Hadès semble penser que tu vas...

...assurer grave ! Je l'espère, sinon on est fouttues !

La vie est faites de choix. Elle nous offre la possibilité de répondre oui aux demandes qu'on nous fait, tout comme celle de répondre non. Le seul hic, c'est que j'étais incapable de dire non. Quand il s'agissait d'une demande de mon homme, ce n'était pas dérangeant. Mais dans certains cas, ça devenait compliqué pour les demandes d'autres personnes.

Je n'avais pas accepté la demande de Hadès parce que je n'avais pas le choix. Je l'avais fait parce que j'en avais envie. Il était venu me voir au zoo quand j'étais en train de nourrir les giraffes. Et il m'avait parlé d'une idée qu'il avait eu. Il allait faire une grande fête. Une très très grande fête avec plein d'invités et pas mal de choses à manger. Ca allait être le tout premier festival du genre à Storybrooke. Il m'avait demandé si je savais cuisiner, et j'avais répondu que je savais faire des cookies. Mais ça ne semblait pas lui convenir. Il voulait quelque chose de plus grand. Comme il l'avait dit si bien :

« Je veux dépenser sans compter ! »

Et j'étais plutôt d'accord avec lui. Depuis l'apparition de la lune dans le ciel, et depuis que nos amis étaient rentrées de Titania, il fallait qu'on se change les idées. La vie continuait, même si on avait tous conscience que des temps difficiles approchaient à grands pas.

« Salut ! » m'étais-je exclamée en entrant dans la pâtisserie d'Amelia.

Je l'avais déjà croisée, même si on n'avait jamais eu véritablement l'occasion de se parler. Hadès m'avait dit que Amelia faisait les meilleurs pâtisseries de la ville. J'étais plutôt d'accord avec lui. Enfin depuis que... j'avais perdu ma pâtisserie préférée... j'avais encore un peu de mal à y penser. Quoi qu'il en soit, ici ça devait être très bon, vue comment Hadès m'en avait vanté les mérites.

« Hadès, le Maire veut passer commande. Il a un grand projet. Quelque chose de gigantesque ! » dis-je à la jeune femme. « Il m'a dit qu'il voulait dépenser sans compter. »

Ca c'était le genre d'arguments que les commerçants aimaient bien entendre. J'avais dit cela tout en regardant ce qu'elle exposait dans sa boutique. Je me demandais bien ce que je pourrais prendre comme gâteau.

« C'est pour un grand événement. Le premier de ce genre à Storybrooke. Il aura lieu sur la grande place, ou alors dans l'école désaffecté qui sert de mairie. Hadès n'était pas très sûr. »

Il m'avait parlé du lieu, mais il ne savait pas encore trop où organiser le rassemblement. A dire vrai, j'avais un peu la sensation que l'idée lui était venue sur le moment, quand je l'avais surpris en train de m'observer nourrir les girafes.

« Il y aura entre 100 et 500 personnes, en fonction de qui répondra à l'appel. Il m'a dit qu'il demanderait à Norbert de préparer les cartons d'invitations. Moi, je dois juste m'occuper de prévoir assez de nourriture pour tout le monde. Faudra des gâteaux. Beaucoup de gâteaux ! Tu sais faire des gâteaux avec des cacahuètes dedans ? »

J'aurai peut-être pas du demander. C'était quelque chose que me préparait Robyn. Je ne voulais pas que quelqu'un d'autre m'en fasse. Mais ça m'avait échappé.

« Hadès a dit que ça aura lieu le mois prochain. Il n'a juste pas encore fixé de date. Ca peut être au début, comme au milieu, voir à la fin du mois... »

Bon, comme je l'avais dit, c'était pas encore totalement au point. Mais il fallait bien prendre de l'avance. Et puis, on pouvait voir large. Il n'y avait pas de soucis à cela, n'est ce pas ?

« Il faut que les pâtisseries soient dans le thème de la fête. C'est la seule chose qu'il a demandé. »

Je souriais à Amelia. J'étais sûr qu'elle avait déjà plein d'idées. Le seul truc qui m'intriguait un peu, c'était que Hadès m'avait dit combien de monde serait là, à 400 près. Et il m'avait parlé de la date... à un mois près. Et il m'avait parlé des cartons d'invitations et du fait qu'il voulait plein de gâteaux en thème avec le thème de la fête. Il m'avait aussi dit que ça allait être quelque chose d'unique à Storybrooke, et qu'il s'occupait de la musique. Mais... j'avais la sensation qu'il ne m'avait pas dit quel en serait le thème... ça compliquait peut être la donne. Mais j'étais confiante, et je tentais de le rester en faisant un grand sourire à Amelia.

