Voici venu l'heure du goûter !

Voilà plus d’une semaine que le club Diogène était opérationnel. La peinture était désormais sèche, l’ameublement installé et le restaurant et le différents salons étaient également prêt à accueillir ses tous premiers clients. Dans l’ensemble, j’étais très fier de ses travaux qui n’avaient rencontrés aucune difficulté majeure. D’ailleurs, mise à part les quelques réparations sur la porte d’entrée que mon frère si délicat et bienveillant avait gâtée lors de sa première visite, tout était parfait et respirait la nouveauté et bien sûr le calme. Nous pouvions désormais songer aux préparatifs des festivités pour l’inauguration de mon gentlemen’s club. A cette occasion, nous avions prévus d’inviter des habitants de la ville triés sur le volet à découvrir les lieux ; cela ne concernerait naturellement pas Sherlock qui aurait pu être pris d’une rage subite et casser tout mon mobilier flambant neuf. Je pouvais comptais sur mes chefs et mes cuisiniers pour se charger de la préparation d’un brunch de grande qualité.

Malheureusement, aucun d’entre eux n’étaient réellement spécialisés en pâtisserie ou en confiserie. Il me faudrait donc faire appel à une personne de l’extérieur capable de répondre à mes exigences particulièrement élevées. Laissant ma nouvelle assistante se charger des invitations et de l’animation, je m’étais rendu en personne à la pâtisserie de « La Pelle à Tarte » pour passer commande. Je savais de sources sûres que sa propriétaire Amélia Peters était une grande artiste qui maîtrisait son art à la perfection. J’avais donc grande hâte de pouvoir la rencontrer.

C’était la première fois que je poussais la porte de cette boutique depuis notre arrivée dans ce monde. Ce n’était pas par manque d’intérêt de ma part, bien au contraire. Il aurait été difficile de ne pas avoir l’eau à la bouche en admirant toutes ces merveilles que l’on pouvait apercevoir depuis la vitrine extérieure du magasin. Mais je me connaissais également. La gourmandise avait toujours été mon péché mignon, celui que je tentais de combattre à tout prix. Durant mon enfance, elle était mon refuge face à un monde qui me privait de l’empathie et de la camaraderie auxquelles est en droit de s’attendre un petit garçon. Ma grande intelligence était une différence qui me privait de la compagnie amicale de mes congénères. Pour garder le sourire, je dévorais sans réserve chocolat, pâtisseries et sucreries qui m’avaient donné en échange des complexes sur mon poids. Les années avaient passés depuis et j’étais revenu à plus de raison. Aujourd’hui, j’étais un homme en pleine santé et à l’allure équilibrée et je ferais tout pour le rester. Voilà pourquoi, je me contentais d’ordinaire de jeter des regards gourmands vers ces gâteaux sans jamais oser y goûter. Mais aujourd’hui, c’était le devoir qui m’y conduisait et non pas une envie personnelle. Je devais donc me sentir plus à mon aise mais ma passion pour ses gâteries me rendait quelque peu nerveux.

La porte de la boutique à peine franchie, je me dirigeais d’un pas assuré en direction de la gérante, un sourire de bonne convenance planté sur mes lèvres.

« Bonjour Madame Peters. Je me présente, Mycroft Holmes. J’aurais besoin de vos services de traiteur pour un évènement public que j’organise dans mon établissement pour une cinquantaine de personnes. On m’a fait entendre que vous étiez une pâtissière hors-pair et je viens donc m’assurer que vos prestations pourraient correspondre à ce que je recherche. »

Le ton était bienveillant bien qu’un peu autoritaire. Je n’avais jamais été très doué dans mes relations avec les autres et j’avais donc tendance à traiter tout d’un point de vue professionnel. Tournant alors mon regard en direction des pâtisseries qu’elle avait en vitrine, je laissais mon sens de l’observation faire son travail. Les pâtisseries, et en particulier les gâteaux, avaient tous une forme régulière même si quelques aspérités témoignaient d’une réalisation artisanale. La couleur d’un blanc immaculé de la crème disposée avec parcimonie sur les gâteaux garantissait la fraîcheur des produits. Quant à la disposition symétrique des produits et l’absence totale de miettes dans la vitrine, elles étaient le reflet de ce que j’avais perçus chez la pâtissière, à la fois rigoureuse et professionnelle.

