« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
In death, there's no accidents, no coincidences, no mishaps... And no escape.
Halloween approchait à grands pas et Rémi devait bien avouer que cela ne l’enchantait… Qu’à moitié. D’abord parce que Rémi détestait avoir peur. Il n’avait jamais comprit l’intérêt de se faire peur, c’était totalement insensé ! A quel moment était-ce amusant de faire hurler de terreur les autres, de faire accélérer son rythme cardiaque, de s’essouffler comme un forcené, tout ça parce qu’un imbécile déguisé en clown tueur vous a sauté dessus avec un fausse tronçonneuse ? Non mais sérieusement. Pareil, Rémi ne comprenait pas le moins du monde l’intérêt que pouvait porter les autres aux films d’horreur. Non mais sérieusement. Quand lui regardait un film s’était pour s’amuser, se divertir, ressentir des choses, pleurer ou s’émerveiller mais certainement pas pour passer les trois nuits suivantes à se demander si il n’y avait pas par hasard un monstre tueur dans votre armoire?! Pire, au-dessus de votre armoire…
Rien que d’y songer, il en avait encore des frissons partout ! Sérieusement, c’était quoi cette idée nulle aussi, de regarder Conjuring II avec Alfredo ? Il le savait, pourtant, qu’il détestait ça ! C’était n’importe quoi. Pourquoi n’avait-il pas refuser, c’était comme quand il l’avait forcé à regarder ‘Dans le Noir’ et qu’il avait passer un mois entier à allumer la lumière partout sur son passage au cas où… Mais Rémi était comme ça, il ne pouvait rien refuser à Alfredo, même quand ça signifiait se mettre une trouille bleue dont il mettrait un mois entier à se remettre…
Mais en même temps, Rémi était content, cette année, de fêter Halloween. Pour la bonne et simple raison que cela faisait plaisir à Miss Joanne. Alors, pas exactement pour les mêmes raisons que la plupart des gens, à savoir la fête commerciale, mais parce qu’il s’agissait du Sabbat de Samhain et qu’il s’agissait d’un sabbat très important chez les sorcières. C’était le sabbat qui arrivait juste après Mabon, le sabbat du solstice d’automne, et c’était une grande fête pendant laquelle les sorcières du monde entier remerciait la nature de sa gentillesse pour l’année passée, et aidait celle-ci à se mettre au repos, pour l’hiver.
Rémi l’avait lu sur Internet.
Du coup, Rémi était content, parce que Miss Joanne était contente. Tout aussi simplement. Il y avait quelque chose de simplement agréable à la voir sourire, à la voir demander une table près des fenêtres pour contempler la danse des feuilles mortes qui tombaient des arbres, entre deux bouchées, à la voir porter des tenues de plus en plus épaisses, mais aux couleurs orangées et vertes, aussi. Bref, Rémi était stupidement heureux parce que Miss Joanne était heureuse. Ce que, bien sûr, il refusait totalement d’admettre.
-Que puis-je vous servir aujourd’hui, Mademoiselle Joanne? demanda-t-il, s’approchant de sa table un peu gauchement.
Depuis le mariage de Colette, chacun des deux avaient… Fait du chemin. D’abord tendus, leurs rapports s’étaient distanciés, avant de reprendre un rythme ‘professionnel’. Pour être honnête, cela avait pas mal pesé sur le moral de Rémi, au point de devenir un peu grognon, jusqu’à ce qu’un jour, Miss Joanne ne revienne au Ratatouille, pour boire un café, tout d’abord. Puis elle était revenue pour une pâtisserie. Puis pour une café gourmand. Puis pour un déjeuner, et tout redevint comme avant. Bien qu’il lui fallut longtemps pour parvenir à revenir, en personne, prendre ses commandes.
Elle eue un sourire, lui demandant comme toujours de la surprendre, sortant ses lunettes, un petit carnet et un stylo de belle fabrique, commençant à tracer des lignes dans une langue qu’il ne comprenait pas. A chaque fois, Rémi se demandait si il s’agissait d’une langue magique aux vertues ancestrales, capable de modifier l’espace et le temps…. Ou simplement du néerlandais. Il n’avait jamais su déchiffrer cette langue.
Rentrant la tête dans les épaules, il sourit, retournant en cuisine en délibérant sur quel plat lui proposer avant d’opter pour le crumble de potiron et parmesan, de leur carte d’automne. Sans mots dire, il se lança dans sa préparation, sous les sourires de son équipe. Aucun n’était dupe, quand le chef cuisinait personnellement une assiette, c’était parce qu’une Kennedy était dans la salle ! Rapidement, Rémi se mit au travail, pétrissant le beurre, le parmesan, le beurre, la farine de châtaigne dans un saladier, pour obtenir sa pâte crumble quand soudain, un vertige le prit. C’était une sensation étrange, bien plus brutale qu’un simple vertige, et Rémi eue la sensation de littéralement être tiré de lui même, avant que brusquement, cela ne cesse. Regardant autour de lui, il secoua légèrement la tête, se remettant au travail quand soudain, un crissement de pneu retentit, suivit d’un fracas de verre et de hurlements de panique. Chacun des commis lâcha ses affaires, et Rémi ne prit pas même la peine de s’essuyer les mains, sortant des cuisines à son tour avant de devoir retenir un haut le coeur.
Du sang recouvrait le sol de la salle. A la place de la vitrine, volée en éclats, un pick-up bleu fumant trônait, une table renversée en dessous de ses roues. Rémi ne mit qu’une poignée de secondes à comprendre qu’il s’agissait de la table de Miss Joanne. Repoussant tout le monde, il se précipita en avant, glissant à moitié dans le sang qui recouvrit bientôt son tablier quand il se coucha pour la chercher du regard, sous les roues. Ses lunettes étaient brisées, et son tailleur maculé de sang. Du sang épais s’écoulait de sa bouche et quand Rémi tendit la main vers elle, elle eue une sorte de râle, qui lui perça le coeur. Elle murmura un mot, son prénom, avant que sa tête ne bascule sur le côté, les pupilles fixes et dilatées.
La farine lui échappa des mains, explosant à demi à ses pieds en recouvrant son pantalon d’une couleur brune claire. Ses yeux se mirent à papillonner, les cils mouillées par des larmes qu’il n’avait pas encore versé, et il eut l’impression d’avoir retenu sa respiration un long moment, tant sa tête lui semblait bourdonner. Rapidement, il observa son équipe, plongée en plein travail, un sourire amusé aux lèvres, avant qu’une commis ne croise son regard.
-Chef, ça va ? demanda-t-elle timidement, et Rémi l’observa une seconde avant de brusquement sortir des cuisines.
Plusieurs têtes se tournèrent vers lui, visiblement surprise d’une telle véhémence, dont celle, immaculée, de Miss Joanne qui releva un léger sourcil quand elle croisa son regard. Seulement, Rémi ne le vit pas. Tout ce qu’il vit, ce fut le pick-up bleu qui dévalait la pente, juste derrière elle. D’un bond, il sauta par-dessus le comptoir, se précipitant vers elle à sa grande surprise, l’attrapant par les épaules avant de se jeter avec elle sur le côté, à l’instant où le pick-up défonçait la vitrine et avançait sur dix bon mètres, entraîner par son élan. Il y eue des cris, des hurlements, les commis sortant de la cuisine en le cherchant des yeux, mais fort heureusement, aucun blessé. Si ce n’était le coeur de Rémi qui lui sembla le lâcher brusquement. Le souffle court, sur les fesses près de l’entrée, il respirait difficilement, à deux doigts de la crise de panique.
Pour l’amour de Dieu, qu’est-ce qu’il venait de se passer ?
Rapidement, on vient les relever, à peu près au moment où le propriétaire du pick-up, tétanisé de peur, arriva sur les lieux de l’accident, jurant à tous les dieux qu’il avait pourtant mit son frein à main ! Il y eue d’autres cris, des appels passés, des mains pour le soutenir, et des voix pour le féliciter de son courage, mais Rémi ne put s’empêcher de vaguement secouer la tête, complètement perdu. Venait-il de… Voir le futur ? Sérieusement ?!
Une sirène se mit à retentir, au loin, mais avant même d’en voir la couleur, Rémi se tourna vers Miss Joanne, s’approchant brusquement d’elle, comme sorti d’un songe.
-Vous allez bien ? Vous n’avez rien ? implora-t-il, cherchant ses mains comme pour s’assurer qu’elle n’était pas froide et morte.
Elle avait l’air encore plus surprise que lui, observant Rémi avec… Suspicion. Ce qui, en soit, était la meilleure !
-Police !! Ecartez-vous !!
Joanne F. Kennedy
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Lαdy Gαgα.
WHAT A WICKED
GAME TO PLAY
I'm always ready for a war again, go down that road again. It's all the same, I'm always ready to take a life again. You know I'll ride again. Who gon' pray for me ? Take my pain for me ? Save my soul for me ? 'Cause I'm alone, you see. If I'm gon' die for you, gon' kill for you.
THEN, I'LL SPLIT THIS BLOOD FOR YOU
| Conte : AHS. | Dans le monde des contes, je suis : : Une sorcière de Sαlem.
Revenir au Ratatouille était une idée soufflée par Teddy et Salem à l’origine. Le premier parce qu’il appréciait les flux magiques qui se croisaient à cet endroit, le second parce qu’il adorait enquiquiner le chef à chacune de ses apparitions. Etait-ce de sa faute si ce grand dadais se prenait encore pour un rat riquiqui et craignait l’approche du chat à moins de deux mètres ? Non content de l’effet qu’il produisait, Salem sentait son ego se faire flatter dans toute sa splendeur et il parvenait même à rouspéter lorsque sa propriétaire ne daignait pas le prendre avec elle. Il se vengeait allègrement sur les habitants du château royal mais craquait toujours face à Mrs Samovar et ses délicieux bavarois qu’il pouvait engloutir par plateaux entiers ! De quoi être malade pendant plusieurs nuits mais obtenir une satisfaction à la hauteur de ses manigances envers Rémi. Même si rien ne valait les petits cris d’effrois et les sursauts effrayés, ou le sentiment de malaise dès que les yeux du chat croisaient ceux de sa proie… En plus, Joanne le gratifiait bien souvent d’une caresse ou deux. Diabolique sorcière.
Teddy n’avait pas menti. Les effluves magiques s’étaient amplifiées à l’approche du Samhain et un véritable courant secondaire baignait la ville de Storybrooke dans une ambiance électrique et vivifiante. La population des sorcières avait elle aussi augmentée malgré la discrétion de la ville ; une barrière spirituelle semblait dressée pour éviter à trop d’étrangers de venir profiter des capacités extrêmes offertes par l’emplacement. Pour celles et ceux qui se trouvaient déjà à l’intérieur, c’était tout bonnement un régal de sentir le monde invisible s’éveiller et se préparer au passage de la nouvelle année. Puisant dans les énergies mystiques, Joanne sentait ses pouvoirs s’amplifier jusqu’à atteindre leur maximum la nuit du 31 Octobre. Un état de fête. Un état de satisfaction… Et la naissance de la saison sombre comme il se le devait.
