« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Joe et Tony nous avaient enfin laissés tout seul. Ils étaient repartis en cuisine, maintenant que le dernier client s'en était allé et on les entendait d'ici discuter, chanter et faire la vaisselle. C'était une ambiance amusante, même si ce soir j'aurais préféré quelque chose de plus posé et détendu. Au moins, ils avaient lâchés leur accordéon et ils avaient arrêtés de chanter pour nous. Je me sentais moins gênée et bien plus détendue. Même si en penchant la tête en direction de la table et en entendant monsieur Black parler, je m'étais rendu compte qu'on nous avait apporté un plat à partager à deux, au lieu de deux assiettes. J'aurais pu me dire que ce n'était pas grave, car une ou deux bouchées m'auraient suffit et nos couverts ne seraient même pas entrés en contact l'un avec l'autre, mais je mourrais de faim ! Tiens toi bien Elsa. Fais attention. Tu es une Reine.
« L'hypnose ? » dis-je en levant la tête vers l'ancien Maire et en prenant ma fourchette en main.
A dire vrai, à peine le plat était arrivé que je l'avais déjà prise. Je m'amusais à la faire tourner dans ma main depuis quelques instants. J'avais envie de la plonger dans le plat, mais ce n'était pas polis de commencer la première face à son invité.
« Je ne me sens pas prête à m'allonger et à fermer les yeux devant un inconnu. » lui dis-je, avant de m'en mordre les lèvres. « Ne vous méprenez pas. Je ne dis pas que vous êtes un inconnu. Mais vous ignorez tellement de choses sur moi, que j'aurais peur de dire des choses que je n'aimerais pas ébruiter. Surtout face à vous. »
Il me voyait comme une Reine. Comme un être parfait et sans le moindre défaut. Ce que j'étais, même si je savais que j'avais quelques petites habitudes un peu anormales pour une personne de mon rang. Il ne fallait pas qu'il apprenne que ce monde laissait un peu trop son emprunte sur moi.
Tentant de changer de sujet, je glissais ma fourchette dans l'assiette de pâtes, afin de faire tournoyer les spaghettis tout autour pour pouvoir prendre une bonne bouchée. Je portais l'ustensile jusqu'à ma bouche, ouvrant délicatement la bouche, afin de m'en délecter. Je savourais chaque saveur du plat. Tout était préparé à la perfection. Les ingrédients, les pâtes maisons, les épices... c'était une véritablement explosion culinaire dans ma bouche et qui faisait palpiter tous mes sens ! Ouvrant les yeux - je les avais fermés ? - j'observais le Roi pour voir si il avait lui aussi plongé sa fourchette dans le plat.
« C'est un véritable délice ! Ils font la meilleure cuisine de tout Storybrooke ! »
Je ne disais pas, il devait y avoir d'autres endroits où on mangeait bien. Mais quand on allait mal, on avait besoin du Bella Note. Ca venait peut-être du fait que comme mon invité l'avait si bien dit, les féculents avaient tendance à apaiser le corps et l'esprit. D'ailleurs, j'avais baissé ma fourchette en repensant à tout ce qu'il avait dit.
« Je ne le permettrais pas ! » laissais-je échapper un peu trop fortement, avant de poursuivre sur un temps plus bas. « Je veux dire que c'est vous mon invité ce soir. C'est à moi de vous offrir cette soirée, même si votre proposition montre une nouvelle fois à quel point vous êtes quelqu'un avec un très grand coeur. » lui dis-je tout en lui adressant un magnifique sourire. « Monsieur Black. C'est un véritable honneur pour moi de vous inviter ce soir. Et de partager ce moment avec vous, ainsi que cette boulette. »
Baissant les yeux vers le plat, je m'étais rappelé qu'il y avait qu'une seule et unique boulette de viande. Ils étaient sérieux ? Pourquoi avaient-ils amenés qu'une boulette ? Elle était grande, copieuse, mais avaient-ils compris que nous n'étions pas en couple ? Je me sentais tout à coup un peu mal de lui avoir parler de partager cette boulette. N'étais-ce pas un peu trop intime ?
« Pourquoi pas après tout. Nous sommes entre amis et des amis intimes. Nous pouvons nous permettre de partager une boulette de viande ensemble. » repris-je avec un petit sourire amusé. « D'ailleurs, pour répondre à ce que vous m'avez dit un peu plus tôt, ça ne me gêne pas de partager ce plat avec vous. Vous êtes d'ailleurs la seule personne avec qui j'accepterais de partager ma nourriture. »
Je voulais bien entendu dire par là que vue à quel point il pouvait se montrer généreux envers moi, il était tout a fait normal que je lui rende la pareil. D'ailleurs, je comptais toujours faire beaucoup plus pour lui que ce simple repas. Cette soirée un peu gâchée à cause du feu, allait se rattraper et au plus vite.
« Etes vous disponible dans les prochains jours ? Vous n'avez qu'à fixer la date et je me rendrais disponible pour vous. » précisais-je.
Je lui devais bien cela.
« Il y a bien des choses à faire et à partager à Storybrooke qui me permettraient de vous remercier comme il se doit. Savez vous monter ? » lui demandais-je. « Il m'arrivait de faire du cheval à Arendelle. J'ai eu l'occasion de remonter sur l'un d'entre eux ici et je dois bien avouer que je n'ai pas perdu la main. Si vous voulez, nous pourrions faire une ballade à cheval et je vous laisserais me monter. »
Il pourrait très bien me montRer comment il montait. Si bien entendu, il savait en faire. Au pire, je pourrais toujours lui apprendre. Mais je ne voulais pas le mettre dans une position indélicate. Il ne méritait pas cela.
« Il y a de magnifiques endroits, où nous pourrions être au calme, afin que vous puissiez me montrer vos compétences dans ce domaine. » ajoutais-je.
J'étais sûr qu'il serait parfait sur un cheval. Je ne voyais pas monsieur Black avait le moindre défaut. Un homme comme lui qui passait tellement de temps à procurer du bonheur aux autres personnes, ça ne pouvait être qu'un être parfait.
Utilisant ma fourchette pour couper en deux la boulette de viande, j'en pris un petit morceau que je portais une nouvelle fois à ma bouche. C'était une nouvelle fois une véritable explosion de saveurs !
« Laissez vous tenter. Vous ne le regretterez pas. » lui promis-je, en lui adressant toujours ce petit sourire.
CODAGE PAR AMATIS
Aloysius Black
« Before we begin, I must warn you... NOTHING here is vegetarian. »
| Avatar : Mads Mikkelsen
Sweet dreams are made of this...
Who am I to disagree ?
| Conte : Le roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Scar
“Soyez prêtes pour la chance de votre vie car enfin va venir le Grand Jour... Nos ennuis sont finis, nous sortons de la nuit”
Elle avait refusé la solution de l’hypnose. Elle lui avait pourtant été apportée sur un plateau et son refus lui avait légèrement faire serrer les dents. Pourtant, il s’était repris bien vite. Ce n’était rien, un contre-temps. Il fallait parfois s’armer de patience pour parvenir à ses fins et de la patience, il lui en avait bien souvent fallu... mais il était toujours arrivé à avoir gain de cause. Comme si cela ne suffisait pas de l’avoir botté en touche, elle se pavanait presque sous son nez avec ses secrets qu’elle ne pourrait dire à personne. La lueur sombre qui était sans aucun doute passé sur ses yeux à cet instant lui avait fait mal interpréter sa réaction. Elle avait cru bon de préciser qu’elle ne cherchait pas à le blesser en le considérant comme un inconnu et il s’était contenté d’hocher la tête d’un air entendu, préférant jouer la carte du soulagement que de lui avouer la vérité sur ses desseins. Il y avait donc des choses à découvrir en Elsa d’Arendelle, plus que le Cercle Royal, des flocons de neige et des rêves troubles. Des choses qu’elle ne se sentait de dire à personne, malgré le cruel besoin que cela représenter. Très bien. Si elle voulait devenir un défi, c’était son choix après tout et il fallait bien avouer que le lion préférait aussi chasser quand la mise était corsée. Il avait alors préféré garder le silence, se contentant de son geste de tête pour lui faire comprendre qu’il n’était pas offensé sans pour autant lui venir en aide. A elle donc de trouver un autre sujet de conversation et elle l’avait trouvé : le plat devant eux.
Avant même qu’il ne soit arrivé, Aloysius l’avait vu trépigner. Il avait observé sa main se crisper sur la fourchette avant de jouer avec très franchement à l’approche de l’échéance. Ses pupilles s’étaient agrandies en observant les pâtes et elle avait eu un geste presque peu contrôlé en se penchant dessus, visiblement affamée. Le psychiatre avait eu un léger sourire en coin avant de reposer son attention sur elle.
— La meilleure cuisine de tout Storybrooke, rien que ça ? Allons ma chère, vous allez presque m’en vexer... Je dois bien m’avouer vaincu quant à mon professionnalisme dans ce domaine. Je suis plutôt un profane mais un passionné. Et toute personne ayant goûté à ma cuisine n’y a jamais trouvé à redire... enfin je le crois, j’espère en la sincérité de mes hôtes.
Il lui avait lancé un regard amusé. Préférant reprendre la conversation où ils l’avaient laissé, il lui avait proposé de payer, ce que la jeune femme avait refuser avec une véhémence toute nouvelle qu’il ne lui connaissait pas encore véritablement car jamais jusqu’alors destinée à lui. Il avait haussé les sourcils, franchement déconcerté, attendant la suite de ses explications. Elle voulait payer ? Grand bien lui fasse. Toujours légèrement perplexe mais positivement étonné, il avait eu alors un véritable sourire de satisfaction tout en hochant légèrement la tête pour la remercier. Il avait voulu ouvrir la bouche pour le faire verbalement mais sa dernière phrase lui avait coupé l’élan. “Cette boulette” ?! Comment cela, “cette boulette” ?! Craignant déjà connaître la réponse, il avait alors avisé le plat du même geste qu’elle pour constater que la reine savait encore parfaitement bien compter. Pourtant l’un des deux idiots avait bien précisé un plat plein de boulettes” les avait-il dévorés avant de poser le plat ? Un ricanement nerveux était alors sorti de sa bouche, ricanement qu’elle avait dû prendre pour de l’amusement puisqu’elle en était arrivée à concéder au partage de la boulette. Mieux que concéder la boulette, il semblait désormais avoir une place de choix : elle n’était pas encore prête à lui parler de ses secrets les plus intimes mais bien à partager un plat... il y avait du progrès. Il avait fait mine de réfléchir un instant sa question, avoir son emploi du temps parfaitement en tête constamment n’était pas quelque chose de normal ni de courant. Mais pour mener la vie qu’il menait, il n’avait d’autre choix. Lui montrer en revanche, c’était risquer gros. Aussi avait-il singé la majorité des imbéciles au QI de bulot qui résidait dans cette ville :
— Mmmh... je pense avoir quelques disponibilités effectivement... Plutôt en fin de semaine. Il me semble que paradoxalement, je suis disponible ce vendredi à partir de 15h si cela vous convient. Permettez-moi de vous le confirmer demain lorsque j’aurai mon emploi du temps sous les yeux mais il me semble ne pas me tromper. Après tout, le vendredi soir est généralement le début du week end, le jour où tout le monde à quelque chose à faire mais ce n’est pas mon cas... Je dois dire que mon départ y est peut-être aussi pour quelque chose, je suis parfois en attentes de nouvelles amitiés et la vôtre me semble suffisamment précieuse pour vous proposer un vendredi.
