« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Walter n’était jamais stressé. Pourtant il aurait pu, vu la vie qu’il menait. Etre tueur à gage et patron de sa propre entreprise qu’il devait couvrir pour exercer n’était pas une mainte affaire. De la pression, il en avait constamment sur ses épaules. Surtout que Les Professionnels du Meutres s’agrandissaient de jour en jour. Après tout, il connaissait la part sombre des humains, il savait qui repérait pour faire partie de l’aventure. Parfois, souvent même, il n’avait rien à faire, les tueurs qui voulaient s’engager dans son entreprise venaient d’eux même. Il était fier de dire qu’aujourd’hui, elle avait doublé, voir même triplé. Il n’y avait plus que Millie, Moxie et Loona. Il y avait aussi Mortimer, Conan, Gavin, Greg. Et ça, ce n’était que pour les tueurs. Il travaillait aussi avec la police, avec des détectives privées qui venaient eux aussi. Il y avait Hank, Peter et Malone. C’était vraiment fou, et il débordait de joie à chaque fois qu’il signait un contrat, même en intérim. Ses plans marchaient et c’était formidable. Après ce n’était pas étonnant, comme lui disait souvent Marylin. Il ne vivait que pour ce travail, pour cette entreprise qu’il considérait comme son joyau, voir même son bébé. Il y passait des jours entiers, des nuits sans sommeil mais son travail portait ses fruits. Il faisait fructifier ce qu’il avait créer dans les enfers. On l’avait traité de fou. Lui ? Un lutin démoniaque de classe B, arriver à devenir overlord ? Jamais ! On n’avait jamais vu ça de mémoire de démons. Or, Blitzo commençait à se faire un nom, une réputation avant que cette malédiction ne les ramène à une vie d’humain. Cette fois, il ne ferait pas les mêmes erreurs qu’avant. Il ne suivrait que son propre instinct. Il resterait bien entendu dans la partie obscure, son âme ne s’étant absolument pas racheté de ses pêches, encore plus corrompus même par son passage en enfer. Il continuerait son ascension. Il savait que ça ne se ferait pas du jour au lendemain mais il y arriverait. Il avait la volonté pour. Il mentirait, il tricherait, il ferait tous les coups de putes possible et inimaginable mais il monterait dans la société.
Ce qu’il n’avait pas pensé par contre, c’est qu’il s’attacherait à quelqu’un. Certes, son trio infernal était sa famille, mais après la découverte des faux souvenirs, il s’était toujours juré de n’avoir aucuns sentiments pour personnes. Il serait un fourbe, un faux cul. Il donnait du sourire et du plaisir mais il n’en pensait pas un traite mot. Tout n’était que comédie. S’il y avait bien une chose qu’il accordait à son père, en plus de son idéologie nazie était le fait qu’il lui avait toujours répété que la vie n’était qu’un énorme théâtre. Si à l’époque il ne l’avait pas cru, naïf et sensible comme il l’était, il avait bien changé aujourd’hui. Les personnes en qui il avait une absolu confiance se comptaient sur les doigts d’une main. Les gens passaient, cela ne servait vraiment à rien de s’attacher vu que la mort était toujours bien présente pour les séparer. Ce n’était pas pour rien, si au final, il ne traînait qu’avec des gens, dont l’âme était aussi noire que la sienne. Il était sur comme ça, qu’à la sentence final, il les reverrait. Bien sur, sous une autre forme, mais il serait avec eux dans les enfers. Néanmoins, ce n’était pas non plus une raison pour s’attacher et apprécier au delà de l’amitié. Il savait parfaitement que ce n’était que du gâchis. Une manipulation supplémentaire qui pouvait l’envoyer plus vite au trou. Sauf que malheureusement, il ne savait pas le commander… ce genre de choses. Il avait beau faire le dur, le caïd, l’illusion était saisissante d’ailleurs, il n’en était pas moins, mine de rien, quelqu’un avec un coeur, sachant aussi aimer et protéger. Ce n’était pas pour rien s’il avait adopté Loona quand elle était un bébé loup, ou un bébé tout court. Il n’avait tout simplement pas pu résister, et là, il voyait que c’était pareil. Il ne savait pas résister à Edgar. Oh il avait bien essayé. Cela faisait maintenant une année entière qu’ils se connaissaient. Si au début, il n’y avait que l’attrait physique, parce qu’il ne fallait pas se mentir, Edgar était un homme de toute beauté comme il avait rarement vu, mais il y avait autre chose. Ce n’était pas un simple crush, ou plutôt, ce n’était plus un simple crush. Il savait qu’il avait ce petit truc en plus qui l’avait fait craqué totalement. Edgar était intelligent, les discussions avec lui étaient très constructives et il appréciait d’être à ses cotés. Il n’y avait pas que la frime. Même lui était étonné à vrai dire de ses propres pensées. Il y avait réfléchi, à plusieurs reprises, et Eugénie n’était pas non plus sans conséquence dans sa réflexion. Sauf qu’il savait très bien que ce n’était pas possible pour plusieurs raisons. Edgar n’était pas de ses personnes amoureuses qui se mettaient en couple. Il était libre comme le vent et il ne voulait pas être ses entraves. Puis malgré tout, ils n’étaient pas de la même classe social. Amis oui, plus, Walter savait très bien que c’était de l’utopie. Peut être qu’un jour, il arriverait à son niveau. Lui aussi pourrait se targuer d’être riche et connu. Cependant, ce n’était pas pour autant qu’il allait arrêter de le côtoyer. Loin de là. Personne n’était au courant de ce qu’il pouvait ressentir et il comptait bien garder ce secret enfoui dans le coeur qu’on lui disait inexistant. Il profiterait comme d’habitude de lui, de son humour, de sa grâce et il rejouerait l’histoire dans son jardin secret, nichés dans ses rêves les plus profonds. Cela lui convenait et tout était bien dans le meilleur des mondes.
Aujourd’hui, comme régulièrement, il avait accepté de passer dans les bureaux immobiliers d'Edgar pour partager une heure de pause ensemble. Il savait le directeur des agences de luxe occupé et il fallait dire que lui aussi croulé sous le boulot. Or il pouvait bien s’accorder ce moment de répit, cette bulle d’oxygène. C’était pour ça, qu’il se sentait plus nerveux que d’ordinaire, voulant toujours lui faire une très bonne impression. Alors, il venait de sortir des locaux de son entreprise, ayant dit à Loona qui était à l’accueil, assez à l’heure pour une fois, qu’il allait sur le terrain pour une de ses enquêtes. Il aurait bien acheté des sandwichs mais c’était Edgar. Il ne pouvait pas lui offrir ça. Il s’était alors arrêté au restaurant chinois qui faisait aussi à emporter. Il prit un peu de tout et ravala une petite grimace en voyant le prix. Tant pis, c’était pour la bonne cause, il ferait des économies la prochaine fois sur ses propres courses. Partant avec ses sacs remplis de bonnes nourritures, il eut un petit rictus en voyant certaines personnes affamés se retourner en sentant l’odeur. Et ouais ! Ils allaient se régaler et pas vous pensa t’il très égoïstement. Pressant le pas, il arriva une dizaine de minutes après devant le grand immeuble où Edgar était installé. Sonnant, la porte s’ouvrit quasiment immédiatement et il grimpa les marches, une pointe d’excitation il fallait le dire. Quand il attendit qu’il lui ouvre la porte de ses bureaux, il pouvait entendre son coeur battre un peu plus rapidement, encore plus quand il apparu en chair et en os. Walter ne put s’empêcher de lui faire un énorme sourire tout en lui montrant les sacs qu’il agita sous son nez.
“Désolé pour le retard ! Je me suis dis que ça pouvait être sympa qu’on déjeune ensemble !”
Il le suivit à l’intérieur, l’odeur agréable de la nourriture lui chatouillant les narines.
“J’ai pris un peu de tout au traiteur chinois comme ça on aura le choix ! C’est bien d’avoir le choix.”
