« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 Passionnément vôtre, votre majesté [Madagascar]

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Skylar T. McMillan
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Skylar T. McMillan

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"Si tu veux mon avis Kowalski, même quand tu passes une journée horrible, il y a toujours un truc de pire qui peut arriver. Par exemple..."

"Bonjour mon petit peuple à moi. Soyez joyeux, votre roi est arrivé !"

"Ouais enfin tu vois ce que je veux dire."

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"Je vais passer les prochains mois à me battre aux côtés de mecs qui ne t'arrivent même pas à la chevilles. Je vais finir par m'ennuyer, moi."

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| Conte : Madagascar
| Dans le monde des contes, je suis : : Le commandant Skipper

| Cadavres : 1024



Passionnément vôtre, votre majesté [Madagascar] _



________________________________________ 2021-03-31, 15:52

Ca fait longtemps que je voulais contribuer à cette section alors je me suis dit pourquoi ne pas poster une de mes propres histoires ? Passionnément vôtre, votre majesté [Madagascar] 479813545

C'est un fanfiction que j'ai commencé à écrire l'année passée ! Elle parle de la relation entre Julian et Skipper mais à la manière d'un des épisodes du spin-off des pingouins de Madagascar. Passionnément vôtre, votre majesté [Madagascar] 103884667

C'est une histoire qui sera écrite en plusieurs chapitres... pour le moment il n'y en a qu'un mais je compte bien la poursuivre un jour ! Passionnément vôtre, votre majesté [Madagascar] 3864256854

En attendant je souhaite bonne lecture à celui ou celle qui aura eu la motivation de la lire Passionnément vôtre, votre majesté [Madagascar] 103884667

Chapitre 1 : la lettre d’amour

Ce matin-là, le zoo de Central Park était parfaitement paisible. L’heure de l’ouverture n’avait pas encore sonné et chacun vaquait à ses occupations. La loutre Marlène faisait des glissades sur son joli toboggan de pierre, les chimpanzé Phil et Mason buvaient tranquillement leur thé et les pingouins suivaient scrupuleusement l’entraînement que leur commandant Skipper était en train de leur donner. Tout était donc calme et rien ne semblait briser la quiétude des lieux. Lorsque tout d’un coup, dans l’enclos des lémuriens, un cri se fit entendre.

« Mauriiiice ! »

Le roi Julian assit tranquillement sur son trône appelait son conseiller tout en sirotant son smoothie matinal. Il pestait déjà contre Maurice qui n’était jamais suffisamment rapide à son goût. Le vieux lémurien totalement dévoué à son monarque s’approcha de lui avec un air inquiet dans le regard. Il était bien sûr suivi de près par Morty, le plus grand des fans du Roi Julian qui lui, ne lui rendait pas du tout son amour inconditionnel.

« Il y a quelque chose qui ne va pas, ta majesté ? »


« Oui Maurice je suis vraiment pas content. Tu sais quel jour on est ? C’est la Saint-Valentin. Un jour comme aujourd’hui j’aurais dû recevoir plein de lettres de la part de mes sujets fous de mon charisme royal et de mon magnifique corps divin ! Et là ben j’ai rien reçu du tout. »

Comme un enfant boudeur, il croisa les bras sur son ventre tout en faisant une petite moue caractéristique. Morty en profita alors pour sortir de derrière son dos un papier sur lequel il avait fait un dessin.

« Moi je ne vous ai pas oublié, mon roi ! Regardez j’ai même fait un beau dessin de vos pieds royaux. »

Il regarda alors le dessin et lui adressa un regard charmeur avant de le serrer dans ses bras et de lui faire des câlins.

« Ooooh vous êtes tellement magnifiques tous les deux. J’ai envie de vous faire tout un tas de câlins et de gros bisous. »

Les deux autres le regardèrent alors avec un air de dégoût où on pouvait lire tout le malaise qu’ils ressentaient face aux fantasmes déplacés du plus petits d’entre eux. Julian poussa alors un gros soupir et se tourna vers sa patte droite.

