Le chocolat résout tous les problèmes !

Eliana & Anna

Je ne pensais pas tomber sur toi !

Revenir à Storybrooke lui semblait étrange. La ville semblait ne pas avoir changée, tout en étant différente de son souvenir. Parce qu’elle avait grandi ? Parce qu’elle se sentait plus sûre d’elle ? Eliana n’en avait aucune idée. Mais au fond, cela lui faisait plaisir de rentrer. D’autant qu’elle revenait avec plusieurs objectifs, dont celui de retrouver sa famille. Ses vrais parents lui manquaient et ils n’avaient été déjà que trop séparés. Et puis, il serait intéressant également de savoir si ses cousines étaient là également. Eliana ne savait pas trop ce qu’il s’était passé pour Anna et Elsa dans le monde des contes, si ce n’était qu’Anna avait fini par devenir Reine d’Arendelle.

Bref, elle n’avait que peu d’informations sur sa famille déjà de base, mais avec la Malédiction, toutes les cartes avaient été de nouveau redistribuées et les recherches s’annonçaient compliquées. Après tout, elle s’était bien retrouvée avec Gothel en mère. Mais cette fois comme sa véritable mère. Et Eliana n’avait pas trop à se plaindre de Gothel… Car à part la surprotégée, elle ne lui avait pas fait grand-chose. Et la jeune femme était surprise de voir qu’elle avait eu une enfance quasiment normale. Son besoin de vivre, d’expérimenter, avait cependant pris le dessus et elle ne s’en voulait pas trop d’avoir abandonné sa mère.

Avec un soupir, Eliana poussa la porte de la chocolaterie de la ville. Quand on avait une peine, un besoin de réconfort, rien ne valait le chocolat. Alors avant de déprimer vis-à-vis de ses recherches qu’elle n’avait même pas encore commencées, l’ancienne princesse voulait faire le plein de chocolats. Et comme elle aimait les choses de qualité, elle était venue dans cette boutique dont on disait que c’était le Lapin de Pâques qui la tenait. Vu les habitants de la ville, c’était sans doute vrai. La jeune femme regarda attentivement les vitrines de présentation en faisant la queue, se concentrant sur le choix qu’elle ferait jusqu’à ce qu’elle n’arrive à la caisse. En relevant la tête, la peintre eut un sursaut de surprise.

- Anna ?! S’exclama-t-elle en voyant la jeune femme rousse en face d’elle.

C’était trop beau pour être réel. Alors qu’elle pensait mettre énormément de temps à retrouver sa famille, voilà qu’elle se retrouvait devant une jeune femme qui ressemblait à sa cousine ! Chance ? Destin ? Magie ? Eliana ne savait pas trop et au fond elle s’en fichait pas mal s’il s’agissait bien de sa cousine. En tout cas, ça voudrait bel et bien dire que le chocolat résolvait tous les problèmes !

Chaque jour, c’était un peu la course à la maison. En ce moment, Matthew rechignait tous les matins pour aller à la crèche, et quand je demandais au personnel, a priori il n’y avait pas de problème quand il y était, que ce soit dans son comportement ou bien avec les autres enfants. Je le soupçonnais donc de vouloir rester pour jouer avec Zephyr, le chiot Samoyède de presque 4 mois qui avait rejoint les rangs de la famille. Et évidemment, Zephyr était également du genre à tout mettre en œuvre pour avoir son copain de jeu avec lui. Ce matin, j’avais donc été ferme pour tous les deux. Déjà parce que je devais poser des limites à mon fils de deux ans, et qu’en plus éduquer un chiot c’était aussi montrer qui était le dominant dans cette maison, et il était hors de question que ce soit Zephyr. Il avait beau avoir une bouille de bébé ours polaire avec son épaisse fourrure blanche, et le dont d’amadouer les foules pas question de me laisser avoir. Lui aussi, devait aller à la garderie. A l’école des chiots où j’allais chaque semaine pour avoir des conseils et de l’aide pour éduquer Zephyr, lors de la première séance ils m’avaient expliqué qu’ils avaient également une garderie pour chien, ça permettait de les sociabiliser et ainsi ils ne restaient pas tout seuls pendant que les maîtres étaient au travail.

J’avais donc déposé Matthew à la crèche, en lui disant que ce soir c’était Tohru qui viendrait le chercher, contrairement à hier où c’était moi. Je relayais l’information au personnel qui de toute façon, connaissait les personnes autorisés à venir chercher mon fils. En dehors de sa babysitter, sa tante et son grand-père il n’y avait que moi qui pouvait le faire, et ils avaient déjà vu au moins une fois le visage de tout le monde -j’avais aussi prit soin, de montrer François quand il avait son autre tête des fois que...-

Après ça, j’avais enfourché mon vélo, et j’étais partie direction la boutique. Comme j’avais fait un léger détour pour me rendre à la garderie canine, je pédalais à pleine vitesse, tout en prenant soin de prendre les petites rues de la ville, qui étaient moins fréquentés et m’offraient en plus de ça, un raccourcit. Comme les gens roulaient comme des dingues, et que d’autres cyclistes pouvaient parfois s’avérer encore plus dangereux à vélo qu’en voiture, je préférais prendre mes chemins, et évité ceux de monsieur et madame tout le monde afin d’éviter de me faire renverser ou je ne sais quoi d’autres. Une fois arrivé, j’avais comme à mon habitude, prit la porte du garage pour entrer afin d’y laisser mon vélo. Après quoi, j’avais fait le chemin habituel, entrepôt, vestiaire pour mettre ma tenue de travail, atelier, et finalement la boutique. J’avais prit soin de saluer Aster, qui était toujours là avant moi, afin de pouvoir ouvrir la boutique en premier. On avait comme chaque matin, fait un point sur le stock ensemble, recommandé des fèves de cacao à notre fournisseur, et puis on s’était attelé à la préparation de chocolat.

Il y avait plusieurs périodes dans l’année où en tant que chocolatier, il fallait mettre deux fois plus la main à la pâte. Et on était en plein dedans avec Pâques. Qui plus est, lorsque son patron était le Lapin de Pâques, ça rigolait pas. C’était LA période la plus importante. Mais comme j’étais moi-même passionnée par mon travail, devoir enchaîner préparation, commande, livraisons et vente ne me dérangeait pas. De même que le nombre de clients qu’on allait avoir aujourd’hui. Depuis le temps, j’étais largement habituée à tout ça. Je travaillais ici depuis pratiquement le levé de la malédiction et je savais que c’était une place que je n’échangerais contre rien au monde. Et ce peut importe ce qu’Elsa pourrait bien en dire.

