BAH... POURQUOI T'ES PAS CONTENT ?

Les gens du coin avaient d’adorables traditions. Comme ne pas travailler certains jours spéciaux, se déguiser pour se goinfrer de bonbons le dernier jour d’Octobre et assassiner un arbre pour exhiber sa carcasse dans leur salon afin qu’un bonhomme en rouge vienne s’y infiltrer la nuit sans que personne ne se pose de questions. C’est cette naïveté et cette confiance aveugle qui les rendent si touchants.

Mais de toute, la Saint-Valentin était la fête que je préférais. Echanger des cartes, acheter des chocolats et offrir des roses pour proclamer son amour à l’élue de son cœur… ces pratiques auraient du durer toute l’année, mais non. L’amour n’était célébré réellement qu’une seule journée, un quatorze février. Pourquoi ce jour ? Pourquoi sous le signe d’un saint appelé Valentin ? Pourquoi était-il représenté sous les traits d’un chérubin potelé et armé ? J’avais bien posé mes questions, mais personne n’avait réellement su me répondre.

Cette année, j’allais peut être enfin comprendre la réelle signification de cette fête. Car aujourd’hui, les magasins avaient décorés leurs vitrines de roses et d’angelots, de cœurs en papier à la forme très approximative et tout ce qu’ils avaient pu trouver de rouge vif. Les hommes pressaient le pas dans la rue, une boîte de chocolat sous le bras et un bouquet de roses rouges à la main. Les femmes portaient du rouge à lèvres et leurs robes les plus moulantes. Pas de doute possible, l’amour allait briller sous les étoiles cette nuit. (J’assume la réplique. )

Et pas forcément que pour les autres.

*****

– J’en ai reçu une.

J’avais attendu d’être assise sur le canapé, à côté de mon frère, pour l’annoncer avec un sourire ravi que j’étais dans l’incapacité de contenir. Pour être certaine qu’Hadès m’écoute, j’agitais sous son nez la lettre que j’avais rangée dans son enveloppe au papier épais couleur crème. Sur une des faces, mon nom y était inscrit en jolie écriture toute en boucle. Galatée. Pas de doute possible, elle m’était bien destinée. Ça me faisait plaisir d’être intégrée à cette tradition. Hadès pouvait bien m’offrir six kilos de chocolat et tout un buisson de roses, ça n’était pas pareil.

– Quelqu’un l’a glissé dans mon hamac. Je me demande de qui elle est.

La personne n’avait pas signé. A l’intérieur de l’enveloppe, il y avait une carte postale qui représentait un ciel étoilé, et un poème qui avait tout d’une déclaration romantique. Les gens d’ici étaient bien moins rustres que des pirates, c’était pas désagréable.

– Tu penses que je vais aussi recevoir des fleurs ? Et des cadeaux ?

L’idée me faisait sourire un peu plus grand. Si ça se trouve, quand je retournerai dans le jardin, je trouverai cette fois ci des présents dans le hamac. Et peut-être qu’un nom me serait dévoilé. Ou même un visage. Je me demandais de qui ça pouvait bien venir. Pierre ? Paul ? Éric ? Victor ? Tristan ? Quentin ? John ? Il y avait encore beaucoup d’autres possibilités, mais je ne voyais pas qui pensait qu’il y avait quoi que ce soit d’assez sérieux pour me déclarer sa flamme.

Je ne dirige pas ta vie...

...mais je t'aide dans tes choix !

Je n'avais pas levé les yeux de mes feuilles de comptes. Il y avait quelque mois de cela, les factures s'étaient accumulés. Depuis que j'avais pris les fonctions de maires, j'arrivais facilement à les payer. Mais il y en avait toujours qui arrivaient. Fort heureusement, quand je ne m'en sortait pas dans le tri, Norbert était là pour jouer les déchiqueteuses. Ce qui faisait que les factures revenaient souvent quelque temps après, mais avec un montant bien différent. Les entreprises ne comprenaient pas que si on ne payait pas, c'est qu'on ne pouvait pas les payer. Pourquoi ils n'arrivaient pas à se montrer patients ?

