You know a love you...

S'habiller, déjeuner, travailler... Des gestes mécaniques. Personne ne se rendait compte d'à quel point ces gestes pouvaient être mécaniques lorsque l'on a plus l'envie de se lever tous les matins. James était pourtant un amoureux de son travail. Mais depuis le chantage immonde d'Alexander Davis, franchement, il ne vivait plus. Sauf peut-être lorsqu'il prenait un bol d'air en promenant son chien tous les matins et tous les soirs. Jet était sa seule compagnie. Depuis ce jour maudit où il avait dû disparaître de la vie de Lena Davis, le grand amour de son existence.

La journée avait pourtant bien commencé alors. Il avait embrassé Lena avant d'aller à un rendez-vous avec son rédacteur en chef. Enfin c'était ce qu'il croyait. À la place, le patron du journal l'attendait dans le bureau du rédacteur et avait été plus que clair : il voulait que sa relation avec Lena s'arrête. Si au départ, James avait été des plus catégoriques en lui disant d'aller au diable, il était vite revenu sur ses propos quand l'autre avait menacé Lena. Jamais il n'aurait cru qu'un frère pourrait menacer la vie de sa soeur, mais c'était ce qu'il s'était passé. Alors le journaliste avait cédé. Il avait quitté Lena dans la nuit, prenant ses affaires sans se retourner et sans lui laisser un mot, puisque l'ordre était clair : elle devait totalement l'oublier, voire même le haïr. Et mieux valait une Lena le haissant que pas de Lena du tout.

Bref. Rien que repenser à cette journée le rendait morose. Heureusement pour lui, Jet n'était pas d'avis à ce qu'il reste ainsi à ruminer ses sombres pensées puisque le chien était allé chercher sa laisse et la tendait à son maître. C'était l'heure de la promenade. James s'était replié sur lui-même depuis sa rupture avec Lena et même s'il était venu habiter à Storybrooke, il avait toujours tout fait pour ne pas la croiser et surtout pour ne pas se lier aux autres. Cela aurait été trop de munition pour l'autre connard... Enfin bon. Il caressa son chien et sortit avec lui en direction de la plage. Le temps d'y aller, Jet fut attaché mais dès qu'ils mirent un pied sur le sable, le photographe libéra son chien et lui lança un bâton, savourant le plein air. Cependant, après un énième lancé, Jet ne revint pas. Alors le brun alla voir ce qu'il se passa au décours d'un buisson. Pour tomber nez à nez avec l'objet de ses plus chères pensées.

- Lena...

Elle était magnifique. Encore plus belle que dans son souvenir. Et elle était enceinte ce qui le blessa profondément, bien qu'il n'en ait pas le droit. Il l'avait abandonné, pour des raisons défendables certes mais cela restait un abandon. Il n'avait pas le droit de se sentir blessé. Alors il resta silencieux, comme il l'était depuis plusieurs mois. Tentant de graver dans sa mémoire les traits de la personne la plus chère à son coeur, car il savait bien qu'il allait devoir tourner la page pour le bien de Lena.

✧ @james olsen

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Bizarrement, les choses ne se passaient pas du tout comme il l'avait cru. Oh, il n'allait pas s'en plaindre bien sûr. Ne pas se faire engueuler par Lena, ce n'était pas si mal après tout. Mais cela lui laissait malgré tout un arrière-goût amer dans la bouche : elle semblait avoir refait sa vie, elle était heureuse apparemment. Lui n'avait plus rien à faire dans le tableau. Alexander avait bien foutu la merde, au moins ça, c'était clair.

- Pas aussi bien que toi. Répondit-il doucement en s'installant à ses côtés. Des félicitations s'imposent apparemment. Ajouta-t-il en désignant le ventre de la jeune femme du regard. Je ne pensais pas te croiser ici. Comment vas-tu ? Demanda-t-il.

Il n'y avait pas plus ringard comme question. Mais que pouvait-il demander ? "Me pardonneras-tu un jour ?" Alors qu'elle avait refait sa vie ? Non, puisqu'il fallait la laisser partir, autant ne pas trop remuer le couteau dans la plaie, il allait déjà avoir du mal à s'en remettre. Tout était de sa faute bien sûr. Il aurait dû se battre contre son patron. L'envoyer balader, qu'importe les conséquences. Ou au moins expliquer les choses à Lena avant de partir... Peut-être... Avec des si, on refaisait le monde. Il n'en avait plus l'envie. Jet, sentant l'humeur de son maître, vint lui donner un petit coup de museau sur la joue, faisant sourire le journaliste.

- Je suis désolé...

Les mots lui avaient échappé. Il venait de prendre la décision de ne rien dire, mais au final, ces excuses, il les devait à la jeune femme. Même si cela avait été pour la protéger, partir comme un voleur n'était pas digne de lui et encore moins d'elle. Lui qui se targuait de faire face au danger, pour le coup, il avait été plutôt lâche.

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James ne savait pas pourquoi, mais il avait l’impression que les minutes qui allaient suivre allaient être riches en émotions. Sans doute était-ce parce que Lena venait de commencer une phrase sans la finir. Souvent, il l’avait vu faire ça avant qu’elle n’explose, tel un volcan. Pourtant non, elle était parfaitement calme et ce qu’elle lui avouait le remplir de joie. Pour le coup, lui se sentait plutôt comme un geyser, prêt à exploser et à inonder le monde de sa joie. Elle l’aimait toujours. C’était inespéré !