Quand l’ouverture aux clients se fit, je filais m’installer devant le comptoir pour accueillir les premiers consommateur. Ou plutôt la file de consommateur, ils semblaient tous s’être passé le mot pour venir aujourd’hui. Alors, je m’appliquais sourire aux lèvres a tous les servir comme il se devait jusqu’à ce que mon prénom ne détourne mon attention, afin d’identifier la personne qui l’avait prononcé.

Il s’agissait d’une jeune femme d’à peu près mon âge, les cheveux bruns courts et un visage que j’avais déjà vu auparavant pour pouvoir l’identifier sans problème :

- Raiponce ! M’exclamais-je aux anges

Ça alors, je m’étais tout sauf attendue à la revoir aujourd’hui. C’est vrai qu’après la malédiction, j’avais passé un certain temps à courir après Elsa, pour essayer de lui faire comprendre que jouer à fuis moi je te suis, suis moi je te fuis ça allait bien cinq minutes. Et puis ensuite, il y avait eu Aaron, Matthew, François...Bref, tout un nouveau pan de la famille s’était rajouté. Aaron nous avait ensuite quitté, ça allait bientôt faire un an et j’avais dût composer avec le statu de mère célibataire. On était pas marié, alors je ne pouvais pas vraiment dire « veuve ». Si bien, que je n’avais pas vraiment prit le temps d’aller voir mon oncle et ma tante, ni de chercher ma cousine. Je m’en voulais un peu, parce qu’on avait bien accroché avec Raiponce, quand elle était venue au couronnement d’Elsa. Évidemment, il y avait eu la dispute l’hiver à Arendelle, moi qui me lançait à la poursuite de ma sœur...Et Raiponce qui entre tous ces évènements étaient reparti à Corona. Au final, on ne se connaissait pas beaucoup c’est vrai, mais quelque part le fait qu’elle soit là, aujourd’hui devant moi, était peut-être un signe :

- Ça alors, si je m’attendais ! Enfin, pas que j’ai pas pensé au fait qu’on puisse se retrouver ici hein, mais là comme ça, j’y aurais jamais pensé. Comment tu vas ? Ça fait super longtemps. Oh tiens goûte ! Repris-je en attrapant la boîte dans laquelle se trouvait plusieurs ballotins destiné à être mit à la disposition des clients pour goûter et se faire une idée de ce qu’on vendait.

Comme d’habitude, j’avais enchaîné les mots les uns à la suite des autres, de manière presque surexcitée. Pas sûr, qu’elle ait eu le temps de bien comprendre tout ce flot de paroles.

- En tout cas, ça me fait super plaisir de te revoir, appuyais-je

Comme si ça, elle ne l’avait pas déjà compris…

Le chocolat résout tous les problèmes !

Eliana & Anna

Je ne pensais pas tomber sur toi !

Même si elles ne s’étaient pas vues très longtemps, Eliana n’avait pas hésité. Elle avait reconnu sa cousine immédiatement et la réciproque était tout aussi vraie. Ravie, la plus jeune n’avait qu’une envie, c’était de sautiller sur place mais elle se retenait parce que ça n’aurait pas été du tout mature et qu’elle avait passé l’âge. Mais elle était si heureuse ! Ça avait bien collé avec Anna lorsqu’elles s’étaient rencontrées et puis sa présence signifiait qu’il y avait des membres de sa famille biologique ici, alors c’était un espoir de pouvoir retrouver ses parents un jour !

- Mais moi non plus ! Répondit-elle. Je pensais venir chercher du chocolat, pas retrouver ma cousine ! Mais note bien que je suis ravie de t’avoir trouvée ! Sourit-elle avant même d’éclater de rire parce qu’elles parlaient toutes les deux en même temps. Merci. Lui dit-elle en prenant un chocolat. Je vais très bien et toi ? Tu es seule ici ou tu as déjà retrouvé des gens de la famille ? J’ai tellement de questions et…

Et des clients derrière elles commençaient à râler de voir que ça s’éternisait tout ça. Bon, certes elle prenait son temps, mais ils pouvaient bien attendre non ?!

- Oh mais faites preuve d’un peu d’humanité ! S’exclama-t-elle en se tournant vers les clients qui râlaient. Je viens de retrouver ma cousine après des années de malédiction, vous pouvez bien attendre un peu avant de commander du chocolat non ?! Leur dit-elle avant de se tourner vers Anna. Non mais… Je sais que le chocolat arrange toujours les choses, mais là pour le coup, on pourrait me laisser profiter… Dit-elle, légèrement boudeuse. Est-ce que tu crois qu’on pourrait se retrouver un peu plus tard dans la journée pour discuter ? Comme ça, j’arrêterai de te monopoliser puisque ça ne plait pas à certains ! Proposa-t-elle en haussant un peu le ton sur la fin de sa phrase. Et j’étais venue pour avoir un assortiment, si tu en as des tous prêts ça me va très bien. Ajouta-t-elle, toute joyeuse.

Eliana ne voulait pas trop monopoliser l’attention de sa cousine malgré tout. Ceci dit, elle était tellement joyeuse de l’avoir retrouvé qu’elle n’avait pas envie de partir non plus. Mais bon, la jeune femme était assez consciente qu’il fallait que les commerces tournent, surtout qu’on était à Pâques et que le chocolat avait énormément la côte en cette période. Le mieux était donc de proposer à Anna de se revoir un peu plus tard. Elle pourrait même amener à déjeuner tiens ! Enfin, si sa cousine lui disait ce qu’elle aimait parce que ça, la princesse n’en avait aucune idée.

Bon, évidemment les retrouvailles en plein pendant mes heures de travail c’était pas nécessairement le top. Les clients se mettaient à râler, et ça agaçait un peu Raiponce, ce que je pouvais comprendre. Ça faisait plus de 28 ans qu’on s’était pas vu notamment à cause de la malédiction et tout ce qui en avait découlé. Moi aussi, j’avais bien envie de passer du temps avec elle. D’ailleurs, ça me donnait une idée. Aster ne serait pas contre, et puis de toute façon il me devait bien ça pour tenter de le pousser dans les bras de Nyx. Bon okay, il était pas au courant mais quand même, j’aurais pas accourut comme je l’ai fait à Noël pour lui filer un coup de main si ça avait été n’importe qui et pour n’importe quelle raison. C’était marrant n’empêche de repenser à ça, alors que Nyx s’était justement déguisée en Raiponce cette fois-là.