« Hum... » laissais-je échapper.

La jeune femme continua son discours, en me demandant si je pensais qu'elle aurait aussi des fleurs et des cadeaux. J'y avais songé. D'ailleurs, je n'oubliais jamais le moindre détail. Faisant un geste de la main à Norbert, mon Minotaure adoré, ce dernier était partit dans la cuisine pour revenir avec un bouquet de roses de toutes les couleurs. Il les avais donnés à Galatée, ma bien chère soeur, avant de faire marche arrière et de revenir avec trois paquets cadeaux. Le premier, tout petit, contenait un petit bracelet, tout ce qu'il y avait de plus ordinaire. Le second, un peu plus grand, recouvrait un dvd du nom de Princess Bride. On me l'avait conseillé. Quand au dernier, bien plus imposant, c'était...

« Pourquoi tu as amené celui ci ? » lui demandais-je intrigué.

« C'est pas le bon ? » s'inquiéta t'il.

« Qu'est ce qu'il y a noté sur le haut du paquet ? »

Le Minotaure baissa la tête pour regarder le petit mot. Si on ne l'ouvrait pas, on pouvait voir juste le prénom sur le dessus.

« Merida. » dit-il en souriant, fier d'avoir réussi à lire le nom en entier.

Je l'observais, attendant que l'information arrive jusqu'à son cerveau.

« C'est pour Merida ? »

« Bravo ! » l'encourageais-je en applaudissant avec mes deux mains, après avoir pris soin de poser les feuilles de compte sur la table basse. « Tu t'améliores de jours en jours. »

Je jetais un coup d'oeil à Galatée pour l'inciter à le complimenter, elle aussi. C'était important d'encourager les Minotaures à faire de leur mieux.

« Remet le cadeau à sa place. »

« D'accord. » répondit-il en laissant les deux cadeaux pour Galatée, et en remportant celui de Merida.

Il apprenait vite. J'avais adressé un petit regard à la jeune femme, avant de me remettre bien sur le canapé.

« Il est vrai que j'ai pour toi une passion dévorante, mais ce n'est pas une raison pour se laisser mourir de faim ! Bien au contraire, l'amour nous pousse à la gourmandise, pour peu qu'elle soit partagée. Aussi je te propose, à l'occasion de la Saint-Valentin, de savourer ensemble un souper fin.Nous aurons tout loisir, pour le dessert, de choisir l'option la plus délicieuse... » récitais-je à la jeune femme.

Est ce qu'il s'agissait du mot qu'elle avait trouvé sur son hamac ? J'en étais plus que convaincu.

« Tu en penses quoi ? Je comptais le donner à Merida. J'ai mis ton nom pour avoir une véritable réaction. Histoire que tu restes totalement neutre et que tu réagisses comme si elle t'était adressée. »

Elle allait m'être d'une grande aide pour savoir quel impact ce mot aurait sur ma bien aimée. Je la regardais, confiant, avec un grand sourire.

BAH... POURQUOI T'ES PAS CONTENT ?

J’adressais un sourire encourageant au Minotaure, avant de reporter mon attention sur les deux paquets qu’il avait apporté. Des cadeaux de la part d’Hadès. Je m’attendais aux roses, peut-être à des chocolats mais pas à plus. De mon côté, je n’avais rien prévu pour lui. C’était la Saint-Valentin, la célébration des amoureux et des romances. Alors oui, j’aimais mon frère. Mais uniquement dans un sens fraternel. Je n’avais pas de complexe d’Œdipe ou cette tendance que les dieux avaient à avoir des relations entre personnes de la même famille.

Je comptais justement lui en parler, mais la conversation s’était tournée à nouveau vers la lettre. J’écoutais Hadès réciter son texte, sans ciller. Il savait y mettre le ton passionné.

– Hum… je pense qu’il y a quiproquo.

Avec une moue désolée, je me relevais légèrement pour sortir de la poche arrière de mon jean une autre enveloppe. Celle-ci était pliée plusieurs fois. Je la tendis à mon frère, pour qu’il puisse la reprendre.