- Salut ! répondit Amelia, un peu surprise, mais positivement, en voyant une jeune femme très mignonne qui semblait adorable rentrer dans sa boutique.
Ah, si seulement plus de personnes étaient aussi avenantes et spontanées ! songea la pâtissière. Non pas qu'elle ait à se plaindre de ses clients. Mais parfois, du moins de l'avis d'Amelia, les gens étaient trop protocolaires, trop mondains. Ils venaient dans une pâtisserie qui se voulait familiale, après tout, pas chez la reine d'Angleterre !
Mais quoi qu'il en soit, Amelia restait capable de fournir le maire, elle n'en doutait pas. D'ailleurs, elle l'avait déjà rencontrée, bien des mois auparavant sinon des années. Amelia ne se rappelait pas exactement du moment mais elle se souvenait des post-it d'Hadès qui était alors adjoint au maire. Jamais elle n'aurait imaginé qu'il gravirait les échelons car d'après ce qu'elle savait de la mythologie, Hadès devait déjà s'occuper des enfers, ce qui n'avait pas l'air d'une mince affaire, alors la maire, surtout celle-ci, il fallait sans doute beaucoup de volonté. Et d'énergie, mais de ça, Hadès n'avait pas l'air de manquer.
La pâtissière était naturellement intriguée par les premiers éléments que fournissait sa cliente - commissionnée par Hadès, vraisemblablement.
- Dépenser sans compter, répéta-t-elle. Waouh. Ca donne envie. Beau challenge en perspective. Je pensais pas qu'Hadès se souviendrait de moi.
Amelia pensait cela de la plupart des gens en général, surtout quand elle les connaissait peu. Alors des dieux, vous pensez bien qu'elle était encore plus encline à le penser. Mais la jeune femme en face d'elle continuait de réciter sa commande, ou plutôt sa commission, et n'avait sans doute pas le temps pour ce genre de détails. En outre, elle avait bien raison. Il ne fallait pas nécessairement rebondir sur tous les commentaires que faisaient Amelia vu qu'elle parlait parfois (souvent) sans se demander si elle faisait bien ou pas de dire ce qu'elle disait.
Par chance, elle s'était rendue compte que dire "je ne pensais pas que la mairie avait des moyens illimités pour ce genre d'événement quand on voit tous les autres soucis qui arrivent en ville". Avec un commentaire pareil, elle aurait sans doute perdu cette opportunité (en tout cas c'aurait été probable) ce qui n'aurait pas été une bonne chose pour son commerce.
Pour Amelia, ça avait l'air d'une bonne idée, surtout si effectivement 500 personnes répondaient à l'appel. Elle n'allait pas mentir, jamais de sa vie elle n'avait fait de gâteaux pour autant de personnes à la fois. C'était un challenge encore plus gros que la finale du Meilleur Pâtissier et pourtant ils faisaient des trucs vraiment techniques. Ceci étant dit, Amelia ne se décomposa pas en entendant la nouvelle tout comme elle ne tiqua pas à l'évocation de ce Norbert qu'elle ne connaissait pas. En fait elle aimait bien quand ses clients partageaient un peu de leur vie avec elle. Mais elle aimait encore plus quand elle en apprenait sur leurs goûts et c'est ce qu'elle fit - sans rien avoir demandé, en plus. Son visage s'illumina.
- Eh bien il y aura beaucoup de gâteaux de plein de sortes, c'est noté ! décrété Amelia comme si le contrat était déjà signé (ce qui n'était pas du tout le cas). Il pourra y avoir du brownie à la cacahuète ou aussi de la tarte noix de pécan cacahuète avec un soupçon de caramel parce que j'adore le sucre. Mais si t'aimes pas on peut aussi faire sans, précisa rapidement la propriétaire de la boutique. Je peux essayer de faire des éclairs à la cacahuète aussi. J'en ai pas en magasin mais je pense que ça peut être bon ! Et de toute façon puisqu'apparemment Hadès t'a demandé d"organiser au moins une partie tu peux me souffler quelques envies si le cœur t'en dis ! compléta Amelia avec un air complice.
Elle n'avait évidemment pas conscience de l'importance des cacahuètes pour sa cliente et cherchait seulement à lui faire plaisir. Mais elle devait aussi se montrer professionnelle, donc elle reprit :
- Je suis naturellement très emballée à l'idée d'organiser cet événement, enfin d'y prendre part, comme tu as dû le remarquer. Mais il me faudra une date précise et non susceptible de changer pour que je m'organise. Si les gâteaux sont prêts le 4 avril et que la fête a lieu le 25 on est d'accord que ce n'est pas pertinent. Je peux passer voir Hadès à la mairie, s'il veut qu'on s'organise, offrit la pâtissière toujours prête à en faire plus que demandé. Ah et puis il faudra aussi que je sache pour combien de personne la fête sera organisée. Pas à une personne près mais disons à 20 près. S'il y a un peu de rab ça fera toujours des goûters sympas à la mairie par la suite, non ?
Amelia trouvait cette idée très bonne et conviviale. Et puis, elle tenait à arranger le maire, d'où son offre de se déplacer en personne. Il dirigeait la ville, quand même. Il n'avait sans doute pas le temps de venir à droite à gauche.
- D'ailleurs, j'adore son thème, reprit la pâtissière. Ca veut dire des gâteaux colorés, sans doute avec des formes ou des décorations originales. Ca va plaire autant au regard qu'au moment de goûter. Et ça me laisse suffisamment de marge créative ce que j'apprécie, ajouta Amelia. Je peux prévoir des cotillons et des chapeaux s'il veut mais c'est pas le plus important. Il faudrait d'abord savoir qui vient et quand.
C'était bien beau de s'emballer mais il fallait procéder avec un peu d'ordre pour réussir la fête. Ou réussir quoi que ce soit. Restait à espérer qu'Hadès ne soit pas aussi vague quand il prenait des décisions pour la ville.
- En tout cas merci de m'avoir fait passer le mot. Je suppose que si tu avais plus d'informations tu me les donnerais. Hadès a un numéro de téléphone à tout hasard ?

