« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Le Cercle Royal. De bien beaux mots, représentant un bien beau rêve. Une assemblée réunissant tous les monarques du monde des contes, qui aujourd'hui, n'ont plus la chance de posséder ce qu'ils avaient par le passé. Que ce soit château, richesse ou sécurité.
Quand Regina Mills a lancé sa malédiction, nous avons tout perdu. La vie qu'elle nous a offerte, est bien loin des idéaux auxquels nous avions droit. Il a fallu beaucoup de courage et de patience, afin de permettre à chaque Reines de Storybrooke, de revenir à une situation digne de son rang. Ca n'aurait pas pu aboutir sans la participation des dirigeants de cette ville. Ceux qui ont lutés à nos côtés afin de nous permettre de redevenir celles que nous avons été. Des Reines, dignes de ce nom.
Aloysius Black a accepté d'aider notre communauté quand il occupait la place de Maire, en subventionnant le Cercle. Ce dernier a pour but de reverser à chaque monarque, une part méritée des richesses liées aux impôts que le peuple verse à la ville. C'est en toute modestie qu'il a accepté le titre de membre d'honneur du Cercle, en échange de son aide.
Par la suite, Bodhi Blu Butler a permis de poursuivre les rêves de chacun, en continuant de subventionner le Cercle. Ce n'est qu'à l'arrivée de cet usurpateur, Hadès, que les liquidités du Cercle ont été réduites à néant. Il n'a pas compris l'importance de la Royauté à Storybrooke, et le bienfait que les Reines procurent à cette ville !
Bonjour monsieur le Maire,
J'ignore si le titre se conserve au delà du mandat, mais je regrette qu'il n'est plus d'effets aujourd'hui. Vous ignorez à quel point depuis votre départ de la Mairie, il est difficile de faire comprendre l'importance de la Royauté à Storybrooke. Le nouveau Maire reste totalement muet à nos revendications.
Je souhaiterais si vous en trouvez le temps, m'entretenir avec vous sur ce point, afin de bénéficier de vos précieux conseils. Un homme avec votre expérience pourrait très certainement me venir en aide. Vous êtes mon dernier espoir.
Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur Black, l'expression de mes honnêtes et respectueuses salutations.
La Reine Elsa d'Arendelle
Il n'a pas été difficile de sensibiliser l'ancien Maire, lui même monarque de la terre des lions, aux difficultés que rencontre le Cercle de nos jours. A la découverte de ma lettre, il m'y a de suite répondu, en m'assurant qu'il m'apporterait toute son aide. Je lui faisais confiance. Après tout, c'était grâce à lui qu'on avait pu obtenir gain de cause la première fois.
J'avais très hâte de m'entretenir avec lui. Il m'avait donné rendez-vous dans son cabinet, par une belle journée enneigée. Car oui, depuis hier, la neige tombait à Storybrooke, et ce n'était pas pour me déplaire. J'aimais l'hiver. J'aimais la neige. J'aimais quand la ville arborait son magnifique manteau blanc. Quant à moi, je portais une magnifique robe bleu, avec un léger voile qui partait de mes épaules, jusqu'au bas de mon dos. Je pouvais marcher sans crainte de me faire mouiller par les flocons, vue qu'ils glissaient sur mes vêtements sans s'y déposer. Ce qui me permit d'arriver au cabinet sans être enneigé de la tête aux pieds.
Une fois devant le grand bâtiment du centre ville où se trouvait l'ancien Maire, j'avais eu la chance de croiser une personne quittant l'établissement, ce qui me permit d'entrer sans attendre. J'avais monté les marches jusqu'au premier où se trouvait à gauche un cabinet, dont je ne m'attardais pas dessus, et à droite, celui avec indiqué le nom d'Aloysius Black. Après avoir sonné, j'étais passé devant la secrétaire, afin d'entrer dans le cabinet. Mais cette dernière, m'interpella. Elle m'indiqua qu'il fallait m'enregistre auprès d'elle.
« Savez-vous que je suis attendu par monsieur Black ? » lui demandais-je.
Elle insista tout de même pour prendre mon nom et prénom, et m'inscrire sur son registre. Selon elle, j'y figurais bien, mais il fallait que j'attende le bon moment pour entre dans le bureau. Elle m'invita à rejoindre la salle d'attente. Sur le moment, je la dévisageais. Avait-elle conscience de qui j'étais ? Ma robe ne parlait-elle pas d'elle même ? Je savais que jamais monsieur Black m'aurait fait attendre dans la salle d'attente. Sans doute que sa secrétaire débutait à peine dans la profession. Je lui en toucherais deux mots le moment opportun. En attendant, j'entrepris de rejoindre la salle d'attente qui fort heureusement, était vide.
Jusqu'à présent, je remarquais que tout était décoré avec goût. Il y avait un tapis, des lumières calmes pour créer un espace propice à la discussion et donner envie de se sentir comme chez soi. J'avais la sensation que le charisme de l'homme à qui appartenait ce lieu, était présent en chaque choses. Pas un gramme de poussière. Des chaises confortables. Tout était parfait. De même que le timing du monarque, qui m’accueillit avant que j’eus le temps de m'asseoir.
Je lui adressais un sourire satisfait par sa convivialité. Un accueil bien à l'opposé de celui que m'avais réservé sa secrétaire.
Une fois dans le bureau, je fus bluffé par la vue qui s'offrait à moi. Il s'agissait d'un immense bureau, qui était bien plus grand que l'appartement où je vivais à l'heure actuelle. Une grande fenêtre sur deux étages, permettait de faire entrer la lumière du jour à l'intérieur. Les lourds rideaux qui l'entouraient donnaient un aspect classe au lieu. Il y avait même une mezzanine et des bibliothèques bien fournis à l'étage. Un grand divan, mais aussi des fauteuils se trouvaient là, à quelque pas de l'emplacement où s'installait monsieur Black. J'en restais sans voix.
« Je vous remercie de m'avoir reçu si rapidement. Vous avez toujours été quelqu'un à l'écoute des autres, et la ville manque cruellement d'hommes de votre trempe. » débutais-je, en cherchant où m'asseoir.
Il ne m'avait pas indiqué de place, ce qui faisait que j'avais le choix entre les deux fauteuils où le divan. Peut-être que sur le divan je serais bien plus à l'aise, mais le fauteuil était sans doute plus approprié. Par conséquent, j'entrepris de faire les cent pas dans le bureau, sans pour autant m'asseoir. Ca venait du fait que j'étais nerveuse. Cette situation me mettais dans une position de faiblesse que je n'aimais pas.
« Vous avez une magnifique collection d'ouvrages. » le complimentais-je tout en m'arrêtant devant la bibliothèque qui se trouvait au rez-de-chaussée.
J'observais les livres qui s'y trouvaient, sans trop m'attarder dessus. Il fallait que j'en vienne au but de ma présence ici. Me tournant vers l'ancien Maire, je pris une grande inspiration.
« Monsieur Black. Le Cercle Royal se meurt. D'ici quelque temps, nous n'aurons plus la possibilité de maintenir l'association ouverte, et j'ai bien peur que beaucoup de monarques se retrouvent à devoir vivre sans le sous, voir pire encore, à travailler ! »
Il comprenait sans doute dans quel désarroi on se trouvait. Sans le Cercle, il n'y aurait plus le moindre espoir de voir un jour la royauté reprendre ses droits à Storybrooke.
« Comme je vous l'ai dit dans ma dernière missive, vous êtes mon dernier espoir. Vous êtes l'étincelle qu'attendent les Princesses, Princes, Reines et Rois de Storybrooke. On a besoin de vous, et de vos sages conseils. »
J'espérais qu'il pourrait nous aider. Tout reposait désormais sur ses épaules.
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Aloysius Black
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“Soyez prêtes pour la chance de votre vie car enfin va venir le Grand Jour... Nos ennuis sont finis, nous sortons de la nuit”
Il y avait des choses dans le Cycle de la Vie qui ne changeait jamais... les rumeurs à Storybrooke semblaient faire partie de ces incontournables. Aloysius était revenu depuis quelques jours déjà et il pouvait sentir autour de lui la rumeur courir quant à son retour. Il avait imaginé avec un certain cynisme et une délectation non dissimulée tout ce que les petites gens avaient pu dire quant à son départ. “Le maire déchu”, le “lion en exil”, il était fort à parier que certains s’étaient réjoui de son départ à grands renforts de “bon débarras”. Mais aujourd’hui, la donne avait changé. Et tous ceux qui avaient fêté son départ devaient présentement manger le pain gris de son avènement. Il avait vu son reflet dans le miroir se tordre d’un rire carnassier à cette pensée, tandis qu’il se rasait précautionneusement. Le Docteur avait toujours aimé être au cœur de discussion, des attentions, trait de vanité qu’il possédait avec Scar et qui lui permet aussi de diriger sa lumière pour laisser dans l’ombre les cadavres qu’il laissait derrière lui.
Comme un symbole de cette rumeur rampante, il avait toisé de toute sa hauteur d’un œil satisfait la lettre blanche qui était posé sur le guéridon de sa chambre lorsqu’il y était revenu. Enfilant sa chemise, il l’avait boutonné, les pensées toujours tournées vers l’écriture fine qui avait provoqué en lui une certaine allégresse, un goût de victoire avant la victoire, de triomphe avant même d’avoir conquis. La Reine Elsa d’Arendelle, c’est ainsi qu’elle avait signé sa supplique, comme pour se donner une contenance et une position dominante malgré son désespoir évident. A son retour en ville, il avait réactivé sa sorte d’abonnement au Cercle Royal, non pas que ce dernier avait une importance capitale mais qu’il était toujours préférable d’avoir ses réseaux actifs et proches de soit quand il s’agissait de reprendre possession d’un terrain de jeu. Ce club était essentiellement constitué de Reine déchues, vieilles mégères pour certaines accrochées à leur confort désuet et désœuvrée face à leur situation dont elles avaient pleinement conscience depuis maintenant presque 8 ans. Mais pour certaines, comme Elsa, elles pouvaient se révéler beaucoup plus intéressante, notamment parce qu’elle semblait à l’initiative du projet mais aussi parce qu’elle semblait lui trouver une importance que d’autres n’avaient pas vu. A la réception de sa lettre, qu’il avait relu à plusieurs reprises, son sourire s’agrandissant un peu plus à chaque lecture, il avait pris un instant pour s’imprégner des informations qu’elle lui donnait et du souvenir vivace qu’il avait semblé lui provoquer avant de s’emparer de son stylo plume, non sans un certain ricanement. Il avait choisi son plus beau papier à lettre avant de lui répondre, choisissant minutieusement ses mots :
Chère Majesté,
Je suis sensible à la découverte de cette lettre qui à retenu, sachez-le ma chère, toute mon attention. Si le titre ne saurait perdurer au-delà de mon dernier mandat, je saurai en revanche continuer à m'en montrer digne et tout faire pour que vous sortiez de l'impasse dans lequel le nouveau maire semble vous avoir mise. Comprenez bien, ma Reine, à quel point cela me désole.
Je serai ravi de m'entretenir avec vous de ces différents points afin que nous trouvions une solution adéquate pour faire perdurer ensemble le Cercle Royal et rendre à toutes les Reines de Storybrooke, en tout particulier vous, ma chère, la place qui vous revient de droit. Mon cabinet vous est entièrement ouvert. Vous saurez le trouver en Centre-Ville, dans la rue principale.
En attendant nos charmantes retrouvailles, veillez agréer, Majesté, mes plus sincères salutations.
Aloysius Black, Maire et Roi à Storybrooke
.
Et c’était ainsi qu’ils en arrivaient à cette belle journée. Après un dernier regard vers son allure il était descendu dans le hall pour enfiler ses chaussures de neige, son écharpe et son manteau avant de sortir dans le froid de Janvier. La neige ne le dérangeait nullement, ni le froid d’ailleurs. Son cabinet était assez loin de son domicile mais le psychiatre s’y était pris suffisamment en avance pour pouvoir prendre le temps de marcher et de réfléchir à l’entrevue qu’il aurait quelques heures plus tard. En arrivant au cabinet, il avait remplacé ses chaussures de neiges par des chaussures cirées impeccables et s’était directement diriger dans son bureau, sa secrétaire n’étant pas encore arrivée.
La matinée était passée assez rapidement. Il n’avait pas hésité à observer à plusieurs reprises sa montre à gousset lors des séances de ses patients pour éviter de se mettre en retard. La jeune femme possédait son petit caractère. Si Sarabi avait toujours eu au moins le mérite d’être une reine simple et dénuée de volonté de diva, il n’en était pas de même de la jeune blonde qui semblait prendre sa position extrêmement à cœur, au point de vouloir la restaurer quoi qu’il lui en coûtait. De ce fait, il était évident qu’elle n’était pas de celle qui aimait patienter et qu’on faisait patienter. Avec une habile pirouette, il était parvenu à faire écouter la séance précédent leur rendez-vous de 10 minutes. Cela lui avait permis de guetter l’arrivée de la jeune femme, l’entendre s’enregistrer bon gré, mal gré avec une délectation palpable et avec un parfait sens du timing et de la mise en scène, il lui avait ouvert la porte avant même qu’elle ne tente de s’asseoir, le sourire aux lèvres, les sourcils levés comme pour presque feindre une surprise. Il s’écarta de la porte, le bras tendu vers l’intérieur pour l’inviter à entrer et referma la porte derrière eux :
- Bonjour, Majesté.