Son regard avait du mal à ne pas descendre le long de la colonne vertébrale d'Edgar, dos à lui. C’était quand même bien plus agréable que la salle d’attente qu’ils traversaient. Il déposa les sacs sur une petite table dégagé, ne voulant salir le beau bureau en marbre.
“Comment vas tu ? Pas trop pénible la matinée ? En plus on est fin d'année … je crois avoir lu une étude qui disait qu’il y avait une augmentation des achats de maison à cette période..”
Il voulait vraiment se rendre intéressant. Il n'était pas bête, loin de là, mais l'immobilier, ce n'était pas vraiment son domaine. Il avait fait quelques recherches, essayant de retenir des statistiques mais ce n'était pas gagné.
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Edgar H. Ravenswood
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"A trop vouloir chercher à te protéger, nous avons tous deux finis par nous brûler les ailes. Désormais, je ne vis plus que dans l'espoir fou de revoir un jour ton si beau visage, ma douce et tendre Mélanie... lumièré de ma vie."
"Nos routes n'auraient jamais dû se croiser mais nous avons fini par marcher dans la même direction. Quoiqu'il arrive, tu resteras à jamais mon compagnon de route, mon très cher Jasper."
| Conte : Phantom Manor | Dans le monde des contes, je suis : : Henry Ravenswood, Fantome
Ce matin-là, comme tous les jours, je m’étais levé aux aurores pour aller travailler. Je n’avais à vrai dire aucune envie de rester allongé plus longtemps. Je ne dormais que rarement et lorsque j’y parvenais, c’était toujours pour faire d’horribles et d’atroces cauchemars qui pouvaient se prolonger durant des heures. C’est pourquoi, pour tromper mon ennui, je préférais occuper mes nuits à autre chose. Ce dernier était souvent chauffé par les plaisirs sensuels que je pouvais trouver sous les couvertures. Mes amants et mes maîtresses étaient des coups d’un soir et il était rare qu’ils restent pour dormir par la suite. Je ne me sentais guère vraiment rassuré en leur présence et je n’avais aucune envie de m’excuser ou de me justifier de leur sommeil interrompu beaucoup trop rapidement. La seule exception que j’avais faite avait été la nuit que j’avais passée aux côtés de Walter Blomberg.
J’avais fait la connaissance de l’homme d’affaire alors que je tentais de me débarrasser de l’un de mes concurrents gênants, tout juste arrivé sur le marché de l’immobilier. Autant être honnête, je n’ai jamais été du genre partageur. Le monde des affaires est un monde impitoyable qui implique soit de faire disparaître ses concurrents, soit d’accepter de se faire marcher dessus. J’avais vécu trop longtemps sur cette Terre pour accepter la deuxième de ces options. Je m’étais donc acheter les services de son agence de tueurs à gage afin d’étouffer le problème dans l’œuf. Dès notre première rencontre, j’avais été charmé par cet homme que je trouvais tout à la fois serviable et intelligent. J’appréciais beaucoup notre conversation et la délicatesse qu’il avait de ne pas chercher à approfondir des sujets trop délicats. J’avoue que depuis le départ j’avais senti une envie de lui qui avait grandit à chacune de nos rencontres. Il était beau, séduisant et j’étais particulièrement sensible au contraste saisissant qui existait entre les doux traits de son visage angélique et ses choix professionnels. D’une certaine manière je me reconnaissais en lui. Nous étions tous deux faits du même bois, même si je jalousais véritablement sa joie de vivre. Comment faisait-il pour exprimer une telle gaieté après tant de meurtres commis alors que moi je n’avais de cesse de m’enfoncer toujours plus dans la dépression. C’était terriblement troublant et j’avais envie d’approfondir ce mystère jusqu’aux tréfonds de son âme et de son corps.
Notre première nuit passée ensemble avait été des plus délicieuses. Durant toute ma vie, les fois où j’avais ressenti une telle alchimie et une telle cohérence dans nos fantasmes avaient été extrêmement rares. Cette petite aventure, motivée par l’odeur du sang, n’avait de cesse d’hanter mon esprit. Je recherchais sa compagnie de plus en plus souvent et je ne parvenais plus à dissimuler ce besoin sous la couverture d’une relation professionnelle. Je me sentais si bien à ses côtés et j’oubliais en sa présence pour quelques heures mes cauchemars de ma vie d’autrefois. Voilà pourquoi j’avais tant tenu à faire une exception pour lui le soir où nous avions passé la nuit ensemble. Voilà pourquoi je tâchais de multiplier autant que possible nos rencontres et les faire durer longtemps.
Nous n’en avions jamais réellement parlé pourtant et j’ignorais s’il partageait ce sentiment qui prenait de plus en plus d’ampleur dans mon existence. Après tout, il était comme moi. Un séducteur toujours prêt à attraper une nouvelle proie. Pouvait-il seulement ressentir si ce n’était de l’amour au moins une tendresse particulière pour l’une d’entre elles ? Au moins, il ne refusait jamais de partager en ma compagnie un déjeuner bien mérité sur notre temps de midi. Il fallait croire qu’il appréciait ma compagnie autant que moi je me délectais de la sienne.
Ce jour-là nous avions encore une fois rendez-vous pour partager un repas. Cependant, cette journée se devait d’être spéciale. Cela faisait un peu plus d’une année que nous partagions nos petits secrets et je pensais qu’il était grand temps de lui faire partager une autre vérité sur ma vie tourmentée. Le temps à notre disposition serait court mais cela me permettrait de conserver une certaine part de mystère et surtout de juger de la confiance naissante que j’avais pour lui. Enthousiasmé à cette idée, j’avais demandé à mon major d’home Ernest de tout préparer pour cette grande occasion.
J’avais vraiment hâte que le temps du déjeuner et ce fut avec joie que je vis les aiguilles de l’horloge afficher l’heure de midi. Ouvrant la porte à mon cher ami, je l’attendis tel un roi devant son domaine. Ma fierté était grande à chaque fois que j’avais l’occasion de faire visiter à quiconque les bureaux de mon agence immobilière qui grandissait à vue d’œil. Lorsqu’il se présenta à moi, je ne manquais alors pas de la guetter, cette petite lueur brillante dans ses grands yeux bleus qui me donnait des frissons à chaque fois qu’ils se portaient sur moi. J’aimais tant cet éclat cristallin, cette petite étincelle de vie qui ranimait en moi les espoirs du jeune homme ambitieux et très optimiste que j’étais autrefois.
Je ne manquais cependant pas de remarquer les sacs qu’il portait à la main. Toujours aussi prévenant, Walter avait emporté avec lui de la nourriture d’un restaurant chinois. Je me mordis alors légèrement la lèvre, regrettant de ne pas avoir pu régler certaines choses avec lui avant le temps du déjeuner. A vrai dire, venant d’uns famille issue de la haute bourgeoisie londonienne, je n’appréciais que peu le manque de goût liée à la présentation de la nourriture à l’emporter. En ce qui me concernait, un bon repas ne pouvait qu’être présenté dans des assiettes en porcelaine, entourée de service en argent et servi avec une très bonne bouteille de vin. Bienveillant, je finis par reconnaître son geste avec un sourire marquer au coin des lèvres.
« Bonjour Walter. C’est très prévenant de ta part d’avoir songer à emporter avec toi le repas. J’y aurais goûté avec plaisir si je n’avais pas prévu autre chose pour nous deux. »
Je m’avançais de quelques pas dans sa direction avec grâce et délicatesse, comme on pouvait le faire pour apprivoiser un animal sauvage d’une rare beauté. Lui adressant un regard charmeur, je lui fis alors part de mes projets de déjeuner.
