« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Cette journée ne s'annonçait pas sous de bons augures. J'ai le pif pour sentir les catastrophes approcher. Tout m'indiquait que l'après-midi allait mal se passer, depuis mes cheveux qui frisaient légèrement malgré les coups de lisseur, jusqu'à Nicéphore qui sentait la charogne. D'après ma mère, il avait cette odeur épouvantable depuis toujours, mais j'avais préféré en avoir le coeur net et le conduire chez le vétérinaire.
J'avais demandé à Hubert de garder Autumn, avais réussi à rentrer mon chat dans la cage en plastique avec bien du mal -il avait sacrément pris du poids depuis la dernière fois- et m'étais rendu à toute blinde jusqu'au véto.
Verdict : Nicéphore n'avait rien. C'était la vieillesse qui le faisait embaumer de la sorte. Incommodée par l'odeur, j'avais décidé de me rendre à Nocibé. Après avoir garé ma Mercedes grise cabossée en double file, j'avais promis à mon chat de ne pas être trop longue, et avais laissé une vitre entrouverte. Je n'étais même pas sûre qu'il ne soit pas devenu sourd. Si ça se trouve, il ne comprenait même pas ce qu'il fabriquait, compressé dans sa cage en plastique, la truffe écrasée contre les barreaux.
Une fois dans la boutique, mon expression hésitante entre plusieurs parfums fit rappliquer illico une vendeuse.
"Oh, Rêve d'Orient. Exubérant et fruité." commenta-t-elle. "Black Opium est beaucoup plus distingué. Est-ce pour vous ou pour offrir ?"
"Un peu des deux. Qu'est-ce que vous me conseillerez pour vaporiser sur un chat un peu gras et plus de toute première fraîcheur ?"
Il ne fallait pas croire les apparences, j'adorais Nicéphore. D'ailleurs, c'était pour cette raison que j'étais prête à dépenser autant d'argent dans un parfum rien que pour lui. Il méritait l'excellence, mon gros matou bien fourré.
Comme il fallait s'y attendre, la vendeuse m'observa avec un drôle d'air, avant de forcer un petit rire poli. Elle croyait sûrement à une plaisanterie. Je lui assurai que j'étais très sérieuse. Alors, un peu déroutée, elle me conseilla plusieurs parfums. Je finis par choisir "Sauvage" de Dior -car entretemps, je m'étais souvenue que c'était un mâle et qu'il le prendrait sûrement très mââle si je le vaporisais avec un parfum pour fille.
"Faites tout de même attention. Ces parfums ne sont pas destinés aux animaux..." dit la vendeuse au moment de payer.
Elle me regarda partir avec anxiété. J'étais confiante. Nicéphore était un dur à cuire. Sentir les produits chimiques ainsi qu'un délicat parfum hors de prix ne lui ferait pas de mal !
Je retournai à ma voiture, jetai le carton du flacon sur la banquette arrière près du chat qui ne remua pas d'un millimètre, puis contournai la voiture pour prendre place à l'avant. Qu'elle ne fut pas ma surprise de voir un jeune homme vêtu d'un sous-pull jaune (en plein mois d'août) et affublé d'une coiffure étrange, comme si tous ses cheveux avaient été plaqué sur le devant de son visage. Je le reconnus aussitôt.
"Petit Dingwall ?" fis-je, perplexe.
C'était dingue : il avait à peine grandi depuis le monde des contes. A croire qu'il avait le même souci que mes frères, car eux aussi ne poussaient pas très vite. Ca faisait des années qu'ils avaient 10 ans.
Petit Dingwall était le fils d'un chef de clan environnant Dun Broch. A l'époque, il avait également été l'un de mes soupirants, mais sans montrer de réel intérêt pour ma personne. Curieusement, depuis qu'il était entré dans la puberté, il avait jeté son dévolu sur moi. Durant la Malédiction, il m'avait dragué lourdement à plusieurs reprises, et j'avais repoussé ses avances à chaque fois, car il était bien trop jeune (même une princesse rebelle a ses limites).