Un instant elle eu une pensée pour Cordelia, la Suprême en place à l’heure actuelle, et envers les élèves du pensionnat qui avaient été sous son joug des années durant. Elle n’avait pas eu de leurs nouvelles depuis bien longtemps… Si d’ordinaire Madison lui écrivait via les réseaux sociaux, l’approche du Samhain avait perturbé quelque peu les moyens de communication humains comme obligé les plus jeunes à se rassembler pour les rituels. Qu’importait, chaque sorcière connaissait l’importance de cette nuit et chacune possédait son propre moyen de la célébrer comme il se le devait. Et pour préparer cela, Joanne se complaisait à observer l’automne prendre sa place définitive sur Storybrooke.
Elle avait repéré un afflux massif de revenants dans les rues aussi, invisibles aux yeux des humains mais terriblement bavards ; lorsque le Sabbat arrivait, la frontière entre les deux mondes devenaient si fine que la communication y était aisée. Il se trouvait alors des âmes pour venir fouler la terre des vivants et des malheureux pour plonger dans les abîmes de l’obscurité. On célébrait les morts dans ce passage de la nouvelle année et les sacrifices n’étaient pas rares, aussi bien physiques que moraux, mais on vénérait aussi le renouveau que l’hiver allait apporter au monde. Une fin pour un éternel recommencement. Une purge nécessaire afin de laisser de la place à de nouveaux êtres ou entités. Et quelle meilleure façon de hanter les vivants que de laisser les morts les tourmenter ?
Rien que d’y penser… Joanne se sentait impatiente face aux ténèbres qui s’annonçaient !
Pourtant, la plume tendue au-dessus de la page où elle inscrivait des glyphes et autres symboles dignes du langage ancestral… Elle était parcourue d’une très étrange sensation. Comme un frisson à peine perceptible, un murmure tapis dans l’ombre mais qui s’amusait à venir lui susurrer à l’oreille une gravité qu’elle ne saisissait pas encore. Joanne avait un excellent sixième sens, un talent inné qui lui avait été fort utile au cours de ses vies, et celui-ci ne la dupait que très rarement ; il allait se passer quelque chose. Et quelque chose de terrible, à n’en point douter. La rune qu’elle venait de tracer ne s’acheva pas, comme un sursaut dans le parchemin, une aspérité.
Il y eu un frisson glacial qui s’empara lentement de son échine. Ses yeux se relevèrent. Son geste s’interrompit. Une odeur de farine.
Les mains puissantes de Rémi la saisir par les épaules et la précipitèrent vers le sol avec lui, roulant sur le tapis tandis qu’un immense fracas résonnait derrière eux. Joanne se redressa sur le coude, les yeux écarquillés en découvrant l’immense pick-up bleu en travers du Ratatouille et des nombreux débris qu’il avait provoqué. Aucune odeur ne laissa songer à un mort et aucune lamentation mystique ne s’éleva… Seuls les cris et exclamations des spectateurs de la scène résonnaient tout autour d’eux. On l’aida à se relever mais elle retira bien vite ce contact, les sourcils froncés et la voix de Teddy qui lui signifiait qu’ils l’avaient échappé belle.
Oui, c’était les mots : échappé belle.
Son regard se posa sur Rémi, debout devant elle, haletant pour deux et aussi livide qu’un ectoplasme. Les yeux de Joanne ne reflétaient qu’une seule interrogation : que Diable venait-il de faire ? Mais très vite, la police débarqua sur les lieux dans leurs tonitruants attirails et le chef cuisinier ne tarda pas à être attiré de tous les côtés. Il relâcha le poignet qu’il lui avait pris et n’eu d’autre choix que de suivre les agents à l’extérieur du restaurant. La sorcière balaya la pièce, à la recherche d’un indice qui aurait pu lui signifier la présence d’un sortilège… Mais il ne flottait dans l’air que l’odeur terrible d’un coup manqué. D’un geste, elle fit s’éteindre les machineries en cuisine, puis sortit à son tour.
Elle le vit après moins de dix secondes. Grand. Elégant. Un costume du XXème siècle et un béret vissé sur ses cheveux à la coupe rigoureuse, les yeux d’un bleu si limpide observaient la scène d’un éternel air las et nonchalant. Il fumait, comme toujours, mais cela ne semblait pas déranger ceux autour de lui. Sa présence ne pouvait signifier qu’une seule chose…
« Madame, pouvez-vous répondre à quelques questions concernant l’incident ? »
Joanne tourna la tête vers l’officier qui venait de l’interpeller et, après l’avoir toisé de la tête aux pieds, elel déclara simplement :
« Je n’ai rien à dire sur cet incident. »
Il ouvrit la bouche, voulu dire quelque chose, mais elle l’interrompit d’un regard et le fixa. Un instant. Un second. Puis l’homme s’éloigna pour interroger quelqu’un d’autre. Le temps qu’elle ne tourne la tête, Rémi était dans son champ de vision. Grand. Décontenancé. Et beau. Il s’était rué sur elle pour la tirer du chemin du pick-up et maintenant il évitait son regard… S’il y avait une personne à interroger en priorité, c’était lui ; mais pas par les personnes censées le faire. Fendant la foule amassée devant le restaurant, Joanne se retrouva rapidement au niveau du petit chef et elle lui saisit le bras sous les yeux des deux agents qui prenaient sa déposition. Un sourire en coin, un petit air supérieur savamment étudié et leurs esprits s’éconduisirent vers d’autres témoins à interroger.
« Venez avec moi. » Ordonna-t-elle.
La sorcière se décala de plusieurs mètres jusqu’à rejoindre l’homme qu’elle avait aperçu un peu plus tôt. Celui-ci terminait sa cigarette et poussa un soupir, comme lassé d’en voir la fin, avant d’en rallumer une. Il n’accorda qu’un bref regard à Rémi, ses yeux glacials se contentait de fixer le vide. Joanne se tourna vers celui qui venait de lui sauver la vie et, après un instant à le fixer comme si elle cherchait à lire en lui, elle fini par relâcher son bras. Son carnet avait été relégué dans sa pochette et, pour l’heure, elle n’y prêtait plus attention.
« Qu’avez-vous fait ? » Demanda-t-elle, intransigeante. Rémi était comme un livre ouvert d’honnêteté. Il ne chercherait pas à lui mentir. « Racontez-moi exactement ce qu’il s’est passé. Et n’omettez rien. »
Chaque détail était important. Chaque information cruciale et lorsque Rémi consentit à lui expliquer qu’il avait vu la scène quelques secondes auparavant – se gênant atrocement d’avouer qu’il l’avait vu morte – quelques clefs se débloquèrent. Mais pas toute. Un corbeau croassa au-dessus de leurs têtes et vint se poser sur le poteau électrique qui jouxtait les bâtiments. Elle observa son plumage impeccable puis reporta son attention sur les deux hommes. L’un paniqué, l’autre tranquille.
« Tu connais la règle, Joanne. » Fit celui à la casquette.
Personne ne l’appelait de cette manière. Mais, étrangement, elle ne le reprit pas. Elle hocha même la tête.
« Et tu sais qu’Elle n’aime pas qu’on lui retire ceux qu’elle a rappelé à ses côtés. »
« Seulement, elle est en avance. »
« Jamais en avance. Jamais en retard. Toujours à l’heure. » Il semblait avoir répété ça des centaines de fois, le mâchonnant comme on le ferait de tabac à chiquer. « Tu l’as défiée. Es-tu prête pour cela ? »
Un nouveau silence tandis qu’il la fixait clairement, cette fois. Pas de faux semblants ni de doute sur la personne, c’était pour elle qu’il était apparu ici mais Rémi lui avait retiré son travail avant qu’il ne s’effectue. Il avait changé le destin en interagissant de cette manière et maintenant… Elle hocha la tête, résolue.
Joanne sentit la question silencieuse du cuisinier et elle tourna son visage vers lui.
« La Mort adore les paris, Rémi. Et nous venons de lui en lancer un. »
Rémi LePetit
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Lee Pace
• C'est de la farine Luci ...
• Ah non j'suis sur que c'est de la coke !
• Tu me fatigues ...
| Conte : Ratatouille | Dans le monde des contes, je suis : : Rémi le rat de cuisine
In death, there's no accidents, no coincidences, no mishaps... And no escape.
Tout était aller très, très vite. Dès l'instant où la police était entré dans le restaurant -par la porte, pas par la baie vitrée explosée- les choses s'étaient accelérées comme si quelqu'un avait appuyé sur le bouton 'avance rapide'. En quelques instants, trois hommes en uniformes avaient écartés les clients du pick-up, formé un rideau de sécurité, et un homme d'une trentaine d'année était arrivé, tout essouflé, en disant qu'il avait pourtant bien mit son frein à main et que tout ceci n'avait aucun sens. Dire que Rémi partageait, tout ceci n'avait pas le moindre sens. Enfin, sérieusement, depuis quand ce genre de chose arrivait?! Il n'y avait que dans les films où ce type d'accident arrivait réellement, pas dans la vraie vie! Et puis, depuis quand était-il capable de 'voir l'avenir'?! C'était complètement ridicule, il était juste cuistot! Il n'avait rien d'un élu mystique renfermant un immense pouvoir, il était juste cuisinier, maladroit et phobique des chats! C'était tout bonnement ridicule, et le pire, c'était que Miss Joanne avait l'air de lui en vouloir et Rémi ne comprenait absolument pas pourquoi!
Quand elle l'arracha aux griffes des policiers, qui avaient commencer à l'interroger selon le bon vieux principes du 'gentilflic/méchant flic' et après l'avoir accusé d'avoir fait en sorte que cela arrive – mais sérieusement comment aurait-il pu faire ça?! Déjà il avait été en cuisine au moment des faits, et en plus, il avait risqué sa vie pour sauver Mademoiselle Joanne alors franchement ça n'avait aucune sens!- elle l'interrogea sur ce mystérieux timing dont il avait fait preuve et Rémi manqua de se liquéfier sur place tant son regard était instigateur. Bon sang, comment est-ce qu'une femme d'1mètre 60 à peine pouvait-elle lui faire peur à ce point?! Bon sa nervosité des récents évenements devait bien aidé, mais tout de même!
-Euh je... Je ne sais pas, je n'en ai aucune idée, je... Vous avez bien vu que j'étais en cuisine et... ça n'a aucun sens, ça n'arrive jamais ce genre de chose! Je... ne sais pas comment, mais comme vous êtes une sorcière peut-être que vous me croirez pas complètement dingue mais je crois que... Non c'est ridicule... Ok! Pardon! s'exclama-t-il en la voyant froncer des sourcils brusquement, jecroisquej'aivucequiallaitvousarriveretj'aiempêcherçad'arriver, finit-il d'une seule traite, sans reprendre sa respiration, sous le regard toujours aussi inquisiteur de Miss Joanne.
Cette fois-ci, elle releva juste un sourcil, attendant visiblement de plus amples explications.
-Je... Je sais pas comment... Comment j'ai fais, c'est juste... J'ai entendu du bruit, je suis aller en salle et j'ai vu le pick-up au travers de la vitre et.... Et vous en dessous, pleine de sang et... Je crois que vous êtes... Morte et après.. Je suis revenu dans ma cuisine, et... Tout est arrivé, mais comme je l'avais vu, je vous ai tiré de là et.... Voilà.
Elle sembla hocher la tête, comme pour elle même, et à cet instant, un corbeau passa au-dessus de sa tête, croassant de plus belle, et ce ne fût qu'à cet instant qu'il aperçut enfin l'homme qui se tenait près d'eux, manqua de peu de lui faire avoir une nouvelle crise cardiaque. Maigre, grand et avec des yeux perçants, il avait franchement l'air lugubre et ce qu'il se mit à dire à Mademoiselle Joanne n'avait franchement rien de rassurant. Et si pour Rémi, ça n'avait pas le moindre sens, cela en avait visiblement pour Mademoiselle Joanne.