- Lena je… Commença-t-il avant de s’interrompre en entendant la suite. Attends, attends. Tu es ma nouvelle directrice ? Qu’est-ce qu’il s’est passé avec ton frère ? Demanda-t-il.

Il ne voulait rien montrer. Surtout pas l’espoir que toutes ces nouvelles venaient de ressusciter en lui. Sans Lex dans les parages, il pourrait peut-être essayé de réparer les dégâts avec la femme qu’il aimait. Quoiqu’apparemment, Lena l’aimait toujours et lui avait déjà pardonné, sans même savoir les raisons qui l’avaient poussé à partir. Il n’y avait pas à dire, il tombait un peu plus amoureux de cette femme au fur et à mesure qu’elle parlait.

- …

Un bug. Lourd. James avait complètement arrêté de suivre. Il avait du mal à comprendre. Pourtant elle avait été très claire. Mais. Non. Il n’y avait jamais songé ! Enfin si, bien sûr ! Quand tout allait bien entre eux, il avait espéré qu’un jour ils fondraient ensemble leur famille. Mais là ?! Maintenant ? Il n’était pas prêt. Il ne savait même pas comment réagir ! Le brun se secoua en la voyant commencer à culpabiliser.

- Lena… Je t’aime. Je n’ai jamais cessé de t’aimer. Lui avoua-t-il. Ton frère m’a obligé à partir, à rompre notre relation, sans quoi il allait s’en prendre à toi. Ce qui était hors de question à mes yeux. Expliqua-t-il. S’il n’est plus là pour se mettre entre nous… Bon dieu mais je n’aurais jamais espéré voir ce jour arrivé ! Avoua-t-il en se mettant à rire légèrement. Je t’aime. Répéta-t-il en s’installant à genoux devant elle et en l’embrassant rapidement sur les lèvres. Et cet enfant… Bon dieu, si tu savais comme je suis content !

Les choses semblaient s’arranger. Et cela lui plaisait. Lui qui avait le moral en berne ces derniers temps, ne répondant plus à ses mails de boulot ou même aux appels, il avait apparemment loupé la plus importante des nouvelles. Il était libre de l’influence du frère de Lena. La vie pouvait reprendre !

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Visiblement, il ne saurait pas avec exactitude ce qui était arrivé à son ancien patron. Lena resta très vague mais dans le même temps, est-ce qu’il en avait quelque chose à foutre d’Alexander Davis ? Non, pas du tout. Donc le photographe ne posa pas plus de questions que cela. Il avait l’essentiel : le frangin s’était barré et il avait tout laissé à sa sœur. Celle-ci ne craignait donc plus rien et l’aimait toujours. La vie était belle ! C’était sur tout cela que James préférait se concentrer.

- Eh, il a pas encore dit oui ton rédacteur ! Fit-il remarquer en souriant avant de l’embrasser à nouveau. Bien sûr que je vais accepter, c’est un job énorme, je te remercie. Avoua-t-il ensuite.

Apprendre que Lena était enceinte fut un choc. Oh, il était ravi comme il le lui dit après s’être ressaisi, mais il ne s’y était pas du tout attendu. Il avait même était plus que jaloux en la voyant enceinte, s’étant imaginé qu’elle avait refait sa vie. Mais non, elle l’aimait lui et venait de lui faire le plus beau cadeau du monde.

- Bien sûr. Viens je vais t’aider… Dit-il en aidant la jeune femme à se remettre sur pied. Et donc… Raconte-moi tout ce qu’il s’est passé depuis que tu as déménagé ici. Demanda-t-il.

James avait besoin de savoir, de comprendre tout ce qui était arrivé. Se concentrer sur le moins important pour en revenir ensuite à la grossesse de Lena. Parler du reste allait lui laisser le temps de digérer la nouvelle et de savoir ce qu’il voulait exactement, même si son cœur le lui avait déjà soufflé depuis qu’il avait appris la nouvelle…

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You know I love you...

Certes. Comment refuser une offre pareille, surtout qu’à présent, il était débarrassé d’Alexander ? James n’était pas idiot. Il savait saisir les opportunités quand il les voyait. Et s’il n’avait pas craint pour Lena, jamais il ne l’aurait abandonné à l’époque. Il regrettait cette décision, même si sa compagne elle semblait lui pardonner, lui avait plus de mal.

- Heureusement que tu me connais bien… Dit-il doucement.

Sinon elle ne lui aurait pas pardonné aussi facilement. Mais Lena le connaissait depuis longtemps et c’était une chance, il le savait. Ensemble, le couple se mit à se balader tranquillement le long de la plage, James savourant la présence de la brune à ses côtés, la sensation de leurs doigts entrelacés et le léger parfum qui émanait d’elle. Un peu plus et il n’aurait même pas prêté attention à ce qu’elle disait !

- Les toons ? Tu veux dire que les toons existent ? Et de quels problèmes magiques on parle exactement ? Demanda-t-il, toujours étonné d’apprendre que la magie existait et s’exprimait librement dans cette ville qui n’existait sur aucune carte, à l’image de l’Ile de la Muerte dans Pirates des Caraïbes… Vraiment ? Qu’est-ce qui a permis l’apaisement de vos relations ?

C’était un euphémisme que de dire que les deux femmes s’étaient souvent affrontées. Lena était assez têtue mais savait ce qu’elle voulait dans la vie. Sa mère adoptive était plus du genre à vouloir tout régenter. Et ça avait souvent chauffé entre elles d’après ce que lui avait raconté sa compagne.

✧ @james olsen

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