"Je t'emmène faire un tour, poupée !" lança-t-il d'un ton conquérant avec sa voix qui n'avait pas mué.
Je haussai un sourcil mais néanmoins amusée, allai m'asseoir sur le siège passager.
"T'as ton permis, au moins ?"
"Evidemment ! Jamais je n'oserais risquer la vie si précieuse de ma princesse bien aimée !" roucoula-t-il.
"Si tu l'avais pas, ça n'aurait pas été un drame : je suis pas certaine de l'avoir eu, le mien." fis-je remarquer en haussant les épaules. "Le moniteur d'auto-école me l'a donné après que j'ai pulvérisé une boulangerie avec le pare-choc. La boutique a surgi de nulle part, c'était dingue !"
"Tu as vécu tant de choses extraordinaires !" s'extasia-t-il, les mains sur le volant.
Je venais de me rappeler la raison pour laquelle je supportais sa présence : j'adorais ce genre de compliments. Pendant le trajet, il me raconta que son père était revenu des Caraïbes pour le travail -il occupait un poste élevé dans une grosse firme dont j'avais oublié le nom- et qu'il l'avait suivi, trop impatient de me revoir. Ai-je oublié de mentionner que Petit Dingwall est honteusement riche grâce à ses parents ?
Je ne fus donc qu'à moitié étonnée quand il arrêta la voiture devant une "mini" fête foraine installée dans un champ aux alentours de Storybrooke, et qu'il annonça d'un air détaché :
"J'ai fait construire cette fête rien que pour toi, bébé !" "Fallait pas te donner tant de mal." "Rien n'est trop beau pour une flamme telle que toi !"
J'affichai une moue d'appréciation. Il pouvait déballer le tapis rouge autant qu'il le voulait. Nous sortîmes de la voiture -après avoir pris soin de laisser la fenêtre entrouverte pour Nicéphore.
"Donc, tu as organisé cette fête foraine en mon honneur ?" fis-je en plaçant une main sur ma hanche. "C'est aussi pour y célébrer notre mariage !"
Sa joie était si communicative que je souris avant de me raviser. Notre quoi ?
"Sérieux, tu vas pas recommencer avec ça ! C'est de l'histoire ancienne !" soupirai-je.
"Teu teu teu !" fit-il, désinvolte. "J'ai tout prévu."
Il montra le tapis rouge qui formait une allée de part et d'autres des manèges, et s'arrêtait sous forme d'autel au pied de la grande roue. Pas mal.
"J'ai même un témoin !"
Il désigna la jeune femme non loin d'une pêche au canard qui mangeait une barbapapa en en collant la moitié sur sa salopette.
"Nora, c'est ça ?" lançai-je en m'approchant d'elle. "Enchantée, Hope Bowman. Vous cautionnez tout ça ?"
Je désignai la fête foraine. Je supposais que non. A mon avis, elle n'était pas de mèche avec Petit Dingwall : elle avait simplement vu la fête foraine et était venue s'amuser. Lui par contre, profitait carrément d'attirer des gens jusqu'ici avec les lumières et les bonnes odeurs de sucre afin d'avoir davantage de personnes à son "mariage".
"Si Hadès apprend ça, tu es mort." fis-je remarquer au jeune homme. "A ton avis, pourquoi j'ai placé la fête en dehors de Storybrooke ?" dit-il avec un clin d'oeil.
J'étais de plus en plus sceptique. Visiblement, les neurones de Petit Dingwall avaient grillé sous le soleil des Caraïbes.
Sinmora
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : ➹ Daisy Ridley
« Tu es incorrigible ! »
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Intrigue divine ☣ Originaire de Vigrid. ϟ
...pour me retrouver dans ce genre de situation, à chaque fois ?!
▼▲▼
Si je quoi ? J'aurais pu répondre à la jeune femme que non, je ne cautionnait pas tout ça, mais j'étais bien trop occupée à tenter de me débarrasser de ce que je tenais dans les mains.
