« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Elle s’était assise et commençait à parler de son mari. Plusieurs fois elle me répéta qu’elle n’était pas réceptive à mes avances. Quelles avances ? J’avais fait des avances ? Ange avait peut être raison, parfois, il fallait vraiment que je fasse gaffe à mon comportement avec les personnes de sexe féminin. J’avais enclenché des automatismes, du fait que je savais que j’étais plutôt beau garçon et qu’en réalité, avec mon bel esprit vif et ma belle gueule, c’était les deux seules armes qui me sortaient toujours des situations les plus complexes. Là, je voyais bien que ni l’un ni l’autre ne me sortirait d’affaire. Calmement, je mis une toute petite tape sur l’épaule d’Amélia, puis je remis immédiatement ma main dans le dos, un peu comme un clown. « Je te draguais plus. Ca va aller. Ca va aller... »
Je ne savais plus trop quoi dire. A vrai dire je pensais que je m’enfonçais à chacune de mes paroles. Elle s’était, mine de rien, beaucoup confié à moi. J’avais fait qu’écouter. Calmement, je m’étais assis à côté d’elle et je m’étais mis à ricaner. « Bien sûr que je sais que l’amitié entre les filles et les garçons ça existe. J’ai eu des amis filles tu sais. »
Bon, j’avais par accident couché avec une ou deux d’entre elles. Mais c’était un véritable accident ! La majorité du temps, ça ne se passait pas vraiment comme ça. Pensif, je regardais les gens passaient. Beaucoup étaient en couple et se tenait le bras. Je fis une grimace quand je vis ça. Non merci ! Mais… Elle semblait être plutôt de cet avis là. Aussi, je ne pouvais que respecter son choix et ses envies. Elle ne devait pas être un félin dans une autre vie, mais un manchot. Ils restaient souvent avec la même personne. « Ok ok… J’arrête. J’arrête ! »
J’avais levé les mains, comme un innocent. Je la regardais avec une de mes expressions amusantes. J’allais arrêter. D’ailleurs, j’avais arrêter depuis longtemps. Je devais juste surveiller ce que je disais.
« Ca a du être difficile. Tu sais, j’ai appris récemment que j’étais Papa de plusieurs enfants qu’Ange. Quand j’ai quitté ma première femme, elle était enceinte, et elle ne m’a rien dit. Ca aurait pu changé beaucoup de chose. »
Je regardais devant moi, sans vouloir trop regarder Amelia. J’avais pas spécialement envie de pleurer, mais comme je gérais mal mes émotions, si elle me jetait un regard trop compatissant, ça allait forcément arriver. « Ils ont grandi sans moi, et tout ça à cause de leur mère, qui a fait passé mon propre abandon envers sa personne plutôt que de penser à leurs bien être. »
Je marquais une pause. Finalement, j’avais pas envie de pleurer, j’avais juste les boules. Parce qu’on avait beau dire ce qu’on voulait, j’étais sur d’une chose : à mon niveau j’étais un très bon père. Et j’étais assez débrouillard pour éduquer 5 enfants sans problèmes. J’étais prêt à faire tous les sacrifices pour ça, y compris la liberté que j’avais gagné. Je baissais un peu la tête. « Tu sais, c’est pas si facile tous les jours en fait, d’être en accord avec ces idéaux. Si je prends un métier stable, qui paie bien qu’est ce que je vais faire ? Je vais apporter quoi à Ange ? Un avenir, certes. A manger régulièrement… Bon ça c’est déjà le cas, mais sans trop se poser de question. Une maison… Mais, est ce que c’est ça être heureux au final ? »
Je parlais plus à moi même qu’à Amélia. C’était fou le don qu’elle avait pour pousser à la confidence. C’était parti comme ça ; j’en avais jamais parlé à personne. « Métro, boulot, dodo, caveau. J’en ai pas tellement envie. J’ai pas envie de faire un truc qui m’plait pas. Et j’y ai bien réfléchis, y’a pas grand-chose qui m’plaît. C’que j’aime, c’est faire ce que je veux, quand je veux. Mais… C’est un peu une utopie. Enfin bref. T’es sûr que tu veux pas faire un truc ? Entre ami ? T’as pas froid ? »
Amelia Peters
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Amelia ne put s'empêcher d'arquer un sourcil quand Charlie affirma avoir eu "des amies filles". Elle avait bien envie de demander à les rencontrer pour juger de la véracité de ses propos, son expérience lui indiquant que Charlie ne pouvait pas s'empêcher de flirter avec les femmes qui étaient à son goût. Ou alors peut-être que ses amies de sexe féminin étaient toutes laides ? C'était délicat de demander, quoi qu'il en soit, Amelia ne cacha pas son scepticisme. Dans tous les cas, c'était sans doute mieux pour les nerfs de tous les deux qu'ils parlent d'autre chose. Amelia n'aurait pas su choisir un sujet elle-même car son esprit était encore perturbé par toute cette espèce de rage qui lui était montée au nez, et s'étonna de recevoir une confidence aussi personnelle de la part de Charlie. - Félicitations, enfin je suppose, sourit la pâtissière, qui adorait les enfants en général et les siens en particulier. Enfin... si tu n'es pas content je peux reprendre mes félicitations, précisa-t-elle tout de même. C'est vrai que ça doit être un sacré choc de découvrir qu'on avait un ou plusieurs enfants depuis des années sans le savoir. Tu en veux sans doute à ta première femme mais je ne vais rien dire là-dessus, je ne la connais pas, enfin, je pense pas, et je ne connais pas votre histoire ni ses raisons. En tout cas, une chose est sûr, se découvrir un enfant inconnu, a priori, c'est pas quelque chose qui peut arriver à une femme, enfin je pense pas. Et c'est sûr que ça aurait pu changer ta vie mais tu ne le savais pas. Ce n'est pas de ta faute. En plus ça peut encore changer ta vie maintenant. Il est presque jamais trop tard, assura Amelia avec conviction. De son point de vue, tant qu'on était encore vivant, on pouvait toujours essayer de rattraper la situation, de s'améliorer, de faire amende honorable ou de sauver les meubles - selon la situation. Charlie pouvait très certainement être un bon père à sa façon. Sans doute un papa cool donnant l'impression de faire sa crise de la quarantaine et capable de se comporter comme un ado, mais un papa sympa tout de même. - Même quand on est grand on continue d'avoir besoin de ses parents. Declan, par exemple, mon fils aîné. Il sait toujours pas cuisiner mais heureusement maman est là pour s'occuper de lui, plaisanta Amelia avec un sourire empli d'amour sur les lèvres. Après, s'ils ne veulent pas faire ta connaissance, c'est plus compliqué, je suppose, mais s'ils en ont envie et toi aussi, je suis sûre que vous aurez des choses à vous dire, des trucs à faire ensemble et que chacun apprendra de cette expérience. Je pense pas que tu sois un mauvais père. Je dirais même que ta