« Je souhaiterais que vous proposiez des produits qui soient le reflet de mon établissement, raffinés et diététiques. Je cherche quelque chose de traditionnel et de rassurant mais je voudrais également surprendre les palais de mes convives en leur faisant découvrir des saveurs nouvelles. Que pourriez-vous donc me proposer ? »

Voici venu l'heure du goûter !

Aux premiers propos de la gérante du magasin, je ne pu m’empêcher de lui adresser un léger sourire malicieux. Apparemment, elle n’était pas la seule dont la réputation avait su franchir les frontières du monde des contes. Oh certes, je n’étais pas dupe. Si elle avait évoqué aussi maladroitement le terme de personnes exécutées, c’était avant tout parce que le nom des Holmes devait sonner enquêtes policières à ses oreilles. Si réputation il y avait, c’était sans doute celle de mon cher frère. Cela ne me dérangeait cependant pas. J’éprouvais même une certaine fierté à me présenter sous le surnom de « l’autre Holmes ». Je n’avais jamais été le genre d’homme à courir la célébrité et je ne me sentais véritablement à mon aise que lorsque je pouvais me mêler aux ombres, travailler dans l’obscurité et loin des regards indiscrets. N’était-ce pas le B.A.-BA des agents secret de savoir se mêler à la foule des inconnus ?

Je me contentais donc de lui adresser une figure avenante, sans rien ajouter à ses quelques propos assez innocemment maladroits. Ce silence marquait d’ailleurs pour moi un tant de répit où mon cerveau pouvait analyser tranquillement la situation. A mon entrée dans la boutique, j’avais pu remarquer les cernes sous les yeux de la pâtissière et son regard quelque peu vitreux. D’ailleurs même si cette dernière était très professionnelle, elle n’avait pas remarqué les quelques petites marques de farine sur ses manches. Devais-je donc en conclure que son inattention et sa fatigue visible étaient les signaux d’un grand malheur qu’elle avait traversés ? Ce n’était qu’une hypothèse… une idée que je ne me permettrais pas d’explorer outre mesure. Après tout, cela ne me regardait aucunement. De toutes manières, que m’aurait apporté une quelconque réflexion de ce genre ? Je n’avais jamais été très doué dans le domaine des sentiments et je n’étais le genre de personne à savoir faire preuve de délicatesse dans ce domaine. Il valait donc mieux que je me limite à la raison qui m’avait conduite en ces lieux.

« Vous avez donc plusieurs cordes à votre arc ? Très intéressant. Je n’aurais pas besoin de produits salés, les chefs de mon restaurant sauront procurer aux convives ce dont ils auront besoin. En revanche, je vous avoue que votre idée de cocktails m’intéresserait également. Je n’ai jamais vu la nécessité d’engager mon propre barman mais un évènement aussi important vaut sans doute la peine de faire quelques petites concessions. »

A vrai dire, les concessions étaient bien plus que petites. Les évènements sociaux n’avaient jamais été mon violon d’Ingres et je craignais plus que tout que celui-ci puisse donner une mauvaise image de mon établissement. L’alcool était un passage obligé certes, mais il devait être endigué afin d’éviter le risque qu’il ne colle trop à flot.

Le discours qu’elle tint ensuite me fit réaliser que j’avais en effet manqué à mes devoirs. J’aurais sans doute dû lui parler plus longuement de mon affaire, ainsi elle aurait été plus à même de me fournir la plus adéquates des prestations.

