« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Pourquoi est-ce que les humains ne sont jamais livrés avec le mode d'emploi ?
Cette soirée devait être un moment absolument inoubliable pour Marjolène et moi. Cela faisait un mois que nous sortions ensemble et pour fêter ça j’avais réservé une table dans le meilleur restaurant de la ville. J’avais toujours raffolé de ce genre de dîner. Pouvoir déguster un très bon dîner dans une ambiance éclairage aux chandelles absolument romantique, profiter du calme des lieux avec dans mon champ de vision la plus belle et délicieuse des femmes… que pouvais-je espérer de mieux ? Cela tranchait si agréablement avec l’environnement militaire, bruyant et dangereux auquel j’étais confronté tous les jours au sein de mon commando. Laissant les affaires de côtés, j’avais promis de faire de Marjolène ma priorité du soir. Mes frères l’avaient d’ailleurs bien compris puisqu’à aucun moment ils ne prirent la peine de me déranger. De toutes manières, j’avais bien assez confiance en mon lieutenant pour savoir qu’en cas d’imprévu il saurait prendre la bonne option pour se sortir de ce sac d’embrouilles. Il n’y avait donc que nous perdus dans notre petit univers. Durant tout le temps que passa notre dégustation de l’entrée et du plat principal tout se passait à merveilles. Nous partagions notre repas tout en le ponctuant de discussions très intéressantes et d’éclats de rire. Et puis soudain, ce fut le drame. Entendant la sonnerie de mon portable raisonner dans le restaurant, je le saisis dans un réflexe et fis alors face à l’expression légèrement agacée de Marjolène. Cependant, elle ne laissa rien paraître de son mécontentement. Pas même lorsqu’elle aperçut mon air quelque peu agacé face à cette situation. Je savais que Julian et les messages qu’il n’avais de cesse de m’envoyer l’énervait prodigieusement et je ne voulais pas faire de drame alors que nous étions au restaurant. Cela dit, je pris tout de même le temps de le lire, par simple curiosité.
"J'espère que tu t'ennuies bien, chez toi, comme un vieux avec ta vieille parce que moi c'est l'éclate ! On fait une pool party à la villa qu'avec des gens bien. Donc en gros pas avec toi "
Portant comme si de rien n’était son verre de vin à ses lèvres, elle en bu une gorgée et s’adressa à moi au moment de le reposer sur la table.
« J’espère que ce n’est pas une urgence, chéri. Les soirées que l’on peut passer ensemble sont tellement rares. »
« Non non ne t’inquiètes pas… c’est juste un copain qui voulait me souhaiter une bonne soirée. »
C’était un mensonge bien évidemment mais comment aurais-je lui dire la vérité ? Mes relations avec Queue Rayée étaient tellement difficiles et le sujet bien délicat à aborder. Cela avait commencé dès le moment où le roi des lémuriens avait fait publiquement une déclaration publique sur notre liaison éphémère. Bien évidemment, je n’avais pas manqué d’expliquer à Marlène que cette histoire ne voulait rien dire et qu’il n’y avait rien entre Queue Rayée et moi dont elle devait s’inquiéter. Mais la loutre avait beaucoup de mal à me croire, d’autant que Julian passait littéralement sa vie à m’envoyer des textos plus ou moins équivoques sur ses conquêtes amoureuses et m’avait même envoyé des sextos tout en faisant croire qu’ils ne m’étaient pas destinés. Elle n’était d’ailleurs pas la seule que cela agaçait prodigieusement mais que voulez-vous lorsqu’un roi s’attends à obtenir quelque chose, il fait tout pour l’avoir… d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un roi tel que celui-ci. Il n’avait jamais réussi à digérer mon rejet et cela se sentait dans toutes ses petites actions qu’il entreprenait. Cela n’était bien évidemment pas du goût de ma compagne qui était toute prête à me le faire comprendre.
« Bien ! Dans ce cas tu ne manqueras pas de saluer ce cher Queue Rayée pour moi ! »
« Maggie qu’est-ce que tu racontes ? Qu’est-ce qui te fait croire que c’est lui ? »
« Tu plaisantes j’espère ? Il passe sa vie à t’envoyer des textos plus déplacés les uns que les autres. On ne peut même pas profiter d’être tous les deux sans qu’il vienne nous interrompre. Parfois j’ai l’impression qu’on forme un couple à trois. »
Je levais alors les yeux au ciel tandis qu’elle prononçait ses dernières paroles. Je trouvais cela d’un ridicule affligeant. Posant une main sur la sienne pour la rassurer, je lui adressais un sourire charmeur pour tenter de la calmer.
« Ma chérie, je t’en prie. Ce que tu dis n’a absolument aucun sens. Julian c’est un bon copain c’est tout. Et crois-moi je suis le premier à être énervé par son comportement. »
« Alors pourquoi tu ne bloques pas son numéro ? Pourquoi est-ce que tu le laisses prendre une telle importance dans notre vie ? Tu devrais le bloquer… purement et simplement. Bloque son numéro pour qu’il te laisse enfin en paix. »
« Tu crois que c’est aussi facile que ça ? Tu le connais pourtant, tu sais comment il est. Si je bloque son numéro c’est sous les fenêtres du Clos Bleu qu’il viendra embrasser ses conquêtes. »
« Tout à fait et tu sais pourquoi ? Parce qu’il sait que ça t’agace de l’imaginer dans les bras d’un autre homme. Que ça t’énerve et que quelque part ça t’excite de l’imaginer repousser son prétendant pour que tu reprennes la place laissée libre. »
Furieuse, je la vis se relever de sa chaise emportant son sac à main sous le bras.
« Qu’est-ce que tu es en train de faire au juste ? »
« Je vais vous laisser entre hommes. Je suis sûre que vous avez des tas de choses à vous raconter. Tu devrais lui proposer de venir finir le repas et de lui laisser payer l’addition… car après tout, il semble qu’on doive tout partager en deux lorsqu’il s’agit de toi. »
« Vous n’avez pas à me partager, Maggie. J’ai choisi d’être avec toi parce que je t’aime. »
« Alors si c’est le cas dis-le lui clairement ! Dis-lui qui tu m’aimes et qu’il doit t’oublier… »
Elle demeura alors interdite quelques instants, attendant une approbation de ma part que j’étais incapable de lui donner. Me foudroyant alors du regard, elle me lança cinglante.
« Tu sais, un beau jour il faudra bien que tu choisisses vraiment entre lui et moi. »
Je la laissais repartir sans essayer de la rattraper. A quoi bon après tout ? Je savais que lorsqu’elle se trouvait dans une telle colère aucun mot ne suffirait à la calmer. Je ne pouvais dès lors faire qu’une seule chose, obéir à ses ordres et faire comprendre à Queue Rayée la réalité qu’il refusait d’admettre. Profitant d’un dernier café, je pris mon téléphone portable et lui répondit.
« Et tu t'amuses tellement bien que rien de mieux à foutre de ta soirée de m'envoyer des messages en plein milieu de soirée ? »
"Oh c'était juste pour te montrer ce que tu rates mais comme dit vu que la vie de pépère te convient ..."
« Elle me convient certainement mieux que tes fêtes débiles, ça c'est certain ! »
Puis, pour réellement lui faire comprendre la situation dans laquelle il m’avait placée et mon état d’énervement, je rajoutais.
« Tiens puisqu'on en parle, ça te dirait que je t'envoie du rab de viande et de dessert ? Non parce que ça va me rester sur les bras... Marjolène n'étant plus là pour en profiter ! »
Bien sûr sa deuxième réponse ne se fit pas attendre et le ton était bien sûr le même auquel je pouvais m’attendre. Un intense joie à l’idée que ma copine pouvait lui laisser le champs libre.
"??? T'as enfin compris qu'il fallait la larguer ? Oh non ... me dis pas que c'est elle qui t'as largué HAHAHA PTDR #Karma"
« Tu calme ta joie tout de suite, Queue Rayée ! C'est rien qu'une petite dispute. Elle est fâchée et tu sais pourquoi ? Parce qu'un certain lémurien que je ne citerais pas ne trouve rien de mieux à faire de ses nuits que de passer son temps à me harceler au téléphone. »
"Je ne calme pas ma joie, je ne vis que de joie, moi au moins ! Bah écoute, Sorry not Sorry, ta faute, t'as qu'à pas me répondre si Madame est jalouse. Moi j'y suis pour rien "
Je demeurais alors quelques temps interdit devant le message de Queue Rayée. Comment pouvais-je lui répondre ? Tous ces éléments qu’il venait d’énoncer n’étaient que la vérité pure.