façon de faire et tes techniques de drague peuvent plaire aux ados, ajouta la pâtissière, parvenant à imaginer parfaitement la scène. Charlie avait l'air déchiré par cette situation, par cette opportunité qui lui avait été refusée. C'était troublant, car, à première vue, il ne semblait pas avoir énormément de fibre paternelle en lui. Etre parent, après tout, signifiait généralement de faire passer les besoins de ses enfants avant les siens, de mettre sa vie au second plan, or Charlie était avide de liberté et détestait les contraintes. Et pourtant... l'amour pouvait nous faire faire de sacrées choses, paraissait-il. La suite de la réflexion de Charlie vis-à-vis du bonheur était à son image : unique en son genre. Elle témoignait aussi de l'extrême difficulté de concilier sa vision de la vie avec celle d'Amelia car, selon elle, avoir un toit et de quoi manger participait complètement au bonheur. - Oui, c'est un peu une utopie, concéda Amelia. Si tout le monde faisait toujours ce qu'il veut quand il veut, je ne suis pas sûre que les rayons de supermarché seraient pleins de nourriture ou qu'on aurait tout le temps de l'électricité et ce genre de choses. Et puis... si on était heureux en permanence on ne saurait plus qu'on l'est. Si on avait du plaisir en permanence on n'en aurait plus réellement. Ce genre de sentiments n'existent que parce que leur contraire existe également, pour nous permettre de voir la différence. Peut-être qu'avant d'avoir une vision aussi cynique de la vie tu pourrais commencer par essayer de faire la liste de ce "pas grand-chose" qui te plait. Ca te donnerait peut-être des idées pour avoir une situation plus stable sans avoir l'impression d'être prisonnier de la routine ? avança la pâtissière. Amelia adorait prodiguer des conseils, préférant même se soucier davantage de conseiller les autres que de se conseiller elle-même. En cela, le film Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain avait beaucoup raisonné chez elle, quand elle l'avait visionné pour la première fois. Mais elle savait aussi qu'on ne pouvait pas aider quelqu'un qui ne voulait pas l'être. Et si Charlie ne souhaitait pas réellement avoir une vie stable ou pensait ne rien aimer lui permettant d'en avoir une, eh bien elle pourrait dire tout ce qu'elle voudrait, l'effet de ses paroles serait tout de même nul. - J'ai pas froid, non, mais j'aurais froid si on reste assis là pendant des heures, reprit Amelia après quelques instants de silence à regarder les passants. Tu voudrais aller faire quoi entre amis ? demanda-t-elle à Charlie en se tournant vers lui pour capter son regard. Elle-même n'avait pas prévu, à l'origine, de faire autre chose que de la pâtisserie, de la vente, puis du secrétariat à la mairie en fin de journée et n'avait guère d'idée quant à ce qu'ils pourraient bien faire maintenant qu'elle avait, bon gré et surtout mal gré, consentit à laisser les rênes de la boutique à Cassie.
Charlie Tramp
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« Ouaip. Mais peut être que c’est mieux de vivre libre dans une utopie, que prisonnier dans la réalité. »
J’avais dit ça en joignant mes mains, toujours assis sur le banc. Je regardais les gens passaient. Ils semblaient tous avoir un objectif, un truc à faire. Prisonniers d’obligations. Alors que moi ? Avec un sourire, je me tournais vers Amélia. J’avais rien de prévu, j’avais rien à faire, hormis profiter du moment avec l’amitié nouvelle qui était en train de se créer. « Tu devrais moins l’materner. C’est dans la merde qu’on devient indépendant crois en mon expérience. »
Je ricanais. Bon, j’avais pas trop de leçon à donner. Ange c’était aussi mon p’tit bébé et je la chouchoutais aussi à ma manière. En allant faire les courses par exemple, c’était un peu couver ça non aussi ? Me grattant un sourcil, je fis une mimique avec mes lèvres et je haussais les sourcils dans un tique nerveux caractéristique de mon charisme naturel (cette phrase n’est pas approuvée par Deborah). « J’en sais rien, profitez, aller s’promener dans l’parc, discutez. Oh je t’ai pas dit. J’ai voyagé dans le Temps. »
C’était très sérieux. C’était avec un type qui s’appelait Sherlock Holmes. Il était avec une gamine. L’instant suivant on avait remonté le temps de quelques heures. C’était vachement perturbant mais ça avait été assez rigolo. Peut être que du coup, on devait pas aller au Parc. « J’sais, on a qu’à aller faire un tour vers l’port. Y’a une fête foraine. Ca nous f’ra du bien. »
J’avançais vers la dîtes fête foraine. Il y avait un peu de marche et on allait pouvoir bien parler sur la route. Les mains dans les poches, je regardais devant moi, sauf pour parler à Amélia, là je me retournais vers elle calmement : « Tu penses que j’suis anormal ? Dans le sens, une brebis galeuse ? J’veux dire… Mon ex femme me le disait. J’arrivais pas à rentrer dans la conformité. Mais en même temps, la conformité, c’est un peu chiant non ? Je sais pas comment vous faites. Vous avez l’air heureux en plus que j’vous vois. C’est un vrai mystère, et j’sais qu’j’ai beaucoup perdu à cause de ça. »
Je regardais à nouveau devant moi. Oui, j’avais beaucoup perdu. Quatre enfants et une femme pour être plus précis. Je fronçais les sourcils tout en avançant vers le port. Je regardais alternativement la rue et Amélia.
« Tu vois, j’me lève le matin et j’me dis… Quelle merde il va bien pouvoir m’arriver aujourd’hui. Et ça m’fait rire. Tu penses que j’suis fou ? »
Je la regardais cette fois-ci sérieusement et je m’étais arrêté. Ca m’avait effleuré plusieurs fois l’esprit. Si j’étais pas en adéquation avec mes pairs, c’était peut être que je tournais tout simplement par très rond. C’était une possibilité et elle n’était absolument pas exclue. Je fronçais les sourcils, encore. En fait j’avais une question précise. « Tu f’rais quoi toi ? Quand ta fille rentre à l’âge adulte ? J’veux dire… Elle commence à voir du monde et j’sais très bien qu’elle va s’trouver un mec. Mais on vit pas comme les autres et elle m’ressemble. J’ai pas envie qu’elle fasse les même conneries qu’moi mais elle a l’air pas trop mal partie… P’t’être que j’devrais te l’envoyer en stage pâtisserie. Elle fait des gâteaux supers. »
J’avançais tranquillement et le tumulte de la fête foraine, qu’il y avait lieu vers la période d’avant Noël se fit entendre. J’aimais bien. Souvent, j’avais des petits jobs là bas. Les forains, ils étaient comme moi : toujours à faire des ptits coups en douce pour gagner un peu d’blé. Mais que voulez vous ? Il faut bien survivre non ? Remplir son frigo, comme l’autre dit.
