« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
La mort me tournait au tout depuis de nombreuses années. Elle m'avait touchée en première, et m'avait ironiquement donnée une nouvelle vie. Ma mort était au final la plus belle chose qui puisse m'arriver : elle m'avait permis de devenir plus puissante, de pouvoir assouvir ma vengeance. Même si elle m'avait aussi rendu plus solitaire que je ne l'étais déjà, ne pouvant pas me montrer à la majorité des humains, à l'exception de Wilhemina qui m'avait acceptée telle que j'étais. Au fur et à mesure du temps, j'avais réussi à contrôler la mort, en tuant tout ceux qui se mettaient en travers de mon chemin. Mais, la mort était imprévisible. Durant la malédiction, elle m'avait aussi pris mon mari, empoisonné par mes parents, pour être un pauvre roturier. Je ne m'étais mariée que deux fois, ce que je trouvais déjà honteux, et mes deux mariages avaient fini mal. Mon premier mari avait orchestré ma mort pour hériter de ma richesse et pouvoir épouser une de mes amies les plus proches. On ne pouvait pas réellement dire que ma vie sentimentale était l'une des plus romantiques qui existe. Après ces deux incidents, je me promis de ne jamais retomber amoureuse, chose qui me rendait faible et vulnérable. Et c'est ce que je fis. Mais j'étais fatiguée. Fatiguée de devoir mettre ma vie sentimentale de côté. Je savais que quelqu'un finirait par pouvoir m'aimer. Je cherchais aussi à ressusciter l'homme avec qui j'avais partagé ma vie, mais je finis par penser que c'était peine perdue. Même Maléfique, une des plus grandes sorcières du monde des contes n'avait pas été en capacité de m'aider.
Il fallait donc que je trouve le responsable. Ou plutôt la responsable. Et heureusement, à Storybrooke tout était possible. Alors, pourquoi pas invoquer une déesse ? En effet, la déesse du mariage, Héra, était forcément à l'origine des mes malheurs. C'était la seule explication possible. Et je ne comptais plus me laisser faire. Cette fois j'allais prendre mon destin en main. Je ne serais plus dépendante des bons désirs d'une déesse. Elle avait gâchée toute ma vie, même ma non-vie. Seulement, je n'avais aucune idée de comment la faire venir jusqu'à chez moi. Le contraire serait trop compliqué, retrouver Héra parmi tous les habitants de Storybrooke (si celle-ci y était du moins présente) était quelque chose de beaucoup trop compliqué et un processus bien trop long. Et j'en avais marre d'attendre. Certes, pour quelqu'un qui avait vécu des siècles, attendre quelques mois avant de trouver l'information adéquate paraissait peu, mais j'avais besoin de réponses maintenant. Et de me défouler. Alors, j'avais tentée le tout pour le tout et m'était rendu dans une église, lieu sacré du mariage. Malheureusement, je suis arrivée en pleine messe, n'ayant aucune idée de l'heure à laquelle cet amas de bêtises se déroulait. Mais, comme dit, je n'étais pas du genre à attendre. Il fallait simplement que je coupe court à cette messe. Rien de plus simple. J'étais venue armée, ne sachant pas vraiment à quoi m'attendre en invoquant une déesse (en en particulier parce que je souhaitais, au minimum, la blesser). J'avais un poignard, comme toujours sur moi, et j'avais aussi pris un pistolet. Je n'étais pas une habituée des armes à feu, mais il fallait bien avouer qu'elles s'avéraient parfois bien pratiques. Au fil des années, j'avais pris de plus en plus de plaisir à les utiliser. Et, en l’occurrence, mon pistolet allait bien me servir pour cette fois. Je fis une entrée dans l'église, digne des meilleurs films d'actions en ouvrant les deux grandes portes d'un coup et en tirant en l'air. J'aurais pu aussi tuer le prêtre, ce qui aurait fait encore plus d'effet et aurait effrayé encore plus les idiots qui croient en Dieu. Mais, si la déesse pointait le bout de son nez et qu'elle voyait le cadavre d'un prêtre, je me doute qu'elle ne serait pas très contente.
-Tout le monde dehors ! Je tire à vue !
