« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Une arbalète à la main, un souffle court et rapide. Une course trépignante qu'on devinait au son des bruissements violents dans les feuillages. En se rapprochant un peu, il était possible de distinguer l'ombre de deux corps se suivant à la trace. Un peu plus loin, une troisième se dessinait. Qui étaient-ils ? Après quoi courraient-ils ? Étaient-ils ensemble ?
Laissez nous vous raconter comment cette histoire a commencé.
Un certain soir d'août, où le soleil était encore haut dans le ciel, j'étalais les comptes sur la table de la salle à manger. Pour le moment, notre taux de vente n'était pas trop mal, mais si nous voulions nous en sortir correctement, il allait falloir trouver autre chose. Comme des animations ou un renouvellement de la gamme. Quelle ironie du sort, j'avais l'impression de me retrouver dans la même situation que nos parents, qui avaient anticipé pour survivre à l'hiver. C'était tellement ennuyant d'être devenu de tels adultes. Sauf que contrairement à eux, je ne comptais pas abandonner mes enfants. Dans un premier temps parce que je n'avais pas d'enfant, j'avais déjà assez d'Hänsel avec moi pour que ma vie soit comblée à cet instant. Dans un second temps, ça ne se faisait pas d'abandonner sa progéniture comme un vulgaire chien sur la route des vacances. Déjà que pour un chien on ne le faisait plus.
Je m'étirais un instant craquant les os de mon cou, déjà démotivée de la perspective ennuyante que me conférait cette soirée. Les solutions aux problèmes pourraient sans doute attendre que j'ai pris un bon café. Peut être même trois cafés.
C’est à cet instant précis que mon frère -non pas jumeau d'après certaines rumeurs- rentra dans l'appartement que nous partagions. Au vue de l'odeur que dégageait ses vêtements, il rentrait tout droit d'une incroyable soirée dans l'un des bars de la ville. Pourquoi ne l'avais je pas suivie ? Une bonne bière m'aurais fait grand bien. A la place, je me contenterais simplement de la caféine. Et contrairement à moi, il avait l'air bien enthousiasme lorsqu'il m'embrassa sur le front pour me saluer.
- Qu'est ce qui te rend si heureux frangin ? Au delà des compliments que ça m'apporterais, je doute que ce soit ma simple vue qui puisse te mettre en euphorie.
J’attendis qu’Hänsel daigne s’asseoir en sens inverse que le convenait une chaise pour obtenir la réponse à ma question. Une réponse qui illumina à son tour mon visage. Finalement, la solution était venue d’elle même. Une chasse aux sorcières avaient été demandé ! Cela faisait quelques temps que nous n’avions pas eu de demande. Enfin, surtout mon frère puisqu’il était celui qui était officiellement recensé comme chasseur de prime pour ses créatures infâmes. Mais les chasses s’étaient estompés dernièrement à cause de la mode Regina, encore une fois elle nous mettait des bâtons dans les roues. Ces viles monstres souhaitaient eux aussi leur fin heureuse en prônant le bien. Comme ci les sorcières avaient bon fond. Il fallait être une fée dans ce cas là.
- Hans’ tu n’imagines même pas à quel point tu tombes à point nommé ! C’était exactement ce qu’il nous fallait ! Tu es un génie, ou plutôt tu as eu de la chance. Quand commence-t-on la mission ?
Sa deuxième réponse me fit étirer un nouveau sourire. Nous partions le soir même.
Je n’allais pas vous cacher que traquer une sorcière en pleine nuit à Storybrooke me faisait énormément plaisir. Cela nous rappeler le bon vieux temps où nous arpentions les bois du monde des contes. Ah, quel doux plaisir lorsqu’un carreau de mon arbalète se logeait dans le coeur noircie par leur magie. A vrai dire, si la chasse s’annonçait longue, cela m’arrangeait d’autant plus ! Il fallait savoir faire durer le plaisir d’une bonne traque !
Et c’est après une bonne préparation, avec la tenue et les armes adéquates que nous sommes partis tout droit vers la forêt comme de valeureux aventuriers. Il ne manquait plus qu’à savoir un seul petit détail.