« Bon écoute, Queue Rayée, je ne te le dirais qu'une seule fois ! Arrête de m'envoyer des messages à tout bout de champs... j'en ai rien à faire de savoir comment tu occupes tes soirées ou de connaître les visages des minables que tu mets dans ton lit. Il n’est pas question que je largue Marjolène pour revenir vers toi. Je ne suis pas intéressé et il faut que tu te le mettes en tête une bonne fois pour toutes. point. »
« OK »
Cela avait été ces derniers mots, ces dernières paroles… tout du moins pour le moment. Je m sentais alors divisé entre la joie d’avoir pu mettre les choses au clair avec lui. Au moins, la situation était claire et je pourrais témoigner de ma bonne foi envers Marjolène. Nous n’aurions dès lors plus à nous quereller à ce propos et nous pourrons tranquillement envisager notre avenir ensemble. Il y avait cependant une partie de moi, petite mais bien vivace, qui me faisait regretter ce OK froid et mécanique qu’il m’avait répondu. En un sens, je venais à regretter notre discussion même si elle n’avait été qu’une prise de bec supplémentaire. J’avais peur qu’il ne vienne plus jamais m’adresser la parole et qu’on ne puisse plus communiquer. D’où me venait ce sentiment désagréable ?
J’avais fini par revenir dans mon appartement vide, le cœur légèrement serré. Moi qui avais rêvé de finir cette soirée entre les bras de ma petite amie, je me retrouvais dans un lit froid. C’était une sensation désagréable et je me sentais d’humeur mélancolique. Rien ne brisait le silence de la pièce, sauf une petite sonnerie de téléphone indiquant que j’avais reçu un nouveau message. Je me relevais alors du lit où je m’étais allongé pour saisir le téléphone entre mes mains. C’était une réponse de Queue Rayée qui apparemment n’avait pas pu respecter bien longtemps son vœu de silence. Curieux, je pris le téléphone en main et lu son message.
"J'arrêterai de t'envoyer des messages le jour ou tu arreteras de me répondre. Le roi a bon dos mais si tu les lisais pas hein ... tout comme mes storys que tu regardes sur insta #l'hopitalquisefoutdelacharité"
Une fois encore, il avait raison. Même si les messages ne m’étaient pas directement adressés, il m’arrivait toujours de consulter ce qu’il pouvait publier sur les réseaux sociaux. D’autant plus durant ces rares jours où il ne s’adressait pas à moi directement. Je savais très bien pour quelle raison je le faisais. Notre « rupture » avait été une véritable tragédie pour lui. Il multipliait les gaffes depuis lors et je n’avais que peur qu’il finisse par faire une bêtise. Je ne lui répondis alors pas immédiatement, réfléchissant aux paroles que je pourrais lui dire. Un deuxième message s’afficha alors.
"T'façon tout est de ta faute. Alors prends en toi qu'à toi même. Tu n'obtiens que le courroux divin du roi. En vrai, je devrais même peut être prévenir Marjolène dans ma grande mansuétude du connard que tu es. Ça lui éviterait sans doute de souffrir pour rien, surtout si tu lui sors des "oh tu as les plus beaux yeux que la terre n'ait jamais porté" ou des "j'ai toujours rêvé de cette première danse". Bref bye bye Mister Connard"
Ses mots étaient cinglants et son jugement implacable. Le voir ressortir les paroles même que je lui avais adressé durant notre seule et unique nuit passionnée me faisait réellement du mal. Cela signifiait qu’il les ruminait depuis ce jour-là et qu’elles n’avaient jamais quittés son esprit ? A cet instant, je savais que j’aurais dû m’excuser mais les mots ne venaient pas. Alors je choisis de ne pas lui répondre, déposant mon portable sur ma table de nuit et me promettant de ne plus le toucher jusqu’au lendemain. Après tout, on dit que la nuit porte conseil, non ?
Ce fut la première chose que je fis avant même de me lever. Reprenant mon portable en main, j’écrivis à Queue Rayée en espérant qu’il ne m’en voudrait pas. Une fois de plus je craquais complètement, revenant sur ma décision de ne plus lui adresser la parole. N’était-il pas possible de vivre dans un monde où je pourrais à la fois m’adresser à ma copine et à mon ex petit-copain d’une nuit sans que cela cause des ravages incalculables autour de moi ?
« Ecoute je suis désolé, d'accord ! J'aurais pas dû t'envoyer sur les roses aussi méchamment. On est malgré tout toujours amis et ça me fait plaisir de savoir que tu penses à moi... mais par pitié tourne la page sur cette relation amoureuse qu'on aurait pu entretenir. Sinon ça va mal finir pour toi ! »
Une fois encore, je n’avais pas prononcé ces paroles sur le ton de menace. Je m’inquiétais réellement pour lui et je ne voulais pas être la source d’une tragédie. C’est d’ailleurs ce que je tentais de lui expliquer dans mon deuxième message.
« Et si je passe autant de temps sur les réseaux sociaux c'est pas parce que tu me manques. C'est juste parce que j'ai peur pour toi. Sur ce, prend bien soin de toi ! »
Je me levais alors, bien résolu à pouvoir à me réconcilier également avec Marjolène. Mais je savais que ma loutre vétérinaire était de garde aujourd’hui et que je ne pourrais donc pas lui parler avant que la soirée n’arrive. Gentleman, je m’étais résolu à l’idée de lui offrir un cadeau. Il fallait avant tout que je prouve que mon amour pour elle serait à jamais plus grand que les sentiments amicaux que je pouvais avoir pour Julian. Un cadeau serait donc le bienvenu et pour l’occasion, je décidais d’aller lui offrir un joli bijou. Pour cela il fallait donc que je me rende au centre commercial.
C’était le tout début de l’après-midi lorsque j’arrivais sur place et j’entendis une nouvelle fois la sonnerie de mon téléphone raisonner. Une fois n’étant pas coutume, il s’agissait là encore de la réponse de Julian. Une réponse qui curieusement me donnait enfin l’envie de sourire.
"C'est marrant comment tu te fais des idées. J'me balek de toi de ouf. Je te rappelle juste ce que tu as raté ."
Je lui adressais alors une petite moue désapprobatrice. Est-ce que c’était réellement la vérité ? Où il était passé le connard dont il parlait la dernière fois avec la colère d’un amant éconduit ? Je finis cependant par hausser les épaules. Après tout, s’il partait dans mon sens, pourquoi devrais-je insister ? C’était parfait pour nous deux, non ? Je reçu alors un second message que je lus de suite.
"Baaaleeek vis ta life chouchou je te pointe juste les trucs du doigt. Le roi prend toujours soin de lui, alors pense plutôt à toi pour une fois aussi."
Je souris alors avec affection, ravi de l’entendre me retourner ses vœux de bonne santé. J’étais ravi de savoir qu’il pensait malgré tout à moi avec affection. Je n’étais pas très sûr concernant le fait qu’il savait effectivement prendre soin de lui, au vu du nombre de fois où son loyal conseiller Maurice avait fait appel à moi pour le ramener chez lui après une soirée un peu trop arrosée ou une fugue imprévue. Mais j’avoue que cela m’arrangeait bien de le penser. Après tout, qu’aurais-je été si je ne jouais pas les chevaliers servants pour sa majesté des queues rayées ? Ce dont je ne me rendais pas compte c’est qu’une fois de plus je m’étais enlisé dans un piège de paroles mielleuses, sans parvenir à lui faire mes adieux qui était mon objectif principal. Mais d’ailleurs est-ce que j’en avais réellement envie ? Je vous ai déjà dit que ma vie sentimentale était compliquée ?
Je soupirais alors tandis que je passais devant la librairie. Ordinairement, je n’en franchissais jamais les portes, laissant habituellement ce plaisir à Kowalski, mais j’avais flashé sur une collection d’ouvrage parlant de développement personnel. Il y avait un livre sur tous les thèmes et notamment sur la gestion des relations sociales. C’était donc tout ce qui me fallait pour obtenir des réponses concernant ce méli-mélo sentimental dans lequel je m’étais engouffré. Qu’importe que cela soit au travers des pages d’un livre. J’avais besoin de réponses et comme tous mes proches étaient plus ou moins liés aux deux protagonistes qui me posaient tant de soucis, je ne pouvais pas réellement espérer pouvoir me confier à eux. J’essayerais après tout cette méthode qui m’était tombée dessus de manière providentielle. Après tout, qui ne tente rien n’a rien, n’est-ce pas ?
Un peu honteux et peu sûr de moi, je regardais tout autour de moi pour m’assurer que personne de ma connaissance ne me voyait et j’entrais dans la boutique. Après être passé rapidement dans les rayons, je finis par trouver l’objet de ma quête. Me rapprochant du rayon, je pris l’un des livres appelé sommairement « les relations amoureuses pour les Nuls » et commençais ma lecture. C’est alors que ma lecture fut interrompue par une arrivée impromptue qui me coupa dans mon élan studieux.
