« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
❝ Je n'ai pas besoin de conseils, juste d'être comprise. ❞
On m'avait toujours dit que seule la vérité construisait les bases solides de notre monde et pourtant, ce fût la vérité que je cherchais tant qui détruisit tout le mien. J'avais passé près de 2 ans à attirer l'attention de mes amies en me demandant ce qui avait pu nous séparer, 4 ans à tenter de découvrir ce qui était arrivé à Nabu et environ 3 ans à déchiffrer un bouquin que je reconnaissais inconsciemment sans pour autant savoir d'où ce souvenir me provenait. Tant de temps de perdu ici, à vaquer entre les esprits tordus de cette ville tout cela parce que notre directrice, Mme. Faragonda, pensait qu'il serait dans l'intérêt de tout le monde que d'oublier et de tout recommencer à zéro, avec une nouvelle histoire à écrire... Mais elle ne savait pas ce qu'elle laissait de côté. Les sorciers de cercle noir n'étaient pas de ceux qui passaient facilement à autre chose et lorsque leur mémoire fit recouverte, ils passèrent directement l'action. Il est simple de rappeler les Winx, alors, pour leur demander de retrouver le bon vieux temps. Mme. Faragonda espérait sûrement réparer une erreur en même temps mais elle avait tort. Rien n'était réparé car la fissure elle-même avait mal cicatrisé. Il fallait tout reprendre depuis le début, tout rouvrir pour mieux guérir mais ça faisait mal, encore plus mal que la première fois. Je commençais à ma demander si le pansement en lui-même n'était pas toxique... Je songeais à Storybrooke. Cette ville, comme le disait Stanford, collectionnait l'étrangeté, le particulier, le "différent" et valait d'être appréciée pour cela. Le problème du singulier, c'est que les regrouper ensemble ne donnait pas toujours l'effet escompté et plus je vivais auprès d'eux, plus je comprenais que je n'avais pas ma place ici.
"Je pense que je vais déménager..." Soufflais-je avec dépit dans mon canapé, le téléphone à l'oreille.
Mon interlocuteur soupira à son tour un long moment. Je pouvais deviner que mon père n'était pas plus heureux que moi des nouvelles que je venais de lui annoncer. Lui et ma mère s'étaient chargés d'annoncer le décès de Nabu à ses parents du mieux qu'ils purent mais aucun mot n'était assez doux pour un tel événement. Peut-être s'étaient-ils déjà fait à cette idée ? Cela faisait déjà un temps qu'aucun n'avait de nouvelles de leur fils, à la longue, le scénario typique qu'il ne reviendrait pas devait déjà s'être fortifié das leur tête. Je m'y étais refusée personnellement, et en voici le résultat. J'ai l'impression de l'avoir pris dans mes bras pour la dernière fois hier seulement. Mais ça fait déjà 4 ans...
Après un temps à discuter de l'avenir, ma mère prit à son tour le téléphone, pressant le pas comme si un train était à prendre.
"Layla, il faudrait que tu te renseignes concernant tes droits après... ce qu'il s'est passé. Tu sais, tu étais fiancée à Nabu. En tant que futur reine d'un royaume et d'un autre, les parents de Nabu eux-mêmes se renseignent pour la suite... Que m'avais-tu dit concernant ses derniers souhaits ?
-Qu'il m'aimait.." Étouffais-je en m'empêchant de sangloter.
À l'autre bout du fil, un silence de peine s'installa. C'est mon père qui se sentit prêt à reprendre car, définitivement, le temps leur manquait.
"On sait, vous étiez un merveilleux couple, inoubliable... Ce que veux dire ta mère, c'est que sa mort marque un tournant pour nos vies. Tu devrais aller te renseigner chez un notaire concernant tes droits dans ton monde. Il devait forcément avoir un passé à Storybrooke...
-Papa, nous n'étions pas mariés...
-Vas-y tout de même, au moins pour demander conseils... Ça te fera sortir."
Je le sentis sourire et je fis instinctivement de même. Par la suite, ils avouèrent leur empressement et s'excusèrent d'une triste voix qu'ils devaient me quitter et qu'on se recontacterait bientôt. Que signifiait bientôt... ? Je les laissais raccrocher, passant les prochaines heures à manger les émotions négatives par le biais de la glace et des cookies. Ce n'était pas une habitude de manger sucré, loin de là, je préférais le salé. Seulement, nous avions tous besoin de tomber dans les clichés parfois, s'oublier un instant. C'est lorsque 17h sonna que je me décidai à ranger les bêtises, m'habiller et me préparer pour sortir au centre-ville. Direction... le notaire.
Dans le petit appartement où je vivais, il ne fallait pas marcher bien longtemps pour trouver la grande horloge de la grande place. Je cherchais le premier notaire en vue puis franchissais la porte d'entrée. Une clochette se mit à tinter au-dessus de ma tête, rappelant à l'ordre la jeune femme de l'accueil. Je m'approchais du comptoir avec timidité, d'un sourire poli qui ne cachait pourtant pas les heures de sommeil manquées sous mes yeux.
"Bonjour... Commençais-je d'une voix plus sombre qu'habituel qui m'étonna moi-même. Hum... Ce serait pour voir un notaire disponible, n'importe lequel, le plus vite possible. S'il est occupé, je peux prendre rendez-vous...
-Il est prêt à vous prendre dès maintenant, si vous le souhaitez. Me sourit sincèrement la jeune femme en m'indiquant du doigt un couloir. Première porte à gauche."
Déjà ? Je ne m'y attendais pas. Sincèrement, avoir un rendez-vous immédiat dans une ville aussi grande que celle-ci, c'était plutôt rare. Et pourtant... les morts et les testaments ne l'étaient pas. Ce n'est pas comme si les "méchants" de cette ville ne causaient pas l'apocalypse deux fois par semaine. D'une fine voix, je remerciais la dame et suivis le chemin qu'elle m'avait indiqué. Face à le porte, je frappais deux fois.
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Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »
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| Conte : Coeur de Princesse/Le Prince et le Pauvre | Dans le monde des contes, je suis : : Preminger
«Votre désespoir sera mon arme, entre les toiles et le mensonge»
Les grands drames d’une vie ne constituaient qu’une infime miette pour ceux qui en faisaient leur pain quotidien. Son métier en était le témoignage parfait. Événements heureux ou malheureux, son bénéfice était équivalent.. Relevant les yeux du titre de propriété qu’il était en train d’étudier, le regard de Preminger se posa négligemment sur les statistiques et le recensement des dossiers ouverts, plus par automatisme que par réelle curiosité. Il en connaissait parfaitement le chiffre. 2000. Décès. En l’espace de quelques mois. Quelle florissante affaire... Les pages de registre s’étaient amoncelées au fur et à mesure des années, toujours strictement et rigoureusement identiques. A chaque chiffre était relié un âge, un nom, un autre et une description de son histoire brièvement. Un véritable recensement des identités réelles et fictives des habitants de Storybrooke. Une pratique qu'il avait mise en place dès son « réveil ». Cinq années de répertorisation et force était de constater que l’effectif des décès n’allait pas en s’améliorant.. la recrudescence des affaires de succession en faisait une activité en plein essor. La faute à la concentration de vices et tares diverses qui s’agglutinaient dans la population de Storybrooke, quoi d’autre? Un soupir s’échappant involontairement de ses lèvres, il repoussa le carnet avec un geste d’agacement. Et dire qu’avec tout ce concentré de folie citoyenne, SON nom n’était encore jamais apparu. Ou était-elle? « Plus très loin, ma très chère... » Nul doute qu’elle agissait sciemment.. De là à l’avoir identifié? Non. Évidemment non. Jamais encore elle n’avait jamais cherché à contacter sa chère mère, et pourtant la surveillance d’Erwin n’avait jamais été relâchée. C’était donc qu’elle ignorait encore leurs nouvelles identités. Au moins ces cinq années de recul sociaux n’avaient pas été totalement inutiles. Mais il devait bien se l’avouer...Ce sentiment d’étouffement ne cessait de s’amplifier. Ce n’était pas uniquement dû à la recherche infructueuse de cette petite peste mais quelque chose de bien plus intrinsèque que cela. Il avait l’impression d’être...gaspillé, mis à l’écart...Oublié, insignifiant même. A cette pensée, une bouffée de rage parcouru son corps et sa main plongea vivement dans sa poche pour y extraire l’objet qui calmerait sa vexation. Depuis des années, il n’avait pu perdre ce rituel, cette habitude qui le détendait. Même si à présent ce qu’il découvrait le désappointait toujours un peu tout de même. Oh c’était bien pourtant les mêmes yeux ambres qui le fixaient, avec cette avidité dont il n’avait jamais pu se départir de considérer le monde. Il parcouru la ligne de sa mâchoire, le rehaussement de ses pommettes... Il était toujours séduisant, beau même, ça rien n’aurait pu l’altérer n’est-ce pas? Rien n’avait changé à ce sujet. Aucune malédiction n’avait le pouvoir de le faire..Alors qu’était-ce ? Sa crispation s’irradiait tellement qu’il aurait pu en briser le miroir d’un geste trop vif... l’étrange faiblesse des choses...tout comme les Hommes. Impuissants ici plus qu’ailleurs. Il glissa un ongle songeusement le long de son reflet comme pour suivre les contours agréables de son visage. « Miroir miroir dis-moi... » Sa phrase resta suspendue dans l’air. Il n’avait jamais eu besoin de quiconque et pourtant à présent il se sentait réellement frustré. Contre elle en premier lieu bien