- A quoi ressemble la sorcière que nous devons trouver ?
C’était toujours mieux de savoir après quoi nous courrions, même si pour la plupart du temps, elles avaient la même apparence, un aspect incroyablement beau et la minute d’après elles étaient l’être le plus hideux sur cette terre.
C’est donc ainsi que nous revenions au début de mon récit. J’espère que vous avez bien suivi tous ces importants éléments qui nous font culminer à cette course contre la montre. Les branches nous fouettaient le visage, l’humidité était à son plein même en plein été, et notre souffle était à bout, mais ce n’était pas ça qui allait nous arrêter. Mon frère et moi avions survécu miraculeusement à pas mal de situation, ce n’était donc pas la douleur de quelques branches et épines et nos poumons qui criaient à l’aident qui nous arrêteraient. Encore moins si proche de notre but.
Comment ça ? Vous voulez que je vous raconte comment nous l’avions débusquer ? Mais c’est que vous êtes très demandeurs ! Je ne pensais pas que c’était aussi important ! Attendez un instant, nous allons vous raconter ça en détails.
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Hänsel S. Fürstenberg
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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| Conte : Hansel & Gretel | Dans le monde des contes, je suis : : The one and only : Hansel
Le travail de chasseur de prime ne se résumait pas à se donner un air de gangster dark dans les bars et à tirer sur ceux qui méritaient de recevoir un carreau dans le crâne, loin de là. Ca demandait beaucoup de rigueur, bien plus qu'on pouvait le croire, une certaine maîtrise de soi aussi, un sang froid qui faisait parfois défaut à Hänsel. Si avec le Temps (la maturité, on pourrait dire, bien que la sienne soit pas très développée), il parvenait enfin à se contenir de temps à autre pour ne pas faire de gaffes monumentales, il ne pouvait totalement réprimer son instinct et son impulsivité. Heureusement, il avait aussi beaucoup de chance - ou certains diront que c'était parce que la mauvaise herbe ça s'accroche et que c'est pas facile de s'en débarrasser. Pour être plus réaliste, c'était surtout qu'il savait très bien quand il devait demander le soutien de sa soeur pour ne pas faire de trop grosses conneries. Et ça avait le cas cette fois-là.
La traque demandait de nombreux efforts. Sans grandes informations sur la cible à atteindre, il fallait faire preuve de réflexion, et deux cerveaux valaient mieux qu'un. La nuit allait être chargée avant de finir en course-poursuite... et le duo de chasseurs ne pouvait être que galvanisé par cette perspective.
"On va devoir faire le tour à plusieurs endroits sensibles." jugea-t-il alors que, étrangement vêtu du cuir qu'il revêtait habituellement pour ce genre d'occasion, il marchait aux côtés de Gretel dans les rues éclairées uniquement par les lueurs de la lune à cette heure bien tardive.
Parfois, un bruit de métal qui tintait résonnait, laissant deviner les mouvements de son arbalète et des carreaux accrochés solidement dans son dos, ou encore les couteaux cachés contre sa ceinture. Il était serein, connaissant plutôt bien les horaires et trajets des rondes de la police pour ne pas risquer de se faire prendre avant d'avoir pu commencer à s'amuser. Contrairement à l'époque du monde des contes, il était conscient que mettre à mort une sorcière était mal vu - aussi respectable soit l'intention et altruiste la tâche. On accordait le bénéfice du doute et la présomption d'innocence à n'importe qui maintenant. Même si le nouveau Maire avait des directives parfois peu communes qui pouvaient être considérées comme dangereuses pour la sécurité des citoyens de temps en temps, et il pouvait pas nier que ça lui plaisait bien... en dehors du fait qu'une foutue sorcière, et pas n'importe laquelle, fasse partie de son équipe. C'était le seul défaut, mais il était gros, énorme même. Impardonnable.
"J'ai pas beaucoup d'infos, des petites blondes y'en a des tas, mais si on croise quelqu'un à cette heure là dans les zones ciblées... y'a peu de chance que ce soit du hasard." continua-t-il d'estimer tout en jetant des coups d'oeil vigilant alentours.
