Il était une fois : La Reine des Neiges
La Reine des Neiges est le 53ème grand classique d'animation, et actuellement le film d'animation le plus rentable des studios disney dépassant le Roi Lion, imbattu depuis plus d'une décennie. Il est pourtant amusant de souligner que tout comme son prédécesseur, La Reine des Neiges était sous estimé y compris au sein de sa propre écurie. En effet, les spécialistes tablaient sur des recettes bien en dessous de Raiponce et ce a cause du positionnement très féminin du film. Mais tout comme Blanche Neige à son époque ou le Roi Lion, La Reine des Neiges aura su prouver une fois de plus que rien n'est jamais gravé dans le marbre.
L'idée de porter à l'écran une oeuvre de Hans Christian Andersen ne date pas d'hier, et déjà de son vivant Walt Disney envisageait avant la production de Blanche Neige de créer un film mêlant prise de vue réel et animation. Les premières étant destiné à raconter la vie de l'auteur Danois et les secondes ses contes les plus connus a savoir : La Petite Sirène, La Petite Fille aux Allumettes, Le Vaillant soldat de plomb, La Reine des Neiges, La Petite Poucette, Le Vilain Petit Canard et Les Habits neufs de l'empereur. En 1940, il propose d'ailleurs une association à Samuel Goldwyn (qui souhaitait également réaliser un film sur le sujet) il s'occuperait des prises de vus réel pendant que les studios Disney eux se chargeraient des studios animés. Malheureusement, le papa de Mickey rencontre de grosses difficultés quant à l'adaptation de La Reine des Neiges, n'arrivant pas à retranscrire de manière satisfaisante celle qui devait être l'antagoniste de l'histoire. La collaboration s'arrête également en raison des soucis financier rencontrés par Disney à l'époque et la production de propagande militaire que Walt se voit contraint de faire afin de maintenir son gagne pain à flot. De son côté, Samuel Goldwyn sortira bel et bien son film quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale, remplaçant les scènes d'animations par des chorégraphies. Véritable succès, il mit fin aux ambitions de Disney concernant une possible adaptation des contes d'Andersen à l'écran.
Au moment du succès de La Petite Sirène, Disney entreprend d'adapter d'autres contes notamment La Reine des Neiges ressortie des cartons, c'est d'abord Glen Keane qui est positionné sur le projet qui se verra stopper fin 2002 suite à son départ sur ce qui deviendra Raiponce. Il faudra finalement attendre l'arrivée de Bob Iger en tant que pdg, le rachat de Pixar et la nomination de John Lasseter au poste de directeur créatif des studios pour enfin voir le projet décoller. En effet, la première décision de Lasseter fût de rappeler Chris Buck parti de chez Disney pour réaliser son long métrage Les Rois de la Glisse chez Sony afin de lui confier l'adaptation du conte d'Andersen.
Pour autant, la réalisation de ce qui s’appelait à l'époque Anna and the Snow Queen et était destiné à être réalisé en animation traditionnelle est loin d'être un long fleuve tranquille et le problème réside encore une fois dans la conception de la fameuse reine autant au niveau du physique qu'a celui de l'histoire, si bien que le projet se retrouve a nouveau suspendu. C'est finalement après la sortie et le succès de Raiponce que Disney décide de redonner sa chance au projet rebaptisé Frozen et annoncé comme n'étant cette fois-ci non plus en animation traditionnelle mais en 3D. Néanmoins une épreuve subsiste encore : l'écriture de cette Reine des Neiges sensé être l'antagoniste du film et qui semble poser tant de problème. C'est au court d'une des réunions se tenant toutes les douze semaines au sein des studios Disney permettant de visionner les films d'animations en production qu'enfin une piste est trouvé pour la futur Elsa. John Lasseter, faisant remarquer que les personnages étaient alors trop simple et qu'il serait compliqué pour le publique de vraiment s'identifier à eux, l'équipe apporte alors plusieurs modifications au scénario et a partir de là décide de créer le lien sororal entre Anna et Elsa, et afin de le rendre le plus crédible possible interroge des femmes du studio ayant grandit avec des soeurs sur leurs relations.