« Tu vois, qu’est-ce que je te disais, Maurice ! Je n’ai reçu aucun cadeau de la part des personnes que j’estime vraiment. »

Il poussa alors un nouveau soupir qui fendit le cœur du conseiller. S’il y avait une chose qu’il ne supportait pas, c’était bien de voir son roi malheureux.

« Mais si attends, je suis persuadé que tu en as reçu plein. Je vais chercher la boîte de la Saint-Valentin royale. »

Il s’agissait en réalité d’une boîte aux lettres dans laquelle Maurice avait chaudement invité tous les animaux du zoo à laisser un mot gentil ou un cadeau pour le roi. C’était une vieille tradition qui datait de l’époque où Julian régnait encore sur Madagascar. Ses anciens sujets n’avaient alors aucune peine à déclarer leur admiration et leur amour à ce roi auquel ils tenaient énormément. Mais ici dans le zoo de Central Park, l’ambiance était bien sûr très différente. Les animaux d’ici n’avaient que peu de respect pour l’autorité que Julian tentait d’imposer. D’ordinaire, ils avaient même tendance à être agacés par sa conduite puérile et son comportement déplacé. Maurice savait qu’ils ne seraient pas du genre à lui apporter leurs témoignages de sympathie. Cette pensée le fit déglutir. Si le roi des lémuriens était contrarié par cette histoire, nul ne pouvait imaginer ce que sa colère le pousserait à faire. Maurice était déjà persuadé qu’il lui mettrait la faute sur le dos et qu’il lui ferait vivre une vie insupportable pendant des semaines. Voilà pourquoi, un grand sourire éclaira son visage au moment où il s’aperçut qu’en effet, une lettre y avait été déposée. Il espérait que cela suffirait à calmer les tourments de Julian. Brandissant la lettre au-dessus de sa tête, il lança tout joyeux à son roi.

« Eh bien tu vois. J’étais sûr que les autres animaux penseraient à toi. »

Relevant alors la tête vers son conseiller, le visage de Julian s’illumina alors. Un autre animal avait pensé à lui et cela le rendait très heureux. Bon certes, il aurait préféré que cela soit le cas de beaucoup de ses sujets, mais une lettre en soi c’était déjà bien. Sans plus de cérémonie, il l’arracha des pattes de Maurice.

« Ooooh une lettre ! Je me demande qui me l’envoie. Darla peut-être ? C’est vrai que cette dame babouine a toujours été fan de mon remuage de popotin. A moins que cela soit Marlène ? Même si c’est son côté sauvage qui a un petit faible pour moi, ça ne me dérange pas de vivre dangereusement. »

Il l’examina alors d’un peu plus près lorsque soudainement, il s’en écarta avec dégoût. Il fit alors plusieurs mouvements de la patte devant lui, désireux de chasser les mauvaises odeurs.

« Beurk c’est répugnant… ça sent le poisson faisandé ! Mais qui est assez tordu pour envoyer une lettre qui sent aussi mauvais ? »

Puis réfléchissant à ce qu’il venait de dire, il s’arrêta un instant. Cette lettre sentait le poisson ? Le poisson… comme l’enclos des petits pingouins qui vivaient dans l’enclos d’à côté ? Son cœur manqua alors un battement et il dirigea son regard vers les oiseaux marins. Est-ce qu’il serait possible que cette lettre lui ait été envoyée par Lui ?

Il craquait secrètement pour Skipper depuis tellement longtemps, en réalité depuis qu’il avait fait sa connaissance sur sa magnifique île de Madagascar. Cependant, il n’avait jamais assumé ses sentiments, persuadé que Skipper ne pouvait pas être amoureux de lui. Il faut dire que les prétendantes n’avaient pas manqué de se disputer les faveurs du commandant. Cela avait commencé par la poupée hawaïenne qui avait élu domicile dans l’avion où Julian exerçait son autorité. Il s’en était mordu les papattes le jour où il avait eu le malheur de la présenter au pingouin soldat qu’il admirait tant. Il avait fait définitivement une croix sur lui le jour de son mariage et s’en était allé vers d’autres conquêtes moins difficiles à aimer.
Pourtant au fond de lui, il n’avait jamais cessé d’espérer qu’un jour le commandant s’intéresserait à lui. Il avait guetté patiemment le moindre signe qui témoignerait de l’affection de Skipper à son égard. Est-ce qu’il avait enfin reçu la réponse à ses attentes ? Est-ce que le chef des pingouins avait réellement des sentiments pour lui ? Il demeura alors silencieux, la bouche bée tout en admirant les prouesses du pingouin qui évoluait dans l’eau avec agilité.

