Fais comme l'oiseau...

Depuis mon arrivée à Storybrooke, je me sentais dans cette ville comme un poisson dans l’eau. Oh certes, c’était plutôt difficile de vivre si loin de mon coffre-fort… de toute la fortune que j’avais acquis durant 60 ans d’un travail acharné ! Mais je n’étais pas homme à me laisser facilement décourager. Quoiqu’il puisse arriver, il y a toujours un autre arc-en-ciel ! C’était là ma philosophie et je l’appliquais au quotidien en ne comptant jamais les heures que je passais à travailler et reconstituer ma fortune.

Mais ne croyez pas cela dit que ma banque et que mes investissements étaient tout ce qui m’importaient car c’était loin d’être le cas ! J’avais également une vie personnelle très active. Tout d’abord j’avais ma petite Zaza dont j’étais resté très proche et que j’aidais à affronter tous les jours ce maudit handicap qui l’avait clouée dans un fauteuil roulant depuis tant d’années. J’avais également la chance de pouvoir compter sur le soutien indéfectible de cette chère Mamie Baba qui ne m’avait pas lâché d’une semelle depuis le monde des contes et qui avait toujours été de bons conseils. Au fur et à mesure des années, elle était devenue bien plus qu’une simple employée. Je la considérais comme ma meilleure amie ! Enfin, je ne pouvais pas oublier de mentionner la présence à mes côtés de ma coach de vie. Une femme certes terriblement casse-pied mais qui avait eu le mérite de toucher d’une certaine façon était parvenue à toucher mon vieux cœur de canard aigri. Je ne pouvais que saluer l’exploit, même si je ne savais pas où ce dernier pourrait bien nous mener.

Non en réalité, il n’y avait qu’une seule chose qui me manquait pour que ma vie soit véritablement comblée ! J’étais bloqué pratiquement toute l’année dans cette ville alors que mon instinct de canard voyageur me hurlait de repartir à l’aventure. Aaah comme c’était grisant de penser à tous ces magnifiques voyages qui me portaient aux quatre coins du monde avec ma famille ! Tout ceci pour déterrer les plus beaux trésors et découvrir les plus beaux artéfacts du passé. Mais dans ces voyages, il n’y avait pas que les intérêts financiers que j’en rapportais qui étaient uniques ! Les aventures qui me menaient jusqu’à mon objectif final étaient tout autant de souvenirs précieux qui permettaient d’écrire une nouvelle page de ma légende. C’était devenu une telle addiction que je ne pouvais plus m’en passer. Qu’importe dans quel monde je vivais, il me fallait ma dose d’adrénaline ! Je ne pouvais plus me contenter de rester le canard pantouflard que j’étais devenu, il fallait que je redevienne Scrooge McDuck !

Cependant, pour partir à l’aventure, il me fallait un coéquipier ! Un homme qui serait capable de relever fièrement le défi de m’accompagner dans toutes mes folles aventures, un pilote intrépide qui ne connaissait pas le mot peur ! Il fut un temps que j’avais le compagnon idéal en la personne de Flagada Jones. Mais je n’étais pas parvenu à le retrouver et je craignais qu’il ne soit resté dans notre monde d’origine. Pour palier à son absence j’avais déjà auditionné quelques candidats qui ne s’étaient pas révélé à la hauteur de la tâche. Entre es pilotes avec lesquels je ne pouvais pas m’entendre et ceux qui demeurais bien trop prudents à mon goût, il y avait toujours des problèmes qui semblaient insolubles ! Il restait malgré tout une lueur d’espoir, un pilote que l’on disait intrépide et qui paraissait l’homme idéal pour le patron difficile que j’étais… un certain Ben Ranger que j’avais bien hâte de rencontrer !

Je lui avais donné rendez-vous sur une place extérieur de la ville qui se prêtait magnifiquement à un vol d’essai. Homme d’action comme je l’étais, il était impossible pour moi d’envisager de lui faire passer un entretien d’embauche entre 4 murs d’un bureau poussiéreux. Un employé ne pouvait démontrer sa valeur qu’en démontrant toute l’étendue de ses talents sur le terrain. Il s’était plié à mes exigences même si j’étais resté très vague sur ce qui l’attendait durant cette journée. J’avais hâte de voir comment il réagirait en le découvrant.

Bientôt le vis un hélicoptère se poser sur le tarmac, un bon point pour lui au moins il était ponctuel. Sortant alors de ma limousine de fonction, je me dirigeais vers l’homme qui se tenait devant moi et dont le physique démontrait déjà une certaine habitude à l’action.

