« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Il faisait froid. Enfin, j’avais froid. Regardant à gauche et à droite, parce que j’étais quelqu’un de bien élevé à l’origine, je traversais. J’étais habillé assez correctement, pour une fois. Quoi qu’on voyait que mes vêtements étaient usé. Portant une veste levis en jean, que j’avais récupéré à une association, je me dirigeais vers la boutique d’Amelia Peters. Elle avait toujours été à l’écoute, quand j’étais dans les plus grandes panades. Aux moments où, c’était le plus difficile. Quand j’étais à la rue, et qu’il n’y avait rien d’autre à faire que de mendier. Bon aujourd’hui, j’avais un peu relevé la pente. J’avais volé et escroqué assez de monde pour m’offrir une caravane ! Dans laquelle je vivais à merveille avec ma fille. Mais… On se refait pas… Quand on a goûté aux choses gratuites… On aime bien y retourner. Sans plus attendre, je poussais la porte de la boutique et sonnait : « Ouhou ! Y’a quelqu’un ? Amélia ? T’es là ? »
Les mains dans les poches j’attendis qu’elle arrive. Mon regard passa sur elle rapidement. Elle était quand même plutôt canon. Enfin, j’aimais bien. Et j’avais compris qu’elle avait perdu son mari il y a peu. Qui sait, si j’étais assez malin, je pourrai partir avec quelques pâtisseries, et je pourrai dormir dans son lit. Je faisais ça, des fois, avec d’autres. Ca me permettait de dormir au chaud l’hiver, car la caravane était mal isolé, et en plus Ange pouvait avoir la caravane pour elle toute seule. Je m’étais toujours demandé si elle savait où je passais mes nuits. « Ouahw ! Resplendissante ! Merveilleusement belle ! De si bon matin ! Quelle fraîcheur… Quelle douceur... »
Je ricanais. Bon j’en faisais trop. Mais à vrai dire, je le faisais exprès aussi. J’aimais bien taquiner les gens. Regardant l’étalage de la vitrine, je gardais mes mains dans les poches et je fronçais les sourcils. Bon le tout c’était de pas paraître trop direct, et de pas demander impoliment. C’était un art complexe, mais dans lequel j’excellais. « Euh… J’me disais… Tu sais, avec l’hiver, les p’tites magouilles se font rares. Et les rentrées d’argent plus rares encore… Et… C’est l’anniversaire d’Ange. Bientôt. »
Elle était né en juillet. Ou en aout ? En tout cas, elle n’était pas né ce mois ci, c’était certains ça. Mais bon, jouer sur le passionnel, c’était toujours bien. Surtout avec les femmes. Je passais ma main derrière la nuque, d’un air assez honteux et maladroit. Alors qu’en vrai, je savais exactement ce que je faisais, et je n’avais honte de rien. « Voilà, j’me disais… Pour ses 20ans… Ca serait bien un petit gâteau. Mais un truc simple, pour deux… Et j’te paierai plus tard. Quand ca reviendra. »
Bon, c’était clairement pas ça. Déjà, l’argent arrivait jamais, ou alors je le dépensais comme un idiot, et en plus elle devait se douter que je la paierai jamais. Je lui avais déjà fait le coup. Mais bon, c’était quand même une mesure de politesse. « Enfin, que si t’as un truc de dispo. Sinon, bah, je m’excuse d’avoir pris ton temps, et pour te faire pardonner, je t’offre boire un p’tit café ? »
Je clignais des yeux. Pourquoi je parlais d’offrir un café alors que j’étais sensé pas avoir une tune. Je désignais l'arrière boutique, car je savais qu'il y avait une cafetière.
« Ou on peut le prendre ici en fait. J’ai pas besoin d’un bar, ou d’une ambiance pour te dire à quel point t’es rayonnante. Hé ! C’est la vérité ! Je dis pas ça pour avoir des trucs gratuits. Et même si je disais ça pour avoir des trucs gratuits… Ca serait quand même la vérité. »
Je levais le doigt, pour me donner un petit air et un peu de contenance. Finalement, je errais en regardant la vitrine et en attendant sa réponse. Qu’allais je donc avoir… Une tarte au chocolat ? Au citron ? Un brownie ? Un coup de pied au cul ? Ou les trois. Les trois, c’était tout à fait possible. Relevant la tête comme un enfant, je l’observais avec un sourire niais. Bon, je savais que j’avais une belle gueule et que c’était certainement le seul truc qui pouvait me sauver dans ce genre de situation.
Amelia Peters
« La vie c'est pas de la tarte ! »
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Le point positif quand on travaillait dans une pâtisserie à cuire des gâteaux une grande partie de la journée, c'était qu'on avait rarement froid. Ainsi, même si les températures extérieures avaient commencé à sérieusement baisser, pour travailler, Amelia et sa salariée Cassie étaient toujours en manches courtes. Il faut dire que les deux femmes étaient, de plus, très énergiques et enthousiasmes et, bien qu'aucune n'y connaissait quelque chose en science, elles étaient persuadées que leurs seuls mouvements produisaient une énergie qui se convertissait aussi en chaleur. Ou quelque chose comme ça. Quoi qu'il en soit, l'ancienne lionne, qui était devenue une humaine très frileuse, appréciait de ne pas avoir à se soucier de ça, quelle que soit la saison. Elle savait, avec le grand cœur qu'elle avait, que tout le monde n'avait pas cette chance et c'était - ou ça avait été, il avait l'air de barouder et se débrouiller plutôt bien - le cas de Charlie, qui venait de temps en temps à la La Pelle à tartes et semblait s'y sentir comme chez lui. En dehors de la famille élargie d'Amelia, il n'y avait personne qui poussait la porte de la pâtissière en interpellant Amelia aussi familièrement. Mais on ne pouvait pas dire que cela dérangeait Amelia. Elle avait toujours aimé être proche des personnes qui fréquentaient son magasin et les laissait s'adonner à quelques familiarités tant que cela restait bon enfant. Reconnaissant évidemment le timbre de l'aisance de Charlie et se doutant qu'il ne partirait pas sans l'avoir vue, Amelia lava ses mains pleine de farine et, sans décrocher son tablier qui la proclamait Meilleure maman du monde, elle se rendit au magasin, y découvrant, effectivement, Charlie qui l'accueillit avec force de compliments. Les joues d'Amelia rosirent de gêne. - Merci Charlie et bonjour à toi aussi, le salua-t-elle de l'autre côté du comptoir. Elle ne fut pas surprise par la requête de Charlie car il en avait déjà émises des similaires par le passé. Et avec son bon cœur, Amelia n'était pas du genre à tourner la tête face à la misère. Mais s'étant déjà faite avoir bien des fois par bien des gens, elle essayait de se montrer plus méfiante, se doutant bien que certains aimaient tirer sur sa corde sensible pour satisfaire leurs besoins pas toujours vitaux. Un anniversaire, en l'occurrence, était un prétexte tout trouvé pour obtenir ce qu'on attendait d'elle. - Tu sais, ça fait un petit moment que