« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Je me souviens de ses yeux. De cette odeur de cochon grillé. De sa voix, faible et tremblante. Je me souviens des moindres détails. De la mélodie. Du tic tac incessant. Je me souviens des cris autour de nous. De la chaleur imposante. Des brûlures sur ma peau. Je me souviens d'avoir été là jusqu'à ses derniers instants. De l'avoir entendu me demander de ne pas l'abandonner et d'être resté là pour elle.
Le glas avait sonné pour les morts. On m'avait ramené. Moi, pas elle. Parce qu'elle était vouée à disparaître. Elle n'était qu'une âme comme tant d'autres. Elle n'avait rien d'exceptionnel et pourtant elle l'était à mes yeux. Je lui avais dit de ne pas s'inquiéter. Que c'était bientôt fini. Un simple mauvais moment à passer. Pour elle une seconde, pour moi une éternité. Un souvenir qui resterait là, ancré en moi à jamais. Je ne l'oublierais pas. Eleanor.
Observant Eurus, sans comprendre réellement ce qui venait de se passer... avait-elle tout imaginé ? C'était elle fait elle même ces marques sur son cou ? Il n'y avait personne autour de nous. Personne dans la pièce. Aucun signe de lutte ou d'effraction. Etais-ce autre chose ? L'observant toujours, j'avais sortit un mouchoir en tissus de ma poche, afin de lui sécher les larmes qu'elle avait sur les joues. Puis, je m'étais approché d'avantage afin de la prendre dans mes bras. Elle avait besoin d'être rassurée. Besoin d'affection. Elle n'était pas seule. Elle le serait jamais.
J'avais apprécié le fait qu'elle m'appelle. Qu'elle n'ait pas essayée de lutter toute seule. L'avait-elle fait uniquement parce qu'elle craignait pour sa vie ? Ou alors pour une toute autre raison ? Combien d'autres personnes aurait-elle pu appeler ? J'étais sans doute la plus amène à me déplacer rapidement. Je n'avais pas hésité en entendant son appel. J'avais sentis au son de sa voix que c'était grave. Quittant mes songes, mon lit, je m'étais rendu sans délai jusqu'ici. Et je l'avais trouvée ainsi.
« Je resterais le Temps qu'il faudra. » lui promis-je sans relever sa proposition de thé et de brioche.
Sur le coup, je n'en avais pas spécialement envie, ni même besoin. Il y avait bien plus important. Lui laissant le Temps de récupérer, je l'avais gardé tout contre moi. Je me demandais comment je pourrais lui venir en aide. Et si la chose qui avait tenté d'attaquer son amie était venue jusqu'ici ? Je ne pouvais pas sentir les auras. Je n'en avais plus la capacité.
Pour ce soir, j'allais veiller sur elle. Le Temps qu'elle termine sa nuit. Il était important qu'elle retrouve le sommeil. Mon aura apaisante sur elle allait la calmer, la détendre. Elle allait pouvoir rejoindre les bras de Morphée. Demain, d'autres solutions se présenteront à nous. Je trouvais divers moyens de la protéger et de prendre soin d'elle. Il n'était pas question de la laisser toute seule face à ces choses, quelles qu'ils soient.
*
Le lendemain matin, j'avais quitté la chambre, afin de ne pas être là à son réveil. Ca n'aurait pas été convenable. Cependant, je ne voulais pas qu'elle se réveille toute seule dans la chambre. C'était pour cette raison que j'avais demandé à quelqu'un de veiller sur elle. Il était posé là sur sa table de chevet et il attendait sans bouger. Il y avait également un enveloppe à côté de lui, en équilibre pour qu'elle la voit de suite, avec un soleil dessiné dessus. Quand elle la lirait, elle y verrait d'inscrit :
« Quand tu es réveillée et prête, préviens moi. »
Quand j'avais reçu son appel, je m'étais rendu jusque que dans sa chambre. Sans lui dire mot, j'avais tourné la tête vers la petite créature et je lui avais adressé un signe de cette dernière. Puis, je m'étais approché et je lui avais tendu ma main, paume vers le haut pour lui indiquer de monter dessus. Il ne s'était pas fait prier. Ensuite, j'avais pris la main d'Eurus et on était apparu en plein coeur de la grande place de Storybrooke.
