« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
En décembre 2019, une Lune Noire est apparue dans le ciel. Quelque mois après, c'est l'Epée de Surt qui est venue se loger en plein coeur de l'Asbru, à la manière de celle du Roi Arthur ! A la différence que celle là est enflammée, et qu'on ne peut pas la prendre. Ces deux événements, annoncent la fin des Temps. Le premier étant la lune où se situe le point fixe dans le temps le plus important de l'éternité, et le second étant l'arme de prédilection de Chronos, qui est censée s'éteindre quand il se rendra sur les Plaines de Vigrid afin de mettre en place son Ragnarok ! Ces deux événements prendront fin dans la future mission "L'Enfant de la Lune".
Pour en arriver là, cette année, on vous propose des minis missions. Elles seront plus rapides (environ un mois). Elles se dérouleront plus souvent (de neuf à douze fois par an). Il y aura des missions ciblés sur les divins au sens large du terme (dieux, créatures, spéciaux, personnages en liens avec les persos divins) et des mini missions d'accès à ceux qui souhaitent rejoindre l'intrigue et qui n'ont à ce jour aucun lien avec les divins actuels. Toutes ces missions seront entrecoupés par l'arrivée de nouveaux postes vacants divins où tout le monde y aura accès.
Afin de marquer un réel changement dans l'intrigue, c'est tout Olympe qui prend un coup de neuf (pas de jeune, car le nouveau Maître a une gueule assez âgée comparé à l'ancien... n'est ce pas ?). Le nouveau Maître d'Olympe est : Hera (j'avais prévenu ! Elle est bien plus âgée physiquement que le beau Apollon... !). A sa droite (ou plutôt à sa gauche), Hermès, son frère de sang ! A son autre droite, ou à son autre gauche, en tant que déesse de la guerre et chef des armées : Athéna ! Et pour lier tous les groupes entre eux et faire le lien avec toutes les contrées hors divines : Artémis ! La toute première Olympe quasi 100% féminine !
L'aventure à lire dans ce rp
A peine la nouvelle Olympe montée (courant octobre 2020), le 2 novembre, une annonce est faites. Des Temples divins ont été saccagés ! Ce sont pas moins de trois Temples qui sont retrouvés dans cet état. A savoir, les Temples de Athéna (Adrastée), Héphaïstos (Lemnos) et Aphrodite (Paphos).
Pour rappel, chaque Temple est fermé. Pour y entrer, il faut passer devant deux Hecatonchires, qui sont des créatures titanesques. Elles sont devant chaque Temple afin d'en protéger l'accès. Seul le propriétaire du Temple, ou le Maître d'Olympe, peut y entrer. Généralement quand une personne s'approche du Temple, un hologramme à l'effigie du propriétaire ou du Maître d'Olympe apparaît et demande à la dite personne, de faire demi tour. A ce moment là, celui qui possède le Temple est immédiatement prévenu. Mais il semblerait que ça ne se soit pas passé comme ça cette fois ci...
Qui a réussi à entrer dans les Temples ? Qui a terrassé non pas une, ni deux, mais six Hecatonchires ? Et surtout... que cherchait cette personne au sein de ces Temples ? Olympe doit mener l'enquête ! Et pour se faire, on va suivre l'évolution de trois personnages, à savoir : Hera, Athéna et Sebastian Dust.
Eloise A. St-James
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| Conte : Hercules | Dans le monde des contes, je suis : : Athéna
Le changement, c'est maintenant... Un leitmotiv que certains appréciaient. Pas Athéna. Parce que c'était toujours faux. Il se passait toujours la même chose, même si les décideurs, eux, changeaient. Ainsi donc, deux jours plus tôt, les dieux avaient élu un nouveau Maître de l'Olympe. Ils n'en avaient plus eu depuis qu'Apollon était devenu Gardien d'Olympe, mais ledit Gardien n'était pas au top niveau en ce moment et Diane en avait eu assez d'endosser des responsabilités qu'elle n'avait pas choisi. Alors l'idée avait été posée et les votes avaient eu lieu. La brune avait été présente, bien sûr. Mais elle ne s'était pas proposée. À dire vrai, à part pour appuyer la demande de Diane et voter, la guerrière avait été silencieuse : elle n'était revenue que depuis peu et parfois, se taire et écouter, c'était le mieux à faire.
Ainsi donc, Héra avait été élue Maîtresse de l'Olympe. L'ex-Première Dame était devenue Calife à la place du Calife. Zeus devait se retourner dans sa tombe, ce qui faisait toujours rire Athéna, même deux jours plus tard. La nouvelle Maîtresse de l'Olympe n'avait pas fait long feu avant de demander à Hermès d'être son bras droit - enfin gauche d'après l'intéressé - et à Athéna d'être la chef de l'Armée Olympienne. La brune avait haussé un sourcil, surprise. Mais elle avait accepté, bien sûr. Au moins là, elle avait un rôle bien défini et parfaitement dans ses compétences. Il lui fallait juste évaluer les capacités des gardes olympiens, parce que pour certains, ça n'allait pas du tout...
Mais ça n'était pas pour cela qu'elle était sortie en trombe de sa chambre, vêtue d'un jean, d'un haut noir, d'une veste en cuir marron et de bottines. Non, pas juste pour les gardes. Héra lui avait demandé de venir dans la salle du trône et l'urgence dans sa voix n'avait pas échappé à la brune. Voilà, le changement... C'était bien, c'était maintenant, mais ça apportait son lot de problèmes. Et en entendant la Maîtresse de l'Olympe lui expliquer que trois temples avaient été pillés, dont le sien, le visage de la guerrière se ferma. Ils n'auraient pas osé n'est-ce pas ? Elle avait comme un doute là... Et pourtant... Paphos, Lemnos et Adrastée. Trois temples. Trois dieux. Trois armes divines.
« Je pense que nous devrions commencer par Adrastée... j’y perçois une aura... » Lui dit Héra après lui avoir exposé la situation.
Maintenant que le massacre était terminé, Athéna aussi sentait une présence près de son temple. Mais à son sens, ça n'était pas forcément une bonne idée. Puis de toute façon, son temple était vide... Et ils n'avaient sans doute pas pu aller jusqu'au bout, vu les protections...
- Non... Paphos. Vu les fréquentations d'Aphrodite, mieux vaut commencer là non ? Contra-t-elle, en croisant les bras.
C'était une raison plus que suffisante à ses yeux. Mais pas la seule. Phobos s'était déjà introduit dans le temple de sa mère après tout et vu que lui et Aphrodite s'amusaient l'un de l'autre, elle avait plus l'impression de voir leur empreinte sur tout cela. En tout cas, cette réponse fit hausser un sourcil à Héra. Merde. Parfois, elle oubliait que l'autre femme était bien plus perspicace qu'il n'y paraissait...
« Tu penses que les fréquentations d'Aphrodite aurait un rapport ? Avec le melon qui lui sert de tête, tu penses sincèrement qu'elle aurait cautionné le saque de son propre Temple ? » Fit la Maîtresse d'Olympe avec un sourire en coin, moqueur, mais bien moins que ce dont elle avait l'habitude concernant la déesse de l'Amour quand cela venait de la Reine Olympienne... Qui insista, poussant son idée jusqu'au bout. « Mais aller à Adrastée c'est aussi retrouver cette troisième personne qui pourra peut-être nous aider... »
Ce n'était pas faux. Et cela avait été démontré depuis longtemps, l'union faisait la force, surtout quand ça concernait leur famille. Ceci dit, le petit secret qu'elle avait gardé par-devers elle depuis son retour la taraudait, elle avait l'impression que le temps de le dévoiler était venu mais surtout qu'il était la cause de tout. Et puis, Aphrodite avait bien laissé le petit Elliot de l'Autre Monde être mis à mort donc bon, elle n'était pas aussi pure qu'une colombe et il fallait s'attendre à tout avec elle...
- Ne pense jamais que tu parviendras à cerner Aphrodite et à prévoir ses mouvements, ce n'est pas possible... Répondit-elle en secouant la tête. Celui qui est déjà à Adrastée peut attendre encore. Vraiment, piller les temples, le jeune Phobos en est plus que capable...
Et même si c'était vrai, insister sur ce seul fait n'était pas très convaincant. Héra la connaissait assez pour s'en apercevoir. Ce qui ne loupa pas. L'autre déesse l'observa sans rien dire, ses yeux détaillant chaque trait du visage de la brune, un sourire aux lèvres. Constatant cela, Athéna qui n'avait plus du tout l'habitude de rester impassible devant les membres de sa famille se mit à rougir légèrement sous cette inspection.
- Arrêtes ça... Grommela-t-elle.
« Eh bien alors crache le morceau ou je continue... » Fit la déesse après avoir eu un petit rire.
- Je pense simplement que notre meilleure piste, c'est Aphrodite et son gigolo. Insista-t-elle, y tenant mordicus. Mais tu veux aller à Adrastée alors nous irons là-bas avant, qui suis-je pour allée contre la Maîtresse de l'Olympe ! Ajouta-t-elle avec un petit sourire narquois. Mais Héra la connaissait assez pour voir qu'elle la taquinait simplement.
« Et moi je crois surtout que tu es une groooosse menteuse et que tu as une raison tout autre d'aller là-bas et comme tu l'a si bien dit, qui es-tu pour aller contre la Maîtresse de l'Olympe dooooonc... Qu'est-ce qui se passe ? »
Autant le ton était à l'auto-dérision au départ, autant il se fit bien plus sérieux sur la dernière phrase. Et Athéna la comprenait. Ce n'était pas logique qu'elle insiste autant, elle le savait. Cependant, elle ne voulait rien révéler pour le moment, elle s'en voulait encore un peu trop pour tout ce qui s'était déjà produit, donc bon... Ceci dit, son secret ne pourrait plus être garder encore bien longtemps, elle en avait parfaitement conscience.
- Des soupçons, rien de plus. Je t'en parlerais plus tard. Mais ce n'est pas un hasard que les trois temples visités soient ceux de trois dieux possédant ou ayant possédé des armes divines... Je me méfie simplement des projets d'Aphrodite et de son petit toutou... Nous y allons ?
Et sur un hochement de tête de la Maîtresse d'Olympe, les deux femmes se téléportèrent sur Adrastée, pour retrouver deux gardes olympiens et... Sebastian ?! La brune fut plus qu'étonnée de le trouver là. Adrastée était une petite planète naine, située dans le système solaire que tous connaissaient mais complètement oubliée. Aucune atmosphère, sauf celle autour du temple. De la végétation mais sèche, morte, la pluie ne tombant pas ici. Mais ce qui retenait le plus l'attention lorsque l'on était sur Adrastée, c'était le grand labyrinthe devant le temple. Il fallait le traverser pour rejoindre le temple et jusqu'à présent, seule Athéna était capable de le faire. La guerrière guida tout le monde pour parvenir au temple, où les cadavres des hécatonchires les attendaient. Les créatures titanesques étaient complètement massacrées. La brune les observa, remarqua les entailles, la disposition des corps...
- Ils ont été massacrés par quelqu'un de très puissant. Les coups sont nets, précis. Expliqua-t-elle en montrant les balafres. Ils sont morts rapidement. À quelques secondes près. Celui qui a fait ça les a combattu en même temps... Souffla-t-elle.
Elle-même n'en était pas capable. Avec sa taille qui faisait le double d'un homme et ses multiples bras, ces créatures étaient difficilement crevables. Ce qui donnait déjà un indice sur celui qui avait fait ça. Il était puissant. Rapide. Précis. Athéna persistait dans son idée que Phobos était lié à tout ceci...
- Allons voir à l'intérieur.
Sur ces mots, elle embarqua tout le monde. Mais l'intérieur du temple lui fit monter les larmes aux yeux. Elle n'était pas souvent venue ici, mais elle se rappelait encore de la beauté de ce temple qu'elle avait découvert grâce à Heimbdall. Le Gardien de l'Asbru l'avait accompagné ici pour qu'elle puisse trouver l'Egide... Alors voir toutes les statues détruites, tout sans dessus dessous et même le trône au centre de la pièce brisé en deux, cela lui fit mal.
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by Wiise
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
Il n’avait pas fallu bien longtemps pour que les ennuis reprennent de plus belle. Un mois paisible avant que l’on informe lors d’un tour de garde que des Temples avaient été saccagés. Pas un, cela aurait sans doute était trop simple, ou trop beau, mais trois. Hera avait pris les devants en envoyant quelques gardes Olympiens sur le terrain. Elle ne regrettait pas son rôle, comme l’aurait-elle pu ? Dire qu’elle n’avait pas convoité la place après l’une des innombrables mort de son mari aurait été mentir. Mais elle savait qu’elle ne pourrait pas toujours gérer toute seule, la tâche était bien trop compliquée, les compétences requises trop diverses. Elle avait veillé à prendre à ses côtés des personnes qu’elles avaient jugé de confiance ou dont les compétences avaient déjà fait leur preuve. Le rôle d’Athéna lui avait semblé une évidence, malgré leurs querelles passées, leur passé douloureux. Elle avait su se racheter, elle saurait le faire encore et il fallait toujours avoir un stratège et une guerrière dans ses rangs, surtout dans une situation comme celle-ci. La convoquer en premier lui avait donc semblé le choix le plus judicieux. Sa sagesse devait être mise à profit, sa force physique pouvait être une aide essentielle.
Pourtant, il lui avait semblé que la déesse préservait encore quelques secrets. Victoire n’en avait rien dit, attendant qu’elle trouve le moment opportun de le lui annoncer. Elle espérait que cela arriverait juste avant qu’il ne soit potentiellement trop tard mais que pouvait-elle hormis lui faire confiance en cet instant ? En se téléportant, elles avaient rejoint un jeune homme qui les attendait avec un garde. Il semblait timide à première vue et tout en s’approchant de lui, la déesse le dévisagea de haut en bas pour l’appréhender au mieux. Il était plutôt grand, fin, avec un visage plutôt sympathique. Elle lui lança un sourire avenant avant de se tourner vers Athéna qui semblait le connaître afin qu’elle fasse les présentations :
- Victoire, je te présente Sebastian. Sebastian, voici Victoire, plus connue sous le nom d’Hera, actuelle Maîtresse d’Olympe.
Même si elle avait attendu ce moment et avait savouré son élection, les premières présentations avec cet attribut restait du plus étrange pour elle. Elle se contenta donc de sourire, tendant une main franche au jeune homme :
- Enchantée Sebastian et... vous êtes venu nous aider ? Je suppose que vous avez une quelconque compétence qui vous rapproche de notre monde étrange ?
Le jeune homme lui serra lentement la main, avec douceur. C’était un exercice que la déesse appréciait tout particulièrement lors d’une première rencontre. Une poignée de main pouvait en dire beaucoup sur la personnalité de quelqu’un. La sienne était aussi douce qu’il semblait l’être de lui-même. Des volutes de sable doré s’élevèrent autour de lui tandis qu’il précisait en écrivant à l’aide de celui-ci :
Des gardes m’ont amené ici et j’ai déjà rencontré plusieurs d’entre vous. Je ne sais pas si je saurais aider mais je vais tenter ! - Nous ne sommes jamais contre un peu d’aide, merci de vous proposer en tout cas. Athéna, je te laisse l’ouverture de la marche, tu es chez toi après tout...
Elle avait regardé encore quelques instants les volutes entre deux d’un œil intéressé et fasciné. C’était joli, poétique et d’une douceur sans nom. Elle commençait à comprendre qui était le jeune homme et lorsqu’ils furent suffisamment avancé dans le labyrinthe, elle décida d’en profiter pour relancer la conversation et faire connaissance :
- Je pense que nous avons un attrait commun pour le monde de l’enfance, je me trompe ? Vous protégez leur sommeil, n’est-ce pas ?