« En réalité, je songeais t’enlever pour t’emmener dans un lieu… disons très particulier. Si cela peut ta rassurer, je ne compte pas prolonger indéfiniment notre déjeuner. Je sais à quel point les affaires revêtent d’une importance cruciale à tes yeux. Nous serons de retour dans une heure et tu pourras retourner à tes obligations. Qu’en penses-tu ? »
J’avouais qu’une petite angoisse s’était emparée de moi. Je craignais qu’il vienne à refuser cette invitation, si loin de celles que j’avais pour habitude de lui adresser. Malgré tout, il ne semblait pas l’accueillir avec répugnance, bien au contraire. C’est pourquoi retournant à ses côtés en direction de la sortie, je revins sur la question qu’il m’avait posée auparavant et que j’avais omise, tant j’étais stressé à l’idée qu’il refuse mon invitation. Je ris légèrement, touché alors pour son intérêt pour les affaires. Je trouvais terriblement touchante l’idée qu’il puisse s’intéresser à un sujet qui me touchait au fond bien plus que lui. Avec malice, je lui adressais une remarque que seule notre complicité et notre arrangement pouvait lui permettre de comprendre.
« Quant à mes affaires, elles se portent à merveille. Il est vrai que l’hiver est une période propice pour l’immobilier. Il y a bien des appartements qui se vident lorsque les gens commencent à fleureter dangereusement avec les maladies pernicieuses de cette saison. Mais que veux-tu, il parait que le malheur des uns fait le bonheur des autres. »
Je riais gentiment alors que nous passions dans les locaux désertés par mes employés. Ils avaient bien le droit de prendre un peu de temps pour eux ces pauvres diables. D’autant plus avec la quantité de travail qui les attendait à leur retour. Arrivé dans le hall d’entrée, je nouais autour du cou une écharpe de soie et me vêtis de mon manteau de grande marque. Qu’importe le lieu où je me trouvais, je tenais à donner une bonne image de moi en toutes circonstances. Puis, dévisageant mon ami avec délice, je reprenais mon discours.
« Tu sais, je travaille actuellement sur de nombreux projets de rénovation. Si cela t’intéresse, je pourrais te faire visiter quelques villas, afin que tu puisses te faire une petite idée du travail de mes équipes. Après tout, nous sommes associés toi et moi à présent. »
Je ne manquais pas de ponctuer cette remarque d’un regard charmeur. Il est vrai que nous étions secrètement associés et c’était une situation que j’appréciais d’ailleurs grandement. Je n’avais aucune intention qu’elle s’arrête en si bon chemin et ce malgré tous les risques qu’elle pourrait engendrer. Je ne me doutais alors pas que l’un d’entre eux pointerait le bout de son museau à cet instant-même.
acidbrain
Walter Blomberg
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Quand Walter arriva dans les bureaux d’Edgar, il était aussi nerveux qu’impatient. Maintenant qu’il était en face de lui, sa nervosité était encore plus palpable mais le sourire qu’il abordait était aussi lumineux qu’un feu de signalisation. Tenant les sacs, où les effluves de nems lui tordait l’estomac de faim, son visage prit un air très surpris quand il entendit Edgar lui dire qu’au final, ce n’était pas nécessaire, qu’il avait prévu quelque chose d’autre. Mais il avait faim lui ! Puis il avait dépensé de l’argent dedans, argent qu’il n’avait pas vraiment en masse. Il ne pouvait absolument pas se permettre de jeter cette nourriture … Cependant, le regard hypnotisant que lui fit Edgar, plia en deux secondes toute sa volonté, fondant comme neige au soleil. Il hocha la tête, les lèvres entrouvertes, sentant son coeur battre plus que de raison dans sa poitrine. L’enlever ? L’amener où ? Il n’était jamais contre faire des folies avec son corps, encore plus quand il s’agissait d’Edgar. Il avait tant de pouvoir sur lui. Il lui aurait demandé de se jeter du haut d’une falaise qu’il l’aurait fait. Pas sans amertume ou culpabilité, mais il l’aurait fait.
“Particulier ? C'est-à-dire ?”
Il préféra poser la question, plutôt que d’émettre des hypothèses et se ridiculiser. Il l’avait déja fait, et même s’il avait encore dans l’oreille le rire grave de son interlocuteur, il ne voulait pas qu’il le considère comme un débile mental.
“De toute façon, je ne dis jamais non aux nouvelles expériences !”
Puis, il était hors de question qu’il lui dise non. Il préférait rester avec lui, que d’aller déjeuner tout seul, comme la pauvre âme en peine qu’il était. Rien que de voir sourire Edgar était une nourriture suffisante. Bon. Non, fallait pas non plus déconner. D’accord, il aurait pu le regarder pendant des heures, mais ce n’est pas ça qui allait faire taire son estomac. Il posa alors les sacs sur le bureau, éloignant la tentation et le fumet avant de se retourner vers son hôte, qui répondit à sa question de bienséance.
“Ouais. Puis ça doit être des vieux, donc souvent ce sont des appartements assez classieux !”
Il hocha la tête, comme pour confirmer ses dires, avant d’ajouter en s'esclaffant.
“Quoi que, dans mon quartier, t’en a qui crève parce que c’est mal isolé.”
Se rendant compte de ce qu’il avait dit, il baissa les yeux avant de faire une petite moue, d’hausser les épaules et de suivre Edgar, dans le sens inverse. Tout le monde était parti manger, et Walter avait vraiment sa curiosité piquée au vif. Où est ce qu’ils allaient aller ? Il était si perdu dans ses pensées, qu’il faillit même tomber dans les escaliers. Il se rattrapa dans un petit geste, espérant qu’Edgar n’avait rien vu. Ce dernier alla prendre son manteau et son écharpe, ce qui fit pousser un petit soupir à Walter. Ils avaient des habits si chics, si raffiné ! Forcément, vu son rang, ce n’était en rien étonnant. Presque complexé, ayant peur de lui faire honte, il serra un peu son manteau, dont on devinait les manches usées par le temps.
“Oooh !”
Il tourna la tête dans sa direction, les yeux pleins d'étoiles. C’est vrai que même s’ils en avaient discuté, il n’avait jamais vraiment compris ce qui le différenciait lui, d’une autre agence, à part qu’il était spécialisé dans le luxe.
“Cela sera avec plaisir ! J’aimerai beaucoup voir ça de plus près !”
Et lui donner des idées de rêverie pour ses nuits dans son appartement mal isolé, bruyant, avec une Loona qui claquait les portes déja bancales. S’il pouvait voir dans ses rêves des châteaux, avoir de la matière pour penser à ce qu’il pourrait faire, vivre, et surtout avec Edgar, c’était encore mieux.
“Oui c’est vrai. Toi tu es déja venu dans mes bureaux !”
Associés. Bien entendu, Walter savait qu’Edgar parlait en termes professionnels. C’était la vérité, ils étaient partenaires d’un point de vue travail. Son agence de détective fouinait dans le passé des acheteurs et des vendeurs. L’autre versant, de tueurs à gages, éliminait les gênants où un vendeur n'appréciait pas le prix. Cela marchait très bien depuis quelques années. Or, quand Walter entendit ça, il se mit à imaginer le terme d’une autre manière. Dans un registre beaucoup plus privé et pas uniquement pour des séances purement physiques. Cependant, il savait que cela était de l’ordre de la rêverie, du merveilleux songe et il préféra revenir dans cette réalité morose.
“Bon alors ! Dis moi où est ce que l’on va !”
D’accord, c’était une surprise, mais il voulait savoir ! Il dodelina de la tête, faisant mine de réfléchir avant de se mordiller la lèvre inférieure.
“Donne moi un indice !”
Bien. C’était pour déjeuner et ça lui allait parfaitement. Il avait été bête de penser qu’Edgar n’avait lui même déja pas réfléchi à ce qu’ils allaient manger. Depuis le temps, il le connaissait, il savait que la fast food n’était pas vraiment son style. Mais il était persuadé qu’il pourrait lui faire apprécier. Pas aimer. Il n’était pas fou au point de penser ça, mais juste apprécier. C’était aussi un moment, de pouvoir manger dans une autre circonstance, de créer des souvenirs heureux. Ils allaient sortir du bâtiment, quand Walter poussa un petit cri involontaire au moment où Edgar ouvrit la porte. Devant eux, se tenait un homme, qu’il ne voulait vraiment pas voir.
