« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« Tu vas voir, ça va très bien se passer ! » S’exclama Elsa, avec le sourire.
Juste devant les portes d’Airgoon, la jeune femme se trouvait campée sur ses deux jambes face à un Maximilien qui n’était pas bien certain de comprendre ce qu’il faisait là. Elle l’avait extirpé de sa routine quotidienne en lui donnant rendez-vous à cet endroit précis et, désormais, elle tentait de le convaincre d’entrer à l’intérieur. Fondamentalement, Max n’avait rien contre les nouveautés mais il voulait savoir où il mettait les pieds ; non pas qu’il rechigne à découvrir cette entreprise mais il avait dû se justifier avec de Julian et s’excuser auprès du dispensaire parce qu’il n’avait aucune idée de la durée que prendrait ce rendez-vous.
Surtout que ça avait l’air d’être un endroit doté d’une sacrée sécurité, rien qu’à voir les hommes en costume postés de part et d’autre des portes. Il savait qu’Elsa travaillait dans un domaine pointu et qu’elle s’absentait régulièrement de la ville, mais il n’avait jamais songé venir un jour découvrir l’univers dans lequel elle évoluait. Tan lui avait dit qu’il avait « de la chanse », il n’avait pas bien compris pourquoi.
« Tu es certaine que je vais pouvoir entrer ? » Demanda-t-il, calmement.
« Sûre et certaine, j’ai fait ajouter ton nom dans le registre visiteurs. Tu vas avoir un badge et il te suffira de me suivre. Viens ! »
Sans lui laisser plus de temps – il réfléchissait vite, non ? – la jeune femme attrapa le robot par le bras et l’entraîna à l’intérieur. Airgoon était une entreprise assez futuriste dans son design, épurée et pourtant remplie d’employés. Lorsque le gouvernement avait autorisé Elsa à travailler à Storybrooke sous couvert d’une association avec cette entreprise, une histoire de contrat avec l’armée de l’air, la jeune femme avait sauté sur l’occasion ! Plutôt mourir que de ne rien faire.
Elle n’avait juste pas prévu « qui » serait son patron… Ahem.
Une fois l’accueil passé, le badge de Max récupéré et le portique de sécurité franchit, ils s’engouffrèrent en direction d’un ascenseur. Passant son badge devant le capteur, Elsa désigna un étage et se recula d’un pas. Elle avait l’air surexcitée et ne pouvait s’empêcher de se mordiller l’intérieur de la joue, triturant la lanière de son sac en cuir vieilli.
« Et donc… Tu travailles dans quoi ? »
« Oh mince ! Oui, pardon, maintenant que tu es là je peux te le dire : Airgoon bosse sur des projets en aéronautique, géolocalisation et aussi sur les IA. » Elle laissa un petit silence, avant de continuer : « J’appartiens au troisième secteur et, en tant que robot d’origine, je trouvais intéressant de te faire venir ! Nos IA ne sont pas aussi poussées que toi mais je suis certaine que les autres chercheurs seraient plus que ravis de te rencontrer et de voir tout ce dont tu es capable. »
« Donc, je suis ici en tant que sujet d’étude ? »
C’était une question simple, une constatation, pas un reproche.
« Effectivement ! Mais on ne va pas te décortiquer… Ça te dérange ? »
« Non, ça me va de ne pas être ouvert. Je ne possède plus vraiment de système en carbone ou de connexions matérielles, mon corps a été quasiment entièrement humanisé à mon arrivée à Storybrooke. »
« C’est là où tu es génial… Et ce qui te rend unique ! Tu es l’évolution ultime entre l’homme et la machine. Merci d’avoir accepté de venir en tout cas. »
Elle ne lui avait pas vraiment laissé le choix mais lorsqu’Elsa se mettait une idée en tête, il était très compliqué de la faire changer d’avis ou d’objectif. Le fait que Maximilien ne s’offusque pas d’être utilisé de la sorte la rassura et lui confirma qu’il était vraiment au début de sa vie en tant qu’humain… N’importe qui se serait vexé. Lui, non. Il ne se vexait jamais, ne s’offusquait quasiment pas et effectuait des réactions étudiées de plus en plus spontanées malgré ce qu’il en disait. Un robot en train de devenir un peu humain, absolument inédit. Le progrès à l’état pur, juste sous leur nez.
