Mama

Raven avait une vision tout à elle de la maternité, une vision que son humaine n’arrivait pas entièrement à effacer. La mort d’un enfant était quelque chose de presque naturel. Une possibilité qui arrivait si souvent pour l’oiseau noir que ce n’était qu’une donnée, une route sans issue qu’il fallait remonter à contre-sens pour reprendre le cours de sa vie. En vie, la mère pouvait refaire un gamin. Morte, elle était juste… morte. Personne pour la pleurer, personne pour se souvenir d’elle, personne pour dire qu’elle avait été une femme bien ou une connasse de première. Juste morte et oubliée.

La détresse de Dewenty, elle pouvait la comprendre, mais pas compatir. Raven savait pertinemment que s’il avait laissé les autres corbeaux le courtiser, à une époque, il aurait perdu plus de petits que l’humaine, allongée dans son lit d’hôpital, ne pourrait le supporter. C’était ainsi que se faisait la vie animale. Ce qui n’était pas le cas de la vie humaine qui criait, au fond de la taxidermiste, qu’elle devait se sentir un peu mal pour la mère. Non. C’était mort. Après avoir connu la mort et l’oubli total, comme si elle était juste effacée de l’univers, Raven ne voulait pas compatir avec une Dewenty qui attirait tout le monde. Et qui avait l’amour de son mari à elle, Raven, alors qu’elle-même n’arrivait pas à l’avoir.

» C’est pas à moi qu’il faut t’en plaindre, répliqua, un peu sèchement, le corbeau. Si ça va trop vite, c’est à lui qu’il faut le dire. Et lui cracher à la gueule, c’est pas mal aussi.

Oui, bon, chacun sa façon de gérer son couple. Raven restait un oiseau de mauvaise augure, un démon et une vilaine. Rien qui ne faisait d’elle quelqu’un de bien et de gentil. Elle n’irait pas jusqu’à cracher sur Kot, mais elle pourrait bien se délester, innocemment, d’un poids sur un chat noir croisé dans la rue, en faisant genre que ce n’était pas elle ou qu’elle n’avait pas vu que c’était lui. Une chose qu’elle n’avait pas encore faite, d’ailleurs, mais qui pourrait se faire.

» Je dors pas avec mes pieds. (Cette phrase n’avait de sens que pour elle.) Et c’est mort. Tout ce que t’auras, sur ta tombe, c’est un cadavre de pigeon, comme sur la mienne.

Un cadavre déposé par son démon-chat, d’ailleurs, parce que Raven avait fienté sur la pierre tombale et laissé accuser un innocent. Enfin… innocent… vu la gueule de coupable qu’il se traînait, avec ses gros yeux globuleux et son plumage pourri… il était coupable d’être né, et ça suffisait au corbeau qui détestait les pigeons plus que toute chose au monde. Même plus que Regina. C’était dire à quel point elle estimait peu la vieille sorcière.

» Ha ! HAHA ! Hahahaha ! Attends ? T’es sérieuse, là ?

Oui, Raven se payait ouvertement la tête de la future mère. Parce que ses mots avaient quelque chose de commun, un déjà entendu qui plaisait à moitié au corbeau. Son propre mari avait ronchonné, à l’époque, en regardant le ventre de la brune gonfler d’une nouvelle vie. Comme s’il n’était pas responsable, qu’elle était la seule coupable. Et elle le lui avait dit bien en face, blessée par son comportement de débile profond. Dewenty croyait quoi ? Elle ne dérogeait pas à la règle non plus et Raven se contenta de le lui dire, comme elle l’avait fait autrefois.

» Il le fait pas tout seul, ça, dit-elle, en pointant son ventre du doigt. Alors assume.