Il hocha doucement la tête et une nouvelle écriture apparue devant elle :
Je suis revenu prendre soin de leurs rêves.
Elle s’effaça pour laisser d’autres mots apparaître. C’était décidément reposant d’avoir un compagnon de la sorte, juste le silence et la lecture, ce qui avait été sa vie pendant des millénaires, une vie qu’elle avait maints fois préférés aux moments plus tumultueux de l’Olympe. Son rôle lui allait à ravir, les enfants avaient besoin de calme avant de s’endormir. S’il préférait ce mode de conversation ou s’il était tout simplement muet, elle n’aurait pas su le dire mais s’en fichait pour le moment, trouvant que ce n’était sans doute pas très poli de commencer une relation ainsi.
Vous les protégez ?
Elle lui sourit sympathiquement avant d’hocher la tête à son tour :
- Mon rôle est de les protéger eux, les femmes de manière générale et plus précisément les mariées, les femmes en couche et les mamans... et le mariage. Je tourne beaucoup autour de la famille et c'est un plaisir de rencontré un ami dans ce beau combat.
Elle accéléra alors le pas pour rejoindre Athéna afin qu’ils restent le plus groupé possible. Le chemin dans le labyrinthe était assez long mais loin d’être ennuyeux. C’était toujours agréable d’avoir un bon guide avec soit et la maîtresse de l’Olympe ne pouvait que se remercier d’avoir prit avec elle la guerrière. Elle était réputée être la seule à pouvoir parvenir à s’en défaire et si l’orgueil d’Hera et son goût pour les énigmes lui donnait pourtant envie de le tenter seule, elle remettait volontiers ce petit challenge à plus tard.
Le décor en face d’eux était désolant. L’immensité du Temple rajoutait un aspect tragique à la situation que Victoire observait, une moue écœurée sur le visage. Tout en tournant lentement sur elle-même, elle constata que la destruction était totale. La chose qui avait fait ça ne s’était pas concentrée sur une partie mais sur toute la surface.
- Je vous propose que nous nous mettions à chercher un quelconque indice dans les débris... une chose manquante ou étrange... Vu la superficie, autant chacun prendre un coin, cela vous va ? Tout en restant en visuel les uns des autres, nous ne sommes peut-être pas complétement seuls...
Aucune aura ne se laisser percevoir mais la bête qui avait été parvenue jusque-là n’avait pas non plus éveillé l’hologramme qui servait de protection et d’alarme. Des trois, elle savait qu’elle était sans doute la plus vulnérable et l’idée de finir séparé ne l’enchantait pas tellement. Après tout, même les Hécatonchires n’avaient pas pu faire l’affaire... Après plusieurs minutes d’observation, où elle avait fait de grands pas pour éviter de tomber et de perdre l’équilibre sur certains morceaux de ruines, il avait fallu se rendre, pas l’ombre d’un seul indice sur la motivation du pilleur... si tant est qu’il puisse être un pilleur :
- Vous trouvez quelque chose ? J’ai l’impression que rien n’a été volé... tout est juste détruit... quel intérêt alors peut avoir cette chose si ce n’est pas pour récupérer quelque chose ? - Rien pour ma part.
Elle revenait vers le centre de la pièce et la déesse tourna la tête vers Sebastian au cas où le jeune homme tentait d’écrire quelque chose. Il n’avait pas vraiment l’air d’user d’une autre parole que celle de son écriture dorée. Pourtant, ce fut la guerrière qui reprit la parole et Hera tourna la tête vers elle, revenant aussi vers le centre.
- Le but de la manœuvre, c'est de brouiller les pistes. Trois temples saccagés en même temps ? Y en avait qu'un de visé, à tous les coups. Ou bien Adrastée ne contenait pas ce qu'ils voulaient.
Elle avait gardé le silence, se contentant de réfléchir aux paroles de la brune, les yeux rivés sur les débris. Brouiller les pistes. Elle n’avait peut-être pas tort. Mais pourquoi viser tout de même de façon visible le seul temple qui pouvait être visé ? Cela leur ferait perdre du temps à coup sûr, mais elles finiraient par le trouver... Il aurait sans aucun doute du tout saccager pour rendre la tâche plus ardue... ou rien... A moins que le but n’était pas de voler l’involable mais de faire diversion, les éloignant du véritable but... n’avaient-elles pas fait une erreur en se déplaçant ? Le doute était permis, un doute qu’elle décidait pourtant de garder pour elle pour l’instant.
- Que doit-on faire selon toi ? Passer au suivant ? S’il n’y a rien ici, il y a des chances que les autres soient vides aussi. Peut-être était-ce aussi un moyen d’éloigner des déesses d’Olympe ?
Le Marchand était aussi revenu sur ses pas et il les avait envahis de son écriture, soulevant à son tour le doute de Victoire. Elle plongea alors ses yeux dans les siens, réfléchissant à l’idée de l’approuver mais se contenta d’un hochement de tête entendu envers son argument, comme si elle le prenait en compte sans pour autant aller plus loin. Le jeune homme reprit de plus belle :
Comment quelqu’un peut ne pas savoir que les armes divines ne sont plus dans leurs temples... mais savoir où ils se trouvent ? - Le temple d'Aphrodite... On ne sait pas ce qu'il y avait là-bas. Et le temple du Forgeron doit receler de plein de choses. Adrastée était soit une diversion, soit un coup d'essai, pour voir notre temps de réaction ou pour tester leurs forces.
La déesse éclata d’un rire sans joie lorsqu’elle entendit les remarques de sa “soeur”. Tournant le regard vers l’entrée, elle précisa avec amertume :
- Je pense que niveau force ils ont pu se rendre facilement compte que nous n’étions apparemment pas à la hauteur...
Elle prit un moment de pose avant d’ajouter après un instant d’hésitation :
- Aucun de nous n’a eu le temps d’être prévenu... il a réussi à passer l’hologramme sans soucis... tout comme ton labyrinthe d’ailleurs... peut-être serait-il bon de découvrir si les destructions on eut lieu en même temps ou non... trouver une logique dans la chronologie et savoir s’ils étaient plusieurs... - La ronde des gardes, elle s'effectue toujours de la Terre aux temples les plus lointains ? Par lequel ils ont commencé ?
La maîtresse de l’Olympe hocha la tête à la première question avant de répondre presque du tac au tac à sa question, ayant pensé à la même chose :
- Paphos. Puis Adrastée et enfin Lemnos. - On devrait tous les inspecter et examiner les corps. La rigidité cadavérique me permettra de te dire si les attaques ont été simultanées.
Victoire eût un air de dégoût en entendant sa proposition. Non pas qu’elle eût un quelconque problème avec l’idée de tuer ou de la mort, c’était juste que selon elle, mort c’était mort et l’idée de voir de la pourriture et de la décomposition ne la ragoûtait jamais vraiment. Pourtant, Athéna avait raison, c’était encore sans doute le meilleur moyen d’estimer quelque chose à l’heure actuelle. Elle coula un regard sur Sebastian qui semblait autant à l’aise avec l’idée qu’elle et avec un sourire amusé, elle ouvrit son bras droit en direction des cadavres, comme pour inviter la guerrière à prendre la tête de la marche. Après tout, c’était elle l’experte.
Elle resta un peu en retrait tandis qu’Athéna s’approchait plus des corps pour les analyser. Jusqu’alors elle ne pouvait pas dire grand-chose, juste retenir les premières informations pour pouvoir comparer avec les suivantes. Hera attendit qu’elle termine son affaire en observant les alentours, silencieuse et perdue dans ses pensées. Lorsqu’elle eut terminé, elles se rapprochèrent l’une de l’autre, prêtes à se téléporter au prochain temple et emmener le Marchand de sable avec elles. Pourtant, le jeune homme eût brusquement une réaction des plus singulière qui stoppa la déesse dans son mouvement.
- Sebastian... tout va bien ?
Il semblait intrigué par quelque chose qu’il semblait le seul à voir... ou à attendre.
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Sebastian Dust
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From Gold to Grave Who's making the Sandmandream ?
| Conte : Les 5 Légendes. | Dans le monde des contes, je suis : : Le Mαrchαnd de Sαble ϟ Archeron.
« You know that time never sleeps. Keep one eye open like I've got my head full of dreams, all shattered and broken like Never chose love, it chose me but I'm still here making stones bleed So I'll go on swimming upstream till I come tumbling down »
Storybrooke était une ville qui regorgeait de phénomènes paranormaux et d’évènements bizarres. Il ne pouvait pas se passer une seule journée sans que quelque chose n’arrive à ses habitants, que ce soit une course-poursuite en voiturettes de golf, une escapade surprise à Paris, une météorite qui s’écraserait sur un cratère rempli de dinosaures ou encore une guerre de food-truck… Rien n’était jamais laissé au hasard ou à l’ennui. La question était donc qiuelle serait la prochaine idée du karma pour s’amuser ?
Pour tout avouer, Sebastian ne se posait pas la question. Il prenait les journées comme elles venaient, essayant de se réhabituer au rythme du temps sur Terre. Les habitudes étant la meilleure arme pour retrouver un rythme normal, il s’était installé une petite liste de choses à faire quotidiennement et la suivait plutôt correctement. C’était un peu mécanique. Un peu auto-pilote. Mais ça lui permettait de recentrer un peu ses idées qui partaient encore dans tous les sens. Aussi, quand il avait entendu des voix en provenance de son salon alors qu’il était l’heure de boire un thé, le gardien s’était très sérieusement demandé s’il devait préparer deux tasses de plus…
Sab était déjà en train d’en verser dans le dernier mug lorsqu’il réalisa qu’il n’avait aucune idée de qui était là !
Relevant les sourcils, tournant la tête, il avisa de Sherlock qui dormait paisiblement sur son tapis entre la cuisine et le salon… Et que soit il entendait des voix venues de son crâne, soit il connaissait les occupants. Dans le doute et histoire de ne pas passer pour un fou, Sebastian attrapa une tasse dans chaque main et fit les quelques pas le séparant de la pièce à vivre. À l’intérieur se trouvaient deux gardes olympiens, installés l’un sur un fauteuil et l’autre sur le canapé, leurs casques retirés, leurs armes posées nonchalamment un peu plus loin et en pleine conversation passionnée autour de… De quoi, en fait ?
« Arrête de bouder, Laurel. Je te dis que t’as rien perdu ! »
Lança le premier garde au second, Henry, qui était adossé contre le dossier, bras croisés et semblait très boudeur.
« Bien sûr, à d’autres ! Et tu vas me dire que c’est pas une infidélité que d’aller faire le tour des temples sans moi et, en plus, avec Patrick ! »
« C’est pas ce que tu crois… »
Sab les observa tour à tour, intrigué. Qu’est-ce qu’ils faisaient là, à papoter comme si de rien était au milieu de son salon ?! Celui sur le fauteuil avait le niffleur sur les genoux, lui grattouillant le ventre comme si de rien était sans même s’inquiéter de sa cleptomanie patentée. L’autre se mit à brandir la carapace de Clyde entre eux dans des gestes accusateurs qui secouèrent la pauvre tortue.
« Vas-y, explique-moi alors ! Si c’était aussi peu passionnant, pourquoi est-ce que vous n’arrêtez pas d’en parler dans les couloirs ?! »
Le gardien déposa l’une des tasses de thé sur la table basse et se glissa sur le canapé et tenant la seconde, se demandant comment il allait pouvoir sortir Clyde de là avant qu’il n’y ait trop de dégâts…
« C’est parce que… Parce qu’on ne voit pas ça tous les jours ! Trois temples pillés, ça avait de quoi remporter le prix de la découverte de l’année. Beaucoup mieux que Henry et sa collection de tapisseries sorties d’on ne sait où. »
« Donc tu savais très bien ce que vous alliez trouver en y allant ? »
L’autre leva les yeux au ciel, attrapant la tasse libre pour commencer à boire une gorgée.
« Pas du tout ! On a commencé le tour comme d’habitude et là, PAF, les hécatonchires sur le carreau, le temple victime de Katrina et aucune trace de qui que ce soit… On a cru à une blague mais quand on s’est rendu au deuxième, même histoire. »
« Évidemment, il fallait que tu sois avec Patrick… Pourquoi c’est jamais avec moi que tu fais des trucs comme ça ? »
Le premier soupira, roulant des yeux.
« Si tu te levais à l’heure peut-être que je serais partis faire la ronde avec toi ! »
« C’est pas ma faute ! J’ai fait trop d’heures supp’ la semaine dernière quand il a fallu nettoyer la piscine à balles… Du coup j’ai coupé mon réveil. »
« C’était ton idée, la piscine. J’avais dit que le slime c’était too much. »
« Peut-être mais c’était une super idée ! »
Il se tourna vers Sebastian, assis à côté de lui, en affichant un grand sourire.
« J’ai pas raison ? »
Pris au dépourvu, le gardien hocha vivement la tête en avalant de travers une gorgée de thé ; cela sembla satisfaire Laurel qui reporta son attention sur son collègue.
« Tu vois, j’ai toujours des bonnes idées ! Donc si j’étais venu avec toi, on aurait peut-être résolu le problème des trois temples divins pillés, des bestioles tuées et vous n’auriez pas eu l’air stupide devant la maîtresse d’Olympe ! J’suis sûr que vous avez raté un indice gros comme une maison… »
Il tendit Clyde sur la gauche, permettant au marchand de sable de la récupérer rapidement avec une volute dorée qui la reposa délicatement au sol et sur ses quatre pattes.
« N’importe quoi, dit qu’on sait pas enquêter tant que t’y es ! » Se vexa son collègue.
« C’est exactement ce que j’ai dit… C’est Laurel et Hardy, le duo qui fonctionne. Pas Patrick et Hardy ! »
Sab étouffa un petit rire, ce qui leur fit tourner la tête à tous les deux vers lui. Ils clignèrent plusieurs fois des paupières, semblant bugger, avant qu’ils ne se lèvent soudainement à l’unisson.
« Sebastian ?! »
« Depuis quand vous êtes ici ?! »
« Depuis quand vous êtes revenu ? »
« Depuis quand vous aviez disparu ?! »
Ils marquèrent une pause, le toisant avec plus de surprise que de méchanceté. Puis de la méfiance. Puis de la suspicion. Puis…
« Vous nous espionniez ? »
Quoi ? Mais pas du tout !! C’était eux qui se trouvaient dans son salon ! Sebastian secoua la tête vivement de droite à gauche, désignant le plafond et le lieu avant de se montrer du pouce. C’était chez lui, ici, au cas où ils l’auraient oublié… Laurel se rassit, se penchant vers lui dans une grande proximité. Très grande. Trop grande. Ses yeux se plongèrent dans les siens quelques secondes, comme s’il essayait de détecter un truc à l’intérieur.
« Vos yeux nous diront si vous nous mentez. » Siffla-t-il, d’un ton menaçant.
Il y eu un nouveau silence, durant lequel le gardien se sentit atrocement mal à l’aise. Mais il fallait faire bonne figure et montrer qu’il avait tous les droits de se trouver sur son canapé ! Il tenta de garder une mine sûre de lui, sans trop insister. Il ne voudrait pas paraître coupable…
« Qu’est-ce que tu lis dans son regard ? » Demanda l’accolyte.
La tension dura encore un instant.