Mine de rien, elle avait longtemps hésité à le faire venir à Airgoon. Cet endroit était son lieu de travail, son jardin secret et ce qui lui permettait de développer complètement ce qu’elle aimait : les équations et l’avancée. A défaut d’atteindre l’espace, elle avait l’impression d’offrir au monde les avancées de demain… Ou d’au moins y contribuer un peu. Max ne la trahirait pas, elle s’en doutait complètement et il était bien trop gentil pour lui vouloir du tort. Il avait de toute façon signé un accord de confidentialité à l’accueil et, le connaissant, il le respecterait à la lettre près.
L’ascenseur s’arrêta, la faisant sursauter, et les portes s’ouvrir pour dévoiler un couloir entouré de baies vitrées. Ils franchirent plusieurs dizaines de mètres avant de s’immobiliser face à une porte teintée. Elsa passa de nouveau son badge devant un capteur et un visage apparu sur un petit écran, féminin et familier.
Bonjour, je suis Janice, l’intelligence artificielle d’Airgoon. Bienvenue.
« Bonjour Janice. Voici Max, un visiteur pour la journée. »
Elsa s’écarta pour la laisser apercevoir son ami. Une petite lumière rouge s’alluma au-dessus de l’écran et un bruit léger retentit, signe du scanner en cours. Maximilien ne sembla pas s’en offusquer et ne bougea pas d’un poil, la tête droite et l’air calme. Puis la lumière devint verte et un bruit de serrure retentie.
Veuillez entrez.
L’image s’effaça tandis qu’Elsa poussait la lourde porte et entrait à l’intérieur même du service. Maximilien l’aida et la suivi sans aucune critique ou remarque, ses yeux se portant régulièrement sur l’environnement plutôt animé qu’ils traversèrent ou sur les nombreux écrans.
« Je vais te présenter à quelques personnes qui travaillent avec moi. »
« Des ingénieurs en robotique ? »
« Certains oui. Des programmeurs aussi. Tout ce qui touche à l’intelligence artificielle se trouve ici et nous sommes encore à une bonne distance de la technologie de ton époque. Bien que nous ayons une entitée générale que tu as vu à l’entrée : Janice. »
« Elle possède un corps, elle aussi ? »
« Non. Elle a une forme pré-programmée par son créateur mais pas encore de corps physique. On est au vingt-et-unième siècle mais on n’est pas encore capable de ça ! » Elle poussa un soupir. « Un jour, c’est sûr, on y arrivera. Mais on va éviter de finir comme dans Terminator ou ce genre de trucs… Tu connais ? »
Max hocha la tête.
« Hiro m’a déjà montré Terminator. »
« C’est un peu le mantra des détraqueurs de l’IA, mais on en est encore loin. Chacun a le droit d’avoir son opinion et je reste persuadée que les robots seront bénéfiques à la société humaine. »
« Parce que nous n’avons pas d’émotions pour entacher un jugement purement mathématique. »
« Hein ? Non ! Enfin… »
Elle se rendit compte qu’il ne s’agissait nullement d’une question, Max avait parlé de l’absence totale de ressenti comme une constante aussi évidente qu’inchangeable. Comme si ça ne le dérangeait pas… Pourtant, dans l’avenir, était-il possible d’insuffler un peu plus de conscience humaine aux robots ? Maximilien était la preuve vivante qu’il pouvait réfléchir, agir, prendre soin et même évoluer. En avait-il seulement conscience ? Jusqu’à quel point ?