Oui, il ne pouvait pas le jeudi, il avait un meurtre à réaliser et il se devait d’attendre 48h avant de commencer la découpe pour salaison... Le vendredi était donc parfait.
— … Si vous voulez, nous pourrions faire une balade à cheval et je vous laisserais me monter.
Plaît-il ? Il était brusquement sorti de sa rêverie de découpe agrémenté par le plan plutôt amusant qu’elle lui proposait pour se concentrer pleinement sur ce qu’il pensait avoir entendu. Avait-il bien dit “me monter” ? Il tentait de voir de la gêne au fond de ses yeux à l’idée de son lapsus mais il n’en avait pas vu. Son écoute lui jouait-elle des tours ? Il avait pourtant une ouïe parfaite. Ne s’était-elle alors pas rendu compte de ce qu’elle venait de dire ? Il était en train de se figurer qu’il la callait entre deux moments de son activité favorite et qu’elle trouvait le moyen de lui proposer de monter à cheval, activité qu’il faisait généralement avec Dorian quand il s’agissait de le débarrasser d’un ami gênant. Le parallèle était plutôt cocasse et voilà que soudainement une image d’une toute autre nature lui était apparu par son lapsus... plus de Dorian... et plus de vêtements non plus, assurément. Qu’avaient-ils donc tous avec le cheval ? Sans doute une activité des plus communes dans les divers mondes d’humains et de monarchies dont ils venaient les uns et les autres. Ce raccourci l’amena d’ailleurs à penser à Georgia Dorian. Cette pauvre femme qui avait presque avidement demander le retour de sa thérapie. Il ne l’avait jamais vu au Cercle Royal, elle méritait pourtant d’y être... Pouvait-il faire une pierre deux coups entre les deux blondes ? C’était une affaire dont il s’occuperait plus tard.
— Effectivement, il m’arrive de monter. Je dois avouer que je n’ai jamais eu l’occasion de monter de la sorte dans mon ancienne vie mais depuis que je suis l’homme que je suis aujourd’hui, il m’est arrivé à plusieurs reprises de le faire. Ma personnalité de malédiction semblait apprécier cela et j’ai décidé de garder cette... “coutume”. J’espère m’être améliorer au fil du Temps mais je vous en laisserai juger par vous-même.
Elle avait utilisé habillement ses couteaux pour couper l’unique boulette en deux et Aloysius l’avait observé faire avec un sourire amusé, tant par la situation que par ce qu’il venait de dire. Un curieux qui serait passé par-là et aurait entendu la proposition de la Reine de se faire “monter” y aurait peut-être vu plus d’un double sens, également accentué par son invitation finale. De bonne grâce, il avait alors récupéré ses propres couverts et avait planté sa fourchette dans la viande avant d’en découper un morceau et l’approcher de ses lèvres. Un sourire moqueur sur le visage, il s’était alors stoppé pour l’observer un instant en concédant :
— Je n’en doute pas une seule seconde.
Il avait alors enfourné le morceau de viande dans sa bouche et après quelques mastications expertes, il avait dégluti avant d’affirmer :
— Je dois bien avouer que vous avez le palais fin, Majesté. La viande est juteuse, les épices sont très justement dosés. Mes compliments au chef !
— Merci !
Il avait entendu le bruit sourd d’une claque apposée sur une nuque et il s’était retourné pour voir que les deux cuisiniers ne semblaient pas en avoir fini avec eux. Il les gratifia d’un sourire et d’un signe de tête pour les remercier de ce repas. C’était sincère. Il ne pouvait qu’avoir du respect pour les gens qui cuisinaient avec amour.
— Néanmoins... je tiens à ma revanche de profane.
Précisa-t-il en tourna de nouveau la tête vers la jeune femme. Récupérant son verre de chianti, il en bu une gorgée avec plaisir avant de reposer le verre délicatement et préciser.
— Que dîtes-vous de cela : nous partons pour une balade à cheval vendredi, je vous montre mes aptitudes à monter comme vous me l’avez demandé. Je vous laisse maîtresse de cette balade, de ce que nous allons y voir, y faire aussi. Et je vous propose de terminer cette délicieuse journée chez moi par un dîner. Cela me permettra de vous montrer mes compétences derrière les fourneaux... qu’en dîtes-vous ?
Il avait planté sa fourchette dans le reste de sa boulette avant de la porter à sa bouche d’un air enjoué. Avec un sourire en coin, il finit par lui préciser :
— Et vous promets que vous aurez le droit à plus d’une boulette si vous acceptez.
Il avait replongé sa fourchette dans l’assiette afin d’attendre sa réponse, l’imaginant déjà goûter à ces mets des plus... particuliers... Il se mit une note mentale de revérifier sa victime du jeudi... après tout il parviendrait peut-être à y trouver également de quoi en faire des boulettes...
crackle bones
Queen Elsa
« Complètement Givrée ⛄ ! »
| Avatar : Georgina Haig
TruSt M£
| Conte : La Reine des Neiges | Dans le monde des contes, je suis : : Elsa
Je portais un leggin bleu pâle. Cela permettait une bonne aisance et une grande possibilité de mouvements. Tout en l'ajustant à ma taille, je l'avais accompagné d'une tunique, pâle également, mélange de blanc et de bleu, dont le côté gauche était fondu au niveau des jambes et où se trouvait un flocon de neige bleu ciel pour séparer le haut du bas. L'idée était d'être le plus à l'aise possible pour monter à dos de cheval.
On débuterait par une promenade le long de la plage. De quoi prendre le temps de donner confiance au cheval. Avant de poursuivre par la forêt. Il y avait des vestiges d'anciennes ruines. Fait assez étrange pour une ville comme celle là, qui était apparue comme par magie il y avait quelques années de cela. Je m'étais toujours posé la question de ce que ces pierres faisaient là. Qui les y avaient placées et si elles symbolisaient quelque chose. Je les avais remarqués la première fois, lors d'une ballade à pied. Ce qui m'arrivait fréquemment pour me détendre et pour m'évader de ce monde étroit.
Quand on montait, il y avait une sensation de bien être, privilégiée, entre le cheval et le cavalier qui se créé. C'était unique. J'adorais monter à Arendelle. Je voulais partager cela avec quelqu'un, ici et pour une fois, j'en avais l'occasion !
Monter. Aloysius pratiquait souvent. Il me l'avait confié lors de notre dernier entretien. C'était à ce moment là qu'on avait programmé cette escapade, ce vendredi après midi. Il était seize heures, heure qu'on avait fixé ensemble. Ce soir, on mangeait chez lui. J'avais très hâte de découvrir où il vivait et dans quel genre de plat il excellait. Je lui faisais entièrement confiance ! Mais pour l'heure, c'était à moi de jouer. Rattraper les erreurs commises lors de notre dernier rendez-vous.
Ces deux mots raisonnèrent dans mon esprit. Ce n'était pas un rendez-vous. C'était simplement une escapade entre amis. Le repas était un petit plus non négligeable. D'ailleurs, m'avait-il invité dans le seul but de me prouver qu'il était le meilleur cuisinier de la ville ? Cette pensée m'effleura l'esprit. Voilà que je me mettais à réfléchir sur quelque chose qu'il n'y avait pas lieu d'être. C'était en bons amis qu'il m'avait invité. Chose que je comprenais aisément tant il semblait prendre soin de ses précieux amis. Il me l'avait prouvé à de nombreuses reprises !
Par chez lui, dans son monde, il n'avait pas eu l'occasion de monter. J'avais entendu dire qu'il était un lion. J'avais toujours du mal à emmagasiner que les habitants d'ici, pour la plupart, étaient autrefois des animaux. Mais à tout bien y réfléchir, mon bonhomme de neige était devenu humain, ici. Ce qui signifiait que c'était possible pour toute chose et tout être. Il fallait tout simplement s'y faire. Et ça ne me dérangeait pas plus que cela. Je comprenais un peu mieux pourquoi il n'avait pas pu monter par le passé et qu'il se rattrapait aujourd'hui.
Toc... toc... toc...
J'avais frappé à trois reprises sur la porte de monsieur Black. Ce n'était aps ce qui était prévu. A dire vrai, il devait me rejoindre au centre équestre. Là, on aurait emprunté deux chevaux pour notre ballade. Mais, les circonstances en avaient décidés autrement. Du coup, voyons l'heure arriver et ne sachant pas ce qui allait se décider, j'avais opté pour faire le premier pas et venir jusqu'à chez Aloysius. Il ne le prendrait pas mal. Après tout, on avait prévu de se retrouver aujourd'hui et j'allais de toute façon découvrir son intérieur dès le soir venu. C'était juste que le Temps avait pris de l'avance sur nous. Pas que le Temps de l'horloge, mais aussi celui du ciel. Car il pleuvait. Une tempête s'était levée en début d'après midi.
Quand j'étais arrivé chez Aloysius, j'avais un petit nuage au dessus de ma tête pour me protéger de l'eau. Il m'était déjà arrivé d'en créer un pour faire neiger au dessus du crâne de mon bonhomme de neige et je m'en servais parfois pour empêcher la pluie de m'atteindre. Je ne voulais pas arriver chez l'ancien Maire mouillée de la tête aux pieds et salir ainsi le sol de sa demeure. Une Reine se devait d'être sèche en toute circonstances !
Toc... toc... toc... enchaînes-je une nouvelle fois.
J'espérais qu'il ouvrirait vite. Peut-être qu'il était déjà partit pour le centre équestre ? Il n'était pas recommandé de faire du cheval sous une tempête, car le bruit des coups de tonnerre et la pluie, pouvaient les perturber. Mais si ça se trouvait, monsieur Black avait lui aussi pris les devants en se rendant chez moi. Je n'avais pas envisagé cette possibilité. Il était quelqu'un de si avenant, que ce n'était pas impossible qu'il ait entrepris le chemin afin de m'éviter de me mouiller pour venir jusqu'à chez lui. J'aurai du mettre un mot sur la porte de notre appartement, à Anna et à moi, afin d'avertir le psychiatre que je me dirigeais vers chez lui. Ou j'aurais même pu l'appeller. Je n'étais pas habituée au téléphone, ce qui faisait que j'y songeais rarement.
En attendant de savoir où se trouvait Aloysius Black, je me remémorais le moment où on s'était quitté, quelque jours auparavant... on était en train de finir le repas et il avait plongé sa fourchette dans son assiette, après avoir dégusté le dernier morceau de boulette de viande.
« Et vous promets que vous aurez le droit à plus d’une boulette si vous acceptez. » avait-il dit.
Je lui avais adressé un magnifique sourire en guise de remerciement. Il y avait un petit air de défi dans son regard. Arriverait-il à m'épater ? Je n'en doutais pas le moins du monde. Il était quelqu'un de tellement extraordinaire que j'étais persuadé qu'il pouvait obtenir tout ce qu'il voulait et que le monde était à ses pieds !
« Vous souhaitez me laisser maîtresse de notre balade ? Vous voulez cuisiner pour moi ? Qui plus est, vous me promettez plus d'une boulette de viande ? Que pourrais-je dire si ce n'est que vous êtes le plus parfait de tous les gentleman ! » lui déclarais-je avec un petit sourire au coins des lèvres.
