendre la porte. Tout irait pour le mieux. Il suffisait d’oublier où il se trouvait, de se dissocier des choses, en les contemplant de toute sa hauteur et il finirait par oublier qu’il croupissait dans la salle d’accouchement d’un hôpital… S’il ne se focalisait pas sur la discussion d’Alexis et de sa tante…
– « On peut faire des exercices de respiration ensemble un peu ? J’ai l’impression que mon coeur va exploser à cause du stress et mon ventre à cause de la douleur... »
Il avait légèrement pivoté la tête vers Alexis, s’empêchant de l’observer franchement. Força son visage à réadopter la posture neutre qu’il affichait. Y arrivait-il vraiment ? Il en doutait un peu… Il se sentait tendu, profondément, se maintenait avec difficulté dans une posture proche de la cire, droite, rigide… Intérieurement, les mots de sa maîtresse envahissaient son esprit. Il savait que lorsque le travail commencerait bien plus conséquemment, les femmes concernaient sombraient souvent dans les cris et la souffrance. Bien qu’y répugnant, il n’avait pu qu’être, dans son jadis, confronté à quelques situations de misère humaine où les enfants naissaient dans la crasse et le foin et rejoignaient bien vite le tombeau familial, parfois accompagnés de celle qui avait tenté de leur offrir la vie, maculant la paille de leur sang. Il avait toujours considéré ces situations avec une indifférence mâtinée d’arrogance, voyant dans leurs cris des simagrées exagérés et dans leur mort une perte infime. Alexis en revanche n’étais pas une de ces natures fragiles, de ces précieuses qui s’effarouchaient au moindre courant d’air, elle incarnait la foudre qu’elle possédait en elle. Alors si elle se plaignait déjà, cela n’était-ce pas une alerte ? Un indice sous-jacent d’une réelle douleur ? L’Erreur venait avant terme après tout. Il aurait se délecter de la peur ambiante qu’il ressentait émaner d’elle, lui rire au nez qu’après tout « elle l’avait bien voulu ! Ça n’avait pas été faute de le déconseiller ». Mais ses lèvres d’ordinaire mesquines et promptes à la critique n’avaient rien esquissé de tel. Il ne parvenait même pas à le penser. La vision de son visage crispé par l’effort dans son champ de vision anéantissait chaque colère à son encontre, lui communiquant une espèce de tension étouffante qui semblait prendre son corps entier, l’engourdissant. Il… n’avait pas envie qu’elle souffre. Ils seraient suffisamment punis de cette troisième présence ensuite. Regina avait réinvesti les lieux, le visage légèrement moins crispée que précédemment, annonçant le départ d’Hadès et de son acolyte… A la recherche du médecin. Il avait pouffé nerveusement, dissimulant vivement son rire jaune sous une main leste. Comment pouvait-elle seulement y croire ? Oh, il ne doutait pas qu’elle avait vertement déversé à l’égard du maire et son âme damnée toute la colère et la frustration qui cuisaient en elle… Mais, il fallait bien plus que cela, pour allumer quelques neurones dans l’esprit évanesçant d’Hadès. Ils étaient tous les deux bien placés pour le savoir, le côtoyant quotidiennement en mairie, à quel point les évidences pouvaient devenir de réels casses-têtes pour son imagination...particulière. Autant demander à Nick de résoudre un puzzle destiné à un enfant de 6 ans, une gageure ! Mais fort heureusement, son scepticisme était passé inaperçu, puisqu’Alexis y avait cru sans recul, sans doute aveuglée par son amour de l’intelligence toute relative de son ami. L’infirmière dénommée Emma était entrée dans la salle, avait examiné à nouveau Alexis avant de laisser un grand sourire rassurant s’inscrire en sa direction :
– « Miss Child, le col est parfaitement dilaté… on va y aller pour la péridurale ! »
Preminger avait inspiré un peu plus fort, à cette déclaration, s’abimant dans la contemplation du pan de mur blanc qui lui faisait face, maîtrisant la légère torpeur qui s’emparait de son être, à la seule évocation de… Non. Non, il ne fallait pas y penser.. Ses lèvres avaient frémis dans un souffle d’appréhension. Quelle barbarie que cette création de l’humanité.. Rien qu’à penser… Son pied battit l’air,Non. Il ne servait à rien de penser à quoique ce soit de ce genre ! L’infirmière s’était tournée, livrant les paroles de sa propre délivrance :
– « Je suis désolée, mais je vais devoir vous demander de sortir, la pose de la péridurale se fait seule avec la patiente… Vous pourrez attendre dans le couloir, je vous indiquerai quand vous pourrez de nouveau rentrer si vous le souhaitez... »
Il n’avait même pas attendu la fin de la phrase qu’il avait déjà bondi sur ses pieds, lissant son costume machinalement comme si tout allait à merveille. Comme si tout cela n’avait constitué qu’une simple promenade de santé… Pourtant, il devait reconnaître que ses jambes s’alourdissaient engourdies. Il fallait qu’il sorte. Il fallait. Il se retenait de ne pas se précipiter jusqu’au couloir, tentant de garder une attitude calme et posée, un contrôle à toute épreuve… Puisque Regina avait ouvert la marche, il s’était engouffré dans la brèche, sur ses talons, non sans pivoter une nouvelle fois la tête, à l’entrebaillement de la porte vers le lit, apercevant Emma nettoyer une longue aiguille. Réprimant un frisson, il était sorti d’un seul corps… De toute manière, Alexis ne les avait pas regardés quitter les lieux, enfermée dans la bulle d’introspection qu’elle tentait de créer, pour se rassurer… « Ce n’était qu’après tout qu’une simple piqûre » songea Preminger dans un haussement d’épaules, tout rejoignant le long hall du couloir « Aucune raison de s’en pâmer…Tout irait bien.. ». Chassant le souvenir de l’aiguille, il s’endossa au premier mur, feignant la tranquillité, maîtrisant son envie de parcourir les lieux. A quoi bon user ses semelles pour un carrelage si indigne ? Il se sentait un peu...nauséeux. Inspirant une longue bouffée d’air, il tira de sa poche son magnifique miroir en or, pour contempler son teint, se trouvant d’une pâleur de cire. Diantre et pourtant comme l’air semblait irrespirable ! Il avait la moeteur de la maladie, l’odeur entêtante des médicaments et de l’alcool qui camouflaient presque sa propre odeur à son odorat. Et pourtant, on la sentait à merveille, il le savait, puisque le cerbère s’en était gorgé à l’instant même où il avait pénétré dans la salle d’accouchement. Peut-être pouvait-il ? Non, il aurait été de mauvais ton de se reparfumer et pourtant… Il avait FRENETIQUEMENT besoin d’une touche de luxe, de splendeur de rêverie. De tout ce qui le composait lui. Tout sauf cette odieuse attente qui déboucherait sur l’Erreur… Il contempla sa mine se frotta de deux doigts ses joues, pour ramener de la couleur sur sa pâleur, laissant sa fébrilité se dissoudre sous sa captivante beauté.
– « il faut que je vous avoue un truc ».
Pour peu, il aurait pu soupirer franchement à l’encontre de Regina. Il détestait lorsqu’on l’interrompait ainsi, encore plus maintenant que ses nerfs tressaillaient à chaque bruit de porte, à chaque prise de conscience de l’odieux endroit où il se trouvait… Il avait abaissé le miroir, de quelques centimètres, pour permettre à regret à son visage de quitter la merveilleuse œuvre d’art qui s’y mirait pour reporter son attention sur l’ancienne reine. Regina l’observait intensément, les bras croisés. Il n’avait pas oublié sur quel ton désagréable elle avait refusé de suivre ses directives au prétexte qu’on ne lui « donnait pas d’ordres ». Peuh ! Preminger régnait sur chacun, indifféremment, elle ne faisait pas exception. D’autant qu’un regain de défiance à son égard restait particulièrement inédit. Il mettait cela sur le compte de la liaison qu’il entretenait avec sa fille adoptive et qu’Alexis avait fait le choix de lui révéler.
– « Qu’est-ce donc, ma chère ? »
Il avait adopté le ton badin, peu approprié à la conversation et la sorte de rancune prudente que l’ancienne reine adoptait à son égard. Qu’à cela ne tienne, que pouvait-elle contre lui ? Regina, même dans sa forme la plus malveillante, avait toujours été bien plus apte à user de la force magique plutôt que de l’esprit. Puisqu’elle en était, maintenant privée, elle ne représentait même pas l’ombre d’une menace physique. Elle-même semblait en prendre conscience. Cela la composait : propice à exploser, à menacer mais pas nécessairement à une confrontation sereine… Il la laissa prendre son temps et tandis qu’elle s’humectait les lèvres, pesant chaque mots qui franchiraient ses lèvres, il détourna un bref instant la tête vers la porte close. Etait-ce normal que rien ne puisse être perçu ? Ou peut-être la pièce était-elle insonorisée ?