Il était encore tôt. Mon amie était en train de ramener des cageots de légumes et elle avait déjà commencé à en éplucher certains. Je l'avais aidé jusqu'à maintenant. C'était elle que j'étais venu voir à son réveil. J'allais avoir besoin de son aide pour la suite des opérations. La laissant faire, je m'étais tourné vers Eurus, après avoir pris soin de libérer sa main.
« Je suis resté jusqu'aux premières lueurs du jour. Puis, j'ai demandé à Elton de veiller sur toi. Je trouvais cela plus convenable que d'être là à ton réveil. » lui expliquais-je. « J'ai donné vie à Elton il y a quelques années de cela afin qu'il veille sur l'une de mes plus anciennes amies. C'est elle que je souhaite te présenter, ce matin. »
Astrid a un don similaire à celui de Eurus. Elles ne font pas la même chose, mais tout comme elle, elle a un lien très fort avec des choses inexplicables. Je n'ai jamais vraiment cru que la jeune femme parlait aux morts. Mais elle en est persuadé. Et elle pourrait nous être d'une grande aide. J'avais en tête de venir ici, de faire apparaître des gâteaux vegan - pour satisfaire notre petit dinosaure - et de discuter pour voir si elle pouvait nous apporter son aide. Qui sait. Le pouvoir des deux jeunes femmes combiné, pourrait changer la donne et nous aider à comprendre mieux ce qui arrivait.
« Elle va nous aider. Astrid a un don concernant les morts. J'ai la conviction qu'ensemble, on pourra trouver une solution à notre problème. »
Je ne voulais pas la pointer du doigt et lui rappeler que c'était son problème à elle. En m'englobant avec, je la libérais d'un poids.
« Ensuite, si tu me le permet, je ferais le nécessaire pour que personne puisse t'atteindre dans ton appartement. »
J'avais en tête de protéger sa demeure. Je l'avais déjà fait pour de nombreuses demeures et également pour la mienne. Ce n'était pas quelque chose qui garantissait à 100% qu'on était en sécurité, mais c'était un atout non négligeable. Je me devais de faire ça pour elle et pour les autres occupants de Baker Street.
« Maintenant si tu préfères pour un Temps quitter ton chez toi, le Cottage t'es ouvert. Tu y seras tout autant en sécurité. »
C'était à elle de décider. Je ne voulais pas la forcer à venir chez moi. Ni même l'obliger à rester chez elle. Je souhaitais qu'elle soit là où elle se sentirait en sécurité. Elle avait le choix.
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Eurus J. Holmes
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| Conte : Sherlock Holmes | Dans le monde des contes, je suis : : Eurus, la soeur de Sherlock
Il fut un Temps où Astrid était encore un petit dinosaure qui gambadait dans la Grande Vallée. Désormais, c'était Elton, son petit lézard à elle qui gambadait dans sa direction. Je trouvais cela touchant et amusant. J'avais créé la créature parfaite pour la jeune femme. Ils s'entendaient bien et il prenait soin d'elle, comme je le lui avais demandé. Je ne regrettais pas ma décision.
Tournant la tête vers Eurus, je voyais très bien à quel jeu elle jouait. Je ne lui avais pas proposé d'habiter avec moi, mais de venir chez moi pour pouvoir mieux la protéger. Ce n'était pas la même chose. Et à dire vrai, je faisais cela pour elle. Car je pouvais très bien la protéger de chez elle et ce, sans y être. Elle m'adressa un timide sourire avant de porter son attention sur Astrid, ce qu'on fit tous les deux.
La jeune femme était tout en sueur. C'est que c'était du travail que de préparer à manger pour plein de monde et ce avec que des produits frais. J'étais très fier d'elle. Elle se donnait à fond et elle le faisait bien. Je fus encore plus attentif à ce qu'elle nous disait, quand elle évoqua des cookies aux cranberries. Il était vrai que j'avais un léger petit creu. Mais on n'était pas venu pour ça. Bien que... ça pouvait faire partit du voyage. Et puis on discutait mieux autour d'un bon repas, n'est ce pas ?
« Surprend moi. » répondis-je au petit dinosaure en lui adressant un petit sourire.
Elle avait observée le pied de la jeune femme et parlée d'un fantôme qui y était accrochée. Puis, elle m'avait proposé une boisson au gingembre. Je ne me souvenais pas d'avoir déjà goûté cela. Du coup, je la laissais me surprendre, tout en songeant à ce qu'elle venait de dire.
