Que se passerait il, s'il continuait d'avancer comme ça dans l'eau froide ? Allait il mourir ? Allait il souffrir ? Les douleurs physiologiques et psychiques allaient t'elles disparaître ? Ou est ce qu'elles continueraient à le tourmenter comme ce qui les avaient créés ? Une tempête étaient entrain de naître au large, mais une autre était en train de le ravager de l’intérieur. Il fallait que ça sorte, cette rage devait rejoindre sa consœur naturelle. Le jeune garçon, se mit alors à hurler, crier toute sa peine et sa douleur. Ses cordes vocales vibrèrent au même son que le vent qui devenait de plus en plus puissant. Les larmes qui coulaient le long de ses joues se mêlaient aux gouttelettes provoquaient par les vagues qui se fracassaient contre les rochers. Il se fichait d'être trempe, d'avoir froid. Ce hurlement était libérateur et il ne voulait s’arrêter que lorsque sa voix se briserait.

Pourquoi devait il subir ça ? Qu'avait il pu bien faire au seigneur Thor pour méritait un tel supplice ? Il ne demandait rien à personne. Il restait toujours dans son coin, et ne faisait jamais de scandale. Alors pourquoi, quand il ouvrait la bouche, il se faisait traiter comme un paria ? Il en avait marre de se faire insulter, taper, et autre. Il ne comprenait pas pourquoi les autres enfants étaient aussi méchant avec lui. Jamais il n'avait eu un comportement déplacé, il était toujours poli et essayer au mieux de régler les conflits. Alors pourquoi un tel acharnement ? Ne pouvaient ils pas prendre un autre bouc émissaire ? Ne pouvaient ils pas le laisser tranquille, lui et ses dragons ?

Les dragons, la faute de tous ses maux. Ces créatures fantastiques, datant des premiers civilisations, sortant celon les dires de tout le monde, de l'imaginaire collectif. Non, Théo' était convaincu du contraire. Une telle bête ne pouvait avoir été inventé. Elle devait existait, il en était persuadé. Toute la journée, il dessinait des dragons dans son carnet, il cherchait des informations sur eux. L'homme ne pouvait avoir creér sans aucune aide les dragons. Après tous, les dinosaures avaient bien existé, alors pourquoi pas les dragons ? Ces derniers étaient aussi des reptiles, et il était persuadé, au fond de son être qu'on lui mentait sur l'existence de ses derniers. Et c'est ça, qui le faisait passé pour un illuminé. Un fou, n'ayant qu'une obsession de plus en plus grandissante. Même ses parents, commençaient à s'inquiéter et envisager sérieusement de l’emmener consulter.

Une fine pluie avait commencé à s'abattre sur la plage de Storybrook et Théo venait d’arrêter de crier. Il avait mal à la gorge mais la douleur dans son âme de ne pas être considéré s'était un peu apaisé. Serrant un peu plus son écharpe, il alla s’asseoir dans le sable. La tempête qui se déchaînait au loin ne l'effrayait pas plus que ça. Bien au contraire, ça l’apaiser énormément. Alors qu'il se laissait bercer par le bruit des vagues, il entendit des bruits de pas. Une sensation d'angoisse le traversa. Étaient ce les gamins de l'école qui venaient encore le faire souffrir ? Ou alors peut être ses parents qui devaient sans doute être en train de le chercher pour être partit de la maison après avoir hurler sur eux qu'ils ne le comprenait pas ? Se retournant vivement, il s'aperçut qu'en réalité ce n'était que Jamie. Soufflant, il repartit alors dans la contemplation de l'océan noir. Il ne le connaissait pas très bien, mais il savait déjà qu'il ne faisait pas partit de ceux qui c'était amusé à lui voler toutes ses affaires, et à les planquer dans différents endroits de l'école comme les cuvettes des WC, ou encore les conteneurs de poubelles de la cave. « Toi aussi tu es venu pour m'humilier ? » Après tout, il pourrait très bien commencer son œuvre maintenant en essayant de le noyer. Par contre pour ça, il était presque d'accord. « Ou pour me rappeler comment les autres se sont moquer de moi aujourd'hui ? ». Il pouvait aussi lui faire une pression psychologique pour qu'il craque et qu'il se mette à pleurer devant lui. Bon, ça l'ayant déjà fait cet après midi, il n'était plus à ça près. « Non parce que si c'est pour ça, tu peux très bien repartir immédiatement, je ne t'en voudrais pas du tout. »

