« Yodi ! Si Socrate te voyait sur le plan de travail de la cuisine, il s’étoufferait avec ses boules de poils. »

Légèrement psychorigide sur les bords, Socrate appréciait le rangement et la propreté. Et pour lui, Yodi n’était pas une bestiole propre. Pourtant il prenait des bains, à l’inverse de Michoko qui ne pouvait pas être mouillé vu l’horreur qu’il devenait si une goutte d’eau le touchait. Mais est-ce que Socrate lui faisait une quelconque remarque ? Non ! Il devait avoir un problème avec Yodi. Peut-être était-il raciste des créatures des sables ? Ou peut-être qu’il n’appréciait pas le fait d’avoir quelqu’un venant de Titania ? En tout cas, il y avait quelque chose qui n’allait pas. Violette sniffa deux fois avant de froncer les sourcils.

« Ca fait combien de temps que je t’ai pas donné ton bain mon petit Yodi d’amour ? »

La créature pencha la tête sur le côté. Yodi comprenait parfaitement ce que Violette lui disait. Et ce n’était pas un adorateur des bains mais il ne ronchonnait pas trop. Sans doute parce qu’il avait compris que ça ne lui faisait pas de mal. La brune leva les yeux au ciel avant de lui adresser un sourire.

« Fais pas cette tête Yodi chéri. Si tu veux, je le prendrais avec toi ! »

Oui c’était bizarre et alors ? Au moins il se sentirait plus en confiance et apprécierait sans doute plus le moment. Et pour Violette, cela lui permettrait de se relaxer tranquillement dans un bon bain chaud. En cette période de l’année, c’était tellement réjouissant. Il fallait profiter d’avoir l’appartement pour elle toute seule. Ça n’arrivait pas souvent. La plupart du temps, il y avait toujours quelqu’un dans sa chambre. Mais ce n’était pas le cas aujourd’hui. Socrate était à Olympe. Magrathéa était en voyage sur sa planète natale pour raison familiale. Nora était sans doute avec Cookie. Et pour Apple…elle avait le droit d’avoir des amis !

« Il y a que toi et moi mon p’tit ! »

Une petite caresse sur le visage vert de la créature puis Violette la prit dans les bras, direction la salle de bain. Mais avant même d’avoir pu quitter le salon, quelqu’un frappa à la porte. Violette fronça les sourcils, ne s’attendant pas à avoir de la compagnie. Elle alla ouvrir plutôt rapidement, Yodi toujours dans les bras.

Un cri assez désagréable se fit entendre et Yodi sauta des bras de Violette pour aller se réfugier en dessous du canapé.

« Yodi ! »

Il devait avoir un sixième sens et savoir que Stefan était la créature du diable. Ou alors peut-être avait-il déjà vu Stefan prendre le sang de Violette et cela l’avait traumatisé ? La jeune femme ne savait pas trop. Mais elle ne chercha pas plus à comprendre. Elle laissa Stefan entrer, en fronçant les sourcils. Il semblait contrarié. Pourquoi soupirait-il ? Si voir Violette lui faisait cet effet, il n’avait qu’à passer plus tard.

Mais finalement c’était tout autre chose. Apparemment il avait des affaires sur le feu. Une tâche à accomplir. Quel genre de tâche pouvait avoir un vampire mis à part celle de collecter du sang pour rester à moitié en vie ?

« Je veux bien comprendre que vous n’ayez pas de temps à perdre mais essayez quand même d’y aller proprement hein. Vous n’imaginez pas à quel point c’est chiant de couvrir la petite plaie. Alors j’aimerais qu’elle reste petite s’il vous plait. »

En tout cas, cette histoire de château et de tâche urgente avaient attisé la curiosité de Violette. Et tandis qu’elle tendait le bras vers le buveur de sang, elle se risqua d’être indiscrète.

« Pardonnez ma curiosité mais…vous parlez de votre château dans le monde des contes ? Qu’est-ce que vous devez y faire ? »

Pas sûr qu’il prenne le temps de répondre…vu qu’il venait à l’instant de stipuler qu’il était pressé…mais sait-on jamais. Il fallait toujours essayer d’avoir les réponses à ses questions.

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’avait pas menti lorsqu’il avait annoncé qu’il était pressé. Car à peine Violette lui avait tendu le bras qu’il le prit aussitôt, plantant ses longues canines dans sa chair. Il était certain que cet acte faisait horriblement mal. Mais il y avait une alternative, une alternative que Stefan avait proposée à Violette dès le début de leur petit arrangement. Aussi, la dernière chose que Violette aperçut ce fut le basculement de tête de Stefan vers son poignet. Et la seconde suivante le duo improbable se trouvait à Neverland. Une nouvelle fois.