Peut-être était-elle un peu violente, dans ses propos, mais la taxidermiste n’aimait pas beaucoup ce que les mots de Dewenty lui rappelaient. Une époque où Raven était jeune et belle, avec l’amour d’un mari qui aurait fait beaucoup pour elle. Un homme qui n’existait plus, visiblement. Puisque son chat préférait se prélasser dans les maisons d’autres femmes que de se demander ce que la sienne faisait de sa vie. Elle était même prête à parier qu’il n’avait pas du tout capté que Raven s’était, récemment, fait caillasser la tronche par un abruti de gamin.

» Je gâte personne, moi. T’as pas entendu ? C’est fini, oubliée la Raven. Je ne suis plus grand-mère depuis longtemps. Les cookies, faudra demander à quelqu’un d’autre. Maintenant, je suis taxidermiste. Alors si tu veux un petit hamster empaillé pour jouer avec ton mioche, tu me paies et je le te donne.

Raven savait, pourtant, que malgré ses réticences, elle risquait de surveiller, de loin, ce qu’il se passait chez Dewenty. En grande partie pour vérifier que Kot n’aimait pas plus ce gamin que ses propres enfants (ce qui la détruirait, sans le moindre doute) mais aussi pour voir l’affreuse bête qui pouvait naître d’une si affreuse femme (n’oublions pas qu’elle restait jalouse de la poulette).

Le retour du médecin détourna l’attention de la taxidermiste. Elle apprécia de l’entendre parler tout bas autant qu’elle détestait ça. Parce que Raven n’aimait pas devoir tendre l’oreille pour écouter les jérémiades des humains. Mais elle ne dit rien et se contenta d’écouter Dewenty lui répondre. Ça y était, la manticore sortait les griffes. Sauf qu’elle désignait Raven comme son amie, ce que la brune refusait d’être et le prouva d’une affreuse grimace. Pour la maturité et la grâce, on reviendra plus tard.

» Ce qui en fait plus que cinq à douiller ta race. Tu sais ce que c’est, hein. Rien à voir avec les contes de fée.

Pour être rassuré, il faudra repasser aussi. Raven, elle, allait aux faits et à la vérité, loin du docteur qui la fixa sans savoir ce qu’il devait répondre. Déjà, il n’était pas une femme donc il ne pouvait pas comprendre à 100 % de quoi elle parlait, même s’il devait bien savoir qu’elle disait la vérité. La grossesse, c’était loin d’être aussi beau qu’on le faisait croire aux femmes pour qu’elles pondent sans cesse.

» Au moins, tu vas pouvoir demander à ton fiancé de répondre à tous tes caprices, haha. Profites-en à fond, et s’il ronchonne, tu t’énerves un petit coup, même pour de faux. Ça les fait tous flipper.

Raven vit les sourcils du docteur se froncer un peu, d’incompréhension. Il comprendrait le jour où une dame accepterait de s’accrocher au bras d’une chose aussi affreuse que lui ! En attendant, Raven savait de quoi elle parlait. Les caprices de femme enceinte, il n’y avait rien de mieux au monde pour exiger et obtenir. Même une bonne dispute ne rivalisait pas le moins du monde.

» Bon. On est d’accord que tu manges, tu te reposes et finis les évanouissements. C’est du sérieux, là.

Et pour une fois, le docteur sembla d’accord avec elle et acquiesça sans rien dire de plus. Il valait mieux pas qu’il l’ouvre, de toute façon, puisqu’elles étaient deux, désormais, à l’envoyer chier.

Mama

Raven se fichait pas de mal de savoir que le fiancé de Dewenty était un peu plus têtu que la moyenne. Elle-même était une femme têtue et un oiseau têtu. Tenir tête à la taxidermiste, c’était foncer dans un mur en espérant faire un trou. Ça ne servait à rien, perte de temps infinie. Face à la brunette, dans son lit d’hôpital, Raven ne prenait pas vraiment de pincettes et préférait lui dire les choses comme elle les pensait. Pour le tact, il fallait demander à quelqu’un d’autre. La brune était cash et ne voulait pas tourner autour du pot pendant trois heures (l’une des rares expressions qu’elle comprenait à peu près).