-Plait-il? fit-il simplement, les yeux ronds, quand Mademoiselle Joanne lui annonça, le plus calmement du monde que la Mort -pas le concept, mais visiblement la personne Mort- venait de leur... Quoi?
Malgré lui, et pour la première fois, Rémi se surprit à douter de Mademoiselle Joanne, relevant un sourcil absolument sceptique. Alors il était prêt à croire à beaucoup de choses, à la sorcellerie, aux fantômes, aux saletés de chats qui parlent, aux sortilèges, aux potions magiques, et à beaucoup, beaucoup d'autres choses mais le principe même que la Mort soit une personne lui était... Inconcevable. La mort était un état de fait, une réalité physique, une chose inévitable mais qui n'avait en aucun cas une conscience ou une âme et encore moins celle d'un parieur! C'était complètement ridicule!
-Je... Je suis désolé, mais vous êtes en train de me dire que la Mort, la personne Mort pas le... Le concept évident de mort mais la conception individuelle Mort nous... A lancer un pari à nous personnellement parce que je ne sais par quel miracle bizarre j'ai réussi à voir et empêcher votre décès il y a quelques instants?
Sans même se consulter, les deux personnes qui lui faisait face hochèrent la tête, lui affirmant un 'oui' sans appel qui l'obligea à se pencher en avant pour ne pas hyperventiler.
-Je crois que je vais vomir, siffla-t-il entre ses dents, respirant le plus profondément possible.
Il lui fallut quelques secondes avant de parvenir à se redresser, ce qui lui redonna envie de vomir et l'obligea à se courber en deux, une seconde fois, puis une troisième avant d'enfin en être capable.
-C'est... C'est complètement insensé, je veux dire, pourquoi? Et comment j'ai fais ça moi, je n'ai aucun pouvoir magique, je suis juste un rat parisien?! s'énerva-t-il, dépasser par les évenements.
L'homme sinistre le fixa sans faire montre de la moindre émotion, continuant à chiquer son tabac sans sourciller.
-Et puis d'abord vous êtes qui vous, pour affirmer ça? Pourquoi je devrais vous croire?
Vu le regard que lui jeta Mademoiselle Joanne, il aurait visiblement mieux fait de le croire sur parole, mais il finit malgré tout courbé en deux à nouveau lorsqu'il lui expliqua le plus calmement du monde qu'il était une faucheuse. Le temps qu'il se redresse, il avait disparut, et Miss Joanne n'en eu absolument pas l'air surprise, contrairement à Rémi, mais il n'eut pas franchement le temps de l'interroger, puisqu'elle le prit par le coude, le tirant légèrement vers la rue, l'air résolue, avant de lui demander si il avait eue une autre vision. Yeux écarquillés, il secoua vivement la tête, lui affirmant que non, avant de lui demander si il était censé en avoir d'autres, choses à laquelle Mademoiselle Joanne fut incapable de répondre. Ils firent quelques pas, Mademoiselle Joanne ayant visiblement décidés d'où ils devaient se rendre, avant qu'elle ne hèle son chauffeur, qui n'était jamais très loin.
-Où est-ce qu'on va? Qu'est-ce qui va se passer maintenant? Vous croyez qu'il va y avoir d'autres... Choses comme ça qui vont se produire?
Rapidement, elle s'assit dans la voiture, donnant étonnement l'adresse de Rémi au chauffeur, avant de se tourner vers lui, le fixant d'un regard froid et déterminé avant de lui promettre de lui expliquer ce qu'elle savait, une fois en sécurité. Il eue l'air franchement surprit, ne comprenant pas du tout pourquoi son appartement serait un lieu de sécurité, mais il accepta de se taire, tripotant nerveusement son genoux, sans même s'en rendre compte. Tout ceci n'avait pas le moindre sens. C'était complètement.... Complètement fou. Depuis quand... Pourquoi tout ceci était arrivé?! Et pourquoi, par toutes les divinités possibles du monde, avait-il soudain eue ce pouvoir de vision improbable et...
Attention.
A l'instant où Rémi entendit cette voix, tout son corps se figea, crispé dans un frisson. Il n'eut cependant pas le temps de réagir, les phares aveuglants d'un camion leur fonçant dessus l'empêchant de faire le moindre mouvement, sinon celui de hurler. L'impact fut assourdissant, la tôle hurlant plus fort encore qu'il ne l'eut cru possible. La voiture fit un puis deux tours, avant de grinçer sur l'asphalte sur plusieurs mètres, les roues en l'air. Le goût ferreux du sang lui envahit les sens, et avant qu'il ne comprenne que sa ceinture de sécurité l'avait lacéré, il cligna des yeux et le visage maculé de sang et ouvert au niveau du front de Mademoiselle Joanne redevint sérieux et immaculé.
-Sortez nous de là, siffla-t-il violement, sa main agrippant celle de Joanne.
Elle eue à peine le temps de redresser un sourcil, que Rémi lui broyait déjà la main.
-Le camion, vite, sortez nous de là!
Il y eue un flottement, un bruit de klaxon, et la voiture de fonction dans laquelle ils roulaient fut percutés par un six tonne lancé à vives allures, dont les klaxons hurlaient comme des damnés. De là où Mademoiselle Joanne les avait 'déplacés', Rémi pu clairement voir la voiture faire les deux tonneaux qu'il avait vécu dans sa vision, avant de glisser sur plusieurs mètres pour finir contre un mur.
Un vertige doublé d'un mal de crâne terrible le prit, et son nez se mit à perler de sang, sans que Rémi ne s'en rende compte. Tout ce qu'il vit, ce fut les feux de signalisations. Vert, des deux côtés. Puis il dut s'asseoir, et tomba probablement dans les pommes quelques secondes.
Joanne F. Kennedy
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Lαdy Gαgα.
WHAT A WICKED
GAME TO PLAY
I'm always ready for a war again, go down that road again. It's all the same, I'm always ready to take a life again. You know I'll ride again. Who gon' pray for me ? Take my pain for me ? Save my soul for me ? 'Cause I'm alone, you see. If I'm gon' die for you, gon' kill for you.
THEN, I'LL SPLIT THIS BLOOD FOR YOU
| Conte : AHS. | Dans le monde des contes, je suis : : Une sorcière de Sαlem.
Il y avait eut le premier pick-up en travers du restaurant, puis le camion qui manquait son croisement et en dernier le motard qui perdait le contrôle pour manquer de les embarquer avec lui contre un mur. A chaque fois, Rémi avait eu le temps de la prévenir et à chaque fois, ils évitaient d’un cheveux la catastrophe en devenir. Ce qui était étonnant, c’est qu’il était parvenu à reprendre conscience juste quelques instants pour lui sauver la vie une nouvelle fois, avant de s’évanouir à nouveau dans les bras de Clément. Ce dernier était sorti plutôt indemne du roulé-boulé du 4x4, son corps recousu ayant sans doute amorti bien plus que le choc et protéger le fil de son étrange vie. C’était presque étonnant que le rat parisien qui les accompagnait n’ait jamais posé de questions à son sujet mais… L’heure n’était plus à l’étonnement. Il fallait comprendre et il le fallait rapidement.
Une fois à l’appartement de Rémi, Joanne poussa un soupir en avisant de la négligence du canapé et du plaid jeté en travers – sans doute le chef avait-il dormi ici plus que de raison – et elle désigna l’endroit à Clément. Il y déposa le corps endormi, s’immobilisant à proximité de la porte et croisant ses mains devant lui en attente de nouvelles indications. La sorcière se mordit la lèvre, mouilla un linge dans la cuisine et vint tapoter le nez et le menton de Rémi qui s’étaient colorés de carmin à la deuxième tentative de meurtre… Elle l’observa un instant, posa le linge mouillé sur son front et se redressa dans l’exploration de l’appartement.
Il possédait une cheminée. Et, mieux encore, lorsqu’elle ouvrit l’un de meubles de la cuisine elle y trouva des bougies et quelques allumettes. Il ne s’agissait que de vulgaires petites loupiottes pour la cuisine mais, en cherchant bien, elle en trouva deux plus grandes qui feraient l’affaire. Espérer un chandelier était peut-être présomptueux, aussi se contenta-t-elle de les caler dans des petites assiettes qu’elle vint déposer sur la table basse vidée de son contenu. Ça n’aurait été qu’elle, Joanne aurait expédié tout cela sans ménagement. Mais à la place elle fit voler les objets pour les disposer décemment sur la table de la cuisine et s’en désintéressa complètement aussitôt qu’ils eurent disparus de son champ de vision. Lissant soigneusement sa robe, elle fit venir un coussin sur laquelle elle s’installa, laissa le plaid recouvrir Rémi et attrapa la boîte d’allumettes.
Le crépitement de la flamme sonnait si familièrement à ses oreilles que Joanne en retint un sourire, l’heure étant bien trop grave pour se permettre ces petites libertés mémorielles.
« Flamme du matin et flamme du soir, Entend mon appel et permet-moi d’y sursoir… »
Murmura-t-elle en fermant posément les yeux, concentrée, craquant une nouvelle allumette.
« Que ta brûlure devienne parole, Qu’elle l’enveloppe comme une étole, Et la porte jusqu’à l’oreille indiscrète De celle qui saura les tenir secrètes. »
Elle sentit l’obscurité de la pièce s’alourdir, un vent pesant se laissant glisser sur elle tandis que les vibrations ténébreuses la choyaient de sa présence. Il n’y avait pas le froid des fantômes, bien au contraire c’était quelque chose de chaud et de doux. De désireux. Presque tentateur… Satan savait se montrer sous un bon jour pour plaire à ses adoratrices. Joanne eu un rictus à l’idée même qu’il puisse s’intéresser à elle alors qu’il y avait tant de choses à s’occuper en ce funeste jour et elle décida de rapidement se concentrer sur autre chose.
Elle souffla brusquement sur l’allumette et le visage de Cordelia Foxx se dessina alors dans la fumée. Ses yeux brûlés de la folie de sa mère ne voyaient pas mais elle eut un léger sursaut, prenant un temps avant que sa voix ne résonne :
« Joanne ? »
« Cordelia. »
« Je mentirais si je disais que je ne m’attendais pas à ton appel. »
Déclara la sorcière, portant son index à son menton. Depuis qu’elle avait perdue un sens, elle en avait gagné un second bien plus effrayant encore. Ou bénéfique, cela dépendait du côté où on se plaçait dans la balance. Joanne n’aurait pas souhaité être à sa place, même si tout sacrifice entraînait souvent un bénéfice plus grand encore ; mais elle appréciait de pouvoir encore se servir de ses yeux. Sans ceux-là, elle ne pourrait pas profiter de la vision délicieuse des plats de Rémi, ou encore de tout un petit tas de détails…
« As-tu besoin de moi ? Nous sommes très occupées par Samain... »
« Quelqu’un a mit un contrat sur ma tête. » Trancha Joanne, sans fioritures. « A l’heure actuelle je viens d’échapper trois fois à la mort. Si ce n’est un coup de chance pour la première, il va de soit que ce n’est plus un hasard au bout de la seconde. J’ai aussi vu le Faucheur. »
Cordelia parut songeuse. Et silencieuse.