“Monsieur Ravenswood. Je pense qu’une discussion s’impose.”
Immédiatement, Walter s’était reculé, se décalant derrière Edgar. Le courage n’était pas du tout l’une de ses qualités, et envers Stephanos, encore moins. Heureusement, il lui avait parlé de cette histoire. Pas dans les détails, il avait resté vague, mais Edgar savait qu’un homme n’arrêtait pas de le harceler.
“Oh bonjour mon petit Walter …”
Le ton mielleux qu’il entendit lui donna un frisson de dégoût, tout comme le visage de Stephanos, qui avait penché sa tête pour le regarder.
“Ça tombe bien que tu sois là … étant donné que c’est de toi … que je veux parler avec lui.”
Le changement de ton dans sa phrase était digne des plus grands psychopathes. Bon, il en était un. Walter le savait et il aurait dû se méfier. Il était vraiment idiot, d’avoir pu penser, que la malédiction aurait changé quelque chose à Stolas.
“Hahaha très drôle … sauf que … de un … t’as une injonction du tribunal, t’as pas le droit de m’approcher … et de deux … euh … on doit y aller ! N’est ce pas Edgar ?”
Il avait essayé de parler d’une voix assurée, mais clairement, Stephanos lui faisait peur. Pas peur comme une phobie, mais il craignait les répercussions qu’il pouvait avoir sur lui, sa vie, et ses proches. Le regard qu’il lui lança, au moment où il lui parla de l'injonction, voulait tout dire. S’il avait pu le tuer, là, immédiatement il l’aurait fait. Le pire, c’est qu’il l’aurait réanimé ensuite. Peut être ça, qui effrayait aussi l’ancien démon.
“Je sais, j’ai remercié Madame de Tremaine, ton avocate, à ma façon. Sauf que je ne pensais pas que tu serais là …”
Walter ne s’en faisait pas pour Eugénie. Même si elle laissait paraître une apparence de gentille personne, il savait très bien dans quelles embrouilles elle était trempée. Elle pouvait être aussi redoutable, et elle connaissait du beau monde. Tout comme Stephanos, c’était vrai. Walter en avait peur aussi, parce qu’il le savait puissant. S’il avait été le simple quidam, épris de lui, l’histoire aurait été réglée en un claquement de doigt. Or non, il était l’un des patrons du trafic d’armes de la côte nord des états unis. Il était immensément riche et puissant. Walter n’était rien du tout comparé à lui.
“Il est à moi, Ravenswood. À moi et à personne d’autre et ce n’est clairement pas cette justice terrienne qui va me le prendre. Il est à moi depuis les enfers, qu’il ne le veuille ou non et ça sera ainsi pour l’éternité.”
Walter ferma les yeux quelques minutes. Entendre ces mots le dégoutait réellement, lui faisant repenser à ces faux souvenirs, qui l’avait tant marqué. Ces souvenirs de son oncle, quand il était une jeune garçon encore innocent, qui avait déterminé le monstre qu’il serait aujourd’hui. Oui c’était ça. Il ne supportait plus Stephanos parce qu’il lui faisait penser à son oncle qui l’avait violé pendant des années, de sa jeune enfance à son adolescence, en lui expliquant que quoi qu’il fasse, il était à lui. Bon sang, il n’était pas un objet qu’il sache ! Sans même s’en rendre compte, il avait attrapé la main d’Edgar, cherchant une protection silencieuse face à Stephanos et ses pouvoirs. Il voyait bien, maintenant qu’il avait rouvert les yeux, qu’il essayait d’impressionner Edgar - sans succès heureusement-.
“Nous n’en resteront pas là. Croyez moi. Crois moi Walter. Tu seras plus vite que prévu de retour à mes côtés."
Stephanos parti dans un mouvement de cape, après avoir lancé un dernier regard noir, et rouge, à ses interlocuteurs. Il disparut en se téléportant, laissant un grand silence. L’on entendait juste la respiration rapide de Walter, qui essayait de se calmer. Quand il croisa le regard d’Edgar, il poussa un petit soupir navré.
“Je … suis désolé … pour ça …”
C’était vraiment la honte ! Il lui fit une petite moue, grattant sa tête de façon nerveuse.
“Je savais bien qu’il n’était pas content depuis qu’Eugénie a réussi à avoir l’injonction d’éloignement … mais jamais je n’aurais pensé qu’il viendrait directement te menacer …Ce type est un maboule et pourtant la moitié de mes amis sont frappés.”
Il se frotta ensuite le visage avec ses mains avant de pousser à nouveau un soupir.
“En enfer, il faisait pareil, mais c’était les enfers, je pouvais comprendre … damnation éternelle, punition, c’était sur que ma vie ne pouvait être facile. Mais ici … maintenant … c’est … tu sais qu’un jour, il m’a envoyé plus de 369 messages ?! C’est même pas le nombre de messages que j’envoie à Loona en un mois ! Après c’est moi … je suis idiot … je pensais vraiment que cette obsession ridicule pour moi était passé. Quand je l’ai contacté, au début de la levée de la malédiction, c’était parce que j’avais besoin d’argent pour l’agence, et il en a. Beaucoup. Mais là, c’est pire que de signer un pacte avec le diable, et je sais de quoi je parle. T’imagines ? Ça va faire plus de 8 ans qu’il me colle comme ça …Déjà que ma vie n’est pas des plus joyeuses … même l’enfer à côté c’est sympathique. ”
Walter rigola cyniquement entre deux phrases avant de la finir sur un ton assez blasé, assez désemparé.
“Enfin bon … bref … j’ai pas envie que ce connard vienne gâcher les quelques heures que je passe avec toi ! On peut y aller si tu veux !”
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Edgar H. Ravenswood
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Il avait fallu que Walter entre dans la pièce pour que j’abandonne mon air maussade et professionnel pour adopter un sourire tout aussi ravi que charmeur. J’ignorais comment il faisait mais il avait le pouvoir d’illuminer mes journées comme personne. Cela ne me surprenait cependant pas, il y avait bien longtemps que j’avais remarqué que son apparition dans ma vie avait déjà changée bien des choses. Mon cœur qui n’avait plus battu depuis des décennies, semblait tambouriner dans ma poitrine plus fort qu’il ne l’avait jamais fait auparavant. Il m’arrivait même parfois de bredouiller ou de manquer d’assurance, une chose que je n’avais jamais connue avant de plonger pour la toute première fois mon regard dans le sien. Bien sûr, la bienséance exigeait je ne laisse rien paraître. J’avais beau avoir vécu des années aux Etats-Unis, mon éducation demeurait celle d’un parfait gentleman anglais. Habitué à étouffer dans l’œuf mes émotions trop fortes, je demeurais mystérieux et flegmatique en toute occasion. Pourtant, je devais bien admettre que cela m’était difficile. Walter devait bien se douter de quelque chose. Lorsque je passais à ses côtés, je ne manquais jamais de frôler sa main pour pouvoir le toucher ne serait-ce qu’une fraction de seconde. J’ignorais totalement les règles liées aux distances sociales, de toutes manières il y avait bien longtemps que nous avions déjà franchis ensemble la plus intime des frontières. Je me languissais depuis longtemps du goût de ses baisers et je ne pus m’empêcher de me mordre la lèvre en abaissant un instant mon regard vers sa bouche.
Cela dit, l’heure n’était pas à la séduction mais bel et bien au repas de midi. C’est pourquoi, je reculais de quelques pas et me mis à rire gentiment aux propos de mon cher ami. J’aimais savoir que j’avais su piquer sa curiosité à vif. Il me tardait réellement de l’amener vers notre destination. Je voulais goûter chaque instant de notre rencontre, juger de sa motivation réelle en ce qui me concernait et voir s’il méritait de partager les plus intimes de mes secrets sans qu’il ne vienne à me juger ou à reculer devant l’homme que j’étais réellement et dont il n’avait effleuré que la surface. D’ici là, je me contenterais de cultiver le mystère comme je le faisais avec chaque visiteur prêt à franchir la porte de mon humble manoir.