– « Quand Alexis m’a annoncé la nouvelle de sa grossesse et du coup, votre relation, j’avoue qu’au début, j’ai voulu vous changer en brasier vivant et vous me connaissez, j’en aurais été capable, puis j’ai pensé à elle. Elle avait besoin de sa mère et pas de la méchante reine. Il m’a fallut du temps mais j’ai compris que votre histoire ne me concernait pas et que je devais simplement accepter l’idée que c’est ce qu’elle veut. Et au fond, d’un côté, vous voir ici, avec elle me rassure. Elle n’est pas seule. Mais si jamais, il vous viendrait à l’esprit de lui faire du mal ou faire du mal au petit à venir, je vous jure que je vous enferme dans votre miroir, comme ça vous pourrez devenir votre propre reflet, demandez à mon miroir magique comme c’est amusant ! » Un sourire narquois ourlait ses lèvres tandis qu’elle le dévisageait froidement. Il résista à l’envie de lui rire au nez. Cela n’aurait pas été poli.Ou digne d’un gentleman… Son contrôle s’effilochait à vue d’oeil, mais cela, ce rire mesquin qui n’aurait pas manqué de la froisser, il réussit à le conserver en lui, se contentant de lui retourner le même sourire narquois, restant un long moment sans répondre… Se superposait les bribes de ce Futur… Celui qu’il avait vu, celui qu’il s’évertuait à construire, les contrées sous son joug, les royaumes alliés, les royaumes tombés...et le dernier, la dernière révolte incarnée dans la femme qui lui faisait face. Chaque était voué à plier le genou. Elle y comprit. Qu’elle puisse imaginer ne serait-ce qu’une seconde l’inverse rendait le tout distrayant ! Mécaniquement, son bras s’était relevé, portant le reflet à sa vue, dissimulant Regina pour lui offrir sa vue, l’éclat de ses yeux dorés attisés par l’orgueil.
– « Sans façon, je préfère de loiiin m’admirer » finit-il par commenter avant de définitivement ranger l’objet dans la poche de sa veste.
Croyait-elle réellement l’inquiéter ? Possible. Il savait d’instinct que Regina ne reculait devant rien lorsque l’on touchait à ses proches. « La colère est souvent mauvaise conseillère » commenta-t-il en rivant son regard dans celui de Regina. Elle ferait une erreur si un jour elle décidait de le défier. Mais elle en était capable. L’avertissement donné, sous couvert d’une plaisanterie apaisante ne provenait pas du néant, l’Origine de tout Storybrooke n’avait-il pas été décidé par la rancune obsessionnelle d’une femme bien plus que sur un combat de beauté ? Faisant disparaître son sourire un instant, il décréta : « Je n’ai jamais cherché à vous nuire, Regina, depuis que nous nous connaissons… Et cela remonte à longtemps, déjà. Pourquoi penser que mes intentions à présent sont nécessairement néfastes ? »
Elles l’étaient en partie oui. Il y avait toujours une contrepartie… Mais il savait qu’il touchait là un point sensible et véridique de leur alliance. Il touchait un souvenir et le léger souvenir bienveillant qui s’était peint après un instant d’assimilation sur le visage de l’ancienne Maire avait trait à ce souvenir. Elle ne pouvait que se rappeler le bal où elle l’avait rencontré, il l’avait conseillé ce soir là, lui avait ouvert une voie. La voie à la méchante reine. Il l’avait manipulée en réalité, par simple plaisir d’insinuer dans son esprit une volonté de pouvoir tancée par sa vengeance. Mais elle avait toujours été bien moins fine que lui pour le comprendre et le saisir. Ou tout au moins pour l’admettre.
– « J’avais cru comprendre oui... » avait-elle fini par déclamer, par référence à son châtiment avant de reprendre « Je pense que c’est mon instinct de maman qui parle, plus que ma tête. J’ai aimé les mauvais hommes par le passé et mon coeur a été brisé, c’est juste que je ne veux pas qu’il arrive la même chose à ma fille, elle mérite le bonheur et elle mérite d’être heureuse. Alors, s’il vous plait, ne l’abandonnez pas. Et puis, je suis amie avec une certaine brune que vous connaissez bien, il me semble, qui vous pense ainsi. Mais peut-être que je me suis trompée... » elle eut un léger sourire en coin, presque de remords, interprêta Preminger, avant de reprendre « Je ne pense pas que...enfin, je l’ai pensé mais je vous connais assez Erwin pour savoir quelles sont plus ou moins vos passions, mais je vous demande juste de veiller à ce qu’Alexis soit heureuse et de ne pas la mettre inutilement en danger... » elle se gratta l’arrière du crâne « Pardonnez-moi, il faut croire que c’est encore la mère qui parle. »
La mettre en danger ? Il ne l’avait pour ainsi dire par réellement fait. Ou du moins, pas depuis un long moment. Ou du moins pas de son plein gré. Ou du moins pas longtemps. Il n’avait pas envie de le faire… En définitive, celui qui la mettait présentement dans une détresse bien plus conséquente n’était ni plus ni moins que l’Erreur. Bien évidement, il aurait été possible de lui rétorquer qu’il en était partiellement responsable, mais reprochait-on à l’Or sa Beauté ? Bien évidement que non. Certes, la comparaison n’était pas du même acabit, mais… A nouveau ses yeux s’étaient déporté de l’ancienne méchante reine pour se déposer sur la porte de la chambre, s’attardant sur le numéro « 1912 ». Un pli amer était né sur sa bouche. L’un de leur plus grand effroi. Et pourtant… Finissant par reporter son attention sur Regina, il haussa les épaules avec dédain:
– « Je n’ai pas que des amis dans cette ville certes, mais cela est aussi votre cas, n’est-ce pas ? Si on prête oreille aux mauvaises personnes, elle auront tôt fait de vous fustiger… Mais, moi-même, tandis que vous étiez à terre, décriée, honnie, je ne vous ai pas retiré, mon aide, n’est-ce pas ? » persifla-t-il les yeux luisants « Je pense que vous saurez faire de même. Surtout au regard de la « faute » commise à vos yeux. D’ailleurs… Je ne compte pas abandonner votre fille. Non, non, non ». Son sourire s’était fait plus long, plus aiguisé. Regina craignait la souffrance d’Alexis si il l’abandonnait, elle arguait de prétendus chagrins d’amour et d’acoquinages auprès de mauvais individus qu’il ne lui connaissait pas, de sa connaissance de sa personnalité vaine, égoïste, pointant du doigt son effroi qu’il puisse abandonner Alexis. Ne voyait-elle pas que le réel danger était autre ? Qu’il ne résidait pas dans sa disparition, il résidait dans sa présence… Mais puisqu’elle lui donnait, pour ainsi dire, sa « bénédiction », il aurait été dommage de refuser… De toute manière, elle ne risquait rien. Il ne lui destinait aucune cruauté, aucune souffrance, il ne voulait que son soutien inébranlable, sa confiance, sa foi en lui. Cette équipe qu’elle évoquait elle-même. Cette promesse qu’elle avait faite...d’être à son côté. En évoquant néanmoins, un ingrédient des plus insipide dans la balance… L’Erreur. Ils auraient tellement pu s’en passer. Il n’aurait pas eu besoin d’être là, à faire les cent pas dans un couloir sinistre ! Si seulement, il pouvait le faire disparaître, faire disparaître cette attente aussi. C’était...pesant. Clouant. Il se demandait si le produit faisait déjà ressentir ses effets, si cela la détendait déjà, apaisant sa tension électrique… Si elle parvenait à s’apaiser, peut-être parviendrait-il à son tour à maîtriser ses propres nerfs? Après tout, s’il écartait les anciennes pratiques d’accouchement désuettes, puis le « progrès » de ce monde, combien de temps tout ceci durerait-il ? Une dizaine de minute, graaaand maximum, il ne ferait pas des siennes dès le premier jour, il se faisait déjà tant remarquer ! Si elle… non, il ne voulait pas s’imaginer… non. Elle était dans un hôpital, au XXIème siècle… Mais si le médecin se trouvait toujours au abonné absent ! Il recula d’un pas, guettant dans le couloir l’ombre d’Hadès ou celle plus sombre de Desmond. Mais n’en trouva pas trace. « Volatilisés… » Même