Amelia Peters
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Amelia n'avait pas spécialement la tête à philosopher sur le sens de la vie, même si elle ne doutait pas que la question soulevée par Charlie soit fascinante à analyser, c'est pourquoi elle laissa filer le sujet. La pâtissière se sentait libre, même si elle avait des obligations dans sa vie. Amelia avait choisi d'être mère et de tenir un commerce. Si elle avait choisi, c'était qu'elle était libre, non ? Par chance, la jeune femme ne savait pas que le mot travail dérivait du latin tripallium qui était un instrument de torture, tout comme elle ne savait pas que dans l'Antiquité les Romains (les notables, du moins) prônaient l'oisiveté. Ces deux savoirs auraient pu apporter de l'eau au moulin de Charlie et mettre à mal la perception d'Amelia. Toutefois, elle continuait de croire aussi fort qu'elle le pouvait que sa passion qui était devenue sa profession n'était pas une prison. Et quand Amelia avait une idée ou une conviction en tête, elle ne l'avait pas ailleurs ! Charlie sans doute aussi. Lui et elle avaient manifestement une vision globale de la vie très différente ainsi que des façons de faire opposées. Bien qu'elle ne doutait pas qu'il ait choisi d'éduquer sa fille, Ange, de façon différente de la manière qu'elle et son mari avaient choisi d'élever leurs enfants, Amelia ne se serait pas permise de le conseiller en la matière s'il n'en avait pas fait la demande expresse. Mais Charlie n'avait jamais besoin d'invitation pour donner son avis, elle aurait dû s'y attendre. - Moi ça me paraît une bonne chose de montrer à ses enfants, même quand ils commencent à être grands et autonomes, qu'on sera toujours là pour eux. Que s'ils ont besoin d'aide ou de soutien, on les leur apportera autant que faire se peut. Declan a développé des talents que je n'ai pas et qui sont différents de ceux de sa petite sœur. Mais ils vivent encore chez moi et j'ai plaisir à leur faire à manger quand je rentre. Je vois pas pourquoi j'arrêterai. Je sais qu'il a de la ressource, je l'ai connu toute sa vie. Et je le soutiendrai toute la mienne, conclut fermement Amelia. La pâtissière fut bien contente de clore ce sujet, même si c'était pour décréter qu'elle ne savait pas ce qu'ils pourraient bien faire ensemble. Charlie était un homme plein de ressources et sans doute de propositions, non ? En tout cas, il avait toujours des histoires à raconter, ça, c'était certain. Le voyage dans le temps, ce n'était pas rien. Amelia en avait fait l'expérience à la fête de mi-octobre organisée par la mairie. Bon, elle ne savait pas réellement si c'était un voyage dans le temps ou autre chose, mais elle avait voyagé, c'était certain. - Si tu veux parler de ce qui s'est produit mi-octobre à la fête de la mairie, j'y étais. J'espère que tu ne vas pas profiter de ma pause forcée pour me faire part de tes doléances, même si maintenant c'est aussi mon métier de les écouter et de les reporter à Hadès. A monsieur le maire, je veux dire, se corrigea Amelia. Elle ne voulait pas sembler trop familière avec le dieu qui dirigeait la ville, même si elle l'appréciait énormément, lui, son enthousiasme et son grain de folie. Et même si Charlie n'était pas le genre à suivre les conventions à la lettre. Il faisait comme bon lui semblait, allait au gré du vent, pourrait-on dire. Et ce vent, manifestement, allait les conduire au port et à la fête foraine. - Ca marche, accepta Amelia. Mais s'il y a des auto-tamponneuses ce sera sans moi, je déteste ça, prévint-elle en se relevant. Puis elle emboîta le pas à Charlie. Comme ils étaient en centre-ville, elle savait qu'il y avait un peu de chemin jusqu'à la fête foraine mais elle savait aussi qu'elle pouvait compter sur Charlie pour alimenter la conversation. Ce qu'il ne tarda pas à faire tandis qu'ils déambulaient avec enfin un but en vie. Amelia marchait lentement, plus réellement pressée pour le moment, les mains enfoncées dans les poches de son manteau et le regard vers le loin. Comme Charlie, elle ne tournait la tête vers lui que pour lui répondre. - Je pense pas que tu sois anormal, non. Tu n'obéis à aucune règle ou alors tu suis celles que tu inventes, ce qui est un peu pareil. Tu n'es pas conventionnel, c'est tout. Mais c'est pas forcément une mauvaise chose. Cela dit, reprit la pâtissière avec plus de précaution, il y a des gens à qui ça ne plait pas. Tout le monde ne peut pas accepter de faire sa vie avec une personne comme toi. Mais y a sans doute des gens, probablement dans cette ville. Y a Tinder, sinon. Je ne sais pas si tu seras heureux si tu te forces à être celui que tu n'es pas, cela dit, ça ne t'interdit pas d'évoluer. L'évolution ne signifie pas nécessairement qu'on trahit ses valeurs, juste qu'on a trouvé une façon encore meilleure d'être soi-même. Ou quelque chose comme ça, sans doute. Les raisonnements d'Amelia étaient parfois - souvent - confus et trop longs. Elle n'était pas certaine d'avoir réussi à faire passer le message qu'elle souhaitait (ce qui arrivait des fois et créait des quiproquos) mais au moins avait-elle essayé. Elle était pâtissière, après tout, pas psy, ni oratrice ! Alors elle se remit à marcher, ne pouvant pas faire mieux. Et tout en marchant, après quelques pas silencieux passés à réfléchir à la question de Charlie vis-à-vis de sa fille, Amelia reprit : - Ma fille aussi rentre dans l'âge adulte, observa-t-elle de prime abord. Comme je l'ai dit avant : je lui ai donné l'assurance, depuis qu'elle existe, qu'elle pourrait toujours compter sur moi si elle en avait besoin. En général quand un de mes enfants fait quelque chose qui pour moi n'est pas la meilleure des idées, je lui dis sincèrement, avec bienveillance. Mais après s'il ne veut pas m'écouter, je ne peux pas le forcer. Je peux seulement être là si besoin, dans les bons et les mauvais moments. Je n'essaye pas de tout contrôler mais je suis dans le partage. Parfois mes enfants se confient à moi, d'autres fois non. Tu as peur de quoi, au juste ? Qu'elle choisisse le mauvais garçon ? Tu sais... je ne connais pas tes erreurs de jeunesse - et je ne sais pas si j'ai réellement envie de les connaitre, gloussa la jeune femme. Bref... pour revenir à Ange. C'est difficile mais il faut faire confiance à ses enfants. Tu dis qu'elle a pas l'air si mal partie, alors c'est peut-être bon signe ! Elle n'a pas forcément besoin d'un stage en pâtisserie pour devenir quelqu'un de bien, mais si elle fait de si bons gâteaux, peut-être que tu pourrais arrêter de venir me demander mes restes, fit remarquer la pâtissière sans perdre le nord. Charlie ne s'attendait peut-être pas à ce que le sujet revienne sur le tapis. Mais ils étaient arrivés à la fête foraine et ce même sujet serait aussi vite oublié qu'il était reparu. - Tu voudrais faire quoi ? demanda Amelia en observant les attractions et la petite foule d'habitants qui s'y pressait.