tu viens dans cette boutique et ça fait un petit moment que j'ai compris que tu ne me rembourseras pas ce que tu me dois. C'est pas un reproche, juste un constat. Si je voulais pas être sympa, ça se saurait. Par contre... Arrête moi si j'ai tort mais c'est pas très logique de ne pas pouvoir payer une pâtisserie pour ta fille mais de m'inviter à boire un café - sauf si tu espères que je paye le café pour lequel tu veux m'inviter mais dans ce cas-là c'est plus toi qui invite, fit remarquer Amelia, amusée. Charlie tenta tant bien que mal de se rattraper mais la logique restait la même. S'ils buvaient un café ici, ce n'était pas lui qui offrait. Parfois, Amelia se demandait vraiment à quoi point les gens pensaient qu'elle était stupide. Des fois c'était presque vexant. Elle ne laissa toutefois rien paraître, observant le présentoir devant elle, rempli de délicieuses pâtisseries. Puis elle releva ses yeux noisettes vers Charlie. - Tu dis clairement ça pour avoir des trucs gratuits. Ca, ou alors tu es encore plus mauvais que moi pour draguer, je te laisse choisir l'option que tu préfères le temps que j'aille sortir mes brownies du four, annonça Amelia en tournant les talons. De retour à l'arrière boutique, elle résuma à Cassie l'échange qui venait de se produire en secouant la tête, se disant que Charlie était incorrigible. Gentille comme elle l'était, Cassie assura à sa patronne que cette dernière était loin d'être une idiote puis s'en retourna aux cupcakes qu'elle confectionnait. Amelia, quant à elle, attrapa une manique et retira ses brownies du four. Une délicieuse odeur de chocolat se répandit dans l'arrière boutique et elle ne put s'empêcher de saliver. Pour se détourner de la folle envie qu'elle avait d'enfourner un brownie encore trop chaud dans sa bouche, Amelia reprit : - Je pense que c'est des cracks. A chaque fois qu'il vient c'est soit l'anniversaire de quelqu'un, soit autre chose. Ca fait beaucoup, quand même. Mais bon, on doit bien avoir un invendu ou deux qui traine, non ? April me remerciera de pas lui avoir rapporté, rit la pâtissière en ouvrant l'un des frigos. Puis elle retourna derrière son comptoir et y déposa deux tartelettes poire-chocolat. - Cadeau de la maison. Elles sont pas fraiches, c'est des invendus d'avant-hier, prévins la pâtissière. Mais c'est comestible. J'ai pas de café, par contre. On en a pas encore fait ce matin. Pas mal le blouson, à propos.
Charlie Tramp
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Je la regardais, presque outré. Une main sur le coeur. J’avais pas d’argent ! J’en avais… Bon j’en avais un peu. Je regardais les pâtisseries d’un œil envieux et je continuais à m’enfoncer un peu. « Je veux juste que tu te sentes bien. Mais si tu proposes de payer… Fallait pas. Vraiment... »
Je ricanais. Bon je l’avais plus ou moins piégé. Allez. Elle partit mettre les brownies au four. Ca sentait bon, ça donnait vraiment envie. Il n’y avait pas à dire. Elle pâtissait super bien. Quand elle revint, j’avais toujours ma main sur le coeur, et je soupirai. « Ca se voit que je te drague ? Les temps sont dures tu sais. On est deux célibataires. On pourrait en profiter. Même si je sais que c’est pas trop ton genre, tu devrais y penser. Et on peut boire un café juste pour boire un café c’est bien aussi ! »
Elle redisparut. Je me mordais la lèvre. Bon, avec Amelia, je m’y prenais mal. Je pense que je m’y prenais mal parce qu’elle devait rêver d’un grand prince charmant. Or j’étais pas ça. Même si je pouvais l’être je m’y étais toujours refusé. J’avais essayé et on avait vu où ça m’avait mené. Un chien avec un collier ! Quelle horreur ! Je regardais les tartes, que je prenais un peu en grognant un merci. Au début, la charité, j’en avais eu honte. Puis je m’étais rendu compte que c’était un excellent moyen de manger gratuitement. Bon. Et je n’aimais pas la poire aussi. C’est pour ça que j’avais grogné en réalité. Ces brownies m’avaient donné envie. Plus que des tartes à la poire. Je détestais la poire. Le goût la texture, l’odeur. Un fruit qui ressemble à du poison. Ca aurait du mettre la puce à l’oreille à tout le monde non ? « C’est très gentil, Ange va être contente. »
J’espère qu’elle aimait plus la poire que moi. Je restais là, mon paquet dans les mains, et je l’observais. Bon, j’avais aussi envie de la pâtissière. Mais on pouvait pas tout avoir dans la vie. Mais ça coûtait à rien d’essayer. J’avais une petite idée. Je l’écoutais complimenter mon blouson avec joie. Je l’avais mis pour elle. J’essayais toujours de bien m’habiller quand je venais là, pour pas trop passer pour un SDF. « Je t’invite à boire un café ! Dans un vrai café ! Pas sur ton lieu de travail. Déjà c’est mal, car on prend pas du temps de pause sur son lieu de travail quand le fond de commerce nous appartient, et en plus je suis sur une affaire qui peut me rapporter un peu d’oseille cet aprem. Donc ce soir j’aurai un peu d’argent ! Je t’offre un café avec ! Et si je gagne le packtole, je te paye le restaurant. »
Oui. J’étais très sérieux. Mais en même temps, j’étais prêt à tous pour la mettre dans mon lit. Mais je voulais pas lui briser le coeur aussi. J’étais un peu pris au dépourvu. Je savais comment ça finirait. « Non, Charlie, je peux vraiment pas, c’est pas honnête… etc etc »… On n’avait qu’une seule vie ! Bref. Morose, je l’observais encore, alors que les clients commençaient à entrer. « J’étais si mauvais que ça pour la drague ? J’ai jamais été très bon tu me diras. Mais j’ai toujours eu de la chance. Oh ca va madame, vous offusquez pas. Une pâtissière aussi canon, on peut tenter le coup nan ? »
Une dame avait l’air assez offusqué de comment je m’y prenais. En même temps, je machais jamais trop mes mots. J’étais un vaux-rien, sans âme et sans coeur… Bon, j’étais juste un vaux-rien. J’avais une âme et j’avais un coeur. Elle prit son sac à main, comme si j’allais lui voler. Je commençais à croquer dans la tarte aux poires même si j’aimais pas ça devant elle. Je fis une grimace. « Elles sont excellentes. Vous devriez en vendre à la dame. »
Amelia Peters