Hadès semble penser que tu vas...

...assurer grave ! Je l'espère, sinon on est fouttues !

J'étais restée focalisée sur ce qu'elle avait dit un peu plus tôt. Elle avait parlé de brownie à la cacahuète, amis aussi de tarte à la cacahuète. Ca faisait beaucoup de cacahuète. Cela dit, on avait jamais assez de cacahuètes. D'ailleurs, on pourrait simplement mettre en plus de tout ça, des cacahuètes pour décorer les tables. Ca serait pas mal ça. Je me demandais qui allait s'occuper de la décoration de la salle. Je me demandais d'ailleurs si ça allait être dans une salle ou en plein air, vue que Hadès ne semblait pas encore avoir pris sa décision.

« Un numéro de téléphone ? » dis-je tout en réfléchissant.

Il y avait bien celui de Merida. Vue qu'ils étaient mariés, elle devait pouvoir nous le passer à toute heure de la journée. Ou alors celui de la mairie. A dire vrai, je n'avais jamais eu besoin d'appeler Hadès. Peut-être qu'Elliot connaissait le numéro de son père.

« Je pense qu'il en a un. Comme tout le monde. Mais pourquoi tu veux son numéro ? » demandais-je à Amelia avant de comprendre que c'était évident.

Parfois je pouvais me montrer un peu bête. J'avais souris comme si de rien était, tout en sortant mon propre téléphone et en cherchant dans l'annuaire.

« Je vais tenter de joindre Merida pour voir si elle a le numéro de Hadès. Ca nous aidera. Je lui envoie un texto. »

J'avais envoyé le texto, avant de ranger le téléphone dans la poche arrière de mon pantalon. Puis, j'avais observé les pâtisseries qui se trouvaient tout autour de moi. Je pourrais peut-être en prendre une, tant qu'à faire.

« Tu me conseilles quoi ? » demandais-je à Amelia, tout en m'approchant de celles contenant du chocolat.

C'était à ce moment là que mon portable se mit à vibrer et qu'il émit une petite musique. Sans détourner mon regard des pâtisseries, je décidais de décrocher. Au bout du fil c'était Merida, qui venait de me dire qu'elle me passait Hadès. Ce dernier avait baragouiner diverses choses avant de me dire qu'il m'envoyait un spécialiste. Je n'avais pas très bien compris, jusqu'au moment où Norbert, le Minotaure d'Hadès apparu juste à côté de nous, dans la pâtisserie.

« Norbert ! » m'exclamais-je en raccrochant, avant de m'approcher de lui pour le serrer.

Mais il me stoppa d'un geste de la main, avant d'éternuer.

« Mieux vaut pas m'approcher madame Lily. J'ai attrapé un rhume. Je ne savais même pas que c'était possible. Chez nous les Minotaures, on ne tombe jamais malade. Et pourtant je me met à éternuer constamment. Et je me mouche. Je ne savais même pas utiliser un mouchoir avant hier matin, quand ça a commencé. »

Qu'est ce que c'était intéressant ce qu'il disait. On apprenait toujours plein de choses avec lui. Je l'avais laissé se moucher avant de lui dire ce que je souhaitais.

« On a un petit soucis pour la fête. Amelia aimerait savoir quand ça se passe, et ce qu'il faut exactement. Parce que Hadès m'a dit d'acheter des gâteaux, mais sans être plus précis. Tu sais quel sera le thème de la fête ? »

Norbert se mit à éternuer, avant de prendre un air de réflexion intense.

« Une fête ? Quand ça ? »

Je restais bouche bée. Hadès avait dit qu'il nous envoyait un expert, et au lieu de ça, il envoyait quelqu'un qui ne savait pas de quoi il était question.

« Tu es au courant pour la fête, n'est ce pas ? » lui demandais-je.

« Non. Mais je veux bien venir. C'est quand ? »

Je me massais le front.

« C'était justement ce qu'on voulait savoir... »

Ca n'allait pas être simple. Pas du tout, même.

« Y'a peut être moyen de préparer des gâteaux qui tiennent sur la durée ? » demandais-je, peu convaincue, à Amelia.