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Les mains dans les poches, je regardais Amélia en fronçant les sourcils. Non ce n’était pas du tout de ça qu’il voulait parler. Avec un sentiment étrange, il la regarda et confia rapidement tout en avançant : « Non. J’ai réellement voyagé dans le Temps. C’était assez court. Je suis revenu quelques heures en arrière. J’étais dans le parc, avec une jolie fille qui flirtait avec un grand mec maigre frisé. Il avait l’air de se donner un air important d’ailleurs, et il était très désagréable. »
C’était la meilleure manière de décrire ce mec. Il était tellement étrange d’ailleurs, que j’étais persuadé qu’une simple description ferait qu’un jour quelqu’un arriverait à me donner son identité. Les mains toujours dans les poches, j’avançais tout en écoutant Amélia. « Tu devrais faire psychologue. Ecouter les gens ça t’connaît. T’es vraiment adorable. »
Je lui fis un petit clin d’oeil. Quelque chose dans ce qu’elle avait dit attira mon attention. Elle avait parlé de Kinder non ? Elle voulait me donner à manger des œufs en chocolat ? Je clignais des yeux. « C’est quoi ça Kinder ? C’est pas des œufs en chocolat ? »
Je marquais une pause, toujours à ses côtés et moi aussi, les mains dans les poches de mon manteau. Je fronçais les sourire et un petit sourire malicieux passa sur mes lèvres. « Ta fille va être majeur… Intéressant… Ca va ! Je plaisante ! Ouais. Je lui fais confiance, c’est juste aux autres que je fais pas confiance. »
J’avançais vers les attractions, et je m’arrêtais juste avant. J’avais besoin de préciser un point important. Les mains toujours dans les poches, je regardais les différents amoureux présents autour de nous. « Ce que je veux dire, c’est que je ne veux pas qu’elle tombe sur quelqu’un de mauvais. Même sur un mec comme moi, même si j’ai toujours énormément respecté les femmes comme il se doit. Je suis quand même un gentlemen. Un mauvais garçon certes, mais je n’ai jamais fait de mal à personne. »
J’avais jamais forcé une nana, que ce soit verbalement ou physiquement. Même, les rares moments de tendresse volés que j’avais partagé avec une femme avaient toujours été une bonne expérience pour les deux parties. C’était comme un moment volé au temps lui même à chaque fois, et à chaque fois, on avait eu de supers discussions. « Le chamboultou ! On va commencé par ça ! »
J’arrivais vers le stand, et je déposais un billet de 5 US $. L’homme me regarda d’un air distrait avec un sourire en coin. « Allez, si tu décanilles tout, la grosse peluche est à toi, t’as trois chances mon gars ! »
Avec calme, je regardais les boîtes de conserve d’un air concentré. Tout en parlant à Amélia, je m’appliquais. Dans une posture de joueur de baseball, je continuais à parler de la vie et des enfants. « Mais l’truc qui m’dérange, c’est qu’ils quittent le nid. Tu vois, j’sens que je vieillis et ça m’plaît pas. Même si j’ai pas été un père modèle pour Ange. Et j’aimerai rattraper l’temps perdu… Bon tu vois quoi comme grosse peluche ! Elle est pour toi ! »
Je jetais la première balle. Seulement deux boîtes de conserves tombèrent. Je fronçais les sourcils et je regardais le type du stand. J’avais posé les deux balles sur le comptoir. « Tu t’fous d’moi là ? »
L’homme me regarda. Il était plus grand et bien plus fort que moi. « Quoi ? Y’a un soucis ? »
Je désignais les boîtes de conserves. J’étais un tricheur, mais quand c’était contre moi, je détestais les tricheurs. « Y’en a qui sont collés. On m’la fait à moi. J’connais la combine déjà, et en plus avec le lancé que j’ai fait... »[/b][b]
« Ouais, c’est con hein. Bon t’as encore deux chances. Espérons que tu sois assez fort pour enlever la glue ! »
Je le regardais, la moutarde commençait à me monter au nez. L’homme ricana et commença à prendre l’argent d’un adolescent et de deux de ses amis. « Tu rigoles là j’espère ? Donne la peluche, où j’me plains à la Mairie. J’connais des gens bien placés. »
L’homme m’ignora et se contenta simplement de dire d’un ton vague. « Si c’est pour draguer la dame, tu peux aller ailleurs t’sais. D’ailleurs joli min... »
Il allait dire « joli minois. ». Mais il n’eut pas le temps de finir sa phrase, que j’étais déjà monté sur le comptoir. Je me jetais dessus, et l’effet de surprise fut suffisant pour que sa force supérieure ne soit pas un problème. Dans un fracas épouvantable ; on percuta deux pyramides de boîtes de conserves. Me relevant, je remis mes cheveux en place avec un sourire narquois. Prenant deux peluches, je regardais Amélia d’un air enjoué. « Et voilà l’trav... »
Mais je n’eus pas le temps de finir ma phrase, que cette fois-ci l’homme me plaqua dans le dos. Dans un mouvement lourd, je fus envoyé sur une autre pyramide que je fis tombé dans un fracas épouvantable. J’avais encore gagné une peluche !