sûr, puis contre Storybrooke et cette misérable vie qu’il était forcé de vivre chaque jour. Peut-être était-ce même pire qu’autrefois. Maître Erwin Dorian n’attendait rien de la vie qu’une carrière politique municipale, c’était son taux d’exigence maximale..le summum de la consécration pour lui. Mais une fois éveillé, son réel lui, Preminger ne pouvait pas s’en contenter. Comment l’aurait pu? La malédiction lui avait accordé ce qu’il souhaitait, le titre de roi..pour mieux lui dénier tout impact. Au regard de la quantité de rois et de reines qui se concentraient dans cette minuscule bourgade, ce titre était maintenant l’équivalent quelconque de « bourgeois ». Et si son métier actuel lui tenait lieu de plaisants passe-temps et que son envie n’avait jamais faibli, il aurait fallu être idiot pour se rendre compte que la partie était dorénavant plus ardue. Ce qu’il n’était guère. Même s’il progressait trop lentement encore à son propre goût. « Un jour je récupérerai mon magnifique dû ! » Et comme pour signaler d’un geste d’approbation, sa motivation retrouvée, il referma d’un coup sec son miroir de poche. Il se réabsorbait à peine dans le document que des coups brefs furent frappés à la porte de son bureau. Peste! Voilà qu’il avait presque oublié la permanence du jour. Deux fois par semaine il s’en chargeait, le reste incombait à Midas.. Sauf une exception évidemment. Preminger ne savait pas réellement s’il détestait ou non ces rendez-vous.. ils étaient chronophages, consistaient souvent en un conseil dispensé à des ignares qui le quittaient plus incultes qu’ils y étaient entrés mais parfois il y avait des bonnes surprises. Rares cependant. Ce jour il n’en avait reçu qu’un seul, un vague problème de voisinage concernant une limitation de terrains.. rien de transcendant. Restait à voir ce nouveau dossier. Machinalement, il passa la main dans ses cheveux, épousseta rapidement son costume et attendit, avec la certitude de faire bonne figure. La porte d’entrée finit par s’entrebâiller jusqu’à s’ouvrir franchement pour permettre à une jeune femme de pénétrer dans la pièce. - Bonjour très chère, je vous en prie prenez place ! S’exclama-t-il sans attendre que celle-ci s’exprimât Et Il désigna l’une des chaises en cuir qui lui faisait face pour l’inciter à s’y asseoir. Il n’y avait qu’un espace réduit séparant la porte du fonds du bureau mais cela suffisait pour pouvoir observer pleinement sa nouvelle cliente. Une parfaite inconnue à ce jour, d’une vingtaine d’années en apparence. Ce fut sa démarche qui capta son attention. Une silhouette sculptée, un corps tonique qui devait être entretenu par des séances de sport régulières mais au delà de ces broutilles, il y avait quelque chose d’autre, qu’un inexpérimenté aurait laissé échapper à son attention mais que Preminger ne pouvait ignorer... Un maintien, une posture que n’adoptaient que ceux issus d’une éducation très élevée quelque soit le monde d’où il venait. Une personne de sang royal? Trop tôt pour le dire encore mais de la noblesse sûrement. Curieux. Malgré cette prestance inculquée, dominait de l’apparence de la jeune femme un air maussade. Un trait triste, amer peut-être barrait sa bouche ajoutant un air rigide sur son visage crispé. Le chagrin a n’en pas douter. Ou un divorce à la rigueur. Tandis que sa cliente prenait place devant lui, il supposait déjà plusieurs scénarios possibles. Étrangement, il se sentait intrigué. Sur le qui-vive. La situation était pourtant tout ce qui avait de plus banale, c’était autre chose.. qui émanait d’elle en particulier. Une nouveauté, une particularité... Ce qui touchait de près ou de loin à l’autre monde l’intéressait vivement et encore plus ce qui pouvait toucher à la noblesse. Qu’est-ce qui amenait cette jeune femme ici ? Une histoire intéressante sûrement, une personne intéressante et qui sait...une possibilité ? - Installez-vous à votre aise, l’encouragea-t-il en saisissant un petit calepin qu’il posa bien évidence devant lui, il me faudra connaître vos deux identités et ce qui vous amène...surtout n’hésitez pas à m’indiquer si certains sujets sont encore trop douloureux pour être abordés... loin de moi l’idée de vous forcer à la confidence.. nous ne parlerons de ce dont vous voudrez bien parler.
Instaurer un climat de confiance, de transparence chez ses clients était primordial, aussi il feignit de se concentrer uniquement de saisir sa plume avant de lever les yeux vers elle - Si mon expérience ne me trompe pas, j’oserai déduire qu’il s’agit d’un cas...de succession...?
Aisha d'Andros
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❝ Je n'ai pas besoin de conseils, juste d'être comprise. ❞
Deux coups suffirent à faire marquer ma présence. Une fois la porte passée, j'allais devoir être souriante et aimable tout en confiant à l'individu qui jouait le rôle de notaire que j'avais perdu un être cher. "Qu'est-ce que je peux faire avec ça ?", "J'étais fiancée avec lui, je suppose que ça ne change rien simplement car notre amour n'avait pas été scellé par une foutue signature sur un bout de papier ?", "Sinon, pour revenir en arrière, vous me proposez quoi ?"... Ce rendez-vous annonçait déjà ses couleurs. Étais-je prête à parler pour si peu ? Mes parents s'inquiétaient autant de l'héritage d'un fils de roi que d'un habitant de Storybrooke pas plus banal qu'un autre. Ils visaient l'avenir alors que je m'arrachais les ongles à m'accrocher au passé. L'image n'est pas anodine et plutôt proche de mes ressentis. J'y songeais en posant ma main sur la poignée. La fraîcheur du métal me fit frissonner sur l'instant mais je ne m'en préoccupai pas et pénétrai dans le bureau de Mr. Dorian.
La pièce s'étendaient sur quelques mètres qui la rendait trop petite pour faire les cents pas sans un virage trop serré mais assez pour y placer un bureau et des chaises en cuir alignées. À l'opposé de moi, j'y retrouvais le jeune homme à qui j'allais épancher mes problèmes. Le coup était déjà prévu : parler vaguement, ne pas me morfondre sur moi-même, être détendue - mais impartiale -, honnête mais pas bavarde... Je n'allais pas voir un psychologue. Mes - non - nos seuls intérêts étaient juridiques et publiques. Je m'engageais à faire court pour pouvoir retrouver la couverture en laine et la télécommande de la télévision au plus vite. Me couper de Storybrooke participait à mon deuil et je ne savais toujours pas pourquoi je dormais encore entre ses frontières. Les amies et la famille devaient sûrement y contribuer à leur insu. C'est dans ces moments-là que je maudissais intérieurement de m'attacher aux autres alors que j'avais passé l'enfance à me l'interdire. C'est une faiblesse. Les sentiments amènent la déception et la seule fautive est toi-même. Et ainsi de suite...
Je m'asseyais face au notaire d'un sourire poli qui ne m'obligea pas à ouvrir la bouche. Mon silence me permettait d'échapper aux premières secondes, celles où je m'installais, mains jointes sur mes genoux, manteau encore sur le dos et sac à main toujours sur mon épaule. Impossible de savoir combien de temps allait durer cet entretien, mais je me doutais déjà que les nouvelles n'allaient pas être bonnes pour ma famille comme pour moi. Souhaitant me laisser guider dans la démarche, je levai les yeux vers l'individu pour le laisser faire son boulot et croisa le regard vif qui l'animait. Un regard azur et déjà très attentif face à... À rien. Je n'ai pas parlé, à peine me suis-je assise et pourtant, il semblait déjà à son allure que j'avais répondu à toutes ses questions et que nous en venions au verdict. Vêtu dignement, soigné, il devait apprécié donner une bonne image de lui-même, le genre qui évanouissait la méfiance pour la confiance. Je supposais que c'était son boulot. Pris comme dans l'inspection de nos identités distinctes, c'est finalement lui qui décida de briser le silence et je ne m'en plaignis pas. À chaque demande, j'hochais brièvement la tête avec réflexion. Je bloquais un instant face à ce qui m'amenait... Un mort ? Un peu trop direct, peut-être. J'y songeais en me mordillant les lèvres sans penser une seconde au nouveau silence que j'amenais. La page sur laquelle il se pressait d'écrire grouillait de cases vides, de champs à remplir que je tentais de lire à l'envers. Il fallut que Mr. Dorian devine, sans que je ne sache par quel moyen, les motifs de ma venue. Surprise mais soudainement plus concentrée, je redressais à nouveau les yeux sur lui. Le terme était exacte, précis et concret et s'il était difficile de l'admettre, je ne trouvais pas de quoi le contredire.
"Plus ou moins... Souriais-je en soupirant.
Comprenant que mon tour était venu, je me replaçais sur la chaise en m'avançant vers mon côté du bureau sur laquelle je posais mes coudes en joignant les bras. L'idée n'était pas de trop en dire, simplement d'être claire. S'il manquait des informations, le notaire savait quelles questions seraient alors à poser. De ce que j'en percevais pour le moment, il n'avait rien des habitants que j'ai pu croiser durant cette partie maudite de ma vie. Après tout, certaines personnes avaient tout mon respect ! Je ne faisais pas des habitants de Storybrooke une généralité péjorative, mais je ne démentais pas pour autant que cette ville restait instable et affreusement influençable. Ici, les masques se fissurent... et se cassent. Le choc est souvent abrupt, violent.