C'était énorme. Tout le monde se leva de leurs sièges en criant et commencèrent à se diriger vers la sortie, que j'avais libérée, pour qu'ils puissent sortir. Je me rendais aux côtés des plus peureux, leur posant le pistolet sur leur crâne, pour qu'ils comprennent que j'étais loin de rire. Le prêtre fut l'un des premiers à se ruer vers la sortie. Alors, peur que Dieu ne t'aide pas cette fois ? Une fois que je ne vis plus personne dans l'église, je pris soin de refermer les portes. Les partisans de Dieu prendraient sûrement le soin d'appeler la police, mais je leur avais déjà échappé plusieurs fois, une fois de plus ne changeait pas grand chose pour moi. Le temps qu'ils soient prévenus et qu'ils arrivent, j'étais tranquille pour déjà quelques temps, ce qui serait suffisant pour faire venir la déesse. Je me suis rendu dans l'endroit où le prêtre se préparait pour la messe. A cause de ma nature de fantôme, je n'avais jamais été capable de me rendre dans une église depuis que j'étais morte, comme si une force m'en empêchait. Mais, avec mon humanité toute récente, j'étais capable d'y retourner. J'avais toujours trouvé les églises un peu glauques, et la réputation des prêtres n'arrangeait rien à leur cas. Je pris une bouteille de vin de messe, ou devrais-je dire un peu du sang de Jésus, que j'ouvris facilement avant de chercher un verre de vin et me servir. Je suis ensuite parti m'asseoir sur l'autel, avec mon verre. Il était temps. Il fallait que j'invoque Héra. Le seul problème est que je n'avais aucune idée de comment le faire. Peut-être que la prier serait un moyen suffisant pour l'attirer ? Le seul problème est que c'était quelque chose que je n'avais jamais fait. Je pris mon téléphone portable et regarda un tutoriel sur WikiHow, le véritable Messie. Apparemment, il fallait fermer les yeux et penser très fort à une prière. Penser ? Dieu lit dans les pensées aussi... Quelle connerie. Il fallait aussi croiser les mains. Tout cela me paraissait bien étrange, mais je me suis rapidement exécutée. posant mon verre de vin à mes côtés, je fis ce que l'on me demanda. Mais, j'étais persuadée que crier ma prière était plus efficace que simplement la penser. Je ne savais pas trop quoi dire, alors j'espérais que cela soit suffisant.
-O grande Héra, je vous invoque en ce lieu sacré !
Codage par Libella sur Graphiorum
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
Victoire était en train de lire sur le perron de sa maison. Confortablement installé sur son rocking chair, elle avait posé l’un de ses pieds nus sur l’assise, de façon à être recroquevillée sur elle-même mais aussi le plus à l’aise pour sa lecture. Il faisait bon. Peut-être un peu frais. Il fallait dire que de la neige s’était mis à tomber en ce début d’Avril, une neige plutôt étrange mais qui n’avait pas inquiétée plus que ça la déesse. Après tout, ils avaient déjà eu un hiver glacial au mois de Mai dernier et il y avait deux lunes dans le ciel depuis maintenant plusieurs mois, ce n’était franchement pas une pauvre petite neige qui allait l’inquiéter. Argus, son paon, observait les flocons d’un air nonchalant, placé à côté de sa maîtresse. C’était une belle journée somme toute, personne pour luji casser les pieds, juste le calme, la liberté qu’elle chérissait tant après en avoir été privée pendant de nombreux siècles.
Pourtant, ce calme incroyable et si bénéfique qui lui était offert allait être de courte durée, temps raccourci par une petite ingrate et une ignorante qui allait bientôt croiser sa route de son plein gré. La déesse avait ressenti l’appel tandis qu’elle observait la forêt, un verre de vin à la main. En buvant une nouvelle gorgée, l’appel s’était intensifié. C’était extrêmement étrange, comme une volonté qu’elle ressentait et qui avait fini par se concrétiser par une prière qu’elle avait clairement entendu. Elle s’était redressée d’un bond sur sa chaise, manquant de renverser tout son vin au passage tandis qu’elle restée abasourdi de cet appel. Il y avait bien longtemps, alors dans un temps que les humains appelé “antiquité”, elle avait entendu les prières de nombreuses personnes, des prières et des offrandes qu’elle n’avait, contrairement à ses frères et sœurs, jamais eu l’occasion de voir ou d’accéder. Zeus la gardait bien trop jalousement enfermée dans l’Olympe. Et puis le culte avait disparu petit à petit et à présent plus personne ne la priait, hormis Alexis qui trouvait ce moyen bien pratique pour la convier, comme si le téléphone n’existait pas.