Amelia Peters
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Amelia était circonspecte face à cette drôle d'histoire de voyage dans le temps. A sa connaissance ce n'était pas à la portée de tout le monde, loin, même des domaines de compétences de Regina Mills qui était pourtant la sorcière la plus puissante en ville. Mais après tout, dans cette ville, de nombreuses choses étaient possibles. Ce n'était sans doute pas une pâtissière qui savait tout à ce sujet. Toutefois, la quadragénaire préféra ne pas épiloguer sur le sujet, craignant qu'il lui donne des maux de tête, l'une des choses qu'elle aimait le moins au monde. Si Charlie avait besoin de parler de ses expériences temporelles, il faudrait qu'il trouve quelqu'un de plus formé à ce type de conversation. La psychologie, en revanche, elle maitrisait. Bon, elle n'avait pas de diplôme, mais elle avait de bonnes oreilles qui aimaient écouter, ce qui était déjà un bon début. - Merci, sourit Amelia. Je fais plutôt dans la psychologie de comptoir, en fait. Quand les clients me parlent de leurs soucis je me sens toujours concernée alors si je peux, j'essaye d'aider. Ca me parait normal, conclut-elle en haussant les épaules. Il faut ici souligner qu'Amelia n'avait pas forcément la même définition de "normalité" que tout le monde. Mais au moins elle ne confondait pas les Kinder et Tinder, un quiproquo qui la fit glousser. - Oui, les Kinders ce sont des œufs en chocolat mais moi je te parle de Tinder, avec un T. C'est une appli de rencontres, précisa la jeune femme. J'ai pas testé mais il parait que ça marche. C'était vrai. Amelia était trop romantique pour chercher l'amour en swipant à droite ou à gauche. Elle avait besoin du coup de foudre et des papillons dans le ventre. Le contraire de ce que Charlie avait l'air de chercher, lui et ses blagues douteuses. Mais contrairement à ce qu'il avait peut-être espéré, Amelia ne le frappa pas quand il fit allusion à comment il pourrait courtiser Velma. Pour commencer, en tant que maman gâteau, Amelia savait que Charlie n'était pas du tout le genre de sa fille. Et pour finir, il avait rapidement retiré sa blague, s'apercevant sans doute qu'elle était vraiment de mauvais goût. Le fond de son propos, en revanche, l'était moins. - Moi non plus je ne veux pas que ma fille tombe sur un mauvais garçon. Mais je lui fais confiance, elle a beaucoup plus de jugeotte que moi, assura Amelia. Elle n'ajouta pas qu'elle ne comptait pas "valider" les partenaires de ses enfants, jugeant que cela tombait sous le coup du bon sens. Ils n'avaient pas besoin de sa bénédiction pour tomber amoureux. Charlie et Amelia, quant à eux, n'avaient pas besoin de disserter sur la vie sentimentale de Velma davantage. Cette dernière le suivit donc au chamboultout qui avait l'air d'enthousiasmer particulièrement Charlie. C'était pas tellement le truc d'Amelia qui le laissait donc s'amuser, concentré comme rarement elle l'avait vu concentré. Manifestement, pour Charlie, le chamboultout, c'était du sérieux ! Mais il devait bien le savoir, non, qu'on gagnait rarement à ces attractions de foire ? C'était amusant, en fait, de voir Charlie, le tricheur renommé, subir ce qu'il faisait parfois subir à autrui. Evidemment, ça ne lui plaisait pas. Mais qui appréciait de se faire berner, qui plus est aussi grossièrement ? Le propriétaire du stand, avec sa carrure d'armoire à glace, pouvait bien se le permettre, peu de personnes seraient assez folles pour lui faire une remarque. Du haut de son mètre cinquante sept, Amelia ne s'y serait en tout cas pas risqué. Charlie, bien sûr, était différent. Plus téméraire. C'était en fait la partie de chamboultout la plus imprévisible qu'Amelia ait jamais vue. Alors qu'elle allait presser l'épaule de Charlie pour essayer de le calmer, espérant éviter une rixe, ce dernier bondit sur le comptoir. Etouffant un cri de surprise, la pâtissière recula instinctivement, voulant éviter de recevoir un uppercut qui se serait perdu en chemin. Et elle avait sans doute raison ! Partis comme ils étaient, la bagarre pourrait durer encore un moment. Le stand avait déjà commencé à en souffrir, à commencer par les piles à dégommer. Mais que ce soit Amelia ou les adolescents qui voulaient aussi jouer, personne n'osa intervenir, sans doute pour la même raison que ce qui retenait la pâtissière. Sans compter que personne n'avait le gabarit pour avoir du poids dans cette histoire. Néanmoins, à bonne distance, Amelia tenta de passer par la voie de la diplomatie : - Euh... s'il vous plait ? Est-ce que vous voulez bien arrêter de vous battre ? C'est pas important Charlie si tu gagnes pas de peluche, je suis une grande fille, j'ai pas besoin de doudou ! C'est le jeu, c'est souvent comme ça dans les foires ! Viens, on va trouver un autre stand plus... calme, ça sera chouette aussi. Oh et ils vendent de la barbe à papa ! C'est chouette la barbe à papa. Non ? demanda-t-elle d'une petite voix qui craignait d'être mal reçue. Le combat de coqs (ou d'arnaqueurs) avait commencé à attirer un petit attroupement, certains ayant même décidé de filmer, ce qui risquait de ne pas arranger les affaires des uns et des autres. Surtout avec les réseaux sociaux qui répandaient tout et n'importe quoi en quelques secondes à peine. Amelia tenta donc une autre stratégie, en gonflant bien ses poumons pour que sa voix porte : - Si vous arrêtez pas maintenant je demande à Hadès de couper les subventions pour les fêtes foraines et...euh... de les attribuer plutôt aux cirques et au zoo ! Et il m'écoutera si je demande ça, je suis sa secrétaire personnelle !