« Que passa ? Plus d'une boulette ? Joe ! Amène d'autres boulettes pour les amoureux ! » s'exclama l'un des deux cuistot, qui avaient entendu la proposition parlant de plus d'une boulette.
« Je vous remercie. Mais ça sera suffisant pour ce soir. » leur répondis-je.
« Mais le grand gaillard a encore faim ! Il a un appétit d'orgre ! Faut remplir son estomac ! Joe ! Alors elles viennent ces boulettes ? » s'exclama t'il une nouvelle fois.
« Vraiment, c'est parfait. Je vous remercie beaucoup. On ne va pas tarder d'ailleurs. Il commence à se faire tard. »
« Tu me fonds le coeur. Encore. » répéta t'il.
Je lui adressais un sourire, avant de me lever de ma chaise pour aller déposer un baiser sur sa joue. Il était adorable. Voilà de quoi lui montrer qu'on avait apprécier le repas et qu'on reviendrait, pour sûr !
Pour l'heure, on avait quitté le restaurant et j'étais revenu jusqu'à mon appartement. Ou tout du moins en bas de chez moi. On avait fait la route à pied vue que l'appartement n'était pas très loin du restaurant. J'avais hâte de retrouver les beaux quartiers.
« Je vous suis éternellement reconnaissante pour tout ce que vous avez fait pour moi ce soir. Que ce soit votre dévotion pour le Cercle, ou encore la manière dont vous avez géré la situation avec les policiers. Merci beaucoup ! » lui avais-je dit en lui prenant spontanément une main et en... ne sachant pas quoi en faire.
J'avais hésité entre la serrer ou je ne sais quoi. Après tout, juste la prendre, c'était déjà pas mal pour un au revoir. Je lui avais rendu très rapidement. C'était juste un geste amical. Sans plus attendre, j'avais rejoins l'appartement et en croisant Anna, je ne lui avais rien dit de ma soirée. Elle n'aurait pas apprécié que je sois responsable d'un incendie. Même si ce dernier avait été très vite maîtrisé.
Les jours avaient passés jusqu'à ce vendredi et au moment où je m'étais retrouvé ici, face à cette porte, après avoir frappé dessus à plusieurs reprises. La tempête battait toujours son plein. Mais oui ! C'était sans doute cela ! A cause du bruit du vent et des coups de tonnerre, il ne devait pas m'entendre ! J'avais regardé autour de moi, trouvant le bouton servant de sonnette et j'avais appuyé dessus. Au bout de quelques instants, quelqu'un était venu me trouver !
« Majesté ! » lui avais-je dit avant d'éternuer.
Ce n'était pas dans mes habitudes. Je ne tombais jamais malade. Mais il faisait un peu trop froid, même pour quelqu'un comme moi. Après m'être excusé, j'avais poursuivis.
« Quand la tempête a débutée, je me suis dit que s'en était fini pour la promenade à cheval. Faut croire que nous sommes des amants maudits, vue qu'à chaque fois qu'on doit se voir, il se passe quelque chose que nous ne contrôlons pas. » lui précisais-je tout en lui adressant un sourire.
Il pleuvait sans interruption. Heureusement que j'avais mon nuage. Puis, je me rendis compte de ce que je venais de dire.
« Je ne voulais pas dire amants maudits. Ce n'était pas le bon terme. Mais je n'ai pas trouvé de terme plus approprié. Ou tout du moins un terme qui désigne une situation entre deux personnes qui dérape. »
Dérape dans le sens où il y a un événement métrologique ou autre, qui se met entre nous. Tout ça pour dire que je pensais avoir trouvé le bon terme. C'était juste le mot "amant" qui ne collait pas. Fallait que je trouve autre chose. Les amis maudits ? Ca sonnait bizarre.
« Quoi qu'il en soit, je suis là. Bravant la pluie et la tempête. Et fin prête à être votre maîtresse d'une journée ! Ou tout du moins la maîtresse de cette journée. » me rattrapais-je.
Comme il me l'avait demandé, je serais la maîtresse de cette ballade. Le seul hic, c'est qu'il n'y avait plus de ballade programmée. A moins qu'il voulait marcher sous la pluie. Le nuage pouvait nous couvrir tous les deux. Mais la pluie commençait à faire n'importe quoi, allant de gauche à droite, portée par le vent, si bien que quelques gouttes me venaient dessus.
« Je commence à comprendre pourquoi Anna dit toujours qu'il faut tourner la langue sept fois dans sa bouche avant de parler. Je me rend compte que les lapsus peuvent facilement se présenter quand on ne prend pas le temps de préparer les paroles qu'on veut prononcer. »
Ce qui pouvait nous mettre très vite très mal à l'aise. Chose que je ne souhaitais absolument pas. Surtout pas face à un ami aussi proche que Monsieur Black.
« Si même après toutes ces péripéties, vous avez encore envie de moi, je me ferais une joie d'entrer. »
Car ici, dehors, ça n'allait pas nous permettre de faire quoi que ce soit. Est ce que je m'invitais chez monsieur Black ? Vue que j'étais censée franchir le seuil de cette maison le soir venu, je ne voyais pas cela d'un mauvais oeil de s'inviter. Car ce n'était du coup pas réellement une invitation.
« Oh et à propos ! » le coupais-je sans lui laisser le temps de me répondre. « Ceci est pour vous. » dis-je en lui tendant un sac que je portais jusqu'à présent.
Il était bleu, lui aussi, avec des petits flocons dessus. Il ne provenait pas de moi. C'était un pur hasard si on m'en avait donné un comme ça au magasin. J'espérais que mon présent allait lui plaire. Je comptais le lui offrir une fois le soir venu, mais c'était tout aussi bien maintenant.
Je lui avais pris dans une boutique en ville, un assortiment de thés. C'était sans doute quelque chose qu'il apprécierait. J'en avais profité pour prendre un cadeau pour Anna, vue que je voulais lui faire plaisir. Le siens, je l'avais laissé à la maison, avec un petit mot sur le sac. Les deux provenaient du même endroit. Du très bon thé pour monsieur Black et des choses rondes et parfumées, qu'ils appelaient boules de bain pour Anna. Ca allait forcément plaire à l'un comme à l'autre. Et ce même si, contrairement à ce que je savais pour l'heure, ils allaient avoir une sacré surprise en ouvrant chacun leur sac... car peut-être que j'avais légèrement confondus les deux sacs, vue que l'emballage était le même... Bombe de Bain Moussant, Huiles Essentielles Naturelles, Pétales de Rose Séchées... pour un moment détente en grande simplicité !
CODAGE PAR AMATIS
Aloysius Black
« Before we begin, I must warn you... NOTHING here is vegetarian. »
| Avatar : Mads Mikkelsen
Sweet dreams are made of this...
Who am I to disagree ?
| Conte : Le roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Scar
“Soyez prêtes pour la chance de votre vie car enfin va venir le Grand Jour... Nos ennuis sont finis, nous sortons de la nuit”
Jeudi soir
Elle était sortie de son cabinet en pleurs, une fois de plus. Perdue. Esseulée. A la merci du beau-parleur qui lui servait de mari. “Une grande gueule” comme d’aucuns le considérerait. Aloysius l’avait rencontré la semaine précédente pour la première fois, une rencontre furtive, fugace, ignorée de sa victime. Tout en laissant la sortie libre à sa patiente, le lion s’était penché vers la grande baie vitrée, un livre à la main, pour observer le spectacle désolant de la pauvre biche entre les mains de son chasseur au lourd tromblon. Emue, elle s’était jetée dans ses bras quand elle l’avait aperçu, pantois, un bouquet de rose à la main. Il l’avait rattrapé au vol, d’une main plus qu’experte du jugement du psychiatrie et l’avait fait tournoyer dans les airs tandis que le rire délicieux et puissance de sa femme raisonnait dans tout Storybrooke, grimpant les murs de la bâtisse du cabinet de psychiatrie. Ce n’était pas la première fois qu’il s’excusait de ses excès de la sorte, après avoir trompé, menti et fait culpabiliser sa pauvre victime qui en perdait toute confiance en elle, chaque jour un peu plus, suppliant à chaque instant pour un nouveau supplice que pour la liberté. Alors à chaque fois il revenait... et verrouillait son emprise. Mais c’était la dernière fois qu’il revenait, le docteur Black s’en assurerait.
Nous étions jeudi soir donc et une autre biche venait de quitter la couche du grand chasseur. Il l’avait vu s’enfuir, refermant à la hâte son manteau en sortant de la chambre du motel avant de s’engouffrer dans sa voiture et disparaître dans la nuit. De son pas léger, Aloysius était alors monté à l’étage et avait frappé à la porte de l’indélicat qui faisait naître en sa patiente de si jolies larmes qu’elles méritaient à elle seule la partie Lacrimosa du Requiem de Mozart. L’homme n’avait même pas eu la décence de se rhabiller, toujours uniquement vêtu de son boxer, il avait ouvert la porte un peu brusquement. Il n’avait pas fallu plus que de quelques secondes à Aloysius pour le maîtriser, le frappant vivement dans le plexus solaire pour lui couper le souffle de surprise, avant de le pousser à l’intérieur et de l’étouffer pour couper l’irrigation d’oxygène jusqu’au cerveau et provoquer ainsi l’évanouissement commode qui lui permettrait de le transporter.
Vendredi matin.
Il avait changé d’avis pendant la nuit. Pas de salaison pour celui-ci. Quelque chose de plus savoureux qui pourrait sans aucun doute servir à la reine le soir-même, après leur balade. Il fallait pourtant faire vite. Les meilleurs côtés “d’agneau” demandaient un temps qu’il n’avait portant plus. Après un petit déjeuner bien mérité, le psychiatre avait pris sa douche et s’était habillé pour l’occasion. Rien de trop chic qu’une tache de sang ne pourrait détruire, uniquement un pantalon de costume bleu roi avec une chemise blanche qu’il avait laissée entrouverte. Il avait ensuite revêtu sa combinaison transparente, beaucoup plus commode à la découpe et au maniement de la viande avant de pénétrer dans sa cave encore plongée dans la pénombre. Il entendait le gémissement affolé et étouffé de l’homme qu’il avait savamment attaché et bâillonné la veille. Il avait dû se réveiller en pleine nuit, dans la pénombre du lieu, sans vraiment savoir où il était mais il en avait que faire, tout lui serait beaucoup plus clair à présent.
— Bonjour monsieur Doemling.
Pour toute réponse, l’homme avait poussé un cri étouffé qui devait sans aucun doute contenir quelques questions ou supplications. Le lion avait alors allumé la lumière pour révéler le décor. Il avait été posé sur une plaque d’opération, légèrement inclinée pour permettre la bonne circulation du sang qui donnerait ensuite à la viande toute sa saveur et sa douceur.
— Ne vous inquiétez pas pour votre femme, non pas que vous vous y soyez intéressé un jour, elle a reçu un message de votre part hier confirmant votre retenue au travail. Peut-être se serait-elle inquiétée si vous n’aviez pas si souvent servi cette excuse pour vos conquêtes... Je crains de devoir en renvoyer encore un ce soir... et demain. Elle aura sans aucun doute beaucoup de choses à me dire lors de la prochaine séance, mais par correction, je ne la ferai pas payer.