Retrouver l’île chère à son cœur l’espace d’un rêve lui faisait toujours plaisir. Les paysages étaient magnifiques et totalement dépaysant. C’était un endroit qui était tantôt apaisant, tantôt euphorisant. Lorsqu’elles s’amusaient avec Peter et les enfants perdus, cette jungle devenait sa cour de récréation et Violette redevenait une enfant. Elle adorait cette sensation et c’était sans doute pour ressentir de l’insouciance pendant cet acte complètement immoral que Violette avait choisi ce rêve.

Violette s’adossa à l’arbre le plus proche avant de relever une de ses jambes et de la plier et ainsi poser la plante de son pied contre le tronc. Elle croisa les bras contre sa poitrine tout en écoutant le récit que lui livrait Stefan.

« Eh bien ! Vous êtes bien bavards aujourd’hui ! »

Bon. Ils parlaient souvent pendant les rêves mais jamais de lui. Ils parlaient plutôt de Storybrooke, des nouvelles de la ville ou de ses habitants. Mais ils parlaient très rarement d’eux. Après tout, ils n’étaient pas vraiment amis. Ils avaient simplement fait un pacte. Néanmoins, son histoire intéressait Violette.

« Un Calice ? Qu’est-ce que c’est ? »

Il fallait avouer qu’elle ne s’y connaissait pas trop en objet d’époque et ce genre d’objet ne devait sans doute pas exister au 21ème siècle. Du moins, Violette n’en n’avait jamais entendu parler. Alors, pendant qu’il était là à lui prendre un peu de sang, autant parfaire sa culture.

« Qu’est-ce qu’il a comme pouvoirs ? J’imagine que ce n’est pas de ramener les morts à la vie ? Un vampire qui revient à la vie, il vit quoi…2 secondes ? Et pouf il part en poussière. » s’amusa Violette qui ne put s’empêcher d’afficher un sourire amusé. « Pardon. C’était une blague de mauvais goût. Puis si vous disparaissiez, qui s’occuperait d’honorer notre marché ? »

Violette tenta de se rattraper comme elle le pouvait. L’Indestructible, toujours adossée à l’arbre, fronça les sourcils.

« Qu’est-ce que des vampires et des morts-vivants pourraient faire à un autre vampire ? »

Si elle posait cette question, c’est tout simplement parce qu’elle ne voyait absolument pas le danger là-dedans.

« Sauf s’ils se baladent avec des pieux ! » rigola Violette.

Elle rigola plusieurs longues secondes avant d’arrêter, par politesse. Enfin c’est surtout l’horrible expression qu’il venait d’utiliser qui la fit stopper brusquement. Elle porta même dans deux mains – l’une posée sur l’autre, sur sa bouche entre-ouverte.

« Haaaan ! » beugla-t-elle avant d’enlever ses deux mains de sa bouche pour en poser une sur son front. « Plus personne dit « casser des culs ». Ou alors les gens ringards. Mais s’il vous plait, ne l’utilisez plus ! J’ai l’impression de voir mon père en face de moi ! »

D’ailleurs elle était persuadée qu’ils s’entendraient bien, entre paumés des nouvelles technologies. Enfin…ils s’apprécieraient si Stefan ne prenait pas le sang de Violette tous les mois. Si son père l’apprenait, Violette ne préférait même pas savoir comment il réagirait !

« Du coup, si je comprends bien, vous cherchez quelqu’un qui veut botter le cul et non pas casser le cul, à quelques déchets revenus d’outre-tombe ? »

En soit, la proposition était plutôt alléchante. Complètement dangereuse mais alléchante. Enfin…peut-être qu’il avait déjà trouvé son partenaire ? Ou qu’il avait déjà une envie particulière pour son partenaire. Peut-être avait-il un associé que Violette ne connaissait pas. Après tout, il y avait de nombreuses choses que Violette ne connaissait pas à propos de Stefan. Tout comme lui ne connaissait pas grand-chose de Violette. Et c’était peut-être mieux ainsi, non ?

A la bonne heure ! Le vampire avait accepté de lui parfaire son éducation. Enfin, c’était plutôt sa culture qu’il allait parfaire puisque Violette était loin d’être quelqu’un avec un manque d’éducation. Ainsi, face à ce petit pique, Violette leva les yeux au ciel. Mais elle décida de ne pas lui faire de remarque. Après tout il était sympa de lui donner quelques informations. Violette écouta donc le professeur avec un petit sourire, tandis qu’elle était encore adossée au tronc de l’arbre.

