« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 [Evènement #124] Double Je

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Marlène*
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Marlène*

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[Evènement #124] Double Je  - Page 2 _



________________________________________ 2020-04-29, 21:25

Qui suis-je ? Mais qui es-tu ?
Double Je



J’ouvris les yeux d’un coup, respirant une grande bouffée d’air. Mes yeux mirent quelques secondes à analyser ce que je voyais, une couleur brune et grise mêlée, que je mis du temps à qualifier de ‘béton’ et de ‘bois’. Je me redressais vivement, prenant appuis sur mes mains. Aussitôt, une nausée me saisit le ventre et je posais ma main dessus, redoutant de vomir ce qui s’y trouvait-si quelque chose s’y trouvait. Pouvait-on être malade, même une fois mort ? Visiblement oui. Mais ce n’était pas une vertige qui m’avait rendu si malade, mais bien les… Images qui étaient apparus derrière mes paupières, quelques secondes auparavant. Ça avait été si… Etrange. Ça n’avait pas été un rêve, j’en étais certaine, les images étaient trop… Palpables pour ça. Et pourtant, j’avais été incapable de distinguer les visages, les lieux. C’était comme si j’avais tout vu à travers un théâtre d’ombre, dont j’aurais été l’un des personnages…

Du regard, j’observais ce qui m’entourait, tâchant de trouver quelque chose de familier dans ce décor. C’était la maison dans laquelle nous nous étions réfugiés la veille, avec ma nouvelle compagne d’infortune, Kara. Pourtant, rien n’indiquait que nous avions décider d’y passer la nuit. Pas de ‘campement’, pas d’endroit stratégique. C’était comme si je m’étais endormie au beau milieu de la pièce, comme ça. Et je ne m’en souvenais pas… Un bruit sur ma gauche me fit me tourner, découvrant Kara qui se redressa à son tour, une main sur les lèvres. Peut-être était-elle elle aussi nauséeuse ? Pourtant, malgré moi, je me raidis. Dans ma vision, j’avais vu une femme. Et elle ne m’avait pas sembler des plus amicales à mon égard. Au contraire…

-Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle après quelques secondes, interceptant mon regard.

Aussitôt, je me sentis honteuse de la soupçonner de quoi que ce soit. Elle m’avait aidé la veille, sans même hésiter ! Et elle ne m’avait pas tuer durant la nuit, ce qui était plutôt encourageant, comparé à la réaction de l’unique autre personne que j’avais croisé ici ! Alors certes, je devais me méfier, après tout, je n’étais sûre de rien concernant ses intentions… Mais tout de même !

-... Rien, répondis-je, secouant un peu la tête. Je suis... Je me sens pas très bien...

Elle hocha la tête, semblant souffrir du même mal, et un léger silence s’installa entre nous.

-J’ai fais une sorte de rêve…. Bizarre, finis-je par dire, essayant de voir sa réaction.

-Moi aussi, réagit-elle, visiblement aussi perdue que moi, je ne me souviens même pas mettre endormi, c'est bizarre... tu penses qu'on s'endort tous en même temps ? Comme une sorte... de règle ? proposa-t-elle, faute de meilleur mot.

-Je ne sais pas, je ne me rappelle pas non plus m’être endormi, avouais-je, grimaçant quand une vague de nausée me prit.

Baissant les yeux, j’aperçus mon petit pochon, toujours attaché à ma ceinture. Mes yeux s’écarquillèrent et je le saisis, l’ouvrant légèrement pour en respirer le contenu. Presque aussitôt, j’eus un soupir de soulagement, ma nausée semblant refluer lentement. J’inspirais une nouvelle fois, profondément, avant de reposer la bourse en tissus sur mes cuisses, soufflant un bon coup. J’entr’aperçus le regard étonné de Kara, et après quelques secondes de fouilles minutieuses, je finis par lui tendre un brin de lavande séché.

-Respirez ça, ça vous soulagera, lui conseillais-je, hochant la tête pour appuyer mes propos.

Elle prit le brin, l’observant une seconde avant d’en respirer l’odeur, les yeux clos.

-C’est agréable, finit-elle par dire, après quelques secondes.

-... Je ne sais pas comment je sais que ça soulage la nausée. Mais ça fonctionne , dis-je simplement, lui souriant.

Elle avait l’air soulagée elle aussi, et cela me faisait plaisir. Mais tout de même… C’était étrange, cette nausée, et cette façon de s’endormir sans même s’en rendre compte…

-Si on s'endort tous en même temps... Il doit y avoir une raison. Peut-être que ça influe sur le résultat du test?

Malgré moi, je me mis à mordiller mon pouce, dans un geste nerveux.

-Je ne sais pas, admit-elle, hochant la tête, mais au moins, on ne risque pas de se faire tuer en dormant.

-C’est vrai, acquiesçais-je, franchement soulagée de cette idée, avant de me rembrunir. Ou peut-être….

L’idée que cet homme puisse revenir tenter de m’assassiner dans mon sommeil me faisait froid dans le dos, et je mordillais mon pouce de plus belle, nerveuse. Quelques secondes de silence s’installèrent, avant que je ne me tourne vers Kara, les jambes pliées en tailleur.

-Est-ce que vous pensez qu'on est ici parce qu'on a fait du mal dans notre vie passée? Le Purgatoire, c'est pour les âmes mauvaises, non?

Un petit tic la fit froncer les sourcils avant de me répondre.

-Je ne sais pas, dit-elle, songeuse, si nous étions si mauvais, on ne nous laisserait pas ressusciter.

-Peut-être... Mais alors pourquoi nous? Et combien sommes-nous? Monsieur Dipper... Il vous a dit combien nous sommes? insistais-je, me sermonnant de ne pas avoir moi même posé cette question.

-Je n'ai aucune réponse. Je les cherche comme vous...

Elle eu un petit sourire, avant de finalement se lever.

-Bien. Que dites vous de suivre cette boussole ? fit-elle, sortant sa boussole de sa poche.

Je suivis son mouvement, me rapprochant d’elle.

-Elle fonctionne cette fois ? demandais-je, surprise de voir ses aiguilles fixes cette fois-ci.

-Oui. L'aiguille est restée figé depuis hier soir.

-Oh, soufflais-je, sortant ma propre boussole de ma poche.

L’aiguille indiquait désormais une direction, quelque part sur ma droite. Inconsciemment, je me tournais pour que la flèche indique l’avant.

-Eh bien, nous devrions la suivre alors, dis-je, jetant un regard à Kara.

Elle hocha la tête et me fit signe de la suivre, passant devant. Cela me rassurait curieusement de la savoir devant moi, mais pas parce que je craignais qu’elle me poignarde dans mon dos. Non. C’était plus parce que cela m’assurait que je n’étais pas toute seule… Nous sortîmes du bâtiment délabré dans lequel nous avions passer la nuit. Dehors, rien ne semblait avoir changer, hormis le ciel, qui semblait étrangement plus clair. Il demeurait cependant orange, comme dans un crépuscule éternel, ce qui m’angoissait malgré moi. Cette couleur… Je ne l’aimais pas. Elle me donnait l’impression d’être enclavée dans quelque chose… Et c’était finalement bien le cas. Mordillant mon pouce, je tâchais de ne pas en tenir compte, continuant à avancer, au côté de Kara. Le silence autour de nous était oppressant, épais et lourd. Je n’entendais même plus le son des gravas qui glissaient d’une brique à une autre. C’était comme si tout s’était figé, même mon ouïe.

Nous ne marchâmes pas longtemps, quelques minutes tout au plus, mais cela me sembla durer une éternité. Le simple fait de me savoir sans défense, au milieu de ces ruelles faisait palpiter mon coeur à un rythme fou ! A chaque instant, je m’attendais à voir des autres nous foncer dessus, fourche et revolver à la main ! Mais, après un dernier croisement, nous finîmes par trouver l’endroit que nos boussoles nous indiquait. C’était une église, ou du moins ce qu’il en restait. La flèche s’était effondrée, et le corps du bâtiment paraissait éventré. Silencieusement, je consultais Kara du regard, qui hocha la tête avant d’avancer pour entre. Sur la gauche, une porte en bois massif pendait mollement sur ses gonds. La pousser fut un jeu d’enfant.

L’intérieur de l’église était étrangement sombre. Le toit s’était effondré sur lui même, et de nombreux morceaux de bois éclatés et de pierres brisées jonchaient le sol. Aussitôt, un sentiment d’angoisse me saisit, et je serrais les poings, m’exhortant à avancer quand soudain, Kara me fit un signe, posant son index sur ses lèvres. Je me figeais aussitôt, tendant l’oreille. Des voix. Il y avait des voix. Elles semblaient éloignées, totalement étouffées, mais je cru reconnaître des voix d’hommes. Rapidement, je me rapprochais de Kara, me cachant littéralement derrière elle. Je vis bien que cela la dérangeait, mais c’était plus fort que moi ! Nous n’aurions jamais du nous rendre ici, c’était une idée stupide !! Suivre une flèche qui indique la mort, mais quelle idée !!

De l’index, Kara me désigna le confessionnal, me faisant signe de la suivre vers cet endroit. Je hochais la tête et refusait de m’éloigner d’elle, devenant l’espace de quelques mètres son ombre incarnée. Mes yeux ne cessaient de chercher le moindre signe d’attaque imminente, mais alors que je regardais devant nous, je constatais une forme étrange sur la nuque de Kara. C’était fin, discret. Des lignes noires, qui se rejoignaient en forme de triangle. Je ne pus cependant m’y attarder car soudain, une pierre se détacha de l’un des murs, atterrissant sur le sol pavé dans un bruit assourdissant ! Je du me retenir de hurler, me mordant la langue au passage, avant de courir à demi vers le confessionnal, m’y laissant presque tomber sur le sol.

-Qu’est-ce qu’on fait ? chuchota-t-elle, à demi voix, me forçant à lire sur ses lèvres. Tentons nous de monter ces escaliers, jusqu'aux voix ?

Du doigt, elle me désigna une sorte d’escalier menant à l’étage, que je n’avais pas vu. Les marches se perdaient dans les débris, et des marches entières semblaient avoir été arrachées de là.

-Mais, mais…. Et si c’est l’homme qui m’a agressé ?! On ne sait pas qui ils sont, ni si leurs intentions sont mauvaises ! chuchotais-je, très fort en comparaison d’elle. L’idéal, fis-je, après quelques secondes de réflexion, ce serait de les voir sans qu’eux puissent nous voir...

-Oui... tu as sans doute raison. Mais qui sait combien de temps ils mettront ? La boussole nous indique là haut ! Il doit y avoir quelque chose ! me rappela-t-elle, agitant la boussole sous mon nez.

Je savais qu’elle avait raison, pourtant, je n’avais aucune envie de faire ce qu’elle disait. Monter à la rencontre de ses voix me paraissait être une affreuse idée ! Mais… Elle avait raison. Nous devions monter…

-... Si on y va, il faut que nous soyons discrètes... Et prêtes à nous défendre.

Je vis Kara hocher la tête, et je me redressais légèrement, cherchant le couteau qui pendait à l’arrière de mon jeans. Les yeux de Kara s’écarquillèrent, mais je ne le vis pas, ne songeant pas une seconde à lui faire du mal.

-Tu as une arme, toi ? demandais-je, mais elle secoua la tête.

-… Non. Je n’ai… Aucune arme.

Je hochais la tête, plusieurs fois. Le courage n’était pas mon fort, mais je n’avais guère le choix cette fois-ci. Soufflant pour me donner un semblant de confiance en moi, je hochais une dernière fois la tête, la regardant dans les yeux.

-D'accord... Alors reste derrière moi, ok?

-Euh… Vous ne voulez pas que je m'en charge ? souffla Kara, mais j’avais déjà ouvert la porte du confessionnal.

Je restais accroupie, mes doigts resserrer autour du manche de mon couteau. L’idée même de m’en servir me semblait irréaliste, mais si il le fallait, quelque chose, au fond de moi, me disant que je saurais m’en servir. Peut-être était-ce mon instinct, ou un effort désespéré de mon instinct de survie pour me donner l’illusion que je m’en sortirais. Peu importait au fond. Aussi rapidement que nous le pûmes, nous traversâmes l’allée centrale, atteignant rapidement l’escalier qu’elle m’avait montrer. Monter les premières volées de marche ne posa pas le moindre problème, cependant, il fut rapidement évident que ça ne serait pas aussi simple. D’immenses gravas s’accumulaient sur les marches, et bientôt, je me retrouvais face à un bloc de pierre, clairement plus grand que moi. Même en tendant les bras, je ne faisais qu’effleurer le haut du bloc.

-Bon, soupirais-je, rangeant mon couteau dans ma poche. On dirait que je vais devoir te faire la courte échelle.

Je me retournais vers elle, lui désignant le bloc du pouce.

-Je te fais la courte échelle, et tu m'aides à monter, ok? chuchotais-je, sans cesser de tendre l’oreille.

Je pouvais toujours entendre les voix, mais impossible de comprendre ce qu’elles disaient. Kara hocha la tête à ma proposition, et je joignis mes mains, prête à lui donner l’aide nécessaire pour grimper. Elle prit son élan, et je la poussais vers le haut, la voyant agripper la roche pour se hisser au-dessus, disparaissant un instant de mon champs de vision. Aussitôt, une sorte d’angoisse amère me prit à la gorge. Allait-elle me laisser ici ? Mais non ! Kara réapparut presque immédiatement, allongée sur le ventre, les bras tendus vers moi afin de m’aider à grimper moi aussi.

Ouf ! Elle ne m’avait pas laisser tomber !


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[Evènement #124] Double Je  - Page 2 Source

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[Evènement #124] Double Je  - Page 2 _



________________________________________ 2020-04-30, 22:32

“Unlike a drop of water which loses its identity when it joins the ocean, man does not lose his being in the society in which he lives. Man’s life is independent. He is born not for the development of the society alone, but for the development of his self.”-B. R. Ambedkar
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Je me réveillais d'un seul coup, n'ayant aucun souvenir de m'être endormi. Je rouvris les yeux lentement, essayant de comprendre ce qui venait de se passer. J'étais toujours au même endroit, en pleine rue, dans le village abandonné. Mais, pourquoi m'étais-je endormi ? Tout ce que je savais c'est ce que j'avais vu... J'en étais sûr. Bien sûr que je méritais mieux. Sérieusement, une mort pareille ? Si je retrouvais la personne qui m'avait fait ça, je l'écraserais de mes propres mains. J'avais été con et j'avais été puni pour cela. Tout cela me donna une toute nouvelle énergie que j'utilisais pour me lever. Je devais ressusciter et retrouver ce connard. Je n'avais pas pu voir son visage, comme s'il avait été brouillé, mais je n'abandonnerais pas. Je recommençais à marcher, malgré la douleur que je subissais. Je ne savais pas ce qui avait pu m'arriver. Je m'étais réveillé en sueur et avec la nausée au ventre. Mais, il valait mieux l'ignorer. Je n'avais rien pour me soigner et l'autre idiote avait réussi à m'échapper. Je devais la retrouver et finir ce que j'avais commencé, sans faire attention aux symptômes.

Mais, avec Marlène disparut, je me retrouvais bien seul. Pas que cela me dérange, loin de là. Mais je n'avais aucune idée d'où elle était partit et je ne me voyais pas visiter le village de fond en comble. Je me souvins alors des paroles de Dipper à propos de la boussole. Je n'avais aucune envie de faire ce qu'il me recommandait, mais je ne voyais pas d'autres choix, en réalité. Je la sortis donc de ma poche pour voir où elle indiquait et la suivit. Au bout de quelques minutes, je finis par arriver devant une église à moitié détruite, comme le reste de la ville. Selon la boussole, je devais rentrer à l'intérieur. Si Marlène et les autres avaient eu la même idée que moi, et qu'ils avaient tous une boussole comme moi, ce serait sûrement l'endroit où je les retrouverais. Ils étaient peut-être même déjà là. je n'avais aucune idée de la durée pendant laquelle j'avais comaté, mais ils avaient dû profiter de ce temps pour me dépasser. Ces pensées ne firent que m'énerver encore plus. Comme je n'avais personne sur qui frapper, je préférais essayer de me calmer en serrant le poing.

