« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
| | | [Terminée] Liliann A. Poe | Peau d'âne | |
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Invité Invité
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________________________________________ 2020-03-20, 17:03 |
| Liliann Anahis Poe
« C'est, lui dit-on, Peau d'Ane, en rien Nymphe ni belle Et que Peau d'Ane l'on appelle, A cause de la Peau qu'elle met sur son cou ; De l'Amour c'est le vrai remède, La bête en un mot la plus laide, Qu'on puisse voir après le Loup. » Fiche Technique. Surnom(s) → Lili, Ann, Nahid (souvenir d’un autre temps), Anahis (ancien prénom). Age → 37 ans.
Occupation / Emploi → En recherche de n'importe quel emploi. Ancien model photo. Ancienne strip-teaseuse.
Votre personnage est-il tiré d'un conte ? : Oui. Si oui, lequel et qui est-il dedans ? : Peau d’âne de Peau d’âne de Charles Perrault.
Vous. Caractère → Lili est quelqu’un de très doux. Elle donne une impression de fragilité, comme si le simple fait de la toucher pourrait la briser. Dans son regard, il y a énormément de tristesse pour une femme brisée qui se laisse aller avec les événements, sans agir vraiment. Elle s’est désillusionnée de la vie et de la magie des contes. Ses mots sont parfois bruts, plus violents qu’elle ne le veut véritablement. Elle est devenue très passive et ne cherche plus à se défendre, ni des problèmes de la vie, ni des autres. Tout passe sur elle sans la toucher vraiment. Elle est un peu comme un fantôme, à le fois là et ailleurs, refermée sur des souvenirs qu’elle ne peut pas oublier. Elle n’aime plus, ne déteste plus, ne s’attache plus à rien ni à personne. Elle ne se sent pas chez elle, mais ne veut pas non plus retourner dans son monde. Elle attend juste que la fin vienne et la libère, incapable de mettre fin à tout ceci elle-même.
Tout au fond d’elle, il existe néanmoins une femme qui a plus de force qu’elle ne le croit elle-même, une douceur presque maternelle et une empathie qu’elle tient inconsciemment en laisse. Elle était, autrefois, quelqu’un de très joyeux, de généreux et d’aimant. Aujourd’hui, il ne lui reste que sa grande générosité, qui la pousse à donner tout ce qu’elle possède à ceux qui en ont besoin. Elle place le monde entier avant elle-même.
Une Particularité ? → Même si elle ne joue plus, Lili a un véritable don pour le piano. Elle a une très bonne mémoire. Peut-être un peu trop bonne…
Votre Vie dans le monde des contes. Au bout de son doigt, la bague qui glisse, glisse et s’arrête devant l’os. La Princesse relève ses yeux bleus, deux perles d’azur teintées de joie, sur celui qui lui passe la bague au doigt. Elle le trouve beau, grand, puissant. Il a fière allure dans ses atours de marié. Une fois encore, elle découvre le Prince avec ses yeux de Princesse et s’émerveille de ne pas avoir taché son cœur de la souillure dont elle s’est parée pour disparaître du monde et ne plus exister.
Peau d’âne n’est plus.
La Princesse sourit à la foule qui célèbre le mariage royal et offre sa main à son père. Le Roi était un père aimant, un Roi formidable et un mari comblé. Du moins l’avait-elle cru jusqu’à ce que la Reine succombe à la maladie. La tristesse du Roi avait frappé le royaume ; l’on racontait, dans son dos, qu’il se remettrait vite de son deuil et qu’il chercherait, aussitôt, une nouvelle dame à marier pour obtenir un héritier. La Princesse n’avait pas voulu y croire, elle-même dévastée par la perte de sa mère. Elle s’était persuadée que cela n’arriverait pas, que le Roi, comme il le disait, aimait sa fille et n’avait pas besoin de fils, qu’il ne briserait jamais la dernière promesse faite à la Reine : si, d’aventure, il devait se trouver nouvelle épouse, il ne se marierait qu’à une femme plus belle, mieux faite qu’elle.