Le silence qui régnait pourrait paraître pesant, gênant, embarrassant mais pas pour Théo', bien au contraire. Il trouvait ça tellement reposant de ne pas entendre la voix perçante des enfants, même si pour le coup, ce n'était que celle de Jamie. Pouvait il lui en vouloir ? Certainement, mais après tout, il avait raison de ne pas s'en mêler car il deviendrait à son tour une victime. Les enfants ne sont pas les petits êtres doux et innocents que l'on veut montrer. Ils savent trouver les rêves des autres pour pouvoir les piétiner. Et quand ce n'est pas les rêves, ils arrivent à exploiter les faiblesses pour vous mettre plus bas que terre. Les enfants sont des monstres déguisaient en anges. Et Théo' ne voulait pas se sentir responsable d'avoir entraîné un autre enfant dans cet enfer. Il savait très bien que les autres s'en prendraient aussi à Jamie, c'est tellement plus amusant de torturer un deuxième enfant.

« Ce.... c'est pour toi » Tournant la tête vers le garçon, il le regarda alors bizarrement. De quoi parlait il ? N'allait il pas entendu ses paroles ? Suivant le regard de ce dernier, il descendit son regard vers ces mains. Ses yeux s’écarquilla alors. Il était en train d'avoir une hallucination, ce qu'il espérait bien sur, parce que la deuxième possibilité ne l'enchantait guère. Ses idées noires ne l'avaient pas quittés et il était en train d'imaginer qu'il avait construit ça que pour l'humilier un petit peu. « Je suis pas sûr qu'il soit bien. ». Bon, on pouvait enlever la deuxième idée. Les larmes étaient en train de lui envahir à nouveau les yeux, mais cette fois c'était la joie qui coulait. « Tu … tu es sérieux ? » . Lui même n'en revenait pas. Pourquoi faisait il ça ? Théodore était assez perdu. Il n'avait jamais été très proche de Jamie, alors pourquoi lui offrait il ce cadeau ? Des tonnes de questions se bousculaient dans sa tête, mais la tentation de toucher ce petit dragon était plus forte. « Il est parfait …. ». Du bout des doigts, il effleura les ailes en bois, lui donnant même des frissons.

Un énorme éclair traversa le ciel et un grondement puissant se fit entendre. La pluie s'abattit beaucoup plus violemment. Les dieux n'étaient pas content de la maquette de Jamie, cela prouvait bien que les dragons existaient. Un autre éclair tomba dans la mer, comme pour approuver ses pensées. Une multitude d'idées germaient dans l'esprit de Théo'. Si les dieux avaient peur, cela voudrait dire qu'il pouvait recréer la grande race des dragons. A partir de cette maquette, il avait le pouvoir des Dieux. Voyant Jamie qui bougeait un peu son bras, il pensa alors qu'ils ne devaient pas rester aussi près de la mer. Les vagues commençaient vraiment à s'agiter et la tempête se rapprochait à toute à l'allure. Gardant sa marquette d'une main, et attrapant de l'autre celle de son futur ami, ils commencèrent alors à courir tous les deux sous la pluie.

Théo avait vu une petite cabane un peu plus loin, entre deux falaises. Arrivant devant, les deux garçons essayaierent alors d'ouvrir la porte qui avait sans doute gonflé à cause de l'eau. Finalement, ils arrivèrent en unissant leurs forces.Attrapant la lampe à huile qui se trouvait sur le sol, le jeune garçon l'alluma alors pour observer où ils se trouvaient. Au fond, un canapé et une petite table basse avaient été installé à coté d'un petit réfrigérateur. La cabane devait sans doute être à un pêcheur, car il y avait beaucoup de cannes à pêches et de filets. Tournant, la tête, Théo' remarqua alors un générateur d'électricité. « Tu saurais le faire démarrer ? ». Posant sa maquette sur la table, Théo' s'affala dans le canapé tout en enlevant son pull trempe.