Puis, je rentrais dans l'église, espérant découvrir quelque chose qui m'aiderait à me sortir de cette galère. En rentrant, j'entendais des voix de femme. Ah ? Marlène se serait fait une copine avec qui faire des petites tresses en attendant que le bon Dieu Dipper veuille bien nous ressusciter ? J'espérais qu'il leur fournisse les poupées Barbie avec tout ça. Je m'approchais donc de l'origine des voix pour découvrir Marlène et sa nouvelle copine en train d'escalader les escaliers à moitié détruits. J'étais de plus en plus impatient d'enfourcher ces deux idiotes.

-Marlène ! Tu me présentes pas ta nouvelle copine ?

Je courus pour la rejoindre, alors qu'elle essayait désespérément de tirer sur la main de sa copine pour monter. Je la vis pâlir, visiblement ravie de voir que j'avais réussi à la rejoindre. La tranquillité fut de courte durée, tu ne trouves pas Marlène ? Dommage, c'en était maintenant fini pour toi. Je réussis à attraper son pied. Tu serais bientôt à ma merci. Et je n'aurais plus qu'à tuer ta copine ensuite. La résurrection était un prix bien trop précieux pour être partagé. C'est alors que je vis que dans sa main libre, elle tenait un couteau. Elle le brandit fièrement, à deux doigts de m'attaquer avec. Elle me mit un coup, que je réussis à esquiver habilement. Tu m'avais eu une fois, mais pas deux. Cette fois-ci tu ne m'échapperas pas. Pensant que j'avais déjà gagné, je fis la bêtise de baisser ma garder, et la pression que j'exerçais sur le pied de Marlène faiblit. Son amie réussit alors à la tirer de son côté.

-Bande de garces ! Vous ne m'échapperez pas cette fois !

-Mais qu'est ce que vous nous voulez ? Vous êtes fou ! me demanda l'amie de Marlène.

-Ce n'est pas contre vous, c'est juste que je préfère être certain de pouvoir ressusciter et si je dois vous tuer pour cela, soit.

-Il n'a jamais été question de tuer les autres ! Vous êtes fou !

Je haussais les épaules. Qu'en savait-elle après tout ? A moins d'être de mèche avec ce Dipper, elle était aussi perdu que les autres participants. S'ils voulaient suivre une boussole et tous s'allier, tant mieux pour eux mais ce n'était pas mon cas. Je n'avais qu'un seul but et ce n'allait pas être ces deux idiotes, et dieu ne sait qui, qui m'empêcheraient de l'atteindre. Proposer la résurrection à tous les participants me semblaient étrange. Je n'avais aucune idée du nombre que l'on était, mais j'étais certain que ce qui se passait ici n'avait rien à voir avec la collaboration. On devait s'entre-tuer, c'est ce qu'ils cherchaient.

-Bien sûr que si ! C'est forcément une épreuve : savoir lequel de nous est le plus fort.

-Mais pas du tout enfin ! Qu'est ce qui vous fait dire ça ? Vous ne savez pas lire une boussole ?

Plus cette petite conne parlait et plus je m'énervais. Finalement, je préférais peut-être Marlène. Son amie paraissait beaucoup moins effrayée par ma présence. Je savais très bien ce que je faisais. J'étais à deux doigts de lui lancer la fourche, mais me retint. Elles pouvaient être utiles.

-Qu'est-ce que vous en savez ? Vous aidez Dipper à contrôler ce qui se passe ici ou quoi ?

-Vous êtes complètement malade ! Monsieur Dipper n'a jamais parlé de s'entretuer, on peut parfaitement s'entraider ! rétorqua Marlène.

-S'entraider ? Dipper n'a jamais parlé de ça non plus. Il a d'ailleurs été très flou sur le sujet, vous ne pensez pas ? Il doit juste vouloir qu'on s'entre-tue. Battez-vous au lieu de toujours fuir !

-Jamais ! Mourrez seul si vous le souhaitez !

Ah oui ? J'en avais marre. Je n'étais pas ici pour discuter avec deux idiotes têtues. Je pris ma fourche et la lança, voulant enfin enfourcher Marlène et son amie pour qu'elles se taisent pour toujours. Malheureusement la fourche n'atteint aucune cible et omba sur le sol, de mon côté. Je pus donc la récupérer, évitant ainsi de leur donner une arme facilement. C'était déjà ça.

-MAIS TU AS ESSAYE DE NOUS TUER ? ESPECE DE FOU !

-Je te l'avais dis !

-Tu veux que je reccommence ? Je loupe pas deux fois ma cible !

-Mais oui...

Je rêvais où elle se fichait ouvertement de moi ? Je croyais définitivement avoir tout vu. Cette petite conne n'avait pas peur de la mort ? Je pris de nouveau ma fourche et la lança de nouveau. Mais elle retomba de nouveau lamentablement sur le sol. Pour embrocher des gens c'était pratique, mais pas vraiment pour attaquer à distance. J'entendis un léger rire au dessus de moi. Je haussais la tête, après avoir ramassé ma fourche et vit que Kara était en train de se moquer. Si seulement je pouvais lui faire bouffer ses petits rires. Je vis Marlène agripper Kara, visiblement toujours effrayé. Au moins mes essais avaient fait de l'effet sur l'une des deux.

-On dit jamais deux sans trois...

Je lui lançais un regard noir, prêt à lui montrer que j'allais casser cet adage dans la seconde mais j'entendis une porte grincer. Quoi ? Est-ce qu'il y avait d'autres personnes avec nous dans l'église ? Tout cela allait devenir encore plus intéressant...

:copyright:️ Grey WIND.


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[Evènement #124] Double Je  - Page 2 _



________________________________________ 2020-05-02, 12:00

Qui suis-je ? Mais qui es-tu ?
Double Je



Suivant sa boussole, je me remémorais le rêve qui m'avait travers l'esprit cette nuit. En était-ce seulement un ? Nauséeuse, je me souvenais encore très clairement la sensation de vide que j'avais ressenti. Si vide, que j'avais l'impression d'avoir été englouti. Des cris  avaient résonné au loin, comme ci la scène était devenue incertaine dans mon esprit. Des voix familières, dont je n'arrivais plus à mettre un nom dessus. Des gens qui se battaient, se déchiraient au rythme des injures. Deux silhouettes étaient apparu, chacune d'elle avait une arme en main. Ils tirèrent. L'une des deux tomba, et ne bougea plus, inerte, à la balle qui venait de se loger dans son corps. L'autre, rampa sur le sol, tendant sa main vers moi en signe de détresse, d'appel à l'aide. Je l'ignorai et levai ma propre main. J'avais moi aussi une arme en ma possession. A mon tour, je tirai, froidement. La deuxième silhouette s'immobilisa sans un bruit. Puis, ce fut les flammes, celles qui s'échappaient sans doute de l'enfer. Elles m'engloutirent simplement. Dévorant ma chair contaminée par mes propres pêchés. J'avais mérité mon sort.

Au cours de notre courte escapade, j'avais voulu rassurer Marlène, en lui déclarant qu'on avait tous le droit à une seconde chance, mais je n'étais plus vraiment sûre de ce que j'affirmais. Quel avenir m'attendait après la résurrection si j'avais perdu ceux sur qui je comptais ? La colère s'était déversée en moi au moment de mon réveil. Mais elle avait vite était remplacée par le doute. Etais-je aussi gentille que je voulais le croire ? Avais-je réellement tuer quelqu'un de sang froid ? 

Je m'emportait sans doute un peu vite, qu'est ce qui me prouvait que ce rêve était réel ? Et qu'on ne me testait pas encore ?  Je ne devais pas porter de conclusions hâtives alors que je n'avais même pas encore tout mes souvenirs. Etait-ce vraiment l'instant de ma mort après tout ? Ou une simple scène auquel j'avais assisté ? Ou peut être avais-je eu une bonne raison de faire cela ? Comme défendre un être cher ? 

Malheureusement, je n'avais encore aucunes de ses réponses en ma possession. C'est pourquoi, je reconcentrai mon attention sur le petit objet sphérique qui nous avait amené à entrer dans cette église entièrement délabrée. Le toit s'était écrasé au centre de la pièce principale et dévoilait désormais un immense ciel orangé. Les  deux escaliers disposés de chaque côté de la grande porte avaient subis des dommages. Les rendant pratiquement inaccessible pour nous. Enfin, cela était en partie vraie, puisqu'il n'y avait qu'un seul des chemins nous guidant jusqu'à la pièce du haut qui avait été détruit. Faisant confiance à notre boussole, nous bravâmes nos incertitudes face aux voix masculines qui venaient jusqu'à nous, et nous escalades le deuxième chemins de marche. Marlène me fit la courte échelle pour monter la première. Inversant ensuite les rôles, je m'allongeai sur le sol et tendis les mains dans sa direction pour la hisser.   

Tout aurait pu se passer sans encombres, si l'homme qu'elles avaient croisé hier, n'avait pas choisi ce moment pour débarquer à l'improviste. Reconnaissant Marlène, qu'il avait agressé la veille, il se hâta de venir lui saisir l'une de ses jambes maintenant en l'air. Avec sans doute l'espoir de la passer sous sa fourche. La femme noire, hurla à son contacte, prise de panique dans ses filets. De mon côté, je tirais sur ses bras, dans l'espoir de la faire remonter rapidement. Mais la poigne de l'homme était ferme, et je n'avais pas la meilleure prise sur elle. J'avais tenté d'attirer alors l'attention sur moi, espérant qu'il se décide à lâcher Marlène. Fou d'orgueil, il rata deux fois sa cible avec sa fourche. Il n'était peut être pas aussi doué qu'il le paraissait. Intérieurement, je jubilais face à cette chance. J'avais certes, été effrayé à son lancé, mais le voir ainsi échouer, faisait toujours plaisir. Je ne devrais pourtant pas trop jouer à cela, dans le risque qu'il fasse du mal à Marlène. 

Attirés par tout ce vacarme, nous entendîmes la porte du haut grincer. Laissant apparaître deux hommes sur le pan des escaliers. Qu'allait-il advenir de nous désormais ? J'avais réussi à hisser Marlène avec moi, mais s'ils souhaitaient aussi nous tuer, je ne donnais pas cher de notre peau cette fois-ci. 

Mais au vu de la posture de son corps, les deux hommes n'avaient pas semblé souhaiter être découvert de si tôt. Rapidement, le plus grand des deux se reprit, portant ses mains sur ses hanches. 

- Fallait bien qu'on se croise à un moment je suppose. 


Offrant un regard empli de jugement envers nous, il nous détailla de la tête aux pieds, prêt à se faire un avis sur le danger que nous représentions. Puis, s'avança prudemment dans les escaliers, il tendit le cou et esquissa un sourire moqueur, à l'intention d'Henry. 


- Ça va, tu t'amuses bien ? Je veux pas m'interposer dans ton tir à la fourche, mais ta copine a raison: faut suivre la boussole. Enfin, je comprends que tuer des gens puisses paraître attrayant quand on est déjà censé être mort. Il leva ses mains, comme pour se retirer de tout leçon de morale envers lui. Tu fais ce que tu veux mec. 

Tentant de réfléchir à un moyen de se débarrasser de nous, sans risques, Elijah jeta un coup d'oeil aux alentours. 

- Allez, faites comme ci j'étais pas là !

Henry, en bas, lança un soupir, à défaut de sa fourche. 

- Admettons qu'on collabore tous. Qu'est ce que vous proposez, à part suivre la boussole ? 
- Euh... suivre la boussole ? Puisque c'est notre objectif Einstein. 

En parlant de boussole, l'un des hommes du duo, toujours le même ronchon, regarda les aiguilles, en quête de repartir. Voyant que celles-ci recommençaient à tourner dans tout les sens, il tapa dessus, agacé. 

- Bordel, la mienne refait des siennes. 

Je sortis la mienne, afin de vérifier ses dires. 

- Effectivement, elles se remettent déjà à bouger... qu'y avait-il là-haut ? 

Hésitant, Elijah sortit tout de même un pistolet de sa poche, et le tendit, à la vue de tous. 

- Ça. Ria-t-il. Peut être qu'il avait raison en faite. Indiqua-t-il en pointant Henry. Faut vraiment qu'on s'entre-tue. 

Prise de nouveau de peur, Marlène essaye tout de même d'intervenir dans le dialogue. 

- Mais... peut être est-ce pour se défendre ? 

Elle n'avait pas tort. 

- Ah oui ? Demanda Elijah, amusé. Et contre qui ? Il rangea son arme en esquissant un clin d'oeil. Vous en faites pas,  je l'utiliserais qu'en cas de nécessité. En attendant, je m'en porte garant. 

Il n'avait pas tort aussi. Mais de là à lui faire confiance... je ne savais pas trop. 

- Je... je ne sais pas ! Pourquoi dès qu'on vous donne une arme, vous ne rêvez de vous en sortir que pour tuer quelqu'un ?! 
- J'ai jamais dit ça, perso. Il haussa les épaules. Maintenant, chérie, tu vois, une arme... c'est pas trop fait pour cuisiner. 
- Je ne suis pas ta chérie ! Déclara-t-elle en serrant son couteau contre elle, comme ci sa vie en dépendait. 


Me décrochant un instant de la conversation. Je me bloquai, attentive aux sons. 

- Vous avez entendu ça ? 

A son tour, Elijah fronça les sourcils, à l'écoute du moindre bruit. Des grattements étranges, se firent de plus en plus nombreux contre les portes closes, autant en haut qu'en bas. Je sentais mon coeur battre de plus en plus fort, stressée de voir ce qui pouvait débarquer dans les minutes qui suivaient. Et si, c'était ça notre test ? 

Eli ressorti son arme, prêt à tirer sur n'importe quoi qui surgirait de la porte du haut. Puis, ce fut la surprise, les portes cédèrent et laissèrent apparaître des formes humanoïdes, mais la chair semblait avoir déjà pourri sur eux, ils ne se rendaient plus compte de leur condition. Ils s'avancèrent en grands nombres, de tout les côtés. Ayant encerclé les participants. Ils étaient trop nombreux, pour seulement cinq personnes. Nous risquions d'y passer. Si nous étions déjà mort, pourquoi nous envoyer ceci ? Les monstres semblaient en colère, pour qui ? Pour quoi ? Nous n'en savions rien, et à vrai dire, je ne comptais pas vraiment leur poser la question. Peut être avions nous déranger leur repos éternel ? Nous étions dans une église après tout. 

Prise de panique. Je criai, tout simplement. 

- Qu'est ce qu'on fait maintenant ?! 
- Tu te sacrifies ! 

Aucun doute, j'aurais moi-même dû le sacrifier avec sa propre fourche. Tant de mauvaise foi en une personne, ce n'était pas possible. 

Ni une, ni deux, Elijah sauter des escaliers et écrasa deux créatures sur son passage. Ce qu'on pouvait appeler une bonne réception. C'était toujours ça de pris. Ne se dégonflant pas -avait-il vraiment le choix aussi- il commença à se battre pour sa... survie ? 


- Est-ce que parmi vous, quelqu'un aurait une arme ? Demanda-t-il, dégainant son couteau, prêt lui aussi à en découdre. 

Désormais deux au rez-de-chaussé et trois à l'étage, ceux du bas, tentèrent de se frayer un chemin vers la sortie. L'un en enfourchant ce qui se trouvait sur son passage. L'autre, en portant des coups sans jamais tirer. Quitte à avoir une arme à feu, pourquoi ne l'utilisait-il pas à ce moment ? Sans attendre, et par manque d'option, Gavin sauta à son tour afin de suivre le même plan. Quant à moi, je me retournai vers Marlène, en pleine panique. 

- Je peux prendre ton couteau ? 