- Je vais te faire ça ! M’exclamais-je pour l’assortiment

Attrapant une boîte, je commençais à réfléchir avant d’y mettre soigneusement une sélection des chocolats qu’on avait en vitrine, j’en profitais pour glisser une ou deux nouveautés comme le chocolat noir vanille ou bien le chocolat au lait griotte tonka. On passait notre temps à se renouveler et à inventer de nouvelles choses. L’autre jour, on avait tenté le chocolat noir et piment d’Espelette. La plupart des gens pourraient penser que c’était un mélange qui se mariait mal mais pas du tout. Et quand je faisais mes assortiments je faisais toujours en sorte de mettre les trois sortes de chocolat : noir, lait et blanc ainsi que des nouveautés. Ca permettait aux gens de découvrir sans arrêt de nouvelles choses et de cesser d’avoir des préjugés comme « le chocolat noire c’est trop amère » ou « le chocolat blanc c’est trop sucré. » Je mettais toujours tout en œuvre afin ce casser au maximum les préjugés.

- Et voilààà, dis-je à ma cousine en lui tendant la boîte. Tu peux mettre l’argent sur le comptoir, j’reviens juste dans 30 petites secondes. Le temps de voir un truc avec mon patron.

Passant la double porte, afin d’entrer dans l’atelier je trouvais Aster en train d’apporter la touche final à une tablette de chocolat. Le laissant terminer j’attendis patiemment, avant de me racler la gorge et de commencer à prendre la parole avant d’être grossièrement coupé :

« C’est pour quoi rouquine ? » Grommela-t-il

Levant les yeux au ciel pour la forme, je me contentais simplement de continuer là où il m’avait interrompu :

- Dit-moi, j’peux prendre une pause plus ou moins longue ? Il se trouve que Raiponce -et par là j’entends ma cousine Raiponce- m’a par hasard rendue une petite visite, en fait elle venait pour un assortiment et puis POUF ! Elle est tombée sur moi. Dooonc, comme on s’est pas vu depuis genre hyper longtemps est-ce que ce serait possible de passer un peu de temps avec elle ?

Si je tentais la technique du chien battu, est-ce que ça marcherait ou bien j’enfonçais directement le couteau dans la plaie en parlant du bénévolat à l’hôpital ? Apparemment, ni l’un ni l’autre, ça se voyait à la tête d’Aster qu’il allait dire oui. C’était des petits signes comme ça, qui ne trompent pas. Je le connaissais depuis suffisamment longtemps maintenant pour le reconnaître. Alors je fit taire mon impatience, faisant mine d’attendre tranquillement le verdict

« Okay c’est bon, j’vais m’occuper de la boutique en attendant. » Capitula-t-il

- Yeaaah, merci !

Sans plus de cérémonie, je franchit a nouveau l’espace séparant l’atelier de la boutique et rendait littéralement mon tablier à mon patron, pendant qu’il s’installait dans la partie vente, il s’occupa en priorité d’encaisser ma cousine, dont je prit immédiatement le bras sous le mien pour l’entraîner à ma suite. C’était cool de bosser avec Aster, passé la première impression on voyait qu’il était super en tant que patron et puis l’avantage de m’avoir eu en apprentissage et m’avoir embauchée juste après, c’était qu’on savait comment on fonctionnait tous les deux, en tant que patron/employé on se faisait confiance, et même en tant qu’amis d’ailleurs. Même si je savais qu’il serait pas le genre à l’admettre a haute voix.

- Aster peut se passer de moi, pendant un certain moment. J’reviendrais avant qu’il ne décide d’envoyer boulé les clients trop pénible. Comme ça, on peut aller discuter tranquillement. Il y a une terrasse pas loin, on pourrait s’y installer. D’ailleurs pour répondre à ta question de tout à l’heure : j’ai retrouvé Elsa. C’est un peu la première personne que j’ai cherché une fois la malédiction rompu. Bon, j’te cache pas que ça a pas été très facile. Comme t’es partie avant le désastre j’te fais un topo rapide : on s’est disputé, je lui ai piqué son gant, et en fait elle nous a jouer le remake de l’age de glace en plongeant Arendelle dans un hiver qui dure depuis qu’on est à Storybrooke. Il y a qu’elle qui peut régler les choses, et comme on est pas à Arendelle c’est un touuut petit peu compliqué. Au début on a un peu joué, a suis moi je te fuis, fuis je te suis. Et puis, il y a genre deux ans de ça on a ENFIN réussis à agir comme de vrais sœurs.

Et tout ça, c’était grâce à Matthew. Alors oui, Elsa avait pas apprécié que je ne lui dise rien concernant ma grossesse. Mais en même temps, j’lavais déjà imaginé tenté de m’enfermer dans un couvent, donc j’avais joué la carte de la prudence. Sans parler du fait qu’elle était pas vraiment la personne la plus abordable de la terre. Dès que j’essayais d’engager la conversation ou même de l’approcher ne serait-ce qu’à 100 mètres, elle détalait comme un lapin. Donc, pour avoir une conversation on pouvait repasser à cette époque. Fort heureusement, tout est bien qui finit bien. Enfin, de ce côté là du moins. Le véritable happy ending eut été de ne pas perdre le père de Matthew. Mais ça, c’était une autre histoire et puis j’allais me mettre à plomber l’ambiance comme ça d’un coup en sortant cette nouvelle.

Le chocolat résout tous les problèmes !

Eliana & Anna

Je ne pensais pas tomber sur toi !

Les gens de Storybrooke avaient-ils déjà tous retrouvés les gens de leur famille depuis la fin de la Malédiction ? Ça devait dater s’ils se mettaient tous à grogner quand quelqu’un retrouvait un membre de sa famille. Eliana était cependant assez franche pour oser dire les choses. Heureusement qu’elle avait quitté cette ville pendant quelques années, ça lui avait permis d’apprendre plein de choses, notamment à ne plus se laisser faire ! Mince quoi, c’était sa cousine devant elle, les gens pouvaient bien comprendre non ?