« Je... vous pouvez... » bégayais-je en indiquant le bâton où se trouvait accroché cette chose collante et rose.
On m'avait conseillé de tester de la barbe à papa. Le vendeur me l'avait présenté comme un bâton sur lequel était tenu une friandise. Qui n'aurait pas craqué ? Mais à peine je l'avais pris en main que je m'étais retrouvé à m'en mettre de partout. Ca collait. La texture était bizarre. Ce n'était pas agréable du tout ! Finalement, le petit gars qui se tenait avait proposé de ma la tenir. Ce qui m'avait libéré les mains. Il ne me restait plus qu'à trouver de quoi me les nettoyer et de ôter cette horreur de sur ma salopette.
« L'un d'entre vous aurait un mouchoir en tissus ? »
Le petit gars m'observa en rigolant. J'avais oublié que le tissus était réservé à Jules. Il m'avait dit qu'il était encore l'un des rares à en utiliser. Pourtant, Anatole m'en avait tendu un une fois aussi. Et comme j'utilisais rarement des mouchoirs et qu'il m'était arrivé une ou deux fois d'en faire pour les garçons, je pensais que c'était devenu quelque chose de courant. Mais même pas ! Secouant la tête, je m'étais débrouillée par moi même en prenant divers morceaux de papiers qui étaient posés sur une table juste à côté de nous.
« Dit moi ma beauté. Qu'est ce qui te fait croire que j'ai du tissus sur moi ? »
Je tournais la tête tout en passant le papier sur ma salopette. C'était à moi qu'il s'adressait ? Je ne savais pas si je devais être flattée ou non. Quoi qu'il en soit, en me redressant, j'avais toisé le garçon et je lui avais répondu le plus honnêtement possible.
« Ce sont... tes habits. On dirait un petit Jules. »
D'après ce que j'avais entendu dire, Jules s'était une fois retrouvé enfant lors d'une aventure. Du coup, je me posais une question...
« C'est pas toi, si ? »
Les cheveux bruns, l'air intelligent, le grand sourire... ça pourrait. Comme ça pourrait être n'importe qui d'autre. Avec tout ça, j'en avais oublié que la jeune femme s'était adressé à moi. Elle me disait quelque chose. Et apparemment elle me connaissait.
« Nora. Enchantée. » répondis-je à la rousse. « Ah mais oui ! » m'exclamais-je ensuite quand elle évoqua Hadès. « Vous êtes la femme d'Hadès. Il m'a parlé de vous. Souvent. A chaque fois qu'il m'apporte un cadeau. »
D'ailleurs, c'était assez gênant de recevoir constamment des cadeaux de sa part, depuis que j'avais pris une balle pour lui. J'avais bien tenté de lui faire comprendre qu'il en faisait trop, et que j'aurais fait ça pour n'importe qui... surtout que je ne l'avais pas fait volontairement, vue que ça m'était tombé dessus sans crier gare... mais il insistait pour revenir à chaque fois.
« D'ailleurs merci pour les fleurs. Et les chocolats. Et la part de lasagne entamée... »
Ce dernier truc était bizarre. Je n'y avais pas touché.
« Et aussi pour le bracelet. Et pour les boucles d'oreilles, même si je n'en met pas. Et le... tableau. »
C'était une peinture censée me représenter, mais je n'avais pas trouvé le moindre point commun. Apparemment, c'était du fait main par le dieu lui même. J'essayais de conserver un sourire et de me montrer crédible dans mes remerciements.
« Très chères invitée, laissez moi vous poser une question ! »
C'était à nouveau le petit gars qui recommençait. Autant l'écouter. Même si je ne comprenais pas en quoi j'étais invité. J'avais fait un tour en forêt et au loin j'avais aperçu cette fête foraine. Je voulais juste venir voir de quoi il en retournait. Surtout qu'il y avait un stand qui s'appelait "Au Cowboy Fringuant". Ca m'avait interpellé.