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Deborah Gust
« Sarcasm: punching people with words. »
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- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
| Conte : Inside Out | Dans le monde des contes, je suis : : Disgust
Quand Sandy était de sortie, en général je m'arrangeais pour la suivre d'assez près. Non pas que j'en ai particulièrement envie, d'ailleurs, mais il fallait bien que quelqu'un se dévoue pour faire en sorte qu'elle n'aille pas morver sur n'importe qui pour n'importe quoi et n'en profite pas pour contaminer la ville avec sa dépression chronique. Bon, et dans le fond, je l'aime bien quand même, Miss Déprime toutes années confondues. Elle sait pas s'habiller, elle renifle trop, elle a toujours les mains moites et le nez rouge (voire coulant) mais elle n'est pas méchante. Elle est juste totalement inadaptée au monde parce qu'une boule de tristesse à l'état pur c'est clairement pas fait pour survivre tout seul. Moi ça va, je gère. Je suis dégoût. La survie sociale, je sais ce que c'est, je suis faite pour. Mais une émotion, de base, c'est pas censé devenir humain. Alors même si j'aime pas donner dans la charité (question d'image avant tout) je m'occupe de mes trois boulets émotionnels : Peur, Colère et Tristesse, évidemment. Elle voulait aller à la librairie pour renflouer son stock d'histoires "passionnantes" sur les vampires amoureux d'adolescentes ou je sais pas quoi. Typiquement pas le genre de trucs que je lis, merci pour moi, j'ai du goût, contrairement à certains. La seule fois où j'avais mis le nez dedans c'était pour faire la lecture à Sandy parce qu'elle pleurait trop pour lire elle-même la fin de son chapitre. Autant vous le dire tout de suite : ça a pas été le meilleur moment de ma vie. Globalement, j'aimerais bien ne pas devoir jouer à la maman aussi souvent avec autant de personnes mais que voulez-vous ? La création m'a fait parfaite et en tant que personne parfaite j'aide mon prochain. Tout en restant humble, cela va sans dire. Et presque patiente. Ce jour-là, par exemple, Sandy me parlait déjà depuis 4 minutes et 40 secondes (mais personne ne compte) de pourquoi Bella Swann devrait choisir Edward Cullen et pas Jacob Black (alors que, franchement, on s'en tamponne le nénufar, non ? ils sont aussi nul l'un que l'autre !) et j'écoutais encore un mot sur deux. Si ça c'est pas de la patience, je sais pas ce que c'est ! - Et puis... ça veut tout dire quand même. Bella elle a... elle a... quand même... VOULU MOURIR, hoqueta l'émotion bleue, POUR EDWARD. SE SUICIDER EST CE QUE TU TE RENDS COMPTE A QUEL POINT C ES TRAGIQUE D AIMER ??? Nous y étions. Elle avait ouvert les vannes et prononcé ces dernières paroles dans un élan dramatique, tombant par terre, le livre serré contre sa poitrine avec vénération. Ses lunettes n'étaient que buée et humidité, à cause des larmes de crocodile qu'elle pleurait. Et moi, bras croisés, je l'observai de toute ma hauteur (1m70 quand même) avec tout le désintérêt dont j'étais capable. - Ouais, dramatique, t'as raison. Maintenant tu m'excuses, je te laisse reprendre tes esprits et je vais de l'autre côté de la boutique faire semblant que je te connais pas pendant 5 minutes. Je n'attendis pas son approbation et la laissai, prostrée par terre, le livre toujours contre elle. Dans ces moments-là il fallait la laisser digérer les choses. En principe elle finissait par se rappeler ce que je lui avais appris et redevenait presque normale. Disons aussi normale qu'elle puisse l'être, c'est-à-dire pas beaucoup. Au hasard de mes déambulations dans la librairie, mes yeux se posèrent sur une scène pour le moins intéressante, à savoir un jeune homme perdu dans la lecture - sans doute intéressante quand on est nul en amour - des "Relations amoureuses pour les nuls". Evidemment, je me devais d'intervenir. Mais avant de le faire, je m'appuyai nonchalamment à l'une des étagères et croisai les bras, un sourire qui ne se privait pas d'être amusé sur les lèvres. - J'espère que vous pensez pas réellement que ce bouquin va résoudre vos petits problèmes sentimentaux parce que toute la collection sur les émotions et les sentiments est nulle. Croyez-moi, je sais de quoi je parle. Puis faudrait songer à assumer vos lectures, ça va, OK ça en dit long sur vous que vous soyez rendu à lire un machin pareil mais si vous prétendez que c'est pas la honte, les gens y croiront. Tout le contraire de là, en fait.
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"Si tu veux mon avis Kowalski, même quand tu passes une journée horrible, il y a toujours un truc de pire qui peut arriver. Par exemple..."
"Bonjour mon petit peuple à moi. Soyez joyeux, votre roi est arrivé !"
"Ouais enfin tu vois ce que je veux dire."
"Je vais passer les prochains mois à me battre aux côtés de mecs qui ne t'arrivent même pas à la chevilles. Je vais finir par m'ennuyer, moi."
| Conte : Madagascar | Dans le monde des contes, je suis : : Le commandant Skipper
Pourquoi est-ce que les humains ne sont jamais livrés avec le mode d'emploi ?
Je sursautais l’espace d’un instant lorsque j’entendis une personne m’interpeler. Conditionné par mes réflexes guerriers, je me plaçais en position de combat, les mains devant moi et prêt à faire face à n’importe quelle éventualité. Je n’y pouvais rien, le soldat qui sommeillait en moi se tenait toujours aux aguets, prêt à attaquer le premier assaillant qui passerait. Cela dit, j’abaissais ma garde bien vite en me rendant compte que cette femme n’avait absolument aucune intention belliqueuse. Affichant alors un rictus sur mes lèvres, je me tournais pour ranger le livre que je tenais dans ma main.
« Ouais j’ai toujours pensé que la lecture n’était faite que pour nous lessiver le cerveau... mais mon lieutenant n’a jamais voulu me croire. »
Je portais alors la plus grande des attentions à la femme se tenant devant moi. Elle semblait être une personne bien propre sur elle, n’étant pas le genre à chercher les embrouilles. Alors pourquoi venait-elle se mêler de ce qui ne la regardait pas ? Après tout mes problèmes sentimentaux ne regardaient que moi, non ? Pourtant quelque chose me disait que je ne pouvais pas laisser la conversation prendre fin ici. Après tout, j’étais toujours rendu au même point de départ. Je n’avais encore aucune piste de réflexion pour mettre fin à ces questionnements qui me trottaient dans la tête, finissant même par me rendre moins efficace qu’à l’accoutumée. Peut-être qu’en éclaircissant ses paroles, elle pourrait me donner de précieux conseils ? Toujours sur la réserve, je lançais sur un ton ironique.
« Et vous vous le connaissez peut-être le remède miracle qui va résoudre tous mes problèmes ? Non parce que franchement j’ai un peu près tout essayé pour le résoudre et rien ne marche. Il faut croire que je ne suis pas vraiment pas doué pour ça. Le malheur d’être un bon soldat, hélas. »
Je soupirais alors lourdement, me rendant compte que cette conversation tournait dans le vide. Je haussais alors les épaules, n’attendant pas réellement autre chose de ma journée. Je finis simplement par secouer la tête.
« Je devrais simplement laisser tomber… mes problèmes finiront sûrement par se résoudre d’eux-mêmes. Je vous laisse aller prêter votre âme charitable à des personnes qui auront réellement besoin de votre aide. Veuillez m’excuser. »
Je claquais alors des talons avec une attitude toute martiale et m’apprêtait à repartir lorsque ladite Sandy se jeta devant moi pour que je partage avec elle son opinion sur cette belle et tragique histoire d’amour qu’était Twilight. Les yeux remplis de larmes et la goutte au nez, j’avais beaucoup de peine à maintenir son regard. Les émotions et moi-même n’étant pas nécessairement en très bon terme, l’empathie n’avait jamais fait partie de mes qualités. A la question pouvait-on mourir par amour, je répondis simplement avec un ton assez sévère.
« Bella n’est qu’une petite idiote voilà tout ! Personne ne mérite que l’on puisse sacrifier sa propre vie pour un amour… même lorsque l’on croit que l’autre est « le grand amour de sa vie ». Il ferait mieux de claquer les talons et d’aller chercher quelqu’un de moins exigeant, c’est tout ! »
J’avais levé le ton sur la dernière phrase, laissant les regards de quelques clients qui se trouvaient aux alentours. Emporté dans mon élan, je n’avais même pas prêté attention à cette petite erreur de ma part. Kowalski m’aurait d’ailleurs repris sur cette erreur de grammaire bien singulière. Nous étions bien en train de parler d’une femme, non ? Alors pourquoi j’avais parler au masculin en employant le pronom « IL » ? La réponse était simple. Je ne faisais que répondre à l’écho de ma propre situation. Me rendant compte que je n’avais fait qu’aggraver encore d’avantage la situation et que ses pleurs ne firent que reprendre de plus belle, je me radoucis alors. Saisissant d’un geste mécanique un mouchoir en papier dans ma poche, je le lui tendis avec un petit sourire attendrissant.