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Charlie avait manifesté loupé sa carrière dans le cinéma. En plus d'avoir le physique, il avait le talent pour feindre tous types d'émotions, à commencer par l'outrage. Par chance (pour lui plus que pour elle), il était tombé sur une commerçante extrêmement patiente. Plus d'une personne aurait mal accueilli son côté profiteur et sa drague un peu lourde. Mais Amelia s'en accommodait plutôt bien, notant toutefois que Charlie n'agissait pas de la même façon avec sa salarié, Cassie Warren. Force était de constater que c'était avant tout avec Amelia qu'il souhaitait perfectionner ses tentatives de drague et c'était très dommage puisque Cassie était célibataire en plus d'être aussi excellente cuisinière. N'était-ce pas ce qu'il cherchait, précisément. - C'est bien si tu as trouvé quelque chose qui pourrait te rapporter un peu d'argent, le félicita Amelia, en ayant, pour le moment, décidé de ne pas rebondir sur la proposition, on ne peut plus claire même pour l'esprit romanesque de la pâtissière, de s'envoyer en l'air avec Charlie. Mais à deux conditions : premièrement que ce soit une affaire légale et deuxièmement que si ça te rapporte de l'argent tu ne le gaspilles pas en voulant m'offrir un restaurant mais que tu l'utilises pour ta famille, ton avenir, tes économies. Ce genre de choses, tu vois ? De toute façon, j'ai pas le temps d'aller au resto en ce moment. Ce qui était la pure vérité. Gérer un commerce demandait beaucoup de temps, mais Amelia devait aussi en consacrer à son travail à la mairie et aussi, et en priorité, à sa famille. Et la famille à laquelle elle appartenait était plutôt imposante, ce qui demandait d'autant plus de temps. Il faudrait sans doute qu'elle prenne des extras pour les fêtes de fin d'année, afin d'assurer la qualité à laquelle ses clients étaient habitués. Et des clients, justement, il y en avait. Amelia ne voyait aucune objection à ce que Charlie reste dans sa boutique pour discuter tant qu'il ne l'empêchait pas de faire sont travail et se conduisait bien. Amelia était totalement capable de servir une personne en alimentant une voire plusieurs conversations, un talent que les bavardes avaient sans doute souvent, d'ailleurs. La pâtissière salua chaleureusement son client et tout en remplissant une boîte en carton des différents entremets demandés, répondit à Charlie : - Je suis persuadée que tes techniques de drague fonctionnent sur un tas de personnes et qu'elles sont mille fois meilleures que les miennes, le truc, c'est que je ne suis pas célibataire, mais veuve. J'ai pas envie de prendre du bon temps avec un homme. J'en ai jamais aimé qu'un seul, il n'est plus là, fin de l'histoire. Tu sais, y a pas que le sexe dans la vie. Y avait aussi des tas d'autres choses : la famille, les amis, la nourriture, la connaissance, l'art, la culture, le sport... Et c'était une entremetteuse auto-proclamée qui le clamait haut et fort ! L'idée de le présenter à April ne lui avait même pas effleuré l'esprit car elle savait parfaitement que ces deux-là ne s'entendraient jamais suffisamment pour former un couple. Amelia conclut sa réponse en donnant ses pâtisseries à son client en échange des seize dollars qu'elles coûtaient. Elle le salua puis se tourna vers la femme offusquée par les propos de Charlie pour demander ce qui pourrait lui faire plaisir. - Vous en faites pas, il est pas méchant juste... très impertinent, la rassura Amelia avant de lui servir les trois éclairs au café qu'elle avait demandé. Cela ne l'empêcha pas de partir en passant le plus loin possible de Charlie, les laissant, pour le moment, tous les deux dans la boutique. - Tu as dit parce que tu aurais préféré que je te donne autre chose, n'est-ce pas ? Malheureusement, je ne choisis pas quels invendus je vais avoir quand tu viens quémander. Tu comprends bien sûr que j'ai un commerce que je ne peux pas faire de la charité avec des produits qui sortent du four.
Charlie Tramp
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Je l’observais, les mains dans les poches et fronçant les sourcils. Bien sûr que c’était pas légal. Mais bon, il n’y avait pas non plus de quoi aller en prison. Et puis, Je ne m’étais jamais fais attrapé, ça n’allait pas commencé aujourd’hui. De sourcils froncés, j’étais passé à un grand sourire assez joyeux. « Bien sûr que c’est légal. Et évidemment, j’en garderai une partie pour Ange. »
Je plaisantais. Ange savait très bien se débrouiller toute seule, elle n’avait pas besoin de moi pour ça. Nous n’étions pas vraiment dans le schéma du père qui subvient aux besoins de ses enfants. Déjà, c’était archaïque comme vision, et en plus, Ange n’avait jamais eu besoin de moi. Mais comme je savais que ça faisait plaisir à Amélia, et que je ne voulais pas du tout la froisser, je préférai mentir. Car comme un jour, un pirate m’avait dit : c’est des gens honnêtes qui faut se méfier. « Ca fonctionne sur beaucoup de monde. Oui. Mais ce qui est convoité c’est généralement l’inaccessible ! »
Je restais là, parce que de toute manière, j’avais rien d’autres à faire. Et puis de toute façon, j’aimais bien passer du temps avec Amélia. Même si elle avait l’impression de perdre le siens, j’aimais bien quand même. Tout simplement parce qu’elle… Etait super simple. Et dans cette ville, ca ne courrait pas les rues ce genre de personne. « Mouais... »
J’avais peut être manqué de tact. Mais en même temps, quand on avait une belle gueule comme moi, je savais qu’on avait tendance à plus vite nous pardonner qu’aux autres. Aussi, j’étais assez confiant. Mais j’avais vraiment manqué de tact. La draguer comme ça, alors qu’elle était veuve. C’était pas très malin de ma part. Pour ce genre de trucs, de toute façon, je savais que j’étais pas tellement malin. J’étais même plus que maladroit. Je ne savais pas comment rebondir. Aussi, j’eus une petite idée. « Je suis navré. Je pensais que ça passerait un jour. On peut faire ça, quand tu es prête tu me fais signe. Qui sais, d’ailleurs, peut être que moi aussi je serai prêt à m’engager… Hm… »
L’odeur des pâtisseries sorties tout juste du four me donnait bien envie. Mais j’avais aussi envie de passer du temps avec Amélia. J’avais le coeur déchiré. Soit je trouvais un stratagème pour être assez chiant pour qu’elle m’en donne assez et que je dégage, soit je trouvais une solution pour passer du temps avec elle. Et je devais dire adieu aux pâtisseries. « Tu veux pas faire une petite pause ? Là maintenant ? T’es débordée ! Je le vois. Tu sais, pour oublier quelqu’un ou quelque chose, c’est pas bien de s’enfuir dans le travail. Moi j’ai pas trop de travail, mais je m’enfuis dans d’autres trucs et c’est jamais bon. Tu devrais prendre un jour de congé. Tu devrais le prendre maintenant, je suis sur que ton employée est en mesure de tout faire à ta place… Tu veux pas aller marcher ? »
Je sautillais presque sur place. Mes talons se levaient et s’abaissaient de manière énergiques, les mains toujours dans mes poches. J’allais être en retard pour mon ptit coup qui allait me faire gagner un peu d’argent facile. Mais en même temps… Oh ! Ca c’était une superbe idée.