« Tu verras une fois que nous serons sur place. Cela dit, je peux te promettre une chose. Ta patience et ta curiosité seront largement récompensées. »
Puis, je rabaissais mon regard vers le sac rempli de nourriture qu’il tenait dans sa main. J’ignorais pour quelle raison, mais un léger sentiment de culpabilité s’empara de moi. A nouveau, c’était un sentiment auquel j’étais bien peu familiarisé et il n’était apparu dans ma vie que le jour où j’avais franchi le pas du bureau de mon associé. J’avais cependant toujours été comme ça. J’aimais avoir le sentiment de tout maîtriser. J’appréciais de prendre moi-même les décisions concernant ces moments passés avec mes proches. Cela dit, comme je l’avais précisé à Walter, les personnes qui s’en plaignaient été très rares. J’étais un hôte d’exception et je parvenais toujours à trouver cette petite chose, ce détail qui transformait leur visite en un souvenir inoubliable. Je considérais cette aptitude comme un véritable don et j’étais prêt à le faire partager aux personnes qui selon moi le méritaient entièrement. Je ne pus m’empêcher d’adopter une aptitude malicieuse lorsque mon invité admit apprécier les nouvelles expériences.
« Bien, j’aime te l’entendre dire. J’espère cependant que tu n’as rien contre le rosbeef ? »
J’avais adressé cette petite remarque en lui adressant un petit clin d’œil. Il comprendrait peut-être ainsi que si ses plans concernant notre dîner avaient changé, ils ne l’avaient fait que pour le meilleur.
Parlant soudainement affaire, j’avais proposé à mon ami de m’accompagner lors de la prochaine mise en vente d’un appartement de luxe. Bien sûr, je n’avais fait aucune remarque par rapport aux propos qu’il m’avait alors tenu. Je savais depuis longtemps que le quartier dans lequel vivait Walter n’avait absolument rien de comparable avec la magnificence dont moi j’avais l’habitude. Dans mon quartier, la propreté et l’hygiène en général étaient des valeurs très chère aux habitants de ces immeubles. Dans ce monde-là, les apparence seules régnaient en maîtresses absolues. Qu’importe la vie qu’ils menaient derrière leur mur, tant que la façade était impeccable, il n’y avait rien qui clochait. C’est pour cette raison que les personnes dont je m’étais le plus rapproché durant ma vie n’y appartenaient pas. Les apparences et les faux-semblants avaient quelque chose de profondément dérangeant lorsqu’il s’agissait de tisser des liens avec nos proches. Si j’avais autant aimé Jasper, si je m’étais rapproché à ce point de Walter c’était avec l’espoir infini qu’ils m’offriraient ces vertus si importantes dont ma classe sociale était totalement privée ; la sincérité et l’authenticité. Ne désirant pas partager ces réflexions avec Walter, je me contentais d’un hochement de tête ravi.
« Très bien, dans ce cas je ne manquerais pas de te contacter quand l’occasion de présentera. J’attendrais que quelque chose de vraiment insolite ou magnifique se libère. Quitte à ce que tu te déplaces, autant que cela soit pour contempler l’excellence. Tu es de mon avis, non ? »
En quelques mots, j’avais résumé ce que je cherchais à tout prix à obtenir pour lui. Il méritait que tout ce que je lui montre, que tous les moments que nous passions ensemble, soient emprunt d’une beauté et d’une magnificence sans pareille. Je voulais partager avec lui ce qu’il y avait de meilleur. Je désirais plus que tout voir briller dans ses superbes yeux couleur saphir l’étincelle de vie que je lui jalousais tellement. A nouveau, il me fit part de sa grande curiosité vis-à-vis de notre destination. Je m’amusais de voir à quel point cela l’intriguait et en parfait gentleman que j’étais, je me permis de lui délivrer son fameux indice pour le faire d’avantage saliver.
« Très bien, je pense pouvoir satisfaire une partie de ta curiosité. Que dirais-tu si en plus d’un très bon repas, je te proposais un saut dans le passé ? Plus précisément dans mon passé ? »
Adoptant alors un air plus sérieux en une fraction de seconde, mon sourire s’effaça subitement de mon visage et je m’approchais de lui avec la plus grande sévérité.
« Je crois… je crois qu’il est largement temps que je te fasse découvrir réellement qui est l’homme avec lequel tu as passé tant de temps durant toute une année. »
De toutes les personnes que j’avais rencontrées dans cette ville, Walter serait le premier à découvrir le vrai visage du manoir Ravenswood derrière le côté folklorique du parc Disneyland. C’était un immense privilège que je lui accordais et je tenais à ce qu’il en ait confiance. Cela dit, je ne voulais pas non plus prendre le risque de l’effrayer. C’est pourquoi mon expression se radoucit subitement. Je passais alors de la gravité à la légèreté, lui faisant comprendre que malgré tout il n’allait pas regretter cette fantastique expérience.
« Après tout, si tu désires vraiment visiter une habitation hors du commun, je crois que cela sera un excellent point de départ. »
Il est vrai que mon manoir avait été ma prison durant plus d’un siècle. Cela dit, j’étais tout de même amoureux fou de cette magnifique bâtisse. Je l’aimais encore d’avantage aujourd’hui, maintenant que j’étais tout à fait libre de faire des visites sans devoir y rester enfermé. Je me réjouissais donc de pouvoir lui faire faire le tour de ma maison.
Cela dit, cela ne serait pas pour tout de suite. Je n’eus pas le temps d’ouvrir la porte d’entrée qu’un individu y pénétra sans demander son reste. Non seulement il était absolument sans gêne mais pire encore, il n’avait pas même pris le temps de saluer le maître des lieux. Son attitude commençait donc à largement m’agacer et ce n’était bien sûr que le début.
Brusquement, je vis mon ami se cacher derrière moi, me faisant alors immédiatement comprendre que Walter ne faisait de loin pas parti de ses amis. Au contraire, il semblait le craindre énormément. Je songeais alors qu’il s’agissait de l’homme dont mon associé m’avait déjà parlé. Cet amant éconduit qui n’avait pas accepté qu’il puisse lui échapper. D’ailleurs, il était venu pour me parler de son petit ami imaginaire. L’idée qu’il puisse nourrir de telles craintes à mon propos me fit d’ailleurs sourire intérieurement. Est-ce que cela signifiait qu’aux yeux de Walter je représentais réellement plus que les autres ? Ou bien n’était-ce que la fureur d’un homme possessif qui faisait le discours à chaque personne qui avait partagé le lit de mon ami ?
Assisant impuissant à leur conversation, je prenais rapidement note des différentes informations qu’ils échangeaient. Apparemment, Walter avait finalement trouvé un moyen de pouvoir se débarrasser de son amoureux transis. Cela dit, il semblait que rien ne pouvait éloigner Stephanos de sa proie. Rien, si ce n’est peut-être les personnes qui étaient prêtes à se battre pour épargner à Walter les tracas causés par son harceleur. Prenant mon courage à deux mains, je protégeais mon associé tout en le fusillant du regard. Il était hors de question pour moi de rester les bras ballants devant la détresse de mon cher Walter.
« La bienséance, monsieur, aurait d’abord été que vous ne pénétriez pas à l’improviste dans ce bureau sans même prendre le temps de vous présenter. Voilà qui me conforte dans l’idée que vous n’êtes qu’un opportun grossier, borné et, j’ose le prétendre, totalement dénué de la moindre étincelle d’intelligence. »
Un rictus mauvais se dessina alors au coin de mes lèvres et mes yeux se colorèrent d’une lueur rougeâtre si caractéristique. Une chose était certaine, c’est qu’il valait mieux ne pas traîner dans les parages lorsque j’étais dans cet état-là. Je me chargerais bien de le lui faire comprendre.