« Tenez, je crois que vous en aurez bien besoin. »
Me tournant alors dans la direction de l’amie qui l’accompagnait, pour lui faire comprendre avec ma maladresse habituelle que j’étais navré de ce qui venait de se produire.
« Si l’amour est une chose indispensable à nos vies, pourquoi est-ce que c’est la chose la plus compliquée qui soit au monde ? »
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Deborah Gust
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- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
| Conte : Inside Out | Dans le monde des contes, je suis : : Disgust
Y a vraiment des marteaux dans cette ville. Honnêtement je pensais qu'il n'y avait que Peur pour surréagir de la sorte quand on l'interpellait alors qu'il ne s'y attendait pas. Mais non. Apparemment doit y avoir une épidémie de SSPT en ville. C'est en tout cas la conclusion à laquelle j'arrivais après observation de notre désespéré de l'amour, qui avait manifestement fait l'armée. Et pensait manifestement être encore sur le champ de bataille, à en juger par sa réaction. J'espérais vraiment que c'était pas un effet secondaire du sort noir de Regina Mills, on avait pas besoin de plus de tarés qu'on en avait déjà en ville, merci bien. Je n'en fis cependant pas la remarque. J'suis pas folle. Peut-être qu'il avait une arme de poing cachée quelque part et que si on le mettait en colère il n'hésitait pas à s'en servir en s'imaginant être en Afghanistan ou dieu sait où. Le concept que j'incarne est certes immortel, mais pas ce corps que j'habite. Et à en juger par sa lecture et ses propos, il avait besoin d'un concept tel que le mien bien vivant pour l'aiguiller. Enfin si je décidais de l'aider... - Peut-être, répondis-je tranquillement. En fait ça dépend de quel problème vous parlez. Pour le moment j'en ai repéré deux mais y a peut-être encore plein que j'ai pas vus. A titre informatif, pour le moment je constate que problème numéro un vous avez de mauvaises lectures et problème numéro deux, vous êtes trop sur les nerfs quand on vient vous faire la conversation. Je dirais que problème numéro un est lié aux réponses que vous ne trouvez pas - et que vous trouverez sans doute pas là dedans et problème numéro deux est lié à votre passé militaire. Manifestement c'est pas parce qu'on enlève son treillis qu'on est au repos, soldat. Je ponctuais cette conclusion d'un sourire satisfait de mon éloquence et pas spécialement moqueur. Pas encore, du moins. Ca pouvait toujours venir. - En tout cas, repris-je, peu émue par son défaitisme criant (le soupir, à mon avis, tout le monde l'avait entendu dans le magasin), les problèmes c'est comme les mycoses : c'est pas parce qu'on fait semblant qu'ils sont plus là ou résolus qu'ils le sont. Je le laissai partir, droit comme un I, m'en allant également. Après un petit détour j'envisageai de retrouver Sandy mais je constata assez rapidement que GI Love l'avait trouvée avant moi. Ca par exemple. S'il voulait sortir ses problèmes de cœur de sa tête, il allait très vite regretter de connaitre ceux que Sandy avait par procuration. Tous les problèmes de cœur du monde valent mieux que ceux dans Twilight. Mais quand même. Ca ne méritait pas d'engueuler à moitié cette pauvre Tristesse qui, sans surprise, fondit en larmes après avoir écouté le discours très amer de GI Love. Et c'était pas étonnant. Dire un truc aussi frontal à Tristesse, ça équivaut presque à lui passer la corde au cou et l'inviter à monter sur un tabouret. Un vrai inconscient, ce type. Le genre à refiler ses soucis aux autres, apparemment. Des soucis que, comme chaque personne attentive qui connecte ses neurones au bon moment pouvait le remarquer, concernaient un jeune homme. Tiens, tiens, tiens. J'en oubliais presque que Sandy se morfondait à présent sur le fait que Bella n'était pas un garçon même si elle n'avait rien contre l'homosexualité et que c'était trop triste qu'il y ait encore des gens pour vouloir empêcher ce genre d'amour aussi beau que n'importe quel amour car l'amour c'est beau et universel. Elle ne le dit pas exactement comme ça car il y avait plus de sanglots et de répétitions, mais, en gros, c'était l'idée. Avec les années, je comprends très bien ses jérémiades. Au demeurant, elle n'a pas tort dans le fond, faudrait seulement retravailler la forme. Si elle pleurait moins les gens trouveraient ses idées très sympa, j'imagine. Mais la morve, ça rebute. J'arrête pas de lui dire et elle n'y remédie pas. J'étais presque étonnée que GI Love lui tende un mouchoir - ou qu'il le fasse sans avoir l'air dégoûté par Sandy. Bon. OK, c'était sympa pour elle, j'allais peut-être me radoucir un tout petit peu et ne pas lui faire remarquer qu'il avait mis en péril l'équilibre psychologique déjà fragile de Sandy. - De mon point de vue, la chose indispensable à la vie, c'est le dégoût mais je sais que mon opinion est minoritaire, répondis-je de prime abord, histoire qu'on soit bien tous au clair quant à mes priorités. Si vous me parliez plutôt de ce monsieur qui vous met dans tous vos états ? Peut-être que ça serait un bon début ? Un meilleur que de le comparer à Bella Swann, en tout cas. Même si c'est vrai qu'elle est idiote. Désolée Sandy, on peut pas aller contre les faits, ajoutai-je en baissant les yeux dans sa direction. Alors GI Love : qui a sacrifié quoi et quelles sont les exigences à revoir à la baisse ? Tentez votre chance. Vous avez bien vu que le bouquin ne vous apportait pas satisfaction. Et puis, vous savez ce qu'on dit : des fois ça fait du bien de parler à des inconnus.
Skylar T. McMillan
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"Si tu veux mon avis Kowalski, même quand tu passes une journée horrible, il y a toujours un truc de pire qui peut arriver. Par exemple..."
"Bonjour mon petit peuple à moi. Soyez joyeux, votre roi est arrivé !"
"Ouais enfin tu vois ce que je veux dire."
"Je vais passer les prochains mois à me battre aux côtés de mecs qui ne t'arrivent même pas à la chevilles. Je vais finir par m'ennuyer, moi."
| Conte : Madagascar | Dans le monde des contes, je suis : : Le commandant Skipper
Pourquoi est-ce que les humains ne sont jamais livrés avec le mode d'emploi ?
Lorsqu’elle confirma le fait que les militaires et leurs sentiments ne faisait pas bon ménage, j’avoue que j’eus beaucoup de peine à ne pas pouffer légèrement. Je fus cependant très surpris par la capacité d’analyse de la rouquine. Allez savoir pourquoi, elle me rappelait un peu celle de Kowalski mais mon lieutenant aussi brillant qu’il soit n’aurait jamais pu m’apporter la moindre réponse satisfaisante concernant mes interrogations sentimentales. Enfin ce n’était pas tout à fait vrai, il m’avait bien apporté une réponse. Il s’interrogeait beaucoup sur mes choix personnels, se demandant pour quelle raison je sortais avec Marjolène alors que selon lui j’avais eu un vrai coup de foudre pour Julian. Il n’arrivait pas à comprendre qu’il avait tort sur toute la ligne. Je ne ressentais absolument rien pour le lémurien et j’avais choisi ma petite amie sur des critères à la fois logiques et sentimentaux. Ce n’était peut-être pas le cas de la femme en face de moi. Peut-être qu’elle saurait m’apporter de vraies réponses, elle avait plutôt l’air de quelqu’un de sensé après tout. Je me contentais cependant de hausser les épaules.
« Vous avez plutôt l’air calée pour ce genre de choses. Vous êtes psychologue vous-même ? En tout cas vous avez raison sur moi. Être soldat c’est ma raison de vivre et la seule ligne de conduite que je connaisse. Et je sais très bien que lorsqu’on est sur un champ de bataille, c’est pas vraiment l’endroit rêvé pour faire du sentimentalisme. Et sans vouloir jouer les philosophes, la vie c’est parfois le pire terrain d’affrontement de tous. Mais bon je suivrais vos conseils au moins sur vos lectures. J’éviterais de perdre mon temps à lire ces bêtises. »
Je l’avais quittée sur ses dernières paroles. Elle m’avait fait comprendre que ce n’était pas en ignorant un problème que nous pouvions le résoudre. Elle avait raison… parfaitement raison même ! Mais qu’est-ce que je pouvais y faire ? Je connaissais tellement peu de choses sur la vie sentimentale.
