Une rencontre bien utile

Il y avait beaucoup de choses à la ferme ces derniers temps. La saison estivale approchait à grands pas et avec elle la récolte des pommes. Certes, ces dernières ne devraient être récoltées qu’à la fin du mois d’août. Néanmoins, c’était le moment où jamais pour leur donner les derniers soins dont elles avaient besoin pour éblouir toute la ville par leur beauté et leur fraîcheur. La culture de pommes était un héritage familial et chacun des membres étaient ravis de faire gonfler encore la renommée de notre nom. Mon frère Big Mac et moi-même inspection nos arbres avec attention et faisions quelques révisions sur nos machines de récolter. Ma petite sœur Applebloom était quant à elle occupée à préparer quelques délicieuses pâtisseries avec Granny Smith. Par chance, nous venions de nous trouver une toute nouvelle associée, Gabrielle Sokolovitch. J’appréciais beaucoup cette jeune femme et son tempérament à la fois doux et fougueux. Je m’entendais très bien avec elle et c’était toujours un plaisir de pouvoir lui livrer nos pommes ainsi que nos pâtisseries. D’ailleurs, nous avions eu quelques bons échos de la part de ses clients. Cette idée me remplissait véritablement de fierté. Je n’hésitais pas à aller donner un coup de sabot à ma famille pour les aider à finaliser leurs délicieuses douceurs.

En clair, j’étais très occupée ces derniers temps. A tel point que j’en oubliais parfois de me laisser aller et de m’amuser. Le travail avait toujours été ma vie. Me rendre utile était véritablement ma raison de vivre. Jamais ne répugnais jamais à la tâche et s’il fallait que je travaille du matin jusqu’au soir, je l’aurais réellement fait avec plaisir. C’était une chose que certaines de mes amies ne pouvaient pas comprendre. Mon amie Rarity par exemple se plaignait que je ne puisse pas passer autant de temps avec elle qu’elle l’aurait voulu. Bien qu’elle puisse comprendre mon amour du travail bien fait, elle ne pouvait en revanche pas tolérer que j’en vienne à en oublier de profiter de ma vie privée et de cultiver mes belles amitiés. Je voyais le visage de PInkie Pie se décomposer à chaque fois que je renonçais à participer à l’une de ses fêtes qu’elle avait mit tant de temps à préparer. En réalité, la seule que pouvais réellement comprendre ce que je ressentais, c’était Twilight Sparkle. Elle aussi passait beaucoup de temps à étudier. Elle voulait devenir une grande princesse, aussi belle et intelligente que la princesse Celestia. Afin de réaliser son rêve, elle ne comptait même plus les heures qu’elle passait à parcourir ses livres. La malédiction n’avait hélas rien arrangé. Le fait qu’elle ait perdu contact avec les princesses la rendait terriblement nerveuse et elle passait encore plus de temps à perfectionner ses capacités magiques. Elle n’avait donc même pas remarqué le temps que je passais à travailler de mon côté.

Mais toutes leurs remarques ne changeaient en rien mes convictions les plus profondes. Les Apple étaient plutôt réputés pour être de vraies têtes de lard. Je ne faisais que confirmer les rumeurs à notre propos et notre réputation. En réalité, il y avait très peu de choses qui pouvaient détourner mon attention de notre ferme. Même si je m’accordais quelques fois une pause pour retrouver mes forces, je ne restais jamais très loin de notre verger. Il y avait cependant une chose que j’aimais faire par-dessus tout. Une chose qui me permettait d’oublier le temps de quelques minutes mes obligations pour me perdre dans mes rêveries. Cette chose c’était le harras « Le Vallon d’argent. »

Cela pourrait peut-être vous semble étrange mais c’était pourtant la réalité. J’aimais beaucoup passer du temps à regarder les magnifiques chevaux de la propriétaire des lieux. Les voir gambader et jouer me rappelait cette époque où je pouvais moi-même gambader à quatre pattes dans les verts pâturages du royaume d’Equestria. Je ne regrettais pas d’être arrivée à Storybrooke. J’étais du genre optimiste et je trouvais toujours quelque chose de positif à toutes les situations. La malédiction avait été un coup dur pour beaucoup d’entre nous. Pourtant elle avait elle-même apporté des choses positives à cette ville. J’appréciais donc les jours que je pouvais passer dans la peau d’une humaine. Cela me permettait d’appréhender les choses de la vie sous un tout nouvel angle. Mais mon rapport avec la race équidé était toujours aussi forte. J’avais l’impression qu’un lien spécial se tissait entre nous à chaque fois que j’avais l’occasion de les croiser. Comme si nous nous comprenions sans même avoir besoin de le faire verbalement.