"Je m'appelle Layla d'Andros et je viens d'une dimension magique du même nom, Andros. Poursuivais-je tout en observant l'encre de sa plume se poser sur la feuille. Dans ce monde-ci, je m'appelle Aisha Androuze. Et... effectivement. Ce qui m'amène est une succession... Celle de mon conjoint. Du moins, de mon fiancé. Il... Il est décédé il y a de cela 5 ans environ mais nous l'avons appris il y a quelques semaines. C'est une histoire plutôt compliquée, avouais-je avec gêne. Ce qui m'amène ici, ce serait de connaître les droits que j'aurais concernant l'héritage, que ce soit dans cette vie ou dans l'autre. Nabu - c'est son nom - avait de grandes responsabilités dans notre monde mais pour ce qui est de sa vie maudite, n'est-ce pas le cas de le dire, personne ne sait exactement qu'elle existence il menait ou bien ce qu'il a pu acquérir au fil de celle-ci. Je suppose que si nous faisons quelques recherches, il devrait y avoir un moyen de trouver une trace de son passé mais jusqu'ici..."
Je ne terminai pas ma phrase, comme si elle s'avérait soudainement inutile. À la place, je vins m'appuyer contre le dossier de la chaise et posa une main sur mes paupières fermées. Un fil très fin semblait s'être coupée en moi avec la certitude que tout ce que je faisais ne rimait à rien. C'est ce dont je parlais : l'instabilité. L'idée était plutôt passive chez moi alors que j'avais passé une partie de ma vie à laisser des chances aux autres pour les retrouver. Maintenant que j'avais perdu celui que je cherchais... Je ne sentais plus la même puissance d'intention pour l'action.
"Mais je suppose que sans être mariée à l'homme décédé, je ne puis atteindre quoique ce soit de ses biens, n'est-ce pas ?"
Je rouvris les yeux pour les poser dans les siens. Malheureusement, je ne souriais plus. La mélancolie avait repris le dessus mais je ne distinguais pas encore très bien s'il me permettait d'y voir plus clair sur la réalité ou s'il voilait mes ambitions d'un obscur brouillard.
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"Votre désespoir sera mon arme, entre les toiles et le mensonge »
Si l’aveu de la personne concernée n’avait confirmé la véracité de son diagnostic, l’attitude de sa nouvelle cliente aurait parlé d’elle-même. Il n’y avait que les personnes confrontées au deuil pour arborer ces mimiques propres à leur douleur, ces longues interruptions dans leurs phrases, ces mots qui sortaient pêle-mêle sans réelle concordance ni réflexion. La tristesse de la perte et le chaos aphone. De ses deux vies parallèles, Erwin n’avait été confrontée qu’en filigrane à ces deux sensations mais pourtant il lui semblait en percevoir toutes les nuances sans parvenir à leur endosser. Tel un peintre pouvait parvenir à capter les beautés variées de la lumière d’un soleil couchant sans en livrer la fragilité du vent, la chaleur du sable. Peu lui importait, ce n’était là que des faiblesses ralentissant les Hommes dans leur ambition individuelle. Aurait-il souhaité être là ? A sa place à elle ? Certes non. Le désespoir la poussait même, sans s’en rendre compte, à s’asseoir sac à dos sur les épaules...comme si s’infliger ce fardeau matérialisait un peu celui de sa douleur. Ce qui constituait un contraste peu esthétique que ne pouvait occulter son amour excessif pour l’art du beau. Non pas que cette jeune cliente soit dénuée de beauté mais...un ancien courtisan de la Cour royale ne pouvait disconvenir du fait que cette attitude était dénuée de tout contrôle. Malgré tout, elle était là. Et ce « malgré tout » devait lui demander de la force. Il devait reconnaître qu’elle demeurait digne dans la douleur. Hormis cet air hagard, sa voix ne s’effilait que peu, ses membres ne tremblaient pas et elle restait maître de son chagrin. Plus proche de la dureté que de la cassure d’ailleurs. Il l’écouta poliment, veillant à ne manifester aucune émotion particulière autre qu’un sourire délicat, décliner son identité avec une curiosité accrue. Il cochait les cases correspondant à ses réponses, comme d’ordinaire, concentré mais placide. « Layla d’Andros »… Sa vraie identité… Il cessa de noter lorsqu’elle l’énonça, relevant la tête pour déceler chez elle une réaction particulière car il l’avait remarqué une fois la malédiction levée : chaque personne avait sa façon bien à elle d’énoncer ses deux vies. Certains bottaient en touche, d’autres s’y épanchaient, certains enfin les traitaient d’égales façons… Sa jeune cliente appartenait de prime abord à la première catégorie. D’une simple phrase elle avait évacué sa fin passée mais en lui livrant l’essentiel sans y prendre gare. Il n’y avait, au regard de sa connaissance large de la royauté, qu’un cas où le nom de famille coincidait avec le nom d’un royaume… Sa cliente était de la royauté. Il enregistra l’information en veillant à ne faire paraître aucune émotion supplémentaire qu’un hochement de tête encourageant, tandis que ses pensées se bousculaient intérieurement. Le hasard était parfait...et décidement son instinct intact. Ne l’avait-il pas implicitement su ? Cela expliquait son maintien inné et la maitrise de ses émotions dont elle tentait de faire preuve devant lui. Il était flagrant que le destin lui envoyait un signe… Ou un pion. Trop tôt encore pour savoir quelle pièce, elle constituerait mais elle présentait à présent un intérêt indéniable. Layla d’Andros ou Aisha Androuze dans ce monde ci… Il leva furtivement les yeux pour l’observer, profitant du fait que celle-ci ait clôt les siens, dans la douleur du moment. Son titre la dotait d’un charme nouveau selon son esprit calculateur. Combien de relations possédait-elle ? Quel rang occupait-elle dans la dynastie qui gouvernait ce royaume ? A combien s’élevait sa fortune ? Il cocha subtilement les cases de son formulaire tout en réfléchissant à la monarchie dont elle était issue. Une dimension magique… Il n’en n’avait, pour sa part, jamais entendu parler… Quoique… Peut-être avait-il déjà traité, oui, maintenant qu’il y pensait, un dossier pour une personne issue de cette même dimension magique. Un testament rédigé sur le coude pour un vieillard sans grande valeur marchande mais dont la langue était on ne pouvait plus bavarde… Il lui semblait à présent se rappeler de ce que le vieil homme avait expliqué quant à l’histoire de son royaume avant qu’il ne le coupe, quelque peu excédé… Qu’avait-il dit déjà ? Un royaume magique et un château flottant sur les eaux… Il y avait autre chose encore sur laquelle il ne parvenait pas à mettre le doigt. Il délaissa cependant la recherche de ses bribes de souvenir, afin de rester présent dans le processus de discussion qu’il avait initié avec la jeune femme. Celle-ci semblait exténuée, les coudes posées sur son bureau comme pour s’ancrer dans le réel, elle le fixait à présent, comme sans le voir, les yeux plongés dans le passé. Les informations qu’elle lui livrait n’étaient qu’incomplètes, de celles que l’on fournit au strict minimum. Elle était fiancé, et ses sentiments étaient pour sa part suffisamment sincères pour qu’elle considérât le défunt comme son conjoint. Erreur de jeunesse. Ne jamais considérer la partie comme gagnée avec de glisser la bague au doigt de son conjoint. N’avait-il pas failli en faire la désagréable expérience lorsque son mariage avait manqué d’être remis en cause par l’arrivée surprise de cette détestable petite pimbêche ? Une chance que la malédiction soit arrivée à point nommé. Chassant cette image de son esprit, Preminger focalisa son attention sur la jeune aristocrate. Le ton acerbe employait transpirait le regard et l’amertume. « Rien n’est plus énigmatique qu’un coeur où l’amour s’épanouit mais rien n’est plus instable qu’un coeur où l’amour a vécu » Son tuteur le lui avait enseigné dans un autre espace temps et son expérience lui avait permis d’en constater maintes fois la véracité. La perte de l’amour modifiait en profondeur l’âme humaine qui y avait été soumise. Comment modifierait-elle celle-ci ? Lorsqu'elle souleva l’argument de la vie maudite, il lui sembla soudain ressentir qu’elle ne portait guère dans son coeur la ville qui l’accueillait à présent. Ce qui était pour le moins compréhensible. Il ne l’interrompit pas, la laissant prendre pleinement la mesure de ses déclarations. La question de l’héritage lui arracha un rictus. Le souhaitait-elle réellement ? Obtenir cet argent ? Ce n’était l’impression première qu’elle lui avait donné. Mais après tout, en cas de perte perpétuelle, nombreux étaient ceux qui se raccrochaient alors à une agglutination de biens matériels pour compenser la principale. Il opina alors tandis qu’elle ouvrait les yeux, comme délivré d’un rêve, attendant son verdict, docilement, comme presque heureuse d’une pause accordée dans la lecture de ses souvenirs. - Excusez-moi, Mademoiselle d’Andros..ou Mademoiselle Androuze ? J’ignore ce que vous préférez...hasarda-t-il avec une gêne feinte avant de reprendre, je crains de n’avoir pas saisi parfaitement la situation… Qui est pour le moins compliquée, je vous le concède, bien malheureusement. Il s’arrêta, comme hésitant. Il n’avait pu ignorer que la jeune femme souhaiter abréger dès que possible ce moment qu’elle considérait comme pure formalité et dénué d’intérêts sociaux, mais son attitude n’était pas sur la défensive. Ce qu’il lui fallait c’était l’ambiance nécessaire pour la porter dans le climat propice à la confidence. Pas excessivement pour le moment mais suffisamment pour qu’il puisse déceler son potentiel. Aussi, il prolongeant son silence en posant sa plume et posa ses propres coudes sur la table, adoptant la même posture qu’elle, par mimétisme avant de reprendre : - Ma très chère, je suis de ceux qui pensent que la vérité, aussi sèche qu’elle puisse être, vaut mieux que la toile douceâtre des mensonges, aussi...que vous connaissez effectivement déjà la réponse quant aux droits dont vous disposez au regard de la loi sur la succession de votre aimé...asséna-t-il calmement sans se départir de son calme. Au regard du caractère direct qu’il devinait de l’attitude de Layla d’Andros, elle ne pourrait qu’apprécier cette sincérité dont il faisait si finement preuve. Ses épaules se haussèrent tandis que ses mains esquivaient un geste démuni : - C’est malheureusement le lot que notre chère Storybrooke réserve à ceux dont les liens ne sont pas consolidés par le mariage. Cela dit, il faut lui concéder que cela est le cas dans de nombreux royaumes… Hormis en cas d’existence d’un testament à votre profit fait dans cet univers ou dans l’autre...je crains que vous soyez de prime abord exclue de tout partage de biens… Mais...Après tout, cette problématique vous est étrangère n’est-ce pas ? Les biens sont bien fades et vides d’attraits en contrepartie de l’absence et du vide que le deuil impose…Même s’ils constituent parfois une parfaite catharsis. Bien qu’il pensât l’exact opposé de ses propres mots, il devait se reconnaître un excellent sens du style et de la feinte compassion. Aussi, ne fut-il pas surprit de surprendre un éclair de reconnaissance dans le regard brun de son interlocutrice. - Je conçois fortement que vous ne soyez pas dans les dispositions idéales pour...discuter clairement et même vous laisser aller aux confidences. Si cela peut vous rassurer cela n’est pas le but de mon métier, souligna-t-il hypocritement, aussi, soyez sans crainte, s’il y a un sujet que vous ne souhaitez pas aborder aujourd'hui. Cependant...Je crains de devoir vous demander un minimum de précisions quant au contexte du...décès de votre fiancé…afin de me permettre de vous guider vers les formalités adéquates, si vous le souhaitez... Il effectua une nouvelle pause pour effectuer l’impact de sa grande sollicitude sur la brune jeune femme avant de reprendre.. - Très chère, vous m’indiquiez qu’il est en réalité décédé il y a cinq ans mais vous ignorez son identité dans notre..nouvel univers. Est-il décédé pendant la malédiction ? Ou antérieurement ? Comment avez-vous appris son décès ?