Me dirigeant vers la sortie, j’avais rapidement été rejoint par son amie qui m’avait littéralement sauté dessus. Rapidement, mon comportement sanguin avait repris le dessus, je lui avais fait comprendre le fond de ma pensée. Je m’étais d’ailleurs si bien emporté que j’avais laissé échapper des informations concernant ma propre situation. D’ordinaire, cela ne m’arrivait jamais. J’avais appris dans ma profession à garder le silence sur tout. Mais elle avait su me mettre tellement mal à l’aise, sans compter que je ne supportais pas les pleurnicheries, que cela m’était venu sans réfléchir. J’espérais alors pouvoir la faire taire, mais force était de constater que cela n’avait fait qu’empirer les choses. Je lui avais tendu alors un mouchoir dans un geste mécanique. Un petit geste pour la soutenir qui ne me ressemblait guère mais dont j’avais pris l’habitude avec mon petit Stoyan lorsque ses problèmes de vie le poussaient à venir se confier à moi.
C’est alors que la conseillère ou la psychologue revient à la charge. Déterminée à venir m’arracher des informations, elle m’interrogea sur le fameux jeune homme que j’avais évoqué bien malgré moi un peu plus tôt. Décidemment, cette femme était vraiment maligne. Elle avait réussi à le comprendre rien qu’avec l’emploi du mauvais surnom ? C’était remarquable. Je me tournais vers elle, tentant de demeurer aussi calme et détaché que possible.
« Vous savez, vous devriez vraiment envisager de suivre une carrière d’espionne. Je suis sûr que vous seriez vraiment très compétente dans ce rôle. Je suis prêt à vous refiler mes contacts si vous le voulez. »
Je me rendis cependant bien vite compte que je n’étais pas parvenu à mes fins. En réalité, cette phrase à rallonge qui devait dissimuler mon mal-être n’avait fait que le rendre plus visible à ses yeux. Elle disait qu’elle était prête à m’aider et je voulais bien la croire. Cependant, ce n’était pas réellement le lieu pour parler de ce genre de choses. D’un sourire engageant, je les regardais l’une après l’autre en réfléchissant à un lieu plus engageant.
« J’ai une petite idée, pourquoi ne viendriez-vous pas toutes les deux boire un café en ma compagnie, en tout bien tout honneur bien évidemment. Ce sera peut-être plus approprié comme lieu… et ce sera aussi une manière pour moi de me faire pardonner ma conduite auprès de votre amie. Qu’en dites-vous ? »
En attendant qu’elles se décident j’avais pris avec elles le chemin de la sortie. Je m’étais résolu alors à lui délivrer quelques petites informations, histoire que mon histoire puisse la tenir un peu en haleine jusqu’à notre destination. Avançant tranquillement en leur compagnie, je sortis alors comme si de rien n’était.
« Queue Rayée… enfin je veux dire Julian. Il s’appelle Julian… c’est un ami enfin si on peut dire ça comme ça. On se connait depuis des siècles maintenant, bien avant la malédiction en fait. Il tient une boîte de nuit assez branchée ici à Storybrooke. Il vient d’en fêter les 5 ans d’ailleurs et le soir de l’anniversaire on a passé la nuit ensemble. Pour moi cela ne voulait pas dire grand-chose… enfin je l’apprécie vraiment mais à mes yeux c’était plus pour s’amuser qu’autre chose. Mais il ne voyait pas les choses de la même manière. Je sais pas si vous êtes du genre à regarder les émissions people mais il a annoncé publiquement qu’on sortait ensemble ce qui bien évidemment ne m’a pas plus du tout. On s’est disputé et je lui ai fait comprendre que jamais je ne pourrais sortir avec un gars comme lui. C’est là que les problèmes ont commencés… »
Je m’arrêtais dans mon discours lorsque nous passions devant le café du centre commercial. Je regardais alors la rouquine en lui souriant.
« Alors vous acceptez mon offre de venir boire un verre où vous préférerez poursuivre notre conversation ici ? »
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Deborah Gust
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- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
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Moi ? Espionne ? Je n'y avais jamais songé mais comme c'était une proposition classe j'y répondis tout d'abord par un sourire satisfait, notant mentalement qu'il continuait de me filer des informations sur lui quand moi je n'en donnais pour ainsi dire pas. Je doutais effectivement qu'un type aussi sérieux que lui invente des cracks aussi rapidement. Non, il avait l'air sérieux et un peu impressionné. - Alors maintenant je suis espionne et plus psy ? Remarquez c'est mieux, ajoutai-je en faisant la moue. Il montait déjà dans mon échelle - plutôt raide à gravir - de l'estime et ce n'était que la première fois que nous nous croisions. - Psy, franchement, je préfère même pas envisager. Ecouter les gens pleurer sur leur vie et leur tendre des mouchoirs pour essuyer la morve, merci mais non merci. Je suis bien mieux qu'un psy. Mais ne vous faites pas d'illusion, ça veut pas dire que ce que je fais c'est gratuit, ajoutai-je histoire qu'on soit certain qu'il ait bien compris que je n'étais pas une œuvre de charité. En tout cas, je sais que je peux vous trouver au rayon lectures nases si jamais j'ai envie de changer de carrière, conclus-je avec mesquinerie. J'aurais sans doute la classe si je décidais de me lancer dans pareille carrière. Et peut-être un partenaire aussi sexy qu'Ethan Hunt, ce sur quoi je ne pourrais pas cracher (tout en espérant qu'il soit quand même plus grand que Tom Cruise car je flashe que moyennement sur les nains). Mais je suis une émotion. Et je ne peux pas lutter contre ça. Alors peut-être avoir deux carrières en parallèle ? Le tout dans une super tenue à la mode ? J'y songerai, assurément. Retour au moment présent. GI Love admettait assez facilement ses lacunes sentimentales et c'était rafraichissant de voir quelqu'un aussi lucide sur sa situation. Il était aussi prompt aux excuses et je devais bien admettre que j'étais reconnaissant vis-à-vis de Tristesse qui releva vers lui deux yeux embués d'émotion. - MAIS BIEN SUR QUE JE VOUS PARDONNE ! s'écria-t-elle en l'enlaçant au niveau des genoux puisqu'elle était assez souvent (trop à mon goût), prête à pleurer une nouvelle fois mais pas pour la même raison. - Lâche le Monsieur, Sandy, personne fait des câlins à des genoux, persiflai-je. Sandy obtempéra et s'excusa dans un marmonnent presque inaudible et alors tout le monde se remit en route - cette fois vers la sortie du magasin. Pour le moment je n'avais pas encore accepté son offre, faisant durer le suspense. Je veux pas dire mais ma compagnie, ça se mérite ! Et puis ça l'incitait à parler ce qui était plutôt intéressant. Sauf pour ce qui était du surnom super pourri mais je ne pris pas la peine de faire un commentaire. - Je regarderai attentivement les émissions people quand elles parleront de gens réellement intéressants - des gens comme moi, j'entends, alors on a un peu de temps devant nous mais je vois ce que vous voulez dire, lui répondis-je en regardant toujours devant moi, l'air déterminé. OK pour aller boire un café. Si j'étais vous je l'aurais pas invitée, elle est pas forcément la plus supportable des nanas, mais c'est gentil de vous excuser et si vous pensez pouvoir la supporter, alors je vous fais confiance. Au pire, je vais bien m'amuser, au mieux vous allez m'impressionner. Cela sonnait presque comme un défi et quelque part c'était littéralement le cas. C'est un challenge de tous les jours que de composer avec Tristesse, Peur et Colère. Comme nous étions justement arrivées devant un café (le monde est bien fait parfois) nous y allâmes et trouvâmes une table à laquelle nous installer. - Pourquoi ça vous a pas plu que Machin dise en public que vous sortiez ensemble ? Vous êtes encore dans le placard ? Vous assumez pas de sortir avec un moche ? Vous voulez pas vous engager dans une relation suivie ? Autre question - j'espère que vous arrivez à gérer deux questions à la fois - pourquoi vous ne pourriez pas sortir avec un gars comme lui ? Problème de confiance en vous ? C'est vous le moche dans l'histoire ? Si c'est pas trop ennuyeux vous pouvez aussi développer cette histoire de problèmes qui ont commencé, indiquai-je au cas où. De son côté, Sandy tapota plusieurs fois l'avant-bras de GI Love et lui dit : - Vous pouvez pleurer un bon coup, ça fait du bien.
Skylar T. McMillan
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"Si tu veux mon avis Kowalski, même quand tu passes une journée horrible, il y a toujours un truc de pire qui peut arriver. Par exemple..."