Pourtant, le peuple avait raison.
Le Roi s’était vite remis de sa peine. Il avait remué le royaume entier pour se trouver une nouvelle femme. Il voulait un héritier à mettre sur le trône. La Princesse ne pouvait pas remplir ce rôle. Néanmoins, le Roi eut beau chercher, partout, une dame plus belle que la sienne, une tête mieux faite, il ne trouva rien, personne. Personne d’autre que sa fille, la Princesse qui, en grandissant, devint le portrait craché de sa mère.
Alors, le Roi la demanda en mariage.
Outrée par une telle demande, la Princesse s’en fut auprès de sa marraine, une fée, pour obtenir ses conseils. « Exige de lui une robe de Temps. Ne pouvant te l’offrir, tu n’auras pas à te marier avec lui. » Et la Princesse fit ce qui lui eut été dit, sans se douter que le Roi menacerait ses sujets et réussirait à obtenir une robe si belle, d’un bleu si profond, que les cieux ne rivalisaient pas avec elle.
La Princesse ne voulait toujours pas épouser son père, mais avait-elle encore le choix ? Sa marraine lui vint, une nouvelle fois, en aide. Elle lui conseilla de lui demander une autre robe, celle-ci de Lune, persuadée qu’il ne pourrait pas lui procurer un tel ouvrage. Ce qu’il fit, pourtant… Et la robe était si belle que la Lune, à côté, paraissait pâle. Sa marraine ne désespérait pas, elle insista pour que la Princesse réclame une robe de Soleil, plus brillante que l’astre lui-même, mais la robe, sertie de diamants et de fils d’or éclipsait le jour, tant elle rayonnait.
La Princesse, elle, désespérait.
La fée lui donna un dernier conseil. Cette fois, elle devait exiger du Roi qu’il fasse tuer son âne d’or et qu’il lui offre sa peau. Cet âne était le trésor de sa majesté, son bien le plus précieux. Il ne ferait jamais tuer l’âne à l’origine de sa richesse. La Princesse fit ce qu’on lui conseillait, mais le Roi, éperdu d’un amour incestueux pour sa fille, ordonna la mise à mort de son âne et lui en offrit la peau.
Il ne lui restait plus rien à faire, exiger, pour se sortir de ce mariage. La Princesse était vaincue. Du moins l’était-elle jusqu’à ce que sa marraine, une dernière fois, lui donne conseil. Elle lui montra la peau d’âne, lui dit de s’en parer, de se dissimuler dessous et de fuir le château. Ainsi, personne ne la reconnaîtrait et elle pourrait échapper à ce mariage.
Peau d’âne naquit.
La Princesse passa la peau par-dessus sa tête, cacha ses boucles d’or, garda, constamment, ses yeux bleus au sol, et s’enfuit. Elle traîna avec elle, bien cachée par la magie de sa marraine, une malle pleine de ses effets personnels, dont les robes offertes par son père.
Peau d’âne s’en fut si loin que, bientôt, elle quitta le royaume du Roi pour celui d’un autre. Sur son passage, aucune main ne se tendit pour lui donner une pièce. Personne ne voulait de son aide chez eux. La Princesse, pleine de crasse, dut continuer sa route jusqu’à une métairie où, enfin, l’on accepta de l’employer. Il lui fut donné une chambre, au bout d’une allée sombre, dans laquelle, le dimanche, Peau d’âne se retirait pour se décrasser la peau et enfiler ses robes. Tantôt celle de Lune, tantôt celle d’or, tantôt celle des cieux. Devant son miroir, Peau d’âne se rappelait qu’elle était une Princesse et se donnait le courage d’affronter la semaine jusqu’au prochain dimanche.