« Je ne sais pas. Je ne sais pas lire les yeux. J’ai pas eu droit à la formation cette année. »
…
Ils se redressèrent tous les deux dans un soupir désabusé et se laissèrent tomber chacun de leur côté, relâchant soudain cette pression palpable dans l’air. O-kay… Sab papillonna du regard, passant de l’un à l’autre sans trop comprendre ce qu’il venait de se passer. Il y avait décidément plus de questions que de réponses ! Comme toujours quand ça concernait le divin, à dire vrai.
« Vous avez tout entendu, c’est ça ? »
Le gardien n’eut d’autre choix que de hocher la tête. Mentir, c’était mal.
« C’est pas bien grave, ça ne fait qu’une personne de plus ! Après les autres gardes, les dieux, Cookie… »
« On ne l’a pas raconté à tant de monde que ça, n’exagère pas ! »
« … Le cuistot… »
« Tony. »
« Voui, Tony. J’oublie quelqu’un ? »
Hardy leva les bras au ciel en signe de reddition.
« Bon, d’accord, on s’en est PEUT-ÊTRE un peu vanté. Mais vraiment, t’as rien raté. »
Sebastian échangea un regard entendu avec ce pauvre Laurel. Décidément, c’était compliqué d’être garde olympien en ce moment… Sans compter qu’ils ne lui avaient toujours pas dit ce qu’ils faisaient ici.
« Dans tous les cas, Sebastian n’aurait pas dû l’apprendre. On va devoir le tuer maintenant. »
Sab s’étouffa avec sa dernière gorgée de thé. Il n’était pas sérieux ?!
« On peut pas, t’as oublié ? »
« Ah oui merde, le mémo, c’est vrai. »
« Et puis, on ne tue pas les gens. »
« J’avais oublié aussi. »
Complètement à côté de la plaque ces deux-là…
« Vous parliez de temples pillés ? Il s’est passé quelque chose ? »
« Ouais, et on sait pas trop quoi… »
« Fais-nous passer pour des incompétents tant que tu y es. »
Si ça pouvait le rassurer, Laurel n’avait pas besoin de le préciser. Ça se voyait, même si le gardien ne leur dirait pas ; il était bien trop respectueux pour ça. Mais ça avait quand même l’air très bizarre cette histoire… Avec tout ce qu’il s’était passé avec les nymphes et les titans, voilà qu’on attaquait les dieux indirectement. Pour avoir visité le temple de Diane à l’époque, Sab savait que ce n’était pas un endroit où on entrait si facilement alors… Comment ?
« Je suis sûr que je me débrouille mieux avec le marchand de sable que Patrick et toi ! »
Hardy sembla s’offusquer.
« Ah ouais ?! Je parie que t’es même pas capable de te rappeler où est Adrastée ! Tu retrouves déjà pas ton casque, alors ça… »
« C’est un défi ? »
Ils avaient l’air soudain très décidés. Ça ne sentait pas bon pour lui…
« Une certitude. Vous ne trouverez rien du tout. »
« Tenu. »
Et c’est comme ça que Sebastian se retrouva, malgré lui, à attendre devant le temple de la déesse Athéna qu’elle et la nouvelle maîtresse d’Olympe, Victoire, ne débarquent à leur tour pour mener une enquête ! Heureusement qu’il avait mis ses chaussures et une tenue décente…
Hardy avait eu raison, ils n’avaient rien trouvé de très probant dans le temple Adrastée - sans compter que Laurel s’était tiré aussi vite qu’il était venu en voyant arriver les deux déesses – et s’apprêtaient à s’en aller pour un autre lorsque le marchand de sable s’immobilisa. Accroupi au sol pour refaire son lacet défait, il avait entendu un bruissement très lointain au premier abord. Une espèce de roulement léger, un flottement hésitant mais constant. Ça résonnait dans ses oreilles comme au travers d’une bulle, pourtant il avait la sensation de l’entendre très distinctement.
La question de Victoire mit quelques instants avant de lui monter elle aussi à l’esprit tant il était concentré sur l’autre. Clignant des yeux, il ne releva pourtant pas le visage, tentant d’apercevoir autour de lui quelque chose qui correspondrait au son résonnant.
« Vous l’entendez ? »
« Entendre quoi ? »
La réponse d’Athéna lui confirma que quelque chose clochait : si elles n’entendaient rien, peut-être qu’il n’y avait rien à écouter ? Pourtant, s’il y avait bien une chose que le gardien avait retenu de ses voyages en leur compagnie, c’était qu’il ne fallait jamais laisser au hasard quelque chose… Il attendit, le son s’amplifiant légèrement. Régulier. Un peu grinçant. Mais agréable.
Spontanément, l’une de ses mains se releva pour esquisser un mouvement d’ondulation du bout des doigts. A ce geste, le murmure s’estompa et cessa. Surpris, le gardien attendit encore dans l’espoir que ça recommence mais… Il fallut se rendre à l’évidence, il n’y avait plus rien. Haussant les épaules, se passant une main sur la nuque, Sebastian se redressa d’un air un peu gêné de leur avoir fait perdre du temps.
« Ça s’est arrêté. »
« Tu veux qu’on attende encore un peu au cas où ça recommence ? » Proposa Victoire, d’une voix patiente et agréable. « C’était de sbruits de roue, de voiture ? »
Le marchand de sable secoua la tête.
« Non… Plutôt comme de la pierre qui roule ? »
Ce n’était pas vraiment une question mais… Il patienta encore un peu, se tourna même légèrement en direction du corps des hécatonchires et se concentra mais… Rien. Il fronça les sourcils, les gens faisaient souvent ça pour se concentrer : pas de meilleur résultat. C’était parti. Il espéra que ce n’était pas un vestige de son séjour au pays des songes, pourvu que ses oreilles ne lui jouent pas des tours !
Il secoua la tête en direction des deux déesses et les rattrapa d’un pas rapide. Hera lui adressa un hochement de tête entendu.
« D’accord… Peut-être entendras-tu quelque chose au suivant ? »
« Espérons qu’il soit moins saccagé que celui-ci… »
C’était peu probable, vu le dialogue des gardes un peu avant, mais savait-on jamais. En tout cas, ils semblaient en avoir terminé avec ce temple-ci…
« Tu nous emmène à Paphos, Victoire ? » Proposa Athéna.
La déesse hocha le menton et, en un clignement d’yeux, ils se retrouvèrent devant un autre temple ! Le même constat désolant s’offrit à leurs yeux : deux corps d’hécatonchires gisaient non loin de l’entrée et aucun hologramme ne sembla venir leur souhaiter la bienvenue.
« Tu ferais bien de passer devant, au cas où des protections ne s’activent… Je vous couvre tous les deux. »
La déesse fit apparaître deux épées, une dans chaque main, pour joindre le geste à la parole. La dernière fois que Sab l’avait vu faire ça, c’était contre Phobos et ils avaient passé un très sale quart d’heure… Pourvu que ça ne soit pas la même ici !
Hera éclata de rire, mi-nerveux, mi-sincère, en observant sa consœur.
« Bon… Ben je remets ma vie entre tes mains si je comprends bien… Après tout, ça ne sera que la deuxième fois que tu me verras mourir sous tes yeux… »
Euh, pardon ?! Athéna lui asséna un regard si noir que Sab se sentit obligé de reculer d’un pas pour ne pas être directement visé par cette attention hostile. Ça avait l’air d’être de la franche camaraderie entre ces deux-là ! Qu’est-ce que c’était quand elles s’engueulaient….
L’ennui, c’est qu’il avait oublié de refaire son lacet tout à l’heure - trop perturbé par le bruit. Du coup, il marcha dessus malgré lui en reculant, s’emmêla les pieds et trébucha, se retrouvant les fesses sur le sol et tout le corps avec !
Il fut alors parcouru d’un frisson brûlant et le bruit revint à ses oreilles… Mais beaucoup plus fort. Les volutes de sable qui le suivaient toujours plongèrent en direction du sol et se dispersèrent droit devant eux, filant droit vers les corps des monstres assassinés dans un son de roulement singulier. Pas des pierres, du sable. Des grains de sable qui bougeaient. Qui roulaient. Les uns sur les autres. Les uns dans les autres. Il sentit quelque chose happer son esprit, l’appeler, comme la poignée d’une porte qu’on ouvrait… Et en un clignement d’yeux, il l’ouvrit.
Devant eux, le sable venu du sol se matérialisa en un temple identique à celui en arrière-plan. Légèrement flou. Mobile sous le sable qui bougeait constamment. Seul. Puis quelque chose tenta d’apparaître devant, un visage se dessina, tourné vers l’extérieur comme l’hologramme qui protégeait chaque lieu divin… Il tremblota et disparu brusquement avant même de se former complètement. Le sable s’évapora pour laisser la place aux deux hécatonchires visiblement énervé. Une fraction de seconde. A peine un clignement d’yeux et quelque chose les frappa quasi simultanément, comme pour les transpercer, sans qu’ils ne puissent réagir. Une chose si rapide que le gardien ne la discerna pas. Que le sable lui-même n’illustra pas avant de les faire s’écrouler, décimés.
Ils n’avaient même pas combattu, ils avaient été massacrés immédiatement…
Le goût du fer envahit la bouche du gardien, ses pensées semblèrent vriller et aussi brusquement qu’il était tombé, le décor s’évanouit comme une cascade dorée et s’éparpilla dans le sol. Dissipé. Envolé. Une volute s’enroula autour du bras qui maintenait Sebastian encore redressé parterre, inquiet peut-être. Sonné, il ressentit alors une immense fatigue plomber ses épaules et lutta de toutes ses forces pour ne pas s’écrouler. Il insista sur ses paupières lourdes et porta ses doigts vers son visage, constatant du filet de sang qui s’était écoulé de son nez jusqu’à ses lèvres.
Lorsque ses yeux rencontrèrent ceux d’Athéna et de Héra, il sut qu’elles aussi avaient vu la scène ensablée.
Pourvu qu’elles aient une meilleure idée que lui sur l’auteur de cette attaque foudroyante. Parce que, clairement, à part le laser d’une Étoile de la Mort made in star wars… Il ne voyait pas.
Eloise A. St-James
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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| Conte : Hercules | Dans le monde des contes, je suis : : Athéna
Chercher une chronologie à tous ces récents pillages semblaient une bonne idée sur le papier. Pourtant, la déesse avait l'impression que cela ne les mènera pas loin. Alors, elle commençait déjà à essayer de faire une liste de ce qu'ils savaient. Trois temples, heureusement déjà vidés par leurs propriétaires, saccagés. Des hécatonchires tués a priori en un coup si on en croyait le petit tour de passe-passe avec le sable, les deux simultanément ou après très peu de temps de battement... Donc une force exceptionnelle et quelqu'un qui savait parfaitement bien se battre. Aphrodite et son gigolo lui paraissaient évident. De même que les Titans, donc Chronos. Poséidon était censé avoir disparu, mais avec cette vieille sardine, on en était jamais totalement sûr... Lui aussi restait possible mais peut probable.
Enfin, pour le moment, ce n'était pas le principal. Athéna était surtout concentrée sur les potentiels dangers restants, même si la probabilité d'une telle protection encore active était plus que faible. Ensemble, le trio pénétra dans le temple de Paphos, propriété d'Aphrodite. Le temple était rempli de statues, toutes détruites. Voyant qu'il n'y avait pas de danger apparent, la guerrière fit disparaître ses armes avant d'aller inspecter les corps, pour y faire les mêmes constatations qu'à Adrastée. Des coups nets et précis, tués dans un laps de temps très court.
- Les mêmes blessures que pour ceux d’Adrastée. Quasiment aucune différence au niveau de la rigidité... Soit ils étaient plusieurs et les attaques étaient simultanées, soit ils ont été extrêmement rapides pour les tuer, fouiller et passer à un autre temple. Déclara-t-elle. Par contre, pourquoi ce lit n’est pas détruit... Songeuse, la déesse se dirigea vers l'alcove qu'elle venait de voir dans lequel trônait un lit plein de poussière. Pas de nouvelle vision Sebastian ?
« Peut être qu’ils les ont tués sans fouiller les temples ? » Proposa le Gardien. « Que le but était de tout détruire de la même manière que les hecatonchires ou l’hologramme... »
- Ou alors ils savent que ce qu’ils cherchaient n’était pas là... Dit-elle, réfléchissant.
« Alors comment a-t-il pu échapper à la destruction ? » S'interrogea Victoire en voyant le meuble.
« Il n’est pas dans la même matière que le reste ?
Possible. Mais vu la poussière présente, peu probable.
« Détruire tout un temple et laisser intact un objet.... Ce n’est pas logique. Sauf si cet objet n’était pas là avant. »
- Résumons. Trois temples pillés quasiment en même temps. Quatre hecatonchires tués de façon quasi simultanée. On peut déjà se dire que ça sera pareil à Lemnos. Les deux questions les plus importantes : qui et pourquoi ? Concrètement, en suspect, nous avons qui ? Phobos et Aphrodite, Chronos, Ouranos s’il est encore sur Terre... Qui d’autres ? Demanda-t-elle aux deux autres.
« Un cavalier, s’il en reste. Quelqu’un venu du futur ? »
- Phobos a volé les pouvoirs des Cavaliers, il n’y en a plus. Quant à quelqu’un du futur, ça va nous compliquer la tâche... Soupira-t-elle, déjà découragée.
Athéna n'aimait pas les questions sans réponse et là, cela semblait devenir une énigme bien insoluble...
« Oui, on ne peut prédire de rien ni écarter personne, ni présent, ni future. Certains comme Alexis ont retrouvé des pouvoirs qui semblaient aspirés par Phobos, il est possible que d’autres en ai eu aussi l’occasion... » Acquiesça Victoire avant de faire le tour du lit et de regarder les autres « C’est intéressant ce que tu propose Sebastian sur le fait que le lit n’était pas là au moment de la destruction... » Ajouta-t-elle avant de passer sa main sur la tête de lit « Mais je ne pense pas que ce soit tout à fait exact, il y a de la poussière... Il est là depuis longtemps... »
La brune acquiesça, toujours en train de réfléchir à une liste de suspect. Malheureusement, ils n'étaient pas nombreux mais dans le même temps, ils l'étaient déjà trop !
« Donc.... ce qui a détruit le reste a manqué ce lit. Caché derrière la pièce principale. On a... un indice sur la façon de faire, je dirais ? » Proposa Sebastian en revenant vers le centre du temple. Il eut l’air de réfléchir. « Tout a pu être détruit en même temps. Mais la personne n’a pas daigné aller vérifier le reste dissimulé, elle a juste... détruit et est partie. Sans doute d’un seul coup. »
Pas faux. Et dans ce cas-là, le message pouvait être interprété d'une manière pas du tout en faveur des dieux... Faire face à un ennemi aussi rapide et puissant, ça ne serait pas une partie de plaisir.
- Tu as raison Sebastian... Je crois qu'on cherche trop loin. Ceux qui ont fait ça, semblent l'avoir fait pour une seule chose : une démonstration de force. Et sans doute un message. Peut-être pour nous montrer que c'est bientôt notre tour. On reviendrait donc au Ragnarök qui est censé être la fin du monde. Chronos, Surt sont nos plus évidents suspects. Phobos aussi, dans une moindre mesure pour le coup.
Après tout, le fils de Diane et Pitch était une épine dans leur pied. Il avait tendance à toujours être sur leur chemin ces derniers temps et il était déjà rentré dans un temple sans en déclencher les alarmes. Etait-il assez fort à présent pour passer outre les hécatonchires ? La brune ne voulait pas vraiment le savoir. Parce qu'alors, ça serait franchement la grosse merde...