– Celle-ci, c’est ta lettre. Celle pour Mérida.

Je l’avais aussi retrouvé dans mon hamac, un peu plus tôt. Elle m’était sortie de l’esprit. Je n’avais pas eu de mal à reconnaître le style d’Hadès. Il était aussi subtil qu’un corsaire.

– Si tu veux mon avis, je trouve que tu dis beaucoup de choses pour pas grand-chose. Si j’ai bien compris, tu veux que la soirée finisse au lit ? Pourquoi pas le dire tout simplement ?

Peut-être que je n’étais pas assez romantique. J’étais plutôt du type directe, préférant ne pas avoir à décoder des messages et essayer de comprendre des sous-entendus. Par exemple, même si j’avais reçu une lettre et qu’on m’offrirait peut-être des cadeaux, j’aurai préféré qu’on vienne me voir directement et qu’on me propose de passer la nuit à deux. Mais ça ne m’empêche pas de saluer l’effort.

– Pour revenir à la lettre, j’ai aussi trouvé celle-ci. Et je doute qu’elle soit de toi. Le poème est plus… poétique.

Ça parlait d’étoiles, de mon sourire à l’éclat solaire, et tout un tas d’autres allusions astronomiques. Ça m’était clairement destiné. Mais dans le doute, je me penchais vers mon frère, en plissant les yeux sans me départir de mon sourire, qui prit une tournure légèrement menaçante.

– Tu sais que si celle là est aussi de toi et que tu m’as donné de faux espoirs, je vais devoir faire ce que toutes les petites sœurs font. C’est-à-dire te pourrir la vie et te faire regretter tes enfers.

Les triplés m’avaient appris le rôle d’une sœur. Apparemment, j’étais trop gentille avec lui. Ce qui allait changer si j’apprenais que ma potentielle nuit romantique était une illusion. Pourquoi je serai la seule à ne pas avoir le droit de profiter de ce quatorze février ?

Je ne dirige pas ta vie...

...mais je t'aide dans tes choix !

« Pourquoi tu cherches tellement à plaire aux hommes ? » lui demandais-je. « Tu me plais déjà à moi. Ca devrait te suffire, n'est ce pas ? »

La seconde lettre n'était pas de moi. Ce n'était pas un essai pour celle que je voulais donner à Merida. A dire vrai, je ne savais même pas si j'avais envie de la donner à ma rebelle. Ce n'était pas un message de sexe que je voulais lui faire passer. Si Galatée le prenait ainsi, elle le prendrait de cette manière là elle aussi. Et je ne le souhaitais pas. Le sexe c'était bien. Mais je l'avais déjà. Inutile de le lui demander par écrit. Fallait que je trouve d'autres mots et d'autres objectifs.

« Le sexe c'est bien. Ca dépend. Ca soulage. Ca permet d'extérioriser tellement de choses. Mais pas pour toi. Tu n'as pas besoin de ça. » lui affirmais-je.

Etant son frère, et qui plus est son grand frère, je savais exactement ce qu'il lui fallait.

« Ce qu'il te faut à toi, c'est un challenge ! »

Elle ne pouvait être que de mon avis. Après tout, qui refuserait un challenge ? Surtout pas une Bowman. Et elle était en quelque sorte une Bowman. Enfin autant que moi.

« Tu as un corps de rêve. Des poings de rêves. Des... enfin ce que tu as qui fait que tu les as. » dis-je en désignant une partie de son anatomie, située très au nord. « Le vrai challenge pour une femme comme toi, ça serait justement de ne pas utiliser tout ça. De rester pour la saint valentin, comme tu es censée l'être tout le temps. C'est à dire : inaccessible. »

Je claquais des doigts au même moment pour faire raisonner ce mot. Inaccessible. J'aimais bien. C'était inéluctable pour elle de se rendre inaccessible.