La Princesse retire sa main de celle de son père et lui sourit. Aujourd’hui, Peau d’âne n’est plus et les erreurs d’autrefois sont pardonnées. Le Roi n’a plus, au cœur, que l’amour du père pour sa fille. Elle se tourne, alors, vers son Prince.
L’un de ces dimanches, le Prince, de retour de chasse, était passé dans la métairie pour se reposer avant de rentrer. Pour quelque raison obscure, il s’était faufilé dans le coin sombre où était la chambre de Peau d’âne et avait collé son œil à la serrure. Il vit, alors, la robe de Soleil, les cheveux d’or, les yeux bleus de la Princesse. Il tomba amoureux de sa profonde beauté, de la finesse de son visage, de la grâce de son corps habitué à la royauté. Et le Prince s’en fut, ivre d’amour pour sa douce inconnue.
Il exigea qu’on lui dise qui était cette nymphe qui habitait la métairie, mais l’on se rit de lui. Une nymphe ? Il n’existait que Peau d’âne, la bête le plus affreuse que le monde ait connue. Mais le Prince tomba vite malade de cet amour qui le consumait pour son inconnue. Il demanda que Peau d’âne lui fasse un gâteau, ce qu’elle fit avec minutie. Dans la hâte, certains disent, d’autres y voient un geste conscient d’une femme qui voit avant d’être vue et qui savait que le Prince l’avait vue, elle fit tomber sa bague dans la pâte. Le Prince trouva l’anneau si beau, sertie d’émeraude et d’or, qu’il exigea que l’on trouve, pour lui, la femme de ce château au doigt si petit, à la main si délicate que l’anneau s’y glisserait en hâte, forcé par l’habitude.
Il en fut, des choses peu racontables, pour que les femmes tentent, en vain, de forcer cette bague à passer à leur doigt. Mais toujours l’anneau glissait, inlassable. Bientôt, il ne resta plus que Peau d’âne.
L’on rit d’elle, l’affreuse bête, en jurant qu’elle était si laide que la bague ne pouvait être à elle. Pourtant, lorsque Peau d’âne sortit sa main si délicate de ses atours monstrueux, les rumeurs se turent et l’anneau, heureux de retrouver son maître, glissa à son doigt et ne s’y enfuit plus.
Le père du Prince exigea de rencontrer Peau d’âne qui demanda l’autorisation, avant de son présenter à sa majesté, de se défaire de sa peau pour une toilette plus soignée. À nouveau, les rumeurs fusèrent autour d’elle et les ricanements pariaient sur la laideur de ses vêtements. Quand elle réapparut, la Princesse dévoila ses longs cheveux blonds, sertis de diamants, et sa robe brillait de mille feux sur sa taille menue.
Comme tout conte qui se respecte, le mariage du Prince et de la Princesse fut scellé sur-le-champ et la mariée était si belle que tous les royaumes du monde furent invités à leur bienheureuse union.
Peau d’âne n’est plus.
La Princesse sourit à son Prince, mais elle voit que ses yeux, à lui, pourtant si beaux et si pleins d’amour, ne la regardent pas. Par-dessus l’épaule de la Princesse, il lorgne impunément sur le Roi si puissant dont il a épousé la fille.
Même dans le monde des contes, il est des choses qui ne diffèrent du monde réel, et si l’on ne dit pas que Peau d’âne et son Prince vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants, c’est que la Princesse a bien vu, dans le regard de son Prince, l’amour de l’argent et qu’au même moment, alors qu’il aurait dû devenir le Roi le plus puissant, une vague d’énergie les engloutit soudain.
Et il ne reste plus rien, ni de Peau d’âne, ni des Rois, ni du mariage de la Princesse et de son Prince.
Votre Vie à Storybrooke.
- Spoiler:
Cette histoire comporte des passages non-explicites, mais qui engagent un sujet sensible : les abus sur mineur et l’inceste. Pour ceux qui préféreraient éviter de lire ce genre de choses (et pour ceux qui ont juste la flemme de lire), je vous propose, à la suite, un résumé de son histoire à Storybrooke.