- On a besoin de réponse... Soupira-t-elle, pas du tout à l'aise avec ce qu'elle allait proposer. Les Titans sont les créateurs des hécatonchires... Ils ont créé tout ça. On ferait bien d'aller les voir. Reste à savoir qui on contacte... Hypérion, Thémis, Atlas ou... Ou Ouranos.
L'ancien Roi Titan voulait tous les buter depuis des millénaires. C'était sans doute sa folie qui avait déteint sur Zeus d'ailleurs. Mais quoi qu'il en soit, aller le voir était à double tranchant, la brune le savait pour avoir été en sa compagnie un certain temps, avec son père Japet... Lui aussi d'ailleurs était à mettre sur la liste des suspects. C'était un connard de première qui voulait les tuer - sa fille en tête - et qui était bien formé. De quoi correspondre aux critères...
« Tu irais voir qui selon toi ? » Demanda Victoire après l'avoir écouté jusqu'au bout.
« Hyperion » Ecrivit Sebastian.
- Ouranos. Répondit en même temps Athéna, tout en se mordant la lèvre, peu ravie de cette solution. Hypérion a été à nos côtés et s'est un peu foutu de notre gueule en endossant le rôle d'Anatole, Thémis semble la plus disposée à nous aider mais... Ouranos a été Roi des Titans. Il aura plus d'informations. Ca sera juste très difficile de les obtenir et surtout.... Dangereux. Il veut notre mort. Prévint-elle.
« Ouranos ne nous donnera pas de réponses sans contre partie. » Inscrivit Sebastian en se triturant les doigts, mal à l'aise.
« Quelle contre partie t'a-t-il demandé la dernière fois que tu l'as rencontré ? » Se renseigna la déesse du mariage.
« Il a voulu qu’on saute dans une cascade pour y mourir. Ou devenir le nouveau Pan. » Inscrivit Sebastian.
« Ne devrions-nous pas tenter d'abord avec quelqu'un qui ne nous demanderait pas l'impossible ? Si Ouranos doit nous pousser dans nos derniers retranchements, autant être peut-être sûr d'avoir tester tout ce qu'il était possible de notre côté... »
« Et il souhaitait qu’on se mette de son côté. »
« Si ce n'est que ça, je suis déjà de son côté... » Répondit Victoire en haussant les épaules.
- Ah ? Tu veux la mort d'Elliot ? Intéressant... Fit Athéna, légèrement surprise.
« J'ignorai que tu l'ignorais... Je n'ai jamais changé mon fusil d'épaule pourtant... »
Ce qui n'était pas bien grave en soi. Chacun avait ses propres opinions vis à vis d'Elliot et de son futur rôle. Athéna préférait essayer de protéger son neveu. Son camp lui semblait déjà choisi.
- Faut ce qu'il faut. Soit on perd du temps, soit on va directement voir celui qui aura les réponses. Conclut-elle en haussant les épaules.
« Encore faut-il être sûr qu'il ai les réponses m'enfin... Je te fais confiance ! » Décida-t-elle en hochant la tête validant ainsi le départ chez Ouranos en précisant à Sebastian « Tu n'es pas obligé de venir si tu le ne souhaite pas, tu as déjà fait beaucoup... »
Vu la tête de Sebastian, il n'accepterait pas de rester en arrière. Athéna lui sourit avec gentilesse avant de souffler un bon coup. Puis les trois comparses disparurent. Direction Ouranos, ancien Roi Titan et tueur d'enfants. Du moins avait-il essayé d'en tuer. Jusqu'à présent, ils avaient réussi à s'en sortir. Cette fois-ci, la guerrière en avait bien conscience, ils se dirigeaient de leur plain gré vers Ouranos. Et c'était prendre un sacré risque...
••••
by Wiise
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
Il avait semblé évident à Victoire que le visage du jeune homme avait été sans équivoque quand elle lui avait précisé qu’il n’était pas obligé de venir. Il semblait clairement déterminé à aller au bout de cette histoire, de cette folie. Pourtant, quelques secondes après cette affirmation, il avait blêmit étrangement et la déesse avait froncé les sourcils en l’observant, inquiète. Il avait alors pointé le sol et Hera avait baissé les yeux pour voir avec surprise le sable tournoyer à ses pieds. Il avait ensuite montré le ciel, puis le sol une fois de plus, puis lui-même avant d’hocher la tête vigoureusement de gauche à droite. Il était évident qu’il tentait de se dédouaner de ce qui se passait sous leurs yeux et la déesse se contenta d’hocher la tête d’un air entendu avant de voir apparaître une nouvelle phrase :
Pour quelles raisons accepterait-il de vous recevoir ?
Ouranos. Il était déjà là, omniprésent. Il les écoutait, les surveillait. Il savait d’ores et déjà. Fallait-il s’en offusquer ou bien s’en étonner ? La Maîtresse de l’Olympe n’en fit pourtant rien. Il était évident que les Titans étaient de loin bien plus puissant et certains étaient plutôt du genre à faire de chaque rencontre une démonstration de force. Tout comme Ouranos... Comme quoi le fruit n’était pas tombé bien loin de l’arbre, n’en déplaise à certains. Elle avait dégluti, s’avouant bien que ce genre de personnage pouvait être effrayant. Tournant la tête vers sa “soeur”, elle avait eu le temps de la voir lever les yeux au ciel, agacée. Mieux valait-il pas qu’elle prenne la parole en premier. Se souvenant des conventions et de ce qu’elle avait dut être auprès de son propre mari durant des années, elle avait joint ses mains au niveau de son bassin, dans une posture humble, avant de prendre la parole :
- Je l'ignore, Seigneur Ouranos. Seul vous êtes maître de vos propres raisons et il ne nous appartient pas de les commenter ou de les deviner. En revanche, il semble évident que notre cas vous intéresse d'une quelconque manière puisque vous prenez de votre temps pour nous faire audience. Je vous en remercie.
Il y eût un silence. Un long silence, puis rien. Le vide absolu. Hera avait l’habitude d’être ignorée par ce genre d’individu. Patiemment, elle continua d’attendre tandis qu’Athéna prenait la parole pour préciser :
- Il ne parlera pas aux femmes... Le Roi Ouranos est de la vieille époque...
Qu’à cela ne tienne alors ! Elle s’était tournée vers Sab avec un regard qui signifiait clairement “c’est à toi de jouer, mon grand”. Mais avant que le jeune homme eût le temps de faire quoi que ce soit, un rire avait retenti dans le temple, envahissant l’espace sans pour autant prendre une quelconque matérialisation concrète. Un rire comme une exclamation amusée de la situation. Qu’il s’amuse, que pouvaient-il y faire de toute façon. Quoi qu’il arrivât, Victoire avait la sienne... il continuait à les épier, à les écouter, ils avaient son attention. Comme pour répondre à cette pensée, le décor se modifia alors sous ses yeux. Ils étaient à présent dans une forêt luxuriante. Au centre de celle-ci était placé un trône en bois et sur ce trône, Ouranos qui les toisait du regard, vêtu simplement d’une tunique marronne. Aucune arme ne gisait à ses côté (en avait-il seulement besoin ?). Il n’y avait rien d’autre, aucun signe de vie ou d’habitation. Calmement, Hera s’était approchée en direction du trône et l’avait salué d’une révérence qu’elle tenait de son ancien titre. Athéna l’avait suivi et lui avait lancé un signe de tête tandis que Sebastian s’était penché en avant avec une certaine rigidité, comme le salut japonais, la main sur le torse. Après un court silence, le titan la regarda droit dans les yeux :
- C'est étrange et surprenant de voir qu'une femme soit assise à la place d'un homme.
Il la cherchait, c’était évident, tentant de la rabaisser à un rôle d’inférieur. Un rôle qu’elle refusait désormais. Les femmes avaient toujours mérité une place plus importante. Toujours aussi calme, elle répondit avec un sourire, le ton velouté :
- Oui, en effet, étrange et surprenant. Mais je pense que nous n'avons pas fini d'être surpris, une place de femme à réécrire et inventer laisse forcément apparaître quelques nouveaux sentiers.
Un nouveau silence s’abattit entre eux. Il la toisa quelques secondes avant d’observer Sebastian. Son regard revint alors vers elle et bien qu’elle ne le montrât pas, une bouffé de victoire montait en elle. Il l’autorisait à parler, cela aurait pu bien plus mal se passer. Il fallait maintenant savoir quoi dire, quoi demander. Elle sentit le regard de Sebastian se tourner vers elle, comme pour la soutenir silencieusement ou l’intimer à parler, elle l’ignorait mais cela ne la pressa pour autant. Elle avait appris avec le temps, au contact du fils de celui qu’elle avait devant lui qu’une réponse qui tardait à arriver était toujours préférable à une langue mal tournée. Après une profonde inspiration, elle se lança :
- Nous avons actuellement un cas inédit. Trois temples pillés en très peu de temps, des Hécatonchires morts et des systèmes de protections qui ne se sont pas déclenchés. C'est une situation à laquelle nous n'avons jamais fait face jusqu'alors, la ou les ... "choses" qui ont fait ça sont beaucoup plus fort que ce que nous ne pourrons l'être.
Elle hésita un instant. La suite, il n’allait pas l’aimer, elle le savait déjà mais s’en priver était bien trop douloureux. Et puis il servait aussi la suite de son propos, un propos nécessaire.
- Nous savons que vous avez déjà eu à faire face à ce genre de situation en tant que Titan Roi. Nous pensions que vous auriez pu nous renseigner sur l'auteur et la raison de ces actes, nous devons nous préparer au pire, protéger ce que nous avons...
Elle vit en une seconde l’irritation prendre possession de ses pupilles. Ne bougeant pas d’un poil, elle avait continué à l’observer dans les yeux, refusant tout mouvement de recul qui ne pourrait qu’aggraver sa colère ou son sadisme. Il se pencha alors vers elle, l’observant toujours droit dans les yeux :
- A mon époque, tout était mieux gardé.
Sous-entendu bien sûr que lui ne se faisait pas piller ses Temples. Oui. Que pouvait-elle dire de plus ? Après tout, il n’avait aussi peut-être pas eu à faire face à cette menace. Ce n’était pas un temple qu’on lui avait pillé mais son trône... était-ce plus reluisant ? Elle garda bien sûr toutes ces réflexions pour elle, se contentant d’attendre sans un mot qu’il se calme. Il se redressa alors sur son trône et ajouta avec un sourire satisfait :
- Pourquoi ne pas être allé voir vos très chers protecteurs ?
Et nous en étions donc au fameux passage où le grand salopard machiste et misogyne avait besoin de se faire mousser, qu’on lui dise qu’il était le plus beau, le plus grand et le plus fort. Que sans lui rien n’était impossible. Qu’il était un dieu parmi des insectes etc etc etc... Elle avait tellement eu l’habitude d’apaiser son mari à l’égo surdimensionné ainsi qu’elle avait presque eu envie de répondre au tac au tac, enclencher la cassette. Mais il fallait que cela fasse plus vrai, qu’il le savoure. Après tout, il savait déjà pourquoi ils n’étaient pas allés voir Hypérion, Atlas ou encore Thémis s’il les avait écoutés. Il avait juste besoin de se l’entendre dire.
- Car nous avons estimé que vous étiez le plus à même de répondre à ces questions...
Comme prévu, le Titan s’adossa complétement sur le dossier de son trône, savourant ses paroles avec un sourire. Après un instant de jubilation, il reprit cependant :
- Protéger vos temples, aujourd'hui, ne servirait plus à rien. Ils sont désormais souillés. S’il a pu entrer dans l'un d'entre eux, rien ne l'empêchera de reproduire la même chose dans les autres.
Il tourna alors la tête vers Athéna pour poursuivre :
- Que cherchait-il ? - Si je le savais... En tout cas, ce n'est certainement pas l'Egide. Sauf s'il ne sait pas qu'elle est désormais entre les mains de Phobos.
Elle l’avait précisé calmement et Victoire avait fait tous les efforts du monde pour ne pas réagir à cette information.
- Vous semblez déjà savoir l'identité du coupable.
Elle avait incliné la tête légèrement sur le côté, observant toujours le titan comme pour approuver les paroles de sa “sœur”. En réalité, elle fulminait, surprise. Depuis quand l’avait-elle “perdu” ? Depuis quand le savait-elle et QUAND comptait-elle en parler ? Maintenant de toute évidence mais n’y aurait-il pas mieux valu en parler à leur dernière réunion exceptionnelle ? Elle comprenait maintenant l’envie de la déesse de commencer par le Temple d’Aphrodite, son acharnement sur le “gigolo”. Sans doute avait-elle espéré retrouver son Egide là-bas et la lui voler en retour. Ou trouver un quelconque indice lié à cela. Une protection de moins... ils n’étaient plus à cela près, après tout. Gardant ses pensées pour elle-même, elle se promit d’avoir une conversation avec la brune à ce sujet un peu plus tard. Ils étaient face à l’un des Titan les plus instables, se lancer dans une double conversation ne ferait que les déconcentrer de tout ce qui se tramait. De son côté, Sebastian semblait tout aussi surpris puisque son regard était passé d’Ouranos à Athéna avant de revenir sur le Roi déchu. Pour toute réponse à la question de la déesse de la Sagesse, ce dernier se contenta de sourire énigmatique avant de reposer son attention sur Hera :
- Pourquoi ces Temples en particulier ? - On se pose la même question... Nous avons supposé que cela avait rapport avec les armes divines que certains pouvaient renfermer ou dont les propriétaires avaient possession mais dans la mesure où certaines choses ont déjà été volées...
Elle avait tourné la tête vers Athéna comme pour lui dire “n’est-ce pas ?” et appuyer cette douloureuse nouvelle qui avait du mal à passer puis elle reposa son attention sur le Titan pour poursuivre :
- .. par un potentiel suspect qui se trouve acoquiné avec l'une des trois victimes... on peut douter de cette piste...
Elle avait reposé un regard insistant vers la brune qui signifiait clairement à présent qu’elle comprenait son empressement à entrer dans le temple d’Aphrodite. Elle revint une nouvelle fois vers Ouranos pour conclure plus à l’aide de ses mains que verbalement, en les écartant devant elle dans une pause légèrement sarcastique, un “tadam !” silencieux et sans joie. Une fois de plus, le Titan Roi s’avança sur son trône, le regard et le sourire triomphant, se délectant du fait qu’il savait visiblement quelque chose que les autres ignorait :
- Vous êtes perdu parce que vous ne vous posez pas les bonnes questions.
Le ton était sans appel, comme s’il était absolument sûr de ce qu’il avançait.
- Ça n'a aucune importance d'obtenir les réponses à ce que vous me demandez. J'ignore qui a fait ça. Mais si je voulais le savoir, je sais comment je m'y prendrais et j'arriverais à mes fins. Vous vous y prenez mal, mais ce n'est pas surprenant. Vous n'avez pas l'expérience. Vous êtes encore que des enfants.
On n'arrêtait décidément jamais l’égo surdimensionné et Hera répondit, presque par automatisme :
- Vous avez entièrement raison. On ne demande qu'à apprendre à votre contact... c'est pour cela que nous sommes là.
Il se leva alors brusquement, avançant rapidement vers le groupe. D’un même geste, Victoire et Eloïse se reculèrent pour le laisser passer. Les mains dans le dos, il se mit à marcher vers la jungle et les déesses ainsi que le marchand de sable lui emboitèrent le pas, attendant qu’il reprenne la parole.