Victorie avait hésité un long moment. La voix de cette femme lui était totalement inconnue, devait-elle lui répondre ou laisser couler ? Laisser couler serait sans doute plus judicieux mais quand aurait-elle la chance que quelqu’un ne l’appelle de nouveau ? Non, aujourd’hui était véritablement son moment, le moment d’être la déesse qu’on lui avait demandé d’être. Quelqu’un réclamait son aide et pour la première fois, elle ne devait plus avoir peur de répondre à son appel. Un petit pas pour Victoire mais un grand pas pour Hera. Cette pensée lui était tellement symbolique que d’un claquement de doigts, elle avait retrouvé ses attributs originaux : ses longs cheveux blonds ondulés, sa longue et lourde robe rouge qu’elle portait lorsqu’elle était “reine”. Des attributs pompeux et cérémonieux mais elle avait envie de faire cela correctement.
Elle s’était alors téléportée à l’endroit de l’appel et avait eu la surprise de se rendre compte que l’écho l’avait emmené jusqu’à une église. Drôle d’endroit pour prier un dieu païen... on était loin du parfait petit chrétien. Elle avait pris quelques secondes pour observer les lieux, assise sur l’un des bancs de l’église puis elle s’était levée, les mains jointes au niveau de son bassin pour s’approcher de la brune qui avait toujours les yeux fermés, les mains jointes.
- Vous m’avez appelé ?
Le ton était légèrement pompeux et cérémonieux mais il fallait dire qu’elle ne savait pas trop comment réagir, elle avait alors repris ses habitudes du temps de Zeus avec une rapidité fulgurante. Elle lui avait lancé un sourire en coin, les sourcils levés face à la surprise qu’elle continuait à ressentir tandis que ses yeux détaillaient la jeune femme de haut en bas pour mieux voir à qui elle avait affaire. Ses yeux se posèrent alors sur un revolver qu’elle avait à la ceinture ainsi qu’un couteau. Son ton se fit instantanément plus froid, plus moqueur aussi :
- J’espère que vous n’avez pas préparé tout cet attirail pour moi ? Vous risquez une déconvenue ma chère.
Elle avait pensé la tête sur le côté, le sourire carnassier. C’était loin d’être ce qu’elle s’était imaginé, la jeune femme semblait bien plus avoir une volonté de la tuer que de lui demander son aide et tout cela prenait une proportion follement amusante et intéressante pour la déesse.
code by EXORDIUM. | imgs by tumblr
Blanche de Mitry
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Alexa Demie
-Willie, viens on va tuer des gens !
-Blanche, tu veux pas arrêter de tuer tout le monde ?
| Conte : Folklore | Dans le monde des contes, je suis : : La Dame Blanche
Mon plan avait marché. Je le savais. Je n'avais jamais doutée. Tous mes plans étaient parfaits, donc celui-là en faisait aussi partie. La déesse me surprit tout de même (enfin si on pouvait réellement surprendre un fantôme) en me parlant alors que mes yeux étaient toujours fermés. Je les ouvris en un clin d’œil, prête à voir mon nouvel adversaire. Devant moi se tenait une femme dans une longue robe rouge avec des cheveux blonds ondulés. Je haussais un sourcil, la regardant de haut en bas alors qu'elle me demanda si je l'avais appelée. Non, idiote, t'étais arrivée par l'opération du Saint-Esprit. Je ne la connaissais que depuis à peine deux secondes, mais je la détestais déjà. Bon, cela pouvait aussi s'expliquer par le fait que je rejetais la faute de tous mes mariages ratés sur elle. Déesse du mariage quand ça l'arrange. Plutôt déesse de la tromperie et des cœurs brisés. Elle ne méritait que le même sort que ce qu'elle faisait subir aux autres.
-Plus besoin d'avoir un sifflet pour appeler une chienne à ce que je vois. Pratique.