Pour l'instant, seul la lumière de la lune qui était sortit éclairé son beau cadeau. Il avait laissé la lampe à huile à Jamie qui en avait plus besoin. Retraçant les ailes du bout des doigts, il pensa alors qu'il y avait quand même beaucoup de choses à améliorer. Son côté raisonnable lui fit se mordre la langue. Il ne devait pas commencer à faire ses commentaires désagréables. Pas maintenant, ça ne serait pas correct. Mais bon, c'était son caractère et il savait que malheureusement il en ferait dans la soirée. C'était aussi à cause de ça que les autres le tapait. La vérité est si douloureuse. « Tu as besoin d'aide Jamie ? ». L’électricité n'était pas son domaine. La dernière fois qu'il avait voulu aider son père pour réparer une prise électrique, il avait presque mis le feu chez lui. Quelques minutes plus tard, la lumière fut. Ce n'était pas grand chose, mais au moins, ils n'allaient pas mourir de froid, le chauffage s'étant aussi allumé.

Se levant pour fouiller un peu dans les placards, il trouva alors des boites de conserve. Une grimace se dessina sur son visage mais la survie passait avant tout. « J'ai trouvé à manger. Bon ce n'est pas glorieux, mais à la guerre comme à la guerre ». Continuant à fouiller, il trouva alors un produit désinfectant. Il ne pouvait trouver mieux. Il en versa alors sur les boites et commença à frotter. « On ne sait pas qui a pu les toucher avant. ». Il refit les même gestes avec des couverts qu'il trouva dans le petit évier. Bon, il vida presque la bouteille de détergeant, mais on est jamais trop prudent. « Merci. Merci pour la maquette. Ça me touches beaucoup. ». Voila, il l'avait fait, il l'avait dit. Des remerciements. Il n'en faisait pas à tout le monde. Normal, peu de personnes les méritaient selon lui, mais là, Jamie méritait beaucoup plus que ça. Comme une boîte de conserve fraîchement nettoyer et presque aseptisé.

"Je... De rien! De rien, j'suis content si ça te plait. Je... Je voulais que tu saches. C'est pas grave."

Théodore regarda alors Jamie bizarrement. Qu'est ce que cette phrase voulait dire ? Enfin il y a avait plusieurs possibilités. La première était la plus logique. Il était content que sa maquette lui plaise et tout allait bien dans le meilleur des mondes. La deuxième, pouvait être aussi plausible. Il lui avait fait cette maquette pour s’excuser de son comportement de lâche quand il se faisait martyriser par les autres. La troisième commençait à sortir des rails et il secoua la tête rapidement pour se l'enlever. Non Jamie ne lui avait pas fait ça pour lui avouer son amour secret envers sa personne. Certes, le fait qu'il regardes ses pieds comme une jeune fille avec des joues rouges prouvaient le contraire mais les apparences sont parfois trompeuses. Après tout, lui aussi était très timide, enfin, renfermé était presque plus juste. Il mettait beaucoup de temps avant de pouvoir aller parler à une personne, se posant milles et une question sur la façon de l'aborder, et de choisir les bons sujets de conversation. Maintenant,ça allait un peu mieux mais son problème avec la gente féminine ne s'était toujours pas résolu. Un jour peut être, il arriverait à surmonter cette peur.

C'est pas grave si personne te croit. Moi, j'aime bien les dragons. ça vole.  Je voudrais voler aussi un jour. Dans les étoiles. Alors... C'est pas grave si tu crois aux dragons. ça me va."

Ha,voila, le sujet de gène était mis sur la table. C'était à son tour de regarder ses pieds... Il le savait, en réalité il était lui aussi venu pour se moquer de sa raison de vivre. Essayant de calmer l'angoisse qui était en train de lui revenir, il reporta son attention à ce qu'il lui disait. Ses yeux s'écarquillèrent à nouveau quand il entendit que la personne qu'il avait devant lui aimait aussi la chose pour laquelle il se faisait frapper. « Vrai ? … Ou c'est un mensonge pour pouvoir ensuite te moquer plus de moi ? ». Oui Théodore était quelqu'un d'assez paranoïaque, qui avait besoin de beaucoup de preuves pour arriver à ses conclusions. Et là, même si le jeune garçon lui avait fait une maquette, qu'il avait bravait les éléments avec lui et qu'il avait réussi à réparer le générateur pour pas qu'ils ne meurent de froid il avait encore un petit doute.