La jeune femme avait l'air un peu à l'ouest mais comme Amelia l'était fréquemment, juger n'était pas son genre. Elle constatait, voilà tout. Puis c'était pas grave si la mise en place des fondations de cet événement prenait du temps. Ils en avaient, du temps, justement. En tout cas c'était l'impression d'Amelia. Peut-être que la personne commissionnée par Hadès n'était pas de cet avis et qu'elle avait mille et une choses à faire (car ça aurait pu expliquer son air légèrement absent). Ou simplement que trouver un numéro de téléphone était plus compliqué qu'Amelia ne le pensait.
C'était un truc d'humains, le téléphone. Elle l'avait réalisé un peu tard, ayant effectivement l'habitude de prendre les commandes humains. Mais Hadès n'avait rien d'humain (non pas que ce soit un mal). Amelia aurait peut-être dû prendre cela en considération pour ne pas mettre la jeune femme en difficulté.
Oupsie.
En tout cas, la demoiselle, en plus d'être jolie et d'agréable compagnie (c'était clairement marqué sur son visage qu'elle était une gentille, enfin, ce n'était pas réellement écrit car ça aurait été gênant mais disons qu'on le voyait dans chacun de ses traits), était très volontaire et serviable, notamment dans cette recherche de numéro de téléphone mais aussi, plus généralement, parce qu'elle rendait un fier service à Hadès. Sans être dans son équipe de la mairie, a priori. Ou alors Amelia avait une nouvelle fois rien compris ce qui lui arrivait parfois (souvent) quand on parlait de politique. Mais dans les souvenirs qu'elle avait de la passation de pouvoir entre Michel-Ange Turtles et Hadès, la jeune fille ne faisait pas partie de l'équipe.
Sauf si Hadès avait remplacé sa gentille secrétaire Violette Parr par une autre jeune femme serviable. Dans tous les cas c'était sans doute grossier de demander. A la place, Amelia reprit son rôle de pâtissière, prête à conseiller la jeune femme manifestement gourmande qui avait manifestement aussi envie de quelque chose. Et Amelia la comprenait. C'était difficile de résister et prouver qu'on existait quand on était entouré d'autant de douceurs, d'odeurs et de couleurs.
La sonnerie de téléphone pour le moins originale de l'amie d'Hadès coupa net cette nouvelle réflexion mentale de la pâtissière. Puis tout s'enchaina trop vite pour Amelia, un peu comme dans le dernier épisode de Lost mais avec une créature mythologique à la place. Bref, elle sursauta. Même si c'était à présent commun de voir des téléportations par ci par là dans cette drôle de ville, quand on s'y attendait pas, on s'y attendait pas.
Pourtant, en un rien de temps, Amelia redevint Amelia et sortit une boite de Kleenex de sous le comptoir pour la mettre à disposition de Norbert. Etrangement, jamais elle n'aurait cru qu'un minotaure aurait un prénom aussi courant.
- Tenez, au cas où. Hésitez pas à vous servir, Norbert. Si vous avez aussi pris voir à la gorge j'ai une recette de tisane qui devrait vous convenir.
C'était naturel chez Amelia de proposer ses services même quand personne n'avait rien demandé. Si elle voyait quelqu'un qu'elle pouvait aider elle n'hésitait pas, comme la Croix Rouge mais sans subventions de l'état.
Malheureusement, aider Norbert à disposer des informations que Hadès n'avait pas données à la jeune femme, c'était difficile. Amelia lui adressa une moue compatissante. Maintenant elle se disait que la journée allait être longue. Voire le mois si l'organisation s'étalait dans le temps. Pour autant, Amelia ne perdit pas le sourire. Ne serait-ce que pour renvoyer son optimiste à la pauvre choupette qui faisait tout le sale boulot.
- Les gâteaux glacés ça se congèle bien. Comme chez Picard mais en pas industriel, précisa Amelia des fois que cela rende les choses plus claires. Le reste aussi on peut congeler mais c'est meilleur frais, je suppose. Ou alors il faudra prendre le jour J des produits déjà présents en vitrine. Ce que tu vois là, indiqua la pâtissière en désignant les différentes présentoirs qui se trouvaient un peu partout. En tout cas, reprit la jeune femme avec entrain en se dirigeant vers l'un de ses présentoirs pour chercher une pâtisserie, je pense que Hadès te donne suffisamment de travail pour que tu aies mérité un morceau de brownie. Celui-là il est garanti avec cacahuètes à l'intérieur, j'ai bien compris que c'était ton péché mignon. Norbert, si vous voulez quelque chose, dites le moi. Vous aussi je suis sûre que vous faites de votre mieux pour aider. On a qu'à dire que vous êtes les goûteurs du maire pour décider si ma pâtisserie est le bon prestataire pour l'événement et donc que c'est gratuit. Mais j'imagine qu'Hadès n'a pas non plus parlé du financement de l'événement ? Parce que, et ça m'ennuie de te le dire, ce n'est pas gratuit de faire des pâtisseries pour cent à cinq cent personnes. Surtout si des personnes ont gros appétit. Mais ne t'en fais pas, tu fais déjà beaucoup pour l'événement de Hadès, si tu n'as pas les réponses, tu ne les as pas. Je sais où se trouve la mairie de toute façon, je pense qu'ol y va de temps en temps ?

Hadès semble penser que tu vas...

...assurer grave ! Je l'espère, sinon on est fouttues !

