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Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
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 We create our own fate ♠ Charlie ~

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Alastor J. Reedio
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Alastor J. Reedio

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Early in the morning I still get a little bit nervous
Fightin' my anxiety constantly, I try to control it
Even when I know it's been forever I can feel the spin
Hurts when I remember, I never wanna feel it again

We create our own fate ♠ Charlie ~ Tiy8
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I don't wanna lose control
Nothing I can do anymore
Tryin' every day when I hold my breath
Spinnin' out in space pressing on my chest

I dOn'T wAnNa lOSe coNtRoL

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| Dans le monde des contes, je suis : : Alastor ♦ Undertaker

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We create our own fate ♠ Charlie ~ _



________________________________________ 2020-04-28, 19:41


We create our own fate.

~ Une semaine plus tôt ~


La fille unique et héritière du trône des Enfers de son conte, Charlie Magne, avait ironiquement commis son premier meurtre. Celui d'un homme trop impulsif qui réfléchissait non plus à la manière de la faire consentir mais plutôt à l'endroit où elle pourrait hurler son opposition sans que personne ne puisse en témoigner. Cet individu n'avait pas su dans quoi il s'entrainait alors qu'il amenait la jeune naïve dans la ruelle sombre, là où le délit transitionnerait en un crime mystérieux mais non pas inintéressant. Elle avait dit non - à maintes reprises, l'avait-elle dit. Elle s'était débattue - tant de fois, elle avait essayé. Le problème avec les êtres humains, c'était qu'il n'était pas des démons. On ne savait jamais à quoi s'attendre avec eux. Ils avaient toute la possibilité de montrer patte blanche et de sortir les crocs au tout dernier moment avant que vous ne fermiez les yeux par peur d'y voir votre beau rêve se métamorphoser en cauchemar. Les êtres humains, à la différence des démons, avaient encore le choix. C'était bien là le problème. Lequel allait-il prendre ? Leurs paroles s'alliaient-ils avec leurs actes ? Leurs actes étaient-ils plus importants que leurs intentions ? Quand Charlie, fille des seigneurs des Enfers - rappelons-le, avait brûlé à vif la chair de son agresseur pour se défendre, elle n'avait pas vu l'intention qui était derrière. Seul l'acte restait. Charlie Magne était coupable d'un meurtre. Prémédité ? Involontaire ? Qui s'en souciait ? Cette idiote pouvait aller voir la police à tout moment, rongée par sa culpabilité, et supplier justice. Pour défendre les autres comme avocate, que ne ferait-elle pas - par contre - pour se défendre elle-même, il n'y avait plus personne.

Ce qu'elle ne savait pas, c'est que malgré les précautions du défunt pour se cacher des regards, il n'avait pas remarqué pas celui qui, de hauteur, avait pu observer toute la scène. Quoique. Alastor Reedio, accroupi sur le rebord du toit du bâtiment d'à côté, avait bien cru voir la paire d'yeux de l'agresseur s'écarquiller lorsqu'écroulé sur le sol, deux billes rouges éclatant dans l'obscurité fixèrent son corps décimé. Le pauvre inconscient s'était éteint suite à cette dernière image de la vie. La jeune blonde avait bien trop été préoccupée par son crime pour se concentrer sur ce qui pouvait le fixer au-dessus de sa tête. Elle n'était pas du genre à prier Dieu pour lui venir en aide. Ce n'était pas grave, le démon saurait faire exception. Patientant sagement que Charlie ait fait cessé ses gémissements et fuit la rue, parce qu'il savait qu'elle le ferait, Alastor se redressa alors. Il jeta un regard à droite, à gauche, puis fit apparaître une boule de feu qu'il laissa tomber dans l'impasse pour y réduire en cendre le cadavre. Chose faite, il s'éloigna à pas assurés pour redescendre sur terre à quelques rues plus loin. Son poing se serra fermement devant lui, déclenchant à la scène du meurtre une explosion grandiose qui succédèrent des cris d'effrois et une panique générale pour le quartier pourtant si calme habituellement.

Le démon replaça son chapeau sur sa tête, esquissant un sourire hautement satisfait alors qu'il s'éclipsait en chantonnant.

"Quel spectacle !"

***


Une semaine était donc passée depuis ce soir-là. Sept jours et sept nuits que Charlie n'était pas retournée à la colocation dans laquelle elle vivait avec Angel, Alastor et Vaggie. Si l'un des démons pouvait aisément se faire une raison, les deux autres ne savaient toujours pas pourquoi la jeune fille était portée disparue et c'est son ex petite-amie qui s'en inquiéta le plus. C'était elle qu'Alastor s'évertuait à calmer chaque jour, inventant maintes et maintes excuses pour couvrir la démone sans qu'elle n'en sache rien. Il était évident pour lui que si Charlie n'avait encore rien expliqué à Vaggie, c'est qu'elle ne le voulait pas et il respectait ce choix. Malheureusement, ce n'était pas comme si il était porté dans le cœur de la fille au bandeau de croix. Tout ce qu'il disait autrefois, elle le tournait au complot, au mensonge, à la trahison. Difficile de lui faire croire quoique ce soit tant elle demeurait méfiante à son égare. Et après 7 ans de cohabitation ? C'était comme si elle devinait à l'intonation de sa voix quand il mentait et même, parfois, ce qu'il préparait. À force, Alastor se permit alors de ne même plus répondre à ses questions et d'ignorer tout contact avec elle lorsqu'il devait s'en protéger. Si le démon avait commencé par une couverture bien échafaudée avec patience et beaucoup de jeu théâtrale, il finit par se faire démasquer au bout de deux jours et conclut avec lui-même de ne plus affirmer quoique ce soit à Vaggie concernant Charlie. Au bout de cette semaine où Vaggie s'évertuait à faire elle-même toutes les recherches nécessaires pour retrouver son amie, elle revint toujours à harceler le seul qui semblait avoir une piste. Les menaces, répétitives, n'atteignaient plus Alastor mais il pouvait au moins se dire honnête sur une chose :

"Je ne sais pas.
Il clignait plusieurs fois des yeux sous la pression de Vaggie avant d'imiter un soupir dramatique. Je peux te promettre sur mes bois de cerf que je ne sais pas où se trouve Charlie."

Pendant ce temps, Angel sirotait un soda sur le canapé, se concentrant à faire le plus de bruit possible lorsqu'il aspirait la boisson. C'était une journée parfaitement normale dans l'appartement des quatres démons, si ce n'était qu'un manquait à l'appel. Alastor restait persuadé que la disparue allait sous peu montrer le bout de son nez. Il le ressentait. Une semaine était passée depuis le meurtre, Charlie avait du reprendre des forces depuis pour revenir avec énergie et positivité à la maison. Justement, alors qu'Alastor sentait les griffes du bourreau se resserrer sur lui, la porte d'entrée s'ouvrit et une tête blonde pénétra dans le loft.

Le regard du démon se dirigea vers elle, un grand sourire étiré au coin de ses lèvres. Charlie n'avait pas encore sourcillé, ni même demandé milles excuses à ses amis. Naturellement, elle retira sa veste qu'elle posa sur le porte-manteau et avançait vers la salle de séjour avec un sourire calme. Quelle comédienne ! Arriver comme une fleur après avoir déserté sans laisser de nouvelles pendant une semaine, tel était donc le plan de la démone, à la mauvaise surprise de Vaggie qui bouillonnait de colère face à cette scène. Il semblait que tout le monde dans la salle comptait esquiver l'absence prolongée de Charlie et ça, c'était inacceptable.

"T'étais où ? Je t'ai cherché partout putain ! Et tu reviens que maintenant comme -


"Charlie !!"

Alastor avait coupé net l'accueil de l'enragée pour suivre Charlie dans son jeu et la soutenir dans ses choix. Meilleur partenaire au monde.

"Nous ne pensions plus te revoir, je me suis taaaaant inquiété pour toi ! Il passa alors son bras par-dessus son épaule pour l'entrainer jusqu'au centre du salon et la faire rejoindre Vaggie. Enfin, pas autant que ton amie mais je suppose que c'est tout naturel vu la relation si UNIQUE qui vous lie ! AHAH ! Qu'il est bon de savoir notre famille réunie à nouveau ! Plus d'inquiétudes, plus de problèmes, seulement des solutions que nous sauront résoudre ensemble ! ~ N'est-ce pas ?"

La scène finale, pour Alastor, devait être similaire à celle d'une série télévisée des années 70 où les amis se serraient dans les bras avant de passer à table. Seulement, avec des amis comme Vaggie ou encore Angel, il était bien difficile d'imiter une fin aussi idéale - c'est ce qui était drôle, d'ailleurs. Angel, après avoir léché sa paille de toute sa longueur et déposé son gobelet sur la table basse du salon, se permit à son tour d'entrer en jeu en séparant de sa présence Charlie et Alastor.

"Oh Al ~ Souriait-il à ce dernier d'un sur un ton dramatique. Je trouve que tu mens très mal petit cachottier. Comment oses-tu parler de famille alors que tu nous caches des choses ?

-Eheh... Le démon ricana sans souhaiter trop comprendre.

Alastor n'appréciait pas lorsqu'on se mêlait de ses affaires. Officiellement, ce n'était pas encore le cas mais si Angel se mettait à fouiller dans ces histoires, le mystère ne serait alors jamais dissimulé. Il fallait donc faire diversion comme il était possible de le faire pour étouffer tout ça.

"Je ne vois pas du tout de quoi tu parles, mon cher Angel ! Il reprit, serrant fortement le garçon contre lui. On ne peut pas cacher ce qui n'est plus ! Non, je vous assure, je ne vous cache rien de plus qu'habituel. Alors, est-ce qu'on va perdre notre temps à émettre des théories farfelues ou bien allons-nous profiter des faits et accueillir comme il se doit notre très chère amie ? Mmmmh... Tête penchée, son regard suivit un à un celui des personnes de la pièce... Avant de reprendre vivement. Je crois que nous avons une réponse !

- Mh... Angel fit mine de réfléchir avant de lever son index en l'air tout en souriant. On pourrait baiser tous ensemble pour fêter ça !"