C’était réellement un phénomène mystérieux mais tellement enrichissant. Je ne pouvais alors m’empêcher de songer à mon amie Fluttershy. Elle avait toujours eu le don de communiquer et de créer des liens très forts avec les animaux qu’elle rencontrait dans notre monde originel. C’était un don que je trouvais véritablement magnifique. Avoir l’impression de le partager avec elle me donnait le sentiment d’être véritablement spéciale. D’ailleurs, c’était avec elle que je m’étais rendue pour la première fois au haras. Je n’y étais pas restée très longtemps bien sûr, mes obligations me retenant ailleurs. Mais cela ne m’avait tout de même pas empêché de rester suffisamment longtemps avec les cheveux pour tomber sous le charme de cet endroit. Depuis, à chaque fois que je passais devant leur enclos, je m’arrêtais quelques minutes pour partager avec eux quelques instants précieux.

Ce jour-là, je devais justement me rendre au marché de la ville. J’avais eu l’idée d’installer un petit stand de fruits et de légumes que je pouvais vendre aux passants intéressés. C’était une expérience très chouette et cela m’avait permis de faire découvrir notre ferme agricole à de très nombreuses personnes. Certains clients fidèles attendaient d’ailleurs toute la semaine pour voir à nouveau arriver mon petit stand en ville. Ils m’avouaient parfois qu’ils n’achetaient plus réellement des produits maraichers au supermarché depuis qu’ils avaient goûtés à nos produits bio et locaux. Cela me remplissait de fierté et je me promis d’imaginer un autre moyen pour leur fournir régulièrement ces fruits et ces légumes qu’ils attendaient avec une tellement grande impatience.

Lorsque j’eus fini de vendre toute ma marchandise, je démontais mon petit stand que j’entreposais dans ma camionnette avant de reprendre le chemin de la ferme. Comme à mon habitude, je m’arrêtais devant le haras du Valon d’argent. Je retrouvais alors avec bonheur ces magnifiques juments et leur petits courir sur le terrain qui leur était dédié. Comme ils étaient mignons à s’amuser comme ça. Honnêtement, je ne pouvais que fondre devant ce spectacle. Ce moment de joie se fit d’autant plus intense au moment où un des poulains se rapprochait de moi tout curieux. Ce futur champion de course, je le connaissais déjà depuis un petit moment. Il venait toujours près de moi dans l’espoir de pouvoir recevoir une belle pomme bien mûre. Je ne pouvais d’ailleurs pas le lui refuser. Qui pourrait raisonnablement refuser ce plaisir à un animal aussi adorable que lui ? Riant gentiment je le regardais avec un petit air malicieux.

« Ah ah je ne peux peut-être pas te parler mais je sais ce que tu veux. Tu rêves d’avoir une belle pomme bien mûre c’est ça ? »

Le cheval hennis gentiment, me faisant comprendre que j’avais tapé dans le mille. Alors pour lui faire plaisir, je sortis de ma poche des petits quartiers de fruits que j’avais déjà découpé. Après tout, j’étais réellement certaine d’avoir le plaisir de tomber sur lui. Et même si cela n’avait pas été le cas, mon cœur généreux m’aurait naturellement poussé à leur en offrir à tous. Tendant la pomme dans ma main, je m’approchais de lui avec douceur. Passant ma main au-dessus de la barrière, je le regardais avec délice plonger son museau sur l’objet de son désir. Je ris d’ailleurs gentiment en sentant sa petite langue me lécher la main. Cela me donnait des chatouilles qui était sans doute sa manière de me remercier. Je trouvais cela véritablement adorable. Je m’aventurais à poser ma main sur son museau. Tout doucement, je déposais quelques petites caresses dans son dos au pelage brun-orangé.