« Ben Ranger ! Je suis ravi de vous rencontrer, je m’appelle Ebenezer McDuck votre futur employeur… car j’espère que vous aurez à cœur de ne pas me décevoir. »

Puis, m’écartant légèrement de lui, je jetais un œil ravi à l’adresse de la machine volante qui l’accompagnais.

« C’est un véritable petit bijou que vous avez là ! Est-ce que vous pouvez me le présenter ? »

Fais comme l'oiseau...

Les premiers propos du pilote me firent lever un sourcil d’étonnement. Il était bien rare que je rencontre un futur employé qui m’annonce dès les premières minutes de l’entretien qu’il ne me conviendrait pas. Pourquoi tant de certitudes ? Il ne savait pas du tout à quoi de devait m’attendre de sa part. Avais-je trahi d’une manière ou d’une autre mes intentions réelles, tous les beaux projets que je désirais réaliser avec mon potentiel futur coéquipier. Dirigeant mon regard vers lui, je fronçais les sourcils avec un étonnement des plus marqués.

« Ah oui ? C’est ce que vous pensez ? Pourquoi avez-vous dans l’idée que cela ne correspondrait pas à mes critères ? »

Tout en inspectant son hélicoptère, je l’écoutais avec plaisir me parler de cet engin auquel il tenait tellement qu’il avait même pris la peine de lui donner un prénom. J’avais toujours beaucoup aimé les gens qui possédaient de véritable passion. Chacun de ses propos résonnaient comme une douce musique à ses oreilles et j’aurais pu l’écouter durant des heures me parler de son appareil, son autonomie, ses qualités de vol… sans oublier le travail qui avait été investis par son pilote.

« Eh bien je vous félicite, cet hélicoptère est une vraie merveille. Vous m’avez bien vendu ses mérites, je crois que je n’ai plus aucune question à vous poser… tout du moins concernant votre fabuleuse machine. »

Descendant de l’appareil dans lequel j’avais grimper quelques minutes plus tôt pour en voir l’intérieur, je rejoignis bientôt le pilote.

« Cependant, je dois reconnaître que le pilote m’intéresse tout autant que la machine, l’un n’allant forcément pas sans l’autre. Oh bien sûr, je ne vous ai pas convoqué sans me renseigner un minimum sur vous. J’ai entendu parler de votre carrière militaire et j’ai donc pu conclure que vous étiez un homme courageux. J’aime les personnes qui ont autant de cran. Je suis moi-même un grand aventurier à mes heures perdues et je dois dire qu’il n’y a rien que je trouve de plus grisant que de partir voyager autour du globe. »

C’est vrai qu’il y avait tant de merveilles à voir à travers le globe. Les personnes qui aimaient garder les pieds sur terre ne savaient pas ce qu’elles pouvaient manquer. J’imagine que c’était l’instinct du canard qui s’éveillait en moi chaque fois que je m’élevais dans les airs, même si ce canard là ne savait pas voler de ses propres ailes… en tout cas pas physiquement.

« Je souhaiterais cependant savoir. Combien d’année d’expériences avez-vous en matière de pilotage ? Quels pays avez-vous eu l’occasion de visiter ? Etes-vous un spécialiste des longues distances, comme votre discours laissait le supposer ? »

Puis, je revins sur certains des propos qu’il avait tenu en me présentant son véhicule. Il avait évoqué son passé et cela m’avait réellement intrigué. C’est pourquoi je le relançais sur ces quelques propos.

« J’aurais encore une question à vous poser. Un peu plus tôt vous aviez évoqué un crash, c’est cela ? Bien loin de moi l’idée de vous le reprocher, si vous saviez seulement le nombre de fois que mon ancien pilote a brillé par ses atterrissages catastrophiques. »

S’il y avait une chose qui ne me manquait pas chez Flagada Jones, c’était bien ses compétences de pilotes. D’ailleurs je n’avais plus eu de nouvelles de lui depuis mon arrivée dans cette ville. Avait-il pu être épargné par la malédiction ? Était-il parti parcourir le monde comme il l’avait toujours souhaité ? Secouant la tête pour chasser ses idées parasites, je revins vers mon aspirant pilote.

« Que s’est-il donc passé sur l’île d’Onolulu ? »

Fais comme l'oiseau...

J’aimais entendre son discours et approuvait chacune de ses paroles. Il y avait quelque chose d’étrange de songer que le pilote pouvait partager un tel lien avec ses véhicules. Cela dit, je comprenais parfaitement ce qu’il pouvait ressentir. En ce qui me concernait, c’était les pièces de monnaie avec laquelle je partageais une relation très particulière. Contrairement à ce que beaucoup de mon pouvait penser, ce n’était pas le fait d’être riche qui m’attirait vers elle mais l’histoire rattachée au gain de chacun d’entre elles. Donc certes, l’histoire était bien moins grisante mais je respectais et comprenais son point de vue.