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| Conte : Winxclub | Dans le monde des contes, je suis : : Layla d'Andros, fée des fluides
❝ Je n'ai pas besoin de conseils, juste d'être comprise. ❞
C'était la première fois que je parlais de la mort de Nabu sans qu'il n'y ait eu de larmes s'échappant sur mes joues ou de colère se dégageant dans ma voix. Je me trouvais, dans la forme, plutôt calme - quoiqu'assez nerveuse et pressée d'en venir à un verdict. Comment pouvais-je savoir qu'il n'y en aurait pas ? L'administration, l'argent, les affaires et toutes ces responsabilités qui nécessitaient d'écarter les sentiments et la sensibilité de l'Homme ne m'intéressaient pas. C'est d'ailleurs ce que me reprochaient mes parents en général, surtout qu'ils savaient quel rôle j'allais devoir mener dans un futur prochain même si j'espérais qu'il n'arriverait jamais. Être reine était un titre important et je trouvais la couronne trop lourde pour être portée sur ma tête. Nabu avait été le seul à m'avoir fait envisagé la possibilité de prendre la direction d'un royaume, tout simplement car c'était à ses côtés et auprès de lui... Je me sentais capable de tout surmonter.
Mais la vie que nous décidâmes de mener ne nous permit pas de la continuer ensemble. Il fallût qu'un disparaisse pour laisser l'autre dans l'obscurité totale et ô sait-elle combien je n'aimais pas le noir. Aujourd'hui, il fallait que je reste forte et aussi impassible qu'une statue de marbre. Une reine ne se serait pas permise de laisser ses sentiments prendre le dessus et si j'étais ici, je me doutais bien qu'au fond, c'était plus pour la couronne que pour mon défunt fiancé.
"Cela m'est égal. Assurais-je avec distance. Je parle en tant que citoyenne de Storybrooke mais sachez que les démarches que je souhaite engager concerne le royaume d'Andros. Finalement, qu'importe le nom..."
Rares étaient les fois où j'adressais un regard posé vers le notaire, au contraire il semblait plutôt vacant quand j'ouvrais la bouche pour parler. Dans les autres cas, je le baissais sur le cahier de note, tentant d'y calculer la durée de ce rendez-vous mais également les prochaines questions qui allaient être posées. Quand finalement mes yeux se redressèrent sur le jeune homme, il me parlait d'honnêteté. C'était tout à son honneur, peu de mon entourage l'était. De plus, il avait raison ; Cette loi était également en vigueur dans mon royaume et finalement, ce n'était que par simple précaution que mes parents m'avaient demandé de vérifier ce qu'il en était ici. Ils seront déçus, c'est certain, mais au fond, n'était-ce pas normal ? L'amour devait être signé sur papier pour qu'un partage puisse être. Dans les affaires, rien n'est laissé au hasard.
"Ce n'est pas la première fois que vous faites face à des clients en deuil, Mr... Je tentais de me remémorer le nom de famille qui était inscrit sur la porte. N'ayant demandé aucun notaire en particulier, je ne m'étais pas souciée de ce détail. Dorian. Mais... On ne comprend le vide et l'absence d'un être cher que quand on l'a vécu..."
Je savais de quoi je parlais, mais lui, le savait-il seulement ? Peut-être avais-je manqué de tact en lui défendant d'entrer sur ce terrain-là. J'oubliais trop vite que la raison de ma venue était étroitement liée à la mort - aussi macabre cela pouvait-il paraître - et c'est en me raclant la gorge que je tentais de me rattraper...
"Excusez ma franchise. Peut-être avez-vous déjà été en deuil - vous aussi - et si c'est bien le cas, je vous demande d'oublier ce que je viens de dire. Je suis un peu tendue ces derniers temps..."
Mais je ne restais pas prête à parler de mes sentiments. Je ne cessais de me rappeler pourquoi mes parents m'avaient mener jusqu'ici... Les affaires. Mon deuil, lui, était resté à la porte. Je gonflais mes poumons en me replaçant sur le fauteuil sur lequel j'avais pris place. Le dos droit, mordant à plusieurs reprises ma joue intérieure, j'écoutais attentivement ce que me demandait Mr. Dorian suivi de l'anticipation d'un sujet que nous allions devoir aborder de toute manière : les causes du décès. Cela aurait été bien simple de passer à côté et puisque je ne connaissais rien de la manœuvre d'un notaire, je ne pouvais que m'y plier pour venir à un résultat. C'est tout d'abord piqué d'une vive curiosité que je baissais discrètement mon regard sur le papier avec la peur d'y voir un immense espace vide indiquant "Histoire du défunt". Je ne me sentirais pas capable de raconter la complexe situation dans laquelle nous étions lors de la mort de Nabu, pas plus que son sacrifice... Je savais que j'en viendrais immédiatement à ce que j'avais ressenti et cela, il ne m'était pas possible de l'exprimer autrement que par des larmes. Or, je ne pouvais pas me laisser submerger par l'émotion comme si j'avais vécu la scène ne serait-ce qu'hier. Il fallait avancer... Oui, on me le disait souvent.
"Je comprends tout à fait. Répondis-je en hochant vivement la tête - était-ce pour me persuader ? - Je ferais au mieux pour... aider."
Première question. Deuxième - et en voici une troisième. Il les enchaînait avec aisance sous une grimace de ma part. Par où allais-je commencer ? Que pouvais-je dire ? Ou ne pas dire...
"Hum... Je me laissais un instant de réflexion, misant sur la brièveté de la réponse. Il est mort un an après la malédiction. J'étais sur place... Je n'ai pas eu besoin de l'apprendre par quelqu'un d'autre..."
Je patientais, mains jointes, qu'il termine de noter ces informations dans son calepin. Le silence jouait sur mes pensées et je réalisais - une nouvelle fois - que j'étais en train d'utiliser la mort de Nabu dans un propos administratif. Me replaçant une énième fois sur ma chaise, je me permettais de couper le notaire dans ses écrits pour à mon tour poser mes questions.
"J'ai cru comprendre que vous ne pouviez rien faire car mon fiancé et moi n'avions pas prononcé nos vœux... Alors, à quoi vont servir ces démarches ?"