– « D’ailleurs...Regina, il FAUT absolument que nous trouvions un médecin. Hadès et son cerbère ont mis moins de temps à faire disparaître cet incapable qu’à le ramener...c’est anormal. A moins qu’ils ne lui aient précédemment ôté la vie et ne puissent vaincre la mort…. » ce qui était une option fort probable si on prenait le temps de s’interroger sur la manière dont Hadès avait obtenu son légiste…Preminger avait arpenté le couloir, dans une première direction, pivotant dramatiquement sur ses talons pour décréter auprès de Regina : « Vous savez comment est Hadès ». Il n’avait pas besoin d’expliciter, c’était chose connue. Surtout lorsqu’on avait le « privilège » de siéger dans son conseil municipal… Regina s’était tournée vers lui : – « Effectivement, effectivement je n'ai pas que des amis en ville. Oui...effectivement. je vous en dois plus ou moins une." Elle avait soufflé avant de reprendre finalement la parole « Pour le coup, je suis d'accord. Même si ma sœur peut gérer la situation si nécessaire, il vaut mieux qu'on trouve un médecin. Si j'avais mes pouvoirs, je nous auraient ramené le médecin depuis longtemps. Donc du coup...vu que ma soeur les a pas non plus, on va faire la bonne vieille méthode, se diriger à l'accueil et faire appeler un médecin. » ll avait opiné, interrompant sa course pour scruter le bracelet d’or qui siégeait au poignet de l’ancienne maire : – « Vous ne pouvez pas...tout simplement l'enlever? Vous ne me ferez pas croire que vous avez renoncé à jamais à vos pouvoirs... Parce que….aller à l'ACCUEIL? » répéta-t-il d’un ton pincé « Où se croit-on s’il faut se déplacer jusqu’à l'accueil? Dans un HOSPICE ? Un hôpital digne de ce nom comporte au moins un service dans chaque aile!…Je pourrais le fermer ! Si nous en sommes réduits à de tels extrémités, il vaut mieux en parler à Alexis, d’abord ! Si nous disparaissons de sa vue à notre tour, cela ne manquera pas d’inquiéter réellement ! » Regina avait levé son regard vers ceux de l’ancien ministre : – « "la magie de ma mère m'a toujours fait défaut et ma soeur en est victime aussi, on ne peut enlever les bracelets, enfin pas par nous-mêmes, Alexis est la seule qui le puisse mais bah elle a essayé et ça fonctionne pas. C'est un effet temporaire il faut croire, ou plutôt espérer. enfin...j'ai vécue 28 ans sans magie, je peux bien tenir deux jours." elle avait soupiré à nouveau avant de reprendre la parole "oui bonne idée...oui irons la prévenir, ça vaut mieux." S’immobilisant un bref instant, il contemplait l’objet, figé. Pourquoi Alexis pouvait-elle s’en saisir ? Cora ne la connaissait pas lorsqu’elle avait créé ceci…Elle n’était pas sorcière était dotée du pouvoir de la Foudre ce qui était bien différent…Si le bracelet était enchanté pour ne s’appliquer qu’à Regina et Zelena, alors... – « Si cela est propre à la magie du sang, n'importe qui d'autre doit pouvoir y parvenir...voulez-vous que j'essaye?" proposa-t-il, tendant déjà les doigts vers le poignet. S’il parvenait à le lui ôter, il serait ô combien aisé de le lui substituer ensuite… – « Pourquoi pas ? » De bonne volonté, Regina avait levé la main vers lui, pour permettre à ses doigts de se déposer sur le métal. Il les avait retiré, vivement, dans un glapissement rageur ! Une décharge d’électricité. « Maudite magie » songea-t-il violemment tandis qu’il secouait ses doigts de colère… Maudite magie ! Maudit hôpital ! Maudit médecin ! Maudit Hadès ! Maudite Erreur ! Se détournant, pour échapper au sourire amusé de Regina, maudite soit-elle également, il s’était mis à arpenter le couloir, les talons de ses chaussures claquant nerveusement sur le carrelage ! Quelle maudite journée ! Détestable ! Et voilà qu’il se trouvait là, à attendre ! Attendre quoi ? Un enfant dont il n’avait cure ! Il aurait pu se féliciter de l’enchaînement de circonstances atroces qui précédaient sa venue… Avec un peu de chance, l’accouchement tournerait mal… Il pouvait tout autant rentrer de suite.. Et pourtant, il s’agaçait de cette porte fermée, de ce numéro 1912 devant lequel il faisait vainement les 100 pas. Il n’avait qu’une envie : l’ouvrir à la volée et hurler à cette situation incongrue de cesser MAINTENANT. Mais Alexis ne pouvait pas faire rentrer cet enfant du néant… Maintenant, il était là...et il voulait naître. Capricieux ! Et cette péridurale qui n’en finissait pas ! Que faisait-elle pour que cela taaarde à ce point ? Il n’y avait qu’une piqûre ! Cette imbécile d’infirmière avait-elle raté ? Y avait-il une complication ? Pouvait-il seulement y avoir une complication à une péridurale ? Une sorte d’alergie qui s’y déclencherait ? Pourquoi diantre y serait-elle alergique ? Et pourquoi diantre cela était si long ? Non pas que cela l’inquiéta grandement...mais il avait d’autres choses à faire et...Alexis était si mal en point !
- « C’est excessivement ennuyeux cette attente… » déclama-t-il tragiquement en direction de Regina, croisant les bras « une péridurale….j’ignorais que cela nécessitait taaant de temps… Pensez-vous qu’il y a le moindre souci ? » Il avait enchaîné l’interrogation avec une rapidité déconcertante, elle se glissait promptement entre ses lamentations égocentriques légères, se questionnant du sort de la jeune femme. Ce silence qui glissait sous la porte devait-il être interprêté comme normal ? Ou non ? Regina avait haussé les épaules, comme gage de son ignorance à ce sujet :
– « Ma soeur m'a toujours expliqué que les péridurales dépendaient toujours des femmes, Alexis est assez particulière donc j'avoue ne pas savoir quoi répondre. Mais s'il y avait un soucis, on le saurait depuis longtemps."
Il répondit d’un simple hochement de tête, ne sachant pas comment interpréter l’information… Alexis était assez particulière… En quoi ? Si on omettait ses pouvoirs incontrôlables depuis sa grossesse et une partie de son caractère, elle ne constituait pas une exception à proprement parler en matière gynécologique… Sauf si elle disposait de problèmes liés à cette zone, dont il n’avait, et ne voulait jamais, entendre parler… Secouant la tête, il se rapprocha de la porte, tendant l’oreille. N’y avait-il pas ?...un bruissement de pas, une voix étouffée par les murs… Il se penchait presque lorsque la porte s’ouvrit, le faisant reculer en arrière, livrant le visage souriant d’Emma :
– « Vous pouvez tous rentrer… Ca y est, c’est terminé. Je reviens très vite, je vais aider Madame à trouver une tenue adaptée pour l’exercice ».
Elle avait désigné Kelly du pouce et les deux femmes avaient quitté la pièce, leur laissant le champ libre. Preminger eut une seconde d’hésitation puis s’engouffra dans la pièce, tâchant de ne pas prêter attention à l’odeur chirurgicale qui semblait y régner. Etait-ce vrai ou une simple imagination de son esprit ? Il n’aurait su le dire et ne souhaitait pas expertiser la question, l’espèce de haut le coeur qui secouait son estomac se faisait à nouveau sentir. Peut-être était-ce la marche ? Alexis, allongée, leur avait sourit, puis son regard bleu les avait dépassé, en recherche. Il devina ce qu’elle attendait. La silhouette d’Hadès et Desmond escortant le médecin… rejoignant son chevet, il laissa son regard errer sur sa peau tirée, un peu sur le ventre lourd qui lui causait ses souffrances, sa bouche se barrant d’un trait mécontent. Tout ce tapage pour ce misérable vermisseau….
– « Ils sont où ? » interrogea Alexis
Il remonta son attention vers elle, pour la fixer de ses yeux dorés, ceux-ci assombris, prenaient une nuance bordée d’ombre :
– « Ils ne sont pas revenus… Qui sait s’ils reviendront » pesta-t-il en levant les yeux au ciel, avant d’enchaîner : « Justement...nous en discutions avec ta mère, Regina, qui se proposait d’aller jusqu’au service pour les informer de la situation puisque cette attente ne semble pas les inquiéter ici, et EXIGER qu’ils nous exportent un médecin en urgence. » un rictus mauvais naquit sur sa bouche « Je n’ai pas mon pareil en matière de création de scandales, mais je pense que ta mère est capable, en ce moment, du meilleur à ce sujet… Et elle est l’adjointe au Maire ».
Il avait déjà joué de la menace précédemment, cela ne pouvait que raviver le propos. Qui n’aurait craint de braver l’autorité municipale et la colère de l’ancienne Méchante Reine ? Comme suivant son raisonnement, Alexis avait hoché la tête plusieurs fois par stress, mais elle finit par froncer les sourcils :
– « Si, si ils reviendront, j’en suis sûre ! Hadès ne ferait pas ça. Il est content d’être parrain, il a des réflexes bizarres, mais il tient à son rôle, il ne ferait jamais ça » elle le fixait d’un air convaincu, assuré, tandis que son regard s’illuminait soudain d’une idée « Merida. Il nous faut Merida. T’as entendu Emma tout à l’heure, c’est avec le Docteur Greenbook que le Docteur Rawling travaille, c’est à lui qu’elle fait confiance alors je lui fais confiance aussi. Je ne veux pas d’un mec dépêché en urgence. Mais si on appelle Merida, elle peut rendre raison à Hadès, elle sait comment l’engueuler… Vous avez un téléphone ? Mon sac ne doit pas être trop loin au pire... »
Elle s’était redressée, le cherchant du regard, et Preminger l’observait s’agiter avec une sorte de crispation grandissante. Elle...croyait en Hadès fort bien. Fort bien… Mais avait-on réellement le temps de décider de quel médecin, il fallait ? N’importe qui ferait l’affaire ! Dans son temps, on accouchait bien seule ! Et… certes, cela ne se présentait pas bien. Mais...sa mère n’en n’était pas morte ! Et puis….