« Tu sais, tellement de personnes m'ont dit .. Oui bien sur les dragons existent .. et ensuite se sont moqués de moi en disant que j'avais une imagination beaucoup trop fertile … Enfin .. ils ne sont pas moqués comme ça .. mais voilà. ». Les adultes pensaient lui faire un compliment en lui disant ça. « Oui Théo', ton imagination est sans limite … et patati et patata », mais il avait bien comprit que c'était une façon poli de lui dire « Mon gars, tu vas bientôt finir chez les fous … voir des dragons n'est pas bon signe. ». De toute façon, il s'en fichait, au moins peut être que là bas on le croirait. Non, frissonnant à l'idée qu'on puisse l'internet avec des gens réellement dérangés psychologiquement et qui pourraient le rendre comme eux, il essaya alors de penser à autre chose.

« Dans les étoiles.. hum … tu veux essayer d'atteindre le Valhala ? ». Théo' hocha la tête de haut en bas à sa propre question. Qui ne voudrait pas atteindre le paradis des dieux nordiques ? Une immense planète, composait d'or et de métaux précieux, où les dieux et les déesses vivent en paix, décidant et regardant les actions des humains. Peut être même que les dragons se sont réfugiés là bas. Un jour, il avait lu dans un livre sur la mythologie nordique, qu'un des dieux du Valhala possédait un dragon de glace pour pouvoir parcourir les terres gelées du Nord. « Ils volent et ils ont des caractéristiques propres à leurs races, c'est génial n'est ce pas ? ».

Plantant sa fourchette dans sa boite de conserve, Théo' essaya alors de distinguer ce qu'elle pouvait bien contenir. Des haricots rouges en sauce. Un espèce de chili con carne. Il n'aimait pas ça, mais pour une fois, il allait faire une exception. S'il ne mangeait pas, il pourrait mourir de faim et après on retrouverait son corps momifié des années plus tard avec une boite de conserve à côté et on dirait « Encore un qui s'est écouté, qui a fait sa fine bouche. Maintenant se sont les vers qui font la fine bouche avec ces restes. ». Pensant à cette horreur, il se dépêcha alors de manger la boîte tout en faisant une belle grimace. C'était sur, il n'aimait vraiment pas les haricots rouges. « Je ne vois pas pourquoi les dragons n'existeraient pas. Après tout les dinosaures ne sont plus là et personne ne dit .. C'est une invention .. Les gens sont si stupides parfois .. »

Il devait rapidement enlever le goût rance de cette nourriture de sa bouche. Qu'est ce qu'il ne ferait pas pour survivre quand même. D'accord, c'était un peu exagéré mais il n'avait pas mangé à midi car les pâtes n'étaient pas cuisinés correctement. Elles étaient cuites à l'extérieur et cru à l’intérieur. Certes ça donné un petit côté croustillant mais c'était totalement ignoble à manger. D'ailleurs il ne savait toujours pas pourquoi les autres enfants s'étaient soi disant régaler de ce bon repas. Même les haricots qu'ils étaient tous les deux en train de déguster semblaient meilleur. Et puis, il n'avait pas pu manger son goûter qu'il s'était préparé lui même car on lui avait volé. Il avait dit au revoir tristement à son petit coffre fort où un sandwich de beurre de cacahuète et une brique de jus de fruit dormaient tranquillement jusqu'à cette attaque. Et il les avait vu se faire dévorer, totalement impuissant avec son ventre qui gargouillait et pleurait devant une telle barbarie.

« Je suis d'accord ». Théo' tourna la tête vers son ami qui avait autant de mal à manger que lui même. Il était d'accord avec quoi ? Le fait que la nourriture soit immonde où le fait que les dragons aient pu un jour exister ? « C'est comme pour les étoiles. J'ai lu dans un livre que les étoiles que l'ont voit dans le ciel sont mortes et éteintes depuis des centaines d'années. Pourtant personne ne dit qu'elles n'existent pas. Elles sont là et plus là. C'est tout. » . Cela confirmait qu'il était d'accord sur la deuxième hypothèse. S'il n'avait pas eu du mal à mastiquer les haricots rouges, il lui aurait certainement fait un grand sourire. Il avait entièrement raison. Son hypothèse tenait plus que la route. Les dragons étaient comme les étoiles. Des êtres mystérieux empreint de magie et de beauté. Et puis Jamie avait raison. On ne disait pas que les étoiles n'existaient pas, bien au contraire, alors qu'on ne peut les atteindre, ni même les toucher et que certaines sont mortes depuis longtemps. Alors c'était pareil avec les dragons. « Oui Jamie, et nous ne pourront aller certainement dans l'espace avant un très long moment. Enfin, aller sur des planètes hors de notre système solaire. Là où nous ne savons rien. Notre technologie ne nous le permet pas encore et si ce sont des gens stupides qui le font .. je n'imagines même pas la suite. »

