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udith allait revoir Chiara, et comment dire… La jeune femme était une vrai pile électrique. Bien trop exister, elle s’était levée tôt pour faire ses tâches ménagères à la ferme avant de prendre une bonne douche. Elle s’était habillée simplement, une petite robe fleurie avec des boots et une veste en jean. Elle aurait dû partir bien plutôt, mais c’était sans compter sur les deux derniers qui avaient eu le malheur de commencer à se battre. Ses parents n’étant pas là, elle avait dû gérer les deux petits en attendant le grand frère. Elle avait passé de longues minutes pour essayer de les séparer, ce prenant quelques coups au passage. Des vrais monstres, elle n’allait pas dire le contraire. Du fait, elle avait haussé le ton, alors qu'elle ne le faisait jamais. Ca avait eu le don de les arrêter, elle avait eu une grande discussion avec eux. Avant de les punir quelques minutes avant que son frère n’arrive et ne prenne la relève.

Elle était vraiment de pouvoir sortir le temps d’une après-midi en dehors de chez elle. Ses parents étaient de nouveau en panique depuis qu’elle avait remis l’uniforme. Elle faisait tout pour les rassurer, car elle savait que tout se passerait bien. Puis, elle savait bien se défendre, le bleu, enfin, maintenant violet qui se dessiner sur une bonne partie de son menton en était la preuve. Elle espérait ne pas trop inquiéter Chiara quand elle la verrait. Elle n’avait pas spécialement, mal, juste le fait de se voir dans la glace la faisait grincer des dents. Elle aurait pu éviter ce bleu. Soupirant, elle mit des lunettes de soleil sur son nez avant de tout simplement monter en voiture. Musique à fond, elle se gara non loin du glacier. Regardant son téléphone, elle vit qu’elle avait un message. Elle ne l’avait pas vue avant et soupira, elle n’aimait pas être en retard.

Se dépêchant, elle accéléra le pas pour pouvoir passer le pas de la porte à la bonne heure. Soufflant un coup, elle respira la bonne odeur de la glace avant de tout simplement passer au rayon x la pièce avant de poser son regard sur Chiara. Elle lui adressa un grand sourire avant de s’approcher. Elle ne mit pas longtemps avant de la prendre dans ses bras. Elle n’aurait pas dû, mais ça faisait des années qu’elle ne l’avait pas vue. Les lettres étaient très intéressantes, mais la voir en vrai, c’était vraiment autre chose. Au moins, elle allait pouvoir voir ses réactions, chose qu’elle ne voyait absolument pas.

“Salut.”

S’installant sur une des chaises, elle adressa un grand sourire à la seule amie qu’elle avait. Malgré le fait que Judith était une personne très joviale, elle n’avait pas forcément beaucoup d’amis. Les personnes avec qui elle avait été amis il y a quelques années n'étaient plus que des connaissances ou presque. Il restait tout de même la jeune femme qui se trouvait en face d’elle ainsi que Tomy et Paul.

“Tes gardes du corps de son pas avec toi ?”

Elle ne les avait pas vues quand elle était rentrée, mais elle se doutait bien qu'ils ne devaient pas être bien loin. Elle ne sortait jamais sans eux, pour rassurer sa tante. Puis, Chiara devait sans doute être ravie surtout si il y avait Monsieur Sexy et Judith n'allait sans doute pas hésiter à lui poser des questions sur ce jeune homme. Elle voulait savoir comment les choses se passaient entre eux. Car il avait l'air de beaucoup intéresser son amie.

Judith n’avait pas pu s’empêcher de lui faire un petit sourire en coin. Elle se doutait bien que son amie eût vérifié la présence de son Monsieur Sexy. Elle était accro, et même si, elle disait le contraire, la lapine ne la croyait absolument pas. Dans le fond, elle trouvait ça assez marrant, mais, la brunette devait faire en sorte de que la blonde se lance. Si, elle pensait que le feeling passait avec lui, elle devait faire bouger les choses. Mais elle n’aurait jamais pensé que la discussion tournerait aussi facilement vers elle. Non, elle pensait pouvoir éviter toutes les questions et comment elle se sentait. Parce que dans le fond, elle ne savait pas vraiment. Ses émotions ne se mélangeaient sans doute pas correctement. Mais en parler pourrait l’aider, elle ne savait pas.

Levant les yeux au ciel, elle lui adressa un petit sourire, elle savait d’avance qu’elle devrait répondre à ses questions. Puis, Judith avait tendance à le faire naturellement, puis c’était son amie, elle pouvait lui parler sans problème. Elle savait qu’elle ne la jugerait jamais, c’était sans doute une règle qui s’était installée sans qu’elles n’en décident. Elles avaient tendance à se donner plutôt de très bons conseils plutôt que de balayer les sujets d’un revers de la main. Attrapant la carte des vins, la jeune femme ne dit rien pendant un long moment, aucune émotion ne traversa son visage. Elle faisait des navettes entre la carte et son amie. Elle aimait faire monter le suspense.