– « Oui, il est content, je n’en doute pas mais... » il recula du lit, se mettant à arpenter nerveusement le reste de la chambre, la vue de sa maîtresse en souffrance le crispait davantage, davantage en sachant qu’ils attendaient bêtement après le retour d’un benêt… « Supposons qu’il soit mort, ce médecin ? Rien ne dit que ce n’est pas le cas ! A quoi servait-il d’appeler une créature des enfers à la rescousse, un psychopathe de surcroit, pour enlever ce médecin, si ce n’était pas pour lui nuire ? C’est peut-être la raison, pour laquelle ils ne reviennent pas pour le ramener, ils ne peuvent pas » pesta-t-il avec dépit, il pinça la bouche puis haussa les épaules « Mais nous pouvons toujours tenter d’appeler Merida.. Mais s’il ne peut pas être ramené, nous recourrerons à un médecin dépêché en urgence, d’accord ? » il avait fait le tour pour prendre son téléphone, le lui tendit puis suspendit son geste subitement distrait par les crispations progressives qu’elle tendait de masquer, d’endurer, puis avait tiré son propre téléphone de sa poche « Tu ne préfères pas que j’appelle ? Ou...ta mère pourrait le faire ? » il avait stoppé un instant, lui tendant le sien, le visage fixé sur le sien « Ca...va ? Ca...a ...la péridurale ? » Elle semblait aller de pire en pire.. Oh elle hochait la tête démontrant sa conscience, mais sa manière de grimacer, de se frotter nerveusement le ventre, ce n’était pas normal...non ce n’était pas normal. Elle avait tendu la main vers le téléphone malgré tout : – Non non c’est mieux si c’est moi ! D’ailleurs, j’y pense donne -moi mon téléphone c’est mieux, elle verra le numéro qui s’affiche elle saura que c’est moi, elle va décrocher. Je préfère le faire moi. Ca va, l’aiguille était moins grosse que je pensais, mais ça fait quand même un mal de chien...par contre...ça fait TOUJOURS un mal de chien...je ne sais pas ce qu’ils ont foutu dedans, si c’est pas de l’eau mais ça m’apaise pas des masses... » Il avait remis son téléphone dans sa propre poche, farfouillant rapidement dans le sac, à la recherche de l’objet… – « Tu es en train d’accoucher Alexis, ce n’est pas le moment de téléphoner.. ! » Pourquoi était-elle si inconsciente ? Cela se présentait sans médecin, on l’attendait encore, visiblement la sorte de sédatif que donnait la péridurale ne faisait pas effet et elle préférait encore ajouter un effort à l’effort en soutenant une conversation téléphonique ? Merveilleux !…Il avait fini par lui tendre l’objet précisant malgré tout « Soit...Mais ménage tes efforts, par pitiiiié ! » S’étaient mêlé agacement et inquiétude. Ce n’était pas raisonnable. Tout ceci n’était raisonnable. Ni même normal. Tout tardait trop et trop s’amplifiait trop vite de l’autre. Ce n’était pas normal. Elle n’avait pas à souffrir ainsi. Il n’y connaissait goutte en toute connaissance médicale, d’autant plus en matière prénatale, mais… elle n’aurait pas du souffrir ainsi.. ni encore moins être livrée à elle-même, entourée de personnes aux connaissances rudimentaires en la matière ! N’étions-nous pas au XXIème siècle ? Pour de pareilles conditions, retourner à la Cour semblait être bien plus satisfaisante ! Au moins, il y avait du personnel ! – « Ce..c’est peut-être...qu’il faut du temps… ou… Tout va bien trésor, hum ...tout va bien, d’accord ? » Il n’avait pas pu réellement terminer puisqu’elle l’avait coupée, pour s’emparer du téléphone, ajoutant d’un ton brusque : - "Oui oui CA VAAA ! Ohlala j'avais pas compris que j'étais en prison aussi ! Il est pas là, on peut bien téléphoner deux secondes non ?" Sans le regarder, elle avait débloqué le téléphone tandis qu’il cillait, vexé, se mordant la lèvre. Fort bien…. FORT BIEN. - « Faaaaiiiis…. Faaaaaiiiiis donc » se borna-t-il à répondre théâtralement en portant ses mains contre ses hanches. Il pivota nerveusement se détournant du lit dans son élan, puis fit demi-tour. Après tout, il aurait eu tort de se préoccuper d’elle, puisqu’elle semblait parfaitement gérer seule cette situation… Lui qui tentait encore de contenir son stress, sa colère et son angoisse des locaux et de cette souffrance...et voilà qu’on riait de l’attention qu’il concédait ? Quelle honte ! Ses mains tressaillaient sur ses hanches, se crispant sur sa silhouette. « Vile petite entêtée ! » Cela aurait du le refroidir comme une douche froide, le désintéresser totalement, mais ça ne faisait pourtant qu’amplifier la chose, lui donner envie de gifler l’infirmière qui ne revenait pas, de faire un scandale dans les lieux pour ordonner la destruction de ce bâtiment et le licenciement de tous. Le tout dans la bonne mesure. – « La promenade c’est à quelle heure sinon ? » avait complété Alexis, apparemment satisfaite de son petit effet, relevant un regard mutin sur lui. Sa mâchoire s’était contractée à mi-chemin entre l’exaspération et la tendresse à son égard. Visiblement elle s’amusait bien… Ou pas, enfin ça dépendait de ce dont on parlait. Mais… cela avait, néanmoins, atténué l’état de nervosité qu’il avait senti croître en lui, tel un monstre prêt à ravager tout sur son passage. Il fallait qu’il se calme. Qu’il parvienne à dominer le fait qu’il lui semblait bientôt que son esprit divaguait, tourbillonnait autant que les murs de l’établissement, faisant même tressaillir ses mains. – « La promenaaaaaaade ? » s’écria-t-il ses yeux s’illuminant, tandis qu’un sourcil se relevait « Il faudra qu’il sorte avant… Quoique...tu allais presque la faire tout à l’heure. » avait-il ajouté cyniquement… Il ne faisait pas référence à une quelconque envie de la passer par la fenêtre, non, mais bien au moment où il avait du intervenir pour l’empêcher de se lancer en mission sauvetage, à la poursuite de son médecin et de son ravisseur… Alexis l’avait observé un bref instant, subitement inquiète… Non pas de ses mots, non… C’était comme si… elle guettait son visage, sa beauté. Cela l’inquiéta. Qu’y avait-il ? Il ne s’était pas cogné, il ne perdait aucunement son attrait… Alors pourquoi le guettait-elle avec inquiétude ? – « Ca va aller..t’en fais… tu es tout vert… Tu devrais t’asseoir... » Il était tout vert ? RIDICULE, il devait être tout juste un peu pale et au pire des cas cela lui donnait sûrement l’allure transcendante des statues romaines. Il savait se dominer. Il allait très bien. TRES bien. Même s’il ne pouvait pas nier qu’il trouvait que tout tournait un peu. Il la fixa intransigeant, prononçant avec hauteur : – « Je devrais m’asseoir effectivement. MAIS je vais plutôt aller chercher Kelly ou Emma ou qui sais-je de ces diables d’hôpital ! » sa voix s’était accrue subitement, il la fit redescendre, tempérant son ardeur, ajoutant plus fielleusement dans un sourire en coin « Tu vois, moi non plus, je ne suis pas raisonnable... » lui dédiant un clin d’oeil crispé. Il était effectivement près de se faire porter pâle. Maudite Erreur. Forçant ses jambes à le porter dans un effort, il se dirigea malgré tout, nerveusement jusque vers la porte, l’ouvrant, puis recula de trois pas, pour ajouter d’un air sévère en levant l’index : « Reste là » ...Ce qui était...tout bonnement ridicule. Elle ne pouvait vraiment plus bouger. Rageant intérieurement contre son anxiété rageuse, il précisa bougeusement : « M’enfin tu m’as compris... » sous le haussement de sourcil moqueur d’Alexis… Il manqua de lui repriser moqueusement qu’elle aussi avait eu la mémoire chancelante, précédemment, notamment en matière de culotte. – « A vos ordres, ta Majesté » Puis quitta la pièce, dans un sourire. Il n’y avait pas de trace d’Emma au dehors… « Bande d’incapables ! Fainéante bonne à rien... » Mais il aperçut Kelly au détour du premier couloir, revêtue d’une blouse bien plus professionnelle que sa précédente tenue… Il espéra qu’elle soit plus talentueuse dans son travail que Regina en tant que maire, mais...il avait eu un « bon a priori »à ce sujet… – « Emma n’est pas...tant pas ! La peste l’emporte ! Pouvez-vous venir ! Alexis se plaint de maux de ventre, elle vient d’aboir une péridurale… Je pensais que ça lui ôterait toute douleur mais… Si vous pouviez contrôler... » Kelly avait fait un signe positif de la tête, lui emboîtant le pas : - « Oh oui, bien sûr, je viens tout de suite... »