- Qui a fait ça ? Sans doute quelqu'un qui cherchait quelque chose. Pourquoi ? Pour obtenir ce qu'il cherchait. Ce sont des évidences. Que renfermaient ces Temples ? Rien d'intéressant. Ce qu'il y avait de base, se trouve déjà à l'extérieur.
Comme un professeur, il faisait les questions et les réponses. Les mains toujours liées dans le dos, il se stoppa net et se tourna vers Athéna pour la fixer :
- Et l'Egide. Ce n'est qu'un jouet comme un autre. Non, la véritable question c'est...
Il se tourna alors vers Victoire et les deux s’observèrent, les yeux dans les yeux. Il s’avança alors vers elle, ne s’arrêtant à pas moins d’un mètre cinquante-trois (oui le MJ est très précis) d’elle. La déesse de cilla pas, refusant une fois de plus de reculer malgré la proximité et l’aura qu’il dégageait.
- Pourquoi s'y être pris de cette façon ?
Elle prit le temps de réfléchir à sa question, de trouver une réponse adéquate, viable, quelque chose qui les mettait sur une piste.
- Pour gagner du Temps ? Et ainsi ne pas alarmer qui que ce soit...
Il sembla déçu de sa proposition, ne la jugeant apparemment pas digne d’être véritablement appelé “réflexion” mais il sembla nettement plus satisfait de la suite de sa phrase :
- ...et pour brouiller les pistes, et nous focaliser vraisemblablement sur ce qui n'est pas important ? - Qu'est-ce qui est important ? C'est ça la véritable question qu'il faut se poser. Ne vous préoccupez pas du reste. - J'ai déjà du mal à comprendre ce qu'il a voulu faire... L'attention cachée derrière reste très nébuleuse. Des détails nous ont sans aucun doute échappé. - La seule importance que je vois à l'heure actuelle est celle qui nous permettrait d'éviter ce qui semble devoir nous arriver. Chronos se dit inévitable mais il n'a toujours pas agi et attends quelque chose du gamin qu'est encore Elliot. Je me dis qu'il est possible que nous arrivions proche de cet embranchement où tout pourrait basculer et que pour éviter que nous puissions empêcher la bascule on nous concentre sur autre chose. Rien n'est plus important pour moi il me semble actuellement...
C’était loin d’être une vérité absolue, juste sa propre vision de la chose, de ses idées. Elle se tourna vers Sebastian et Athéna, les invitant à commenter ou donner un avis sur le sujet s’ils en avaient un. Sebastian prit alors la parole pour écrire timidement de son sable :
Ce qui est important, ce n’est pas les temples, mais la destruction et des répercussions. Il y a quelque chose de bien plus fort qui arrive, c’était peut-être un moyen de signifier sa présence imminente et nous rappeler à l’ordre de nos priorités ? Personne ne surveillait ces temples à l’abandon, semble-t-il, même s’ils étaient protégés. Ce n’est pas qu’ils n’étaient pas importants mais c’était une cible facile pour signifier qu’on ne surveille pas bien nos arrières et que nous... enfin, les dieux et les titans présents, sont vulnérables. Nous connaissons mal les ennemis qu’il reste et personne n’est vraiment uni ni prêt face à cela. Certains ont des regrets, d’autres de la peur, veulent nous aider, ou rattraper une erreur.... Peut-être que la leçon à tirer de ce qui arrive est que nous ne sommes pas prêts et qu’il sera bientôt trop tard ? Ou que nous ne nous y prenons pas de la bonne manière pour nous préparer au pire ?
S’il n’avait pas parlé jusqu’alors, le jeune homme semblait désormais inarrêtable et Victoire avait du cadrer sa vitesse de lecture à sa vitesse d’écriture qui effaçait au fur et à mesure les anciennes phrases pour donner des nouvelles. Il semblait bien plus hasardeux à la fin de son texte, supposant plutôt qu’affirmant. Ne trouvant rien à y redire, Victoire se contenta d’observer le Titan pour qu’il puisse y répondre :
- Alors vous pensez que c'est lui ?
Il porta son attention sur le marchand de sable :
- Vous avez raison d'avoir peur, vue que vous avez pris la décision de laisser faire.
Puis il les regarda tous :
- C'est lui. C'est indéniable. Ou ça émane au moins de lui. Mais il n'a pas besoin d'indiquer sa présence. Vous seriez fous si vous pensiez encore qu'il n'était pas déjà là, à cette époque, à toutes les époques.
Il scruta les alentours dans le but de leur faire comprendre que leur menace pouvait être partout, même ici, en ce moment-même. Comme par mécanisme, Hera tourna à son tour la tête pour observer les environs.
- Maintenant que vous avez la conviction que ça vient de lui, il faut que vous trouviez ce qu'il souhaite que vous fassiez pour lui. Car il n'a pas fait cela sans raisons. Peut-être que c'était dans le but de vous rassembler, pour mieux vous massacrer...
Il eut un petit sourire avant d’ajouter :
- Ou alors pour autre chose. A vous de le découvrir.
C’était étrange. Victoire fronça les sourcils qu’un quart de seconde, concentrée sur ses pensées. Il avait jusqu’alors semblé si sûr de lui et pourtant en cet instant précis, il semblait plus en train de vouloir les convaincre de quelque chose, de les pousser à croire en leur certitude quelle qu’elle soit plutôt que de les pousser sur une voix. Était-ce seulement une impression ? Une impression de manipulation politique plus que du guide qu’il leur avait vendu. Mais peut-être était-elle trop paranoïaque. Ses doutes avaient laissé de l’espace à Sebastian, qui avait observé les trois interlocuteurs, pour qu’il reprenne :
Aller lui parler directement pour le savoir semble plutôt compliqué....
Après un moment d’hésitation, il observa Ouranos et demanda :
Vous auriez fait la même chose que lui ?
Pour toute réponse, le Roi déchu posa son attention sur lui. Son regard le poussait clairement à poursuivre, à expliciter sa pensée et tout en se mordant l’intérieur de la joue nerveusement, le marchand de sable s’exécuta :
Vous avez été titan roi avant et, même si vous n’en avez plus le rôle, vous savez ce que c’est. Auriez-vous agi de la même manière face à vos pairs, aux créations, à tout ce qui existe, pour en arriver là ... ou auriez-vous fait autrement face à l’inéluctable résultat qui nous attend ?
- Je n'aurai jamais été aussi faible que lui.
Hera se contenta de serrer les dents en l’observant. Elle savait parfaitement ce qu’il voulait dire. Peut-être même aurait-il pu faire pire que lui, mais pas pour les mêmes raisons. Chronos faisait tout cela par amour. Les dieux ne savaient pas encore vraiment quand et comment par la raison avait fini par venir jusqu’à eux comme une réponse attendue. Et Ouranos semblait trouver cela d’une faiblesse navrante. Mais l’Amour était-il seulement une faiblesse ? Qu’en savait-il véritablement, lui qui ne semblait pas capable d’aimer quelqu’un d’autre que lui ?
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Anatole Cassini
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« Il existe 175.000
espèces de papillons... »
« Le papillon ne compte pas
les mois, mais les moments.
Ce qui lui confère suffisamment
de Temps pour vivre, ressentir, aimer. »
| Conte : ➹ Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ Le Titan Hyperion, un papillon étoilé.
« Ils vont voir Ouranos ! » s'exclama Atlas en nous rejoignant, Thémis et moi.
On se trouvait à Olympe, face à la mer immense. Le palais, jadis habité par Poséidon flottait sur les flots. J'aimais cette vue, car à cette heure-ci de la journée, le soleil brillait et se refléttait sur les différentes parcelles de la demeure du dieu des océans. Une somptueuse structure qui avait traversé le temps, inaltérable.
« Je ne sais pas ce qui leur passe par la tête à ces gamins, mais ils prennent des risques démesurés ! »
Atlas semblait prendre réellement à coeur les agissements des enfants dieux. Il avait toujours eu ce petit côté paternel. Un père qui n'était pas toujours présent, qui voyageait beaucoup, mais que quand il était là, il se devait de se montrer fort et brave. Je n'avais jamais douté de ses compétences, ni de sa dévotion pour les gens qu'il aimait et à qui il tenait.
« Vous préférez qu'on agisse comment ? On y va tous les trois, ou tu comptes y aller en premier, Hyperion ? » me demanda t'il.
J'avais croisé le regard de Thémis. Ce n'était pas toujours facile de cerner ce qu'elle pensait.
Quand on regardait une personne droit dans les yeux, on pouvait généralement y lire de la tendresse, de la tristesse, de la colère ou de l'humour. Ces sentiments étaient assez visible chez les gens ordinaires. Mais Thémis, elle pouvait fermer son regard de manière à ce qu'on ne puisse pas lire à l'intérieur. Cela dit, on se comprenait elle et moi. On avait vécu et partagé suffisamment de choses pour savoir ce que l'autre ressentait. Et tout comme moi, à cet instant précis, elle savait ce que nous devions faire.
« Nous n'irons pas. » affirmais-je.
Il semblait dérouté par ma réponse. Non pas surpris, mais dérouté sur le fait que ce n'était pas ce qui était à faire. On était les Titans, ou plus précisément les parents. C'était à nous d'agir et de régler ce genre de désagréments. Mais ce n'était pas ainsi que je l'entendais.
« Tu peux prendre ton apparence plus jeune ? Celle où étrangement tu ressembles et tu agis plus comme un adulte qu'un vieillard ? »
Il tentait de m'atteindre, avec ses mots. De me faire comprendre, que ce qu'il voulait, c'était simplement d'aller à l'avant des problèmes et non pas de laisser les autres se sacrifier à notre place. Mais il ne comprenait pas que ce n'était pas ce que l'on faisait. Il y avait beaucoup de choses en jeu. Ces Temples, ces attaques, Ouranos... il y avait bien trop de questions sans réponses. Nous étions un atout pour les enfants dieux. Une chance, une carte à jouer. Si ils l'utilisaient trop tôt, ils épuiseraient tous leurs jokers avant la fin. Et on savait tous à quel point cette fin allait être douloureuse pour beaucoup d'entre nous et en emporter un grand nombre. Ils avaient besoin de nous. Nous ne devions pas agir aveuglément. Ils ne devaient pas étaler toutes leurs cartes, d'entrée de jeu. Mais Atlas ne le comprenait pas encore.
« Ils ne font qu'aller voir un vieil ami. » répondis-je.
Atlas laissa échapper une petite exclamation.
« Un ami ? » dit-il entre la surprise et le dégoût. « Tu étais là la dernière fois où il s'est présenté à nous ? Je ne pense plus qu'on peut le compter parmi nos amis et encore moins parmi nos frères ! »
Je ne partageais pas son point de vue. Ouranos restera à jamais l'un des nôtres. Et jusqu'à son dernier souffle, il aura son rôle à jouer dans notre existence. Un bon, ou un mauvais rôle, en fonction de ce qu'il décidera.
« Tu ne comptes rien faire ? » me demanda t'il sans réellement attendre de réponses. « Et toi non plus ? » ajouta t'il à l'intention de Thémis.
Il était déçu par notre réaction. Mais il devait suivre la même voix que nous.
« Bien. J'irais seul alors. » affirma t'il en tentant de disparaître.
Mais quelque chose l'en empêchait. Il se concentra une nouvelle fois, avant de cesser de lutter. Puis, il porta son attention sur moi, avant de se tourner vers Thémis. Car ce n'était pas de mon fait, mais du siens.
« Pourquoi tu as tellement changé ? Toi ? » dit-il avec une véritable tristesse qui pouvait se lire dans son regard.
Un regard bien plus facile à comprendre que celui de la titanide.
« Nous devons les laisser agir. » lui répondit-elle.
Ce qui sonna comme un glas pour le titan. Car pour la première fois, face à lui, aujourd'hui, elle lui exprimait clairement sa prise de position.
« Si ils rencontrent des difficultés, on sera là. Mais si on les rejoins là bas, ils n'obtiendront aucune réponse à leurs questions. »
« Donc on attend que Ouranos en sacrifie un et on sauve les autres, c'est ça ? »
Je n'arrivais pas à comprendre qu'il portait un tel jugement sur notre frère. Ce dernier n'était pas toujours du même point de vue que nous, mais il n'agirait pas inconsciement. Pas aujourd'hui. Il avait lui aussi beaucoup à perdre. Je ne pouvais pas croire qu'il n'y avait que du mauvais en lui. Il ne commettrait pas d'erreurs irréparables. Je voulu prendre le bras de Atlas, mais il se dégagea.
« Ne m'approche pas ! »
Ca me brisa le coeur. Mais je savais qu'il finirait par comprendre.
« Je t'en prie, Atlas, ne te détourne pas de nous. » le supplia Thémis.
« C'est vous qui vous détournez de moi ! Et de tous ceux qui comptent pour vous ! » affirma t'il une nouvelle fois.
Thémis voulu le retenir, mais il était partit. Elle ne souhaitait pas une nouvelle fois utiliser la force pour le maintenir ici. Ce n'était pas comme ça qu'on devait agir entre nous. Elle me porta une attention particulière, avant de partir à son tour. Quant à moi, je continuais de fixer l'océan quelques instants...
J'ignorais combien de temps s'était écoulé quand la jeune femme s'approcha de moi. Elle était arrivée par la plage, sans cacher sa présence. Elle avait simplement marché jusqu'à moi. Je continuais à fixer la vaste étendue d'eau.
« Bonjour Hyperion. » me dit-elle.
Un petit sourire naquis sur mon visage. Ca me touchait toujours quand Eulalie s'adressait à moi de la sorte. C'était tellement solennel et en même temps je sentais au ton de sa voix qu'un immense amour dissimulait ses mots. Moi aussi je tenais beaucoup à elle.
« La vue est belle ? » me demanda t'elle, sans doute dans le but de trouver un moyen agréable d'entamer la discussion.
Je tournais la tête dans sa direction. Nos regards se croisèrent et je lui souris.
« Magnifique. Comme toujours. »
Elle sembla flattée. Elle comprenait que je ne parlais pas uniquement de la mer immense. J'aimais beaucoup Eulalie. Elle était comme ma fille. Je lui avais donné la vie grâce à l'Argile que possédait Thémis. Une amazone parmi tant d'autres, mais mon Amazone.
« J'ai appris que vous aviez envoyé quelqu'un dans les autres Temples. »
Je me demandais bien qui avait pu lui dire quelque chose de ce genre. Moi ? Envoyer quelqu'un en qui j'avais confiance dans les divers lieux qui pourraient être touchés lors d'une prochaine attaque ? Là où des dieux pourraient se trouver et avoir affaire à une créature bien trop forte pour eux ? Je n'aurais jamais fait, n'est ce pas ?
Je m'étais contenté de fixer une nouvelle fois l'océan. Elle avait sa réponse. Mais pourquoi était elle venue me demander confirmation si elle savait précisément ce que j'avais fait ?
« Je me suis posé une question. » enchaina t'elle. « Pourquoi eux ? »
Sur le coup, je n'avais pas de suite compris le sens de ses paroles. Je l'avais regardé une nouvelle fois, mais cette fois ci avec un regard perplexe. J'avais demandé à diverses personnes, il était vrai, de faire attention à ces lieux. D'y aller pour s'assurer que les personnes qui pourraient s'y rendre ne risqueraient rien. Le choix de ces personnes m'avait paru logique. Pourquoi me posait-elle cette question ? A moins que...
Elle semblait triste et blessée. Je le voyais dans ses yeux. Je ne l'avais pas créé avec la faculté de me mentir.
« Tu te demandes pourquoi tu ne fais partie de ces personnes, c'est bien ça ? » lui demandais-je.
