Encore une nuit compliquée, pourquoi dormir ? C’était la question qu’Ava ce posée une nouvelle fois. Il fallait dire que cela faisait plusieurs nuits que ces dernières étaient courte, bien trop courte pour la jeune femme. Elle ne savait pas vraiment ce qui se passait, en fait si. Dans le fond, c’était tout ce qu’ils s’étaient passé ces derniers mois. Elle se réveillait souvent pensant pleurer, mais rien ne venait.. Elle détestait être faible, alors qu’elle était tout le contraire. Elle n’avait vraiment rien dit à sa famille. Et quand elle se levait le matin, elle attendait souvent que tout le monde soit partie au boulot. Elle ne mangeait pas forcément, même si elle trouvait souvent un petit plat que Liliann lui avait préparé. Pourtant, cela avait l’air délicieux, mais elle ne pouvait simplement rien avaler.

Pourquoi vivre quand rien ne vous retient dans ce petit monde ? Enfin si, elle avait sa famille. Mais elle se sentait tellement loin d’eux et tellement proche d’eux en même temps. Elle voudrait être de nouveau la jeune femme souriante, pleine de vie. Dans le fond, Ava l’était, mais il y avait cette carapace qui l’empêchait de se dévoiler telle qu’elle était vraiment.

Depuis qu’elle était revenue à StoryBrook, elle n’était pas vraiment sortie, mais Ava avait un trop manque de sommeil pour continuer comme ça. Après avoir pris une bonne douche et s’être habillée, elle avait enfin pointé son bout du nez dehors. La blondinette savait où elle devait aller, chemin court et rapide. Elle ne voulait pas forcément rencontrer quelqu’un ou bien une connaissance. Parce qu'elle savait que les questions indiscrètes arrivaient bien plus vite qu’on ne le pensait.

Marchant d’un pas rapide, elle se dirigeait vers la pharmacie, elle savait qu’elle trouvait un remède contre ses insomnies. Dans le fond, Ava adorait cette ville qui l’avait vue grandir, cette ville qui était pour elle un nouveau départ. Et pourtant, elle n’arrivait pas à sourire aux personnes qui l’entouraient. Ou du moins, ses lèvres s’étiraient dans un faux sourire. Elle avait appris à enfouir tout bon sentiment au fond d’elle. Elle ne voulait pas être heureuse, pas sans Mark.

Mais Mark était parti, et elle devait faire son deuil, elle le savait. Et pleurer était sans doute un bon début, et pourtant, aucune larmes ne coulaient sur ces joues depuis le fameux drame. Car craquer serait pour elle un signe de faiblesse et elle ne voulait pas se montrer vulnérable.

Soupirant, elle poussa d’un geste lent la porte de la pharmacie, avant de rentrer. La douce chaleur lui caressa les joues et un frisson la traversa. Il était vrai qu’il faisait plutôt froid dehors, en même temps l’hiver était en train de s’installer.

Faisant la queue, mais bien vite cela fut son tour. S’approchant de la femme, elle lui adressa un léger sourire, de toute façon, elle n’était pas là pour ce faire une amie.

“Bonjour… Avez-vous des somnifères ou quelque chose qui s’en rapproche, s’il vous plaît."

Regardant de nouveau la brune qui se trouvait en face d’elle, elle se mordit la lèvre. Elle ne savait pas vraiment à quoi, elle ressemblait. Ava avait sans doute des cernes, et sa peau étant déjà pâle en temps normal, devait l’être encore plus. La blonde n’osait simplement pas se regarder dans le miroir, de peur d’avoir peur de son propre reflet.

Codage par Libella sur Graphiorum

Par dessus mon ordinateur, je regardais d’un air un peu blasé les clients. Ce n’était pas que je m’ennuyais, non, bien au contraire. C’était simplement dû au fait que leurs pathologies étaient ennuyantes. Nous étions en plein dans la période des rhumes, et chacun venait chercher son remède miracle. Normalement, je conseillais des remèdes à base de plante, car hormis le système immunitaire, rien n’était réellement efficace contre les rhumes… Mais chacun y allait de sa petite automédication. Et ça commençait à me gonfler. Alors oui, je vendais des substances qui empêchaient les écoulements nasaux, mais je vendais aussi des substances qui pouvaient déclencher des AVC. Et ce qu’il y avait de plus ou moins drôle, c’était que c’était le même médicament.
Sans rien dire de plus, je vis une jeune femme blonde, se présenter à moi. Pas de nez rougi, ou de toux grasse. Mes yeux se portèrent sur les siens, légèrement pochés. Un sourcil se haussa, ainsi qu’un imperceptible sourire en coin. Ca, c’était ma pathologie favorite.

« Oui. »

Je n’avais rien d’autres à dire. Oui, j’en avais. Je laissais un certain silence s’installer, évaluant la situation. De quoi avait-elle réellement besoin ? J’étais pharmacienne, et pas médecin. Mais… Je sentais que le trouble était quand même assez lourd.

« J’ai des somnifères puissants, uniquement sur ordonnance. J’ai également des médicaments homéopathiques, mais qui ne servent à rien puisque la substance active est diluée un million de fois, mais j’en vends parce que ça rapporte. Les bobos m’en achète sans poser de question et ils pensent que ça résoudra tous leurs problèmes. »

J’avais lâché mon ordinateur et j’avais mis les mains sur les hanches, de manière assez pensive. Après quelques minutes de réflexion supplémentaire, j’évaluais le problème à nouveau. Je n’allais pas la laisser repartir dans cet état.