Lily m'avait contactée. Elle m'avait dit que pour la fête, tout se passait bien, si ce n'était qu'il y avait quelques détails qu'il manquait. Comme par exemple, le nombre exact d'invités. Les intolérances des invités. Et aussi... le jour exact de la fête. Je n'y avais pas véritablement réfléchis. A dire vrai, cette idée m'était venue en observant Lily au zoo. Et pour être franc... hum... non... il était trop tôt pour faire cet aveux. Quoi qu'il en soit, je n'avais rien planifié du tout. Et je n'avais surtout pas prévu que Lily me dise que Amelia passerait me voir dans la journée pour les détails.

« On va faire une liste. » annonçais-je à Norbert.

Il se tenait là, au Rabbit Hole, à mes côtés. Le bar était encore fermé. Certains de mes danseurs répétaient. Certains le faisaient avec très peu d'habits sur eux. Les harpies préparaient le service. Quant à Estaban, le directeur des lieux, et aussi l'un de mes Minotaures... je n'avais aucune idée d'où il était. Heureusement, Norbert se tenait là à mes côtés.

« On va établir un plan de table. Il faut déjà voir qui va venir. Tu penses qu'on peut amener combien de Minotaures à la fête ? »

Norbert mis son index sur sa bouche, en faisant mine de réfléchir. J'avais l'impression de voir Elliot face à moi.

« Ok. On va dire tous. Ca fait combien en tout ? »

Norbert mis une nouvelle fois son index sur sa bouche, en faisant mine de réfléchir. J'avais l'impression une fois encore de voir Elliot face à moi.

« On va dire une centaine. Ca devrait être ça. Ou plus. Disons cent et on bloquera l'accès ensuite. Du coup, on peut aussi faire venir des Harpies. On en a combien de disponible ? »

Norbert n'avait même pas ôté son index de sur sa bouche, et il avait désormais un peu de bave dessus. Je n'avais plus du tout l'impression de voir Elliot face à moi.

« On va dire une centaine aussi. Il y aura des invités. Cent. C'est pas mal cent. Et des employés de la Mairie. Cent. Enfin, peut-être moins. On est combien à la Mairie ? »

Je posais ma main sur l'index de Norbert.

« Arrête de réfléchir, ça te fait du mal. » lui dis-je avant de lâcher son index et de m'essuyer la main sur une serviette de table qui se tenait là.

La harpie qui s'occupait de dresser la table me regarda. Je venais de la déranger en plein travail. Elle n'aimait pas ça.

« Tiens, on la met dans l'autre sens, personne n'y verra rien. »

Voilà que la serviette était à nouveau utilisable. Tant pis pour celui qui serait assis là. Ah ben tiens, Amelia arrivait justement. J'espérais qu'elle avait pensé à venir avec des gâteaux. Je mourrais de faim. Depuis que je mangeais, j'avais souvent faim. Pour pas dire tout le temps.

Le Rabbit Hole et non pas la mairie comme la pâtissière l'avait imaginé (voire espéré). C'était le dernier endroit où Amelia avait un jour pensé mettre les pieds. Mais comme quoi tout arrive. Par chance c'était avant les horaires d'ouverture, la pâtissière s'y rendait donc confiante, presque certaine de ne pas voir de strip teaseuses.
Presque, nota la quadragénaire en arrivant dans le bar et en s'apercevant de deux choses qu'elle n'avait pas anticipé :
- il y avait des répétitions en cours avec plus ou moins de vêtements (et une souplesse qu'Amelia n'égalerait jamais)
- il y avait aussi des… créatures qui dressaient les tables et qu'Amelia n'aurait su identifier précisément.
Par contre, elle reconnut sans peine le minotaure, se demandant si c'était le même expert que l'autre fois ou un autre. N'étant pas très physionomiste avec cette espèce, Amelia n'était pas certaine. Depuis qu'il y avait du divin à presque tous les coins de rue, elle se doutait qu'elle aurait dû réviser ses notions de base de mythologie mais jusqu'à présent Amelia n'en avait pas eu le temps. Entre ses deux grands enfants, la boutique à faire tourner, le coma puis le trépas de son mari, Amelia avait préféré écouter Céline Dion, regarder Top Chef et lire tous les romans de Jojo Moyes plutôt que de se noyer dans une mise à jour de ses connaissances. Tant pis. Amelia sourit à chaque serveuse qu'elle croisa entre l'entrée et là où se trouvait Hadès (supposant que c'était bien des serveuses et pas autre chose) mais ne les dérangea pas comme ce n'était pas nécessaire.
Parce qu'elle était bien éduquée et désireuse de faire bonne impression, Amelia ne venait naturellement pas les mains vides. Elle apportait une boîte qui contenait une douzaine d'éclairs aux parfums différents, du classique au chocolat à des saveurs plus exotiques comme la framboise. La pâtissière espérait avant tout faire plaisir au maire mais savait qu'elle devait garder à l'esprit le contrat qui pouvait découler de sa rencontre avec Lily puis de cette entrevue.
Amelia s'avança vers le maire et son acolyte (employé) avec un grand sourire aux lèvres et déposa la boite devant lui, en veillant à ne pas déranger l'organisation du bar.
- Bonjour Monsieur le maire, vous allez bien ? demanda-t-elle d'une voix joyeuse. Je suis bien contente que vous ayez accepté qu'on se voit, il y a pas mal de choses dont je crois qu'il faut discuter concernant votre grande fête du printemps. Mais comme je pense toujours que c'est plus agréable de discuter en grignotant, je vous ai apporté quelques douceurs. C'est gratuit, ça me fait plaisir. Ca vous permettra de juger de la qualité des pâtisseries pour voir si effectivement elles vous plaisent.
Suivirent cette introduction un autre grand sourire puis un regard vers le minotaure. Pour ne pas paraitre impolie, Amelia enchaina :
- Bonjour à vous aussi. Norbert c'est bien ça ? Et ce rhume, il est passé en fin de compte ?