Anna la rassura, lui disant qu’elle s’occupait du ballotin qui était la raison principale de sa venue avant de disparaître quelques minutes dans l’arrière-boutique. La rouquine avait manifestement un plan et la princesse était curieuse de savoir ce qu’elle préparait. En attendant, elle fit ce qu’Anna lui avait dit, à savoir préparer sa monnaie pour payer son ballotin. Puis sa cousine revint avec un homme grand et manifestement grognon. Eliana pencha légèrement la tête, se demandant s’il avait avalé un citron avant de venir dans la boutique. Enfin, elle préféra ne pas trop se poser de questions, puisqu’il avait manifestement autorisé sa cousine à prendre une pause, ça devait être quelqu’un de bien.

- Il a l’air un peu grognon non ? Chuchota-t-elle à sa cousine alors qu’elles avançaient vers la sortie. C’est pour ça que c’est toi en boutique et lui derrière ? Demanda-t-elle ensuite, curieuse, avant d’écouter attentivement ce qu’elle lui expliquait sur ses retrouvailles avec Elsa. En tout cas, vous avez l’air plus proches maintenant que lors du couronnement… Remarqua-t-elle avec joie. Enfin, vu comment tu en parles, avec chaleur, ça me paraît évident… Ajouta-t-elle, rougissant légèrement. Elsa a peur de ses pouvoirs ? La questionna-t-elle ensuite, curieuse. Même si j’ai eu des cheveux magiques, j’avoue que j’ai du mal à appréhender ce qu’elle a dû ressentir avec ses pouvoirs. Et pour Arendelle, vous n’êtes jamais retournées là-bas ? Je sais que cette ville a l’habitude d’embarquer les gens dans des aventures hors du commun, mais jamais rien là-bas ?

C’était un peu curieux non ? Il y avait tellement de trucs étranges qui se passaient ici qu’Eliana aurait cru que les filles seraient déjà retournées à Arendelle, même momentanément. Pour le coup, la peintre était plutôt pour qu’elles y repartent pour régler les choses, ça devait être très dur pour les habitants restants là-bas de vivre tous les jours en hiver. Et Elsa devait culpabiliser…

- En tout cas, si jamais je peux vous aider, n’hésite pas. Offrit-elle avec un sourire sincère. Raconte-moi un peu ce qu’il t’es arrivé depuis la fin de la Malédiction ?

Aster grognon ? A peeeiiiiine. Si on devait un jour créer l’award du meilleur grincheux, il serait inscrit d’office. Bon après au fond, il était pas méchant et généralement quand les parents amenaient leurs enfants dans la boutique là il devenait tout a coup hyper gentil et hyper patient. Même avec Matthew, ça passait crème et mon fils l’adorait clairement. Si seulement il pouvait récompenser mes efforts et ENFIN se rendre compte qu’il était amoureux de Nyx ce serait cool. Mais bon à ce niveau là, quelque chose me disait que je demandais légèrement la lune malheureusement. Ils étaient aussi nul l’un que l’autre sur ce point c’était affligeant et ça me collait des envies de leur hurler dessus mais passons.

- Aster a de la patience quand ça l’arrange donc pas souvent quoi. Et des fois on a des clients a qui on aimerait bien mettre deux tartes si tu vois ce que je veux dire. Admis-je en grimaçant.

C’était malheureusement le lot de tous les commerçants, on devait faire avec la clientèle qu’on avait qu’elle soit agréable ou non. Même si par moment, j’admettais qu’Aster pouvait se permettre de faire un peut son difficile vu que la chocolaterie marchait hyper bien, on avait même gagné le prix de meilleure de la ville. Alors on avait bien le droit d’être un chouïa exigeant sur la clientèle non ?

- Huuum pas à ma connaissance non. Répondis-je au sujet d’Arendelle. Ou alors, personne m’a prévenue ce qui est aussi une possibilité. J’connais pas tout le monde dans cette ville et Elsa encore moins. Alors il suffit qu’un groupe de personne avec lequel j’ai aucun lien y soit et allé et POUF ! Enfin, de toute façon il doit rien y avoir de très passionnant là-bas. De ce que j’en sais, le nuage a enveloppé tout le royaume, alors ça veut dire que tous les habitants sont ici. Il ne doit rester que les trolls là-bas et encore j’suis même pas sûre étant donné qu’Elsa a une salamandre magique comme animal de compagnie.

Ouais ça aussi, il allait falloir que je l’explique mais comme Raiponce m’avait demandé de lui raconter tout ce qu’il s’était passé depuis la fin de la malédiction je l’inclurais dans le lot. Il fallait juste que je réfléchisse par quel bout prendre tout ça, parce que mine de rien ça en faisait un paquet d’infos. Il m’était arrivé pas mal de choses depuis le levé de la malédiction, je n’étais pas resté en ville à rien faire. Et puis la famille s’était agrandit, alors j’allais irrémédiablement devoir parler d’Aaron. Ça me faisait toujours un peu mal d’en parler. Les gens pensaient qu’après un an, ça y est on avait notre deuil et la vie continuait mais non c’était pas le cas. J’aimerais bien qu’Elsa l’imprime ça d’ailleurs. Mais bon, comme de toute façon elle était focus sur l’idée de me trouver un prince, ce serait pas demain la veille qu’elle viendrait me présenter quelqu’un. Et puis, qu’elle s’occupe de son couple de toute façon. Ou plutôt de son dénie de couple, vu qu’elle passait son temps à nier sa relation avec François.

- Ça va être un peu long. Mis-je Raiponce en garde

Heureusement, on venait d’arriver à la terrasse où nous nous installâmes toutes les deux, j’en profitais pour commander et laissait ma cousine faire de même, tout en réfléchissant par quel bout prendre tout ça. Le mieux était peut-être encore d’insérer un genre d’ordre chronologique non ?

- Si c’est décousu, j’suis désolée. C’est qu’il y a pas mal de trucs à raconter. A la fin de la malédiction j’ai évidemment retrouvé Elsa, et pendant un long moment on a joué à « fuis je te suis, suis moi je te fuis. » Si bien que ça a finit par me saouler, alors j’ai plus ou moins « fait ma vie » de mon côté. Et il m’est arrivé pas mal de choses : déjà j’ai eu droit à une histoire de ceinture magique qui rend les gens amoureux, j’ai rencontré mon futur coloc comme ça d’ailleurs. Mais on est plus en contacte, il a quitté la ville il y a genre trois ans et il est pas revenu.