“C’est génial vraiment. Elle est très belle. C’est quoi qui la fait ou tu es passé par quelqu’un ?”

Elle lui adressa un petit sourire avant de lui donner la carte, alors qu’on venait prendre leur commande. Judith ne disait jamais non à une glace, en même temps, elle était gourmande. Même si, elle préférait tout de même les carottes. Bon, pas très étonnant pour une ancienne lapine. Penchant la tête sur le côté, elle prit une grande respiration.

“Ma mère va bien, la chimio la fatigue pas mal. Mais tout se passe bien à la maison, nous faisons en sorte que tout soit rangé ou autre, pour qu’elle ne fasse pas grande chose. Elle rouspète souvent parce qu’elle n’a pas grand chose à faire. - Elle rigola.- Pour mon ami, la confiserie nous a mis un coup, je n’aurais jamais pensé atterrir dans un endroit avec des oursons méchants. Je pense que les choses sont en train de s’améliorer entre nous. Mon travail cette passe très bien, en même temps, j’ai toujours aimé ça. Et comment je vais ? Je vais bien, le soleil repointe de nouveau son bout du nez. Voilà, j’ai répondu à toutes tes questions. Et toi comment vas-tu ?”

Judith savait que tout n’allait pas s’arrêter là. Creusé les questions, elles le faisaient toujours. C’était sans doute pour ça qu’elles passaient des heures à parler ou que leurs lettres traitaient plusieurs sujets.

Judith aimait beaucoup ce qui se trouvait entre ses mains. La carte était vraiment magnifique. Elle irait sans doute boire un ou deux verres chez Chiara. Enfin au moins goûter ses vins qu’elle aimait. La jeune femme avait toujours aimé ça, enfin, elle buvait aussi pas mal de bière. Mais quand elle se trouvait seule, elle aimait bien boire un verre de fin, surtout après le travail. C’était souvent son moment à elle, rien qu’à elle. Elle partait de la maison, pour aller se réfugier près de chèvres ou encore dans la grange. Là où personne ne pouvait la voir. Là où elle pouvait laisser aller ses émotions. Souvent, elle pleurait, criait, ou frappait les bottes de paille. Elle évacuait souvent le travail et ce qu’il se passait chez elle. Rien n’était facile, mais elle voulait se montrer forte, parce qu’elle l’était réellement. Elle l’avait toujours été, mais on avait tous un point faible. Et pour Judith, c’était sa famille.

“Il a fait du très bon travail. Tu pourrais en faire souvent des concours, tu pourrais découvrir d’autres petites pépites."

Elle lui adressa un sourire, avant de pencher la tête sur le côté. Avait-elle vraiment parlé de tricot ? Elle savait d’avance que sa mère ne voudrait pas. Elle aimait bien trop bouger pour rester assise à tricoter des pulls. Déjà que cette dernière voulait aller dans le jardin, ils avaient réussi à trouver à lui faire autre chose. Elle était comme sa fille, toujours à vouloir être un mouvement. Mais la jeune femme faisait en sorte que sa mère bouge le moins possible, au grand désarroi de cette dernière.

“Pas de tricot. Il lui faut quelque chose qui bouge, mais sans trop bouger non plus. Oui, puis elle pense à autre chose.”

Judith lui adressa un petit sourire, elle aussi était contente que les choses avec Tomy se soit arrangée, ou du moins soit en cours. Il était son meilleur ami, et le retrouver était une chose dont elle ne pouvait plus se passer. Non. Puis, elle ne quittera plus jamais SB, il allait devoir le supporter jusqu'à la fin. Ils avaient vécu leur enfance ensemble, ils allaient devoir se supporter en tant qu'adultes.

“Laisse ces oreilles. Il est adorable, vous pourriez bien vous attendre.”

Bon, Tomy avait déjà eu les oreilles pointues, mais pas sûres que les avoir de nouveau puisse aller avec son nouveau visage. Quoique, il serait sans doute bien plus mignon. Cette pensée resterait entre elle et elle. Portant son regard sur son amie, elle ne savait pas vraiment quoi dire. Alors elle ne dit rien, attendant de savoir comme elle allait. Un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’elle penchait la tête sur le côté.

“Oh, je viendrais goûter ton nouveau vin. Et un documentaire animalier ? Ça parlait de quoi ? Je suis contente que tu ailles bien.”

Esquiver les questions. Judith savait le faire, elle l’avait toujours fait dans les moments où elle ne voulait pas parler. Mais elle savait aussi qu’il était une chose simple de pouvoir parler avec Chiara. Elle écoutait et donnait des conseils qui marchaient plutôt bien. Soupirant, elle croisa les bras avant de se mettre au fond de sa chaise.