La parole était à Vaggie pour ce genre de propositions déplacées. Alastor avait laissé ses trois amis faire leurs retrouvailles comme ils l'entendaient, restant aux aguets si jamais la discussion venait à déraper. Il savait que Charlie saurait se défendre d'elle-même - sinon pouvait-elle abandonner ses études d'avocate immédiatement. C'est donc jusqu'au couché du soleil qu'il avait laissé tranquille chacun de ses colocataires, laissant priorité à Vaggie de récupérer le temps perdu avec son amie et Angel... Rester Angel. Le démon attendait juste le moment où Charlie serait enfin seule, isolée des autres, pour venir l'y joindre et engager la véritable raison de son absence. Il savait. Et il se doutait qu'elle aussi avait sûrement quelques soupçons - une explosion ne trompait pas. La réaction à son arrivée non plus. En vérité, personne ne pouvait ignorer qu'Alastor cachait quelque chose mais personne ne pouvait deviner quoi - si ce n'était Charlie.

Amené jusqu'à sa chambre tandis que les locataires vaquaient à leurs occupations, le démon frappa à la porte de la jeune fille, feignant à voix haute comme excuse :

"Charlie ? Il faudrait que je m'entretienne avec toi d'un potentiel futur client pour ton cabinet ! Il aurait besoin d'aides, à mon avis. Un miracle, même !"

Tout sourire, il attendit qu'elle vienne lui ouvrir et lui permette d'entrer sa chambre pour s'entretenir avec elle. Désormais, ils étaient hors de la vue de tous.

"Tu as pu reprendre tes marques ?" Raillait-il en se tournant sûrement vers elle.

Même isolé dans sa chambre, Alastor se doutait déjà que dans tout l'habitat régnait un silence de plomb pour savoir le vrai motif de sa venue. Difficile d'avoir la moindre intimité ici malgré l'espace qu'il avait fait construire il y a de cela 6 ans. Il fallait donc innover avec d'autres tours de passe-passe. Charlie devait sûrement se demander ce qu'il souhaitait et pourquoi ce sujet devait être débattu dans sa chambre mais sur ses propos le démon ne prêta aucune attention. Il avait commencé à fouiller dans le dressing de la jeune blonde jusqu'à en ressortir un long et grand foulard rose saumon. Attrapant les deux bouts, il en tendit un à Charlie.

"Bien, tiens-moi ça. Non - corrigeait-il, pas cette main là, celle-ci. Oui, voilà. Maintenant, positionne-toi comme ceci. Il lui indiquait de se tourner vers sa gauche tandis qu'elle tenait le foulard de sa main droite. Parfait !! Tu as une bonne prise ? Ne lâche rien ! Puis, vivement il tira sur le foulard qui s'enroula autour de Charlie alors qu'elle vrillait jusqu'à lui. C'est parti !"

Le tissu avait étreint les deux personnages avant qu'ils ne disparaissent par magie, le laissant doucement se poser au sol. Les deux démons avaient poursuivi le mouvement dans une ruelle isolée d'un autre quartier qui n'était inconnu ni à l'un, ni à l'autre. Charlie avait atterri dans les bras d'Alastor tandis qu'il la redressait d'un sourire.

"Nous y voilà !"

Leur destination était à deux rues de l'emplacement du cadavre qu'avait laissé la jeune fille avant que son ami ne fasse tout exploser - il y a de cela une semaine.

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Charlie Magne
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I may not be wise
And I won't save the day
But look in my eyes
And know I'll always stay
And I won't run away


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________________________________________ 2020-04-29, 00:19




We create our own fate
Shame corrodes the very part of us that believes we are capable of change.



☾☾ Je ne savais pas comment le retour à la colocation allait se passer. J'avais rarement autant appréhendé quelque chose. Pourtant, Wilhelmina m'avait rassurée, en me disant qu'ils seraient ravis de me revoir, de savoir que j'allais bien. C'est vrai que je n'avais répondu à aucun de leurs messages, les ignorant complètement, n'ayant même pas donnée une seule nouvelle. Vaggie devait mourir d'inquiétude. Gabrielle avait réussi à me faire comprendre la situation d'une meilleure façon. Je devais accepter mon côté démoniaque si je ne voulais pas qu'un... accident comme celui de la semaine dernière se reproduise. Je devais apprendre à contrôler tant mes excès de colère que mes pouvoirs. Sans ça, je n'étais qu'un danger. Et les dangers, on les enfermait, sans leur laisser ni même une once de rédemption. Parfois même, on les éliminait, les estimant trop dangereux pour errer sur nos Terres. Mais... Je ne voulais pas être un danger. j'avais passé toute ma vie à tenter de sauver les autres, à montrer que l'on pouvait être un démon et tout de même faire le bien pour prouver que ce n'était pas notre nature qui nous définissait. Tous ces efforts étaient partis en fumée avec un seul faux pas. il était si facile de céder à la tentation, à la colère. Se diriger vers le mal était quelque chose qui ne prenait qu'une seconde, alors que la rédemption pouvait durer le temps d'une vie.

Plus j'approchais de l'appartement et plus je sentais mon cœur se serrer dans ma poitrine. Après tout ce temps passé avec mes amis dans cette colocation, je me sentais pourtant encore plus étrangère que le jour de emménagement. Je n'appartenais pas à ce monde. Ce n'était pas là où était ma place. Je le savais mais, cela ne m'empêchait pas de m'accrocher à cette idée. J'aimais mon peuple de tout mon cœur, mais je ne m'étais jamais considéré comme l'une d'entre eux. Et, mes amis, ceux avec qui je vivais, bien que ce soit les personnes desquels j'étais la plus proche, représentaient des personnes du monde des contes. Ce même monde que j'essayais de rejeter depuis des années, et en particulier la semaine passée. Je savais qu'à la seconde où j'allais les revoir, je ne saurais pas comment réagir, mais il le fallait. Je ne savais pas si je voulais y rester, mais je leur devais au moins une explication. Et après, je pourrais partir et ils n'auront plus jamais à me revoir. je les laisserais enfin tranquille moi et mes idées de rédemption. C'était ce qu'ils voulaient au final non ?

Je pris une grande inspiration en attrapant la poignée de la porte. Je restais bloquée dans cette position pendant quelques secondes, tétanisée de la peur. Je fermais les yeux, essayant de chercher du courage. C'était mes amis. Ils n'allaient pas me juger. De toute façon, j'avais déjà trouvé ce que j'allais leur raconter. Car il était hors de question qu'ils sachent quoi que ce soit à propos de ce qui s'était déroulé la semaine dernière. Ce serait leur donner un trop grand pouvoir, une trop grande satisfaction. Ils attendaient, enfin Alastor surtout, que je tombe du mauvais côté. Mais, je ne lui ferais pas ce plaisir, je devais rester forte.

Je finis par actionner la poignée, et entra dans l'appartement. A peine je mis un pied dans le salon que les trois visages habituels se tournèrent vers moi. Alastor, Vaggie et Angel. Le trio démoniaque. Quand on nous voyait comme ça tous les quatre, on pouvait véritablement se penser pourquoi nous étions amis. Je crois que nous même ne le savions pas. Tellement de choses nous séparait. Les trois passaient leur temps à se chamailler, mais je savais qu'au fond chacun tenait aux autres comme à la prunelle de ses yeux. Je retirais ma veste, gardant la tête dirigée vers le sol pour ne pas avoir à les confronter, et la posa sur le porte manteau. Vaggie fut la première à prendre la parole, enchaînant les questions mais je sentais que ce n'était que de l'inquiétude. Je voulus lui répondre, lui donner un semblant d'explication mais Alastor lui coupa la parole, m’accueillant à sa façon. Sa réaction me surprit un peu, au contraire de Vaggie, il ne semblait pas inquiet ou soulagé. Comme s'il savait où j'étais. Cela ne m'étonnerait pas de lui. C'était un démon qui, malgré la malédiction, avait gardé quelques uns de ses pouvoirs. Le fait qu'il ne m'ait pas retrouvé, si du moins il avait daigné me chercher, me paraissait étrange.

-Mais je... Je suis désolé Vaggie. Mais, comme le dit si bien Alastor, l'important c'est qu'on soit tous réunis maintenant non ?

Ce fut au tour d'Angel de parler, m'ignorant royalement comme il en avait l'habitude, préférant à la place draguer Alastor. Leur relation me faisait rire et puis, peut-être qu'ils feraient un joli couple ensemble ? Enfin, si Alastor prenait le temps de penser à l'amour. Ils se chamaillèrent tous les deux, Angel accusant l'autre démon de mentir par omission. Les remarques d'Angel ne firent que renforcer ma théorie selon laquelle Alastor savait où j'avais été. Voir pire, ce que j'avais fait... J'eus un frisson rien qu'à cette idée. Mais, pourtant c'était la plus logique. Le journal avait parlé du fait que le corps que j'avais laissé dans la ruelle avait disparu. J'avais trouvé ça étrange déjà sur le moment mais plus j'y repensais et plus je m'imaginais qu'Alastor avait quelque chose à voir avec tout cela. Je préférais mettre toutes ces idées de côté, j'avais tout le temps pour y réfléchir. D'abord, je devais m'excuser convenablement auprès de Vaggie. Je lui demandais si on pouvait se parler de façon un peu plus privé, ce qu'elle l'accepta. Nous allâmes jusqu'à sa chambre et je m'assis sur son lit, commençant à parler.

-Je suis vraiment désolée, je ne voulais pas t'inquiéter mais... j'avais besoin de temps pour réfléchir.

-Tu aurais au moins pu donner des nouvelles pour ça ! Au moins pour me dire que tu allais bien. J'étais morte d'inquiétude ! Même, si dans un certain sens, je suis déjà morte.

Je savais que j'avais été loin d'être une bonne amie, et ça me pesait. Ignorer quelqu'un qui ne veut que ton bien n'était pas quelque chose que j'aurais fais dans mon état normal. La peur et la tristesse m'avaient poussé à faire des mauvais choix que je regrettais. Vaggie méritait des explications. Bien que je ne comptais pas lui avouer ce qui s'était passé, je ne pouvais pas la laisser avec juste des excuses vagues. Elle méritait mieux que ça.

-Je sais j'aurais dû mais... je ne sais pas vraiment comment te dire ça autrement... Je ne voulais rien avoir à faire avec des démons.

Je... Sa voix cassa, je sentais que ce que j'avais dis l'avait réellement blessée. Je pensais que nous étions plus que ça, Charlie.

-Bien sûr que vous êtes plus que ça ! Je me levais du lit et attrapa la main de Vaggie avant de planter mes yeux, que je sentais particulièrement vitreux, dans les siens. Je vous aime de tout mon cœur, vous êtes mes amis les plus proches. mais, je ne sais pas... Mes démons ont prit le dessus. C'est une pensée complètement idiote que je regrette d'avoir eu mais je préfère être honnête avec toi et le dire. Dis... Tu veux bien me pardonner ?