« Samain est une fête très importante pour notre communauté mais je ne pensais pas être ainsi requise de présence auprès de vous. Quelqu’un a demandé à la mort de me prendre avec elle… Et quelqu’un d’autre essaye de m’en avertir par tous les moyens. »
Elle tourna la tête vers Rémi brièvement. Il n’était qu’un humain ordinaire, rat d’ancienne génération, il n’y avait strictement aucune raison qu’il puisse prévoir l’avenir. Surtout pas aujourd’hui et surtout pas pour la protéger elle. Cordélia ne manqua pas son geste, intriguée, mais pensive.
« As-tu une idée de qui pourrait te valoir du mal à ce point ? »
« Poses-tu réellement la question ? » S’amusa Joanne, dans un rictus nonchalant. « Cela ne peut être que Fiona. »
« Ma mère n’aurait aucun intérêt à t’éliminer. Pourquoi s’y serait-elle prise maintenant ? Et dans quel but ? Elle a bien trop de pouvoir pour… »
Il y eu un silence, comme si la femme aveugle comprenait quelque chose.
« … Pour se préoccuper d’une sorcière qui a refusé d’être suprême à sa place ? » Compléta Joanne. « Fiona vieillit et, avec elle, ses pouvoirs diminuent de jours en jours. N’as-tu pas vu les signes, toi qui connaît l’avenir par avance ? N’as-tu par remarqué les disparitions de certains de nos sœurs ? Ce n’est pas parce que je vis hors de notre monde que je n’en suis pas les actualités. Il y a bien trop de morts suspectes pour affirmer qu’elles ne sont pas liées. »
« C’est une accusation très grave… Je ne suis pas certaine que nous ayons tous les éléments pour affirmer que… »
« Toi-même, tu doutes d’elle. »
Cordelia se tut de nouveau. Touché. Elle avait mis dans le mil.
« Il reste cependant une interrogation… Qui peut souhaiter que je survive au point de s’emparer de l’esprit d’un mortel pour me mettre au courant de l’avenir et défier la Mort ? »
Cette fois, la sorcière de fumée parut plus résolue et décidée.
« Je crois que nous avons quelques mots à dire à Nan. » Soupira-t-elle. « Je ne vois ni Madison ni Zoé faire cela, elles seraient bien trop heureuses de te retrouver mais pas assez douée pour y parvenir. Elles sont bien trop occupées à se chamailler Kyle. »
« Ces filles restent des filles, sorcières ou non. »
« Ta présence leur manque. »
Il y eut un silence durant lequel Joanne se mordit l’intérieur de la joue, réfléchissant. Lorsqu’elle battit des paupières, ce fut de nouveau avec son air sûr d’elle et décidé.
« Je serais là d’ici une heure, si le destin ne décide pas de me faire passer sous les roues d’un quelconque nouveau véhicule pris de folies. »
« Je préviens Myrtle. »
« Bien. Et, Cordelia… Je ne serais pas seule. »
La fumée s’évapora dans le dernier hochement de tête de son interlocutrice tandis que Joanne fixait déjà le visage de Rémi, réveillé, sur le canapé. Il avait l’air toujours aussi hagard et perdu mais elle ne lui laissa pas vraiment le temps de comprendre ce qu’il venait de se passer. La pièce redevint claire – ou plutôt, grisonnante vu le temps délicieux de l’extérieur – et Joanne se leva après avoir épousseté sa robe.
Elle tendit la main vers lui pour retirer le linge humide qu’il portait encore sur le front.
« Allez-vous mieux ? » Son ton semblait réellement inquiet. « Une fois que vous serez de nouveau sur pieds, prenez vos affaires. Nous partons à la Nouvelle-Orléans dès maintenant. J’espère que vous n’avez pas trop peur des sorcières, Rémi ? »
Parce qu’ils allaient mettre les pieds dans un véritable nids de vipères.
Rémi LePetit
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Lee Pace
• C'est de la farine Luci ...
• Ah non j'suis sur que c'est de la coke !
• Tu me fatigues ...
| Conte : Ratatouille | Dans le monde des contes, je suis : : Rémi le rat de cuisine
In death, there's no accidents, no coincidences, no mishaps... And no escape.
Le mal de tête qui prit Rémi lorsqu'il reprit connaissance fut tel que pendant une seconde, il se demanda si par hasard il n'avait pas trop bu la veille. La dernière fois qu'il avait eue si mal, c'était le lendemain du mariage de Colette et Alfredo, et à la simple pensée de ce qui s'y était passé, son coeur se serra légèrement, et ses paupières se mirent à battre, avec affolement. Mais à la vision familière de son plafond, et la sensation rassurante du tissu duveteux de son coussin xxl acheté sur un site dano-suédoise, il poussa un léger soupir de soulagement. Au moins n'aurait-il pas l'impression d'être le plus inconstant et le plus odieux des connards, ayant une fois de plus couché avec Miss Kennedy! A la simple pensée de son nom, Rémi saisit que le son rassurant et profond qu'il entendait près de lui était sa voix, rendu légèrement plus grave par le sotilège, ou peut-être juste à cause de la gravité de ce qu'elle échangeait avec Cordelia.
Rassemblant tout son courage, il tenta de se redresser dans son canapé, ne réussissant qu'à moitié. Le vertige le prit à la gorge, le forçant à revoir à la baisse ses désirs, et il se contenta d'accoler son dos à l'accoudoir, avisant une bulle de fumée qui s'évapora, aux curieux traits humains. Il n'eut cependant pas le temps de se poser la question, voyant Miss Kennedy s'approcher de lui et retirer le linge qui pendouillait de son front encore moite, cependant que Rémi passait ses doigts sous ses narines, encore humides et fereuses. Devant son air surpris de voir ses doigts aussi peu rougit, Joanne se contenta d'un léger sourire, un peu hautain, secouant la main comme pour lui dire qu'il ne s'agissait de rien de bien important. Papillonant des yeux, il la fixa, louchant presque à demi.
-Des.... Des sorcières? Des.... Comme vous? balbutia-t-il, l'air à la fois intrigué et paniqué.
Accepter que Miss Kennedy soit une sorcière lui avait déjà coûter et prit énormément de temps. Pas qu'il n'y croit pas, il avait tout de même été un simple rat dans une autre vie, mais l'aura que dégageait Miss Kennedy avait tout de l'aura d'une mauvaise sorcière. Et ce, depuis le début, Rémi s'était refusé à le croire. Certes, elle était très impressionnante, et la majorité du temps quand elle s'adressait à lui, il finissait par rougir, baisser les yeux ou balbutier comme un gamin prit le doigt dans le pot de confiture, mais jamais Rémi n'aurait pu croire qu'elle faisait parti des 'méchants'. D'une certaine façon, elle lui rappelait son père. Cet air bourru et fier qui cachait en réalité une immense souffrance. Rémi en était sûr, Miss Kennedy avait souffert plus que de raison. Et c'était ce qui avait forgé cette carapace glaciale qui aurait pu désarçonné le plus aguéri des soldats! Mais en aucun cas, elle n'était la méchante de l'histoire. D'aucune histoire.
-J'ai mal à la tête, geint-il, achevant de se redresser pour s'asseoir dans le canapé.
A peine eut-il cligné des yeux qu'une tasse fumante apparut devant lui, tendu par Miss Kennedy elle-même qui l'enjoignit de boire. Le liquide était inodore et incolore, mais il fumait comme un bon thé. Devant son air sceptique, Miss Kennedy lui précisa juste qu'il s'agissait d'un remède, qui le remetterait sur pieds et après une ultime hésitation, Rémi accepta de le boire, doucement. Le liquide se mit à imbiber ses cellules, laissant une trace chaude et réconfortante partout où elle passait et lorsqu'il eue finit la tasse, il se surprit presque à en demander une autre, mais Miss Kennedy tapotait des doigts sur son coude, aussi s'abstint-il.
-Merci. Beaucoup. Je, merci, fit-il maladroitement, s'apprêtant à reposer la tasse sur sa table basse (encombrée de millions de magazines de cuisine), mais Miss Kennedy se contenta de la faire disparaitre, dans une sorte de claquement de doigts, ce qui fit à Rémi un effet boeuf.
Il du même cligner des yeux plusieurs fois avant de réaliser que Miss Kennedy le rappelait à l'ordre.
-Oui, pardon, je suis navré, c'est juste que... Je ne suis pas... Habitué à... La magie, tout ça, je... Je suis juste cuisinier moi!
Sans s'en rendre compte, il avait légèrement élever la voix, ce qui fit arquer un sourcil à Miss Kennedy et le fit rougir comme une pivoine et s'excuser en bafouillant.
-La... La Nouvelle-Orléans, vous disiez? Je... Je n'y ai jamais mit les pieds mais pourquoi y allons nous? Je... Vous avez des amis sorcières là-bas? Elles pourraient peut-être nous expliquer pourquoi la... Mort essaie de vous tuer?
Plus il le résumait à haute voix, plus cela avait l'air ridicule. Et pourtant, cela le fit immédiatement réagir. D'un geste brusque, il écarta sa couverture, se précipitant vers la cuisine pour en fermer la porte, après avoir rapidement vérifier que les tiroirs étaient tous fermés. Dans le même élan, il se précipita dans la salle de bain pour ranger son rasoir qui reposait sur le bord de son lavabo, vérifiant tous les robinets et les prises avant de fermer également la porte de cette salle. Il fit de même avec sa chambre -rien de risqué à priori, et celle du placard, plongeant sans le vouloir sa pièce principale dans le noir, celle-ci n'étant pas pourvu de fenêtres.
-Et purée, gromella-t-il, cherchant son téléphone pour activer la lampe torche. Je suis désolé, je n'avais pas pensé à ce détail mais... Vous devriez être en sécurité comme ça. Vous n'avez rien, n'est-ce pas?
Maladroitement, il passa une main dans sa nuque, se dandinant légèrement d'un pied sur l'autre sous le regard froid de Miss Kennedy. Cependant, maintenant qu'il commençait à la connaître, il pu apercevoir la légère courbure de ses lèvres, qui équivalait à un sourire, et il se détendit légèrement.
-Comment allons-nous allez à la Nouvelle Orléans? Si vraiment la Mort veut votre... mort, aucun moyen de transport n'est assez sécurisé. La voiture a déjà faillit vous tuer plusieurs fois, l'avion serait une hérésie, le bateau n'en parlons pas, la moto encore pire -de toute façon je n'ai pas le permis, je n'ai aucun permis, et le vélo me parait un peu trop lent. L'hélicoptère aussi mais je doute que vous ayez un hélicoptère à vous. Vous n'avez pas d'hélicoptère, pas vrai?
Soudain, il leva très haut ses sourcils, l'air surpris.
-Vous ne volez pas sur un balais non plus. Si?
Par pitié, qu'il n'ai pas dis cela à voix haute! Et pourtant, une part de lui était très curieux de savoir si c'était vrai ou pas....
Joanne F. Kennedy
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Lαdy Gαgα.
WHAT A WICKED
GAME TO PLAY
I'm always ready for a war again, go down that road again. It's all the same, I'm always ready to take a life again. You know I'll ride again. Who gon' pray for me ? Take my pain for me ? Save my soul for me ? 'Cause I'm alone, you see. If I'm gon' die for you, gon' kill for you.