“Je vais bien. J’ai juste du mal à gérer mes émotions entre le travail et la maison. Tu sais que j’ai tendance à tout prendre à cœur. Puis je me sens tellement impuissant de ne pouvoir rien faire pour la soulager. Puis, c’est compliqué d’expliquer aux petits que non maman ne va pas mourir, mais qu’elle est très malade. Ils commencent à voir les signes. Puis, elle va de plus en plus à l’hôpital, mais elle ne veut toujours pas tout dire. Je pense qu’elle ne se sent pas prête, qu’elle n’a pas forcément compris tout ce qu’il lui arrivait. Alors je lui ai dit que je serais là quand elle voudrait tout me dire. Je sais qu’elle a un cancer du sein. Je sais que c’est héréditaire. Alors, elle doit s'inquiéter. Voilà.”

Elle soupira, voilà elle avait tout dit, ou presque. De toute façon, Judith n’avait jamais vraiment aimé parlé de ce qu’elle ressentait. Non, elle prenait soin des autres, et c’est tout. C’était le plus important à ses yeux.

Dans le fond, Judith savait qu’elle avait besoin de cet après-midi avec son amie. Elle le sentait au plus profond d’elle. Juste besoin de s’éloigner quelques instants de tous les petits problèmes qui venaient doucement manger son cerveau. Elle aimait sa famille, elle l’aimait plus que tout. Et le fait de savoir sa mère malade, avait fait en sorte de rapprocher les liens. Mais elle restait une jeune femme de vingt-cinq ans qui avait comme les autres, des soucis. Elle le savait. Elle se faisait bien trop de mourant pour les membres de sa famille. Elle essayait de faire le plus possible à la maison, pour les soulager le plus possible. Et pourtant, elle avait l’impression que ce n’était pas assez. Qu’il avait toujours plus à faire. Judith ne montrait pas aussi facilement ces faiblesses, avec le travail, elle avait appris à mettre de côté tous ces problèmes. Alors, elle le faisait souvent en dehors, laissant sa vie personnelle en dehors d’une pièce. Ce n’était pas forcément la meilleure chose à faire, mais pour le moment, pour elle, c’était ce qu’il avait de mieux pour ne pas sombrer.

“Je te donnerais un avis très concret. Puis tu sais bien que j’aime le vin. Oh, je préfère regarder un bon film d’action. Je serais capable de m’endormir devant les ours polaires.”

Bien sûr, il lui arrivait de regarder des documentaires avec ses frères et sœurs. Mais ce n’était pas forcément ce qu’elle aimait le plus. Bon, après, elle regardait beaucoup de dessins animés. Étant une grande enfant, ça ne la déranger pas vraiment, puis ça lui permettait de pouvoir passer un moment en famille. Judith ne put que froncer les sourcils. Aller voir un psychologue ? Elle en avait déjà vu quand elle était à New-York. Certaines enquêtes étaient bien trop dures à endurer. Alors souvent, ils avaient eu l’obligation d’aller en voir un pour pouvoir reprendre le travail. Elle n’allait pas en voir un maintenant. Pour lui dire quoi ? Qu’elle devait laisser ces émotions sortir et surtout parler. Elle le savait déjà, mais elle ne voulait simplement pas le faire.

“Je ne pense pas que j’irais en voir un. Je sais que c’est la situation actuelle qui fait que j’ai beaucoup trop d’émotions qui se mélangent. Mais ça ira mieux, quand ma mère ira mieux.”

Haussant les épaules, Judith fit un petit sourire à la personne qui se trouvait en face d’elle. Elle voulait la rassurer, même si, elle n’était pas très douée pour ça. Elle faisait comme elle le pouvait puis bon, Judith était une jeune femme forte, elle allait pouvoir surmonter cette épreuve, comme toutes les autres épreuves que la vie lui donnerait. C’était comme ça. Dans une vie, il avait des hauts et des bas. Elle était actuellement dans des montages russes.

“Sûrement, mais j’ai l'impression de jamais faire assez. Bon, après, j’ai le travail à côté, du coup, je donne des petites tâches aux autres. Ils sont assez contents de le faire. Surtout de voir ensuite notre mère sourire.”

Sourire qui cache bien des inquiétudes. Judith le savait, elle était comme sa mère. Mais elle faisait en sorte de les taire, parce qu’elle savait qu’un jour sa mère serait guérie de ce cancer. Il fallait juste lui laisser du temps, puis si elle avait tout compris, le cancer avait été pris à temps, alors c’était plutôt une bonne nouvelle. Mais jusqu’à quand les choses continueraient d’aller bien.

“Tu sais, même si le cancer a été su au bon moment, on ne sait jamais comment il va se développer. Espérons que les choses s'améliorent. Je vais essayer d’aller à un rendez-vous avec elle-même si elle ne veut pas. Je pense qu’ils sont compris, mais quand ils seront tous à la maison, je vais leur expliquer avec des mots simples. Ce n’est pas une chose facile à gérer en étant adulte alors pour des enfants..”