Je n'avais adressé à Eurus qu'un simple sourire, avant de me concentrer sur Astrid qui s'était reculée afin de préparer nos boissons. Je songeais à cette histoire de fantômes et pour la première fois, en y prêtant une grande attention. Jusqu'à présent, je ne croyais pas aux histoires de fantômes dont me parlait Astrid. Ce n'était pas que je pensais qu'elle montait, mais simplement que ce qu'elle voyait ou entendait, pouvait s'expliquer autrement. La mort n'était pas quelque chose d'aussi facile qu'une histoire de revenants.
« Astrid. » débutais-je à l'intention de la jeune femme, quand elle nous apporta nos boissons. « Si je suis venu, c'est pour te présenter mademoiselle Holmes. Mais c'est également parce que j'ai besoin de tes précieux conseils sur une affaire qui concerne cette jeune femme et moi. » lui confiais-je.
Je savais que je pouvais compter sur Astrid pour être à l'écoute. Elle était du genre à toujours répondre présent quand on avait besoin d'elle.
« Voilà. Je vais t'expliquer. Il s'avère que quelque chose, ou quelqu'un semble tourner autour d'Eurus. Quelqu'un qui a de mauvaises intentions. Et cette personne ne semble pas être de... notre monde. Ou plutôt pas parmi les vivants. »
Je savais que ça allait lui plaire. J'étais sur le point d'admettre en lui demandant son aide sur ce sujet, que les morts existaient. Mais à dire vrai, ce n'était pas réellement ça. J'étais simplement ouvert à toute possibilités.
« Ce que j'aimerais, si tu acceptes, c'est une séance de spiritisme tous les trois. A l'improviste. Maintenant. »
Je savais qu'elle devait travailler, mais j'avais envie d'en savoir plus sans attendre. Peut-être que je pourrais exceptionnellement et seulement aujourd'hui, avec son accord, m'occuper d'un claquement de doigts de tout ce qui touchait à la cuisine de la jeune femme. Si elle l'acceptait bien entendu.
« Je m'occupe de tout ce qui se trouve derrière toi. Tu n'auras pas de retard et tu pourras même ouvrir à l'heure. Qu'est ce que tu en dis ? »
Tout en parlant, mes yeux faisaient des vas et viens entre la jeune femme et cette assiette de cookie qu'elle avait apporté avec les boissons. C'était donc eux qu'on devait tester ? Ca ne se faisait pas d'en prendre un sans qu'elle nous l'autorise. Du coup je m'étais retenu. Mais quelque chose... ou plutôt quelqu'un derrière moi salivait. Je n'avais pas besoin de tourner la tête pour en avoir le coeur net, car j'entendais une langue passer sur des lèvres et faire des vas et viens.
« C'est une nouvelle recette ? » demanda le Minotaure qui passait sans doute par le plus grand des hasards devant le food truck.
Je me tournais pour lui adresser un petit sourire. Ce dernier ne me calculait même pas, fixant le plat qui se tenait sur le comptoir.
« Norbert. » informais-je Eurus.
Ce dernier tourna la tête dans ma direction, se demandant pourquoi je prononçais son nom. Puis, il porta une nouvelle fois son attention sur le plat, avant de se rendre compte qu'on était là, nous aussi.
« Oh pardon ! Je ne vous avais pas vue ! » s'excusa t'il tout en m'adressant un sourire, avant de se tourner vers Eurus. « Une dame. Mais où sont mes bonnes manières ? » ajouta t'il, tout en me tendant le sandwich qu'il avait dans une main et la feuille de salade dans l'autre.
Pourquoi il avait une feuille de salade en dehors du sandwich ? Quoi qu'il en soit, il adressa un regard à Eurus tout en lui tendant sa main.
« Je m'appelle Norbert. Je suis le nouveau manager du centre ville de Storybrooke. C'est moi qui valide les emplacements depuis ce matin huit heures. »
Il prit chaleureusement la main de Eurus. Je me demandais si il la lui serrait comme un Minotaure ou pas. Dans le sens... est ce qu'il appuyait fortement ? Car la fois où il m'avait serré la mienne pour la toute première fois, j'étais bien heureux de ne pas réellement ressentir la douleur. En tout cas, Eurus ne grimaça pas. Ce qui me laissa présager qu'il ne serrait pas de la même manière les femmes et les hommes. Il se tourna ensuite vers Astrid. Quant à moi, je tenais toujours le sandwich dans une main et la feuille de salade dans l'autre, ne sachant pas quoi en faire.