« Et sinon, j’ai plusieurs… Concoctions, établis secrètement. Qui fonctionnent à merveille. Des baumes, ou des poudres à ingérer selon vos préférences. C’est à base de plante et de... »

Je regardais à droite. Puis à gauche. C’était ce que j’étais, mais en même temps, je restais toujours prudente quand à ce genre de chose dans cette ville. Chacun avait son opinion sur le sujet et il était préférable de masquer réellement ses pratiques et ses intentions en la matière.

« Magie. A très petite dose.  Mais suffisante pour vous fournir un sommeil sans rêve et réparateur. »

Mais petites mains douces et calmes firent apparaître un flacon rouge sang, rempli d’un baume de la même couleur dans mes mains. Un léger sourire encourageant apparut sur mes lèvres. Je devais cependant la mettre en garde sur certains points.

« En revanche, je pense que c’est la seule chose que je puisse faire pour vous. Vous essayez de traiter un symptômes et non le problème en lui même. Les troubles du sommeil sont… Quelques peu occasionné par votre environnement. Je peux vous fournir ceci pour vous aider. Mais… Ca n’arrangera pas tout. »

Avec lenteur, et calme, je glissais le flacon devant la jeune femme plutôt jolie d’ailleurs. Réajustant ma blouse, je fis passer mes cheveux dans mon dos et je continuais de l’observer d’un regard assez soutenu. Je voulais bien qu’elle comprenne que même si j’étais magicienne en plus d’être pharmacienne, je ne pouvais pas résoudre tous les problèmes de la terre en revanche…

« Si c’est quelqu’un qui vous fait du mal, j’ai aussi ce qu’il faut. Mais vous ne trouverez pas ceci dans ma pharmacie. Mais chez moi. Ca peut être une solution efficace pour éliminer un problème. Sans le tuer, bien évidemment ! Je ne suis pas si cruelle. »

C’était vrai ça ! Je ne voulais jamais tuer personne. La mort, c’était pour les loosers. Mieux fallait un petit enchantement ou un bon rituel qui entraver la vie de tous les jours sans que la personne ne s’en rendent compte qu’un vulgaire poison non ?

Ava resta là un long moment sans rien dire, en même temps, elle attendait simplement que la jeune femme qui se trouvait en face d’elle lui réponde. Elle prit le temps de l’étudier, grande, fine, elle n’allait pas dire que Mélusine n’était pas une femme attirante. Ca serait tout simplement mentir. Et la blondinette n’aimait pas mentir en tant normal. Sauf ces derniers jours, elle allait sans doute devenir experte dans le mensonge.

Elle écouta attentivement, elle n’avait pas d’ordonnance, parce que les médecins avaient tendance à poser des questions. Et elle n’avait pas envie de dire tout ce qui se passait dans sa vie. Elle serait directement envoyée chez le psy pour parler. Et Ava n’avait pas envie de parler, juste d’oublier, elle pourrait prendre des produits illicites, au moins, elle partirait dans un autre monde. Mais, elle n’était pas comme ça, elle n’avait jamais touché à ce genre de chose, et, elle toucherait sans doute jamais de la vie.

“De la magie..”

La blonde avait reculé de quelques pas quand elle avait vu la fiole apparaître comme par magie. Mais, elle n’avait pas peur, non, elle était plutôt intriguée par ce petit flacon qu’elle trouvait magnifique. Se rapprochant, elle ne le quitta pas des yeux, écoutant toujours la jeune femme qui se trouvait derrière le comptoir.

“Je sais… J’ai des choses à régler avec moi-même, mais je n’ai actuellement pas le courage de le faire. Et dormir, peut nous faire oublier nos soucis pendant un temps. Et je pense que j’ai besoin de ça pour le moment.”

Secouant la tête, Ava attrapa doucement le flacon entre ses doigts, pour pouvoir le regarder de plus près. Elle savait que la douleur serait toujours là au réveil, ainsi que toutes les petites choses qui pouvaient lui rappeler qu’une personne n’était plus là. C’était sans doute ça le plus difficile, ce dire qu’on ne reverra plus un visage, un sourire. Qu’on entendra plus son rire, ni même sa voix.

“La personne qui me fait mal en ce moment n’est plus…. De ce monde.."

Elle avait murmuré ses derniers mots, c’était bien l’une des premières fois qu’elle ne parlait à voix haute. Et de plus avec une parfaite inconnue. Rien ne tourner rond en elle, elle en était certaines maintenant. Puis, Mélusine avait sans doute d’autres chats à fouetter plutôt que d’écouter une jeune femme avec une peine de cœur.

“Alors, pas besoin de lui faire du mal. Mais, je me souviendrais de votre proposition si, jamais ça m’arrive. Donc, vous êtes magicienne si, on peut dire ça ?”

Ava était déjà reconnaissante que Mélusine l’aide, dans le fond, elle était la première personne à qui la jeune femme demander de l’aide. Pourtant, elle aurait juste à ouvrir la bouche et les membres de sa famille seraient là. Mais Ava ne voulait pas les inquiéter, ni les embêter, elle n’était pas revenue pour se plaindre, loin de là. Elle était revenue parce qu’elle avait besoin de sa famille tout simplement. Le temps guérir les blessures, elle le savait, mais elle ne pensait pas que ça prendrait autant de temps, ni que ça serait autant douloureux. Elle avait l’impression que son cœur allait sortir de sa poitrine à chaque fois qu’elle pouvait rire ou bien sourire.

Soupirant, elle passa ses mains dans ses cheveux avant de retourner la tête, elle n’avait pas remarqué que la pharmacie s’était doucement remplie. Dans le fond, elle se fichait bien de mettre plus de temps que la normal, au pire, ils auraient dû venir plutôt.

“Que proposez-vous d’autres ?”

Ava avait toujours été curieuse, même si, ça pouvait être un très vilain défaut. Mais si, on n'était pas un minimum curieux, on pouvait passer à côté de choses magnifiques ou encore louper de belles rencontres.

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