« Euuuh quelque chose ne va pas, roi Julian ? »


Julian ramena alors son attention vers ses sujets. Ses petites pattes tremblaient alors à la fois de peur et d’excitation.

« Maurice tu… tu crois que… »

Il ne trouva pas la force d’ajouter un seul mot. La peur mêlée à l’excitation brouillait totalement ses pensées. Il devait l’ouvrir pour en avoir le cœur net. Les mots de Maurice et de Morty se perdaient alors dans le lointain tandis qu’il ouvrait la petite carte.

« Et alors ? Qui est-ce qui te l’envoie ? »

Maurice avait posé cette question avec un air attendri. Il semblait voir à quel point cette lettre pouvait le toucher. Pour lui, il était plus qu’évident qu’il y avait une troisième personne qu’il n’avait pas énumérée dans sa liste mais dont la lettre lui tenait énormément à cœur. Il était donc curieux d’en connaître plus. De son côté, Morty faisait la tête. Il n’arrivait pas à comprendre comment une lettre autre que la sienne pourrait à ce point intéresser son roi adoré.

« Ben j’en sais rien en fait. Elle est signée « Ton admirateur secret ». Ca pourrait être n’importe qui. »

« Eh bien lis-la, peut-être que tu trouveras des indices sur l’identité de ce fameux admirateur. »


Désireux alors de conservé le secret, il commença alors à lire pour lui ce qui était écrit.

Mon très cher Julian,

Avouer ce que l’on a sur le cœur n’est jamais une chose facile. L’esprit est semblable à une jungle ou les mots peuvent tour à tour s’entrechoquer et se perdre sans jamais parvenir à trouver leur chemin jusqu’à notre bec. C’est pourquoi je pensais qu’il serait bien plus facile de t’écrire que de te parler directement, toi qui brouilles mes pensées mieux que personne. Quoi de plus naturel ? Après tout, n’es-tu pas le monarque qui dicte la loi de la jungle ?

Tu te poseras sûrement des questions sur l’auteur de la lettre. Est-ce que tu me connais ? La réponse est bien évidemment affirmative. Qui suis-je ? C’est à toi de le découvrir. Ecoute ton cœur et fie-toi à son jugement, tu ne pourras pas te tromper. Le mien ne m’a pas abandonné lorsqu’il t’a placé sur ma route. Il a su voir en toi l’astre luisant qui lui permettrait de s’accroitre et de s’épanouir. Ton regard orangé et luisant était semblable à mille soleils projetant sur moi leurs rayons puissants ont fait fondre la glace autour de mon cœur. Ton pelage argenté si doux rappelait l’éclat de la lune éclairant mes longues nuits de solitude. Lorsque je t’ai vu dansé la toute première fois, avec ta grâce et ta beauté inégalable, je me suis senti transporté dans un ciel rempli d’étoiles là ou tous mes rêves et mes fantasmes prennent vie.

Ah si je pouvais te serrer rien qu’une fois contre mon cœur, je serais la plus heureuse des créatures de ce monde. Je voudrais tant voir ton si joli museau se perdre dans mon plumage duveteux. Mon plus beau rêve serait de devenir le gardien de tes nuits, le chevalier qui te servira avec tout le courage et l’ardeur pour te prouver chaque jour mes sentiments profonds pour toi. Car si l’amour est une bataille, parvenir à conquérir mon roi sera la plus belle de mes victoires.
Mais toi sauras-tu me trouver ? Sauras-tu écouter ton cœur afin qu’il puisse te mener jusqu’à moi ? Pitié rejoins-moi, toi qui règnes sans partage sur mon coeur. Je suis perdu sans ta lumière et la chaleur de ton amour.