« Ok, j’avoue, c’est une manière malhonnete de gagner de l’argent que j’avais en tête. Mais si tu me retiens suffisamment longtemps en prenant une pause, j’irai pas ! Et j’aurai mon rencard ! J’aurai tout gagné. On aura tout gagné. Hm, pas rencard. Je veux dire, petite discussion entre amis. C’est mieux. Désolé je recommence. Mais c’est de ta faute. On a pas le droit d’être aussi canon. »
J’avais sorti ma main et j’avais balayé l’air devant moi en désignant toute la boutique. « Et si un jour on vit ensemble, promis je t’aiderai là dedans. On aura des chiens, des enfants, et plein de chose que les américains rêvent d’avoir. Une cuisine équipée, une grosse télé, tout ce genre de connerie qui fait passer le temps. »
Je marquais une pause. Je la draguais encore c’était plus fort que moi, il fallait vraiment que j’arrête. « J’ai recommencé non ? »
Amelia Peters
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On avait souvent tendance à penser qu'Amelia était crédule et que c'était facile de tout lui faire avaler. Il est vrai que, parfois, ça fonctionnait. La pâtissière s'était déjà retrouvée dans le rôle plus glorieux du dindon de la farce - un comble pour une ancienne lionne ! Mais elle n'était pas non plus complètement stupide. Le seul fait que Charlie tique sur l'idée "d'argent légal" lui laissait à supposer que, justement, ça n'en serait pas. Amelia avait connu meilleur menteur. Cependant, on ne pourrait sans doute pas l'accuser de complicité car elle ne savait rien des projets de son visiteur. C'était sans doute mieux que rien. Au demeurant, Charlie ne faisait pas partie d'une organisation de grand banditisme - ou alors il cachait très bien son jeu. Il apparaissait plutôt comme un roi de la débrouille qui flirtait avec le mauvais côté de la loi sans recourir toutefois aux extrêmes les plus malsains. Il en allait probablement, en partie, de sa survie, mais aussi d'une certaine fierté de son image de bad boy. Il paraissait que certaines femmes craquaient totalement pour ce type de personnage - comme le montraient films et séries télé - mais la pâtissière ne comptaient pas parmi ces femmes-là. Alors elle laissa filer, bien contente de ne pas s'en méfier plus que ça. Pour autant, Amelia n'était pas spécialement à l'aise avec la drague qui s'en suivit, justement. C'était bien la première fois qu'elle avait l'impression qu'on la qualifiait "d'inaccessible". Vingt ans plus tôt, cela lui aurait sans doute fait très plaisir. Peut-être que Charlie arrivait trop tard, alors ? Ou peut-être pas. Amelia n'était pas persuadée que sa vision des relations et la sienne serait un jour conciliables. Secouant la tête, elle reprit : - Ca fonctionne pas comme ça, les relations. Il ne s'agit pas décider d'une date à laquelle je serais prête pour que tu me fasses la cour et qu'on se marie. Et tu as totalement raison de rester libre comme l'air si c'est ton truc ! C'est le truc de pas mal de gens. Mais c'est pas le mien. Et... nous deux, franchement, même si j'avais envie de me recaser, ça fonctionnerait pas. T'es pas moche, c'est pas le souci. On est juste trop différents. Moi je suis une honnête commerçante qui travaille pour la mairie et toi tu es un vagabond qui vit de débrouille. On serait pas heureux ensemble. Les compromis, c'est bien à petite dose, mais une relation ne peut pas être un compromis permanent. Amelia n'était pas du genre à s'écouter pareil. D'ailleurs, elle savait que, la plupart du temps, elle parlait et réfléchissait ensuite, ce qui pouvait rendre très maladroites les meilleures de ses intentions. Mais cette fois, elle avait l'impression d'avoir réussi à formuler quelque chose de profond, comme si parler des relations entre les gens la rendait savante. La sensation n'était pas désagréable, d'ailleurs. Charlie, par contre, pouvait l'être, désagréable. Pas méchant mais accaparant. On voyait bien qu'il n'avait pas une boutique à faire tourner qu'il n'était pas le secrétaire du maire en prime ! On ne posait pas des jours "comme ça" en claquant des doigts, même quand on était son propre patron. La bonne nouvelle c'était que son désir de passer du temps avec Amelia l'avait amené, sans qu'elle ne demande rien, à avouer qu'il trainait encore dans quelque chose de louche. La pâtissière n'était pas mécontente de son instinct sur ce coup-là. Ce même instinct lui soufflait depuis le début que Charlie souhaitait la mettre dans son lit (ndlr : sans déconner entre lui avec Amelia et Stefan avec Honey, vous vous êtes passé le mot ou bien ?) et il ne faisait aucun effort pour le cacher. Vraiment aucun. Même les adolescents en faisaient davantage pour paraitre un tant soit peu romantiques. Amelia fit semblant de ne pas avoir entendue qu'il la trouvait canon et objecta : - Moi j'aurais perdu du temps de travail et Cassie ne peut pas faire la pâtisserie et la vente, on a essayé le dédoublement mais on a pas encore réussi, ajouta la jeune femme avec un sourire désolé. Les extras pour la période des fêtes n'arrivaient que la semaine prochaine, pour aider durant tout le monde de décembre. - Oui, tu as recommencé, soupira la pâtissière, songeant qu'elle aurait peut-être dû prendre un Doliprane quand elle était partie chercher les tartes invendues. Pour information, je ne rêve pas d'avoir un chien. Je suis team chats, comme dirait ma fille. J'étais un félin avant, ceci explique cela, précisa Amelia. J'ai aussi déjà une cuisine équipée et une grande télé. C'est vraiment gentil de vouloir m'offrir des tas de choses mais j'ai déjà tout ce qu'il me faut. Ca fait longtemps que j'ai remboursé le prêt qui a permis d'ouvrir cette boutique y a vingt ans et les affaires sont suffisamment bonnes pour moi, je n'ai pas