1983 : Naissance à Storybrooke
1987 – 4 ans : Commence des cours de piano
1993/1996 – 10/13 ans : Sa mère meurt. Elle et son père sont dévastés. Son père devient violent, puis abuse d’elle. Il finira dénoncé aux services sociaux par Ben et Maru. Elle arrête le piano.
1996/2001 – 13/18 ans : Elle est adoptée, déménage de Storybrooke et change de nom. Désormais, elle est Liliann Poe. Elle ne supporte plus sa famille adoptive et fugue.
2001/2008 – 18/25 ans : Lili vit dans la rue pendant un temps, elle finit par trouver du travail dans une boîte de strip-tease (et plus si affinités). Elle y rencontre son futur mari qui la reconnaîtra, la demandera en mariage et la forcera à reprendre le piano. (Elle revient à Storybrooke)
2009 – 26 ans : Elle donne naissance à une fille : Béryl
2012 – 29 ans : Sa fille meurt à 3 ans.
2013 – 30 ans : Fin de la malédiction. Elle prend conscience de ses deux vies, ce qui la détruit.
2014 – 31 ans : Elle impose le divorce à son mari qui ne voulait que l’argent de son père et fuit Storybrooke.
2014/2020 – 31/37 ans : Lili devient model photo et erre dans le pays. Après avoir eu vent de la vérité sur les dénonciateurs de son véritable père, elle revient à Storybrooke, sans trop savoir elle-même pourquoi.
1983 : Un père riche, une mère aimante, que demander de plus au monde ? Anahis naquit dans un environnement sain, affectueux, et elle ne manqua jamais de rien.
1987 – 4 ans : Naître dans une famille aussi aisée que la sienne pose des obligations : une éducation stricte et des loisirs imposés pour briller en société. Ce fut dans cette mentalité que la jeune Anahis apprit à jouer du piano ; art dans lequel la douce enfant excellait, au bonheur de ses parents.
1993/1996 – 10/13 ans : Une famille heureuse, bienveillante. Un enfant prodige qui ne tarda pas à attirer l’attention. On la disait douce, intelligente, d’une beauté qui fleurirait à l’aube de sa majorité, promise à un grand avenir.
Du moins était-ce ce qui aurait pu ou aurait dû se passer.
Anahis aimait la vie, sa vie, ses parents, aussi. Elle nageait dans le bonheur et rien n’aurait dû changer cela. Rien, sauf la maladie. Soudaine, fulgurante, qui frappa sa mère et la terrassa en quelques mois.
Elle mourut et les larmes versées sur son deuil auraient pu remplir un océan. L’on murmurait, dans le dos de sa fille, qu’elle aurait pu marcher dans ses pas, devenir plus que ce que sa mère était devenue avant elle. L’adolescente était d’une beauté simple, d’une nature douce et calme, mais le deuil voûta son dos, la tristesse baigna ses grands yeux noirs. Anahis voulut arrêter le piano. Chaque note lui rappelait sa mère. Elle n’en eut pas le droit.
Son père, lui, n’était pas dévasté de la même façon qu’elle. Là où elle se plongeait dans les soupirs, la lassitude, tous ces regards perdus dans le vide ; lui s’accrochait aux bouteilles, essayait de trouver la force d’avancer dans la chaleur de l’alcool. Il la força à continuer ses leçons. À lui aussi, cela rappelait sa femme. Tout comme le visage innocent de sa fille. Après les pleurs, vint la violence, les coups, les cris. Puis les caresses dont personne n’aurait voulu. Que pouvait-elle faire pour s’en défendre ? Anahis aimait son père, mais pas de cette façon-là. Bientôt, ses excuses ne suffirent plus et elle se laissa faire. Ses leçons de piano n’eurent plus le même goût quand il laissa traîner sa main derrière sa nuque. C’était l’année de ses treize ans.
Anahis n’en pouvait plus.