Il l’avait toisé un instant, observant sa façon minutieuse de regarder son décor avec un curiosité non dissimulé.
- Je vous en prie ma chère, je ne fais que mon devoir.
Il s’était dirigé vers le fauteuil dans lequel il s’asseyait toujours en thérapie, dos à la porte d’entrée, non sans avoir déboutonné en amont sa veste de costume pour paraître plus confortable. Il l’observa faire les cent pas, visiblement quelque peu nerveuse de la situation. Ce n’était pas la première à préférer gesticuler dans son cabinet, beaucoup le faisaient, surtout lors de la première séance et Aloysius savait accepter ce tic de comportement avec patience, malgré parfois les bruits gênants de pas traînant ou, comme dans le cas de la jeune femme, de talon claquant sur le parquet. Elle tenta d’ouvrir la conversation avec un compliment qu’il reçut avec un sourire entendu :
- Je vous remercie. Une collection accumulée au court d’une vie...
Elle se tourna alors brusquement et il la fixa droit dans les yeux, le sourire toujours aux lèvres, sentant que le moment était venu de passer au vif du sujet. Toujours aussi nerveuse, elle trancha sèchement sans tourner autour du pot, ce qui lui convenait grandement. Il la laissa parler sans l’interrompre. Il feignit un air de modestie, baissant les yeux dans un moment de gêne inventé lorsqu’elle lui confirma qu’elle avait besoin de lui. Il avait tiré un trait sur la mairie de Storybrooke, rêvant de nouveaux horizons, d’autres mondes... Mais l’idée de se savoir pour certains encore un sauveur, un héros lui faisait l’effet d’une douce pommade sur son âme. Surtout venant d’une personne aussi fière que pouvait l’être la reine d’Arendelle. Après un silence où il avait relevé ses yeux vers elle, il l’invita à s’asseoir face à lui d’un geste gracieux de la main. Une fois assise, il lui présenta la boîte de mouchoir sur la table de chevet qui se trouvait à ses côtés.
- Sentez-vous libre de vous servir si cela est nécessaire mais j’espère de tout cœur que je n’en viendrai pas à vous faire pleurer.
Il lui avait lancé un léger sourire moqueur et entendu, comme pour ajouter une certaine complicité à l’heure échange. Les jambes croisées, les avaient joints et déposés ses mains sur sa cuisse en observant un instant la grande fenêtre, comme perdu dans ses pensées. Sans la regarder, il précisa alors :
- Le maire nous a coupé les vivres...
Le meilleur moyen de continuer de s’inclure à ses yeux comme son sauveur, l’homme de la situation était encore de ne pas garder trop de distance avec le Cercle Royal... dire “nous” plutôt que “vous”. Il prenait le temps de se perdre dans ses pensées, la sentant pendue à ses lèvres. Distiller ses conseils, se jouer des silences, c’était encore le meilleur moyen de se sentir utile ou mieux... nécessaire. Il ne la regardait toujours pas en précisant :
- De mémoire, il me semble que c’est le premier Maire à prendre cette décision. J’avais, me semble-t-il aider à votre ouverture, votre expansion et lors de mon départ, j’avais laissé une note à monsieur Blu Butler pour le conjurer de poursuivre en ce sens, ce qu’il a fait bien entendu... Et je crois pas la suite, les maires qui se sont succédés ont continué cette tradition, encore un peu plus élevé grâce à mon second mandat où je m’étais permis d’augmenter vos subventions... Alors, imaginez mon désarroi en apprenant qu’Hadès ne poursuive pas dans cette voie...
Il avait remodelé légèrement la “vérité” à son image. Jamais n’avait-il laissé de missive à ce piaf de malheur, n’espérant que sa chute et son déshonneur. Les suivants avaient surtout été assez stupide pour ne jamais se pencher sur le livre des comptes... Il était plutôt surprenant qu’Hadès eût pris une décision logique en soit, connaissant la bêtise congénitale du dieu qu’il avait pourtant sauvé de la noyade. Le but était aussi de redéfinir l’image d’Hadès bien que la demoiselle sût déjà qui était son ennemi... il voulait pourtant qu’il reste parfaitement ancré dans son esprit. Après un instant de réflexion supplémentaire, il avait tourné la tête de nouveau vers elle pour l’observer.
- Ce manque de subvention n’est finalement peut-être pas une si mauvaise chose...
Voyant la surprise dans les yeux bleus de la reine, il avait souri plus férocement avant d’ajouter avec le même calme :
- Vous le voyez à présent... une subvention peut faire beaucoup, elle peut faire vivre ou détruite le Cercle Royal... Tant que cette subvention venait d’un ami, comme moi, vous n’aviez rien à craindre, mais qui sait ce que vous aurez demandé ce Hadès s’il avait continué à vous subventionner ? Peut-être aurait-il accepté de le faire contre... que sais-je des... travaux d’intérêts généraux ?
Il avait écarté les yeux d’un air horrifié, une légère moue de dégoût sur le visage, riant intérieurement d’imaginer la reine d’Arendelle en filet fluorescent en train de ramasser des ordures à l’aide d’une canne.
- Au moins à présent, vous n’aurez plus à dépendre de cette Mairie et plus précisément de ce dieu... Il nous faut certes trouver une autre façon de nous financer, je pense que cela est tout de même possible. Après tout c’est aussi le rôle du Maire de trouver des moyens de se faire subventionner quand sa ville ne trouve plus de moyen de recevoir le moindre centime de l’Etat. J’ai donc acquis quelques belles compétences dans ce domaine... nous pourrions parvenir à recevoir des fonds par d’autres moyens, au travers d’œuvres caritives par exemple... de grands dîners mondains, nous rappelant sans aucun doute nos doux royaumes d’autre fois, tout en nous permettant de perdurer dans ce bas monde... et avec la liberté que nous offre désormais le fait de ne plus dépendre du pouvoir politique... nous pourrions faire... tellement plus...
Il lui avait lancé un léger sourire, la laissant rêver à ce que tout cela pourrait amener. En dîner, bijoux, paillettes, mondanités. Il devrait sans doute travailler d’arrache-pied, réveiller quelques anciens contacts et y mettre de ces deniers personnels. Mais s’il parvenait à l’amener là où il voulait aller, ce serait à lui qu’elle serait reconnaissance, à lui qu’elle serait débitrice... et en telle posture, qui avait le pouvoir quand celui qui l’avait était débiteur ? Il laissa le silence se prolonger quelques instants, lui laissant ainsi l’opportunité de terminer ses rêveries, tandis qu’il se penchait un peu en avant pour terminer de sceller ce pacte qu’elle commençait à faire avec lui :
- Qu’en dîtes-vous... Ma Reine ?
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Aloysius Black est l'illustration parfaite de l'homme, qui quand il prend de la hauteur, tout lui semble insignifiant. Dans le sens où, de là où il est, il pense que tout lui est possible. Les propositions qu'il vient de me faire pour le Cercle, sont tellement logiques, que je n'y ai pas songé. Organiser des événements. Faire des soirées, des défilés, des réceptions. Il y a tellement de choses à faire pour subvenir à nos besoins sans avoir l'obligation de passer par la Mairie. J'ai la sensation que je peux enfin respirer. Que la tristesse, l'angoisse et la peur, me quittent. Et en même temps, beaucoup de questions me viennent à l'esprit. Des questions, qui me font replonger dans ce que j'appelle le gouffre hivernal. Un gouffre sans fin, dans lequel tourbillone mes idées, mes rêves, et d'où aucun arrive à en sortir indemne.
Un désert de neige s'étend face à moi, et au lieu de m'y sentir bien, je suis totalement effrayée. Je ne contrôle pas cette neige. Je ne la maîtrise pas. J'aimerais tant revenir au moment où je me trouvais dans mon palais de glace, sur la montagne d'Arendelle, loin de tous les problèmes. Là bas, j'avais la sensation d'être totalement libérée et délivrée de tous mes soucis. J'étais partie dans le but de reconstruire ma vie, et si on n'avait pas été emporté par la malédiction, j'y serais sans doute arrivé. C'était bien entendu sans compter le fait que même là bas, au calme, ma malédiction m'avait suivi. J'avais gelé Arendelle, le plongeant dans un hiver sans fin.
Monsieur le Maire,
Je vous remercie d'avoir répondu à ma missive. La dernière fois que j'ai pris le temps d'écrire, de ma propre main, une lettre à l'usurpateur qui se tient à la Mairie, j'ai reçu en retour une bougie à son effigie. Une nouvelle preuve de l'incompétence de cette personne !
Je me rendrais le plus tôt possible à votre cabinet afin de trouver ensemble une solution à ce problème.
Amicalement, La Reine Elsa d'Arendelle.
M’asseyant sur le canapé, je penchais la tête. Les idées de Aloysius étaient bonnes, mais il manquait un élément crucial. Le financement. On ne peut pas lancer tout ça, sans une aide de la Mairie. Sans des fonds. Je n'ai plus la moindre richesse d'Arendelle à disposition. Et les Reines qui font partit du Cercle, sont dans le même cas de figure que moi. J'ai beau lutté, en vain, le capitalisme de ce monde est bien trop fort.
« Je pense que vous avez là un beau projet pour le Cercle, monsieur Black. » répondis-je à l'ancien Maire, d'une toute petite voix. « Mais j'ai bien peur que ça ne suffise pas à nous sauver. On est dans une situation très délicate, et à l'heure actuelle, pour lancer des réceptions, des dîners mondains, et toute sorte de choses de ce genre, il nous faudrait un fond monétaire. Toute les ressources dont on dispose au Cercle, sont largement insuffisantes, et quasiment épuisés. »
Je m'en voulais de ne pas être venu le voir plus tôt. Il était partit, je n'avais pas pu me tourner vers lui, mais j'aurais pu anticiper cela avant son départ. Par ma faute, la Royauté toute entière allait en prendre un coup. Il nous fallait une solution immédiate, et une aide. Je pris une profonde inspiration avant de poursuivre.
« Pour être totalement honnête avec vous, monsieur Black, à l'heure actuelle, j'ai du quitter mon logement afin de séjourner quelque temps auprès de ma soeur. Non pas qu'elle ait le moindre soucis de santé, ou autre, qui fait que ma présence est nécessaire, mais c'est parce que maintenir un appartement Royal à l'heure actuelle, est quelque chose d'impensable. »
Je me sentais gênée de dévoiler une telle chose. D'un autre côté, ce n'était pas à un inconnu que je confiais cela, mais à un monarque. Un Roi qui possédait de précieux conseils.
« Il faut dire que c'est un projet que j'ai en tête depuis quelque temps, afin de pouvoir initier ma soeur à un titre qui lui reviendra tôt ou tard. »
Il fallait tout de même que je garde un peu la tête haute. Après tout, j'avais eu en projet depuis longtemps, de faire venir Anna dans l'appartement, afin de lui permettre d'acquérir tout ce que j'ai appris durant mon existence, sur comment doit se tenir une Reine. Elle finirait bien par le devenir un jour, et je souhaitais absolument qu'elle ait toutes les bases en main. Aller chez elle, à l'heure actuelle, même si c'était à cause d'une situation financière délicate, c'était aussi quelque chose qui était prévu depuis longtemps. J'aurais juste préféré que ce soit elle qui vienne, et non l'inverse.
« Il nous manque un Maire digne de ce nom à la Mairie de Storybrooke ! » dis-je en haussant le ton. « Vous pourriez peut-être vous représenter lors des prochaines élections. Je suis sûr que toutes les têtes couronnées de la ville voteront pour vous. Et avec votre charisme et votre expérience, vous pourriez facilement regagner votre fauteuil. »
Un fauteuil qui lui revenait de droit ! De toute façon, je ne comprenais pas que le pouvoir n'appartienne pas à un monarque. C'était bien plus logique et censé pour une ville comme la nôtre.
« Qu'en dites-vous, Majesté ? »
Je laissais échapper un petit sourire. C'était bien la première fois que je l'appelais de la sorte. D'ailleurs, c'était un titre qui lui revenait de droit. Il était bien Roi, n'est ce pas ? En tout cas, il agissait comme un Roi, en étant fidèle, loyal et à l'écoute de ses sujets.
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Aloysius Black
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C’était tout l'intérêt d’une bonne manipulation. Donner à sa victime suffisamment de miettes de pain pour que le chemin de sa réflexion, nettement plus amoindrie que celle de son manipulateur, en vienne à la conclusion évidente que vous essayiez de lui insuffler. Faire croire au manipulé qu’il était à l’origine de sa propre manipulation, son propre piège. Un effet de style rudimentaire et vieux comme le monde dans ce domaine mais dont Aloysius se délectait toujours avec un certain amusement. Et Elsa d’Arendelle ne faisait pas exception à ce ravissant petit stratagème. Il avait commencé par lui glisser l’idée que de dépendre de la mairie n’était peut-être pas une bonne idée, pas pour ce que ça représentait malgré ses dires, non – il s’était bien gardé de le lui préciser lorsque le bureau le lui appartenait – mais pour qu’elle dirige sa dépendance vers quelqu’un d’autre. Quelqu’un qu’elle avait déjà choisi d’une certaine façon et qu’elle pourrait désormais élever : lui. Si la fomentation d’un mauvais coup était plaisante, il le devenait d’autant plus quand l’objet de la fomentation décidait de travailler à sa place, de l’élever en une égérie dont il n’aurait plus qu’à se parer de la couronne de l’humble ne sachant comment prendre le rôle qui lui revenait de droit.