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Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »
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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)
| Conte : Coeur de Princesse/Le Prince et le Pauvre | Dans le monde des contes, je suis : : Preminger
"Votre désespoir sera mon arme, entre les toiles et le mensonge »
Si tenté que la fragilité de sa jeune cliente la faisait danser sur un fil invisible qui séparait la douleur et le déni, l’éducation que son statut royal lui avait inculqué la forçait à présent à tenter désespéramment de donner le change. Aussi, observa-t-il sans broncher l’attitude plus distante qu’elle adopta à l’instant où il l’interrogea quant à son identité. Comme si le fait de le mentionner, ravivait les codes sociaux et les convenances qui seyaient à son rang. Il manqua de laisser échapper un léger rire lorsqu’elle affirma ainsi porter les démarches pour le royaume d’Andros. C’était la faille parfaite pour la question qui lui brûlait les lèvres et qu’elle avait amené d’elle-même si facilement et si simplement que la poser relevait de l’évidence :
- Vous effectuez des démarches pour le royaume d’Andros ? Ou au nom d’Andros ? Quoique l’un n’exclue pas nécessairement l’autre…
Volontairement, il avait baissé la tête en formulant sa question, faisant mine de renseigner une ligne complémentaire de son questionnaire, adoptant volontairement un ton désintéressé qui ne concordait en réalité pas avec la curiosité qui l’habitait à cet instant précis. Bien qu’il ne parvenait pas à se remémorer exactement les on-dits qui circulaient sur le royaume d’Andros et ce qui le caractérisait, il lui revint cependant qu’il s’agissait d’une dimension magique.. Ce qui laissait supposer… Que la jeune femme était potentiellement dotée de pouvoirs. Complémentairement intéressant. Il la jaugea brièvement. Bien sûr, il était un vraie difficulté que d’évaluer le potentiel de quelqu’un en état de faiblesse, mais c’était ce que Preminger préférait. C’était là, dans cette souffrance que la vraie constitution de ces gens se révélait. Introspection, douleur, rage, dignité, chacun adoptait une position unique face à la douleur et encore plus face au deuil. Layla d’Andros ou Aisha Androuze n’échappait pas à la règle mais comme consciente d’être à un tournant de sa vie que sa seule présence en ses murs rappelait de façon perpétuelle semblait attendre désespérée l’occasion de bondir vers la sortie. De fuir la réalité et surtout ses conséquences inéluctables. Elle l’illustra parfaitement lorsqu’elle évoqua son absence de compréhension selon elle de la souffrance d’un être cher
- "Je fréquente la proximité du deuil, chaque jour. L’ensemble de mes placards ici présents sont remplis de dossiers de succession, d’ailleurs", ajouta-t-il en désigna d’une main les placards bordant par la droite la porte permettant l’accès à son bureau, "alors effectivement, je ne vous cache pas qu’à côtoyer fréquemment la perte, on peut penser légitimement que cela ne me fait plus rien… Mais c’est faux. Evidemment, contempler n’est pas expérimenter et c’est encore moi vivre la douleur, mais je mets un point d’honneur à comprendre et ne pas occulter la peine de cause cet événement. Je ferais un piètre notaire si les émotions de mes clients m’étaient égales. Ce sont au contraire ces dernières qui m’ont poussé à cette vocation.. Une volonté d’aider ceux pour qui la vie perd de sa substance".
Pour ponctuer ce magnifique petit discours dont il n’était pas peu fier, il avait posé sa plume dans l’encrier, plongeant volontairement ses yeux dans ceux de la jeune brune, prenant garde à doser son visage d’un mélange de tristesse et de passion. Qu’elle le croit sincère. Et pourquoi n’y aurait-elle pas cru ? Cela sonnait comme une ravissante petite confidence qu’elle saurait apprécier à sa fausse valeur et pour ancrer son mensonge dans une réalité tangible, il secoua la tête
- "Vous n’avez pas à vous excuser… Il y a bien longtemps que je n’ai pas subi le deuil. Cela remonte à la mort de ma mère...j’étais d’un jeune âge à l’époque mais je me rappelle néanmoins du vide abyssal qui m’a habité à cet instant précis…"
Il laissa un sourire nostalgique traverser ses lèvres, comme perdu dans ses pensées puis d’un geste vif leva une main nerveuse…
- Je m’égare… Loin de moi, l’idée de charger votre peine d’autres bien tristes considérations. Comme vous le dites, vous êtes déjà bien trop tendue pour ça…
Comme il l’avait présagé, ses propos avaient eu l’effet escompté sur la jeune femme. Il lui sembla même qu’elle relevait la tête comme puisant en elle la force d’affronter le reste du rendez-vous. Malheureusement, Erwin déchanta. Si la jeune femme souhaitait aider, il était flagrant qu’elle développait une hantise flagrante et handicapante à l’idée de devoir ne serait-ce que résumer les circonstances du décès, trop focalisée sur sa propre douleur et la maîtrise de ses sentiments. L’être humain était donc bien faible. Geneviève elle-même avait expérimenté en son temps cette situation cocasse… Son image, faussement digne et forte à l’annonce du décès de sa fille dansait dans l’esprit du notaire. Elle aurait gagné en lucidité si elle avait su se centrer avant tout sur ses propres intérêts. Si elle refusait à répondre à d’aussi quelconques questions comme la date de décès ou la façon dont elle avait appris son décès, ce rendez-vous risquait de ne pas mener à loin… Mais elle se décida à les lui fournir, succinctement et dans un débit rapide, afin de ne pas laisser le temps au deuil de s’inscrire dans ses actes. Il inscrivit les renseignements sur son petit formulaire, son esprit en réflexion. Un an depuis la malédiction devant elle? Et voilà qu’elle venait à sa porte, exactement quatre ans de lucidité en disant qu’elle venait de l’apprendre? Comment était-ce possible ?
- "Il est mort un an après la rupture de la malédiction devant vous répéta-t-il machinalement avant de reprendre d’un ton plus incisif sans se dépêtre pour autant de sa douceur, Mademoiselle il y a quelque chose qui m’échappe… Vous m’avez indiqué avoir appris son décès il y a quelques semaines et ignorer complètement l’existence qu’il menait lors de sa vie à Storybrooke… Je suis désolé d’insister sur les circonstances de son décès, mais je crains de ne pouvoir faire d’impasse à ce sujet. Nécessairement, si vous avez assisté à sa mort, vous connaissiez au moins une ébauche de la vie qu’il menait."
Il fronça les sourcils perplexe. Dans un autre contexte, il aurait soupçonné la jeune femme de le mener en bateau ou pire de posséder des antécédents psychiatriques expliquant son apparent oubli. Mais à Storybrooke, les choses pouvaient revêtir tellement de formes diverses que tout devenait probable. Et son instinct qui ne le trompait guère soufflait que la jeune femme était de bonne foi. Elle ne possédait en rien les caractéristiques d’une criminelle ou d’une folle à lier… Soucieux de ne pas produire une impression négative, il formula à voix haute, l’hypothèse qui se formait dans son esprit :
- Andros est...sauf à me méprendre..une dimension magique… Auriez-vous par hasard été victime d’un quelconque sortilège à ce sujet ?
Si la jeune femme ne souhaitait pas s’y étendre, il n’insisterait pas, mais il lui fallait une réponse. Comment un notaire pouvait-il faire correctement son travail, s’il ne disposait pas de l’ensemble des données ? Il voyait la jeune femme s’agiter dans son fauteuil pendant qu’il se trouvait penché sur ses notes. Il devinait la situation inconfortable qu’elle se trouvait et son envie de partir. L’impression de perdre son temps tout en ressassant douloureusement le passé. Aussin ne fut-il pas le moins du monde surpris lorsqu’elle l’interrogea sur l’utilité de répondre à ses questions. S’accordant un sourire, il se cala contre son fauteuil, confortablement :
- "Tout dépend de l’angle que vous abordez… D’un point de vue strictement personnel, à rien. Vous n’avez aucun droit sur la succession de votre fiancé, sauf à ce que ce dernier ait laissé un testament à votre égard. Pour le vérifier, j’ai besoin d’un acte de décès, que je ne peux récupérer qu’à condition de connaître la date de sa mort… D’où ma première question", expliqua-t-il en levant son index avant de reprendre, "De façon plus générale, quand bien même vous ne seriez pas héritière de cette succession, apparemment cette succession existe bel et bien.. Aussi, il en va de mon devoir de trouver les héritiers de cet homme et le patrimoine qu’il pouvait posséder à l’époque pour le transmettre à ces personnes…"
Il marqua un silence puis pencha la tête sur le côté d’un air pené :
- "Il va de soi qu’à partir du moment où nous serons persuadés que vous n’êtes pas d’une quelconque manière héritière de votre fiancé, rien ne vous force à vous investir dans l’avancé de ce dossier. Je comprendrais parfaitement que vous ne le souhaitiez pas, c’est assez éprouvant."
Il haussa les épaules d’un air de faiblesse puis acheva :
-" Cela joue aussi pour l’enterrement… J’ignore si ce jeune homme a eu le droit à un monument funéraire du fait de son absence de réels héritiers, mais ces démarches pourraient vous y aider."
Sans s’attarder sur l’impact de ses mots qui savait puissants sur la jeune femme, il soupira faussement, de ces soupirs si profonds qu'on eut pu croire qu'il venait de son âme: - "C’est une épreuve que personne ne souhaite et dont il est difficile de sortir. Pour certains, le passage sur le notaire, par sa rigueur toute..procédurale a un effet un peu bénéfique. Il permet de panser quelque peu la plaie et mets des mots sur leur deuil jusqu’à leur permettre d’atteindre une certaine acceptation.Pour d’autres, c’est l’inverse, la rigueur froide de la démarche notariale les glace et empire leur situation. J’ignore votre profil aussi je vous conseille d’agir en tout état de cause vers la démarche qui vous épargnera le mieux émotionnellement…"
Aisha d'Andros
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❝ Je n'ai pas besoin de conseils, juste d'être comprise. ❞
"Je..."