La déesse semblait surprise. Parfait. Plus elle était décontenancée par la situation, mieux c'était pour moi. Ce n'était sûrement pas tous les jours qu'elle se faisait appeler dans une église, et là était tout le bonheur de la situation. Je ne savais pas comment battre une déesse. Apparemment, ils étaient immortels. Sûrement qu'ils n'avaient jamais croisé mon chemin. J'en avais marre de tuer les simples humains de Storybrooke, ça devenait trop facile. Au moins, les dieux ça annonçait un véritable challenge. Et si je ne pouvais vraiment pas la tuer, alors elle deviendrait mon esclave. C'était aussi simple que cela. Je vis ses yeux se poser sur mon revolver, puis sur mon couteau. Elle n'eut pas l'air effrayée, contrairement à mes attentes. Au contraire, elle semblait se moquer. J'allais lui faire ravaler son petit ton suffisant. Préparer tout cet attirail pour elle, bien sûr que si ! Je disparus en une seule seconde pour réapparaître derrière elle.
-Cet attirail, comme vous l'appeler, est la moindre des choses après que vous ayez gâché ma vie.
Je sortis le couteau de ma poche, le tenant de façon menaçante face à Héra tout en tournant autour d'elle. J'avais envie de prendre mon temps, de jouer avec elle, mais je devais me dépêcher. Je ne devais pas oublier que la police arrivera d'une minute à l'autre, une fois que le prête les aura prévenu de ce que j'avais fait pour être tranquille.
-J'ai entendue dire que vous étiez immortelle, c'est vrai ? On devrait vérifier non ? Simplement en plantant ce couteau dans le cœur, et on voit comment ça se passe !
J'eus un petit sourire en coin. Je ne savais absolument pas comment allait réagir la déesse. Elle n'avait pas l'air de s'inquiéter de quoi que ce soit. Je pensais être plus effrayant, mais aurais-je enfin trouvé un adversaire à ma taille ? Quelqu'un qui mérite réellement que je perde mon temps à essayer tant bien que mal de le tuer. Quelqu'un qui apportait un réel défi, bien trop monotone en ce moment. Monter une secte, tuer des gens pour avoir des primes et parfois aller en cours. Tout cela semblait trop monotone. Et je détestais la routine. Certes, mes missions n'étaient jamais les mêmes, ce qui me permettaient de ne jamais m'ennuyer, mais elles étaient toutes trop faciles. Il n'y avait aucun challenge à relever. "Je veux que tu tues mon concurrent" par ci "Je veux voir mon ex mort" par là. C'était toujours la même chose. Même échapper à la police et à la justice semblaient trop simples. Le shériff et la procureure n'étaient clairement pas à mon niveau. Enfin, c'était des choses qui ne méritaient pas ma particulière attention. Contrairement à cette déesse. Elle en était digne.
-A moins que vous préfériez que je vous égorge ?
Codage par Libella sur Graphiorum
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
Sa façon de l’appeler l’avait fait tiquer et son regard s’était immédiatement assombrit. “Chienne”. Y avait-il plus déshonorant ? Elle avait presque l’impression d’entendre Zeus ricaner dans un coin de sa tête mais elle se refusait à le faire venir dans un instant pareil. Elle n’était pas et n’avait jamais été une chienne. Une reine, bien sûre. Enchaînée, certes. Mais une chienne, jamais. Le seul point positif était qu’il n’y avait désormais plus aucun doute sur les intentions de cette femme des plus vulgaires. Elle avait horreur de voir les femmes être traitées comme inférieur, comme des animaux mais ce qu’elle détestait par-dessus tout, c’était lorsqu’une femme se liguait contre une autre femme en utilisant tous les codes du machisme. C’était ainsi que ces monstres gagnaient, parce que certaines d’entre elles se permettaient de les laisser gagner. Cela avait tout de révoltant pour la déesse et même si celle-ci aussi devait être sous sa protection, elle méritait tout de même une petite leçon.
Victoire haussa les sourcils lorsqu’elle vit la jeune femme disparaître mais sa surprise se transforma en un nouveau sourire goguenard lorsqu’elle entendit sa voix provenir de derrière elle. Elle voulait jouer à ce petit jeu, très bien... Elle ne put s’empêcher d’avoir un pouffement de rire méprisant lorsqu’elle entendit que la jeune femme la portait responsable des malheurs qui existait dans sa vie. Encore une ignorante qui parlait sans savoir. Elle l’observa tourner autour d’elle avec son couteau sans broncher, toujours le sourire aux lèvres. Elle avait besoin de se sentir puissante, elle lui laissait son petit moment de gloire avant la grande déculottée.