Hadès semble penser que tu vas...

...assurer grave ! Je l'espère, sinon on est foutues !

Pourquoi Amelia parlait de rhume ? J'avais tourné la tête vers Norbert et plissé les yeux. Qu'est ce que ça voulait dire ? Ou plutôt... est ce que ça voulait dire ce que je pensais ?

« Tu as le rhume ? » demandais-je à mon Minotaure, garde du corps, pote, créature qui couve peut-être quelque chose...

« Ca fait quelques jours. » répondit-il en se mouchant dans sa main gauche.

« Et c'est pour ça que tu éternuais tout le temps ? Et que tu te mouchais ? » demandais-je toujours aussi intrigué.

« Ben oui mon maître. »

« Ne m'approche pas ! Ne m'approche plus ! Tu pourrais me contaminer. »

Je m'étais éloigné de Norbert, prenant la serviette dans laquelle je m'étais essuyé l'index quelques minutes auparavant. Je l'avais mise sur ma bouche pour ne pas respirer le même air que Norbert.

« Tu aurais pu me le dire. Comment j'aurai pu deviner que tu étais malade ? »

Tournant la tête vers Amelia, je fus attiré par ce qu'elle tenait dans les mains. Un paquet ? Des gâteaux ? Otant la serviette de sur ma bouche, j'avais pris le paquet et je l'avais ouvert. Ne voyant pas comment faire pour me servir, j'avais demandé à Norbert de venir le tenir le temps que je choisisse.

« Framboise ? J'adore la framboise ! » m'exclamais-je en prenant l'éclair à la framboise.

Norbert éternua sur le restant du paquet.

« A tes souhaits. »

« Oh, merci Seigneur Hadès. » dit-il tout ému en se passant une main sur le nez qui coulait.

C'était écoeurant. Il devait couver quelque chose. Mieux valait ne pas trop l'approcher. Je mis une bonne bouchée de l'éclair en bouche avant de me tourner vers Amelia.

« Ché pas zune vrai chfete du printemps. Chétait pluche une chocasion de passer du chemps avec Lily. » dis-je du mieux que je pouvais, tout en continuant à mâcher.

C'est fou ce que c'était compliqué de parler et de manger en même temps. J'avais décidé d'attendre de finir de manger avant de parler. Et une fois les mains vides, tout comme la bouche, je m'étais essuyé tout ça sur une nouvelle serviette, avant de la tendre à une Harpie. Elle ne semblait pas contente. Fallait bien que les serviettes servent à quelque chose.

« Bon. Je compte vraiment faire cette fête. On ne sait juste pas combien de gens seront là. Mais il y en aura une centaine. Ou deux. Peut-être trois. Mais j'irais pas plus loin. A moins qu'il y ait plus de monde qui veut venir. A dire vrai, on pourrait inviter toute la ville. Ca ferait plaisir à Lily, n'est ce pas ? »

Je ne savais pas comment lui faire plaisir. Amelia pourrait m'aider. C'était évident.