« Disons que nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres. »
« La robotique n’apprend pas, elle enregistre et exécute des ordres donnés. Une décision, quelle qu’elle soit, est toujours le résultat de calculs pré-établis dans sa mémoire. »
Devant l’air déconcerté d’Elsa, il poursuivi de son habituel ton tranquille :
« J’ai été programmé pour être un assistant de soins. Mon rôle propre est de prendre soin des autres jusqu’à ce que leur problème de santé soit résolu ; Tadashi m’a conçu pour être empathique et prévenant, rassurant et attentif. S’il avait voulu faire de moi une machine capable de classer de la documentation, j’aurais été strict, exigeant et organisé. »
« Tu sous-entend donc que tu n’as pas choisi ton caractère et que tout ce que tu sais t’as été soufflé par l’Homme à un moment ? »
« Exactement. »
« Pourtant, tu prend seul tes décisions… Et tu dis toi-même ne pas comprendre toujours la spontanéité de certaines. »
A son air surpris, elle sut qu’elle venait de viser juste. Elsa lui tapota finalement le bras avec un sourire.
« Tu es en train de devenir humain à mon avis. Mais promis, on garde ça juste pour nous deux. »
Elle lui adressa un clin d’œil avant de le pousser en direction d’un open space sur la droite. A l’intérieur, trois personnes levèrent immédiatement la tête et avant même qu’elle ne présente Max, se ruèrent dans leur direction pour le huer de questions ! Apparemment, ils étaient plus qu’attendus dans son bureau… Ca la fit sourire en coin.
Sourire qui disparu lorsqu’elle aperçut une tête blonde dans l’encadrement. Pas de doute, Janice avait cafté l’entrée d’un visiteur.
« Salut, Théo… » Fit-elle, à distance.
Ca avait été la grosse surprise de son embauche : son patron n’était autre que celui qu’elle tentait d’oublier et de fuir à tout prix. Décidément, cette ville n’avait pas terminée de lui rappeler à quel point il avait compté pour elle… Et Ô combien elle était gauche en ne sachant pas comment gérer sa présence au sein de la même entreprise. Ils n’avaient pas eu vraiment le choix, même s’ils auraient pu la virer sitôt qu’ils s’étaient vus ; restait à savoir s’il allait apprécier ou non la venue de Max.
En un sens… Elle avait apporté du « travail ».
Ludwig T. Oakenshield
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
Théodore regarde une fois de plus l’adresse sur son smartphone avant de s’engager dans la ruelle. La Pleine Lune. Il n’avait jamais mis les pieds dans ce bar et il comprenait pourquoi Alejandro lui avait donné rendez vous ici. Certes, il connaissait l’endroit de nom, l’ayant entendu par Aguistin quand ce dernier faisait la promotion de son concert mais il n’avait pas eu le temps, et surtout l’envie d’y aller. Sortir était quelque chose qu’il faisait très rarement, encore moins depuis que des événements étranges s’y produisaient, celui du Phantom faisant date dans sa mémoire. Mais là, ce n’était pas pour boire un coup entre amis, fêter une réussite ou tout autre activité qu’un jeune adulte de son âge pouvait faire dans un bar. Non, s’il y allait, c’était pour parler business. Poussant la porte en bois, qui ne payait pas de mine, il fut assez surpris de la grandeur de l’établissement qui s’étendait tout en longueur. Il n’y avait personne, et le barman qui regardait son téléphone ne se préoccupa pas de lui. Alors il avança dans cette pénombre relative, passant à travers les tables usées pour se rendre tout au fond, là où il lui avait indiqué qu’il serait, et il n’avait pas menti, il était là. Assis sur l’un des fauteuils, cigarette à la main, et verre de ce qui semblait être du lait devant lui. En silence il prit place, face à lui, acceptant volontier le paquet de clopes qu’on lui tendit pour en saisir une délicatement. “Ton homme a été difficile à localiser. Il bouge sans arrêt.” Après la cigarette, c’est un dossier qu’il lui fit passer, le faisait glisser sur la table. Théo’ le regarda d’un oeil avant de se concentrer sur Alejandro qui s’était