« Pour ce qui est de son appartenance, laissez-moi vous dire une bonne chose. Walter n’appartient ni à vous, ni à moi… il est totalement libre de jouir de sa liberté comme il le désire. Je vous prierais donc de sortir immédiatement de mon bureau sous peine de quoi je préviendrais les autorités compétentes qui se chargeront de faire appliquer la loi de cette ville. Loi à laquelle vous êtes soumis tant que vous vivrez dans cette belle cité de Storybrooke. Je tiens également à préciser que si vous avez le malheur de poursuivre encore une fois mon ami de vos harcèlements, je me chargerais personnellement de sa protection. Je vous conseille donc la plus grande prudence. Vous n’avez aucune idée de qui est en face de vous, monsieur ! »
J’avais prononcé ma dernière phrase sur un ton caverneux, avec une voix qui semblait surgir d’outre-tombe comme si le fantôme traînait encore dans un coin de mon esprit. Honnêtement, je me doutais bien que l’homme devant moi était puissant sinon Walter n’en aurait pas eu une peur si bleue. Néanmoins de mon côté j’étais déterminé. Jamais je ne le laisserais s’en prendre à lui et il finit par le comprendre. Nous faisant part de ses menaces, il quitta le bureau sans demander son reste. De mon côté, je tentais alors de calmer la bête qui sommeillait en moi. Je fus aidé en cela par l’observation de mon ami qui avait tant besoin de soutien à ce moment-là.
« Tu n’as pas à t’excuser, Walter. Tu ne pouvais pas le prévoir. »
Je me rapprochais alors de lui, désireux de m’enquérir de son état de santé.
« Est-ce que tu vas bien ? »
Je l’écoutais me parler des menaces qu’il représentait et de son rapport avec lui. Je trouvais sa détresse touchante. Même s’il semblait être soutenu par l’une de ses amies, il devait admettre que tout ce qu’il entreprenait n’était plus couronné de succès. Il semblait incapable de se débarrasser de lui. C’était une chose que je pouvais comprendre. Bien que le contexte soit quelque peu différent, je pouvais trouver des similitudes avec la situation qui avait été la mienne lorsque poursuivit par l’esprit de l’Oiseau tonnerre, je ne pouvais rien faire pour échapper à cette situation. J’essayais pourtant de me montrer rassurant.
« Tu sais qu’ici on a des lois et une justice qui peut les faire appliquer. Cela vaut ce que ça vaut mais la prochaine fois qu’il se rapproche de toi, n’hésite pas à avertir les autorités compétentes. Tu as suffisamment de preuve pour le voir passer quelques temps à l’ombre, non ? »
Je laissais apparaître un second rictus sur mes lèvres avant de reprendre mes propos.
« Et si cela ne suffit pas, n’oublie pas que ton agence possède justement des agents spécialisés dans ce genre de cas. Je suis certain que l’un ou l’autre sera tout disposé à t’aider. Il n’y a peut-être pas qu’à toi qu’il a réellement fait du tort, tu ne penses pas ? »
Je relevais alors son visage dans ma direction au moment où il prétendit qu’il ne voulait pas que cette mauvaise rencontre vienne à gâcher notre déjeuner. Je lui souriais alors beaucoup plus charmeur. J’espérais pouvoir chasser ses ennuis par quelques-uns de mes propos.
« Tu sais en un sens je me sens flatté de savoir qu’il puisse penser que je constitue une menace dans ses plans de reconquêtes de son petit protégé. J’aime penser qu’il ait pu percevoir entre nous ce petit quelque chose qui rend notre relation si particulière. »
Plaçant une main derrière sa nuque, je déposais un rapide baiser sur sa joue avant de le rapprocher de moi pour le réconforter du mieux que je pouvais. Je lui murmurais alors ces petits mots à son oreille.
« Quoiqu’il arrive rappelle-toi que si jamais il s’en prend encore à toi, tu pourras toujours compter sur moi pour t’aider. »
Je m’écartais alors comme si de rien n’était et saisis mes clés dans une main. Il était temps de songer à notre fameux repas.
« Allez maintenant allons-y. Il ne faudrait pas que notre dîne refroidisse. »
Marchant d’un pas certain, nous sortions de l’immeuble où se trouvait mon bureau. Un peu écarter du centre-ville, il était situé non loin de la forêt de Storybrooke, là où la colline de Boot Hill avait été transportée durant la malédiction. Arrivé devant les grillages, j’admirais un instant la façade quelque peu délabrée de l’immense bâtissevictorienne. J’avançais alors à reculons dans la petite cour où se trouvait la petite fontaine que mon épouse chérissait tant. Ecartant mes bras, je plongeais mon regard dans celui de mon tendre ami.
« Bienvenue au manoir Ravenswood, Walter ! Il est magnifique, non ? Oh certes il aurait très certainement besoin d’un bon coup de peinture et d’un ravalement de façade. Mais pour être honnête, j’aime le voir ainsi. Cela me permet de l’employer comme attraction touristique fantomatique pour les visiteurs. »
Je fis alors un léger mouvement de tête en direction de la petite foule des curieux, impatient de connaître notre histoire familiale. Puis, sortant une magnifique clé dorée de ma proche, je la levais et la secouais tel un trophée devant Walter.
« Mais ce que tu vas voir toi sera très différent. Je vais te faire visiter l’antre même de mon manoir, un endroit qui n’a jamais été fréquenter que par la famille Ravenswood et leurs proches. »
Venais-je de préciser que je considérais Walter comme l’un de mes proches ? Oui je l’avais fait et je ressentais aucune honte à cette idée. Au contraire, je lui souriais de plus belle ravi d’admettre la place particulière qu’il occupait aujourd’hui dans ma vie et également dans mon vieux cœur délabré.
Je l’invitais alors à gravir les marches, lui présentant avec plaisir mon jardin d’hiver ainsi que le petit kiosque où j’avais pris l’habitude de prendre le thé avec ma famille.
Puis, une fois le portique escaladé, j’ouvris en grand la porte du manoir qui laissa alors échapper un puissant courant d’air dont les origines étaient douteuses. Il put alors apercevoir le magnifique vestibule victorien où se côtoyaient de beaux meubles victoriens ; des commodes artisanales de très belle qualité, des fauteuils larges dédiés aux visiteurs et au fond de la pièce se trouvait d’immense escaliers qui grimpait dans les étages.
« Là-haut se trouvent différentes pièces… des salons, des salles de jeux ou encore des chambres. Je te les ferais visiter si tu le désires après le repas. En attendant, c’est par là que ça se passe. »
Je me dirigeais vers la grande salle à manger avec Walter sur mes talons. C’est alors que mon major d’home James Fitzgerald nous accueillis.
« Oh maître, je suis ravi de vous voir. »
« Est-ce que tout est prêt, James ? »
« Oui bien sûr, les entrées sont déjà sur la table et j’ai même songer qu’une bonne bouteille de moscato serait des plus indiquées avec le saumon. »
« Vous me mettez l'eau à la bouche, comme à votre habitude ! Nous allons déguste cela tout de suite. »
A l’entrée, on pouvait voir de magnifique tableau qui représentaient différentes scènes de voyage où de chasse. Il y avait une très grande table et proche d’elle une cheminée pour les frileux. D’ailleurs, il est bon de souligner qu’au-dessus d’elle se trouvait un magnifique tableau de la villa telle qu’elle l’était à sa construction. De l’autre côté de la table, là où James avait installé les assiettes, le tableau qui ornait le mur était celui de ma fille adorée Mélanie vêtue de sa magnifique robe de mariée.
« Elle est très belle, n’est-ce pas ? Il s’agit de ma fille, Mélanie. Je sais que je ne t’ai encore jamais parlé d’elle mais après tout c’est pour cela que je t’ai amené ici. Pour découvrir tous les petits secrets me concernant. »
Je lui présentais alors sa place et m’assis à ses côtés. James n’avait pas fait les choses à moitié. Sur la table, on pouvait trouver des toasts beurrés, des petites rondelles d’oignon, des capres et de magnifiques rondelles de saumon était posées sur le milieu de l’assiette, disposée en rosette.