La réaction de Hadès sembla quelque peu disproportionnée à Amelia mais elle préféra ne pas intervenir. Elle avait parfois un client qui répondant au nom de Jaspeur qui était lui même hypocondriaque et elle ne le jugeait jamais. Evidemment qu'un dieu, a priori bien moins mortel qu'un humain, le soit aussi (ou semble l'être) était un peu étonnant. Mais après tout les phobies n'ont rien de rationnel. Amelia n'avait pas suffisamment de culture divine pour savoir si les dieux étaient immunisés ou pas contre les phobies. Par contre, son expérience actuelle semblait indiquer que non, ils n'étaient pas immunisés. C'était presque rassurant de voir qu'ils étaient un peu comme les mortels. Ou qu'ils pouvaient ne pas voir les évidences et faire les connexions logiques entre les éternuments d'un minotaure et le rhume de ce même minotaure.
Pour sa part, Amelia ne craignait pas trop de s'enrhumer, elle était en revanche davantage préoccupée par le manque de mesures barrières du minotaure. Mais était-ce poli de lui faire remarquer qu'il n'appliquait pas certaines mesures d'hygiène évidentes pour les humains ? Car comme il était un minotaure, ce n'était sans doute pas évident à ses yeux ! Amelia s contenta donc de sortir un paquet de Kleenex de son sac à main de le lui tendre comme elle l'avait fait à la boutique quand il était venu prêter main forte et apporter son expertise.
Puis elle reporta son attention sur le dieu et maire.
- Oh c'est une excellente idée ! Je ne connais pas Lily depuis très longtemps mais elle a l'air adorable. Elle mérite d'avoir une fête en son honneur. Je peux noter de lui faire un gâteau spécial à la cacahuète ? J'ai cru comprendre qu'elle aimait bien ça.
Comme c'était Hadès qui organisait la fête, Amelia jugeait bon de lui faire valider ses idées et non de les lui imposer. Quand elle s'était mariée, les deux fois, Amelia avait certes tout organisé aussi mais si ça n'avait pas été le cas elle n'aurait pas apprécié qu'on lui impose des trucs. La pâtissière appliquait en fait la règle qu'on ne doit jamais faire à autrui ce qu'on aimerait pas qu'on nous fasse à nous-même.
Elle ne pouvait bien sûr pas parler au nom de Lily mais elle sentait qu'un gâteau à son goût et rien que pour elle lui ferait plaisir. En revanche, elle était moins certaine qu'une fête avec absolument toute la ville fasse plaisir à la jeune fille. Ca faisait quand même beaucoup de monde (et de pâtisseries, Amelia en avait conscience). Peut-être que Lily n'aimait pas quand il y avait trop de monde autour d'elle ? Si la fête était pour elle, Amelia voulait se donner à fond et lui faire aussi plaisir que possible, alors elle posa de nouvelles questions et sortit son calepin pour prendre des notes, pour le moment pas découragée par les envies de grandeur du maire.
- Peut-être qu'il faudrait déjà savoir si Lily aurait envie que toute la ville soit présente, non ? Si elle a des ennemis et qu'ils sont invités je ne sais pas si ça lui fera plaisir. On pourrait commencer par faire la liste de tous les gens qu'elle aime bien, déterminer une date, leur envoyer une invitation et voir combien de personnes répondent sous un délai imparti ? Comme c'est aussi vous qui organisez je pense qu'on peut aussi inclure les personnes que vous aimez bien, du moins une partie. Il faut aussi que ça reste réalisable pour une seule personne de nourrir tout le monde, sinon la fête pourrait être un peu gâchée. Il y aura des animations, d'ailleurs ?
Le stylo bic en suspens au dessus de son carnet, Amelia était prête à écouter les réponses.

Hadès semble penser que tu vas...

...assurer grave ! Je l'espère, sinon on est foutues !

« Cacahuètes ! » m'exclamais-je.

Ca c'était une idée ! J'avais bien fait de l'engager ! Elle allait assurer rien qu'avec un gâteau à la cacahuète. Sauf si on invitait Apple. Car elle était allergique aux arachides.

« Faudra prévoir un gâteau sans cacahuètes. Et aussi un panneau pour indiquer "ici gâteau à la cacahuète" et "ici pas gâteau à la cacahuète". Y'a mon Apple qui est allergique aux cacahuètes. Ou alors pas de panneau. On mettra un Minotaure devant chaque gâteau. Comme ça il n'y aura pas de risques d'accidents. »

Ca c'était une idée. Un Minotaure devant chaque gâteau. Voir peut être même deux. Comme ça le premier pourrait surveiller l'arrivée de Apple et lui indiquer si le gâteau est bon pour elle ou non, et l'autre s'occuper de couper et servir le gâteau. Ca ajoutait des invités à la liste. Car ces Minotaures là seraient des employés et non des invités. En tout cas, Amelia m'avait fait réfléchir sur le fait de savoir qui je voulais inviter.

« Fergus. Ca c'est sûr. Il viendra. Il vient toujours. »

Mon père devait être de la partie. Enfin mon père adoptif. Est ce que mon véritable père devait être là aussi ?

« On enverra une invitation à Neverland. » précisais-je.

Mon père sera de la partie. J'avais tourné la tête vers Norbert.

« Il y a combien d'enfants perdus à Neverland ? »

Il posa son index contre sa bouche, faisant mine de réfléchir. Je posais quant à moi ma main tout contre mon front afin de le masser. C'était véritablement compliqué d'organiser quelque chose avec Norbert.

« Laissons tomber. J'ai dit Fergus. Ajoutons Hubert. Merida. Autum. Elliot. Apple. Et moi. »

Je réfléchissais à combien on serait si on invitait que les personnes qui comptaient. C'était un calcul assez minutieux et compliqué. Mais le nombre n'était pas très éloigné de celui annoncé.

« Une dizaine. Y'aura surement Sasha aussi. Et Galatée. Oui, dix c'est bien. C'est à peu près le chiffre qu'on avait prévu de base, n'est ce pas ? »

Si on retirait la centaine de Minotaures, la centaine de Harpies, la centaine d'invités, on était pas loin des dix qui représentaient le total final. Du coup il fallait combien de gâteaux ?

« Niveau animations on fera un cache cache. J'aime beaucoup les cache cache. Et je pourrais jouer de la cornemuse. Je me suis encore amélioré. D'ailleurs j'arrive à faire la musique de Titanic maintenant. »

« On pourrait rejouer des scènes ! » s'exclama Norbert tout ravis.

Je l'observais sans trop comprendre.

« Des scènes de Titanic. J'adore ce film ! » ajouta t'il toujours aussi joyeux.