La femme noire sembla réfléchir un instant à ma proposition, risquerait-elle sa vie sans moyen de défense ? Son attente était justifiée. Mais nous n'avions pas le temps. N'ayant pas l'occasion de me donner de réponse. Elle se fit pousser sur le côté, et tomba dans les escaliers. Par chance, il y eu plus de peur que de mal, la chute ne lui avait entraîné que quelques égratignures. Dans le même élan, Elijah réussit à sortir de l'église indemne, me faisant le perdre de vue. D'autres, furent malheureusement moins chanceux dans leur tentative. Henry, qui chassé pourtant les bêtes avec fougue, se fit arracher un bras, une douleur sembla le faire grimacer, mais pas autant qu'elle aurait dû. Quant à Gavin, il se fit dévorer vivant, par les créatures similaires aux zombies. 

Quant à moi, je tentai une autre tactique. Ce n'était pas avec mes objets que j'allais pouvoir survivre alors, saisissant dans l'une de mes mains le couteau, et dans l'autre Marlène. Je remontais vers la pièce du haut, espérant trouver une autre sortie ou un moyen de défense. Portant des coups violentes, nous réussîmes à atteindre la pièce du haut, qui avait été vidé de ses monstres. J'avais plusieurs écorchures sur moi, mais rien de bien inquiétant. Je ne ressentais pratiquement aucunes douleurs, alors c'est ce que j'en déduisais. Je n'osais pas regarder, me sentant de plus en plus malade, comme ci j'allais rendre un déjeuner que je n'avais pas pris. J'avais l'impression que la vue du sang me retournait entièrement l'estomac. 

Fouillant frénétiquement la pièce avec l'aide de Marlène, je tombai sur une bouteille d'eau bénite. Je ne savais pas si cela serait efficace contre ces choses, mais je l'espérais. De toutes manières, c'était notre seule chance. 

Nous entendant, les créatures enfoncèrent de nouveau la porte, étant à leur portée, tentant le tout pour le tout, je leur jeta un peu d'eau bénite. Et cela marcha, le peu ayant reçu du liquide, fondit dans un cri de gargouille. 

Je regardais derrière moi, espérant une autre issue. Une fenêtre était bien là, mais aurais-je la possibilité de sauter de cette hauteur sans mourir de nouveau ? 

Tentant, le tout pour le tout, je me lançais tout de même à travers la fenêtre... et hurla sous la douleur lorsque ma jambe se brisa nette à ma réception. 

:copyright:️ Grey WIND.


Elijah *
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[Evènement #124] Double Je  - Page 2 _



________________________________________ 2020-05-02, 21:38

Qui suis-je ? Mais qui es-tu ?
Double Je


J'avais rouvert les yeux étalé dans les marches de l'escalier, me souvenant être en train d'atteindre la porte que m'indiquait la foutue boussole du scoot à la casquette. Pourquoi m'étais-je évanoui ? Clairement, je savais pas. Je voyais pas ça comme un simple coup de fatigue - je veux dire, tu t'endors pas dans des marches qui manquent de s'effondrer même lorsque t'as un coup de barre énorme. Puis j'étais mort, bordel. J'avais pas que ça à foutre que de dormir. C'était un truc de vivant ça... Pourtant, je jurais avoir fait un rêve durant cette absence. Un truc bien glauque comme on les aime. Il y avait des bruits tout autour de moi, des pas de courses dans lequel - je crois - avoir été emporté. Des personnes couraient avec moi - trois ? - Allez savoir qui c'était mais si je n'étais pas sûr de leur identité, je connaissais l'émotion qui régnait dans cet endroit - en moi. J'avais la haine et je pourrais pas encore dire pourquoi. Mais j'étais vraiment en colère contre eux. C'était qui ces gens ? Et je leur voulais quoi ? Rien que d'y penser ça me dégoûtait, j'avais envie de les buter. Mais un des trois se chargea de me plaquer au sol avant que j'ai pu faire quoique ce soit. Ce connard m'a frappé au visage et je sentis le sang dans ma bouche. Il s'écarta alors, disparaissant lâchement avec son acolyte et avant même que je ne pus me relever, le troisième et dernier de la bande me visa de son arme. J'avais hurlé de rage avant qu'il ne me tire dans le cœur froidement. QUEL ENFOIRÉ !

"JE VAIS LE BUTER !"

Sale chien ! C'est lui le coupable, celui qui m'a tiré dessus, celui qui m'a tué envoyé ici ! Qu'il crève, je vais le démembrer, l'écraser de tout mon poids, lui cracher mon sang à la figure. Oh bordel, j'étais chaud là. J'allais ressusciter quoiqu'il en coûte juste pour envoyer cet enflure ici. Il allait comprendre sa douleur. J'avais pas perdu de temps pour grimper le reste des marches qu'il me restait et j'étais motivé à bloc pour trouver ce que la boussole m'indiquait jusqu'à ce qu'une autre personne entre en scène. C'était pas le moment, sérieux. Mais tellement pas. J'avais encore cette haine et cette rage refoulée de ce souvenir et j'étais juste pas près à être sociable maintenant. Seulement, le type qui m'adressait la parole m'avait fait comprendre que dans tous les cas, j'allais pas trop avoir le choix. Il avait une boussole et suivait la même direction que moi. J'avais pas de quoi le tuer et j'avais clairement la flemme de m'embrouiller dans cette situation. Tant qu'il gênait pas, il faisait ce qu'il voulait.

On arrivait ensemble dans la pièce que la boussole nous faisait chercher. Elle était si banale que je m'en trouvais presque dégoûté d'avoir fait tout ce chemin pour ça. Si j'ai pas mon portail allée simple pour la Terre, je les tuais tous. Encore.

"J'ai pas passé mon trajet à écouter une boussole délirante pour me repentir dans une église... y a vraiment intérêt à ce que ça vaille la chandelle."

Mon camarade balayait du regard la pièce dans laquelle on nous avait amené avant de lui-même conclure plus sagement :

"La boussole n'a pas pu nous conduire ici sans raison. Il doit forcément y avoir quelque chose de spécial dans cette pièce. Aide-moi à chercher."

Ouais, pas faux. Mais en vrai, je faisais confiance à personne ici, même pas à une boussole. C'est pas elle qu'allait me dire "Eh viens, je vais t'aider à ressusciter". Nan, elle s'est emballée comme une toupie avant de subitement s'arrêter pour m'indiquer un endroit où faire le messe. Enfin, maintenant que j'y étais... Pourquoi ne pas chercher un peu plus loin. J'hochai la tête et commençai les fouilles avec Gavin. On regardait un peu partout avant de comprendre que l'aiguille devait forcément être plus précise que ça. Je me laissais conduire par elle - encore une fois - mais me fit stopper alors par un mur qui me laissait entendre toute sorte de choses. Et si ce qu'on cherchait était pas dans cette pièce ? Et si le truc était DANS le mur ? Bordel...

"Elle se fout de moi, là ? Je vais pas manquer de faire s'écrouler cette baraque sur ma tête juste pour faire ce qu'elle veut de moi ?"

Mais heureusement, j'avais senti quelque chose bouger sous mon pieds. Une trappe. Je préférais parce que j'étais pas prêt pour longtemps encore à jouer à leur petit jeu, ça m'aurait bien saoulé.

"Jackpot ! Avais-je crié à Gavin pour qu'il vienne voir avec moi ce qu'il se trouvait sous cette plaque de bois. Ooow..."

Un pistolet. Ouais, tout ce chemin pour un pistolet, y avait toujours pas de caméra cachée j'ai vérifié en arrivant. Mais bordel, je crois que même sans ça, j'ai toujours l'impression que le divin à un humour bien à lui. Qu'est-ce que tu veux que je foute de ça, bordel ? Je suis déjà mort et mes camarades aussi ! Je vais pas les buter, wesh ! J'attrapai l'arme en me redressant pour la montrer à Gavin - perdu entre la joie et l'exaspération. En plus, y avait qu'une balle.

"Bien jouer Eli, ça pourra nous être utile, peu importe ce que nous avons à affronter.

- Je sais pas si c'est de l'humour noir ou bien une sortie de secours, mais il est hors de question que je me suicide."

Je voyais pas trop ce qu'on pouvait affronter si ce n'était pas les uns et les autres.

"Eh ben je suis navré de te décevoir mais je vois difficilement où nous pourrions aller autrement. Si la boussole nous a conduite jusqu'ici, c'est qu'elle doit avoir une bonne raison."

Est-ce qu'il parle sérieusement quand il sous-entend qu'il faudrait qu'on se suicide ? J'avais peut-être pas que ça à faire que de mourir une seconde fois. Je veux dire, l'idée du test, c'était pas qu'on prouve qu'on voulait vivre, justement ?

"Je crois qu'on va pas avoir d'autres choix. À moins qu'il y ait une autre porte de sortie ?"


Il commençait à regarder autour de lui à la recherche d'une échelle ou quelque chose pour les faire descendre. Ok, les escaliers étaient plus en très bon état mais hey, j'avais pas envie de crever moi. D'une grimace pas super serein, je tentai :

"On peut toujours voir pour reprendre l'escalier - puis au pire on sautera hein."


Je meurs pas dans une église. Tu rêves, mon vieux. J'avais autre chose à fout- Oh... Des voix se haussèrent au rez-de-chaussée. Comme je l'avais prévu, les autres scoots à boussole venaient nous rejoindre.

"Ça y est, Souriais-je narquoisement à mon partenaire, le reste de la troupe est là. Tout ce que tu veux qu'ils sont encore en train de s'entretuer !"

Gavin rit légèrement à son tour en repensant à la confrontation entre les deux noirs.

"Eh ben si l'autre taré avec sa fourche est encore là il y a des chances."


Je m'approchai de la porte que j'entrouvris doucement pour observer les nouveaux arrivants. Deux jeunes filles se trouvaient sur le palier et l'une d'elle était justement la victime de l'agresseur à la fourche ! Elle parlait avec lui, à supposer, puisqu'évitant son arme à plusieurs reprises. Ces abrutis prêtaient plus attention à survivre entre eux qu'à chercher là où la boussole voulait les mener. J'étais mort de rire à l'intérieur, le show du siècle. D'un chuchotement discret et sans quitter ces idiots du regard, je chuchotais à Gavin :

"Si on peut les éviter, je t'avoue que ça m'arrangerait. J'ai pas trop envie d'être ralenti dans ma course.


- Tu n'as peut-être pas tort, on progressera peut-être plus facilement si on n'avance rien que tous les deux !"

Carrément que j'avais pas tort, c'était la meilleure idée qu'on pouvait avoir.
Bon ok, on s'était fait cramé même pas quelques secondes après avoir tenté la fuite mais c'était à prévoir avec l'état de l'escalier de droite. Je m'attendais pas à ce qu'on aille loin. Puis c'était pas plus mal qu'on face acte de présence. Histoire de se présenter chacun notre tour, prendre une petite tasse de thé dans l'allée principale aux côtés du Christ et tout ça. Ouais, ouais... Puis on avait invité des gens aussi, à nous rejoindre. C'était tellement prévisible qu'il y aurait des morts-vivants ici. Limite ça m'étonnait qu'on en ai pas vu plus tôt avec leur petite famille et leur non-existence paisible dans cet entre-deux. J'en peux plus, ça me saoulait déjà. Les zombies étaient arrivés de n'importe où - dont la pièce où Gavin et moi venions de sortir - et ils se jetaient sur nous pour nous faire des leurs, ces cadavres décomposés. Ouais, j'allais clairement pas rester isolé dans un bâtiment en leur compagnie et encore moins au premier étage, fallait être suicidaire et c'était pas mon problème si les deux copines et Gavin l'étaient. J'avais sauté pour atteindre le rez-de-chaussée, renversant deux zombies sur le passage puis traçait alors jusqu'à l'extérieur. J'étais sain et sauf, bordel. J'y avais vraiment pas cru, sur le coup.

"OUAIS ! M'excitais-je de joie en sortant intact du bâtiment. Oh, ce skill, je m'en remets pas. On m'a laissé mes compétences de combat. Je pris deux doigts que j'embrassais avant de les lever au ciel. Merci. Je te revaudrais ça, t'inquiètes. Ressuscite-moi et je fais ce que tu veux !"

Puis je jetai un œil à mes coéquipiers et remarquai qu'ils avaient pas tous les grâces de Dieu... Le type à la fourche s'était fait blessé avant de me rejoindre, les deux filles étaient encore en haut... Donc - mortes, hein. On se fait pas d'illusions. Quant à Gavin... Je soupirais d'une grimace.

"Mec, si tu voulais vraiment te suicider, je t'aurais passé le pistolet, tu sais."

Non en vrai je l'aurais pas fait mais ça aurait quand même été une mort plus classe que ça. J'avais de la peine pour lui, il semblait cool puis il était le seul à connaître mon nom pourri. Le prochain qui me demandait mon nom, je dirais El. Parce que c'est court, c'est simple, on se prend pas la tête et surtout, ça va pas me saouler d'entendre mon nom en entier. Je suis sur que l'autre Dipper là, il m'a menti. Il s'est bien foutu de moi. Elijah. Ta tronche ouais. Même Dipper ça craint. On dirait une marque de voiture.

Mine de rien, j'avais pas grand monde à qui me présenter encore - peut-être le type qui sortait sans son bras mais avait plutôt l'air de bien se porter malgré tout. À croire que ça ne l'atteignait pas tant que ça. Un dur à cuire ? C'est toujours utile. Les deux gamines du premier étaient... Quoi ? Toujours en vie ? Chapeau bas, les gonzesses ! La vache, j'y croyais tellement pas, je suis choqué. J'ai su qu'il y en aurait une des deux qui reviendrait quand j'ai entendu un cri strident siffler dans mes oreilles suivi d'une énorme explosion puis de deux petits corps blessés boitant jusqu'à moi. La noire avait un peu mal atterri mais réussissait encore à marcher - et sûrement à chialer - et sa copine, quoiqu'une jambe plus en très bon état, gardait la force d'avancer. C't'équipe de bras cassés, j'en peux plus. D'ailleurs, ça me faisait penser que mon combat était pas fini non plus. Des morts vivants à l'église, c'était pas suffisant - nan - il y en avait dans tout le village. Et on était leur cible. Me lâche pas maintenant le divin, je te rappelle que je dois revenir à la vie pour rendre justice à moi-même.

Bon maintenant, divin ou non, les faits étaient là : On était cernés, entourés par des morts vivants affamés ou juste ennuyés qui veulent passer le temps en faisant flipper les nouveaux. J'étais de moins en moins serein quant à l'évolution de la situation, cherchant où on pourrait trouver le miracle lorsqu'une des filles lança avec grande perspicacité :

"Il nous faudrait de l'aide ! On va jamais s'en sortir !

- Bah vas y ! PRIE ! Raillais-je à moitié avec sarcasme même si occupé à survivre.

- A L'AIDE ! Elle reprit. QUELQU'UN ! S'IL VOUS PLAÎT !"

Mais c'est qu'elle le faisait vraiment, en plus. Et tout cela en lançant de l'eau d'une bouteille sortie de nul part sur les zombies qui l'attaquaient. Je riais de ses tentatives à trouver des solutions. Chacun ses techniques, je suppose. Fallait bien une désespérée dans la bande pour faire ça. Mais je pense que le pire, il est arrivé après. Ou du moins, le plus drôle. Une lumière dans le ciel - Ouais, ouais, je mens pas - une lumière dans le ciel est apparue - Vas savoir d'où -, laissant s'entrouvrir une sorte de portail avec des gargouilles sur lesquelles se tenait qui ? DIPPER ! J'étais pas prêt. J'ai explosé de rire comme jamais, c'était si dur de se concentrer en même temps que de voir ce gamin s'élever comme Dieu dans la bible - hilarant.

"Vous avez demandé de l'aide ?"


Ah bah alors là.

"Ah le revoilà celui la !

-Mais... -"

J'arrivais plus à parler, j'ai explosé de rire comme jamais dans ma vie - tant que je croyais avoir une crampe et mourir de rire plutôt que de mourir machouillé par les cadavres automates.

"Azy... - Coupé par un rire - sors les caméras. J’en peux plus. Je pourrais rester ici juste pour voir ça chaque matin à mon réveil. Encore coupé par un fou rire. Oh bordel si drôle."