Aloysius s’était approché de l’homme et avait commencé tranquillement à sortit ses outils tout en lui faisant la conversation. De son côté, Richard Doemling semblait se tendre toujours un peu plus, gesticulant et s’épuisant à tenter de faire sortir des sons plus audibles de sa bouche. Tout en posant le plat de sa main sur le torse de l’homme, le psychiatre fit claquer sa langue contre son palais à plusieurs reprises dans un air désapprobateur :
— Tâchez de vous détendre, voulez-vous ? Vous risquez de vous gâcher et de ce fait de gâcher mon dîner. Si vous n’êtes pas sage, je vais être forcé de vous donner un sédatif.
Vendredi Après-midi.
Il prenait forme, petit à petit. Aloysius contemplait son œuvre d’un air presque amoureux, attaché et bouleversé par la fresque qui se dessinait encore dans sa tête et qui serait bientôt réel grâce à ce qui restait de lui.
— Vous serez bien plus séduisant ainsi, Monsieur Doemling.
L’homme avait rendu son dernier soupire sous les coups de midi, non sans quelques hurlements puissants mais néanmoins étouffés par l’agencement de la cave et le Requiem de Mozart qui s’écoulait avec force à travers les haut-parleurs. Non sans une certaine ironie artistique, Aloysius lui avait donné le coup fatal lorsque Lacrimosa se lança dans ses premières notes. Après avoir extrait les côtes de l’homme qui lui seraient utiles pour le soir-même, il avait entrepris de commencer son œuvre, quelques gouttes de sang perlant de çà et là sur sa combinaison de protection transparente. Il avait levé un œil distrait sur l’horloge accrochée au mur. Il avait rendez-vous avec Elsa dans une heure et demi, il était alors temps de s’arrêter pour se préparer, ignorant tout des différents coups frappés à la portes à cause du bruit strident de la scie sauteuse qui réalisait son œuvre. Pourtant, le bruit de la sonnette se fit alors entendre lorsqu’il coupa son engin et prit le temps d’analyser le temps de sonnerie, beaucoup trop long. La personne semblait s’impatienter. Poliment, sans agressivité, mais s’impatienter tout de même. Peut-être y avait-il eu des coups frapper à la porte ? Avisant son œuvre, il décida qu’il n’était peut-être pas raisonnable d’ignorer l’appel, sans compter qu’une impatience manifestait une certaine insistance et personne n’insistait sans raison... tout le monde le faisait en espérant avoir gain de cause... ce qui signifiait que la personne derrière la porte le supposait chez lui. Soupirant, il retira sa combinaison qui lui éviter la moindre tache de sang et remonta les escaliers qui menaient à son cellier quatre à quatre non sans refermer tout ce qui devait l’être derrière lui. Il passa la cuisine à grands enjambées avant de s’aviser une dernière fois dans le miroir pour être certain de n’avoir loupé aucune tache de sang. Après cela, il se munit de son sourire cordial dont il se servait comme un masque et se décida à ouvrir la porte à...
— Majesté ?
— Majesté !
Leurs voix s’étaient confondues et la jeune femme s’était empressé d’éternuer. Il avait cru voir un petit éclair de lumière blanc lui passer devant les yeux mais il n’y avait pas vraiment prêté attention, se contentant d’observer le spectacle désolant que lui offrait la jeune femme. Elle avait une tenue des plus ravissante, complétement adéquate à leur activité de l’après-midi, ce qui le laissait perplexe quant à l’idée de savoir pourquoi elle était là. Malgré le petit nuage qu’elle avait fait apparaître au-dessus de sa tête, sans aucun doute pour s’abriter, elle semblait humide. Il avait voulu ouvrir la bouche pour lui proposer d’entrer, bien qu’agacé à l’idée de la voir arriver si tôt. Il lui faudrait trouver une raison qu’elle le laisse seule pour au moins réfrigérer le reste du corps le temps qu’il finisse son œuvre sinon il en était fini de sa grande exposition. Pourtant, il n’en avait pas eu l’occasion, la jeune femme se lançant dans quelques explications brumeuses qui avaient d’ailleurs amené à un certain lapsus qui n’avait pas manqué de l’amuser. Cela faisait à présent deux fois qu’elle s’emmêlait dans ses paroles, gonflant le lion d’un orgueil nouveau. Lui faisait-il de l’effet à ce point ? Il n’avait pas vraiment eu le temps de lui répondre que déjà elle avait enchainé en lui collant sous le nez un petit sac aussi bleu que sa robe. Un peu surpris, il avait récupéré le colis avec délicatesse en tentant de reprendre le fil de leur conversation :
— Je vous rassure très chère, il est d’un commun accord que tout lapsus n’est pas forcément révélateur, je vous en laisse donc volontiers le bénéfice du doute. Il faut bien souvent creuser un peu plus dans la personnalité des antagonistes et dans l’avancement de l’histoire pour découvrir si lapsus révélateur il y avait. Mais je vous en prie, entrez...
Il s’était effacé pour lui laisser le champ libre, tendant son bras droit par la même occasion en direction du hall pour la laisser entrer. Une fois cela fait, il avait refermé la porte, apercevant du coin de l’œil un petit flash blanchâtre qui disparut presque aussitôt. Un peu surpris, il avait légèrement froncé les sourcils à la recherche de la source de la lumière sans pour autant la trouver. Préférant oublier le sujet un instant, il remarqua que la jeune femme l’observait avec une certaine intensité, attendant sans aucun doute qu’il ouvre son cadeau. Avec un léger sourire qu’il espérait presque gêner, il se dirigea vers le guéridon en acajou qui était dans le hall pour y poser le sac avec douceur et entreprit de déballer le cadeau. Il y avait un petit mot sur le sac :
“J’espère que tu en feras bon usage. Pour un moment détente en grande simplicité !”
Un peu interloqué par le tutoiement et le ton légèrement cavalier, il avait décidé de ne pas lui en tenir rigueur tant le cadeau piquait brusquement sa curiosité. Défaisant le noeud de soie puis le papier avec un grand soir, il découvrit alors une boîte tout aussi bleu que le sac et le papier cadeau, sur lequel de jolies fleurs étaient dessiné. Toujours aussi perplexe, il avait alors perçu des odeurs mélangées d’Iris, de Rose, de Lavande, de Myosotis, de Lys et de Camomilles. Des odeurs qui semblaient légères mais accompagnée d’une présence prononcée de bicarbonate de soude. Un petit ricanement amusé sur les lèvres, il avait alors tourné un regard impressionné à Elsa avant d’ouvrir la boîte pour y découvrir ce qu’il avait déjà deviné : des bombes de bain parfumées, avec des pétales de roses séchées dans un petit bocal en plastique. De quoi se détendre, à n’en pas douter, en grande simplicité, cela restait encore à prouver. Toujours foncièrement surpris par la nouvelle, il avait eu un nouveau ricanement amusé tout en soulevant la boîte pour faire face, la boîte ouverte en direction d’Elsa pour qu’elle la voit :
— Majestée... sans vouloir vous vexer, êtes-vous sûre que ce cadeau était pour moi ? Croyez bien que j’en suis très touchée si cela est le cas et je dois dire que je n’ai rien contre ce genre de moment de détente mais... à la vue du petit mot sur le sac, je me permets de m’interroger quant au destinataire véritable de ce cadeau... Je ne souhaite mettre personne dans l’embarras... peut-être avons-nous le droit à un nouveau lapsus ? Et... que dois-je penser que celui-ci ?
Il avait baissé les yeux pour lui montrer la petite chose qui était au niveau de sa cheville droite. Le fameux éclat blanchâtre. Il avait fini par l’apercevoir tandis qu’il déballait “son” cadeau. La créature avait tenté une approche en se dérobant à sa vue. Il avait d’abord pensé à un petit fantôme mais ce ne fut que lorsqu’il se jeta sur son pantalon qu’Aloysius constata qu’il avait en réalité affaire à un bonhomme de neige. Il était évident que la demoiselle l’avait créé sans aucun doute sans le vouloir en éternuant mais ce dernier, bien que dépourvu de bras semblait désormais lui vouer un certain culte, cherchant à le câliner de sa petite tête rebondie, se frottant inlassablement contre sa cheville. Avisant une fois de plus la blondinette et se délectant de sa gène apparente, il attendit un instant, l’observant se confondre dans ses explications avant de lui offrir une porte de sortie :
— Ma chère, je manque à tous mes devoirs, je suis sincèrement désolé. Je ne vous attends pas si tôt mais je dois bien avouer à la vue du temps que vous avez raison : notre balade semble compromise. Et vous semblez trempée jusqu’aux os... Peut-être souhaitez-vous quelque chose pour vous réchauffer ? Je peux vous préparer un chocolat chaud, la cheminée est allumée dans le petit salon. Je peux vous fournir une couverture et... si le cœur vous en dit que le destinataire de votre cadeau ne vous en tiendra pas rigueur... je peux également vous prêter ma baignoire... si le cœur vous en dit.
Après tout, le bain permettrait sans aucun doute à Aloysius un peu de répits pour terminer de mettre le cadavre dans son frigo au sous-sol. Une femme comme Elsa d’Arendelle devait sans aucun doute passer des heures dans une baignoire, ce qui lui laissait largement le temps de terminer ce qu’il avait à faire avant... de s’occuper d’elle.
crackle bones
Queen Elsa
« Complètement Givrée ⛄ ! »
| Avatar : Georgina Haig
TruSt M£
| Conte : La Reine des Neiges | Dans le monde des contes, je suis : : Elsa
Assise sur le rebord de la baignoire, je tentais de faire le point sur ce qui venait de se passer. J'avais prévu un repas de remerciement pour l'ancien Maire de Storybrooke, Aloysius Black. Ce festin avait mal tourné. Entre incendie et ambiance lourde de la part de deux cuisiniers que je connaissais bien, c'était pas ce qu'on pouvait appeler une réussite.
Afin de me rattraper, j'avais organisé une sortie à cheval. Mais le temps en avait décidé autrement. Me rendant chez le monarque afin de lui proposer autre chose pour la journée, je lui avais malencontreusement offert le cadeau que je comptais offrir à Anna. Ce n'était pas une boite de thés qu'il avait trouvé, mais un paquet de boules de bains et de roses pour le bain. De quoi créer un malentendu sans précédent entre nous.
J'avais accepté la proposition du Maire de me détendre dans sa salle de bain. Je ne comptais pas prendre un bain, mais simplement me rafraîchir. Tournant la tête en direction du bonhomme de neige qui se tenait sur le rebord du lavabo et qui m'observait, je soupirais.
« Je crois que ça fait suffisamment longtemps, n'est ce pas ? » lui dis-je tout en me levant.
J'avais tendu la main pour faire grimper le petit gus dessus, puis, je l'avais porté jusqu'à mon épaule, afin qu'il y trouve refuge. C'était là que j'y mettais Francis la plupart du temps. Puis, j'avais quitté la salle de bain, longeant le couloir jusqu'à rejoindre le salon où monsieur Black... ne se trouvait pas.
Je tournais la tête, observait les alentours. Il ne semblait pas y avoir la moindre trace de l'homme. Dehors, la pluie avait diminuée. L'orage était passé. C'était au moins une bonne chose.