En Mars 2012, Jennifer Lee rejoint l'aventure Frozen à l'époque Elsa est toujours présenté comme étant l'antagoniste du film, et le scenario est alors composé d'un premier acte où elle gèle le coeur de sa soeur, et d'un second où Anna tente de rejoindre Hans afin d'obtenir le baiser salvateur pendant que sa soeur tente de l'en empêche. Tout porte a croire que le film suivra cette direction, et si il a pu devenir la version que tout le monde connaît c'est grâce à une chanson : la très entêtante (et agaçante du point de vu de certains) Let it go (Libérée Délivrée chez nous). A l'écoute de cette chanson, composé par les époux Lopez chargés d'écrire les compositions sonore, Jennifer Lee se rend compte qu'il faut complètement réécrire le personnage d'Elsa. Cette dernière n'est plus la "méchante" de l'histoire mais une femme apeurée qui tente de contrôler ses pouvoirs. Sa vulnérabilité et sa complexité la rende plus attachante, et permettent au publique de ressentir non seulement de l'empathie pour elle, mais également de s'identifier au personnage.
Mais si le scenario fût un vrai parcours du combattant, l'animation se révèle toute aussi délicate. En effet, la grosse crainte des animateurs étaient de ne pas réussir à finir dans les délais, car si la version définitive du scénario est adopté en Novembre 2012, le script lui est perpétuelle évolution l'équipe a donc moins d'un an pour transformer le travail de Jennifer Lee en un film. De plus, l'animation 3D se révèle être extrêmement complexe et pas uniquement dans l'animation des personnages mais également au niveau des costumes ou des paysages, afin de rendre le tout crédible cela demande une précision et une minutie encore plus grande que sur un film en animation classique et ce n'est pas un mais bien trois voyages d'études qui sont organisés. Une équipe d'artiste de chez Disney va même jusqu'à se rendre dans le Wyoming afin d'expérimenter la marche dans la neige épaisse, et un spécialiste est invité à donner une conférence à l'équipe chargé des effets spéciaux sur la formation de la glace et de la neige, et d'expliquer en quoi chaque flocon de neige est unique. Les costumes ne sont pas non plus délaissés, car avec la technologie 3D ils sont considéré comme des objets à part entière et La Reine des Neiges étant dès le départ considéré comme étant un "film à costume" cette partie a sa propre équipe, avec une designer à sa tête qui s'inspire à la fois des habits traditionnels de la Norvège fin du XIXème mais également du style occidental des années 1840 et l'accent est mit sur chaque petit détail : de la couture à l'étoffe utilisé tout doit être parfaitement retranscrit à l'écran.
La Reine des Neiges sortira le 27 Novembre sur le sol américain, et dépassera toutes les attentes possible se hissant en tête du box office et faisant un carton mondiale alors que les experts l'estimait bien en dessous de Raiponce jugeant son marketing insuffisant. Succès critique et financier, La Reine des Neiges pète les score dépassant largement les recettes du Roi Lion au point d'être considéré comme le film qui révolutionna le monde de l'animation.
Le saviez vous ?➣ L'adaptation du film aura prit en tout 70 ans pour être finalement réalisé.
➣ La Reine des Neiges est le tout premier film Disney à être réalisé par une femme.
➣ Le personnage de Hans a été nommé ainsi en hommage à l'auteur du conte original.
➣ Avant de devenir respectivement les voix d'Elsa et Anna Indina Menzel et Kristen Bell avaient toutes les deux tentés leur chance pour incarner Raiponce.
➣ Tout comme Le Roi Lion et Atlantide L'Empire Perdu avant lui, Le film a également était l'objet d'une polémique l'accusant de plagier une série d'animation japonaise.