redressé. “Je ne comprends pas pourquoi tu n’as pas voulu que je te le ramène.” Le viking secoua la tête avant d’attraper le dossier. “Je te remercie grandement pour les éléments que tu m’as fourni.” Il le feuilleta rapidement, retenant dans sa mémoire les éléments les plus importants. “Mais ?” “Mais c’est à moi de m’en charger.” “Oh je vois … une vengeance personnelle ?” Il referma le dossier d’un geste sec de la main, peut être plus violent qu’il ne l’aurait voulu, faisant quelques peu tressauter l’ancien chat. “On peut dire ça … si l’on inverse les rôles.” C’était Svereck qui voulait se venger de lui. C’était Svereck qui avait juré de décapiter la lignée des Horrendous et de le faire souffrir avant à s’attaquant aux peu de membres du clan de Berk qu’il y avait ici. Lui n’était même pas au courant de son existence avant le mois de Novembre de l’année dernière, où il avait été attiré dans un piège grossier. Sauf que maintenant, il était rentré dans le jeu. Il n’allait en aucun cas se laisser avoir une deuxième fois. Il n’allait pas attendre, les bras croisés, que la sentence lui tombe sur le bout du nez. Il avait un clan à protéger, et il ferait tout ce qui serait en son pouvoir pour que personne, et lui aussi même si ce n’était pas la priorité, soit sain et sauf. C’était pour ça qu’il avait décidé d’enquêter sur Svereck. Il avait quémander les services d’Alejandro sur le conseils de Queenie qui lui avait expliqué qu’il était très réputé dans le milieu des chasseurs de prime. De ce qu’il en voyait là, il n’avait pas eu tort de lui demander un peu d’aides. Les informations qu’il avait parcouru lui semblaient de qualités et restaient très précieuse à l’élaboration de sa stratégie. Sortant son chéquier, il nota la somme qu’ils avaient convenu au début. “Si tu as encore besoin de moi, n’hésite pas.” “Je te remercie pour le travail que tu as fais Alejandro. Maintenant, c’est à mon tour d’avancer mes pions.” Gardant le dossier, il se leva pour tendre la main au brun qui lui saisit en retour. “Tu ne veux pas rester boire un verre ?” “Une prochaine fois peut être.” Le saluant d’un geste de la tête, il ne fit pas attention au barman qui le regarda sortir et qui se précipita vers Alejandro pour savoir de quoi ils avaient discuté. Chose qu’il ne lui dirait pas bien sur. Fouillant dans la poche de son manteau, il prit son téléphone portable, composa un numéro de tête et attendit sans broncher la sonnerie. “Oui, Archi ? C’est moi. Pose tes congés, on part pour le Danemark la semaine prochaine.”
Début Septembre - Entreprise Airgoon
Il n’était que 9h du matin et pourtant Théodore travaillait assidûment à son bureau. Il était arrivé quelques heures auparavant, quand l’entreprise n’était pas encore ouverte au public parce qu’il n’y arrivait pas à la coloc’. Eulalie et Michel-Ange l’avaient réveillé en hurlant lors de l’une de leurs disputes hebdomadaires. Forcément, il n’avait pas pu se rendormir, ni travailler. Il aimait la coloc’, cela faisait maintenant plus d’un an qu’il y était, mais parfois, il regrettait son petit appartement, où le silence et le désordre régnait. Il avait prit son disque dur externe et il était parti, la nuit enveloppant encore la ville. Et depuis il travaillait. Sans relâche, sans pause, sans se soucier de l’extérieur et de la vie qui régnait dans Airgoon. Jusqu’à ce que son téléphone émette une sonnerie particulière. Immédiatement, il leva la tête de son écran, pour en regarder un autre. “Il est apparu. Sur les docks d’Ystad.” C’était l’un de ses contacts. Il n’avait pas chômé cet été. Sous couvert de faire un road trip dans les pays nordiques avec Archibald, il avait rencontré beaucoup de gens. Des personnes qu’Alejandro avait mentionné dans son dossier et que Théo’ s’était mis dans la poche. Il avait ainsi construit un immense réseau en toile d’araigné pour piéger plus facilement Svereck. Il était patient. Très patient. Il savait qu’une prise de cette envergure mettrait du temps à