Et s'il était dans la cuisine ? Songeais-je tout en me dirigeant vers cette dernière, sans pour autant l'y trouver. Ou alors était-il au petit coin ? Je ne pouvais pas créer un nouveau malaise en allant frapper à la porte pour voir si il s'y trouvait. Je ne pouvais pas non plus continuer à arpenter toutes les allées de la maison. Cela ne se faisait pas. Peut-être que je pourrais tout simplement l'attendre dans le salon. Mais allait-il comprendre que j'avais quitté la salle de bain et que je m'étais assise sur le fauteuil pour l'attendre ? Et si il pensait que j'étais du genre à passer des heures à me pouponner et tout le tralala ? Je me devais de le trouver.
« Je te cherche... » murmurais-je.
J'avais cette mélodie en tête depuis quelque temps. C'était sans doute à cause de ce second dessin animé qu'ils avaient fait sur mon histoire. Bien que tout ceci était entièrement faux ! En tout cas, ces paroles étaient propices, car je cherchais Aloysius Black au détour des couloirs de sa maison. Et pour lui d'ailleurs, j'irais partout. Partout chez lui afin de le retrouver.
« Montre toi... » ajoutais-je en chantonnant une nouvelle fois à voix basse.
Fallait que je me sorte ces paroles de la tête. C'était quoi d'ailleurs la suite ? Pourquoi elles étaient gravés en moi ? Quoi qu'il en soit, Fallait que j'arrête. Plus de chansons. Plus de murmures. Juste le bruit de mes pas me dirigeant vers une autre pièce.
Non. Non ! Je devais faire demi tour et retourner au salon. Levant la main pour récupérer le petit gus, je m'étais rendu compte qu'il n'était plus sur mon épaule. J'avais tourné la tête de tous les côtés. Il devait forcément être quelque part. C'était là que je l'avais vue entreprendre de grimper sur le grand escalier.
« Reviens tout de suite ! Il faut retourner au salon ! » lui ordonais-je.
Mais au lieu de m'écouter, il s'était empressé de poursuivre sa route. Je n'avais plus le choix. Je devais monter à mon tour. Si ça se trouvait, monsieur Black était à l'étage. Peut-être que je le surprendrais en train de ranger ses habits dans un grand dressing. Il devait sans doute en avoir un immense vue la taille de la maison. Une multitude de chemises, de costumes, de chaussettes, de chaussures. Il était sans doute très bien équipé.
Ou alors il était en train de rédiger des notes à son bureau ? Le bureau était peut-être à l'étage. Si ça se trouvait, il remplissait des chèques pour diverses oeuvres. C'était quelqu'un de tellement respectable. Quoi qu'il en soit, ce qui m'importait pour le moment, c'était de retrouver le petit gus.
Voilà qu'il s'était engouffré dans une salle par une porte qui était légèrement entrouverte. Qu'est ce qui m'avait pris d'éternuer ? Je savais que ce n'était pas une bonne chose pour moi !
« Sois gentil, reviens. » lui chuchotais-je.
Je ne voulais pas que mon bienfaiteur me trouve ici. Si il me voyait gambadait dans sa maison, entrer dans les diverses pièces de sa demeure, je ne saurais plus où me mettre. Je pourrais très bien lui expliquer que c'était dans le but de retrouver le petit gus, mais ça ne pardonnerait pas mon attitude. Ce n'était pas digne d'une Reine.
« Où t'es tu engouffré ? » lui dis-je en me rendant compte que la pièce où il venait d'entrer était en réalité... une chambre !
La chambre ! Sa chambre ! Celle de Aloysius ! Je ne pouvais pas le laisser ici et on ne devait surtout pas me trouver là !
« Descend de là ! Tout de suite ! » haussais-je le ton à l'intention du bonhomme de neige qui venait de grimper sur le lit.
Au lieu de m'écouter, il s'était enfoncé sous la couverture. Je ne pouvais pas le laisser faire. Me rapprochant du lit, j'avais tenté sans trop défaire les draps, de récupérer le gus. Mais ce dernier s'enfonçait d'avantage. Je savais comment le bloque ! J'étais montée sur le lit.
Accroupie dessus, j'avais avec ma jambe gauche bloqué la tentative du bonhomme de partir sur la gauche. Puis, avec ma jambe droite, j'avais bloqué sa tentative de partir sur la droite. Les jambes écartées, il ne pouvait plus aller ni d'un côté, ni de l'autre. Je voyais la bosse sous la couverture remonter tout doucement vers le haut. J'avais posé mes mains des deux côtés, parallèles à mes jambes, pour l'empêcher de se dévier de sa trajectoire. Une fois qu'il avait quitté le dessous de la couverture, je l'avais observé bien droit dans les yeux.
« Tu vas être sage et obéissant ! » lui dis-je d'un ton catégorique, tout en entendant un bruit derrière moi me faisant remarquer qu'on n'était plus seul.
Je fermais les yeux, ne sachant pas quoi dire. Il n'y avait aucune explication qui pourrait me sortir de cette situation. Quand je rouvris les yeux, le petit gus n'était plus là. J'avais déjà remarqué que les bonhommes de neige qui apparaissaient quand j'éternuais, avaient une espérance de vie très courte. Pour cela que je n'essayais plus de m'attacher à eux. Je ramenais les jambes vers moi, me redressant et me levant de sur le lit pour faire face à monsieur l'ancien Maire.
Je tentais de garder la tête haute. Après tout, je n'avais rien fait que de tenter au mieux de préserver l'intimité de monsieur Black, en empêchant le bonhomme de neige de vagabonder dans les chambres de notre hôte.
« Je... je... » dis-je en détournant mon regard de monsieur Black et en m'observant dans le miroir qui se tenait là.
J'allais m'excuser une nouvelle fois, mais j'ouvris grands les yeux en voyant dans le miroir que l'arrière de ma robe était relevée. Sans doute de quand j'avais grimpé sur le lit. On pouvait y voir mon collant bleu pâle, qui allait de mes pieds jusqu'au bas de mon dos. J'avais rapidement remis ma robe convenablement, en espérant que c'était arrivé en me levant et pas en m'accroupissant sur le lit...
« Je n'ai pas pris de baignoire tout compte fait. » lui annonçais-je en me mordant les lèvres.
C'était pas baignoire que je voulais dire, mais bain !
« Je crois que notre invité a disparu. » lui précisais-je. « C'est dans le but de le chercher que je me suis malencontreusement retrouvée dans cette chambre. Il y en a beaucoup dans cette demeure ? » lui demandais-je, en faisant mine de ne pas avoir compris que c'était la sienne. « Elle est tout a fait charmante. Charmante et masculine. »
Charmante faisait un peu trop féminin. Mieux valait compléter par le mot masculin, afin d'éviter toute confusion dans mes propos.
« Je suis vraiment désolé pour les boules de bains. A dire vrai, je vous avais offert du thé. Les boules étaient pour ma soeur, Anna. J'ai du inverser les paquets. Du coup, elle aura sans doute reçu vos thés. Mais je vous en rachèterais à l'occasion. Vous aimez le thé ? »
Voilà de quoi changer de conversation et lui faire oublier cette situation légèrement humiliante dû à un bonhomme de neige. Il pouvait aisément comprendre que je n'étais pas responsable et que je faisais de mon mieux pour détendre l'atmosphère.
N'osant plus le regarder dans les yeux, je fixais ce qui l'entourait, à tour de rôle. Je n'étais pas du tout en train d'analyser chaque parcelle de sa chambre. Ca aurait été une nouvelle fois déplacé...
CODAGE PAR AMATIS
Aloysius Black
« Before we begin, I must warn you... NOTHING here is vegetarian. »
| Avatar : Mads Mikkelsen
Sweet dreams are made of this...
Who am I to disagree ?
| Conte : Le roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Scar
“Soyez prêtes pour la chance de votre vie car enfin va venir le Grand Jour... Nos ennuis sont finis, nous sortons de la nuit”
A peine la Reine d’Arendelle avait disparu dans sa salle de bain qu’Aloysius en avait profité pour disparaître. Il avait tout de même attendu d’entendre le cliquetis de la porte se renfermant avant de s’engouffrer à grandes enjambées dans la cuisine puis passer la porte du cellier avant d’ouvrir la trappe et de redescendre quatre à quatre les escaliers en prenant bien soin de fermer derrière lui. Il aurait été dommage de devoir l’éliminer tout de suite, à mesure que le temps passait, il éprouvait pour elle un intérêt grandissant, qu’il n’avait pas discerné avant son départ de Storybrooke. Peut-être son voyage l’avait-il changé ou alors il avait fallu que la blonde se retrouve sur la paille pour que sa couverture glaciale et hautaine fonde comme neige au soleil. Oh bien sûr, elle restait profondément égoïste et égocentrée, mais elle manifestait également un amour profond pour sa famille, qui la rendait plus généreuse, altruiste aussi quant à ses peurs... elles la rendaient tout bonnement délicieuse. Nombre de gens sous-estimait la beauté de la peur et pourtant il y avait de l’art à éprouver ce sentiment. A différents degrés, les réactions d’une personne pouvaient s’en trouvait transformée. La peur animait les âmes d’une lueur nouvelle, étrange. Il arrivait parfois qu’elle révélait les gens. Le peureux confirmait trouvait soudain un courage insoupçonné, le faible, une force décuplée... mettre quelqu’un face à sa peur relevait bien souvent de l’idée de le mettre sous une lumière nouvelle. Aloysius aimait la peur... et Scar aussi. Il se souvenait encore du visage terrifié de son frère lorsqu’il avait cru perdre son fils... le grand Roi Mufasa avait soudain paru si faible, si... accessible... et il avait saisi l’occasion pour mettre un terme à sa vie. Le lion ne pouvait que remercier Regina pour cet incroyable tour de passe-passe, au moins l’avait-elle enfermé dans un métier des plus divertissant, avec une personnalité des plus intéressantes. Comme les deux faces d’une pièce de monnaie.
Arrivé en bas, le psychiatre n’avait pas tardé à finir la découpe de sa viande, la partie noble qu’ils dégusteraient le soir-même avant de ranger soigneusement le reste du corps dans ses grands frigos afin de poursuivre son œuvre plus tard, au calme, uniquement entouré de la musique classique et de sa muse. En voyant les volutes épaisses de glaces se dégager du frigo, l’homme avait eu une pensée fugace pour Elsa... pourrait-elle un jour lui être utile en pareille mesure ? Serait-elle du genre à accepter d’être fournisseuse de glace ou cette vision la répugnerait-elle ? Il était bien trop tôt pour y penser et il ne comptait pas lui avouer son petit secret de sitôt. Il était alors remonté avec le plateau qui détenait les “côtes d’agneaux”. Un habille découpage les avaient rendues plus petites, plus à même de ressembler au petit animal supposément sacrifié. Une fois de plus, il avait pris soin de tout refermer correctement derrière lui avant de déposer le plateau couvert dans le frigo de sa cuisine.
