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 Apprends-moi l'art du combat (PV Kyo)

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Heidi W. Schönberg
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Heidi W. Schönberg

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Apprends-moi l'art du combat (PV Kyo) _



________________________________________ 2020-03-20, 21:30


L'art martial est avant tout un art !
Apprends le moi, je suis curieuse


Depuis toujours, l’activité physique avait été une seconde nature chez moi. Enfant considérée comme turbulente par tante Dete, il m’arrivait souvent de faire des bêtises sans vraiment trop le vouloir. Fort heureusement pour moi, elle avait rapidement fait le choix de me laisser dans la montagne avec grand-père lorsqu’elle avait trouvé un travail à Frankfurt en Allemagne. Cela avait fait ma plus grande joie. J’aimais tellement courir les pâturages avec mon cher Peter et les chèvres qu’il gardait avec une grande attention. Je pouvais alors escalader les surfaces rocheuses, grimper et courir sans cesse dans ces éternelles étendues de verdure que je considérais comme le véritable Paradis sur terre. Bien des années avaient passées depuis, mais je gardais bien au fond de mon cœur le souvenir attachant de mes belles montagnes suisses et de cet infini terrain de jeu.

Aujourd’hui encore, dès que l’occasion se présentait, je sortais à l’extérieur pour m’occuper de mes bêtes et parcourir de long en large la forêt de Storybrooke. Certes, ce n’était pas aussi grisant que les verte prairies mais je m’en étais très bien accommodée. Après tout, dès que j’en avais l’occasion je pouvais m’évader d’ici avec mon mari et mon fils pour retrouver les plaisirs de la Nature. D’ailleurs, il n’était pas les seuls à faire de longues promenades en ma compagnie. Ayant ouvert ma propre agence de coaching sportif, je tentais de partager ma passion avec toutes les personnes qui me faisait confiance pour prendre en charge leur régime ou leur rééducation. Cela dit, je n’étais jamais contre de nouvelles découvertes. Il m’arrivait très souvent par curiosité de m’adonner à d’autres formes de sports. Très ouverte d’esprit, je découvrais peu à peu des sports que je n’avais jamais eu l’occasion de pratiquer. C’était un grand avantage lorsque l’on vivait à Storybrooke. Les habitants venaient de tellement d’endroits différents, leurs cultures étaient si hétéroclites que jamais nous n’avions le temps de nous ennuyer. Il suffisait bien souvent pour cela de nous rapprocher des autres et nous montrer attentive à ce qu’ils voulaient bien nous enseigner.

Nous étions justement l’un de ces fameux jours où j’avais décidé de changer d’activité. Profitant d’un jour de congé pour prendre un peu de temps pour moi, je m’étais rendue au dojo de la ville où j’apprendrais ce que les asiatiques appelaient les arts martiaux. Pour être honnête, je ne connaissais pas grand-chose à ces sports de combat. J’avais bien assisté parfois à des luttes au caleçons typiques de mon pays mais là c’était une toute autre histoire. Pour ce que j’avais eu le plaisir de voir au travers de films et de séries qu’affectionnait particulièrement Peter, ces activités étaient bien plus gracieuses et plus stratégiques. Même si j’ignorais à quelle sauce j’allais être mangée, je me rendis confiante à cet entraînement.

A mon arrivée, je fus déjà surprise de découvrir ce qu’était un dojo. Je n’avais encore jamais connu d’endroit plus dépaysant. Hésitant à rentrer, je me contentais de rester sur le pas de la porte espérant que quelqu’un finirait par m’accueillir. Je pourrais alors un timide et discret.

« Bonjour, est-ce qu’il y a quelqu’un ? »

acidbrain


Kyô Soma
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________________________________________ 2020-03-28, 16:45

Apprends-moi l'art du combat

Heidi & Kyô
••••

L’avantage depuis qu’il avait retrouvé ses souvenirs et qu’il était débarrassé du côté le plus oppressant de l’Esprit du Chat, c’était qu’il pouvait sortir les jours de pluie. La veille avait été l’un de ses jours-là et le rouquin avait été obligé de faire une course pour son père. Et même s’il avait beaucoup râlé en chemin, il s’était acquitté de sa tâche, à savoir refaire tout le stock de produits d’entretien pour le dojo. Ça lui avait fait les muscles que de porter tout ce qu’il avait acheté… Et donc ce matin-là, Kyô s’était mis au ménage de bonne heure, afin de permettre l’ouverture du dojo à neuf heures du matin, pour les plus courageux et pour les nouveaux venus.