Elle le sentait. Sa vie lui filait entre les doigts, son esprit s’échappait vers d’autres mondes, des mondes qui n’existaient pas, des mondes où il n’existait pas, où elle n’existait plus non plus. Tout ne tenait qu’à un maigre fil, un dernier espoir que les choses s’arrêtent, qu’il cesse de la regarder, qu’elle réussisse à s’échapper. Rien n’y faisait.
Jusqu’à ce qu’ils frappent à sa porte.
Un matin comme un autre où, pour la énième fois depuis le début de l’année, Anahis n’était pas allée à l’école. Elle restait, parfois, cloîtrée dans sa chambre, attendait que le temps passe, ses yeux obstinément collés au plafond. Il n’y avait, alors, plus que le mouvement subtil de sa poitrine, à chaque respiration, pour indiquer au monde qu’elle était toujours vivante.
Heureusement, c’était toujours elle qui ouvrait la porte. Que se serait-il passé, sinon ? Elle ne voulait même pas l’imaginer. En pyjama, une manche remontée sur les hématomes les plus récents, elle avait dardé ses yeux noirs sur eux, sans les voir vraiment. Il y a des choses qu’il ne faut pas faire aux enfants, lui dirent-ils. Mais Anahis était là sans y être. Docile, elle se laissa faire, emmener ailleurs, interroger. Elle ne se débattit pas. Elle ne mentit pas. Elle se contenta de la vérité, à ce point détachée de sa propre vie qu’il lui semblait raconter une autre histoire, comme un film qu’elle aurait vu la veille au soir.
Puis Anahis ne fut plus. Disparue.
1996/2001 – 13/18 ans : Adoptée, elle prit le nom de Liliann Poe. Nouvelle ville, nouvelle famille. Elle n’eut même pas le temps de dire au revoir à ses amis. Pour ton bien, lui dit-on. Avait-elle le moindre ami ? Personne n’essaya de la joindre, en tout cas.
Il lui fallut un certain temps pour se rouvrir à la vie, accepter qu’on la touche, qu’on la pousse, qu’on lui dise qu’elle ne pouvait plus continuer ainsi. Lili dit oui. Elle disait toujours oui. Jusqu’au jour où, à nouveau, elle n’en put plus. Les brimades de ses nouveaux frères et sœurs, le mépris de sa nouvelle mère, l’impassibilité de son nouveau père. Elle pouvait se faire bousculer, insulter et ignorer tout à la fois, dans cette famille qui, au final, n’était pas mieux que la précédente. Puis il y eut la fois de trop, celle qui la força à ouvrir un sac, y fourrer deux t-shirts, un pull, un pantalon et s’enfuir. Tout était mieux qu’ici.
Ailleurs, elle reprendrait goût à la vie.
2001/2008 – 18/25 ans : Nahid, tu as le nom d’une déesse et les doigts d’une Nymphe, disait-il à son oreille, coincé entre les draps d’un lit qu’il avait payé pour quelques heures à ses côtés. La strip-teaseuse glissa ses longs doigts sur le torse de son client, un petit sourire aux lèvres. Il n’était pas le premier et ne serait pas le dernier des hommes à côté desquels elle s’allongeait, pour quelques dollars de plus que ce qu’elle pouvait récolter en dansant.
Sa fugue avait mené Liliann dans la rue, à se recouvrir de crasse, voler sur les étalages des marchés, essayer de se faire une place dans un monde qu’elle n’avait, au final, jamais vraiment connu. Avec ses cheveux sales, emmêlés, ses guenilles et l’odeur des caniveaux qui lui collait à la peau, on la regardait de travers, on la repoussait. Personne ne voulait d’elle. Jusqu’à ce qu’elle se décrasse un peu les joues et lève ses grands yeux noirs sur un homme étrange, qu’elle avait déjà aperçu, en ville, dans le quartier qui ne vit que de nuit. Il fit d’elle Nahid, l’une de ses danseuses, et si elle s’était lavée de la crasse de la rue, elle se sentait comme prise au piège sous une autre peau, pour vivre une autre vie que la sienne.