Soudain, un bruit étouffé avait attiré son attention. Tournant lentement la tête en direction de la porte de sortie de la cuisine qui donnait une certaine visibilité sur le hall, il leva les yeux comme s’il parvenait à voir à travers le plafond du rez-de-chaussée. Le bruit venait du premier étage. Un bruit de pas ou quelque chose qui avait dû tomber. Cela ne provenait pas de la salle de bain, il en était presque certain. De toutes les façons, il ne lui avait désignée que celle du bas, une qu’il n’utilisait que très rarement et qui était plutôt réservée aux invités. Elle n’aurait tout de même pas fait l’erreur de fouiller sa demeure sans sa permission ? Non pas qu’elle y trouverait quelque chose de compromettant mais il trouvait cela particulièrement... impoli. Et les impolis méritaient de disparaître du monde, mangé par des gens bien plus dignes de confiance, avec une certaine classe. Laissant un bénéfice du doute à la jeune femme, il se contenta de fermer le frigo avec douceur avant de se diriger vers les escaliers d’un pas souple et de monter les marches de bois recouvertes d’un tapis ancien qui étouffait ses pas. Elle n’irait nulle part. Elle n’avait de toute façon nulle part où aller... à moins qu’elle parvienne peut-être à former un toboggan de glace qui la transporterait jusque dans le jardin.
Arrivé à l’étage, les bruits s’étaient faits de plus en plus précis, comme s’il était question d’une certaine lutte qui se profilait. Était-elle en train de lui retourner le mobilier ? A moins qu’elle eût un problème avec son petit ami blanc et légèrement... collant ? Lentement, il avait avancé dans le couloir, constatant de plus en plus qu’elle ne pouvait être que dans une seule pièce, sa chambre. Cette pensée fit monter en lui immédiatement une pointe de colère qui avait fait le tour de son sang aussi vite qu’une forêt pouvait s’embraser. Y avait-il endroit plus intime que sa chambre ? Y avait-il comportement plus irrespectueux. Il sentait déjà la chaleur de sa gorge entre des doigts lorsqu’il l’étoufferait pour provoquer un étourdissement. Il voyait déjà la lumière se refléter dans son scalpel, l’éclat de son sang lorsqu’il le ferait couler. Elle avait plutôt intérêt à avoir une bonne raison et n’avoir rien déranger. S’il y avait bien un endroit qu’il tenait à garder propre et dans son style, c’était bien sa chambre à coucher. On ne dérangeait pas la tanière d’un lion.
— Tu vas être sage et obéissant !
La voix autoritaire de la jeune femme lui fit hausser un sourcil. Elle parlait forcément à son petit ami. Ce dernier avait dû échapper à sa surveillance et elle tentait de rectifier le tir... cette pensée le calma légèrement. Voilà qui était soudain nettement plus plaisant même s’il aurait préféré qu’elle ait plus de contrôle sur ses petites créations. En revanche son cher ami risquait bien de finir en dessert s’il ne se décidait pas à devenir très rapidement un être “sage et obéissant”.
Le spectacle qu’il trouvait devant lui était un mélange de désolant et de divertissant. Un sourire torve apparu sur ses lèvres fines tandis qu’il contemplait le spectacle calmement, laissant ses yeux marrons aux reflets verts glisser lentement sur la silhouette de la jeune femme. De là où elle était, elle ne pouvait le voir, lui tournant le dos, à califourchon sur rien sur son lit. Il ne pouvait voir ses mains mais il la supposait tenir le petit bonhomme de neige. La lutte avait sans aucun doute été rude puisque sa robe s’était tellement relevée à l’arrière qu’il pouvait avoir maintenant un impressionnant panorama sur sa croupe, parfaitement dessinée par le moulant de son legging. Décidant d’abréger le supplice auquel il la soumettait sans qu’elle ne le sache pour la faire passer à la phase de la mortification qu’elle méritait sans aucun doute à la vue de la situation, il appuya habillement sur une latte de son parquet qu’il savait grinçante, annonçant ainsi son arrivée. Il vit alors le corps de la jeune femme se raidir un instant, comme celui d’un lapin de garenne prit au piège. Il lui fallut quelques secondes pour enfin lui faire face, descendant enfin de son lit tandis qu’il l’observait d’un air curieux, le sourire toujours en coin mais plus amusé, le sourcil levé.
— Je... je...
Il se contenta d’accentuer son expression faciale, lui signifiant clairement “Vous... Vous... Quoi ?” Il constata alors qu’elle détournait le regard et il se contenta de rester silencieux, l’observant toujours d’un air aussi curieux qu’incrédule, dégustant intérieurement le désarroi et la faiblesse de la jeune femme qui lui faisait face. Ce n’était pas poli et elle le savait, elle ne savait pas comment s’en justifiait, mais il y avait autre chose, quelque chose qu’il ne définissait pas encore complètement, sans aucun doute lié avec l’image de “sauveur” qu’elle créait pour lui depuis plusieurs jours déjà. Remarquant enfin d’elle-même que sa robe s’était relevée, il la vit la rabaissée à la haute, se gardant bien entendu de tout commentaire comme un parfait gentleman, lui laissant aussi la douce torture d’ignorer ce qu’il avait pu voir ou non. L'entendant parler de baignoire, il avait eu un léger rire amusé et franc :
— J’ai cru m’en apercevoir, oui... Je ne vois nulle baignoire dans cette chambre...
Il avait faussement eu l’impression d’en chercher pourtant une en lui lançant un sourire qu’il voulait détendu et amical.
— J’espère alors qu’il aura disparu pour de bon, pas que je craigne de le retrouver dans mes draps à la nuit tombée...
Le ton avait été légèrement plus dur, sans l’être réellement. Cela était bien plus proche d’un réel agacement de ce petit animal que d’une véritable colère dirigée contre elle. Il se souciait tant de ne plus avoir ce petit glaçon dans ses pattes qu’il ne s’était même pas aperçu du double sens de ses paroles. Il se contenta ensuite de faire un signe de tête :
— Je vous remercie, vous me voyez ravi de savoir qu’elle est à votre goût. J’ai quelques chambres d’amis dans cette demeure, effectivement, la malédiction aura été généreuse avec moi.
Elle s’excusa alors de la confusion des cadeaux et il balaya ses doutes d’un geste de la main doux mais ferme tout en secouant la tête de gauche à droite :
— Cela ne fait rien, vous pourrez les redonner à votre sœur sans problème, quant au thé, je vous propose de vérifier cela par vous-même directement.
Comme pour accompagner son geste, il s’écarta légèrement du passage en montrant de son bras la sortie de sa chambre, l’invitant poliment mais fermement à la quitter. Luji seul décidait de qui allait dans sa chambre et il préférait pour le moment l’enlever de son champ de vision de peur de sentir une nouvelle pointe de colère monter en lui, le poussant à l’impardonnable. Après l’avoir laissé passer, il referma la porte derrière elle et entreprit de descendre le grand escalier jusqu’à la cuisine pour y faire chauffer de l’eau :
— J’aime effectivement le thé, c’est une boisson que je trouve raffinée et pleine de saveur. J’aime notamment certaines nuances du thé, moins connues par ici comme le thé matcha, un thé en poudre vert puissant en bouche et avec une amertume prononcée. Je vais m’en servir un, puis-je vous proposer une quelconque boisson ? Qu’elle soit chaude ou froide, comme cela vous conviendra le mieux.
Tout en parlant, il avait sorti la boîte renfermant son thé ainsi que son chasen, un petit fouet en bambou traditionnel. Il sorti également un chawan et de quoi servir la boisson de la jeune femme. Après avoir versé sa poudre verte et son eau à 80°, il se mit à fouetter vigoureusement le mélange en l’observant paisiblement :
— Je suis désolé, je ne vous attendais pas si tôt, de ce fait, je n’avais prévu que de vous montrer le résultat final du repas de ce soir mais... peut-être souhaitez-vous me tenir compagnie ou m’assister dans la tâche ?
Il lui avait souri sympathiquement, lui laissant le choix libre. Elle n’avait pas l’air très dégourdie de ses mains lorsqu’il s’agissait de ce que le commun des mortels appelait “les tâches ménagères”, bien plus habituée semblait-il à se faire servir qu’à expérimenter. L'idée de le faire pour un dîner qui était censée être donné aussi pour elle pouvait la rebuter et il n’avait aucune envie d’avoir quelqu’un de mauvaise grâce dans ce moment à ses côtés. La cuisine était un art pour lui, l’aboutissement de tout son travail gracieux de l’ombre et l’idée même que son plaisir puisse être gâché par une mine renfrognée lui semblait inconcevable. Si elle préférait l’observer, soit, après tout, le grand fauteuil de cuir présent dans la cuisine ne l’était pas pour rien. Calmement, il récupéra ses ingrédients, ses légumes, sa viande, ses ustensiles qu’il posa habillement sur son plan de travail digne d’une cuisine étoilée. Avec un sourire malicieux il lui lança :
— J’espère que vous aimez l’agneau, Majesté.
Il était en train de finir la touche finale de son plat, sa table avait été préparée avec goût, prête à recevoir son foie gras poêlé au sauternes, placé sur une brioche et accompagnée de pomme set de griottes rôties, ses côtés d’agneaux déglacées au vinaigre balsamique et ses petits légumes sautés et son dessert glacé au champagne, accompagnées de fruits de saison rôtis et liés à une sauce chocolat. La table reflétait les couleurs de l’hiver et il était parvenue à mettre en scène son ”agneau” non sans un certain clin d’oeil au cimetière des éléphants qu’il chérissait tant pour être l’un des premiers lieux où il avait attenté à la vie de son neveu. Il l’avait parsemé de fleurs et de fruits, à la manière d’une nature morte, tout avait été dressé avec soin dans la salle à manger où il avait fini par installer Elsa en lui tirant sa chaise, la préparant à une expérience des plus... inattendue.
crackle bones
Queen Elsa
« Complètement Givrée ⛄ ! »
| Avatar : Georgina Haig
TruSt M£
| Conte : La Reine des Neiges | Dans le monde des contes, je suis : : Elsa
Quand Aloysius avait évoqué le thé, à sa manière, je m'étais réjouie d'avoir fait le bon choix concernant son cadeau. Un assortiment de thés ! Voilà de quoi faire naître un sourire au coin de mes lèvres et parvenir enfin, à oublier la position délicate dans laquelle le psychologue m'avait trouvé quelque minutes auparavant.
Cela dit, j'aurais préféré ne pas m'être trompé dans les paquets et lui offrir réellement du thé... de quoi cette fois ci faire disparaître mon sourire et me rappeler les nombreuses situations délicates dans lesquelles ont s'était retrouvé récemment.
Le thé, il en parlait avec tellement de convictions, d'attachements envers ces petits sachets de saveurs, que je l'écoutais sans l'interrompre. Je buvais littéralement ses paroles et je m'imaginais très bien à quoi pouvait ressembler une dégustation en sa compagnie. Son préféré était le matcha, un thé en poudre vert puissant en bouche. Je baissais les yeux en direction de ses lèvres, m'imaginant la sensation qu'il pouvait ressentir, et m'humectant par la même occasion mes lèvres. Les saveurs devaient se déposer sur ces dernières, afin de s'engouffrer à l'intérieur de sa bouche et de toutes les parties de son corps. Je savais ce que c'était que de prendre le temps de savourer quelque chose de fort en goût et puissant.
Relevant les yeux vers ceux de l'ancien Maire, je continuais de le laisser parler. Il venait de s'excuser de ne pas avoir pu me montrer le résultat final du repas qu'il préparait. Mais le voir cuisiner me réjouissait déjà. Ca me faisait oublier le thé, histoire de passer à autre chose. Après tout, je n'étais pas une fervente admiratrice de cette boisson chaude. Je préférais de loin la même chose mais en glacé.