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| Conte : La Belle et le Clochard | Dans le monde des contes, je suis : : Le Clochard
Les paroles d’Amélia eurent un effet immédiat. On était déjà passé au sol et je m’efforçais d’étrangler cet homme bien plus grand moi, alors que je l’étais déjà. Ce dernier lâcha prise, et je lui rendis la pareille. Quand je me relevais, je me rendais compte que beaucoup de monde nous regardait. Avec un sourire un peu détendu, j’adressais quelques coucous. C’était mieux que de les ignorer. La foule se sépara, et je repassais par dessus le comptoir avec l’agilité d’un jeune homme de 20 ans alors que j’en avais le double. « J’étais en train de gagner. »
C’était plus ou moins vrai. J’avais un joli coquard, mais ça aussi, j’avais l’habitude. C’était monnaie courante. Quand je ne trouvais pas de solution à un problème, je réglais souvent ça par la violence. Enfin, la violence minime et les petites bagarres. Je n’étais pas du genre à tuer les gens. « Mais merci ! Sauvé comme une demoiselle en détresse. »
Je ricanais, le regard assez rieur. Mes yeux passèrent ensuite sur mon propre corps et je commençais à enlever la poussière alors que derrière moi, j’entendais le forain m’insulter en remettant ses briques de chamboultout. L’ignorant complètement, je cherchais des yeux le stand qu’elle m’avait promis. « Ca va, je m’excuse. J’sais, la violence ne résous rien, mais je déteste l’injustice. Je la déteste surtout quand elle va pas dans mon sens... »
J’avais plus ou moins tout dit. Après, j’avais pas à me justifier. Ce n’était pas ma mère. Mais… J’avais quand même ce besoin de lui faire comprendre que j’étais désolé. Je l’appréciais beaucoup, et elle avait toujours fait beaucoup pour moi. Après tout, elle était pas obligé de me suivre dans mes bêtises… Je sortais un porte feuille, qui n’était pas le miens mais celui du forain avec qui je m’étais battu. Discrètement, je sortais les 50 dollars avec un certain émerveillement.
« On va pouvoir se payer des churros ! »
Je la regardais comme un enfant de quatre ans. Connaissant Amélia, j’allais prendre des reproches, c’était certains. Avec un soupire, je les mis dans ma poche de jean arrière et je faisais comme si de rien n’était. Comme s’il ne s’était rien passé. « Ecoute, je suis vraiment désolé. Pour de vrai, je voulais pas que ça se passe comme ça. Mais… T’as bien géré. On forme une sacré équipe. Je vais appeler ce coup là, le coup Peters ! Faudra qu’on le retente ! Les gens y ont gobé ! T’allais vraiment suspendre les subventions ? »
Je la regardais avec curiosité, alors qu’on marchait vers le stand des barbes à papa. J’avais jamais vraiment aimé ça. C’était trop sucré à mon goût. Et comme je buvais beaucoup, j’avais fait un trait sur tout ce qui était sucré sinon j’allais avoir un diabète de type II rapidement. D’ailleurs, les pâtisseries d’Amélia étaient la seule exception à la règle… Je la regardais en diagonale. « Ca doit te changer de ta boutique, toi qui aime plutôt le calme… Bref, pour me faire pardonner… Je te dois un service! C’est tout ce que j’ai à offrir. Ou 50 dollars. Mais je suis pas sûr que tu acceptes l’argent d’un larcin. Et me regarde pas comme ça, t’as vu comment il m’a frappé ! Je vais pas lui rendre ! On évite un tas de paperasse pour coups et blessures ! J’aurai gagné ça en préjudice. »
Je parlais beaucoup. Mettant les mains dans les poches de ma veste, je regardais autour de moi. Pourquoi j’étais si différent ? Les gens dépensaient pour des loisirs l’argent qu’ils avaient gagner en travaillant ? Le travail me faisait peur. J’étais hors des clous. Je refusais d’entretenir ce système sur la base du serpent qui se mord la queue. Fronçant un sourcil, je l’observais plus en détail. « Je vais transgresser la règle, mais c’est pas de la drague donc ça va. T’es vraiment chou quand tu t’énerves. J’ai failli chavirer. Au niveau du coeur. »
Amelia Peters
« La vie c'est pas de la tarte ! »
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Propriétaire de La Pelle à Tartes : La vie, c'est pas du gâteau mais la pâtisserie, si !
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Saluer les spectateurs de son combat de coq, c'était à la fois horriblement gonflé et totalement le genre d'Amelia. Et maintenant que le divertissement improvisé était terminé, la foule commençait à se séparer, retournant sans doute s'occuper des vraies attractions, celles qui étaient payantes. La pâtissière s'étonna tout de même qu'aucune femme ne laisse son numéro de téléphone à Charlie. Y en avait sans doute qui l'avaient trouvé très sexy, non ? Parce que c'était un peu aussi ce qu'il voulait démontrer, avec ses sourires, son agilité et tout le reste, non ? - Je ne sais pas si tu étais en train de gagner ton combat de boxe, Rocky, mais tu as gagné un œil au beurre noir, constata Amelia qui n'avait pas de trousse des premiers secours sur elle mais dans son commerce. J'espère que ce n'est pas trop douloureux même si tu aurais sans doute mériter que ça le soit. Et que ta fille a l'habitude de te voir comme ça, soupira la pâtissière. C'aurait été dommageable que d'effrayer la jeune fille même si, avec pareil père, elle en avait sans doute vu d'autres - et de toutes les couleurs, probablement ! - Tu sais, personne n'aime l'injustice quand elle ne va pas dans son sens, fit ensuite remarquer Amelia. C'est pour cela que je pense qu'il ne faudrait jamais rien faire d'injuste, car même quand ça nous profite, ça ne profite pas à tout le monde. Question de bon sens. C'était de la philosophie de comptoir, la seule que faisait Amelia. Mais elle croyait fermement en ce qu'elle disait. Charlie, lui, avait l'air plus difficile à convaincre et c'est avec une patience de sainte qu'Amelia, après un soupir blasé, reprit : - Par exemple, c'est injuste pour le forain de lui voler tout son argent pour que nous nous amusions. Je sais que tu n'as pas 50 dollars sur toi sinon tu ne viendrais pas me demander de la charité ou alors tu serais injuste de profiter de ma gentillesse, ajouta la pâtissière sans une once de moralisation. Faire la morale, c'était davantage la marque de fabrique de ses aînées, notamment de Faith. Amelia était plutôt dans la dissuasion gentille, elle ne voulait pas être le méchant flic et ne savait d'ailleurs pas réellement l'incarner. - Je ne suis pas aveugle, indiqua aussi la jeune femme quand les billets disparurent "comme par magie". Me prends pas pour plus idiote que je ne le suis, je sais