Cet homme-là, qui lui susurrait des compliments sur ses doigts fins de pianiste, venait régulièrement la voir, payer pour elle, pour qu’elle ne soit rien qu’à lui, le temps d’une nuit à peine. Nahid n’était pas la plus appréciée, mais pas non plus la moins aimée. Elle était, parfois, demandée. Par lui, par d’autres. Ainsi, elle ne le voyait que comme un client, au même titre que les autres, un poil plus poli, plus doux, aussi. Elle n’aurait jamais imaginé qu’il la sorte d’ici, efface Nahid et tende la main à Liliann. Jusqu’à la demander en mariage.
Et elle dit oui.
Lili ne savait pas si elle l’aimait vraiment. Elle le trouvait beau, intelligent, poli. Il dégageait quelque chose de rassurant. Jusqu’à ce qu’il insiste pour l’entendre jouer du piano. Liliann ne voulait pas, elle ne voulait plus. Pour lui, elle le fit. Elle reprit ses leçons et ses doigts retrouvèrent leur place sur les touches de l’instrument. Même s’il restait, au fond de son cœur, une Anahis qui pleure, elle fit ce qui semblait faire tant plaisir à son mari.
2009 – 26 ans : Liliann passa huit mois de sa vie la main sur son ventre, à s’inquiéter de l’avenir. Que ferait-elle d’un enfant ? Serait-elle une mère aimante comme la sienne l’avait été pour elle ? Ses yeux noirs, sans cesse, se remplissaient d’effroi quand il rentrait, se glissait dans le lit. Serait-il comme son père l’avait été pour elle ? Cette seule pensée lui donnait des sueurs froides. Elle avait envie de pleurer, mais n’y arrivait jamais. Pourrait-elle l’en empêcher ?
Le premier cri de sa fille évinça ses dernières barrières. Elle pleura comme elle ne l’avait plus fait depuis si longtemps et serra contre elle la petite chose qui était son enfant. Elle jura de la protéger, de l’aimer, de tout faire pour qu’il ne lui arrive jamais le moindre mal.
Béryl était née.
2012 – 29 ans : Il y eut comme une déchirure. Un vide immense qui s’ouvrit dans sa poitrine, évinça tout le reste. Le néant l’engloutit. Elle se sentit seule, abandonnée, fragile. Lorsqu’il posait ses mains sur elle, elle ne le sentait plus. Lorsqu’il lui parlait, elle ne l’étendait plus. Elle ne le voyait plus non plus, ses yeux inlassablement fixés sur ce qui n’existait pas ou plus. Autour d’elle, seulement le froid, le vide, la solitude. Et cette douleur insupportable qui crevait sa poitrine.
Béryl n’est plus.
2013 – 30 ans : Liliann posait sur son mari ce regard absent qu’il lui connaissait depuis un an. La mort de sa fille avait détruit la pianiste. Elle ne jouait plus, elle ne vivait presque plus. Ses gestes étaient lents, ses mots difficiles, sa présence douloureuse. Elle faisait peine à voir et plus personne n’avait voulu le supporter. Liliann s’en fichait. Elle s’était, pour la seconde fois de sa vie, déconnectée. Elle vivait sans être là, jusqu’à ce que sa carapace craque et qu’elle finisse par franchir le dernier pas.
La brune ne s’attendait pas à ce que tout change d’un seul coup.
Comme un coup de poignard qui la propulsa au sol, le souffle coupé, les yeux écarquillés sur les souvenirs qui l’assaillaient. Qui était-elle ? Que lui avait-on fait ? Tout revenait s’abattre sur ses épaules déjà voûtées. Sa vie n’avait été que l’ombre d’une autre, plus malheureuse encore, dictée par le même fil, le même destin.
Ses yeux noirs se posèrent sur son Prince.