M'installant dans le grand fauteuil de cuir qui se trouvait dans sa cuisine... sans doute que beaucoup de gens venaient et se plaisaient à l'admirer cuisiner... je l'observais à mon tour, comme d'autres l'avaient fait avant moi. Je pouvais d'ici, admirer les nombreux ingrédients, légumes, viandes et ses ustensiles de cuisine, qu'il venait de déposer petit à petit sur sa grand table. Tout chez Aloysius était grand !
Il avait évoqué de l'agneau. Une viande noble et excellente au goût. Je lui répondis par un magnifique sourire, me réjouissant déjà à savourer un tel met.
Les minutes passèrent, sans qu'on prononçait la moindre parole. Il était plongé dans sa tâche et je laissais mon regard faire des vas et viens entre ses mains et son visage. J'aimais voir son expression réjouie quand il cuisinait et la finesse de ses mouvements. On sentait bien qu'il était issu d'une très grande lignée et qu'il était lui même plongé dans la royauté. C'était si rare de nos jours de côtoyer des Rois et Reines toujours en adéquation avec leur rang.
Au bout d'un certains temps, Aloysius nous avait conduit jusqu'à sa salle à manger.
La table était ravissante. Il y avait du foie gras poêlé au sauternes, placé sur une brioche et accompagné de pomme set et griottes rôties. J'en salivais... ses côtes d'agneaux déglacées au vinaigre balsamique me laissèrent échapper un petit frisson. Chez d'autres personnes, ressentir le froid leur aurait procuré une sensation légèrement désagréable, mais chez moi, ça me... réchauffait le coeur, pour employer un terme digne d'une Reine ! La seule chose qui m'avait laissé un peu pantoise était la présentation de l'agneau. Hum... c'était plutôt original. Un peu macabre, mais... à dire vrai c'était intéressant.
Je m'étais approché de la table pour mieux voir et surtout pour déguster. Le maître des lieux avait tiré la chaise où je comptais me mettre, afin de se rendre totalement serviable. Il était vraiment digne d'être Roi.
Une fois assise, j'avais contemplé le plat d'agneau qui reposait au centre de la pièce, tout en admirant l'assiette d'entrée qui se trouvait devant moi. Je ne savais pas par quoi commencer. Peut-être par remercier notre hôte ?
« Monsieur Black. Vous excellais dans le domaine de la mise en scène. Et toute cette détermination que vous mettez dans votre savoir faire... j'en salivais déjà rien qu'à vous voir préparer ce repas. C'était un véritable régale ! »
C'était comme si j'étais sur le point de prendre un second repas. Je ne voulais pas aller trop vite. Je souhaitais prendre mon temps et faire durer ce moment. C'était tellement merveilleux de manger à une véritable table digne de ce nom, avec un repas à la hauteur de toutes mes espérances. Prenant délicatement ma fourchette, je soulevais e morceau de fois gras poêlé pour contempler la brioche qui se trouvait juste au dessous. Tout semblait être préparé à la perfection. J'entrepris de couper un morceau de brioche pour y déposer un peu de foie gras dessus et le porter à mes lèvres.
J'en humais l'odeur, fermant les yeux un petit instant, juste avant de le mettre en bouche. C'était délicieux. Exactement comme je l'avais imaginé. Gardant mes couverts en main, je regardais monsieur Black avec un très grand sourire.
« Où avez vous appris à cuisiner de la sorte ? » lui demandais-je.
D'ordinaire, les Rois avaient des cuisiniers attitrés. Ca n'était donc pas dans son monde à lui qu'il avait appris à préparer de tels plats. Serais-ce ici, à Storybrooke ? Tout en lui posant la question, j'observais le plat au loin, l'agneau.
« A Arendelle, on y trouvait bien plus de plats à base de poissons que de viandes. » lui fis-je remarquer.
Ici, c'était tout l'inverse. On avait beau avoir un port à proximité, les gens consommaient bien plus de viande. D'ailleurs, le choix de monsieur Black pour le repas de ce soir, le prouvait.
« Les endroits où on pouvait se sustenter servaient du crabe royal, du saumon et aussi du cabillaud. On y trouvait toute sorte de saveurs, nouvelles parfois et traditionnelles la plupart du temps. Chaque semaine, on se faisait livrer au château par les plus grands restaurateurs du Royaume. Il y en avait un qui excellait tout particulièrement dans la conception de desserts. »
Je n'avais pas encore vue le dessert que nous avait préparé Aloysius. Mais vue le repas, je ne doutais pas une seule seconde qu'on finirait cette soirée en apothéose.
« Mon préféré était un cake moelleux à la crème de marron. » lui confiais-je. « Il y avait des marrons glacés sur tout le pourtour. »
Un véritable régale. Il faudrait un jour que je retrouve la personne qui le confectionnait et que je lui demandais d'en faire un pour l'ancien Maire. Il méritait un gâteau d'une telle majestuosité.
« Je rêve de pouvoir un jour en manger à nouveau. » ajoutais-je. « Vous êtes déjà retourné chez vous ? »
La question m'échappa. Après tout, on pouvait désormais revenir dans nos mondes grâce à ces pins distribués par la Mairie. Est ce que c'était le souhait de monsieur Black ? En avait-il déjà testé un ?
Tout en conversant, je ne m'étais même pas rendue compte que j'avais déjà fini le plat. Je louchais en direction de l'agneau, impatiente de pouvoir passer à la suite et goûter à cette merveille !
CODAGE PAR AMATIS
Aloysius Black
« Before we begin, I must warn you... NOTHING here is vegetarian. »
| Avatar : Mads Mikkelsen
Sweet dreams are made of this...
Who am I to disagree ?
| Conte : Le roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Scar
“Soyez prêtes pour la chance de votre vie car enfin va venir le Grand Jour... Nos ennuis sont finis, nous sortons de la nuit”
Son sourire s’était élargi lorsqu’elle lui avait fait remarquer qu’il excellait dans l’art de la mise en scène. Et encore, elle ne savait pas à quel point... Elle n’avait eu qu’un minuscule aperçu de son immense talent dans ce domaine. Déjà sur la Terre des Lions, il avait toujours pris soin de ses entrées ou de ses éventuelles absences, comme à la présentation pitoyable de son neveu après sa naissance. La façon dont il s’était emparé du trône avait été tout aussi grandiose, les trémolos dans la voix, l’impuissance dans les yeux lorsqu’il avait annoncé la terrrriiiiiible nouvelle à Sarabi. Sans compter le moment ô combien délicieux qu’avait été la mort de son frère. Il aurait pu laisser faire les hyènes ou le Destin, mais non, il avait non seulement tenu à être présent au spectacle mais en avait orchestré chaque moment jusqu’à la dernière phrase qu’il avait dit à son frère avant de le jeter du haut de la falaise. Aujourd’hui encore, sa vie tout entière était une mise en scène dont il se complaisait. Celui de l’homme bien sous tout rapport, gentleman et avenant, psychiatre de renom qui la nuit se laissait aller à ses plus sombres folies... folies qu’il présentait le repas venu sur la table des douceurs. Avec une avidité pourtant bien dissimulée par des années de rodages, il avait observé le morceau de foie grave passer ses lèvres charnues tandis qu’elle s’en délectait. Un frisson de plaisir avait alors traversé son échine et il l’avait contenu pour ne rien en laisser passer, détournant l’attention par une réponse à sa question :
— Et bien je dois avouer que la malédiction m’a doté d’un très bon don... Ma corpulence animale du monde des contes ne me permettait pas vraiment de pouvoir cuisiner. Mais devenu humain, j’ai su me rattraper.
Il lui avait lancé un sourire entendu, se demandant brusquement si la jeune femme avait connaissance de sa véritable forme. Il l’avait écouté parler des plats de son monde, hochant la tête avec attention. De ce qu’il en avait compris et comme la manifestation de son pouvoir le laissait deviner, elle venait d’un endroit qui devait s’apparenter à un pays nordique, le Danemark ou la Norvège peut-être, nettement plus réputé pour leur nourriture à base de poisson en effet. Il y avait de très jolies parties du corps humain qui pouvait passer pour un poisson convaincant d’ailleurs, il s’en gardait la note mentale pour plus tard.
— Je pourrai toujours tenter de m’essayer au poisson si vous désirez que nous poursuivions nos... petits dîners. Je serai également ravi d’apprendre quelques nouvelles recettes si vous avez la connaissance de certaines d’entre elles. Je dois dire que je suis assez curieux quand il s’agit de cuisine... un jour une... “amie”... m’a demandé de lui faire du poisson pané avec de la crème anglaise...
Il avait eu un petit rire amusé avant de préciser :
— Singulier, s’il en est, n’est-ce pas ?
Il avait lui-même planté sa fourchette dans la viande avant de la portée à sa bouche, lentement, presque religieusement, pour en savourer toute l’exquise portion. Un sourire de satisfaction se dessina sur ses lèvres.
Aucun doute là-dessus, Monsieur Doemling, je vous ai sublimé.
Tout à sa pensée, il s’attarda un instant à redessiner le visage de sa veuve dans son esprit. Sa veuve qui pleurerait sous le choc avant de se rendre compte de l’incroyable cadeau que lui offrait ce malheur : celui d’une nouvelle vie et de la liberté. Parfois pouvait-il presque se prendre pour dieu.
— Mon préféré était un cake moelleux à la crème de marron.
La voix de la jeune femme lui était brusquement revenu en mémoire, par le soin mélodieux de sa voix qui avait atteint ses oreilles. Voilà qu’elle parlait à présent des desserts et de son préféré par la même occasion. Il avait écouté avec attention la description qu’elle lui en avait faite, notant mentalement l’éclat qu’elle avait dans les yeux, le regret qu’elle avait dans la voix. Une merveilleuse carte à jouer le jour où elle aurait besoin d’un certain réconfort.
— Une fois oui...
Cette pensée avait éveillé au coin de ses lèvres un léger rictus. Il se remémorait ce moment, alors qu’il était encore maire et qu’il était parvenue à ramener Simba et Nala accompagné de certains de leurs amis sur la Terre des lions. Si son plan n’avait pas abouti, la surprise dans les yeux des jeunes gens et la force avec laquelle ils s’étaient battus pour vivre en restait un souvenir réconfortant. Il soupira, comme navré, la préparant à la suite de son explication :
— Hélas, je crains qu’il n’y ai plus rien pour moi là-bas... Ce monde n’est pas réellement adapté à ma stature depuis la malédiction... C’est un monde de poussière et de chaleur, emplis d’animaux sauvages... Il y a plein par-delà les contrées quelques jungles verdoyantes, mais il n’en reste pas moins qu’elles ne sont pas véritablement adaptées à l’humain. Je pense que je peux aisément vous comparer cela à la savane africaine... Vous y êtes familière ? Peut-être l’avez-vous déjà visité ?
Il l’observa du coin de l’œil loucher largement sur l’agneau qui se présentait à elle tandis qu’il enfournait une nouvelle fois de la brioche et du foie gras accompagné de sa confiture dans sa bouche. S’il avait presque terminé son entrée, Elsa l’avait quant à elle dévoré, au plus grand plaisir de l’orgueil de l’ancien lion. Reposant avec douceur ses couverts, il récupéra le couteau et la pique nécessaire à la découpe de la viande.
— Souhaitez-vous que je vous serve ma chère ? Vous semblez enthousiaste...