La question semblait si simple et pourtant, elle me demanda réflexion. J'agissais, bien sûr, au nom d'Andros même si ce n'était pas le nom que portait Nabu lorsqu'il était encore des nôtres... De même, les démarches n'étaient pas pour moi mais bel et bien pour le royaume dont je faisais partie. Je n'étais pas là à titre personnel. Ces démarches sont des responsabilités que doivent endosser les personnes de mon statue. Je baissais un regard vide avant d'articuler :
"Les deux..."
Je n'espérais rien de ce rendez-vous du fait que je n'étais pas mariée et que les démarches fournis ne permettaient qu'à concrétiser la mort d'un proche. Je n'espérais rien mais j'étais quand même là à me demander comment un métier comme celui-ci pouvait exister. Je n'avais jamais été friande de tout ce qui concernait l'administration, les papiers, les petites notes en bas de pages qu'on ne voit qu'après avoir signé et qui stipule exactement ce qu'on ne souhaitait pas. Comme une grande, au nom de mon royaume dans lequel je ne vis pourtant plus, je suis venue demander des informations sur ce que je gagnais de la mort de quelqu'un. Peut-on gagner quelque chose dans une telle situation ? C'était ridicule, je me sentais ridicule et peu à ma place et j'aurais pu bêtement m'en confier à l'individu qui trônait l'autre côté du bureau. Seulement, comme il me l'avait fait répété, je n'étais pas venue que pour moi et je devais m'en tenir à ça. Ainsi, c'est après m'être vivement ouverte par débordement que je me refermas aussitôt, comme une coquille que nous pourrions croire vide. J'écoutais cependant ce qu'il avait à répondre face à cette petite erreur de discussion. Je lui en voulais, peut-être, de mettre à plat sur papier des événements beaucoup plus profond et qui méritaient mieux qu'un tiroir en guise de toit. Je m'étais égarée mais son regard me laissa croire que je n'avais pas à le regretter, au contraire. Il devait chercher à me comprendre et pour cela, dire ce que je pense lui avait permis de dire ce qu'il pensait également. Là, c'était un véritable échange. Vaguement, je souris en m'excusant.
En arrivant dans un bureau fermé et oppressant, évidemment, je m'étais faite des idées sur le personnage qui m'accueillait. Un sourire, un regard, une posture... Un pantin au masque doré avait semblé m'accueillir en ces lieux. Je n'avais pas confiance comme je n'ai jamais eu confiance aux personnes qui préféraient les signatures à la parole. C'était le genre de personnes à mettre ce petit Post Scriptum qui détruit tout le beau discours fait plus tôt. Je pensais pouvoir me débarrasser de ce rendez-vous assez vite, qu'il me dise que rien n'était possible où qu'il fallait que je signe ça et ça. Mais voilà, durant cet échange boiteux, un filtre s'est brisé et j'ai dit ce que je pensais à voix haute. Calmement, le notaire avait répondu sans vouloir me contredire. Je m'excusai et il comprit en traitant de sa propre expérience avec le deuil. J'avais peut-être, peu à peu, affaire à un être humain plutôt qu'à un homme d'affaires.
"Non. Le coupais-je en hochant la tête. Bien au contraire... Dis-je. Vous ne charger pas mes peines en partageant les vôtres. Au moins, je me sens un peu comprise... Et c'est une impression que je n'ai pas eu depuis longtemps..."
Je me laissais faire par la suite puisque je répondis au question du mieux que je pouvais pour "aider", comme disais-je. Il fallait apparemment apporter des précisions pour ouvrir des possibilités. Qui savait où ça mènerait.
"Non. Repris-je à nouveau en croisant les jambes et les bras. Après la malédiction, Nabu a été déclaré porté disparu. Il faisait parti de ces personnages de contes qu'on ne retrouvait pas. C'est après un an à le rechercher que j'ai compris que sa vie maudite avait des liens avec des affaires... J'haussais les épaules. Je ne sais pas, pas très légales."
Il venait à traiter d'Andros, de moi, de sort... Je fronçais les sourcils, tantôt perdue du fil dont il cherchait à connaître le bout.
"Je ne comprends pas le rapport... Oui, Andros est une dimension magique. Des malédictions et des sortilèges, il y en a eu, mais en quoi cela a-t-il un rapport avec ce monde-ci et surtout, Nabu ?"
J'étais prête à répondre aux questions qui pourraient faire avancer l'affaire de Nabu comme de sa famille ou de la mienne mais cela jamais aveuglément. S'il voyait le lien entre ses questions et la raison de ma venue, il fallait que je la vois aussi. Ainsi, je n'hésitais pas à partager mes doutes et mes propres questions : Allions-nous réellement quelque part ? Mr. Dorian avait expliqué que sans mariage, nous ne pouvions rien. Alors pourquoi étais-je encore assise sur ce fauteuil ? Il m'expliqua que d'un autre point de vue, celui du testament, nous pouvions, peut-être, aboutir à quelque chose. L'idée ne m'avait jamais passé par la tête jusqu'à aujourd'hui.
"Un testament, vous dites ? Je vous avoue ne pas y avoir pensé... Je baissais un regard pensif. Je... Je ne sais pas s'il aurait fait un testament et si c'est le cas, je n'y ai pas eu accès. Les conditions sont assez difficiles avec ces histoires de mondes, de dimensions, de malédictions... Et puis, il était jeune... Trop jeune pour penser à la mort. Je me renseignerais si cela peut aider mais sincèrement, je doute..."
Mes poings se serrèrent doucement sur le tissu de mon pull et je soupirais à nouveau songeuse. J'aurais été tenue au courant s'il y avait eu un testament. Et s'il n'avait pas été retrouvé... Alors je m'en chargerais. Peut-être qu'à la levée de la malédiction, sans savoir où il était, il a pu laisser ne serait-ce qu'un bout de papier. Si c'était le cas, j'espérais que celui-ci, au moins, ait survécu au temps. Je me sentais stupide de l'espérer. Hochant bêtement la tête de droite à gauche, j'appuyais mon coude contre l'appui du dossier et déposais ma tête contre la paume de ma main.
"Non, sincèrement, je ne vois pas..."
Lorsque Mr. Dorian reprit la parole, je l'écoutais d'une oreille. Mon esprit, d'un autre côté, se remémorait tous les moments que j'avais pu passer avec Nabu et tous les moments où il aurait pu, ne serait-ce qu'un instant, écrire ses vœux après sa mort. Qui sait à quel point il pouvait être prévoyant ?
"Mes émotions n'ont aucune importance, Mr. Dorian..."
Un silence vaqua dans la pièce le temps que j'arrête le film de mon passé - de Nabu - se diffuser dans mon esprit. Je revenais alors au présent et redressais un regard indifférent au notaire.
"Je vous l'ai dit. Je viens pour le royaume d'Andros et au nom d'Andros. Dans les deux cas, ce n'est pas pour moi. Je ne souhaite rien de mon fiancé que sa présence elle-même. Mais ça, vous ne pouvez pas me l'offrir... Même si ça avait été écrit sur un de vos bout de papiers, vous n'auriez pas pu me l'offrir..."
J'inspirais. J'expirais. J'étais en vie, moi, encore. Pourtant, je me sentais aussi vide dans ma posture que dans l'intonation de ma voix. Si je ne pouvais savoir ce que Nabu voulait après sa mort, je pouvais au moins le deviner car je le connaissais. C'est vrai, non ? Et je sais que Nabu n'aurait jamais voulu que je meurs à petit feu pour lui. Il me savait plus indépendante que ça...
"Et je ne vous en veux pas pour ça, vous faites votre boulot, rien de plus. J'esquissais un sourire. Permettez que je me renseigne sur ce que vous me demandez. Je ferais les recherches nécessaires et si vous me dites qu'il y a une possibilité d'accéder à quelque chose, alors j'engagerais les démarches. Pour sa famille et la mienne, bien entendu."
Finissant ma phrase, je me redressais sur mon siège pour une posture moins relâchée de la plaignante en deuil.
"Souhaitez-vous que je vous note mes coordonnées ? Ou je peux également noter les vôtres, de toute manière je vous contacterais dès que j'aurais une réponse à vos questions. Cela va sûrement prendre du temps, je suppose, et encore plus si je dois poursuivre des démarches. Soupirais-je. Je ne suis pas prête d'en finir avec tout ça..."
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Erwin Dorian
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(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)
| Conte : Coeur de Princesse/Le Prince et le Pauvre | Dans le monde des contes, je suis : : Preminger
"Votre désespoir sera mon arme, entre les toiles et le mensonge »
S’il fallait détruire une à une les barrières avec lesquelles la jeune femme protégeait son coeur, il le ferait. Non par intérêt sentimental, Preminger n’avait jamais éprouvé rien qui ne dépassa le stade du désir pour un individu autre que lui, mais par seule volonté d’appropriation. Une fois que cet organe serait à vif, sincère dans son enveloppe lacérait de la plaie ouverte qu’on venait de lui affliger, il pourrait disposer l’onguent qui penserait fictivement ses blessures. Le remède importait peu, son auteur en revanche fondamental. Quiconque possédait la reconnaissance d’un individu disposait de la première étape nécessaire vers plus. Restait à savoir ce que constituerait ce « plus » mais avec un être magique, cela ne pouvait être que prometteur. Un être magique royal encore plus. Aussi fut-il intérieurement hautement satisfait lorsqu’en répondant à l’apparente innocente question de l’instruction du dossier, elle confirma son identité à son interlocuteur. Reine ou princesse héritière, rien de moins. Que la Divine Providence soit louée de lui envoyer à point nommé l’exacte prototype de ce qu’il recherchait. Une alliée puissante et une âme en peine.