« Accepteriez vous d'être mon témoin ? »
J'avais hésité, puis hoché la tête. Je ne comprenais pas trop bien en quoi je devais être le témoin. Est ce qu'il allait se passer un truc en particulier ? Tournant la tête vers Hope Bowman, je cherchais auprès d'elle la réponse à cette question.
CODAGE PAR AMATIS
Hope Bowman
« Nounours Rebelle ʕ•ᴥ•ʔ »
| Avatar : Karen Gillan
“Il était une fois un lapin grognon et une princesse rebelle qui décida de lui rendre le sourire.”
| Conte : Rebelle | Dans le monde des contes, je suis : : Merida
Aux yeux d'Hadès, Nora était divine, et pas uniquement parce qu'elle était la fille d'une titanide, mais bien en raison du fait qu'elle s'était prise la balle à sa place le jour où on avait tenté de le tuer. Depuis, il vantait les mérites de la jeune femme presque chaque jour -bien qu'à ma connaissance, il ne l'ait jamais revue depuis la fusillade. Avec Hadès, l'adage 'loin des yeux, loin du coeur' ne comptait pas. Il la couvrait de cadeaux de toutes sortes. Je n'étais pas jalouse. Je savais qu'il était du genre généreux avec les personnes importantes à ses yeux. Qui plus est, il m'avait déjà assuré qu'il considérait Nora non pas comme une femme mais comme un 'bouclier'. Quelque chose d'utile, en somme. Je n'avais pas l'intention de répéter ces propos à la demoiselle. Ca n'aurait pas été très sympa.
"Ouais, il est un peu lourd quand il se sent redevable." fis-je en roulant des yeux. "J'ai déjà essayé de lui en toucher un mot, mais il tient à vous couvrir de cadeaux. Vraiment."
A ce stade, ce n'était même plus une habitude : ça devenait de l'acharnement. Cela faisait plus d'un an qu'elle avait pris la balle pour lui ! Pour Hadès, c'était comme si c'était hier. Par moments, j'avais l'impression que le Temps s'écoulait différemment pour lui. C'était peut-être normal pour le père d'Elliot, aka Chronos.
Brusquement, un mot heurta mon oreille. A retardement, d'accord, mais ça n'en restait pas moins désagréable.
"Et je vous arrête tout de suite : je ne suis PAS la femme d'Hadès." lançai-je d'un ton désinvolte, une main sur la hanche. "On est un peu ensemble. Disons qu'il vit chez mes parents, avec notre fille et moi, mais ça s'arrête là. Il joue le mec collant. Vous savez ce que c'est..."
Je coulai un regard lourd de sous-entendus vers Nora, avant de réaliser que vêtue d'une salopette pareille, elle devait être encore vierge. Par conséquent, elle ne savait sûrement pas où je voulais en venir.
"Si un jour vous avez besoin de conseils en relooking ou en rencard, faites appel à moi."
Je me désignai des deux pouces d'un air assuré, avec un clin d'oeil. J'avais déjà aidé pas mal de monde à ce niveau-là. Sebastian pouvait témoigner. Je lui avais fait une leçon de choses, après notre pseudo histoire inexistante à Tokyo. Il en avait été ravi. Je crois. Je n'avais plus eu de nouvelles ensuite, tiens. Qu'est-ce qu'il devenait ?
"ELLE A ACCEPTE D'ETRE TEMOIN !" s'écria petit Dingwall en levant le poing en l'air.
J'ouvris des yeux ronds : visiblement, lui aussi réagissait à retardement. D'ailleurs, pour quelle raison Nora avait-elle hoché la tête ? Voulait-elle vraiment que je me marie avec ce gamin ? Pourtant, elle avait dit que j'étais la 'femme d'Hadès' (cette appelation me faisait grincer des dents). Soit elle ne tournait pas rond, soit elle ne savait pas ce que c'était d'être témoin. Depuis quand vivait-elle dans notre monde, déjà ? Les histoires divines me donnaient toujours mal au crâne. J'avais du mal à me souvenir de tous les épisodes.