Vaggie soupira et leva les yeux au ciel avant de répondre.

-Bien. Je te pardonne. dit-elle en me souriant.

Je ne pus m'empêcher de sautiller de joie, puis de sauter dans ses bras pour lui faire un câlin. Vaggie était la personne la plus importante à mes yeux alors briser notre amitié m'aurait déchiré. Après notre réconciliation, je passais la fin de la journée en compagnie de Vaggie, en particulier. Ce n'est pas parce que nous ne sortions plus ensemble que notre relation avait dépérît. On continuait à tenir l'une à l'autre comme si rien n'avait changé. Mais, je sentais que nous étions bien plus heureuses en tant qu'amies plutôt qu'en couple. Bien sûr, nous ne pouvions pas effacer toutes les belles années que nous avions passées ensemble, et ce n'est pas ce que je voulais, mais c'était encore parfois un peu étrange entre nous. Je ne savais pas trop comment agir avec elle, ne voulant pas dépasser les limites que l'on s'était fixés sans pour autant que cela joue sur notre relation. Je finis par la quitter pour rejoindre ma chambre. J'avais besoin d'un peu de temps seule.

Seulement, je n'eus pas l'occasion de profiter de ce temps seule. Quelques minutes après que je sois rentrée dans ma chambre, j'entendis quelqu'un frapper à la porte, suivi de la voix d'Alastor. Ayant oubliée presque tout ce qui s'était passée la semaine dernière suite à l'après-midi génial que j'avais passée avec ma meilleure amie, je n'eus même pas une once de doute. Comme si toutes les pensées qui me tourmentaient plus tôt avaient disparu d'un simple coup de baguette magique. C'était l'effet que Vaggie avait sur moi. Je me levais de ma chaise de bureau, et partit ouvrir la porte, ravi de pouvoir discuter avec Alastor. Je n'avais pas encore eu l'occasion d'échanger avec lui depuis mon retour, alors j'étais très heureuse de retrouver mon ami. De plus, si c'était pour me parler d'un futur client, c'était encore mieux ! Et, c'était pour dire à quel point il y avait des clients potentiels dans ce quartier... Il entra, me demandant si j'avais pu reprendre mes marques, et je fermais la porte derrière lui. L'intimité dans cet appartement était assez réduit, alors je faisais ce que je pouvais pour en garder un minimum.

-Je ne suis partie qu'une semaine quand même ! Mais, dis moi tout sur ce nouveau client, je n'attends que d'en savoir plus !

Je regardais Alastor avec attention, attendant sa réponse. Mais, il ne dit rien. Je finis par hausser un sourcil. Pourquoi était-il vraiment là ? Je commençais à réfléchir, à me poser des questions comme c'était le cas à mon arrivée et toutes mes inquiétudes refirent surface d'un seul coup. Alastor n'était pas là pour me parler d'un nouveau client. Il voulait me confronter par rapport à ce qu'il savait de l'accident. Je pris soudainement mes distances, reculant d'un pas et mon sourire disparut. Je ne savais pas de quoi il était capable. C'est alors qu'il se mit à fouiller dans mon dressing. j'aurais pu essayer de l'en empêcher mais je me demandais plutôt ce qu'il pouvait bien chercher d'utile là dedans. S'il voulait savoir ce que je cache, ce n'était sûrement pas dans ce dressing qu'il trouvera la réponse. Il en ressortit un foulard rose saumon duquel il me tendit un bout. Je l'attrapais, me demandant bien où il voulait en venir. Après sa petite mise en scène, il tira sur le foulard, me ramenant contre lui. Et d'un coup, nous fûmes téléportés.

Les petits tours de magie n'avaient de cesse que de m’impressionner, malgré que c'était loin d'être la première fois que je les voyais. Tout était dans la mise en scène. Alastor me redressa, puisque j'avais atterri gracieusement dans ses bras, alors que je me demandais où nous étions arrivé. Je regardais le décor tout autour de moi, et commença à comprendre. Les souvenirs que j'essayais d'enfouir commencèrent à remonter et l'image du corps brûlé ne faisait qu'apparaître dans mon esprit. Je en voulais pas être là, je voulais partir, rentrer chez moi. Allez n'importe où sauf ici ! Peu importe où je regardais, tout se rapportait qu'à une seule et unique personne. La personne que j'avais tué. celle à qui j'avais ôté la vie. De nombreuses personnes avaient dû pleurer sa mort, par ma faute? J'avais sûrement détruit une famille, des parents, un groupe d'amis. Peut-être que lui aussi était en colocation avec trois de ses amis et maintenant ils faisaient tous le deuil de leur ami. Tout ça parce que je n'avais pas été capable de me contrôler. J'avais l'impression que tout le travail que j'avais fait sur moi durant cette semaine s'évaporait. Les larmes commencèrent à couler à grandes gouttes. Je voulais paraître forte devant Alastor, ne pas craquer pour ne pas qu'il ait ce qu'il voulait. Je me tournais vers lui et, en voulant le pointer du doigt, une boule de feu partit de ma main pour venir s'écraser juste derrière Alastor qui l'avait esquivé habilement. Je mis mes mains l'une contre l'autre, ne croyant pas que ça recommençait de nouveau. Je ne voulais pas...

-Pourquoi m'as-tu emmené ici Alastor ? Je...

Je voulus continuer ma phrase avant de me dire que cela ne servait à rien. Il ne fallait pas que j'alimente ma colère. Gabrielle me l'avait expliqué. Je me tournais de nouveau, tournant ainsi le dos à celui qui avait fait ressurgir toutes mes insécurités et commença à marcher. Je n'avais aucune idée d'où j'allais, ni ce que j'allais y trouver, mais pour l'instant rien de tout cela ne m'importait. J'essayais d'essuyer mes larmes avec ma manche et commença à prendre des grandes inspirations pour essayer de me calmer. Et si quelqu'un me voyait ici ? Et qu'on me reconnaissait ? Quelqu'un qui m'avait vu au bar ce soir là pouvait très bien faire le lien entre moi et la victime. Il fallait que je sorte d'ici, et vite. Mais une partie de moi voulait aussi savoir ce que Alastor savait et quelle était sa véritable motivation. Voulait-il me torturer jusqu'à ce que je confesse ? Je voulais simplement qu'on me laisse tranquille !

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Alastor J. Reedio
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________________________________________ 2020-05-03, 21:41


We create our own fate.

Quand Alastor souhaitait avoir une entrevue avec quelqu'un il était très efficace. De toute manière, quand Alastor souhaitait quelque chose, on pouvait attendre de lui qu'il soit efficace. Il était toujours investi là dans ce qui l'intriguait, les affaires ou les personnes. C'était une erreur que d'avoir pensé, il y a de cela 7 ans, que l'hôtel avait pu lui porter un quelconque intérêt. Il y avait de quoi faire avec cette idée de réhabiliter le mal pour résoudre ce problème de surpopulation, c'était certain, mais rien qu ne mènerait à ce que souhaitait notre jeune princesse, malheureusement. Que d'illusions elle se faisait que de penser que des démons comme elle pouvait exister. Charlie était unique et si ce n'était parce qu'elle venait déjà des Enfers, peut-être cela signifiait-il qu'il fallait porter plus grande attention sur elle. Pourquoi ses parents ne l'avaient-ils pas remarqué plus tôt ? Elle cherchait des solutions à des problèmes dont ils se préoccupaient bien peu. Peut-être même inventaient-ils ces problèmes pour trouver occupation à une jeune fille bien trop ambitieuse - dans le mauvais sens - pour son rang. Quand on était ambitieux en Enfer, il ne fallait pas souhaiter le bien. À coup sûr, c'était faire s'écrouler sa pyramide de cartes à tout moment par l'explosion imprévisible de ses semblables. C'était ça, l'Enfer, après tout. Heureusement qu'Alastor était venu protéger tout cela. Cette petite se serait déjà effondrée sous son château de poussières.

Aujourd'hui, heureusement, elle avait d'autres rêves quelques peu plus atteignables et Alastor ne pouvait pas en être plus ravi. Ça lui évitait d'annoncer la mauvaise nouvelle, que son hôtel ne mènerait pas à un grand succès. Les voilà, pourtant : l'une avocate, l'autre animateur radio et gérant de tout un quartier malsain sur lequel faire ses affaires illégales comme dans le bon vieux temps. Rien ne pouvait obscurcir leur seconde vie. Cette seconde chance qu'on leur offrait. Rien si ce n'était les remords, la honte, la peur, la colère et toutes ces émotions négatives que Charlie n'était définitivement pas capable de gérer. Elle avait fait une bêtise et s'en mordait les doigts, seule et isolée. Radio Démon l'avait bien remarqué, à vrai dire il était pour réparer les dégâts mais ça, elle ne le savait pas encore.

La jeune fille aux cheveux blonds jetait de brefs regards dans tous les coins. Elle angoissait. C'était intérieur mais visible sur les traits de son visage qu'Alastor fixait longuement, sans bouger. Il attendait, tête légèrement penchée, une réaction de la part de son amie. Il savait qu'elle ne serait pas positive.

"Charlie ?"

Lorsqu'Alastor le voulait, il pouvait changer ses iris de couleur, variant du rouge au vert. Mais là, il n'en avait aucune nécessité. Alastor ne voulait pas faire peur à Charlie. Il voulait qu'elle comprenne qu'il serait là pour elle comme il a été, discrètement, là le soir où elle a tué pour la première fois. Que ses parents seraient fiers ! Mais, ce n'était pas le sujet pour le moment...

Charlie était paniquée et c'est sous ses émotions incontrôlées qu'elle lança, sans le vouloir, une boule de feu en direction du démon. Étrange affaire mais pour lui, ce sort sonnait comme une balle ralentie au montage vidéo. En résumé, il n'avait absolument aucun mal à l'esquiver d'un simple et léger mouvement de tête à peine perceptible. Il n'avait pas bougé, observant alors l'enchaînement de réactions de Charlie face à ses propres actes. Sa question le fit, à plusieurs reprises, cligner des yeux d'un fin sourire figé.

"Et bien... Revenir avec toi sur ce magnifique meurtre que tu as commis, quelle question !"