« Ne vous inquiétez pas. Je comprends tout à fait l’importance que peu avoir un outil de travail aussi précieux. Ce n’est pas moi qui viendrais à vous pousser à détruire une machine à laquelle vous tenez tant. En plus, chaque réparation nécessaire à pratique sur les dégâts que je pourrais y causer entreraient nécessairement dans mes frais. Je préfère m’éviter des dépenses superflues. »

Et voilà, après seulement quelques minutes de discussion, je dévoilais mon vrai visage. J’avais toujours possédé ce petit côté très économe que beaucoup me reprochaient. Pourtant l’argent était une denrée précieuse qu’il fallait traiter avec le plus grand soin. Jamais je n’avais négligé son importance et savoir investir son argent avec parcimonie était un art que ne maîtrisaient que les plus grands businessmen. Il était donc tout à fait naturel que j’en fasse de même.

Pour finir de le rassure, je me convainquis qu’il était plus que nécessaire de préciser le fond de ma pensée. Préciser mes attentes vis-à-vis de lui me semblait être un très bon moyen de briser la glace. Peut-être serait-il alors moins sur la défensive ?

« En réalité, je suis un chasseur de trésor. Cela a toujours été ma plus grande passion. Mes attentes vis-à-vis de votre travail serait d’accéder à ces différents endroits que je souhaiterais explorer. Ils peuvent aussi bien se trouver au sommet d’une montagne que niché au cœur de la forêt amazonienne. Je ne vous mènerais jamais à vous perdre dans le triangle des Bermudes mais certains de ces endroits peuvent être inaccessibles pour des pilotes inexpérimentés ou mauvais. C’est pour cela que je vous disais plus tôt que ces voyages pouvaient parfois être terriblement délicat. Est-ce que vous me comprenez ? L’accepteriez-vous si je vous le présentais ainsi ? »

J’espérais qu’il accepterait ou tout du moins qu’il serait ouvert à la discussion et à la négociation. Il était souvent très difficile d’imaginer les réactions de ses interlocuteurs maos je ferais mon possible pour ne pas laisser s’échapper cet oiseau rare. Je souris à ses propos lorsque celui-ci évoqua sa passion infinie pour le vol.

« Vous vous sentiriez donc plus à votre aise dans les airs que sur la terre ferme ? Quel grand avantage cela fait pour un pilote. »

Remarquez que cela ne faisait pas tout. Flagada Jones appréciait également beaucoup le temps qu’il passait en vol. Peut-être était-ce là la raison pour laquelle ses atterrissages étaient aussi catastrophiques. Peut-être que la perspective de rejoindre la terre l’effrayer en quelque sorte ? Ah moins que comme je l’imaginais, et cela était beaucoup plus probable, il ne le devait qu’à son éternelle incompétence.

Fronçant légèrement les sourcils lorsqu’il évoqua son manque d’expérience de vol sur de longues distance, je finis cependant par hausser les épaules.

« Vous vous habituerez donc lorsque vous serez à mon service. Comme vous pouvez l’imaginer, les merveilles que je recherche sont rarement situées à deux pas de la ville de Storybrooke. Mais j’ai toujours pensé que rien ne valait l’expérience de terrain. Pas vous ? »

J’écoutais avec attention et empathie son histoire du crash d’Onululu. Le fait qu’il ne soit en rien responsable dans cet accident me rassurait beaucoup. Quoique d’après ce que je pouvais deviner chez lui, je l’imaginais très difficilement faire des folies avec son précieux véhicule. Ne désirant pas remuer le couteau dans la plaie, je passais rapidement à un autre sujet. Après tout, je les avais eues ces informations auxquelles je tenais tant.

« Ne vous inquiétez pas. Je sais me tenir à ma place et malgré les apparences, je suis un casse-cou qui sait faire preuve d’une grande prudence lorsque le besoin s’en fait sentir. Je ne compterais donc pas parmi le nombre de vos visiteurs imprudents. »

Je réfléchis quelques instants et rajoutais après quelques minutes.

« Il y a un point pourtant que je voudrais discuter avec vous. Je souhaiterais savoir si vous avez une famille. Êtes-vous marié où avez-vous des enfants ? Ce n’est pas un problème en soit mais je souhaiterais simplement savoir si je pourrais faire appel à vous sans réserve où s’il pourra vous arriver d’avoir des empêchements autre que par votre premier travail. »

Je ne lui ferais sans doute pas courir les mêmes risques si je savais que des personnes de son entourage pouvaient avoir besoin de lui. C’était la raison-même pour laquelle je ne m’étais jamais marié et que je n’avais pas fondés de famille. Certes il y avait toujours mes petits-neveux et Zaza mais ces derniers avaient Mamie Baba et Donald pour veiller sur eux si jamais un malheur venait à m’arriver.