Ils retournèrent dans la pièce. Depuis quand l’avait-il quittée ? Cinq minutes maximum ? Et pourtant tout semblait avoir empiré… Alexis suait à grosses gouttes, soufflant de manière éparse, paniquée… Regina l’épongeait avec un mouchoir de fortune sorti dont ne savait où, lui répétant une litanie stupidement « rassurante » du « ça va aller. » Mais ça n’allait pas du tout. Du tout… Levant la tête et apercevant sa sœur, elle brisa toutes ces fausses promesses en s’écriant d’un ton angoissé : - Il faut faire quelque chose ! Kelly, fais quelque chose ! » Preminger fit bien moins dans la dentelle. Il s’était introduit vivement dans la pièce, s’écriant d’une voix bien plus stridente : - « Qu’est ce qui se paaaassse ? Que s’est-il passé ? » il avait tourné la tête vers Kelly pour la prendre a parti « il y a quelque chose d’anormaaaa ! Ce n’est pas censé se paaaaasser ainsiii ! » Fort heureusement, Kelly semblait avoir la tête sur les épaules ! Elle s’était glissée jusqu’à la jeune femme pour lui prendre la main, calmememtn : - « Respire ma chérie, respire ! Surtout il ne faut pas que tu paniques » Plus facile à dire qu’à faire… en ce qui le concernait, il regrettait de ne pas avoir d’éventail à portée de mains, quel instrument prodigieux ! Alexis s’était concentrée, soufflant, soufflant… Elle articula dans la douleur : – « "oui... j'essaye... mais ça fait méga mal... c'est normal que ça fasse mal comme ça ? Et je crois qu'il se passe un truc bizarre en bas... " Il aurait pu se boucher les oreilles ! Mon dieu, c’était horrible, il ne voulait pas imaginer ne pas savoir. Il allait défaillir, sinon... Il inspira à son tour une grande gorgée d’air, tandis que Kelly abandonnait la main de sa nièce pour inspecter son col, elle se relevant après un silence : – « Ma chérie...il va falloir que tu commences à pousser. Tu es dilaté à 10, il est temps que le bébé arrive." il eut un silence et elle ajouta « Mais la péridurale ne fonctionne pas Alexis, il va falloir que tu accouches sans. Mais ne t'inquiètes pas, tout va bien se passer."
Sentant que ses jambes ne le porteraient plus davantage, Preminger se laissa glisser assis sur une chaise, rompu.
Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »
| Avatar : Kaya Scodelario
Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
De l'Orage et du Soleil, naît parfois un Arc-en-ciel...
Jamais jusqu’alors je n’avais ressenti une douleur pareille. Elle était puissante et incontrôlable, comme si mon corps ne me répondait plus véritablement. J’avais l’impression qu’elle rayonnait, agissant tant à l’intérieur de moi qu’à l’extérieur, au plus profond de mon intimité. Une bouffée de panique supplémentaire s’était ajoutée à celle déjà pourtant bien présente lorsque j’avais entendu la tantine me préciser qu’il faudrait faire sans la péridurale et instantanément, une seule phrase m’était venue en tête : je n’y arriverai jamais. C’était pas moi. J'étais pas Rambo ou June Osborne, j’étais juste une fille terrorisée qui avait prié pour la péridurale en appréhendant l’accouchement pendant la quasi-totalité de sa grossesse. Et pourtant, je n’avais pas le choix, si ce bébé voulait vivre, il allait bien falloir que je pousse et que je le sorte. L’idée de penser que ce petit être si fragile malgré sa présente envie de me déchirer les entrailles puisse en mourir m’avait alors brusquement fait changer d’optique. Ce n’était plus à moi que je pensais soudain, c’était à Isaac. Je me fichais de ne pas arriver à le sortir, il FALLAIT que je le sorte. La pression était alors montée en moi encore plus brusquement à l’idée que je puisse le mettre en danger, mon regard s’était fait plus déterminé tandis que je me redressais et me repositionnait docilement comme me le demandait Kelly. Je continuais à souffler avec force et volonté, de façon presque militaire, concentrée sur ce souffle qui était désormais mon dernier et faible rempart contre la douleur.
J'avais vu Erwin retomber sur sa chaise à côté de moi avec une telle force que j’avais l’impression que son âme avait quitté son corps, laissant l’enveloppe charnelle vide et sans vie. Il n’y avait que Kelly, pas Emma, et j’avais attrapé sa main pour la serrer dans la mienne.
— Regarde-moi.
Son teint était verdâtre, d’une pâleur inquiétante et ses yeux brillaient d’une lueur presque maladive malgré la couleur toujours aussi ambrée de ceux-ci. Tentant de palier les douleurs qui se faisaient de plus en plus intense, je tentais de trouver une fenêtre dans mes contractions pour parvenir à parler sans que mon souffle soit coupé par un pic de souffrance :
— Ca va aller, ok ? Tout va bien se passer. Mais si tu le sens pas, je préfère que tu sortes, s’il te plaît. On a que Kelly, je sais pas ce qu’ils foutent avec le médecin mais si tu t’évanoui en plus de ça, on va pas s’en sortir.
— N’aie crainte, je sais me gérer, je ne vais certainement pas m’évanouir.
La phrase était douce mais je pouvais sentir qu’il avait été légèrement piqué au vif, quelque peu désinvolte dans sa manière de me répondre, son égo lui dictant sans doute qu’il n’allait pas s’évanouir pour “si peu”. Il avait détourné le regard un court instant tandis que j’hochais la tête d’un air entendu puis il avait reposé son attention sur moi. De mon côté, je ne le regardais plus les yeux rivés sur la tête de Kelly qui dépassait de mon entrejambe surélevé.
— Ok je suis prête.
Kelly m’avait alors proposé de commencer par des poussées “expirations freinées”. Le bébé ne descendrait sans doute pas à une vitesse fulgurante mais ça me permettait aussi d’être moins fatiguée et vu les douleurs de cette connerie de péridurale qui ne fonctionnait pas, je n’avais pu qu’approuver avec une certaine véhémence en hochant la tête vivement, tout en continuant de souffler. Ma main gauche avait instinctivement attrapé cette de ma mère tandis que mon regard avait glissé un court instant vers la porte toujours close.
— BORDEL MAIS QU’EST-CE QU’ILS FONT ?!
Il leur avait fallu largement moins de temps pour enlever mon médecin que pour le faire réapparaître... et à mesure que les minutes passaient le doute de plus en plus affreux s’emparait de moi : et s’ils l’avaient bel et bien tué ? Essayaient-ils de trouver une solution d’eux-mêmes ? Autant dire qu’avec l’imagination d’Hadès je pouvais craindre le pire. Quant à Emma, elle aussi semblait avoir été retenue ailleurs puisqu’on se retrouvait en tête à tête avec Tantine. Déglutissant de stress, Regina était venue à ma rescousse :
— Lexie, calme-toi chérie et concentre-toi sur le bébé. C'est plus important. Ces deux abrutis vont bien finir par arriver à un moment ou un autre. Respire.
— D'accord... Tu restes avec moi, hein ? Punaise ce que j'ai chaud j'en peux plus...
— Je reste là, je ne bouge pas.
La douleur était si intense qu’elle faisait violemment monter ma température corporelle, j’avais l’impression d’être trempée, en train d’accoucher dans un sauna et Regina avait usé d’un aérosol bienvenu avant de m’éponger le visage en proférant de nouvelles paroles encourageantes :
— Courage, ma chérie. Tout va aller bien Alexis...respire profondément.