« Il est vrai que je ne vous ai pas encore parler de mon établissement. Je me rends compte à présent que j’aurais sans doute dû commencer par là. Je vais ouvrir un gentlemen’s club à l’anglaise. Il s’agit d’un club très huppé où les membres compte des personnalités importantes et où il se réunissent pour profiter d’un moment de calme et de repos dans leur vie particulièrement occupée et harassante. Je compte ouvrir ce concept à de nouveaux venus, offrir à toute la population de Storybrooke un lieu où ils pourraient partager leur savoir et apprendre au contact d’experts dans différents domaines. Le club comptera également un restaurant gastronomique et diététique, raison pour laquelle la nourriture servie devra parfaite en tout point. C’est un élément clé de la réussite de son inauguration. »

Je m’étais certes un peu trop étendu sur la question et avait laissé transparaître, malgré un ton monocorde, toute la passion qui m’animait à l’idée que ce projet puisse être une réussite. J’espérais en tout cas que ce petit exposé avait laissé le temps à la jeune femme d’imaginer quelques petites idées de recettes qui se prêteraient magnifiquement au décor dans lequel ces pâtisseries seraient dégustées. Tout était possible après tout et la pâtissière ne semblait pas être dénuée d’imagination.

« L’idée d’un repas de gala, c’est exactement ce que j’avais en tête. Un buffet autour duquel se réunirait les convives de la soirée. Il n’est d’ailleurs pas exclu que je reproduise l’expérience si jamais elle s’avère être un succès. »

Cette petite réflexion était là pour appuyer le fait que je pourrais devenir l’un de ses clients réguliers si jamais elle m’apportait satisfaction. J’ignorais si elle possédait cet esprit de compétition, mais cette évocation la motiverait peut-être à donner le meilleur d’elle-même et à se surpasser.

« Je n’ai pas de thèmes particuliers en tête. Cela dit, je vous avoue que j’apprécierais que les goûts évoquent l’idée de la terre anglais qui a vu naître le concept de ce genre de club. Les pièces les plus originales pourraient peut-être quant à elle être inspirées de différents mondes des contes. Ainsi, elles pourraient rappelés la multiplicité des personnes présentes. »

J’écoutais alors les différentes propositions qu’elle me faisait et approuvait d’un signe de tête à chaque fois que l’idée évoquée me plaisaient.

« Les propositions que vous me faites me semblent parfaites. Bien sûr, il faudrait envisager le concept de mignardises afin que les convives puissent goûter à tout et ne se sentent pas ballonnés après leur première pâtisserie. Je songeais également à l’utilisation d’une crème allégée et peut-être des pâtisseries moins riches, comme des pièces sèches ou des tartes aux fruits revisitées. Pensez-vous que cela serait possible ? »

Elle me proposa alors de goûter aux différentes pâtisseries, prétextant que le plus important était qu’elles me plaisent. Je me permis alors une petite réflexion allant dans un sens un peu contraire.

« Je ne suis pas certain que l’importance soient qu’elles me plaisent. Ce sont surtout mes invités qu’ils me faudra convaincre. Pourriez-vous donc me recommander les pâtisseries qui ont le plus de succès ? Sinon, je me laisserais volontiers tenté par les produits sortant de l’ordinaire comme vos tartelettes citron-basilic ou entre vos éclairs au spéculos et à la framboise. En possèderiez-vous des échantillons ? »

Je ne le montrais certes pas, mais l’idée de pouvoir découvrir des choses nouvelles me mettaient l’eau à la bouche. De plus, j’étais persuadé que pour juger de la qualité de sa production, il était nécessaire de tester son savoir-faire. Le mélange des textures et des saveurs était après tout un art terriblement délicat.

Voici venu l'heure du goûter !