Cela pouvait sembler dur que d’obliger les nouveaux à venir aussi tôt, mais au cours de ses voyages pour apprendre à devenir un maître en arts martiaux, Kyô s’était rendu compte que les horaires imposés – au début seulement – étaient de bons indicateurs quant à la motivation des gens. Car bien trop de personnes venaient pour frimer. Ça devait faire bien en société que de dire qu’on avait pris des cours de karaté ou de judo… C’était quelque chose que le jeune homme n’avait jamais vraiment compris étant donné que lui ne vivait que pour sa passion. Alors la frime ? Non très peu pour lui. Le roux n’était pas de ce genre même dans son monde d’origine ! Alors il avait trouvé qu’utiliser cette méthode pour décourager les plus feignants était une bonne idée, ce en quoi il avait été suivi par son père adoptif.

Kyô donc était en train de terminer son nettoyage hebdomadaire du dojo quand il entendit quelqu’un appeler de la porte d’entrée qu’il avait laissée ouverte pour que l’air circule et permette de sécher plus rapidement les différentes pièces qu’il avait nettoyées. Vêtu d’un jean usé et d’un tee-shirt orange, il mit de côté ce qu’il faisait et se dirigea vers la porte d’entrée pour voir qu’une jeune femme attendait devant. Un coup d’œil à sa montre lui apprit qu’il était assez tôt, ce qui était un bon point pour la brune en face de lui. Elle avait l’air curieuse et un peu anxieuse aussi, d’autres points qu’il mettait à son crédit.

- Bonjour et bienvenue au Dojo des Soma. Dit-il avec un sourire. Entrez je vous en prie, cette partie-ci est conçue pour accueillir les gens avant qu’ils n’aillent se changer dans les vestiaires. Expliqua-t-il sommairement, conscient que beaucoup se demandaient pourquoi il y avait des casiers à chaussures dans l’entrée du dojo. Je m’appelle Kyô Soma. Désolé de ne pas avoir été là pour vous accueillir plus tôt, j’étais en plein ménage avant l’ouverture. S’excusa-t-il. Vous venez observer ou vous voulez prendre des cours ? L’interrogea-t-il par la suite.

Elle avait l’air assez sportive. Pour le coup, Kyô espérait qu’il s’agissait là d’une nouvelle élève. Même si ça ne serait pas facile de lui enseigner certaines prises à cause du fait qu’il se transformait toujours en chat, il était assez impatient de prendre un nouvel élève en charge. Les siens étaient tous assez expérimentés maintenant et le cours des plus jeunes n’était pas prévu avant quelques heures encore, donc il s’était dit qu’il risquait de s’ennuyer un peu aujourd’hui. Alors la jeune femme tombait à pic !


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________________________________________ 2020-04-07, 10:57


L'art martial est avant tout un art !
Apprends le moi, je suis curieuse


Le jeune homme qui m’accueillit devant la porte du dojo semblait véritablement charmant. Quelque chose en lui me mit très rapidement à l’aise et j’étais heureuse de savoir que je ne le dérangeais aucunement. Avec un large sourire, je rendis la politesse au jeune homme.

« Enchanté de faire votre connaissance Kyo Soma, je m’appelle Heidi Schönberg. Je suis vraiment désolée de débarquer comme ça à l’improviste et si tôt. J’ai toujours eu cette mauvaise habitude de me lever en même temps que le Soleil. Il faut dire que je dois me lever pour traire mes chèvres et plus je me lève tôt plus c’est agréable pour elles. »


A quel moment me rendais-je compte que je parlais beaucoup trop ? C’était un de mes nombreux défauts. Enthousiaste et enjouée en toute circonstances, j’avais cette fâcheuse tendance de vouloir trop parler pour meubler le silence. Alors même que je savais que ce dernier n’était pas une si mauvaise chose. Il nous permettait bien souvent de nous reconcentrer et de ne pas dire trop de bêtises. Après quelques secondes de silence, je consentis enfin à répondre à sa question.