Elle avait raison bien sûr, j’avais hoché la tête avec une certaine rigidité avant de reposer mon attention sur Kelly qui me donnait toujours le rythme. Ma mère avait d’autant plus pris ma main dans les siennes et respirait en même temps que moi comme pour me pousser à me concentrer. De son côté, Erwin semblait complétement avoir décidé de déconnecter son âme de la vie actuelle, son cerveau et tout le reste. Il était presque absent, certains auraient pu y voir un dédain mal placé tandis qu’il observait devant lui et vers la fenêtre, les jambes croisées, sa main toujours sur la mienne, l’autre tenant sa tête, le coude sur l’accoudoir. Mais je le connaissais. Ce n’était pas qu’il n’en avait rien à faire, au contraire, il rongeait son frein, sans doute prêt à exploser et je devais avouer que cette perspective ne m’était pas plus reluisante que l’idée qu’il puisse ne rien en avoir à faire. Tout comme Regina, sa colère était destructrice et il lui fallait du Temps pour se calmer, un Temps que nous n’avions pas et une patience que je ne pouvais pas lui accorder. J’avais alors détaché ma main de la sienne, pas par colère, juste parce que j’avais ressenti le besoin de me surélevée puis de tenir mon ventre comme si cela pouvait m’aider et ma mère tenait tellement l’autre dans les siennes qu’il était encore l’option la plus simple pour moi. Après quelques poussées où je ne m’étais concentrée sur mon travail d’accouchement, de la même façon que les cours me l’avait appris, j’avais vu Kelly relever la tête vers moi avec un air qui ne me disait rien qui vaille :
— Ma chérie, il va falloir qu’on remette le bébé droit. Il est mal placé et c’est sûrement la raison qui fait que tu as du mal à pousser. Je le vois, il est presque là.
J’avais déjà entendu quelque part que parfois les bébés s’accouchaient par le siège, à savoir que l’on devait passer les fesses avant le reste et que c’était de loin une position compliquée tant pour la mère que le bébé. A l’instant où j’avais appris cela, cette image était devenue une hantise dans ma tête. Tout sauf le siège. Tout sauf le siège. Est-ce qu’il était aussi mal placé que ça ? Ou juste de travers ? Est-ce que j’avais vraiment envie de poser la question et risque de me terroriser encore plus ? J’avais ouvert la bouche avant de me raviser : mieux valait ne pas trop en savoir à ce stade. J’avais alors entendu un bruit venant de ma gauche avant de sentir un nouveau poids près de mon matelas. Pétunia, qui était restée plutôt calme jusque maintenant, se contentant d’ignorer Erwin et de grogner quand il passait trop près d’elle et visiblement perturbée par Desmond au point de tenter de s’approcher avant de grogner à plusieurs reprises, avait décidé de passer à l’action. Elle avait bondi sur les jambes de Regina, posant ses deux pattes avant sur le matelas pour me coller son museau humide sur la joue, tentant sans aucun doute de me donner à son tour son réconfort. J’avais alors soufflé et poussé lorsque Kelly me l’avait dit, sentant qu’elle remplaçait le bébé dans la trajectoire à l’intérieur de moi, non sans douleur. Plus que la douleur c’était particulièrement désagréable à sentir tout cela à l’intérieur de moi et sans que je ne sache pourquoi, instinctivement, le visage de Vaiana avait popé dans mon esprit. Elle avait été la première à le savoir et avait comparé ça à un alien qui me bouffait le ventre. Qu’aurait-elle dit aujourd’hui ? A son visage s’était superposé celui calme et apaisé d’Anatole, ses yeux humides d’émotions. Il voyait le fait de donner la Vie comme un cadeau puissant, rempli d’amour et le souvenir de son soutien m’avait donné le courage de poursuivre mes poussées.
Cela faisait maintenant plus de 10 minutes que je poussais sans relâche et je m’épuisais de plus en plus. La douleur, la fatigue, la chaleur, tout mon corps me demandait presque d’arrêter ce carnage et je commençais à me demander si je ne cherchais pas à expulser un tronc de 2m de mon vagin tant le travail semblait long. Je commençais à sentir une certaine moiteur qui envahissait le bas de mon corps mais je n’étais plus vraiment en mesure de me poser des questions. Ce que j’ignorais, c’est que j’avais commencé à perdre du sang, pas mal de sang et que la situation commençait à alerter Kelly. Elle n’avait pas trop réagi, de peur sans doute que je panique ou décide d’abandonner mais son travail lui rappelait l’urgence du moment. Il fallait passer à la vitesse supérieure et vite. Les deux sœurs avaient échangé un regard et Regina avait dû apercevoir le sang qui se déversait lorsqu’elle s’était quelque peu surélevée. Je n’avais pas vu sa réaction, concentrée sur ma tante qui me demandait désormais de pousser par “inspiration bloquée”, me demandant beaucoup plus d’énergie mais permettant à l’enfant de sortir aussi plus vite.
— Ta mère va m’aider. Il suffit d’appuyer sur ton ventre, il faut faire vite, ça prend trop de temps mais on va y arriver. On va y arriver.
Elle l’avait dit plus pour me rassurer qu’autre chose, mais aveuglée par la fatigue et la peur j’avais refusé de voir ce mensonge à moitié mal dissimulé qui pourtant prouvait tout son scepticisme sur le sujet. Ma mère s’était levée d’un bond pour préparer ses mains sur mon ventre tandis que Pétunia m’avait gratifié d’un grand coup de langue qui, à ma grande surprise, était bien plus frais que je n’aurai pu l’attendre, comme si elle savait qu’il fallait tenter de me rafraichir. Si je n’avais pas non plus perçu le regard de ma mère en direction de ma tante qui lui intimait de faire en sorte que tout se passe bien, Erwin n’avait rien perdu des dernières minutes d’échanges et de mon sanglant accouchement. Il s’était aussi relevé une fraction de seconde, presque en même temps que Regina, le corps rigide, les ongles enfoncés dans le cuir du siège sur lequel il était assis. Un rire jaune s’était échappé de sa gorge, un rire cynique et sans joie, prémisse de son point de rupture.
— Les incapables...
De mon côté, je m’étais contenté de suivre vaillamment les explications de ma tante, réitérant une fois, deux fois, trois fois, le second exercice de poussée que j’avais appris lors des stages. Je sentais le bébé se déplacer nettement plus vite, s’approchant de ma cavité avec plus de certitude. Kelly avait dit alors voir la tête et ça m’avait donné le courage de pousser une ou deux fois supplémentaire mais le plus dur restait encore à faire, la tête passée, on s’attaquait désormais aux épaules et cette nouvelle me fit repoussée la tête contre le dossier de mon lit avec une certaine violence et un certain abandon. J’étais épuisée. Je ne pouvais pas me voir mais les autres savaient à quel point j’étais livide, perdant à chaque seconde un peu plus de la vie qui me caractérisait pourtant habituellement. Regina avait appuyé sur mon ventre à plusieurs reprises tout en scandant avec Kelly plusieurs encouragement mais je sentais que la suite était presque au-dessus de mes forces, mais si je n’avais pas le droit de lâcher maintenant.
— Ca suffit ! Ça SUFFIIIIT! Regardez ce que vous faites ! Vous n’allez pas la laisser se vider de son sang devant vous en attendant qu’il sorte !! Sortez illico chercher un médecin digne de ce nom ou sortez-moi cet enfant de là TOUT de SUITE.
Son ton était colérique, sa voix était montée si sûrement dans les aigus que je n’y reconnaissais presque plus le timbre que j’avais l’habitude d’entendre sortir de sa bouche. Il avait bondi sur ses deux pieds mais c’était une tout autre information qui m’avait éveillée dans une dernière énergie de panique :
— Vider de mon sang ?! COMMENT CA VIDER DE MON SANG ?! SORTEZ-LE PAR PITIE SORTEZ-LE !!
Je ne pensais même plus à moi, le sang, il y en avait toujours un peu lors des accouchements mais là, ce n’était pas bon signe mais alors pas bon signe du tout. Mais Erwin ne m’écoutait pas, bien trop en proie à sa propre panique. Tandis que me cœur s’était mis à battre à tout rompre, il s’était entièrement retourné vers Kelly, debout face à elle, un doigt impérieux dans sa direction :
— ARRÊTEZ de faire des ronds de jambes pour sortir cet être ! Sortez le NOW !
Il avait beau détester tout ce qui se rapportait à l’accouchement de prêt ou de loin, il s’était approché encore plus tandis que Kelly continuait à tenter de le sortir en me précisant qu’il fallait que je recommence à pousser. Personne ne m’avait expliqué pour le sang que je perdais soi-disant et je me sentais presque sortir de mon propre corps, comme droguée par la douleur et l’adrénaline, terrorisée à l’idée de mourir et encore plus à celle de tuer mon bébé. Il n’avait pas le droit de mourir. Il était hors de question que je le laisse faire. Il n’avait pas tenu mes erreurs de début de grossesse alors que je ne savais pas encore qu’il était là, le monde d’Harry Potter, celui de Lyra, les combats mortels, les sauts d’un train en pleine course, le stress des mois suivants, l’orage, la colère de son futur père pour mourir comme ça. De son côté, Erwin était inarrêtable, il continuait de marmonner, beaucoup plus sombrement cette fois-ci, des mots que je n’écoutais presque plus, tentant de me concentrer sur Kelly :
— Vous êtes sage-femme : sauvez là vite fait ! Il n’est pas bon pour cet enfant de vivre sans sa mère.