THEN, I'LL SPLIT THIS BLOOD FOR YOU
| Conte : AHS. | Dans le monde des contes, je suis : : Une sorcière de Sαlem.
Lorsque Rémi fut de retour dans le salon, Joanne – qui n’avait pas franchement bougé de sa place – attendit patiemment qu’il lui explique ce qu’il était en train de faire. À l’entendre fouiller et farfouiller partout, soit il était à la recherche de quelque chose, soit il tentait de dissimuler quelque chose ; qu’il se rassure, elle était télékinésiste mais sûrement pas voyante. Ce n’était pas parce qu’elle entendait les morts et pouvaient leur répondre qu’elle daignait se préoccuper du futur. Lorsqu’elle avait un coup d’avance sur ses adversaires, c’était uniquement parce qu’elle était plus douée qu’eux et aussi beaucoup plus efficace. Une femme, disait-on, sous tous ses aspects, bons comme mauvais.
« C’est vous le médium, aujourd’hui, pas moi. » Déclara-t-elle.
Un haussement d’épaule accompagna sa réplique et elle en chassa bien vite les conséquences ; les traits d’humour n’étaient pas récurrents chez elle et tenter quoi que ce soit de ce genre relevait de petits moments d’abandon des formalités qui ne lui ressemblaient guère. De toute manière, dès qu’il s’agissait du petit chef, Joanne avait tendance à changer ses habitudes et à ne plus vraiment se reconnaître. Chassant rapidement cette idée et cette pensée agaçante, préférant se concentrer sur l’actualité et l’essentiel en ce qui la concernait : à savoir le risque de mort imminente qui planait en épée de Damoclès au-dessus de sa tête et la faculté quasi exceptionnelle de Rémi à pouvoir prédire cela. Et à la sauver, accessoirement.
Si Nan était derrière tout ça, elle allait avoir droit à des remerciements mais aussi à des regards courroucés d’avoir manipulé un mortel de la sorte. C’était d’ailleurs très étonnant, depuis quand parvenait-elle à faire ce genre de choses ? Rémi était-il prédisposé à devenir le réceptacle temporaire des pouvoirs singuliers d’une sorcière ? Un instant, Joanne se demanda si ce n’était pas pour ça qu’il l’attirait de cette manière… Puis elle se rappela qu’elle était maîtresse de ses sentiments et qu’il était hors de question de se faire berner par un chef cuisinier, aussi doué soit-il dans son métier comme ailleurs. Mine de rien, la sorcière remercia ses compétences de dissimulation, ainsi que son fond de teint, pour rapidement effacer le rouge qui pointait à peine sous ses joues à cette pensée frabieuse.
Elle releva les yeux vers lui à ses questions, esquissant un demi-sourire en coin. Devait-elle vraiment lui répondre ? S’il pensait qu’elle ne possédait pas d’hélicoptère, c’était qu’il était encore très très loin d’imaginer jusqu’où s’étendait le pouvoir et les moyens de Joanne Kennedy. Après tout, n’avaient-ils pas voyagés à New-York dans un jet privé ? Aimablement prêté par une de ses amies de longue date, Donatella Versace, mais cela ne signifiait pas qu’elle n’en comptabilisait pas dans ses biens. Quand on pouvait obtenir tout ce que l’on souhaite d’un claquement de doigt, pourquoi s’embêter à le justifier ? En revanche, le fait qu’il pense aux balais la surpris agréablement et elle laissa même un instant de flottement sérieux avant d’émettre un léger rire amusé.
« Si vous voyiez votre tête… »
Il n’était pas difficile de deviner que Rémi avait lui aussi très sincèrement pensé à cette possibilité. Même si elle paraissait absurde, elle était pourtant des plus vraies : les balais étaient leurs fidèles alliés en cas de nécessité et ils leur permettaient de parcourir de grandes distances en un temps moindre. Néanmoins, ce serait s’exposer à l’extérieur et un mortel enfourchant un tel objet ne parviendrait qu’à annuler son sortilège plutôt qu’à voler avec. Il fallait donc écarter cette possibilité.
« … Nous n’allons pas prendre de balai. » Annonça la jeune femme. « Nous passerons par la cheminée. »
Ca y était, elle l’avait de nouveau perdu et ses grands yeux surpris semblaient se demander dans quelle dimension il avait bien put atterrir ! Plutôt que de l’agacer, tant d’innocence ne pouvait être naturel, Joanne s’en amusa en plissant soigneusement les pans de sa robe qui, en l’espace d’un instant, devint entièrement noire. Il y avait des petites choses qui ne changeaient jamais vraiment… Faisant venir son sac à elle, la sorcière extirpa un petit flacon en verre transparent qui semblait contenir une poudre sombre aux reflets irisés. Portant la fiole à son regard, elle recula en direction de l’âtre grisonnante qui n’avait pas été allumée depuis longtemps.
Il ne lui fallut pas très longtemps pour rassembler de quoi créer un feu et le craquement singulier des allumettes provoqua rapidement quelques flammes ; celles-ci augmentèrent considérablement une fois étoffées et ce fut ce moment, lorsque la chaleur s’imprégna dans ses vêtements et que le feu se mit à danser langoureusement devant leurs yeux, que Joanne choisit pour tendre la main en direction de Rémi. Une invitation à la suivre, seul il se contenterait d’avoir l’air idiot en voulant marcher dans sa propre cheminée.
« Pourquoi pensez-vous que Rowling a induit cette idée dans ses romans ? » S’amusa-t-elle, devant son air ahuri. « Il y a des choses, monsieur LePetit, que vous apprendrez à considérer comme normales. Je vous l’assure. En attendant, méfiez-vous de toutes celles qui vous approcheront là où nous allons et n’accepter rien que vous n’ayez vu être préparé devant vos yeux, les sorcières sont malicieuses et pleines de jeu. C’est un défaut comme une qualité, mais certaines n’en connaissent pas la juste mesure. »
Elles étaient encore jeunes pour la plupart, ce qui expliquait sans doute leurs écarts malgré des aventures qui avaient considérablement forgés leurs tempéraments. Matures mais encore de terribles enfants. Insouciantes et fantaisistes, macabres et mortelles à la fois.
La main de Rémi fut bien tôt dans la sienne et elle laissa un peu de poudre sombre s’extraire du flacon impeccable. Lorsqu’elle mourut dans les flammes, une lueur verdâtre s’en échappa alors et il ne fallut pas un instant de plus pour qu’elle ne fasse un pas en avant et l’entraîne avec elle en direction de la Nouvelle-Orléans. Plus précisément, devant le Pensionnat pour jeunes filles exceptionnelles de Madame Robichaux, son bébé, son établissement, son monde des contes… Induit dans la réalité moderne, l’endroit semblait encore plus beau que dans ses souvenirs et les décorations apportées pour Samain le rehaussait d’une touche lugubre absolument délicieuse.
Ces filles avaient du goût.
Devant le grand portail noir orné des pics singuliers, Joanne attendit quelques instants que le petit chef se remette de ses émotions, avant de vivement sentir ses mains se poser sur elle pour la happer vers la gauche. À peine se retrouva-t-elle serré contre son torse qu’un immense bruit de taule résonna derrière eux, choc perceptible d’une moto venue percuter le portail à l’endroit exact où elle se trouvait précédemment ! Papillonnant du regard, souffle retenu, Joanne découvrit alors la carcasse explosée du véhicule… Sans aucune trace de conducteur à l’horizon ! Rémi venait-il à nouveau de… Ici ? Maintenant ?! Elle releva les yeux vers lui, ses paumes agrippées à son torse, ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais une voix l’interrompit avant :
« Je vous l’avais bien dit ! »
S’écria Nan, apparue sur les premières marches du perron entouré de hautes colonnades typique de l’époque esclavagiste. Elle portait un ravissant col en dentelles qui s’accordait avec ses cheveux coupés droits et sa frange mignonne.
« Je vous avais dit qu’elle parviendrait jusqu’ici ! »
Joanne se détacha lentement de Rémi, évitant soigneusement les débris de taule pour s’engouffrer à travers le portail abîmé par le choc. Heureusement qu’un peu de magie suffirait à le remettre d’aplomb, il en avait vu bien plus que cela depuis des siècles. Le mortel sur les talons, Joanne releva des yeux vers la seconde jeune fille qui venait d’apparaître elle aussi à côté de Nan. Cette dernière donna une tape sur l’épaule de sa camarade, réajustant son chapeau sombre sur ses longs cheveux blonds.
« Tu n’as pas le droit d’utiliser tes dons pour remporter des paris ! »
« Et toi tu n’as pas le droit d’interdire à Kyle de dormir dans la chambre d'Adison, pourtant tu le fais ! »
« Ça n’a rien à voir ! »
« Mesdemoiselles. » Trancha Joanne, d’un ton doux mais ferme.
Aussitôt elles relevèrent la tête et dévalèrent les marches pour se ruer vers elle, l’obligeant presque à reculer d’un pas quand leurs bras l’entourèrent et qu’elles lui témoignèrent une affection peu commune quand on connaissait Joanne Kennedy. Cette dernière, passé le premier instant de surprise, apposa ses paumes dans leur dos et les tapota légèrement. Presque… tendrement.
« Je suis très contente de vous voir en vie, Miss Kennedy ! »
Nan avait l’air de penser ce qu’elle disait, tandis que Zoé se contenta d’afficher un petit sourire malicieux quand ses yeux se posèrent sur Rémi. Il ne lui fallut pas plus d’un instant pour le jauger des pieds à la tête et une seconde supplémentaire pour laisser apparaître un sourire des plus innocents.
« Qui est-ce ? »
« Il est avec Miss Kennedy. » Pouffa Nan.
« Rémi Lepetit. » Présenta alors la sorcière, en réajustant les manches de sa robe. « Celui que tu as utilisé pour me prévenir de la mort, Nan. N’est-ce pas ? »
Le regard appuyé qu’elle lança à l’adolescente était lourd de sens et cette dernière se dandina sur ses jambes, triturant de l’index l’une de ses mèches de cheveux.
« Révéler nos talents aux mortels n’est pas vraiment autorisé, Nan. c'est même un gros manquement aux lois des sorcières. » Fit une voix provenant du pallier.
Cordelia s’y tenait, ses yeux aveugles dissimulés derrière d’épaisses lunettes noires. Une main sur une colonade, elle paraissait impériale. Bien plus digne que sa mère, Fiona.
« … Mais quand il s’agit de l’une des nôtres, peut-être pouvons nous parler de prescription. Bienvenue à la maison, Joanne. »
Rémi LePetit
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Lee Pace
• C'est de la farine Luci ...
• Ah non j'suis sur que c'est de la coke !
• Tu me fatigues ...
| Conte : Ratatouille | Dans le monde des contes, je suis : : Rémi le rat de cuisine
In death, there's no accidents, no coincidences, no mishaps... And no escape.
Voyager par cheminée était une expérience.... Intéressante. Enfin, par intéressante, il voulait surtout que c'était fichtrement bizarre, et qu'il n'avait pas vraiment de mot pour décrire cette expérience! Non mais déjà, marcher droit dans du feu, non, rien que ça, c'était non et puis en plus, le feu n'était même pas chaud! Ou tiède ou même légèrement chaud, rien, c'était aussi transparent que de l'air, ni chaud ni froid, ni aucune sensation à part celle de vaguement bouger et encore, il était persuadé que c'était parce qu'il s'était dandiné sur place après avoir 'vu' la voiture foncer tout droit sur Miss Kennedy, provoquant une mort franchement atroce qui le fit l'attraper par le bras dès qu'ils eurent poser le pied sur le macadam. Il eu aussitôt un vertige, quelque chose de fort peu agréable, accompagné d'une nausée mais il le dissimula comme il pu, et après quelques respirations, cela allait bien mieux.