« Je suis désolée, j’ai toujours tendance à en dire trop. C’est une manie chez moi. Mais oui effectivement, je suis venue dans l’espoir que je pourrais avoir un entraînement aux arts martiaux. Je suis très sportive mais je n’ai jamais eu l’occasion de faire un sport pareil. Est-ce que c’est compliqué ? »

Tout en disant cela, j’avais pris le temps d’entrer tout en prenant soin de retirer mes chaussures. Après tout, Kyo venait de me dire qu’il avait fait le ménage. Je ne voulais donc surtout pas mettre à mal tout ce qu’il avait fait ce matin. C’était un autre indicateur pour moi que le jeune homme semblait si consciencieux et appliqué dans son travail. Après tout, tout le monde n’avait pas le courage d’attaquer les tâches ménagères si tôt le matin. Une fois rentrée, je laissais mes yeux traverse la pièce, regardant chaque détail de ce dojo. Jamais je n’avais vu d’endroit aussi étonnant et comme j’étais terriblement curieuse, j’était ravie de découvrir cette nouvelle culture dont je savais en somme très peu de choses.

« Ce lieu est vraiment très étonnant. Vous savez, je n’ai pas l’habitude de me trouver dans un lieu pareil. Dans le monde dont nous venons, j’habitais dans un chalet de montagne. C’est une maison tout en bois et le décor a l’ai bien plus imposant qu’ici. Est-ce qu’il y a des règles à respecter ? Je ne voudrais surtout pas risquer de manquer de bienséance dans un lieu appartenant à une culture si différente de la mienne. »

Je comptais alors faire d’une pierre deux coups en découvrant un peu plus de choses sur ce monde asiatique si loin de mes vallées alpines. Cela dit, je ne voulais surtout pas risquer de l’importuner. Après tout, son travail était avant tout de m’apprendre les arts martiaux. Je réfléchis alors à quelques-uns des mots qu’il avait prononcé à mon arrivée au dojo.

« Vous aviez dit qu’il fallait que l’on se change avant de s’entraîner. Est-ce que ça veut dire que vous avez des habits spéciaux pour pratiquer les arts martiaux ? Est-ce qu’il va falloir que j’enfile un… kimono ? Je crois qu’il y a des vêtements traditionnels qui s’appellent ainsi dans votre culture. »


Les mains croisées derrière le dos, je le regardais avec de grands yeux curieux, impatiente déjà de commencer mon entraînement.
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________________________________________ 2020-04-09, 13:42

Apprends-moi l'art du combat

Heidi & Kyô
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Une chose était certaine, cette femme était très bavarde ! Pas que cela gênait Kyô, avec le temps il avait fini par apprendre à accepter que certaines personnes soient mal à l’aise avec le silence, ou tout simplement qu’elles aimaient parler. Pour le coup, la femme en face de lui, Heidi, lui faisait un peu penser à Momiji, en moins turbulente, bien évidemment. Le rouquin la laissa dire ce qu’elle avait à dire, apprenant ainsi au passage qu’elle était très sportive comme il l’avait deviné, mais qu’elle était en plus de ça habituée à se lever tôt, étant fermière ou quelque chose comme ça. Ce qui expliquait donc sa présence aussi tôt, bien que cela ne dérangeait pas vraiment le jeune homme.

- Il n’y a pas de problème vous savez, j’ai des membres de ma famille qui ont votre enthousiasme, je suis habitué. Sourit-il avant de rire légèrement. Non ce n’est pas difficile. Les arts martiaux demandent de la discipline et de la volonté, rien d’insurmontable. Expliqua-t-il avec un petit sourire. Venez entrer, je vais vous expliquer comment ça fonctionne.

Après l’avoir invité, Kyô s’était dit qu’il allait lui expliquer le coup de l’entrée et des chaussures, mais la brune le fit d’elle-même, ce qui était un bon point et une attention que le rouquin sut apprécier. Tout le monde n’avait pas la prévenance que d’enlever ses chaussures en rentrant chez quelqu’un, ou même dans un club sportif, surtout un comme le leur. Elle pourrait faire une bonne recrue, le jeune professeur ne voyait pas d’inconvénient à la prendre sous son aile, d’autant que la plupart de ses élèves avaient moins besoin de son attention.