- C’est entièrement vrai. Oooh vous pouvez tout à fait essayez si vous parvenez à m’atteindre, mais je vous préviens, j’ai la peau assez dure. Outre mes vies de déesses je suis véritablement morte deux fois... et pourtant je suis là.
Elle avait étendu les bras comme pour se présenter. Elle finit par concéder d’un signe de tête.
- J'exagère peut-être un peu, la seconde fois, on m’a cru morte mais je ne l’étais pas vraiment.
Elle observa la lame lorsqu’elle lui proposa de l’égorger.
- Moui... loin d’être original mais la voie la plus logique si l’on considère que vous êtes en train de me braquer avec une arme blanche. Mais vous savez, très chère, je pense que je vais vous proposer une meilleure idée...
Elle claqua des doigts et instantanément la jeune femme tomba au sol, bâillonnée et ficelée avec tant d’expertise que la jeune femme ne pouvait plus bouger et à peine respirer, les liens l’oppressant à la poitrine. Sans se départir de son calme, Victoire s’approcha du saucisson qu’elle formait désormais et entreprit de la remettre en position assise en lui collant violemment le dos contre le banc de prière qui se trouvait derrière elle. Elle lui lança un sourire sympathique avant de lui dire :
- C’est mieux comme cela, non ? Ne vous énervez pas, vous allez user bien plus d’oxygène que vos liens ne peuvent ne vous le permettre. Vous ne semblez pas débutante dans le domaine de la violence humaine alors je pense que je ne vous apprends rien. Mais vous débitez tellement imbécillités que je serais fortement déçue si vous vous évanouissiez maintenant, vous comprenez. Alors on respire calmement et on se détends.
Elle se redressa pour aller chercher une chaise de prière qui était dans la rangée la plus proche de l’autel et la ramena jusqu’à l’endroit où gisait son prétendu agresseur. Elle s’assit lentement, le dos bien droit, les jambes croisées. Elle prit le temps d’observer l’église dans une vie d’ensemble avant de toiser la jeune femme devant elle.
- Joli lieu pour une vengeance. CA, c’est original. Je suppose donc que c’est votre mariage qui s’est mal passé, un mari violent, abusif ? Vous m’expliquerez cela en détail dans quelques minutes. Une chose est sûre, je ne suis nullement responsable de votre cas pauvre petite dinde sans cervelle. Vous avez un pouvoir intéressant. Vous venez donc je suppose d’un autre monde, proche du monde des contes. Quoi qu’il en soit, vous ne venez pas d’ici et si vous vous étiez renseigné un peu avant de vous lancer dans votre opération vengeance, vous auriez découvert que les divinités sont essentiellement liées à ce monde depuis toujours. Je n’ai aucune emprise et aucune vision sur votre ancien monde, je n’ai donc jamais pu vous protéger de ce qui vous est arrivé.
Elle soupira avant de se lever et de s’accroupir à la hauteur de la jeune femme.
- En revanche, quoi que vous ayez vécu, cela semble vous avoir fortement marqué et même si vos raisons n’étaient pas louables, il n’en est pas moins que vous m’avez appelé. Alors je vous écoute, en quoi puis-je vous aider maintenant sur ce qui vous est arrivé avant ? Qu’est-ce qui vous a rendu si amère?
Avec un sourire, elle lui avait retiré sans aucune douceur le bâillon avan de se relever et de retourner s’asseoir, les jambes croisées.
- C’est à vous.
Elle posa les deux mains sur son genou et l’observa avec un sourire aimable comme si elles étaient toutes les deux en train de prendre le thé et pas comme si l’une des deux avait ligotée l’autre et la toisait à présent de toute sa hauteur assise sur une chaise.
code by EXORDIUM. | imgs by tumblr
Blanche de Mitry
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Alexa Demie
-Willie, viens on va tuer des gens !