- Je vois...commenta-t-il du bout des lèvres, sans donner l’impression de s’émouvoir outre mesure, lourd fardeau que voilà… La responsabilité nationale de la perte d’un être personnellement cher.
Il s’arrêta là mais avait semé ce qu’il voulait : lui donner l’impression qu’il la comprenait. L’allusion qu’une chose égale ou proche avait un goût familier dans ses souvenirs personnels. Sans insister. Le dialogue verbal qu’il entretenait avec Layla d’Andros avait des allures de ballet équilibriste, une allusion par là, plus de professionnalisme ensuite, une confidence glissée l’air de rien, un sourire, des notes prises mais avec toujours le danger imminent de la chute. Mais la réussite n’en serait que plus précieuse encore, il pouvait le percevoir. La jeune femme était de ceux qui n’accordaient leur confiance que prudemment. Mais une fois accordée, leur amitié était plus consistante que la normale, c’est la raison pour laquelle il persévérait d’ailleurs. Il l’observa sous cape le détailler dans son travail habituel, de son regard presque hostile mais dénué de colère, devinant ses interrogations secrètes et le peu de cas qu’elle faisait de sa profession. Il n’en n’était pas étonné, la majorité de la ville et cela s’étendait d’ailleurs aux frontières de Storybrooke détestait par principe sa profession. Ils l’assimilaient à un oiseau de mauvais augure, aux corbillards noirs qui déambulaient dans d’autres temps le long des routes accompagnant le défunt dans sa dernière procession, à tout ce qui touchait de près ou de loin au principe même de la Mort. Il s’était souvent demandé ce qui avait poussé Regina à lui accorder cette profession. Mais il fallait convenir qu’elle correspondait parfaitement à ce qu’il recherchait à être dans la ville : un acteur incontournable de tous les événements de la vie tout en lui accordant le luxe de toucher de très près les patrimoines des morts.
- Mon métier doit vous sembler pour le moins fade voir soporifique...Il l’est d’une certaine façon...mais je mentirais si je disais que je n’y trouve pas mon compte. Je ne vous demande pas de me croire, mais je puis vous assurer qu’il a ses petits trésors bien à lui...souffla-t-il en souriant à sa propre ironie puis il ajouta : Quel métier faites vous donc ?
Le son de sa voix tintait comme une agréable parenthèse à sa souffrance, une porte qu’il lui offrait de parler d’elle, de son socle familier. Et elle répondrait à cet appel il en était certain. Tout comme il put constater que témoigner de sa propre expérience avec le deuil permettait d’ouvrir leurs échanges vers plus de proximité. Peu à peu, la jeune femme se débarrassait de son attitude droite et guidée. Elle s’ouvrait aux confidences et c’était parfait. Exactement là où il voulait l’amener. Et lorsqu’elle évoqua son envie d’être comprise, sa satisfaction grandit. Reposant la plume sur l’encrier, il posa les mains sur les accoudoirs de bois de son bureau.
- Il est difficile d’être compris.Tout dépend de ce que l’on attend des autres… Comme vous l’avez dit vous-même, est-ce que seule une personne ayant expérimenté la mort peut comprendre celle qui le vit ? C’est une vaste question… Mais parfois l’envie d’être compris dépasse la seule conception d’un événement qui nous touche
Ses mains agrémentées de bagues se ressèrerent autour de son fauteuil tandis qu’il se penchait un peu légèrement au dessus de sa table de travail :
- Pour être tout à fait franc avec vous, il m’arrive de ressentir la même chose. Parfois il s’agit de petits riens, des petits moments où l’on se sent...disons seul avec nous-même… Il laissa volontairement flotter son regard dans le vide, ses lèvres crispées en une moue mélancolique puis simulant un faux sursaut, il ajouta : Mais cela doit être proche à chacun. Tout comme, je suis persuadé que vous avez un socle d’amis plus solide que vous ne le pensez autour de vous…
Calquant sur son visage un air chaleureux qui contrastait avec la lueur hautaine de ses prunelles, il songea là qu’il valait mieux stopper pour le moment, le flot des confidences pour reprendre un ton professionnel. Non pas qu’il était particulièrement intéressé par l’affaire de la mort de ce cher Nabu, dont il n’éprouvait qu’une indifférence à la limite du mépris. Rien d’exceptionnel, une histoire telle qu’il en courait les ruelles, d’un pathétique type qui avait traîné jusqu’à la mort dans ses liens peu recommandables comme elle l’avoua à demi-mots. Si bien qu’il se demanda ce qu’elle ressentait à l’idée de savoir que son bien-aimé, sûrement idéalisé, avait fait de sa vie nouvelle… Il résista à la tentation de le lui demander. Cela aurait été agir d’une manière cruelle -ce qui ne l’aurait en aucun cas empêché d’agir s’il n’avait su avec certitude que cela reviendrait à blinder définitivement la jeune femme. Aussi, s’appliqua-t-il à ne témoigner aucun jugement lorsqu’elle délivra cette information et poursuivi sur les potentiels magiques du royaume d’Andros Bien sûr qu’il aurait préféré approfondir le lien qu’il nouait progressivement avec la jeune femme, mais bien savant des relations humaines, il n’oubliait pas la situation principale de vue. Elle était venue pour la succession, leur relation avait bien le temps d’évoluer comme il le souhaitait et pour cela, il s’avérait de ne pas brûler les étapes. Agir de manière hâtive ne serait d’aucune aide bien au contraire. Pas pour cette fois.
- Non, je me suis mépris… Pardonnez-moi. J’ai cru que comme vos liens...semblent être si forts entre vous..j’essayais de comprendre pourquoi vous n’aviez pas gardé contact après la rupture de la malédiction et j’ai cru qu’un sort pouvait en être la cause… On croise malheureusement tant de dangers ambulants dans cette ville, pesta-t-il presqu’un peu malgré lui. Je n’accuse pas la magie outre mesure, mais disons son usage par certains…
Il eut néanmoins toute son attention lorsqu’il mentionna l’existence hypothétique d’un testament, fier d’avoir pu la ramener à la raison primordiale de sa propre utilité. Aussi, balaya-t-il d’un revers de main dédaigneux toute réfutation liée à la jeunesse du défunt :
- L’âge est superfétatoire, ma chère Aisha, déclara-t-il en usant du prénom de la jeune femme avec naturel, persuadé qu’elle ne le corrigerait pas à ce sujet, Vous me l’indiquiez encore il y a quelques instants, vous ignoriez sa vie sous la malédiction. Il était mêlé à des affaires peu légales. Tout indique qu’il aurait pu faire un testament. Tant que l’inverse n’est pas prouvé, c’est tout aussi probable. Et cela rendrait les choses plus simples.
Il laissa un instant flotter dans la pièce puis hocha doucement la tête :
- Donc oui, renseignez-vous. Tout ce que vous pourrez trouver est éventuellement utile. Cela me sera d’une aide précieuse.
Reprenant sa plume, il entoura le mot « testament » dans son carnet à l’encre rouge puis dessina l’ombre d’un point d’interrogation. On verrait. Il pensait cependant comme la jeune femme, les jeunes n’étaient pas prévoyants, ils se croyaient invincibles, insubmersibles et pourtant… Mais lui dicter une telle recherche revenait à la lier à l’affaire. Sinon, comme elle l’avait fort justement fait remarquer, il aurait très bien pu se passer d’elle et traiter directement avec les parents du défunt qui seraient sûrement au final les héritiers de leur fils, comme une ironie du sort. Il empêcha une moue ironique de naître sur la commissure de sa bouche lorsqu’elle affirma que ses émotions n’avaient aucune importance. Cela était dit avec une nette volonté effectivement, mais que son comportement depuis son arrivée dans son bureau n’avait cessé de trahir. Mais c’était ce qu’il cherchait à lui dire et ce qu’elle savait au fond d’elle-même. Si elle s’investissait, elle n’y gagnerait sûrement rien pécuniairement parlant, mais peut-être le voulait-elle malgré tout, pour seulement faire son propre deuil.
- Bien sûr que vos émotions ont de l’importance. Encore plus en ce moment. Je ne voudrais pas trop vous éprouver émotionnellement alors que rien ne vous y oblige, comprenez-vous ? Tout autant que la douleur vous étrangle, vous ne devez pas vous punir d’être encore en vie… Il marqua une pause puis regarda la jeune femme dans les yeux, il devinait ses craintes, ses angoisses et sa volonté ; il devinait par la même occasion la légère appréciation qu’il commençait à susciter chez elle : Effectivement, tout mon travail ne ressuscitera pas votre fiancé et il y a de fortes chances pour que vous le fassiez pour que cela bénéficie à une autre personne que vous. Faisons un marché, si vous le voulez bien : j’accepte votre aide si vous prenez une semaine pour réfléchir à cet engagement.