Il s’était contenté d’hocher la tête pour approuver ses dires lorsqu’elle avait parlé de financement. Elle n’était pas stupide, c’était une qualité qui lui était extrêmement plaisante, l’idée de pouvoir par moment jouer avec quelques proies qui réhaussait le goût du jeu plutôt que de patauger dans l’imbécilité. Elle avait certes une naïveté rafraichissante qui la poussait sans aucun doute à faire confiance à la mauvaise personne lui dirait beaucoup mais une intelligence qui lui laissait prévoir que bien dirigée, elle pourrait encore lui servir sans pour autant qu’il la traîne comme un boulet, comme une diva prétentieuse sans aucun intérêt. Il l’avait en revanche écouté avec le plus grand intérêt quand elle s’était laissée glisser à la confidence. Elle avait failli se retrouver à la rue, sans aucun doute par son refus persistant de travailler et avait dû trouver refuge chez sa cadette. La suite lui avait fait d’autant plus tendre l’oreille. Elle réservait à sa petite sœur une place de monarque qui ne devait normalement pas lui revenir. Elle était bien différente sur ce point de Mufasa qui n’avait jamais envisagé une seule seconde sous sa grosse couche de muscle cachant un minuscule cerveau qui ne faisait que répéter des valeurs du passé que leur vieux père avait déjà l’habitude de radoter. Non, pour son frère, il avait été évident que seul son fils prendrait sa suite à sa mort... alors qu’en était-il de la blonde ? Prévoyait-elle de ne jamais enfanter et que sa petite sœur devrait logiquement lui survivre ou prévoyait-elle d’abdiquer ? Il ne fallait pas qu’elle abdique... ou pas tout de suite en tout cas, pas tant qu’elle ne lui donnerait pas la lumière et le pouvoir dont elle avait besoin. Calmement, les jambes croisées, les mains jointes au-dessus, il avait hoché une seule fois la tête d’un air compréhensif.
- C’est très noble de votre part que de préparer votre cadette à ce rôle. Beaucoup ignorent le fardeau qui nous ai dut. Nombre de souverain ne prenne pas le temps de préparer leur succession. Nous ne pouvons pas leur en vouloir. C’est une réaction totalement naturelle que celle de s’estimer presque “immortel” si j’ose dire à travers l’idée que nous avons toujours plus de... “Temps”. Seule une grande sagesse nous permet d’accepter de voir notre fin et de préserver nos successeurs du fardeau en leur apprenant ce qu’eux ont dû apprendre seul par avance... Vous êtes donc noble... et sage. Le peuple d’Arendelle est chanceux de sa Reine.
Il avait laissé un temps de silence durant lequel il la dévisageait longuement, un sourire léger aux lèvres, comme hésitant. Elle semblait peu encline à se confier, gênée de manquer de pudeur, pourtant elle l’avait fait. S’il avait perçu un instant dans l’éclat de ses yeux un mouvement de recul face à ce qu’elle était en train de dire, la volonté de finir de le dire avait pris le dessus. Elle se sentait en confiance, il pouvait se permettre d’ajouter une question, en douceur.
- Mais dîtes-moi très chère... vous êtes pourtant encore bien jeune pour penser à tout cela... la vie est faite de nombreuses voies et opportunités... prévoyez-vous d’abdiquer de vous-même pour d’autres projets ? Ou de ne jamais enfanter ?
Il avait lissé son pantalon, laissant un instant dans son questionnement pour la laisser réfléchir tout en précisant posément :
- Je me permets de m’interroger dans la mesure où vous me demandez mon aide quant au Cercle Royal... je me demande si c’est pour vous un projet à court terme ou à plus long terme ou encore quelque chose que vous devez faire avant de laisser la place à votre sœur... Je veux bien vous aider, mais j’ai la certitude que nous ne pouvons pas... combattre... avec les mêmes armes en fonction de votre but.
Elle était revenue sur son histoire de mairie tout en haussant le ton. Aloysius avait laissé un petit rire amusé s’échapper de sa gorge, rien de mauvais ou de moqueur, juste un amusement touché, presque humble de ce qu’elle lui proposait. Une sympathie mutuelle... une... complicité. Elle y mettait tellement de verve, tellement de fougue qu’elle en était convaincue. Mais ce qu’elle lui proposait là, sans le savoir, était bien mieux que la mairie, une main tendue, une fleur offerte, quelque chose en dehors de la démocratie, bien plus proche de la monarchie suprême. Elle avait compris qu’elle ne devait pas dépendre de la mairie mais voulait qu’il soit maire de nouveau pour la subventionner. Ce qu’elle voulait, c’était dépendre de lui... et si telle était son désir, quel homme était-il pour refuser ce désir à une Reine ? Cette pensée avait tordu la commissure gauche de sa bouche – celle qu’elle ne pouvait pas voir d’où elle était - d’un rictus amusé. Il s’en était vite départi, soupirant, comme s’il sentait soudain un nouveau fardeau sur ses épaules, un fardeau qu’il ne se sentait plus prêt à porter.
- Qu'en dites-vous, Majesté ?
Il avait alors de nouveau brusquement tourné la tête vers elle, singulièrement surpris de la façon dont elle l’avait interpellé, avec une mutinerie presque détectable. Il lui avait lancé un sourire amusé sincère en réponse à son propre sourire, la dévisageant un instant. Il se leva ensuite de sa chaise pour à son tour faire les cent pas dans la pièce, une main dans la poche de son pantalon. L’autre vint effleurer quelques reliures des livres de sa bibliothèque avant de se stopper devant une des fines fenêtres présente entre deux des meubles de rangement. La lumière qui y pénétrait était stoppé par un fin rideau de voile blanc. Il ne l’avait pas tiré, se contentant d’observer au travers la rue adjacente, vide. Sans la regarder, observant toujours la ville, il lui précisa :
- Votre confiance m’honore, très chère. J’admire votre énergie, votre confiance en l’avenir... je m’étais pourtant promis de tirer un train sur tout cela...
Il avait alors lentement tourné la tête vers elle, d’un air désolé, la main toujours dans la poche de son pantalon. Voyant la tête qu’elle lui offrait, un léger sourire vint de nouveau teinter ses lèvres. Il se tourna vers elle, avançant lentement vers le divan sur lequel elle était installée.
- Ne vous méprenez pas. Jamais je n’arrêterai d’œuvrer pour le bien de Storybrooke. C’est dans mon sang, mes veines. Le fardeau de la couronne et les responsabilités qui s’y joignent ne nous quittent jamais vraiment. Je sais que je ne parle pas à quelqu’un pour qui tout cela est étranger. En réalité...
Il s’était suffisamment approché du divin pour la toiser de sa hauteur. Il ne le fit qu’un instant, se tournant lentement pour s’asseoir à ses côtés, sans pour autant paraître envahissant, à bonne mesure d’elle, juste pour créer un lien de proximité tout en lui laissant le loisir de son espace vital. Pendnat un instant, il ne la regarda pas, laissant une fois de plus sa phrase en suspens, observant droit devant lui, en direction de son bureau. Puis lentement, il tourna la tête vers elle :
- J’ai... presque l’impression de parler à quelqu’un avec qui je partage des liens amicaux. Je pense que vous êtes venue aussi me voir en ce sens et sachez à quel point j’en suis touché. Je pense juste que la mairie n’est peut-être plus, à l’heure actuelle, la meilleure façon de faire prospérer cette ville et... notamment de vous venir en aide. Je reste persuadée que nous avons d’autres moyens.
Il s’était alors levé de nouveau, lentement, pour se diriger vers son bureau. S’y installant, face à elle au loin, il tira son tiroir de droite pour en sortir un chéquier. En silence, il récupéra son style plume sur le centre de la table avant d’ouvrir le petit livret et d’y écrire de son écriture fine et policée une somme suffisamment importante pour créer un petit fond au Cercle, sans pour autant ni ruiner le psychiatre, ni pour permettre à l’association de vivre dans l’opulence. D’un geste souple et vif, il signa le chèque avant de le détacher lentement dans un bruit plutôt sympathique. Il ouvrit ensuite son tiroir de gauche pour en sortir une enveloppe de correspondance, d’un grammage et d’une pressure presque aussi douce que la soie. Le papier ivoire scintillait légèrement de quelques reflets argentés qui iraient, nota-t-il intérieurement, à merveille avec sa tenue du jour. Il glissa soigneusement le chèque dans l’enveloppe avant d’en rabattre l’ouverture et se leva lentement pour retourner s’asseoir à côté d’elle. Avec douceur, il récupéra l’une de ses mains, qu’il constata presque aussi froide qu’aurait pu l’être une statue de marbre. De son autre main, il lui glissa l’enveloppe entre ses doigts, ses yeux rivés dans les siens. D’une voix douce, posée, à peine plus haute qu’un murmure, il précisa :
- Ce n’est pas d’un maire dont vous avez besoin, Ma Reine. C’est d’un bienfaiteur. Et comme je vous l’ai dit... je ferai tout ce qu’il y a en mon pouvoir pour nous aider à nous sortir de ce mauvais pas. Vous avez été assez habile pour remarquer mon retour mais je comptais organiser une réception sous peu à mon domicile pour me retour... peut-être celui-ci pourrait-il être la scène de notre premier gala de bienfaisance, augmentant un peu plus les fonds...
Avec douceur, du bout de l’index, un lança une légère pichenette dans l’enveloppe, la faisant vibrer dans la main de la jeune femme :
- De mon premier investissement.
Il ne l’avait pas quitté des yeux, le sourire toujours avenant. Empruntant ses mots et son sourire malicieux, il précisa alors :
- Qu’en dîtes vous, Majestée ?
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| Conte : La Reine des Neiges | Dans le monde des contes, je suis : : Elsa
L'être avisé et réfléchis qu'était Aloysius Black, venait de soulever un point important. Est ce que je comptais abdiquer d'un Royaume que je ne possédais plus, ou envisageais de ne pas avoir de descendance ? Je levais un sourcil à son interrogation, avant de me lever pour m'approcher de la fenêtre de son bureau. Dehors, la neige recouvrait toujours la rue. Il ne neigeait plus, mais ça n'allait surement pas tarder à reprendre. Qu'est ce que j'envisageais pour plus tard ? Quel avenir y avait-il pour nous, à Arendelle, à Anna et à moi ?
Je ne pouvais pas partager mes craintes de ne jamais revoir mon Royaume à monsieur Black. Il fallait que je garde cela pour moi. A ce que j'en savais, Arendelle était toujours plongé dans un hiver éternel. Et je doutais de mes capacités à pouvoir y changer quoi que ce soit.
Quant aux enfants, je n'y avais pas songé. Je ne me voyais pas vivre avec quelqu'un, et encore moins devenir mère. Je n'étais pas trop jeune, mais je n'étais plus non plus en âge d'envisager cet avenir. Après tout, c'était quand on était jeunes qu'on se mariait et qu'on avait des héritiers. Et puis, il n'était pas nécessaire d'en avoir pour Arendelle, vue que Anna avait déjà eu un enfant, Matthew. Ce dernier finirait par devenir Roi, tôt ou tard. L'avenir du Royaume était garantit grâce à ma soeur. Et moi ? Qu'avais-je fait pour mon peuple ?
« C'est un projet à long terme. » répondis-je à l'ancien Maire.
Le Cercle Royal devait exister. Il devait perdurer dans le but de réunir tous les Royaumes, et de leur permettre de revivre. Ainsi, Arendelle pourrait reprendre ses droits, et ma soeur monter sur le trône. C'était bien ce que je voulais, n'est ce pas ? Nos terres me manquaient.
Je m'étais rassise. Aloysius avait continué à discuter. Il ne me jugeait pas. Il ne me voyait pas comme une étrangère, mais comme une Reine. C'était ce que j'appréciais chez lui. Il reconnaissait ceux qui tout comme lui, portaient une couronne. Pendant qu'il parlait, il s'était avancé vers moi, vers le divan où je me trouvais. Il me toisais. Je me sentais sous son emprise totale, et étrangement, cela ne me dérangeait pas. Car je savais que c'était avec un regard bienveillant qu'il m'observait. Il était un homme de confiance. Un Roi digne de son rang. Je pouvais totalement me confier à lui, et le laisser prendre toute la place qu'il souhaitait pour me guider vers ma destinée et celle de mon peuple.
Voilà qu'il s'était assis à côté de moi. J'avais tourné la tête dans sa direction, pour accentuer cette proximité qu'il venait de créer. D'ordinaire ça aurait été inaproprié de prendre place à mes côtés, sans me demander mon accord au préalable. Mais je savais que ses intentions étaient uniquement bonnes. Il me témoignait son amitié. Une amitié que je partageais. Je buvais ses paroles, tandis qu'il s'était levé, se dirigeant vers son bureau. Il venait d'ouvrir le tiroir qui se trouvait à sa droite. Je me demandais bien ce qu'il voulait faire. Sans attendre, je m'étais levée, afin de m'approcher de son bureau, pour me retrouver face à lui. D'ici, je pouvais mieux voir ce qu'il venait de poser dessus. Un chéquier.