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Pourquoi est-ce que les humains ne sont jamais livrés avec le mode d'emploi ?
Proposer à la rouquine de devenir espionne était une idée un peu tordue qui m’était arrivée spontanément. Cela m’arrivait d’ailleurs fréquemment d’éprouver du plaisir à l’idée de partager un bunker avec toutes les personnes qui selon moi méritait d’évoluer aux côtés du grand commandant militaire que j’étais. Lorsque la relation était d’ailleurs bien établie et que ma confiance avait été gagnée, j’attribuais souvent des noms de codes à mes proches. Kowalski c’était « crâne d’œuf », Julian « Queue Rayée », Clover « Feu follette »… j’en avais encore beaucoup des comme ça en réserve et je ne me priais jamais pour les appeler par leur surnom à la place de leurs prénoms. Mais bien sûr, c’était là la situation ne s’y prêtait pas. Il n’y avait aucune raison d’imaginer que mon interlocutrice et moi partagions une telle relation. Cela dit, elle offrait déjà un très bon potentiel et savoir si nous pourrions nous rapprocher n’était encore que l’écho d’une musique d’un avenir encore très très lointain. Malgré tout, j’avais déjà une idée pour la dénommée Sandy qui étrangement m’évoquait Morty et ses yeux gonflés toujours à deux doigts de pleurer. Je n’avais jamais éprouvé la moindre sympathie pour le petit lémurien et il était fort probable qu’il en irait de même avec la croqueuse de romans à l’eau de rose. Néanmoins j’étais prêt à lui laisser le bénéfice du doute. Je ris aux premières remarques de la rouquine.
« Oh n’espérez pas pouvoir m’y trouver. Je ne lis que très rarement, voir quasiment jamais. Je ne suis pas vraiment un lecteur assidu. Mais rassurez-vous, si cela vous intéresse je pourrais tout à fait vous laisser ma carte et vous pourrez me contacter quand cela vous chantera. Quoiqu’il arrive, mon offre tient toujours. »
J’omettais bien évidemment de confirmer son point de vue sur la profession de psy. Elle était loin d’être la seule à partager cette opinion. Je n’étais pas non plus un modèle d’écoute et d’empathie même s’il m’arrivait de faire de très gros efforts avec les personnes qui faisait partie de mon cercle d’intimes. Cependant, il m’arrivait d’en faire également preuve envers des personnes qui m’était inconnue. La preuve était que je fis mon possible pour ne pas adresser une remarque à la jeune femme accrochée à mes genoux. Je me contentais simplement de m’écarter en silence tandis qu’elle recevait de remontrance de la part de son amie.
Au lieu de cela je leur proposais même de partager un petit verre en ma compagnie. Un moyen pour moi de me faire pardonner mon manque de délicatesse de notre rencontre. Elles ne refusèrent pas immédiatement ce que je pouvais interpréter comme un très bon signe. Peut-être serait-elle effectivement prête à m’aider dans mes démarches ? C’était certain que même si parler de mes émotions n’était pas réellement ma tasse de thé, j’obtiendrais peut-être des explications plus satisfaisantes que dans un vulgaire bouquin ? Cela me convenait d’autant que je n’aurais pas à justifier du fait d’aller voir un psy. Je n’aurais pas voulu perdre la face devant un Kowalski qui me reprochait déjà le fait d’être le seul d’entre nous à devoir s’y rendre.
Je commençais donc à leur raconter mon histoire, semant pas ci et par là des éléments qui auraient pu attiser la curiosité de mon potentiel futur guide spirituel. Un coach qui ne manquait d’ailleurs pas de piquant. Elle semblait déjà aussi arrogante que Julian et cela fit curieusement naître un petit rictus aux coins de mes lèvres. D’ordinaire je déteste les gens qui font preuve d’une arrogance crasse. En revanche, j’avais toujours eu énormément de respect pour les personnes franches qui n’avaient pas la langue de bois. J’en faisais également partie ordinairement. Mais cette fois-ci il s’agissait de parler de ma vie sentimentale, une entreprise qui était loin d’être évidente et je bafouillais plus souvent que je l’aurais voulu.
« J’avoue que même si je n’approuve pas forcément votre point de vue sur les talkshows, je suis heureux de savoir que vous acceptez ma proposition… enfin heureux ça n’est pas encore certain. Je n’ai pas l’habitude de me livrer à ce genre d’exercices. Mais si vous me promettez défaire preuve de patience et de clémence à mon égard, je suis certain que cela pourrait être une expérience très intéressante. »
Je souris parfois en entendant sa réponse. Serais-je en mesure de l’impressionner ? Rien n’était moins sûr. J’en aurais eu la certitude que s’il s’agissait de lui parler de ma carrière d’espion ou de militaire de ces 10 dernières années. Là j’étais certains d’avoir son attention… mais ma vie personnelle méritait-elle le moindre respect ? Cela restait à confirmer. Je retins cependant sa remarque concernant son amie « Œil de merlan II » me préparant d’ores et déjà psychologiquement à un exercice de calme et de concentration absolue.
Une fois installés à table, je laissais Deborah me poser des questions, à la suite des propos que je lui avais tenus tantôt. Je ne l’interrompais pas et prenais le temps de réfléchir à tous les points qu’elle avait retenus et sur lesquels elle souhaitait s’attarder. Un léger froncement de sourcils accompagna mes premières réflexions avant que ma bouche ne se tendit avec un sourire bienveillant.
« Vous pensez que je ne supporterais pas de sortir avec lui à cause de son physique ? Non pas du tout. Il est plutôt mignon dans son genre… très mignon même. Enfin si on oublie sa garde-robe criarde et indescriptible qui froisse mes valeurs un peu trop conservatrices. Je n’ai aucun problème à l’idée d’affirmer haut et fort que je sors avec un homme non plus. C’est plus compliqué que ça. »
Une fois encore, je pris le temps de la réflexion ne voulant pas trop me précipiter. Après tout, elle n’avait pas toute la journée devant elle et je trouvais important de cibler au mieux le problème dès le départ.
« En fait, je crois que ce qui m’a fait fuir c’est lui tout simplement. C’est un garçon vraiment adorable et c’est sans doute l’homme le plus doux, gentil et généreux que j’ai jamais connu de toute ma vie. Mais il a un gros défaut qui lui pose un sérieux handicap… il est terriblement instable. C’est le genre à toujours faire les 400 coups et à cumuler tous les vices du monde. Il passe son temps à faire des bêtises parce que ça le fait marrer et sans penser aux conséquences. Et du coup c’est son entourage qui doit en payer les pots cassés. Je joue assez les baby-sitters pour lui en tant qu’ami j’ai vraiment pas le courage de devoir en faire de même au titre de petit-ami. C'est une responsabilité que je ne suis vraiment pas prêt à assumer. »
Je finissais même par me demander en quoi c’était si surprenant et je m’attendais déjà à ce que Deborah approuve totalement la décision que j’avais prise. Elle ne pouvait être que la bonne.
« Je fais suffisamment dangereux et quand je rentre à la maison j’ai besoin de savoir que la personne qui partage ma vie m’attendra gentiment et sans s’être mis dans le pétrin pendant mon absence. Du coup, je sors avec une petite-amie qui correspondait bien mieux à mes attentes. Elle est belle, courageuse et suffisamment responsable pour que je puisse lui faire confiance. C’était un choix qui me semblait bien plus réfléchi et raisonnable. Vous voyez ce que je veux dire ? »
Je m’apprêtais à reprendre mon discours lorsque le serveur s’approcha de notre table. Très professionnel, il me demanda alors ce que je souhaitais boire.