Elle m’avait demandé si j’étais de nouveau prête à pousser mais mon esprit était toujours entre deux eaux :
— Le sang... y’en a beaucoup ?
C’était sans doute la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase de patience d’Erwin. Ecartant vivement Kelly de mon entrejambe et de son passage il avait précisé en la repoussant en arrière, la tirant par les épaules :
— Poussez ...poussez-vous ! On n'est jamais mieux servi que par soi-même.
Avant même que j’eus le temps de réagir à ce qui se passait, il avait expiré fortement pour évacuer toute la colère qui montait crescendo en lui et j’avais alors senti ses mains s’approcher de mon intimité, le bébé bougeant légèrement. Il était VRAIMENT en train de faire ce que je pensais qu’il était en train de faire ? Je n’osais même pas le regarder pour observer à quel point il faisait tous les efforts du monde pour ne pas réagir à “l’horreur” que ce devait être pour lui de faire cela.
— Regarde-moi.
Il l’avait intimé avec tant de force et j’étais tellement déboussolée que mes yeux s’étaient presque instinctivement relevés vers lui. Il me fixait d’un air déterminé et féroce, se forçant sans aucun doute à ne pas du tout regarder ce qu’étaient en train de faire ses mains, ce qui me poussa à me demander si c’était la meilleure des idées. Est-ce que ce n’était pas mieux de surveiller ce qu’il était en train de faire ? Mais Kelly qui avait été repoussée semblait, elle avoir les yeux rivés sur la situation, sans aucun doute prête à aider ou à agir si nécessaire.
— Il ne va rien t’arriver ! Je ne laisserai rien t’arriver !
Le ton était toujours si colérique mais il avait aussi gagné en tranchant, trahissant son air déterminé. C’était plus qu’un vœu, c’était une volonté, une certitude et une promesse. Il ne me lâcherait pas. Il ferait en sorte que tout s’arrange. J'avais hoché la tête d’un mouvement saccadé et qui trahissait toute ma tension avant de reposer ma tête sur l’oreiller, les yeux rivés vers le plafond pour faire abstraction de ce qu’Erwin était en train de faire. J’avais attendu la contraction suivant pour bloquer ma respiration et recommencer à pousser, aussi fort que je le pouvais, sentant toute mon énergie quitter mon corps, suant à grosses gouttes, tentant de faire abstraction de la douleur qui me déchirait les entrailles. “Tu enfanteras dans la douleur” avait écrit la Bible. Cette blague. Pourquoi ça devait m’arriver à moi ? En 2021, la plupart accouchaient décemment. Serrant les dents, j’avais relâché et recommencé à pousser sans relâche, au rythme de mes contractions, sentant le bébé glisser de plus en plus par la sortie, aidé par un Erwin plus que déterminé. On voyait toujours les femmes pousser des hurlements spectaculaires dans les films mais dans la vraie vie, tout était beaucoup plus silencieux. Bloquer la respiration pour pousser impliquait que plus aucun son ne pouvait sortir de notre bouche sous peine de mal pousser. Et honnêtement, ce n’était pas plus mal. J'étais suffisamment exténuée pour m’infliger encore des cris. Je n’avais presque pas aperçu que dans mes derniers instants, les lumières de l’hôpital avaient vacillé plusieurs fois, signe de la tension électrique que je déversais et de ma tension intérieure et soudain... il était là. La délivrance. Le début de la nouvelle vie.
Tout s’était passé très vite alors et tout était devenu flou pour moi. Erwin avait réceptionné le bébé dans ses mains au moment même où Hadès et Desmond étaient revenu avec le médecin, se téléportant dans la chambre. Erwin avait baissé les yeux vers son fils et réalisant soudain ce qu’il venait de faire et qu’il ne pensait sans doute jamais n’avoir à faire lui sauta en pleine figure. Il se figea et sembla presque lâcher l’enfant d’étourdissement au moment où Hadès le récupérait dans ses bras. Comme pour libérer son maître du lien qui le maintenait lui et son filleul à moi, Desmond coupa le cordon de ses griffes. Où était mon bébé, où Erwin s’était posé, qui avait fait crier Isaac, libérant l’eau de ses petits poumons, tout était devenu brusquement flou pour moi, tandis que je me sentais partir, impossible de garder les yeux ouverts. J'avais à peine entendu le médecin se précipiter vers moi et demander des renforts, ni même Kelly tenter de l’assister. Était-ce Regina qui était sortie dans le couloir pour hurler l’aide d’autre sages-femmes ? Est-ce qu’on avait demandé à tout le monde de sortir le temps qu’ils trouvent un moyen d’arrêter l’hémorragie ? J’en avais plus aucune idée. C’était alors le trou noir.
Hadès Bowman
« A la recherche, du Contrat Perdu ! »
| Avatar : Robert Downey Jr. ♥
« ROAD MIAM TRIP !!! »
« Préparez le château,
on arrive ! »
Autobiographie : Moi, à nu pour vous
Nombre de mots : 69666
Publication : bientôt Co-écrit par Sasha Hale & Desmond Blake
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Hadès ☣ l'unique dieu des Enfers. ϟ
Un médecin. C'est tout ce qu'il fallait à Alexis pour mettre au monde mon filleul. Mais le médecin qu'on avait trouvé, ou plutôt pour lequel elle avait opté, n'était pas du tout un médecin digne de confiance. Il était un voleur de femmes ! Dans le futur, c'était lui, le monstre. Je l'avais vue. Je savais. Desmond venait de l'apprendre.
Comme d'habitude, mon chien des Enfers s'était montré sage et dévoué, en voulant dévorer le mec en question. Mais parfois, il fallait faire des concessions. Car il n'y avait qu'un seul médecin pour mettre au monde le bébé, et c'était lui...
Du coup, on était partit à sa recherche. Mais juste avant... en quittant la salle d'accouchement, je m'étais dit que pour me remonter le moral et me donner du courage, il allait me falloir...
« ...un respirateur. » dis-je à Desmond. « J'ai l'impression que je fais une crise d'asthme ou quelque chose comme ça. » ajoutais-je en montrant ma main qui tremblait, ou que je faisais trembler.
Je n'étais plus très sûr de ce qui m'arrivait, ni de pourquoi. Heureusement, on était toujours dans les couloirs de l'hôpital. Desmond s'empressa de me téléporter dans une salle où se trouvait ce que je demandais. Je pris l'appareil en main et le posait sur mon visage. Respirant plusieurs bouffée, je me sentais déjà mieux.
« Ca va... ça... oh... qu'est ce que... » dis-je en vacillant.
« Mais qu'est ce que vous faites avec l'anesthésiant ??? » s'exclama un médecin qui était en train d'opérer quelqu'un.
« Qu'avez vous donné à mon maître ?? » s'exclama à son tour Desmond, d'un air menaçant.
« Nous ? Mais rien ! On opère à coeur ouvert ! C'est lui qui vient d'utiliser notre anesthésiant ! »
J'étais en train de m'évanouir, me laissant tomber sur une partie du lit qui se trouvait là, tandis que je sentais qu'une infirmière tentait de me retenir pour pas écraser le mort... ou le patient... j'étais pas très sûr de son état actuel, vue le trou dans sa poitrine.
« Comment le réveiller ? » demanda Desmond.
« Mais sortez moi cette épave ! » s’époumona le médecin tout en tentant de sauver son patient. « Ah ces fichus divins ! »
« Comment osez vous parler ainsi de monsieur le Maire ? » entendis-je prononcer par Demond, tandis que je le voyais avec mes yeux à demi ouverts, prendre le médecin par le col de sa blouse.
Je le vis une dernière fois, quand il fit apparaître une seringue dans sa main. Puis, ce fut le trou noir. Et enfin... BOOM ! Je sentis quelque chose de puissant dans ma poitrine, tandis que j'ouvrais grand les yeux et que je fis un bond.
« HOOOOOOP ! » m'exclamais-je en me réveillant, une seringue en plein milieu de la poitrine.
Desmond me l'arracha d'un geste brusque. Qu'est ce qu'il venait de faire ?
« De l'adrénaline mon maître. » m'annonça t'il.
C'est fou comme j'allais mieux d'un seul coup. D'ailleurs, peut-être un peu trop bien.
« J'ai bien cru que j'allais y passer... Enfin m'endormir ! Ne pas me réveiller. Louper l'accouchement ! Pourquoi tous les médecins sont contre nous aujourd'hui ? Où est la peluche ? Où est l'enfant ? Qui accouche ? Quel jour on est ? J'ai dormi combien de temps ? »
Desmond posa ses mains sur mes épaules, afin de me permettre de me concentrer.
« Il s'est écoulé à peine... » se coupa t'il, quand je m'approchais de lui pour lui faire une bise sur la nez.
C'était pas pour ça qu'il m'avait pris comme ça ? En tout cas il eu l'air surpris. Surpris et perturbé.