Au fond, tout le monde était têtu, non ? Puis, de toute façon, Raven pensait pouvoir dire, un peu égoïstement et avec beaucoup d’arrogance, qu’elle devait supporter le plus têtu de tous les êtres de ce monde, alors bon. Pour la compassion, il faudrait, aussi, demander à quelqu’un d’autre. Coincée dans l’hôpital, la brune n’avait pas très envie de laisser trop de place à l’humaine, en elle, qui avait su être une bonne grand-mère.

» Au pire, tu le laisses jacqueter tout seul comme un grand, qu’est-ce que ça change ? Il peut pas te forcer. T’es sûrement plus forte que lui.

Un compliment qu’elle balança sur le même ton que le reste, pour le dissimuler au milieu de la conversation et faire semblant de n’avoir rien dit. Raven ne pensait pas que si Dewenty ne voulait pas de cet enfant, elle était tout de même obligée de le faire à cause de son fiancé. Un bon gros non balancé dans sa gueule, une claque ou deux, puis au pire… elle avait de grosses ailes, la poulette, elle n’avait qu’à se réfugier ailleurs le temps que son fiancé réfléchisse à sa bêtise. C’était, du moins, ainsi que le corbeau avait tendance à régler ses soucis. Et il fallait bien avouer que rien ne se réglait, puisque son mari était le plus abruti de tous.

Un sourire un peu mauvais étira les lèvres de la brune, à l’idée que Dewenty puisse, pour de vrai, cracher sur son fiancé à cause d’elle. Oh, elle aurait presque envie d’être là pour regarder ça ! Un délice, sans le moindre doute, que de voir une cocotte cracher sur un humain (du moins, elle le croyait humain). Surtout si c’était à cause de Raven, qui adorait foutre la merde partout où elle passait. Juste comme ça, pour le plaisir.

Raven pencha un peu la tête sur le côté, sans comprendre, alors que la brunette lui parlait d’un cadavre humain, sur sa tombe. À sa place, elle n’aurait pas aimé. Les humains, ça prend trop de place, ça se cache mal et c’est dur à manger, si ce n’est pas nu à la mort. Raven, lui, n’avait jamais été très friand de chair humaine. Il préférait les insectes, les petits rongeurs, les carcasses abandonnés par les prédateurs. Il avait bouffé du cheval, une fois, c’était pas mal. Mais il préférait les humains vivants, pour les voir s’énerver contre lui dès qu’il les titillait.

Dewenty était… une girouette. Bout de ferraille en forme de poule qui tourne d’un sens et l’autre, dans le vent, au-dessus des maisons. Raven avait souvent pris appui sur les girouettes. À la voir décréter que non, puis décréter que si, elle ne put s’empêcher de faire le rapprochement entre la brunette et le bout de fer qui tournait dans un sens puis dans l’autre, en fonction du vent. Un peu soûlée par ce revirement de pensées auquel elle ne pouvait pas assister, la taxidermiste décida de laisser tomber. Pigeon ou pas, elle serait morte et enterrée, c’était tout ce qui comptait.

Vint alors un sujet épineux qui força Raven à offrir à Dewenty un regard noir. La brune ne voulait pas voir le bébé joufflu qui sortirait de cette fille-là. Déjà, parce que c’était un bébé et que les bébés, ça pue, ça pleure, ça dort. Pas intéressant. Puis, les bébés, ça lui donnait toujours envie de leur pincer les joues avec son bec. Et enfin… Raven avait plus ou moins perdu les siens, maintenant. Il n’y avait plus qu’elle pour se rappeler qu’elle en avait serré deux contre son cœur, puis deux petits-enfants. Alors elle ne voulait pas approcher celui-ci.

» Parfait, je te balancerai un hamster sur ton paillasson, la prochaine fois, mais ça s’arrêtera là. Je ne veux pas que cette chose m’approche.