Pour lui, c'était grandiose que de savoir que la jeune enfant qu'il voyait en la princesse se transformait peu à peu en une démone des plus puissantes ! Toute puissance devait savoir se gérer... Heureusement qu'il était là pour ça, alors !
Mais, elle n'écouta pas. Charlie comprit qu'il était au courant sans pour autant souhaiter s'en justifier. Tournant le dos à Alastor, elle prit n'importe quel chemin l'éloignant de la scène du crime, évitant le regard de tous. Surtout celui du démon qui pressa le pas non loin d'elle. Impossible qu'elle ne lui échappe devant les faits, cette discussion ne mènerait pas à rien.

"Charlie, Charlie, Charlie ! Reprit-il vivement en se plaçant devant elle pour l'inciter à s'arrêter. Laisse-moi au moins t'expliquer en détails ! Je ne t'ai pas conduit ici simplement pour admirer les dégâts mais aussi... Pour te présenter ton complice." Il plaça alors une main sur sa poitrine, plongeant un vif regard rougi dans celui de la démone.

Alastor était, pour rappel, le bienfaiteur de Charlie sur ce coup-là et peut-être tous les autres qui pourraient encore arriver. Nous n'étions jamais trop prudents.

"Exact. Reprit-il en voyant son amie rassembler d'elle-même les pièces du puzzle. Lorsque ce garçon t'as amené dans la ruelle... Je n'étais pas loin. Tu l'as tué et tu as fui. Il fallait bien quelqu'un pour se charger du corps ! Sans moi, vantait-il en passant son bras derrière son épaules, tu serais en prison à l'heure qu'il est. Non, non, non ! Ne me remercie pas, ce n'est rien du tout."

Il l'emmena alors de nouveau jusqu'à la dite impasse où était dessinée très distinctement les traces de l'explosion. Puis, posant les mains sur les épaules de la jeune fille, l'incitant à regarder la scène, il sourit avec engouement.

"Il n'a eu que ce qu'il méritait !
N'est-ce pas ~ ? Violent, agressif, pervers, brutal, insultant, irrespectueux... Tu veux que je continue ~ ? Son menton se posait délicatement sur la tête blonde qui se trouvait face à elle. Il poursuivit alors à voix plus basse. Charlie. Ce garçon n'a eu que ce qu'il méritait. Il ne savait pas à qui il s'attaquait et tu le lui as montré. Je veux dire... Vivement, il la tourna face à elle tout en plaquant son front au sien. Tu es notre avocate ! Que ferait-on si tu n'étais plus là pour nous, hein ? Plus aucun pêcheur ne pourrait être sauvé ! Ce serait une calamité !"

Son visage s'éclaircit. Il se replaça à une distance raisonnable de Charlie - mais pas trop - avant de dépoussiérer le chemisier de cette dernière.

"Tu ne penses pas ?"

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________________________________________ 2020-05-24, 00:14




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☾☾ Alastor m'arrêta alors que j'essayais de le fuir, se plaçant devant moi pour m'obliger à m'arrêter. Mais, je ne voulais pas parler. Pas de ça. J'aimais mes trois colocataires de la même manière mais... non. Je ne pouvais pas parler de ce qui s'était passé. C'était bien trop récent et bien trop honteux. Je m'en voulais. Tous ces efforts que j'avais réalisés avec Gabrielle qui partaient en poussière d'un seul coup... Alastor était au courant, comme il venait de me l'annoncer. Je ne savais pas comment c'était possible. Cet homme avait la faculté de savoir tout ce qui se passait dans cette ville, en particulier quand cela concernait ses proches. Je ne pouvais rien lui cacher. Je devrais le savoir après six ans passés en colocation avec lui. Et je ne cachais rien habituellement. Sauf ça. La seule chose que j'avais voulu garder pour moi, que je préférais rester enfoui au plus profond de mes pensées, Alastor voulait la ressortir. Je savais que je n'aurais pas dû retourner à la colocation...

C'est alors qu'il se présenta comme mon complice. Je relevais alors la tête, baissée jusqu'à présent, bien trop honteuse pour lui faire face. Un complice ? Que voulait-il dire ? Je haussais un sourcil, intriguée. J'étais seule ce soir là, dans cette allée sanglante... Du moins, c'est ce que je pensais. Et l'article dans le journal... C'était donc lui ? Bien sûr, le démon ne me laissa pas longtemps dans mes pensées, m'expliquant qu'il avait assisté à toute la scène et qu'il s'était débarrassé du corps. Mais... comment avait-il su ? Me suivait-il, peu importe où que j'aille ? Ces révélations ne me rassurèrent pas, au contraire. Il avait passé son bras autour de mes épaules, m'emmenant sur la scène. Je me laissais faire, bien impuissante et essayant plutôt de comprendre ce que je ressentais à ce moment là. Bien sûr, j'étais contente d'un côté que Alastor m'ait sauvé de la prison mais... je me méfiais.

Il essaya alors de me rassurer à sa façon, m'expliquant que j'avais fais le bon choix et que l'homme n'avait eu que ce qu'il méritait. Je n'étais pas d'accord. L'homme avait succombé sous les coups que je lui avais porté, bien trop effrayée pour me contrôler. Il n'avait pas mérité ce qui lui arrivait. Bien sûr qu'il n'était pas une bonne personne. Mais qui était parfait ? Et qui me disait qu'il resterait comme cela toute sa vie ? En lui ôtant la vie, je lui avais aussi retiré le pouvoir de se repentir de ses actes. C'était impardonnable ce que j'avais fait. Cet homme aurait très bien pu regretter, culpabiliser et même s'excuser. Mais non, il n'en n'avait pas eu le temps. J'étais bien pire que lui au fond. Punir quelqu'un par la violence n'était jamais une bonne solution, et encore moins par une peine de mort ! Si on tuait quelqu'un qui avait tué, alors est-ce qu'on valait mieux qu'eux ? Non. Il faut simplement écouter ces gens, les comprendre et les aider à retrouver un chemin vers le Paradis. Et je n'imaginais pas toute la tristesse que les proches de ma victime devaient ressentir en ce moment. Je ne valais pas mieux que n'importe quel autre démon. Père serait sûrement fier de moi. Je plongeais mes yeux dans ceux de Alastor. Je m'énervais rarement, très rarement. Je ne pensais même pas qu'Alastor m'avait déjà vu véritablement énervée après six dans de cohabitation. Mais... faire remonter tous ces mauvais sentiments n'arrangeaient pas mon état. J'étais fatiguée. Extrêmement fatiguée. Je voulais simplement retrouver ma vie d'avant, mes problèmes étaient bien moins violents. Ma vie avait été bousculée en seulement quelques minutes, et il n'y avait rien que je pouvais faire pour changer ça.

-Oh merci Alastor, je t'aime ! C'est ça que tu veux entendre ? Non. Les larmes commencèrent à couler sur mon visage au fur et à mesure que je parlais mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Cet homme avait une famille, des amis. Il ne méritait pas de finir comme ça. Je lui ai retiré sa seule chance de rédemption tu comprends ? Il n'y a pas de quoi être fier !

J'essayais de me contenir, pour éviter de lancer une seconde boule de feu à Alastor, mais il ne rendait pas les choses faciles. Je ne savais vraiment pas quoi penser de ses actions. Était-ce simplement pour m'aider comme un ami ? Je voulais croire que c'était le cas mais... c'était un démon. Vaggie s'était toujours méfié de lui et si... et si elle avait raison ? Il voulait peut être simplement avoir quelque chose contre moi au cas où je me décide de me retourner contre lui. Pourtant, il m'avait bien aidé pour la construction de l'hôtel, sans jamais rien demander en échange. C'était un homme compliqué à cerner et j'avais toujours vu le bien en lui, comme pour les autres. Mais la colère avait pris sur moi, m'empêchant de penser clairement, et m'obligea à dire des choses que je ne pensais pas. Ou que je préférais croire que je n'y pensais pas. C'était plus simple pour tout le monde, de voir les choses en une seule couleur. Le blanc de la pureté. Mais, les gens n'étaient jamais ni tout blancs ni tout noirs. On était tous gris en réalité. Et je devais vraiment prendre compte de ça.

-Pourquoi tu m'as aidé Alastor ? Pour te pavaner ensuite devant moi ou pour que je te sois redevable ? Je méritais d'aller en prison. Avec ce que tu as fais, je n'aurais jamais ce que moi je mérite. Je ne sais même pas comment je vais réussir à me regarder dans un miroir pour le reste de ma vie et toi... toi tu en parles comme si c'était normal ! Peut-être que pour un démon comme toi ça l'est mais pas pour moi. Comment veux-tu que je parle de rédemption et défendre des criminels après avoir fais ce que j'ai fais ?

Me rappelant le fait que Vaggie ait mal pris mes paroles peu de temps auparavant et que je disais plus ou moins la même chose, les larmes coulèrent encore plus vite. Cette fois pas de colère mais de tristesse et de honte. Je ne pouvais pas dire ça. C'était mon ami. Ils l'étaient tous. Et comme l'avait dit Gabrielle, je devais commencer à m'accepter comme une démone et non pas comme quelqu'un à part. J'avais des valeurs biens différentes que la plupart d'entre eux mais... ça ne retirait pas le fait que je sois une démone. Plus vite je l'accepterais, moins d'accidents comme celui de la semaine dernière n'arriveraient. Et mieux je me sentirais dans ma peau. J'attrapais la main de Alastor de façon douce. j'essayais de le regarder mais mes larmes empêchaient de voir quoi que ce soit.

-Je suis désolé Alastor, je ne le pense pas vraiment...

Je lui lâchais la main après avoir regardé quelques secondes dans ses yeux, sans vraiment y chercher grand chose. Seulement à penser. Il n'y avait plus qu'une seule chose à faire. Je n'avais même pas voulu y penser auparavant, mais c'était au final la meilleure chose à faire. S'enfuir n'était pas la bonne solution, elle l'était rarement. Et puis, trop de monde était impliqué. Alastor, Gabrielle... même Willie devait se douter. Et Vaggie et Angel seraient sûrement les prochains à mettre leur nez là dedans. C'était le seul moyen pour moi de m'accepter à nouveau. Il n'y avait peut-être rien que je puisse faire pour arranger ce que j'avais fais, mais je pouvais toujours me rattraper. Moi qui croyait dur comme fer en la rédemption, elle pouvait très bien s'appliquer à moi non ? Mais pour cela, je devais faire face à mes actes, et accepter ma peine. Je n'en ressortirais que meilleure. Je me tournais, pour ne pas faire face à Alastor. Surtout pas.