« Intéressant. En effet, n’allant pas à l’église, je ne m’y connais pas trop dans les objets qu’ils utilisent pour leur messe. »

Violette n’était pas croyante. Elle ne croyait pas en des dieux, qu’importe leur nom et leur nombre. Même si aujourd’hui, il y avait des Dieux à Storybrooke, Violette ne les considérait pas comme des personnes au-dessus d’elle. Ils vivaient bien comme eux non ? Et il en était de même pour les Titans. Sans prendre en compte qu’ils faisaient beaucoup de choses qui pouvaient toucher tout le monde sans forcément les consulter. Alors bon, Violette n’allait clairement pas prier pour des Dieux, pour des Titans ou autres. Ils étaient tous dans le même bateau, avec les humains lambda. Vivre et tenter de repousser voire même d’empêcher la fin du monde. Et là, Violette n’hésiterait pas à apporter son aide.

« J’imagine du coup que le calice que vous cherchez n’est pas en argent ? » indiqua Violette avec un sourire amusé.

Si les informations qu’elle avait n’étaient pas erronées, l’argent blessait les vampires. Non ? Ou alors c’était seulement un mythe ? A Storybrooke, c’était difficile de démêler le mythe de la vérité. Tout pouvait arriver et ça, depuis son arrivée en 2018, elle l’avait bien appris. La discussion dériva sur les ennemis de Stefan qui rendait la mission plus délicate.

« Pourquoi vous ne les aidez pas à mourir ? Les zombies. Ca doit être vraiment atroce d’être un zombie. »

Un peu comme être un vampire. Devoir se nourrir de sang. C’était affreux. Mais Violette se garda bien de faire cette remarque. Il était préférable de rester sur le sujet principal.

« Et depuis le temps vos vampires ne se sont pas entre-tuer ? L’instinct de survie n’a pas pris le dessus ? »

Ou peut-être que le sang de vampire était mauvais pour un vampire. Encore une fois, Violette avait quelques lacunes sur ce thème. Violette ne put s’empêcher de rigoler face à ce que Stefan disait par rapport aux expressions et à son adaptation.

« Oh ! Mais il ne faut pas le prendre comme ça. » taquina la jeune femme. « N’arrêtez pas vos efforts ! Parler avec des expressions d’aujourd’hui vous permettra de mieux vous fondre dans la masse et peut-être même de nouer des liens avec les autres ! »

Avait-il des amis ? Quelle était sa relation avec Honey ? Violette pencha sa tête légèrement sur le côté, tout en fronçant les sourcils. Elle était songeuse. Ces deux questions lui trottaient dans la tête. Mais elle retrouva une position et une mine plus neutre lorsque Stefan en vint à lui proposer de l’accompagner. Un sourire s’étira sur ses lèvres.

« Mais qu’est-ce que j’aurais à y gagner. Après tout, votre comportement, votre façon d’être avec moi n’arrêtent pas de prouver que nous ne sommes qu’amis…que nous n’avons que ce marché qui nous lie. »

En fait, Violette aimait bien le taquiner. Parce que peu importe ce qu’il allait répondre, la décision de Violette était déjà prise. Elle avait besoin d’action, elle avait besoin d’entraînement aussi. Quoi de mieux que des vampires affamés et des zombies en quête de mort comme cible mouvante ?

« Mais vous avez des pin’s ? »

Pas sûr que le vampire comprenne la question. Sauf s’il se tenait au courant de ce qui se passait à la Mairie. Ces fameux pin’s permettaient un aller-retour dans n’importe quel monde du conte, donc celui de Dracula. Mais encore fallait-il qu’il en est. Si ce n’était pas le cas, heureusement pour lui, Violette en avait. Elle avait pris une boîte qui en contenait 10 à la Mairie. Bah quoi ? Il fallait bien que travailler à la Mairie et pour Hadès aient des avantages !

Fort curieuse, Violette l’était en effet. Et il devait plutôt s’en réjouir ! Cela ne devait pas être tous les jours que quelqu’un s’intéresse à ses histoires. A part peut-être Honey qui semblait voir un lien avec le vampire. Violette eut un léger sourire en observant Stefan, qui souriait lui aussi. C’était rare mais c’était plaisant. Peu nombreux étaient les moments où Violette et Stefan semblaient s’entendre. Est-ce qu’ils pourraient devenir amis ? Ce n’était absolument pas sûr. Peut-être avec le temps ?