Elle détourna son regard de moi. Je l'avais touché en plein coeur. C'était exactement pour cette raison qu'elle était venue me voir.
« Je suis une guerrière ! C'est la fonction même d'une Amazone. Protéger et se battre si nécessaire. »
« Comme toutes les personnes à qui j'ai demandé de garder un oeil sur ces lieux. » la coupais-je.
« Vous avez demandé à Socrate ! » s'emporta t'elle.
Elle ne le jugeait pas comme un puissant guerrier. Le fait d'avoir demandé à Socrate de rester à proximité du Temple d'Apollon avait blessé Eulalie. Je pouvais la comprendre. Ce n'était qu'une question de quelque jours, le temps de tirer cela au clair. Je ne lui avais pas demandé de s'en charger, car j'avais déjà opté pour Socrate.
« En quoi pourra t'il protéger le Temple si il se fait attaquer ? J'ai une armure ! Un bouclier ! Une lance ! Et je sais me battre ! Et... »
Je sentais que je l'avais véritablement blessé. Ce n'était pas dans mes intentions. Elle avait les larmes qui montaient aux yeux dans son énervement. Quant à moi, c'était parce que je ne voulais pas qu'elle pense que je ne la jugeais pas capable. Bien au contraire.
« ... »
Elle marqua une pause, passant une main sous ses yeux. J'en avais un pincement au coeur.
« Vous ne croyez pas en moi. » affirma t'elle.
Je ne savais pas quoi lui répondre. Elle se trompait totalement. Pourquoi Atlas ne comprenait pas nos agissements ? Et pourquoi Eulalie ne les comprenait t'elle pas elle aussi ? Nous...
« Je n'agis pas ainsi parce que je ne crois pas en toi... Eulalie. Mais parce que je tiens à toi. »
Je tenais à chacun d'entre eux. Leur faire prendre leurs propres choix, commettre leurs propres erreurs, c'était le rôle de tout père envers ses enfants. Les protéger et être là pour eux si le besoin s'en fait sentir, c'était également notre rôle. Ils n'étaient pas seuls. Ils ne le seraient jamais plus tant que notre âme demeurera dans ce monde. Mais il fallait qu'ils agissent d'eux même.
« Je tiens à Socrate et à toutes les personnes que j'ai envoyé. Mais je... »
Ellie me l'avait dit. Chaque vie compte. Chaque vie à son importance. Mais j'avais encore du mal à m'y faire. Les enfants dieux, Eulalie, toutes ces âmes qui étaient liés à nous, comptaient plus que tout à mes yeux. Les créatures aussi, mais... j'avais encore du mal à l'accepter. Je changeais. Je tentais de changer. Ce n'était juste pas facile à totalement changer et aussi rapidement.
« Je tiens à toi Eulalie. Je tiens énormément à toi. Tu es comme ma propre fille. » lui avouais-je, même si elle le savait déjà.
Elle laissa la goutte perler le long de sa joue, et elle me fixa sans ciller. Elle était forte. Très forte. Je l'avais toujours vue ainsi. Et c'était pour cette raison que j'étais toujours fier d'elle.
« Alors envoyez-moi dans l'un de ces Temples. Ayez confiance en moi, en ma force et en cet amour que vous me portez... et que je vous porte. »
Elle avait raison. Je ne devais pas la mettre à l'écart sous prétexte de la protéger. Ca n'avait pour effet que de lui faire du mal. Il fallait qu'elle agisse. Qu'elle soit des nôtres à part entière. Pas seulement une guerrière, ni juste ma fille, mais notre égale. Elle était digne de confiance. Et elle méritait cette place qu'elle aurait du occuper depuis longtemps. Je hochais la tête, avant de lui sourire. Je sentais quelque chose d'humide aux fonds de mes yeux. Elle sourit à son tour.
« D'accord. Je t’envoie à Samo... »
« Athènes. » me coupa t'elle.
Elle voulait aller à Athènes ? Je la regardais quelques instants, hésitant. Je n'avais envoyé personne à Athènes. Ce n'était pas... nécessaire, selon moi. Je doutais que ce Temple ait besoin de la moindre protection. Pourquoi voulait-elle se rendre là bas ? Je ne comprenais pas son choix.
« C'est le plus important des Temples. » affirma t'elle.
Athènes possédait le Temple de Dyonisos. Je savais précisément ce que renfermais ce Temple. Et on songeant à ce Temple, je songeais à ce qui se trouvait juste en dessous de ce dernier. Je n'avais pas songé à cela auparavant. Thémis non plus quand on l'avait évoqué. Et pourtant, cela semblait si évident. Le Temple de Surt... ce n'était pas celui d'un dieu, mais c'était sans doute le plus important de tous, et on l'avait totalement occulté. Ce n'était pas une bonne idée de l'envoyer là bas. Elle le voyait dans mon regard. Je ne jugeais pas utile de le protéger, car personne oserait s'en prendre au Temple de Chronos. Mais si tout ceci était son oeuvre, et qu'il essayait juste de détourner notre attention, ça serait sans doute là bas qu'il s'y rendrait personnellement. C'était trop dangereux...
« Je suis toute désignée. » m'assura t'elle, catégorique.
L'éternel duel entre Surt et l'Amazone. Elle pouvait faire face à Elliot, à l'heure actuelle, mais elle ne le pourrait pas face à Chronos en pleine possession de ses pouvoirs. L'Argile contre le Sable Noir. Elle était effectivement toute désignée, mais c'était bien trop risqué. Samothrace serait plus judicieux et facile à protéger. Personne se rendrait dans un Temple qui était déjà détruit...
Elle savait que j'allais refuser, mais elle soutenait mon regard. J'étais pris de court. A dire vrai... je ne pouvais pas lui dire non. Même si au fond de moi, j'avais la sensation de commettre une erreur.
« Si il y a la moindre chose qui s'y passe, n'agis pas. Tu me préviens immédiatement. »
Elle hocha la tête. J'étais sceptique.
« Je te fais confiance, Eulalie. Ne prend aucun risque inutile. »
Elle hocha une nouvelle fois la tête.
« Je vous le promets... » dit-elle avec un sourire franc.
Je lui faisais confiance. Elle avait la preuve qu'elle comptait pour moi et que je la considérais comme mon égal. Elle était unique à mes yeux, précieuse et je tenais énormément à elle.
« Je vous le promets, père. » me répéta t'elle.
Une nouvelle fois ses paroles fondirent mon coeur, mais cette fois ci de la meilleure des manières possible. Puis, elle disparue pour se rendre à Athènes.
A ce moment là, je ne pouvais pas savoir, ni anticiper ce qui allait se passer... peut être que dans un sens je l'avais sentis. Mais je n'en avais pas eu conscience...
CODAGE PAR AMATIS
Sebastian Dust
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From Gold to Grave Who's making the Sandmandream ?
| Conte : Les 5 Légendes. | Dans le monde des contes, je suis : : Le Mαrchαnd de Sαble ϟ Archeron.
« Believe nothing you hear, and only one half that you see. »
« Je n'aurai jamais été aussi faible que lui. »
La faiblesse était toute relative, de même que la puissance ou la force pouvait l’être. Tout ne se mesurait pas avec objectivité, la preuve.
« Alors pourquoi l’avoir choisi ? »
Pourquoi avoir donné sa chance à Elliot, devenu Surt, puis enfin Chronos ? Pourquoi l’avoir pris sous son aile et être allé jusqu’à le nommer Titan roi à sa propre place ? S’il le considérait aussi faible que cela, de cœur ou d’autre chose, pourquoi avoir accepté l’idée qu’il était bien plus à-même de gouverner les mille planètes ? Ouranos était le précédent Titan-Roi, le gouverneur des univers, le stratège qui avait permis l’expansion des titans au-delà de l’entendement… Et il avait ensuite cédé son trône à quelqu’un d’autre.
Ouranos mit un petit moment avant de répondre.
« Certains choix sont inéluctables. »
Était-ce de la déception ? De l’amertume ? Du regret ? Ou simplement de l’attente, face aux agissements de Chronos ? Ou était-ce totalement autre chose qu’on ne leur permettait pas de savoir ? Avait-il réellement choisi son successeur ou l’avait-il fait contre sa volonté ? Que c’était-il passé pour en arriver là ? Toujours autant de questions et pas le moindre soupçon de réponse franche. On commençait à avoir l’habitude avec les titans, mais…
Ça ne faisait pas forcément plaisir de le constater, encore.
« Et toute chose a une fin. Les phrases toutes faites, une invention magnifique n’est-ce pas ? »
Déclara Athéna, ironique.
« Qu’est-ce qui vous fait croire que c’est lui ? »
Ouranos la fixa sans répondre, affichant un petit sourire sûr de lui qui signifiait beaucoup. La mettait-il au défi de contrer son idée et de proposer un autre coupable ? C’est vrai qu’il semblait tout indiqué et passablement d’une évidence rare… Mais, pourquoi ?
« Vous critiquez les autres Titans, mais vous êtes aussi critique qu’eux. »
Sebastian tourna un regard inquiet vers la déesse qui semblait perdre patience. A ce rythme, elle allait réellement les faire tuer si elle continuait à le provoquer ! Ouranos avait bien accepté de leur parler et, malgré toute la réticence qu’ils avaient à lui demander de l’aide, ils se devaient de se méfier de l’eau qui dort. Ce n’était pas parce que le titan était calme – voire complètement amusé par la situation – qu’il fallait outrepasser la plus primaire des règles : ne jamais défier plus fort que vous.
Le concerné fit disparaître son sourire en toisant la déesse de la guerre.
« Le guerrier victorieux remporte la bataille, puis part en guerre. Le guerrier vaincu part en guerre, puis cherche à remporter la bataille. Ton père était le vaincu. »
Il marqua une pause et ajouta :
« Tu lui ressembles tellement. »
Sab ignorait qui était le père d’Athéna, n’étant pas très au fait de certaines filiations, mais… Quelque chose lui soufflait que ce n’était pas un compliment. Il déglutit en se rendant compte que le titan le fixait de nouveau, après un coup d’œil à Victoire.
« Les deux guerriers les plus puissants sont la patience et le temps. Chronos est les deux. »
Alors qu’eux ne possédaient aucun des deux, la preuve par l’agacement de la déesse.
« Ne cherchez plus qui est derrière tout ça. Demandez-vous juste pourquoi il a fait ça. »
C’était la question qui revenait sans cesse, merci de la rappeler. Face à la tension plutôt palpable qui s’était installée, le marchand de sable échangea un regard avec les deux déesses avant de proposer :
« Peut-être devrions nous partir à la recherche d'autres réponses auprès de quelqu'un d'autre ? Nous avons suffisamment abusé de votre temps. »
« Vu que vous n’êtes encore que des enfants, je pense que ça serait mieux oui. »
Le petit sourire en coin refit son apparition sur le visage du titan. Sympathique… Considérait-il que le terme « enfant » devait être mal pris ? Les considérait-il comme les ignorants qu’ils étaient sûrement, mais sans leur apporter vraiment de réponses supplémentaires ? C’était facile de tout savoir et de s’amuser de l’incompréhension des autres… Mais c’était bien plus difficile de partager ce même savoir, apparemment.
« Les enfants sont la source de l’imagination. Les adultes ont oublié et se contentent de ce qu’ils ont. »
Le sable n’avait pu s’empêcher de formuler ses pensées, sans doute dépassé par la volonté propre du gardien de ne pas se laisser marcher sur les pieds. L’évolution passait par l’imagination, se contenter de ce qu’on avait revenait à tourner en rond et à finir par se perdre dans sa propre raison… Alors que l’ouverture d’esprit, la quête et l’aventure étaient des vecteurs importants de l’évolution. Refuser d’emprunter une nouvelle porte, c’était signer un arrêt définitif sur image.
Ouranos se complaisait peut-être à son immobilité et ses savoirs… Mais ils n’étaient pas comme lui. Chronos n’était peut-être pas comme lui, c’était pour ça qu’ils ne jouaient pas dans la même catégorie. Pour ça qu’il était le Titan Roi et plus lui.
Ils avaient appris sa responsabilité sur le pillage des temples, soit de sa main soit sous son ordre… A bien y réfléchir, c’était effectivement logique qu’il soit la seule entité capable de le faire. Mais pourquoi s’embarrasser à détruire les hécatonchires, l’hologramme et l’intérieur des temples alors qu’il y aurait probablement eu accès sans cela ? En tant que dirigeant de toutes choses, rien ne pouvait lui être refusé… Était-ce un moyen de détourner l’attention ? D’attirer les dieux ailleurs ou hors d’Olympe ?
Si Sab avait bien appris quelque chose, c’était que Chronos avait un plan sur tant de niveaux qu’il était impossible d’en saisir tout le sens… Mais il ne faisait jamais rien au hasard. Comment un être qui les avait aidés à une époque pouvait désormais vouloir leur porter préjudice ? Ses actions n’avaient pas été que courtoises, il en avait conscience ; mais pourquoi ? Pourquoi alors qu’ils savaient désormais la vérité sur Elliot ? … Rien n’avait vraiment de sens alors qu’ils n’avaient pas tous les éléments de l’équation.
Ce n’était pas une seule inconnue, dans l’histoire, mais une dizaine.
Peut-être qu’en avisant un autre titan, comme Hyperion, ils auraient un peu plus d’éclairage sur la situation ? Encore fallait-il qu’il accepte de leur parler.
Hera interrompit le cours de ses pensées en prenant la parole.
« Vous dites que la bonne question c’est pourquoi il fait cela... Alors... Maintenant que nous l’avons... Pourquoi selon vous fait-il ou pourrait-il faire tout cela. Vous sembliez apprécier la supposition de détourner l’attention mais vous n’en avez pas plus dit... De quoi pourrait-il vouloir nous détourner ? Vous avez connu Chronos avant nous… »
Ouranos sembla réfléchir un instant, marquant une hésitation qui ne lui était pas familière.
« Il ne cherche rien. C’est un leurre. Tout ce qu’il souhaite, il peut l’obtenir. »
Tout… Vraiment ?
« Peut-être que ce qu'il souhaite n'est, justement... Pas obtenable. Même pour lui ? »
Le titan secoua la tête, l’air déçu.
« Des enfants… »
Pourtant… Pour quelqu’un qui a tout, il y a aussi la possibilité de tout perdre. Et quelque chose disait à Sebastian que Chronos ne pouvait pas obtenir absolument Tout ce qu’il voulait. Ouranos ne considérait peut-être pas l’Amour comme une force mais… Ne pouvait-on pas se retrouver désespéré à cause de lui ? Ou au contraire, se sentir pousser des ailes ?
« Bon... Seigneur Ouranos, merci de cette entrevue. Comme l’a dit Sebastian nous avons suffisamment abusé de votre temps. »
La reine d’Olympe effectua une petite révérence polie avant de regarder les autres. Il était l’heure de partir, visiblement… Enfin, c’est ce que songea Sab alors qu’il s’apprêtait à se tourner vers elle. L’ennui, c’est que quelque chose le cloua sur place et l’empêcha d’esquisser le moindre mouvement.
C’était…. Puissant. Extrêmement. Comme la sensation coulante d’un pouvoir qui s’étale tout autour de vous et vous immobilise de sa simple sensation. Le gardien avait déjà expérimenté cela, au travers de l’aura d’Hyperion par exemple : la force pure d’un titan. La simple évidence qu’il les dépassait, et de loin, tous les trois. Qu’il pouvait les écraser et les transformer en cendres d’un simple claquement de doigts… C’était étouffant, pourtant pas asphyxiant. Comme l’impression étrange que… Pour l’avoir déjà vécu, Sebastian savait ce que cela faisait. Il avait déjà rencontré Ouranos et su cette mesure. Pourtant, ça avait l’air… Plus faible. Légèrement. Comme si… Le rapport de force avait légèrement bougé en sa faveur.