besoin qu'on prenne financièrement soin de moi. Cette proposition se voulait sans doute romantique mais donnait à Charlie des allures de stalker qui n'arrêterait jamais sa cour. Si elle ne le connaissait pas, elle aurait pris peur. - J'ai bien compris que tu ne comptais pas t'en aller de si tôt et si ma compagnie peut te convaincre de ne pas faire quelque chose d'illégal, tu peux rester un peu ici - sans faire peur aux clients, précisa Amelia avec le regard le plus sévère dont elle était capable. On pourra marcher côté à côté et à la même vitesse quand j'irai à la mairie tout à l'heure mais il faut que tu apprennes que toutes les femmes ne t'obéissent pas au doigt et à l'œil simplement parce que tu leur fais ton sourire Colgate. Bien, comme je pense que tu n'as aucune expérience en pâtisserie ni en vente, pourquoi tu n'irais pas remettre du papier aux toilettes et changer l'ampoule ? suggéra la commerçante en en sortant une neuve de sous le comptoir pour la pousser vers Charlie. Elle a claqué hier et j'ai pas encore eu le temps de la changer. C'est au fond à gauche, tu peux pas te tromper.
Charlie Tramp
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J’avais fait une grimace. Une horrible grimace. Les mains dans les poches, quand elle m’avait parlé de compromis, que ça ne marcherait pas etc. C’était exactement ce que m’avait dit Lady avant que je m’en aille. C’était aussi pour ça que j’étais parti. La mâchoire serrée, je regardais autour de moi sans un mot, préférant m’abstenir de parler. Puis j’avais une image à tenir. Hors de question qu’elle voit que sa remarque m’avait blessé ! C’est pourquoi, après coup, j’avais quand même souri. Tristement certes, mais j’avais souri. « Mouais… T’es en attente du prince Charmant, qui est là quand tu rentres du travail et qui a fait la popotte quoi. »
J’avais dit ça parce que je le pensais. Je disais souvent ce que je pensais. Ce qui me valait la plupart du temps de me prendre des grosses engueulades ou des coups de poing dans la tronche. Mais on restait quand même aux Etats Unis ! Un pays où on avait le droit de dire ce qu’on voulait. Pour ça, j’adorai la malédiction. Le monde guindait d’où je venais ne me plaisait pas du tout. « Ah ah… Team chats… Tu sais que ce sont de vrais fainéants ? Mais ça m’étonne pas quand tu dis que tu étais une féline. Pas parce que tu es fainéant comme les chats, j’ai pas dit ça, au contraire faut être vaillant pour faire tout ce que tu fais. Mais… On aspire pas aux même chose ouais... »
C’était mieux de tourner le truc comme ça. Parce que même si je disais ce que je pensais, quand je faisais une gaffe ou que j’arrivais en terrain glissant je savais m’arrêter et rebondir. Là je m’étais arrêté dans ma connerie, maintenant je n’avais plus qu’à rebondir.
« Ah bah ! Je vais faire ça ! L’ampoule ! Pas le PQ ! Je suis pas un larbin, considère ça comme un service ! »
Gnagnagna le sourire colgate. Je fis une légère moue, et je passais de l’autre côté sans un mot. Mais j’avais quand même quelque chose à dire. J’avais toujours quelque chose à dire. C’était aussi pour ça que je pouvais paraître pénible. Je ne savais pas trop m’arrêter, alors que là j’avais clairement une porte de sortie. « Les femmes ne m’obéissent pas au doigt et à l’oeil ! Tu dis n’importe quoi ! Elles sont juste trop farouche dans cette ville ! »
Boudant un peu, je m’étais dirigé vers l’endroit qu’elle me désignait. Prenant une chaise, je commençais à dévisser l’ampoule. Observant tout autour de moi, même si c’était bien rangé, je m’étais décidé à la taquiner. « Tu devrais vraiment ranger quand même, c’est un peu le bordel. Mais c’est pas étonnant avec la mairie tu travailles trop ! Pourquoi tu fais ça d’ailleurs ? J’ai entendu dire que le Maire était un peu comme un enfant gâté qui faisait n’importe quoi ? C’est vrai ? »
J’étais curieux. Avec soin, j’enlevais l’ampoule en la dévissant. Plissant des yeux, je me rendis compte que le problème venait des fils et non de l’ampoule. A la lumière, je vis très bien que le filament n’était pas brisé. « Faut que j’refasse un branchement, c’est ton connecteur qui est cassé... »
Doucement, j’observais les deux fils dénudé. Il y avait un bleu et un rouge. La phase et le neutre. Si je touchais le neutre, tout irait bien. Si je touchais la phase, je prendrais une petite décharge. Ou une grosse décharge. Mais il fallait que je sache lequel était le bon avant de rebrancher. « Qui t’as fait l’électricité ? C’est un pro ? Non je demande ça parce que des fois les gens changent les couleurs. Le rouge c’est la phase. Enfin je crois. Non l’inverse. Bon tu sais quoi, le mieux c’est de toucher, un p’tit coup sec et on va voir ! »
Je tapotais le bleu. Une petite décharge me fit reculer et me secoua légèrement. « Oh pétard ! Il a confondu les couleurs ! Il est daltonien ton électricien ! Faut refaire tout le système électrique ! Faut changer toutes les couleurs ! Ton problème d’ampoule vient de me donner une semaine de travail ! Et c’est moi qui m’en occupe ! Hors de question que tu prennes un charlatan ! Je connais les électriciens, ils utilisent mes combines. J’ai été électricien même, quand je faisais du multiservice. Le truc c’est de trouver des problèmes là où il y en a pas, tout en prenant bien soin que ça se remarque pas... »
Je me rendais compte que c’était exactement ce que j’étais en train de faire pour passer du temps avec Amélia. Parce que concrètement ; y’avait rien à faire à part inverser les deux fils pour brancher l’ampoule. C’était pas obligatoire de tout refaire. Mais si je refaisais toute l’électrictité, non seulement je pouvais me faire un peu d’argent, et en plus je passais du temps avec elle ! C’était tout bénéf !