"Selon quel rite veux-tu être unie à moi pour l'éternité, Calamia ?" roucoula petit Dingwall à mon intention. "J'ai fait venir représentant de chaque religion ! Un prêtre catholique, un moine bouddhiste, un pasteur, un pope, un rabbin..."
A mesure qu'il les énumérait, ils approchaient à bord d'un petit train roulant très lentement sur le chemin, puis s'arrêtèrent à notre niveau. Les hommes de différents cultes, vêtus chacun selon leurs traditions, nous adressèrent des signes aimables de la main. Ils semblaient bien s'amuser.
"Ah non, pas de rabbin !" protestai-je. "Hadès ne s'en remettrait pas !"
"Oh, c'est tellement dommage ! Rabbi Zelingman, il voulait danser !" fit petit Dingwall, déçu.
Le rabbin en question s'extirpa du petit train et s'avança vers nous. A cet instant, je saisis Nora par le bras et l'entraînai vers la sortie de la fête.
"Ca suffit pour aujourd'hui. Et vous, alors ? Qu'est-ce qui vous a pris de valider le témoignage ? Je pensais pouvoir compter sur vous ! Tss... on peut plus faire confiance à personne de nos jours." maugréai-je. "Faut vite qu'on se barre avant qu'Hadès soit au courant."
"Amour !" s'écria petit Dingwall dans notre dos." Où t'en vas-tu ? On peut aussi être mariés par le maire si la religion ne te tente pas !"
"Par le maire ?" répétai-je par-dessus mon épaule. "Mais t'es complètement timbré ou quoi ?"
Il allait finir par comprendre. Il n'était pas demeuré non plus. En attendant, je resserrai ma poigne autour du bras de Nora et ajoutai sans aucun à-propos :
"Tiens, tant que j'y pense : si jamais il y a des trucs qu'Hadès vous a offert qui ne vous plaisent pas, je peux vous en débarrasser."
Il y avait sûrement parmi les bijoux des choses sympas. Et au pire, ça se revendait sur Leboncoin.fr.
Hadès Bowman
« A la recherche, du Contrat Perdu ! »
| Avatar : Robert Downey Jr. ♥
« ROAD MIAM TRIP !!! »
« Préparez le château,
on arrive ! »
Autobiographie : Moi, à nu pour vous
Nombre de mots : 69666
Publication : bientôt Co-écrit par Sasha Hale & Desmond Blake
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Hadès ☣ l'unique dieu des Enfers. ϟ
« La vie est une succession de petites surprises et de traits d'humours. Tiens, d'ailleurs, j'ai une blague pour vous ! » débutais-je en m'approchant un peu plus du groupe qui s'était réunis face à moi. « Comment appelle-t-on un chat dans l'espace ? »
Je leur avais laissé une fraction de secondes pour me répondre. J'étais bien trop pressé de donner moi même la bonne réponse.
« Un chatellite. » avais-je dit en faisant mon petit effet. « Ca me rassure que mes blagues vous font rire. Je me suis entrainé il y a quelque jours de cela. D'ailleurs, hier j'ai raconté la même blague à mes vêtements. Et devinez quoi ? Ils étaient pliés de rire. »
C'était un public facile. J'aimais ça !
« J'ai croisé un monsieur en venant ici. Il avait arrêté une vieille dame dans la rue pour lui demander si elle avait vue un policier. Et comme elle lui a répondu que non, il lui a demandé son sac à main. »
J'adorais ce genre de blagues rapide. Ca attirait tout de suite l'attention.
« Norbert, tend moi les prospectus. »
Si tôt dit, si tôt fait. Je les avais distribués aux petits enfants afin qu'ils les donnent à leurs parents.