« Un café macchiato pour moi et pour vous mesdames ? »
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Deborah Gust
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J'avais décidé de laisser cette affaire de carte de visite pour plus tard, incertaine pour le moment que GI Love vaille réellement la peine que j'encombre mon portefeuille d'une carte avec son nom et son numéro. Mais je gardai tout de même cette idée d'espionnage en tête. Elle jouerait sans doute en sa faveur à un moment ou l'autre. C'est pas tout le monde qui connait des espions. C'est assez classe d'en avoir dans ses relations et la classe c'est justement quelque chose qui me connait. La patience et la clémence... moins. Je souris quand GI Love évoqua ces qualités, manifestement importantes à ses yeux. - Je ferai dans la franchise et le sans détour. Pour la patience et la clémence, autant vous prévenir, c'est pas mon domaine d'expertise mais on verra ce que je peux faire. Pour le moment je m'en tenais à ma parole, ayant répondu franchement à son commentaire. Preuve qu'il pouvait donc me faire confiance, en tout cas, c'était ce que j'estimais. C'est pas tout le monde qui est franc, surtout de nos jours. Il y a davantage de personnes clémentes et franches, sans doute, mais j'ai pas spécialement prévu d'en faire partie. Je suis pas une Poufsouffle et j'ai pas envie d'en être une. Avec mon humanisation, j'ai évidemment élargi ma palette d'émotions puisque j'ai été rétrogradée à un stade humain. Mais je l'ai pas été suffisamment pour savoir jouer sur toutes les gammes et, globalement, je suis d'avis qu'il faut savoir rester dans son domaine. Il se trouve que le mien c'est le dégoût. Je suis donc naturellement sensible aux apparences et je le montrai en grimaçant quand GI Love mentionna les accoutrements de son love interest, ne pouvant m'empêcher d'imaginer quelque chose d'immonde. Et de l'immonde sur un bel homme - si tant est que GI Love et moi ayons les mêmes critères à ce propos - c'est deux fois plus laid, tout le monde vous le dira. En tout cas, une chose était certaine : nous n'avions pas les mêmes valeurs en termes de personnalité. Personnellement, les gens trop adorables ça a tendance à me filer le cafard. Mais soit. Je voulais bien respecter ses goûts à ce niveau-là, y compris le paragraphe sur les 400 coups que je n'approuvais pas non plus, et m'abstins de partager ma vision de ce qu'était la personne idéale (car qui se soucie encore du genre avec qui il sort en 2020, sérieusement ?). Le serveur prit nos commandes avant que je ne puisse répondre. Pour le moment, Sandy était restée le nez plongé dans le menu et c'était tant mieux. Mais je ne doutais pas que ses oreilles trainaient et qu'elle avait tout enregistré de la conversation. - Un diabolo à la fraise, s'il vous plait monsieur, demanda-t-elle d'une petite voix qui s'excusait presque de commander quelque chose. - Et un thé glacé au citron, ajoutai-je avec bien plus d'assurance. J'ai toujours bien aimé le piquant du citron. Il me rappelle moi. Le serveur nota les commandes et tourna les talons sans demander son reste. J'allais reprendre quand Sandy décida de donner son avis sur la vie sentimentale de GI Love : - Le coeur a ses raison que la raison ignore. Si votre coeur bat pour cet homme vous devriez l'écouter mais vous devriez aussi faire attention à ne pas faire souffrir votre petite amie car ce serait cruel et je suis sûre qu'elle ne mérite pas çaaaaaaaaa, gémit Tristesse avant de fondre en larmes, enfouissant son visage dans ses bras. Alors qu'elle sanglotait en plus ou moins silence, je commentai : - Pas la peine de faire attention, ça lui arrive souvent. Bien, avant que quelqu'un ne croit bon d'interpréter mon rôle... Je coulai un regard vers ma voisine qui marmonna un "pardon Dégoût" presque inaudible avant de pleurer de plus belle. - ... J'allais dire que dans les relations sentimentales il y a plusieurs profils. Il y a ceux qui cherchent quelqu'un à materner et ceux qui veulent plutôt un égal, un genre de pilier sur lequel s'appuyer pour évoluer de concert; Je pense que vous êtes dans la deuxième catégorie et que votre copain n'est pas forcément aussi mature que vous espériez. Je vais même pas demander quel âge il a pour se comporter comme ça, ça pourrait m'énerver. Toujours est-il que vous avez pas trente six solutions : soit vous attendez la personne parfaite et vous serez seul à tout jamais ou collectionnerez les aventures qui ne durent pas, soit vous continuez avec Machine, qui est un peu le choix de la facilité mais aussi, a priori, celui de la raison et vous risquez de ne jamais être véritablement heureux et d'avoir des regrets, soit vous vous jetez à l'eau avec Monsieur 400 coups, acceptez que la vie ne sera pas aussi facile que vous l'imagineriez et essayez de trouver un genre de compromis. Parce qu'en fin de compte c'est comme ça que les relations fonctionnent. D'abord on idéalise l'autre, ensuite on se rend compte qu'il a tout plein de défauts vraiment relous, puis soit ça casse, soit ça passe et on apprend à faire avec. Peut-être que si vous voulez être avec lui vous devez le laisser gérer ses ennuis tout seul, ne pas chercher à être le sauveur, le parent mais l'amant et le renfort ? De toute façon, grande nouvelle pour vous, même les gens raisonnables peuvent se retrouver en danger ou vous causer du souci. Bienvenue dans la vie. Elle craint la plupart du temps, vous allez kiffer.
Skylar T. McMillan
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Pourquoi est-ce que les humains ne sont jamais livrés avec le mode d'emploi ?
Les premiers propos de la rouquine m’amusèrent beaucoup. J’aimais son franc parler qui dans un sens me faisait beaucoup penser à moi. Il fallait bien admettre qu’au cours de dernières années j’avais un peu évolué. Sous l’impulsion de Kowalski qui me rappelait à l’ordre constamment sur mes écarts de conduite, je m’étais quelque peu radouci et tentais aujourd’hui de demeurer aussi diplomate que possible. Cela m’avait causé finalement beaucoup plus de déconvenues que de réussites. Être gentil n’était pas réellement une qualité innée chez moi et même avec mes progrès j’avais tendance à mettre les deux pieds dans un plat de ciment et à y rester coller. D’ailleurs si je me retrouvais dans cette situation délicate aujourd’hui avec Julian ça n’était pas pour rien. Par respect pour l’homme qui devait être mon amant, j’avais tout fait pour me montrer avenant avec lui. Cela avait tellement bien marché qu’au lieu d’un bon copain qui aimait juste passer du temps avec moi, je m’étais retrouvé avec un amant désespéré de ne pas pouvoir laisser éclater ses sentiments devant l’homme auquel il tenait tant. Comme quoi j’aurais mieux fait de me montrer honnête dès le départ.
En tout cas, je n’en voulais pas à Deborah de ne pas savoir être patiente ou clémente. En règle générale, j’étais partisan du coup de pied dans les fesses lorsqu’il s’agissait de résoudre un problème. Je ne pouvais donc pas lui en vouloir. En réalité, nous avions des personnalités si proches que j’étais persuadé que nous aurions pu faire une sacrée équipe tous les deux. Mais c’était sans compter sur le fait que j’allais lui balancer les aspects les plus noirs de ma personnalité, ceux qui ne faisaient certainement pas ma fierté. De plus, lui balancer tel quel des informations privées sur l’un de mes plus grandes faiblesses ne me permettrait pas de lier une relation de confiance avec elle. Qui sait elle pourrait finir par me planter un couteau dans le dos ?
Je tâchais pourtant de me montrer aussi honnête que possible. Après tout, comment aurais-je pu faire autrement ? Elle était là pour m’aider, non ? Comment aurait-elle pu le faire si elle n’avait pas toutes les cartes en main. Je parlais donc bien plus avec elle que je ne l’avais fait avec quiconque ces derniers mois. Il semblait alors que j’attisais sa curiosité, tout comme j’avais su éveiller en elle la fine analyste qu’elle était. Ces propos étaient d’une justesse et d’une finesse que j’aurais eu bien du mal à contrer. Elle avait raison sur bien des points. La perfection n’étant pas de ce monde, je devrais me contenter de sortir avec une personne pleine de défauts mais avec lesquels je saurais apprendre à vivre. Était-ce ne serait-ce que possible dans le cas de Queue Rayée ? J’aimais les nombreuses qualités que je trouvais chez le roi des lémuriens mais ses défauts me tapaient réellement sur les nerfs.
En comparaison, Marjolène elle avait des petits défauts mais qui me correspondait à merveilles. Je me voyais mal la critiquer pour sa susceptibilité ou sa maniaquerie. Après tout, cela faisait partie des points communs que j’avais avec elle. Elle avait bien des qualités également mais cela aurait été mentir que de prétendre qu’elles me faisaient autant fondre que celles de Julian. C’était cela qui avait pesé dans la balance lors de mon choix de partenaire. J’avais besoin d’un minimum de contrôle dans ma vie, de savoir que je pourrais tout maîtriser et tout calculer. La vie ne serait donc plus qu’un long fleuve tranquille ! Le problème était que comme Deborah l’avait précisé c’était une vie qui manquerait cruellement de passion et de paillette à mettre dans les yeux. D’ailleurs ce n’était pas la première fois que je parvenais à une telle conclusion. Laissant un sourire apparaître sur mes lèvres, je souris en repensant au propos de sa camarade Œil de Merlan.
« Le pire c’est qu’elle n’a peut-être pas tort ! J’ai choisi cette vie et je ne voudrais pas rompre la promesse que j’ai faite à ma petite amie. Ce ne serait pas correct et surtout pas digne du gentleman que je m’efforce d’être. Et si le chemin que je ne devais pas prendre était de la repousser elle pour sortir avec lui. Je ne pourrais pas revenir en arrière. »
Je soupirais légèrement en pensant à Marjolène. Clairement cette adorable petite loutre méritait mieux que d’être traité ainsi. Je me trouvais dans une impasse, aussi perdu que j’avais pu l’être à Monaco lorsque je convolais en justes noces avec ma petite poupée de bois Dodelinette.