Ton admirateur secret.


A la fin de sa lecture, Julian avait presque les larmes aux yeux. Jamais encore il n’avait lu quelque chose d’aussi beau. Maurice avait raison, il était plus que jamais persuadé que celui qui avait écrit cette lettre était son pingouin. Tout y était, le vocabulaire martial, la glace, les plumes, l’envie de devenir son chevalier servant. Les deux autres lémuriens le regardaient alors d’un air soucieux.

« Pourquoi est-ce que tu pleures, ta majesté ? »

« Votre admirateur secret a dit quelque chose qui vous a fait de la peine ? J’étais sûr que c’était un piège cette lettre. »

S’apercevant des larmes qui voulaient s’échapper de ses yeux, Julian les essuya tout en niant les faits.

« Non Maurice, je pleure pas… j’ai juste une poussière dans l’œil. »

« Vous savez qui vous l’a envoyée ? »

« Oui… j’en suis persuadé maintenant… c’est… c’est… »

Puis soudain sans prévenir, Julian sauta sur son trône, les bras levés bien haut vers le ciel. Il se mit alors à hurler.

« C’est le plus beau jour de ma vie ! »

Il sauta de son trône pour atterrir en bas de l’échelle, riant et courant partout comme un dératé il criait sa joie à tout va.

« J’étais sûr qu’il m’aimait. Il faisait mine que non, il n’arrêtait pas d’essayer de me fuir et de me ridiculiser mais je savais qu’il cachait juste la vérité sous une couche de glaçons qui emprisonnait son petit cœur. Il est amoureux de moooiiii ! »

Maurice suivait alors la course de son roi partout dans l’enclot, ne sachant plus réellement où donner de la tête.

« Mais de qui est-ce que tu parles ? »

Sans rien répondre, Julian saisit Maurice sous l’une de ses pattes et pointa l’autre en direction de l’enclos des pingouins. Forçant Maurice à en faire de même, il montra Skipper qui sortait alors tout juste de l’eau en un bond spectaculaire.

« Regarde-le, il est pas magnifique mon commandant pingouin ? »

Le conseiller fronça alors les sourcils, étonné par la nouvelle et ne sachant pas vraiment quoi répondre. Il avait tellement peur de décevoir son roi s’il disait un mot de travers.

« Tu penses vraiment que c’est lui ? Je veux dire je vois mal le commandant écrire des lettres d’amour le jour de la saint-Valentin. A mon avis tu ne devrais pas t’emballer aussi rapidement. »

Julian lâcha alors Maurice sur le sol et lui tourna le dos en croisant ses pattes sur son ventre.

« Pfff t’es qu’un rabat-joie Maurice ! T’es juste jaloux parce que personne ne t’a écrit de carte à la Saint-Valentin. »


Le vieux lémurien se remit alors péniblement sur ses pattes, tout en frictionnant son popotin qui s’était prit un sacré coup en heurtant le sol.

« Tout ce que je dis c’est que tu ne devrais pas t’emporter à ce point avant de connaître la vérité. Il ne faudrait pas que tu sois déçu. »

« Mmmh tu as raison ! Je vais aller lui parler et mettre tout au clair… comme ça tu verras que je ne rêve pas. C’est lui qui m’a écrit cette jolie lettre toute pleine d’amour et je te le prouverais. »

Sans attendre l’approbation de son ami, Julian se rapprocha de la clôture et sauta par-dessus pour rejoindre l’enclos des pingouins. Il se sentait encore transporté par l’ivresse de la joie qu’il avait ressentie devant ce secret dévoilé. Il était si heureux qu’il ne pensait que rien ne pourrait mettre à mal les jolis rêves qui venaient de réaliser. Rester dans l’enclos des lémuriens, Maurice le regardait avec une certaine appréhension. Il connaissait Skipper et savait très bien que malgré leur amitié ambiguë, il ne devait pas ressentir ce genre de sentiments pour lui.