-Je dois me confesser.



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________________________________________ 2020-06-06, 02:11


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La parole est à la défense. Alastor était-il foncièrement mauvais ? Le démon plaidait déjà coupable pour ses actes mais il stipulait que ceux-ci ne reflétaient en aucun cas ses pensées. Des actes, qu'est-ce que c'était, après tout ? Les conséquences de choix et la cause d'autres... Mais selon le contexte, les pensées pouvaient varier. Après tout, Charlie n'avait pas tuer cette homme parce qu'elle en avait envie. Pourtant, dans l'acte, elle a commis un meurtre. Toute mauvaise justice s'arrêterait là et c'est d'ailleurs pour ça que les procès existent ! Ils veulent être mieux que ça. Approfondir le sujet, aller au-delà du comment et comprendre le pourquoi ? Pourquoi. As-tu. Fait ça ? Alastor connaissait ces jugements, il en avait eu des tas. Pas dans des procès, heureusement, parce qu'il ne s'était fait arrêté qu'une fois et qu'il n'a pas su se défendre de sorte à faire croire qu'il était bon et justifiable. Il n'était ni l'un ni l'autre pour la société. Mais qu'était le bon ou le mal ici ? Ça ne valait rien, c'était subjectif ! Ce qui est vraiment mauvais, c'est ce qui, un jour ou l'autre, nous retombe à la figure de toute façon. Impossible d'y échapper. Si vous lancez mal le boomerang, vous pouvez être certain qu'il vous reviendra mal dessus sans pour autant vous rater. On nomme ce jouet : le karma. Lorsqu'on fait quelque chose de foncièrement mal, qui peut être appuyée par des pensées foncièrement mauvaises, on sait que par derrière, on se reprendra le coup. Exemple ! Alastor avait utilisé Charlie et son hôtel pour assouvir des désirs de vengeance et de pouvoirs. Il l'avait trouvé naïve et assez désespérée pour tomber dans ces filets mais alors qu'il pensait l'avoir attrapé, des mots - de simples mots et quelques gestes tendres et francs - réussirent à le toucher. La jeune enfant n'avait même pas fait attention à ce qu'elle disait parce qu'elle était restée fidèle à elle-même du début à la fin et lui, il tomba. Partant du respect, il finit par avoir de l'affection pour elle. Puis, plus tard... Quelque chose qu'on peut appeler des sentiments. Et alors qu'il s'évertuait à le lui faire comprendre sans trop de brutalité, elle lui parlait de...

" Oh merci Alastor, je t'aime ! C'est ça que tu veux entendre ? Non."

Non... Ça, c'est un bon exemple de ce qu'est le karma et de ce qu'il fait subir au radio démon aujourd'hui.

Charlie pleurait et, d'un sourire totalement figé tant les mots lui étaient restés en travers de la gorge, il aurait voulu verser une larme lui aussi. Ou du moins, il aurait voulu essuyer les siennes en l'enlaçant. Malheureusement, ce n'était pas ainsi qu'elle le voyait. S'il commençait à se comporter différemment avec elle qu'il ne l'est avec les autres, elle le remarquerait et sûrement, se braquerait. Maintenant qu'elle savait qu'elle avait été manipulée par le passé, elle ne pouvait totalement lui faire confiance et ça, c'est bien le coup dur du boomerang qui lui revenait en figure. Quelle maladresse... Ou plutôt, quelle ignorance que d'avoir voulu utiliser celle qu'il aimerait par la suite.

Elle était en colère comme rarement elle l'avait été envers lui et, totalement dépourvu d'idées, Alastor ne pouvait que se laisser faire disputer par la jeune fille. Au début, il se sentit vraiment mal, relâchant son sourire pour un regard signe d'écoute et de compréhension. Pourtant, il ne put intérieurement s'empêcher de la trouver adorable à se mettre à la place des autres et à leur chercher le bon alors que, entre nous, le décédé dite "la victime" méritait bien pire que ce qu'avait pu lui infliger Charlie. Il serait encore en vie à l'heure qu'il est, Alastor lui aurait fait avaler ses organes. Néanmoins, se faire sermonner par la fille qu'il aimait était une situation bien plus douce et paisible qu'il ne souhaitait changer pour rien au monde. C'était bien la preuve qu'il devenait une meilleure personne ?

La démone concluait qu'elle ne pensait pas de la même manière que pensait Alastor et à vrai dire, c'était tout ce qu'il aimait chez elle. Qu'elle ne change jamais pour ça. Qu'elle ne change rien en elle... Si ce n'était la façon dont elle pouvait le regarder. Il dût décaler la tête lorsqu'elle prit ses mains dans les siennes, observant un ciel très passionnément bleu - ah non, gris, faut pas abuser non plus. Puis, vint alors la décision de Charlie, moment où Alastor prit son courage à deux mains et plongea son regard dans le sien. Elle demanda de se confesser. Mais à qui le demandait-elle ? À lui ? Tout semblait le croire aux premiers abords mais le démon n'y pensa pas plus d'une demi-seconde. Il était impensable pour elle qu'un démon tel que lui puisse servir à la purifier de ses pêchés et il n'en avait pas plus envie que ça, d'ailleurs. Ce que ne comprenait pas Charlie mais qu'Alastor avait compris depuis longtemps, c'est qu'en s'éloignant à tout prix des vices, des erreurs, des défauts de l'Homme et de cette obscurité... Elle le condamnait aussi. Comment pouvait-elle le voir, aujourd'hui, après tout ce qu'il avait pu faire ? Elle le tenait à bout de mains et pourtant, dans ces mots, c'était comme si elle souhaitait s'évader de tout ce qu'il représentait. Alors... Se confesser ? Était-ce vraiment la solution ?

"C'est une excellente idée !"

Alastor ne pouvait se résoudre à laisser sa colocataire aller en prison. Si se rendre à l'Église et dire deux trois belles paroles pouvaient l'aider, alors soit !

"Allons-y, Charlie ! Allons à l'Église nous confesser ! Il hocha la tête. Je suis tout aussi coupable que toi dans cette histoire. J'ai empêché ta punition en effaçant des preuves. Je pourrais être poursuivi en justice pour ça ! Si cela peut t'aider et apaiser ton esprit, poursuivit-il en serrant son étreinte de ses mains dans les siennes, alors qu'il en soit fait ainsi ! Il s'approcha d'un pas sans souhaiter quitter des yeux son visage étonné. Tu es prête ?"

D'un clignement, ils se téléportèrent dans un ailleurs... Devant l'Église - ou plutôt l'une des églises - de Storybrooke. Alastor n'avait pas pris la plus réputée mais soyons sérieux une minute... Si un prêtre venait à entendre de la bouche de Charlie qu'elle était coupable d'un meurtre passé sous silence récemment, il n'hésiterait sûrement pas à la dénoncer. Ce n'est pas pour rien qu'a été créé le protestantisme quand on sait ce que vaut les "messagers de Dieu"... Une liasse de billets verts.

"Oh, quelle splendide architecture !"

La voix du garçon résonnait dans la grande allée du bâtiment dans lequel ils avaient pénétré. Quelle ironie d'y voir deux démons s'y balader en cette fin d'après-midi, du jamais vu ! Alastor ne se concentrait cependant pas sur l'image amusante que ça pouvait donner, occupé à afficher de lui-même un homme lambda - et chrétien, à supposer - qui admirait l'art des vitraux et des statues. Mains portées derrière son dos, il avançait en premier sans craindre d'outrager le sommeil de Jésus Christ.

"Eh ooooh ? Il y a quelqu'un ? Silence. On dirait bien que non, quel doooommage !"

Charlie était à ses côtés, dans cette allée. S'il avait été assez fou, il lui aurait donné une robe de mariée et se serait lui-même vêtu d'un costume noir pour imiter tous ces couples crédules qui espéraient avoir la bénédiction de Dieu pour leur mariage. La seule bénédiction dont nécessitait Alastor, c'était celle de Lucifer. Et ce n'était certainement pas ici qu'il la trouverait.

"Tiens, regarde ! Lança le démon à la jeune fille en lui pointant une cabine en bois du coin de l'œil. Un confessionnal ! N'est-ce pas que ce que tu voulais ? Te confesser ? C'est le moment, ma chère !"

La poussant jusqu'à celui-ci, il l'arrêta devant, lui ouvrit la petit porte et l'invita à entrer.

"Le seul témoin qui t'est nécessaire se trouve déjà dans la pièce, ma petite Charlie. Il faisait référence à Dieu, évidemment. Tu n'as plus qu'à te laisser guider par ton cœur..."

Pour sa part, il s'installa du côté du prêtre. Il était destiné à entre être un, il l'avait toujours su.

"Vas-y ! Je t'écoute !"

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________________________________________ 2020-06-26, 19:54




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☾☾ Une église ? Pourquoi Alastor me parlait-il d'une église ? Quand je parlais de me confesser, je parlais plutôt d'aller dans un commissariat pour avouer mes crimes pas me confesser auprès d'un curé... Le but était que je sois punie pour mes crimes, qu'il y ait un jugement afin que je sache si j'étais désignée coupable ou non. Alastor faisait-il semblant de ne pas comprendre ou l'église était-elle vraiment sa première idée ? C'est vrai que je n'avais pas précisé de vive voix ce que je voulais faire... Et puis, même si je me confessais à l'église, quel était l'intérêt ? Dieu n'écoutera pas ma requête, j'étais la fille de Lucifer et j'étais tout autant une démone que lui... Ce n'est pas comme si j'étais destiné à aller au Paradis de toute façon. Pas que cela m'atteigne ! J'étais très heureuse avec mes amis démons et j'aimais ma vie là bas, comme j'aime ma vie en tant qu'humaine. Je n'eus pas le temps de dire quoi que ce soit que Alastor nous téléporta à l'intérieur d'une église, sûrement toujours à Storybrooke.

-Comme c'est joliiiii ! Je n'ose même pas imaginer tous les mariages qui se sont déroulés ici... Je devrais penser au mariage moi aussi ! Enfin je dois déjà trouver un copain ou une copine... Et quelqu'un qui plaise à Papa et Maman sinon ils vont pas être contents... J'ai pas d'idées, tu me verrais avec qui toi Al' ? Et toi d'ailleurs, tu comptes te marier dis ? Je pourrais apporter les bagues ? Ohlala je veux rencontrer ta future copine ! Ou copain d'ailleurs...