Depuis le début je fais des blagues religieuses, remerciant le bon Dieu qu'il et là qui est-ce qu'on me sort comme représentant du divin ? L'autre catholique qui pensait qu'il fallait faire ses preuves de je-sais-pas-quoi ? J'étais mort. De rire, je veux dire.

"Dipper ! Tu fous quoi la ? Moi quand je te demande de l’aide tu me sors que si tu le fais c’est pas drôle mais une nana s’en charge et ça y est va que ça envoie les pétales !

- À vrai dire. Je n'ai jamais dit que vous n'aviez pas la possibilité de m'appeler. Je dirais même que je vous avais déjà prévenu. Vous avez simplement oublier ça dans vos vies précédentes !

- Va te faire foutre tu sais qu’on a oublié ! Attends. Wesh quelles vies précédentes ?"

Il haussa les épaules. Et il a encore ignoré ma question.

"Alors de l'aide ? Vous savez que vous risquez d'y passer ?"


Pfff, ça me saoulait. J'ai appelé personne moi - même si mine de rien, j'avais également besoin d'aide. Seulement j'avais trop de fierté pour répondre à sa question, je préférais qu'on s'en charge pour moi. Le seul gars qui restait avec moi avait encore ses pulsions meurtrières, je préférais pas rester avec lui longtemps.

"Oui bah bute-les qu'on en finisse !"

Je pensais qu'il parlait de nous - donc j'ai rétorqué :

" T’es malade ! T’as cru que j’avais envie de crever ? Laisse-toi faire toi, il te manque un bras !

- C’est les poufs qui devraient mourir en premier pas moi !"

Encore à voir ça, mec. Mais en fait je sais pas trop si on se comprenait vraiment, donc j'ai pas poursuivi trop longtemps la discussion.

"Pourquoi on devrait mourir, il accepte de nous aider !"

Mais en échange de quoi, à ton avis ? Bordel, elle croit vraiment que tout va lui tomber du ciel, elle. Enfin -... Ouais, je me comprends.

"Et bien qu'il le fasse et plus vite que ça !

- Vous semblez avoir oublié la politesse.

- Vous semblez avoir oublié qu'on va mourir !
Rétorqua habilement Henry en fronçant des sourcils très menaçant.

On allait tous crever avant d'avoir fini cette discussion. Limite le gamin cherchait à ce qu'on se mette à genou pour lui, ça me faisait rager. Tu vas vite comprendre comment ça fonctionne la politesse chez moi, bonhomme. Je vais lui retirer le sourire qu'il nous affichait fièrement du haut de ses deux ou trois petits nuages blancs. Gris, en fait.

"Aidez-nous, s'il vous plait !

- Bien... Sachez juste. Que vous me devrez quelque chose en échange."


Je le savais ! Bordel, mais qu'il aille se faire pendre, je vais même pas lui donner un sous à ce type ! Même pas un merci de sa foutue politesse ! Le pire, c'est qu'on avait même pas le temps d'en discuter parce que pendant qu'il nous faisait ses petits deals, nous on était en train de sauver notre peau ! Ou peut-être notre âme, au point où on en était.

"Tu veux pas arrêter le temps ou un truc comme ça pour qu'on en discute puisqu'apparemment T'ES CAPABLE DE VOLER ?!

- Je ne vole pas..."

Si tu voles, abruti. Et je suis obligé de lever la tête pour te parler et me rebooster à ton sourire de crétin, là. Ça me donnait assez de motivation pour m'attarder sur encore deux ou trois morts-vivants même si j'étais essoufflé physiquement. Paré à enchaîner, Dipper apparut derrière moi soudainement pour poursuivre :

"J'apparais."

Ah ouais ? Cool. Allez, une droite pour toi ! Eh ouais, super, j'oubliais qu'il pouvait esquiver ! Que de bonne humeur me rendait ce garçon, j'avais si hâte de le rencontrer en vrai et de lui péter les dents. Il aura plus de quoi sourire après...

"Tu n'es pas très fair-play. Je t'ai connu meilleur dans une autre vie."

Il veut vraiment qu'on parle fair-play ? Je vais le buter. Le. Buter. Il faisait tout pour m'énerver et il pensait qu'il y aurait pas de conséquences ? Bah allez, qu'il le croit encore un temps. Allez ! Il va vite retomber de son nuage. Je le jure, il va redescendre et pas avec ses petites ailes.

"Vous êtes tous prêts à accepter votre sacrifice pour sortir d'ici ?
Il reprit.

-Dis ce que c'est et on voit !

- Je ne peux pas vous le dire. Ça fait parti du contrat ! Quel contrat, wesh ? Mais en cadeau, je vous révélerais autre chose !

- En cadeau gngngn ! T'as cru qu'on avait quel âge, enfoiré ? GROUILLE TOI !

-C'est pas comme si on avait le choix de toute façon...

-Bien. Je prendrais ça pour un oui."

Puis il claqua des doigts et nous nous retrouvions au milieu de nuuuul part dans le désert. J'étais essoufflé, claqué, énervé et toujours en compagnie de la casquette bleue et des 3 autres zouaves que je supportais à peine. J'allais crever dans le sable avec eux, c'est parfait ça comme mort. Puis je me réveillerais dans une pièce avec un autre apprenti emmerdeur. Et je ferais des cauchemars d'eux en train de se plaindre tout le temps. SUPER.

"Mais... Où sommes-nous ?"

Han nan, s'il vous plait. Pas elle.

"Ferme-là. Si on l'arrêtait pas maintenant. On l'arrêterait jamais et elle allait continuer à se plaindre. C'est pas parce que t'as encore la capacité de parler que tu dois l'ouvrir. Donc ferme. Là."

Ça c'était dit. Une chose de moins à dire à ces boiteux. Elle semblait même pas l'avoir bien pris, pensant sûrement que c'était contre elle que j'étais. Pas du tout ! C'était vraiment pour son bien que je disais ça - pour rappel, son agresseur et futur meurtrier est toujours là. Un bras en moins, mais toujours là. Si elle continuait de parler, elle allait rien comprendre à sa vie sous peu. Pour le moment, c'est à ma répartie qu'elle semblait ne rien comprendre mais j'avais tant la flemme d'expliquer. J'en avais ras le bol.

"Hanw, petit ange. Lançais-je d'une mine blasée. T'es blessée par mes paroles ?

- Je t'emmerde."

Ooooooow. Ça se rebelle ! Je ne pus m'empêcher de lâcher un rire surpris avant que l'intello ne réponde dans le plus calme des mondes :

"Nous sommes dans un désert."


Waw. Captain Obvious. Il veut qu'on l'applaudisse ? On continue comme ça la partie, peut-être - Il nous change de lieu et nous on doit deviner où on est. Quelle équipe de tarés, j'allais pas m'en sortir avec eux. Bordel, et celui quid donnait les miracles c'était celui que j'avais le plus envie de démonter. J'étais trop fatigué pour y penser néanmoins. Je crois que c'était le cas de tout le monde, c'est pourquoi on se contenta d'écouter le Messi donner ses petits "cadeaux".

"Alors vos cadeaux. Elijah, ton arme n'a pas qu'une seule balle. Tu peux juste les tirer une à une. Et pour cela. Tu dois avoir l'autorisation d'une tierce personne."

Ah ouais le truc du genre : "Visez. Tirez !" Et cela pour chaque balle ? Le temps d'avoir une nouvelle autorisation signée, je pouvais m'en prendre trois dans le front, grosso modo. Je me contentai de sourire en m'asseyant sur le sable.

"Je suis trop gâté.

-Moi je peux lui donner mon accord. Sauf si c'est pour me tirer dessus."

Je lui souriais alors d'un "Si tu me protèges, je te protège.". On s'entraide. T'façon je me voyais plus trop faire ami-ami avec les deux filles Best Friend Forever, donc on va rester sexiste et dire que les gars ce sont les meilleurs, hein.

"Kara. Votre eau bénite peut apporter des soins supplémentaires. Vous avez des sources disposer à certains endroits pour la remplir."

Mais. En fait on est dans un jeu vidéo. Au point où on en est, ça m'étonnerait même plus. Un PNJ qui débarque de nul part, des changements d'espace en un claquement de doigts, une quête, des bonus et des zones de recharges ? Le divin savait plus quoi faire, ils ont copié sur l'Homme.

"Concernant les zombies que vous avez rencontrés. Ce sont des sans âmes. Des personnes qui étaient comme vous. Mais qui n'ont jamais réussi à trouver un sens à leur existence. Ou qui ont échoué."


Et toi, Dipper ? Il t'est arrivé quoi pour que t'aies été gradé ? T'avais trop de bonté en toi ?
Je comptais pas finir comme les morts vivants de tout à l'heure. J'avais vraiment un sens, dans ma vie, perso... Vivre. Vivre c'est déjà bien. Ouais, je veux pas gagner de l'argent ou trouver l'âme sœur mais j'ai pas besoin de plus que la vie moi. Ça me suffisait. Savoir que je respirais me suffisait.



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[Evènement #124] Double Je  - Page 2 _



________________________________________ 2020-05-03, 20:53

Qui suis-je ? Mais qui es-tu ?
Double Je


Les minutes qui précédèrent ma seconde mort n’eurent rien d’agréable. Il faut dire que l’expérience de se faire dévorer vivant par un zombie affamé n’est clairement pas la meilleure qui nous arrivé. J’ignorais qui j’étais dans l’autre monde mais je savais au moins que ma fin n’était pas aussi pathétique que cette dernière. Je ne m’attarderais pas plus en détail sur l’immense douleur qu’avais été la mienne en cet instant. Si vous voulez des détails, interrogez le steak qui vous mangerez au prochain dîner, il vous dira ce que j’ai dû traverser.

Je ne m’imaginais cependant pas revivre le cauchemar de la veille alors même que je m’endormais dans mon tout dernier sommeil. Si ma dernière mort était avant tout dû à une subite crise de panique de ma part, la première avait été motivée par un excès de zèle et de courage. Sur fond de trahison, j’avais cherché à régler les comptes d’une personne qui m’avait déjà trahie. Les balles avaient alors fusé mais lui avait eu plus de chance que moi. Car si j’étais parvenu à le blesser grièvement, lui en revanche m’avait saigné à blanc. Ce n’était pas une mort très glorieuse, mais j’avais au moins appris que dans cette autre vie que j’étais une personne brave. Si je fréquentais des personnes louches, je possédais en moi enfouis quelque part du courage et de la détermination. Des qualités qui m’avaient conduites jusqu’à la tombe. C’était peut-être pour cela que j’avais tenté de changer les règles du jeu… sans pour autant réussir à m’en sortir ! Le seul plan auquel j’étais soumis, était celui de ma mort !

Cependant, j’étais loin d’imaginer ce qui allait se produire par la suite. Alors que je ne m’attendais à ne voir plus qu’une obscurité totale et profonde, je me retrouvais à nouveau en plein désert. La chose qui me surprit le plus était que rien ne semblait s’être produit. J’étais aussi vivant et énergique que l’on pouvait l’être dans la force de l’âge. Comment cela était-il possible ? Décidemment, les règles de ce monde m’échappaient totalement ! Me relevant, je regardais autour de moi. Me compagnons et le village dévasté par la guerre n’étaient plus que des souvenirs. Même les zombies avaient disparu e qui, tout bien réfléchi, n’était pas une si mauvaise chose que cela. J’étais donc seul perdu en plein désert sans rien à quoi me rapprocher. Seul ? Ce n’était pas tout à fait la vérité. Après quelques secondes d’observation, je pus voir un nuage de poussière s’élever à l’horizon. Je constatais rapidement qu’il s’agissait de cavalier qui se rapprochaient de moi à toute allure. N’ayant nulle part où me cacher, je décidais de rester sur le chemin à les attendre. De toutes manières, j’étais très certainement définitivement mort.

Arrivé à ma hauteur, j’eus alors tout le loisir d’observer les visages des différents cavaliers tous plus hideux les uns que les autres. Sans m’adresser un mot, l’un d’entre eux m’invita à le rejoindre sur sa selle ? Etaient-ils réellement sérieux ? Levant un sourcil circonspect, je pris tout de même la peine de leur préciser le fond de ma pensée.

"Ca vous dérangerait vraiment de vous présenter ? Comment je suis sensé savoir si je peux vous faire confiance ?"

Comme il ne me répondais pas, mon regard se fixa à nouveau sur ces derniers avant qu’un sourire mesquin apparaisse sur mes lèvres.

"C'est ça ce que l'on appelle l'enfer ?"

"Peut-être", me répondis le monstre momifié.

Ils consentirent enfin à se présenter à moi. Le gars avec les bandages s’appelait Famine, celui qui avait une tête de couleur verte se nommait Peste et enfin le plus gros malabar portant un casque portait le nom de guerre. Drôle de noms tout de même, leurs parents devaient bien les détester pour en porter d’aussi effrayant et méprisable. Et puis soudainement, ces noms réveillèrent des souvenirs à mon esprit. Un reste de connaissance générale venus de je ne savais où et qui me firent comprendre ma situation délicate.

"Vous êtes... vous êtes les cavaliers de l'Apocalypse en personne, c'est ça ? Quel honneur... et vous avez paumé le quatrième en route ?"

Puis, reprenant un air sérieux, je croisais les bras devant mon ventre.

"Donnez-moi une seule bonne raison de vous suivre. Qu'est-ce que vous me voulez ?"


"GUERRE !", me lança à nouveau l’intellectuel

"Tu le découvriras bien assez tôt", ajouta peste.

"Bon ben j'imagine que j'ai pas trop le choix ! Et puis je viens de me faire dévorer par un zombie je vois difficilement comment ma journée pourrait être pire !"

C’était vrai après tout, je ne risquais rien dans ce sens que de toutes manières j’étais déjà mort et certainement condamné à devoir rester ici pour l’Eternité. Si mes camarades ressemblaient tous à ceux-là, je devais bien avouer que la perspective était tout sauf réjouissante. Famine me tendit alors une main que je saisis pour aller m’asseoir derrière lui sur son cheval. Tandis que nous avancions dans le désert, je pouvais sentir la chaleur s’emparer de moi. Même ici, le climat semblait avoir une influence sur mon corps. C’était vraiment surprenant. Décidant de reprendre un peu le cours des choses, je me mis à discuter avec Famine.

"Et on peut savoir où vous comptez m'emmener ? On est encore loin ?"


" Un peu de patience. Ceux qui étaient vivants ne sont jamais patients"

Décidemment, cela en faisait des secrets qui restaient à être découverts. A croire que les gens de cette région inhospitalière adoraient faire tourner les gens en bourrique. Je fis cependant une deuxième tentative, après tout on ne savait jamais.

"Est-ce que ce serait également trop vous demandez si je suis mort officiellement ? Est-ce ici que je vais vivre pour le reste de l'éternité ?"

A nouveau, il resta désespérément silencieux. Ne pouvant pas réellement dialoguer, je me concentrais sur ce qui se trouvait autour de moi. J’eus alors la surprise de voir d’étranges choses enfouies dans le sable sans que je n’aie l’occasion de comprendre de quoi il s’agissait. Une silhouette nous attendait au loin. S’agissait-il du quatrième larron de cette joyeuse équipée ? En nous approchant, je pus distinguer qu’il portait une longue cape noire ainsi qu’une faux. Bien évidemment, folklore oblige, il s’agissait tout naturellement de la Faucheuse. Arrivés à sa hauteur, les cavaliers descendirent de cheval. Je choisis dès lors d’en faire de même. Je saluais alors la mort d’une manière aussi sarcastique que possible. Après tout, il n’y avait plus grande chose que je pouvais faire.

"Eh bien oui la mort bien évidemment ! Vous êtes venue me souhaiter la bienvenue dans mon nouveau chez moi, c'est ça ?"

Il me regarda alors tout en me faisant les gros yeux.

"Non. C'est chez nous ici"

"Très bien et où suis-je sensé m'installer dans ce cas ? J'imagine que de toute manière, la partie est terminée pour moi !"