- Sans le savoir, vous avez déjà respecté la règle essentielle. Lui assura-t-il tout en l’emmenant au cœur du dojo. Pour les asiatiques et surtout pour les japonais, enlever ses chaussures à l’entrée d’une habitation, de l’école, d’un temple ou d’un dojo est une règle primordiale. Vous l’avez vu, notre entrée est un peu particulière, avec un rehaussement en bois et des casiers dans l’entrée même. C’est pour que les habitants et les visiteurs puissent se déchausser avant de faire un pas dans la maison. Nous avons la même chose dans les écoles, collèges, lycées, dojos et même nos temples. C’est une question de respect envers la personne chez qui vous allez et envers les ancêtres quand il s’agit du temple. Expliqua-t-il. Habituellement, nous nous saluons d’une certaine façon, mais cela fait trop longtemps que nous vivons aux Etats-Unis pour en vouloir à quelqu’un de ne pas faire le salut traditionnel. D’autant qu’il est assez compliqué…

Kyô la laissa assimiler ces informations, puisqu’il ne s’agissait que de ça, d’informations, vu qu’elle avait déjà fait ce qu’il fallait de son propre chef. Son père et ensuite ses maîtres successifs, lui avaient appris à juger quelqu’un sur ses actes. Et là clairement, il comprenait qu’Heidi était quelqu’un de très curieux et ouvert d’esprit. C’était rafraîchissant de voir quelqu’un s’intéresser tout à la fois au sport et à la culture liée à ce sport. Voire même aux traditions puisqu’elle lui parla ensuite de kimono. Le rouquine lui sourit et lui fit signe de prendre place sur l’un des cousins mis sur le côté pour les temps de repos et de discussion qu’ils avaient tous parfois dans la journée. Lui-même pris place sur l’un des cousins en face d’elle, assis en tailleur.

- Effectivement, vous allez devoir porter un kimono. Si vous voulez commencer les leçons aujourd’hui, on pourra vous en prêter un et à la fin de la leçon, je vous indiquerai où en acheter. La rassura-t-il tout de suite. Mais attention, il s’agit d’un kimono de sport, pas de notre kimono traditionnel, que l’on met pour les grandes occasions et à la nouvelle année. Sourit-il. Il y a des gens qui ne savent pas faire la différence et d’autres qui en abusent. Expliqua-t-il. Alors, que souhaitez-vous faire ? On débute aujourd’hui ?


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________________________________________ 2020-05-20, 22:13


L'art martial est avant tout un art !
Apprends le moi, je suis curieuse


A première vue, le jeune homme me fit le meilleur des effets. Il était poli, courtois et c’était une chose que j’appréciais beaucoup. Il semblait être parfaitement dans son élément entre ses quatre murs et cela se sentait au ton qu’il employait pour me parler. Très vite, il me rassura sur les paroles que je n’avais de cesse de débiter, prétendant que certains membres de sa famille était doté du même enthousiasme que moi. Je me demandais alors qui ils étaient et si j’avais déjà eu l’occasion de les rencontrer. C’est vrai après tout à Storybrooke on pouvait croiser le chemin de bon nombre de personnes sans vraiment connaître leurs identités ou qui ils étaient véritablement dans le monde des contes.

C’était une chose qui me changeait beaucoup du village où j’avais vécu toute ma vie. Maienfeld était un lieu tellement petit que tout le monde se connaissait. Nous vivions presque les uns par-dessus les autres et il était presque impossible de garder un secret quelconque pour les autres villageois. Cela entraînait bien sûr son lot d’avantages et d’inconvénients. Le principal avantage était que nous étions tous solidaires les uns avec les autres. Il suffisait de savoir que l’un d’entre nous était malade pour l’aider et lorsqu’il vivait un moment important de sa vie nous étions tous là pour l’encourager et le soutenir. A l’inverse, le manque d’intimité était parfois difficile à supporter et je me rappelle que beaucoup de méchante rumeur avaient couru sur moi lorsque j’avais annoncé vouloir suivre les hommes à la guerre que nous menions face aux Habsbourg. La vie à Storybrooke était tellement différente. Ici chacun respectait la vie privée des autres et seules certaines mauvaises langues colportaient secrets et ragots. Autre temps, autres mœurs comme l’aurait dit la gouvernante de Clara Fraulein Rottenmeier.

Lorsque le rouquin me parla des règles de base qu’il fallait respecter dans les arts martiaux, je ne pus m’empêcher de sourire.