« J’ai l’impression que tout ça va mal finir Morty ! J’espère juste qu’il ne souffrira pas trop. »



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________________________________________ 2021-04-14, 00:13

Chapitre 2 : La confrontation

Lorsque Skipper se reposa élégamment sur la plateforme de l’enclos des pingouins, il prit un moment pour admirer les chorégraphies sophistiquées que ses hommes faisaient encore dans l’eau. Il était vraiment très fier de ses soldats. A chaque fois qu’il avait le loisir de les observer à l’entraînement, il sentait son cœur se gonfler d’une joie toute martiale. Il était fier de pouvoir se dire que si ces pingouins étaient aussi professionnels c’était en grande partie grâce à l’entraînement qu’il leur faisait suivre quotidiennement.

Cependant, ce petit spectacle ne dura pour lui que quelques petites minutes. Un visiteur impromptu avait surgi brusquement devant lui. Julian était là et se tenait d’une manière des plus surprenantes. En effet, Skipper avait prit l’habitude de voir le lémurien arrivé comme un fou, sautillant et criant pendant des heures avant de repartir faire ces bouffonneries de lémurien ailleurs. Pourtant aujourd’hui, c’était loin d’être le cas. Son attitude était même à l’opposé de ce à quoi il l’avait habitué. En un sens, pensa-t-il, c’était encore plus flippant de le voir au garde à vous et attendant les ordres de son commandant. Désireux de mettre un terme à cette situation de profond malaise, le commandant osa une remarque sans manquer de balbutier légèrement.

« Euh… bonjour Queue Rayée ! On peut savoir ce qui nous vaut ta visite ? »


Commençant alors à s’animer, le lémurien s’avança vers Skipper tout en plaçant ses mains sur ses hanches.

« Salut mon gros poulet ! Est-ce que tu sais quel jour on est aujourd’hui ? »


Ouvrant alors de grands yeux, le pingouin demeura quelques instants interdit. Oh bien sûr, il consignait tous les soirs scrupuleusement le rapport de la journée sur son précieux magnétophone. Il savait qu’ils étaient un lundi étant donné que la veille son unité et lui avaient été éreintés par les centaines de familles qui étaient venu leur rendre visite. Cela dit, Julian voulait sans doute être plus spécifique. Il ne voyait pas en quoi un lundi normal aurait pu le mettre dans un pareil état. Il y réfléchit durant de nombreuses secondes sans pouvoir y apporter la moindre réponse. Heureusement, sa grosse tête d’œuf de lieutenant venait de se placer juste à ses côtés avec le reste de ses hommes. Il ne gêna alors pas pour consulter son grand savoir.

« Tiens c’est vrai quel jour on est, Kowalski ? »


Kowalski sortit alors un calendrier de nulle part et le consulta avec attention.

« Mmmh et bien commandant, nous avant passé les deux premiers dimanches du mois de février donc nous sommes le 14 février ce qui veut dire… »

Mais il n’eut pat le temps de poursuivre ses réflexions car le plus jeune des pingouins lui coupa la parole. Private avait toujours été du genre mielleux et romantique. S’il y avait bien un animal du zoo qui pouvait être sensible à cette date c’était bien lui.

« On est la Saint Valentin ! Oooh mais c’est génial, commandant. On devrait faire une grande fête pour montrer à tous les animaux du zoo à quel point on les aime. »

A cet instant précis, Skipper regarda sa jeune recrue avec un air de dégoût sur son visage. Il avait toujours été opposé à l’idée de célébrer les sentiments comme une chose magique et vitale. Il avait encore moins envie de crier son amour pour des animaux qui pourraient tous un jour ou l’autre représenté de potentiels ennemis. Il se tourna donc vers Rico et il rajouta en désignant le troisième de ses hommes.

« Rico, met un peu de plomb dans la cervelle du P’tit gars ! »

A ses ordres, Rico donna un coup de nageoirs derrière la tête de Private. Ce dernier poussant un petit cri de douleur, se gratta immédiatement l’arrière de la tête. Julian de son côté regardait la scène d’un air circonspect. Il semblait hésité sur la suite de ses propos alors que le commandant reprit la parole.