Et moi, sans aucune nouvelle j’avais simplement laissé le temps faire son œuvre et coupé les ponts. Je ne pouvais pas indéfiniment maintenir un lien avec un fantôme, c’est comme ça…

- J’ai aussi fait la rencontre de quelqu’un d’autres, on s’est recroisé lors d’une aventure commune et après j’ai plus eu de nouvelles jusqu’à ce que par hasard je tombe sur lui en allant faire un voyage à Coney Island. Il s’appelait Aaron, et c’était le père de Matthew, mon fils de deux ans et demi. C’est grâce à Matthew qu’on s’est vraiment rapproché avec Elsa.

Évidemment, si je ne le mentionnais pas je savais Raiponce parfaitement capable de comprendre ce qui était arrivé à Aaron étant donné ma manière d’en parler, ça et le fait que j’utilisais le passé pour en parler. Je ne pouvais pas non plus tout aborder d’un coup, sinon on en aurait pour des heures. Au final, j’avais simplement choisit d’aller à l’essentiel. Il y avait aussi des choses dont je ne pouvais pas parler comme la Magic League. Même Elsa et François n’étaient pas au courant, si pour François il n’avait pas vraiment besoin de protection comme c’était un dieu, je préférais tout de même ne pas impliquer ma famille plus que nécessaire là-dedans. De plus, on avait tous accepté en rentrant dans les rangs de garder nos identités secrète en dehors des membres de la ligue.

- J’ai vécu encore pas mal d’autre choses, j’ai rencontré des dieux -d’ailleurs le grand-père de Matthew en est un. J’ai un travail qui me plaît, je me suis liée d’amitié avec des gens, et ma meilleure amie est une sirène. Enfin, moi j’la considère comme ma meilleure amie. Et pas plus tard que cet automne, on s’est retrouvé embarqué dans une histoire ultra bizarre dans un hôtel du genre Shining avec Elsa.

Bon en même temps, c’était Storybrooke il se passait toujours des choses pas normales dans cette ville a force on apprenait un peu à vivre avec.

- Et toi alors, raconte moi qu’est qu’il t’es arrivé ? Est-ce que tu as retrouvé des gens ? En dehors de moi aujourd’hui évidemment.

Le chocolat résout tous les problèmes !

Eliana & Anna

Je ne pensais pas tomber sur toi !

Comment pouvait-on tenir un commerce en étant aussi grognon que ce que cet homme semblait l’être ? Ou alors il grognait beaucoup mais ne faisait aucun mal ? C’était possible, du moins en théorie. Eliana n’avait pas encore rencontré ce genre de personnes. Sans doute fallait-il du temps et de la confiance pour que chacun base le masque et qu’un lien puisse se créer. En tout cas, ça semblait être le cas entre Anna et son patron et ça, c’était cool.

- Ah, c’est sûr qu’il faut bien des bons côtés à chaque chose. T’imagine s’il était juste grognon et que ça ne soit pas utile à quelque chose ? Y a de quoi se décourager de travailler avec quelqu’un dans ce genre…

Elle ne parlait pas d’Aster, mais de façon plus générale. Quand elle avait fait ses études, il y avait eu quelques abrutis qu’elle avait dû décourager et c’était le mec le plus chiant qui l’avait aidé à l’époque, parce qu’elle ne s’était pas laissée faire. Comme quoi, les gens étaient bien plus que ce qu’ils laissaient paraître au premier abord…

- Oui, c’est logique… Dit-elle, songeuse. Ça veut dire que c’est la même chose pour Corona. Tous les habitants doivent être ici, dont mes parents…

Etait-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Eliana n’arrivait pas à se décider. Elle avait été séparée de ses parents durant 18 ans, les avait retrouvé et était restée avec eux durant 2 ans puis il y avait eu 28 ans de Malédiction. Autant dire donc qu’ils restaient des étrangers les uns pour les autres et que cela la perturbait quelque peu. Aussi se concentra-t-elle plutôt sur le truc le plus intéressant…

- Une salamandre magique ? S’écria-t-elle, souhaitant voir l’animal. Qu’est-ce qu’elle fait exactement cette petite bête ?

Et comment une bête qui aimait la chaleur pouvait-elle être avec la reine des neiges ? C’était passionnant comme mystère et Eliana était pressée d’en savoir plus. D’ailleurs, Anna commença ses explications alors qu’elles étaient arrivées au café et avaient commandé. La peintre se fit silencieuse, retenant bien tout ce qu’elle lui disait.

- À ce point-là ? C’est étrange de partir comme ça… T’es certaine qu’il ne lui est rien arrivé à ton ami ? Demanda-t-elle, perplexe.

On ne disparaissait pas comme ça en général, non ?

Anna continua, lui racontant comment elles s’étaient rapprochées, Elsa et elle : grâce à sa grossesse. Sensible, la jeune femme se garda bien de demander où était Aaron à présent : Anna en parlait au passé et ne paraissait pas en colère contre lui. Il n’était donc pas parti, mais était décédé. Un véritable drame à ses yeux, aussi ne dit-elle rien, se contentant de serrer doucement la main de sa cousine, sans commenter.

- Le grand-père de ton fils est un dieu ? S’étonna-t-elle. Eh bien… Futur souverain tant qu’Elsa n’a pas d’enfant et petit-fils de dieu, c’est un sacré CV. Plaisanta-t-elle. C’est lequel ? Le dieu je veux dire… Précisa-t-elle. Je travaille avec une déesse moi aussi. Par contre, je n’ai pas de créature aussi cool qu’une sirène dans mes contacts, je suis jalouse… Rigola-t-elle avant d’hausser les épaules. Moi ça a été très calme comparé à toi. J’ai été de nouveau élevée par Gothel, je n’ai encore retrouvé personne de mon monde, en dehors de toi bien évidemment. Dès que j’ai pu, je suis partie faire des études pour devenir restauratrice de tableau. Ça me permet de compléter avec mon statut d’artiste. Je suis aussi serveuse à mi-temps au Roni’s Bar, où je travaille avec Regina et Eloise. Regina n’est pas comme je l’imaginais et Eloise est… Disons qu’il faut la connaître, sans quoi on a l’impression qu’en plus d’être froide et hautaine, elle n’a aucune sensibilité pour les autres alors que j’ai vu que ce n’était pas vrai… Enfin voilà. Finit-elle en souriant.