L'endroit où ils avaient atterrit était... Blanc. Très blanc. Avec plein de choses en fer forgé qui commencèrent aussitôt à angoisser Rémi -à force de voir mourir Miss Joanne, il commençait à ressentir une très légère paranoïa, mais cela fut rapidement balayé par l'apparition de deux jeunes filles qui, visiblement, étaient très proches de Mademoiselle Joanne. Assez pour qu’elle les enlace et leur sourit. Etrangement, cela fit plaisir à Rémi, de la voir aussi détendue auprès de quelqu’un, pas qu’elle ne le fut pas avec lui, mais c’était différent. Elle le présenta sommairement, cependant qu’il relevait la main pour saluer les deux jeunes filles mais avant d’avoir pu parler, une femme apparut sur le perron, chaussée d’une paire de lunettes de soleil, une canne à la main, souhaitant la bienvenue à Miss Joanne, mais pas à lui. Ce qui mit Rémi extrêmement mal à l’aise. Il n’était pas dupe, il se doutait bien qu’il n’était pas exactement le bienvenu en tant que… Que quoi d’ailleurs ? Mortel ? Moldu ? Non-sorcier ? Aucune idée. En tout cas, en tant que lui même tout seul sans pouvoir, il ne devait pas franchement être attendu ni voulu dans cet endroit réservé aux gens magiques.
Pourtant, quand Miss Joanne se mit à monter les marches, Rémi sentit la main de la brune chercher la sienne, avec un petit rire.
-Tu es bien plus grand que ce que je pensais !
-Ah… On me le dit souvent.
Elle eu un autre rire, le guidant jusque dans la demeure, sans cesser de parler.
-Je suis désolée de t’avoir fait mal à la tête, et tomber dans les pommes, mais il fallait que je protège Joanne. Et tu étais la personne la plus proche d’elle que j’avais sous la main ! En plus, tu es un très bon réceptacle, je n’ai pas eue beaucoup de difficulté à entrer dans ta tête !
Curieusement, Rémi se sentit vaguement vexé, sans réussir à dire pourquoi. Est-ce que ça voulait dire qu’il était plus idiot que la normale ? Voilà qui n’était pas franchement rassurant. Naan dut le sentir, puisqu’elle se remit à pouffer, avant de lui lâcher la main et de partir en courant pour rejoindre la blonde, avec qui elles se mirent à chuchoter pour qu’il ne les entende pas. Superbe ! Voilà qui était bien. Poussant un petit soupir, il se surprit à s’arrêter en plein milieu du couloir, observant l’endroit avec une certaine curiosité. Miss Joanne ne lui avait jamais parlé de cet endroit, et pourtant, elle en était familière visiblement. Pourquoi est-ce que ça aussi, ça le vexait un peu ? Secouant les épaules, il tâcha de se ressaisir, avant de se rendre compte qu’il était désormais tout seul dans le couloir et que la maison était… Incroyablement silencieuse. A croire qu’elles étaient partie depuis longtemps.
-Euh, excusez-moi, lança-t-il, commençant à avancer sauf qu’il manqua de peu de percuter une jeune femme, qui sorti de ce qui ressemblait vaguement à un salon. Oh, pardon, navré, je ne vous avais pas vu.
-Oh, pas grave, tu peux me percuter quand tu veux, fit malicieusement la jeune femme, jouant avec l’une de ses mèches de cheveux. Ou peut-être que tu pourrais te faire pardonner autrement, ajouta-t-elle, en s’approchant légèrement de lui, d’un regard plein de sous-entendu qui mit franchement mal à l’aise Rémi.
-Euh je… bonjour, est-ce que vous savez où…?
-Alors c’est toi le ‘boy-toy’ de Joanne ? Elle a quand même bon goût pour une vieille, j’aime bien.
Elle l’avait dit avec un ton assez impolie, s’approchant de lui au point de le faire reculer de quelques pas.
-Excusez-moi mais je ne vois pas de quoi vous parl...
-Alors tais-toi, fit-elle, faisant tournoyer son index, provoquant une sensation étrange dans la gorge de Rémi qui… Se retrouva sans voix !
C’était la première fois qu’on utilisait un sortilège directement sur lui -mise à part l’afflux d’énergie qui l’avait envoyé au tapis le jour du mariage de Colette- aussi fut-il hautement surpris et choqué de voir à quel point c’était facile. Elle eue un petit sourire en coin, visiblement très contente d’elle même, avant de le pousser légèrement de la main, le faisant trébucher dans un canapé que Rémi n’avait pas vu.
-Parfait, je préfère ça, susurra-t-elle, grimpant sur ses cuisses pour s’asseoir à califourchon sur lui, ce qui acheva de mettre Rémi totalement mal à l’aise. Stop, exigea-t-elle, quand il commença à la repousser, ce qui le cloua sur place, incapable de bouger. Si tu savais à quel point ça fait du bien d’avoir enfin un peu de nouveauté… J’aime bien changer un peu, et puis si on est censé être toutes des sœurs, alors ce qui est à elle est à moi !
Rémi releva très haut les sourcils, visiblement absolument pas d’accord, mais elle se pencha sur son visage, l’embrassant avec une dextérité presque mécanique, mais qui vira rapidement à quelque chose d’autre. Quelque chose de plus naturelle, même si ses mains sur sa gorge glissèrent un peu trop bas à son goût, le faisant sursauter.
-T’inquiète, elle en saura rien, t’auras qu’à rien dire...
Elle eu un sourire, visiblement très fière d’elle, sa main glissant à l’orée de sa ceinture malgré ses gémissements de protestation et… Elle s’envola brusquement vers le mur de droite, s’y retrouvant coller comme dans un dessin animé un peu cliché. A l’entrée du salon, une femme vêtue de noir, une cigarette à la main, tendait la main vers la jeune blonde, jaugeant Rémi avec une expression légèrement sceptique.
-Tu ne devrais pas t’attaquer à plus grand que toi, Adison.
-Aïe ! Espèce de sale...
-Libère le.
-Quoi ? Mais no… AÏE !
Elle se débattit dans le vide plusieurs secondes, avant de retomber sur ses pieds, cependant que l’autre blonde s’avançait dans le salon, claquant des doigts une fois à proximité de Rémi, ce qui eue pour effet de lui rendre sa voix et sa mobilité. Aussitôt, il se renfonça dans le canapé, le coeur battant la chamade, fusillant la jeune femme des yeux.
-Oh ça va, c’était pour rigoler, bougonna-t-elle, croisant les bras sur sa poitrine.
-Je doute qu’il ai trouvé cela amusant souligna l’autre, tendant la main à Rémi comme pour un baisemain. Je suis Fiona Goode, enchantée.
Maladroitement, Rémi se redressa pour lui faire un baisemain, ce qui fit lever les yeux au ciel d’Adison, et avant qu’il ne comprenne ce qui se passait, Naan et Violette arrivèrent dans le salon, accompagnée par un jeune homme blond qui tenait la main de Violette, ainsi que de Cordelia et de Joanne, qui afficha une expression neutre assez terrifiante.
-Allons bon, Joanne. Je mentirais en disant que c’est un plaisir.
-Que s’est-il passé ici ?
-Rien d’important, nous faisions juste connaissance avec ton ami, répondit Fiona, ignorant royalement Cordelia.
Joanne F. Kennedy
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Lαdy Gαgα.
WHAT A WICKED
GAME TO PLAY
I'm always ready for a war again, go down that road again. It's all the same, I'm always ready to take a life again. You know I'll ride again. Who gon' pray for me ? Take my pain for me ? Save my soul for me ? 'Cause I'm alone, you see. If I'm gon' die for you, gon' kill for you.
THEN, I'LL SPLIT THIS BLOOD FOR YOU
| Conte : AHS. | Dans le monde des contes, je suis : : Une sorcière de Sαlem.
Revenir à la Nouvelle-Orléans n’était ni une bonne ni une mauvaise nouvelle, c’était principalement une sensation un tantinet dérangeante puisque Joanne n’y était pas pour les bonnes raisons. SI elle ne venait plus au pensionnat depuis longtemps, c’était bien parce qu’elle en avait décidé ainsi ; être ainsi obligée de répondre à quelque chose qui la dépassait ne la mettait absolument pas de bonne humeur. Et si Cordelia ignorait encore qui pouvait être à l’origine d’une telle malédiction, il ne faisait aucun doute qu’une autre sorcière savait très exactement ce qu’il advenait : Fiona Good, la suprême actuelle des sorcières de Salem.
En la voyant si proche de Rémi, son grand dadais aux lèvres plus rouges que le visage, elle sentit son sang faire un tour prodigieux dans ses veines et remercia des années d’entraînement pour rester aussi neutre que possible. Pourtant, aussi bien Adison perçu sa colère que la vieille harpie qui s’amusait visiblement de la situation. Sa présence sonnait d’ailleurs comme un aveu et sa réaction, aussi joueuse que malicieuse, une preuve de plus de sa pleine et entière responsabilité. Elle avait clairement tenté de mettre un terme à l’existence de Joanne. Navrée que dans un jeu au plateau si immense, cette dernière possède quelques pions très efficaces et prêts à tout pour la défendre… Toujours avoir quelques coups d’avance, c’était pourtant une règle simple !
D’un coup d’œil assassin, Joanne passa en revue l’hypothétique situation à laquelle elle n’avait pas été conviée, et cela l’agaça encore davantage. Le rouge sur la bouche de Rémi l’énervait. Sa chemise un peu défaite l’énervait. Sa main dans celle de Fiona l’énervait. Toute cette mise en scène l’énervait et, le pire, c’est que tout était clairement calculé pour obtenir ce résultat. Mais au lieu d’attaquer, elle resta d’un marbre divin pour simplement se concentrer sur sa supérieure. Elle devait à Fiona un certain respect mais il y avait bien longtemps que ni l’une ni l’autre ne se toléraient. Beaucoup avaient pensés qu’elle prendrait sa place un jour mais… L’immortalité macabre de sa situation lui plaisait bien davantage que de ressembler à une vieille poupée un peu trop usée.
« Toujours aussi théâtrale, Fiona. » Commenta-t-elle, nonchalante.
Plutôt que de s’approcher de Rémi, elle glissa sur le vieux tapis pour aller s’asseoir élégamment sur l’un des canapés. Nan lui emboita le pas et vint se tenir, toute droite, juste au bout de celui-ci. Violet émit un léger ricanement quand Adison reprit un peu de contenance et la bouscula pour passer dans le couloir. SI elle voulu répliquer quelque chose, Cordelia la retint d’un simple geste et la jeune fille se contenta de se lover contre le bras du grand blond silencieux. Toutes ces petites manies et manigances silencieuses lui auraient presque manquées.