« Oh vous savez je suis très bonne lorsqu’il s’agit de s’investir à fond dans un sport. C’est drôle que vous m’évoquiez la discipline et la volonté… ce sont des règles qui me rappellent énormément mon expérience à l’armée. Ca vous paraîtra sans doute étrange mais oui j’ai été soldat dans ma vie antérieure, enfin une partie de ma vie en tout cas. Mais j’étais dans les armes de jet et je ne connais donc pas grand-chose dans les combats au corps à corps. »

Ce que je lui disais était vrai. Je faisais partie des personnes qui tiraient à l’arbalète et j’étais extrêmement douée dans ce domaine. Mais j’avais justement toujours eu l’habitude de tirer des flèches sur les ennemis avant d’avancer ce qui faisait que fatalement, je n’avais jamais réellement eu à les affronter mano à mano. Voilà sûrement ce qui justifiait pleinement ma grande excitation de cet instant.

Tout au long de son discours sur les chaussures et le respect qu’il y avait à les enlever, je ne manquais pas de sourire. Je l’écoutais alors parler avec la plus grandes des attentions. C’était tellement fascinant de l’entendre parler de la culture de son pays. Selon les pays où nous nous trouvions, les règles pouvaient être si différentes. Personnellement, j’ignorais qu’enlever les chaussures avant de rentrer était une règle cruciale dans ce pays. Je les avais enlevées par habitude, parce que lorsque l’on s’occupait d’animaux, on rentrait très souvent de l’étable avec des chaussures crottées. C’était donc tout à fait normal de les enlever pour ne pas salir toute la maison. Il me parla alors de salut traditionnel et je me tournais vers lui toute curieuse.

« Ce que vous me racontez est véritablement fascinant je trouve. J’aime le profond respect dans lequel semble baigner toute votre culture. Mais je vous en prie ne vous gênez pas, si j’ai fait quelque chose que ne vous semblait pas correct, dites-le-moi. Je voudrais bien savoir comment il aurait fallu que je vous salue en arrivant. Parce qu’il se pourrait qu’on ait à nouveau l’occasion de nous revoir. »

J’accompagnais cette phrase d’un petit rire enfantin. Personnellement son caractère avenant, le dojo et les rares informations que j’avais pu obtenir sur ses sports de combat me motivait vraiment. J’avais un caractère passionné et lorsque je débutais quelque chose qui me plaisait vraiment, j’aimais m’investir à fond dans cette nouvelle occupation. Voilà pourquoi, une partie de moi espérerait profondément que nous serions amenés à nous revoir pour qu’il m’apprenne encore bien plus de choses. En attendant, je l’écoutais à nouveau me parler des vêtements traditionnels que l’on portait dans les pays asiatiques. Je hochais alors une nouvelle fois la tête en signe affirmatif.

« Oui je vois à quoi vous voulez faire référence. Les kimonos traditionnels sont de superbes costumes colorés avec de magnifique motifs et ils ressemblent un peu à des robes. J’en ai déjà vu des illustrations et je trouvais vraiment magnifique. Les kimonos de sports sont des vêtements blancs, c’est ça ? Et je crois même qu’ils se portent avec différentes ceintures de couleurs. Est-ce que je dis la vérité ? Oh d’ailleurs ça représente quoi ces couleurs ? »

Il me proposa alors de m’en prêter un, ce qui me fit réellement plaisir. J’était contente de savoir que je n’aurais pas à en acheter un directement et qu’ils avaient de la réserve. Oh bien sûr, ça ne m’aurait pas réellement dérangé d’en acheter un. Je n’avais jamais été proche de mes sous et c’est d’ailleurs quelque chose que Peter avait tendance à me reprocher. Non ce qui me rendait très heureuse en vérité c’était de pense que l’on pourrait débuter tout de suite. Joignant mes deux mains devant moi en signe de reconnaissance, je m’exclamais.

« Oh que oui ça me plairait vraiment beaucoup. Je vous remercie de me le proposer si gentiment. J’avais peur de vous déranger, c’est vrai que je n’ai même pas pris le temps de m’annoncer. Je vous remercie d’ailleurs mille fois pour le kimono que vous voulez me prêtez. Mais alors ça veut dire qu’il existe des boutiques de mode de votre pays dans notre ville ? »
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________________________________________ 2020-05-31, 00:06

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Heidi & Kyô
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Kyô appréciait de se trouver en face de quelqu’un qui souhaitait en savoir plus que les arts martiaux. C’était rare les gens qui pratiquaient cette discipline tout en s’intéressant à la culture qui l’entourait. Alors il répondait avec plaisir à Heidi, pour une fois qu’on lui posait des questions ! Il la regarda par contre avec surprise en l’entendant dire qu’elle avait fait l’armée. Ah ouais ? Evidemment, le rouquin savait que des femmes faisaient l’armée, il n’avait rien contre ça. Mais ce qui l’étonnait, c’était qu’elle avait l’air de sous-entendre que ça s’était passé dans son monde d’origine. Et ça, c’était surprenant.