« Ah ouais. C’est pas un petit calice. De l’or et des pierres précieuses. Ca doit donner envie à pas mal de monde. Genre des chasseurs de trésor. Il y en a dans votre monde ? »

Mais qui serait assez fou pour s’aventurer dans un manoir infesté de mort-vivant et de vampire. D’ailleurs, ce que Stefan révélait sur eux choqua profondément Violette. Avait-il parlé d’enfant ? Des enfants morts-vivants ? Pourquoi laissait-il une chose atroce se produire ?

« Comment cela se fait-il que des enfants finissent morts-vivants ? C’est vous qui les rendez ainsi ? »

Violette n’espérait. Si c’était le cas, il descendrait dans son estime, c’était évident. Fronçant les sourcils, Violette décida de changer de sujet, rebondissant sur la comparaison qu’il avait faite de ces morts-vivants.

« Des chiens de garde d’outre-tombe. Vu comme ça, c’est intéressant. Mais pourquoi ne pas avoir réellement fait des chiens mort-vivants, style rottweiler ou berger allemand…Enfin une race de chien qui vous plait quoi. Ça existe dans votre monde ? »

Est-ce qu’il était possible d’avoir un chien zombie ? Dans les films, ça existait non ? Violette n’était plus sûre. Songeuse, elle mit un doigt sur sa bouche. Elle tentait de répondre à ses pensées en cherchant dans son esprit. Mais elle sortit de ses pensées lorsqu’il répondit à sa remarque sur les vampires. Sa réponse était plutôt logique. Cependant elle ne put s’empêcher d’afficher du dégoût sur son visage lorsqu’il évoqua les pratiques sexuelles.

« Oooooook » coupa Violette en levant les deux paumes de main vers lui, les bougeant pour faire un signe de croix. « Merci mais non merci. Je n’avais pas vraiment envie d’avoir en tête des images de vampire en train de copuler. »

Et encore moins Stefan. Mais fort heureusement le sujet avait légèrement dévié. Mais finalement Violette aurait peut-être préféré continuer sur le même sujet car ce qu’il venait de lui dire la vexa réellement.

« Vous m’offensez. » fit remarquer Violette en croisant les bras, très contrariée. « Dans votre siècle, il y avait peut-être une limite d’âge pour se considérer amis. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. C’est un peu comme l’amour. Il peut y avoir des couples très étonnant avec une différence d’âge importante. J’imagine que ça peut être pareil pour l’amitié. Mais j’ai bien compris le message Mr Dracula. Vous ne me voulez pas dans votre entourage. C’est noté. »

Violette quitta son arbre où elle était adossée. Et la seconde suivante, elle était de retour à la réalité, dans sa chère colocation.

« Vous êtes prévoyant, c’est bien ! »

Violette prit un pin’s de la main de Stefan et l’observa sous toute ces coutures.

« C’est incroyable de se dire que ces si petits trucs peuvent nous téléporter dans un monde différent. Je me demande comment ils ont fait et surtout qui les a créés. »

Car si tout le monde savait que c’était la Mairie qui avait mis à disposition ces pin’s, personne ne savait réellement d’où ils venaient, comment ils étaient faits et encore moins par qui. Violette leva sa tête, regardant le vampire dans les yeux.

« Maintenant ? D’accord. Pas de problème. Est-ce qu’il y a quelque chose que je devrais emmener pour ce voyage ? »

Autant être préparé non ? Il était encore temps de prendre un sac et y mettre quelques affaires de première nécessité.

« Oh et dernière question avant d’y aller, si je me fais mordre par un de ces morts vivants, j’en deviens un à mon tour ? »

Comme dans les films ? Il fallait qu’elle sache où elle mettait les pieds !

Le rêve était terminé mais pas la discussion. Après tout c’était très intéressant. Violette découvrait un petit peu le monde de Stefan. Les morts-vivants n’étaient donc pas son œuvre. D’un côté c’était rassurant et d’un autre côté c’était légèrement flippant. Que se passerait-il si Violette mourrait dans le monde du vampire ? Deviendrait-elle à son tour un mort-vivant, un zombie comme il les appelait ?

« C’est intéressant. Effrayant mais intéressant. Souvent dans les films d’aujourd’hui, les zombies le deviennent par morsure ou à cause de la mutation d’un virus. Bref, il y a une cause là-dedans. J’en connais une qui adorerait étudier ce phénomène ! »

Evidemment, Violette parlait de sa sœur de cœur, Honey. La scientifique adorait questionner la science. Et les zombies étaient clairement une question de science. Enfin…c’était ce que Violette pensait. Peut-être se trompait-elle. Violette arqua un sourcil lorsqu’il évoqua le fait d’avoir tenté de vampiriser un animal.