« Je passais d'ailleurs te voir en première pour te donner un papier officiel stipulant que tu peux garer ton food truck sur la grande place. J'ai grandement insisté auprès du Seigneur Hadès pour que tu sois la première approuvée par le nouveau manager de Storybrooke. Moi. » acheva t'il fièrement, tout en sortant de sous son grand manteau...
Pourquoi avait-il un grand manteau ?
Bref... tout en sortant de sous son grand manteau, un contrat avec la signature de Hadès en dessous et la sienne. Il le tendit à Astrid avec un stylo.
« Tu n'as plus qu'à signer et à mettre ce papier à la vue de tous les futurs clients - comme ça ça sera officiel - est ce que je peux prendre un cookie ? » enchaîna t'il sans même prendre le temps de respirer.
Il fixa une nouvelle fois le plat. J'avais la sensation que si elle disait oui, on ne pourrait pas y goûter.
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Eurus J. Holmes
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De tout temps, au cours des siècles, des gens ont rapporté ce type d'expériences à la fois effrayantes, spirituelles et extraordinaires. Les personnes qui se décrivent comme des médiums, des mystiques ou des voyants sont plus enclins à vivre certaines expériences hallucinatoires que les autres. Ce qui peut facilement les amener à croire qu'ils communiquent avec les morts. Mais je le sais. Quand on meurt, notre âme rejoins le palais de la Nuit.
C'est le moment précis où on ferme les yeux et où on expire pour la toute dernière fois. C'est un peu comme à chaque fois que l'on dort. Ce Royaume, peuplé des rêves, permet de passer du monde des vivants à celui des morts, le temps d'un ultime songe. On se retrouve ensuite dans le Royaume des Songes. Celui où se trouve Morphée, une créature issue de la Nature et de Chronos. C'est là que réside la première âme. C'est là que se trouve la dernière âme. C'est là que sont réunies toutes les âmes en l'attente d'un jugement permettant d'entrer ou non dans le dernier des Palais. Celui ci donne accès à la Nature elle même. Un être qui s'élève, rejoins directement la Nature, sans entrer dans les Palais. C'est ce qu'on a appris, c'est ce dont j'ai été le témoin. Les morts ne racontent pas d'histoires. Ils ne parlent pas. Ils ne communiquent pas avec les vivants.
On laisse cependant tous une trace de notre passage, quel qu'il soit, dans le monde des vivants. Cette trace peut être présente de diverses manières. C'est ce genre de choses que les vivants voient des morts. Les médium peuvent communiquer non pas avec les défunts, mais avec la trace qu'ils ont laissés ici. Ils n'ont accès qu'au souvenir de l'être qui a laissé cette marque dans notre monde. Astrid ne voit pas les morts. Elle perçoit juste leur héritage. Et parfois, cela peut se montrer brutal... et dangereux !
« Willow Hill. C'est dans le monde des contes ? » demandais-je à la jeune femme.
Ca faisait partit de son passé. Je me demandais ce qu'elle y avait fait pour que cette chose, cette emprunte, se fraye un chemin jusqu'ici. Qu'elle entité était assez forte pour lui faire croire que son passé la rattraper ? Ce n'était pas à Willow Hill, mais à Storybrooke que se trouvait cette chose. Elle voulait juste l'éloigner d'ici. La véritable question était : pourquoi ? Et ça, c'était à moi de le découvrir.
« Je te remercie Astrid. Tu as fait bien plus que ce qu'il fallait. Merci. » lui redis-je.
Je m'inquiétais pour elle. Levant la tête vers Norbert qui lui massait toujours les épaules, je lui adressais un petit regard.
« Conduit la jusqu'au Cottage. Mieux vaut qu'elle s'y repose. »
...et qu'elle y soit en sécurité. Le Cottage avait ses propres protections, que j'avais moi même mise en place. Elle y serait au calme, avec Lyra, Pantalaimon, Malcolm et Asta, le temps que je reviendrais. Qui plus est, je savais que Socrate veillerait sur elle.
« Je pense que tu as eu ton lot d'émotions pour la journée. » précisais-je.