- Vous venez de quel monde ? Demanda-t-il, curieux. C’est rare d’apprendre que des femmes ont été dans l’armée dans leur vie antérieure. Se justifia-t-il. Personnellement, mon monde était en paix. Puis de toute façon, le Japon n’avait pas le droit à une armée, même là-bas. Sourit-il.

C’était vrai. Au moins il n’était pas trop dépaysé entre les souvenirs du monde des contes et ce monde ci. C’était juste assez ironique d’être à présent citoyen américain alors qu’il était japonais de base. Il était passé à l’ennemi. Façon de parler, lui, ça ne lui avait jamais fait ni chaud ni froid ces histoires de guerre.

- Sincèrement, pour le moment, vous n’avez pas fait de faux pas. Dit-il en secouant la tête. Bon, c’est vrai que ne pas saluer quand on s’est présenté, ça ne serait pas passé dans mon pays, mais ici, il n’y a pas de souci. Et comme j’ai la mentalité des américains, ça ne m’a pas gêné. Répondit-il. Mais si vous voulez vraiment, je vais vous montrer. Dit-il avant de se relever et d’exécuter un salut parfait. Voilà comment on se salue dans mon pays. Et encore. C’est le salut réservé aux étrangers. La profondeur du salut dépend du fait de se connaître, de sa place dans la société… C’est très compartimenté chez nous.

Au contraire des Américains, c’était clair. Ça partait dans tous les sens avec eux. Mais ça plaisait assez à Kyô qui avait toujours été un rebelle à briser les règles. Ils parlèrent ensuite des kimonos et le rouquin ne put s’en empêcher ; il éclata de rire en entendant parler de boutique de mode. La pauvre, il n’avait pas envie qu’elle pense qu’il se moquait d’elle, mais c’était franchement drôle.

- Pardon, excusez-moi. S’excusa-t-il une fois son fou rire calmé. Ce n’est pas contre vous, mais c’était vraiment drôle. Humour japonais. Se contenta-t-il de dire. Effectivement, les kimonos colorés sont ceux des grandes occasions. Le kimono de sport est blanc et seules les ceintures sont de couleur. Quant à en acheter, il suffit d’aller dans n’importe quel magasin vendant des articles de sport. Expliqua-t-il. Par contre pour les kimonos traditionnels, j’ai bien peur que vous ne deviez les commander sur internet, sauf si vous connaissez dans les villes environnantes des vendeurs. Ajouta-t-il, songeur.

Il ne s’était jamais posé la question en fait. Lui, il n’avait pas mis de kimono traditionnel dans sa vie précédente, n’étant pas invité aux festivités de fin d’année ou autres occasions importantes. Ça avait des avantages, mais il se rendait compte que c’était assez étrange pour un japonais de n’en avoir jamais porté… Peut-être qu’un jour ça changerait. En attendant, il avait son kimono de sport et ça lui convenait très bien.

- Vous avez raison en tout cas pour les couleurs, ça ne concerne que les ceintures. Quant à ce que ça signifie, c’est assez simple. Une couleur correspond au niveau. Les débutants sont en blanc, ce qui symbolise le 6ème kyu, le premier niveau. À chaque fois que vous progressez et que vous passez un niveau, la couleur de la ceinture change. La mienne par exemple est noire. Celle de mon maître est blanche, mais elle est également plus large que celle des débutants. Le blanc symbolise l’apprentissage. Et même quand on a réussi à maîtriser le 10ème dan, le dernier niveau, on continue à apprendre malgré tout.

Puis Kyô se leva et alla prendre un kimono pour femme qui devrait être à la taille de sa nouvelle élève.

- Allez-vous changez, je vais en faire de même et on pourra commencer. Vous ne me gênez pas. Si je n’avais pas eu envie, je ne vous aurais pas proposé de commencer maintenant. Assura-t-il.


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