« Et n'oubliez pas de bien leur dire que si ils veulent continuer à vous rendre heureux grâce à nos fêtes foraines, il faut voter Hadès. »
J'étais très heureux de pouvoir rendre heureux ces enfants et leurs parents en leur permettrant de venir jusqu'ici. Je me demandais d'ailleurs bien qui avait eu l'idée de sponsoriser mon élection en installant une fête pour les enfants et pour toute la famille. Ca devait être quelqu'un de généreux et cool. Peut-être qu'il pourrait m'aider à remporter ces élections. En attendant, j'avais vue au loin la personne que je cherchais.
En m'approchant des filles, j'avais passé un bras autour des épaules de Nora. Merida la tenait à l'autre extrémité. Je ne voulais pas m’immiscer entres elles.
« Mes deux amours. Vous savez qu'il parait qu'à Dijon, ils sont tous célibataires ? Et vous savez pourquoi ? » leur demandais-je. « Parce que l'Amour tarde. »
Elles étaient moins bon public. Ah mais oui, je comprenais pourquoi elles ne rigolaient pas !
« C'est une blague française. C'est François qui me l'a racontée. Attendez, j'en ai une autre ! »
Nora s'était libérée de mon étreinte et de celle de Merida. C'était dommage. J'aimais bien avoir un bras autour d'elle.
« Quel est l'animal le plus généreux ? » leur demandais-je en me plaçant devant elle.
Norbert ne la connaissait pas. Il était aux aguets !
« Le poulain. Parce que quand il y en a poulain, il y en a pour l'autre ! » m'exclamais-je en tendant un prospectus à Nora, et le second à Merida. « Je me présente aux élections. Faut voter pour moi. Ca sera le mois prochain. Faut pas passer à côté d'une occasion pareil. Vous imaginez les économies pour la ville ? En élisant le même Maire deux fois de suite, on ne change pas de Mairie ! »
Je ne comprenais pas pourquoi chaque Maire s'installait dans une nouvelle Mairie. C'était des frais inutiles. Grâce à moi, on allait faire une sacré économie. J'étais même pas encore le nouveau Maire, que déjà je faisais gagner de l'argent à la ville.
« Norbert, l’hymne ! » m'exclamais-je une fois de plus.
Ce dernier ouvrit grand la bouche et se mit à chanter l’hymne à l'Hadès.
« La lune noire sur nous peut s'effondrer Et Olympe peut bien s'écrouler Peu m'importe, si il gagne Il se fou du monde entier Tant que l'amour inondera ses matins Tant que ton corps frémira sous ses mains Peu lui importent ses problèmes Merichou puisque tu l'aimes ! »
Il observait Merida en même temps qu'il chantait. C'était une véritable hymne à l'amour à ma Princesse. J'allais montrer à tout Storybrooke qu'un bon Maire devait avant tout être un bon Mari et aussi un bon père.
« Tu veux entendre la suite ? » demandais-je, tandis que Norbert ouvrait déjà la bouche.
Au cas où...
« Il irait jusqu'au bout du monde Il se ferait teindre en blond Si tu le lui demandais Il irait décrocher la lune Il irait voler la fortune Si tu le lui demandais Il renierait sa famille Il renierait ses amis Si tu le lui demandais On peut bien rire de lui Il ferait n'importe quoi Si tu le lui demandais
Si un jour la vie t'arrache à lui Si tu meurs que tu sois loin de lui Peu m'importe si tu l'aimes Car lui mourrait aussi Vous aurez pour vous l'éternité Dans le bleu de toute l'immensité Dans le ciel, plus de problèmes Merichou doutes tu qu'il t'aime ?
Chronos réunit ceux qui s'aiment »
« Attends, le dernier couplet on avait dit qu'on le retravaillerait. »
« Oh pardon. »
« Tranquille. » lui répondis-je. « Allez, va distribuer des tracts pendant qu'on va manger une glace avec les filles. »
Norbert semblait déçu de ne pas venir avec nous.
« Alors ? C'était comment ? » demandais-je à mes deux Princesses.