« Oh oui. C'était très palpitant. Je pense qu'il faut que je m'asseois un peu sur un canapé et que je regarde quelques dessins animés pour me détendre. » me répondit Norbert.
Bien entendu, c'était à Astrid que je m'étais adressé. Cette créature m'amusait beaucoup. Il avait un petit côté attachant du haut de ses un peu plus de deux mètres et de sa carrure imposante.
« Nous irons à Willow Hill, si tel est ton souhait. » répondis-je à Eurus, en lui adressant un regard. « Mais nous n'irons pas seul. Mieux vaut être prudent tant qu'on ne sait pas à quoi nous avons à faire. »
...et tant qu'elle m'en dirait pas plus sur cette histoire. Mais je ne voulais pas lui demander. Fallait que ça vienne d'elle. Si elle voulait se rendre sur place, qui plus est avec moi, c'est que ça allait être dangereux. Elle pouvait mettre sa vie en danger, mais pas celle de quelqu'un d'autre. Pour cela qu'elle pensait que la présence d'un Titan n'y changerait rien aux difficultés rencontrés. Je pourrais me protéger seul. C'était pour cette raison que je ne voulais pas prendre Astrid avec. Mais je ne pouvais pas non plus y aller seul. Car elle, elle avait besoin de protection et je n'étais pas sûr de pouvoir tout gérer en même temps, ni d'être totalement neutre dans mes choix.
La question était : qui amener avec nous ? Socrate protégerait Astrid au cas où il se passerait quelque chose ici. Ce n'était pas une bonne idée de le prendre avec. Il restait Atlas ou Thémis. Mais je savais que cette dernière était occupée. Quant à Atlas, il avait entrepris un voyage. Je ne pouvais pas le contacter. Pas pour le moment. D'ailleurs, était-il judicieux de laisser Storybrooke sans protection ? C'était la première fois, si je partais maintenant, qu'il n'y aurait pas le moindre Titan en ville, depuis qu'on était trois à être présent. Il restait les dieux. Et puis le voyage ne durerait le temps que d'une journée. Je pouvais me permettre cela.
Je voyais au regard d'Astrid qu'elle attendait de savoir qui je voulais amener avec. Norbert était lui aussi en train de m'observer, si bien que la jeune femme avait tapoté la main de ce dernier, en grimaçant légèrement.
« Oh pardon. C'est l'attente, ça me stress d'ordinaire. J'ai toujours l'impression d'avoir fait une bêtise et qu'on me juge ou qu'on va me gronder. » dit-il en retirant ses mains de sur les épaules du petit dinosaure, où il avait sans doute un peut trop intensifié son massage.
Quant à moi, je regardais Eurus. J'étais sceptique. Mais je ne voyais pas d'autres solutions.
« On va y aller tous les deux. Mais quoi qu'il y aura là bas, on devra se montrer prudent. Et en cas de doute, de difficultés, on fera demi tour et on y retournera avec Atlas ou Thémis. C'est d'accord ? » lui demandais-je.
Je ne voulais pas toujours inclure les autres Titans avec moi. Il fallait que j'apprenne à me débrouiller seul, ou plutôt que je reprenne cette habitude. Depuis que je ne sentais plus les auras et que mon pouvoir diminuait, il m'arrivait de vouloir me montrer un tout petit peu trop prudent. Mais au final, je finissais pas trop dépendre des autres. J'avais dit à Malcolm qu'il pouvait se fier à moi, mais pas dépendre de moi. Je me fiais à mon frère et à ma soeur et je commençais à un peu trop dépendre d'eux. C'était une très mauvaise habitude. J'étais Hyperion. Le grand frère. Je devais me le rappeler et surtout me souvenir de ce que cela signifiait.
Tournant la tête vers Norbert, je levais ma main paume tournée vers le haut. Deux pins apparurent dedans. Norbert glissa sa main jusqu'à sa poche et découvrit que les siens n'y étaient plus.