Je me serais bien mariée avec Vaggie, mais nous n'étions plus ensemble, d'un commun accord que je devais respecter. Mais, je restais vraiment attachée à elle et nous restions très proches, tout en continuant à vivre ensemble alors les sentiments ne partaient pas si facilement... Sans compter sur le fait que ce soit ma plus longue et intense histoire d'amour. Qu'est-ce que je faisais ici moi déjà ? Ah oui ! L'ambiance s'alourdit en un rien de temps, dés que je me rappelais de la raison de notre présence ici... Alastor vérifia qu'il n'y avait personne. Dommage, j'aurais préféré parler à un prêtre, j'aurais été plus convaincue que de parler à Dieu directement. Il ne m'écouterait pas de toute façon... Il était peut-être temps de dire à Alastor ce que j'imaginais à la base ? Mais, je ne voulais pas le blesser, lui qui avait l'air si excité à l'idée de venir ici... J'étais sûre qu'il comprendrait, il n'y avait pas de soucis ! Il suffisait de faire un compromis.

-Al' quand je parlais de me confesser, je pensais plutôt à un commissariat pas à une église... Je devrais être punie pour mes actes par le système juridique et non pas par Dieu. Mais bon, tant que je suis là autant que je me confesse... Et après on va au commissariat d'accord ?

Sans attendre ma réponse, qui pour moi était évidente, je me plaçais dans le confessionnal que mon ami m'indiqua. Quant à lui il se mit de l'autre côté. Pas sur que ce soit sa place, étant donné qu'il n'était ni prêtre ni curé, mais bon... Au moins je n'aurais pas l'impression de parler dans le vide. Et comme il connaissait déjà toute l'histoire, je n'avais pas de souci à me faire. Donc, il n'y avait aucun problème. Cela me faisait quand même bizarre de parler à Dieu. Si Papa me voyait... Je n'osais même pas imaginer sa réaction. Je pouvais peut-être me confesser à Papa directement non ? Après tout c'était un peu le "Dieu" des Enfers, non ? Non, ça ne fonctionnait pas puisque Papa ne verrait pas mon acte comme un péché. Au contraire, il serait sûrement fier de moi. Bon, tant pis, je devais me lancer. Alors, alors comment faisait-on ça déjà ? Je ne l'avais déjà fais, les rares fois où j'avais vu des personnes se confesser c'était dans des films... J'imaginais qu'il fallait juste parler, laisser notre coeur parler et non pas notre cerveau ? Pour s'alléger, soi même et son coeur. Alors, alors, déjà la réplique... Ah oui !

-Pardonne moi Seigneur car j'ai pêché. C'est comme ça qu'on dit Alastor ? Il me répondit par l'affirmative et je pus continuer, heureuse de m'être rappelée de la réplique. J'espère que vous m'écoutez malgré ma nature de démone... Si vous me répondez, je viendrais plus souvent promis ! Alors, j'ai péché car j'ai tué quelqu'un... Je n'en suis pas fière, vraiment. Il m'a agressé sexuellement sans la rue, et j'ai voulu le repousser mais... une boule de feu est sorti ! Ce n'est pas pour me trouver des excuses, je sais que c'est ma faute mais... J'espère trouver le chemin du pardon et de la rédemption. Vous savez, je fais de mon mieux pour aider tous ceux que je rencontre pour les ramener dans le droit chemin mais avec ce que j'ai fais... Je ne m'en sens plus capable. Ce serait hypocrite de ma part d'aider les autres après avoir fait bien pire qu'eux !

Une larme coula sur ma joue et je ne pus m'empêcher de renifler bruyamment en sentant mon nez couler. C'est alors que je sentis la main d'Alastor se poser sur la mienne, pour me rassurer probablement... Je lui lançais un sourire triste, pour le remercier de son soutien. C'est vrai qu'Alastor avait toujours été là pour moi, peu importe ce qu'il se passait. Il était vraiment un ami en or et j'avais de la chance de pouvoir le considérer comme l'un de mes amis les plus proches.

-Ça n'a jamais été facile, vous savez, d'aider les autres et de leur montrer le droit chemin. Et pourtant je n'ai jamais abandonné. Jusqu'à aujourd'hui. Je ne pense simplement pas être la bonne personne pour ce travail... Travail que je me suis donné tout seul d'ailleurs. J'aurais pu m'intégrer et faire comme tous les autres démons. Ce serait peut-être moins dur pour moi maintenant... Mais il a fallu que je veuille aider. Que je construise un hôtel et plus tard, que je devienne avocate pour défendre la veuve et l'orphelin... La vérité c'est que sans ça, je n'ai rien. Je ne suis rien. Et si ce premier crime n'était qu'un début ? Et si je devenais une tueuse sanguinaire ? Alastor, qu'est-ce que je vais devenir ?

Je ne pus contenir mes larmes plus longtemps et me retrouva blotti dans les bras de mon ami, à la recherche de réconfort dont j'avais besoin plus que tout au monde à ce moment... J'eus l'impression que le temps s'arrêta quand j'étais dans ses bras, que j'étais enfin en sécurité, loin de tout danger et de tout malheur. Que personne ne pouvait m'atteindre ici. Etait-ce étrange de considérer un démon comme son ange gardien ? Il avait toujours tout fait pour me défendre et m'aider, comme il l'a encore fait en brûlant le corps de ma victime... Alors ange gardien était un rôle qui lui allait à merveille. Je ne voulais jamais quitter ses bras... Je savais que le moment arriverait pourtant mais plus j'y pensais, plus je serrais, m'appuyant contre son torse. Je ne pouvais pas vivre avec tout ce poids sur mes épaules et cette culpabilité qui me rongeait l'esprit petit à petit. Tout le monde me le disait pourtant : ce n'était pas ma faute. C'était de la légitime défense et il m'avait agressé le premier. Et pourtant, je n'arrivais pas à m'en persuader. Ôter une vie n'était pas quelque chose que l'on excusait par la légitime défense. Enfin selon les lois, que je connaissais bien, si mais... pas de façon morale ou éthique. Je devais payer pour mes crimes et alors, là, peut-être, je pourrais reprendre une vie normale. Une fois que je saurais que j'avais payé pour ce que j'avais fais, de façon juste. Je quittais les bras d'Alastor et courut pour sortir de l'église en direction du commissariat.


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I dOn'T wAnNa lOSe coNtRoL

We create our own fate ♠ Charlie ~ Ql3o
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| Conte : Hazbin Hotel ♦ Black Butler
| Dans le monde des contes, je suis : : Alastor ♦ Undertaker

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| Cadavres : 773



We create our own fate ♠ Charlie ~ _



________________________________________ 2020-07-28, 23:08


We create our own fate.

Il fallait croire que la roue tournait à l'envers. Tout tournait à l'envers chez les démons. La chance se transformait en malchance, un 20 devenait un 2 et un trèfle une croix rouge. Au tirage, il n'y avait qu'un enchainement de catastrophe mais c'est ce qu'appréciait les démons, en règle générale. Ils se servaient de leurs peines pour en rire et tomber plus bas. Quand on touchait le fond... On creusait encore. Le problème, alors, qu'était de se repentir, c'est qu'on pouvait tomber. Chercher à monter, c'était pouvoir échouer. Échouer, ça faisait mal. Depuis quelques années, Alastor se balançait dans un entre-deux où il restait lui-même mais se voulait avoir de meilleures attentions pour être digne d'une femme qui ne le voyait que comme un ami. La zone de l'amitié, dite friendzone, désormais, il connaissait. Ça ne l'avait pas arrêté pour autant. Il avait un plan durement élaboré qui saurait porter ses fruits un jour tant que personne ne se mettrait en travers de son chemin. Il montrerait et prouverait par A + B à Charlie qu'il méritait d'être aimé. Il chercherait à la rendre amoureuse de lui mais non pas par des sortilèges faux et malsains. Mais par la sincérité de ses actes et de ses paroles. Maintenant... N'oublions pas de qui nous parlons à l'initial. Alastor restait un Seigneur des Enfers et demeurerait toujours un maître de l'ombre. Il y avait-il seulement de la place pour la lumière ?

"Je ne suis pas gay. Soupira le démon à la remarque de Charlie. Il songeait à toutes les fois où on avait pu laisser croire à un couple avec Angel puisque celui-ci, toujours porté à son bras, scandait des blagues sexuelles du bout des lèvres. Je suis sûr que tu trouveras une personne à ta hauteur, ma chère Charlie. Je n'en doute pas ! Quelqu'un qui... Il s'approcha et tendit une main vers elle pour qu'elle tende la sienne. Par un léger tour de poignet, il la fit tourner sur elle-même avant de lui sourire. Saura guider les pas de danse de ton existence royale. Vaggie n'est plus sur la scène mais... Il y a bien d'autres prétendants qui poursuivent la course. Il enchainait les expressions aujourd'hui. Enfin ! Ce n'est pas le motif de notre venue !"

Il enchaîna, invitant la jeune femme à faire sa grande confession pour enfin passer par-dessus ce qui, pour lui, n'était qu'un léger accident. Des personnes qui mourraient, il y en avait toutes. Les. Secondes. Tic. Tac. En voilà deux qui avaient passé le pas, quelque part, dans le monde. Alors pourquoi se focaliser sur la mort de ce garçon particulièrement ? Parce que la jeune démone, fille de Lucifer et Lilith, en était la cause ? Le comble.

Charlie, assise près d'Alastor, soupirante, commença alors un début très scolaire mais qui savait faire intérieurement rire le démon. Il hocha la tête pour lui demander de poursuivre, jambes croisées, regard avisé, sourire pincé. La jeune fille confessait avec sincérités son pêché puis ce qu'elle en ressentait et, inconsciemment, Alastor chercha à comprendre ce que pouvait être cette empathie grandissante qui la submergeait en une fraction de secondes. Qu'était-ce ? Il serait plus simple qu'elle n'en aie pas. Cela signifierait moins de souffrance, plus de relâchement. Mais après vive réflexion, cela retirerait tout ce qu'elle est également. Il n'était pas possible de changer un trait de la personnalité de Charlie sans changer Charlie en elle-même et ses fondements. C'est pourquoi Alastor s'empêchait de faire la morale à la jeune fille comme il pouvait le faire à Angel ou encore à Vaggie. C'est deux-là pouvaient apprendre de la vie, ils en souffraient déjà bien assez et en avez vu de toutes les couleurs. Ils étaient vaccinés. Charlie, par contre, était une fleur rare et fragile qui, trop exposée au monde, virerait au noir. Alastor ne pouvait tolérer l'idée de perdre l'être qu'il aimait. En supposant que cela signifiait rester à l'écart, il choisirait toujours de la protéger. De la préserver.