CODAGE PAR AMATIS
Hope Bowman
« Nounours Rebelle ʕ•ᴥ•ʔ »
| Avatar : Karen Gillan
“Il était une fois un lapin grognon et une princesse rebelle qui décida de lui rendre le sourire.”
| Conte : Rebelle | Dans le monde des contes, je suis : : Merida
Les yeux ronds, je fixais Norbert. C'est impressionnant que le ridicule ne tue pas une créature aussi colossale que lui. Pourtant, il venait de faire quelque chose d'incroyablement bête. Il l'avait accompli avec un certain panache dont il était totalement inconscient, ce qui l'avait rendu presque sexy dans toute sa nullité. Il avait chanté faux tout du long, mais avec un étonnant sens du rythme.
Hadès attendait une réaction vis-à-vis de l'hymne. Un avis. Un compliment, peut-être même. J'étais censée dire quoi, franchement ?
"Vous l'avez écrit ensemble ?" demandai-je en désignant Norbert et Hadès.
C'était épatant. Epatant de voir à quel point ils poussaient le crétinisme jusqu'à des sentiers inconnus.
"Vous êtes des pionniers de l'impossible."
Avec ça, le dieu des enfers allait être ravi. Probablement que sa tête n'allait plus passer les portes. Tant pis. Il fallait bien que je le complimente de temps à autre. Si on y regardait de plus près, ça n'était pas vraiment le cas.
"Qu'est-ce que ça veut dire ?" s'enquit Norbert, indécis.
"Vous repoussez les limites. Toutes les limites !" fis-je, enthousiaste.
Je lâchai enfin le bras de Nora pour faire une petite tape sur l'épaule du minotaure.
"Ah. Et c'est une bonne chose ?" fit-il, hésitant.
"C'est mieux que bien ! Vous êtes des... visionnaires !"
En faisais-je un peu trop ? Probablement. Ils étaient tellement crédules qu'ils n'allaient pas s'en rendre compte. Norbert esquissa un grand sourire qui dévoila ses crocs inégaux et jaunes.
"Tiens, va jouer avec Nora."
Il prit la jeune femme par le bras et l'entraîna brusquement vers la fête foraine. Dans le même laps de temps, je vis Petit Dingwall sauter dans un stand de peluches pour se cacher de Hadès. Courageux mais pas téméraire.
"Tu préfères quel manège ?" demanda Norbert à Nora tout en s'éloignant. "Moi j'aime pas quand ça va trop vite, mais je veux bien le faire quand même si tu me tiens la main."
J'attendis qu'ils soient à plusieurs mètres pour pivoter vers Hadès, les mains sur les hanches.
"Ca, c'était une sacrée déclaration." commentai-je avec une moue.
L'hymne m'avait touchée. Inutile de nier. J'appréciais le fait que le dieu des enfers redouble d'inventivité pour me déclarer sa flamme. Ca pimentait notre couple, indéniablement.
"Mais je me demande un truc..."
Je comblai l'espace entre nous et posai une main contre son torse. Là, je plongeai mon regard dans le sien, énigmatique. Volontairement, je laissai passer quelques secondes dans le silence le plus total, juste pour le simple plaisir de sentir son coeur palpiter contre mes doigts. Enfin, je lançai :
"Tu serais capable de me laisser choisir le film du soir pour les trois prochaines années ?"
Question cruciale. Chaque soir, c'était la même rengaine : tout le monde se battait pour la télécommande. Papa voulait souvent voir Monster Garage, ma mère les documentaires animaliers, mes frères avaient tous des goûts différents -Hubert les comédies romantiques britanniques, Harris et Hammish étaient plus axés Fast and Furious- quant à Hadès, il réclamait des films sans queue ni tête qu'au final il ne regardait même pas puisqu'il n'arrêtait pas de parler pendant la diffusion.
Mon plan ultime était celui-ci : qu'il accepte que je choisisse pour les trois prochaines années. On installerait une télévision dans notre chambre et le tour serait joué : je pourrais voir tout ce que je veux chaque soir ! D'ailleurs, peut-être aurais-je dû demander pour les dix ans à venir ? Trois, ça me paraissait peu.