« Je me permet de te les emprunter, Norbert. Je t'en ferais avoir deux dès mon retour. »
« Oh mais c'est pas la peine. J'en ai encore trois boites à la maison. Le Seigneur Hadès, mon bon maître veut que j'en ai toujours sur moi au cas où on doit partir précipitamment pour protéger la Princesse Merida. Mais là je suis tout seul. J'ai pas besoin de protéger qui que ce soit. J'aurais le temps de recharger. D'ailleurs, Muffin, on peut repasser par la maison avant d'aller au Cottage ? » demanda t'il à... Muffin ? « Oh PARDON ! » s'exclama t'il en posant ses grosses pattes velues sur sa bouche. « Je voulais dire Astrid ! Je ne dois pas utiliser notre nom de code secret quand on n'est pas entre nous ! »
Je ne voulais pas chercher à comprendre de quoi il s'agissait. Observant Eurus, tout en secouant la tête de gauche à droite avec un petit sourire, je nous fis disparaître. Les pins s'activèrent et on arriva dans quelque chose qui ressemblait à un petit village, d'un autre monde...
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Eurus J. Holmes
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Eurus Holmes. Une demoiselle comme il faut. Songeais-je, me remémorant ce qu'elle avait dit. Je l'avais observée pendant tout ce temps, la laissant parler sans l'interrompre. Elle avait pour une fois envie de communiquer et j'avais envie de l'écouter, de partager cette histoire avec elle. Il était rare qu'une personne renfermée, qui gardait tout pour elle, extériorisait certaines choses. Ca pouvait venir d'une peur profonde qui jaillissais au grand jour, ou de tout autre chose. Dans les deux cas, je voulais être là pour elle, comme je le lui avais promis.
La seule demeure présente, face à nous, était austère. Un bâtiment fait de pierres, presques aussi grises que le ciel. Une architecture carrée et crénelée. Il s'agissait d'un ancien pensionnat pour jeunes filles si on en croyait l'écriteau et ce que m'avait dit la jeune femme. Ca ne donnait pas envie d'y séjourner. Même pas pour une nuit. J'avais suivi le vent d'Est jusqu'au parc. Ce dernier était désert. Il ne devait plus y avoir personne qui venait jusqu'ici de nos jours. Des feuilles mortes nous entouraient. C'était l'hiver. Les beaux jours étaient encore loin devant nous. J'avais la sensation que le décors collait aux souvenirs de la jeune femme. Non pas parce qu'on était au même endroit où elle avait vécu par le passé, mais parce que le côté vieillot et le mauvais Temps, faisait sans doute remonter les mauvais souvenirs de cet endroit. J'avais de la peine pour elle.
Nos chaussures s'enfonçaient dans la terre humide. On était arrivé jusqu'à un sous bois où se trouvait un grand arbre. Ne jamais venir au coffre seul. Ne jamais l'ouvrir la nuit. Ne jamais récupérer son sacrifice. Ces mots raisonnaient dans mon esprit. On pouvait croire aux malédictions à cette époque, chose qui n'était pas permis de mon Temps, car ça n'existait tout simplement pas. Aucun être pouvait en créer une et aucun le pouvait encore aujourd'hui, Il devait y avoir une autre explication à ce qui s'était produit avec la jeune femme, chez elle.
« Ce n'est pas nécessaire. » murmurais-je à Eurus.
Elle m'avait demandée une pelle, afin de creuser et d'y déterrer son coffret. Je m'étais contenté de me tenir en face d'elle et de fixer le sol. Petit à petit, la terre s'était mise à bouger. Ce n'était pas un tremblement. Juste la terre au niveau du dit coffret, qui se mouvait de manière à se repousser d'elle même, jusqu'à creuser un trou profondément, afin de pouvoir y trouver l'objet en question. Quand ce fut le cas, il apparu juste entre nous, là où la terre avait retrouvée sa surface plane. Il n'y avait pas besoin de pelle quand on avait un Titan sous la main, songeais-je.
« Si tu le permet, j'aimerais l'ouvrir moi même. » lui dis-je.
Je ne croyais pas aux malédictions. Mais je me disais que ce serait mieux si c'était moi qui l'ouvrait. Ca serait plus facile pour elle et sans doute plus... prudent. On ne savait jamais ce qu'on pouvait y trouver à l'intérieur. Il ne s'agissait peut-être plus des objets qu'elle y avait déposé.
Sans plus attendre, je m'étais penché au dessus du coffre et j'avais posé ma main dessus, attendant un petit instant. Puis, un petit bruit avait été émis et le coffre s'était déverrouillé. J'avais soulevé le couvercle, jetant un oeil à l'intérieur, avant de l'ouvrir totalement, un air surpris sur le visage. Il était vide. Totalement vide.