Le besoin urgent de boire de l'eau le força alors à se lever. Il devait essayer de trouver des bouteilles d'eau non croupie, ce qui n'allait pas être une mince affaire. Et puis, il n'avait même pas son transformateur d'eau potable. Il en avait construit plusieurs, où cas où une catastrophe arrivait à Storybrook. Un qui change l'eau de la mer, bien trop chargé en ion salé en eau plate et l'autre, beaucoup plus ragoutante, qui transforme l'urine en eau parfaitement buvable.


Heureusement, d'ailleurs, il n'avait pas envie de finir totalement paralysé. D'ailleurs il ne comprenait pas pourquoi les femmes riches, et même moins riche se faisaient injectés ça dans la peau, soit disant pour être plus jeune. Un jour, elles finiraient par être totalement figés. Revenant à son problème d'eau, le jeune homme commençait vraiment à désespérer. Allaient ils mourir de soif ? Non, il ne fallait pas céder à la panique. S'accroupissant, il ouvrit un petit placard sous l'évier. Il se mordit la langue quand il vu les énormes toiles d’araignées. Il détestait les araignées, même si d'un coté, il les trouvait fascinante. Tournant la tête sur le côté, il trouva enfin deux grosses bonbonnes d'eau. Sauvés pensa t'il. Les faisant rouler jusqu'à Jamie, il secoua un peu la tête.

« Bon, voyons voir si nous allons être intoxiqués par un prion, même si ça m'étonnerais vu que les bouteilles sont très bien fermés. ». Oui, Théo' était quelqu'un de très rassurant, qui ne contaminait pas les autres avec ses propres angoisses. Dévissant les bouchons, il ne put s’empêcher de renifler l'eau, comme pour essayer de sentir une maladie. Prenant son courage à deux mains, il commença à boire une gorgée sous l’œil un peu inquiet de Jamie. Finalement, l'eau était très bonne et le jeune garçon se délectait de rafraîchir sa bouche après l’engluement de ses muqueuses aux haricots rouges. « Je penses que nous pouvons remercier les dieux pour ne pas nous avoir empoisonnés. ». Finalement cette soirée s'annonçait mieux que prévu.

S'enfonçant un peu plus dans le canapé, Théo regarda alors sa nouvelle acquisition de dragon. Lui même avait essayé d'en construire un en vrai, il y a quelques mois de ça, en prenant son chien comme modèle. L'expérience n'avait pas été concluante. « Pourquoi tu m'as fait cette maquette ? ». Cette question le tarauder depuis le début, mais par politesse, il n'avait pas voulu la poser directement car il avait eu peur de vexer Jamie. On lui avait souvent dit de dire merci où un petit compliment quand il recevait un cadeau et pas « Oh … ce n'est pas ça que je voulais .. j'ai déjà ce livre … vas le rendre et prends moi la quatrième édition de cette encyclopédie. » ou encore « Hum … c'est pas très jolie .. qui as fait cette peinture ? ». Enfin là, il n'avait rien dit de tel même s'il avait deux ou trois remarques sur la construction même du dragon. Mais bon, il n'allait pas se mettre à dos, le seul garçon qui pensait comme lui. « Tu … tu es doué pour la construction de maquette. Tu dois avoir beaucoup de patience. »

L'eau n'était pas contaminé et c'était un très bon signe et c'est pour cela que Théo' reprit d'autres gorgés alors qu'il attendait la réponse de Jamie. Il était très touché par ce geste, qu'il lui avait fait. Construire une maquette n'était pas chose aisée, mais alors en faire une d'un dragon était encore plus difficile, et rien que pour ça, Théo' était impressionné.


