Lyra Parle-d'Or « J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! » | Avatar : Elle Fanning
We are all broken.
That's how the light gets in.
| Conte : A la Croisée des Mondes| Dans le monde des contes, je suis : : Lyra Belacqua / Parle-d'Or| Cadavres : 63
________________________________________ 2021-04-03, 18:04 “L'univers est rempli d'intentions. Tout ce qui se produit a un but.” ☆ ★ ☆
Lyra observait la bague miroiter dans les rayons du soleil couchant filtrant à travers les vitres de sa chambre. Un papillon et trois fleurs argentées. Elle la trouvait très jolie. Ce n’était pas dans ses habitudes de porter des bijoux, mais elle estimait que c’était une très bonne idée de changer à tous les niveaux. Cette bague l’accompagnait presque partout, sauf au moment d’aller au lit. Aussi, elle l’ôta et la posa sur la table de chevet avant de s’asseoir en tailleur sur son matelas. — Je me demande si le garçon va venir, cette nuit, pensa-t-elle à haute voix. Pantalaimon, perché sur une étagère, tourna brusquement la tête vers elle. Il ouvrit des yeux surpris. — Quel garçon ? — Aha... fit la jeune fille, énigmatique. Le daemon fronça son petit museau rose. Il détestait quand Lyra lui faisait des secrets, même s’il réalisait, avec résignation, que cela devenait une habitude depuis quelques temps. — Tu laisses entrer un garçon dans ta chambre ? S'indigna-t-il. Elle haussa les épaules puis s’étira en bâillant. — Je t’en prie, ne sois pas aussi moralisateur. Ça serait mal nous connaître. Sans doute faisait-elle allusion aux autres garçons qu’elle avait connus intimement, quand ils étaient encore dans leur monde. A cette idée, Pantalaimon détourna les yeux, gêné. S’il n’avait pas été couvert d’un pelage blanc, il en aurait rougi. Il se rappelait des sensations, des caresses de l’autre daemon, de ce qu’il avait ressenti quand Lyra et le garçon avaient partagé ce moment tous les deux. Cela avait été intense mais fugace. Rien de comparable avec un véritable amour. Pantalaimon s’interrogeait toujours sur son degré d’appréciation de ce moment. Il n’était pas certain d’avoir aimé. Lyra avait recommencé plusieurs fois, avec différents garçons, comme si elle avait cherché quelque chose sans jamais l’atteindre. Indifférente au fil des pensées de Pantalaimon, Lyra termina de natter ses cheveux puis ramena les couvertures sur elle, après s’être allongée. — Tu l’as rencontré à la soirée de Violette ? Demanda le daemon. Il sauta en bas de l’étagère et se planta au pied du lit, fixant Lyra. — Non, je l’ai vu au beau milieu d’un rêve, répliqua-t-elle, moqueuse. Il sait voler. Il vient d’un pays lointain. Le daemon cligna des yeux sans aucune expression. Après quelques secondes, il déclara : — Très bien, ne me dis rien. De toutes façons, ça ne m’intéresse pas. C’est ce qui est bien avec ce monde : on n’est pas obligé de faire semblant d’être la même personne. Il se détourna d’elle pour quitter la chambre dans un mouvement fluide. Il regagna sa propre chambre, qui lui sembla bien vide et terne, en dépit du joli papier-peint, du lit accueillant et des beaux rideaux pourpres. Il n’occupait jamais le lit ; il lui préférait la petite taille du fauteuil pour enfant disposé à côté de l’étagère emplie de quelques livres. Il se lova sur ce dernier, posant la tête sur ses pattes avant. Un énorme soupir lui échappa. Rien ne changerait jamais vraiment. C’était à croire que Lyra et lui, en se séparant sur le rivage du monde des Morts, avaient brisé à jamais le fil précieux qui les reliait. Comment en étaient-ils arrivés là ? Il ne reconnaissait plus l’enfant un peu sauvage et malicieuse qu’il avait tant aimé. Où était-elle partie ? Depuis leur arrivée