Je restais là, quelques instants, sans rien dire. Puis, je me relevais, observant la jeune femme pour voir si elle pensait quelque chose de tout ça. Etait-il possible que quelqu'un d'autre soit venu déterrer le coffret ? Que quelqu'un d'autre y ait pris les objets ?
« Que contenait ton carnet de notes ? » demandais-je à la jeune femme.
Si le coffret était intact, on aurait du y trouver une petite locomotive rouge en métal, un pantin, une poupée et un carnet de note. Aucun des objets était présent. Le plus surprenant des objets était le carnet de la jeune femme. Chacun y avait déposé un jouet, à l'exception d'elle. Elle était sans doute réellement cette fille sage qu'elle m'avait décrite et comme ils souhaitaient qu'elle devienne en étant ici.
Je tournais la tête vers la bâtisse au loin, lui laissant le temps de répondre. Cet endroit avait quelque chose de véritablement lugubre. Puis, je reportais mon attention sur la demoiselle Holmes.
« Pourquoi sommes nous là, Eurus ? » l'interrogeais-je.
Croyait-elle en toutes ces histoires ? Voulait-elle en avoir le coeur net en venant jusqu'ici ? Ou il y avait autre chose ? Et où étaient ses amies, aujourd'hui ? J'avais cru comprendre que l'une d'entre elle était morte. Mais pour ce qui était des deux autres... il y avait peut-être quelque chose à creuser de ce côté là.
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Eurus J. Holmes
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Je montais les marches de Baker Street. Je me doutais que je ne l'y trouverais pas. Mais je voulais revenir ici. Le grenier n'avait pas changé. Le même lit, le même mobilier. Le mot que je lui avais laissé sur sa table de chevet avait quant à lui disparu. Il y avait toujours cette odeur de thé dans la pièce, mais plus celle de la brioche qu'elle m'avait confié avoir. Peut-être qu'elle la gardait ailleurs ou qu'il n'y en avait plus.
Pourquoi l'avais-je laissé... ?
Il s'agissait d'un simple coffre en bois. Ce dernier avait renfermé par le passé divers objets. Tous ayant appartenu à une tierce personne. C'était fréquent d'utiliser ce genre de boite pour y cacher nos secrets. Mais celui ci était différent. Même si je n'arrivais pas à percevoir ce qu'il cachait, quelque chose autour de lui avait un petit côté démoniaque. Une jeune femme était morte, Lamb.
Je fermais les yeux, me fiant à mes souvenirs de l'endroit, plutôt qu'à ce que je pouvais entrevoir. J'étais resté là, quelques instants debout, avant de m'asseoir sur le lit. C'était tellement inconvenant...
Quand j'avais fait disparaître le coffre qu'elle tenait en main, ce jour là, j'avais retenu la jeune femme juste à Temps. Je l'avais sentie tomber petit à petit. Le coffre était moins précieux qu'elle. Je l'avais ramené jusqu'à chez moi, au Cottage, l'allongeant sur mon lit, faisant apparaître une tenue plus adaptée sur elle. J'avais attendu plusieurs heures avant de la ramener chez elle, toujours endormie, et de demander à Socrate de s'assurer qu'elle aille bien. Il serait là à son réveil.
Je ne pouvais pas rester, mais j'aurais tant voulu...
Il y avait certaines fois où on pouvait se permettre de douter. D'autres, où on devait faire face à la dure réalité, même quand on n'arrivait pas à l'expliquer. Dans ce genre de cas, il était souvent question de mettre son égo de côté et d'accepter que l'impossible pouvait s'avérer être possible. De même que l'inconnu avait et aurait toujours une place dominante dans notre existence.
J'avais ouvert les yeux. Le regard sombre et impénétrable. Je restais impassible, assis sur le bord du lit. J'essayais de comprendre ce qui s'était passé la première fois. Mais aussi ce qui pourrait se produire cette fois ci. Et le plus important de tout : comment y mettre un terme ? Il n'était rien arrivé les jours précédents notre incursion dans le monde des contes, dans son monde à elle. En revenant, on ne s'était pas mis à la recherche de Lamb. J'étais préoccupé par autre chose.
M'avait-elle déçue quand j'avais compris qu'elle était responsable de cette mort ? De la première ? Que c'était elle qui avait ouvert le coffre la première fois ? Ou mon Temps avait-il était véritablement occupé par autre chose ? Quelque chose de plus important que notre affaire ? Je ne connaissais pas la réponse à cette question. J'avais agis comme je me devais de le faire. J'ignorais si elle le comprenait.