-Blanche, tu veux pas arrêter de tuer tout le monde ?
| Conte : Folklore | Dans le monde des contes, je suis : : La Dame Blanche
Elle allait le regretter. Oh oui, je lui ferais regretter d'avoir osé me ligoter comme un vulgaire otage. Je n'étais pas n'importe qui, et bien que je n'ai pas le pouvoir d'une déesse, je ferais tout ce qui était en mon pouvoir pour lui faire comprendre qui elle avait osée énerver. Je ne pouvais pas bouger à l'heure actuelle, étant obligée de l'écouter parler. Je ne voulais pas l'entendre, trouver des excuses, faire semblant de s'intéresser à moi. Je n'y croyais pas une seconde, pas après tout ce que cette salope m'avait fait subir. Elle n'avait aucun pouvoir sur ce qui se passait dans le monde des contes, selon elle. Mais, je savais très bien que c'était un mensonge. Un moyen pour elle de calmer ma colère. Comment une déesse pouvait-elle ne pas avoir le contrôle sur un territoire ? Elle était la déesse de quoi alors ? Un seul pauvre monde ? Si c'était vrai... elle devenait tout de suite moins impressionnante. Presque pathétique en réalité.
Elle osait penser que j'allais partager avec elle mes problèmes passés, mes peines de cœur. Non. Je n'étais pas ici pour parler ni pour prendre le thé, j'étais là pour me venger. Cette pauvre folle essayait-elle réellement de m'amadouer après m'avoir ligoté et bailloné ? Comme si elle ne connaissait pas déjà toutes les réponses aux questions qu'elle me posait. Elle me dégoutait. Elle avait raison sur un point, cependant. Malgré toute ma volonté à vouloir m'en prendre à elle, essayer ne servirait à rien. Elle m'avait ligoté d'une façon qui m'empêchait de bouger et plus j'essayerais de sortir, plus mes liens se resserraient. J'étais à sa merci, et je détestais cette sensation. C'était inhabituel. Habituellement, j'étais celle qui torturait l'autre, pas l'inverse. J'étais toujours la dominante, jamais la dominée. Ce changement soudain de rôle... Je détestais ça. Il fallait que je reprenne ma position initiale... Le problème était que je n'avais aucune idée comment. J'avais déjà combattu des humains lambda, des sorciers, des chasseurs de fantôme et même des démons et des anges mais une divinité... Jamais. Je n'avais pas peur, oh non, loin de là, c'était seulement un territoire inconnu que je me ferais un plaisir de dominer, comme le reste. Rien ne me résistait. Elle finit par m'enlever le bâillon. Enfin...
-Vous pensez vraiment que je vais vous raconter les fois où je me suis fais briser le coeur comme si nous étions des amies de longue date ? Vous êtes la déesse du mariage, vous devriez le savoir. Et ne me ressortez pas votre excuse du monde des contes, mon deuxième mariage était à Storybrooke. Donc, maintenant vous allez calmement me retirer ces liens et m'expliquer comment vous êtes morte une fois. Ce serait sympa de recommencer vous ne pensez pas ?
Bien sûr, je n'étais pas vraiment en mesure de la menacer. Elle me dominait, que je l'accepte ou non. Et elle n'avait pas l'air d'accepter mon refus comme une réponse. Je soupirais. Sérieusement ? Pourquoi tenait-elle à vouloir savoir ce qui m'était arrivé ? Plus elle s'intéressait à moi et plus j'avais envie de me débattre pour la tabasser. Personne ne s'intéressait à moi. A part Willie, alors pourquoi une inconnue le voudrait. Parce que j'étais sous sa protection ? Parce qu'elle avait enfin décidé de me protéger après des siècles de souffrance ? C'était difficile à croire et je ne voulais, de toute façon, pas y croire. Malheureusement, je me rendais compte que j'allais devoir lui dire ce qu'elle voulait entendre. Elle ne voulait pas, ou du moins pas beaucoup, me blesser. Si je répondais à ces questions elle finirait bien par me libérer. Et en tant qu'immortelle, elle avait tout son temps devant elle. Je n'avais pas d'autres choix...
-Bon... J'ai vécu deux mariages. Dans le monde des contes, mon mari m'a assassiné pour avoir mon héritage et se remarier avec celle qu'il aimait vraiment. Je suis devenu un fantôme après ma mort. A Storybrooke, j'ai épousé un homme en cachette que mes parents ont empoisonnés ensuite. Deux mariages des plus heureux que vous avez su protégé comme il se devait. Contente ? Mais vous ne pouvez rien faire maintenant pour m'aider, à part mourir. Vous n'êtes pas une déesse protectrice. Je suis sûre que vous amusez bien à Olympe à regarder les humains souffrir quand vous êtes sensés les protéger. Vous me dégoutez. déblatérais-je en lui crachant au visage.