Et alors qu'une larme coula sur les joues rosées de la démone, son compagnon (d'aventures) se tint à poser une main mécanique sur la sienne. Il ne savait pas quoi faire ni quoi dire. Ses paroles trop portées sur l'ironie ne saurait éclaircir le visage de son amie. Il n'était pas non plus à réconforter par des gestes sincères mais ne souhaitait pas être trop tactile comme il aimait l'être au quotidien. Par cette réticence et jonché d'hésitations, il avait donc levé cette main crispée sur celle de la jeune blonde qui lui sourit tristement. Mission accomplie ? Bon diable, il ne savait pas. Charlie reprenait ses paroles à Dieu, tissant en elle des questions que le démon s'était déjà posé mais qui ne l'inquiétait, jusqu'ici, pas. Puisqu'elle en était ignorante. Ce n'était plus le cas désormais et le Radio Démon le comprit quand un regard humide se tourna vers le sien. Elle n'était pas une enfant et il serait bête de la penser assez naïve pour ne pas comprendre ce qui l'avait autrefois entouré : Tuer quelqu'un n'était que le début d'une descente... En Enfer. Qui d'autres que Charlie pour ne pas le comprendre, elle qui, entourée de démons, avait pu voir comme il était si simple de s'enfoncer dans les sables mouvants. Doutait-elle d'elle-même ? Complètement figé, Alastor ne répondit pas et se forçait à ne pas poser la question.

Le poids de la jeune fille porta sur le torse du garçon. Sans bouger, les bras quelques peu écartés pour éviter un maximum de contact avec son amie, il fixa la tête blonde d'un regard penaud. Il ne savait pas quoi faire.

"Charlie, hum..."

Dans un moment de faiblesse où le pauvre démon cherchait ses mots, ce seul instant où il perdit le contrôle de la situation, Charlie prit ses jambes à son cou. Ce ne sera pas la première fois, il devra s'y faire. Surpris, il ne la rappela pas, fixant la silhouette disparaître à l'extérieur sans n'avoir trouvé, durant ce lapse de temps, quoi lancer à son égard. Elle partait au commissariat, c'était évident. Dieu n'avait pas le pouvoir de régler ce genre de problèmes sur Terre puisque lui jugeait à la mort. Peut-être pensait-elle, alors, avoir le temps de se repentir comme elle le méritait jusque-là ? C'est après quelques secondes qu'Alastor soupira.

"Qui pourrait avoir le pouvoir de te changer, Charlie ? Puis, doucement, il sourit, songeur. Tu es unique en ton genre..."

Il fallait dresser un nouveau plan.

Alastor trouva la gendarmerie où termina Charlie, prête à se confesser de ses pêchés et de son meurtre. Il fut, tout d'abord, tenté de l'arrêter puis, par la suite, eut l'idée de se faire passer pour un gendarme et d'ainsi fausser les aveux qui allaient se jouer. Mais dans les deux cas, il n'en trouva satisfaction pour aucun d'eux. Que valait la justice ici plus qu'ailleurs ? Elle avait beau être officielle, elle restait brûlée jusqu'à la moelle, noircie et décomposée. Il n'y avait rien à retirer d'une telle justice et ça, Alastor l'avait très bien compris. Il ne restait plus qu'à le faire réaliser à autrui... Certaines choses étaient bonnes à savoir. Oui, il se le persuadait. Charlie n'irait pas en prison.

Le démon patienta quelques minutes devant l'établissement, reluquant les fenêtres à la recherche de mouvements. Il laissait le temps s'écouler suffisamment pour que le policier à qui Charlie avait souhaité émettre des aveux la condamne à une sentence. C'est par la suite, alors que tout semblait perdu, qu'il passa à son tour la porte de la gendarmerie puis discrètement, la porte de la salle d'interrogatoire. Il entra, souriant, puis tendit une main à l'individu costumé avant de s'asseoir auprès de Charlie.

"Alastor J. Reedio. Enchanté ! Je suis celui qui a brûlé le corps. Il croisa ses jambes sous le bureau, dépoussiérait sa chemise comme si tout ce qu'il disait n'était qu'une coutume de présentation. Finalement, il redressa un regard tout à fait innocent vers le symbole de la justice. Oui, c'est moi qui ai causé l'explosion. Oups. Quelles sont vos sentences, Mr. l'agent ? Vous avez déjà du un peu en parler entre vous, n'est-ce pas ? De quoi est-elle accusée ?"

Le policier semblait totalement surpris par tant d'audaces et d'aveux à la fois. Il affichait deux yeux ronds, pour ainsi dire.

"D... De meurtre, bien sûr ! Et vous de complicité, si ce que vous dites est vrai.


-Pourquoi est-ce que je mentirais ? Vous pensez qu'il y a un intérêt à s'avouer coupable d'un meurtre ou d'une complicité de meurtre ? Alastor s'avança sur sa chaise. Vous demandez-vous seulement pourquoi cette jeune fille est-elle venue vous voir aujourd'hui, les larmes aux yeux ?

-Elle doit se sentir hantée par la culpabilité. Il arqua un sourcil. C'est ça ?

-En effet. Et comparé à tout ce qu'il se passe en ville, je ne pense pas que vous ayez quelque chose à dire à cela. Nous sommes à Storybrooke, il y a près d'une mort toutes les 10 secondes entre ces frontières et cela pour quelques milliers d'habitants contre une mort toutes les secondes dans le monde pour 8 milliards d'habitants. Charlie Magne est-elle vraiment une priorité ?

-Je n'ai jamais dit qu'elle l'était... C'est elle qui est venue !

-Bonne déduction ! Parce qu'elle se sentait coupable et qu'elle voulait que la justice parle pour elle. Mais au fond... Il sourit tristement. Même la justice est corrompue. Son regard, alors s'assombrit. Je vous reconnais, vous. Vous êtes venu à l'Hazbin Street il y a deux semaines. Vous avez commandé une prostituée vers 23h et finit dans une ruelle à menacer un jeune garçon parce que vous l'aviez contrôlé quelques jours plus tôt. Je sais que vous étiez là-bas non pas parce que j'ai des yeux partout... Mais parce que ce garçon, vous lui avez coupé la langue. C'était plus simple pour qu'il ne parle pas ! Ricanait-il. Osez dire que je me trompe. Mr. L'agent."

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Charlie Magne
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I may not be wise
And I won't save the day
But look in my eyes
And know I'll always stay
And I won't run away


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________________________________________ 2020-08-23, 22:50




We create our own fate
Shame corrodes the very part of us that believes we are capable of change.



☾☾ Je courais sans m'arrêter, ni même prendre le temps de regarder derrière moi. Je ne pouvais pas laisser à Alastor le temps de me rattraper. Rien qu'à cette pensée, mes pas commencèrent à s’accélérer comme s'ils fonctionnaient tout seuls. Ils connaissaient le chemin du commissariat par cœur maintenant, moi qui travaillait main dans la main avec eux. Enfin... c'était le cas avant mon crime. Maintenant, il travailleraient contre moi, à me mettre pour toujours derrière les barreaux. Est ce que je pouvais vraiment leur en vouloir ? C'est moi qui avait causé ce qu'il m'arrivait aujourd'hui. j'étais la seule personne responsable et après avoir tenté d’échapper à mes responsabilités il était temps de tout assumer, de me confesser. Je savais qu'Alastor voudrait m'en empêcher. En tant qu'ami, comment pouvait-il m'imaginer en prison alors qu'il avait le pouvoir d'empêcher une telle chose d'arriver ? Et je devais avouer, j'aurais fais exactement la même chose pour lui. Bien que je croyais fermement en la justice, à tel point que je la représentais, je pourrais enfreindre les règles pour aider mes amis les plus proches. Mais... j'aimerais qu'il ne se mêle pas de cette histoire. C'était la mienne, et si mon choix était de tout avouer à la police, c'était quelque chose qu'il devait respecter, et ce malgré son propre désir.

Je rentrais finalement dans le commissariat, reprenant mon souffle peu à peu, et essuyant du mieux que je pouvais les larmes qui continuaient à couler et qui, j'en étais certaine, ne s'arrêteraient pas avant qu'elles ne soient épuisées. A mon entrée, les quelques personnes présentes se retournèrent tous vers moi. Le policier s'occupant de l'accueil me reconnut et me salua avec un sourire avant de remarquer l'état dans lequel je me trouvais. Il ne fallait pas être le plus grand des détectives pour comprendre que j'allais mal. Très mal. Il se leva immédiatement de son poste et s'approcha de moi. Il me regarda dans les yeux et me demanda ce qu'il se passait.

-Je... Est-ce qu'on peut parler en privé s'il te plaît ?

Il avait l'air encore plus inquiet mais il acquiesça doucement avant de me faire signe de le suivre. Je connaissais ces couloirs comme ma poche alors je sus tout de suite qu'il m'emmenait dans l'une des salles d'interrogatoire. L'idée ne me plaisait pas alors que... c'était pourtant ce que j'étais. Une suspecte. Pire : une coupable. Alors quoi de mieux qu'une salle pareille pour m'interroger sur le meurtre que j'avais commis ? De plus, ce genre de salle avait l'avantage d'être privé donc, le policier ne faisait que répondre à ma requête. Plus j'avançais, plus je me rapprochais de la salle, plus je sentais l’intensité de battement de mon cœur augmenter. Chaque pas semblait être une effort surhumain. J'étais pourtant si près du but, prête à tout dire, à tout avouer. A enfin me libérer du fardeau et de la culpabilité qui me rongeait depuis que je l'avais fais. Ce n'était pas le moment de changer d'avis et de m'enfuir, à nouveau. Et si Alastor avait raison ? Et si avouer ne m'apporterait rien de plus que de la souffrance ? Et si cet homme avait véritablement mérité ce qui lui était arrivé ? Non, non, je ne pouvais pas penser de telles choses. Ce n'était pas correct. Je m'arrêtais quelques secondes devant la porte que le policier avait ouvert, prit une grande inspiration et entra. Il me fit signe de m'asseoir alors que je sentais la porte se refermer derrière moi. Il prit place à son tour et me regarda dans le blanc des yeux, attendant que je parle.