Fais comme l'oiseau...

Immanquablement, un sourire naquit sur mes lèvres au moment où Ben évoqua le fait qu’il n’était pas du genre à faire payer en supplément des réparations qui n’avaient pas lieu d’être. Je devais bien avouer que cela me rassurait. D’autant que je n’aurais pas à sortir le porte-monnaie pour des frais supplémentaires inutiles et bien trop chers. Ne croyez pas que je sois radin au point de ne pas payer mes employés. Je considère que le patron et ses salariés doivent travailler en symbiose. Quelle plus belle manière de le prouver que de les respecter en les payant pour leurs services rendus. Bon certes, la masse salariale n’avait jamais représenté la plus grosse partie de mon budget. Mais cela leur permettait au moins de vivre décemment et de payer les factures. Dans le fond, qui avait-il de plus important que cela ? Les vacances et les loisirs n’étaient en réalité faits que pour les paresseux.

« Je suis bien d’accord avec vous. J’ai été des années dans les affaires et le moins que je puisse vous dire c’est que je n’ai jamais cherché à arnaquer ma clientèle. Un contrat d’affaire c’est avant tout un contrat de confiance. Et il n’y a rien de pire que de trahir une promesse que l’on a fait… l’honnêteté c’est la clef de tout. D’ailleurs, je peux vous certifier que j’inclurais dans votre contrat de travail les heures que vous passerez à rafistoler votre hélicoptère à la suite de nos aventures. Si bien évidemment on ne peut pas passer à côté. Comme je vous le disais précédemment, je ne vous demanderais rien que vous estimiez impossible ! »

J’étais très sérieux dans mes derniers propos. Certes j’avais tendance à un peu trop me répéter mais je tenais à ce que ce point soit bien compris par mon chauffeur. Il avait l’air de considérer son véhicule comme un ami proche que l’on cherchait à bichonner et à protéger. Il me parla alors des questions d’organisation que l’on devait régler et j’approuvais alors d’un mouvement de tête.

« Je suis d’accord avec cela aussi. Etant donné que vous n’êtes pas entièrement à mon service, je compris que des obligations puissent vous retenir ailleurs. Après tout, les trésors que je cherche sont enterrés depuis des siècles. Ils pourront bien attendre quelques jours pour être déterrés. »

Oui enfin cela c’était dans l’hypothèse ou des voleurs dans le style de Gripsou ou de Flairsou ne venaient pas me dérober le trésor sous mon nez. Allez savoir pourquoi, c’est toujours quand je voulais me lancer à l’aventure qu’ils en faisaient de même. A croire que j’étais constamment sur écoute. Retournant mon attention vers mon pilote postulant, je lui lançais tout guilleret.

« Et sinon une fois sur le terrain, vous vous verriez partir à l’aventure à mes côtés ? »

Cette remarque venait un peu de nulle part mais elle revêtait d’une importance capitale à mes yeux. Dans le monde des contes, il était arrivé de nombreuses fois que Flagada m’assiste dans mes recherches. Bien que ne brillant pas par son intelligence, je pouvais toujours compter sur sa loyauté et sa force physique dont les années commençaient à me priver. Physiquement, je n’avais pas à m’inquiéter pour Ben. Il avait toutes les compétences requises. Mais accepterait-il de le faire avec une petite fille à charge ? Il ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur cette dernière me faisant comprendre qu’elle avait tendance à un peu trop s’attacher aux gens. Inconsciemment, cette idée me fit sourire. Allez savoir pourquoi, j’imagine qu’avec les années j’avais tendance à devenir un peu trop une sorte de grand-père gâteau. Désireux de vouloir cacher une face un peu trop sensible de ma personnalité, je rétorquais alors avec ironie.

« Très bien, si vous pouvez m’assurer qu’elle restera en sécurité à bon port je n’y vois rien à redire. »

J’avais prononcé cette phrase un peu trop brutalement. Ce n’était pas que je n’aurais pas apprécié Sally. J’aurais peut-être pu m’habituer à sa présence. Mais je connaissais les enfants pour avoir déjà vu un schéma semblable tourné au vinaigre. Il suffisait qu’ils goûtent à l’aventure pour que cela devienne une addiction. Je m’étais tant de fois retrouvé dans une situation où ils s’étaient glissés incognito dans l’hélicoptère sans rien dire à personne. Nous ne pouvions plus faire marche arrière alors et ma précieuse Zaza avait fini en chaise roulante à cause de son imprudence. Je ne voulais surtout pas qu’un schéma similaire puisse se reproduire avec la petite Sally.