Souriant à la première des affirmations de la pâtissière, je ne manquais pas de me dresser fièrement sur mes deux pieds. Il était évident que le concept même du gentleman’s club devait échapper à beaucoup de monde. D’ailleurs, il était très important pour moi que mes futurs membres et clients ne viennent pas à les confondre avec le concept de ces établissements vus par les américains. Comme toujours, ce peuple avait le don pour imposer leur vision spectaculaire et libertine des choses. Ce qui en Grande Bretagne se voulait être un lieu distingué pour des personnes qui l’était tout autant se transformait sur aux Etats-Unis en de vulgaires Night clubs remplis d’amusement douteux et de stripteaseuses. C’est pourquoi, je me devais d’imposer ma marque auprès de principaux influenceurs de la ville afin d’éviter un quelconque quiproquo. Fort heureusement, à Storybrooke, je bénéficiais de l’avantage que beaucoup de monde n’avait jamais franchi les limites de la ville. Imposer mon image ne serait donc pas une tâche aussi délicate qu’elle aurait pu l’être dans d’autres cités de ce pays.

Appréciant le compliment de la jeune femme, je ne manquais pas de lui faire partager mon enthousiasme et ma fierté.

« Il est vrai que le concept n’existe pas encore en ville. Si vous désirez le visiter où même y passer du temps, vous serez la bienvenue. »

Je m’arrêtais alors quelques minutes sur cette phrase. Une commerçante habituée à mettre les mains dans la farine avait-elle réellement sa place dans un milieu où elle côtoierait des bureaucrates et des bourgeois ne connaissant le travail manuel que de nom ? Bien évidemment, même si le concept était quelque peu révolutionnaire. L’idée auraient sans doute pu en surprendre plus d’un dans mon pays d’origine mais ici les règles n’étaient pas les mêmes. Poursuivant dans ma réflexion, une idée me vint soudainement.

« D’ailleurs, peut-être serait-ce une bonne idée de vous faire découvrir les lieux avant même que vous ne vous mettiez au travail. Vous rendre directement sur place pour permettrait d’éveiller vos idées et vous donnerait une meilleure idée de ce qui pourrait se marier à l’ambiance générale du lieu. Qu’en dites-vous ? »

Bien sûr, je ne m’imaginais pas la voir quitter son travail immédiatement. J’avais de mon côté beaucoup de travail qui m’attendait au sein de mon agence d’espions naissante. Mais peut-être qu’un jour elle pourrait y consentir. La décision lui revenait à elle seule.

Laissant de côté cette question, je me concentrais d’avantages sur les différentes propositions qu’elle me faisait concernant la marchandise en elle-même. Les idées de la jeune femme me plaisaient énormément. L’idée de goût comme celui du thé s’inscrivait parfaitement dans la ligne de réflexion que j’avais. C’était de bon augure pour la collaboration qui nous attendait. Reprenant le fil de ses pensées, j’approuvait d’un un hochement de tête.

« Je suis d’accord avec vous, le thé me semble être une très bonne idée. Il peut être à la fois doux et amer et il existe une large variété de goût avec lesquels vous pourriez travailler. Puis-je vous suggérer d’employer également de la menthe ? Une pâtisserie inspirée des chocolats After Eight pourrait convenir… maintenant que j’en parle vous ne savez peut-être pas de quoi il s’agit. Il s’agit d’un chocolat noir fourré à la crème de menthe. Une friandise qui a beaucoup de succès en Angleterre."

Je remarquais également que la pâtissière avait tendance à partager des réflexions quelque peu hors sujet. S’agissait-il là d’un quelconque déficit d’attention ? Fort heureusement, elle savait très bien se repositionner dans notre conversation. J’avait beaucoup de mal à me concentrer aux côtés d’une personne qui me faisait part de trop d’informations n’ayant aucun rapport avec nos affaires. Heureusement, elle savait elle-même se corriger et le faisait très rapidement. Le fait qu’elle me parle d’allergie et d’intolérances alimentaires me faisait une nouvelle fois tout le professionnalisme qu’elle pouvait mettre dans son travail, un très bon point pour elle.