« Tu es tellement adorable, mon sucre d’orge. Alors dis-moi, tu t’es bien amusé aujourd’hui ? »

Je n’eus malheureusement pas eu le temps d’avoir de réponse à ma question car quelqu’un veillait avec attention sur sa progéniture. Sa Maman ne tarda pas à s’approcher de nous. Elle voulait très certainement se rassurer sur le fait que je n’avais aucune attention de faire du mal à son précieux rejeton. Je lui adressais alors un sourire, espérant que cela suffirait à la réconforter.

« Oh ne t’inquiète pas, je n’avais aucune attention à faire du mal à ton petit. A vrai dire je… »

C’est alors que je vis la jument s’approcher davantage de moi. Elle poussa alors un petit hennissement alors que son regard semblait s’être posé sur ma poche. Je ne pouvais alors m’empêcher de rire. Moi qui pensais que ce qui la guidait était son instinct maternel très protecteur. En réalité, elle ne désirait que participer au festin auquel j’avais convié son poulain. Je sortis alors à nouveau un quartier de pomme dans ma main. Je finis par le lui tendre.

« Voilà pour toi ma belle. J’espère qu’elle te plaira. »

Tandis que j’étais aux prises avec ces deux chevaux, je ne m’étais pas même rendue compte que je n’étais plus la seule humaine présente en ce lieux. En effet, quelqu’un m’avait rejoint. Sursautant au moment où elle s’interrogeait sur la présence de ma présence ici, je me tournais pour découvrir une jeune femme magnifique perchée sur son magnifique cheval. Je comprenais alors rapidement qu’il s’agissait de la propriétaire des lieux. Malgré tout le temps que j’avais passé ici, c’était la première fois que je la croisais. En l’observant, je pouvais deviner qu’il y avait chez elle une attitude à la fois très grâcieuse et noble. Je comprenais alors rapidement qu’elle ne me ferait aucun mal. Je devais tout simplement me montrer sincère et la rassurer sur ma présence dans son haras. Reculant d’un pas pour laisser ses chevaux tranquilles, je rougissais légèrement alors que je cherchais une excuse valable à lui fournir.

« Je suis vraiment désolé, j’aurai dû m’annoncer un peu plus tôt. Je… je m’appelle Jackie Smith ! Et vous vous devez être la propriétaire des lieux, n’est-ce pas ? »

Selon moi une rencontre devait forcément débuter par des présentations de rigueur. C’était tout du moins ce que mes parents m’avaient appris. Et ce n’était pas parce que j’étais une fermière que je devais me comporter avec une totale désinvolture.

« Je vous assure que je ne voulais pas vous importer, vraiment pas. J’ai l’habitude de passer devant votre haras à chaque fois que je me rends en ville. Et j’aime beaucoup les chevaux. Alors je viens de temps en temps leur apporter quelques pommes pour leur faire plaisir. Mais je ne voulais pas leur faire du mal vous savez. Je désirais simplement pouvoir les saluer. »

J’en profitais alors pour l’interroger sur les lieux. Après tout, il n’était pas donné à tout le monde de pouvoir faire une rencontre aussi intéressante. Je me devais donc d’en profiter. D’autant plus que la femme qui se trouvait devant moi ne semblait pas vouloir me reprocher quoique se soit. Au contraire, elle semblait douce et avenante. Alors je pris la peine de faire le premier pas. Après tout, qui ne tente rien à rien.

« Si ce n’est pas trop abusé, je souhaiterais vous demander un petit service. Je ne connais cet endroit que de l’extérieur malgré toutes les fois où j’y suis venue. Je voudrais savoir si vous… enfin si vous accepteriez de me faire visiter votre haras magnifique ? »

Je demeurais ensuite interdite, étant littéralement scotchée à des lèvres. J’aurais tellement voulu qu’elle me fasse cet honneur. Mais je ne voulais en aucun cas lui forcer la main. Après le culot que j’avais pris en faisant amie-amis avec ces animaux, je ne pouvais pas lui en vouloir si elle me répondait négativement.