Singer le dégoût était mieux, pour Raven, que d’avouer sa tristesse. Le corbeau était un pro du déni, depuis le temps qu’il avait pris racine dans son cœur. Il écarte même toutes ces réflexions d’un mouvement de la main, pour signifier à Dewenty qu’elles feraient mieux de ne pas revenir sur le sujet une nouvelle fois. C’était bon, elles avaient tout dit.

» Tout se passera bien, lâcha Raven, bien malgré elle.

La brune se racla la gorge, l’air de n’avoir rien dit, et détourna le regard pour fixer le médecin qui ne disait plus rien. Non, elle jurerait sur sa vie qu’elle n’avait rien dit. Les oreilles humaines étaient sales et bouchées, ils avaient mal compris. Point.

Raven eut un nouveau sourire mauvais, à l’instant où Dewenty avouait que son fiancé faisait déjà tout ce qu’elle voulait. Bien. C’était un esclave, en fait, pas un fiancé, non ? Même Raven n’aurait jamais demandé autant à son mari. Elle aimait le voir prendre sans demander, de lui-même, et se rebeller, si elle demandait quelque chose qu’il ne voulait pas faire. Elle avait épousé un démon, pas une chiffe-molle. Mais c’était une autre histoire et elle ne voulait pas s’attarder dessus.

» HA ! cracha-t-elle, avec tout son mépris. Tu cherches les ennuis, hein ?

Le ton de sa voix laissait peu de doute quant au sérieux de la taxidermiste : elle n’aimait pas entendre Dewenty l’appeler maman, même de cette façon-là, et préférait que la brune s’en tienne à son prénom. Heureusement pour elle, le médecin s’incrusta dans la discussion et détourna l’attention de Raven. Elle montra un peu les dents, soûlée par toute cette histoire, et tchippa un peu (une chose magnifique qu’elle avait appris à faire et utilisait à outrance).

» Tu-tu-tu ferais mieux de la laisser se reposer et virer ta tête de coq d’ici. Et de bien surveiller qu’elle fasse pas de connerie, aussi.

Raven fit un geste de la main, pour indiquer au médecin de sortir de la chambre. Elles l’avaient assez supporté pour le moment. Elles n’avaient même pas eu besoin de lui, au fond. Inutile, ce pigeon. Dans d’autres circonstances, Raven se serait fait un plaisir de venir le tourmenter sous sa forme d’oiseau, mais il devait s’occuper de Dewenty. Quand tout serait fini, elle viendrait s’en donner à cœur joie ! Pour l’instant, elle ne pouvait pas.

» Bon, la poule d’eau. (Elle posa les mains sur les hanches.) On est d’accord que tu restes sagement ici, que tu fais gaffe à toi et au poussin, et que tout volera bien ? Je vais pas rester plus longtemps ici, parce que j’en peux plus, mais toi, tu bouges pas. Force-les à appeler quelqu’un pour te tenir compagnie, si tu veux. N’importe qui, tant que c’est pas moi. Et pas mon mari, non plus. Il est à moi, au cas où t’as pas encore pigé. Donc il est grand-temps de me le rendre. OK ?

Mama

Raven ne savait plus que penser de toute cette histoire. C’était étrange, au fond, d’avoir été témoin d’une scène comme celle-ci. Pourquoi était-ce sur elle que ça devait tomber ? La taxidermiste ne voulait pas ressentir, au fond de son corps étrange, cette sensation qui lui rappelait un autrefois qui n’avait jamais existé et qui, pourtant, ne voulait pas sortir de son esprit. Elle revoyait une autre femme, allongée sur ce lit, le ventre rond de vie. Elle savait qu’elle lui avait pris la main, lui avait assuré que tout irait bien. Les grossesses faisaient parfois moins rêver que dans les films, mais la mère était là pour rassurer sa fille. Tout se passera bien. Venait-elle de répéter les mêmes mots à Dewenty ? La brune préféra se jurer que non et détourner le regard.