Infime, évidemment. Était-ce lié à sa rencontre avec Chronos au fond des âges ? Ou bien à l’approche inéluctable de sa transformation en Archeron ? … Il l’ignorait. Il ne put pas poser la question, de toute manière.
Ouranos les détailla chacun leur tour, plongeant ses yeux dans les leurs comme s’il essayait de sonder leurs esprits. Les rides qui se dessinèrent sur sa peau trahirent son intense concentration, ses sourcils froncés marquèrent même l’acharnement qu’il semblait leur prodiguer. Que cherchait-il à voir ? À trouver ? Pensait-il qu’ils avaient une donnée qu’il ignorait ? Ou bien leurs paroles l’avaient-ils touché au point de le faire douter, lui aussi ?
Il prit un air furieux. Visiblement, ce qu’il trouvait ne lui convenait pas ou… Il ne trouvait rien. Rien de satisfaisant.
La pression retomba brutalement et Sab fut éjecté plusieurs mètres en arrière, glissant sur un sol qui n’avait plus rien à voir avec la jungle précédente.
Ouranos avait rompu le lien.
Le souffle court, le corps endolori par la chute, le gardien rouvrit les yeux sur l’Asbru… À Olympe. Ils avaient été… Téléportés jusque-là. Se redressant dans un léger grognement, il aperçut une épée en train de brûler à proximité : l’épée de Surt. Pourquoi les avoir fait revenir ici ? Car il était évident que c’était Ouranos qui les avait expédiés. Apparemment, il en avait terminé avec eux…
Se relevant aussi vite que possible, chancelant tout de même un peu, il tendit spontanément sa main en direction de la déesse la plus proche : Héra.
« Tout le monde va bien ? »
« J’ai connu pire… Mais j’ai connu mieux. »
Répondit la première, se redressant tant bien que mal.
« Ça va, t’en fais pas… »
Athéna se retrouva assez rapidement sur ses jambes, parcourant les alentours avant de s’arrêter sur un endroit précis.
« C’est ça qu’on appelle se faire prendre en faute par les parents ? »
Sab tourna la tête dans la direction qu’elle indiqua d’un signe de tête, remarquant alors la femme qui se tenait non loin, bras croisés et l’air un peu soucieux… Apparemment, ils étaient attendus.
Eloise A. St-James
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| Avatar : Eva Green
| Conte : Hercules | Dans le monde des contes, je suis : : Athéna
Ouranos ne leur avait été d'aucune utilité. La déesse regrettait d'avoir pris ce risque. En même temps, il avait été Titan Roi et la dernière fois qu'elle l'avait rencontré, il n'avait pas pu s'empêcher de vouloir balancer son savoir. Autant dire que là, le vieux crouton n'avait rien dit à part le fait qu'il les considérait comme des enfants. C'était déjà mieux que comme des erreurs à tuer... Cela restait malgré tout désagréable à entendre. Visiblement, Tonton Tête de Con n'avait pas fini d'être désagréable. Alors qu'ils souhaitaient partir, le Titan les en empêcha et pire, fouilla dans leurs têtes. Encore une fois, il était à la recherche de quelque chose et encore une fois il ne faisait pas dans la dentelle. La brune y avait déjà goûté trois ans plus tôt, Ouranos avait alors été aidé par Japet pour briser l'esprit de sa fille. Mais quelque chose avait bloqué l'avancée des Titans. Cette même chose le bloqua encore une fois et dépité, l'ex-Roi les fit brutalement atterrir à Olympe, aux pieds de l'Epée de Surt toujours flamboyante. Là, Thémis les attendait et la déesse n'avait pas pu s'en empêcher, il avait fallu qu'elle l'ouvre. Après tout, elle n'était qu'une enfant pas vrai ? Si elle se comportait comme telle, les gentils Titans allaient-ils enfin les aider et être clairs avec eux ? Rien n'était moins sûr...
Héra se taisait, Sebastian semblait perdu. Sans doute ne connaissait-il pas la Titanide, mais Athéna voulait savoir si celle qui semblait les attendre allait se présenter ou non. Mais rien. La représentante de la Justice se détourna simplement, avançant vers la bibliothèque Olympienne, droit devant eux. Athéna ne jeta aucun regard à gauche, vers la plage, domaine de Poséidon, ni vers la Cité à droite mais vers la Titanide qui continuait son chemin. Pour des gens qui plaçaient la politesse et l'étiquette en haute estime, ils ne semblaient pas en être aussi friands dès qu'il s'agissait de l'appliquer... Contrôler des milliards de planètes, ça devait avoir cet effet.
« Soit elle nous boude, soit elle veut qu'on la suive, je propose qu'on le découvre tout de suite. » Dit Héra alors que Sebastian semblait attendre leur décision.
- Espérons ne pas croiser ce stupide chat qui mange des lasagnes près des livres... Grommela la brune alors qu'ils avançaient tous trois vers la bibliothèque. Une fois qu'ils eurent rattrapé l'autre brune, Athéna lança ses questions : Ouranos ne nous a pas été d’une grande aide... Il est persuadé que Chronos est derrière les attaques des temples. Pensez-vous la même chose ?
"Aller voir Ouranos n'était pas très prudent de votre part." Répondit simplement la Titanide.
Sans blague... Un jour, elle testerait cette façon de faire. Quand quelqu'un aurait besoin d'un coup de main, elle prendrait un air stoïque et répondrait par des évidences ou des phrases toutes faites, juste pour voir l'effet que ça faisait d'être la personne donnant les réponses et non celle qui reçoit les énigmes...
- C’était risqué, effectivement. Malheureusement nous avons été habitués à avoir des réponses criptiques de certains d’entre vous... Voire à ne pas avoir de réponse du tout malgré nos questions. Et Ouranos a été le Titan Roi, je pensais qu’il serait plus clair et qu’il serait une mine d’informations. Mais il reste bloqué sur Chronos et le Ragnarok...
Et c'était vrai. Autant le fait qu'Ouranos restait bloqué sur Chronos que le fait de ne pas avoir de réponse. La preuve ! Elle posait une question très claire mais n'avait le droit qu'à une remontrance. Peut-être que s'ils répondaient de façon simple et directe, les gens penseraient à aller les voir eux en priorité...
"Ouranos ne vous apportera rien de bon." Se contenta-t-elle de répondre avant d'arriver devant les portes de la bibliothèque qui s'ouvrirent toutes seules. Thémis se stoppa et se tourna vers le trio : "Il a raison." Répondit-elle enfin avant d'ajouter : "C'est très certainement l'oeuvre d'un Titan."
Ok. Cool. Et sinon, d'autres informations ? Des fois, Athéna avait beaucoup de mal à comprendre la façon de penser des Titans. Ils avaient beaucoup vécu, avaient beaucoup de souvenirs et d'expériences. Elle pouvait comprendre que c'était parfois dur de faire le tri dans tout ça. Ok pas de problème là-dessus. Mais est-ce qu'ils étaient toujours aussi bavards ou bien c'était le temps qui les avait rendu comme ça ?
« Un Titan ? Vous ne pensez pas qu'il pourrait s'agir de Chronos ? » Demanda très justement Héra.
Pour la Maitresse d'Olympe comme pour elle, cela semblait étrange cette distinction. Visiblement, les Titans qui étaient avec eux semblaient penser à l'un des leurs, mais pas forcément au plus évident comme Ouranos. Ca aurait été bien de savoir pourquoi ils pensaient ainsi...
- Nous savons identifier les auras des autres dieux... Est-ce que les Titans le peuvent aussi ? Et si oui, avez-vous déjà identifié le coupable ?
Autant aller droit au but hein...
"On peut sentir toutes les auras. Et aucune trace se trouvait dans les temples."
Ah déjà, c'était plus qu'intéressant. Le responsable de tout ce bordel était aussi puissant qu'un Titan mais savait cacher son aura aux autres. Et là, la brune se mit à penser à l'Egide qui lui avait été dérobée et qui justement servait à cacher les auras... Coincidence ? Elle avait peur que non. Mais rien ne pouvait le prouver alors elle garda cette idée dans un coin de sa tête.
- Et c’est normal ça ? Qui soupçonnez-vous et pourquoi ? Une idée du but ? Questionna la stratège.
"C'est un interrogatoire ?" Demanda la Titanide sur la défensive avant d'entrer dans la bibliothèque.
Visiblement, ça passait mal... Mais ils avaient quoi tous à se sentir agressés comme ça ? Un problème arrive, un coupable devait être trouvé, c'était normal de poser des questions non ? Surtout que venant de la guerrière, c'était plus qu'attendu, elle passait son temps à s'interroger sur tout et n'importe quoi ! C'était connu qu'elle était d'une curiosité maladive ! À quoi d'autre pouvait-on s'attendre venant d'elle ? La brune commençait tout doucement à s'échauffer mais la main d'Héra sur la sienne la calma d'un coup. Ouais, bon, ça va... Le message était compris. Elle allait se calmer... Et pour rassurer l'autre déesse, elle lui serra doucement la main en réponse.
« Non... Nous sommes désolés. Disons que nous sommes toujours aussi perdus... A mesure que nous tentons d'avancer, de nouvelles questions s'offrent à nous et si peu de réponse... »
- Je suis curieuse. Et encore plus dans des situations nébuleuses comme celle-ci. Alors je pose énormément de question. Pour comprendre. Ce n’est pas pour rien qu’on me trouve régulièrement dans la bibliothèque... Ajouta-t-elle calmement et avec un peu plus de déférence.
S'il fallait continuer à ménager à ce point les susceptibilités des uns et des autres... Elle voulait bien faire un effort, mais répondre à leurs questions, ça serait sympa aussi... Le groupe pénétra un peu plus loin dans le bâtiment et les portes se fermèrent doucement derrière eux. Visiblement, la Titanide voulait être dans un endroit feutré pour déballer un peu de ses connaissances. Ca allait très bien à la déesse, tant qu'elle ne croisait pas le félidé, squatteur des lieux.
"Il n'y avait aucune raison logique à cette attaque. Celui qui a fait ça l'a fait dans trois Temples, en mettant à mort deux Hécatonchires à chaque fois et en faisant tomber les défenses de ces lieux, sans avoir la moindre difficulté à le faire." Elle croisa les bras contre sa poitrine, si elle était nerveuse de songer à tout ça. "Ca demande beaucoup de concentration et d'adresse. Ca ne peut être l'oeuvre que de l'un d'entre nous." Ajouta-t-elle. "Et pourtant ce n'est pas de notre fait."
Donc les Titans étaient aussi perdus qu'eux. Ils avaient des idées, mais aucune certitude. L'un des leurs mais qui ne laissait pas de trace, la destruction de temple qui n'avait aucun sens... Si c'était une diversion ou une façon de brouiller les pistes ? Voire même d'accentuer la surveillance sur Chronos ? Et là, elle songeait à quelqu'un en particulier... D'autant que le discours d'Ouranos sur les qualités d'un guerrier lui avait fait pensé à quelqu'un.
- Et mon père ? Demanda-t-elle.
Japet se rebellant, ça n'avait rien d'imaginaire. Les pousser à s'attaquer à la plus grosse menace tout en restant dans l'ombre, ça pourrait bien être une façon de faire de son père. Ceci dit, ça avait l'air de surprendre la Titanide. Même pire... De la gêner ?! Pourquoi ? Tout d'un coup, Athéna eut un mauvais pressentiment. Elle n'aimait pas voir les gens aussi hésitants quand il était question de son père.
"Japet n'est jamais revenu de Volsunga."
Oh. Athéna ne dit rien, se contenant d'hocher la tête en réponse à cette information. Eh bien... Il semblerait qu'elle soit désormais totalement seule côté famille de sang. Et bizarrement, ça lui faisait quelque chose. Elle était bien incapable de savoir quoi. Japet n'avait cherché qu'à la tuer depuis qu'elle existait ou presque donc elle n'aurait pas dû y être attachée, même si ça n'était qu'un minimum... Enfin. Elle y réfléchirait plus tard. Il y avait plus important.
- Il nous reste donc Chronos... Et Phobos. La création d’Elliot pourrait-elle avoir fait ça à votre avis Dame Thémis ?
Thémis semblait hésiter. Et Athéna se disait que ça avait peut-être à avoir avec le fait qu'au final, Chronos ou Phobos, c'était pareil. Le gigolo d'Aphrodite travaillait pour le Titan, donc tout revenait à Chronos au final. Pourtant, elle ne voyait pas l'intérêt pour celui-ci d'attaquer les temples. Et visiblement, tout le monde avait ce même raisonnement. Mais la Titanide ne put rien ajouter de plus car un autre personnage envahissant fit son apparition. Jules. Le Gardien de la Bibliothèque. Un moulin à paroles que la déesse appréciait, parfois.
"Oh quelle belle surprise !" Fit-il avec son air tout joyeux, un livre en main, dont le titre était "Les péripéties de Henry V". "Vous montez un nouveau club de lecture ?" Ajouta-t-il.
Par Gaïa ce qu'il pouvait être exaspérant avec son air jovial ! Ca, c'était super agaçant. Ils discutaient sérieusement et l'autre clown se ramenait... Sebastian en revanche semblait être heureux de le revoir et lui fit un petit geste de la main.
- Décidément, tu as un don pour ne jamais arriver quand il faut... Soupira-t-elle.
Alors qu'Héra était bien plus polie elle.
« Non... Nous cherchons plutôt quelques réponses parmi les livres ! » Répondit la Reine à l'écrivain.
- À part renfermer les Armes Divines ou l’Egide, les temples ont de l’importance ? Phobos m’a dérobé l’Egide... Est-ce que réunir les Armes Divines et l’Egide sur un seul porteur, ça peut avoir un intérêt, un impact par rapport à la situation actuelle ? Demanda la guerrière à la plus âgée.
"Doux Jésus !" Jules semblait choqué. "Tu n'as plus l'Egide ?" Et n'avait pas pu s'empêcher d'ouvrir son clapet...
Elle venait de le dire ou pas qu'elle n'avait plus l'Egide ? Athéna se contenta de lui envoyer un regard noir sans répondre avant de regarder de nouveau la Titanide. Qui elle semblait vouloir répondre avant que Jules ne l'ouvre de nouveau :
"Les Temples renferment les armes divines et parfois des objets en rapport avec le dieu. Je sais de mémoire que celui de Diane était le plus fourni. Mais ce n'est pas surprenant, quand on sait que c'est Dame Thémis elle-même qui a offert à Dame Gaia la Bibliothèque contenue dans ces murs."
Bibliothèque qui avait fini à Olympe, on le savait oui. Du moins pour ceux qui fréquentaient la Bibliothèque. Jules était aussi horripilant que Socrate parfois. Cela ne l'étonnait guère que les deux s'entendent bien...
« Ouranos nous a demandé de nous concentrer sur le pourquoi... Mais je pense que lui même ignore la raison de tout cela ? Auriez vous d’autres pistes ? Cela nous aiderait peut être à trouver le coupable... » Demanda alors Héra à Thémis.
Thémis qui regardait méchamment Jules d'ailleurs. Oh en fait, la susceptibilité des Titans, c'était marrant à voir quand c'était les autres qui étaient pris pour cible !