Rien de bien palpitant comparé à Anna. En même temps, c’était ça quand on passait énormément de temps dans le reste du monde, moins enclin aux histoires bizarres que Storybrooke…

Peut-être Jack avait-il eu un motif particulier pour partir, mais quoi qu’il en soit les faits étaient là : il ne donnait plus aucune nouvelle, et personnellement même si je trouvais ça un peu triste j’avais en quelque sorte fait ma vie sans lui. Là, j’espérais surtout qu’il revienne pour Nyx, après tout c’était sa sœur. Et je savais parfaitement ce que ça faisait quand la personne avec qui on avait grandit était absente de sa vie. J’avais eu de la chance de retrouver et de réussir à vraiment forger un lien avec Elsa, on travaillait encore sur pas mal de choses mais depuis la naissance de Matthew il y avait quand même eu un sacré progrès. Donc j’espérais qu’un jour quand même il rentrerait à Storybrooke et que les choses iraient pour le mieux avec Nyx.

- Peut-être. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas de nouvelles depuis un moment. Si jamais un jour il revient en ville, je verrais éventuellement pour reprendre contacte mais en attendant, je continue ma vie.

C’était tout ce qu’il y avait a faire de toute façon. Je pouvais pas me déplacer, et aller le chercher je ne sais où pour le traîner par la peau du cou, c’était pas spécialement possible. Principalement parce que je n’avais absolument aucune idée de là où il était. Et puis, s’il avait souhaité partir sans prévenir personne j’y pouvais de toute façon pas grand-chose d’une part et ça devait vouloir dire qu’il ne voulait pas être retrouvé d’autre part. J’étais pas dans sa tête, mais personnellement c’était comme ça que j’interprétais les choses.

- Fra...Heuu Dionysos me rattrapais-je. Concernant la question au sujet de beau papa. C’est que j’ai beaucoup plus l’habitude de l’appeler « François » ou « Beau papa » expliquais-je, alors ça me vient plus « naturellement » que son nom en tant que dieu. Il dirige la chaîne de télé locale d’ailleurs. Et en ce qui concerne Elsa, j’ai pas franchement l’impression qu’elle ait pour projet d’avoir un héritier.

Ce que je trouvais dommage d’ailleurs, ça aurait été chouette pour Matthew d’avoir un cousin ou une cousine. Mais elle traitait Matthew comme celui qui hériterait du trône d’Arendelle et pas simplement un prince d’Arendelle. Restait a voir, si lui développerait à l’avenir plus d’intérêt que moi pour la tâche. J’avais toujours estimé que gouverner c’était le rôle d’Elsa, moi ça m’avait jamais vraiment branché. Je rêvais, d’aventure et de voyages. Je me disais que je pourrais partir explorer d’autres pays, avec un peu de chance si j’étudiais suffisamment un jour je pourrais devenir l’ambassadrice d’Arendelle dans les autres pays. Qui de mieux qu’un membre de la famille royale pour tenir ce rôle ? Tout ce qui avait trait à la politique interne du royaume j’admettais que ça m’avait toujours pas mal ennuyé. Savoir si le duc de machin se plaçait à droite du comte de bidule pendant les banquets officiels ça me filait plus envie de bailler qu’autre chose.

- Mais hormis sa filiation on va dire, Matthew est un petit garçon comme un autre. Pas de pouvoirs, ni quoi que ce soit d’autres. Non pas que je ne l’aurais pas aimé s’il en avait eu, je l’aurais autant aimé que là, c’est mon fils et je ne m’imagine pas ne pas éprouver d’amour pour lui. Mais, ça fait un sujet de dispute en moins entre Elsa et François.

Ils auraient été cap de s’enguirlander pour savoir de quel côté ça venait…Honnêtement, j’étais bien contente que ce soit ça en moins à gérer. Ils se volaient suffisamment dans les plumes au quotidien, pas besoin de leur trouver un motif en plus pour les inciter à continuer. Quand on se retrouvait au milieu c’était vraiment tout sauf fun.

- Alors, c’est une Aster ta patronne répondis-je amusée. Intimidant, mais pas méchant au fond.

Comme quoi, les apparences ne faisaient pas tout. Les gens intimidant pouvaient en vérité se révéler être beaucoup plus sympa que ce que leur attitude ne laissait croire. Et encore, à l’époque j’étais terrifié par mon patron, mais avec le temps j’avais apprit à être plus détendue et au final je n’avais plus du tout peur de lui. J’en étais même à m’immiscer dans ses affaires amoureuses, il y avait quand même eu sacrément de progrès. Bon évidemment, il était pas au courant pour cette dernière partie mais en même temps il était même pas au courant qu’il était amoureux donc d’ici à ce qu’il fasse les connexions et se rende compte de ce qu’il se passait, clairement je pouvais encore mettre mon grain de sel autant que je le voulais.

- Elle fait du feu, mais genre littéralement en fait elle s’enflamme. Mais apparemment, elle a l’air d’aimer quand Elsa fait de la neige alors j’aurais tendance à dire qu’elles se sont bien trouvé. Elle l’a appelé « Francis ».

Et j’étais persuadée que c’était un hommage déguisé à François, mais inutile de le lui dire elle nierait tout pour pas changer cette tête de mule.

- Au moins tu m’as retrouvé moi. Et c’est déjà super ! D’ailleurs il va absolument falloir que tu rencontre Matthew. Huuum, est-ce que tu serais libre ce soir ? On pourrait aller le chercher ensemble !

J’étais sûr et certaine qu’il serait ravis de rencontrer Raiponce. Et maintenant que j’y pensais, il faudrait aussi que je lui raconte l’histoire de l’hôpital avec Aster, ce serait assez drôle. Bon rien a voir avec Matthew, quoi que sur le chemin j’avais dût lui expliquer mon lien avec baaah Raiponce justement. Donc rencontrer la « vrai » nul doute qu’il allait être aux anges. Et de mon côté, j’allais peut-être accessoirement pouvoir changer de programme quand il décidait de celui de la télé. Parce que voir ma tronche 26 fois par jour, merci mais non merci. En plus ce film, c’était juste n’importe quoi la fin c’était du bidon. Elsa ne m’avait JAMAIS dégelé le coeur. A la place, elle était resté dans sa montagne à faire sa drama queen en mode, je suis toute seule, je suis un monstre restez loin de moi. Peut-être qu’avec trois paires de baffes, il y aurait eu plus de résultat maintenant que j’y pensais.