« Sérieux ? Vous avez réellement tenté cela ? Mais quel genre d’individu êtes-vous ? Pauvre animal ! »

Y avait-il d’autres expériences qu’il menait dans son manoir obscur ? Violette ne préférait même pas le savoir. Par contre, ce qu’elle avait vraiment envie et besoin de savoir c’était comment se préparer à ce voyage inattendu. Sa réponse était surprenante.

« Mais vous me prenez pour qui ? Buffy ? Lara Croft ? J’ai pas des armes cachées sous mon lit et encore moins des pieux. »

Quand elle était dans la police, elle avait son arme de service. Mais elle avait malheureusement dû le rendre en arrêtant sa formation. Il y avait bien le bâton de Nora…mais justement c’était à Nora. Violette ne pouvait quand même pas partir sans rien. Elle se dirigea donc vers la cuisine.

« Un couteau de cuisine, ça peut aller non ? »

Sans attendre de réponse Violette prit le plus long couteau qu’elle trouva dans le tiroir. Elle fila rapidement dans sa chambre pour prendre son sac. Des vêtements chauds, une bouteille d’eau, quelques gâteaux et le fameux couteau composaient son sac. La jeune femme revint rapidement vers Stefan, son sac sur les deux épaules.

« Je me doute bien qu’une morsure de vampire ne me transformera pas en vampire. C’est pas la première fois que vous me mordez. Je parlais plutôt des morsures de mort-vivant, ou n’importe quel blessure qu’ils pourraient infliger. Est-ce que ça me causerait du tort ? »

Sous-entendu est-ce que Violette se transformerait en zombie.

« Oh…Vous n’êtes jamais allé dans un autre monde que celui de Storybrooke ?? »

C’était triste. Vraiment triste. Violette ne comptait même plus les différents mondes qu’elle avait découverts. La vie de Stefan semblait triste. Heureusement, ce voyage allait lui permettre un peu d’aventure dans son existence.

« Ne vous inquiétez pas, ça va bien se passer. »

Mais en fait, en y pensant, Violette n’avait jamais voyagé avec un pin’s. A chaque fois qu’elle était allée dans un monde différent, cela s’était fait par des moyens différents. La plupart du temps de façon imprévisible. Quoi qu’il en soit, Violette savait quand même voyager avec le pin’s. Après tout, c’était la Mairie qui le mettait à disposition des habitants. Et Violette faisait partie de la Mairie. La brune hocha la tête afin de répondre à la dernière question de Stefan.

« Oui. Il faut un contact physique pour qu’on soit transporté tous les deux dans le même endroit. »

Après, elle ne savait pas s’il fallait penser au monde voulu, ou s’il fallait évoquer son nom. Cette partie-là du processus était floue. Aussi la jeune femme évita d’ajouter d’autres informations. Elle se contenta de prendre l’auriculaire du vampire.

« Pas obligé de se prendre la main non plus. Je trouve ça chelou. » argumenta Violette avant de préciser. « Louche. Chelou ça veut dire louche. Les jeunes du 20ème siècle aiment bien parler en verlan…à l’envers quoi. Bref. Désolée. Parfois j’ai des mots de ce style qui sortent de ma bouche. »

La jeune femme observa Stefan puis ferma les yeux faisant le vide dans sa tête. Elle attendait qu’il dise quelque chose ou qu’il pense à son monde. Et finalement, lorsque Violette ouvrit les yeux, l’atmosphère avait complètement changé. Ils avaient quitté un nid douillet, lumineux et cosy pour se retrouver dans un endroit complètement sombre. Violette et Stefan étaient entourés de forêts. Violette lâcha immédiatement l’auriculaire de Stefan avant de faire un tour complet sur elle-même pour observer les alentours. Puis elle s’arrêta lorsqu’elle se trouva en face d’un vaste château. Il semblait vieux et d’époque du moyen-âge. Le jardin de cette demeure était tout sauf accueillant : il y avait des tombes tout autour. Sympathique.

« Donc. Une idée d’où votre calice se trouve ? »

Violette priait intérieurement pour qu’il ne dise pas qu’il se trouvait bien cache dans une de ces tombes. Violette n’avait pas trop envie de déranger les zombies qui y dormaient tranquillement…