mordre, et il était prêt à attendre. “Très bien. Mettez vous en place comme convenu.” Ystad. Petite ville au sud de la Suède. Que pouvait il bien faire là bas ? “Ne le perdez surtout pas et faites moi un rapport tous les soirs de ses activités.” Ses doigts tapotèrent sur son bureau, démontrant une certaine nervosité. Là, tout de suite, s’il avait pu, il s’y serait rendu lui même, à Ystad. Or il ne devait pas. Il avait assez brouillé les pistes pour ne pas que l’on remonte jusqu’à lui, il n’allait pas faire tout capoter juste parce qu’il avait envie d’éclater la gueule de ce petit con. “Pas de soucis boss !” Il eut un petit sourire en coin. Svereck le sous estimait ? Très bien, il allait lui montrer de quel bois il se chauffait. Assez content mine de rien de cette bonne nouvelle, il allait reprendre le passage du code qu’il travaillait quand la voix de Janice résonna dans son bureau. “Mademoiselle Laufeysen est arrivée avec un invité.” Il haussa un sourcil. Un invité ? Quel invité ? “Elle est en salle C457 pour une démonstration.” Quand il avait appris qu’Elsa avait été embauché, il avait clairement passé un savon à JB. Cela ne faisait même pas quelques mois qu’il était là et il disait oui à tout le monde. Certes, Théo’ était totalement de mauvaise foi et il s’en était excusé le lendemain. Déja parce que JB n’avait pas vraiment eu le choix vu que c’était l’armée qui lui avait fait passer son dossier, et surtout parce qu’il connaissait ses compétences. Les meilleures. Normal alors qu’elle fasse partie d’Airgoon. Or voila, c’était Elsa et son jugement était totalement faussé. Depuis qu’il l’avait revu au Fantasia, depuis qu’il avait compris qu’elle était cette fameuse personne avait qui, il parlait toutes les nuits, il n’était plus objectif. Il ne voulait pas qu’elle soit à côté de lui. Oh pas par égo, loin de là, mais parce qu’il ne voulait pas qu’ils souffrent tous les deux, et qu’il avait toujours peur de faire un mauvais geste en son encontre. Même s’il savait que cette dernière crainte partirait bientôt, quand son opération serait faite. En attendant, il essayait de ne pas la croiser. Il avait demandé à Janice de le prévenir quand elle se trouvait dans les locaux pour ne pas qu’ils se croisent. Néanmoins, actuellement, sa curiosité était piquée au vif. Un invité … qui aurait elle pu amener ? Il prit du temps à réfléchir à ce qu’il devait faire. Le viking disait d’y aller, de voir par lui même, quand l’intello beaucoup plus prudent lui disait de rester assis sur sa chaise, et que cela ne lui apporterait rien du tout.
Soupirant en se massant les tempes, il décida finalement de se lever. Quelques minutes. Il n’irait que quelques minutes. Il passerait juste devant le grand openspace où travaillait ses ingénieurs en robotique, pour voir si tout allait bien et il reviendrait ici. Une visite de routine. Rien de plus. Les locaux étaient immenses et il était fier de ce qu’il avait construit au fil des années. Il avait travaillé sans relâche, affronter toutes les adversités avec courage pour en arriver à ce résultat que l’on vantait même à l’étranger. Parfois il se rappelait, quand il avait débuté dans un petit cagibi, à réparer des moteurs et à les améliorer. Il n’était parti de rien et il comptait bien continuer son expansion vers les sommets. Saluant les différents scientifiques qui travaillaient, il se rendit vers la fameuse salle avec une boule au ventre. Depuis qu’elle lui avait donné cette claque, il ne l’avait pas revu. Pas qu’il n’ait pas pensé à la voir, mais pour le coup, il n’avait pas le courage. Il pourrait affronter toutes les difficultés du monde de l’entreprise, tous les dragons du monde mais Elsa … Restant quelques minutes devant la porte, il y passa la tête, en toute innocence, son regard immédiatement attiré par la blonde. Toujours aussi magnifique. Quand elle héla son prénom, il lui répondit par un simple geste de la tête. Il regarda les alentours, pour voir où était l’invité et quand il