Ses yeux avaient brillé d’une étrange lueur de plaisir avant de se poser sur la viande pour commencer son œuvre. Le morceau tranché, il l’avait calé entre la lame du couteau et les branches de la pique pour la soulever et la déposer avec douceur dans l’assiette de la jeune femme. Il accompagna cela de quelques légumes bien revenu avant de se lever avec grâce pour s’approcher de la jeune femme. Tout en la toisant de haut avec un sourire aimable, il avait récupéré la saucière afin d’entreprendre de laisser couler du liquide de façon savante et inventive dans l’assiette. Tout en redéposant la saucière, sa main frôla légèrement et volontairement celle de la jeune femme mais de façon suffisamment étudiée pour que cela passe pour un hasard. Sans la quitter des yeux, il précisa alors d’une voix à peine plus haute qu‘un murmure dans un français parfait :
— Bon Appétit.
Il s’assit et termina sa brioche rapidement avant de se servir à son tour et de reprendre la conversation :
— Et vous, ma chère ? Avez-vous eu déjà l’occasion de retourner dans votre royaume ?
Le souvenir de ses cauchemars lui revint brusquement en tête.
— Pardonnez ma possible imprudence mais j’ai beaucoup pensé à vous ces derniers temps... enfin...
Il avait fait mine de se rattraper, comme s’il n’avait pas vraiment voulu dire cela ou que les mots avaient dépassés sa pensée. Singeant un peu de gêne il reprit :
— Je veux dire... j’ai beaucoup pensé à ce que vous m’avez dit l’autre soir... à propos de vos cauchemars, notamment et... il est arrivé à mon esprit qu’il était possible que vous fussiez tourmentée car vous aviez peut-être laisser quelque chose à contre cœur derrière vous ?
Il dissipa le moment de gêne qu’il avait pu provoquer en découpant un morceau de sa viande pour le porter à sa bouche, essayant de calmer l’avidité de la réponse qu’il souhaitait recevoir. Y avait-il dans ce monde de nouveaux secrets qu’il restait à découvrir ? La source de son pouvoir ? Les erreurs de son passé ? Relevant les yeux lentement dans les siens, il avait précisé :
— Contrairement au mien, votre Royaume doit receler de trésors incroyables. J’avais pourtant cru comprendre que vous n’aviez pas subit la malédiction comme nous autres... Je me demande donc ce qui vous a mené jusqu’à nous... mais peut-être suis-je trop curieux...
Il avait continué son plat, laissant à la Reine tout le temps qu’il lui fallait pour s’expliquer.
crackle bones
Queen Elsa
« Complètement Givrée ⛄ ! »
| Avatar : Georgina Haig
TruSt M£
| Conte : La Reine des Neiges | Dans le monde des contes, je suis : : Elsa
Voilà que ce gentleman voulait me cuisiner du poisson ! Que pouvait-il bien avoir comme défauts ? Pourquoi je n'avais pas remarqué plus tôt toutes les qualités qu'il possédait et qui étaient bien au delà de toutes celles dont j'avais déjà été la témoin ? Une fois de plus, je ne regrettait pas du tout son adhésion au Cercle et je me félicitais pour mes remarquables fréquentations. Je savais toujours bien m'entourer après toutes ces années de règne, même si ici, les personnes étaient bien plus difficiles à cerner que dans mon Royaume.
« Il s'agit là d'un choix audacieux. » dis-je en faisant référence aux goûts en matière de cuisine de l'amie de monsieur Black. « Je ne me serais pas risquée à un tel mélange. Pour moi, la seule chose d'anglaise qui peut accompagner un poisson est une sauce anglaise et non une crème. »
Je ne doutais pas que c'était également le cas pour l'ancien Maire de Storybrooke. Cette sauce était bien plus adaptée que de la crème sucrée. Un peu de beurre, du jus de citron frais et diverses petites autres choses. Voilà de quoi rendre un plat de poisson le plus appétissant possible !
J'avais laissé mon hôte me conter les merveilles de son Royaume. Mais contrairement à ce que j'avais imaginé, il s'agissait là d'un désert sauvage. J'avais pris un air attristé. Ca ne devait pas être facile pour lui de revenir sur sa terre et de découvrir que son monde était bien loin de ce qu'il avait connu. Je me demandais ce que je ressentirais une fois à Arendelle et si je pouvais y arranger les choses. Chassant cette idée de mon esprit pour ne pas gâcher la soirée, j'avais ouvert de grands yeux quand monsieur Black m'avait demandé si j'étais familière de ce genre de terres...
Qu'est ce qui le poussait à croire que j'étais attiré par ce qui était sauvage et non adapté aux humains ?
J'avais tenté au mieux de ne pas montrer que j'avais été surprise par une telle supposition de la part du monarque. Mon regard s'était une nouvelle fois attardée sur le plat de viande qui nous attendait. Je l'avais laissé me servir, car de lui même il avait fait le premier pas.
Aloysius avait déposé une tranche de viande, accompagnée de quelques légumes dans mon assiette. Il me l'avait apporté, m'adressant un sourire aimable. Je me doutais qu'il n'avait pas voulu me blesser avec ces propos. C'était sans doute une mauvaise interprétation que j'en avais faites. Comme un homme comme lui pourrait vouloir me faire du mal ? Sans attendre, j'avais tendu les mains pour prendre l'assiette.
Je l'avais vue prendre la saucière en main et en verser une partie du contenu, d'une manière très enthousiaste, dans mon assiette. Il avait un côté toujours classe dans tout ce qu'il faisait. Je me laissais aller à contempler le moindre de ses gestes, admirative. Puis, je frissonnais légèrement en sentant sa main frôler la mienne. Je n'avais pas eu le moindre mouvement de recul. Il n'avait pas calculé son geste qui aurait pu paraître déplacer dans d'autres circonstances. Tentant de ne plus y penser, je frémis une nouvelle fois en l'entendant prononcer deux mots à la française que j'avais déjà entendu prononcé par le passé.
Je n'osais plus détacher mon regard de mon assiette. Il y avait quelque chose dans sa façon de parler, de murmurer, qui m'avait totalement chamboulée. Qu'est ce qui m'arrivait ? Sans doute à cause du vin que je n'avais pas encore entamé. Heureusement, Aloy... monsieur Black, avait lancé une nouvelle conversation. J'en avais profité pour prendre mes couverts et commencer la découpe de la viande. Elle était tellement tendre qu'elle venait toute seule jusqu'à ma fourchette.
« Je... » débutais-je pour lui répondre le plus rapidement possible et oublier ce qui venait de se passer.
Mais le monarque me coupa, sans le faire exprès et poursuivi en m'annonçant qu'il avait beaucoup pensé à moi. J'avais légèrement levé les yeux dans sa direction. Qu'est ce qu'il faisait chaud ici ! Ca venait de la cuisson de la viande. Quand on mangeait quelque chose de trop chaud, on avait souvent des bouffée de chaleur. Et même si je n'avais pas encore entamée mon plat, le simple fait d'imaginer toute cette chaleur que pouvait dégager ce morceau de viande, je me sentais brûlante...
« Il y a rien que je regrette à Arendelle. » mentis-je. « Toutes les personnes que j'aime sont à Storybrooke. »
Je penchais une nouvelle fois la tête et le regard en direction de mon assiette. Le morceau de viande que j'avais coupé et qui avait trouvé sa place sur ma fourchette était désormais en direction de ma bouche. Le fait d'avoir la bouche pleine, me laisserait le temps de réfléchir à ma réponse, vue qu'il n'était pas polis de manger tout en parlant.
A peine j'avais laissé la nourriture entrer dans ma bouche, que j'avais sentis une foule de saveurs envelopper totalement mon corps. Il y avait des notes d'épices ou d'autres choses que je ne connaissais pas, mais qui se marinaient parfaitement. Et cette viande... elle était tout simplement tendre et sublime ! Elle fondait en bouche.
« Mon dieu... » laissais-je échapper. « C'est vraiment excellent ! » ajoutais-je à l'intention du cuisinier.
C'est fou ce qu'il excellait dans ce domaine ! Je le voyais à mon tour se délecter de son propre repas. Je n'avais jamais mangé une viande aussi bonne et aussi bien cuite. Tout était à la perfection dans ce repas !
« Quels que soient les trésors que recelaient Arendelle, il y en a un qu'on n'a jamais eu. Ce sont vos talents de cuisinier. C'est un véritable régale ! »
Sans attendre de réponse de sa part à mon compliment, j'avais coupé un second morceau de viande que j'avais déguster avec autant de plaisir que pour le premier. J'en avais oublié les légumes, me régalant déjà bien assez. Mais pour faire honneur à mon hôte, je m'étais tourné à la troisième bouchée, vers ces mets. Ils étaient aussi savoureux que je l'avais imaginé.
A regret, je posais mes couverts, histoire de faire une petite pause et surtout de pouvoir répondre à monsieur Black. Ca aurait été très déplacé de ne pas donner suite à ses questions. Passant ma serviette délicatement sur mes lèvres pour en effacer toute trace possible de sauce, j'avais adressé un regard à Aloysius.
« Je ne pense pas avoir des regrets par rapport à Arendelle. J'aimerais y retourner, un jour et récupérer ce qui me revient de droit, mais je sais que ce n'est pas possible pour le moment. Qui plus est, certaines choses sont arrivés et auquel nous n'étions pas préparé. »
Je faisais allusion à ma soeur. Elle avait mis au monde un enfant et elle n'était pas marié. Ce qui pouvait très bien s'arranger dans le futur, surtout si je voulais qu'elle prenne les rennes de notre Royaume. Elle était la digne héritière d'Arendelle et même si j'en suis la Reine, elle arriverait bien mieux à représenter l'héritage de nos parents que moi même. J'envisageais de reconstituer le Royaume et de la voir siéger à sa tête. J'en profiterais pour me trouver une place dans tout ça, digne d'une Reine, mais à l'écart des gens. Je ne souhaitais plus faire souffrir mon peuple et celui de nos parents, comme je l'avais déjà fait souffrir par le passé.
« Peut-être que je pourrais vous y inviter, une fois ce jour venu. Il y aura très certainement un cake moelleux à la crème de marron dont vous pourrez vous délecter » lui dis-je avec un petit sourire. « En plus d'une multitude d'autres choses. Nous sommes très ouverts à Arendelle. Je suis sûr que vous y trouveriez votre compte. »
Ne pouvant plus me montrer d'avantage patiente, j'avais pris une nouvelle fois mes couverts, me coupant un énième morceau de viande et le portant une nouvelle fois à ma bouche, avec une touche de légumes.
« Je suis tellement triste que Anna et Matthew ne puissent pas goûter un met aussi exquis. Vous m'avez dit qu'il s'agissait de quelle viande ? Faudra peut-être que je prenne note de votre boucher. Même si je doute qu'il y a la patte d'un artiste derrière tout ça et que ça ne pourrait pas être reproduit aussi parfaitement que si ça émane de vos propres mains. »
J'avais observé les mains de l'artiste qui tenaient ses propres couverts. Elles semblaient si fermes et robustes. Même elles, elles détenaient une certaine classe. Si je ne savais pas que Aloysius Black était un monarque par chez lui, je l'aurais de suite deviné. Ca sautait aux yeux. Il avait l'âme et les manières d'un Roi. D'un très grand Roi ! Je relevais les yeux pour fixer les siens, tout en lui adressant un magnifique et grand sourire.