Amelia Peters
« La vie c'est pas de la tarte ! »
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Propriétaire de La Pelle à Tartes : La vie, c'est pas du gâteau mais la pâtisserie, si !
| Conte : Le Roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Diku
- Je cuisine mieux que beaucoup de personnes, fit remarquer Amelia, piquée au vif. Je n'ai pas besoin d'un Prince Charmant qui ait quatre étoiles au Guide Michelin. Et je n'attends plus personne. Je pensais avoir été claire. La vexation se traduisait chez Amelia par un froncement de sourcils qui lui plissait le front. Elle n'était, à proprement parlé, agressive et il lui en fallait plus pour qu'elle se mette réellement en colère. Mais quand même, Charlie poussait un peu le bouchon, parfois. Elle n'appréciait pas ses sous-entendus blasés et cette envie sous-jacente de, manifestement, lui dire comment elle devrait mener sa barque. Amelia adorait être douce et gentille. Elle adorait ça. Elle vivait principalement pour faire le bien autour d'elle, apporter de la joie, du réconfort et des sourires, mais cela ne faisait pas d'elle une femme sans défenses qui se laissait faire quand on abusait de toute la bonté et de toute la patience qui étaient en elle. Or Charlie en abusait, encore et encore, particulièrement ce jour-là. La pâtissière manqua de voir rouge et de le frapper, bien que, ayant peu de force physique, elle savait qu'elle ne lui aurait pas fait grand mal, quand Charlie donnait, l'espace d'un instant, l'impression d'insinuer qu'elle était paresseuse. Parce que ça, c'était faux et archi faux ! Ca, il le savait très bien, d'ailleurs. Heureusement pour Charlie, il se rattrapa in extremis, ce qui n'améliora pourtant pas l'humeur d'Amelia et ne dérida pas son visage. - Fais attention à ce que tu dis, Charlie, le prévint Amelia en le pointant avec son index gauche. T'as de la chance de t'être rattrapé cette fois, parce que le jour où tu insinueras que je suis une fainéante, tu pourras revenir ici autant que tu voudras t'auras plus rien de moi. En plus les chats sont encore de très bons chasseurs et ont un sens de l'orientation très développé ! ne put-elle s'empêcher d'ajouter en sentant le rouge monter à ses joues. Si elle avait voulu être méchante, elle aurait ajouté que les chiens avaient un sens de l'orientation bien moins bon que celui des chats, ce qui expliquait pourquoi on les perdait plus facilement alors que les chats pouvaient revenir chez eux, mais cela aurait été méchant et Amelia n'était pas une personne méchante. Elle se défendait mais n'attaquait jamais. D'un naturel sociable et extraverti, Amelia se trouva pourtant soulagée que Charlie s'éloigne et accepte de réparer l'ampoule aux toilettes pour s'occuper. Cela lui permit de souffler un peu et de retrouver ses esprits. Heureusement que la boutique était vide quand Charlie avait commencé à se montrer grossier. La commerçante ne souhaitait pas se donner en spectacle, encore moins maintenant qu'elle travaillait pour la mairie. Il en allait de son image et de sa réputation, deux choses dont Charlie ne se souciait sans doute pas le moins du monde. Et il pouvait se le permettre, avec ses combines et son bagou. Tant mieux pour lui. Amelia, elle, voulait prospérer, faire fleurir l'entreprise pour laquelle elle s'était endettée deux décennies plus tôt et poursuivre son rêve pour espérer l'atteindre totalement un jour. Fermant les yeux, elle fit le vide et tenta d'ignorer les commentaires de Charlie qui venaient de l'arrière-boutique, craignant, sinon, d'avoir besoin d'un Doliprane. En vain. - D'abord tu manques de me traiter de paresseuse et maintenant je suis bordélique, merci Charlie, siffla Amelia, n'ayant pu s'en tenir à sa résolution de silence. Ah si seulement Michael était-là, il saurait remettre Charlie à sa place et tout serait beaucoup plus facile. Un soupir souleva la poitrine d'Amelia qui s'empressa de chasser ces pensées mélancoliques. Elle prit sur elle et une longue inspiration puis reprit, élevant la voix pour être certaine que Charlie l'entendrait - même si, de fait, Cassie l'entendrait aussi. - Si les journées font 24h, c'est pour une bonne raison - pour qu'on les occupe. Alors j'occupe les miennes et je trouve même le temps d'en perdre pour tes questions impertinentes, d'ailleurs. Hadès est quelqu'un de tout à fait respectable. C'est pas parce qu'il est excentrique et qu'il raconte des blagues dans ses discours officiels qu'il est idiot. Loin de là, assura la nouvelle secrétaire de la mairie. Evidemment qu'elle était loyale à Hadès. Elle faisait partie de son équipe, ce n'était pas pour casser du sucre dans son dos. Amelia pensait ce qu'elle disait et nourrissait une véritable affection pour le maire en fonction. Il n'était pas parfait, certes, et sans doute pas fait pour la politique au sens classique du terme, mais Storybrooke était tout sauf une ville classique. Hadès était entouré de personnes différentes, tant par leur âge que leur provenance et leur caractère. Il avait su composer une équipe dont les différences et divergences faisaient la force et Amelia était persuadée que son nouveau rôle au sein de la communauté ferait une différence positive. Elle aurait préféré que Charlie profite de cette allusion pour dire qu'il croyait en elle mais, manifestement, ce n'était pas le cas. De quoi regretter toute la bonne volonté qu'elle prenait pour l'aider à son niveau. Et les trésors de patience qu'elle déployait avec lui. Mais quand Charlie décida de refaire toute son électricité le sang d'Amelia ne fit qu'un tour. Elle se dirigea d'un pas décidé vers la porte de son magasin, retourna l'écriteau pour indiquer le magasin ferma et marcha d'un pas tout aussi décidé vers Charlie et les toilettes. Les mains sur les hanches, elle s'arrêta à son niveau, inspira un grand coup pour se donner du courage et s'écria : - C'est hors de question. Non, tu ne refais pas toute mon installation. J'ai pas besoin de tes "bons plans" dans mon magasin. Si je dois refaire l'électricité je connais quelqu'un pour le faire gratuitement. Merci mais non merci. Ca suffit maintenant. OK, tu veux passer du temps avec moi. Je le comprends. Mais c'est hors de question que tu squattes mon magasin, potentiellement que me le fasses fermer juste parce que je te manque ou je sais pas quoi. Retourne dans le magasin, s'il te plait, c'était manifestement pas une bonne idée de te demander de te rendre utile. Amelia se pinça l'arête de son nez et Cassie, attirée par son éclat de voix, arriva pour s'enquérir de ce qu'il se passait. - T'en fais pas, lui dit sa patronne. Je crois que je vais sortir prendre l'air et que Charlie va sortir tout court. Tu pourras gérer ? - T'inquiète ! assura la jeune femme en levant ses pouces plein de farine. Soulagée, Amelia entraina Charlie à sa suite, prenant son sac à main au passage et se délestant de son tablier juste avant de sortir. En passant la porte, elle pensa à remettre l'écriteau dans le bon sens et à ne pas partir en claquant la porte mais marcha près de 50 mètres sans rien dire, à pas rapides, pour faire descendre sa colère - une émotion qu'elle connaissait peu. - T'as gagné, tu vas sans doute me faire perdre de l'argent mais allons y, passons du temps ensemble puisque c'est ce que tu veux. Si tu essayes de m'embrasser, par contre, ou si tu fais la moindre réflexion qui ressemble à du flirt, t'en prends une. J'ai jamais frappé personne de ma vie mais je veux bien commencer aujourd'hui.