Votre vie après la malédiction. Au bout de son doigt, la bague qui glisse, glisse et s’arrête devant l’os. Elle doit forcer pour la retirer. La marque blanche, autour de sa phalange, la démange soudain. L’alliance est posée sur la table, par-dessus les papiers de son divorce. Liliann ne lui demande pas son avis. Pour la première fois de sa vie, elle s’impose, prend les rennes et s’enfuit. Encore. Elle ne veut plus de lui.
Le retour de ses souvenirs a réveillé la Princesse. Elle se souvient de ses deux vies comme si elle les a véritablement vécues. Peut-être est-ce vrai. Peut-être est-ce faux. Au fond, Liliann s’en fiche. Le résultat est le même : un an après la fin de la malédiction, elle s’enfuit, une deuxième fois, de cette ville. Elle ne veut plus vivre ici, si près d’un Prince qui ne l’aime pas, n’a toujours voulu que l’argent de son Roi ; si près des souvenirs d’un père qui l’aime trop ; si près d’une pierre précieuse enfouie sous la Terre pour que plus jamais elle ne soit dérangée, touchée, regardée.
Liliann ne sait pas où aller. Le monde s’offre à elle, mais elle n’a plus rien à lui offrir. Elle ne veut rien lui offrir. Elle se contente d’errer et de dire oui, au premier inconnu qui veut faire d’elle sa muse, son model. Poser devant les caméras est un jeu d’enfant. Lili fait ce qu’on luit dit. Elle gagne en renom à cause de son regard, de la tristesse au fond de ses pupilles. Elle, elle s’en fiche.
Elle devient, un jour, la couverture d’un magazine de mode. La mariée la plus triste que vous ayez vue, écrivent-ils. Ça aurait presque pu la faire sourire. Presque. Ils ne savent pas de quoi ils parlent, à cause d’une seule photo d’elle dans une robe blanche, un voile posé sur ses cheveux noirs. Mais au fond, Lili s’en fiche.
La Princesse ne sait plus, au hasard de ses errances, comment elle s’est retrouvée assise là, avec une ancienne connaissance. Une vieille dame, de longs cheveux blancs attachés sur le nuque, de beaux yeux bleus qui résistent au passage du temps, gardent la force de leurs vingt ans. Une belle femme qui a le sourire le plus empli d’amour que Liliann ait jamais vu. Comme une éponge, elle s’en gave goulûment et le recrache dans un soupir. L’amour ne l’atteint plus.
C’était deux garçons, dit-elle, qui nous ont dit pour… tu sais. La brune darde ses yeux noirs sur elle. Elle revoit, dans les traits doux de cette vieille femme, la professeure d’une autre époque, d’un temps que Liliann aurait préféré oublier. Mais Liliann a toujours eu une excellente mémoire.
Elle ne veut pas avoir cette conversation, alors elle sourit. Un peu. À peine. Deux garçons, dit-elle. Deux garçons. Liliann n’a pas besoin de poser de question. Elle sait qu’il s’agit de Ben, de Maru. Deux garçons qui ne voulaient pas d’elle, au début. Qui avaient, finalement, décidé de prendre la main qu’elle leur avait tendue. Pourquoi ? Elle ne sait pas. Elle s’en fiche. Deux garçons qui ont su voir les signes et dénoncer. Sans eux, elle ne serait plus ici.
Peut-être est-ce ce qui a poussé la dernière décision de sa vie. Liliann a arrêté de suivre le vent, s’est cachée dans une accalmie et a pris la direction opposée. Retour à Storybrooke. Là où a tout fini. Là où a tout commencé. Là où tous ses malheurs se sont regroupés.
Là où son bien le plus précieux est caché.
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Administration
→ Célébrité de votre Avatar : Golshifteh Farahani → Est-ce un poste vacant ? : Non.
→ Multicompte ? : Raven O’Neill.