Je pensais qu'il valait mieux passer sous silence le fait que j'ai tué mes parents pour venger mon second mari et que les siècles que j'ai passé en tant que fantôme ne se résumaient qu'au sang et à la terreur. Pas que j'en avais honte, loin de là, mais je préférais qu'elle me sous-estime. Et je ne connaissais pas la relation entre les divinités et la police. Si je confessais certains crimes, il était possible qu'elle me le fasse payer. En parlant de police... J'entendais alors les sirènes. Forcément. La petite messe qui se tenait dans l'église à mon arrivée avait enfin pris sa vengeance. Je les avais viré puisque j'avais besoin du lieu, tout en les menaçant et la police arrivait enfin pour m'arrêter. Dans d'autres circonstances, j'en avais rien à faire mais... avec ces liens je ne pouvais pas fuir. J'avais essayé de me retransformer en fantôme pour passer à travers mais ceux-ci devaient être magiques puisque je n'arrivais pas à passer au travers, quoi que je fasse. Quelle plaie. Mais, je devais me tirer de là. Autant miser sur la culpabilité de mon adversaire.
-La police arrive. Pour moi. Vous comptez prendre votre rôle de protectrice au sérieux une fois ou me laisser ici à mon propre sort ?
Codage par Libella sur Graphiorum
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
- Vous êtes divertissante mais à la longue vous en devenez un peu épuisante jeune fille.
Elle la toisant sans aucun sourire, son visage ne démontrant que le constat qu’elle venait de faire tandis qu’elle l’avait questionné sur le fait de vouloir tout lui faire raconter. Elle était aussi revenue sur sa lubie stupide de vouloir la tuer.
- Alors là, si vous pensez que je vais vous le dire, vous vous fourvoyez bien plus que moi lorsque je vous demande de me raconter votre histoire. Ce que vous ne comprenez pas, c’est que non, je n’ai aucune envie que nous devenions amie, vous êtes bien trop agressive pour cela, si j’ai choisi un paon plutôt qu’un rottweiler pour animal de compagnie c’est qu’il y a une raison, ma chère.
Elle l’avait regardé quelques secondes avant de préciser :
- Vous n’êtes qu’une enfant qui fait un gros caprice. Vous voulez vous venger et vous refuser d’écouter ce qu’on vous dit car vous pensez déjà tout savoir. Vous voulez trouver une solution à votre problème, vous ne vous êtes pas sentie aidée et maintenant que je vous propose mon aide vous me la jetez à la figure. Réfléchissez un peu, si je me contre fichais de votre sors, pourquoi aurais-je répondu à l’appel aujourd’hui ? Vous pensez sincèrement que j’ai des excuses à vous fournir ? Je ne vous connais pas, vous n’êtes pas chère à mon cœur et je suis au regret de vous dire que vous ne pouvez rien contre moi, alors pourquoi diable chercherai-je des excuses où il n’y en a pas ?
Elle l’avait regardé avec un air atterré qui en disait long sur ce qu’elle pensait de sa stupidité. Et la jeune femme avait continuait à se débattre comme un asticot que le posait au bout d’un hameçon et patiemment, Victoire l’avait laissé faire sans broncher. Elle avait bien plus de temps que la brunette au sol, elle se fatiguerait bien assez vite. Et cela ne tardait pas d’ailleurs à arriver. Lorsqu'elle se décida enfin à parler, la déesse écarta les bras avant de frapper une fois dans ses mains, comme pour la remercier de façon sarcastique d’enfin coopérer. Sur toutes les aides qu’elle pouvait désormais faire grâce à liberté il fallait qu’elle se coltine cette fille. Pourtant, elle refusait d’abandonner. Pas parce que cette fille était pleine de rancœur envers elle, non elle n’avait jamais été aimée de sa “famille” et elle s’en contre-fichait. Pas plus parce qu’elle lui faisait peur. Mais parce qu’elle était en souffrance et qu’il était de son devoir de l’écouter, quoi qu’il en coûte, qui qu’elle fut. Elle avait donc été attentive à l’histoire qu’elle lui racontait. La tragédie de son premier mariage, l’horreur de son second. Elle avait eu un sourire mauvais et carnassier avec un pouffement de rire méprisant lorsqu’elle avait supposé qu’elle se fût bien amusée jusqu’alors. Comme elle pouvait se tromper cette petite dinde. Ce n’était pas elle qui avait eu un mari si despotique que tous les autres dieux en tremblaient de peur, pas elle qui avait dû céder à tous ses caprices, qui avait été violée à de maintes reprises pour ses expériences, qui avait vu ses enfants enlevés loin d’elle ou mourir devant ses yeux. Non elle ne savait pas tout ça et Victoire n’avait aucune envie de s’en confier mais niveau mariage, elle ne pouvait pas vraiment dire que le sien non plus avait été une partie de plaisir.