Charlie Tramp
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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Bravo la Mairie ! Beau travail !
Prends ce couteau. Cadeau.
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Tout en secouant ma main après pris l’électricité, je fis la lionne revenir et me crier dessus. J’affichais la mine d’un enfant coupable, prit sur le fait. Oui, je voulais passé du temps avec elle. Oui je la draguais aussi un peu. Mais est ce que ça faisait de moi un monstre ? Je n’avais jamais beaucoup aimé quand les gens me criaient dessus. Vieux réflexe de chien, qui, si j’avais eu encore mes longues oreilles, me fit baissé la tête. Mais, chassez le naturel et il revient au galop. Une fois à l’extérieur du magasin, je croisais les bras, avec un léger sourire en coin. « Si tu penses perdre de l’argent, c’est que tu te sens indispensable. »
Je me tenais à bonne distance. Après tout, elle était capable de me frapper. Ils étaient tous capable de me frapper dans cette ville. J’en avais poussé plus d’un à bout, d’ailleurs, je n’avais jamais vraiment compris pourquoi les gens se mettaient si rapidement en colère face à leurs vérités. « Et tu sais, on n’achète pas le temps avec des billets de banque hein... »
C’était important. Dans ce monde, tout était gouverné par l’argent. Plus personne ne prenait le temps de vivre, de respirer, de… rien faire. Parce que rien faire, c’était quand même parfois très important. Et je voyais bien qu’elle était surmené. Si elle était si énervée, ça ne pouvait pas être que de ma faute. Je décroisais les bras, et je les écartais pour désigner notre environnement. « Ca va ! Profite ! Respire. Inspire. Voilà ! Ca va mieux ? »
Je m’étais approché et je lui avais tapoté l’épaule. Comme j’aurai fait avec n’importe qui. D’ailleurs je retirais immédiatement ma main et je reculais de plusieurs pas. Me grattant le sourcil, je me demandais comment j’allais me sortir de cette situation. J’étais un dragueur né. Il fallait que je fasse attention, où j’allais en prendre une. Déjà je mis les mains dans mes poches, c’était plus prudent. Observant autour de moi, je commençais à marcher un peu. « T’as des envies particulières ? Juste marcher ? Allez au restaurant ? Je connais un resto italien super sympa au coin de la rue ! »
C’était pas vraiment une bonne idée ça. Il servait généralement qu’un plat pour deux personnes, et on était obligé de le partager. Et il se passait des choses pendant le repas. Hm. Elle allait me taper si on allait là. Finalement, je pris une inspiration. « Bref. On va où tu veux, l’essentiel c’est que tu décompresses. Ca va toi sinon ? Maintenant qu’on est que tous les deux, tu peux tout me dire. »
Bon, on n’était pas des supers amis non plus. Mais je passais assez souvent dans sa boutique pour savoir qu’elle avait perdu quelqu’un de très cher il y a peu. Son mari d’ailleurs. L’instant d’après, je me sentais assez bête. J’avais juste peut être réveillé une vieille douleur. Elle avait sûrement pas besoin de ça en ce moment. Il fallait que je m’excuse. « Tu sais, je suis désolé pour tout à l’heure. Je voulais pas te faire du gringue. Enfin, si je voulais, mais j’avais oublié tu sais… Voilà quoi. J’aurai pas du. Mais en même temps, t’es jolie ! Et c’est plus fort que moi quand je vois une jolie fille, je suis obligé de faire le beau. Enfin bref. J’espère que tu m’en veux pas trop. T’arrive à… à le gérer ? »
C’était un peu maladroit, je ne savais pas trop si j’étais dans le bon ou pas. Si ça se trouve, je m’enfonçais et y’avait de grande chance que ce soit le cas. Peut être qu’elle n’avait pas envie de se confier, ou alors pas du tout avec moi. Quoi qu’il en soit, quand je la voyais je savais que parfois elle était très malheureuse. C’était quelque chose que je ressentais, mais je ne savais pas si j’étais la bonne personne avec qui en parler.