"Pas du tout. Tu n'as épuisé qu'une seule vie"

Une seule vie ? Qu’est-ce que c’était que ces histoires encore ? Parlait-il au sens religieux du terme ? Car à l’entendre on aurait cru qu’il parlait d’une simple partie de jeu vidéo.

"Une seule vie vous dites ? Vous parlez de réincarnation c'est ça ? Ou alors toute cette merde n'est qu'un jeu vidéo avec une compteur de vie ?"

Cela dit, une nouvelle question s’imposa bientôt à mon esprit et je ne me gênais pas pour la poser.

"Est-ce que c'est possible dans ce cas de savoir de combien de vie je dispose exactement ?"


"La marque se trouve dans ton cou. Tu as perdu une vie. Il t'en reste donc deux Si tu les perds toutes, ça sera ta fin. Sans possibilité de réincarnation."

"Eh bien, ça a au moins le mérite d'être clair ! Dites, histoire de ne pas vous être déplacé pour rien, vous pourriez-me dire comment fonctionne cette boussole ? D'après ce que j'ai compris elle est plus ou moins reliée à vous ?"


- Effectivement. Il doit y avoir un mort pour qu'elle fonctionne. Votre mort à rempli le cota, elle est donc figée.

Si la boussole indiquait cet endroit, cela signifiait que mes petits camarades n’allaient pas tarder à arriver.

"Et où va me conduire la boussole la prochaine fois ?"

J’avais lancé cette phrase avant de tourner à nouveau mon attention dans sa direction.

"Pourquoi vous être déplacée en personne ? Est-ce que la prochaine étape à un rapport avec vous ? Ou vos cavaliers ?"


"C'est un peu ça oui."


"Est-ce que ça vous tuerais d'être un peu plus précis ?"

" Je ne peux rien vous révéler pour le moment. Elle vous montre que je suis votre prochain objectif. Vous le saurez en temps voulu."

"Et nous devons attendre que tout le monde soit réuni c'est cela ?"

En pensant à mon équipe, je ne pus m’empêcher de songer aux derniers propos de Dipper. Je me devais de savoir si ce qu’il avait dit était vrai sur le sort qui nous attendait.

"J'imagine que vous êtes également en charge du service des résurrection ? Dans ce cas j'ai une question à vous poser. Dipper m'a dit que nous pourrions êtes plusieurs à nous sortir de cette aventure ? Que nous n'aurions pas besoin de nous entretuer pour gagner la partie. Est-ce bien exact ?"

« Oui »

Me voilà donc rassuré ! Je savais à présent que pour nous en sortir ne devions simplement tous nous serrer les coudes. Notre rivalité était donc veine et n’aurait aucune sorte d’importance. Notre conversation s’arrêta donc ici et je demeurais dans l’attente de mes compagnons.


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[Evènement #124] Double Je  - Page 2 _



________________________________________ 2020-05-04, 22:28

Qui suis-je ? Mais qui es-tu ?
Double Je



Je me réveillais à nouveau sans souvenir de m’être endormie. Cela commençait à être ennuyeux d’ailleurs, cette façon de m’endormir sans même pouvoir m’y préparer ! D’autant plus que je refis un rêve des plus étrange, une vision comme la veille… Loin d’être entourée de spectres sans visage prêt à me tuer, cette fois, j’étais seule. Seule… Et dévorer par la colère et la peine. C’était effrayant, comme vibrant sous ma peau. Une injustice. Affreuse et insupportable, qui me donnait envies d’arracher ma peau et de hurler contre eux. Eux tous. Tous ceux qui me l’avait pris. Mais pris quoi ? Pas qu’une chose… Non. J’étais sûre… presque sûre. On m’avait voler quelque chose, pris quelques choses. Et j’en voulais à la terre entière de les avoir laisser faire… De ne pas avoir pu changer le cours de choses…

Pourtant, malgré toute la violence de ma vision, cette fois, je ne me réveillais pas en sursaut. Au contraire, je fus réveillé par un calme et régulier roulis, comme des pas réguliers. Comme si l’on me transportait sur le dos de quelque chose. D’ailleurs, ma joue était appuyée sur quelque chose. Mais… ça ne ressemblait pas à un dos normal. C’était… Plus mou. Presque… Creux. Comme si les muscles n’existaient pas et que seule la peau et une infime couche de tissus restaient sur les os. Groggy, je me redressais légèrement, ne comprenant pas. Puis je me mis à crier. L’homme contre lequel je dormais quelques secondes auparavant avait tourner la tête vers moi -si on pouvait appeler ça une tête ! La peau de son visage était flasque et verte, comme pourrie. Les os de ses joues semblaient prêt à percer le peu de chaire restant, et ses orbites étaient creux, à l’exception de deux pupilles, rougeâtres, tenant dieu seul savait comment ! Ses dents étaient fendillées par endroit, semblable à des coquillages longtemps charriés par la mer. En somme, un démon. Et je lui hurlais à la figure.

Ce qui sembla à la fois le surprendre… Et l’agacer. Il roula des yeux, cependant que la voix familière d’Elijah me fit tourner la tête. Je n’étais pas la seule à me trouver accompagnée. En réalité, nous étions tous sur des chevaux, accompagnés de leurs cavaliers. Enfin, presque tous, puisqu’Elijah et Henry se trouvaient chacun sous le bras d’un immense homme, dont les biceps devaient clairement faire la taille de ma tête. Elijah d’ailleurs, se mit à s’agiter, comme pour tenter de s’extirper de sa poigne -en vain, visiblement.

-HEY ! Tu fais quoi là ? T'es qui ?! éructa-t-il, se contorsionnant.

-Guerre ! répondit simplement l’homme, sans même le regarder.

-Mais c’est quoi encore cette connerie ?! répliqua la voix de Henry, que je ne voyais pas, sans doute de l’autre côté dudit grand homme ?

-Vous êtes toujours chiant comme ça ? soupira alors mon hôte, visiblement vraiment désabusé de nos réactions.

-Pardon, bafouillais-je, ressentant aussitôt une immense gêne, sans que je sache pourquoi. Je ne m’attendais pas à être… Contre le dos de quelqu’un. Vous êtes qui ? ajoutais-je, prudemment, toujours persuadée qu’il s’agissait au moins d’un démon.

-Eh Cetelem, le harangua Henry, d’une voix forte, je viens tout juste de me réveiller et je suis ni ressuscité, ni même posé au sol, donc tu m'excuseras d'être une peu saoulé, tu vois ?!

Mon hôte poussa un autre long soupir, en guise de réaction.

-Je suis peste, finit-il par me répondre, ignorant totalement Henry. L'autre avec les bandages, c'est famine, ajouta-t-il, désignant un autre cavalier sur ma droite, que je n’avais pas encore vu, et qui maintenait Kara pour lui éviter de tomber. Et celui qui gueule tout le temps son nom, c'est guerre .

-Tiens, j’aurais pas deviné, railla Elijah, se contorsionnant à nouveau en jetant un regard vers Guerre.

-Sympa ses noms là, ça donne tout de suite envie de faire ami-ami !

-Euh… Enchantée ? proposais-je, tentant de rattraper les dires de mes ‘camarades’. Euh, et vous nous emmenez où ? finis-je par demander, après quelques secondes de silence.

Mon hôte haussa les épaules, et se mura dans le silence, se contentant de guider le cheval. A nouveau, je ressentis de la gêne et me mordis les lèvres, me demandant si j’avais commis un impair. Nerveusement, je portais mon pouce à ma bouche, mordillant mon ongle, par réflexe. Pendant de longues minutes, il n’y eu plus une seule voix qui s’éleva dans le désert, qui s’étendait à perte de vue. C’était une expression que j’avais l’impression d’avoir toujours utilisé, mais pour la première fois, j’en comprenais réellement le sens. Peu importe où je posais mes yeux, je ne voyais rien d’autres qu’une étendue de sable, infinie, qui ne semblait avoir ni début, ni fin. Le soleil brouillait encore plus les formes, me faisant rapidement réaliser que je suais à grosses goûtes. Quelle chaleur ! M’éventant du mieux que je pue, je tâchais de regarder mes camarades, mais ce fût Kara qui m’alarma le plus.

-Kara ? demandais-je, captant son regard flou. Tout va bien ?

-C'est moi ou y a des petits singes qui jouent ? Ouah, j'en avais jamais vu d'aussi prêt !

Malgré moi, je jetais un coup d’oeil dans la direction qu’elle indiquait, mais il n’y avait que Guerre, Elijah et Henry, et aucun ne ressemblait à un petit singe ! Est-ce qu’elle délirait ? La chaleur lui avait peut-être fait tourner la tête. Je n’eus cependant pas le temps de demander une halte, car devant nous, soudain, des formes apparurent. La couleur grise me fit penser à de la pierre brisée. Des ruines. A nouveau. Sauf que cette fois, ce n’était pas la suie qui les recouvrait, mais le sable, qui semblait les dévorer petit à petit. Mais surtout, le plus important, c’était qu’il y avait deux hommes, au milieu de ces ruines. Un inconnu. Et Gavin.

Malgré moi, j’eus un sourire, heureuse de le savoir en vie ! Je ne le connaissais guère, mais lui au moins n’avait pas essayer de me tuer. J’étais heureuse de le retrouver, mais aussi très surprise. Comment avait-il pu s’en sortir ? Derrière moi, j’entendis Henry pousser un gros soupir, cependant qu’Elijah s’agitait à nouveau.

-OH GAVIN ! T’es en viiiiie, Mec !

Il avait l’air sincère, et quand nous finîmes de nous approcher, je vis Gavin sourire en retour, visiblement content de nous retrouver. Cependant, je ne me précipitais pas à sa rencontre, lorsque nous descendîmes de cheval. Je me précipitais vers Kara, aidant son cavalier à la faire descendre. Sa peau était brûlante, son crâne, bouillant. Je la traînais près d’un amas de pierres, tentant de la mettre à l’ombre, avant de chercher dans mon pochon de quoi l’aider.

-Ouais apparemment ! entendis-je répondre Gavin, pendant que je tentais d’aider Kara. On nous a dû nous envoyer dans une sorte de jeu vidéo. Apparemment on a tous droit à trois essais pour ressusciter avant de devoir rester bloquer ici pour toujours !

Superbe perspective…

-Et tu peux ranger ta fourche mec !, ajouta-t-il, presque aussitôt. C'est la deuxième créature que j'ai rencontrée aujourd'hui et qui m'a annoncé qu'on pourrait tous s'en sortir. Aucun besoin de s’entre-tuer.

Je me redressais légèrement, jetant un regard désabusé à Henry, qui ne pouvait que se sentir visé.

-T'inquiètes, bro ! T'en tueras d'autres une fois ressuscité ! répliqua Elijah, que je regardais à son tour avec une sorte de mépris.

Ces hommes et leur foutu égo… Levant les yeux au ciel, je me penchais vers Kara, lui tendant à nouveau un brin de lavande.

-Respire ça, ça te fera du bien, lui dis-je, avant de lui tendre également un brin de sauge, et un morceau de thym. Mâche ça aussi. Ça va aller.

Je lui souris, incapable cependant de savoir pourquoi je lui avais tendu ces herbes en particulier. C’était comme un instinct, que je ne possédais pas. Je posais ma main sur son crâne, prenant à nouveau sa température, lui caressant un instant les cheveux.

- Bon, tant pis j’aurais bien aimé tuer la pleurnicharde quand même ! 

Me retournant, je lui décochais mon plus beau majeur.

-Oh, ajouta Gavin, coupant court à notre ‘échange’, et si jamais vous vous perdez dans vos comptes, vous saurez que le nombre de vies qu'ils vous restent est marqué dans votre cou.

Je fronçais les sourcils. Etait-ce l’étrange triangle que j’avais vu dans la nuque de Kara ? J’avais pensé qu’il ne s’agissait que d’un bête tatouage… Se pouvait-il qu’il s’agisse… De notre nombre de vie ? L’idée même me semblait absurde, comment pouvait-on avoir plusieurs vies, alors même que nous étions censé être mort ?! Ça n’avait aucun sens ! Enfin, encore moins de sens…

-Ça craint tellement, c't'histoire, soupira Elijah, me sortant de mes pensées. Il est possible d'expliquer aussi pourquoi on se fait trimballer comme des sacs ? C'était pas possible de nous expliquer ça tranquillement ?

-Et pourquoi Dipper nous a pas expliqué ça plus tôt ? Ça aurait été beaucoup plus simple, renchérit Henry, qui pour une fois, n’avait pas tout à fait tord.

-Est-ce que t'as même pensé deux secondes à lui poser la question avant de vouloir agresser tout le monde ? se moqua Gavin.

-Non, c’est plus marrant comme ça, répondit aussitôt Henry, sans même réfléchir une seconde.

Je levais les yeux au ciel, complètement agacée de son comportement. A tous les coups, c’était lui, l’un des énergumènes que j’avais vu dans ma première vision. Probablement celui qui m’avait achevé d’ailleurs...

-Apparemment c'est la Faucheuse elle-même qui va nous donner les instructions pour la prochaine épreuve, fit finalement Gavin, se tournant vers l’inconnu auquel je fis enfin attention.

Il était grand et fin, la figure encapuchonné, une grande faux à la main. La représentation exacte de son nom. Rien qu’à le regarder, j’en avais des frissons dans le dos. Etait-ce lui qui nous avait plongé dans cet univers ? Etait-ce lui qui nous avait tuer ?

-Je ne suis pas la faucheuse, le corrigea-t-il, d’une voix profonde, mais Mort. Bon. Alors pour vous laisser partir d'ici. Vous devez accomplir votre objectif.

Il y eu un silence, avant que Elijah ne sorte sa boussole… Et ne la jette au sol, devant Mort.

-La boussole. Tiens cadeau.

Je lui jetais un regard consterné et effrayé. Mais… N’avait-il donc pas peur, même un minimum ?! Mort regarda la boussole au sol, avant de relever la tête vers lui.

-Qu'est ce que vous voulez que j'en fasse ? La cuisiner ? soupira-t-il.

-Faites en ce que vous voulez, j'en ai rien à battre. On l'a suivi votre boussole, comme Dipper l'a demandé. C'était l'objectif, non ? On est pas encore arrivé à destination là ? La boussole, ça peut pas être une clé pour le level suivant ? Je sais pas moi... On me parle de jeu vidéo et tout, dit-il, nonchalant, avant de réaliser que nous le dévisagions. Quoii ?

-Oh, oh, dit alors Peste.

-Oh oh, fit Famine, au même moment.

-Guerre...

Un frisson sembla parcourir Mort, qui d’un coup, se fit plus imposant. En un geste, il fit passer la lame de sa faux sous le menton d’Elijah, menaçant.

-Tu te moques de moi ?! Mortel ?! gronda-t-il, ce qui fit lever les mains à Elijah.

-Eeeeh, tout doux ![b] dit-il, un sourire gêné sur le visage. [b]Du calme, là... Je me moque de personne. C'est vous qui parlez de jeu vidéo, de survie, d'objectif... Moi je fais juste ce qu'on me dit. Mais apparemment, j'ai pas l'impression que la boussole soit la solution. Mais allez-y, hein, poursuivez, je vous en prie.

Pendant une fraction de seconde, je pensais sincèrement qu’Elijah allait être tuer sous mes yeux.

-Je n'ai jamais parlé de jeu vidéo. Votre copain a déduit ça tout seul. Ca pourrait aussi être un rêve. Ton rêve ? Celui de tes copains ? Mon rêve ?

Il y eue un silence, puis Mort retira sa lame.

-Vous pouvez aussi être réellement mort. Et nous vous donnons trois chances de parvenir à la résurrection. Pas une de moins pas une de plus.

-Qu'importe où je suis, répliqua Elijah, remettant son col en place. Tant que je sors.

-Si tu sors... fit Mort, jetant un regard menaçant.

A nouveau, il y eue un silence (de mort) avant qu’un son ne nous fasse tous relever la tête. C’était un hennissement, ressemblant à un râle de souffrance. Aussitôt, Mort se redressa, se tournant pour marcher vers un cheval, semblable à ceux qui nous avait mener jusque là, mais il semblait vraiment mal en point… Presque mourant, à dire vrai. J’eus aussitôt de la peine pour l’animal, me relevant pour l’observer. Je m’assurais que Kara allait mieux avant de m’approcher, lentement. Je n’aurais pas su dire pourquoi mais j’avais la sensation que je devais… M’approcher de l’animal.