Tout ceci pesait lourd sur l’esprit de Raven qui ne savait plus où donner de la tête et que faire pour se sortir de cette histoire. Elle ne voulait plus être là, au pied du lit, à s’inquiéter pour une gamine qu’elle connaissait à peine et passer, auprès de cet abruti de médecin, pour sa mère. Les avait-il bien regardées ? Elles n’avaient vraiment rien en commun. Dewenty était une grosse poule d’eau, Raven était un magnifique corbeau. Aucun rapport. Il fallait être idiot, ou complètement humain (insulte suprême), pour ne pas voir la différence.

La brunette semblait vouloir se jouer de l’inquiétude de Raven, ce qui n’était pas la meilleure idée du siècle, même pour rigoler. Elle n’avait pas envie de rire avec la vie qui remuait dans le corps de Dewenty. Pour le corbeau, enfanter était presque inscrit dans ses gênes. Il voyait, parfois, la vie un peu de façon étriquée : couple fidèle, enfants, point. Ce n’était que dans de rares égarements humains qu’elle comprenait que le monde ne s’arrêtait pas forcément à ces concepts. En tout cas, pas le monde humain. Les oiseaux, eux, étaient régis par des besoins simples qui lui manquaient presque : se nourrir, se reproduire, se protéger. Raven rêvait, parfois, du jour où il recommencerait à suivre ces principes, en sautant la case du milieu. C’était bon, il avait déjà assez donné de ce côté.

Raven ne préféra rien répondre à Dewenty qui jouait les innocentes. Si elle voulait s’amuser à faire des bêtises, ce n’était pas la brune qui allait l’en empêcher, mais elle jurait que la poule allait s’en mordre les doigts, sans le moindre doute. Sauf qu’il serait, alors, trop tard pour le regretter. Ce qui n’était vraiment plus du ressort de la taxidermiste. Dewenty et elle n’avaient rien à faire ensemble, aucun lien de sang ni d’amitié. Elles n’étaient que deux étrangères qui se croisent à cause d’un petit chat et sans lui, elles ne se seraient, sans doute, jamais croisées de leurs vies. Alors Raven n’avait rien à dire. Tout ceci ne la concernait pas le moins du monde. Ou, du moins, elle essayait de faire comme si rien ne la touchait.

» De toute façon, lui, il n’a jamais aimé les enfants, décréta-t-elle, en désignant son mari.

D’un redressement de menton hautain, Raven fit mine de n’avoir pas avoué, à demi-mots, qu’elle aimait les gamins, alors qu’elle venait de dire l’inverse à Dewenty.

» Voyons, voyons, ma cocotte, c’est aux autres de faire attention à moi sur la route, n’en doute pas.

Sourire mauvais aux lèvres, la brune rejeta fièrement ses cheveux noirs derrière son épaule, dans un grand geste du bras. Raven serait bien rentrée en volant, mais elle ne voulait pas abandonner ses habits ici, ni la bague qu’elle tournait, parfois, autour de son annulaire gauche. Elle irait à pieds, tant pis, et les autres avaient, en effet, tout intérêt à faire attention de ne pas lui rentrer dedans.

» Pas de folie et tout ira bien. Ciao, bella.

Raven posa, furtivement, la main sur celle de Dewenty et tourna les talons, pour s’enfuir de cette chambre dans laquelle elle ne comptait pas remettre les pieds. Alors qu’elle enfonçait les doigts dans les poches de sa veste, elle se réfléchissait à un petit cadeau à envoyer à la brunette. Et malgré tout ce qu’elle avait dit, Raven ne comptait pas lui offrir un animal empaillé, mais bel et bien une petite peluche. Il ne restait plus qu’à trouver la bonne à abandonner sur le rebord de sa fenêtre sans jamais dire qu’elle venait d’elle.