Les bruits de sirènes de police l’avaient sorti de son état de second, à mi-chemin entre la rage et les souvenirs de cette vie lointaine. Elle avait continué à l’observer sans bouger tandis que les sirènes se rapprochaient. La jeune femme était faite, faite comme un rat et elle le savait. Elle avait presque senti une pointe de panique lors de sa dernière phrase et les mots employés trahissaient clairement son besoin d’être emmené loin d’ici. Victoire laissa traîner le mystère sur son sort.
- Je ne sais pas. Je dois vous sauvez vous penser ? Vous MÉRITEZ d’être sauvée, vous pensez ? On n'est nullement protégé juste parce qu’on l’exige. On est protégé soit parce qu’on le mérite par sa réputation, soit par l’amour que l’on crée chez son protecteur. Vous savez que dans l’antiquité, lorsque les humains croyaient encore en nous, ils nous faisaient des offrandes pour espérer notre protection ? Et vous, vous vous êtes contentée de m’insulter et de tenter de me tuer alors devrais-je vraiment vous protéger du sort qui vous attends et que vous méritez ? Je ne vous ai nullement obligé à ouvrir le feu dans une église après tout. Et malheureusement, je crois qu’il n’y existe aucun dieu qui ne s’occupe de ce domaine.
Au-dehors, on avait entendu des pneus crissés en s’arrêtant dans l’aller. Des portières de voiture avaient claqué à la volée. Ils se rapprochaient et pourtant Victoire la toisait toujours aussi froidement sans bouger.
- J’ai toujours pris mon rôle au sérieux. Je n’ai juste jamais vraiment pu l’honorer et encore moins comme vous l’imaginez. Si je ne le prenais pas au sérieux, je ne serais pas venue. Mais rien ne m’oblige de rester. Je ne suis pas une esclave.
Les pas s’approchaient dangereusement à présent. La porte principale s’apprêtait à s’ouvrir lorsque d’un geste nonchalant de la main, sans la quitter des yeux, elle la téléporta avec elle. Elles étaient désormais assises l’une à côté de l’autre dans un endroit paradisiaque, sans aucun doute loin de Storybrooke. Le fond de l’air était chaud, elles étaient assises en haut d’une falaise qui surplombaient l’océan et les reflets du soleils qui dansaient au travers des vagues. La jeune femme n’était plus attachée et Victoire soupira.
- A croire que je dois être masochiste... à vous de vous montrer digne de ce que je viens de vous offrir. Ça s’appelle une seconde chance. J'ai cru comprendre que vous en avez jusqu’alors terriblement manqué, alors voilà pour vous, faîtes en bon usage. Vous pouvez me pousser directement dans le vide si ça vous chante mais je suis au regret de vous dire que je me serai téléportée avant d’atteindre l’eau et vous resterez ici, seule, comme la pauvre idiote que vous êtes.
Elle continuait à fixer l’horizon pendant un moment avant de lâcher :
- Ce qu’il vous faut, c’est vous pardonnez à vous-même. La voilà l’aide que vous cherchez. Me tuer ne vous soulagera en rien en revanche. Dans le monde dans lequel vous viviez je n’existais pas, j’étais même sans doute inconnue et pourtant vous êtes devenue un fantôme à votre mort. On raconte que les fantômes sont les âmes qui restent le temps d’accomplir leur dernier travail. Comment aurais-je pu être votre dernier travail à ce moment ? C’est absurde... Ce travail, il est en vous, juste en vous, il n’a rien à voir avec moi.