-Tu devrais pas plaisanter avec ce genre de choses même si c'est pénible, entendis-je vaguement Gavin chuchoter à Elijah, passant à côté d’eux. Ces gars là tiennent littéralement ta vie entre leurs mains. Reste concentré.

Puis, il ajouta, plus fort :

-C'est qui ce cheval ? Votre prochain client ?

-Comment osez vous parler de lui ainsi ??! éructa Mort, les foudroyant du regard. Mon pauvre Mister Doujésu, murmura-t-il, se retournant pour flatter l’encolure du cheval, dans des gestes doux, tu souffres tellement..

-Qu’est-ce qu’il a ? demandais-je, m’approchant encore, mais restant à une distance respectueuse.

-Je ne sais pas, me répondit-il, des trémolos dans la voix, il est malade depuis un moment. Je... je n'arrive pas à le soigner...

-Oh, fis-je, mon esprit se mettant à tourner à toute vitesse.

-Bah tue le c’est un peu ton métier non ? Autant abréger ses souffrances.

-On aurait pu croire qu'il était habitué à la mort avec son métier... répondit Famine, secouant la tête.

- Mais non, compléta Peste.

-GUERRE !

Avant qu’ils n’aient put tous répondre cependant, Mort se tourna vers Henry, pointant sa faux dans sa direction.

- QUE DIS TU ? MON PARTENAIRE DE TOUJOURS ? Je pourrais prendre ta vie en échange de la sienne !

-Ah non, non, ça va, merci...

Euh… Tenez, finis-je par intervenir, bien que l’idée que Henry soit sacrifié pour le cheval me plaise assez, tendant à Mort mon pochon d’herbes. Je... J'ai des... Herbes là dedans. Je sais pas si ça peut vous être utile...?

Mort me considéra, comme perplexe.

-Vous voulez qu'il mange de l'herbe pour se soigner ?

-Euh... C'est des herbes médicinales. Enfin je crois. ça m'a bien soulagé ce ma... Hier matin.

Il sembla réfléchir, comme si il examinait ma proposition.

-Je vous laisse essayer, finit-il par dire, hochant la tête comme pour lui-même. Mais si cela ne marche pas. Vous y passerez tous !

Je déglutis fortement, écarquillant les yeux. Mais, mais… ! Ce n’était pas ce que j’avais proposé ! Je pensais qu’il prendrait les herbes, pas que je devrais les choisir ! Je n’avais aucune idée de ce que je faisais avec ces plantes, j’en choisissais quelques unes, au hasard, et cela avait l’air de fonctionner mais… C’était peut-être juste de la chance ! Regardant mes camarades, je vis qu’aucun d’entre eux ne semblaient croire en moi. Cela, étrangement, me donna l’impulsion nécessaire pour saisir mon pochon, piquée au vif. J’en avais marre d’être sous estimée ! Plongeant mes yeux à l’intérieur, je repérais rapidement un pissenlit séché, le jaune de ses pétales me sautant aux yeux. Je pris également une petite fleur, que je savais s’appeler la ‘Reine des prés’, ainsi qu’une grosse poignée d’herbes, se trouvant au fond de ma sacoche. Je mélangeais un peu le tout, formant une touffe épaisse, et décidait au dernier moment de déposer deux petits chardons, que je déposais au sommet de la touffe d’herbes, espérant la rendre… Appétissante ? Peut-être. Alors que je mélangeais le tout, Gavin s’approcha de moi, me tendant une boîte de bandage.

-Tiens on sait jamais. Tu en auras peut-être besoin ! Mais garde-en aussi pour nous ! On en aura sûrement plus besoin que lui.

Je ne sus dire si il se moquait ou si il était sincère, mais trop concentrée, je bafouillais :

-Des bandages ou des herbes ?

-Les deux, répondit-il, cependant que je hochais la tête, satisfaite de ma mixture.

Poussant un soupir, je rangeais les bandages dans le pochon, dont le poids s’était allégé vu la touffe d’herbe que j’en avais retirer, et je m’approchais du cheval, tendant ma préparation sur ma paume, bien à plat. J’espérais sincèrement que cela parviendrait à guérir l’animal, et pas que pour éviter la mort ! Quoi que si on pouvait l’éviter… Je n’étais pas contre non plus !


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[Evènement #124] Double Je  - Page 2 _



________________________________________ 2020-05-06, 00:07

Qui suis-je ? Mais qui es-tu ?
Double Je



Partagée, c'était ce que j'étais. Partagée entre tellement de choses. Je n'arrivais pas à me souvenir distinctement de quoi. Mais, mon rêve, ou plutôt mes souvenirs, me montrèrent la voie. J'étais déchirée entre deux mondes, je vivais à la fois, tout et mon contraire. J'étais, comme déchirée entre deux mondes, deux vies, deux émotions. Je ressentais... de l'envie envers des personnes dont je n'avais plus le souvenir. J'aurais dû avoir les mêmes droits qu'eux, mais j'étais une femme. Je ne valais pas ce qu'ils valaient. Et c'était injuste. J'étais folle de voir la chance qui leur était accordée, et pas à moi. J'étais aussi bien qu'eux, je le savais. J'avais envie de pleurer, et d'hurler à la terre entière qui j'étais. Ce que je pourrais être. 

Puis je me réveillais, sous une chaleur cuisante, insoutenable. Je ne savais pas ce que je faisais là, ni même si je supportais la chaleur autrefois, mais je n'en pouvais plus. Je sentais les pas réguliers sous moi. Sans doute un cheval à en voir l'ombre que je discernais à travers mes yeux à demi-clos par la lumière. J'étais terriblement mal à l'aise, j'entendais les voix des autres au loin, sans vraiment comprendre leur échange. J'étais nauséeuse et étourdie. Ma tête me faisait incroyablement souffrir, je ne savais plus si j'avais de la fièvre ou si c'était réellement la chaleur ambiante. Je commençai à délirer dans le même temps, sans en prendre conscience. Ayant l'impression de rencontrer des singes, que je n'avais jamais vu. Oh, ils étaient fort agréables et jouaient magnifiquement bien de la clarinette. 

Suite à cela, le cheval s'arrêta, et l'ont me fit descendre. Encore dans les vapes, je perdis la notion du temps, à rester dans mon esprit. Heureusement pour moi, Marlène, aussi douce était-elle, me vînt en aide avec ses plantes. Elle m'en fit respirer quelques unes, dont je reconnus l'odeur du lilas, et m'en fit mâcher d'autres, plus inconnues. Je fis ce qu'elle me demandait, perplexe. Est ce que cela marchait vraiment ? Au final, la réponse fut oui. Sentant rapidement les effets des végétaux, ma migraine et l'envie de vomir s'atténuèrent. 

Passant la conversation haute en couleur qu'échangèrent les cavaliers de l'apocalypse avec le reste de l'équipe, je décidais de me rapprocher lorsque Marlène tenta de soigner le fameux "Mister Doujésu". Notre sort était actuellement entre ces mains. Malheureusement... le soin de fonctionna pas. Et la mort, perdit de nouveau sa patience. Ni une, ni deux, il leva sa faux, menaçant directement Marlène. 

- Vous étiez prévenu !

Déçue d'elle-même, Marlène se mit à pleurer face à son échec. Le poids avait sans doute était trop lourd sur ses épaules. J'avais l'impression qu'elle était si fragile... peut être aurions nous dû l'aider...

- Euh attendez ! On peut essayer de lui faire boire l'eau bénite de la cinglée ?

Cinglée ? Il se moquait de moi j'espère ? Il s'était vu avec sa fourche et son chapeau melon ? Je n'aimais pas juger sur les apparences mais lui qui n'arrêtez pas de vouloir tuer tout le monde, c'était moi la tarée ? Le sort était ironique. Mais au moins... il fallait dire que son idée n'était pas si stupide que ça. 

- Bonne idée ! On pourrait le mélanger avec les plantes de Marlène pour que cela ait effet !

Je sortis ma fiole, fière de pouvoir enfin me rendre utile aux autres et d'empêcher notre possible fin à tous. 

- Par contre... j'ai plus que quelques gouttes...ça va pas être suffisant...
- C'est ça tout gaspiller...Quelle idiote. 
- J'essayais de survivre ! Au moins... j'ai pas perdu mon bras...
- Tu veux te prendre un coup de fourche la maligne ? 

Je n'eus malheureusement pas le temps de répliquer à se rustre, que la Mort entra dans une colère noire. 

- ASSEZ ! Si vous ne pouvez pas aider. Alors périssez ! 
- Attendez ! Essayais-je de tempérer en levant les mains en l'air. Dipper, il nous a dit que je pouvais en remplir en trouvant une source ! Par hasard... vous en auriez une ici ? 

Les cavaliers semblèrent réfléchir un instant à ma question. 

- GUERRE ! 
- C'est vrai que nous avons une source au fond des ruines... peut-être, est-ce la même ?
- Bien, alors va remplir ta gourde. Et vite. Intervînt Henry, toujours aussi aimable. 

Fidèle à elle-même, ma nouvelle amie vînt me proposer son aide pour cette  mission. Ce que j'acceptais à grande joie. J'avouais apprécier me sentir utile, mais risquer ma vie seule n'était pas forcément ce que je préférais. Surtout si nos vies étaient limités. D'ailleurs... en parlant de vie... il ne restait plus que deux barres du triangle sur le cou de Marlène... Etait-ce normal ? 

- Je veux bien essayer d'y aller. Qui veut venir ? 
- Sûrement pas moi ! Enchaîna toujours le même, sans grande surprise. 
- Parce que vous voulez rester avec nous ? Demanda Peste, visiblement mécontent de cette réaction. 
- Bien sûr vous avez l'air si gentils !

Peste lui jeta un regard courroucé face à son ironie. Mais ce fut Mort, qui intervînt à sa place, toujours inquiet pour l'amour de sa vie qui s'éteignait à petit feu. 

- Je ne vous demande pas votre avis. Vous irez tous chercher de cette eau. Je ne veux pas courir le risque de prendre une seule chance. A plusieurs, il y aura plus de chance que vous me le rameniez. 

Bien.  Ce serait donc une aventure en équipe ! Enfin, si nous pouvions vraiment nous nommer comme tel. A vrai dire, nous n'avions rien d'une équipe. Heureusement que nous étions obligés d'être ensemble, sinon nous serions déjà en train de errer au 4 coins de ce globe... ou de quoi que ce soit que c'était ici. 

Je jetais un coup d'oeil à Marlène qui devrait encore se farcir la compagnie de son agresseur. Malgré le fait qu'elle se mordait les lèvres, déçue, elle ne semblait pas vraiment prêter attention à la nouvelle. 

- Pour un poney ? Déclara Elijah en levant les yeux au ciel, émettant un soupir bruyant. Il était définitivement suicidaire. Ok, ok.
- Je peux abréger tes souffrances maintenant si tu le souhaites. 

Gavin quant à lui haussa les épaules. Préférant capituler plutôt que de perdre son énergie, même s'il pestait dans sa barbe. 

- On a pas trop le choix de toute manière ! 
- Allons y. Lâcha finalement Marlène. 


Et c'est ainsi, que les quatre cavaliers nous accompagnèrent, non gaiement, vers l'une des entrées des ruines qui s'enfonçaient dans le sable. A leur entrée, de grands escaliers, dont on ne voyait pas le fond et qui donnaient le vertige nous attendaient. 


- On doit... descendre là dedans ? 
- Toi la première ! 
- Je vais y aller ! Attestais-je, en prenant mon courage à deux mains. 

M'enfonçant alors vers l'obscurité la plus profonde, je me fis suivre de non loin par mes coéquipiers, vers une nouvelle destination inconnue en quête de source. 
©️ Grey WIND.


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[Evènement #124] Double Je  - Page 2 _



________________________________________ 2020-05-06, 23:01

“Unlike a drop of water which loses its identity when it joins the ocean, man does not lose his being in the society in which he lives. Man’s life is independent. He is born not for the development of the society alone, but for the development of his self.”-B. R. Ambedkar
Double Je

Je m'étais réveillé dans le désert comme mes compagnons. Ce n'était pas un sentiment agréable, en particulier avec le rêve que je venais de faire. Elle m'avait trahi. Bien sûr. Mais, elle ne savait pas ce qu'elle perdait. J'étais bien mieux qu'elle. Elle avait voulu se tromper de voix, m'abandonner sans même essayer de comprendre ? Bien, qu'elle fasse. Moi ce qui m'intéressait c'était le pouvoir. Bien sûr pour eux c'était facile ! Ils avaient déjà tout servi sur un plateau. Je n'attendais qu'une chose : prendre leur place. Mais pour ça, il fallait que je ressuscite. Et entre les zombies et les bras cassés qui m'accompagnaient, c'était mal parti. Je regardais un peu autour de moi remarquant que j'étais sous le bras d'un homme particulièrement fort. Elijah était sous son autre bras. Marlène et Kara était avec les deux autres cavaliers. Dommage, j'aurais préféré qu'elles y passent elles aussi.

Puis il y eut les retrouvailles avec Gavin. Bien sûr, je n'étais pas content de le voir. J'en avais rien à faire qu'il soit mort ou vivant, je ne le connaissais pas. Mais s'il était mort le premier c'est bien qu'il nous serait inutile. Autant ne pas avoir un handicapé dans nos pattes, surtout si on devait s'entraider comme il me l'avait si bien dit. Même avec un seul bras je savais que je serais plus efficace que lui. Enfin... Au moins il nous avait apporté quelques informations quant à nos vies. Trois vies, exactement. ça paraissait peu. Surtout si des zombies et des cavaliers étranges sortait de nul part à chaque fois. Mais, je ne comptais pas les perdre. Je ne savais pas encore où l'on était exactement, mais je devais bien avouer que j'appréciais la théorie du jeu vidéo. Ça expliquerait tout.

Ensuite, il a fallu sauver Mister Doujésu. Quelle connerie sérieux. Un cheval ? Le cavalier de la Mort avait peur de la mort de son cheval ? Et puis c'était quoi ce nom à la con... J'étais de plus en plus exaspéré. Bien sûr, Marlène l'idiote n'avait pas réussi à le sauver avec ses herbes à la con. Franchement, elle se croyait intelligente ? Elle s'était trouvée des talents d'herboriste dans l'au-delà ? Chacun son truc... Heureusement que j'étais là pour sauver la situation, comme toujours. L'eau bénite, c'était le seul moyen auquel j'avais pu pensé pour sauver ce cheval de merde. C'était ça ou se faire faucher par la Mort. Mon choix était vite fait. J'aurais bien laissé mes compagnons aller chercher l'eau pendant que je me prélassais ici, mais les cavaliers ne nous avaient pas trop laissés le choix.

C'était donc comme cela que nous étions arrivés jusque dans des ruines. On devait descendre des escaliers. Jusque là, rien de bien compliqué. Mais la descente semblait interminable. Plus nous avancions et plus j'avais l'impression qu'on allait toucher le centre de la Terre. L’obscurité régnait. C'est alors que je me sentis partir. Non, non, non. Je n'allais pas tomber ici, et faire toutes les marches sur la tête. Ma mort en était assuré. Je réussis à me rattraper à un objet dur qui, sous mon poids, s'abaissa. Un bruit mécanique retentit dans les ruines. Qu'est ce que c'était ? Je n'eus pas le temps de me poser plus de questions puisque je sentais que j'avais plus aucune prise. Je glissais comme si j'étais un toboggan. Les escaliers étaient devenus totalement plats et notre bande descendait jusqu'au fond. J'eus le plaisir d'avoir le cri des deux idiotes pour me percer les tympans le long de la descente. Elles pouvaient pas se contrôler sérieux ? Encore quelque chose qui prouve que les hommes sont bien supérieurs aux femmes.