"Ouranos ? Vous êtes allés le voir ? Ce n'est pas très prudent. Il peut se montrer très colérique si on ne s'adresse pas à lui avec tacte et diplomatie. C'est un Titan après tout." Répondit Jules avec un sourire avantde regarder une nouvelle fois Thémis et de se rendre compte qu'il commençait à peut être... Être de trop. "Hum..." Dit-il en toussotant. "J'ai encore des livres à ranger. C'est fou comme le temps passe vite quand on est en si charmante compagnie." Ceci dit, cet imbécile ne partait pas pour autant, restant là au milieu d'eux, son horrible air jovial sur le visage et un sourire aux lèvres.
Thémis quant à elle l'ignora en se tournant vers le trio pour vous pouvoir enfin leur répondre : "Il a raison."
Jules la coupa, fier en disant "Merci."
"Ouranos. Ouranos a raison." Clairement, Thémis prenait sur elle pour ne pas réagir à l'impolitesse de l'écrivain. Jules lui, se sentit de nouveau un peu en trop. "Si c'est Chronos... Il doit avoir ses raisons. Et les connaître, aideraient à comprendre ce qu'il cherche. Mais il n'y a rien à trouver dans ces Temples." Dit-elle en soupirant.
"Y aurait-il quelque chose à trouver dans leur destruction ?" Ecrivit Sebastian. "Ou.. À prouver ?"
- Concrètement, on fait quoi par rapport aux temples ? Ils sont vides maintenant non ? Alors à quoi ça sert de perdre son temps avec ça ? Rebondit la déesse.
Mais déjà, Thémis était en train de secouer doucement la tête en réponse aux questions du Gardien des Rêves. Visiblement, elle était aussi perdue qu'eux sur les motifs de la destruction des temples. La Titanide regarda Athéna puis se tourna vers Jules.
"J'aimerais accéder à la bibliothèque."
Le Gardien des lieux la regarda avec un grand sourire tout en lui disant "Mais vous êtes ici chez vous, Dame Thémis."
Gros malin... Si elle avait voulu accéder à cette bibliothèque-ci, c'était déjà fait. Pour un peu, la brune en aurait levé les yeux au ciel. La Titanide, elle, se contenta d'être plus claire.
"A... l'autre bibliothèque."
Jules porta alors la main sur son torse, surpris, et fier, avant de dire : "Ooooh... oui, bien sûr." L'écrivain était tout excité et continuait de poser ses mains partout sur son torse, visiblement à la recherche d'un truc. "Je ne l'ai pas ici, je crois... Attendez." Il regarda autour de lui puis dit : "Je vous prie de m'excuser, je reviens."
Et il les abandonna sur place.
« Pendant que nous attendons le retour de Jules... j’aimerai vous faire part de quelque chose. Il n’était peut être pas prudent en effet d’aller voir Ouranos. Avant notre départ, il a ... comme sondé notre âme. Comme s’il cherchait quelque chose qu’il n’a pas trouvé. C’était plutôt étrange et douloureux... vous avez une idée de ce qu’il peut chercher ? L’un des nôtres est peut être en danger... » Raconta Héra à la Titanide.
Thémis sembla peinée par les paroles de la déesse. Pourquoi ? Athéna eut un gros doute... Ils savaient ce que cherchait Ouranos ? Pourquoi ne le leur disaient-ils pas alors ? Et pourquoi le Titan Roi pensait qu'eux, ils savaient quelque chose ?
"Oui"
C'était faible, mais elle l'avait entendu. Héra aussi apparemment.
"La clef ! J'ai la clef !" Cria presque Jules en courant vers eux, tout heureux d'avoir retrouvé le truc sur lequel il était censé veiller.
Thémis avança alors vers le fond de la bibliothèque, sans revenir sur ses précédentes paroles, ce qui ne convenait guère à la guerrière.
- Comment ça "Oui" ? Juste Oui ? Mais qu'est-ce que c'est ? Questionna Athéna, sidérée de cette réponse.
Autant parler à un mur. Encore une fois, alors qu'ils avançaient tous vers un coin reculé de la bibliothèque, Héra posa sa main sur celle d'Athéna, l'incitant au calme. Non mais sérieux... Elle leur confirmait qu'elle savait ce qu'il cherchait en les torturant comme ça mais n'en disait pas plus. Pourquoi ?! C'était tellement stupide de faire des cachotteries ! Avoir les informations ça leur permettrait de se préparer ! Mais non, la loi du silence régnait...
« Veuillez nous excuser d’insister mais j’ai l’impression que ce qu’il cherche, vous le cherchez aussi et qu’il le cherche depuis plus longtemps que vous... Et s’il tombait dessus avant ? Je refuse de permettre qu’il arrive malheur à l’un des miens sans au moins tenter de l’éviter... Nn veut juste nous proposer notre aide, aussi petite soit elle... J’ai appris il y a bien longtemps que même le plus insignifiant des êtres peut faire pencher dans le poids de la balance... »
La douleur suintait des paroles d'Héra, ainsi qu'un peu de remords, comme si elle se reprochait quelque chose. La guerrière n'appréciait pas du tout. Même si pendant longtemps elle s'était lourdement trompée sur la déesse du mariage, aujourd'hui, elle la connaissait bien. Et puis de toute façon, non, elle n'acceptait pas ce genre de paroles.
- Il n'y a pas d'être insignifiant. Répondra-t-elle en mettant sa main sur l'épaule d'Héra et en la serrant doucement en guise de réconfort.
Une fois qu'ils furent devant la porte de l'Autre Bibliothèque, Thémis se tourna vers Jules. Celui-ci s'avança tout fier et mit la clé, ancienne et forgée, puis fut tout hésitant. Sérieusement... Au final, il se décida enfin à tourner la clé dans la serrure. La porte s'ouvrit et la Titanide ne mit pas longtemps avant d'avancer dans le couloir lumineux devant elle, qui s'étendait à l'infini et où se trouvaient des portes de chaque côté. Toujours un peu aventurière, Athéna avança également mais fut violemment repoussée. La guerrière fit un vol plané en arrière et son dos heurta violemment le mur du fond. Elle glissa au sol et mit quelques secondes à retrouver son souffle.
"Mais voyons, je ne vous ai pas fait entrer ! A quoi servirait le Gardien si il n'y avait pas besoin de lui pour franchir le seuil de la porte ?" S'excusa, plus ou moins, Jules en accourant vers elle, main tendue pour l'aider à se relever.
- Oh navrée, je pensais que la présence d'une Titanide suffisait. Répondit-elle, légèrement acide.
Un petit rire lui fit tourner la tête vers Héra. Celle-ci riait doucement, mais de quoi exactement, la brune n'était pas certaine de vouloir le savoir... Ceci dit, elle était contente de voir un sourire sur le visage de la reine des dieux. Reine qui s'abaissa même à l'aider à se relever, ce dont Athéna lui fit reconnaissante, reconnaissance qu'elle manifesta par un sourire. Oui elle avait totalement snobé Jules mais il l'énervait aussi !
- Et tu nous fais rentrer ou on attend ici ?
Mais Jules resta là, à attendre tout en étant apparemment désolé pour ce qui venait de se passer.
"Jules ?" Intervint Sebastian en penchant la tête.
"Oh, oui. Allez y." Répondit-il simplement en faisant un signe de la main pour indiquer la porte.
Et le trio suivit donc la Titanide.
••••
by Wiise
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
Une fois invitée à entrer, Victoire était allée se placer à côté de la Titanide, face à la porte close qui n’attendait que d’être ouverte par Jules Verne. Elle n’avait pas répondu à sa dernière question et la Maîtresse de l’Olympe n’avait préféré pas insister. Elle semblait passablement irritée par un trop grand nombre de questions posées à la suite et même si Thémis semblait plus douce et moins encline à les pulvériser à la moindre occasion, il n’était jamais bon d’énerver une Titanide. Le Gardien leur était alors passé devant pour ouvrir la porte qui ne menait à rien d’autre que du sombre. Un vent frais les avait envahis à l’ouverture de la porte et un bruit se fit entendre au loin sans que Victoire ne puisse le distinguer. La Titanide entra en premier et après y être invité, les trois autres suivirent. Des papillons apparurent près d’eux, des papillons de couleur violette qui diffusait une faible lumière. Le groupe s’avançait dans la pénombre jusqu’au milieu de la pièce qui s’éclaira enfin : c’était une grotte, une grosse aux murs de pierre, avec une table en bois en son centre. Une de ces tables en bois imposante, comme un autel que l’on pouvait voir dans les églises. Hera observa le décor, impressionnée. La grotte était immense et au loin, elle percevait désormais distinctement le bruit, un bruit d’eau.
- Je croyais que vous aviez besoin d’une bibliothèque …
Car jusqu’alors, beaucoup de beauté mais aucun livre en vue. Pour toute réponse, Thémis s’avança vers la table et précisa :
- Les bibliothèques ne sont pas uniquement composées de livres.
Un nouveau courant d’air se fit sentir et d’un même mouvement Jules et Victoire regardèrent autour d’eux. Des jets de lumières se reflétaient à présent sur les parois, et soudain de l’eau se mit à couler sur celles-ci de haut en bas, comme dans une cascade. Si l’eau partait bien du plafond de la grotte, elle ne semblait pourtant jamais atteindre le sol. La porte avait disparue mais Thémis ne semblait pas inquiète. Ce fut Athéna qui reprit la parole en premier :
- Et quelle est l'histoire que vous souhaitez nous raconter ?
Une fois de plus, elle ne répondit pas, se contentant de passer sa main sur la table comme si elle tournait les pages d’un livre invisible. Les parois de la grotte semblèrent alors bouger, se mouvoir sous l’impulsion de l’eau qui formait désormais des silhouettes de plus en plus claires : des créatures de grandes tailles avec des crânes allongés. Ils étaient en face du groupe et en dehors du fait qu’ils étaient entièrement constitués d’eaux, ils étaient parfaitement visibles, dans les moindres détails. Victoire fronça les sourcils, ignorant ce qu’étaient ses créatures mais Athéna le murmura à côté d’elle, comme si elle avait entendu sa question muette :
- Les Bâtisseurs...
Victoire eut un air de surprise en regardant la déesse de la sagesse. C’était donc eux les Bâtisseurs... Impressionnant mais la maîtresse de l’Olympe ne voyait pas en quoi remonter si loin aller les aider à trouver leur coupable actuel. Patiente, elle attendit cependant la suite des évènements sans rien dire et bientôt la forme des créatures laissa place à un grand bâtiment qui ressemblait à l’Olympe. Puis la Cité laissa place à un Temple, qui laissa place à un autre... La Titanide semblait chercher quelque chose mais la déesse ne parvenait pas à voir quoi. Poliment, elle lui proposa son aide, moyen détourner de ramener les questions au centre du débat sans la brusquer :
- Vous... vous trouvez quelque chose ? Je peux peut-être vous aider... - Les temples ne renferment rien de précieux. Pour lui.
Comme pour leur explique qui était lui, elle observa de nouveau l’eau. Le dernier Temple affiché donna alors quatre nouvelles formes. Des formes humaines, deux hommes pour les premiers. Même si on pouvait les distinguer comme masculin, il restait difficile à travers l’eau de les reconnaître. Les deux autres alternaient entre hommes et femmes, mouvance constante qui ne semblait pas décidée à se stopper. Pourtant, au bout d’un moment, la troisième forme se stabilisa sur une femme. Seule la quatrième semblait en constante évolution. Lentement, Hera s’approcha des formes en demandant :
- Qui sont-ils... ? Vous dîtes "lui" en parlant d' "eux"… - Ils sont lui. Quatre parties de lui.
La déesse commençait à comprendre ce que voulait lui dire la Titanide. Elle l’avait regardé un instant avant de reposer son attention sur les formes tandis que Sebastian demandait à son tour :
Vous cherchez quelqu'un ?
Pour toute réponse, Thémis observa la quatrième forme qui continuait de changer d’homme à femme. Pendant ce temps, Hera les observait plus en détail.
- Les cavaliers ?
Elle se détourna des formes pour observer la Justice qui hocha la tête comme pour approuver ses dires avant de préciser :
- Seul l’un de nous ou l'un d'entre eux aurait pu accomplir un tel acte avec autant de facilités. - Le dernier n'est pas encore véritablement choisi, c'est pour cela qu'il bouge sans cesse, n'est-ce pas ? Ou parce que nous ne le connaissons pas encore ? Je me dis qu'il y a des chances que ce soit lui de ce fait... - Qui sont-ils ?
Athéna voulait des réponses précise, moins patiente, plus brute de décoffrage mais peut-être plus efficace. Pour toute réponse, l’eau cessa de couler sur les parois et les formes disparurent. Tout se plongea de nouveau dans la pénombre avec pour seul éclairage la lumière produite par les papillons :
- Cette grotte est une sorte de journal. Des notes de ce qu'il y a eu.
Ses notes à elle donc, supposa la déesse. Après tout, elle semblait y être comme chez elle.
- Si Chronos a quelque chose à voir dans ces attaques il aurait pu utiliser un de ses cavaliers. Mais si ce n'est pas lui, la piste s'arrête là. Hyperion pense que nous devrions nous concentrer sur les raisons de ces attaques plus que sur la recherche du quatrième choix de Chronos. Je pense pour ma part que c'est ce cavalier qui est responsable de tout ça. J'ignore juste pourquoi.
Elle semblait brusquement gênée. Gênée d’ignorait ou gênée de mentir sur le fait qu’elle l’ignorait. Victoire ne pouvait pas trancher entre les deux options, une chose était certaine, il ne servait à rien de lui demander, elle ne semblait sans doute pas prête à l’avouer si la deuxième option s’avérait vraie.
- Comment savoir qui a été choisi ? C’est ça que cherchait Ouranos ? - Ouranos cherche le dernier. Il pensait peut-être que c'était l'un d’entre vous. Il n'a jamais choisi de dieux.
Elle observa les deux déesses avec un certain intérêt, ignorant Sebastian. Elle semblait intriguée à l’idée qu’il n’avait effectivement jamais choisi de dieu et Hera n’avait pas plus de réponse à lui donner. Il était vrai que ses choix s’étaient toujours portés sur des êtres simples, lambda, des humains. Victoire fronça alors les sourcils, se remémorant les formes. Deux hommes, une femme et un inconnu.
- Jamie Skyrunner. Wilson Wallander.
Elle avait eu de l’amertume en donnant le nom du premier. Son assassin. Être sympathique au demeurant avec lequel elle avait fini par faire plus ample connaissance. Le second, elle le connaissait bien, elle l’avait aidé à s’acclimater à sa nouvelle vie. La femme en revanche...
- Je... ne vois pas qui est cette femme... - Elle s'appelle Eve. Il a déjà choisi ses quatre cavaliers. Mais j'ignore qui est le dernier. - Les cavaliers ne peuvent pas communiquer entre eux ? Ne serait-il pas possible de demander à l'un des trois premiers de nous aider à tenter de sentir le suivant ?
Thémis se contenta de la regarder sans répondre. Peut-être était-ce impossible. Ou trop risqué. Recréer le lien pourrait peut-être amener les autres à se réactiver.
- Vous avez une idée de comment faire pour trouver le dernier ?
La Titanide secoua négativement la tête et Athéna soupira :
- Donc on revient quasiment à la case départ... - Si Hypérion pense qu'il faut connaître la raison avant de connaître l'identité et que vous vous pensez le contraire, ne serait-il pas plus simple de s'allier ? Chacun aura son morceau de réponse si on cherche celle de l'autre...
Peut-être que Hyperion a déjà une idée de qui est la dernière personne ?