« Vous savez, le pire dans tout cela c’est que ce n’est pas la première fois que je retrouve confronté à une telle situation. Dans notre monde d’origine, j’avais fini par préféré une petite poupée hawaïenne plutôt que de sortir en couple avec lui. Je pensais que c’était la bonne solution et qu’elle saurait m’apporter l’amour qui manquait tant à ma vie. Mais quelques semaines après mon voyage de noces, j’ai réalisé que je m’étais trompé. Je voulais revenir sur ma décision, revenir me jeter à ses pieds en le suppliant de me pardonner et lui demander de devenir mon compagnon. Mais il s’était trouvé une petite copine quelques jours avant que je lui en parle. »
J’étais en train de reproduire exactement le même schéma. Pourquoi ? La vérité était sans doute parce que j’avais peur. Je ne voulais pas vivre une vie imprévisible et j’avais peur de plonger délicieusement dans une histoire qui troublerait mon jugement et ma maîtrise de la situation.
« Vous pensez réellement que sortir avec lui serait la solution ? Que je pourrais passer outre ses défauts parce que mon amour pour lui serait le plus fort ? Mais j’ai tellement peur de me tromper. Je ne comprends même pas pourquoi je suis tombé amoureux de lui une première fois alors que nous sommes si différents. Que feriez-vous à ma place ?»
Puis appuyant mes derniers propos, je repris après quelques instants de silence.
« Et vous qui semblait être experte dans ce domaine est-ce que vous croyez que... enfin qu'il est possible de changer les petits travers d'une personne pour qu'ils puissent nous sembler moins insupportables ?»
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| Conte : Inside Out | Dans le monde des contes, je suis : : Disgust
Je soupirai intérieurement. La règle numéro un était pourtant claire à comprendre, même quand on ne l'énonçait pas : il ne fallait JAMAIS laisser entendre à Sadie qu'elle n'avait pas complètement tort, c'était la porte ouverte à touuuuuuuuutes ses explications sur le grand amour, l'importance de se soucier d'autrui, de sauver les pandas en donnant à la WWF et tout le reste. Et ça pouvait durer des heures quand elle s'y mettait ! DES HEURES. Il n'avait pas envie d'écouter Sadie pendant des heures. Mais je ne dis rien. Fondamentalement c'était pas complètement idiot ce qu'elle avait dit. Un peu irréaliste car quelqu'un souffrirait forcément, cela me paraissait inévitable, mais pas non plus totalement débile. Tant pis pour lui, s'il ne voulait pas être préservé de Sadie, eh bien soit. L'intéressée avait relevé vers lui un regard aussi embué que plein d'espoir et de gratitude. Sans la morve au bout de son nez ça aurait pu être mignon. Je suppose. - On peut rarement revenir en arrière quand on prend une décision. Y a que quand on achète un appareil qu'on a parfois quinze jours pour changer d'avis et se faire rembourser. Si c'est ce que vous voulez, vous devriez épouser un frigo, ça irait plus vite, je pense. Dans la vie, il faut choisir et assumer les conséquences de ses choix. Ca arrive qu'on puisse avoir une seconde chance quand on a repoussé telle personne, mais c'est rare. Alors oui, vaut mieux partir du principe qu'on pourra pas revenir en arrière. D'après ce que vous m'avez dit vous l'avez apprise à la dure, cette leçon, constatai-je en faisant référence à son mariage qui avait sans doute été aussi rapide que ceux de Britney Spears. Y avait vraiment rien de glorieux là-dedans. Mais, ouais, je pouvais imaginer que quand on aimait profondément quelqu'un et qu'on le laissait s'en aller, on pouvait s'en mordre les doigts. Nous n'avions pas fait ça. Nous avions tout fait pour Riley. Et de toute façon ce n'était pas comparable. Et maintenant que j'étais humaine, la question ne se posait pas réellement. La personne que je préférais au monde ça restait moi. Je ne comptais pas m'abandonner et encore moins m'oublier. Pour personne. Je doutais de ma capacité à éprouver la même passion pour MacEcosse un jour. Et savoir que l'homme en face moi était capable d'une telle passion ne me faisait ni chaud, ni froid. Il était humain et j'étais Dégoût. Ca faisait une différence qu'il n'aurait pas pu comprendre, de toute façon. Mais cela ne signifiait pas que je n'éprouvais rien pour MacMoney. J'éprouvais des tas de choses pour lui. Du dégoût quand il mentionnait ses horribles kilts et son infâme haggis. De l'intérêt pour sa compagnie de vieux grognon près de ses sous. De l'amusement à le pousser dans ses retranchements. Du désir, parfois. D'autres choses, sans doute. Mais de la passion ? Non. Le serveur eut la bonne idée d'apparaître avec nos commandes pile alors que ma première analyse m'avait donné soif. Je le remerciai, même si en fait il faisait seulement son taf, ce pour quoi on le payait, et bus une gorgée. Sadie, affalée sur la table, commença à siroter son diabolo fraise à la paille, la tête lovée dans la paume de sa main, comme si se tenir droite était trop difficile. Il faut dire qu'il ne s'aidait pas en décidant de porter le poids du monde sur ses épaules. OK c'était seulement une façon de parler quand je le lui avais dit, mais peut-être qu'elle n'avait pas compris. Je m'en fis une note mentale, trouvant mal venu de la rabrouer sur sa tenue devant GI Love et enchaîna : - Sortir avec lui est une des solutions, corrigeai-je. Probablement celle qui vous passionnera le plus. Mais la passion ça peut être plus destructeur qu'une relation plus posée. - Et sur le mobilier, commenta Sadie en soupirant. Dans Twilight ils cassent beaucoup de meubles par passion. - Ouais... certes. Quelle chance qu'on ait un Ikéa à Storybrooke, commentai-je en levant les yeux au plafond, décidée à montrer le moins possible à Sadie à quel point je trouvais son intervention impertinente. Comme j'allais le dire, il y a des défauts qu'on accepte plus facilement que d'autres. Mais, quelle que soit votre décision, il faut être deux dans une relation. Y a pas qu'à vous de devoir décider ce que vous pouvez supporter ou pas chez l'un ou l'autre partenaire. Et on peut pas savoir à l'avance si on fait le bon choix. Y en a peut-être pas de mauvais, d'ailleurs. J'imagine que ça dépend de ce que vous attendez de la vie - du moins du point de vue sentimentale. Je bus à nouveau pour me donner le temps de réfléchir à sa question. Que ferais-je à sa place ? La première qui me venait c'était que jamais je ne serais à sa place, que c'était pas du tout mon genre de me retrouver dans une situation pareille. Il risquait de mal le prendre si je lui disais ça, d'ailleurs. Non pas que ça m'ennuie. J'optai pourtant pour une autre réponse : - A votre place j'analyserais pas trop les choses parce que l'amour c'est pas une science. Ca se ressent, ça s'examine pas. On parle pas d'une opération à cœur ouverte, on parle de décider d'à qui oouvrir son cœur, nuance. - Oh c'est bien dit, Deborah, soupira Sadie avec envie. C'est vrai qu'elle manquait de verve. - Je sais, répondis-je avant d'enchainer. Bref. On peut aimer des gens différents de soi. J'vois pas pourquoi ça serait un problème. L'altérité c'est enrichissant. Je dis pas que Machine n'est pas enrichissante, hein, j'suis sûre que c'est une fille bien, enfin pas trop mal mais sans doute pas mon genre. Mais déjà, est-ce que vous savez pourquoi vous l'aimez, elle ? Ca me paraissait un bon point de départ et quelque chose de plus agréable à entendre que ma réponse sur les travers des gens. Parce que celle-ci n'allait certainement pas lui plaire. Et je voulais bien édulcorer mais fallait pas trop en demander non plus. - Je vais pas vous mentir, repris-je finalement, y a des choses qu'on peut pas changer. Déjà parce qu'il faut que la personne qu'on veut changer ait envie de faire un effort, mais genre vraiment envie, qu'elle le fasse pas uniquement pour faire plaisir. Après, si on admet qu'une personne ait envie de s'améliorer et qu'elle travaille sur elle, elle peut se corriger, un peu. N'oubliez pas qu'on dit "chassez le naturel, il revient au galop". Mais on dit aussi que "l'amour donne des ailes" et qu'il "rend aveugle", citai-je en minant à chaque fois les guillemets de ces niaiseries. Les gens, parfois, peuvent nous surprendre et se surprendre eux-mêmes.
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Les relations amoureuses... pour les Nuls (PV Debbie)