Mon bienfaiteur, et celui de toutes les Reines & Princesses de la ville, venait de prendre sa plume, et d'un geste élégant de la main, il l'utilisa pour écrire quelques chiffres sur le chéquier. Des chiffres que d'ici, je jugeais bien généreux. Qu'est ce qu'il faisait ? A quoi correspondait ce montant ? Il détacha le chèque de son chéquier d'un nouveau geste délicat de la main, puis il le glissa dans une enveloppe avant d'en rabattre l'ouverture. Il se leva. Je guettais chacun de ses pas. Puis, il me prit l'une de mes mains. Je sentis un frisson me parcourir. Ces chiffres m'avaient mis en émoi. Ca aurait été trop beau pour être vrai qu'ils m'auraient été destinés, ou au Cercle. Il glissa l'enveloppe entre ses doigts, me regardant fixement.
« Je... » bégayais-je en baissant les yeux vers nos mains, et l'enveloppe, et en les relevant ensuite vers ce bien généreux donateur. « Vous... »
Lui aussi avait besoin de cet argent. Je ne pouvais pas le lui prendre. Mais ne serais-ce pas un affront que de refuser ? Qui plus est, il faisait partit du Cercle lui aussi. Et dans un sens, contribuer au bienfait du Cercle, était aussi dans son intérêt. Je ne savais pas quoi dire. Je sentais mes mains goutter légèrement. De peur de mouiller l'enveloppe, je l'avais rangée dans l'une des poches de ma robe, avant de regarder Aloysius Black.
« C'est... extrêmement généreux de votre part, monsieur Black. Il me manque les mots pour vous faire part de toute ma gratitude. Vous... vous êtes merveilleux ! » lui dis-je avec un grand sourire.
Je n'en revenais pas. C'était bien plus que ce que j'espérais en venant ici. A dire vrai, je n'espérais pas d'argent de cette charitable personne. Je souhaitais simplement des solutions. Voilà qu'il m'apportait non seulement des solutions, mais aussi un moyen de pouvoir se lancer dans l'aventure. Il était véritablement quelqu'un d'exceptionnel !
« Laissez moi faire quelque chose pour vous ! » m'exclamais-je, sans trop savoir quoi.
Je me posais la question ce qui pourrait satisfaire un Roi tel que lui. A regarder autour de moi, il semblait avoir déjà tout ce dont il avait besoin. Des livres par centaines, des meubles hors de prix, un divan... je me demandais ce que je pouvais faire pour le remercier. Peut-être que... non... si !
« Permettez moi de vous inviter à dîner, Majesté. » lui dis-je avec un petit sourire.
Je pouvais bien l'emmener dans un très bon restaurant en ville et lui offrir le repas. Surtout maintenant que j'avais ce chèque avec moi. Mais ne devrais-je pas commencer par aller le déposer à la banque ? Ca serait bien plus prudent. Et puis, c'était un bon moyen pour pouvoir financer le repas, car sinon je ne savais pas comment je pourrais l'inviter.
« Je vous propose que nous passions à la banque y déposer ce merveilleux présent. » dis-je en portant une main à la poche de ma robe. « Ensuite, nous irons dîner. Que dis-je... » me coupais-je. « Il est encore trop tôt pour manger. Je suis venu de bon matin, et on vient à peine de prendre le petit déjeuner. »
Je me sentais blêmir. Je lui avais proposé quelque chose que je ne pouvais pas lui offrir. A moins qu'on prenait notre temps pour aller à la banque. On ne devait être qu'à quelque heures de midi. Mais est ce qu'il accepterait d'attendre aussi longtemps l'heure du repas ? Qui plus est, il devait avoir d'autres obligations.
« Je suis véritablement désolé. Je vous propose tout ça, alors que vous avez sans doute bien plus important à faire. C'était déjà très généreux de votre part de me consacrer un peu de votre temps. Mais je tiens absolument à vous remercier. Vous avez été d'une très grande aide, et sans vous je pense que le Cercle n'aurait pas survécu. J'ai bon espoir désormais, vue que nous sommes guidé par une personne expérimentée, et qui s'est toujours montré à la hauteur des attentes. »
Ca ne résolvait pas le problème du remerciement. Mais une autre idée m'était venu en tête.
« Je vous propose quelque chose. Je vous laisse me dire à quel moment de la journée vous êtes disponibles, et je trouverais une activité à la hauteur de vos attentes. » lui dis-je avec un grand sourire.
J'étais sûr de pouvoir organiser quelque chose pour lui. Que ce soit à midi, dans l'après midi, ou en début de soirée. Il y avait sans doute un moment où il serait libre aujourd'hui.
« Qu'en dites vous, mon bienfaiteur ? » achevais-je avec un petit sourire.
CODAGE PAR AMATIS
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“Soyez prêtes pour la chance de votre vie car enfin va venir le Grand Jour... Nos ennuis sont finis, nous sortons de la nuit”
C’était donc ainsi qu’il la tenait. Le regard attentif, il avait scruté chaque trait de son fin visage, la façon dont ses yeux s’étaient ouverts malgré eux, ses pupilles qui s’étaient dilatées à la vue du chaque, sa bouche charnue où l’étonnement s’était dessiné. Tout le monde avait un prix. Si Scar l’avait compris il y avait bien longtemps, sur la Terre des Lions, Aloysius n’avait fait que lui confirmer de par son rôle de psychiatre. C’était avec un étonnement amusé qu’il s’était rendu compte que le prix de la Reine d’Arendelle n’était autre que quelques chiffres sur un billet. Le plus banal de tous les prix. Sous ses grands airs et sa stature de Reine, elle n’en restait pas moins commune, sans doute d’autant plus à présent qu’elle était plongée dans un monde où le commun était de rigueur, la “norme”, la règle absolue. Pauvre petite chose sans défense. Contrairement à l’ordinaire de la populace, elle n’avait jamais eu à se soucier de l’argent, elle ne devait même jamais en avoir vu la couleur et ce n’était qu’à présent qu’il venait à manquer qu’elle se rendait compte à quel point cela lui était précieux. Il l’avait bien sûr deviné dès son entrée au Cercle Royal, affirmé à sa démarche de venir lui quémander son aide mais le spectacle qui s’offrait devant ses yeux était de loin le plus délectable qu’elle avait eu à lui présenter jusqu’à présent. Un chèque. Symbole de la monnaie fiduciaire. Fidus, autrement dit “la confiance”. Ces chiffres ne représentaient rien. Rien d’autre que la valeur qu’on pouvait leur donner. Le papier n’était rien d’autre que du papier, une pauvre feuille blanche aurait pu tout aussi bien fait l’affaire. Mais écrit sur ce type de papier, tout prenait une autre saveur pour la jeune femme... et tout prenait une tout autre saveur pour lui également.
C’était si simple. Un plan en deux temps. La détourner du bienfait que pouvait être la mairie de par ses dons dans un premier temps. S’ériger en bienfaiteur suprême en lui donnant ce qu’elle était venue chercher. Elle n’avait plus aucune raison de retourner vers la mairie. Si elle comprenait qu’elle était capable de recevoir de l’argent aussi simplement qu’elle venait de l’avoir en cet instant, alors elle n’avait plus de raison de trouver une autre solution. “Modestement”, il avait fait un geste de la main en secouant la tête de gauche à droite lorsqu’elle s’était exclamé d’un air enthousiaste sur l’homme merveilleux qu’il était. Il ne faisait que son devoir après tout... Cette pensée lui arrachait un rictus interne qu’il se garda pourtant bien de lui dévoiler. Il avait eu un regard surpris lorsqu’elle s’était proposé de faire quelque chose pour lui. Un regard sincère cette fois-ci. Elle venait véritablement de le prendre de cours. Ce qu’il attendait d’elle n’était pas assez évident ? Il ne voulait qu’une seule chose, qu’elle se contente de l’ériger en souverain de toutes ces têtes couronnées, en bienfaiteur fortuné et magnanime qui saurait les gérer et qu’elle le laisse faire ce petit Cercle de rombière un bal pour débutantes d’un autre genre. Mais si les termes de l’accord n’avaient pour elle pas été scellé en cet instant, alors il faudrait sans doute redoubler d’attention et de discussion. Ce n’était pas si dérangeant. La blonde qui se trouvait en face de lui avait cette certaine fraîcheur et cette naïveté qui la rendait presque digne d’intérêt... amusante à minima pour le moment.
— M’inviter à dîner ? Mais je...
La proposition l’avait véritablement interloqué. Jamais jusqu’alors une femme ne l’avait invité à dîner. Pas une femme célibataire pour le moins. Il n’était pas rare que certaines femmes mariées qu’il côtoyait par le biais de leur mari lui rendait la politesse de tous les dîners auquel il conviait le gratin de Storybrooke. Mais jamais jusqu’alors une jeune femme célibataire ne s’était tentée à l’exercice. Pas parce qu’il ne pouvait pas se le permettre, son physique lui avait déjà permis quelques conquêtes, mais simplement parce qu’il demeurait de la vieille école. Un gentleman comme dirait certains. Aucune femme ne se devait de l’inviter, c’était à lui de les inviter. Il n’avait pas vraiment eu l’occasion de décliner que déjà elle embrayait sur la banque et sur le merveilleux projet qu’elle fomentait pour deux avant de se rendre compte de l’heure qu’il était. Les yeux marrons du psychiatre glissèrent jusqu’au chèque qu’elle glissait dans la poche de sa robe. Bien évidemment, pouvait-il vraiment considérer qu’elle l’invitait au restaurant quand elle le faisait avec son argent ? Cette pensée lui arracha un léger sourire pendant qu’elle avait le regard ailleurs, se rappelant qu’elle tentait de faire les choses en grands alors qu’elle était fauchée comme les blés. Ainsi donc voilà où était passé l’argent du Cercle Royal. Il en venait même à se demander si l’association verrait la couleur de ce pauvre premier chèque ou s’il servirait uniquement à son “remerciement”.
Patiemment, il avait attendu la fin de son petit speech pendant lequel elle s’était rendue compte qu’elle était peut-être en train de bouleverser son emploi du temps. Si la jeune femme débordait d’énergie, on ne pouvait pas dire que la considération des agendas des autres entrait dans ses fonctions principales. C’était sans doute cela le problème d’une Reine sans Royaume et sans emploi : du Temps. Du Temps à revendre dont elle savait que faire tant sa vie était sans aucun doute d’une futilité assommante. Elle n’imaginait pas encore le potentiel qu’elle pouvait avoir et à quel point son Temps pouvait être utilisé à bon escient. Il avait concédé la chose d’un petit geste de la tête, poli, refusant pourtant de lui offrir toute considération supplémentaire qui lui demanderait de revoir son programme de la journée. C’était elle qui avait besoin de lui, pas le contraire, ce serait lui envoyer une mauvaise image que de tout envoyer en l’air, de précipiter les choses. Cela risquait de ls mettre sur un pied d’égalité qu’il ne souhaitait pourtant pas avoir. Chacun était au sommet du monde dans son domaine et la complémentarité était tellement plus tentante et amusante à jouer.
— Effectivement, Majesté, bien que votre invitation me va droit au cœur, je suis au regret de vous rappeler mes obligations. Vu l’urgence de votre cas, je me devais d’être disponible pour que vous puissiez m’en faire parfait mais il n’en reste pas moins que... j’ai d’autres patients à recevoir tout au long de cette journée. Croyez-bien que cette invitation aurait été avec un plaisir non dissimulé mais je me dois de respecter l’agenda qu’il m’a été donné pour la journée. J’espère que vous le comprendrai.
Il l’observa un instant attentivement. Elle lui avait alors proposé son plan B qui avait d’autant plus piqué son intérêt, avec un sourire amusé. Elle semblait encline à lui trouver toute sorte de surnom qui flattait allégrement son égo, il devait bien se l’avouer et la promesse était tentante. Il n’avait qu’à lui donner une heure et elle se chargeait de l’activité. Une toute petite heure, rien de plus. Intrigué par la situation, il s’était décidé à ne rien lui simplifier, ne serait-ce que pour voir ce qu’elle avait dans le ventre et ce qu’elle était capable d’inventer. L'imagination avait toujours été une qualité indéniable pour Aloysius et le psychiatre déplorait très souvent le manque cruel dont faisait preuve une bonne partie de Storybrooke. Avec lenteur, il s’était relevé pour aller consulter son agenda sur son bureau, bien plus par effet de style que pour prendre une réelle connaissance de celui-ci. Après un instant de silence stoïque, il releva les yeux vers elle avec une grimace sur les lèvres :
— J’ai bien peur d’être fortement demandé aujourd’hui... je le regrette sincèrement. Mon dernier rendez-vous est à 20h et je ne pourrai malheureusement pas le décaler. Je peux comprendre en revanche que pour Sa Majesté, il peut être difficile de trouver une activité adéquate à nos célébrations à 21h... j’ignore si la ville est encore animée à cette heure, je n’ai pas encore eu le Temps de consulter les nouvelles réjouissances que propose Storybrooke. Si vous le préférez, nous pouvons également envisager demain matin. Mon premier rendez-vous n’est qu’à 11h et je suis assez friand des brunchs... Comme il vous plaira, Ma Reine, vous êtes après tout l’organisatrice de tout ce petit évènement de remerciement.