« Regarde Merida. Elle est totalement inaccessible aujourd'hui, et ça lui va parfaitement bien. C'est sur elle que tu devrais prendre exemple. Et sur Autumn. On demande à Autumn de plaire aux hommes ? Non. Alors pourquoi tu voudrais faire quelque chose qu'elle ne juge pas utile pour elle ? Soit toi même. Et suffit toi à toi même. »

Le message était clair, net, précis. Elle ne pouvait qu'aller dans ce sens. Norbert la regardait et approuvait mes dires. Enfin... il la regardait et...

« Lève les yeux. »

« Oh pardon, Seigneur Hadès. »

Il m'appelait toujours comme ça quand je le grondais. Si ça se trouvait... en fait c'était pas une mauvaise idée qu'il regarde à cet endroit là. Enfin dans le sens où si c'était lui qui sortait avec Galatée, j'aurai un contrôle total sur leur relation.

« Tu sais que Norbert se brosse les dents trois fois par jours, maintenant ? » dis-je à Galatée pour poser les bases de leur future relation.

Norbert ouvrit grand la bouche pour sourire et montrer toutes ses dents. Beurk... enfin, non, pas beurk... Wouah ! Magnifique dentition, pensais-je.

MAIS OUI BIEN SUR...

Il était sérieux. Ce n'était même pas une question que je me posais, mais bien une affirmation. Si il avait été n'importe quel autre homme, je l'aurai depuis longtemps envoyé dans un mur. Mais c'était mon frère. Et aussi sexiste soit-il, je ne pouvais pas lui faire goûter à la puissance de mon poing. J'y tenais quand même assez pour ne pas vouloir trop l'abîmer, malgré les conneries impressionnantes qu'il pouvait débiter à la seconde quand il s'y mettait.

- Tu as raison.

Je m'étirais, les bras en l'air, avec la souplesse d'un chat qui se réveille d'une longue sieste. Je savais que ça ne servait à rien de se lancer dans une conversation qui tournerait en rond. A choisir, je préférais passer ma Saint-Valentin autrement qu'en faisant un cours à Hadès sur le droit des femmes et le fait que ni sa femme, ni sa fille, ne lui appartenaient malgré les contrats qu'elles avaient du signer à leur insu.

- Je vais être moi-même. Inaccessible.

Moi qui pensais déjà l'être.. j'étais presque déçue. Du coup, ça voulait dire que j'étais une fille facile ? Est-ce que mon frère me rangeait dans la catégorie des catins ?

Je me levais du canapé pour aller me plantée au milieu de salon, l'air songeuse. Avant que ma tenue, très banale et composée d'un jean et d'un t-shirt blanc informe, ne soit remplacée par une autre. Celle-ci était moins discrète et moins couverte, par contre. J'allais devoir prendre garde à ne pas trop me pencher en avant.

- C'est pour ça que je vais aller retrouver la personne qui m'a écrit la lettre. Mais je ne ferai rien, je serai froide et je me laisserai pas impressionner. Je resterai une femme respectable, pas du tout accessible et je résisterai à ses avances.

Du plat de la main, je lissais la robe au niveau des cuisses. Ou du moins, là où le peu de tissus cachait le sommet de mes jambes.

- Souhaite moi bonne chance. Ah, et je pense qu'il faut remettre en place la mâchoire de Norbert.

J'adressais un regard concerné au Minotaure. Il avait l'air de s'être déboîté la machoîre inférieure. Elle pendait bien bas, donnant un apperçu total de sa dentition jaunâtre et chaotique. Les dents du fond avaient une drôle de teinte marron. Ses yeux aussi avaient un drôle d'aspect. Comme si ils s'apprêtaient à rouler hors de leurs orbitres.

- Je te dis à demain matin.

Ou pas. Peut-être que je rentrerai que dans l'après-midi. Ou la soirée. Qui pouvait savoir ce qui allait bien pouvoir se passer ? Rien de scandaleux, oh non voyons. C'était pas mon genre.

Je levais le poing vers le plafond, le bras tendu. Avant de me rappeler que Elinor ne supporterait probablement pas que j'explose le plafond une nouvelle fois. Elle m'avait bien répété à plusieurs reprises que pour sortir, je devais utiliser la porte. Mais les vieilles habitudes avaient la vie dure. J'oubliais parfois que j'avais régulièrement un toît au dessus de ma tête.