« Allons bon, ce n’est qu’un pantin supplémentaire. »
Elle claqua des doigts et Rémi se retrouva brutalement assis sur l’un des fauteuils, figé sur place. Son air inquiet donna à Joanne l’envie de lever les yeux au ciel mais si elle avait bien appris une chose ici : c’était qu’il ne fallait jamais quitter son ennemi du regard. La moindre inattention, le plus petit vice et la faille pourrait se révéler fatale. Elégante dans ses escarpins sombres, sûre d’elle, Fiona vint tranquillement s’asseoir sur les genoux de Rémi et croisa ses longes jambes avant de poser sa paume sur son genou. Il lui servait de siège, littéralement. Et Jo avait envie de l’envoyer valdinguer au bout de la résidence, littéralement.
« Si nous parlions plutôt de ta présence ici, très chère sœur… ? »
« Je crois que c’est plutôt à toi de nous expliquer ce que tu fais ici, maman.»
La coupa Cordelia, de ses yeux aveugles, en s’avançant prudemment vers le dernier fauteuil libre. Violet l’y aida même, surprenant de sa part, avant de réajuster son couvre-chef comme avec un air de défi. Son chewing-gum dans la bouche, l’adolescente affichait un air narquois qui en disait long sur sa manière de penser. Nan pouffa un peu et Fiona s’adossa littéralement contre le torse de Rémi. S’il pouvait être plus rouge encore, il le devint. Le cliquetis d’un étui à cigarette résonna quand elle en alluma une, soufflant une bouffée vers le plafond.
« Et bien je suis venue voir comment se portaient les dernières recrues de notre chère caste de sorcières… Et à ce que je constate, elles sont toutes aussi empotées qu’appâtées par leurs hormones. Jamais nos ancêtres n’aurait tolérées se faire dominer ou manipuler par de jolis minois masculins. »
« Ce n’est pas la vraie raison. »
Fiona paru outrée et lui adressa un regard si acide qu’elle aurait pu fondre sur place… Mais à la place, elle tint bon et lui rendit cette même attention.
« Tu as essayé de me livrer à la Mort. Quel pari stupide lui as-tu encore proposé pour qu’elle accepte de jouer à ce petit jeu avec toi ? Le faucheur avait l’air aussi surpris de la chose. »
« Je lui ai demandé la jeunesse éternelle, quelle question. »
« J’espérais au moins que tu démentirais… » Soupira Cordelia, se prenant les tempes entre les doigts. « Mais visiblement, j’ai encore placé bien trop d’espoirs en toi de nouveau. »
« Ne me parle pas d’espoir, Cordelia, tu n’y connais rien et ça t’a rendu plus aveugle encore que tu ne l’étais déjà. »
Un ricanement, de Nan cette fois, même si Violet serra le poing aux côtés de sa directrice.
« Rassure-toi, Elle a refusé. » Son soupir sonna si faux que s’en fut presque trop. « Mais elle m’a murmuré qu’une autre sorcière possèderait le savoir suffisant pour m’aider à obtenir ce que je souhaite. »
Cette fois, son regard fut bien moins accusateur mais plutôt intéressé. Prodigieusement intéressé. Joanne ne cilla pas, comprenant très bien de quoi il retournait et ce qu’elle attendait d’elle ; mais il était hors de question qu’elel accède à sa requête. Tenter de la faire assassiner pour l’obliger à revenir ici, au moyen de Nan et de ses visions, était à la fois complètement insensé et judicieux. Sans doute aurait-elle eu la même idée, mais elle n’aurait pas laissé son adversaire l’accuser publiquement d’être à l’origine d’un acte aussi égoïste devant des spectateurs. Elle était plus subtile.
« Tu n’obtiendras pas ce que tu demandes. »
« Oh, que si. Et tu vas me le donner, sinon… »
Un flottement.
« Sinon ? »
« Elle veut lui vriller la nuque ! » Pouffa Nan, cachant son éclat de rire derrière sa petite paume potelée.
Fiona esquissa un sourire et devant le silence maintenu dans la pièce, leva sa main tenant sa cigarette et esquissa un mouvement de poignet… Avant de littéralement voler en travers de la pièce pour percuter violemment un tableau exposé au mur et glisser lamentablement jusqu’au sol. Le tableau se décrocha et tomba lourdement à son tour derrière elle, vrillant sur le côté sans pour autant l’atteindre. Du coin de l’œil, Joanne vit Rémi reprendre une longue inspiration quand il fut libéré du sortilège… Et aussitôt un étau s’abattit sur sa propre gorge.
Elle ouvrit la bouche, suffoquant, hoquetant brutalement. Elle avait commis cette maudite erreur. Elle avait laissé une faille et Fiona venait de s’y engouffrer, ses cheveux hirsutes et ses lèvres rougies d’une grimace furieuse. Elle entendit des murmures affolés, ceux des fantômes en train de tenter de l’arrêter. Elle ressentit leur présence glaçante dans son dos, glissants sur les murs et les tapis, jusqu’à ce que leurs cris ne s’éloignent de plus en plus de ses oreilles. Joanne sentit le sang quitter son visage, l’air lui manquer et son regard se voiler… Avant que la pression ne s’évapore aussi brutalement qu’elle était venue dans un grand fracas de porcelaine brisée.
A bout de souffle, haletante, elle papillonna du regard pour découvrir Spalding à la porte du salon qui les observait en silence… Mais surtout Rémi qui, debout, venait de briser un vase sur le crâne de son adversaire et de la mettre littéralement K.O.
Rémi LePetit
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Lee Pace
• C'est de la farine Luci ...
• Ah non j'suis sur que c'est de la coke !
• Tu me fatigues ...
| Conte : Ratatouille | Dans le monde des contes, je suis : : Rémi le rat de cuisine
In death, there's no accidents, no coincidences, no mishaps... And no escape.
Il… N’avait pas réfléchit. Il avait agit par instinct, par pure réflexe. Rien de prémédité, quelque chose de vraiment bancale et de spontané, comme beaucoup de chose dans son existence. Un peu trop de choses dans son existence depuis que Miss Kennedy était apparu dans sa vie. Il y avait eue les baisers, les plus-loin-que-des-baisers, les voyages en cheminée, les tentatives de meurtres ratées et là… Là, il avait fracassé un vase sur le crâne d’une vieille dame, sorcière de surcroit, et qui avait l’air vraiment importante puisque tout le monde autour de lui cessa brusquement de respirer.
Il y eue un silence, un long silence, avant que finalement, un éclat de rire ne le rompe. Claquant ses paumes l’une contre l’autre, Adison se mit à rire, se tordant à moitié tant elle trouvait tout cela amusant. Rémi se sentit rougir jusqu’aux oreilles, observant la blonde, avant d’oser jeter un regard à celle qui demeurait assise et digne, en face de lui. Sur sa gorge, une fine ligne, comme une corde rouge, disparut quand elle se racla la gorge, le regard fixé sur le corps inanimé de Fiona. Elle prit un petit temps avant de les relever vers Rémi, et cette fois, il vira carrément à l’écarlate. Nan émit un petit poufement, avant de se tourner vers Violette, lui chuchotant quelque chose à l’oreille, qui l’a fit aussi pouffer. Adison elle cessa de rire, mais pas de sourire.
-Adison, rouspéta Cordelia, qui n’avait pas bouger de sa chaise.
-Quoi ? Il a assommé la vieille peau, il est carrément dans la merde.
-Quel langage...
-Y a que mon langage qui te perturbe, là ? Je sais que tu ne vois rien, mais je vais te la refaire pour que tu comprennes bien : il a assommé la Suprême, et en plus, c’est un mortel ! Autant dire, que tu es mort, acheva-t-elle, en se tournant à nouveau vers Rémi. Cela dit, chapeau, j’ai voulu le faire dès mon entrée dans cette baraque.
Sur ces paroles, elle lui fit un clin d’oeil avant de s’en aller, grimpant les escaliers pour aller s’enfermer dans sa chambre, quelque part en haut. Un silence de mort retomba sur l’assistance, et Rémi se mit à se dandiner, clairement mal à l’aise.
-Je… Je suis désolé ! s’exclama-t-il brusquement, faisant pouffer Nan encore une fois. Je… Je n’ai pas réfléchi, j’ai juste… Je suis désolé, je ne sais pas...
Miss Kennedy eue un geste, levant simplement la main pour le faire taire, et Rémi se ratatina encore plus sur lui même, affreusement mal à l’aise. Cordelia eu un soupir, presque las, et, en prenant appui sur sa canne, elle se releva, avant de se tourner vers Violett et Nan.
-Les filles, vous voudriez bien ramener ma mère à l’étage ?
Elle l’avait dit sans émotion particulière, comme si tout cela ne changeait guère de l’ordinaire. Violett et Nan acquiescèrent, se relevant vite imiter par le jeune homme blond. Elles firent un geste, et Fiona se mit à flotter dans l’air, aussi évidement que si cela avait été parfaitement logique. Rémi ne put s’empêcher de sursauter, et il s’écarta au maximum du passage que le corps emprunta, à moitié ratatiné au pieds d’un des fauteuils. Ils finirent tous par disparaître dans le couloir, et à nouveau, il y eue un silence pesant, avant que Cordelia ne poussa un nouveau soupir.
-Spalding ? Voudriez-vous bien nous servir une citronade dans la cuisine ? Joanne, veux-tu bien….
Elle tendit le coude et sans rien dire, Miss Kennedy vint glisser son bras sous le sien, l’aidant ainsi à se diriger vers l’une des sorties, entourées d’un cadre de bois blanc. Pendant quelques secondes, il hésita, ne sachant pas si il avait le droit de les suivre mais après une courte hésitation, le majordome apparut sur le seuil et lui fit signe d’approcher. Maladroitement, il entra dans la cuisine, les mains dans les poches, sous le regard sévère de Miss Kennedy, assise à la table. Spalding lui fit signe de s’asseoir à son tour et ce ne fut qu’une fois assit que Cordelia se permit un petit rire.
-Sérieusement, assommer ma mère à coup de vase de porcelaine ? Par tous les saints, j’aurais aimé voir ça !
-C’est votre mère ? Oh mon dieu, je suis affreusement confus, je...
-Ne vous en faîtes pas, le stoppa-t-elle net, en secouant la main. Ma mère n’est qu’une vieille carne aigrie, franchement, vous n’êtes pas le premier à y avoir pensé.
Elle tendit la main, lui faisant signe de donner la sienne, et après une énième hésitation, Rémi lui tendit la sienne, paume contre paume. Il s’attendit presque à ce qu’elle ressert ses doigts contre les siens, mais elle se contenta de légèrement les incurver vers ses veines, sans rien ajouter. Elle eue quelques froncements de sourcils, quelques moues, sans que Rémi ai la moindre idée de ce qu’elle était en train de faire.
-Eh bien, je vois que ma mère n’y ai pas aller de mains mortes… Et je vois que vous êtes un excellent cuisinier, monsieur LePetit. Très doué. Et très pur.
Cette fois, elle tourna légèrement la tête vers Miss Kennedy, qui resta de marbre. Est-ce qu’elle… Etait en train de lire son…
-Avenir ? Non, fit-elle simplement, faisant sursauter Rémi. Disons plutôt que ma cécité m’a permit d’acquérir un autre donc. Je ne peux pas voir votre avenir, Monsieur LePetit, cependant votre âme me dit des choses.
Malgré lui, il retira sa main, se crispant légèrement avant d’immédiatement s’en vouloir, craignant de s’être montré impoli.
-Ne vous en faîtes pas, j’en sais déjà bien assez. En revanche, Joanne, sache qu’il est extrêmement malléable. Nana n’a eue aucun mal à entrer dans son esprit, il est comme… Un réceptacle. Très puissant.