que tu n'es pas David Copperfield et que les billets sont dans ta poche. La seule chose qu'Amelia pouvait réellement reprocher aux gens, lorsque cela arrivait, c'était quand on la prenait pour une imbécile car c'était vexant. Elle était gentille, oui, mais pas niaise. Charlie ne cherchait sans doute pas à lui donner cette impression. C'était juste sa nature, comme un instinct dont il ne pouvait se défaire. De la même façon, il ne pouvait s'empêcher de lui proposer de transformer la situation en combine pour servir ses avantages. Et, parce que la nature d'Amelia aussi ne s'évaporait pas comme par magie, cette dernière poursuivit fermement : - Je ne crois pas qu'on va inventer un coup qui s'appelle le Peters ou peu importe son nom parce que moi, je ne fais pas de coup. Les coups, c'est ton truc, signala Amelia en pointant Charlie du doigt, amusée par son aplomb mais pas tellement décidée à le montrer. En plus j'aurais sans doute pas demander de couper les subventions, j'ai dit la première chose qui m'est passée par la tête. Je me suis dit que ça calmerait les esprits, enfin, j'espérais, surtout. C'est la première fois que je devais mettre fin à une bagarre, personne m'a appris comment on est censé faire. J'ai improvisé mais j'étais vraiment pas sûre que ça marcherait, affirma la pâtissière. Charlie risquait d'y voir du génie et d'être conforté dans son idée et si c'était le cas, tant pis, Amelia se fâcherait une nouvelle fois. Sous aucun prétexte elle comptait commencer à monter des arnaques ou des coups. C'était pas du tout commerçant et pas du tout dans ses valeurs. Il le savait, en plus. Pourquoi proposait-il quand même de faire équipe ? La logique de Charlie lui passait parfois au-dessus de la tête mais, dans le cas présent, au moins le conflit était résolu (plus ou moins étant donné que Charlie avait volé un forain - il faudrait qu'Amelia récupère son argent et le rende à l'intéressé) et qu'ils se dirigeaient vers le stand des barbes à papa. Là-bas il ne causerait pas d'ennuis, pas vrai ? - Oui, ça me change assurément de ma boutique, reprit Amelia, qui avançait les mains dans les poches. Et, effectivement, je n'accepte pas l'argent d'un larcin, on pourrait m'accuser de blanchissement et c'est la dernière chose dont j'ai envie. Même si c'est moins grave que le vol..., ajouta la jeune femme, peu convaincue par les justifications de Charlie. Va pour le service, alors. Je vais y réfléchir. Cela pouvait signifier qu'elle ne le demanderait pas tout de suite, mais Amelia ne comptait pas oublier. Il ne payait rien pour attendre et pas qu'à ce niveau-là ! Pas tellement décidé à chasser son tempérament naturel très longtemps, quel que soit le domaine concerné, Charlie recommença à complimenter Amelia qui... eut du mal à comprendre en quoi elle pouvait être chou quand elle s'énervait et fronça les sourcils, perplexe. Il y avait ça et aussi la précision "au niveau du cœur" qui appelait d'autres questions. - Euh... D'accord. Celle-là tu me l'avais pas encore faite, admit la pâtissière, gênée. J'ai jamais trouvé ça mignon l'énervement mais je vais pas juger. Par contre, par curiosité, comment ça "au niveau du cœur" ? D'habitude tu chavires à un autre niveau pour que tu te sentes obligé de préciser ? Amelia craignait un peu la réponse, s'attendant toujours au pire comme au meilleur venant de Charlie, mais elle avait laissé la curiosité l'emporter, pour cette fois. Et comme ils étaient arrivés au stand des barbes à papa, Amelia en demanda une au forain qui le tenait, se tournant vers Charlie pour savoir si elle lui en payait une aussi ou pas. Après tout, Amelia était une gentille personne. Evidemment qu'elle allait le lui proposer.
Charlie Tramp
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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J’arrivais devant le stand des barbe à papa. En payant offrant simplement une à Amelia, je me contentais personnellement de churros. J’aimais pas trop le sucre rapide, mais les sucres lents au final ça aller. Et y avait un léger côté salé dans la pâte que j’aimais bien. L’observant curieusement je me contentais de manger mes churros tout en répondant à ce qu’elle m’avait dit quelques instants auparavant. « Si si. C’est une super idée. Tu sais, pour vivre ici depuis longtemps, y’a beaucoup de gens qui roulent pas sur l’or. Menacer de priver des subventions, c’est une super idée. Il faudrait que je fasse ça. Mais c’est plus crédible si c’est toi qui le dit. »
Je regardais mes churros, tout en y réfléchissant. C’était fou ce qu’un peu de pâte de l’huile et du sucre pouvait faire quand ils étaient combinés. Les trois séparés, j’en raffolé pas tant que ça, mais mis ensemble, c’était merveilleux. Tournant la tête vers Amelia, je me mis à ricaner. « Ceux qui supervisent le système, eux, s’prive pas. C’est quand on commence à les imiter, nous les petits gens, qu’on commence à se faire taper sur les doigts. Crois moi, le blanchiment, c’est pas si mal. Mais il faut pas que l’argent soit trop sale. Si ca vient du crime beurk. Une horreur. »
Je croquais dans le churros. Ca ne m’avait pas coupé l’apétit. J’avais quand même un certains code de l’honneur en matière de larcin ou de crime. Voler un riche, oui, voler un imbécile, oui aussi. Mais… Faire du mal à un innocent, hors de question. C’était contre mes convictions, aussi bien politiques que philosophique. « Je vais pas te faire un dessin… Je chavire souvent en dessous de la ceinture. Et pas tellement au niveau du coeur. Mais on avait un règlement, et on est en train de ne plus le respecter. Contentons nous de manger des churros. Oh, et si, certains animaux sont très mignons quand ils sont en colère ! Et même des gens. C’est ton cas ! Haha ! »
Je lui fis un léger clin d’oeil. Au loin, je vis arrivé une silhouette connue. Me décalant légèrement, je me cachais derrière Amelia pour pas qu’il me voit. C’était un gars de mon ancienne bande, que j’avais retrouvé après m’être transformé en humain. Depuis que j’avais Ange, j’essayais de la jouer solo. Seulement, il ne fut pas de cet avis, et il me fit de grands signes en arrivant vers moi. « Oh ! Patron ! Ca faisait longtemps ! Toujours bien accompagné à ce que je vois ! »
Son grand manteau me fit sourire. Mangeant mon churros, je regardais Amelia, puis Buster… C’ était son prénom. « Salut Buster ! Ne m’appelle plus comme ça, ça c’était avant. Et c’est juste une amie tu vois. Tu devrais te mettre ça dans la tête, je peux avoir des amies féminins. »