tomba dessus, après avoir scanné la pièce de son regard perçant, entouré de trois ingénieurs, un sentiment de jalousie pointa le bout de son nez. Il voulait tout connaître de cet homme. Pas sa vie, non ça, il s’en fichait, comme d’habitude. Non, il voulait tout connaître de sa relation avec Elsa. Se mordant la lèvre pour faire partir cette sensation désagréable, il sursauta quand, se fut Janet qui prononça son prénom, apparaissant juste derrière lui. Cette fois, tout le monde dans la pièce se rendit compte que le ‘patron’ était là. “Théo’ ? Le Docteur Mankell a appelé et ..” “Janet … c’est pas vraiment le moment.” Il eut un petit rire nerveux, se retournant en lui faisant les gros yeux. “... je lui ai dis que tu étais occupé et que tu le rappelerais mais c’était assez urgent.” “Merci...” Que lui voulait son endocrinologue pour que ça soit si urgent ? Il espérait que ça ne soit pas en rapport avec la date de son opération qu’ils avaient programmé pour la fin de l’année. Quand il se retourna, Elsa était à quelques mètres de lui, s’étant rapproché. Ne pouvant s’empêcher mine de rien de lui sourire, il se tourna de trois quart pour lui montrer la brune. “Oh Elsa, c’est vrai que je ne te l’ai pas encore présenté. Voici Janet. C’est une intelligence artificielle possédant son propre corps fait de chaire.” “Bonjour, je suis Janet. Théodore m’a sauvé d’un logiciel en proie à de graves dysfonctionnements car une IA était devenue maléfique. Ce sont les jumeaux Castleton qui ont trouvé la solution pour me faire venir Je n’avais pas cette apparence dans le logiciel mais je suis bien contente d’être ici présente.” Elle s’était penchée pour lui serrer la main, tout en lui faisait un grand sourire. Théo jeta un coup d’oeil par dessus Elsa, voyant que le fameux invité se rapprochait aussi. “Je suis redevable à Théodore et c’est pour cela que je m’occupe de son bien être.” “Elle est formidable ! Janet évolue tout les jours ! Elle apprend à devenir humaine tout en conservant ses capacités robotiques ! Mais ce n’est pas tout. Elle a aussi une part de “magie” en elle.” Théo’ avait mimé les guillemets sur ce mot. Un scientifique pur et dur aurait réfuté cette appellation, mais lui, de part sa nature, l’acceptait, estimant que la magie pouvait totalement cohabiter avec les progrès de la science. Janet en était la preuve parfaite. Ne faisant pas attention au duel de regard des deux femmes, il tendit la main vers le fameux invité. Il avait travaillé sur lui ces derniers années et même si les contacts avec les inconnus le rebutait toujours, il faisait des efforts. Il paraissait déjà assez froid comme ça, il n’avait pas envie d’être impoli. “Et vous êtes ?”
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Elsa L. Laufeysen
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SI TU VEUX LA PAIX
PRÉPARE LA GUERRE. Uchronia WWIII.
| Conte : Drαgons ! | Dans le monde des contes, je suis : : Astrid.
La présence de Maximilien avait créé une espèce de bulle effervescente dans les bureaux d’Airgoon et Elsa ne pouvait s’empêcher d’en sourire ; son ami semblait soudain au cœur des conversations du service et il n’avait pas vraiment l’air de s’en offusquer. Très professionnel ou, plutôt, très robotique comme à son habitude, Max hochait ou secouait la tête aux quelques questions trop curieuses qu’on osait lui poser. Il n’avait pas honte de ce qu’il était et semblait même ravi de pouvoir apporter des informations et précisions supplémentaires quand il connaissait la réponse : d’où venait-il, par qui avait-il été créé, pourquoi était-il dans le corps d’un humain et… Jusqu’à quel point son esprit pouvait-il être semblable à celui d’un superordinateur venu du futur. Elsa, le sourire aux lèvres et les bras croisés, veillait à ce que tout se passe dans la plus simple tranquillité. Ou presque. Parce que la venue de Theo, son patron et surtout ex-petit ami, avait provoqué une vague dangereuse de nervosité qui lui sortait par tous les pores.