Le chocolat résout tous les problèmes !

Eliana & Anna

Je ne pensais pas tomber sur toi !

Anna était beaucoup plus raisonnable qu’elle. Eliana n’était pas certaine de parvenir à une telle décision si son meilleur ami disparaissait un jour… Elle serait plutôt du genre à chercher à le retrouver pour l’engueuler avant de passer l’éponge sur tout ça et d’avancer. Mais bon, cela ne lui était pas arrivé, elle n’avait pas retrouvé Pascal donc bon…

- Je comprends, je crois. Dit-elle doucement. Puis de toute façon, tu as ton fils à t’occuper…

Et comme pour la plupart des mères, l’enfant passait avant tout le reste. Du moins était-ce qu’elle pensait du peu que lui avait dit la rouquine jusque-là. Mais rien que ça, ça divergeait grandement de l’attitude de Gothel… Sa mère adoptive ne supportait pas quand l’attention n’était pas sur elle et surtout, elle estimait savoir toujours tout mieux que tout le monde. Oh, avec les adultes, elle montrait cette facette avec prudence, mais avec les plus jeunes, c’était visible… Quand on était adulte justement. Enfant, elle n’avait jamais rien compris à ce comportement, le trouvant parfaitement normal, que cela soit dans le monde des contes ou à Storybrooke…

- Dionysos… C’est celui du vin non ? Questionna-t-elle, curieuse. À toi le vin et à moi la sagesse. Plaisanta-t-elle en référence aux dieux qu’elles connaissaient toutes deux. Peut-être que ça lui viendra un jour… Dit-elle pour réconforter un peu Anna. A force de côtoyer Matthew, on ne sait jamais ! Fit-elle avec un sourire.

Et puis après tout, ça n’avait plus trop d’importance à présent d’être souveraine et d’avoir un héritier… Elles ne retourneraient jamais dans leur monde, pas de façon définitive en tout cas. Une nouvelle vie s’ouvrait à elle et ce n’était pas forcément plus mal. Eliana avait même des soucis à continuer à accepter son mariage avec Eugène sans problème. Oh, elle l’aimait, elle le savait. Mais au final, en étant dans ce monde, elle s’était rendue compte qu’ils étaient très certainement allés bien trop vite. À Corona, cela ne l’avait pas choqué mais maintenant qu’elle avait aussi les souvenirs d’une fausse vie en tant qu’américaine lambda, cela lui avait sauté aux yeux. Elle n’était donc pas certaine de vouloir continuer un mariage qui de toute façon n’existait pas ici… Avant, elle rêvait de romantisme, de découverte de l’autre… Avec Eugène toujours, mais elle voulait recommencer les choses. Avant de continuer sa vie.

- Ah parce qu’ils passent leur temps à s’engueuler ? Demanda-t-elle. Pourquoi ? Attirance sexuelle refoulée ? On voit souvent ça dans les films… Même si notre vie est loin d’être un film, à Storybrooke, c’est possible que ça se passe aussi non ? T’as déjà essayé de les enfermer dans une pièce et de jeter la clé ? Je t’aide si tu veux. Proposa-t-elle avec un sourire malicieux aux lèvres.

Peut-être même qu’avant elle irait parler à sa cousine ! Même si Elsa l’intimidait plus qu’Anna, elle était prête à tenter le coup, juste pour que la blonde puisse tester et passer à autre chose si au final ça n’était pas l’attirance qui la poussait à se friter régulièrement avec un dieu…

- C’est vrai. Sourit-elle. Tu crois que je peux le lui dire ? Rien que pour voir sa tête, d’autant qu’elle connait les nouveaux noms de tous ceux qu’elle a amené ici, c’est dingue…

Il fallait une mémoire de malade pour retenir tout ça d’ailleurs… Et Eliana se figea, se rendant compte que peut-être alors elle pourrait carrément demander à sa patronne les nouveaux noms de ses parents. Alors elle n’aurait plus qu’à aller les voir ! Et dans le même temps, elle craignait tellement de se rendre compte qu’ils vivaient très bien sans elle…

- Francis ? S’étonna-t-elle. Non mais c’est sûr, Elsa doit craquer pour ton beau-père ! Elle nomme sa salamandre avec un prénom dérivé de François, si ça, c’est pas un signe… Rigola-t-elle. En tout cas, ça va, pas d’incident avec la petite salamandre ? Avec un animal qui s’enflamme comme ça, ça ne doit pas être simple à gérer…

Elle-même n’avait pas d’animaux et le regrettait un peu. Un chien ou un chat, ça meublerait le silence parfois pesant de sa petite maison.

- Libre comme l’air. Répondit-elle avec un grand sourire. Ce soir, je ne travaille pas. Ton fils va déjà à l’école ou bien tu l’as mis à la crèche ? Questionna-t-elle, ravie de retrouver quelqu’un de sa famille.

Elle n’était plus seule. Et mine de rien, ce simple constat lui réchauffait le cœur comme jamais.

Voilà ! On était d’accord avec Raiponce, Elsa en pinçait totalement pour François et sa Salamandre elle l’avait appelé comme ça pour faire un hommage déguisé. Bon, j’étais même pas sûr qu’elle s’en soit rendu compte par elle-même maiiis, un jour il allait vraiment falloir que je lâche la remarque l’air de rien histoire de voir sa réaction j’étais a peu près certaine qu’elle nierait tout en bloque. Je ferais en sorte que Raiponce soit là également ce jour là, histoire de pas être la seule a pouvoir en profiter.

- Franchement, ça crève les yeux qu’ils se plaisent mais ils préfèrent faire comme si de rien n’était. Et d’ailleurs c’est pas les seuls, j’ai l’impression d’être entouré de boulets aveugles.