L’atterrissage fut extrêmement douloureux. Tomber de plusieurs dizaines de mètres n'était pas quelque chose qui était sensé faire du bien en même temps. Marlène eut l'air d’atterrir sur Elijah, mais c'était compliqué d'y voir quelque chose. L'endroit était toujours aussi sombre. C'est d'ailleurs ce dernier qui prit la parole le premier.

-Ok les gens. Parlons peu parlons bien. Qui a eu en objet souvenir UNE BORDEL de lampe torche ? Je sais que vous avez aussi trouver une boîte. Je suis pas tout seul.

Une lampe torche ? ça paraissait bien trop beau... Et puis, j'ose espérer que quelqu'un aurait pensé à l'utiliser avant que l'on tombe des escaliers. Comme par hasard, la fille inutile et qui gaspillait de l'eu bénite (donc celle à cause de qui nous étions dans ces ruines) parla.

-Mes objets ne seront d'aucune utilité ici...

J'avais envie de rétorquer un "comme toi" mais je crois que le moment n'était pas à la dispute. Je lui ferais comprendre qu'elle ne servait à rien plus tard. On avait tout notre temps si on allait mourir ici. Parce qu'avec les escaliers devenenus plats je n'avais aucune idée de la façon avec laquelle nous allions remonter.

-Peut-être que si quelqu'un avait un téléphone portable avec une lampe torche intégrée ? Non, personne ?

-J'ai eu un téléphone, juste pas la bonne époque donc on évitera peut-être.

Je soupirais. La situation m'exaspérait à chaque fois un peu plus. Ce n'était pas aujourd'hui que j'allais ressusciter en tout cas, c'était sûr. Je ne pus pas me perdre plus longtemps dans mes pensées puisque j'entendis des bruits de pas... Oula. Qu'est ce qu'il allait encore nous tomber dessus ?

-Euh... rassurez moi. Quelqu'un s'est levé ?

-Non...

Bien sûr que non les idiotes on l'aurait entendu si c'était le cas ! C'est alors qu'une lumière m'aveugla en face de moi. Avec toute l'obscurité qui nous entourait, je n'étais pas prêt à voir une lumière d'un seul coup. La lumière grossisait à vue d'oeil, comme si elle se rapprochait de nous... Plus la source de la lumière se rapprochait, plus j'étais éblouie. Mais, au bout de quelques secondes je pus réouvrir les yeux pour y découvrir une lampe à huile, tenu par un vieillard. Super... Après les zombies et les cavaliers, on se tapait un papy ? Génial... En plus il portait des lunettes de soleil noir. Quelle était l'utilité de porter ça dans une obscurité presque totale et en plus avec une lampe ? A moins qu'il soit aveugle...

-Tiens. Mais qu'est ce que vous faites là les jeunes ?

-Euh... Nous sommes tombés. Nous ne voulions pas vous importuner. répondit la pleurnicharde en se levant.

-Vous êtes qui le vieillard ?

Non mais sérieusement, "Nous ne voulions pas vous importuner". Blablabla. Elle méritait des centaines de baffes pour être aussi insuportable. Quel dommage qu'on devait s'entraider vraiment...

-Oh, oh. Vous ne me dérangez pas. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas eu de compagnie ici. Il se tourna ensuite vers moi. Qui suis-je n'a pas d'importance. Oh oh.

Quoi ? C'était quoi encore ces conneries ? Bien sûr que si que ça a de l'importance ! Il fallait savoir à tout prix ce que cette personne nous voulait. Et puis, qu'est ce qu'il foutait dans des ruines ? C'était vraiment trop étrange cette histoire.

-Excusez-moi mais... Vous êtes aveugle ?

-Vous êtes le Père Noël à répéter Oh Oh dans toutes vos phrases ?

-Le Père quoi ? Et oui, je suis bien aveugle, jeune fille.

Comment ça ? Il ne connaissait pas le Père Noël en plus ? Franchement, ça craint. Il ferait mieux de sortir de ses ruines, ça lui faisait pas du bien au cerveau tous ces murs... Au moins Kara avait posé une question intelligente pour une fois. Je ne comprenais pas vraiment le principe de se balader avec une lampe si on n'y voyait, de toute façon, rien. Mais bon, chacun ses lubies. Gavin prit la parole à son tour, après avoir soupiré. Ah ! Quelqu'un d'autre était exaspéré par la situation.

-Et si on arrêtait de jouer aux devinettes ? Vous voulez pas simplement nous dire qui vous êtes ? Et qu'est ce que vous faites ici ?

-Et où sommes-nous ? S'il vous plait...

Je levais les yeux au ciel face à la question de Marlène. Cette femme était réellement destinée à être inutile. Les cavaliers nous avait déjà expliqué que c'était des ruines. Qu'est-ce qu'il y avait à savoir de plus ? On devait juste trouver la source d'eau bénite, il n'y avait pas de quoi se poser des centaines de questions.

-Je suis ici en ermite mon jeune ami. Et vous êtes... dans les ruines sous le désert. Cela me semblait évident.

-Mais si vous êtes aveugle... pourquoi vous avez une lampe ? demanda Kara interloquée.

Eh bien ! Elle les enchainait aujourd'hui Kara ! Deux questions intéressantes et logiques à la suite... C'était un miracle. Champagne ! Il fallait absolument célébrer quelque chose comme ça ! Je vis Elijah reluquer le vieillard d'une façn suspicieuse. C'est vrai qu'il était bien silencieux lui qui avait toujours un mot bien placé. Décevant.

-Ce n'est pas parce que je ne peux pas voir. Que je ne peux pas voir.

Pardon ? C'était une blague là ? C'était quoi cette phrase à la con. Si t'es aveugle, tu restes aveugle tu peux pas voir, c'est quand même le principe non ? A la fin de sa phrase il se retourna nous faisant signe de le suivre mais en avançant, il se prit une pierre. Un rire méchappa. Je ne comprenais vraiment rien de ce qui se passait mais cet aveugle qui nous faisait croire qui voyait quelque chose était la chose la plus drôle depuis le début de cet aventure. Un humoriste incompris sûrement.

-Dans le petit orteil bondiou que ça fait mal ! dit-il en se relevant Enfin, suivez moi...

Marlène partit l'aider à se relever dans sa grande bonté. Elle voulait se le taper le vieux ou quoi ? Je me levais à mon tour pour commencer à suivre le vieillard. De toute façon, on avait pas grand chose à perdre. J'étais subitatif sur le fait qu'il allait nous aider mais bon...

-Suivre un aveugle ? On aura tout vu...

-Vous voulez pas me passer la lampe torche ? Je vous éclairerais peut-être mieux.

-Il est aveugle Eli.

-Raison de plus, alors. J'en aurais plus besoin que lui.

Il lui passa alors sa lampe. Entre le pistolet et la lampe, ce mec voulait juste avoir tous les objets utiles pour se sentir indispensable ? Il avait pas tort, c'était une bonne stratégie.

-Alors les jeunes, présentez-vous. Moi c'est Dave.

-Je m'appelle Marlène.

C'était sa voix qui me donnait envie de la frapper en fait. A chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, même quand c'était pour dire des choses normales, j'avais envie de la frapper.

-Kara pour ma part. Dites moi... Vous pourriez nous aider à trouver une source d'eau bénite ici ?

-Moi c'est Gavin... je dirais bien que je suis heureux de vous rencontrer Dave. Mais vu notre situation délicate c'est pas vraiment le cas !

Henry. répondis-je, n'ayant clairement pas envie de faire la conversation. Elijah me suivit. El.

-Oh oui les enfants, je peux vous aider à la trouver ! Je connais ces ruines comme personne ici ! Mais dites-moi, pourquoi cherchez-vous la source ?

Trop marrant. J'imaginais la scène du vieux se prendre tous les murs pour connaître les ruines. je ne comprenais pas vraiment comment il pouvait s'y retrouver sans voir, mais soit.

-Évitez de crever.

-Bon résumé.

-Ah... vous avez rencontré les cavaliers.

Ah le vieux connaissait les cavaliers alors ? C'était peut-être leur papy gâteau retraité qui sait ?

-Vous les connaissez ?

-Oui, j'ai pu les croiser déjà. Nous sommes voisins.

-Et pour la source ? demanda Kara, impatiente. Elle n'avait pas tort de continuer à demander, le vieux avait l'air de se perdre dans ses pensées.

-Pour elle... qu'est ce qui est plus solide que l'acier mais qui disparaît au soleil ? Répondez à cette énigme, et vous trouverez la source ! Allez. Vous devez partir maintenant. Vous n'avez plus beuacoup de temps.

Mais ! Pardon ? On s'était tapé une chute géante pour arriver dans ces ruines pour trouver une putain de source et il fallait encore qu'on réponde à une énigme ? C'était quoi encore cette histoire ? On pouvait pas nous faire faire quelque chose de facile pour une fois ? J'espérais juste que le vieux soit pas un sphynx déguisé et qu'il allait nous manger à la première fausse réponse. Et puis c'était quoi cette histoire de temps ? De quoi il parlait putain ? Je déteste les énigmes. Le vieillard voulut infiquer une direction mais se prit un mur. j'aurais pu éclater de rire, mais mes pensées étaient dans l'énigme. Je devais resssusciter. J'avais des choses à faire et des personnes à tuer. La vengeance n'attendait pas.

-C'est quoi cette devinette à la con ? Emmenez-nous juste à la source Père Fouras !

Le vieillard indiqua un chemin élcairé avant de reprendre.

-C'est ici que nos chemins se séparent. Bonne chance.

Ouais, c'est ça. Bonne chance à toi aussi connard.
:copyright:️ Grey WIND.


Elijah *
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[Evènement #124] Double Je  - Page 2 _



________________________________________ 2020-05-07, 22:11

Qui suis-je ? Mais qui es-tu ?
Double Je


C'est grave de s'endormir comme ça, sans rien demander, sans rien souhaité... Et de se réveiller avec une pièce de puzzle en plus. Ça me donnait mal au crâne c't'histoire mais je devais le supporter parce qu'après avoir passé le pont de l'oubli, j'étais pas fichu de savoir qui j'étais. Même si je n'avais pas trop le choix, je continuais le jeu sordide du divin (et encore, y avait de quoi douter). Je m'étais donc réveillé avec - au-delà d'une simple anecdote - un ressenti. Quelque chose qui rappelait qui j'étais réellement et qui collait à ma peau. Une ambition de pouvoirs et de puissance qui m'élèverait au-dessus des autres. Qui était ces autres ? J'en savais que dalle, mais quelque chose me disait que je valais mieux que ce que je faisais dans cette vie. Et j'avais des projets à atteindre, des buts... Mais une personne m'en empêchait. Une fille. J'étais amoureux de quelqu'un à qui j'avais touuut donné mais elle a pas suivi le mouvement. Elle voulait pas de ces exploits que je tentais d'atteindre. C'était trop bête, comme histoire. Je veux dire, comme je l'apprenais, ça semblait bête mais je pense que le plus bête en fait, c'est que ça me touchait profondément. Est-ce qu'elle était morte ?

Je savais pas trop quoi penser de tout ça mais avec la bande de boulets que je me trimbalais, je m'étais dit qu'il fallait peut-être pas que je me concentre sur mon passé. Actuellement, je me battais pour revivre. J'avais perdu une fois mais je perdrais pas deux fois. Si cette femme était encore là-bas, je voudrais avancer devant elle et lui montrer à quel point je pouvais être fort. Je m'élèverais devant tout le monde pour leur faire comprendre où est ma place et à quel point c'est au-dessus d'eux tout ça. Une motivation de plus pour ressusciter, ils étaient pas prêts les types qui se mettraient en travers de mon chemin, mec.

Mais j'avais pas prévu que ça soit la mort, je t'avoue. Ça craint. Moi quand on m'a dit "Soit au plus près de la mort", je me suis dit "Ok, la métaphore est pas mal, t'aime la littérature et les poèmes de Baudelaire, c'est cool. Sympa." mais je pensais pas un seul instant que j'allais devoir rencontrer la faucheuse ! Elle aime pas se faire appeler comme ça mais je suis désolé, si t'as une faux, t'es faucheur. Tu peux pas aller à l'encontre de la langue française, frère. Par contre, la "mort" avait quand même réussi à nous faire partir chercher un antidote pour son cheval, histoire d'éviter qu'il meurt. C'est super comique de savoir que la mort s'inquiète qu'un être meurt. J'allais en faire la blague jusqu'à ce que je comprenne que j'avais moins de valeur qu'une monture et que je pouvais me faire trancher sans que personne ne verse une larme pour moi. J'ai évité de faire des miennes, on va dire.

Après avoir rencontré un type très très bizarre, on a été laissé sur une énigme d'enfant de 5 ans que j'arrive quand même pas à résoudre, puis on a poursuivi notre route comme si on savait où on allait. On en avait absolument aucune idée.

"Ça vous dit on se tire et on fuit la mort ? Peut être que c’est un piège et qu’en fait, il faut l’éviter. Je veux dire, à quel genre d’individu décédé tu dis « approche toi de la mort » ? Mec, je suis DÉJÀ mort. Je faisais mon monologue tout seul pour expliquer que les devinettes c'était pas mon truc. On peut sûrement faire croire à la mort quelque chose du style, on l’a pas retrouvé. C’est perdu. Dommage."

- Oui mais, commençait à me contredire Kara, il ne nous reste plus que deux vies. Et si c'est vraiment notre objectif, on ne peut pas le rater !

- Je pense pas que ce soit un piège. Autant Dipper et tout ce qui se passe ici est vraiment chelou, autant je pense qu’il vaut mieux faire ce qu’on nous dit."


Autant vous êtes des mauviettes, surtout oui. C'est pas comme si j'avais plus mon mot à dire sur la question, hein, mais je savais ce que j'en pensais.

"Ok... Je lançais, blasé. Des suggestions concernant la devinette ? C’était pas ma matière préférée en petite section.

- J'aurais bien une petite idée. Mais ça risque bien de ne pas être la bonne !

- Dis toujours. Peut être que ta première mort t’as rendu moins con."

Paie ton esprit d'équipe. Si à la fin on nous demandait de nous entretuer, ils se jetteraient tous les uns sur les autres pour peu qu'il ne reste plus personne. Ambiance à se faire pendre, mon Dieu. Sous les petits clashs d'Henry, Gavin esquissa un petit sourire narquois avant de rétorquer :

"Si c'est le cas, tu devrais peut-être essayé ? J'avais pas pu m'empêcher de sourire avant qu'il ne se tourne vers moi pour exposer sa théorie. Est-ce que ça pourrait être la glace ? Elle est assez solide lorsque l'on y pense et il n'y a que le Soleil qui puisse la faire fondre et la faire disparaître."

Pourquoi j'y avais pas pensé plus tôt, c'était super logique quand on y pense. Peut-être parce que j'avais pas eu envie de réfléchir... Mais en vrai, j'aurais pu. Gavin fixait les autres qui devait aussi réaliser la logique du truc avant d'hausser les épaules.

"Je n'ai jamais prétendu que c'était l'idée du siècle"

- Bah c’est pas stupide, mine de rien. Ça se tente. J’espère qu’on a pas des choix limites pour ça aussi, sinon c’est eux qui vont devoir deviner comment je les enterre.

- C'est une bonne idée oui ! Mais comment trouvons nous de la glace sous un désert ?"

Allez, autre problème. Eh, c'est pas que ça saoule mais un peu quand même. J'ai pas prévenu sur le moment, mais personne n'avait intérêt à appeler Dipper pour qu'il vienne nous secourir une seconde fois. Lui devoir quelque chose m'énervait déjà assez.

-J'ai entendu dire que dans le désert, les nuits sont froides... Peut-être assez pour geler de l'eau ?
Avançait Marlène en mordillant son pouce. Comme si sa vie dépendait de sa réponse. Ah ? Ah oui, c'est le cas.

- C'est possible. Alors, on avance juste dans l'espoir de trouver une source ?

- À moins que t’ai une meilleure idée Einstein.

- C'était juste une question Hulk."

Oh, ça commençait déjà à se donner des petits surnoms amicaux ! Comme c'est mignon, j'ai hâte de savoir le mien.