Socrate était rentré de chez elle le lendemain. Il m'avait confié qu'elle allait bien et qu'il garderait un oeil sur elle. Je lui avais dit que je m'absentais pour quelque jours et qu'il ne devait pas indiquer à la jeune femme, ni à qui que ce soit d'autre comment me joindre. Car je lui avais donné un moyen d'y arriver. A dire vrai, je n'étais pas partit. J'étais resté là, au Cottage. Mais dans la partie du dessous. D'ailleurs, c'était là que je l'y avais laissé, elle, la seconde femme de mes pensées.
« Je comprend. » avait-elle dit quand la porte s'était refermée.
Si Eurus n'était pas à Baker Street, où pouvait-elle bien se trouver ? Je ne pouvais pas sentir son aura, ni la trouver de cette manière ci. Mais je pouvais passer par quelqu'un d'autre. Cela dit, je ne voulais pas ruser. Je voulais agir d'une manière normale, naturelle. Je pouvais la trouver par mes propres moyens.
Quittant son grenier, sa demeure, sans me faire voir, j'avais marché jusqu'à un petit parc. Une fois sur place, j'avais trouvé un banc sur lequel je m'étais posé. Ca avait mis un petit moment. Une petite heure ou deux. Puis, elle était arrivée. Quelque chose l'avait guidée jusqu'ici.
Je pouvais utiliser mes propres moyens pour la trouver... pour la faire venir à moi...
Voyons la forme majestueuse disparaître petit à petit, je laissais échapper un petit sourire songeur. Ce n'était pas encore parfait. Je savais que je n'arriverais pas à obtenir ce dont je souhaitais, mais je m'y rapprochais. Je m'y préparais...
« Je te demande pardon de t'avoir abandonné. » lui confiais-je. « Je conçois qu'il est plus facile de s'excuser quand on a été absent, plutôt que d'être là quand on a besoin de nous. »
J'avais levé les yeux en direction de la jeune femme. Je l'observais, sans rien laisser paraître de mes émotions. Mon petit sourire avait disparu du coin de mes lèvres. Je me sentais fautif. Fautif de l'avoir laissé là ce jour là.
Avais-je laissé quelque jours s'écouler pour m'assurer que tout ceci était réel ? Que quelque chose pouvait bel et bien s'en prendre à la jeune femme ? Je ne voulais pas me poser la question. Je ne voulais pas connaître la réponse. J'avais répondu à un autre appel. C'était tout.
« J'ignore où tu en es dans ton enquête, mais j'aimerais y prendre part. Une nouvelle fois. » lui confiais-je. « Je sais que je peux faire mieux. »
Je l'avais abandonné à deux reprises. La première fois, en partant dans un autre monde sans lui donner de nouvelles. J'y avais été amené de force. La seconde fois, parce que je m'étais concentré sur autre chose. Peut-être qu'il y aurait une troisième fois. Peut-être pas. L'avenir seule pourrait nous le dire. Mais une chose était sûre. J'avais toujours la même envie de lui venir en aide.
« J'y ai songé tous les jours. A chaque instant. » lui avouais-je. « Je pense que trouver Lamb ne suffira pas. Il faut rompre ce qui a été scellé par le passé. Il faut se mettre en quête de qui est derrière tout ça et je me chargerais de réparer. »
Il y avait beaucoup de choses à réparer. Le coffret, la malédiction, la confiance qu'elle avait en moi. J'avais la sensation de pouvoir régler les trois en une fois. Ambitieux ou pas, j'étais déterminé.
★
Quand Socrate avait appris ce qui se tramait ici, il ne l'avait pas vue d'un bon oeil. Son conseil, avisé avait été sans appel.
Je n'avais pas répondu. Il m'avait observé, attendant la moindre réaction de ma part.
« Tant qu'elle sera ici, je ne mettrais plus les pieds au Cottage ! Si elle reste là, ça sera sans moi ! »
Je n'avais une nouvelle fois pas répondu. Il l'avait mal pris et il était partit. Je pouvais le comprendre. J'aurais pu le retenir ou même le forcer à rester là. Mais je l'avais laissé faire. Je devais prendre le Temps de réfléchir à tout cela. Aujourd'hui, demain... j'ignorais combien de Temps cela prendrait, mais je ne devais pas me précipiter.