Il lui avait lancé un sourire jovial, tout en appuyant bien une nouvelle fois sur le devoir de remerciement dont elle faisait preuve. Qu’elle dépense cet argent comme elle le souhaitait après tout, ce n’était plus réellement ce qui l’intéressait. Non, ce qui devenait amusant, c’était de voir ce qu’elle était capable d’inventer en si peu de temps pour ravir son “Bienfaiteur”, soit à une heure tardive de la journée, soit à une heure plutôt matinale... comme elle le souhaitait, il lui laissait de bon gré choisir la torture mentale à laquelle elle s’adonnerait.
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La nuit tombait sur Storybrooke. Ce Royaume où les fins heureuses n'étaient plus d'actualités. Où la méchante Reine, Regina Mills, avait emporté tous les habitants d'Arendelle, de Corona, de la Forêt Enchantée, afin de leur donner une nouvelle identité et de les faire souffrir sous le poids incessant des factures. Un Royaume où il ne faisait pas bon d'y vivre !
« Je vous attendrais sur la grande place, aux pieds de la tour de l'horloge, à vingt et une heure précise. »
Voilà le rendez-vous que j'avais fixé à Aloysius Black juste avant de quitter son bureau. Je voulais le remercier de sa grande générosité. Il me fallait maintenant trouver quoi organiser pour la soirée, mais ce n'était pas quelque chose de très compliqué. De toute façon, on avait une réunion au Cercle Royal cet après midi, ce qui allait me laisser l'occasion de mettre à contribution mes amies, afin de trouver ensemble un moyen satisfaisant de montrer à l'ancien Maire toute notre reconnaissance pour son grand geste.
Quand j'avais quitté l'ancien Maire, je m'étais immédiatement rendu à la banque, avant de passer par l'appartement. Il y avait un mot sur la table, laissé par Anna qui précisait qu'elle ne serait pas là à l'heure du dîner et qu'elle s'occuperait d'aller chercher Matthew. Je pouvais pour ainsi dire disposer de toute la journée. J'avais commencé par me faire à manger. Quelque chose de très léger, afin de garder de la place pour le soir. Puis, en milieu d'après midi, j'avais rejoins le Cercle Royal. La plupart des Princesses étaient déjà présentent. En occultant tout ce qu'on devait organiser pour les prochains temps, j'avais focalisé notre rassemblement sur le nouvel ordre du jour : Aloysius Black.
« On pourrait organiser une grande fête avec plein d'invités, des robes à paillettes, des cotillons, des ballons à baudruche, des cerfs volants, du gâteau. Plein de gâteaux ! »
Je fronçais les sourcils, tout en passant une main sur mon front. Les idées fusaient depuis dix minutes, mais elles étaient toutes plus loufoques les unes que les autres.
« Je préférerais quelque chose de plus intimiste. » précisais-je, une nouvelle fois.
« Et si on retirait la moitié des invités ? On en aurait plus qu'une cinquantaine. »
Je levais la main, écartant mon pouce et mon index, afin de délimiter un grand espace, avant de les rapprocher le plus possible.
« Donc seulement nous ? » ajouta la Princesse.
Je réduisais encore plus l'espace, avant de me lever
« Bon, je vais m'y atteler toute seule. Je trouverais bien quelque chose de satisfaisant. En attendant, vous pourriez penchez sur les autres sujets. Je serais bien restée à discuter, mais comme vous vous en doutez, j'ai à faire. Une grande soirée s'annonce, en très petit commité et pour l'instant, on a aucune piste si ce n'est le nombre d'invités. »
Je les avais quittés, les laissant gérer le reste des affaires du Cercle Royal. Une fois au dehors, j'avais fait route jusqu'à la tour de l'horloge et je m'étais arrêté devant. J'étais resté là une bonne demi heure à la contempler. Pourquoi j'avais donné rendez vous à monsieur Black devant ce monument ? C'était le premier qui m'était venu à l'esprit. Si une fois devant, on se rendait ailleurs, il penserait que je n'avais aucune idée sur le moment et que j'avais sortit ce lieu comme j'aurai pu sortir n'importe lequel qui me serait passé par l'esprit. Je ne pouvais pas donner l'image d'une Reine qui ne savait pas ce qu'elle voulait et qui était incapable d'improviser.
« Voilà ce qu'on va faire. » débutais-je avant de me rappeler que j'étais seule, et que par conséquent mes ordres se perdaient dans le vide.
« A qui parlez vous ? » me demanda un petit monsieur.
Je me demandais si il s'agissait de Grincheux, Simplet, Farceur... ou j'ignorais le nom de tous les nains de la ville. Ils bossaient par le passé dans une mine à ce que j'avais compris de ce que Matthew regardait à la télévision. Je m'intéressais avec lui à tout ce qui touchait à cette ville, ou plutôt aux monarques qui y régnaient, comme par exemple Blanche Neige, vue qu'il était question d'elle dans ce dessin animé. La pauvre. Elle avait du vivre parmi tant d'hommes, perdue en pleine forêt. Sans compté que dans cette même forêt, il y avait des hiboux, chauves-souris, arbres vénères aux branches acérées, troncs-alligator... tellement de choses qui lui voulaient du mal. Je me demandais si l'ancien Maire l'avait eu en patiente, car elle a sans doute été traumatisée par son passage chez les petits messieurs.
« Cela ne vous regarde pas. Je vous prie de bien vouloir passer votre chemin. »
L'homme leva un sourcil. Quant à moi, je gardais la tête haute, observant la tour de l'horloge.
« Je vais faire ça. » conclus-je en visualisant dans ma tête, l'idée qui m'était venue.
« Vous recommencez à parler toute seule. »
Soupirant, je tournais la tête, avant de me tourner totalement vers le petit homme. Je croisais les bras tout contre ma poitrine. Savait-il que c'était très malpolis de critiquer ce que faisait une Reine ? Même quand cette dernière parlait toute seule ?
« Moi ça me ne dérange pas. Mais pour votre bien, il faudrait peut-être consulter. » dit-il en laissant échapper un petit sourire.
« C'est justement pour cette raison que je parle toute seule. » lui répondis-je du tac au tac avant de me rendre compte que ça ne voulait rien dire. « Ce que je veux dire par là, c'est que c'est pour un grand consultant que je parle toute seule. »
Il semblait ne rien comprendre. Pourquoi ne faisait-il pas le moindre effort ? Ou alors c'était moi qui m'embrouillait en lui expliquant les raisons qui me poussaient à agir de la sorte.
« J'ai promis à monsieur Black de lui organiser quelque chose ici, ce soir, à 21h. Et une idée m'a traversée l'esprit. C'est pour cette raison que je parlais toute seule. Pour informer... » je me mordis les lèvres avant de poursuivre. « ...pour m'informer que l'idée était trouvée. »
Il leva une nouvelle fois un sourcil. Je tournais la tête afin de regarder vers la tour de l'horloge, montrant à ce petit homme que ça m'importait peu ce qu'il pensait.
« Alors si je résume ma belle. » débuta t'il.
Ma tête se tourna rapidement dans sa direction. Mes mains se décroisèrent et se placèrent sur mes hanches. Je le fixais droit dans les yeux. Je n'étais pas "sa" belle !
« Tu as en tête d'organiser une soirée pour un mec qui te consulte et tu t'informes que la consultation est indispensable, vue que tu souffres d'un besoin de communiquer même quand tu es toute seule. Ca montre un manque d'affection ? Ou alors c'est une impression que le monde entier est à tes pieds et dans ce cas là, c'est plus un soucis d'égo ? »
Je baissais les bras et me mordait les lèvres. Si je m'écoutais, je le gèlerais sur place ! Malotru !
« Vous ! » dis-je en le pointant de mon index.
« Ne fait pas ou ne dit pas quelque chose que tu pourrais regretter. Tu ignores qui se tient face à toi. Et si t'aimes péter plus haut que ton cul, rappelle toi que tu n'es pas la seule. Et d'ailleurs, une femme qui s'habille comme toi ne devrait pas péter en public ou se la péter en public. En vrai, elle devrait garder la tête haute en toute circonstance, sans odeurs ni rien. »
Sa main engloba mon index. Et tandis que je laissais échapper un amas de glace, je la sentais fondre aussi rapidement qu'elle partait de moi. Il serra un peu plus mon index, sans pour autant me faire mal.
« Allez chérie, calme toi. On discute simplement. »
« Mais je ne suis pas votre CHERIE ! » m'emportais-je en levant mon autre main.
Il eu un mouvement de recul, et je laissais échapper de la glace sur la boite aux lettres qui se trouvait à proximité de la porte de la tour de l'horloge. Quant au petit bonhomme, il avait disparu.
« Tu as du cran, j'adore ! » laissa t'il échapper d'à côté de moi.
Je retenu un petit cri, me tournant et pointant ma main dans sa direction, paume grande ouverte. Mais il posa sa main tout contre, pour une fois encore empêcher la glace de jaillir de moi.
« Vous êtes avec lui, c'est ça ?! » m'emportais-je une nouvelle fois, tout en retirant ma main de contre la sienne.
Je ne pouvais pas lutter. Je n'étais pas stupide au point de continuer à me ridiculiser. Il était comme lui ! J'en étais sûre ! Je savais qu'ils étaient nombreux ici. Mais j'ignorais qu'ils pouvaient être aussi petits.
« Comme qui ? » me demanda t'il avec un regard surpris.
« Le Maire ! Hadès ! Vous êtes de son espèce. Ceux qui ne reconnaissent pas la Royauté et qui veulent tout contrôler. Ceux qui ne tendent pas la main vers leur prochain et qui sont incapables de régner. Hadès ! »
« J'avais compris pour Hadès. T'étais pas obligée de le répéter deux fois de suite. »
Je me mordais les lèvres. J'avais bien envie de le geler, mais après deux essais consécutifs, j'avais bien compris que ça ne serait pas possible. Mieux valait le laisser là. Mais comment partir alors qu'il me restait à peine deux heures pour tout organiser et que ça devait avoir lieu ici ?
« Je suis de son espèce, comme tu dis. Mais je suis aussi différent. Cela dit, le gamin il n'est pas méchant. J'ignore quel différent tu as avec lui, mais tu devrais revoir ta copie, chérie. »
La suite on la connaissait. J'avais levé la paume de ma main. Il m'avait stoppé. On s'était assis. On avait parlé. Ca avait duré une heure trente. Il m'avait retardé. Mais il m'avait aussi conseillé. Et une grande partie de mon idée avait été améliorée grâce à lui. J'avais eu le droit à six "ma belle" et à douze "chérie". Je les avais comptés, car j'avais en tête de le lui faire payer un jour. Mais sur le coup, il m'avait été d'une grande aide. Et sans lui, je n'aurais pas pu finir de tout organisé. Voilà que l'heure arrivé, et celle des au revoir. Il ne s'était pas fait prier pour partir, me souhaitant même bonne chance, bonne soirée et en insistant pour un jour se revoir. Je ne comptais pas le revoir. Plus jamais. Il s'était montré bien trop grossier avec ses "ma belle" et "ma chérie". Et il n'avait rien d'un monarque. D'ailleurs, en parlant de monarque, le miens... dans le sens mon invité... allait débarquer.
Face à moi se tenait toujours la tour de l'horloge. Elle était enveloppée d'un manteau blanc. J'avais fait tomber suffisamment de neige pour que le toit en soit recouvert et qu'il y ait sur les divers rebords des fenêtres. Quand au sol, il y en avait tout le long de la tour, mais aussi une traînée face à l'entrée, comme si il s'agissait d'un tapis blanc. Sur le toit, même si on n'y était pas encore, il y avait des bougies de partout, positionnés en forme de flocons, et une grande table avec un grand festin. Je n'avais rien préparé moi même et le petit monsieur m'avait aidé... ou plutôt avait fait apparaître diverses choses. J'avais appris par des connaissances de mes connaissances que l'ancien Maire était friand de bonne nourriture et de viande. Par conséquent, il y avait un repas adapté à ses goûts sur le toit. Et une fois en haut, en observant la vue au loin, il pourrait admirer sur chaque toit des cinq premières maisons, de la neige, avec des annotations dessus. Sur la première "bon", la seconde "retour", et ainsi de suite jusqu'à donner : "monsieur", "le", "maire". Voilà l'aide que j'avais reçu.
Je ne pouvais pas organiser mieux à cette heure ci, qu'un repas sur le toit de la ville, le symbole de Storybrooke, avec un message de bon retour au bienfaiteur de cette dernière. Car sans lui, Storybrooke ne promettrait pas un avenir aussi radieux aux monarques de ce Royaume.
« Monsieur Black. » dis-je en inclinant légèrement la tête à l'homme qui venait de me rejoindre aux pieds de la Tour de l'Horloge.
Je portais une magnifique robe bleue avec quelques flocons qui s'en échappaient.
« J'espère que vous n'êtes pas frileux. Mais rassurez vous, la neige a cessée de tomber. Elle n'était que passagère. Son seul souhait était de contribuer à cette soirée et de vous remercier à votre manière de l'avenir radieux que vous promettez à cette ville. »
Je lui adressais un magnifique sourire, tout en tournant légèrement la tête sur le côté. C'était moi où il y avait une drôle d'odeur ? Une odeur de brûlé ou quelque chose de ce genre. Ca venait d'où ? On aurait dit de la Tour, mais en dehors des bougies en grosse quantité que j'avais mise sur le toit, il n'y avait rien à cette heure avancée de la nuit qui pouvait prendre feu, n'est ce pas ? Je levais la tête tout doucement... doucement...