Amelia Peters
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Etait-ce réellement un mal de se sentir indispensable pour faire tourner son commerce vieux d'une vingtaine d'années ? Amelia ne pensait pas. Oui, elle était indispensable pour faire prospérer La Pelle à tartes et ce n'était certainement pas la nonchalance de Charlie qui l'aiderait à décolérer. Alors même qu'Amelia n'était pas de nature colérique. Il fallait croire que son "ami" avait un talent certain pour faire sortir l'ancienne lionne de ses gonds et peut-être même pour lui donner envie de sortir les griffes. Pour le moment elle contenait toute la rage que Charlie était en mesure de lui inspirer, se tenant à bonne distance de lui et continuant de marcher vite pour évacuer sa tension. Lui aussi, manifestement, gardait ses distances, ce qui n'était vraiment pas plus mal étant donné que chacun de ses conseils, plus nonchalants les uns que les autres, n'aidait pas. Vraiment pas. C'était facile à dire "profite, inspire et respire" quand on n'avait pas de travail régulier, de responsabilités au niveau municipal et, plus généralement, quand on ne faisait pas partie des abeilles travailleuses allergiques à l'oisiveté. Excédée par les commentaires de Charlie, Amelia finit par s'arrêter et se retourner pour lui faire face. Elle croisa les bras sur sa poitrine comme pour lui indiquer, plus ou moins consciemment, qu'elle n'était pas ouverte à ses idées de génie. - Ce n'est pas parce que je ne profite pas de la vie à TA façon que je n'en profite pas tout court, siffla Amelia. J'ai plein de temps pour moi le dimanche et en soirée. Mais quand je travaille, je travaille. Craignant de dire quelque chose de méchant qu'elle finirait par regretter, la pâtissière s'en tint à cette déclaration et à un regard noir qui ne quittait pas Charlie, suivant le moindre de ses gestes à la trace. Il fut, de fait, bien inspirer de ne pas trop tenter sa chance en lui tapotant amicalement l'épaule car il faudrait du temps jusqu'à ce qu'Amelia retrouve l'envie d'être amicale envers lui. La proposition d'un restaurant, bien qu'italien, la cuisinée préférée d'Amelia (et de beaucoup de personnes a priori) n'aidait pas non plus. Que croyait Charlie ? Qu'il pouvait acheter le pardon des gens avec un sourire et un repas ? Si on n'achetait effectivement pas le temps avec des billets de banque, c'en était de même avec les sentiments et l'approbation d'Amelia. - On ne va pas aller au restaurant, persiffla la pâtissière. Je n'ai pas besoin de ton aide pour décompresser parce que figure toi que je décompresse quand je suis aux fourneaux. Tiens, tu sais ce que mes parents disaient ? Que si je trouvais un métier qui me passionne je ne travaillerais jamais. Eh bien tu sais quoi ? Je l'ai trouvé, c'est ma pâtisserie. Je ne travaille pas, je prends du plaisir à faire tourner mon affaire. Quand on ne vient pas me mettre des bâtons dans les roues, ajouta Amelia d'un air équivoque mais d'une voix plus calme qu'il y avait à peine quelques minutes. Tu prends peut-être ça pour une corvée fatigante mais pour moi c'est une passion. Quand j'ai le cafard, je fais des gâteaux. Quand je m'ennuie, je teste une nouvelle recette. Quand quelqu'un à qui je tiens ne va pas bien, je prépare un bon repas et on mange ensemble et après en général ça va déjà un tout petit peu mieux. La seule chose dont j'aurais peut-être besoin de décompresser actuellement c'est de ta présence épuisante et de tes avances incessantes alors que je l'ai dit et je pense avoir été assez claire : je. ne. suis. pas. intéressée. Merci mais non merci. On peut essayer d'être amis, mais pas plus. Pour joindre le geste à la parole, Amelia resserra le croisement de ses bras. Des tas de spécialistes s'accordaient pour dire qu'il s'agissait d'une façon de se fermer à l'autre, de montrer sa réticence par la communication non verbale. En tant que dragueur invétéré Charlie devait savoir lire dans la gestuelle des femmes et finirait par comprendre, non ? Ses excuses, en tout cas, était déjà une bonne chose et Amelia les écouta patiemment, songeant que lui parler de son mari n'était probablement pas la chose la plus intelligente à faire. De Michael, Amelia préférait parler avec ses sœurs, leur mari respectif (pour celles qui en avaient encore un), ses enfants, bien entendu, ou bien les amis qu'il avait eus. Quand le sujet arrivait dans la conversation elle l'abordait avec nostalgie et des yeux brillants et humides d'émotion. Evidemment qu'il lui manquait. On ne passait pas plus de vingt ans d'une vie auprès d'une personne pour ne la regretter que quelques instants après son départ. De la même façon, il était évident que cette terrible épreuve avait durablement ébranlé Amelia et que le travail avait été, au début, l'excuse idéale pour ne pas penser à son chagrin ou y penser le moins possible. Comme bien des humains avant elle, et bien d'autres après elle, elle avait traversé les différentes étapes du deuil. Le déni. Ce n'était pas possible que Michael ne soit plus. La colère. Ce n'était pas juste qu'on lui ait enlevé l'amour de sa vie. Le marchandage. Peut-être que Regina pourrait le ramener, elle qui avait tellement de pouvoirs magiques. Il y avait forcément quelque chose à faire. La tristesse et son torrent de sanglots. Puis l'acceptation. Michael était parti, rien ni personne n'y changerait plus rien. Mais Amelia pouvait se consoler des beaux souvenirs de lui qu'elle avait, depuis leur rencontre jusqu'à leur second mariage. Ils avaient été heureux, c'était indéniable. Sentant que la conversation que Charlie avait plus ou moins malgré lui entamée avec ses excuses allait être longue, Amelia profita d'un banc qui se trouvait à proximité pour s'y asseoir et tout reprendre depuis le début. Manifestement, c'était nécessaire. - Le décès de mon mari n'a rien à voir avec ma réceptivité à ton gringue, déclara-t-elle en allant droit au but quand Charlie n'avait fait qu'effleurer le sujet, sans doute dans un souci de délicatesse inutile. C'est pas la peine de tourner autour du pot, je sais qu'il est mort. Le dire franchement ne va pas me faire fondre en larmes. Ne va plus, disons, nuança Amelia. Contrairement à ce que tu as l'air de penser je ne m'enferme pas dans le travail pour oublier de vivre parce qu'il n'est plus là. OK, je l'ai fait au début pour m'occuper l'esprit. Mais ça fera bientôt un an qu'il est mort, j'ai avancé entre temps. J'ai fait mon deuil. Il me manque, mais ça va, j'ai recommencé à avancer. Tu crois que j'aurais accepté un poste à la mairie si j'étais au fond du trou et en pleine dépression ? Par contre, je n'ai pas envie de sortir avec toi pour autant. Je suis flattée, pour du vrai, que tu me trouves jolie, merci, mais non merci. Il marche pas avec moi, ton numéro. J'ai pas envie de ça dans ma vie pour le moment. Avec toi ou avec n'importe qui. Tu sais, l'amitié entre une femme hétérosexuelle et un homme hétérosexuel, ça peut exister, fit remarquer la pâtissière.