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Une rencontre bien utile

Lorsque Amalthea s’adressa à moi la toute première fois, je devais bien admettre que j’étais dans mes petits sabot. Pour sûr, je n’aurais jamais dû approcher de ses chevaux sans même m’annoncer. On ne savait jamais sur qui on pouvait tomber et j’aurais pu être animée de très mauvaises intentions. Heureusement, ce n’était pas mon cas. Je voulais juste leur faire plaisir en leur offrant quelques pommes. Un petit goûter improvisé qui ne leur déplaisait pas le moins du monde. Mais je comprenais la position d’Amalthéa. Elle avait réellement l’air attachée à ses petits protégés et ça faisait réellement plaisir à voir. Elle me présenta alors aux différents chevaux et je me sentie honorée d’être mise dans la confidence. C’était comme si je découvrais enfin le nom d’amis que je côtoyais depuis longtemps sans véritablement les connaître.

« Ce sont de biens jolis noms que vous avez donnés à vos cheveux, m’dame. Merci bien de me les avoir présentés.»

Je devais bien avouer que cela m’avait arraché un petit sourire complice en les entendant. On était clairement loin des noms auxquels j’étais habituée. Ici pas d’Apple Bloom, de Pinkie Pie ou encore de Twilight Sparkle. On ne vivait clairement pas dans le même monde.

« J’suis aussi ravie de faire votre connaissance M’dame Vif Argent. Vous avez vraiment un magnifique domaine. Ils ont réellement heureux dans leur enclos. »

Je n’avais jamais connu la vie enfermée derrière les barrières. Je ne pouvais qu’imaginer quel était leur quotidien. Mais s’ils étaient bien traités, j’imaginais qu’ils pouvaient trouver du plaisir à vivre cette vie. Après tout, ils n’avaient certainement dû connaître que la vie en captivité. Je hochais de la tête pensivement au moment où elle souligna mon contact facile avec les chevaux. C’était tout à fait naturel ! Mais je songeais que ce n’était peut-être pas une bonne idée d’évoquer tout de suite le fait que j’étais un poney. Peut-être un peu plus tard ?

J’étais ravie d’apprendre qu’elle était d’accord de me présenter son domaine. Je me sentais privilégiée et bien sûr reconnaissante devant ce grand privilège qu’elle m’accordait. Je me promettais de rester sage et attentive à tous ces propos. Après tout, Granny Smith m’avait appris depuis l’époque où j’étais un poulain qu’il fallait toujours se montrer reconnaissante aux faveurs qu’on nous accordait.

« Oh alors vous les élever pour être des champions de course ? C’est fascinant ! Je comprends mieux maintenant le soin que vous leur accordez et la grandeur de leur enclos. Il leur faut de la place pour courir et développer leurs talents, non ? »

J’étais impressionnée devant la réputation du domaine. Cela signifiait que les poulains qu’elle élevait ici allait plus tard découvrir le monde ? Quelle fantastique expérience !

« Cela doit être fantastique de pouvoir donner des cours d’équitations. Vous êtes en quelque sorte une faiseuse de champions. Non seulement du coté des chevaux mais également des humains. J’ai toujours adoré monter à cheval. C’est tellement grisant comme expérience. »

J’adorai galoper ! Même si c’est vrai que la grande partie de ma vie je n’avais eu besoin d’aucune monture pour connaître toutes ces magnifiques sensations. Amalthea me demanda alors ce qui m’attirait particulièrement dans les chevaux. Un large sourire éclaira alors mon visage alors qu’une lueur passionnée passait dans mes yeux.

« Oh j’ai toujours été attirée par ces animaux. Ce sont des êtres tellement beaux et intelligents. Les gens ne se rendent pas toujours compte de tous les services qu’ils peuvent leur rendre. Ils sont tellement travailleurs et au service de la race humaine depuis tellement d’années… tout du moins dans ce monde-là. Vraiment, je ne peux que les admirer. »

Je me tournais alors dans sa direction toujours aussi souriante.

« Et vous alors ? Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans leur élevage ? »

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