C’était simple… Elle aurait presque espérée qu’il ne soit pas là aujourd’hui.
En réalité, ils ne se croisaient quasiment jamais : Théodore semblait avoir le chic pour passer lorsqu’elle ne se trouvait pas dans l’open space ou pour ne jamais avoir directement besoin d’elle. Tout passait par un collègue ou quelqu’un trouvé sur la route. Quelques (très) rares mails au sein des logiciels qu’ils utilisaient, mais ça s’arrêtait là. En apprenant qu’ils allaient devoir travailler ensemble, Elsa avait cru devoir le supporter tous les jours… Mais c’était son indifférence et sa fuite qu’elle devait affronter chaque nouvelle heure de chaque nouvelle journée. Comme si leur dernière altercation avait mit quelques points sur les i et qu’il avait compris ce qu’elle entendait pas « ne plus faire partie de sa vie ». En somme, Elsa avait hérité de ce qu’elle avait demandé : une distance et une absence de collision de leurs deux existences. Alors pourquoi se sentait-elle toujours étrange en sachant qu’il se trouvait à quelques mètres de là ? Pourquoi s’agaçait-elle de ses silences et de ses manières de l’esquiver ? Pourquoi pensait-elle à lui régulièrement alors qu’il aurait du disparaître de son esprit. Leur conversation n’existait plus. Leurs échanges n’avaient plus lieu d’être. Tout était devenu extrêmement silencieux…
Mais au lieu d’en profiter, la jeune femme avait l’impression que sa bulle de sécurité avait explosée en plein vol et qu’elle chutait, dangereusement mais sérieusement, vers la surface. Si seulement elle avait pu rester dans la stratosphère et ne jamais redescendre…
Papillonnant du regard, Elsa ne revint sur Terre que lorsque la main de Maximilien frola son bras pour l’interpeller. Sursautant légèrement, le poing se crispant malgré elle dans un réflexe inconscient, elle se détendit en reconnaissant le visage de son ami et se dépêcha de retrouver sa dignité.
« Pardon, j’étais ailleurs… Vous disiez ? »
Max lui sourit gentiment, encourageant.
« Théodore venait de présenter Janet, une IA dans un corps humain. J’ignorais que la technologie actuelle de votre monde avait permis cette avancée ! C’est une très bonne nouvelle, tu ne trouves pas ? »
Il avait l’air sincèrement ravi alors qu’Elsa aurait, à sa place, été plutôt agacée et d’un grand esprit de compétition. Penchant la tête sur le côté, elle s’efforça de ne pas regarder trop longtemps Théo pour passer sur la grande brune à côté de lui. Polie, tirée au carré et un petit sourire sur le visage… Tous les robots étaient-ils aussi joyeux au quotidien pour afficher sans arrêt un air sympathique ? Non, elle n’était pas stupide, elle savait que c’était lié à une probable programmation pour les rendre plus accueillant auprès des êtres humains. Mais tout de même. Une pince s’arrêta dans sa poitrine et lui vrilla quelque chose qu’elle aurait préféré laisser taire en silence. Inspirant, Elsa afficha un sourire sincère cependant.
« Excellente ! Peut-être que vous auriez des choses à apprendre l’un de l’autre ? »
Se tournant à nouveau vers Theodore, la blonde ne put s’empêcher de préciser :
« Max est un robot soigneur qui vient d’une… Autre dimension ? Il est arrivé ici par un portail qui l’a transformé en humain mais il n’a rien perdu de ses capacités ! On peut dire que c’est un… Droïde ? Mais humain. Avec les compétences d’un superordinateur qui apprend, chaque jour, à devenir un peu plus humain que la veille. »
Elle chercha l’approbation du concerné, qui hocha humblement la tête. Il semblait absorbé par la contemplation de Janet, comme s’il analysait ce qu’elle représentait – ou l’intérieur de son squelette de chair – respectueusement.