« J’imagine en effet qu’un tel drame devrait être éviter. Vous avez raison, il faut rester prudent et éviter pour une partie de votre production les allergènes les plus courants comme le lactose et peut-être le sans gluten. Quoique j’imagine que cette tâche représenterait une tâche bien colossale pour vous, non ? Que pourriez-vous me proposer comme produits correspondant à ce critère ? »

Bien qu’étant un client exigeant, je ne voulais pas passer pour un original qui imposait trop sa vision des choses. D’ailleurs, c’était bien pour cela que l’on faisait appel à des professionnels de la branche pour des services que nous ne pouvions accomplir nous-même. Pour être à la fois guider et stopper dans des idées un peu trop fantasques.

« Je n’exigerais en revanche pas de produits végans qui me semblent bien trop exigeants. En revanche, je vous approuve parfaitement dans votre idée d’ajouter quelques pâtisseries sèches qui conviendraient parfaitement à l’idée d’un dessert diététique. Après tout, on peut trouver dans des pâtisseries et même dans des biscuits des produits très variés et agréables en bouche. J’admets de même volontiers que les produits devraient être limités. Il n’est jamais évident de faire plaisir à tout le monde. J’approuve donc parfaitement votre idée de faire quelque chose de plus classique avec une touche d’exotisme qui plaira au plus grand nombre. »

La pâtissière me proposa alors de goûter les produits sur place. Faisant alors un peu la grimace, j’hésitais à lui répondre par l’affirmative. En effet, cette proposition était des plus sensée mais quels dégâts pourraient-elles faire sur ma ligne ? Finalement, je décidais de me laisse tenter. Après tout, à situation exceptionnelles, mesures exceptionnelles.

« Très bien, je pense que vais me laisser tenter. Proposez-moi ce que vous pourriez penser servir à mes futurs invités. Etant donnés les propos que vous avez tenus, je pense que nous sommes sur la même longueur d’onde. Je me fierais donc à votre jugement. »

Pour moi, c’était une sorte de mise à l’épreuve. Je voulais voir par les différentes propositions qu’elle me ferait, si ses actes correspondaient à ses paroles. Comme pour toute chose, il existait un véritable monde entre les deux.

Voici venu l'heure du goûter !

Je ne cacherais pas que j’éprouvais une certaine fierté à vois la pâtissière se réjouir à l’idée de venir visiter le Diogène Club. Il est vrai qu’il serait de bon goût de pouvoir assortir les mets proposés à l’ambiance du lieu. J’avais déjà un chef cuisinier qui était parti dans la même optique. Une cuisine britannique proposant un œil nouveau sur cette cuisine souvent méconnue et critiquée. J’étais donc ravi de savoir que tous les mets pourraient être parfaitement assorti et que le tout formerait un accord des plus harmonieux. La clientèle était très souvent exigeante et ce d’autant plus lorsqu’elle faisait partie de la bourgeoisie et des célébrités de la région.

Mais la présence d’Amelia offrait également une toute autre perspective, celle de bousculer les codes établis. Souhaitant offrir un environnement mixte ou chaque personne serait la bienvenue, il était essentiel de montrer la mixité aussi bien dans leurs origines que dans leurs genres. Les femmes se devaient de pouvoir être représentée aussi bien dans les invités que dans le personnel. C’est pourquoi j’avais laissé carte blanche à mon directeur des ressources humaines pour engager les meilleurs employés qui se présentaient à l’entretien sans critère discriminant. Cela avait été un véritable succès et je me réjouissais déjà de travailler avec des collaborateurs aussi talentueux que la jeune pâtissière qui se trouvait en face de moi.

« Je suis heureux d’apprendre que cette proposition vous convienne. J’espère en tout cas que cela pourra vous inspirer. »

Je hochais alors légèrement la tête au moment où Amélia ajouts une remarque concernant la date de notre rendez-vous. J’étais ravi de voir que la jeune femme avait eut la prévenance de me laisser le champs-libre pour le fixer.