Mouais... pourquoi pas... on pourrait amener un bateau, voir en faire construire un pour l'occasion. C'était pas impossible. Il devait rester du budget à la Mairie. Ou on pourrait facilement en trouver. Il y avait ce don ç l'orphelinat qu'on avait promis de faire, mais après tout ils n'avaient pas réellement besoin de lits tout neuf, si ? Moi même je ne changeais pas aussi souvent de lits qu'eux.

« Pourquoi pas ! » promis-je à Norbert qui semblait tout heureux.

« Merci Seigneur Hadès ! Je pourrais refaire la scène de Jack comme j'en ai toujours rêvé. »

Je n'étais pas sûr de qu'elle scène il parlait. Mais si ça le rendait heureux, alors tant mieux. Du coup, je reportais mon attention sur Amelia.

« Du coup, on aura combien de gâteaux pour dix personnes ? »

Ca c'était ce qui importait.

Rarement les cacahuètes avait provoqué autant d'enthousiasme, songea Amelia en souriant, un peu surprise. C'était agréable de voir qu'un dieu pouvait se mettre en joie à la simple mention d'une denrée aussi triviale et mortelle… quoique pas mortelle au sens allergène du terme, songea la pâtissière en notant les allergies qu'une personne dénommée Apple. A priori, on ne parlait pas de la marque d'électronique et encore moins de son concepteur qui était décédé (quoique en tant que dieu des enfers, peut-être que Hadès pouvait l'inviter) alors Amelia conclut qu'il s'agissait du surnom d'une personne. Dans tous les cas, il fallait que soit indiqué quels gâteaux étaient aux arachides et lesquels ne l'étaient pas.
- On peut l'écrire ET mettre des minotaures devant. Deux protections valent mieux qu'une après tout. Enfin… si les minotaures savent lire. J'avoue que je ne sais pas, sans vouloir offenser personne. J'ai pas croisé beaucoup de minotaures dans ma vie. Mais bon de toute façon on peut toujours mettre un dessin sur le panneau du gâteau à la cacahuète et le même dessin barré pour le gâteau sans cacahuète. Comme ça pas la peine de tenir compte de ma question.
Amelia songea donc que si elle avait eu cette réflexion uniquement dans sa tête elle n'aurait pas été offensante - ou potentiellement offensante envers les minotaures. Amelia n'aimait pas offenser les gens ou les créatures ou n'importe qui en général. Peut-être même que cela incluait les meubles, elle ne s'était, à vrai dire, jamais posé la question.
Et si elle se la posait un jour, elle se la poserait plus tard, trop occupée qu'elle était à noter les noms des invités. Ca aurait été plus simple d'avoir le nom et le prénom mais Amelia se dit que la vie n'était pas si grande et qu'il n'y avait pas 150 Fergus. Ca devrait donc le faire. Neverland, c'était plus vaste mais Amelia nota également l'information… pour la barrer deux secondes plus tard et compléter avec d'autres prénoms. La pâtissière déduisit que c'était sans doute la famille proche de Hadès dont il était question, ce qui rendit d'un coup leur identification plus facile. Mais pour ne pas zapper, elle le précisa dans la marge de son carnet.
- A 90 invités près sans compter la marge de 400 initialement annoncée, oui, on était pas loin.
Amelia préférait abonder dans son sens. De toute façon les préparatifs commençaient à peine. Ce n'était pas grave d'avoir eu autant d'écart - pour le moment.
La pâtissière n'était pas animatrice de soirée mais quand Hadès aborda ce sujet, elle le laissa faire. En plus, il avait l'air motivé, alors pourquoi jouer les rabats joie ? Cache-cache, c'était une valeur sûre et la cornemuse, c'était certes bruyant, mais s'il jouait bien, ça donnerait envie aux gens de danser. Quant à Titanic, Amelia (Camille) ne pouvait qu'approuver, portée en partie par l'enthousiasme du centaure. Comme quoi, il ne fallait pas juger les gens par leur apparence. Sous l'aspect imposant de Norbert se cachait manifestement une âme sensible.
Mais Amelia devait se montrer professionnelle, donc elle ne s'emballa pas et se concentra plutôt sur ce qui était réellement dans son domaine :
- Si ce sont de grands mangeurs, qu'ils aiment la variété ou que vous voulez avoir des restes on peut prévoir une demi-douzaine de gâteaux ou un peu plus. On a déjà deux gâteaux de prévu, c'est un bon début. Un à la cacahuète et un sans. On pourrait avoir un gâteau au chocolat, c'est classique, en général ça plait. Une tarte aux fruits - de saison, tant qu'à faire. Un éclair géant avec une forme originale comme un prénom ou un mot ou ce que vous voulez. Il faut aussi faire en fonction de vos goûts et de ceux de Merida, Galatée et tous les autres. Et… concernant le remake de Titanic, en plus d'être un excellent choix si je peux me permettre, votre… je sais pas ce qu'il est pour vous… un frère ? un ami ? Bref, un autre dieu, Apollon, je pense que vous le connaissez, m'avait montré une réplique du paquebot chez vous, sur l'Olympe. Peut-être qu'il acceptera de vous la prêter une journée ?

HJ : aucune idée si Nanis se rappelle ce rp.