« Ouais et alors, Queue Rayée ? C’est quoi le problème ? Ne nous fais pas perdre notre temps. On avait déjà prévu un programme chargé pour aujourd’hui ! »

Il se tourna avec vers Private avant qu’il n’ose ouvrir son petit bec.

« Et non, nous n’allons pas décorer le zoo avec des petits cœurs ou offrir des fleurs à tous les résidents du zoo. »


Julian secoua alors la tête en un signe négatif. Il n’avait jamais compris comment le commandant, son commandant, pouvait être aussi rabat-joie. Il avait vraiment besoin de s’amuser et si le pingouin avait enfin le courage de lui avouer ses sentiments, il recevrait tout plein de joie de la part du roi. Cela dit, il ne se laissa pas décontenancer pour autant et reprit la parole tout guilleret.

« Oh ne fais pas ton numéro de clown triste, commandant ! C’est une si belle journée après tout. On peut manger tout plein de chocolat et même passer notre temps à s’écrire de belles lettres d’amour. Oh d’ailleurs en parlant de ça j’en ai reçu une très belle ce matin de la part d’un admirateur secret. »

Skipper resta dubitatif devant le lémurien, ce d’autant plus lorsqu’il lui adressa un grand clin d’œil qui lui était clairement adressé.

« Eeeh en quoi est-ce ça nous concerne exactement ? »

« Oh et bien je pensais que vous pourriez peut-être m’aider à trouver son auteur. Je voudrais bien savoir de qui il s’agit et peut-être que vous avez une idée sur son identité, non ? »

Skipper ne savait pas où donner de la tête. Il restait stoïque alors que Julian tournait autour de lui en lui lançant des regards qui pouvait en dire long sur ses attentions. Tout du moins, cela aurait été le cas s’ils avaient été adressés par quelqu’un d’autre. Il est clair que le commandant avait beaucoup de peine à comprendre la signification d’un regard de braise. Il finit par éternuer au moment où le lémurien passa sa longue queue pelucheuse sous son bec. Il se le frotta alors vigoureusement lorsque retentit soudainement la cloche de la porte d’entrée. Cela signifiait que les animaux devaient tous rejoindre leur enclos avant l’arrivée des premiers visiteurs. Skipper qui leva ses deux nageoires devant lui, poussa gentiment Julian en direction de l’enclos des lémuriens.

« Ouais désolé Queue Rayée mais comme je te le disais, on n’a pas le temps de découvrir l’identité de ton fameux admirateur. Allez retourne dans ton enclos et oublie ça. De toutes manières, s’il t’aime vraiment il finira bien par se manifester de lui-même. »


Totalement perdu face à la situation, Julian consentit néanmoins à obéir aux ordres de la sacro-sainte cloche. Après tout, même le roi devait se soumettre à certaines règles et celle-ci lui ordonnait de toujours faire bonne figure devant ses modestes sujets et ses admirateurs. Les pingouins le regardèrent alors sauter avec agilité par-dessus la barrière de l’enclos. Private sautillait alors sur place en joignant ses deux nageoires avec une attitude de jouvencelle amoureuse.

« Oh commandant, cette histoire est tellement romantique ! A votre avis c’est qui ? »

Skipper prit alors un air totalement détaché. Il pouffa légèrement avant de faire un geste de rejet de la nageoire.

« Mais personne P’tit gars. Personne ne pourrait tomber amoureux de ce gros bouffon de Julian ! On vient juste d’assister à la crise existentielle d’un roi en manque d’amour. Allez soldats, il est grand temps d’accueillir nos premiers visiteurs. Soyez surtout trop doux et trognons. »

Sur ses belles paroles, la petite troupe s’éloigna et alla accomplir leur devoir. Seul Skipper se retourna quelques minutes pour regarder les singeries du roi de Madagascar. Il avait alors l’air inquiet et il ne pouvait détacher son regard de Julian… en effet, qui avait bien pu lui écrire cette lettre ?
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