« Je t’en prie, assied-toi ! »
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Walter Blomberg
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Walter venait de subir un ascenseur émotionnel. Il était super heureux, Edgar lui avait dit où ils allaient et il trouvait que c’était un grand privilège. Il allait lui faire découvrir sa maison et parler un peu de son passé. D’ordinaire, c’était toujours lui qui parlait. Des faux souvenirs de la malédiction, ou même de sa vraie vie, avant les enfers. Il avait bien compris qu"Edgar n’était pas un enfant de coeur et ça lui plaisait. Mais là ! C’était quelque chose ! Il allait pouvoir visiter son manoir. Non même mieux, il allait déjeuner avec lui, chez lui ! Il essayait de ne pas trop se monter le bourrichon, mais ça voulait bien dire quelque chose ? Puis, il était descendu au quatrième sous-sol car en ouvrant la porte pour sortir à l’extérieur, ils étaient tombés sur Stephanos. La crainte qui lui inspirait avait effacé toutes traces de joie. Ainsi que la honte. Oh oui la honte ! Il craignait que le regard qu’Egdar lui portait ne change, qu’il ne le considère plus que comme une victime, un faible incapable de se débarasser de ses adverses. Après tout, il était faible, l’enfer l’avait dit. Même s’il travaillait avec acharnement pour monter les échelons, il n’était qu’un diablotin. Bon au moins, il était au-dessus de Millie et Moxie, mais tout de même.
Il leva son regard vers Edgar en ayant une sorte de sourire vaincu, secouant sa tête et sa tignasse châtain.
“Non non, je pense pas que tu comprennes vraiment qui il est.”
Les lois ! Bien sûr qu’il avait essayé ! Ce n’était pas pour rien s’il avait engagé Eugénie. Elle était l’une des meilleures avocates de la ville ! Elle connaissait parfaitement son métier, mais face à ce genre de personnes. Quant à utiliser quelqu’un de son agence. Non, il était hors de question qu’il mette ses amis en danger, car ce n’était pas seulement des salariés d’une entreprise banale.
“Stephanos fait partie des seigneurs de l’enfer. Ici aussi, je peux t’assurer qu’il fait partie de la catégorie des intouchables. Si en face de lui, il n’y a pas quelqu’un d’égal, ça ne sert à rien. Et la justice, il s’en contrefiche. Eugénie est l’une des meilleures avocates, elle n’est pas non plus toute blanche, elle n’a pas fait que lui avoir une injonction, je sais qu’elle a fait appel à des gens pour lui comprendre… il a compris que pendant quelques semaines et voila … il recommence après. ”
La seule personne, à sa connaissance, qu’il craignait était Alastor. Or, il n’avait pas envie d’aller se plaindre de ça à son ami. Il avait beaucoup de choses à régler, et il gérait déja Angel. Il n’allait pas non plus lui rajouter une charge. Puis, ce n’était pas parce qu’il n’avait plus d’âme qu’il avait envie de passer un contrat avec Alastor. Certes, ils s’entendaient bien tous les deux, mais Alastor était aussi un seigneur des enfers, il savait bien comment cela pourrait finir, et maintenant qu’il avait retrouvé un semblant de liberté … il n’avait pas envie de la gâcher.
Il frissonna en sentant la main d'Edgar se poser dans sa nuque et eut un léger sourire. Oui, c’est vrai qu’il avait rarement vu Stephanos comme ça. Bon, des crises de jalousie, il lui en faisait des dizaines et des dizaines, mais là, se déplacer en personne ! Non, d’ordinaire il se contentait d’appeler, de faire ça à distance. Edgar n’avait pas tord, peut être que Stephanos avait bien vu le lien qui les unissait. Au moins, cela eut pour effet de lui réchauffer son petit coeur. Il hocha simplement la tête à ce qu’il lui disait, même si dans les faits, il avait une certaine fierté qui ferait qu’il ne l'appellerait pas, même si, à vrai dire, voir Edgar casser la gueule à Stephanos serait un spectacle délectable qu’il ne voudrait louper pour rien au monde.
Ils marchèrent pendant un petit bout de temps, en silence. Walter avait peur de dire une bêtise plus grosse que lui, qui ferait qu’Edgar rebrousserait chemin. Ils arrivèrent finalement à l’entrée du sous bois, et quelques mètres plus loin, une énorme bâtisse se dressait. Elle était vraiment magnifique.
“Oh, je ne savais pas que c’était chez toi ! Quoi que j’aurais dû m'en douter vu le nom.”
Il émit un petit rire, se frottant la nuque, avant de le suivre à l’intérieur du domaine. Parfois il venait se promener dans le coin, pour prendre l’air et sortir un peu du quartier d’Hazbin Street.
“Et bien, quel privilège !”
Il l’avait dit sur un ton assez joyeux, sans aucune moquerie, voyant bien qu’effectivement, c’était un grand privilège et un grand honneur. Il s'intéressa alors à tout ce qu’il voyait, faisant des mouvements de tête pour regarder avec détail la peinture, les décorations, les objets de valeurs. Tout était beau, il avait l’impression d’être dans un musée tant il y avait de choses. Un homme arriva et Walter compris rapidement que c’était le personnel qui s’occupait de la demeure. Hé béh ! Il n’avait jamais vu ça ! Il fit un petit geste de la tête par politesse avant de suivre Edgar, vraiment excité par ce qui l’entourait.
“Tu .. as une fille ?”
Walter fut étonné d’apprendre cette nouvelle, tournant directement la tête entre Edgar et le portait, un doux sourire aux lèvres.
“Oui c’est vrai, elle est vraiment très jolie.”
Comme il attendit qu’Edgar lui dise de pouvoir se mettre à table, il attendit gentiment qu’il lui dise de se servir les plats raffinés. Son estomac grondait famine et il n’avait qu’une hâte, engloutir tous ces mets délicieux. Il avait faim et voir une débauche de nourriture lui donnait encore plus l’eau à la bouche. Lui qui ne mangeait que des plats surgelés parce que c’était le moins cher.
“Donc Mélanie c’est ça ? Elle … est aussi ici ?”
Il préférait demander vu qu’il ne l’avait jamais vu. Il ne savait pas trop comment cette malédiction fonctionnait. Après tout, elle avait réussi à les faire venir, eux, les démons des enfers, alors qu’ils étaient techniquement morts. Comme quoi, tout était possible.
“Et donc … tes secrets ? Tu … veux me les dire ?”
Walter lança une oeillade charmeuse à Edgar. Il n’avait fait que répéter ce qu’il venait de dire, mais en vrai, il était excité d’en entendre plus sur lui, et cela pouvait s’entendre à l’intonation de sa voix. Il se servit du poisson tranquillement, remerciant d’un geste de la tête le majordome qui lui servit le vin. Il leva ensuite son verre pour porter un toast, gloussant à moitié.
“Merci à toi de m’inviter dans ton humble demeure, c’est sur que c’est bien mieux que de la street food asiatique !”
Ah bah oui, là il comprenait pourquoi Edgar avait refusé qu’ils mangent dans son bureau, avec le festin digne d’un roi qu’il avait préparé, ça aurait été dommage que de gâcher la nourriture.
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Edgar H. Ravenswood
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"A trop vouloir chercher à te protéger, nous avons tous deux finis par nous brûler les ailes. Désormais, je ne vis plus que dans l'espoir fou de revoir un jour ton si beau visage, ma douce et tendre Mélanie... lumièré de ma vie."