-Je t'en prie, explique moi ce qu'il se passe Charlie.

Il continua à me fixer, ne rendant clairement pas les choses plus faciles. Je baissais la tête de façon honteuse, ne pouvant pas continuer à regarder cet homme avec ce que je comptais lui dire.

-J'ai tué un homme.

J'avais lancé la chose comme elle l'était, sans passer par quatre chemins, sans l'embellir, ni l'empirer. J'avais simplement énoncer un fait, certes triste, mais qui n'en restait pas moins le résumé parfait de ce qu'il s'était passé. Les détails viendraient après. Mais il fallait d'abord qu'il comprenne que j'étais parfaitement sérieuse. Il haussa un sourcil, étonné de mes paroles avant d'éclater de rire.

-Très drôle Charlie ! T'as failli m'avoir ! Mais... toi tuer quelqu'un ? Désolé mais je pense que personne ne pourra jamais y croire. Tu es bien trop adorable pour commettre un acte aussi terrible !

Oh... Le pauvre voulait être gentil en me complimentant mais c'était en réalité plus culpabilisant qu'autre chose, puisque, eh bien...j'avais été capable du pire. Il remarqua cependant que je n'avais même pas décroché un sourire, bien au contraire et fronça les sourcils, se demandant probablement ce qu'il se passait vraiment... Le pauvre, je ne pouvais pas le laisser dans le flou comme cela plus longtemps. Il était temps.

-Je suis sérieuse. Je regrette tellement, j'aimerais que les choses se soient passé différemment ou que je puisse remonter le temps mais... ce n'est pas possible. Il n'y a pas un jour qui passe sans que j'y pense... Tu vois le corps que vous avez retrouvé brûlé près d'un bar il y a environ deux semaines ? C'était moi... Pour tout t'expliquer, j'étais sortie avec des amis ce soir là. Cet homme voulait me parler et a commencé à me toucher à des endroit... inappropriés. Je voulais simplement le repousser. Je... Je suis désolée.

Les larmes recommencèrent à couler sur mes joues à une vitesse étonnante alors que je relevais finalement la tête pour entrevoir la réaction du policier. Il avait l'air surpris et... quelque peu horrifié. Je remarquais qu'il s'était aussi reculé sur sa chaise, probablement effrayée par mes actes. Mais il avait raison d'être prudent, de faire attention à ce que je ne recommence pas. Je ne me contrôlais pas alors comment pouvait-il être sûr que je n'allais pas récidiver ? Comment pouvais-je en vouloir à quelqu'un qui essayait simplement de se protéger des malheurs qui arrivaient avec moi ? Il se leva, sortant ses menottes. Je mis les mains sur la table, sachant très bien ce qu'il m'attendait. Il menotte l'une d'elle à la table et l'autre à l'un de mes poignets, m'empêchant ainsi d'aller où que ce soit.

-Je vais avoir besoin de plus de détails. Racontez moi l'histoire entièrement, sans oublier quoi que ce soit. Un simple détail peut t'aider à te sortir de tout ça.

J’acquiesçais simplement. Il partit chercher un ordinateur portable et me fit signe de commencer. Je fis donc ce qu'il me disait, décrivant tout ce qu'il s'était passé, des conversations avec mes amies jusqu'au décor du bar. Je fis attention de ne rien oublier. Mais, pile au moment où je commençais à parler du meurtre tel quel, Alastor fit son entrée dans la salle d’interrogatoire, une entrée spectaculaire comme lui en seul en avait le secret, mais une entrée que j'aurais préféré ne pas voir. S'il intervenait, c'est qu'il avait prévu quelque chose. Il ne faisait jamais rien sans y avoir réfléchir auparavant. C'était ma faute, j'aurais dû me douter qu'il allait arriver à un moment donné, c'était inévitable. Mais j'avais été tellement soulagée qu'il n'ait pas essayé de me rattraper quand j'avais quitté l'église que j'avais espéré qu'il n'allait plus intervenir dans cette affaire. C'était une stupide idée, surtout quand on pensait à quel point Alastor était têtu. Il commença par confesser lui aussi ce qu'il avait fait. J'étais vraiment surprise. Est-ce que j'avais finalement réussi à lui faire comprendre que confesser permettait de se libérer de notre culpabilité ? Non... ça restait Alastor. Je ne perdais pas espoir qu'un jour je réussisse, mais je voyais bien qu'il avait autre chose en tête. Et j'avais raison. Il continua en affirmant que j'étais loin d'être une priorité, sortant des faits que seul un présentateur de radio pouvait connaître tellement ils étaient précis avant de... quoi ? Il accusait le policier d'avoir "commandé" une prostitué quelques semaines auparavant dans notre quartier et d'avoir coupé la langue d'un petit garçon ?

-Ceci n'a rien à voir avec le meurtre que votre amie a commis et que vous avez aidé à cacher. C'est vous les accusés ici, pas moi !

Cette fois c'était à mon tout d'être horrifié. Comment cet homme pouvait-il juger mes actes alors qu'il ne se rendait même pas compte de la gravité des siens ? Il n'osait même pas nier les accusations de mon ami, préférant rejeter la faute sur nous. Je ne savais vraiment pas quoi faire... Si seulement Alastor était resté tranquille, tout ce serait déroulé sans soucis. Je serais déjà en prison à l'heure qu'il l'est, n'ayant plus à me soucier de toute cette histoire. Mais ce qui était fait le resterait. Bien que j'étais horrifié par les actions du policier, je devais faire quelque chose. J'avais vu et pardonné bien pire de mes amis après tout, non ? Alors comment pouvais-je prendre en considération les actes du policier ? Je n'étais clairement pas à la bonne place pour juger qui que ce soit. Mais, voir ça me faisait prendre conscience que... finalement, tout ce que j'avais pardonné aux autres, pourquoi n'étais-je pas capable de me le pardonner à moi-même ? J'avais tué quelqu'un et ça restait un acte horrible pour lequel je devais être punie, cela n'avait pas changé, mais pourquoi continuais-je à culpabiliser et à m'en vouloir alors que je pardonnais toutes les personnes que je voyais simplement parce que je pensais que chacun mérite une seconde chance, et plus encore. Et moi dans tout ça ? Ne méritais-je pas une seconde chance aussi ? Bien sûr que si ! De plus, toute la culpabilité que je ressentais ne faisait que montrer à quel point je la méritais. Cela pouvait paraître égoïste mais... pour une fois dans ma vie, je pensais à moi en première. Je voyais enfin ce que Alastor avait essayé de me faire comprendre toute la soirée.

-Bon, écoutez... Ce que j'ai fait est mal, ce que vous avez fait aussi, nous sommes tous d'accord sur ce point. Mais, est-ce que vous le regrettez ? Personnellement, je n'ai jamais ressentie autant de culpabilité de toute ma vie, je ne peux même pas imaginer comment sa famille doit se sentir en ce moment... Vous avez pensé à la famille du petit garçon à qui vous avez coupé la langue ? A tous les problèmes que ce que vous avez fait lui causera toute sa vie ? Regrettez-vous votre acte ?

Ce que je disais n'avait pas pour but de le torturer. Je voulais simplement qu'il partage la culpabilité que je contenais depuis deux longues semaines, qu'il se rende compte de la gravité et des répercussions de ses actes, rien de plus. C'était de cette façon que l'on trouvait le chemin de la rédemption. Comment pouvait-on devenir une meilleure personne si l'on ne regrettait pas ses erreurs passées ? Bien sûr ce n'était pas tout ce qu'il fallait pour aider une personne, mais c'était une étape indispensable. Il lui faudrait aussi une main qu'on lui tendrait, quelqu'un pour l'aider à traverser tout cela. Je pouvais être cette main, je l'avais déjà été pour de nombreuses personnes et c'était avec plaisir que je continuerais à l'être pour encore des centaines de personnes. Je vis une larme couler sur sa joue, et il baissa la tête, exactement de la même façon que moi quand je m'étais assise devant la table d'interrogatoire, peu de temps avant que je commence à parler.

-Je... Bien sûr que je regrette. j'ai agi sur le coup de l'énervement, ayant peur de ce qui pouvait m'arriver si quelqu'un l'apprenait, j'ai préféré le faire taire mais... je n'aurais pas dû. Il ne méritait pas ça...

-Exactement ! Il ne le méritait pas. Tout comme l'homme que j'ai tué ne le méritait pas. Et pourtant ce qui s'est passé. Je... je vais vous proposer quelque chose. Laissons derrière nous ces histoires. Laissez-nous partir comme si de rien n'était, et je vous promets que l'on ne dira jamais rien de votre... secret. Je pourrais même vous aider à trouver le pardon et la rédemption. Je peux voir que vous en avez besoin.

Il se leva de sa chaise en pleurant, poussant légèrement Alastor pour qu'il se décale de son chemin, et s'approcha de moi, la clé des menottes en main. Il les détacha sans hésiter. J'attrapais mon poignet endolori par la pression de la menotte pour le masser avec mon autre main et tourna la tête vers lui pour le remercier. Je n'eus pas le temps de le faire qu'il me fit un câlin, en signe de sa reconnaissance. Il chuchota un "Merci" à peine inaudible dans mon oreille, ce qui me fit sourire. Voir que j'avais réussi à aider quelqu'un de cette façon, il n'y avait rien qui ne pouvait me rendre plus heureuse. Après quelques secondes, il relâcha son étreinte et nous dit que nous étions libres de partir, et promit de se taire. Je lui promis à mon tour de voir comment il allait la prochaine fois que je me rendrais au poste, et accompagné d'Alastor nous sortions de la salle, puis du commissariat. A mon tour, je lui sautais dans les bras. Il méritait bien quelques remerciements après tout.

-Tu avais raison, Al'. Bien que j'ai fais quelque chose de mal, cela ne change rien à qui je suis, tout comme ma nature de démon ne change rien à qui je suis. Je dois apprendre à me pardonner de la même façon que je pardonne les autres. Alors, merci. Parce que sans ton aide je n'aurais probablement pas réussi à le comprendre. Tu es le meilleur ami que je pouvais rêver d'avoir ! Et sur ces mots je lui fis un léger bisou sur la joue. Un simple geste d'affection entre deux amis. En revanche, je suis affamée... Tu veux bien m'accompagner manger quelque chose ?


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