Il avait réussi à gratter un peu plus de détails concernant la sorcière qui inquiétait l'individu auquel il avait parlé, dans ce bar. Le gars se l'était joué mystérieux comme si il était dans une série à pas vouloir enlever sa capuche, mais il avait été plus nerveux qu'un ado se faisant prendre sur le fait en train de mater des magasines pornos. Ca avait pas été facile de le faire vraiment parler, comme si il craignait des représailles ou qu'il était pas sûr de lui... peu importait pour Häns, tant que ça leur donnait de quoi s'occuper.
"On commence par l'orphelinat, puis ensuite les abords de l'école, et si on a rien, les aires de jeux ça peut être un bon plan." proposa-t-il comme ordre de surveillance.
Hors de question qu'ils se séparent pour couvrir plus de terrain. Même si la chasse ne devait pas s'achever ce soir et durer des jours, il préférait toujours agir de cette manière pour minimiser le danger pour eux deux. Ensemble, ils étaient plus forts, c'était un fait.
Ils savaient donc que la blonde qu'ils cherchaient avait un attrait particulier pour les gosses, du moins c'est ce que le "client" avait laissé entendre. Et ça, ça les touchait plus que toute autre affaire. La mission ne mentionnait pas de se débarrasser d'elle, juste de la surveiller et potentiellement de lui faire assez peur pour qu'elle cesse toute activité surnaturelle. Il avait informé sa soeur, évidemment, mais il ne se tenait pas responsable si ça allait trop loin... Jusque là, ils n'avaient jamais dépassé cette limite. Mais àprès tout, les accidents de travail, ça arrive. Et ils sauraient masquer leur passage si ça dérapait, ou du moins Gretel ne serait pas incriminée. Häns était un peu plus connu au sein des services de police (faut dire qu'il le cherchait bien aussi) mais il avait toujours affirmé être prêt à tomber pour elle si cela s'avérait nécessaire. Ce n'était pas parce qu'il était le plus jeune qu'il ne se devait pas de la protéger.
Après un certain temps passé à flâner autour des bâtiments et à en explorer les toits, sans croiser personne d'autre que des gardes de nuit qu'ils avaient savamment éviter, ils se retrouvaient maintenant à faire le tour des parcs où toboggans, balançoires et petites chevaux à ressort trônaient en maîtres. Et Häns commençait à tirer la tronche - fait peu étonnant quand on le connaissait, l'inactivité ne lui réussissait pas - tout en se balançait sur un faux dragon en bois vert abîmé qui tirait la langue et qui avait du mal à porter tout son poids.
"C'tait plus facile avant quand elles prenaient pas la peine de se planquer parce qu'elles se croyaient toutes puissantes." se plaint-il en levant la tête vers le ciel étoilé dans un soupir. "Et quand elles étaient pas en mode rédemption à dire 'je suis gentille maintenant, je mange plus des enfants, je les empaille juste pour faire déco dans le salon'."
Son imitation de la voix de mégère aiguë était plus que discutable, ça faisait davantage croassement de corbeau enroué et même lui il en avait mal aux oreilles. Mais il était agacé par cette bien-pensance de toute la ville à s'acharner à se dire que les gens pouvaient changer, alors que lui était persuadé du contraire. La vermine restait de la vermine. C'était comme ça, tout se soignait pas.
"J'aurai dû prendre un thermos de café. C'est long. T'en as un toi ?" quémanda-t-il avec une moue en tournant sa tête vers Gretel. "Ou des gâteaux secs ? J'ai faim. J'ai envie de pâtes."
Des bolognaises, ça aurait été parfait. Il pourrait toujours en préparer une fois qu'ils auraient fini leur travail. La prochaine fois, fallait qu'il pense à emporter un tupperware, au cas où ça traîne comme là. Ou ils pouvaient toujours commander des pizzas. Il l'avait fait ? Il ne s'en souvenait plus. Mais les cailloux du chemin qui menaient jusqu'à eux faisaient bien du bruit, comme si quelqu'un venait dans leur direction. Légers, tels ceux d'un enfant qui marche gaiement en sautillant sur les graviers...