CODAGE PAR AMATIS
Aloysius Black
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“Soyez prêtes pour la chance de votre vie car enfin va venir le Grand Jour... Nos ennuis sont finis, nous sortons de la nuit”
Sous la Grande Horloge, le soir-même, à 21h précise. Il l’avait concédé d’un hochement de tête poli avant de la laisser prendre congé d’elle. Refermant la porte derrière sa robe bleu, il avait eu un sourire amusé, qu’il s’était à chaque seconde plus allongé, se transformant en un ricanement qu’il prit le Temps de savourer. Sous l’Horloge. Cela lui rappelait un film bien connu du grand publique. Était-elle fleur bleue à ce point ? Ou n’y avait-elle pas vu le clin d’œil, cherchant juste un lieu suffisamment théâtral et à la hauteur de son remerciement ? Une chose était certaine, Elsa d’Arendelle avait un goût certain de la mise en scène. Il avait passé le reste de sa journée entre ses patients, ne pensant plus à la soirée qui l’attendait ce soir pour mieux se concentrer sur ce qu’il vivait de l’instant présent, sur les malheurs de chacun dont il pouvait se repaître et jouer à sa guise. Atelier presque aussi savoureux que l’était celui de la cuisine, il devait bien l’avouer.
Il avait fermé son cabinet à 20h, comme cela était prévu malgré ce qu’il lui avait dit. Se laisser une heure de battement, c’était une chose qu’un Roi devait toujours pouvoir se permettre. Il n’était jamais en retard après tout, c’était les autres qui étaient en avance, mais comment cela se passait-il lorsque deux monarques se présentaient avec des agendas qui n’étaient pas compatibles ? Qui était en avance ? Ou qui était en retard ? Le lion avait pris les devants, il avait précisé à la blonde que leur rendez-vous se devait d’être décalé d’une poignée de minutes, ne serait-ce que pour lui laisser le temps de traverser la route et se diriger en direction de l’horloge. Celle-ci lui avait concédé et le voilà à présent riche d’une heure et d’une poignée de minutes. Tranquillement, il était retourné chez lui à pied, comme il était venu le matin même, goûtant au froid mordant de ce début de Janvier.
Il avait pris grand soin, comme à son habitude, de son apparence. Se lavant de toutes les informations de la journée à grands eaux salvatrices. Il avait pris soin de changer de costume, bien plus propice à une soirée mondaine qu’au travail, de choisir le manteau et l’écharpe adéquate avant de sortir de nouveau dans la rue pour cette fois-ci prendre sa voiture. Remarquerait-elle les détails ? Il était curieux de le savoir, non pas que sa remarque puisse la mettre dans un embarras certain en faisant transparaître son mensonge, mais juste pour voir à quel point l’esprit de la jeune femme pouvait être vif, curieux ou même soucieux de l’autre, toutes ces petites choses qui permettaient de terminer le portrait morcelé en puzzle qu’il se faisait de la blonde. Il avait garé sa voiture un peu plus loin, se permettant de faire les derniers pas qui le séparait de la tour de l’horloge avec souplesse. Contrairement à ce qu’il lui avait annoncé, il était pile à l’heure et la jeune femme semblait l’attendre avec une impatience et un ravissement certain. Il s’était contenté d’un sourire poli, inclinant la tête à s’en encontre, prenant avec douceur sa main pour y déposer un baisemain. Ce n’était plus véritablement d’actualité dans ce monde, rare des hommes qui le faisaient pouvaient facilement passer pour un vieux beau ou un galant, voire peut-être même pour certaines – horreur à son égard ! - un ringard. Mais c’était bien plus proche des us et coutumes de Reine qu’il avait en face de lui. Il remarqua d’un œil rapide et avisé, avec une discrétion polie qu’elle portait également une nouvelle robe, sans aucun doute similaire à la précédente de par sa couleur et son côté hivernale mais tout de même différente, avisant sans aucun doute de la coquetterie de la jeune femme, ce qui n’était pas vraiment une surprise. Il eut un petit rire amusé à ses précisions en secouant la tête :
— Ne vous inquiétez pas, ma chère. Je savais qui j’avais l’honneur d’avoir pour hôtesse, j’ai donc bien fait attention de me couv...
L’odeur l’avait stoppé net dans son élan. Observant la jeune femme au fond des yeux, il put alors voir la lumière au fond de ses prunelles bleues s’éteindre également, se teinter d’une surprise sincère tandis qu’elle penchait la tête légèrement sur le côté. Avec lenteur, les deux avaient alors levé la tête vers le sommet de la tour. Il ne parvenait pas à y voir grand-chose, mais ce que le psychiatre percevait était déjà largement inquiétant. Une petite fumée de couleur blanche s’élevait avec douceur dans les airs. Perplexe, Aloysius se retourna pour s’assurer que la rue était déserte et vide de toute voiture susceptible de le renverser avant de se reculer un peu plus à grand pas lents, afin d’avoir un meilleur point de vue sur la situation. Instinctivement, il avait également levé la main avec douceur en direction de la jeune femme pour l’inviter à se reculer avec lui. Il n’était jamais bon de rester en dessous d’un bâtiment qui semblait prendre feu. Et il devait bien avouer que le spectacle auquel il avait le droit grâce au meilleur angle ne lui donnait que ce qu’il supposait déjà. Bientôt, les premières flammes dorées se mirent à lécher avec une certaine visibilité la charpente du bâtiment. D'abord très finement, rien de bien grave mais qui pouvait s’annoncer l’être s’ils ne faisaient rien. Tournant la tête vers la blonde, il lui précisa :
— Ma chère, sans vouloir vous commander, vous serait-il possible d’agir de ces petits miracles dont vous êtes capables avec la neige ? Votre préparation était des plus charmantes mais je pense qu’un peu de neige ferai du bien à tout l’édifice. Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer, contentez-vous de faire ce que vous faites déjà à merveille, je me charge d’appeler les pompiers.
Se reculant un peu plus, il sorti son téléphone de sa poche avec un certain amusement. Ce genre de situation l’aurait sans doute mis dans une certaine colère maîtrisé il y avait encore quelques années de cela. Mais en ce début de soirée, ou plutôt de nuit, la situation était au contraire des plus cocasse. Après tout, ce n’était plus sa ville, il se fichait éperduemment de voir cette maudite horloge brûler et détruire de fond en comble toute la bibliothèque qui vivait dessous. Il avait en sa possession bien plus de livre que cet édifice n’en aurait jamais et la maladresse de la Reine d’Arendelle en était des plus touchantes, des plus valorisantes également. Avait-elle tellement mis tout en œuvre pour lui plaire qu’elle en eût perdu le sens commun. Non non très chère, les bougies et les charpentes de bois ne faisait pas bon ménage et il était fort à parier qu’elle avait forcé sur la dose. Des bougies, assurément, ça ne pouvait pas être autre chose... mais pourquoi avait-il fallu en mettre autant ? Cette pensée lui arracha un nouveau sourire mauvais tandis que quelqu’un se donnait enfin la peine de répondre.
— Pompiers de Storybrooke, je vous écoute.
— Bonsoir, Aloysius Black. Il y a un début d’incendie en haut de la tour de l’horloge, venez vite s’il vous plaît.
— Nous arrivons tout de suite, monsieur. Ne bougez pas.
Il avait raccroché, observant la blonde tenter de faire ce qu’elle pouvait mais elle ne semblait pas avoir le vent en sa faveur. Contrôlait-elle aussi l’élément ? Était-elle en train de se laisser dépasser par sa propre panique ou était-ce uniquement dû à un manque de chance ? Il n’en avait aucune idée, n’ayant que trop peu expérience les pouvoirs de la jeune femme. Entendant la sirène retentir – la caserne n’étant heureusement pas très loin – il s’était approché d’elle pour poser avec douceur une main sur son épaule, entre le tissu et la douceur de sa peau, tout en étant parfaitement correct. Un geste bien plus amical ou paternaliste plutôt que de présager autre chose.
— Vous avez fait tout ce que vous avez pu, Majesté. Reculez-vous, je vous prie, je ne voudrai pas que vous soyez blessé dans l’évènement.
Il avait moins appelé les pompiers par charité que par opportunisme. Après tout, cela pouvait toujours un peu plus booster son propre retour, son image publique. Une ville en feu héroïquement sauvée par Aloysius Black et Elsa d’Arendelle. Cela permettrait aussi d’ancrer les images de la jeune femme et de lui dans la tête de certaines personnes bien placées. Le feu s’était déjà bien propagé sur le toit sans pour autant que cela ne fasse de gros dégâts à long terme. Les pompiers étaient intervenus rapidement, entrant dans le bâtiment malgré le risque et éteignant à grandes eaux l’incident. Avec un haussement de sourcils amusé, il avait fini par voir une voiture de police se garer non loin de là et une rouquine à l’allure plutôt énergique en sorti, d’abord pour mesurer l’ampleur des dégâts avant de s’approcher d’eux. De son côté Aloysius avait eu le temps de glisser à la blonde d’un ton qui se voulait rassurant :
— Faîtes-moi confiance. Bonsoir agent... ?
— Agent Jessie James. Vous êtes la personne qui nous a prévenu de l’incendie ?
— Tout à fait, je venais récupérer Mademoiselle d’Arendelle. Nous avions rendez-vous en ville et c’est à cet instant que nous avons senti l’odeur de brûlé. Nous avons levé la tête pour en trouver la source et nous avons vu que le toit était en train de partir en fumée.
— Je vois...
La rouquine fronça un instant les sourcils, laissant ses yeux se balader sur les alentours et sur la blonde qui se tenait à ses côtés. Aloysius la laissa faire sa petite enquête interne, patiemment. Il n’avait pas à s’en faire, il n’avait pas menti. Il n’avait juste pas précisé que la petite fête qui se trouvait en haut lui était réservé. Ni même que c’était la jeune femme qui en était à l’origine. Quelle preuve auraient-ils ? Iraient-ils jusqu’à relever ses empruntes à elle ? Dans tous les cas, il s’en sortirait sauf. Il espérait juste qu’il n’aurait pas de sitôt à sacrifier le pion que s’évertuait de devenir Elsa d’Arendelle. En plus d’être utile, elle commençait à se réveler être d’un intérêt qu’il n’avait jusqu’alors pas soupçonné.
— Vous n’avez vu personne d’autre ?
— Non... Personne.
— Et... Vous sortez souvent sans manteau ?
La policière observait la blonde d’un air étonné, un peu interloqué et le psychiatre se permit un léger rire amusé :
— Mon... amie... ici présente fait partie de ces personnes qui ne craignent pas le froid. Elle a d’ailleurs permis d’atténuer les dégâts en commençant le travail bravement terminé par nos amis pompiers.
— Je vois...
Elle semblait toujours un peu perplexe ou sceptique, se demandant sans doute quel type de prédisposition devait avoir la jeune femme. Avec douceur, Aloysius sortir de la poche intérieure de son manteau un petit carnet ainsi qu’un stylo. De son écriture fine, il écrivit son nom et son prénom ainsi que les chiffres qui composait son numéro de téléphone. Avec précaution et précision, il déchira ensuite le papier en le tendant à l’Agent James.
— Voici mon numéro. Si vous avez quelques questions que ce soit, je me porte garant de ce que nous avons vu. Souhaitez-vous nous poser encore quelques questions ou sommes-nous libres de continuer notre chemin ?
La rouquine hésita un instant avant de préciser :
— Non. J’ai tout ce qu’il me faut pour ce soir, monsieur Black. Je vous ferai savoir si nous avons besoin d’autres éléments.
— Et bien alors bonne soirée, Agent James.
Avec un sourire courtois pour la policière, il entoura les épaules de la blonde d’un de ses bras, dans un geste qui se voulait rassurant plus que galant, pour l’inviter à le suivre et à se détendre. Il lui montra d’un signe de tête sa voiture garée un peu plus loin au niveau de la place et gardant le silence et une démarche détendue jusqu’à ce qu’ils soient entrés dans l’habitacle. Arrivé dedans, il brancha les clés sur le contact mais ne démarra pas pour autant. Observant toujours au loin la scène se déroulée avec la bâtisse désormais humide et fumante, les pompiers remballant leur matériel et la rouquine discutant avec certains d’entre eux.
— Est-ce que tout va bien ?
Il avait lentement tourné la tête vers elle, plongeant ses yeux dans les siens, comme le psychiatre qu’il était, une lueur d’attention particulière au fond des prunelles. Il scruta chaque parcelle du visage de porcelaine de la jeune femme, ses yeux de glaces, ses traits tendus. Avec un léger sourire, il ajouta avec espièglerie :
— On dirait que nous ne sommes pas destinés à avoir ce moment désiré... êtes-vous certaine d’y mettre vraiment le cœur à l’ouvrage ou dois-je m’inquiéter d’une volonté secrète de votre part de me dérober à votre envie de me remercier ?
Il hésita un instant, toujours dans sa taquinerie, observant les expressions de la jeune femme. Il tendait à voir si elle avait au-delà de sa rigidité un humour plutôt mordant ou si elle prendrait la mouche, si elle était du genre à abandonner face au défi qu’il lui mettait à portée de main ou à le relever.
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« Je fais d'horribles cauchemars chaque soir. » lui confiais-je.