« Y'a quelque chose qu'hier encore n'existait pas. » lui dis-je. « Une sensation bizarre. Comme si tout était en accéléré autour de moi. Mais ça va mieux là. » le rassurais-je. « T'as pas faim ? »
« Euh... hu... » bégaya t'il.
Je l'avais rarement vue aussi peu locasse.
« Je connais un bon restaurant à New York, maître. »
C'était peut-être pas une si mauvaise idée que cela. D'ailleurs... dans les minutes qui avaient suivis, on s'était retrouvé en costume, à table, en train de commander du homard. Le restaurant était véritablement classieux. Il y avait un grand lustre, de belles tables et on avait un maître d'hôtel rien que pour nous. Comment connaissait-il cet endroit ? Faudrait que j'y amène Merida une fois. Quoi qu'il en soit, on nous avais habillé d'un bavoir homardien qui recouvrait le haut de notre costume, afin de ne pas le salir. Un serveur venait d'allumer une chandelle sur la table, tandis que je me rappelais quelque chose.
« ... »
En fait non. Pourtant, j'avais cette sensation d'oublier quelque chose. C'était en entendant un enfant à proximité de notre table, que ça m'était revenu.
« Le bébé est venu au monde pendant mon sommeil ? » demandais-je à Desmond.
Ce dernier avait une coupe de champagne en main.
« Le bébé ? Quel bébé maître ? » me demanda t'il.
Tout venait de me revenir. Médecin. Accouchement. Bébé. Seringue. Bisou. Merida... non pas Merida. Mais Merida quand même.
« Faut qu'on lui amène le médecin ! » m'exclamais-je, tout en me levant sans pour autant ôter mon bavoire.
« Ca peut attendre le dessert maître. »
Je le détaillais. C'est vrai qu'il était plutôt sexy comme créature infernale. J'aurais bien voulu du dessert, mais bon... on était dans l'urgence. A contrecoeur, je lui répondis...
« Mieux vaut débuter par l'accouchement. »
« Soit. » dit-il à contrecoeur, tandis que je lui tendis la main.
Il ôta son bavoir et la pris, pour nous téléporter chez le médecin. On le sortit de son tiroir afin de l'amener devant la porte où le bébé était sur le point de venir au monde.
« Qu'on soit bien clair. Une fois le bébé venu, on discutera tous les deux. » dis-je à Greenbook. « Parce qu'on peut piquer la femme d'un homme, une fois. Mais la femme d'un dieu... même une fois, non. Enfin de toute façon, on ne peut pas me piquer Merida. On est marié ! Et puis ça se fait pas. Faut aussi penser à Winter et Spring. Y'a pas que Autumn dans tout ça. » lui dis-je sans qu'il comprenne quoi que ce soit. « Donc, on entre. Tu éjectes le bébé, Desmond coupe le cordon avec ses dents et moi je tend la peluche. » dis-je satisfait avant de me rendre compte d'un détail. « Où est la peluche ? »
« Mieux vaudrait attendre pour la peluche, maître. » me conseilla Desmond.
A contrecoeur, une nouvelle fois, j'approuvais.
Une fois dans la chambre, tout s'était passé très vite. Le bébé était déjà dehors. Le voiturier le tenait en main avant que je le récupères. Desmond avait approché les dents. Bon sang que c'était écoeurant. Qui avait eu cette idée ? puis le médecin nous avait demandé de sortir, car Alexis venait de s'évanouir. Elle avait perdu beaucoup de sang et elle avait subis un grand choc. C'était fou qu'un voiturier se risque à accoucher quelqu'un. Quoi qu'il en soit, on nous avait demandé d'attendre dans le couloir et c'était ce qu'on avait fait.
« On va vous le prendre. » m'avait dit une infirmière.
Je me demandais de quoi elle voulait parler. Puis, penchant la tête, je remarquais que je tenais un bébé dans les mains. C'était fou cette sensation. Je l'avais déjà ressentie par le passé, mais je l'avais oublié. Ou pas.
*
Cocyte, août 2018
Elles étaient toutes avec elle. Sasha, Eloise et Regina. Sans doute pour cela que j'avais pris cette dernière en adjointe à ma Mairie. Elle était là ce jour là. C'était elle qui avait contribué à la naissance de ma fille. Avec tous les enfants qu'elle avait eu, elle savait y faire. Pour une fois, elle allait être de l'autre côté du lit. J'aurais pu y être aussi si elle ne m'avait pas chassé.
« Je sais. » dis-je à Diane qui m'avait rejointe.
J'avais peut-être été un peu trop insupportable à vouloir que tout se passe à la perfection. Au lieu de la détendre, je l'avais stressé et elle avait prononcé ces paroles qui m'avait fait comprendre que je devais sortir : « FOU LE CAMPS HADES ! ». C'était violent, brutal, mais je savais qu'elle ne le pensait pas réellement. Ou tout du moins je l'espérais. Ce jour là, était un jour à part. Le jour le plus important de toute mon existence et tout devait se passer parfaitement bien. Quitte à ce que je ne sois pas de la partie.
« Je me détends. Je suis zen. Ca va aller. Et puis c'est mieux comme ça. » ajoutais-je.
C'était bien mieux que je sois dehors. J'étais pas obligé de voir l'accouchement. D'entendre les cris de Merida ou le premier de ma fille. Non, je ne l'étais pas. Autumn était sur le point de venir au monde en plein été. On aurait pu l'appeler Summer, mais il en avait été décidé autrement. Et puis Autumn, c'était aussi la saison préférée de ma douce.
Je n'avais pas assisté à la naissance de Elliot. Je n'assisterais pas à la naissance de Autumn. Tout se répétait. C'était normal. Mais je n'avais pas besoin de stresser, car tout serait différent cette fois ci. On la désirait tous les deux. Et puis on était ensemble. Vraiment. Pas comme avec Aphrodite qui était avec Dyonisos à l'époque. Là c'était différent. Totalement différent.
« Inspirer. Expirer. On aurait du suivre des cours d'accouchement. » dis-je à Diane.
Elle était restée là. Elle avait quitté la maison pour me rejoindre dehors et attendre avec moi. J'aurai préféré qu'elle soit à l'intérieur, afin d'aider Merida, mais selon elle, les filles s'en sortiraient très bien toutes seules. Puis Regina était sortie. Ca voulait dire quoi ? Que c'était fini ? J'allais une nouvelle fois paniquer, quand elle prononça une parole qui me coupa le souffle quelques instants. Elle voulait que je sois là. Que je rentre. Que je la rejoigne. Pas elle, pas Regina, mais Merida. Ma Merida.
Ca n'était pas fini. Bien au contraire. L'accouchement débutait à peine. J'étais resté sur le côté, à regarder, à ne rien dire, à tenter pour une fois de la détendre au lieu de la stresser. Diane m'avait rejoint. On était tous là, dans cette chambre quand Autumn était venue au monde. Sa Majesté me l'avait déposé dans les bras et je l'avais observé quelques instants. Elle avait des yeux magnifiques qui avaient croisés mon regard. Quelque chose avait changé ce jour là...
*
« On va rester là dans le couloir et attendre. Ca ne sera pas long de toute façon. » dis-je au restant du groupe, tandis que l'infirmière me prit des mains mon filleul.
Je lui avais souris pour la toute première fois, avant de le laisser partir. Puis, j'avais fait un petit signe de tête à Desmond. Il était hors de question qu'il soit seul avec des inconnus. Desmond allait le suivre et veiller à sa sécurité le temps qu'il retrouverait les bras de sa maman.
Me tournant vers le groupe, j'avais proposé ce qu'aurait proposé tout parrain à ce moment là.
« Un Stip Poker ? Histoire de se détendre ? Ils en font souvent à Olympe. C'est très efficace. Qui a des cartes ? »
Mon téléphone vibra dans la poche de mon costume. Je le sortis et vis que l'appel venait d'un : « Nounours Rebelle ». Je décrochais, m'éloignant du groupe et écoutait ce qu'elle avait à me dire.
« ... c'est bon... oui, il est né... y'a Desmond avec... c'était écoeurant... » enchainais-je en répondant à la jeune femme.
Apparemment on l'avait appelé pour qu'elle me calme. Je ne comprenais pas pourquoi. J'étais très calme. Comme à tous les accouchements auquel j'avais assisté. Enfin... en tout cas là, je l'étais.
« ...tu sais, j'ai tenu le petit dans les bras. Pas longtemps, mais suffisamment pour me rappeler une époque pas si lointaine. Et du coup, je me disais que pour Winter, on pourrait peut-être retourner voir Aloy histoire d'accélérer les choses. Je pense que... Méré ? »
Observant le téléphone, je remarquais que ça avait raccroché. On avait été coupé sans doute. C'est fou comme ça pouvait arriver fréquemment ce genre de choses. Bref. Je décidais de retourner vers le groupe et d'attendre la suite des événements.