"Avançons alors."

Je préférais ça à reculer jusqu'à ce qu'on réalise tous ensemble que la température baissait de plus en plus et là je parle pas d'un 10° au soleil mais plutôt d'un -5°. Les murs commençaient à se glacer et... nous aussi. J'avais de plus en plus froid mais je doutais que ça soit la nuit de Marlène qui nous amène à un tel état. Tout en me frottant vivement les bras pour me réchauffer, je fis la remarque :

"Votre glace arrive plus vite que prévu...


- Ça veut dire qu'on s'approche, non ?"

Ça veut surtout dire que je compte pas crever de froid ici.

"Vous allez voir qu'à la fin, ce sera nous les glaçons. Z'allez rien comprendre.


- Si ça peut éviter d'en supporter certains..."


T'as un problème avec moi, chérie ? Parle maintenant et tais-toi à jamais ensuite. Toute parole à ses conséquences... J'avais peut-être froid mais je devenais pas sourd pour autant. Elle me sortait par les yeux avec sa copine, là.

"Tu vas supporter ma fourche."

J'avais oublié que cette arme était encore d'actualité. On l'oublie pas, elle reste gravée dans ma mémoire. Dans celles des deux filles aussi, sûrement. Mais Kara n'avait pas souhaité poursuivre les hostilités, levant simplement les yeux au ciel tout en poursuivant sa route. C'est sûr que si on avait eu le choix, on se serait peut-être pas tous rejoint. Enfin bon, ça aurait été un peu stupide dans cette situation là de suivre le même chemin mais séparément. Chacun pour soi. Quoique c'est un peu ce qu'on fait, en fait.

On arrivait finalement à un grand hall, une immense pièce congelée que je reconnaissais aux stalactites, mais aussi aux blocs de glaces dont un énorme qui dormait au fond.

"Vous pensez que c'est la chose au milieu ? Ça me paraît bien simple cette histoire."

- Pour une fois, tu vas quand même pas t'en plaindre ?"

Si on lui donnait sa résurrection à la fin, est-ce qu'elle se méfierait parce que ça serait "trop simple" ? Genre, elle refuserait l'offre car elle ça serait pas normal et elle déciderait d'elle-même qu'il faudrait l'épreuve plus difficile ? J'étais excessif sur les bords mais mine de rien, qu'est-ce que ce serait drôle à voir.

"Ça a l'air facile..."
Chuchota par la suite Marlène à son amie. Elle aussi, ça serait drôle à voir.

Mais on avait pas le temps pour débattre du niveau des missions qu'on nous confiait. J'ai pas demandé d'atteindre le boss ou quoique ce soit, je fais juste qu'il faut pour ressusciter. Si on veut de nous qu'on attrape ce foutu bloc, j'allais donc le chercher sans autre forme de procès. Puis le bloc trembla... Avant que je ne me rende compte que tout tremblait, en fait. Ce qui me paraissait être un simple glaçon à transporter s'avéra alors être un monstre de glace - un truc de 3 mètres de haut constitué entièrement de "la matière plus solide que l'acier". C'est rassurant tout ça. J'étais pas tranquille à l'idée d'être le plus proche de tous du danger mais une chose m'arrangeait néanmoins : j'étais pas obligé de transporter cette boisson congélisée.

"Me dites pas que c'est ce truc qu'il faut rapporter... ? Je vous préviens je le porte pas."

J'aurais pas pu dans tous les cas !

"Tu devrais sans doute courir.

-Mmmh... Proposition intéressante qui méritait attention. Pourquoi pas.

-C'est à cause de toi qu'il s'est réveillé, fais quelque chose !"

Ok. Je me suis donc mis à courir à toute vitesse pour m'éloigner au plus loin de cette bête de foire glacée. On s'était, à vrai dire, tous mis à courir en même temps. Personne n'était trop stupide ou trop atteint par sa mort, c'était pas plus mal. Par contre, Marlène qui courait en s'accrochant au bras de Kara, ça. Ça c'était pas utile. C'était suicidaire, même. Mais je pense qu'avec Henry on avait compris tous les deux que c'était le meilleur moyen pour qu'elles meurent. Elles s'entraidaient pour s'enfoncer. Je m'étais dit que ça suffisait, que leur karma - ou leur conneries - causerait leur perte. Maintenant, j'ai ma théorie comme quoi Henry se prendrait pour le karma, cet abruti de service. C'est pourquoi il a pas pu s'empêcher de faire tomber Kara qui s'est ramassée seule alors que Marlène contentait de s'inquiéter de son état. J'avais pas le temps de m'en préoccuper mais ces idiots me fascinaient. Vraiment. C'était pas un compliment.

Concernant le golem de glace, le vrai problème du moment, il avait commencé à nous jeter des pics de glace dans le vide en espérant en toucher un au passage, pourquoi pas. Je m'en étais pris un à l'épaule personnellement, mais il m'avait juste égratigné, rien de bien grave. Par contre, l'autre, il avait pas eu cette chance. Henry s'était littéralement fait embroché par plusieurs pics et s'effondrait désormais au sol, inerte, alors que nous continuions de courir. J'avoue que le voir mourir aussi vite, ça m'a fait un choc. Game Over, d'un coup. Mais MEC, en fait. LE KARMA ! LE. KARMA ! T'as oublié ou pas qu'on avait été sauvé par ce qui semblait être la reconstitution de la venue de Dieu sur Terre ? Comment t'as pu croire que t'allais t'en sortir en tentant de tuer tout ceux qui se trouvaient dans ton champ de vision, frère ? T'es trop bête.
Bon, après, je supposais qu'on le reverrait dans pas longtemps. Gavin était encore à nos côtés, partiellement blessé parce qu'il avait pas su éviter un des pics envoyés par le golem. Son doigt s'est fait retourné par la pointe de la glace, ça doit faire mal mais au moins, il peut courir. Concernant Kara et Marlène, elles firent toutes les deux légèrement blessés. Nous étions donc tous des handicapés qui avaient encore la plupart de leurs capacités. Puis sans Henry, on gagnait +50% de chance de survie.

"Quelqu'un voit la source ? On va battre ce machin comment ? On a déjà perdu Henry... enfin... c'est pas grave mais pour la source !

- Je sais pas ! Criais-je vivement. Pour le moment tu traces et on voit si quelque chose apparaît ! C’est ton pouvoir de trouver les sources ! Et c'était vrai. Elle jouait avec l'eau tandis que je -... Oh bordel. Mon pistolet ! Comment j'ai pu oublier ce bijou ? Bijou que je devais utiliser avec l'accord d'un autre... Que quelqu’un me dise que je peux tirer ! DÉPÊCHEZ !!"

- Eli, tu as le droit de tirer avec cette arme !"

Elle peut être une perle quand elle veut. D'un sourire satisfait, je me mis à déferler des balles dans le bloc de glace qui courait après nous sans en voir grand résultat. Je ne savais pas trop à quoi je m'attendais mais je suppose que je ne devais pas m'étonner que de l'eau ne se blesse pas. J'aurais seulement souhaité que ça le ralentisse.

"Ça ne marche pas !"

Ouais, merci, j'ai vu. Le problème c'est que si je pouvais pas le blesser avec des balles, je doutais qu'on lui échappe facilement. Maintenant, peut-être que Marlène était sourde et qu'elle n'avait pas entendu les bruits des coups de feu qui se logeaient dans l'armoire glacée sans pour autant le faire réagir. Je me faisais cette hypothèse en la voyant courir dans la direction du monstre pour lui planter son petit couteau de rien du tout. C'était le 1/4 de sa main mais dans toute sa logique, elle s'est dit que ça le blesserait. Une de moins, dans pas longtemps !
C'est ce que je croyais mais cette naïveté incarnée avait quand même réussie à s'en sortir. La chance était trop bonne pour les futurs perdants. Ce n'est pas gentil de donner espoir à ceux qui ne réussiraient jamais.



Gavin*
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[Evènement #124] Double Je  - Page 2 _



________________________________________ 2020-05-08, 20:55

Qui suis-je ? Mais qui es-tu ?
Double Je


Bloqués dans cette maudite grotte, incapables de nous débarrasser du monstre de glace, nous essayons chacun à notre tour de nous en sortir. Henry fut gelé sur place, ce qui ne m’inquiéta personnellement pas véritablement. Après tout, j’étais déjà mort dans cette entre vie et je savais quel sort lui serait réservé. Nous le retrouverions certainement plus tard dans la mission. Ce n’était pas un mal au fond. La seule chose qu’il nous avait vraiment apportée jusqu’ici c’était de mettre les membres féminins de notre équipe en grand danger. De mon côté, je n’avais de cesse de réfléchir sur un moyen de nous en sortir. Il était peut-être temps pour moi d’agir. Repensant à l’énigme que j’avais assez bien résolue, je tiltais finalement sur une partie de cette dernière qui pourrait être la solution à nos problèmes.

"Eh les gars, j'ai peut-être une idée ! L'énigme disait que c'était le Soleil qui faisait fondre la glace, non ? Si on trouvait une source de lumière, on pourrait peut-être en venir à bout ?"

Regardant alors chacun de mes coéquipiers à tour de rôle, je tentais de lancer un brain storming qui aurait été le bienvenu dans notre situation.

« Est-ce que vous auriez une idée ? »


C’est alors qu’Eli m’éclaira alors avec la lampe à huile qu’il tenait.

« T’es une lumière toi dis donc ! »

Est-ce qu’il plaisantait ou est-ce qu’il était sérieux ? Je n’en avais aucune idée. Ce que je savais en revanche c’est que nous avions trouvé notre source de lumière. Adressant un sourire à mon camarade d’infortune, je lui lançais avec malice.

"Tu crois qu'on pourrait se servir de ta lampe ?"


Certainement, la question était plus rhétorique qu’autre chose. Maintenant, il ne restait plus qu’élaborer une méthode. Hésitant un instant sur la solution miracle, je vis Marlène continuer à courir dans tous les sens pour attirer l’attention du monstre dans sa direction. La demoiselle se sentait-elle d’humeur suicidaire ?

'Hey, grosse bête ! Par ici ! "

"J'imagine que la lancer comme ça ça ne servirait à rien mais en la reflétant dans quelque chose"

« Euuuuuuh, tu veux l’aveugler ou un truc du genre ? T’es au courant qu’il a pas d’yeux ? »


En réalité je comptais pouvoir le blesser avant de l’achever. Mais Eli avait raison il valait mieux utiliser la manière forte, après tout ce monstre ne se gênait pas pour le faire.

"Tu as raison... ne perdons pas de temps dans ce cas ! Balance-la lui directement ! Ca devrait amplement suffire"


« Je lui fais avaler ? », dit-il dans un sourire satisfait

"En plein dans les dents vas-y ! Au besoin, je te couvre !"

Je restais donc à deux pas d’Eli alors qu’une boule se formait à l’intérieur de mon estomac. Je me demandais alors s’il parviendrait à atteindre son objectif. Croisant les doigts, je regardais mon compagnon visé la bouche et tenter de la lui faire avaler. Malheureusement, il n’y parvint pas et le feu ne nous permit de brûler qu’une seule moitié de son corps. Elle s’était évanouie en une flaque qui s’étendait vers le sol. Bordel, mais ce truc était réellement increvable ? Quelque peu déçu alors, je me tournais vers Marlène pour lui lancer avec malice.

"On essaie de l'achever au couteau ?"


Proposition à laquelle Kara se dépêcha de répliquer

« On ne pourrait pas tenter de viser le plafond ? Pour laisser entrer le soleil ? Enfin... s'il fait encore jour. »

Elle était bien marrante la demoiselle. Viser le plafond oui mais il était à 3 ou 4 mètres au-dessus de nos têtes. C’était loin d’être une mince affaire. Kara s’empressa cependant de répondre à cette question plus qu’épineuse.

« Elijah. Tu pourrais sans doute tirer là-haut avec ton arme. A force de répétition, le plafond devrait céder et laisser rentrer le soleil. »

« On peut toujours tenter. C’est pas souvent qu’on a une arme à charge illimitée ! »

Entendant cela, notre Eli national n’attendait plus qu’une autorisation pour pouvoir tirer. Nous étions alors tous prêt à la lui donner et c’est ce que Marlène et moi faisions à tour de rôle.

« Mais tire ! »

« Vas-y mon pote, défonce-le ! »

Il se mit alors à tirer joyeusement en direction du plafond. A force de s’acharner, il créa une fissure qui laissa alors entrer le Soleil. Une chance pour nous, il faisait encore jour. Encore que noue ne sachions pas encore si une nuit existait dans notre purgatoire. Le monstre fondit alors et se transforma en source. Je me sentais alors soulager, comprenant que notre mission de sauver le fichu canasson de la mort touchait bientôt à son terme. Kara en récupéra alors dans sa bouteille et se tourna vers sa copine Marlène.

" On devrait remonter là-haut mur soigner le cheval ! Marlène. Tu pourras faire le mélange avec tes herbes ?"


Cette dernière approuva d’un signe de tête et nous escaladions les blocs de glaces qui fondaient lentement pour revoir la terre ferme. Nous abandonnions alors le corps d’Henry, espérant le trouver en meilleure forme. Le choc des températures fut alors puissant mais nous n’avions pas le temps de nous préoccuper de cela. Nous retrouvions les cavaliers et la mort avec son cheval mourant.

« Alors, vous avez trouvé la source ? »

Il nous compta alors, nous prouvant quel extraordinaire mathématicien il pouvait faire.

« Vous en avez perdu un ? »

Je le regardais alors avec une profonde ironie, me demandant quels pouvaient bien être ses pouvoirs s’il n’était même pas fichu de savoir qu’à quelques pas en dessous du sol l’un de nos camarades était tombé lors de notre bataille.

"Ouais ouais on a taillé une bavette avec un monstre de glace ! Ils sont vraiment pas très sympathiques vos résidents ! On va sûrement pas s’éterniser ici ! »

" Je vois. Alors, vous vous en sortez avec Mister Doujésu ? Croyez-moi que je m'occuperais personnellement de vous donner la mort si c'est pas le cas."

Je ne relevais alors par sa remarque, mais il était évident que la mort était bien plus préoccupée par le devenir de son cheval que celui de Henry. Personnellement je ne lui jetais pas vraiment la pierre. Après tout, la vie d’un cheval valait peut-être mieux que celle d’un meurtrier tout prêt à sacrifier tous ses petits camarades pour pouvoir s’en sortir vivant. Les filles avaient pourtant bien travaillé. Mélangeant l’eau de Kara aux herbes médicinales de Marlène, elles parvinrent à réanimer la bête qui se remit immédiatement sur pied. La mort nous offrit alors l’image d’une créature euphorique qui alla câliner son cheval.

« Merci infiniment ! Oh Mister Doujésu, comme tu m'as manqué ! Pour vous remercier, je peux vous préparer un repas ? Vous devez être affamé depuis le temps ! Un thé glacé à la menthe ? Il est fait maison ! »

« L'un des meilleurs ! »

Non mais il était sérieux ? Nous venions de tirer son cheval d’affaire et la seule chose qu’il pouvait nous proposer c’était un verre de thé glacé et un repas ? Relevant un sourcil étonné, je lui fis très vite comprendre que manger n’était pas réellement dans nos priorités. Malgré le fait que Marlène n’hésita pas à se servir.

"Ce qu'on voudrait surtout c'est que nous indiquiez ou aller pour notre prochain objectif !"


"Ouais, ou nous ressusciter par exemple..."

« Dommage, vous manquez quelque chose. La boussole vous guidera vers votre prochaine destination. Mais en récompense, je vais vous ouvrir un portail, à vous de découvrir l'objectif. »


A ces mots, il ouvrit un portail vers un autre monde beaucoup plus coloré. Un monde qui de loin avait un aspect rose. Je m’en approchais alors, impatient de poursuivre notre route et de pouvoir enfin accéder à la case résurrection.

« Vous êtes sûr de ne pas vouloir goûter ? »

Ignorant la demande de la mort, nous nous dirigions tous les trois vers le portail où nous attendait notre prochaine aventure.



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