A nouveau, Rémi ne put s’empêcher de se demander si il s’agissait là d’une insulte, ou d’un compliment. Spalding leur servit trois citronnades, dans des verres vieillit, et après un petit silence, Rémi se racla la gorge.
-Excusez-moi, pardon, je suis peut-être impoli mais… Où sommes-nous exactement ? Et… Pourquoi est-ce que j’ai été capable de déjouer la mort de Mademoiselle Kennedy… Plus de trois fois ?
Joanne F. Kennedy
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Lαdy Gαgα.
WHAT A WICKED
GAME TO PLAY
I'm always ready for a war again, go down that road again. It's all the same, I'm always ready to take a life again. You know I'll ride again. Who gon' pray for me ? Take my pain for me ? Save my soul for me ? 'Cause I'm alone, you see. If I'm gon' die for you, gon' kill for you.
THEN, I'LL SPLIT THIS BLOOD FOR YOU
| Conte : AHS. | Dans le monde des contes, je suis : : Une sorcière de Sαlem.
Joanne observait avec attention la cuisine familière du pensionnat, fixant les grands murs de bois blanc et les vaisseliers qui n’avaient pas changé d’un pouce. Etrangement, le vaisselier était toujours à sa place. A l’endroit même d’où il était tombé sur une élève particulièrement pimbêche et suffocante qui avait cru bon s’en prendre à la sorcière à l’époque… Une époque reculée, perdue dans les songes d’un univers qui n’était plus complètement le leur. Ici, Joanne n’avait pas grandi au pensionnat. Ici, elle l’avait fondé de nouveau et retrouvé ses anciennes connaissances… Mais ce n’était plus exactement pareil. Pas totalement. Pas tout à fait. Mais presque. Les murmures étaient similaires à ses souvenirs, ses fantômes invisibles qui attendaient et surveillaient patiemment sa présence. Prêts à réagir au quart de tour. Prêts à l’aider, comme autrefois ; ces âmes noircis et rongées qui pourtant avaient trouvé une raison d’errance en elle.
Patiente, portant la citronnade à sa bouche pour en boire quelques gorgées, Joanne ignora les regards appuyés de Spalding envers elle. Il l’avait toujours défendue et protégée quoi qu’il advienne, ayant même préféré s’arracher la langue que de dévoiler ses secrets devant un conseil sorcier. La dévotion n’avait pas de limites disait-on… Et Joanne était de ces sorcières qui faisaient naturellement ployer l’attention et le respect dans sa direction. Les esprits, Spalding, Teddy coincé dans son grimoire de Sabbat, Salem désormais, offert par sa chère Adèle… Et pourtant, il restait un être dans toute la création qui pensait pouvoir la dominer – à juste titre – sa Suprême. Elle qui avait vaincu la mort et passé les sept épreuves avec une distinction hors du commun se révélait une vieille harpie aigrie quand il s’agissait de ses craintes profondes et de ses peurs terribles. Viciée, Fiona ne jurait que par la jeunesse éternelle et malheureusement… Aucune sorcière ne pouvait lui en donner le secret.
Sauf une.
« Je le sais. » Répondit-elle un peu sèchement.
Il n’y avait qu’à voir avec quelle rapidité Adison ou Fiona s’étaient emparées de son esprit pour lui jeter des sortilèges et faire de lui absolument tout ce qu’elles voulaient… Si Joanne l’avait un peu manipulé elle aussi, elle n’avait jamais été au point de passer outre son libre arbitre pour le rendre docile comme elle l’aurait entendu. Rémi était quelqu’un de naturellement docile de toute façon, comme une évidence qu’il n’y avait qu’à pousser en avant et qu’elle avait tenté de faire éclater pour le rendre plus… « lui ». Plus chef de son propre corps et de sa propre vie.
Mais on ne change pas les gens aussi facilement, on se contente… De leur permettre de s’ouvrir et de se révéler dans une confiance tacite et tue. Sans cela, peut-être n’aurait-il jamais pris sa défense face à la Suprême Sorcière, ou simplement voulu lui sauver la vie quand il l’avait vu mourir. Trois fois, déjà. A quand la quatrième ? Les murs d’un coven pouvaient faire des miracles mais la Mort était plus pernicieuse et sacrément futée, le pensionnat ne l’arrêterait sans doute pas. Pour quelques temps, du moins, étaient-ils un brin tranquille.
« Oh. » Fit Cordelia, tournant légèrement la tête vers sa consoeur avant de revenir vers Rémi. « Vous êtes au Pensionnat pour jeunes filles exceptionnelles de Madame Robichaux, à la Nouvelle-Orléans. Ce pensionnat regroupe les jeunes sorcières modernes pour les aiguiller et les orienter en suivant les règles de vie de notre coven, afin qu’elles puissent maitriser leurs dons et ne pas être lapidée ou brûlées vives comme nos ancêtres... »
Elle marqua une pause, le menton haut et l’air digne.
« J’en suis la directrice. Cordelia Foxx, enchantée. J’ai pris la suite de Joanne lorsque… »
« Lorsque je suis arrivée à Storybrooke. » Coupa court Joanne, ne souhaitant pas s’épancher davantage sur la question. « Et si vous avez été capable de déjouer ma mort, Rémi, c’est parce que Nan est capable d’avoir des visions de l’avenir et qu’elle vous les a transmises juste à temps pour m’empêcher de passer sous les roues d’une camionnette. »
Sans doute Nan n’avait-elle pas réussi à entrer dans l’esprit de Joanne et avait-elle choisie un endroit plus simple : le cuisinier. Fort heureusement que celui-ci avait décidé d’agir plutôt que de juste constater l’horreur d’une telle finalité ! En soit, son décès aurait rendue la Mort gagnante de sa présence à ses côtés… Mais aussi pour Fiona qui, en la livrant, aurait pu se voir attribuer quelques mérites et autres récompenses comme cette fameuse fin universelle reculée de plusieurs siècles. L’ennui était que la Mort ne pouvait pas préserver la vie et qu’elle aurait sans doute continuée à vieillir… Elle n’était pas un vampire, juste une sorcière prête à tout pour parvenir à ses fins. Si elle le souhaitait, elle pourrait lui en présenter un ou deux…
Repoussant son verre de citronnade, Joanne poussa un soupir en perdant un peu de son air si sûr d’elle. Cette histoire ne l’enchantait guère et se retrouver ici signifiait clairement qu’il se passait quelque chose chez les sorcières. On ne pouvait décemment pas les réunir sans raison. Myrtle Snow n’allait pas tarder à transplaner elle aussi, restait à comprendre si Fiona avait pour simple intention son plaisir personnel – ce qui n’était pas à écarter – ou si elle agissait pour quelque chose de plus gros. Faire un pari avec la Mort était aussi suicidaire qu’incensé, à ne pas faire sans raison ni évidences. Alors… Pourquoi ?
« Nous devons vous remercier pour vos gestes de bravoure, Monsieur Lepetit. » Reprit Cordelia, ses deux paumes autour de son verre. « Perdre un membre aussi éminent de notre Coven aurai pu causer notre perte… Les vaudous sont de plus en plus voraces en matière de territoire et nous ne sommes pas suffisamment nombreuses pour nous permettre une guerre au sein de notre clan. Les sorcières du monde ne viendront à notre aide qu’en dernier recours et comme aucune limite n’a encore été clairement franchie, nous sommes irrémédiablement seules. »
« Marie Laveau est toujours ici ? »
Une question dont elle connaissait la réponse. Cordelia opina d’ailleurs, suivi d’une grimace comme le simple fait de penser à cette femme l’agaçait et la dégoûtait à la fois. Les vaudous étaient une branche d’esclaves devenus sorciers en pactisant avec un Diable qui n’avait rien à voir avec le leur… Plus terrible, plus vorace mais terriblement efficace. On ne mélangeait pas les différentes formes de magie pour de bonnes raisons et quand il s’agissait de faire preuve de forces, chacun y allait de ses petites manigances pour provoquer de regrettables… « accidents ».
« Elle tient un salon de coiffure. » Précisa la directrice. « Pardonnez-nous Rémi de parler de personnes inconnues devant vous. »
Joanne manqua presque de répliquer que ce n’était pas grave mais se retint. Il était suffisamment perdu pour en rajouter une couche. Et puis il lui avait sauvé la vie, elle pouvait au moins considérer ces gestes-là.
« Nous en reparlerons plus tard. »
Elle désigna du menton la présence de Nan et de Violette près de l’entrée de la cuisine, lesquelles semblaient avoir hâte de dire quelque chose et attendaient l’autorisation d’entrer. Sitôt que les visages se tournèrent dans leur direction, elles se précipitèrent à l’intérieur et vinrent entourer Joanne sur le banc où elle était assise. Des questions fusèrent avec toute leur vigueur adolescente, passionnée et hâtives de savoir ce qu’avait été sa vie pendant toute cette absence et si elle avait de nouvelles choses à leur raconter ! Sans compter que Violette insista pour qu’elle les accompagne en ville, elle avait très envie de retourner voir le musée de Mme Robichaux…
« Oh oui, j’adore cette histoire ! » Gloussa Nan. « Vous entendre raconter les souvenirs des soirées de bal font partis de mes contes préférés ! Vous pourriez faire venir le monsieur ? »
Joanne haussa un sourcil intrigué. Faire venir Rémi ? Dans ses souvenirs et son passé ? Etrange idée.
« Oh oui ! Comme ça il en apprendra plus sur nous ! » Renchérit Violette.
« Et puis il est très doué pour transmettre et réagir à mes visions ! Je pourrais assurer votre sécurité comme ça… Enfin, avec son corps on pourra être protégées ! »
Les deux filles gloussèrent de plus belle en jetant des regards appuyés à Rémi. Elles n’étaient pas complètement stupides et avaient bien saisi qu’un lien existait entre les deux… Restait à savoir lequel.
« Ce n’est pas une mauvaise idée. »
Cordelia s’attira un regard noir – et surpris – de Joanne pour le coup !
« Je surveillerais ma mère et attendrait Myrtle. Pourquoi ne pas sortir un peu avec les filles ? Elles n’ont que peu l’occasion de se promener en ville avec tout ce qui arrive… Et puis, je suis certaine que retourner dans ton ancienne demeure ne te demandera pas tant d‘efforts que cela. Tu avais pour habitude de t’y rendre et je te retrouvais souvent là-bas… »
Joanne se mordit l’intérieur de la joue, agacée et mal à l’aise qu’on ose ainsi lui imposer quelque chose ! Comme si l’univers entier s’était mis en tête de décider à sa place de ce qu’elle voulait ou non faire. De dépit, elle maintint son silence face aux yeux implorants des demoiselles… Jusqu’à finalement soupirer, presque vaincue mais pas complètement.
« C’est de l’imprudence. » Commenta-t-elle.
« Mais sans imprudence, pas de prudence ! »
Elle était gonflée d’utiliser ses propres expressions pour les retourner contre elle ! Les esprits s’agitèrent face à son agacement mais elle ne les gratifia ni ne les rassura d’une parole, préférant finalement se tourner vers Rémi.
« Tenez-vous encore à subir des visions atroces pour nous permettre une sortie à l’extérieur ? »
Presque pria-t-elle pour qu’il réponde non… Mais le cri de joie des filles quand il répondit d’un bredouillement affirmatif termina de lui faire comprendre que, cette fois, elle n’aurait pas le dernier mot.