Buster se mit à ricaner, les mains dans les poches. Je mangeais toujours mon churros, attendant qu’il en vienne au fait. Je savais que c’était son but depuis un bon petit moment, de me coincer pour discuter. J’avais toujours fuis. « Justement, avec les gars, on organise un petit coup sympa ce soir, ça vous intéresse ? »
Je regardais Amelia. Puis Buster. Encore Amelia, et enfin Buster. Croquant dans mon churros, je vis passer le visage d’Ange et des autres enfants que j’avais dans les yeux. Aussi, toute la discussion qu’on avait eu juste avant me revint en mémoire. « Ca ira merci, je joue en solo, et puis, j’ai un job. »
Buster écarquilla des yeux. Comme si j’avais dit un gros mot. Je hochais la tête de manière affirmative. Lui, l’a hocha de manière négative, comme le font tous les gens déçus. Je haussais les épaules. « Mouais. En tout cas, si vous changez d’avis ça se passe... » « N’en dit pas plus. Un, elle représente la Mairie et donc l’Autorité, deux, je t’ai dit que ça ne m’intéressait pas. Les méthodes de la bande ne me plaisent plus tellement. Trois, t’es toujours aussi futé de balancer les plans éventuels aux inconnus ? »
La mâchoire de Buster se contracta. Je le regardais. Ca avait été toujours mon bras droit, et là je savais que si une bagarre partait, je ne m’amuserais pas autant qu’avec le forain. Je passerai certainement un très mauvais moment. « Comme vous voulez… Mais vous savez, vous nous manquez beaucoup. Bref, je vous laisse, passez une bonne journée. »
Il remit son espèce de casquette de Peaky Blinders et s’en alla. Je le regardais partir, le suivant du regard, assez curieux. « Je me demande ce qu’est son plan pourri. En tout cas, tu fais de moi un homme meilleur ! Deux points pour toi ! Tu veux des churros ? J’ai fini les miens. »
Amelia Peters
« La vie c'est pas de la tarte ! »
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Amelia n'était pas le genre qui menaçait les gens. Pas en temps normal, du moins, ce qui était assez curieux sachant qu'elle était née dans le corps d'un prédateur. Elle était donc étonnée que Charlie ait trouvé son idée géniale mais en prit notes. C'était sans doute utile de savoir que ça fonctionnait, ne serait-ce que pour sa carrière politique balbutiante. En revanche, bien qu'écoutant poliment, la pâtissière choisit de ne pas retenir les "conseils" (si on pouvait appeler cela des conseils !) de son acolyte sur le blanchiment d'argent. Ca, elle en était certaine, elle n'en ferait jamais sciemment ! Et si elle n'en faisait pas sciemment, ça serait sans doute parce que quelqu'un profiterait d'elle - comme souvent. Charlie aussi, parfois, profitait d'Amelia. Mais ça restait relativement gentil, alors ce n'était peut-être pas trop grave. En revanche, oui, elle ne voulait plus parler de sexe avec lui avant un très long moment et lui fut reconnaissante de ne pas épiloguer sur les autres niveaux auxquels il chavirait souvent. Ce n'était pas plus mal qu'ils aient acheté un goûter pour occuper leurs bouches et empêcher celle de Charlie de flirter à tout bout de champ. En plus, cette barbe à papa était vraiment très bonne ! Archie sucrée et rose pétant, comme Amelia les aimait. Elle sentait le sucre fondre agréablement sur sa langue et remplir sa bouche. C'était comme manger un nuage, du moins, la sucrerie avait la même texture que celle qu'Amelia imaginait qu'un nuage pouvait avoir. Enfin, un nuage de beau temps, les nuages de pluie auraient sans doute une autre texture, plus chargée. Amelia aurait pu continuer un long moment à se faire cette réflexion mais s'aperçue, un peu étonnée, que Charlie avait décidé de se mettre derrière elle et tourna la tête pour lui faire remarquer : - Je sais pas ce que tu fabriques mais je mesure un mètre cinquante sept et toi beaucoup plus, on te voit quand même si tu es derrière moi. Ca ne dérangeait pas spécialement Amelia mais l'utilité de la manœuvre lui échappa encore un moment, avant qu'un homme qui n'avait pas l'air de sourire souvent s'approche d'eux deux et que la pâtissière ne songe que c'était lui que Charlie avait vainement cherché à éviter. Un certain Buster. C'était un drôle de prénom mais Amelia n'en fit pas la remarque, se contenta d'un petit signe timide de la main tandis qu'elle appuyait les dires de Charlie : - Exactement, je suis Amelia, l'amie de Charlie. Il est totalement capable d'avoir des amies femmes. Amelia opina à son propre commentaire mais sentit que Buster n'était pas totalement convaincue. Pourquoi personne n'était jamais totalement convaincu par l'amitié entre les hommes et les femmes hétérosexuels ? On était quand même en 2020 ! La pâtissière garda cette outrance pour elle et recula de quelques pas, sentant bien que c'était avec Charlie que Buster était venu discuter. Toute à sa barbe à papa, elle n'oublia cependant pas d'écouter d'une oreille attentive leur échange, y voyant une espèce de test pour Charlie, l'observant minutieusement pour essayer de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans son esprit. Saurait-il résister à une arnaque servie sur une plateau ? Amelia croyait en lui. Elle croyait toujours que tout le monde pouvait, quand il en avait la volonté, donner le meilleur de lui-même. Ainsi, quand Charlie déclina, poliment mais fermement, la proposition, la pâtissière manqua de sauter en l'air pour applaudir. Il avait réussi à ne pas se laisser tenter, c'était vraiment très encourageant ! Et d'autant plus difficile pour Amelia de rester de marbre, alors elle s'autorisa un sourire triomphal et attendit que Buster ait tourné les talons pour féliciter Charlie : - Bien joué ! Tu as pris la bonne décision, tu n'as pas accepté une combine sans doute pas très légale. Je vais pas dire que je suis impressionnée parce que j'ai toujours su que quand tu voulais tu pouvais faire ce qu'il fallait. Mais je suis quand même très contente, ajouta Amelia. T'as pas besoin de savoir ce que c'était, son plan. Sauf si tu veux le dénoncer à la police ou empêcher une arnaque, mais si tu fais ça, je t'accompagne pas. Merci pour les points. Et pour les churros, compléta la pâtissière en finissant sa barbe à papa. J'suis pas sûre que ce serait raisonnable de manger de la barbe à papa puis des churros, cela dit... Tu veux pas plutôt qu'on fasse un tour en carrousel ? J'adore ça, les manèges avec les cheveux de bois ! La jeune femme en prenait déjà la direction. Il allait dire oui, il allait forcément dire oui. Tout le monde aime les carrousels, non ?