Ben finit par me confier qu’il était un hélicoptère dans une autre vie. Levant légèrement les sourcils, j’avoue que j’étais quelque peu surpris par cette nouvelle. Il est clair que nous n’entendions pas ce genre de nouvelle tous les jours. Cela dit, nous étions à Storybrooke et dans cette ville tout pouvait arriver.

« Je comprends mieux votre amour des véhicules et votre envie de prendre soin de vos machines. Après tout pourquoi pas ? Dans notre monde d’origine j’étais bien un canard. Etonnant non ? Bon et bien monsieur Ranger, vous avez passés avec brio votre première épreuve. J’imagine que l’on peut passer au travaux pratique. Un petit vol d’essai vous tenterait-il ? »

J’avais prononcé cette phrase, les yeux remplis d’étoiles. J’étais heureux de pouvoir enfin bientôt goûter au frisson d’une première aventure en sa compagnie. Même si, consciencieux j’avais pris soin que cette escapade ne dure pas trop longtemps.

Fais comme l'oiseau...

Décidemment, j’appréciais beaucoup mon nouveau pilote d’hélicoptère. Il avait un certain sens des affaires qui n’était pas négliger. Cela dit, ses idées semblaient être totalement à mon avantage et je ne pouvais rien trouver à y redire. Ses propos concernant l’assurance me firent largement sourire. Il est vrai que dans ce monde ci, les choses ne se passaient pas toujours comme dans le nôtre. Mon empire sur Donaldville était tellement étendu que je n’avais pas besoin de me poser des questions concernant les assurances. L’hélicoptère de Flagada Jones finissait forcément par être réparé dans un garage qui m’appartenait d’une manière ou d’une autre. D’ailleurs lorsque j’y pensais, mon ancien pilote était tellement maladroit que je me demandais comment j’avais pu survivre financièrement à tous ses crashs sans faire faillite à un moment donné. Ecartant ses pensées de ma tête, je me concentrais à nouveau sur les propos de mon futur pilote.

« Vous avez parfaitement raison. J’ai pris le parti de vous faire confiance mais j’approuve totalement votre histoire d’assurance. Après tout, on n’est jamais trop prudent. Je me fie à votre jugement pour me proposer l’hélicoptère qui me coutera le moins cher et je ferais les démarches nécessaires. »

Je souris lorsque Ben évoqua les différentes aventures que nous allions vivre ensemble. J’appréciais son enthousiasme à juste titre et fut ravi de savoir qu’il était tout disposé à me suivre dans ces aventures. Cela dit il évoqua une condition bien surprenante qui ne manqua pas de me faire sourire.

« Bien évidemment, ne vous inquiétez pas. J’ai l’expérience de la chasse au trésor et je n’ai aucune difficulté à résoudre des énigmes compliquées. Il me semble que cela doit être cela le secret de ma longévité et de ma grande forme physique. Si vous pêchez de ce côté-là, je suis certain que nous pourrons mettre d’autres de vos qualités sur le devant de la scène. Rappelez-vous mon cher que chacun dispose d’une force et de talents qui lui est propre et que c’est en les exploitant que l’on peut accomplir de très grandes choses. Je suis certain que votre courage et votre savoir-faire seront des plus appréciables. »

J’ouvris de grands yeux lorsque Ben évoqua le fait que les canards n’existaient pas dans le monde d’où il venait. Était-ce réellement possible que des animaux partageant d’ordinaire le ciel avec les avions n’existent pas ? Décidemment, le monde des contes était réellement des plus surprenants. Je me demandais bien à quoi pouvait ressembler ce monde d’où il venait. Je finis cependant par prendre le parti de ne pas le harceler de questions. Après tout, si tout se passait comme je l’imaginais, nous passerons très certainement de nombreuses heures l’un avec l’autre. Il était donc inutile de tout découvrir en un seul jour.

« Eh bien je suis ravie d’être le premier qui croise votre route. Encore que les canards de notre monde de toons soient en tous points différents de ceux que vous auriez pu rencontrer ailleurs. J’en suis certain. »

Je me hissais donc dans l’hélicoptère pour être entraîné dans un petit vol d’essai sympathique qui me permit de juger des compétences basiques en matière de vol de mon nouveau pilote. D’autres compétences seront certainement mise en avant dans d’autres missions que nous accomplirons ensemble mais ça mes chers amis c’est une autres histoire.