Bien sur qu’elle accepterait. Pour cela elle ressemblait à son épouse alors qu’elle était encore Reine… Il l’avait vu organiser l’enterrement de son époux, avec souffrance mais en refusant de jeter sa souffrance aux courtisans et à la vue du royaume entier. Pour le bien de ses provinces, elle avait refoulé son deuil à sa plus stricte intimité et avait avancé avec fierté. Layla d’Andros était de la même trempe. Elle ne voulait pas plier et avait fait de la mort de son fiancé une affaire personnelle car ses meurtriers, contre la ville aussi et peut-être même contre la destinée qui lui avait réservé ce sort peu enviable. Il attrapa une de ses cartes visites, où son nom figurait calligraphié en lettres violettes sur un fond beige doré accompagné de son numéro de téléphone principale. Non sans fierté, il admira l’admirable contour doré qui soulignait son identité, et le parfum léger qui accompagnait chaque carte. Il les avait voulu comme un prolongement de sa personnalité sans nécessairement le côté ostentatoire qu’il affectionnait d’ordinaire, plus une présence, un rappel constant de l’existence de son étude. Mais un bel objet, indubitablement.
- Voici ma carte, vous avez mon adresse mail professionnelle ainsi que le numéro de téléphone de l’étude… Oh et..je vais vous rajouter mon numéro de téléphone personnel, cela sera sûrement plus simple.
Il ramena vers lui la main qui tendait déjà la carte à la jeune femme puis inscrivit avec délicatesse son numéro de téléphone. Ainsi se sentirait-elle privilégiée. Et lui en revanche, obtiendrait ainsi l’occasion de renforcer leurs liens. L ‘opération exécutée, il lui tendit la carte :
- N’hésitez pas à utiliser ma ligne personnelle, le téléphone du standart dessert également les appels destinés à mon associé et j’avoue être plus disponible sur mon portable et cela à toute heure. Et si jamais vous vous poseriez la question : non, vous ne me dérangerez pas.
Aisha d'Andros
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Kiana Ledé
If I could fly across this night
Faster than the speed of light I would spread this wings of mine
Through the years and far away
| Conte : Winxclub | Dans le monde des contes, je suis : : Layla d'Andros, fée des fluides
❝ Je n'ai pas besoin de conseils, juste d'être comprise. ❞
Le terme responsabilité nationale pesait son poids lorsqu'il était proclamé à voix haute. Je m'apprêtais presque à le contredire mais réalisai avant que le cas était similaire puisque je m'occupais de la nation d'un royaume... L'idée ne m'en réjouissait pas plus que cela. Après tout, on parlait de la perte d'un héritier, non pas d'un pays entier. Je regrettais d'être le seul membre de la famille en ville pour pouvoir ce charger de cette affaire - même si j'en suspectais d'autres d'en être. Mr. Dorian avait su faire passer la responsabilité pour lourde, je la sentais longer ma nuque. Professionnel, il devait s'y connaître en responsabilité puisqu'il gérait les affaires d'autres familles, d'autres patrimoines, royaumes... Je n'avais jamais été voir seule un notaire, avant aujourd'hui. Je me souviens qu'avec mes parents, c'était toujours d'un mauvais œil que je les percevais, rodant avec le mallette remplie de papiers, leur stylo à bout de bras qu'ils tendaient jusqu'à l'abus en direction de leurs clients. Non, étant petite, ce genre de personnes m'écœuraient. Et avec le temps, je m'éloignais de tout ce qui touchait aux affaires. Je ne doutais pas, pourtant, qu'il y avait de bons côtés à maîtriser un métier comme celui du notaire, qu'il y avait ces avantages, même si je ne comprenais pas très bien comment il choisit de me le signifier.
"Votre compte... ? Répétais-je à moi-même en plissant légèrement les yeux. Il enchaîna bien vite par une deuxième question. Oh, et bien, je suis professeure de danse, pour ma part. Ce sont deux mondes différents." Je souriais vaguement en haussant les épaules.
C'est vrai qu'il pouvait y avoir en ce lieu une certaine atmosphère oppressante mais au fond, Erwin Dorian restait un homme comme les autres - à supposer, on retrouve de tout ici... -. Qu'il puisse se montrer distant avec les proches de défunts étaient sûrement une simple obligation professionnelle pour ne pas être attaché ou trop sensible face à l'état de ses clients. La glace se brisait peu à peu au fil de la discussion et à y voir ses propres expériences, je me laissais croire qu'il méritait un second jugement, au-delà du rôle de notaire. Affichant un sourire de plus en plus sincère, j'acquiesçais à ses propos. Il avait raison sur beaucoup mais impossible de dire que c'était sur tout. Le sujet sensible devait être posé sur le tapis à un moment qui ne le concernait pas. Je décalais un regard vide et maussade, resserrant mes mains l'une contre l'autre. Il n'y avait rien à en dire et je n'en disais rien. Je maintenais un silence pénible à attendre que le sujet glisse vers un autre moins sensible sur lequel je pourrais peut-être m'exprimer plus librement. Quoi de mieux que le contexte de la mort de mon fiancé ? Si je pouvais répondre à certaines questions qui pouvaient abréger ce dossier, je n'en sortirais que moins pâle. J'étais prête à y laisser des pages écrites entières pour en venir à un résultat, tant que ça ne sortait pas du contexte initial. Ainsi, je ne comprenais pas certains égarements du notaire - même si c'était plutôt moi qui m'égarait.
"La magie n'a... Enfin, pour ça elle n'a rien avoir avec ça. Je n'ai pas été en contact avec Nabu avant les quelques heures qui le séparaient de sa fin. Le seul sort qui nous ait séparé était cette malédiction... On a pris du temps avant de se retrouver..."
Sans traiter du sujet de la malédiction, les mondes réunis avaient formé un amas de... chaos. Et j'étais d'accord avec lui lorsqu'il suggérait que les habitants de Storybrooke causaient bien souvent des problèmes. Seulement, je n'en débattus pas, je n'étais pas là pour ça et j'allais encore m'énerver pour rien et bien peu. Était-ce vraiment l'endroit pour dire qu'un de mes amis avait tué un chat en développant un peu trop ses pouvoirs ou qu'un autre malade mental que j'avais perçu à une soirée d'Halloween me suivait depuis celle-ci et me laissait des colis sur le pas de ma porte. Il y avait de quoi mettre fin à ses jours ou à ceux de cette ville, je ne savais même plus comment je supportais ça. Peut-être que l'idée du testament n'était pas si mal, finalement ? En tant que princesse, je pouvais savoir ce qu'en pensait mes parents et je pense qu'ils avaient déjà fait certains choix pour moi, tout comme les parents de Nabu, je suppose. C'était le devoir d'un souverain... Il fallait tout prévoir. Hochant la tête de haut en bas quoique légèrement perturbée par l'emploi de mon prénom, je répondis comme à un ordre :
"Je tâcherais de m'en occuper dans les plus brefs délais."
Car il était là, le fil de ce rendez-vous, et il était peut-être temps que nous y revenions. Je tenais à garder une certaine distance quant aux sujets qui influençaient mes émotions tout simplement car je n'étais déjà pas de ceux qui aimaient les partager. C'était plus simple, avant, quand j'avais mes amies car je savais pouvoir tout leur confier. Mais revenions aux bonnes vieilles habitudes de l'enfance... Devoir se cacher de tout, pour tout, parce que personne n'était de confiance. Erwin Dorian ne devait pas plus l'être que les autres mais à l'heure qu'il était, il était peut-être la seule personne à vraiment l'écouter. Pour chacun de ses mots, j'acquiesçais, prise au piège entre l'envie d'être comprise mais aussi l'envie d'en finir avec cette séance.
"Très bien, je verrais..."
Souhaitant en venir aux coordonnées, le meilleur moyen pour choisir le moment de parler avec distance et recul, Mr. Dorian me tendit une carte de visite à l'esthétique soignée qui attira mon attention. Je tendais ma main pour l'attraper mais il décida sur le fait d'y laisser son numéro de téléphone personnel.
"Si vous le dites." Dis-je simplement en le regardant faire.
Je suivais le geste du notaire pour prendre la carte en main dont j'observais, par la suite, les reliures dorées. Tout l'aspect élégant et simple du support me faisait rêvasser, j'oubliais d'en écouter son propriétaire jusqu'à la fin. D'un sourire entendu - à peu près - je redressais la tête.
"Je vous remercie, je n'hésiterais pas. Par ailleurs, je souhaiterais savoir, si ce n'est pas indiscret... Mon regard se posa sur la carte avant de revenir à lui. Étiez-vous un noble ou quelqu'un qui s'en approchait dans votre monde ?"
Je ne faisais pas de différences entre ceux qui l'étaient et ceux qui ne l'étaient pas. Après tout, un titre n'était que l'étiquette d'une personne, pas ce qu'elle était. Elle pouvait changer de tête à tout moment et cela, il fallait toujours s'y préparer. Cependant, si je ne cherchais pas à déceler dans une foule le sang royal, je m'étais prise de curiosité, par cette carte et l'odeur qu'elle en dégageait, à savoir si ce notaire comprenait la vie d'un noble ou s'imaginait le comprendre. Ne pas différencier les personnes ne signifiaient pas que je n'en différenciais pas les mondes...
"Je me posais juste la question car... Je souriais. Et bien, vous me parliez de responsabilité, de royaume, de titre et je me demandais si ça aurait pu être votre cas. C'est une simple intuition, je ne dis pas qu'elles sont toujours bonnes."
On concluait sur une question de ma part, les rôles s'inversaient. Personnellement, je n'avais aucun dossier à monter sur un potentiel client mais voir l'être humain qu'il avait pu être derrière toute cette mascarade de maudit laisserait peut-être raviver de l'espoir quant à cette ville. Si seulement je pouvais ne serait-ce qu'entrevoir le bon chez les autres, comme Bloom et Flora avaient l'habitude de le faire. Avant.
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