"Nos routes n'auraient jamais dû se croiser mais nous avons fini par marcher dans la même direction. Quoiqu'il arrive, tu resteras à jamais mon compagnon de route, mon très cher Jasper."
| Conte : Phantom Manor | Dans le monde des contes, je suis : : Henry Ravenswood, Fantome
Il en fallait de peu pour qu’un moment de joie passe à un moment plus tragique. Cela je l’avais remarqué depuis bien longtemps d’ailleurs. Depuis le jour où au mariage de Mélanie j’avais ressenti une immense fierté à l’idée de m’être débarrassé de mon beau-fils avant de comprendre qu’en réalité je n’avais fait que scier la branche sur laquelle j’étais assis. J’avais débuté ma longue descente aux Enfers depuis le jour où je m’étais retrouvé enfermé dans mon manoir. Très peu de choses étaient dès lors parvenue à me rendre le sourire. Ma petite fille et mon cher Jasper avaient été mes seules joies. Des bonheurs que je pensais à jamais disparus le jour où ils avaient décidé de me quitter, volontairement ou non. Et pourtant la présence de Walter, le plaisir de nos conversations et son rire qui me donnaient des frissons à chaque fois était venus ranimer une flamme de vie et de passion que je pensais à jamais éteinte.
Alors lorsque Stephanos avait fait irruption dans mon bureau je n’avais pas pu faire autrement que me mettre en colère. De quel droit s’arrogeait-il le pouvoir d’entrer chez moi sans même être invité ? De quel droit venait-il me demander de m’éloigner de son ancien amant pour mieux se l’accaparer ? J’avais serré les poings et tenter au mieux de me maîtriser pour ne pas lui sauter à la gorge afin de défendre le petit diablotin qui avait apporté tant de bonheur inespéré dans ma vie. Walter n’était pas à moi certes… ou tout du moins il ne l’était pas pour le moment. Ce n’était cependant pas une raison que je le laisse lui faire du mal. Je tenais beaucoup trop à lui et c’est le plus naturellement du monde que je pris la décision de le défendre quoique cela puisse me coûter.
Il avait fini par rebrousser chemin, nous laissant alors à nouveau seul. Mais la colère n’avait pas disparu, bien au contraire. Voir le sourire disparaître du visage de mon ami avait suffit à m’agacer fortement. Le voir aussi bouleversé me touchait également et j’avais tenté de tout faire afin de le rassurer. Cependant, ce Stephanos semblait posséder des pouvoirs qui dépassaient l’imagination. Pas étonnant à ce qu’il n’éprouve aucune honte à l’idée de provoquer l’un de ses concurrents. Même si de concurrence, il n’y en avait aucune. Comment pouvait-il être égoïste au point de ne pas se rendre compte à quel point sa présence mettait Walter mal à l’aise ?
Je lui avais alors proposé différentes solutions, lui promettant que s’il avait besoin de quelqu’un pour l’épauler, je me trouverais à ses côtés. Je ne savais pas réellement comme m’y prendre non plus, mais je ne prendrais pas le risque de le perdre. Les forces du mal m’avait déjà enlevé tant d’être précieux dans ma vie.
Afin de lui changer les idées, je n’avais pas tardé à l’emmener avec moi vers mon manoir où devait se tenir notre déjeuner. J’espérais que ce changement d’atmosphère aurait un effet bénéfique sur lui. S’il est vrai que je n’étais pas un enfant de cœur, rendre heureuses les seules personnes qui possédaient ce pouvoir sur moi faisait partie de mes préoccupations quotidienne. Une fois arrivé au manoir, je ne pouvais qu’afficher un sourire de fierté en l’entendant prononcé ces mots. Ainsi donc il connaissait déjà cet endroit ? Voilà qui me ravissait réellement. J’étais toujours très heureux de voir des personnes enviés ma position. Même si la maison n’avait plus le faste qu’elle pouvait avoir à l’époque, elle était toujours aussi impressionnante. Me tournant d’un air innocent vers lui, je lui adressais un petit sourire charmeur de mon cru.
« Tu as donc déjà eu l’occasion de la voir ? Eh bien dans ce cas je suis ravi de savoir qu’à mon tour j’ai l’honneur de te servir de guide pour la journée. Il s’agit là de ma plus belle réalisation et j’avoue éprouver une grande fierté à l’idée de te la faire visiter. Surtout, fais comme chez toi ! »
J’avais ajouté cette dernière remarque avec une certaine intonation qui signifiait beaucoup de choses. Je laissais cependant le mystère planer, lui laissant se faire sa propre opinion concernant les mots que j’avais délibérément employer. Un des grands avantages d’appartenir au monde bourgeois est de savoir jouer sur les mots avec une aisance n’ayant d’égale que son élégance.
Une fois entré dans la salle à manger, je lui avais présenté les lieux mettant un point d’honneur à lui présenter le tableau de ma tendre Mélanie qui posait en robe de mariée. Avec les années et le drame qui s’était produit dans ces lieux, cette mise en scène avait une saveur particulièrement amère. Cela dit, le message que je souhaitais faire passer était retranscrit avec maestria, on ne prenait jamais les choses qui m’appartenaient. En réalité, c’est entre ces murs que Stephanos aurait dû m’interpeler. Je lui aurais rapidement rappeler ce qu’il en coûtait de me provoquer sur mon territoire.
Je laissais cette considération de côté pour laisser place à la curiosité de mon ami. Bien sûr, il ne pouvait se douter que j’avais eu une vie familiale auparavant. Cela faisait partie de ses choses essentielles à expliquer dans une relation et pourtant il ignorait tout de cet aspect de ma vie. Mais rien de plus naturel au fond, j’aimais entretenir mon jardin secret. Un jardin dont je venais tout juste d’entrouvrir la porte pour laisser entrer Walter. Je n’étais pas prêt à la refermer, tout du moins par tant qu’il éprouverait une volonté à le découvrir.
Au moment où Walter me demanda si se trouvait ici, un voile de tristesse passa devant mes yeux. Laissant planer quelques instants le silence dans la pièce, je finis par relever mon regard dans sa direction. Je lançais alors avec un air mystérieux.
« Non… malheureusement je ne l’ai pas vue depuis des années. Cela te surprendra peut-être mais tu n’es pas le seul à avoir des déconvenues avec des êtres venus tout droit des enfers. »
Une nouvelle fois je me tus alors que mon major d’home vint débarrasser les assiettes de l’entrée pour laisser la place à un succulent roastbeef accompagné d’un mélange de légumes et d’un gratin dauphinois. Le laissant repartir, je repris alors la parole.
« As-tu déjà entendu parler de l’Oiseau Tonnerre ? C’est un esprit protecteur du peuple amérindien. Comme tu t’en doutes, il n’a pas beaucoup apprécié le phénomène de la ruée vers l’or ainsi que de voir des Européens occuper des terres qui ne leur appartenaient pas. J’étais l’un de ses propriétaires miniers et j’ai eu le malheur de creuser une montagne sacrée pour les indiens qui vivaient sur ces terres. Ils me l’ont fait paye très cher. »
Je laissais quelques instants mon repas en l’état et me relevais de ma chaise pour me diriger vers le portrait de ma fille.
« Il me les ont prises… ma femme Martha et ma fille Mélanie. Je n’ai rien pu faire pour l’en empêcher. Ma femme et morte mais ma fille elle a été enlevée vivante. »
Poussant un léger soupir, je me tournais vers mon ami avec un air à la fois triste et mélancolique.
« J’ai bien essayé de trouver un moyen d’accéder au monde où elle se trouvait. Malheureusement, je n’ai jamais trouvé de lieu qui me permettrait de parvenir jusqu’au tréfonds des enfers. Pourtant je voudrais garder la conviction que Mélanie est vivante… je suis persuadé qu’elle se trouve quelque part mais j’ignore si je pourrais un jour la rejoindre. »
Je dissimulais volontiers la partie de l’histoire concernant le marché que j’avais passé sans le savoir avec les Enfers. Même si j’avais de la peine à l’admettre, j’avais très peur de l’opinion qu’il se ferait de moi si jamais il en était averti. Comment pourrait-il regarder un homme si cruel et égoïste que moi avec la même envie discrète dans le regard ?