C'était totalement absurde de parler de ces rêves incompréhensibles avec monsieur Black. On était dans sa voiture. Il n'avait pas mis le contact, préférant se tourner dans ma direction, afin qu'on ait une petite conversation. Quand il m'avait demandé si tout allait bien, j'avais envie de lui répondre que non, tout n'allait pas bien. Ca ne se résumait pas à la situation financière difficile dans laquelle le Cercle se trouvait. Grâce à son chèque, le matin même, je pensais qu'à ce niveau là je verrais le bout du tunnel. Mais mes soucis allaient bien au delà de l'argent.
Il m'avait confié qu'il pensait que nous n'étions pas destiné à avoir ce moment désiré où je le remercierais de ce qu'il avait fait pour moi et pour les autres Reines et Princesses de l'association. Par le passé, il avait déjà fait beaucoup. De nombreux Maires c'étaient donnés corps et âmes pour ce projet, ou tout du moins avaient signés un chèque ou fait un virement bancaire. Mais aujourd'hui, tout était différent. Le Maire de Storybrooke ne nous écoutait pas. Il ne comprenait pas nos soucis. Ici, je n'avais pas tous les confidents que j'avais à Arendelle. Même si tout bien réfléchis, je n'en avais pas tant que ça pour pas dire aucun. Je ne parlais qu'avec Anna, pratiquement. Et ça me suffisait amplement. Mais désormais, elle avait sa vie, son fils. Elle ne pouvait plus être toujours à l'écoute de mes problèmes. Et en habitant chez elle, je lui en causait davantage.
J'avais sentis cette pointe de taquinerie dans la voix du Roi. Ca m'avait permis de me détendre un peu et de me surprendre à laisser échapper un petit sourire à son intention. Il était quelqu'un de véritablement charmant et attentionné. On devrait avoir bien plus d'hommes, que dis-je, de Roi comme lui à Storybrooke ! Si tous les monarques étaient taillés à son image, le monde s'en porterait bien mieux.
« J'ai lu des livres sur le sommeil. » dis-je en me tournant vers lui, quitte à me retrouver mal mise sur le siège passager. « Je sais que les rêves sont là pour tenter de chasser les images qui risquent de perturber notre sommeil. Mais les miens ne réussissent pas leur tâche. »
Je me remémorais celui de la vieille. J'étais piégé dans une immense voiture qui coulait au fond de l'eau. D'ailleurs, rien que cette pensée commençait à me mettre mal à l'aise. Pour cela que je n'aimais pas les transports en commun, ni même les voitures. Mais heureusement, aujourd'hui, je n'étais pas toute seule, car mon bienfaiteur était avec moi. Et je savais, pour en avoir eu l'expérience pas plus tard qu'il y avait quelques minutes, que quand il était là, tout finissait par s'arranger. Le feu avait été déclaré avant son arrivée. Dès son arrivée, tout était rentré dans l'ordre et il avait géré la situation. Cette voiture était à l'arrêt. Elle ne pouvait pas sombrer. J'étais en sécurité. Si il y avait bien un endroit où je l'étais, c'était avec ce grand homme !
« J'ai parfois des idées angoissantes. Une vision terrifiante que je ne parviens pas à chasser de mon esprit. Je sais que c'est quand nous sommes angoissé que nos rêves se transforment en cauchemars. Et j'ai beau prendre toutes les tisanes à l'hibiscus que j'ai trouvé, oui, j'arrive à m'endormir direct une fois la nuit tombée, mais je n'arrive pas à avoir un bon sommeil. J'ai toujours peur de me réveiller en pleine nuit en poussant un cri et que Anna m'entende. Ca pourrait même réveiller Matthew. Je ne préfère pas qu'elle sache, sinon elle va s'inquiéter. » lui confiais-je.
C'était perturbant de faire ces rêves. Surtout que certains allaient parfois très loin, voir trop loin.
« Hier soir, j'ai rêvé que j'étais piégé dans une voiture. Comme celle ci. Elle coulait au fond de l'eau. Je ne sais pas si c'était à Storybrooke ou non. »
Je me sentais mal à l'aise de raconter cela. Ca venait comme ça, je n'arrivais pas à le contrôler. Ca sortait. Mais quelque chose au fond de moi ne me procurait pas du bien.
« Je n'arrivais pas à sortir. J'avais beau taper sur les vitres et tout. La seule chose qu'il m'était possible de faire, c'était de geler les sièges. Et même une fois mon pouvoir désactivé, la glace continuait à se frayer un chemin dans la voiture, jusqu'à tout geler. Je ne mourrais pas noyée, mais gelée. C'est absurde comme rêve ! »
Je fermais les yeux un instant, secouant la tête. Je revoyais la scène. Me remettant bien dans mon siège et fixant la route devant, à travers le pare brise, je respirais profondément. N'étais-je pas en train de gâcher cette soirée ? N'étais-je pas en train d'angoisser une nouvelle fois ? Voilà que pour remercier mon bienfaiteur après une journée de travail, je lui imposais mes problèmes. Ce n'était pas ce que je souhaitais. Absolument pas ! Prenant une nouvelle inspiration, je me tournais vers Aloysius Black et je lui adressais un sourire forcé. Voilà que je n'arrivais même plus à sourire.
« Je suis désolé. Véritablement désolé. » lui dis-je en posant une main sur sa cuisse.
Je ne m'étais même pas réellement rendu compte de mon geste. Je voulais simplement avoir un geste amical à son encontre.
« Je vais oublier mes problèmes le temps d'une soirée et me concentrer sur vous. C'est après tout pour vous qu'on est là. Pour vous remercier de votre gentillesse, de votre générosité, de toute la délicatesse dont vous avez fait preuve à mon égard. »
Retirant ma main, comme si de rien était, car moi même je ne m'étais pas rendu compte de l'indélicatesse de ce geste, j'avais réfléchis à l'inviter à venir chez moi afin de lui faire un repas (livré) à la hauteur de ses attentes. Mais je n'avais plus réellement de chez moi. Anna était sans doute à la maison et Matthew devait peut-être même être déjà couché. Ce n'était pas une bonne idée. Je ne pouvais pas lui proposer d'aller chez lui, car ça serait déplacé. Est ce qu'il y avait encore des restaurants qui servaient à cette heure ci ? On n'avait pas réservé. J'étais perdue. Totalement perdu. Et ça... m'angoissait. Mais je ne devais pas me laisser aller dans cette direction. Il n'était pas question de me montrer sous une mauvaise image à monsieur Black. Il était mon sauveur !
« Venez ! » lui dis-je en quittant la voiture.
J'espérais qu'il me suivrait sans poser la moindre question. J'avais une idée en tête. Quelque chose qui pourrait sans doute réparer mes maladresses de ce soir. J'avais envie de lui offrir quelque chose à la hauteur de son acte. Il n'allait pas être déçu. Du moins, je l'espérais.
Quittant rapidement la rue où on se trouvait, histoire d'éviter les policiers et le bruit causer par les dégâts occasionnés à la tour de l'horloge, j'avais conduit Aloysius jusqu'à une ruelle à l'opposé de cette rue. On avait marché d'un pas précipité un tout petit moment, avant de nous trouver devant une porte fermée.
J'avais toquée à deux reprises, tout en adressant un regard se voulant rassurant à mon invité. Puis, on avait attendu que quelqu'un vienne ouvrir. On était à l'arrière de la rue principale de Storybrooke. Ici, il n'y avait que très peu de passages, si ce n'était les propriétaires des diverses boutiques, qui allaient venaient quand ils devaient ouvrir leur boutique ou qu'ils la fermaient. Et à cette heure ci, il n'y avait véritablement plus personne. Une faible lumière éclairait la rue.
En attendant, j'avais sentis un frisson me parcourir, puis j'avais regardé par dessus mon épaule. Il n'y avait rien derrière moi, derrière nous. Même pas le bras de monsieur Black comme dans l'autre rue. J'avais plutôt apprécié son geste. Ca m'avait rassuré. J'en aurais bien eu besoin d'être rassurée, mais il n'avait pas œuvré dans ce sens là. Ce n'était pas grave. Ce qui importait, c'était...
« Qui voilà en cette belle nuit ! » s'exclama un monsieur habiller en tenue de cuistot. « Joe ! Viens voir qui passe nous faire un calinou ! »
Joe, le second de cuisine arriva. Les deux compères nous observèrent.
« Buona sera ma belle ! » s'exclama t'il à son tour. « Regarde Tony. Regarde moi qui est là face à nous ! »
« Hé ! Je sais ! Je l'ai vue la première. Regarde moi ces yeux. Elle a de magnifiques beaux yeux, n'est ce pas ? » demanda t'il à monsieur Black sans que je sache où me mettre.
Les deux frères étaient très expressifs.
« Perdona. J'en oublie les bonnes manières. Que faites vous donc ici ? C'est pour manger ? »
« Scuzi. » nous adressa l'un des deux avant de se tourner vers son frère. « T'as vue l'heure ? Les cuisines ont fermés. J'ai déjà nettoyé les fours. »
« Hé ! C'est pour la Reine. Si ? Si ? Regarde moi, Si ? » répéta t'il plusieurs fois avant que ce dernier secoue la tête, puis lui fait un grand sourire.
« Siiii ! » dit-il avant de se tourner vers nous. « Que bella ! Venez, entrez ! »
Je jetais un coup d'oeil à l'intention de monsieur Black pour lui indiquer qu'il pouvait les suivre. C'était des personnes de confiance.
« Benvenuto au Bella Notte ! Le meilleur restaurant romantique et italien de tout Storybrooke ! On sert une cuisine qui fait frétiller les papilles. »
Ils nous accompagnèrent jusqu'à la salle du restaurant, en passant par les cuisines, afin de nous faire prendre place à une table. Quelques tables étaient encore occupées. Des gens terminaient leur dessert et s'apprêtaient à partir. Je me sentais gênée d'être venue à cette heure ci, mais ils étaient mon dernier espoir de remercier monsieur Black.
« Je suis vraiment désolé pour l'heure tardive. On va juste prendre une petite assiette de pâtes. »
« Une petite assiette de pâtes ? » se stoppa Joe, qui nous avait déjà installé et nous tendait nos serviettes. « Hé ! Tony ! La demoiselle veut qu'une petite assiette de pâtes. »
Ce dernier s'approcha de nous avec une poêle en main. Il l'avait prise en passant par la cuisine quand ils nous avaient conduit jusqu'à notre table. L'homme m'observa avec une petite moue. Je le regardais. Je ne souhaitais pas le déranger plus que ça. Une simple assiette de pâtes suffirait pour combler notre appétit.
« Tu me fend le coeur... » laissa t'il échapper.
« Je suis navré. » lui répondis-je en me passant une main dans la nuque, légèrement gênée.
« Ca sera une belle et grande assiette de pâtes à partager avec des belles boulettes de viande ! Vous aimez les boulettes ? » demanda t'il à l'intention du Roi.
Joe posa une main sur son épaule.
« Bien sûr qu'il aime les boulettes ! Les hommes bien bâtis aiment la viande ! » s'exclama t'il en retirant sa main et en me regardant. « Qu'il est bien bâtis, n'est ce pas ? Fort, imposant, digne d'un grand Roi. »
Je tentais de ne pas croiser le regard d'Aloysius Black, me concentrant sur l'absence d'assiette qui se trouvait entre nous.
« Hé ! Joe ! Viens m'aider ! »
Une fois seul, les deux compères partit dans la cuisine, je tentais de remettre bien ma serviette sur la table. Je ne savais pas comment enchaîner.
« Il m'arrive de venir ici quand je ne vais pas bien. Ils sont vraiment adorables et ils font la meilleure cuisine au monde. Vous allez sans doute apprécier. Et je vous promet, j'en fais le serment, que je trouverais un moyen à la hauteur de vous remercier dans les prochains jours. Ce n'était pas le bon moment ce soir. »
Je m'en voulais terriblement. Je voulais m'excuser une fois encore de l'avoir mis dans une telle situation, mais on fut coupé par quelques notes à l'accordéon.
« Oh nuit, belle nuit, sous un ciel d'Italie, on t'appelle, Bella Notte. » chantonna Joe.
Je vis Tony sortir de la cuisine. Ils allaient nous faire la totale. Je secouais la tête pour leur faire comprendre que ce n'était pas un rencard. Je n'avais pas pour habitude d'emmener des hommes ici. Enfin, sauf quand je n'allais pas bien et que je venais ici. Mais là ce n'était pas ça. Pourquoi ils sortaient le grand jeu ?
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— Je fais d'horribles cauchemars chaque soir.
Elle l’avait avoué si abruptement que le lion en avait tourné la tête vers elle, singulièrement surpris. Il prit un instant pour rechercher dans sa mémoire ce qui avait pu lui faire penser que c’était désormais la meilleure chose à dire sans pour autant y trouver une certaine logique. Ce Temps, elle l’avait pris de son côté pour rassembler tout son courage pour poursuivre sur la même voix. Il l’observa se tourner vers lui, quitte à perdre un peu de sa prestance royale dans l’action. Mais le psychiatre n’en avait que faire, de toute sa stature, de ton son paraître. C’était quelque chose d’autrement plus savoureux qu’elle lui offrait en cet instant. Une fêlure. Une fêlure sur un vase d’une certaine valeur. Une hérésie pour certains, un cadeau des cieux pour lui. Les fêlures étaient sans doute la plus belle chose que pouvait créer l’âme à ses yeux. C’était quelque chose de profond, de différent pour chacun d’entre nous, comme une empreinte digitale ou une odeur corporelle. La fêlure était propre à chacun car elle était créée et moulée dans les souvenirs et les ressentis de chacun des êtres. Une même action pouvait briser certaines personnes en mille morceaux, ne pas les atteindre ou créer juste une fine et longue fêlure. Y avait-il quelque chose de meilleur que de remonter son doigt le long de ce genre de ligne, d’en sentir tous les soubresauts, tous les virages ? D’en percevoir tous les mystères qui restaient pourtant bien souvent hors d’atteinte. La Fêlure, c’est ce qui donnait l’identité aux gens, une nouvelle personnalité, comme un second souffle de vie après celui de la naissance. Et elle semblait en posséder une, grande, puissante, dont elle ne savait que faire.