Je ne dirige pas ta vie...

...mais je t'aide dans tes choix !

« Attends, attends ! » m'exclamais-je en la voyant partir.

J'adorais quand elle levait le poing, le bras tendu vers le haut. Toujours aller plus haut. Elle avait un côté sexy, et en même temps c'était ma soeur.

« Fait apparaître quelque chose de plus présentable. » lui dis-je en m'approchant d'elle afin de la prendre dans mes bras.

J'aimais le contact de ma soeur contre moi. A dire vrai, de manière générale, j'aimais les câlins. Surtout quand j'étais à la hauteur de la personne que je serrais dans mes bras. Dans le sens où, Galatée avait quelques centimètres de moins que moi. Avec Merida c'était compliqué, car elle était un peu beaucoup trop grande. A l'époque, sa taille était parfaite. Mais elle n'en restait pas moins parfaite en tout point. Sauf au niveau de la taille... enfin bon, ce n'était qu'un détail.

« Tu es magnifique. » la rassurais-je en lui tapotant le dos délicatement. « Vraiment magnifique. Tu n'as pas besoin de tous ces artifices. »

Je m'étais détaché d'elle et j'avais observé son décolleté. Comment qu'elle faisait pour avoir ce qu'il fallait, où il fallait, comme il fallait... et ainsi de suite ?

« Ils sont bien fait, c'est sûr. Mais il n'y a pas que ça qui est important. Regarde, je n'en ai pas, et pourtant ça ne m'empêche pas d'avoir une vie de famille stable. »

Par ne pas en avoir, je ne faisais bien entendu pas référence à moi même, mais à ceux que possédaient Merida. Elle n'en avait pas des masses. Enfin maintenant, car avant c'était autrement. A dire vrai, si elle retournait voir la sorcière pour avoir un peu d'avant et un peu de maintenant, ça serait juste parfait.

« Tu devrais oublier toute cette histoire de garçon et passer la journée avec ton frère adoré. Je te ferais remarqué qu'on n'a jamais passé de Saint Valentin ensemble. C'est une erreur qu'on se doit de rattraper. »

Ca semblait bien mieux dans ma tête que prononcé à voix haute. J'en avais profité pour jeter un regard à Norbert et lui faire comprendre de dégager. Je n'avais plus besoin de lui, et Elinor allait rouspéter si il continuait de baver sur le sol du salon.

« On pourrait aller jusqu'au parc, et faire une ballade tous les deux. Ou on prend Autumn avec, elle... elle... »

Elle était où ? On était quel jour ? Lundi ? Mardi ? J'avais du mal ces derniers temps. Vendredi... pensais-je... on était vendredi ! Comment j'avais pu oublier qu'on était vendredi ? Regardant autour de moi, je vis sur la pendule qu'il était pratiquement quinze heures. C'était ni trop tard, ni trop tôt. A dire vrai, l'horaire n'avait plus trop d'importance aujourd'hui. Mais le jour comptait pour moi.

« On va aller au parc. J'ai quelque chose à y faire. Et comme ça, tu pourras me parler un peu de ce que tu fais en ce moment. Parce qu'en dehors des hommes qui gravitent autour de toi, je ne sais pas grand chose. D'ailleurs, on devrait nous aussi avoir une journée rien qu'à nous. Le jeudi c'est devenu la journée père et fils, avec Elliot. Je ne peux pas te la consacrer. Mais je n'ai rien le mardi. Ca pourrait être la journée frère et soeur. Notre journée rien qu'à nous. »

J'hésitais à lui proposer d'aller chercher du papier et un stylo pour établir un contrat sur la dite journée frère et soeur, mais en réalité ce n'était pas une bonne idée. Car si je m'attardais, elle finirait par partir. Mieux valait aller directement au parc. Au moins, elle m'accompagnerait.

« Met un truc approprié pour une ballade. Quelque chose qui ne fera pas jazzer si on y va tous les deux. D'ailleurs, si tu pouvais me faire apparaître quelque chose de moins... pyjama, ça serait top. » achevais-je avec un sourire confiant.