Si un jour j’envisageais de me recaser je prierais tous les dieux d’Arendelle pour ne JAMAIS être comme ma sœur ou mon patron, c’était désespérant. Et dire qu’elle espérait que je me case avec Aster, mais même pas en rêve ! Je passais plutôt mon temps à le rendre moins aveugle quant à ses sentiments pour Nyx. C’était a se taper la tête contre un mur tellement il voyait rien, oh et pas que lui d’ailleurs, Nyx était pas mieux. C’était mon amie, mais quand même quoi, il y avait de grosses limites quant aux oeillières qu’on se mettait. De toute façon, les concernant j’allais passer à l’étape supérieur. J’enverrais une lettre à Deborah Gust, en lui demandant de l’aide contre rémunération -non parce qu’on allait pas se mentir c’était pas une œuvre de charité ces deux là-

- Figure toi que mon patron aussi est amoureux, mais que pour additionner 2+2 et se rendre compte du truc il y a genre totalement personne.

Pour les chocolats là pas de soucis, mais pour se rendre qu’il était amoureux c’était genre totalement la blague de l’année. Fallait vraiment que je prenne les choses en mains sinon dans trois ans j’étais a peu près certaine qu’on y était encore.

- D’ailleurs faut absolument que je te raconte l’histoire de l’hôpital, bon tu vas peut-être trouver ça un peu bizarre, maintenant que j’y repense mais ne serait-ce que pour que tu vois le degrés en terme d’aveuglement, ça vaut le coup.

Bizarre pour le coup déguisement, étant donné que Nyx était déguisé bah en Raiponce. Si on décidait de se déguiser en moi, je trouverais aussi ça bizarre, voir carrément dérangeant en fait, mais c’était le revers de la médaille, quand on était catalogué comme étant une « princesse disney » -et Odin seul savait a quel point je détestais ce titre. Malheureusement quand j’étais lancé sur un sujet plus rien ne m’arrêtais, particulièrement quand je parlais avec quelqu’un que je n’avais pas revu depuis littéralement des années comme c’était le cas avec ma cousine. Je savais bien qu’Elsa trouvait parfois que j’étais un véritable moulin à paroles, mais personnellement je le vivais plutôt bien. Je préférais être un moulin à paroles qu’une personne vivant dans le dénie comme elle.

- Pour Noël, Nyx l’a traîné faire du bénévolat à l’hôpital, j’ai été appelé en urgence pour filer un coup de main histoire de faire un goûter pour les enfants, et j’en ai profité pour tenter de les faire se rendre compte du truc. Parce que figure toi qu’ils avaient décidés d’être costumés : elle, elle était en toi, et lui en Pascal. Sauf que ça aurait été trop beau qu’ils soient tous les deux, non il y avait un mec du nom de Harry, qui lui était déguisé je te le met dans le mile : en Flynn Rider. Il arrêtait pas de la coller, et faisait en sorte qu’Aster soit jamais seule avec elle, c’était franchement lourdingue, mais ce qui l’était encore plus c’est que lui ça le saoulait et il faisait QUE DALLE. J’avais une furieuse envie de lui mettre des claques, surtout que je faisais absolument tout pour les aider mais non rien a faire.

Et voilà, quand je disais que j’étais entouré de boulets, c’était pas pour rien au final, c’est que je l’étais VRAIMENT, il y avait totalement rien à en tirer. Le pire, c’est que j’étais peut-être la personne la moins subtile de la terre franchement, généralement quand je voulais aider quelqu’un ça se voyait a des kilomètres tellement c’était pas mon fort, mais là c’était vraiment trop et ça montrait assez le level qu’il y avait pour que je décide de me mêler du truc, et que personne ne semble rien remarquer.

Pour le restant de la journée, j’avais décidé de parler d’un peu de tout avec Raiponce, et de même commencer à faire des projets de famille. Noël, c’était pas pour tout de suite alors j’avais déjà parlé de l’anniversaire de Matthew en Septembre, en évoquant la possibilité de faire une fête de famille, puis j’avais aussi parlé de Noël, tout comme de l’anniversaire d’Elsa le 21 Décembre ou dans les deux cas aussi, on pourrait organiser une fête de famille, et que ce serait évidemment super top si elle avait la possibilité d’être là, maintenant qu’on s’était retrouvé. Ça permettrait de passer plus de temps ensemble, parce qu’on en avait vraiment pas eu beaucoup dans le monde des contes et on avait un sacré paquet d’années à rattraper ensemble. Finalement l’heure d’aller chercher Matthew était arrivé, j’avais pris soin suite à sa question un peu plus tôt de dire qu’il était à la crèche, et qu’en fait il s’agissait de sa dernière année là-bas puisqu’à la rentrée prochaine il rentrerait à la maternelle.

- Je suis sûr et certaine qu’il va t’adorer. Affirmais-je, il ne se laisse pas facilement intimider, même Aster ne lui fait pas peur plaisantais-je.

Quand on savait que moi j’avais été morte de trouille pendant quasi tout le long de mon apprentissage avec lui, ça voulait tout dire. Bon d’un côté, il était pas complètement bourru avec mon fils, je supposais que c’était le côté gardien qui reprenait le dessus. Il agissait comme ça avec tous les enfants, et évidemment quand on en avait à la boutique, ils l’adoraient instantanément.

Ouvrant la porte, je me dirigeais vers l’accueil avec Raiponce afin de pouvoir récupérer mon fils. Ce dernier ne tarda pas à arriver en courant vers moi, mais s’arrêta pile en voyant ma cousine, il ouvrit de grands yeux admiratifs :

- Matty, tu te souviens que maman t’as dit qu’elle avait une cousine ?

Il hocha plusieurs fois la tête, me faisant comprendre que oui il s’en souvenait :

- Eh bien, c’est elle la cousine de maman, tu dis bonjour à Raiponce?

« Bonzour Raiponce » répondit-il par automatisme.

Il tira plusieurs fois sur mon pantalon pour attirer mon attention, aussi me baissais-je à sa hauteur pour écouter ce qu’il avait à me dire. Jetant un coup d’oeil à Raiponce, il mit sa main devant sa bouche comme pour partager un secret :

« Dis maman, c’est vrai que elle a des cheveux magiques ? »

- Pourquoi tu ne lui poserais pas la question toi-même ? Proposais-je

Il me regarda quelques instants indécis, se demandant s’il le pouvait vraiment mais après avoir hocher la tête et avoir désigné ma cousine du menton, Matthew décida finalement de se lancer :

« Dis, c’est vrai que tu as des cheveux magiques ? »

Je fit de gros efforts pour me retenir de rire, parce que clairement les enfants n’avaient pas du tout la même notion des choses que les adultes et ça me faisait rire autant que je trouvais ça hyper adorable. J’avais envie que Matthew reste aussi innocent encore longtemps.