En silence, il l’avait écouté se plonger à chaque seconde un peu plus dans son intimité, lui dévoilant sans aucune pudeur, comme en confiance. Aloysius avait presque but ses paroles, d’abord les premières sur ses petites recherches ce qui trahissait une profonde envie de se débarrasser de ses rêves, puis sur ses peurs de s’endormir, ses efforts misérables et vain pour tenter de s’en extraire par l’absence de sommeil ou un sommeil apaisé par une tisane. Bien entendu, rien n’y faisait la Fêlure était trop profonde. Elle tentait de préserver sa sœur, son neveu, de ses doutes, ses craintes, ce qui la rendait d’autant plus vulnérable... et voilà qu’à présent elle semblait avoir trouvé l’oreille attentive, qui la mettait en confiance. Y avait-il plus parfait que cette journée qui s’était profilé ? Jamais le lion n’aurait pu en imaginer autant en une seule et petite journée mais cela était de très bon augure quant à la suite de leur relation. Jusqu’alors pourtant, il n’avait jamais eu l’impression d’avoir autant l’attention de la Reine malgré cette place de choix qu’elle lui avait offert quelques années plus tôt. Mais il semblait que sa petite mise au vert lui offrait désormais une nouvelle alliée, quelque peu mégalomane et maladroite mais largement plus intéressante à découvrir qu’il ne l’avait jusqu’alors imaginé. Sans doute dans la panique de ce souvenir qu’elle se remémorait avec angoisse, elle avait posé brusquement sa main sur sa cuisse. Aloysius n’en avait pas tressailli, ni même été gêné. Il s’était contenté de sourire, coulant lentement les yeux jusqu’à sa fine main d’une blancheur certaine, avant de relever les yeux vers elle, profondément, un sourire amusé sur les lèvres. Elle semblait désolée de bien des choses mais sans aucun doute pas de ce qu’elle venait de faire puisqu’elle enchaînait déjà sur l’idée de ramener cette soirée à lui. Il l’avait observé retirer sa main, franchement surpris, avant de la voir sortir de la voiture avec la même surprise.
— Venez !
Avec un ricanement amusé, il était sorti à son tour et avait verrouillé la voiture avant de la suivre, de bonne grâce, dans les allées sordides dans lesquelles elle semblait s’enfoncer. D’un pas lent et souple, il la laissait le guider, sa curiosité piquée au vif, les mains dans les poches de son long manteau qu’il ne regrettait décidément pas d’avoir mis. La blondinette avait fini par accélérer un peu le pas et il en avait fait de même, comme craignant la perdre – si tant est qu’il aurait pu la perdre... Elle s’était arrêtée devant une porte close, en bois, somme toute bien ordinaire mais qui semblait renfermer un certain secret. Elle qui semblait apprécier les cercles privés, connaissait-elles d’autres milieux plus sélectifs auquel elle souhaitait qu’il prenne part ? Pourtant, aucun homme mystérieux avec un masque sur les yeux ne vint leur réclamer un mot de passe. Uniquement deux cuisiniers au fort accent italien et qui semblaient si enjoués qu’ils semblaient tout droit sortis d’un dessin animé. Il l’avait interpellé d’une façon plutôt rustre en cherchant un compliment sur les yeux de son compère. La voyant piqué un fard, il s’était amusé de la situation et s’était contenté de répondre sympathiquement en levant les mains pour se dédouaner :
— Oh je ne me permettrai de complimenter les yeux de ma douce amie que si sa Majesté m’y autorise.
Il avait tourné la tête vers elle, un sourire doux et amusé sur les lèvres mais ses yeux flamboyant d’une certaine malice quant à se délecter de la gêne qui était née de la jeune femme, ce qu’avait provoqué en elle l’idée qu’il puisse la complimenter ainsi. Il n’avait pas feint l’idée de le faire, précisant implicitement qu’il y avait donc de quoi le faire, sans pour autant manquer de perdre sa galanterie en forçant un compliment qu’elle ne voulait peut-être pas. Les deux hommes s’étaient alors disputés quelques minutes quant à l’idée de les faire entrer malgré l’heure tardive et quelques minutes après, Aloysius s’était retrouvé à déambuler dans un restaurant des plus pittoresque à la forte odeur de sauce tomate et de boulettes de viandes. C’était d’ailleurs tout le plat qu’il leur proposait de manger et le lion n’y voyait aucun inconvénient. Il s’était contenté de sourire amicalement sans réponse pour autant sous couvert d’une certaine “modestie” lorsque l’un des deux cuisiniers s’était permis de supposer qu’il aimait les boulettes de viandes et que sa stature avait tout de celle d’un Roi. S’il savait ce pauvre ami, que c’était bien cela qui avait pêché dans son véritable monde. Un lion décharné, amaigrit qui n’avait que le droit aux restes de son grand frère adoré, sous prétexte que sa stature ne lui permettait pas une place de premier choix... une place royale. Et pourtant, il avait en intellect une chance nettement plus considérable de dépasser Mufasa dans sa tâche et de loin... Mais cette histoire était désormais du passé, Mufasa était six pieds sous terre dans un monde où il ne retournerait jamais et son intellect ne s’en était que décuplé avec le physique avantageux d’Aloysius Black. Dans ce monde, atteindre le pouvoir n’avait jamais semblé chose si aisée. Et l’un des pouvoirs les plus précieux résidait désormais dans les prunelles de glace de la jeune femme en face de lui.
— Il m'arrive de venir ici quand je ne vais pas bien. Ils sont vraiment adorables et ils font la meilleure cuisine au monde. Vous allez sans doute apprécier. Et je vous promets, j'en fais le serment, que je trouverais un moyen à la hauteur de vous remercier dans les prochains jours. Ce n'était pas le bon moment ce soir.
— Elsa...
Il avait posé sa main avec douceur sur la sienne, le prénom lui ayant savamment “échappé” des lèvres, comme pour lui signifier une volonté de se rapprocher sans que celle-ci ne soit véritablement calculée. Enfin... tout ceci n’avait bien évidemment jamais été autant préparé et calculé qu’en cet instant, sous couvert d’une hypocrisie presque timide. La seule chose qu’il n’avait pas prévu alors c’était...
— Oh nuit, belle nuit, sous un ciel d'Italie, on t'appelle, Bella Notte.
Il avait vivement retiré sa main, inspirant une grande bouffée d’air pendant qu’Elsa tentait désespérément de les faire taire à grands gestes qu’elle espérait discret, afin de calmer sa frustration. Il avait intérêt à comprendre le message rapidement où il se promettait de le retrouver et après l’avoir dépecé de la plus délicieuse partie de son corps misérable, il se servirait des restes de son corps pour le transformer en accordéon humain, lui enfonçant le petit qu’il tentait en main dans sa gorge disgracieuse. Au moment où Aloysius avait tourné son regard vers lui d’un air surpris, le cuisinier semblait avoir compris les gestes que tentait de lui faire la jeune femme et il s’était arrêté d’un geste vif, les yeux ronds :
— Oh... scuzi...
Le suivant qui le suivait de près lui avait alors asséné une tape derrière la tête en lui marmonnant à voix pourtant pas assez basse pour que cela ne vienne pas jusqu’aux oreilles des deux attablés :
— Scemo, va ! Tu vois bien qu’ils sont pas amante voyons !
— Mais tu m’as dit...
— MOI ? Moi j’ai dit ? MOI j’ai dit ? Retourne en cuisine, idiota !
Il s’était alors retourné vers eux avec un sourire mielleux et légèrement gêné :
— Mes excuses pour la gêne occasionnée, bella !
— N’empêche qu’il lui tenait la main, je l’ai v...
— Sta 'zitto !
Ils étaient retournés en cuisine et Aloysius s’était tourné vers elle avec un petit rire gêné :
— Vos amis sont sympathiques. Je comprends votre envie de venir ici lorsque votre cœur se sent un peu lourd...
Il avait laissé un léger silence avant de préciser :
— La nourriture est toujours un excellent remède aux vagues à l’âme ou à l’angoisse. Le plat de pâtes est un excellent choix, les féculents ont tendance à apaiser le corps et l’esprit.
Il lui avait souri avec douceur avant de poser ses yeux sur sa main, sans pour autant la toucher une nouvelle fois. Le regard toujours rivé dessus, il avait ajouté d’un ton qu’il voulait légèrement gêner :
— Veuillez excuser mon moment d’égarement et de familiarité. Votre récit m’a simplement touché, d’autant plus quand je vois la volonté que vous mettez dans le fait de vouloir me rendre honneur. Mais vous avez raison, ce n’était pas le bon jour, je vois bien que vous avez besoin uniquement de passer un bon moment... entre amis. Alors ne considérons pas que ce soir fasse partie du remerciement. Je vous fais confiance quant à votre volonté de vous rattraper en attendant... laissez-moi vous offrir cette soirée.
Il avait relevé les yeux vers elle, un sourire doux sur le visage, se nourrissant de son air de surprise, du rose léger de ses joues. Ce soir, il faisait un investissement sur le long terme. Peut-être perdrait-il au change, peut-être ne tiendrait-elle pas sa promesse, mais c’était un pari qu’il se devait de faire, de tenter, de voir si elle pouvait se révéler digne d’une certaine confiance ou d’un intérêt plus grand que celui qu’il lui destinait. Mais pour cela, il fallait finir de briser la carapace qui semblait l’entourer et de laquelle elle s’était déjà bien dévêtue depuis ce fameux chèque. Des chiffres sur un bout de papier... le pouvoir de l’argent et son attrait aussi. Qui aurait cru qu’une jeune femme aussi réservée et sensible puisse également être matérialiste ? Sans aucun doute toute personne qui pouvait assister au Cercle Royal. Alors après le chèque, pourquoi ne pas payer cette soirée ? Elle l’aurait sans aucun doute eu gratuitement sans cela, peut-être même allait-elle le dissuader de le faire mais au moins aurait germé en elle l’idée qu’il était prêt à lui offrir ce dîner. Il avait laissé un petit silence s’installer avant de lui préciser :
— Je peux vous aider, si vous le souhaitez, pour vos cauchemars. Je ne promets pas d’y arriver mais je peux faire de mon mieux. Vos recherches ont été très justes, ce que vous m’avez expliqué est en effet conçu par un pan de toute la psychanalyse. D'autres y voient des troubles ou des angoisses irrésolues qui se manifestent en rêve pour nous aider à les accepter. Certains sont plus rationnels et pense qu’il s’agit uniquement d’un classement de différentes informations dans notre cerveau mais à la vue de vos capacités et de ce que vous m’avez expliqué, je pense que cela n’entre pas vraiment dans votre cas...
— Aaaattenzione, un beau plat de pâtes avec pleins de boulettes à partager. Tout chaud ! Ecco !
— Merci.
Il s’était reculé légèrement pour laisser le cuisinier placer sur la table une assiette assez proéminente de spaghettis. Le second leur déposa le parmesan avant de revenir d’où ils étaient, non sans un clin d’œil pour la demoiselle. Avec un sourire amusé, Aloysius constata le plat :
— C’est bien la première fois que je partage un plat avec qui que ce soit... j’espère que cela ne vous gêne pas de le faire avec moi ?
Il lui avait souri tout en prenant sa fourchette, la suspendant dans le vide avant d’aviser les verres vides :
— Vous souhaitez peut-être boire quelque chose ?
Il rappela l’un des deux hommes pour lui demander s’il était possible d’avoir des boissons et après avoir servi la jeune femme et s’être servi également, il précisa :
— Avez-vous déjà tenté l’hypnose ? C’est une pratique quelque peu répandue mais tout de même adjacente à la psychiatrie. Cela peut permettre de calmer un individu et même de retrouver des choses enfouies au fond d’elle comme une angoisse ou un traumatisme. Nous ne sommes obligés d’aller jusque-là mais... je peux au moins tenter de vous apaiser que vous passiez un meilleur sommeil... Si maintenant vous voulez aussi chercher la cause de vos angoisses, nous pouvons également faire ce travaille ensemble. J’ai vu que vous aviez quelques difficultés à vous maîtriser tout à l’heure... je ne souhaite que vous aider... pas en tant que psychiatre... en tant qu’ami.
Il avait fait référence à son combat contre les flammes. Elle s’en était senti admirablement bien mais il avait pu sentir qu’elle s’était faite dépasser par la situation, ce qui avait notamment nécessité l’aide des pompiers. Il ne voulait pas la froisser, uniquement soulever le fait qu’elle aurait sans doute encore beaucoup besoin de lui dans les jours, semaines ou mois à venir... quelle aubaine.