« Je me suis dit que lui proposer de venir à Airgoon serait une bonne idée. N’est-ce pas ? »
« Oh, je ne refuse jamais une proposition intéressante. » S’enquit Max, légèrement gêné mais néanmoins très à l’aise dans cet environnement. Il tendit une main en avant, en direction de Théodore. « Enchanté. Baymax, je suis un assistant de soins chargé de secourir et d’aider les êtres humains qui en prononcent la demande en cas de blessure ou de douleur. »
Ses yeux le toisèrent des pieds à la tête dans une analyse précise et détaillée qui lui apporta bien plus d’informations qu’il ne pouvait en vouloir. Il stocka soigneusement tout cela et y rangea dans un dossier classé à même son esprit, haussant un sourcil en avisant de Janet qui semblait le fixer avec insistance. C’était la toute première fois qu’il rencontrait une IA dans ce monde et son esprit tournait à toute allure pour tenter de comprendre cette autre machine… Et peut-être en apprendre un peu plus sur lui-même ? Ou simplement, discuter ! Cela n’arrivait pas tous les jours.
La main ferme que Théo serra dans la sienne le rappela à l’ordre et il avisa de la force à peine contenue de son vis-à-vis. Il émanait tellement d’informations de l’homme devant lui que Max se félicita d’être capable de réfléchir à une vitesse supérieure… Laissant un instant de flottement, il se tourna vers Elsa et avisa d’autres données assez criantes d’aveu. Cette fois, ses sourcils se froncèrent et il ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais la blonde le prit de vitesse.
« Qu’est-ce que tu dirais de laisser Max et Janet se rencontrer et interagir ? Je suis sûre que les résultats seraient extrêmement novateurs pour la suite des recherches d’Airgoon sur l’intelligence artificielle. Après tout, nous avons ici deux protagonistes idéaux pour répondre à quelques problèmes mathématiques et éthiques ! »
Max hocha la tête après avoir relâché la main de Théo. Il sentit une étrange chaleur provenir de sa paume et la ramena près de son jeans, la glissant dans la poche à sa portée.
« Je serais ravi de vous aider, si vous pensez que je peux avoir une utilité. Elsa m’a beaucoup parlé de vous, elle vous cite assez régulièrement lorsque nous nous voyons et… »
« … Et ainsi se termine l’histoire ! » S’empressa d’intervenir l’astronaute.
Le rouge jusqu’aux oreilles, elle s’empressa de ne PAS regarder en direction de Théodore. Qu’est-ce que Max était en train de lui faire là ? Il voulait l’enfoncer un peu plus dans ses problèmes ? Ce n’était pas suffisant qu’elle ait son ex-petit-ami-amour-de-sa-vie comme patron, il fallait que son droïde d’ami mette les pieds dans le plat ! Elle aurait sans doute du lui faire un topo des choses à dire ou ne pas dire une fois à Airgoon, mais c’était sans compter sur la confiance qu’elle ressentait envers ce robot.
Et puis, elle ne parlait pas AUTANT de Théo… n’est-ce pas ?
« Je suis sûre que Théo a d’autres choses à faire, il est très occupé ! Nous avons une salle de réunion réservée et mes collaborateurs aimeraient sans doute te faire passer quelques tests, Max… Si tu es toujours d’accord bien sûr ?! »
S’il disait non, elle le frappait. Sourire aux lèvres, évidemment. Et ne surtout pas se retourner pour observer le concerné… Savait-on jamais, qu’il lui prenne l’envie de rester avec eux. Mais après un silence un peu trop longue, elle finit par pousser un soupir et par faire volte-face. Poings sur les hanches et air décidé, dignité au taquet et peur reléguée au fond de toute raison, elle s’adressa à cet homme qui faisait un peu trop battre ce cœur sous sa poitrine :
« A moins que tu ne sois venu exprès pour le voir et que ça t’intéresse ? Après tout, tu vis bien avec Janet qui… prend soin de toi. Tu m’avais caché ça. »
Et derrière son air sûr d’elle, Elsa ne pensait qu’à une seule chose : il était venu gâcher son rendez-vous et remettre en cause toute sa vie amoureuse, alors qu’il avait… Déjà quelqu’un pour veiller sur lui ?! Mais qu’est-ce qui tournait pas rond dans le crâne de son viking ?! …