C'est vrai que sa patience n’excédait pas les dix minutes, surtout pour les choses minutieuses. Cependant, il arrivait quand même à les faire parce qu'il était très persévérant. Alors même s'il s’arrêtait toutes les deux minutes pour regarder un papillon passé, aller boire un verre d'eau, ensuite se rendre au toilette, il terminait quand même ce qu'il avait commencé. Surtout si cette chose le passionnait. C'était le cas de sa scolarité d'ailleurs. Il n'arrivait pas a rester assis longtemps pour faire ses devoirs et c'est pour ça qu'il les faisait fractionner. Bon il terminait très tard à cause de ça, mais il les terminait quand même. Alors quand en classe, il avait fini son contrôle au bout d'une dizaine de minutes et qu'en plus il récoltait la meilleure note, c'était presque normal qu'il est beaucoup d'ennemi.


Il avait dit ça tout en hochant de la tête, comme pour confirmer ses dires. Bien sur qu'il n'y avait pas que 5/6 couleurs principales. Il y en avait beaucoup plus, même sans doute au delà de l'imagination, et c'était pour ça que les auteurs des livres comme « Dragons, créatures mythologiques » ou encore « Fées, elfes, dragons, et autres créatures des royaumes de féerie » ne pouvaient les décrire. D'ailleurs, pour le dernier livre, Théo avait presque fait un scandale à la librairie en disant qu'on ne pouvait mettre dans le même panier des fées et des dragons. Que ça n'avait rien avoir, car un dragon pouvait largement manger une fée. Bon, il avait quand eu son livre mais c'était fait punir une fois chez lui.

Reportant son attention sur la maquette, il osa enfin la toucher. Le bois était doux, comme vernis et finalement, les rainures naturelles faisaient offices d'écailles. Les ailes, en métal, étaient très bien articulaient, et elles bougèrent sans mal. Alors qu'il faisait le mouvement de vol, une idée le traversa ; Pourquoi pas essayer de le faire voler. D'accord, son idée était un peu fausse, car pesant le dragon en bois, regardant sous toutes les coutures, il s’avéra qu'il était bien trop lourd pour pouvoir voler. Mais après tout, dehors une tempête faisait rage au vue du bruit qu'il y avait. Les vents violents pourraient le soulevait. « Je viens de penser à un truc .. tu crois qu'on peut le faire voler ? ».

Il avait dit ça tout en souriant. Son cerveau s'était activé pour réfléchir à comment le faire. Il fallait accrocher des cordes aux pattes, comme pour faire un cerf volant. Posant délicatement son nouveau jouet, il entreprit alors de chercher de la corde. Ce n'était pas difficile d'en trouver dans une cabane de pêcheur. « Tiens, on va accrocher ça aux pattes pour pouvoir le contrôler. ». Exécutant lui même ses ordres, tout en donnant une corde à Jamie, il était aussi excitait que le jour de Noël. « Bon, normalement vu la relation densité/vol, ça peut pas marcher, mais bon, avec le vent qu'il y a, on peut penser que ça peut le faire. ». Beaucoup de possibilité dans cette phrase, pensa t'il tout en rigolant.

Une fois solidement attaché, la maquette était prête pour son baptême de l'air. « Toi aussi tu es prêt ? ». Laissant le soin à Jamie de porter la maquette, il tenait les bobines de cordes pour pas qu'il se prenne les pieds dedans. Ouvrant la porte, les deux garçons faillirent être emporté par le vent. Courageux car ensemble, ils s’aventurèrent dehors, l'excitation de ce qu'ils allaient faire l'aidant aussi beaucoup. La pluie n'avait pas cessé, où alors s'était le vent qui emportait la mer. « Je crois qu'il y a un peu de vent. » C'était un doux euphémisme car ce dernier avait presque doublé de puissance, et Théo' essayas de s'accrocher le plus possible dans le sable.

« Allez, à 3 on le lâche … 1 .. 2 .. »

Trop tôt, Théo' n'avait pas fini de hurler le compte à rebours qu'il vu sa maquette s'élançait dans les airs. Ou plutôt se faire emporter par une bourrasque. Tanpis, il avait toujours les bobines, et c'est tant bien que mal qu'il les garda. Sauf que la maquette volait tellement, qu'il se sentait partir avec. Il n'entendit même pas ce que Jamie lui criait. Il ne voulait en aucun cas perdre sa maquette. Plus il tenait les fils, plus il faisait des traces dans le sol et plus il était en train de partir vers la mer. Il sentit alors Jamie l'attrapait, comme pour l'aider à le retenir. Ce n'était pas la meilleure solution, car maintenant c'était les deux en même temps qui étaient en train de se faire traîner au loin.