au cottage, certaines nuits, en secret, Pantalaimon se faufilait, fluide comme de l’eau, par la porte entrebâillée de la chambre de Lyra. Quand il était certain qu’elle dormait à poings fermés, il se glissait dans son cou et se gorgeait de sa chaleur. Il avait espéré que ce contact suffirait à les réunir peu à peu, que cela ferait fondre l’agressivité et l’indifférence de la jeune fille à son égard. Il somnolait quelques heures puis quittait la pièce avant le réveil de Lyra. Il ne pouvait se résoudre à lui en parler. Il craignait qu’elle le méprise une fois de plus. Cette nuit-là, il avait décidé de ne pas la rejoindre. Il avait le cœur bien trop gros. Et puis, de toute manière, avait-elle encore besoin de lui ? N’y avait-il pas ce mystérieux garçon pour réchauffer ses draps ? Le daemon s’assoupit sur cette pensée rageuse. Il s’éveilla alors qu’il faisait encore nuit noire. Quelque chose l’avait chassé du pays des rêves. Une tension dans l’air qu’il ne parvenait à expliquer. Comme l’ombre d’un doute sur lequel on ne peut mettre de mot. Il se leva d’un bond et sauta du petit fauteuil pour se précipiter jusqu’à la chambre de Lyra. Tétanisé, ses griffes en laissèrent des marques sur le plancher. Les rideaux volaient telles des formes spectacles dans le vent nocturne. La fenêtre était largement ouverte, les draps défaits, le lit vide. Y avait-il des traces de lutte ? Pantalaimon n’était pas un enquêteur. Il craignait de perdre davantage de temps. Aussi il rassembla ses esprits et fit la seule chose cohérente dans ce genre de cas : il courut jusqu’à la chambre de Hypérion. La porte était close. Ses pattes ne lui permettaient pas de frapper. Il prit son élan pour atteindre la poignée. Au bout de plusieurs essais, il parvint à sauter dessus et appuya de tout son poids afin de la faire pencher. La porte s’ouvrit dans un grincement discret. Le daemon se laissa tomber et se faufila dans l’entrebâillement. Perplexe, il découvrit que la chambre était également vide. Le matelas ne comportait pas même de linge de lit. Il était nu, comme si Hypérion n’y avait jamais dormi. Pantalaimon ne comprenait pas. Entendant du bruit dans le couloir, il revint sur ses pas à toute vitesse. Il était déterminé à avertir n’importe qui, même s’il s’agissait de Malcolm, de Socrate ou de l’étrange personne qui répondait au nom d’Astrid. Il trouva Hypérion, debout dans la pénombre du couloir, une tasse de thé à la main. Oubliant toutes ses interrogations concernant la chambre inoccupée, Pantalaimon lança à voix basse, afin de ne pas réveiller toute la maisonnée : — Lyra s’est fait enlever ! Haletant, le daemon-hermine enchaîna : — Elle n’est plus dans sa chambre ! La fenêtre est ouverte ! Et... Et... Le souffle court, il hésita. Était-ce la trahir d’avouer qu’elle fréquentait quelqu’un ? — Elle m’a dit qu’un garçon venait la voir dans sa chambre ! Qu’elle l’a rencontré dans un rêve... Il vole et il vient de très loin... Tout en parlant, il prit conscience de l’absurdité de ses paroles. Malgré tout, il ne voulait rien laisser au hasard. Il savait que Storybrooke abritait des personnages de contes de fées. Par conséquent, rien ne pouvait sembler trop farfelu aux oreilles de Hypérion. — On doit la retrouver ! Dit-il, remplaçant la panique par la détermination. Il tentait de se concentrer sur elle, mais n’y parvenait pas. Elle était hors de portée. Par moments, il avait l’impression de ne plus la ressentir du tout. Cette nuit-là en faisait partie. Il agita son museau dans les airs, anxieux et coupable. C’était de sa faute : s’il était venu la rejoindre plus tôt, il aurait pu voir ce qui s’était passé.
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