Entre nous
→ Pseudo / Prénom : Epic → Votre avis sur le forum : Vous êtes trop chou → Comment l’avez vous découvert : Kot d’amour <3
→ Si vous deviez choisir entre héros, vilain, magique, prince(sse), ancien animal, rebelle ou divin pour votre team vous choisiriez quoi ? : Princesse
→ Le mot de la fin : J'ai fini | |
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Altana Steece « J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Bella Thorne
| Conte : La Famille Pirate | Dans le monde des contes, je suis : : Scampi McBernik
| Cadavres : 1337
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________________________________________ 2020-03-20, 17:13 |
| Oh Peau d'âne Super intéressant comme perso Re-bienvenue par ici et bon courage pour le reste de ta fiche |
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Peter Pan « J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Thomas Brodie-Sangster
Y E S T E R D A Y
love was such an easy game to play.
Now I need a place to hide away.
Oh, yesterday came suddenly...
| Conte : Peter Pan | Dans le monde des contes, je suis : : Il ne peut y avoir qu'un seul Pan.
| Cadavres : 569
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________________________________________ 2020-03-20, 17:13 |
| Je connais pas du tout cette actrice mais je trouve que ça le fait !! Re-bienvenuuuuuue !! |
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Regina Mills « J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : lana parrilla
Mirror mirror on the wall, who the baddest of them all ?
| Conte : blanche neige et les sept nains | Dans le monde des contes, je suis : : la méchante reine
| Cadavres : 6259
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________________________________________ 2020-03-20, 17:18 |
| Re-bienvenue |
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Llwynog F. Foxley « J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Mark Fischbach
Should I try to hide the way I feel inside my heart for you?
Would you say that you would try to love me too?
In your mind could you ever be really close to me?
| Conte : Five Nights At Freddy's | Dans le monde des contes, je suis : : Foxy, le renard pirate
| Cadavres : 199
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________________________________________ 2020-03-20, 17:28 |
| Wouaaah, Peau d'Âne ! J'en ai beaucoup entendu parlé, mais je ne connais pas plus que ça. Je me suis toujours dit que je m'y intéresserai plus tard, en bon procrastinateur que je suis... Maintenant je regrette, ton perso à l'air si chouette ! Ce début de fiche est si mélancolique... Son caractère et son histoire, tout est si tragique, j'ai trop de peine pour elle. Je vais lui envoyer Llwyn pour qu'il lui remonte le moral ! J'aime beaucoup le vava choisi, aussi ! Même si je ne connais pas la demoiselle, elle est si jolie ! En tout cas, j'ai hâte d'en apprendre plus à son sujet, et de voir le reste de ta fiche ! Bonne chance pour rédiger tout ça, et re-bienvenue ! |
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Invité Invité
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________________________________________ 2020-03-20, 17:46 |
| Altana : Merciiiii Je suis contente que Peau d'âne intéresse Peter Pan : Elle est malheureusement moins connue que ce qu'elle mérite Merci Regina : Merci !! =D Llwynog : Mais non, mais non ! Il n'est jamais trop tard pour s'y intéresser Après, personnellement, je n'ai pas vu le film le plus connu sur Peau d'âne Celui dont tout le monde parle xD Oh oui Envoie, envoie ! Golshifteh est magnifique Mercii Je me dépêche de finir, c'est promis |
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Loke Lionstar « Tous les hommes sont des imbéciles »
| Avatar : Rob Raco
| Conte : Manga Fairy Tail | Dans le monde des contes, je suis : : Loki ★ (Leo du Lion , L esprit céleste )
| Cadavres : 2520
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________________________________________ 2020-03-20, 17:57
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Aisha d'Andros « J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Kiana Ledé
If I could fly across this night
Faster than the speed of light
I would spread this wings of mine
Through the years and far away
| Conte : Winxclub | Dans le monde des contes, je suis : : Layla d'Andros, fée des fluides
| Cadavres : 1066
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Eloise A. St-James « J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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