« Très bien, je vous préviendrais dès que nous pourrons nous rencontrer. Attendez-vous cependant à ce que cela soit pour très bientôt. Je tiens à faire les choses en règles pour l’ouverture qui se rapproche très vite. »

Je me permis alors de faire quelques suggestions concernant les desserts, notamment dans l’emploi de produits qui sonnaient parfaitement britanniques. Cela n’était à vrai dire pas surprenant. En plus d’avoir une forte tendance à succomber trop facilement au péché de gourmandise, j’étais également un grand gourmet. J’appréciais de pouvoir bien manger et cela nécessité forcément une grande connaissance dans les produits du terroir. En outre, je possédais un certain talent pour la cuisine, bien que je n’aie eu que très rarement l’occasion de m’adonner à ce passe-temps. Cela me permettait d’avoir une meilleure vision de ce que l’association de saveurs pourraient donner. Même si je lui laissais bien évidemment les rênes du projet. Au final c’était à elle de me démontrer qu’elle méritait ma confiance.

« Je vous avoue que je serais assez curieux de découvrir ce qui ressortira de vos expériences. Mais je suis persuadé que le produit de base vous inspirera. Je vous fais confiance. »

J’approuvais alors ses dires sur les créations sans gluten. Je ne pouvais qu’approuver son point de vue. J’étais ravi de me rendre compte que nous étions sur la même longueur d’ondes. Au moins cela éviterait les futures déceptions.

« Je suis entièrement d’accord avec vous. Ce serait une erreur de ne pas songer aux gourmands qui souhaiteraient pouvoir profiter des pâtisseries sans devoir suivre ce régime sans gluten. De plus, j’imagine que le prix ne ferait qu’augmenter si vous preniez une telle initiative. Comme le disiez précédemment, démarquez-les des autres mais gardez cette idée qu’il en faudra pour tous les goûts. »

Je demeurais quelque peu hésitant au moment où Amelia me proposa de goûter à sa marchandise. Je finis cependant par accepter, dans un excès de gourmandise. Je tentais alors de ne pas trop culpabiliser en me convainquant qu’après tout il n’y avait pas de mal à le faire lorsqu’il s’agissait de travail. S’il était bon de déguster avec les yeux, il n’y avait jamais meilleur juge en la matière que le goût. Je la regardais alors disposer sur les assiettes les différents produits. Un léger sourire éclaira alors mon visage lorsque j’y prêtais plus attention. J’avais déjà pu juger de la fraîcheurs apparente des différents produits. En revanche, le soin qu’elle portait à la présentation originale de chacune ne faisait qu’ajouter à mon ravissement. Décidemment, elle ne cessait de cumuler de bons points.

La dégustation put alors commencer. Ne prenant qu’une petite portion de chaque chose qu’elle m’avait apportée, je prenais véritablement le temps de les déguster avec toute l’élégance et le soin qui me caractérisaient. Le goût de chacun de ses créations était véritablement exquis et il m’était vraiment difficile de déterminer celles qui me plaisaient le plus tant elles étaient excellentes. Je pris cependant la peine de sélectionner des lauréats dans cet assortiment. Puis, reposant ma fourchette, je m’essuyais la bouche avant de lui exprimer le fond de ma pensée.

« Je dois bien avouer que vos pâtisseries sont véritablement exquises. Sachez que je ne regrette pas de pouvoir faire appel à vos services, tout du moins pour le moment. Toutefois, je me permettrais quelques petites remarques sur les produits. Votre tartelette citron-basilic est un peu lourde, je me demandais s’il serait peut-être possible de l’alléger quelque peu en utilisant de la crème demi-écrémée ? J’aime tout vos macarons mais j’ai tout de même une petite préférence pour les litchis à la fleur d’oranger et au coquelicot. En auriez-vous peut-être aux fruits ? Quant à l’éclair, je vous avoue que je le trouve vraiment très bon. Je préfère de loin l’éclair au spéculoos que celui au café. »

Je m’arrêtais un instant, le temps qu’elle puisse répondre aux différentes remarques et questions que je lui avais faites. Je finis cependant par ajouter.

« Je pense que les produits que vous ai cités pourrait parfaitement être servis le soir de l’ouverture. Auriez-vous encore quelques spécialités à me faire tester ? »